Whisky tragique à Périgueux

J’avais promis à quelques uns de mes chers lecteurs de ne plus m’occuper des affaires mélenchonesques ? Mais, comme disait Lénine, les promesses sont comme la croûte des pâtés, elles sont faites pour être brisées. Je ne peux donc pas résister la tentation de jeter un petit coup de projecteur sur les derniers – derniers au sens chronologique, s’entend – frasques du PG. Les affaires en cours sont en effet tellement emblématiques de l’esprit gauchiste qui règne dans le « parti creuset » qu’il serait vraiment dommage de ne pas s’y intéresser. Je parle bien entendu de l’affaire qui passera certainement à l’histoire sous le titre fort littéraire de « l’apéro de Périgueux ».

Pour ceux qui ne suivent pas l’actualité du PG, rappelons les faits: le comité local du PG de la bonne ville de Périgueux avait sélectionné pour conduire la liste municipale Maurice Melliet, 69 ans, militant bien connu dans la ville depuis plus de trente ans. Or, on apprend le 7 février que Maurice Melliet ne sera finalement pas candidat, et cela suite à la décision des instances nationales de son parti. L’ineffable Martine Billard, après avoir annoncé la sanction par un communiqué – par ailleurs non publié sur le site du PG – conclut en ces termes : « Le Parti de gauche n’accepte aucune collusion ou arrangement, de quelque sorte que ce soit, avec la droite à Périgueux comme ailleurs dans le pays ». Mais de quelle « collusion ou arrangement » s’est rendu coupable le pauvre Melliet ? Et bien, voici ce que dit le communiqué : « Le candidat, choisi par les militants locaux du PG de Périgueux, mais non validé par les instances nationales, a été vu prenant l’apéritif avec Yves Guéna au local de campagne du candidat divers droite ».

Cette situation est banale. Dans nos villes et villages, il y a des centaines, des milliers de citoyens actifs dans les partis politiques, dans les syndicats, dans les associations. Et ces citoyens, malgré leurs opinions divergentes et quelquefois opposés, se fréquentent, se serrent la main, et il leur arrive même – quelle horreur! – de boire l’apéro ensemble. Et ils ne se sentent pas obligés à se cracher à la gueule chaque fois qu’ils se croisent dans la rue. Car, et c’est là le point qui semble échapper aux dirigeants du PG, la France n’est pas aujourd’hui dans une situation de guerre civile. Les citoyens français ne sont pas en guerre les uns contre les autres. Le fait d’avoir des opinions opposés ne devrait pas nous empêcher de nous connaître, de nous aimer, de discuter ensemble et, aussi, de boire l’apéro publiquement, sans avoir à nous cacher des dragons de vertu qui veillent à notre pureté idéologique.

Cette affaire est révélatrice de beaucoup de choses : d’abord, et ce n’est pas négligeable, de l’opacité des mécanismes de décision du PG. La raison commande qu’avant toute sanction les accusés puissent se défendre, au point que le principe du contradictoire est le fondement de toute procédure pénale. Mais dans le cas présent, non seulement l’accusé a appris la sanction par la presse, mais en plus on ne sait pas très bien quelle est l’instance qui a décidé de cette sanction. Ensuite, cette affaire est révélatrice de la logique de guerre civile qui préside au fonctionnement du PG. On voit ici que les appels à l’affrontement – y compris physique – ne sont pas seulement un recours littéraire, une image pour exciter les militants dans les meetings. C’est une vision profondément ancrée qui guide l’action des dirigeants du PG. Pour eux, le combat politique est une guerre, et ceux qui ne partagent vos opinions sont l’ennemi. Boire l’apéro avec Yves Guéna, c’est au minimum une fraternisation interdite par le règlement, au pire le crime d’intelligence avec l’ennemi. Ce qui est drôle, quand on pense que Y. Guéna peut s’enorgueillir – en plus d’avoir été ministre du Général, rédacteur de la Constitution et président du conseil constitutionnel – d’être parti à 20 ans sur un bateau de pêche pour rejoindre la France Libre à Londres… mais que sait Martine Billard du parcours d’Yves Guéna, outre le fait qu’il est « de droite » ? Maurice Melliet, lui, le sait. Et il le dit sans hésiter : « C’est un homme que je connais depuis trente ans et que j’admire. Même s’il est de droite, je respecte son parcours ». Un respect que de toute évidence les dirigeants de son parti ne partagent pas. On tremble lorsqu’on imagine ce qui aurait pu arriver à Maurice Mélliet si la « révolution citoyenne » avait triomphé dans notre pays. Peut-être aurait-il été guillotiné sur la place de la Concorde pour marquer que « le PG n’accepte aucune collusion ou arrangement ». Même si la « collusion » se limite à serrer la main d’Yves Guéna, et les « arrangements » à prendre un verre de whisky de la main d’un candidat de droite.

Cette affaire devrait suffire pour couvrir de honte la direction du PG. Mais le désastre ne s’arrête pas là. Les pégistes périgourdins n’entendent pas se soumettre à l’oukase (1), et annoncent que leur liste, « Franchement à Gauche », sera mise en place que cela plaise ou non à la direction nationale d’un parti dans lequel ils se sentent à l’étroit et qui d’ailleurs annonce mettre sous tutelle les instances locales. 56 militants signent d’ailleurs une lettre annonçant leur démission du PG, lui reprochant son hypercentralisation et l’absence de débat politique en son sein.

C’est grave, tout ça, entre camarades. Dans un parti « humaniste », les instances nationales dépêcheraient un « sage », un dirigeant national disposant de l’autorité suffisante pour entendre les uns et les autres et faire un rapport aux instances nationales sur les moyens de résoudre le conflit. Mais cela supposerait admettre que la direction nationale n’est pas infaillible. Ce n’est pas du tout le style de Mélenchon, Billard & Co. S’il y a conflit, c’est nécessairement que l’autre est un salaud. Comme à chaque fois, le démissionnaire doit être traité par le mépris, et son départ par un « bon débarras ». Martine Billard insinue donc que sur la liste des démissionnaires « apparaissent des personnes ayant démissionné du PG depuis plusieurs mois » et « d’autres qui ne sont plus adhérentes depuis plus de deux ans ». Et que les démissions seraient liées à un conflit sur la tête de liste à Libourne dans lequel les démissionnaires auraient cherché à « d’écarter une femme au profit d’un homme ».

Le procédé est encore plus transparent chez Jean-Luc Mélenchon. Non seulement il fait sienne la sanction, en déclarant aux journalistes que « Quand on est un homme public, on prend en charge une tâche publique, cela crée des devoirs. Donc on ne va pas se taper sur le ventre avec l’adversaire de droite, voilà, ce n’est pas permis au Parti de gauche. », il va ensuite jusqu’à déclarer que « Si des gens sont mal à l’aise, mais qu’ils aillent à un autre parti, je ne leur en veux pas ». En d’autres termes, « c’est nous les propriétaires du PG, si vous n’êtes pas contents vous n’avez qu’à aller ailleurs ». Et la conclusion de l’affaire, tirée par Mélenchon dans son blog, vaut d’être citée : « Aucun, bien sûr, ne s’est soucié d’aller voir de plus près qui sont les individus concernés. Ma seule colère est que de tels olibrius aient été supportés dans notre parti si longtemps alors qu’ils terrorisaient les gens normaux et se comportaient de façon aussi inacceptable avec les autres camarades, notamment en matière de machisme ! Leur départ est vécu comme une libération par de nombreux militants, pour de très nombreuses raisons dont je ne veux pas surcharger ce récit. Leur notoriété d’un jour n’est due qu’à l’occasion fournie de me montrer du doigt ».

Oui, lecteur, vous avez bien lu. Ce sont les militants sur le départ qui sont en faute, et loin de regretter leur départ, le chef du PG en est ravi, sa seule colère étant qu’on ait « supportés » trop longtemps ces « olibrius » qui « terrorisaient » les gens « normaux ». Notez le choix des mots : les « gens normaux » d’un côté, les méchants « olibrius » – des « anormaux », donc – de l’autre. Et pour couronner le tout, des gens dont la notoriété ne doit rien à eux-mêmes et tout à l’auguste rayonnement du Petit Timonier. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Mélenchon crache de cette manière sur les partants. Rappelons sa formule perfide lors du départ de Claude Debons . Voici comment il commentait son départ sur son blog : « Laurence j’en ai déjà parlé ici. C’est la secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge des luttes sociales. Elle a succédé en catastrophe à un camarade qui était fort habile à faire des textes et des recommandations pontifiantes mais absolument inapte à quelque activité concrète que ce soit. Beaucoup ne donnaient pas cher de cette jeune femme sans passé politique catapultée à la place d’un cacique aigri dans un univers dominé par les hommes. ». Chez Mélenchon, ce n’est pas difficile de passer de la catégorie « l’un des nôtres » à la catégorie de « cacique aigri » ou « olibrius machiste ». Il suffit pour cela de prendre la porte du PG, et la transformation se fait toute seule. Mélenchon n’a jamais un adversaire qui soit respectable.

