“Un taxi vide s’arrêta devant le Parlement, et Clement Atlee en descendit” (Winston Churchill)
Dimanche dernier, la télévision nous offrait pour une fois du grand spectacle. Un vrai concert de Yannick Noah ! Avec en vedette américaine François Hollande, futur président de la République (du moins, c’est ce qu’il a dit) et en chauffeur de salle une ancienne future présidente de la République, Martine Aubry. Un chanteur et deux futurs présidents pour le prix d’un, vous me direz, c’est une affaire. Je me suis donc installé devant mon poste – avec une petite provision de chocolat pour les urgences, comme d’habitude – et je me suis disposé à m’amuser.
L’introduction par Martine Aubry, je dois le dire, ne fut pas amusante du tout. J’avoue avoir laissé au bout de cinq minutes mon esprit divaguer, en revenant de temps en temps sur terre pour me dire “tiens, ça je l’ai déjà entendu quelque part”. Après quelques dizaines de clichés, je me suis aperçu que ma distraction était largement partagée par la salle, ou le brouhaha avait atteint des proportions assez importantes. Rôle ingrat que celui de devoir passer les plats sans pouvoir y goûter… Heureusement, le défilé de lieux communs s’arrêta assez vite pour laisser la place au spectacle culturel de l’après midi, confié à ce sommet de la chanson française qu’est Yannick Noah (0). Un choix fort judicieux: après tout, il fallait trouver quelqu’un qui ne fasse pas d’ombre à François Hollande. Et étant donné l’absence presque totale de charisme du candidat, le choix n’était pas évident.
Enfin, Hollande vint et la lumière se fit: celle des projecteurs, bien entendu. La foule en délire a crié “Fan-çois Pré-si-dent” comme il se doit, applaudi à propos et hors de propos les différents paragraphes du discours, agité les petits drapeaux. Quant au texte, je vous prie de m’excuser mais je n’ai pas le courage d’en faire un résumé complet (1). D’une part parce que mon masochisme a des limites, et d’autre part parce que cela ne servirait pas à grande chose, vue sa prévisibilité et son absence de contenu. Cependant, c’est un discours qu’on ne peut ignorer, ne serait-ce que parce que son diseur a toutes les chances de devenir en mai président de la République – une perspective qui, croyez-moi, ne m’enchante guère. Ce qu’il dit aujourd’hui peut donner quelques idées sur sa vision pour demain et sur ce que pourrait être son quinquennat. Permettez donc de tirer de ce discours quelques chroniques d’ambiance.
D’abord, il y a la forme. Le candidat tout seul sur la scène. C’est l’Homme face au Peuple. Ensuite, l’installation de la salle avec un énorme “carré VIP” (plus de 1000 places, soit un peu moins du dixième de la capacité de la salle) en face de l’orateur. La, c’est l’Homme face aux People. Le fond de scène tendu de bleu, couleur dont n’importe quel publicitaire vous expliquera qu’elle transmet un message rassurant et conservateur, et sur ce fond, derrière le candidat dans la position canonique dans les cérémonies officielles, le drapeau français partiellement couvert par le drapeau européen. Pour un téléspectateur non averti, on aurait pu croire qu’il s’agissait du discours officiel d’un président déjà élu, ce qui est aller un peu vite en besogne. Et en fin de meeting, une “Marseillaise” mais pas d’Internationale, qui reste pourtant l’hymne officiel du PS. A gauche donc, ma non troppo quand même…
Et maintenant, allons au fond. Le premier point, frappant dans ce discours, est le problème que le PS en général et Hollande en particulier ont pour se trouver des références politiques. Cela tient en partie au rôle très particulier que François Mitterrand a joué dans l’histoire de la génération de dirigeants socialistes qui aujourd’hui arrivent au premier plan. Que ce soit Ségolène Royal, Pierre Moscovici, Julien Dray, François Hollande – ou Jean-Luc Mélenchon, diront les mauvaises langues – tous ces gens là sont des “bébés Mitterrand”. Ils ont souvent fait leurs premières armes dans les sombres magouilles du PS Mitterrandien avant et après la victoire de 1981, ils ont souvent été parachutés ou élus à leur premier mandat par oeuvre et grâce de François III, ils ont commencé de brillantes carrières dans les cabinets ministériels où présidentiel après mai 81. Ils se sont taillé des fiefs grâce à la visibilité – et aux finances bien garnies – de certaines organisations qui, comme SOS-racisme ou la MNEF ont servi de relais au mitterrandisme.
