Pierre Laurent l’européen

Les grecs ont donc voté « non ». Ne sous-estimons pas le courage que ce geste implique : pendant la courte campagne, on n’a pas compté les déclarations péremptoires de telle ou telle sommité européenne menaçant les grecs des foudres de l’enfer aux cas où ils feraient le mauvais choix. Et ces gens ont le pouvoir de rendre la vie de la Grèce très, très difficile. On aurait pu comprendre si, malgré leur désir de dire « non » aux propositions des créanciers, les grecs avaient fait le choix « raisonnable » du moindre risque. Ce ne fut pas le cas : a une majorité écrasante, proche des deux tiers, les grecs ont préféré le choix de la souveraineté plutôt que celui de la sécurité.

Certains pisse-copie bien connus se sont précipités pour diminuer la portée du vote. L’angle d’attaque est classique : le référendum serait juridiquement contestable. La campagne était trop courte, la question trop vague, la proposition européenne à laquelle le texte faisait référence n’était plus sur la table à la date du référendum. Il est drôle de constater combien ceux-là même qui n’ont pas hésité à faire revoter l’Irlande jusqu’à ce qu’elle donne la bonne réponse – ce qui « juridiquement » est fort contestable, la logique interdisant de reposer la même question sans qu’un changement des circonstances de fait ou de droit ne le justifient – deviennent tout à coup les gardiens du droit. Curieusement, ces juristes passionnés ne s’interrogent guère sur la question de savoir par exemple si le président de la Commission européenne n’a violé les devoirs de sa charge en prenant position pour le « oui » alors que le gouvernement grec avait pris la position contraire. Ce qui tendrait à montrer que dans cette affaire les appels au droit ne servent qu’à déguiser les manipulations politiques.

La victoire du « non » a aussi provoqué quelques réactions dans notre chère « gauche radicale ». Et certaines d’entre elles ont de quoi laisser perplexe. Ainsi, par exemple, on trouve sur le site du PCF un communiqué signé « Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du PGE » qui vaut son pesant en drachmes (1). Je cite : « Le peuple grec vient de refuser, avec un "OXI" écrasant (59,7%) l'ultimatum lancé par les créanciers. C'est la deuxième fois en 6 mois qu'il rejette l'austérité. La deuxième fois qu'il dit en même temps son attachement à l’Europe. »

Ainsi, en votant « oxi », le peuple grec aurait « dit son attachement à l’Europe ». On se demande bien par quel étrange raisonnement Pierre Laurent à pu parvenir à cette conclusion. D’abord, elle comporte une contradiction logique. Si l’on admet qu’en votant « oxi » le peuple grec a exprimé un attachement à l’Europe, alors il faut admettre aussi que le vote « nai » en exprimait le rejet, ce qui est de toute évidence absurde. Et si le vote « oxi » et le vote « nai » sont censés tous deux exprimer l’attachement à l’Europe, comment peut-on tirer la moindre conclusion du résultat ?

Que Pierre Laurent se sente obligé de proclamer à chaque pas son attachement total et indéfectible à l’Europe, on peut le comprendre. D’une part, ses militants et son électorat, largement issu des « classes moyennes », ne lui pardonneraient pas le moindre écart souverainiste. Et d’autre part, c’est indispensable pour garder la place de président du PGE à laquelle il semble tenir tellement. Mais vouloir à tout prix déduire du vote des grecs leur attachement indéfectible à l’Europe est une falsification de la réalité. Et falsifier la réalité, c’est s’interdire de l’analyser.

D’abord, cela veut dire quoi « l’attachement à l’Europe » ? A quelle « Europe » précisément ? Il serait paradoxal que Pierre Laurent se réjouisse de l’attachement des grecs à l’Europe telle qu’elle est alors que par ailleurs il passe son temps à la dénoncer. Alors, quand il parle de l’attachement des grecs à l’Europe, s’agit-il de « l’autre Europe » avec laquelle il nous bassine les oreilles depuis un certain temps ? Admettons…mais dans ce cas, il ne s’agit pas d’attachement à « l’Europe » mais plutôt à « une Europe », car il y a plusieurs « autres Europes » possibles…

Mais surtout, on se demande d’où Pierre Laurent tire sa conclusion. La question posée au peuple grec ne concerne nullement son attachement à « l’Europe », qu’elle soit « autre » ou pas. Et lorsqu’on regarde les images des grecs célébrant dans les rues la victoire du « non », on a vu agiter une légion de drapeaux grecs. On y a vu quelques drapeaux portugais, espagnols, et même un drapeau français. On ne vit nulle part des gens agiter des drapeaux européens. Pour des gens « attachés à l’Europe », avouez que c’est curieux, non ?

En fait, s’il faut tirer du résultat du vote une conclusion sur les rapport des grecs à l’Europe, elle irait plutôt dans le sens contraire à celui pointé par Pierre Laurent. En admettant même que les grecs soient attachés à « l’Europe », ils sont de toute évidence prêts à prendre le risque d’en sortir plutôt que d’accepter les conditions posées par les créanciers. Ils sont peut-être « attachés à l’Europe », mais de toute évidence cet « attachement » n’implique pas pour eux qu’on fasse n’importe quoi pour y rester. Si le prix est trop élevé, au diable « l’Europe ». Ce qui relativise fortement « l’attachement » qui ravit tant Pierre Laurent.

Ce vote montre d’ailleurs combien il faut traiter avec précaution les résultats de sondages sur des points de principe. C’est un peu comme sur le nucléaire : lorsqu’on pose la question « faut sortir du nucléaire », la réponse est majoritairement « oui ». Mais si on pose la question « êtes vous prêt à payer votre électricité 5% plus cher pour sortir du nucléaire », on obtient 80% de « non ». Conclusion : les français ont une position pragmatique : ils ne sont pas attachés au nucléaire par religion, mais par réalisme économique. Et c’est un peu la même chose avec l’Euro : je ne doute pas qu’une majorité des français répondrait « oui » à la question « voulez-vous garder l’Euro ». Par contre, posons-leur la question « êtes vous prêt à risquer le chômage pour garder l’Euro ? »… je me demande si la réponse justifierait la confiance de Pierre Laurent sur « l’attachement à l’Europe »…

On raconte qu’il suffit d’un communiste pour changer une ampoule, mais qu’il lui faut trente ans pour se rendre compte qu’elle est grillée. Le PCF depuis trente ans a pris toutes les modes à contresens : il est devenu soixante-huitard quand la société revenait de soixante-huit, il est devenu « diversitaire » alors que le multiculturalisme commence à se casser la gueule, il devient eurolâtre juste au moment ou l’Europe commence à faire eau de toutes parts. Remarquez, c’est rassurant : on sait déjà que dans trente ans, le PCF sera souverainiste…

Descartes

(1) http://www.pcf.fr/72848

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29 réponses à Pierre Laurent l’européen

  1. lanterne dit :