Lénine disait que « le parti se renforce en s’épurant », mais cette affirmation était formulée dans un contexte très particulier. En faire une règle générale à la main des dirigeants omniscients comme le font les dirigeants gauchistes du PG, c’est prendre le risque de se retrouver tout seul. Ce ne sera pas une grande perte.

Descartes

(1) Oukase qui leur a d’ailleurs communiqué d’une manière assez cocasse. Si j’en crois leur blog, ils l’ont appris par un courrier électronique qui leur a été transféré par un ami de la Gauche Anticapitaliste qui l’avait lui-même reçu de sa direction nationale. Je ne résiste pas à la tentation de reproduire in extenso l’article de Serge Rischmann, secrétaire du comité local du PG. Oui, je sais, d’habitude je mets seulement le lien, mais quelque chose me dit que cet article pourrait ne pas rester très longtemps…) :

Plus de PG (Parti de Gauche) mais PG (Périgueux à Gauche)

” Résistez. Résistez aux séductions moutonnières de la médiocrité, à l’ignominie des retournements intéressés, aux murmures de la lâcheté qui ne recule devant l’effort que pour se trouver tout à coup, mais trop tard, acculée à la tragédie. Résistez. Résistez. Gardez par-dessus tout l’amour de la liberté et votre sens critique. Combattez par l’ironie des indignations trop légitimes. Combattez par l’espérance un pessimisme trop justifié. “

Jean d’Ormesson de l’Académie française

Les instances nationales du Parti de Gauche, par la voix de sa coprésidente, la camarade Martine Billard, viennent de refuser l’investiture de Maurice comme candidat à Périgueux sur la liste “Franchement à Gauche”.

La communication de cette décision nous a été faite (aux cosecrétaires du Parti de Gauche Périgord blanc/Vallée de l’Isle) d’une façon terriblement cocasse et assez rocambolesque puisqu’il s’agit d’un transfert de mail d’un camarade de la Gauche Anticapitaliste locale provenant de la direction nationale de la GA.

Les adhérents du PG à Périgueux n’ont reçu ni mails, ni coups de fil, ni courriers, ni signaux de fumée et ni pigeons voyageurs.

Merci à tou.s.tes ce.ux.lles (inconnu.e.s de nous) qui ont fait remonter l’information vers les hautes sphères, dans le dos des premier.e.s concerné.e.s, et un plus grand merci encore pour l’exquise courtoisie, la délicieuse amabilité et le pointilleux savoir-vivre, à notre propre parti de n’avoir pas daigné nous faire connaître, de vive voix ou de vif mail, sa décision.

Une petite précision en passant, Maurice Mélliet n’est pas (encore) en tête de la liste “Franchement à Gauche”. L’officialisation de sa nomination se fera après que les colistiers en auront décidé (ou pas), s’il se propose (ou pas).

Sur notre liste, tous les participants ont à cœur de respecter scrupuleusement certains principes intangibles et républicains, comme l’expression démocratique par le vote ou encore, par exemple, le droit universel de se défendre (au pire) et/ou de se faire entendre (au mieux) quand on est accusé du crime affreusement abominable de prendre l’apéro avec un ami.

Il se trouve que cet ami, Jean-Paul, est candidat à Périgueux sur une liste insurrectionnelle de l’UMP.

Il se trouve que la rencontre était fortuite, Maurice rentrait pédestrement chez lui à ce moment-là.

Il se trouve, hasard du trajet, qu’il passait devant la permanence de Jean-Paul, celui-ci présent.

Il se trouve que Jean-Paul (qui, lui, n’a pas oublié les formes amicales de l’amabilité) l’a hélé pour le saluer et lui proposer de boire un coup (whisky-glace).

Il se trouve que la rue était venteuse, le froid mordant et que le local est chauffé. On peut avoir reçu une éducation spartiate et ne pas vouloir se cailler les miches inutilement.

Il se trouve qu’Yves, un ami de Jean-Paul, était aussi présent et que Maurice l’a salué avec l’élégance et l’urbanité qu’on lui connaît envers quiconque.

Il se trouve qu’un.e petit.e mali.n.gne (Qui ?), sans doute théoricien.ne du “Tous pourris” et dont l’élévation intellectuelle s’est arrêté aux médisances, les aperçoit devisant et souriant, j’imagine.

Et là ! Horreur ! Abomination ? Trahison ?

Bien sûr, bien sûr ! Et pourquoi pas l’hérésie, la sorcellerie et les messes noires ?

D’autres mots ont été utilisés, par Martine Billard, qui “refuse toute collusion ou arrangement […] toute compromission avec la droite et (qu’elle) combat l’extrême- droite.”, des mots d’une violence inouïe pour… un apéro entre potes.

En vertu de quoi, Maurice est viré.

(J’ai mis en exergue de cette “humeur” une citation de Jean d’Ormesson. Cette expression de mon admiration littéraire envers un homme de droite est grave, docteur ?)

D’abord, il est très exagéré de suggérer qu’Yves Guena (et Jean-Paul Daudou) puisse avoir quoi que ce soit à faire avec l’extrême droite (même de très loin) bien que gaulliste… parce que gaulliste.

À juste titre d’ailleurs puisqu’il a été un des rares à n’avoir pas réfléchi quatre ans pour rejoindre à Londres un obscur général (à titre provisoire) alors que des armées étrangères et fascistes prenaient leur aise chez nous et avoir récolté une blessure de guerre en débarquant avec la 2ème D.B.

Il est des connaissances dont on peut s’honorer et il y a des femmes et des hommes de droite hautement fréquentables tant leurs combats passés et présents contre la barbarie et contre l’injustice sont digne d’éloges.

Qu’en sait-elle, d’ailleurs, si Maurice a collusé (!), arrangé et compromis ? Tout le monde ignore la teneur de cette discussion apéritive, je n’ai pas demandé à Maurice parce que je sais qu’il n’est pas homme de telles bassesses. Peut-être échangeaient-ils leurs recettes de confit de canard ou de terrine de foie gras ?

Peut-être échangeaient-ils sur le retour à une régie publique de l’eau ? Sujet sur lequel leur liste (Divers droite UMP Insurectionnelle) et la nôtre sont d’accord.

Ça peut paraître étrange à d’aucuns qui estiment être propriétaire des bonnes idées avant d’en changer, à l’instar de Michel Moyrand sur ce sujet : il en a été locataire, puis à renié sa promesse, proposé la privatisation et l’a obtenue avec le soutien des élus communistes d’alors.

Que fallait-il que Maurice fît ?

Sortir une gousse d’ail, un pieu et un crucifix en passant devant ce local ?

Au lieu de quoi, il a pris un verre.

Ce qui nous vaut une tempête dans ce même verre, les glaçons s’entrechoquant comme des icebergs irascibles avec la liste “Franchement à Gauche” dans le rôle souhaité (voir mon “humeur” sur M. Lavigne) du Titanic.

Mais on l’a vu ! Haro !!

Vite ! Vite ! Mettez-lui une robe de bure, enduisez-le de poix et boutez le feu au bûcher expiatoire dressé devant la permanence d’un Michel Moyrand triomphant qui n’hésitera pas à convoquer le chœur extatique des Petits Chanteurs de l’Austérité qui n’auront plus d’opposants à Périgueux.

J’ai l’air de traiter cette affaire comme un procès de l’Inquisition pour hérésie.

La réalité est pire : les furieux de l’Inquisition siégeaient en tribunal, l’hérétique comparaissait et pouvait se faire entendre à défaut de se défendre.

Il n’a même pas été accordé cette grâce à Maurice, il n’a cependant pas subi la Question, mais il aurait bien voulu qu’on lui en pose.

Pas de questions, mais un jugement prompt et définitif.

On t’a vu. Puni !

Tu as bu. Puni !

Tu as parlé. Puni !

Tu as souri. Puni !

Avec un ami. Puni !

Tu as donc trahi. Puni, puni, puni !

Par quelque bout que je prenne cette navrante histoire, je la trouve imbécile et ridicule. Je suis tout neuf dans l’action politique, néanmoins je ne suis pas un perdreau de l’année, mais il me restait à apprendre que le ridicule ne tue pas, en politique, si on se cache bien en essayant de calomnier.

Car, enfin, quel est donc l’intérêt (en stratégie politique) de discréditer ainsi une figure locale, unanimement respectée, dont l’engagement envers les plus défavorisés est reconnu (et loué) dans toute la ville ?

Et qui en tire intérêt ?

Je n’ose imaginer des instigateurs.trices d’une cabale en notre sein, au PG, des jaloux, des envieux qui auraient

Un affront pas très bien lavé, la conscience

Jaune encore de sommeil dans le coin de (leur) oeil,

Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil

Et qui composeraient et marchanderaient des services à donner ou à rendre, à un autre échelon que ce trou boueux qu’est Périgueux, pour une autre élection, et qui paieraient volontiers le prix par une absence d’une liste d’opposition (à la majorité sortante) de gauche dans notre ville.

Non, non ! Sûrement non.

Mais, par extraordinaire, si c’était le cas, c’est raté.

Les colistiers de “Franchement à Gauche” à Périgueux sont des bourriques têtues comme des cailloux.

Nous continuerons de défendre nos idées humanistes, écologiques et solidaires et nous ferons tout pour qu’elles soient appliquées à Périgueux ; nous sommes prêts à en payer le prix fort : une victoire.

Et si nous n’obtenons pas le nihil obstat de la direction nationale du Parti de Gauche, tant pis… ah, mais, c’est vrai, nous ne l’avons plus !

Ce qui me désole le plus, c’est que des gens très modestes, mais pleins d’espoir se sont investis dans cette élection, qu’ils.elles ont distribué des tracts, collé des affiches, discuté, argumenté, rencontré plein de personnes qui nous ont apporté leurs encouragements, créé un mouvement pour essayer de sortir de cette morosité présente et qui va s’aggravant, proposé des solutions intelligentes et pragmatiques avec des moyens de campagne si riquiqui que, parfois, c’est est rageant de ne pas pouvoir faire plus et mieux.

Et de constater, déçu.e.s et désabusé.e.s, que le discours des instances dirigeantes du PG porte sur les européennes, que les municipales sont de nulle importance.

On peut se draper dans les oripeaux de la vertu tartufienne outragée et nous dire qu’il aurait fallu désigner une tête de liste (ointe par le Saint Chrême de la direction nationale du PG) pour ensuite choisir les colistiers en fonction de la sympathie qu’il.elle suscite parmi les foules pétrocoriennes ébahies… à condition d’avoir des ami.es politiquement pur.es.

Ce n’est pas comme ça que nous avons envisagé de construire notre liste, mais bien de réunir celles et ceux qui étaient d’accord avec nous, une communauté d’idées fortes et, ensuite, de les inviter à se présenter à nos cotés (ou nous aux leurs) pour, in fine, choisir celui ou celle qui serait sur la photo devant nous.

Mais tout ça n’est pas très grave, sans doute un malentendu d’ordre administratif.

Nous allons continuer dans la bonne humeur de croire aux idées défendues par le Parti de Gauche et créer quelque chose plutôt que rien.

Dernière minute : j’apprends que le comité du Parti de Gauche dont je suis un des cosecrétaires est “mis sous tutelle à titre conservatoire” par ces mêmes instances. Jugé mis sous tutelle par contumace donc… ou alors le cheval de l’estafette qui devait m’apporter la demande d’explication a eu la colique.

Serge Rischmann

Cosecrétaire (tutellisé et (vachement bien) conservé) du Parti de Gauche Périgord blanc/Vallée de l’Isle

Toujours et plus que jamais colistier “Franchement à Gauche”

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40 réponses à Whisky tragique à Périgueux

  1. CVT dit :

    @Descartes,
    Mélenchon pratique une chose que j’exècre le plus à gauche, et chez les Français (mes compatriotes donc) en général: "Faites ce que je dis, pas ce que je fais!".
    Comment peut-il se regarder dans la glace quand on sait qu’à Bruxelles, au parlement européen, il a été vu plus d’une fois en compagnie de Brice Hortefeux, grand sarkoziste (et accessoirement grand nullard) devant l’Eternel? Comment peut-il faire la leçon sur la collusion avec l’ennemi quand dans son département de prédilection, l’Essonne, Mélenchon a été souvent vu en public avec Serge Dassault, incarnation du grand capital, du capitalisme d’héritier et rentier suprême? Ca me paraît vraiment gros…
    En fait, là encore, je soupçonne JLM d’être tenu par cette harpie de Martine Billard, gaucharde et sectaire devant l’éternel: je ne suis pas certain qu’à titre personnel, Mélenchon puisse tenir rigueur à un de ses militants d’avoir bu un coup avec un VRAI RESISTANT et gaulliste. Non, je vois surtout dans cette manifestation d’autorité le fait que Mélenchon est désormais prisonnier de son parti, et de sa volonté d’aller au pouvoir, au point même de renier ce qu’il est lui-même, à savoir un patriote, républicain, social et jacobin. La tactique a désormais pris trop de poids dans sa réflexion politique, et c’est bien dommage pour la gauche républicaine anti-libérale…

    • Descartes dit :

      @CVT

      [Mélenchon pratique une chose que j’exècre le plus à gauche, et chez les Français (mes compatriotes donc) en général: "Faites ce que je dis, pas ce que je fais!".]

      Le problème, c’est que nous ne savons pas exactement ce que « fait » Mélenchon. Ce n’est pas Mélenchon qui a annoncé la sanction, c’est Martine Billard. Nous ne savons pas comment la décision a été prise, ni par qui. Nous ne savons pas si Mélenchon a participé à la décision, ou s’il se trouve obligé de la couvrir pour ne pas désavouer sa « co-présidente », par exemple. L’opacité du processus de décision du PG est telle qu’on ne sait jamais si on entend le discours du propriétaire du cirque ou celui des lions.

      [Mélenchon a été souvent vu en public avec Serge Dassault, incarnation du grand capital, du capitalisme d’héritier et rentier suprême? Ca me paraît vraiment gros…]

      Il avait même dit dans un entretien, en évoquant Dassault, qu’entre sénateurs on pouvait très bien avoir des rapports amicaux alors même qu’on avait des opinions opposées. Bien entendu, c’était du temps ou Mélenchon était un honorable sénateur mitterrandien, et pas encore un révolutionnaire.

      [En fait, là encore, je soupçonne JLM d’être tenu par cette harpie de Martine Billard, gaucharde et sectaire devant l’éternel: je ne suis pas certain qu’à titre personnel, Mélenchon puisse tenir rigueur à un de ses militants d’avoir bu un coup avec un VRAI RESISTANT et gaulliste.]

      J’avoue que mon intuition – car je n’ai pas d’élément factuel sur cette question – me conduit à la même conclusion. J’ai du mal à imaginer le Mélenchon que je connais sanctionner un militant pour une raison aussi absurde. Je veux bien croire qu’il ait endossé une décision qui n’est pas la sienne pour éviter d’ouvrir une crise. Mais cela me ramène à un commentaire que j’ai fait plusieurs fois ici : le gros problème de Mélenchon est son incapacité à bien s’entourer et à institutionnaliser son parti. Etre chef d’un parti dont les organes de direction sont farcis de gauchards qui n’en font qu’à leur tête vous conduit tôt ou tard à ce genre de situation.

    • justin dit :

      Le PG est effectivement dans une dérive sectaire et le blog de Mélenchon vaut le détour pour tous ceux qui en douteraient. Y poster autre chose qu’une louange au « Génie de la Vallée de la Bièvre » et à ses hautes stratégies à tiroir tirées sur la comète, est un tour force. Génie est d’ailleurs bien le mot qui convient à celui qui offrit son premier boulot à « Arthur » (oui, l’animateur télé). Du flair,… du flair… on vous dit.

      Enfin, bon passons. J’aimerais bien à Périgueux que la liste des exclus et des mis sous tutelle du PG soit devant celle du big-boss de la « vraie gauche », tiens. Histoire de rigoler.

      Juste une petite remarque, lorsque vous dites « qu’on ne sait jamais si on entend le discours du propriétaire du cirque ou celui des lions », je vous trouve assez aimable. Je dirais pour ma part « … propriétaire du cirque ou celui des clowns ». Mais il est vrai que Billard, en terme de comique, ou même plus simplement de talent politique, ce n’est pas ça. Heureusement qu’elle n’est pas intermittente du spectacle. Intermittente en pensée politique, c’est déjà beaucoup.

    • Descartes dit :

      @justin

      [Le PG est effectivement dans une dérive sectaire et le blog de Mélenchon vaut le détour pour tous ceux qui en douteraient. Y poster autre chose qu’une louange au « Génie de la Vallée de la Bièvre » et à ses hautes stratégies à tiroir tirées sur la comète, est un tour force.]

      Tout à fait. J’avoue que j’ai eu quelques velléités de participer au blog de Mélenchon. C’était avant le début de la campagne présidentielle, et je trouvais encore à l’époque le projet de « parti creuset » fort intéressant. J’ai participé dans une veine critique mais toujours correcte – vous me connaissez… – et j’ai été très rapidement censuré. Le modérateur du site m’a d’ailleurs contacté et j’ai pu avoir avec lui un échange par ailleurs très intéressant sur les raisons de la censure et sur l’esprit dans lequel le blog de Mélenchon était modéré.

      La vérité est que je n’ai pas cherché à participer depuis plusieurs années. Et cela pour une question de principe : chacun a le droit de faire les règles qu’il veut pour son blog. Mais une fois édictées, elles s’imposent à tous y compris à leur auteur. Faire une « charte » pour ensuite censurer des commentaires parfaitement conformes à cette charge sous prétexte qu’ils ne vont pas dans le sens souhaité, c’est un manque de respect pour les gens qui prennent la peine de rédiger un commentaire. On a le droit de décider que seuls les commentaires gentils avec Mélenchon passent, mais alors il faut l’écrire dans la « charte ».

      [Enfin, bon passons. J’aimerais bien à Périgueux que la liste des exclus et des mis sous tutelle du PG soit devant celle du big-boss de la « vraie gauche », tiens. Histoire de rigoler.]

      Cela a toutes les chances de se produire. Je ne sais même pas si le PG arrivera à monter une liste alternative « officielle »

      [Mais il est vrai que Billard, en terme de comique, ou même plus simplement de talent politique, ce n’est pas ça. Heureusement qu’elle n’est pas intermittente du spectacle. Intermittente en pensée politique, c’est déjà beaucoup.]

      Il est vrai que Billard est un poids plume de la pensée politique et de la pensée tout court. A part un certain talent pour la magouille des nuits de congrès, on ne lui connaît pas de compétence particulière. Qu’elle ait pu adhérer au PG comme co-présidente marque pour moi la pire erreur de Mélenchon et la fin du projet du PG comme « parti creuset ».

    • justin dit :

      Merci pour vos remarques judicieuses. Je vous raconterais (à l’occasion) mes désillusions et désaccords (désormais de fond) avec la « gauche de la gogoche » et plus particulièrement avec le PG. Parti qui aurait pu être le prolongement du « non » au TCE et ainsi donner un sens politique fort en conciliant patriotisme et socialisme, deux graines bourgeonnantes à cette époque.

      A lieu de quoi nous avons des postures sur-jouées (et mal jouées : ex affaire Léonarda) des leadeurs et des militants-bloggeurs qui pourraient copier-copier leurs contributions sur un blog de Nabilla ou sur un site d’ultra de football sans rien y changer (du style : « prenez bien soin de vous », « vous êtes un modèle pour nous tous », à des « vas- y JL, rentre dedans », etc…)

      D’après mes infos, les modérateurs du blog de Mélenchon sont les mêmes que ceux des autres "kadors" du parti. Ils agissent donc seulement selon les instructions du patron du blog. On a donc une voilure très large au PG dans la conception même de la modération puisque ce qui va passer sur le site de Corbière (par ex) sera censuré (pardon, « modéré ») sur celui de Mélenchon.
      Ces politiques à géométries variables arrivent à des excès grotesques qui donnent une curieuse impression. N’y participant plus (ou très, très rarement) mais suivant souvent les fils j’y remarque des échanges du style (je schématise) «tiens encore un troll fasciste » qui répond à « bande de gauchos » sur un site et à une suite de 250 commentaires de fan-club sur l’autre.

      Un mauvais esprit se demanderait s’il n’y a pas là encore une des fameuses tactiques du grand sachem : on refile aux seconds couteaux du parti les bloggeurs emmerdants qui vont se défouler ailleurs de l’ostracisme dont ils sont victimes sur le blog du boss. Entrainés dans le jeu des provocs, ils polluent les blogs ouverts (mais peu suivis) de propos parfois « quenelliers », répondant eux-mêmes à des insultes. Grace à quoi, on purge ainsi naturellement le blog du taulier de toutes critiques stratégiques et de fond. Ce qui en fait la Pravda (ou le Libération) du PG et donc, par reflet, du FdG puisque sont traités en parias ceux qui s’y risqueraient de nouveau.

      Quand il dénonce les attitudes des « patrons tout puissants », la « soumission au petit chef dans les bureaux et les ateliers », « la connivence des médias »,… Mélenchon penserait-il à lui-même et à sa structure de communication ?

    • Descartes dit :

      @justin

      [Parti qui aurait pu être le prolongement du « non » au TCE et ainsi donner un sens politique fort en conciliant patriotisme et socialisme, deux graines bourgeonnantes à cette époque.]

      Je pense que nous partageons cette désillusion. Après le « non » au TCE, il y avait peut-être une fenêtre d’opportunité pour le camp « républicain ». On avait même un candidat « gagnable » à la présidentielle : Laurent Fabius… Mais ceux qui ont pensé à un prolongement du « non » ont manqué un point fondamental : si la majorité des citoyens a voté « non », ils n’ont pas voté « non » pour les mêmes raisons. A l’intérieur même du camp du « non », il y avait de tout, des souverainistes « purs et durs » aux eurolâtres déçus ou effrayés par le « saut constitutionnel », des ouvriers inquiets de perdre leur emploi aux petits patrons inquiets pour le sort de leur usine. Or, en politique la diversité n’est pas une force. Transformer un « non » ponctuel en projet politique, c’eut été un tour de force. Un tour de force qui aurait nécessité une grande ouverture d’esprit et surtout un grand pragmatisme pour faire une synthèse syncrétique des traditions républicaines de gauche comme de droite. Une sorte de nouveau « gaullo-communisme ». Après une ouverture avec son « parti creuset », Mélenchon s’est laissé déporter vers l’extrême gauche, endossant un discours clivant et sectaire, c’est-à-dire exactement le contraire de ce qu’il fallait faire.

      [A lieu de quoi nous avons des postures sur-jouées (et mal jouées : ex affaire Léonarda) des leadeurs et des militants-bloggeurs qui pourraient copier-copier leurs contributions sur un blog de Nabilla ou sur un site d’ultra de football sans rien y changer (du style : « prenez bien soin de vous », « vous êtes un modèle pour nous tous », à des « vas- y JL, rentre dedans », etc…)]

      Oui. Avec en plus un élément de toute-puissance infantile qui vaut d’être souligné. On a pu ainsi lire avant l’élection présidentielle sur le blog de Mélenchon des débats surréalistes sur le fait de savoir si Mélenchon allait être élu au premier tour ou s’il devrait consentir à un deuxième tour, et comment il constituerait son gouvernement une fois élu. En d’autres termes, une perte totale de contact avec le réel.

      [Un mauvais esprit se demanderait s’il n’y a pas là encore une des fameuses tactiques du grand sachem : on refile aux seconds couteaux du parti les bloggeurs emmerdants qui vont se défouler ailleurs de l’ostracisme dont ils sont victimes sur le blog du boss.]

      Je ne crois pas. Je pense au contraire qu’il y a une véritable diversité dans les politiques de modération. Or, la « communauté » qui participe à ces blogs est relativement petite (ne vous laissez pas tromper par la diversité des pseudos, ce sont toujours les mêmes qui interviennent, reconnaissables au style et aux fautes de français) et les gens finissent donc par savoir intuitivement ce qui « passe » ou « ne passe pas » chez untel ou untel. D’une manière générale, la modération est plus permissive chez les seconds couteaux que chez le grand chef, tout simplement parce que le grand chef peut se permettre de choisir.

      [Quand il dénonce les attitudes des « patrons tout puissants », la « soumission au petit chef dans les bureaux et les ateliers », « la connivence des médias »,… Mélenchon penserait-il à lui-même et à sa structure de communication ?]

      Je ne sais pas ce s’il y pense, mais sa pratique est celle d’un « patron tout puissant ». Son commentaire sur France Culture « je ne risque pas d’être exclu, puisque c’est moi qui exclut » vaut son pesant de cacahuètes. Si je n’avais pas peur de me voir accuser de Mélenchon-bashing, j’en aurais fait un article !

  2. @ Descartes,

    Pardon, mais tu es en train de nous expliquer tranquillement que le PG est un parti totalitaire, ni plus ni moins. Puisque le totalitarisme se définit comme la confusion entre vie privée et vie publique, il faut bien reconnaître qu’avec cette affaire, on en est là: un militant prend un verre avec un ami, quelqu’un avec lequel il entretient une amitié à titre privé, et le voilà traîné dans la boue, accusé de haute trahison. J’en déduis logiquement que le PG prétend exercer de fait un contrôle sur les amitiés qu’entretiennent ses membres… Le Guide Suprême Mélenchon a d’ailleurs la mémoire courte, lui qui déclarait en substance chez Bourdin: "bien sûr, j’ai des amis de droite, dans mon entourage, dans ma famille même, des gens qui ne partagent pas mes idées et que j’apprécie". Mais il ne doit pas prendre l’apéro en public avec eux, je suppose…

    Ce qui m’amuse le plus, c’est tout ce vocabulaire: "inquisition", "hérésie", "bûcher",… tout droit sorti du Moyen Âge chrétien et obscurantiste. Ah! Tous ces gens de gauche anticléricaux, qui bouffent du curé à tous les repas,… ont simplement oublié qu’ils sont au fond largement aussi "cléricaux" que bien des catholiques, et que leurs partis fonctionnent finalement comme de véritables Eglises, avec leurs dogmes et leur intolérance. La parole du Guide Suprême au PG, la citation de Marx ou de Lénine dans certains cercles communistes, celle de Mao ou de Trotski ailleurs, valent parole d’évangile. Ce n’est pas pour rien qu’on parle des "chapelles rivales" de la gauche radicale. On semble effectivement cultiver un certain "esprit de clocher" dans ce milieu là. Voilà des gens qui assument leurs contradictions… C’est amusant de dénoncer les méthodes des autres quand on utilise les mêmes.

    Juste une question un rien malicieuse: Mélenchon t’est-il toujours aussi sympathique? As-tu récemment pris l’apéro avec lui? 🙂

    • Descartes dit :

      @nationalistejacobin

      [Pardon, mais tu es en train de nous expliquer tranquillement que le PG est un parti totalitaire,]

      Qu’il y ait dans la mentalité du PG de forts relents totalitaires me paraît une évidence. Il faut dire à sa décharge qu’il n’est pas le seul. C’est même une constante dans le gauchisme français.

      [J’en déduis logiquement que le PG prétend exercer de fait un contrôle sur les amitiés qu’entretiennent ses membres… Le Guide Suprême Mélenchon a d’ailleurs la mémoire courte, lui qui déclarait en substance chez Bourdin: "bien sûr, j’ai des amis de droite, dans mon entourage, dans ma famille même, des gens qui ne partagent pas mes idées et que j’apprécie". Mais il ne doit pas prendre l’apéro en public avec eux, je suppose…]

      Je ne sais que répondre. Je pense que cette affaire ressemble tellement peu au Mélenchon que j’ai connu que j’ai du mal à concevoir ce qui a pu lui passer par la tête. La seule explication qui me vient est qu’il se sent obligé de couvrir une décision de Billard & Co à laquelle il n’a pas participé, mais qu’il ne peut désavouer sans provoquer une crise interne.

      [Juste une question un rien malicieuse: Mélenchon t’est-il toujours aussi sympathique? As-tu récemment pris l’apéro avec lui? :)]

      Non, pas récemment. En fait, je ne l’ai plus vu depuis plus d’un an. Peut-être a-t-il peur de se faire exclure si par malheur il était vu prenant un apéro avec moi ? 😉

    • BJ dit :

      [J’ai participé dans une veine critique mais toujours correcte – vous me connaissez… – et j’ai été très rapidement censuré.]
      Moi aussi. Par contre, je ne peux pas garantir d’avoir toujours été d’une correction exemplaire – je me connais. Mais entre exemplaire et inacceptable, il y a une marge, et ne pense pas avoir jamais franchi le seuil de l’inacceptable.

      [Le modérateur du site m’a d’ailleurs contacté et j’ai pu avoir avec lui un échange par ailleurs très intéressant sur les raisons de la censure et sur l’esprit dans lequel le blog de Mélenchon était modéré. ]
      Vous avez bien de la chance. Si ça n’est pas trahir un secret, pourriez vous nous résumer un peu cet échange ? Car faute d’explications, j’en suis arrivé à la conclusion que si votre commentaire s’éloigne de la brosse à reluire ou de la glorification de JLM, hop, à la trappe !
      Enfin, une question m’a toujours taraudé : qui est ce type ? Attention, ce n’est pas son nom qui m’intéresse, mais sa position par rapport à Mélenchon. Car enfin, il faut une sacrée confiance pour déléguer la gestion des commentaires de son blog. Généralement, les hommes politiques règlent le problème en fermant purement et simplement les commentaires.

    • Descartes dit :

      @BJ

      [Vous avez bien de la chance. Si ça n’est pas trahir un secret, pourriez vous nous résumer un peu cet échange ?]

      Ce serait trahir un secret. La personne en question m’a demandé la confidentialité, ce serait trahir sa confiance – et peut-être la mettre en difficulté – que de publier nos échanges.

      [Car faute d’explications, j’en suis arrivé à la conclusion que si votre commentaire s’éloigne de la brosse à reluire ou de la glorification de JLM, hop, à la trappe !]

      Il n’y a pas que la « brosse à reluire ». Il y a une liste noire de sujets qu’on ne doit pas toucher. Vous aurez remarqué par exemple qu’aucune référence critique à Mitterrand n’apparaît jamais sur le blog de Mélenchon. Et bien, ce n’est pas une coïncidence. Mais ce n’est pas trahir un secret que de confirmer l’évidence : louer le « Petit Timonier » donne à votre commentaire plus de chances de rester que le contraire. C’est d’ailleurs amusant de voir que certains commentateurs critiques prennent bien soin d’inclure en tête de leur message une phrase flatteuse, un peu comme les courtisans de naguère préfaçaient d’un éloge au roi les pétitions qu’ils lui adressaient…

      [Enfin, une question m’a toujours taraudé : qui est ce type ? Attention, ce n’est pas son nom qui m’intéresse, mais sa position par rapport à Mélenchon. Car enfin, il faut une sacrée confiance pour déléguer la gestion des commentaires de son blog.]

      Bof. Il ne faut pas exagérer la portée de la section « commentaires » d’un blog. Les gens ne sont pas idiots, et savent qu’on peut toujours trouver un imbécile pour écrire n’importe quoi. Cela n’engage en rien le propriétaire du blog… sauf bien entendu si le blog est sérieusement modéré. C’est le paradoxe, d’ailleurs : si on laisse les commentateurs écrire ce qu’ils veulent, on voit des horreurs mais le propriétaire du blog peut toujours dire « c’est pas moi qui pense ça ». Si au contraire on modère lourdement, les lecteurs présument que si un commentaire est là, c’est qu’il a été approuvé par le propriétaire du blog…

      [Généralement, les hommes politiques règlent le problème en fermant purement et simplement les commentaires.]

      C’est d’ailleurs ce qui arrive de plus en plus souvent dans le blog de Mélenchon. En fait, je pense que ce blog a eu deux époques. Lorsqu’il a été ouvert, il y avait une véritable ouverture, une volonté de faire un lieu de débat qui permettait à Mélenchon de « tester » certaines idées. A l’époque, la longueur des commentaires était libre et la censure relativement légère. C’est avec la campagne présidentielle que l’affaire s’est raidie : commentaires limités en longueur (avec une limitation qui empêche en fait d’exprimer toute idée un tant soit peu complexe) et censure immédiate de tout ce qui n’est pas dans la « ligne ».

      La question des « débats électroniques » est d’ailleurs une question épineuse que personne n’est arrivé à résoudre. En général, les partis ouvrent ces espaces pleins d’espoir, mais très rapidement prennent conscience de la difficulté de garder ces espaces sous contrôle. Je ne parle pas, bien entendu, des échanges d’injures et des trolls, qui sont faciles à repérer et à éliminer. Je parle d’un véritable contrôle politique. Or, pour s’assurer ce contrôle il faut des animateurs de qualité capables de défendre efficacement les positions du parti… et cela ne va pas de soi aujourd’hui. Cela tient aussi à la pauvreté du discours politique et à la faible qualité de la formation des militants. Or, si le parti est incapable d’occuper l’espace, d’autres s’en occupent et à un moment donné, ceux qui ont ouvert un forum ou un blog se demandent si cela vaut la peine d’ouvrir un espace qui est occupé par leurs adversaires. C’est là que vient la censure.

  3. Sancelrien dit :

    C’est vrai, ce que vous dites. Mais le PS est largement "aussi pire", et il l’est même de plus en plus au fur et à mesure que les inévitables échéances se rapprochent.

  4. lcap dit :

    Malgré ce procès en sorcellerie mené par les inquisiteurs JLM & MB, Serge Rischmann reste croyant… Il y a une composante maso au PG

    • Descartes dit :

      @lcap

      Que voulez-vous, il y a chez tout militant un lien charnel avec le parti auquel il a consacré tant d’efforts. Un lien qu’on ne brise pas impunément. Combien de ex-communistes ont passé des décennies à se frapper la poitrine, à regarder et commenter la moindre évolution du PCF, incapables de passer à autre chose, de laisser derrière eux leur passé…

    • Badaboum dit :

      D’abord, encore merci à Descartes pour son blog. J’ai beaucoup apprécié la note précédente sur l’"offre". Malheureusement, j’ai beaucoup à apprendre et je n’interviens que quand je crois être utile. La plupart du temps, j’écoute et j’assimile. Cela ne veut pas dire que je ne m’intéresse qu’au malheurs du PG !

      @Icap
      parmi ce que j’ai appris de mon passage au PG (2008-2014), il y a une composante affective incroyable dans la militance au PG. Je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres partis, ce n’est pas une comparaison.
      J’en ai eu la preuve à chaque fois qu’un camarade partait ou prenait de la distance (moi y compris): peu importe la place ou le niveau d’implication du sujet, j’ai toujours vu et entendu -et, comme secrétaire de comité ou plus, essayé de modérer- des réactions démesurées de la part des "restants", réactions qui allaient parfois bien au delà de la raison et qui pouvaient être très inamicales…et c’est peu de le dire.
      Un autre exemple est le blog de JLM et son coté fan-club.
      C’est le fait des militants, ou du moins de ceux que l’on entend, et pas seulement des "cadres".
      Je pense qu’à Perigueux, cet aspect affectif, dans sa démesure, a joué un rôle, car il a bien fallu que quelqu’un "dénonce" le fautif.
      Le scandale est que ni les instances, ni les dirigeants (JLM, Billard) ne tempèrent cet affectif et donnent la parole à la défense. Au contraire, ils en rajoutent…

    • Descartes dit :

      @Badaboum

      [Parmi ce que j’ai appris de mon passage au PG (2008-2014), il y a une composante affective incroyable dans la militance au PG. Je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres partis, ce n’est pas une comparaison.]

      C’est le cas dans beaucoup de partis. Au PCF de la « grande époque », cela pouvait aller très loin, et des gens qui avaient osé critiquer le Parti se retrouvaient non seulement exclus de l’organisation, mais sans aucun contact avec les autres militants, malgré des amitiés de vingt ou trente années, qui refusaient de leur serrer la main. En fait, plus l’investissement des militants est grand, plus on ressent toute critique comme une trahison. Mais c’est encore plus fort dans les partis qui se conçoivent eux-mêmes comme des « contre-sociétés », et qui développent par conséquent une mentalité de forteresse assiégée.

      Je ne leur jetterai pas la pierre : après tout, il est difficile de concevoir des grandes passions sans grands excès. Mais il faut, comme vous le dites, être conscient des dangers que ces comportements recèlent. Particulièrement lorsqu’on est un dirigeant politique.

      [Un autre exemple est le blog de JLM et son coté fan-club.]

      Là, c’est autre chose. Qu’il y ait une « composante affective » envers une organisation que l’on a soi-même construit, on peut le comprendre. Que cette affectivité s’investisse dans un « Timonier », c’est déjà moins sain.

      [Je pense qu’à Perigueux, cet aspect affectif, dans sa démesure, a joué un rôle, car il a bien fallu que quelqu’un "dénonce" le fautif.]

      Mais quelle était la « faute » ? Est-on « fautif » parce qu’on prend un coup chez un ami, fut-il de droite ? C’est là le problème. Moins qu’une question d’affectivité, il y a là un esprit de chasse aux sorcières. Je ne suis pas loin de penser que dans cette affaire les choses ne sont pas aussi simples qu’elles pourraient paraître, et que derrière cette dénonciation se règlent des comptes qui n’ont qu’un rapport lointain avec le whisky en question. Mais bon, on en est réduit faute d’information a analyser les symptômes…

      [Le scandale est que ni les instances, ni les dirigeants (JLM, Billard) ne tempèrent cet affectif et donnent la parole à la défense. Au contraire, ils en rajoutent…]

      Jan-Luc n’aurait jamais du permettre à Billard et les siens de rentrer au PG et encore moins de prendre des places dirigeantes. Comme disait mon grand père, « qui se couche avec le chien se réveille avec les puces »…

  5. bovard dit :

    Sur France culture,Mélenchon a déclaré;’c’est moi qui exclue et non,moi’ qui suis exclu..Cette maxime a été appliqué à Toulouse,à Périgueux et dans de nombreux lieux en France.C’est comme cela que le seul député PG ,Mr Dolez ex-PS a démissionné du PG,l y a 2 ans comme le seul maire PG ,celui de Grgny qui a lui aussi démissionné du PG à cause du caporalisme de Mélenchon..

  6. Olivier dit :

    C’est toujours frappant de voir comment certains membres de partis qui revendiquent l’humanisme se comportent dans la réalité comme de petits dictateurs… Bravo pour cette article qui laissent percevoir les réelles qualités humaines de son auteur. Ça fait du bien de vous lire !

  7. Serge Rischmann dit :

    Cher ami descartien, cher camarade (?),
    Je ne puis m’empêcher de saluer, en buvant un coup à la santé de votre intelligence, l’analyse pertinente que vous faites de "l’Affaire".
    Au-delà de cet épiphénomène malheureux, je ne peux que constater que les glorieux et médiatiques hommes et femmes politiques de notre pays ne comprennent plus rien à rien. Il ne vivent plus dans le même monde que nous, pauvres "pouilleux" que nous sommes. S’imaginent-ils diriger une troupe dont aucune tête ne doit dépasser ? Le monde, la France à changé… mais l’espérance n’est pas morte . On s’occupe d’image, de "communication", d’influence et d’arrangement. Les "grands partis" institutionnels ne veulent plus rien dire, ils.elles ne veulent pas le comprendre (à droite comme à gauche), nous en sommes au degré zéro de la démocratie. Le plus agaçant est de constater que, vers quelques horizons que l’on se tourne, le mot d’ordre est : "il n’y a pas d’alternative". Que reste-t-il ? L’ironie sans doute, le second degré, un grand éclat de rire et le basculement vers autre chose pour revenir vers ce que Diogène le chien définissait comme l’essentiel : manger, boire et aimer.
    Le cynisme (penser comme un chien) est la forme ultime de la critique; croire que nous ne sommes que des primates nu.e.s et que s’assoir sue le plus haut trône du monde ne revient jamais que se poser sur son cul.

    Mille amitiés de gauche.

    • Descartes dit :

      @Serge Rischmann

      [Cher ami descartien, cher camarade (?),]

      Camarade, camarade… c’est vite dit. Je ne suis pas sur qu’on ait gardé les mêmes cochons ensemble.

      [Je ne puis m’empêcher de saluer, en buvant un coup à la santé de votre intelligence, l’analyse pertinente que vous faites de "l’Affaire".]

      Faites attention, boire un coup avec moi pourrait être considéré par certains pégistes un crime bien plus grave que de le boire avec Yves Guéna. En tout cas, j’apprécie beaucoup votre commentaire, d’autant plus qu’il vient d’un participant « de l’intérieur » à l’affaire.

      [Au-delà de cet épiphénomène malheureux, je ne peux que constater que les glorieux et médiatiques hommes et femmes politiques de notre pays ne comprennent plus rien à rien. Il ne vivent plus dans le même monde que nous, pauvres "pouilleux" que nous sommes.]

      Vous me rappelez l’un de mes maîtres, qui aimait à dire « pour faire ce métier, il faut aimer les gens ». C’est peut-être le plus frappant dans le monde politique aujourd’hui : personne n’aime personne. Chirac, Marchais, Mitterrand étaient des hommes qui avaient des amis et qui étaient fidèles en amitié, des gens qui avaient un rapport quasi-charnel avec le pays et ses gens. Il faut avoir vu Chirac au Salon de l’Agriculture, Marchais dans un débat public. Pour eux, ce n’était pas une corvée, c’était un plaisir. Voilà le mot : plaisir. Plaisir d’échanger, plaisir du contact, plaisir de boire un coup, plaisir d’écouter l’autre, même lorsqu’il est différent.

      Ce genre de politique est aujourd’hui devenu une denrée rare, particulièrement à la gauche de la gauche. Il a été remplacé par des carriéristes dont le premier souci est de transmettre une image soigneusement fabriquée, terrorisés à l’idée d’apparaître tels qu’ils sont. Des gens qui parlent toujours, mais n’écoutent jamais tout simplement parce qu’ils n’ont aucun plaisir à écouter. Des gens qui passent leur vie entourés d’une petite chapelle de gens qui leur sont acquis et qui leur renvoient leur propre image. Comment s’étonner dans ces conditions qu’ils vivent déconnectés du monde réel ?

      [Le monde, la France à changé… mais l’espérance n’est pas morte.]

      Peut-être pas, mais elle semble être dans le coma.

      [Les "grands partis" institutionnels ne veulent plus rien dire, ils.elles ne veulent pas le comprendre (à droite comme à gauche), nous en sommes au degré zéro de la démocratie.]

      On pourrait dire le contraire. Et c’est bien là le problème. Jamais nos gouvernants avaient autant ressemblé aux gouvernés : ils regardent la télévision comme nous, ils pianotent sur tweeter comme nous, lis ne lisent pas de livres comme nous, aiment le foot comme nous, et trompent leur femme comme nous.

      C’est toute l’ironie de l’affaire. Pendant un demi-siècle, la gauche en général et la gauche radicale en particulier s’est moqué d’un milieu politique qui constituait une aristocratie au sens littéral du terme (en grec aristos= meilleur, excellent). On réclamait le gouvernement de l’homme commun – on dirait « normal » aujourd’hui. C’était Mme Michu à l’Assemblée et M. Michu à l’Elysée. Et bien, nous y sommes. Avez-vous déjà entendu Hollande, tout énarque qu’il est, citer un alexandrin dans l’un de ses discours ?

      [Mille amitiés de gauche.]

      Merci beaucoup, je prends ceci comme un compliment… mais vous savez, la « gauche », je n’y crois plus…

  8. Joe Liqueur dit :

    Histoire d’en rajouter un peu dans le Mélenchon-bashing (moi aussi je suis un peu accro, ça doit être comme une drogue ce truc…) :

    David Desgouilles :
    http://www.causeur.fr/m-comme-moscovici-melenchon-et-mechamment-mesquin,26124

    Et François Miclo, encore plus méchant :
    http://www.tak.fr/melenchon-resistant-pas-trop/

    • Descartes dit :

      @Joe Liqueur

      Le deuxième article est simplement délicieux. Je ne peux m’empêcher de citer la conclusion:

      "La France irait mieux s’il y avait, au Parti de gauche et dans tous les partis, des hommes comme Maurice Melliet, qui témoigne d’une manière quasiment naturelle et instinctive son respect et son admiration à un homme, Yves Guéna, qui les mérite largement.

      Quand un parti politique retire son investiture à un candidat auquel il l’avait octroyée, il faut que la faute soit grave, c’est-à-dire qu’elle relève de la dignité ou de l’honneur.

      Aujourd’hui, de la dignité et de l’honneur, Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon en sont absolument dépourvus. Pire encore, en punissant l’un de leurs candidats parce qu’il a osé boire un verre avec Yves Guéna, l’une des plus attachantes figures de la France libre et de la République, Billard et Mélenchon insultent la Résistance !

      La résistance, au Front de gauche, ça vaut seulement comme mantra de fin de meeting ou comme ridicule slogan de campagne municipale. Mais faut pas aller chercher plus loin. D’ailleurs, Jean-Luc Mélenchon se fait une si haute idée de la résistance, que lorsqu’il appartenait au gouvernement de Lionel Jospin – c’est-à-dire à celui qui a le plus privatisé de toute l’histoire de la Ve République –, ça ne lui est même pas venu à l’idée ni de démissionner, ni de résister. Il faut dire que ce n’est pas l’apéro qu’on lui offrait à l’époque. Mais la soupe. La soupe, pour Mélenchon, le seul vrai plat de résistance."

  9. Laurence dit :

    Quel raccourci affligeant…

    Laurence PG 47

    • Descartes dit :

      @Laurence

      [Quel raccourci affligeant…]

      Franchement, je m’interroge sur ce qui peut motiver les gens pour écrire ce genre d’interventions. Pensez-vous vraiment convaincre quelqu’un en qualifiant ainsi un article sans apporter le moindre argument, le moindre raisonnement ? Qu’un lecteur, en lisant votre commentaire, se dira "damned, j’avais bien aimé cet article, mais maintenant grâce à Laurence je vois que ce n’est qu’un affligeant raccourci ?

      Vous êtes militante du PG. Fort bien. Vous avez ici une opportunité de défendre votre point de vue, de montrer combien la sanction prononcée par Martine Billard et juste. L’occasion rêvée de nous convaincre que le PG est un parti démocratique où il fait beau vivre et militer, dirigé par des hommes et des femmes sages et respectueux des militants. Et qu’est ce que vous en faites, de cette opportunité ? Vous écrivez: "Quel raccourci affligeant…". En effet, en effet…

    • Badaboum dit :

      @Descartes
      un malentendu ?
      peut être que le "raccourci" évoqué par Laurence fait référence au titre de ton billet.
      J’ai pensé immédiatement au "Bal tragique à Colombey" ….
      ce que veut dire peut être Laurence, c’est que c’est affligeant de comparer DeGaulle et Mélenchon….mais je peux me tromper…

    • Descartes dit :

      @Badaboum

      [J’ai pensé immédiatement au "Bal tragique à Colombey" ….]

      C’est un plaisir d’écrire pour des gens cultivés qui captent tout de suite les références. Effectivement, Laurence a peut-être voulu parler de ce raccourci là… mais quelque chose me dit que ce n’est pas le cas!

  10. Ifig dit :

    Oui, l’affaire de l’apéro révèle un fond sectaire pas très sympathique.
    Sur l’état du Front de Gauche, la désunion semble totale. De ma lecture de la presse (aucune info particulière de ma part), j’ai l’impression que la direction du PG est persuadée que le PC ne peut rien électoralement sans Mélenchon et le PG hésite à le prouver aux Européennes en partant sans le PC. J’ai l’impression que ce serait suicidaire pour les deux partis mais on a vu plus étrange. Un pronostic? Accord in extremis plein de rancoeur ou bien le PG va-t-il partir sans le PC, avec peut-être Joly? Peut-être le NPA? (Le PG attend peut-être de voir si un accord est possible sur ces côtés là avant de rompre?)

    • Descartes dit :

      @Ifig

      [Oui, l’affaire de l’apéro révèle un fond sectaire pas très sympathique.]

      Mais au fond, pas très nouveau.

      [Sur l’état du Front de Gauche, la désunion semble totale. De ma lecture de la presse (aucune info particulière de ma part), j’ai l’impression que la direction du PG est persuadée que le PC ne peut rien électoralement sans Mélenchon et le PG hésite à le prouver aux Européennes en partant sans le PC.]

      J’avoue que j’ai du mal à décrypter les derniers développements. On dirait que Mélenchon a fini par conclure que l’OPA sur le PCF avait échoué, et que maintenant il joue à « casser » le PCF en cherchant à opposer la direction communiste aux les militants communistes sur le terrain en jouant sur la corde anti-socialiste de ces derniers. Ce qui me conduit à cette conclusion, c’est la manière dont Mélenchon recherche continuellement le conflit avec le PCF, versant – ou faisant verser par ses porte-flingues, ce qui revient au même – de l’huile sur le feu à la moindre occasion, pour ensuite monter en épingle le résultat.

      Cela a commencé avec la soi disant stratégie de « l’autonomie conquérante ». Mélenchon a décidé tout seul dans son coin qu’il n’y aurait alliance électorale du Front de Gauche avec les socialistes pour les municipales. Et ensuite, il a décidé que tous ceux qui n’appliqueraient pas cette stratégie devaient être considérés comme des traîtres. Il était évident que cela conduirait à un clash avec les communistes, qui gèrent de nombreuses municipalités avec les socialistes et qui n’entendent pas se suicider en la jouant « classe contre classe ». Et notamment à Paris, ou se joue le siège sénatorial de Pierre Laurent. Mélenchon est trop fin tacticien pour qu’on puisse imaginer une minute qu’il n’ait pas pensé à cette question.

      Mais alors, pourquoi est-il allé à la collision ? Pourquoi une fois le processus engagé, il est intervenu dans le processus de décision interne du PCF en appelant les militants à désavouer la direction de leur propre parti ? Pourquoi rejoue-t-il à chaque opportunité la « comédie du logo », logo qui en termes politiques ne vaut rien ? Pourquoi accuse-t-il les communistes de rendre illisible la stratégie du FdG en s’acoquinant avec les socialistes, alors que lui même s’acoquine avec l’autre parti de la majorité, EELV, sans le moindre complexe ? Pourquoi bloque-t-il la nomination des listes pour les élections européennes ?

      J’en arrive à penser que Mélenchon cherche à pousser le PCF à la faute. C’est à dire, a provoquer la rupture du FdG dans des conditions qui permettent de rejeter la faute sur le PCF. Là encore, il y a un précédent que Mélenchon connaît bien, celui de la rupture du programme commun en 1978, ou Mitterrand avait joué de main de maître. Peut-être essaie-t-il d’imiter une fois encore son mentor ?

      [Un pronostic?]

      Je ne m’y risquerait pas. Bon, allez, je vais essayer quand même. Qu’est ce que cela fait, une bêtise de plus…
      Je pense savoir que la direction du PCF est en train de discuter avec les autres composantes du FdG pour continuer l’aventure sans le PG. Cela pourrait se traduire par un décision de constituer les listes européennes en passant outre le blocage du PG, éventuellement en laissant des places « réservées » aux pégistes. Si le PCF était habile, il ne se contenterait pas de cela, mais proposerait aux instances locales du PG de désigner ces candidats, en by-passant la direction nationale…

      [Accord in extremis plein de rancoeur ou bien le PG va-t-il partir sans le PC, avec peut-être Joly? Peut-être le NPA? (Le PG attend peut-être de voir si un accord est possible sur ces côtés là avant de rompre?)]

      Une campagne européenne PG-Joly-NPA serait certainement quelque chose digne d’être vue…

    • bovard dit :

      Peut être que l’intéeêt porté au PG tient aux contradictions que ne manquera pas d’aiguiser la prochaine échéance européenne en Avril 2014.
      Nombreux sont en effet les militants dans le PG et ailleurs qui ont envie de s’abstenir.Mélenchon en essayant de faire le ménage à l’intérieur de son parti essaie vainement de contenir l’abstention engagée dont voici les arguments.
      • Les élections européennes ne servent à rien d’autre qu’à donner un vernis démocratique à l’Europe, en faisant croire aux Français qu’ils y ont leur mot à dire. Mais les grandes décisions se prennent ailleurs que dans ce parlement factice, et les peuples en sont soigneusement tenus à l’écart.

      • On l’a bien vu lorsque les Français ont voté Non à la Constitution européenne en 2005 : le même texte, à quelques détails près, a quand même été adopté ensuite, sans référendum. Et une grande majorité de parlementaires européens, y compris français, a applaudi cette mise au pas du peuple français. Une dictature qui se déguise en démocratie, il fallait l’inventer !

      • Pour avoir nos voix, tous les candidats vont nous promettre, comme ils l’ont toujours fait depuis 30 ans, de « changer l’Europe » dans un sens plus favorable à l’intérêt des Français. Mais les élus français au parlement européen, qui ne sont déjà pas d’accord entre eux, représentent moins de 10% de cette assemblée. Autant dire qu’ils ne pèsent rien. Même si le parlement européen avait un réel pouvoir, ils ne pourraient donc rien changer du tout car l’écrasante majorité de cette assemblée défend des intérêts contraires à ceux des Français.

      • Le seul vrai but de ceux qui courent après nos voix, c’est de gagner le gros lot. Car être élu au parlement européen, c’est empocher plus de 12.000 € par mois (80.000 F). Soit 720.000 € pendant la durée de leur mandat de 5 ans… C’est beaucoup plus sûr que l’EuroMillions et c’est nous qui payons ! Comme d’habitude, nous n’entendrons plus jamais parler d’eux une fois qu’ils auront été élus.

      Dénonçons tous ensemble cette mascarade en refusant d’aller voter. Seule une abstention massive montrera que le peuple n’en peut plus et n’en veut plus.

      On ne joue pas avec des tricheurs : Ils ont boycotté le résultat du référendum sur la Constitution européenne, boycottons les élections européennes !"
      Alors,oui, dans ces conditions Whisky tragique à Périgueux..

    • BolchoKek dit :

      @Ifig

      >j’ai l’impression que la direction du PG est persuadée que le PC ne peut rien électoralement sans Mélenchon et le PG hésite à le prouver aux Européennes en partant sans le PC.<
      Qu’ils y aillent. En termes de rémunérations et de maroquins, les municipales sont bien plus porteuses. Le PG devrait adopter comme statuts ‘La peau de chagrin’ : à chaque excès, sa capacité de mobilisation diminue.

      >J’ai l’impression que ce serait suicidaire pour les deux partis<
      Cela dépend des sections. Il est des endroits où l’on est persuadé qu’une campagne sans le PG serait ‘faire preuve de repli sur soi’, et où l’on prêche ‘un rassemblement de la vraie gauche le plus large possible’. Autre part, comme dans un couple aguerri, les militants se passent de fioritures langagières : si l’alliance au PG est considérée comme un boulet, on s’en dégage, d’autant plus que les militants communistes sauront mieux mener une campagne électorale s’ils ne sont pas troublés par des caprices de gauchistes. Pour beaucoup, le but est d’atteindre 5% ; pour beaucoup, le PG à cause de son sectarisme y est un obstacle.

      @Descartes

      >On dirait que Mélenchon a fini par conclure que l’OPA sur le PCF avait échoué, et que maintenant il joue à « casser » le PCF en cherchant à opposer la direction communiste aux les militants communistes sur le terrain en jouant sur la corde anti-socialiste de ces derniers.<
      Même s’ils sont réduits à un maire de banlieue, les communistes, sans évolution sociologique de leur base militante, ne se démettront pas de leur direction, c’est ce que nous dit l’expérience. Et puis, il y a anti-socialisme et anti-socialisme ; les militants communistes sont certes opposés à la politique du gouvernement socialiste, cela ne les empêche pas d’être pragmatiques et d’entretenir des relations avec les socialistes locaux. La ligne ‘socialiste=enflure’ du PG n’a pas beaucoup d’avenir dans les rangs communistes, qui n’ont pas comme habitude, contrairement aux gauchiste, de s’auto-marginaliser. Mélenchon fait donc un pari bien plus osé que Mitterrand : les communistes ne seraient pas viscéralement attachés à leur parti…
      A titre personnel, je me permets d’ajouter que lorsqu’il s’agit de questions qui seront effectivement traitées par le conseil municipal, j’ai eu des discussions bien plus constructives avec les socialistes qu’avec les pégistes : pour ces derniers, l’échelon municipal n’est même pas politique, tout se rapporte à ‘l’écosocialisme’ et au gaz de schiste.

      >Cela a commencé avec la soi disant stratégie de « l’autonomie conquérante ». Mélenchon a décidé tout seul dans son coin qu’il n’y aurait alliance électorale du Front de Gauche avec les socialistes pour les municipales.<
      C’est encore plus gros que cela : Mélenchon a fait une déclaration, Laurent dans l’auto-congratulation collective du FdG d’alors l’a vaguement approuvée. C’est l’essentiel des discussions auxquelles j’ai d’ailleurs assisté : des militants du PCF qui essaient de faire comprendre au PG qu’une déclaration du ‘chef’ n’a pas vraiment de valeur si le ‘chef’ n’est pas mandaté pour outrepasser ce qui revient à la décision démocratique des militants : que Pierre Laurent dise ‘l’autonomie c’est bien’ à la presse n’engage nullement le PCF, puisqu’il n’a pas le pouvoir statutaire de l’engager. Que ce simple exemple d’incompréhension du principe de séparation des pouvoirs (ou plutôt, étant donné les statuts actuels du PCF, d’échelonnage des pouvoirs) au sein d’une organisation politique ne semble pas atteindre un parti qui prétend produire une société plus démocratique doit nous alerter sur la conception de la démocratie que se fait le PG. Qu’un parti qui passe son temps à critiquer la cinquième république ne comprenne pas que ce que dit le ‘chef’ peut, selon les circonstances, n’engager que lui est au final très triste…

      >J’en arrive à penser que Mélenchon cherche à pousser le PCF à la faute. C’est à dire, a provoquer la rupture du FdG dans des conditions qui permettent de rejeter la faute sur le PCF.<
      Il va s’y casser les dents. Il n’est pas dit que les communistes n’y laissent pas des plumes, mais il a le plus à y perdre.

      >Si le PCF était habile, il ne se contenterait pas de cela, mais proposerait aux instances locales du PG de désigner ces candidats, en by-passant la direction nationale…<
      Si la direction nationale du PG continue sur cette voie, leurs instances locales seraient alors pour le PCF l’équivalent politique d’un lâcher de faisans. J’aimerais bien à ce moment que le ‘PCF soit habile’, ça me permettrait de rigoler un peu.

      >Une campagne européenne PG-Joly-NPA serait certainement quelque chose digne d’être vue…<
      Je vois d’ici les ruptures entre ceux qui sont ‘éco’, ceux qui sont ‘socialistes’ et les purs, ceux qui sont ‘indigénistes’…

    • Ifig dit :

      Si ton hypothèse se confirme, et si effectivement le Front de Gauche ne part pas uni aux européennes, ce serait se tirer dans le pied avec un bazooka. Ce sont les meilleures élections possibles pour ces partis. Enfin, on a vu plus étrange.

    • Ifig dit :

      Il va y avoir une autre question avant les européennes, c’est le second tour des municipales. Fusion avec les socialistes ou pas? Quand la ligne est de dire que les "solfériniens" ne font plus partie de la gauche, la logique voudrait qu’il n’y ait pas d’accord. Mais c’est là encore se tirer très fort dans le pied.

    • Descartes dit :

      @bovard

      [Nombreux sont en effet les militants dans le PG et ailleurs qui ont envie de s’abstenir. Mélenchon en essayant de faire le ménage à l’intérieur de son parti essaie vainement de contenir l’abstention engagée dont voici les arguments.]

      Il est clair que l’élection européenne sera très difficile pour le Front de Gauche en général et pour le PG en particulier. Pour le Front de Gauche, parce qu’il faudra faire le grand écart entre les engagements du PG et du PCF auprès du Parti de la Gauche Européenne, dont l’europhilie n’est plus à démontrer, et l’état d’esprit de l’électorat – surtout de l’électorat populaire – et d’une partie non négligeable des militants, qui sont clairement méfiants envers l’Union quand il ne sont pas carrément souverainistes. Le choix de Tsipras comme candidat du PGE au poste de président de la commission européenne risque de provoquer pas mal de couacs. Tsipras est un charmant garçon, mais lorsqu’il parle de l’Union Européenne, on croirait entendre Mélenchon du temps où il votait « oui » à Maastricht.

    • Descartes dit :

      @Bolchokek

      [Même s’ils sont réduits à un maire de banlieue, les communistes, sans évolution sociologique de leur base militante, ne se démettront pas de leur direction, c’est ce que nous dit l’expérience.]

      Tout à fait. L’histoire du PCF montre la puissance du légitimisme au sein de l’organisation. Et même si le changement sociologique de la base militante a été très important ces vingt dernières années, tout montre que ce légitimisme est encore très puissant. On le voit d’ailleurs à la sacralisation des statuts et des procédures, qui n’a pas d’équivalent dans les autres organisations de la « gauche radicale ».

      [Et puis, il y a anti-socialisme et anti-socialisme ; les militants communistes sont certes opposés à la politique du gouvernement socialiste, cela ne les empêche pas d’être pragmatiques et d’entretenir des relations avec les socialistes locaux.]

      Bien sur. D’autant plus qu’avec la « fédéralisation » du PCF, ce n’est plus dans le « centre » que se trouve le pouvoir, mais dans les « notables » locaux. « Notables » qui ont une longue pratique des rapports avec les socialistes sur le terrain. Rapports qui peuvent être amicaux ou exécrables, selon l’histoire locale, mais qui peuvent difficilement être régulés depuis Paris par une règle unique.

      [La ligne ