Dans le numéro 365 d’Info-hebdo (daté du 27 mars 2009) on trouve en tête du sommaire une “déclaration de principe” attribuée au “Front de Gauche”. Rien d’étonnant, me direz vous ? En fait, il y a beaucoup de choses “étonnantes” dans ce texte.
On peut en effet se demander pourquoi ce texte ne se retrouve pas dans les documents ou dans le site internet des autres organisations partenaires du “Front de Gauche”. Pas un mot de cette “déclaration de principe” dans les sites du “Parti de Gauche” ou de la “Gauche Unitaire”. Pas de trace non plus dans le blog de J-L Mélenchon, qui pourtant n’aurait pas manqué de commenter un texte d’une telle importance s’il en avait eu connaissance… mais il est vrai que le cocu est toujours le dernier informé !
Autre bizarrerie: on ne trouve trace de ce texte dans l’Humanité. On ne trouve pas de trace non plus dans les débats du Comité National du PCF. Le texte publié par Info-Hebdo ne contient aucune indication qui permette de connaître son processus d’élaboration. A-t-il été discuté par les instances des partenaires du Front ? A-t-il été examiné par quelqu’un en dehors du PCF ? On n’en sait rien…
La lecture du texte peut peut-être apporter quelques réponses à ces questions. Car la structure du texte, le vocabulaire, la construction même des phrases permet d’affirmer que ce texte a été rédigé par des personnes appartenant à un petit cercle dans la direction du PCF. L’ordre de priorités choisi pour les maux de notre temps est particulièrement révélateur: “chômage grandissant, aggravation des inégalités Femmes/Hommes, difficultés financières pour des millions d’entre nous, démantèlement des services publics, crise d’importants secteurs industriels, dérèglement climatique, mise en cause des milieux naturels et des écosystèmes, recul des libertés publiques et de la démocratie, atteintes à l’indépendance des médias et de la justice, criminalisation des luttes sociales et dérive sécuritaire…“. Voir “l’aggravation des inégalités femmes/hommes” en deuxième rang, tout de suite après le chomage, est assez caractéristique de la prose cusinée dans la “Commission droit des femmes/féminisme” (connue des initiés d’un nom bien moins flatteur) et que l’on retrouve un peu partout dans les documents du PCF. L’éternel paragraphe contre “la domination patriarcale” est aussi assez caractéristique du style.
On peut donc légitimement se demander qui prend les décisions au “Front de gauche”. Qu’une “déclaration de principes” tombe du ciel, sans qu’il y ait le moindre débat public sur son contenu, n’est pas un bon signe.
PS: Aujourd’hui, soit cinq jours après la publication, la “déclaration de principe” paraît sur le site du “Front de gauche”. Toujours sans la moindre référence quant à son origine. Bizarre, bizarre…