    Effectivement,’Mal nommer les choses,c’est augmenter le malheur du monde’.
    Cet aphorisme attribué à Camus,devrait être médité par Pierre Laurent.
    Celui ci,à jamais marqué par le MacCarthysme qui infesta le climat politique en par exemple 1988,est tombé dans un chaudron d’Anomie en compagnie de la totalité de la direction du PCF.
    Cependant,les faits sont têtus et le pragmatisme est le véritable moteur de la politique.
    Pour être membre du PCF,j’atteste qu’effectivement Pierre Laurent sature son image d’un Européisme dont la fonction est d’éviter qu’il soit traiter de ‘Rouge brun’ comme en 1988 où A.Lajoinie,dont P.Laurent était l’attaché parlementaire n’obtint que 6,5% avec un discours trés Gallo-communiste pourtant.
    Mais au fond de lui,Pierre Laurent est patriote plus pour son pays que pour son parti,simplement,il ne veut pas galvauder l’idéal internationaliste de Jaurès.
    Quant à la base du PCF,elle est resté Gallo-communiste,même si les bobos salariés par le parti affichent de façon totalement irresponsable,une idéologie anomique libéro-libertaire.
    La preuve en est les 11% de Mélenchon,en 2012.En lisant mot à mot les discours de Marchais en 1981 et Duclos en 1969,JLM avait réuni une grande partie de l’électorat du PCF.R.Huen en 1995,aussi!
    Par ailleurs ,le PGE permet à Pierre Laurent d’avoir une surface Européenne ,obligatoire en 2015,comme le montre l’acharnement de Marine Lepen a constitué avec succès un groupe au PE.
    L’ampleur des batailles politiques,a placé mon part,et d’autres en anomie prolongée.Vous décrivez trés bien,comme souvent Descartes dans ce paragraphie tiré de votre texte ci-dessus:’ceux-là même qui n’ont pas hésité à faire revoter l’Irlande jusqu’à ce qu’elle donne la bonne réponse – ce qui « juridiquement » est fort contestable, la logique interdisant de reposer la même question sans qu’un changement des circonstances de fait ou de droit ne le justifient – deviennent tout à coup les gardiens du droit. Curieusement, ces juristes passionnés ne s’interrogent guère sur la question de savoir par exemple si le président de la Commission européenne n’a violé les devoirs de sa charge en prenant position pour le « oui » alors que le gouvernement grec avait pris la position contraire. Ce qui tendrait à montrer que dans cette affaire les appels au droit ne servent qu’à déguiser les manipulations politiques’.

    • Descartes dit :

      @ lanterne

      [Celui ci, à jamais marqué par le MacCarthysme qui infesta le climat politique en par exemple 1988, est tombé dans un chaudron d’Anomie en compagnie de la totalité de la direction du PCF.]

      Il faut dire qu’il a été choisi pour cela. Après Buffet, la dernière chose que les « notables » qui vont la pluie et le beau temps au PCF voulaient, c’est un secrétaire national qui ait des idées et du charisme. Pierre Laurent était pour eux le candidat idéal.

      [Pour être membre du PCF,j’atteste qu’effectivement Pierre Laurent sature son image d’un Européisme dont la fonction est d’éviter qu’il soit traiter de ‘Rouge brun’ (…)]

      Malheur à celui qui se préoccupe du que dira-t-on….

      [Mais au fond de lui, Pierre Laurent est patriote plus pour son pays que pour son parti, simplement, il ne veut pas galvauder l’idéal internationaliste de Jaurès.]

      Je ne sais pas. Je ne connais pas le « fond » de Pierre Laurent. Je suis forcé de fonder mon jugement sur ses paroles et ses écrits. Et ce que j’ai pu lire et entendre n’a rien de très reluisant.

      [Quant à la base du PCF,elle est resté Gallo-communiste,même si les bobos salariés par le parti affichent de façon totalement irresponsable,une idéologie anomique libéro-libertaire.]

      Je ne sais pas de quelle « base » vous parlez. J’ai du mal à croire que les militants du PCF soient restés « gaullo-communistes » et qu’ils supportent le discours de leurs dirigeants. Quant aux électeurs…

      [La preuve en est les 11% de Mélenchon, en 2012.]

      Je ne vois pas ce que cela « prouve ». Je vous rappelle que Mélenchon en 2012 a rejeté par avance toute sortie de l’Euro ou de l’UE, et ne parlons même pas du nucléaire, de la politique industrielle. Les 11% de Mélenchon ont été obtenus avec un discours « sociétal » et « diversitaire » de la plus belle facture. Alors, permettez-moi de douter que ces 11% aient été d’une quelconque manière proche du « gaullo-communisme ».

      [Par ailleurs, le PGE permet à Pierre Laurent d’avoir une surface Européenne, obligatoire en 2015, comme le montre l’acharnement de Marine Le Pen a constitué avec succès un groupe au PE.]

      Je vous rappelle que Marine Le Pen a constitué son groupe avec des gens qui partagent ses orientations. Le PCF, au contraire, a modifié ses orientations pour s’insérer dans un groupe. J’ai assez de mémoire pour me souvenir de la campagne du PCF contre la ratification du traité de Maastricht. Alors vous pouvez imaginer ce que je ressens lorsque la direction du PCF reprend en cœur les arguments des maastrichiens.

  2. raïssa dit :

    Une discutable synthèse historique ‘de ce qu’est l’euro(monnaie unique d’ethnies diverse centrées sur le Reich Aryen),projet Anglo/saxon dès 1947,par Tierry Messian’:http://www.voltairenet.org/article188044.html

    • Descartes dit :

      @ raïssa

      Franchement, ce genre de théorie conspirationnistes ne sont pas ma tassse de thé. On dirait Lyndon LaRouche et sa théorie selon laquelle la Reine d’Angleterre dirige le commerce mondial de drogue. Avec force “c’est évident” et des “on ne peut nier que”, on peut raconter à peu près n’importe quoi.

  3. Bannette dit :

    Il est désespérant, et totalement à contre courant de ce qu’il faudrait défendre. C’est triste pour le PCF au vu de son histoire.
    Cette peur du qu’en dira-t-on est d’autant plus ridicule qu’à mon avis, être ouvertement communiste dans les années 1960 à 1980 devait être plus difficile qu’aujourd’hui. Je n’étais pas née ces années là, mais le PCF faisait de très bons scores électoraux malgré l’Afghanistan, malgré la Tchécoslovaquie, malgré la crise de Cuba, malgré Tchernobyl, malgré les relais maccarthystes en France type BHL qui avaient les médias entièrement acquis à leur cause, malgré le verrouillage des médias, etc. Au vu d’ailleurs de toute l’actualité internationale de ces années là qui était utilisée pour vomir contre le PCF et la CGT, ceux-ci avait une base électorale extrêmement solide, car d’une part, ils savaient défendre leur intérêt et sans doute qu’ils avaient des qualités de pédagogues pour que les électeurs sachent faire la part entre les intérêts des travailleurs français, et la realpolitik de la guerre froide (et d’ailleurs, par exemple pour le cas de l’Afghanistan, soutenir l’URSS contre les “libérateurs” afghans devait à l’époque être incroyablement courageux et lucide).

    C’est d’autant plus rageant que le PCF jouirait aujourd’hui de retombées électorales exceptionnelles s’il avait maintenu envers et contre tous la ligne politique anti-maastrischienne, républicaine et jacobine de 1992, il n’y a qu’à voir le FN qui pille sans vergogne dans ses mots d’ordres d’alors, alors que sa conversion “anti-libérale” est beaucoup plus récente. Cet aggiornamento du FN qu’on a beau vomir dans les médias, qu’on a beau qualifier de manipulateur et pas sincère, trouve pourtant écho dans la population.

    Sinon, en effet, Pierre Laurent a l’air de tenir au PGE, qui lui donne quelques moyens financiers (à défaut d’être capable d’emporter des sièges d’élus par lui même), en dépit d’un “allié” qui n’a pas hésité à ouvertement réfuter sa candidature comme président du groupe (les mélenchonnistes qui trouvaient que Tspiras était le plus méritant).

    Côté PG, ils sont également à côté de la plaque, avec encore ce discours alter-européïste en total décalage avec la situation grecque. Ils avaient leur congrès ce week-end, et n’ont visiblement pas prévu la fermeté du NON grec, ni la résurrection de leur sentiment national (qu’on a vu chez nous sous une autre forme à la manif suite au drame Charlie Hebdo). Néanmoins, certains de leurs militants réfléchissent, ils avaient même proposé une plateforme alternative qui proposait de réfléchir et d’assumer la perspective de sortie de l’euro et l’UE, et qu’en prévision de 2017, il fallait faire travailler des intellectuels et des professionnels sur le sujet, pour pouvoir le diffuser et en faire un argument de campagne. Bien évidemment, ils n’ont pas été entendus.

    Mesurons encore une fois le courage et la lucidité politique de Tspiras par rapport à ses homologues français (alliance avec les souverainistes d’ANEL, referendum dont la portée était la souveraineté VS les institutions européïstes), qui lui coure loin devant ces minables. Je ne sais pas s’il sera le Kirchner grec, mais pour le peu qu’il a fait à ce jour, j’ai bien plus d’estime pour lui que pour ses homologues français désespérants de pusillanimité.

    • Descartes dit :

      @ Bannette

      [Cette peur du qu’en dira-t-on est d’autant plus ridicule qu’à mon avis, être ouvertement communiste dans les années 1960 à 1980 devait être plus difficile qu’aujourd’hui.]

      Je ne sais pas dans les années 1960, j’étais dans mon berceau. Mais dans les années 1980, certainement. Non seulement on devait supporter le déluge anticommuniste dans les médias, mais on pouvait encore perdre son boulot, être discriminé dans l’octroi d’un avancement, d’un logement, tout simplement parce qu’on était connu comme communiste. Mais c’était par certains côtés la rançon de la gloire : c’était difficile d’être ouvertement communiste parce que le PCF faisait peur. Et il faisait peur parce que c’était un pôle d’action et de réflexion qui représentait une alternative au pouvoir. Si aujourd’hui être au PCF est facile, c’est parce que le PCF ne fait plus peur à personne. Politiquement, intellectuellement, c’est un astre mort.

      [C’est d’autant plus rageant que le PCF jouirait aujourd’hui de retombées électorales exceptionnelles s’il avait maintenu envers et contre tous la ligne politique anti-maastrischienne, républicaine et jacobine de 1992, il n’y a qu’à voir le FN qui pille sans vergogne dans ses mots d’ordres d’alors, alors que sa conversion “anti-libérale” est beaucoup plus récente. Cet aggiornamento du FN qu’on a beau vomir dans les médias, qu’on a beau qualifier de manipulateur et pas sincère, trouve pourtant écho dans la population.]

      Tout à fait. Le PCF a choisi la voie étroite en 1992, et il s’en est détourné juste avant qu’elle devienne une autoroute. Une autoroute qu’empruntent aujourd’hui allègrement les rénovateurs du FN façon Philippot, qui est d’ailleurs le premier à le reconnaître en privé comme en public. Et le pire, c’est que cela s’est fait en cachette, sans la moindre analyse politique. Demandez à un militant communiste en quoi les arguments que le PCF avait utilisé contre le traité de Maastricht étaient faux, et il sera incapable de vous répondre. Et pourtant, aujourd’hui le PCF est devenu maastrichien…

      [(…) en dépit d’un “allié” qui n’a pas hésité à ouvertement réfuter sa candidature comme président du groupe (les mélenchonnistes qui trouvaient que Tspiras était le plus méritant).]

      Vous faites de l’humour… dans cette affaire, les « mérites » réels ou supposés de Tsipras et Laurent n’étaient qu’un prétexte. Si le PG a essayé de bloquer la nomination de Laurent à la présidence du PGE, c’était surtout pour faire pression sur lui et sur le PCF pour qu’ils se plient à sa stratégie de « autonomie conquérante ».

      [Côté PG, ils sont également à côté de la plaque, avec encore ce discours alter-européïste en total décalage avec la situation grecque.]

      Le PG est dans la logique Robin Hood : les petits ont toujours raison, les gros ont toujours tort. Il n’y a chez lui la moindre analyse pour chercher à comprendre les raisons qui s’opposent. Or, comme disait Jean Renoir, ce qui est terrible dans ce monde est que tout le monde a ses raisons. Chercher à les comprendre est l’essence de la politique.

      [Ils avaient leur congrès ce week-end, et n’ont visiblement pas prévu la fermeté du NON grec, ni la résurrection de leur sentiment national (qu’on a vu chez nous sous une autre forme à la manif suite au drame Charlie Hebdo).]

      Il faut dire que comme « nation » est devenu un gros mot pour la gauche en général et la « gauche radicale » en particulier, il est difficile pour eux d’analyser ce processus. Mais il est clair que les nations sont de retour. On l’a vu à Paris lors des attentats de Charlie-Hebdo, on le voit aujourd’hui à Athènes. A chaque fois, des manifestations monstre avec des drapeaux nationaux…et pas un seul drapeau européen. Mais ce retour des nations est aussi visible à Bruxelles : la crise grecque a bien montré que ceux qui décident, ce sont les Etats. C’est Tsipras, Hollande, Merkel, Cameron et les autres. Juncker, Tusk, la Commission et le Parlement européen sont brusquement remis à leur place et rappelés à leur mission : celle de mettre en œuvre les décisions du Conseil des chefs d’Etat et des gouvernements.

      [Néanmoins, certains de leurs militants réfléchissent, ils avaient même proposé une plateforme alternative qui proposait de réfléchir et d’assumer la perspective de sortie de l’euro et l’UE, et qu’en prévision de 2017, il fallait faire travailler des intellectuels et des professionnels sur le sujet, pour pouvoir le diffuser et en faire un argument de campagne. Bien évidemment, ils n’ont pas été entendus.]

      Non. D’ailleurs je trouve le congrès du PG plutôt bizarre. Mélenchon n’a plus aucune place dans les organes dirigeants, mais il prononce le discours de clôture. A quel titre ? Le congrès élit un « sécretariat national exécutif », alors que les statuts prévoient son élection par le Conseil national, qui semble d’ailleurs avoir disparu. Et pour couronner le tout, le congrès ne semble pas avoir voté un texte d’orientation…

      [Mesurons encore une fois le courage et la lucidité politique de Tspiras par rapport à ses homologues français (alliance avec les souverainistes d’ANEL, referendum dont la portée était la souveraineté VS les institutions européïstes), qui lui coure loin devant ces minables.]

      Tout à fait d’accord. Toute la différence entre Tsirpas et nos nains locaux façon Laurent ou Mélenchon, c’est que Tsirpas ne se raconte pas d’histoires. Il a certainement des convictions fortes, mais il est aussi un pragmatique qui sait hiérarchiser les priorités. Il connaît de toute évidence parfaitement son peuple, et sait jusqu’où il peut aller trop loin. Cela contraste cruellement avec notre « gauche radicale » qui se raconte que Mélenchon peut passer devant Hollande, et qui le soir du premier tour se trouve toute étonnée que ça ne marche pas.

  4. Maurice dit :

    En ce qui me concerne,souverainiste/internationaliste/antiraicte,il me plait d’être membre du PCF.
    C’est une merveilleuse façon de faire vivre ma liberté de penser et de critique,mais j’ai conscience que le PCF joue en 2iàme division.
    Par conséquent,non,cher Descartes,ce n’est pas facile d’être au PCF.
    En plus du discrédit du politique,s’ajoute le discrédit des expériences des pays collectivistes à 100%,le discrédir de la gauche depuis 1981 et du discrédit en retard permanent,que vous évoquez dans votre article ci-dessus.
    ‘Politiquement, intellectuellement, c’est un astre mort.’ c’est vous qui le dites mais pour moi,culturellement,relationnellement,c’est mon village,celui où j’ai grandi..

    • Descartes dit :

      @ maurice

      [En ce qui me concerne, souverainiste/internationaliste/antiraciste, il me plait d’être membre du PCF.]

      Si ça vous fait plaisir, c’est le principal…

      [C’est une merveilleuse façon de faire vivre ma liberté de penser et de critique, mais j’ai conscience que le PCF joue en 2iàme division.]

      « Liberté de critique » ? Au PCF ? Mais au fonds vous avez raison. Le PCF a fait sienne la doctrine du « despote éclairé » Frederic II : « j’ai un accord avec mes sujets : je les laisse penser ce qu’ils veulent, et ils me laissent faire ce que je veux ». Le PCF joue en 2ème division parce que dans les années 1990 il a préféré une conversion au gauchisme plutôt que la voie étroite d’un parti populaire.

      [Par conséquent, non,cher Descartes, ce n’est pas facile d’être au PCF.]

      Ah bon ? Et quelles sont les « difficultés » ? On y est libre de faire ce qu’on veut, de dire ce qu’on veut, les gens de l’extérieur vous soignent comme si vous étiez une sorte de relique du passé, vous ne risquez rien puisque vous ne faites peur à personne…

      [En plus du discrédit du politique, s’ajoute le discrédit des expériences des pays collectivistes à 100%, le discrédit de la gauche depuis 1981 et du discrédit en retard permanent, que vous évoquez dans votre article ci-dessus.]

      Oui, mais ce n’est plus le votre, puisque le PCF a rompu avec les « pays collectivistes », a rompu avec l’union de la gauche, et n’est plus en « retard permanent » mais au contraire en avance… En quoi ce « discredit » du passé peut toucher une organisation qui a bâti son discours précisément sur une rupture totale avec le passé ?

      [‘Politiquement, intellectuellement, c’est un astre mort.’ c’est vous qui le dites mais pour moi, culturellement, relationnellement, c’est mon village, celui où j’ai grandi.]

      Je vois que le syndrome de Stockholm a encore frappé… Personnellement, j’ai aussi « culturellement, relationnellement » grandi au PCF. Mais c’était un autre PCF, qui n’a rien, mais alors rien à voir avec celui-ci. Alors, je peux toujours « revenir au village » pour constater avec nostalgie que beaucoup de maisons sont murées et que les herbes folles poussent sur la place du marché. Et que les rares maisons habitées le sont par de bobos insupportables qui méprisent souverainement l’histoire des lieux qu’ils occupent.

  5. lanterne dit :

    Fin des année 40,début des années 50,les clivages dans les débats sur l’Europe,ressemblent déjà aux actuels.D’un coté,pro-européen, la sfio,le centre et la droite libérale contre la gauche de la gauche,les communistes et des gaullistes et certains nationalistes de droite.
    Aujourd’hui,les soutiens au Non grec,sont le PCF,Mélenchon,Marine le Pen,Philippot.
    C’est en ce sens que l’électorat du PCF reste gallo-communiste même si les salariés du PCF sont des bobos surfant sur l’idéologie libertaire.
    Quant à Pierre Laurent,il est aussi dans cet écume bling-bling,même si sa formation est gallo-communiste.Comme je suis membre du PCF actuel,je comprends qu’il souhaite éviter de nouveau d’être taxé de ‘Rouges-Brun’.
    Je rappelle qu’il s’agit de millions d’anciens électeurs socialistes et communistes allemands que Hitler a séduit,capté et intégré.
    Mais en l’occurence,c’est avec la complicité des élites libérales allemandes et usa- européennes que Hitler a concrétisé les’Rouges-bruns’,aprés avoir l’énoncé dans ‘mein Kampf’.
    Cette captation de l’électorat allemand de gauche a été effectué par Hitler,planifié,annoncé par Hitler dès 1924 dans Mein Kampf(disponible sur le Net).Pourquoi,le PCF ne mène t il pas une large bataille sur cette question?
    Tout simplement parceque l’essentiel de l’argumentation repose sur la lecture de ‘Mein kampf’,qui bien évidemment ne peut pas être promu par le PCF..
    C’est la raison pour laquelle ,je comprends Pierre Laurent.
    De plus,cher Descartes,n’oublions pas que si l’état social gallo-communiste mérite d’être défendu par le PCF,celui ci n’oublie pas qu’il est avant tout un parti anti-belliciste.
    Dans son ADN,de Jaurès à Cachin,de Duclos à Camélinat,’Guerre à la guerre’ a dominé le congrès de Tour.
    Or les Nationalismes(industriels) sont à l’origine des guerres de la fin du 19ième et 20ième,avec leurs dizaines de millions de morts.
    C’est la raison pour laquelle,le PGE,les analyses du PCF actuels,me conviennent ‘grosso-modo’.
    ‘La chose’ européenne,peut évoluer,la preuve?
    L’évolution de la Grèce,celles de Dragui et les évolutions constatées depuis les élections européennes ,où les eurosceptiques ont fait changer les repères,non?

    • Descartes dit :

      @ lanterne

      [Fin des année 40, début des années 50, les clivages dans les débats sur l’Europe, ressemblent déjà aux actuels. D’un coté, pro-européen, la sfio, le centre et la droite libérale contre la gauche de la gauche, les communistes et des gaullistes et certains nationalistes de droite.]

      Pas tout à fait. Comme toujours, il est dangereux de prendre les textes sans leur contexte. A la fin des années 1940, le débat européen ne portait pas véritablement sur la question des transferts de souveraineté – la souveraineté des états était, après la guerre, un principe indiscutable. Les débats sur l’Europe étaient en fait dominés par la guerre froide. Pour les pro-européens, fortement soutenus par les Etats-Unis, il s’agissait d’organiser l’Europe pour contribuer à la défense du « monde libre ». Le meilleur exemple fut le débat sur la Communauté européenne de défense (CED), rejetée par les votes des communistes (qui voyaient dans la CED une arme pointée sur l’URSS) et des gaullistes (qui y voyaient un cheval de Troie américain).

      [Aujourd’hui, les soutiens au Non grec, sont le PCF, Mélenchon, Marine le Pen, Philippot.]

      Oui, mais pour des raisons qui n’ont rien à voir avec celles de leurs prédécesseurs. Le PCF, par exemple, proclame que le « non » grec est aussi une « démonstration d’attachement à l’Europe ». On imagine mal le PCF de la fin des années 1940 dire pareille bêtise. Parmi les personnages que vous citez, seuls Le Pen et Philippot font un lien entre le « non » grec et la question de la souveraineté nationale, le discours des gaullistes et des communistes de la fin des années 1940…

      [C’est en ce sens que l’électorat du PCF reste gallo-communiste même si les salariés du PCF sont des bobos surfant sur l’idéologie libertaire.]

      Faudra m’expliquer comment l’électorat du PCF reste « gaullo-communiste » alors que le discours de ses dirigeants est maastrichien. Faut arrêter de nier les faits.

      [Comme je suis membre du PCF actuel, je comprends qu’il souhaite éviter de nouveau d’être taxé de ‘Rouges-Brun’.]

      Si on a peur des médias, mieux vaut ne pas faire de politique.

      [Je rappelle qu’il s’agit de millions d’anciens électeurs socialistes et communistes allemands que Hitler a séduit, capté et intégré. Mais en l’occurence,c’est avec la complicité des élites libérales allemandes et usa- européennes que Hitler a concrétisé les ‘Rouges-bruns’, aprés avoir l’énoncé dans ‘mein Kampf’.]

      Et alors ? Franchement, je ne vois pas le rapport. Hitler n’avait rien d’un « rouge-brun ». Et nous ne sommes pas en 1933.

      [Cette captation de l’électorat allemand de gauche a été effectué par Hitler, planifié, annoncé par Hitler dès 1924 dans Mein Kampf (disponible sur le Net).Pourquoi,le PCF ne mène t il pas une large bataille sur cette question?]

      Sur quelle question ? Sur la question d’avoir un secrétaire national qui n’a pas le courage de dire ce qu’il pense parce qu’il a peur d’être traité de « rouge-brun » ? Soyons sérieux…

      [Tout simplement parce que l’essentiel de l’argumentation repose sur la lecture de ‘Mein kampf’, qui bien évidemment ne peut pas être promu par le PCF.]

      Mais.. de quelle « argumentation » parlez-vous ? Si vous pensez que l’argumentation contre l’Euro et l’UE « repose sur la lecture de Mein Kampf », je ne peux vous donner qu’un seul conseil : lisez « Mein Kampf » au lieu de dire n’importe quoi. D’ailleurs, vous y trouverez une vision de l’Europe qui ressemble bien plus à celle des partisans de la construction européenne qu’à celle de ses adversaires…

      [De plus, cher Descartes, n’oublions pas que si l’état social gallo-communiste mérite d’être défendu par le PCF, celui ci n’oublie pas qu’il est avant tout un parti anti-belliciste.]

      « Avant tout » ? Ah bon ?
      Le PCF a été « anti-belliciste » à contretemps. A la fin des années trente, pour ne donner qu’un exemple, son « anti-bellicisme » l’a conduit à faire beaucoup de bêtises. Il faut dire qu’il a tiré les leçons de ses erreurs. Après la libération, il a pris soin de modérer son discours antimilitariste, de soutenir un certain nombre de guerres de libération nationale, jusqu’à se déclarer favorable à la politique de dissuasion nucléaire. Difficile dans ces conditions de parler du PCF comme d’un parti « anti-belliciste ».

      [Dans son ADN,de Jaurès à Cachin,de Duclos à Camélinat,’Guerre à la guerre’ a dominé le congrès de Tour.]

      Oui. Mais l’ennui c’est qu’il a dit « guerre à la guerre » en 1938-40, alors qu’il aurait du au contraire comprendre que lorsqu’on a affaire à Hitler, la guerre est nécessaire. L’art de la politique, c’est d’analyser concrètement chaque situation, et non de penser qu’un dogme peut fournir une réponse à n’importe quel contexte.

      [Or les Nationalismes (industriels) sont à l’origine des guerres de la fin du 19ième et 20ième, avec leurs dizaines de millions de morts.]

      Oui. Et les Nationalismes sont aussi à l’origine d’une création juridique, intellectuelle, politique, technologique jamais vue auparavant. C’est la tragédie de l’histoire.

      [C’est la raison pour laquelle, le PGE, les analyses du PCF actuels, me conviennent ‘grosso-modo’.]

      En d’autres termes, si les analyses du PCF actuel vous convient, c’est sur la base de ce qui s’est passé fin XIXème et début XXème ? Ne croyez-vous pas que la situation a changé un petit peu depuis lors ? Et que ces changements nécessitent des analyses nouvelles ?

      [‘La chose’ européenne peut évoluer, la preuve?]

      Aucune « preuve » n’est nécessaire. La « chose » européenne évolue en permanence depuis sa naissance, et continuera à évoluer comme toute création humaine. La question n’est pas de savoir si elle peut évoluer, mais dans quel sens.

  6. Qaco dit :

    Pierre Laurent se contente de relayer en France la position de Tsipras et de Syriza qui, quoi qu’on en pense, disent leur attachement à l’UE en même temps qu’ils combattent la Troïka. Vous faites un faux procès à Pierre Laurent…

    • Descartes dit :

      @ Oaco

      [Pierre Laurent se contente de relayer en France la position de Tsipras et de Syriza qui, quoi qu’on en pense, disent leur attachement à l’UE en même temps qu’ils combattent la Troïka.]

      Non. Pierre Laurent ne se contente pas d’affirmer que Tsipras ou Syriza sont attachés à l’UE. Il proclame que LE PEUPLE GREC a, par son vote, affirmé leur attachement à l’Europe. Ce n’est pas du tout la même chose. Comme je l’ai montré, le peuple grec pouvait difficilement « affirmer son attachement à l’Europe » alors que la question posée ne portait nullement sur cette question, et que le gouvernement Tsipras avait au contraire affirmé haut et fort que quelque fut l’issue du vote la Grèce resterait dans l’UE et dans l’Euro.

      [Vous faites un faux procès à Pierre Laurent…]

      Pas du tout. Je me contente de lire ce qu’il publie, et croyez-moi, c’est assez déprimant.

    • Qaco dit :

      Il identifie le gouvernement grec (lequel affirme haut et fort son attachement à l’UE) au peuple grec, la belle affaire – c’est bien normal dès lors qu’on estime qu’un gouvernement est légitime. Sinon, il faut au minimum montrer en quoi le gouvernement est illégitime, et le soutien populaire croissant dont il jouit le démentirait plutôt. Que la formule soit un peu rapide, soit, mais de là à dire qu’ “on se demande d’où Pierre Laurent tire cette conclusion”… Elle est plutôt naturelle. Faut-il la mettre en avant, ou pas ? C’est évidemment une autre question.

    • Descartes dit :

      @ Quaco

      [Il identifie le gouvernement grec (lequel affirme haut et fort son attachement à l’UE) au peuple grec, la belle affaire – c’est bien normal dès lors qu’on estime qu’un gouvernement est légitime.]

      Non, cela n’a rien de « normal ». Un gouvernement est « légitime » parce qu’il a obtenu du peuple un mandat pour gouverner, et non parce qu’il pense la même chose que le peuple. Ainsi, par exemple, le gouvernement issu des élections de 1981 était « légitime » pour abolir la peine de mort, alors même que le peuple manifestait dans toutes les enquêtes d’opinion la position contraire.

      D’ailleurs, si l’on peut identifier le gouvernement et le peuple, pourquoi faire un référendum ? Pourquoi demander son avis au peuple, puisqu’on postule qu’il sera le même que celui de son gouvernement ?

      [Sinon, il faut au minimum montrer en quoi le gouvernement est illégitime, et le soutien populaire croissant dont il jouit le démentirait plutôt.]

      Encore une fois, vous faites erreur : la « légitimité » n’implique pas une identité d’opinion avec le peuple. Le peuple peut décider de donner mandat à un dirigeant parce qu’il partage ses opinions sur l’économie, sur la justice, sur l’emploi ou sur l’éducation, sans pour autant partager son opinion sur l’Europe. Si l’on ne votait que pour des gens avec lesquels on est d’accord dans absolument tous les domaines, la démocratie ne pourrait pas fonctionner.

      [Que la formule soit un peu rapide, soit, mais de là à dire qu’ “on se demande d’où Pierre Laurent tire cette conclusion”… Elle est plutôt naturelle. Faut-il la mettre en avant, ou pas ? C’est évidemment une autre question.]

      Elle n’a rien de « naturelle ». Et si Pierre Laurent tire cette conclusion, c’est parce qu’il veut à tout prix éviter de se voir coller l’étiquette de l’eurosceptique, étiquette qui pourrait fâcher ses électeurs de « classe moyenne » et des petits camarades du PGE, qui sont largement eurolâtres. Et ce n’est pas la première fois que la direction du PCF « interprète » le vote populaire. Déjà en 2005 on nous avait expliqué que le « non » au TCE était un « oui » à « une autre Europe ».

    • Qaco dit :

      La légitimité n’implique pas une identité d’opinion avec le peuple ; elle implique par contre de tenir pour acquis la démarche et le programme pour lesquels le peuple s’est prononcé, et qui ont toute valeur démocratique face à des enquêtes d’opinion qui n’en ont aucune. La dernière fois que les Grecs ont voté à ce sujet, ils ont choisi un parti européiste, quelles que soient leurs raisons – et c’est ce mandat qu’ils ont donné au gouvernement. Il faut donc des raisons pour estimer qu’ils pensent, revendiquent, espèrent l’inverse : où sont-elles ?

    • Descartes dit :

      @ Qaco

      [La dernière fois que les Grecs ont voté à ce sujet, ils ont choisi un parti européiste, quelles que soient leurs raisons – et c’est ce mandat qu’ils ont donné au gouvernement.]

      Possible. Encore que le fait d’élire un parti européiste n’implique pas qu’on le soit. Après tout, ceux qui ont voté Mitterrand en 1981 ont voté pour un parti qui proposait la rupture avec le capitalisme et l’abolition de la peine de mort. Pensez-vous que ces opinions aient alors été majoritaires dans le peuple français ? Vraiment ? Dans ce cas, il faut admettre que les français changent assez vite d’avis : en 1978, ils avaient donné la majorité à un parti qui était pro-capitaliste et favorable à la peine de mort…

      Mais je vous rappelle que ce qui était en discussion ici était l’affirmation de Pierre Laurent selon laquelle les grecs auraient, par leur vote « non » au référendum, « affirmé leur attachement à l’Europe ». Cette affirmation reste absurde : rien dans la question posée ne permettait aux électeurs grecs de prendre position sur cette question.

      [Il faut donc des raisons pour estimer qu’ils pensent, revendiquent, espèrent l’inverse : où sont-elles ?]

      Drôle d’idée. C’est à celui qui affirme qu’il incombe la charge de prouver son affirmation. Pas à celui qui la conteste. J’affirme qu’il existe des dragons bleus à poids rouges. Etes vous en mesure de prouver « l’inverse » ?

    • Qaco dit :

      De ce point de vue, il faut noter que ce sont les héritiers du courant euro-communiste (Tsipras, Syriza) qui sont aujourd’hui à l’avant-garde de la lutte contre la Troïka et les institutions du capitalisme financier. Pour ma part, j’ai longtemps pensé que cette école était vouée à l’impuissance – mais ils font la démonstration éclatante du contraire. On ne peut pas se cacher cet aspect de la situation par simple fidélité partisane. Ironiquement, cette ligne pro-UE a été davantage capable d’avancer vers la rupture avec l’UE que les orientations souverainistes de nombreux partis communistes.

    • Qaco dit :

      “Drôle d’idée. C’est à celui qui affirme qu’il incombe la charge de prouver son affirmation. Pas à celui qui la conteste. J’affirme qu’il existe des dragons bleus à poids rouges. Etes vous en mesure de prouver « l’inverse » ?”

      Dans un débat, il vaut mieux que les deux interlocuteurs aient de quoi étayer leur avis. Pierre Laurent peut s’appuyer sur le vote des Grecs, incontestable, en faveur d’un parti européiste. Ce n’est pas une preuve au sens mathématique du terme (ce genre de preuve existe-t’il en politique ?), mais la remise en cause de cette interprétation exige au moins des éléments en sens contraire, et je n’en vois guère dans ce qui nous parvient de Grêce.

    • Descartes dit :

      @ Qaco

      [De ce point de vue, il faut noter que ce sont les héritiers du courant euro-communiste (Tsipras, Syriza) qui sont aujourd’hui à l’avant-garde de la lutte contre la Troïka et les institutions du capitalisme financier.]

      Je ne sais pas ce que cela veut dire être « héritier du courant euro-communiste ». S’il s’agit de se réclamer de la ligne eurocommuniste, ce n’est pas le cas de Syriza. Rappelons que l’eurocommunisme prétendait conserver l’héritage marxiste en l’associant avec l’idée de pluralisme politique. Ce n’est pas le cas de Syriza ni de Tsipras.

      J’ajoute qu’être eurocommunisme n’implique nullement être favorable à la construction européenne. Lorsque le PCF, le PCI et le PCE donnent naissance à l’eurocommunisme au milieu des années 1970, le PCF est radicalement et absolument contre toute forme de supranationalité, et le restera jusqu’à la fin des années 1990…

      [Pour ma part, j’ai longtemps pensé que cette école était vouée à l’impuissance – mais ils font la démonstration éclatante du contraire.]

      Vous aviez tort : le Parti Démocrate italien qui est, lui, un véritable héritier de l’eurocommunisme, a plusieurs fois exercé le pouvoir.

      [Ironiquement, cette ligne pro-UE a été davantage capable d’avancer vers la rupture avec l’UE que les orientations souverainistes de nombreux partis communistes.]

      Ah bon ? Pourriez-vous donner quelques exemples d’une telle « rupture » ?

    • Descartes dit :

      @ Qaco

      [Dans un débat, il vaut mieux que les deux interlocuteurs aient de quoi étayer leur avis. Pierre Laurent peut s’appuyer sur le vote des Grecs, incontestable, en faveur d’un parti européiste.]

      Non. Les grecs ont voté « oui » ou « non » à une proposition des créanciers européens. Ils ne se sont exprimés ni pour, ni contre un « parti européiste ». C’est donc à tort que Pierre Laurent tire de ce vote une conclusion quant à l’attachement des grecs à l’Europe. D’ailleurs, imaginez un instant que les grecs aient voté “oui”. Quelle conclusion aurait tiré Pierre Laurent ? Que les grecs avaient manifesté leur rejet de l’Europe ? Bien sur que non. Cela aurait été ridicule. Si on suit l’interprétation de Laurent, on se trouve dans cette situation absurde ou quelque soit le vote des grecs, on tire la même conclusion…

      Par ailleurs, je vous ai déjà présenté plusieurs exemples qui vous montrent que le peuple peut parfaitement élire des gens tout en étant en désaccord avec eux sur un point précis. Ainsi, en 2002 les français ont voté très majoritairement pour des partis favorables au traité constitutionnel européen. Cela ne les a pas empêché trois ans plus tard de rejeter clairement le traité constitutionnel… et de revoter très majoritairement pour ces mêmes partis deux ans plus tard.

    • Qaco dit :

      “Ah bon ? Pourriez-vous donner quelques exemples d’une telle « rupture » ?”
      La question est posée partout, par tous, de savoir si la Grêce quittera ou non l’UE. Je ne crois pas qu’un parti communiste ait jamais amené un pays d’Europe si près de quitter l’UE – mais mes connaissances en politique internationale sont lacunaires, je me trompe peut-être.

      Pour l’euro-communisme, je l’associe, peut-être à tort, avec la perspective de prendre le pouvoir dans le cadre et en tirant profit des institutions bourgeoises – des institutions qui ne sont pas faites pour que le peuple y intervienne, cela vaut de la présidence de la république en France par exemple, cela vaut aussi des institutions européennes.

    • Qaco dit :

      Quant au PCF hostile à toute forme de supranationalité jusqu’en 1990, permettez-moi de hausser un sourcil… Les petits ukrainiens ne naissaient-ils pas soviétiques ?

    • Descartes dit :

      @Qaco

      [“Ah bon ? Pourriez-vous donner quelques exemples d’une telle « rupture » ?”. La question est posée partout, par tous, de savoir si la Grêce quittera ou non l’UE.]

      Non. Pour le moment, la seule question qui soit posée partout, c’est l’éventualité d’une sortie de l’Euro. Personne à ma connaissance n’envisage une sortie de l’UE…

      [Je ne crois pas qu’un parti communiste ait jamais amené un pays d’Europe si près de quitter l’UE – mais mes connaissances en politique internationale sont lacunaires, je me trompe peut-être.]

      Si vous voulez vraiment trouver quelqu’un qui ait amené un pays d’Europe à l’idée de quitter l’UE, c’est en Grande Bretagne que vous le trouverez. Et c’est le Parti Conservateur et l’UKIP qui l’ont fait. Difficile de les considérer des « héritiers de l’eurocommunisme », vous ne trouvez pas ?

      Je pense que vous attribuez à tort à des organisations politiques ce qui n’est finalement que la conséquence de transformations économiques et sociales. Les partis politiques très souvent ne font que suivre ces processus. Si la Grande Bretagne est proche d’une sortie de l’UE, ce n’est pas parce que tel ou tel parti politique l’a voulu, mais parce que le peuple britannique, pour des raisons qui trouvent leurs racines dans l’histoire, ne supporte pas la tutelle de Bruxelles. Si l’on examine une éventuelle sortie de la Grèce de la monnaie unique, ce n’est pas parce que Syriza a « amené » le pays là où il est, mais parce que le contexte économique la pousse vers la sortie. Si tout allait bien, Syriza n’aurait certainement pas poussé dans cette direction.

      Les hommes font leur histoire, c’est entendu. Mais il ne faut pas exagérer le pouvoir des hommes politiques. En dernière instance, ils ne peuvent rien faire si le peuple ne les suit pas, et si les circonstances objectives ne soutiennent pas leur action.

      [Pour l’euro-communisme, je l’associe, peut-être à tort, avec la perspective de prendre le pouvoir dans le cadre et en tirant profit des institutions bourgeoises – des institutions qui ne sont pas faites pour que le peuple y intervienne, cela vaut de la présidence de la république en France par exemple, cela vaut aussi des institutions européennes.]

      Je trouve votre interprétation de « l’eurocommunisme » un peu large. Posé comme vous le faites, on pourrait considérer le PS – et même l’UMP – comme des « héritiers de l’eurocommunisme ». La question posée par les eurocommunistes était moins la possibilité de « prendre le pouvoir », que la possibilité de construire le socialisme. Les eurocommunistes, il est vrai, soutenaient – à l’inverse des partis communistes « orthodoxes » – que dans des pays à l’économie avancée et ayant une longue tradition démocratique il était possible de construire le socialisme sans sortir du cadre institutionnel démocratique. Mais contrairement aux social-démocrates, ils n’abandonnaient pas pour autant une analyse en termes de lutte des classes, et donc l’idée que le passage du capitalisme au socialisme nécessitait une rupture, et ne pouvait pas se faire simplement par une accumulation de réformes successives.

      J’ajoute que je ne partage pas votre idée que les institutions « ne sont pas faites pour que le peuple intervienne ». D’abord, c’est quoi, « le peuple » ? Les bourgeois font partie du « peuple ». Les « classes moyennes » aussi. Et ces groupes-là n’ont aucune difficulté non seulement à « intervenir » dans les institutions, mais même à les dominer. Parler du « peuple » ne fait qu’occulter le fait fondamental que le « peuple » n’est pas homogène, n’a pas à priori d’intérêts communs – contrairement à la Nation qui, elle, est une institution constituée autour d’une « communauté de destin ». Qu’est ce que vous appelez dans ces conditions « intervention du peuple » ?

      Derrière cette idée de « intervention du peuple » se cache en fait la prise de pouvoir des « classes moyennes ». Par votre expression, j’imagine que vous êtes vous-même un militant. Vous avez donc l’expérience des réunions publiques, des « forums » et autres « assemblées générales ». Avez-vous remarqué qui sont les gens qui viennent à ces réunions ? Qui prennent la parole ? Très rarement des ouvriers, des petits employés. Presque toujours des professions libérales, des enseignants, des cadres. Ce n’est pas une coïncidence : pour « intervenir » à bon escient, il faut avoir des moyens. Il faut avoir les outils intellectuels pour lire, pour écrire, pour communiquer, et le temps pour le faire. Les instances participatives aboutissent toujours à la prise de pouvoir de ceux qui ont ces outils.

      La démocratie représentative a beaucoup de défauts. Mais elle a aussi d’énormes qualités. Elle a permis historiquement aux couches populaires de se donner des représentants qui, étant payés pour cela, ont pu consacrer tout leur temps à défendre leurs mandants détachés des contraintes matérielles. Et qui ayant ainsi le temps de se former, seront bien mieux armés intellectuellement que leurs mandants pour les défendre. Les systèmes de volontariat aboutissent toujours au même résultat : le pouvoir est trusté par ceux qui ont du temps et de l’argent pour pouvoir s’y consacrer.

      Quant à la « présidence de la République »… je trouve au contraire que c’est une institution éminemment « participative ». Ou du moins, elle l’était dans la conception gaullienne, ou le président revenait périodiquement devant le peuple et partait dès que celui-ci lui refusait la confiance. Une conception assassinée un jour de 1986… par un président de gauche !

    • Descartes dit :

      @Qaco

      [Quant au PCF hostile à toute forme de supranationalité jusqu’en 1990, permettez-moi de hausser un sourcil… Les petits ukrainiens ne naissaient-ils pas soviétiques ?]

      Oui… un peu comme les petits new-yorkais naissent américains. Où est la « supranationalité » là dedans ? Je vous mets au défi de me montrer un texte du PCF ou l’on parle d’une « nation » ukrainienne.

      Le fédéralisme n’implique pas que chaque état fédéré soit lui-même une « nation »… J’ignore si d’autres partis communistes ont considéré les différents peuples de l’URSS comme des “nations”. Mais ce n’était pas le cas du PCF. D’une manière générale, le PCF a été très réticent à reconnaître des “nations” sans Etat. Cela lui a posé des problèmes dans son analyse de la décolonisation, d’ailleurs…

  7. Maurice dit :

    Alors,au bout ce sera le Grexit?
    Le Brexit a déjà eu leu puisque la GB n’a pas l’Euro,comme la Suède,le Danemark.
    De toutes les façons la question de la souvereineté monétaire vis à vis de la dette,battre monnaie pour l’éponger ou pas se pose rait même pour un franc frnco français.
    D’ailleurs la solution est peut être dans le serpent monétaire imaginé par Giscard dans les années 80.
    Deux textes intéressants:http://www.chevenement.fr/La-France-en-grand_a1736.html?TOKEN_RETURN
    http://www.liberation.fr/debats/2015/07/07/les-raisons-de-la-passion-francaise-pour-la-grece_1345074 de Balibar

  8. bastain dit :

    Tout arrive,même des écrits,ancrés dans la réalité,chez les snobobos!
    L’auteur Alain Badiou,est le fils du trés honorable ancien maire(1950) de Toulouse,aplliquant municipalement le programme du CNR,Badiou!
    Autres spectacles chez les snobobos,au pays des poi !
    http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=776

    • Descartes dit :

      @bastain

      [L’auteur Alain Badiou (…)]

      Sans vouloir vous offenser, l’articile que vous citez n’a pas pour auteur Alain Badiou, mais Nina Pradier. Quant à son contenu… qui disait qu’un trotskyste c’est un parti, à deux c’est une scission ?

  9. bastain dit :

    Incroyable!
    Tsipras fait voter le même plan d’austérité avec les supranationaux libéraux qui crient Victoire !
    Je viens de fouiller sur le Net,aucune réaction!
    Le plus gran cocufiage de l’Histoire vient peut être d’avoir lieu,estimeront peut être les ammateurs de commentaires ensationalistes!
    Embrassons nous Folleville!
    Hier à 14H30,sur le site pcfbassin,Danièle Bleitrach a écrit un texte pertinent.Le lire est stimulant,mais ce matin,un état de sidération saisit les souvereinistes de gauche…Or pourquoi être souvereiniste si ce n’est pour avoir une France au TOP,dans l’indice du bonheur humain?
    Sans attachement à la qualité sociale de la France,tout souvereinisme tombe dans l’atavisme idiomatique c.a.d dans l’inutilité politique.

    • Descartes dit :

      @ bastain

      [Incroyable! Tsipras fait voter le même plan d’austérité avec les supranationaux libéraux qui crient Victoire ! Je viens de fouiller sur le Net, aucune réaction ! Le plus grand cocufiage de l’Histoire vient peut être d’avoir lieu, estimeront peut être les amateurs de commentaires sensationnalistes !]

      Pauvre Tsipras. Hier le héros des gauchistes, il risque de passer rapidement à la catégorie « traître à fusiller ». Ce n’est pas la faute de Tsipras. C’est la faute de ce gauchisme infantile qui ne comprend toujours pas ce que sont les responsabilités du gouvernement. C’est Mélenchon expliquant qu’il suffit de « désobéir à l’Europe » pour que tout s’arrange magiquement sans qu’on ait besoin de sortir de l’Euro ou de l’UE. Si Tsipras gouverne et Mélenchon non, c’est précisément parce que l’un comprend comment fonctionne le monde réel, et pas l’autre.

      D’abord, il n’y a pas de « cocufiage », grand ou petit. Tsipras a toujours affirmé qu’il n’avait pas l’intention de sortir de l’UE ni même de l’Euro. Il a toujours dit que son intention était de négocier le meilleur accord possible pour la Grèce dans ce cadre. Lorsqu’il a pensé que l’offre des créanciers pouvait être améliorée, il a fait voter « non » par référendum pour bien marquer que les conditions offertes étaient inacceptables. Aujourd’hui, parce qu’il pense que les créanciers n’amélioreront pas leur offre si ce n’est à la marge et parce que ceux-ci lui ont donné satisfaction sur le point qu’il juge essentiel – la mention explicite d’une restructuration de la dette – il fait voter par le parlement un mandat de négociation dans ce sens. Il n’y a pas de honte pour un homme d’Etat à changer d’avis sous la pression des circonstances, à condition de le reconnaître et d’expliquer au peuple pourquoi. Tsipras l’a fait, en admettant devant le Parlement grec que les mesures acceptées allaient à l’encontre du programme du gouvernement, mais qu’elles étaient inévitables. On peut donc être en désaccord avec Tsipras, mais on ne peut lui reprocher une quelconque traîtrise.

      Pour ceux qui s’expriment depuis leur salle à manger à Paris, il est un peu facile de sous-estimer la difficulté de la décision prise par Tsipras. Personnellement, je pense qu’il a tiré sur la corde tout ce qu’il a pu. Tirer un peu plus, c’était aller à la rupture et donc à la sortie de l’Euro et peut-être même de l’Union européenne. Seuls les gauchistes indécrottables croient encore que tout est affaire de volonté, et que si Che Guevara-Tsipras avait mis le révolver sur la table, les allemands, les finlandais ou les hollandais se seraient couché devant lui. Dans le monde réel, tout est question de rapport de forces. Et le rapport de forces n’est pas précisément en faveur des grecs. Tsipras a pu se donner des marges de manœuvre dans la mesure ou les européistes n’étaient pas prêts de gaîté de cœur à créer un précédent en faisant sortir un pays du système européen. Mais de là à imaginer qu’ils sont prêts à tout faire pour l’y maintenir, il y a un pas difficile à franchir.

      [Hier à 14H30, sur le site pcfbassin, Danièle Bleitrach a écrit un texte pertinent.]

      Ca, c’est une première… Au demeurant, Bleitrach n’a pas tort sur le fonds : Tsipras se trompe s’il croit qu’on peut sortir de l’austérité tout en restant dans l’Euro. Mais cela ne fait pas de lui un « traître ». Tsipras a aujourd’hui sur les épaules le mandat de gouverner un pays. Il ne peut pas faire n’importe quoi pour le plaisir de prendre une position de principe.

      [Le lire est stimulant, mais ce matin, un état de sidération saisit les souverainistes de gauche…]
      Ah bon ? Et pourquoi ça ?

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