Comment s’étonner que pour cette génération mai 1981 soit vécu comme un moment séminal, une révélation, l chemin de Damas ? Seulement, il y a là un décalage important entre la perception des socialistes – et particulièrement des dirigeants socialistes – et celle du reste des français. Ce qui pour les uns fut une fête qui dura quatorze ans a laissé aux autres un goût bien amer de corruption, de banalisation du chômage de masse, de dissolution de l’Etat dans le libéralisme triomphant et eurolâtre. Il y a là une dissonance cognitive que les dirigeants socialistes ont du mal à élaborer. Le problème, au fonds, c’est que Mitterrand n’était pas et n’a jamais été socialiste. Il a pris le Parti, qui avait une longue histoire avant lui, par effraction, et en a fait une machine électorale à sa botte. Mitterrand n’est pas la continuité de l’histoire socialiste, un hériter de Blum et de Mollet. C’est un catholique de droite qui a endossé un costume pour gagner la présidence, qui a fait d’abord une politique “socialiste” sans conviction pour se convertir rapidement – sous l’impulsion de Delors & Co, eux aussi des hommes de droite devenus socialistes par accident – au libéralisme, aux privatisations, à la dissolution du pays dans l’Europe des marchés. C’est pourquoi l’affirmation d’une fidélité au socialisme et l’invocation des mânes de François Mitterrand ont toujours quelque chose de surréaliste.
Hollande ne va pas, bien entendu, jusqu’à se poser formellement en “nouveau Mitterrand”. Mais il n’en est pas loin lorsqu’il déclare “La Gauche, je l’ai choisie, je l’ai aimée, je l’ai rêvée avec François Mitterrand dans la conquête“. Il n’y a chez lui aucun retour critique sur cette expérience. Par exemple, lorsqu’il déclame:
“Présider la République, c’est refuser que tout procède d’un seul homme, d’un seul raisonnement, d’un seul parti, qui risque d’ailleurs de devenir un clan (…). Présider la République, c’est accepter de partager le pouvoir de nomination aux plus hautes fonctions (…). Présider la République, c’est faire respecter les lois pour tous, partout, sans faveur pour les proches, sans faiblesse pour les puissants, en garantissant l’indépendance de la justice, en écartant toute intervention du pouvoir sur les affaires, en préservant la liberté de la presse, en protégeant ses sources d’information, en n’utilisant pas le renseignement ou la police à des fins personnelles ou politiques (…)”
on ne peut que se demander si la référence à François Mitterrand est compatible avec cette vision. Après tout, il faut être victime d’une sérieuse amnésie pour croire que François Mitterrand on n’a pas “utilisé le renseignement ou la police à des fins personnelles ou politiques” lorsqu’on se souvient des affaires des “Irlandais des Vincennes” ou celle des écoutes de l’Elysée. Il est aussi assez difficile d’affirmer que Mitterrand n’est jamais “intervenu sur les affaires” alors qu’il a admis lui même publiquement avoir freiné les procédures judiciaires contre Papon et Bousquet. Il est surréaliste de penser que Mitterrand a jamais accepté de “partager le pouvoir de nomination aux plus hautes fonctions“, pouvoir qu’il a au contraire jalousement gardé. L’idée qu’Hollande se fait de ce que “présider la République” veut dire est à l’opposé de ce que fut la pratique constante et délibérée du seul président socialiste de la Vème République.
Un autre élément révelateur du discours du candidat-président est contenu dans le paragraphe suivant:
“Partout où je vais dans les usines, deux sortes de travailleurs viennent me voir. Les plus anciens, qui me posent une seule question : quand est-ce que nous allons partir ? Et les plus jeunes, qui me posent une seule question : quand est-ce que nous allons pouvoir entrer ?”
On remarquera d’abord un point étrange: les travailleurs qui viennent voir François Hollande lorsqu’il va dans les usines lui posent “une seule question“. Ils ne parlent jamais au candidat des conditions de travail, de leurs craintes pour l’avenir de leur emploi, de leur pouvoir d’achat. Non, les travailleurs que François Hollande rencontre sur son passage sont des monomaniaques qui ne pensent qu’à “une seule question” (formule que le candidat répète deux fois) . Cette vision des travailleurs montre que François Hollande connaît le monde du travail par ouie-dire. Quiconque a l’habitude de fréquenter les usines sait que les travailleurs se posent tout un ensemble de questions, et que la retraite n’arrive en général qu’assez loin dans la liste, derrière des préoccupations comme les salaires, la protection sociale, la sécurité de l’emploi. Mais peut-être que ceux qui sont préoccupés par ces questions évitent d’aller voir le candidat ?
Mais surtout, le paragraphe en question révèle la vision de François Hollande sur la valeur travail elle même. Le monde du travail, pour lui, est pure souffrance et les travailleurs schizophrènes: lorsqu’on est dehors, on n’a qu’une seule aspiration, rentrer dedans (2). Et lorsqu’on est dedans, on n’a qu’une seule aspiration, partir à la retraite. Rien d’autre n’inquiète les travailleurs que rencontre François Hollande. En d’autres termes, le travail en tant qu’activité sociale est réduit ici à la plus simple expression. La question de la vie au travail ou de sa rémunération disparaît, le travail n’est qu’un “passage”, où il faut rentrer et ensuite sortir au plus vite.
Hollande montre ici son appartenance à cette tribu de politiciens qui se sont insérés dès leur jeunesse dans le monde politique et n’ont jamais eu à travailler dans le monde réel. Et cette dissociation d’avec le monde réel fait que les travailleurs, mais aussi le travail, deviennent des catégories abstraites. L’idée que le lieu de travail soit un lieu social, ou se jouent une multiplicité de forces complexes qui ne sont pas réductibles à “une seule question” devient inconcevable. Le travail est une malédiction, d’où on déduit que les travailleurs ne peuvent que vouloir partir à la retraite le plus vite possible. Et on n’hésite pas, comme le fait ici Hollande, à mettre dans la bouche des travailleurs cette obsession. Mais cette vision, si répandue dans les classes bavardantes, est fausse. Pour avoir travaillé en usine, je peux certifier qu’il y a des travailleurs – et pas seulement chez les cadres – pour qui le départ à la retraite est un traumatisme. Des travailleurs qui redoutent la séparation avec leurs “copains de l’usine” et avec la vie sociale qui entoure le travail, avec la perspective d’avoir bobonne sur le dos toute la journée. Des travailleurs qui faisaient des pieds et des mains pour rester lorsque la direction, pour comprimer le personnel, décidait de mettre à la retraite d’office ceux qui avaient atteint l’âge légal de départ. Hollande est ici victime du même préjugé que Martine Aubry avec ses trente-cinq heures, réforme qui selon ses initiateurs aurait du gagner au Parti Socialiste le vote ouvrier, mais qui en fait n’est soutenue que par les classes moyennes, qui ont une véritable préférence pour le loisir. La sociologie des dirigeants de la gauche fait que celle-ci fait parler des travailleurs virtuels, ceux qui viennent voir Hollande avec “une seule question”, au lieu de prendre en compte les travailleurs réels. Pas étonnant que ceux-ci aillent voir ailleurs.
En dehors de cela, le discours était bien gentil, lisse, sans rien qui puisse indisposer ou faire peur à personne. Plein de bonnes intentions formulées dans un français à la syntaxe assez approximative (“C’est ce rêve-là que j’ai voulu de nouveau ré-enchanter (…)”), avec pas mal de formules creuses (“La France n’est pas le problème, la France est la solution”), des citations apocryphes (“Et je me permettrai de citer Shakespeare, qui rappelait cette loi pourtant universelle : « ils ont échoué parce qu’ils n’ont pas commencé par le rêve »” (3)) et de paraphrases douteuses (“Une France du civisme, où chacun demandera non pas ce que la République peut faire pour lui, mais ce que lui, peut faire pour la République !” (4)). C’était surtout un spectacle mis en scène à l’américaine par des professionnels. Clairement, les militants n’ont plus leur place dans la mécanique de l’organisation des meetings, ils sont là simplement pour applaudir et agiter les petits drapeaux gracieusement fournis. Pas plus que les journalistes, d’ailleurs: les images fournies aux chaînes sont produites et mises à disposition par les organisateurs.
Et maintenant, attendons le programme.
Descartes
(0) Hier les références de la gauche étaient Jean Ferrat, Juliette Gréco, Bernard Lavilliers… aujourd’hui, c’est Yannick Noah. On pourrait se demander s’il est sage de confier l’intermède culturel à l’ancien tennisman, millionnaire, en délicatesse avec le fisc pour impôts impayés, et qui se distingue par une totale absence de talent musical (qui ne l’empêche nullement de vendre beaucoup de disques, tant il est vrai qu’aujourd’hui dans le music-business les relations et l’argent sont bien plus importants qu’une belle voix ou des bons textes). Mais il est vrai qu’il a des “relations”, qu’il est populaire, qu’il est membre d’une “minorité visible”… tout ce qu’il faut pour plaire.
(1) dont le texte complet est disponible ici. Vous n’avez qu’à le lire vous mêmes, bande de fainéants !
(2) Je laisse de côté la contradiction évidente contenue dans le texte du discours: Hollande affirme que ce sont les jeunes travailleurs qui lui demandent “quand allons nous pouvoir entrer”. Or, s’ils sont dejà “travailleurs”, s’ils questionnent le candidat lors de ses visites dans les usines, c’est qu’il sont dejà “entrés”…
(3) La citation est introuvable dans l’oeuvre de William Shakespeare numérisée, et on voit mal quel serait le personnage shakesperien qui pourrait prononcer une telle phrase, nettement romantique. On peut se demander d’ailleurs ce que veut dire “rappeller une loi pourtant universelle”.
(4) “Ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country”, John F. Kennedy, discours d’inauguration.
Ah mais camarade, tu as raté cet accessoire pourtant indispensable à la compréhension de l’insondable vide politique où nous sommes arrivés, le clip du “changement maaintenant” : http://www.melty.fr/francois-hollande-le-changement-c-est-maintenant-actu92683.html
Pauvre France…
Grandiose !
“En dehors de cela, le discours était bien gentil, lisse, sans rien qui puisse indisposer ou faire peur à personne.” Vous
êtes taquin, il a quand même menacé la finance !
“La finance” doit trembler de peur…
Hollande ne va pas, bien entendu, jusqu’à se poser formellement en “nouveau Mitterrand”. Mais il n’en est pas loin lorsqu’il déclare “La Gauche, je l’ai choisie, je l’ai aimée, je l’ai rêvée
avec François Mitterrand dans la conquête”. Il n’y a chez lui aucun retour critique sur cette expérience.
Tu aurais presque pu te contenter de l’excellente citation de Churchill, elle résume parfaitement
Hollande.
Je crois que c’est Jospin qui avait évoqué “le droit d’inventaire des années Mitterrand”, pour finalement
ne jamais faire cet inventaire et se vautrer d’avantage dans le néolibéralisme et les privatisations…… Je vois mal hollande se livrer à cet exercice car il n’en sortirait pas indemne (lui qui
aime à souligner qu’il a été associé à toutes les décisions sous Mitterrand et Jospin, en réponse à ceux qui lui reprochent son manque d’expérience dans les rouages ministériels), et à 90 jours
des élections c’est sans doute un peu tard.
Ce qui est par ailleurs à souligner, c’est que Meluche lui-même répugne à cet exercice de contrition,
alors Hollande!?
Hollande, il a eu la baraka avec l’auto sabordage de DSK, il est en position favorable compte tenu de
l’impopularité de Sarkozy, mais rien n’est joué car :
–
Sarko c’est un lutteur, acculé il ne se comportera pas en victime expiatoire quand il descendra dans
l’arène
–
Pas sur que in fine, compte tenu de la crise, les français optent pour un Papandréou ou un Zapatero à la
Française.
Malos tiempos, amigo.
Je crois que c’est Jospin qui avait évoqué “le droit d’inventaire des années Mitterrand”, pour
finalement ne jamais faire cet inventaire et se vautrer d’avantage dans le néolibéralisme et les privatisations…
Il faut cependant rendre à César ce qui lui appartient. Jospin est loin d’être saint de ma dévotion, mais
je dois reconnaître en lui l’un des très rares socialistes à avoir appelé à prendre ses distances avec le mythe mitterrandien et d’avoir appelé à un examen critique de l’héritage. Et il fallait
du courage pour le faire: il n’y a qu’à voir les reproches et croc-en-jambe que cela lui à valu de la part de la mitterrandie outrée par ce crime de lèse-majesté. Par ailleurs, quelque soient les
reproches qu’on puisse faire à Jospin, son action a été bien plus conforme à l’éthique républicaine que celle de Mitterrand.
Ce qui est par ailleurs à souligner, c’est que Meluche lui-même répugne à cet exercice de
contrition,
Je pense que c’est un phénomène de génération. La créature a toujours beaucoup de mal à conserver une
distance critique envers son créateur…
Hollande, il a eu la baraka avec l’auto sabordage de DSK, il est en position favorable compte tenu de
l’impopularité de Sarkozy, mais rien n’est joué
Non, rien n’est joué… mais presque. Par exemple, il y a 99% de chance que le prochain président soit ou
bien Sarkozy, ou bien Hollande. Ce simple fait est suffisant pour avoir envie de se flinguer. Et les alternatives de second rang (Bayrou, Le Pen) sont encore plus effrayantes…
Je pense que, bien que rien ne soit joué entre Hollande et Sarkozy, la balance penche pratiquement à coup
sur pour le premier. Sarkozy est certainement un lutteur de grande classe, il a un instinct politique sûr et tout ce qu’on voudra. Mais il y a des situations ou le génie politique n’y peut rien.
Churchill sort de la guerre auréolé de la victoire… mais perd les élections. De Gaulle sort de la guerre avec un prestige immense, mais il est incapable de faire élire suffisamment d’hommes
acquis à ses idées à l’assemblée constituante qui le pousse vers la sortie. J’ai du mal à croire que Sarkozy puisse remonter la pente, sauf évidement événnement extérieur…
Malos tiempos, amigo.
Pourvu qu’on ne les regrette pas… “Sarkozy, reviens, on te pardonne”…
@ Descartes
Je n’ai écouté que des bribes (pas tellement envie d’aller plus loin) et j’ai surtout été frappé par la densité de formules débilissimes, du genre “j’aime les gens, quand d’autres sont obsédés
par l’argent” (je cite de mémoire). Pas aussi drôle toutefois que le fameux “je n’aime pas les riches”.
Quant à la formule “La France n’est pas le problème, la France est la solution”, je ne résiste pas à la tentation de signaler qu’elle se trouve telle quelle sur mon blog (colonne de droite tout
en haut) depuis de nombreux mois. Evidemment qu’il ne lit pas mon blog, mais je crois que mon ego est touché, “quelque part”, comme on dit… Ensuite, que cette formule soit tout à fait creuse dans
la bouche de Hollande en particulier, je pense que tout le monde est d’accord là-dessus !
Enfin, à propos de Mitterrand, je me souviens avoir entendu récemment le vieux Pasqua lancer ce sympathique aphorisme, à la télé : “Mitterrand a été le dernier grand président de droite”. Je
trouve que c’est parfaitement juste. Encore que je fusse bien jeune en 1981 (sans parler du débarquement).
Quant à la formule “La France n’est pas le problème, la France est la solution”, je ne résiste pas à la tentation de signaler qu’elle se trouve telle quelle sur mon blog
Tout est dans le contexte. Dans ton blog, la phrase en question a un sens parce que ton blog aborde l’opposition entre France et Europe. Dans le contexte où la formule figure dans le discours
d’Hollande, elle n’a pas le moindre sens.
Enfin, à propos de Mitterrand, je me souviens avoir entendu récemment le vieux Pasqua lancer ce sympathique aphorisme, à la télé : “Mitterrand a été le dernier grand président de
droite”.
Il n’y a rien à faire, Pasqua reste le maître de la formule qui résume les choses compliquées en quelques mots. Et accessoirement, il a parfaitement raison!
Tu dis : “Le problème, au fonds, c’est que Mitterrand n’était pas et n’a jamais été socialiste. Il a pris le Parti, qui avait une longue histoire avant lui, par effraction, et en a fait une
machine électorale à sa botte. Mitterrand n’est pas la continuité de l’histoire socialiste, un hériter de Blum et de Mollet. C’est un catholique de droite qui a endossé un costume pour gagner la
présidence, qui a fait d’abord une politique “socialiste”
Je venais de naitre quand il a été élu, pour moi FM c’était la grenouille au Muppet Show. FM a formé un bataillon de clones qui semble indelogeables aujourd’hui dans le système politique
français, et on pleure de voir que JPC ou P. Mendès France n’ait pas eu leurs lignées de disciples.
En ce qui concerne l’affection de JLM pour le “vieux”, quand on discute avec lui, il voit en son mentor un catho de droite qui a eu le courage de tourner dos à son milieu d’origine (l’éthique de
l’émancipation républicaine) pour voir l’intérêt général et du peuple, et donc s’élever au socialisme républicain (*réprime un fou-rire nerveux, por favor*). Les “autres”, adversaires
de FM qui étaient de son milieu et s’y complaisaient (milieu bourgeois, conservateur, de droite), lui en ont voulu jusqu’à la mort de cette trahison de classe, mais il leur a tenu tête (dans ces
autres il y a : la droite française, les américains qui ont failli débarquer parce que la France a osé avoir des ministres communistes, etc).
Ce storytelling est probablement ce que FM a du servir à ses groupies ou disciples pour s’assurer de leur affection éternelle. Pour paraphraser Pasqua, quelle homme politique d’envergure
oserait dire aujourd’hui que “De Gaulle a été le dernier président de Gauche” ?
FM a formé un bataillon de clones qui semble indelogeables aujourd’hui dans le système politique français, et on pleure de voir que JPC ou P. Mendès France n’ait pas eu leurs lignées de
disciples.
Si Mitterrand était passé sous un camion en 1980, il n’aurait pas eu de disciples non plus. Mitterrand a permis à toute une génération de jeunes politicards de gauche de goûter ce que Kissinger
appelait “l’ultime aphrodisiaque”: le pouvoir. Il suffit de lire avec attention ce qu cette génération écrit sur Mitterrand: ce ne sont pas ses hautes vertus morales (il n’en avait pas) ou sa
vision politique (presque toutes ses “visions” politiques ont été des échecs) qui servent de référence. C’est le fait qu’il a “gagné”. Cette victoire reste, pour cette génération, une fondation.
Peu importe que pour la majorité des français elle ait signifié la clôture des “trente glorieuses”, l’abandon des idées du CNR et les “années fric” du libéralisme triomphant. Pour ce
groupe, les années Mitterrand c’est la fréquentation des palais officiels, les voitures avec chauffeur, la licence pour dire et faire n’importe quoi avec les moyens de l’Etat. Comment ne les
regretteraient-ils pas ?
JPC et Mendès-France sont des références morales ethiques autant que politiques trop exigeantes pour se faire des “disciples” facilement. Pour ce qui concerne JPC, il a eu à mon avis tort de
négliger les aspects institutionnels de son mouvement. Il n’y a que cette institutionnalisation qui permet la transmission d’une génération à la suivante. JPC n’a jamais vraiment
institutionnalisé son action.
En ce qui concerne l’affection de JLM pour le “vieux”, quand on discute avec lui, il voit en son mentor un catho de droite qui a eu le courage de tourner dos à son milieu d’origine (l’éthique
de l’émancipation républicaine) pour voir l’intérêt général et du peuple, et donc s’élever au socialisme républicain (*réprime un fou-rire nerveux, por favor*).
Je ne peux pas. Gnark gnark gnark…
Mitterrand n’a jamais tourné le dos à son milieu d’origine, bien au contraire. Il se foutait éperdument de l’intérêt général (à supposer que cette expression eut pour lui un sens), prêt comme il
l’était à sacrifier tout, y compris la décence, à sa carrière. Où était “l’intérêt général” quand il a donné une place au Front National pour emmerder Chirac ? On est en plein phénomène de
dissonance cognitive. Mélenchon se fabrique un “vieux” qui n’a jamais existé mais qui a les qualités nécessaires pour justifier son ralliement à lui, et au passage évacuer la culpabilité d’avoir
si longtemps servi le “vieux” réel.
Mitterrand n’a jamais tourné le dos à son milieu d’origine, bien au contraire. Il se foutait éperdument de l’intérêt général (à supposer que cette expression eut pour lui un sens),
prêt comme il l’était à sacrifier tout, y compris la décence, à sa carrière.
Malgré Vichy, la francisque et l’Algérie, son amitié pour Bousquet…… il parvient au plus haut sommet
du pouvoir, avec le recul c’est assez surréaliste, “une belle performance” quoi qu’on en dise. Le PCF l’a soutenu en connaissant son passé, c’est aussi une donnée qui suscite des interrogations
(Peut-être que Marchais n’était lui même pas totalement au clair avec son passé en Allemagne?).
Malgré Vichy, la francisque et l’Algérie, son amitié pour Bousquet…… il parvient au plus haut
sommet du pouvoir, avec le recul c’est assez surréaliste, “une belle performance” quoi qu’on en dise.
Pourquoi ? Après tout, la gauche non communiste n’avait pas été spontanément si anti-vichyste que ça, et
elle avait été résolument “Algérie française”. Mais il faut aussi se replacer dans le contexte de l’époque. La gauche n’avait plus goûté du pouvoir depuis le début de la Vème, et voici
qu’apparaît un messie qui vous l’offre sur un plateau…
Le PCF l’a soutenu en connaissant son passé, c’est aussi une donnée qui suscite des interrogations
(Peut-être que Marchais n’était lui même pas totalement au clair avec son passé en Allemagne?).
Je ne peux pas laisser passer ce genre de médisance. Marchais était parfaitement au clair avec son passé
en Allemagne. Il a été requis au titre du STO. Qu’on ait cherché à salir son image avec cette histoire au moment précisement où il pouvait être un obstacle au pouvoir absolu de Mitterrand et son
clan, cela reste somme toute assez logique: on insinue toujours que les autres sont coupables des péchés qu’on a commis soi-même. Mais qu’on repète aujourd’hui encore cette calomnie, c’est
inacceptable.
Le PCF a soutenu Mitterrand parce qu’il ne pouvait pas faire autrement. Dès lors qu’on s’était embarqué
dans la logique du “programme commun”, on avait alimenté dans l’électorat communiste l’illusion qu’un gouvernement de gauche allait apporter le paradis sur terre. Comment expliquer à ce même
électorat qu’on s’était – qu’on l’avait – trompé ? L’envie de croire est une des forces les plus puissantes et les plus effrayantes qu’on puisse imaginer. Le PCF n’a pas osé la défier. Il a
soutenu Mitterrand tout en priant qu’il soit battu. Malheureusement, il ne l’a pas été…
La citation est bien de Shakespeare.
De Nicholas Shakespeare.
http://lelab.europe1.fr/t/shakespeare-les-anglais-ne-ratent-pas-hollande-689/4036
Quel coquin ce Hollande. ^^
La citation est bien de Shakespeare.
Non. La citation est d’un Shakespeare (dans l’espèce, Nicholas Shakespeare, auteur mineur né en 1957). Faut arrêter de couper les cheveux en quatre. Lorsqu’on prétend citer
Pascal, on ne peut pas sortir une citation de Pascal Bruckner. Et lorsqu’on prend pour référence “Shakespeare” sans autre précision, on fait référence implicitement à William Shakespeare, et non
à n’importe quel Shakespeare.
Cette affaire illustre de manière assez révélatrice le fonctionnement du cabinet du candidat. Losrque les “petites mains” qui préparent le discours ont besoin d’une référence, ou vont-elles la
chercher ? Dans la toile, bien évidement. Imaginons que le candidat ait demandé que son discours contienne l’idée de “commencer par le rêve”. Pour trouver une belle citation, rentrez “commencer
par le rêve” dans votre Google préféré. Vous tomberez “dicocitations”, par exemple, qui vous donnera la citation utilisée par F. Hollande en l’attribuant… à William Shakespeare.
Sarkozy avait eu l’intelligence, lors de sa campagne présidentielle, de se doter d’une “plume” – Henri Guaino – à la culture encyclopédique. Un homme capable de chercher – ou de construire – des
belles phrases à partir de ses propres lectures, et non de la recherche sur Internet. Ce qui réduit le risque de se retrouver à citer le mauvais auteur. Hollande ne semble pas, pour le moment,
avoir fait preuve du même discernement.
Tu dis à propos de la raison du poids de FM chez les socialos d’aujou’dhui :”C’est le fait qu’il a “gagné”. Cette victoire reste, pour cette génération, une fondation. (…) Pour ce
groupe, les années Mitterrand c’est la fréquentation des palais officiels, les voitures avec chauffeur, la licence pour dire et faire n’importe quoi avec les moyens de l’Etat.(…)Où
était “l’intérêt général” quand il a donné une place au Front National pour emmerder Chirac ?”
Ah oui, j’avais complètement oublié cet aspect, en effet JLM l’évoque aussi. Et dans l’exemple que tu cites après, c’est là qu’on voit à quel point le manque de vision politique, dans le sens
donner une perspective à la nation, a aveuglé les républicains socialistes les plus sincères : ce qui comptait ce n’est pas la “gagne officielle”, mais de remporter la bataille de
l’hégémonie culturelle dans le sens gramscien du terme (comme hégémonie culturelle, on a eu par contre les soi-disants “nouveaux philosophes”, l’Euroland, l’atlantisme béat, les restaus du
coeur etc, arf !). Toujours penser à l’intérêt vital de la nation (j’aime beaucoup cette expression – est-ce De Gaulle qui l’a utilisée le 1er ?) aurait rappelé à ces militants que le plus
important n’est pas d’avoir un gouverment de son drapeau politique (cf le poids du PCF jusqu’aux débuts des années 1970, qui n’avait pas de président issu de son milieu, mais qui était tel que
malgré Prague 1968 et autres scories soviétiques, défendait le mieux à gauche cet intérêt vital).
D’ailleurs, en tant que stratège politique sur le long terme, Jean-Marie Le Pen a été beaucoup plus futé que les socialos (et les communistes, et groupuscules gauchistes donc) vu qu’il n’a
pas gagné de présidence, mais a un réseau d’élus confortable (et donc de manne financière), et a imposé ses obsessions dans le débat politique français (ce que les communistes
ont perdu). Merci du coup de main de FM ! Z’ont beau jeu les anti-racistes venus du PS de nous bassiner sur le danger de l’extrème-droite !
“Vous” (je veux dire, de manière générale, en tant que témoin de 1981) étiez si désespérés que ça ?
Pour JLM, c’est étrange car je ne crois pas du tout qu’il ait jamais été dans le cercle premier de FM, et il ne me semble pas être motivé par les ors et echos de la pompe des
carriéristes socialos proches de FM. Après la distance qu’il y avait entre eux a sans doute favorisé la fabrication de cet “oncle idéal” (qu’il n’osait pas déranger vu la fonction écrasante
qu’il avait, mais admirait en silence), mais comment peut-on rester aveugle devant ce qu’il appelle pudiquement ses “zones d’ombres” (francisque et Cie) ?
Toujours penser à l’intérêt vital de la nation (j’aime beaucoup cette expression – est-ce De Gaulle qui l’a utilisée le 1er ?)
Je ne crois pas. Je crois qu’elle figure dans des textes juridiques antérieurs à 1940.
D’ailleurs, en tant que stratège politique sur le long terme, Jean-Marie Le Pen a été beaucoup plus futé que les socialos (et les communistes, et groupuscules gauchistes donc) vu qu’il
n’a pas gagné de présidence, mais a un réseau d’élus confortable (et donc de manne financière), et a imposé ses obsessions dans le débat politique français (ce que les
communistes ont perdu).
Exactement. Dans une démocratie, on peut peser sur les débats politiques sans exercer le pouvoir d’Etat et même en ayant très peu d’élus. Le PCF a eu infiniment plus de poids dans la période
1948-1978 (alors qu’il était privé de gouvernement) que dans la période 1981-83 ou 1997-2002.
Pour JLM, c’est étrange car je ne crois pas du tout qu’il ait jamais été dans le cercle premier de FM,
Oui et non. Il n’était certainement pas dans le “premier cercle” des amis intimes et des confidents du “vieux”. Il était par contre dans le groupe des “bébés mitterrand” à qui le président
réservait toutes ses attentions en terme de carrière. Il faudrait un jour écrire le roman de SOS-Racisme…
Cela ne vous pose aucun problème qu’un Marchais ayant docilement répondu à l’appel du STO devienne le secrétaire général du PCF
alors que d’autres, au passé nettement résistant aient été écartés parfois procès staliniens à l’appui ?
Mais je dois être « anti-communiste »…
Cela ne vous pose aucun problème qu’un Marchais ayant docilement répondu à l’appel du STO devienne le secrétaire général du
PCF
Aucun. Il y eut beaucoup de français qui ont obéi “docilement” à l’occupant. Pensez à tous ces juifs qui se sont présentés “docilement” lorsqu’ils ont été convoqués pour se faire enregistrer, qui ont été déportés de ce fait et dont
bien peu sont revenus . Faut-il les en blâmer ? Je ne le crois pas: on ne peut pas exiger de chaque dirigeant
politique qu’il fasse le choix héroique à 22 ans. Qu’une société ait le culte des héros, c’est sain. Mais cela ne doit pas conduire à oublier que le choix de l’héroisme est rarement un choix
conscient, et qu’on ne peut pas l’exiger de tout le monde. Qu’auriez vous fait vous même si vous aviez reçu l’ordre de réquisition ? Vous n’en savez rien, et moi non plus.
alors que d’autres, au passé nettement résistant aient été écartés parfois procès staliniens à
l’appui ?
Et souvent ces procès étaient instruits par des staliniens au passé résistant irréprochable. C’est la vie.
Mais je dois être « anti-communiste »…
Il n’y a que vous qui pouvez répondre à la question…
Bonjour,
Je laisse de côté la contradiction évidente contenue dans le texte du
discours: Hollande affirme que ce sont les jeunes travailleurs qui lui demandent “quand allons nous pouvoir entrer”. Or, s’ils sont dejà “travailleurs”, s’ils questionnent le candidat lors
de ses visites dans les usines, c’est qu’il sont dejà “entrés”…
Il serait possible de rétorquer que F.Hollande a suivi le raisonnement que
vous appliquez au sujet de Shakespeare. En effet, compte tenu du nombre de jeunes travailleurs employés dans les entreprises en stages répétitifs, intérim, CDD ou contrats aidés divers, il n’y a
rien d’étonnant que nombre d’entre eux puissent le rencontrer à l’intérieur même des entreprises. J’aurais mieux apprécié que vous releviez le caractère illusoire et inéficient de ses
propositions en matière de fiscalité, entre autres.
En effet, compte tenu du nombre de jeunes travailleurs employés dans les
entreprises en stages répétitifs, intérim, CDD ou contrats aidés divers, il n’y a rien d’étonnant que nombre d’entre eux puissent le rencontrer à l’intérieur même des entreprises.
Admettons. Mais alors, pourquoi lui demanderaient-ils “quand allons nous
pouvoir entrer” puisqu’ils sont déjà “à l’intérieur
même de l’entreprise” ? Mon commentaire pointat le choix des mots de F. Hollande, et non la situation. Qu’il ait pu être interpellé par des jeunes travailleurs qui lui demandent “quand auront-ils
un CDI”, je veux bien le croire. Qu’il ait été interpellé sous la forme “quand allons nous pouvoir rentrer”… je n’y crois pas un instant.
J’aurais mieux apprécié que vous releviez le caractère illusoire et
inéficient de ses propositions en matière de fiscalité, entre autres.
Je m’étais réservé le sujet pour un papier sur le “projet
présidentiel” qui devrait sortir bientôt… modérez votre impatience,
Rome ne s’est pas faite en un jour…
il me semble que les propositions (les orientattions) exprimées par F Hollande mériteraient d’être analysées au fond:
1- le coté de gauche indiscutable de son projet, c’est la taxation accrue des plus riches, du profit distribué aux actionnaires. Ce n’est pas à négliger. A cela on peut ajouter diverses mesures
qui vont dans le sens d’une plus grande justice pour les moins favorisés (premières consommations de gaz, électricité à prix bas …à confirmer)
2- on peut ajouter à ces mesures économiques, diverses avancées “politiques et “sociétales” souhaitables ( ex: non cumul des mandats, vote des étrangers, droit de la fin de vie, mariage gay,
retrait d’Afghanistan .. )
3- ce qu’on peut regretter, c’est l’acceptation complète de la logique européenne actuelle qui nous entraînera vers toujours plus de chômage et un appauvrissement progressif. Il devra constater
qu'”il n’y peut rien”
nb: il n’est pas interdit d’espérer qu’il rendra les services publics (éducation, police, justice, santé …) plus efficaces, mais sur ce sujet je n’espère pas trop (en général les périodes
socialistes n’ont pas montré sur ce plan de capacités particulières)
Il me semble que les propositions (les orientattions) exprimées par F Hollande mériteraient d’être analysées au fond:
Certainement. Je vais d’ailleurs consacrer un papier à la question…
1- le coté de gauche indiscutable de son projet, c’est la taxation accrue des plus riches, du profit distribué aux actionnaires. Ce n’est pas à négliger.
Franchement, c’est un volet assez marginal du projet: il se réduit à “revenir sur les cadeaux (…) accordés depuis dix ans aux ménages les plus aisés” (celles accordées avant 2002 demeurent
donc) et une tranche supplémentaire à 45% pour l’IRP. Pas de quoi se rouler par terre.
A cela on peut ajouter diverses mesures qui vont dans le sens d’une plus grande justice pour les moins favorisés (premières consommations de gaz, électricité à prix bas …à confirmer)
Je ne savais pas que la politique de l’assistanat était une “politique de gauche”. Il y a deux manières d’augmenter le niveau de vie des plus modestes: en augmentant leur revenu, ou en diminuant
les prix de ce qu’ils consomment. On est en train de tomber dans un système dans lequel on gèle les salaires et en échange on donne toute une multitude de “réductions” (dans les transports, le
gaz, l’électricité, les crèches et j’en passe…) à telle ou telle catégorie de “pauvres”. C’est un système pervers qui n’a rien “de gauche”, au contraire.
2- on peut ajouter à ces mesures économiques, diverses avancées “politiques et “sociétales” souhaitables ( ex: non cumul des mandats, vote des étrangers, droit de la fin de vie, mariage gay,
retrait d’Afghanistan .. )
Encore faudrait-il démontrer que le vote des étrangers et le mariage gay sont des “avancées”… en ce qui me concerne, je suis loin d’être persuadé. Quant au “non cumul des mandats”, l’engagement
d’Hollande est assez vague: “je ferai voter une loi sur le non-cumul des mandats”. Considérant le nombre de candidats investis par le PS pour les prochaines législatives qui sont eux-mêmes
cumulards, on peut douter que cette loi soit très “mordante”. Il est rare de voir les dindes voter pour avancer Noël.
“Il est rare de voir les dindes voter pour avancer
Noël.”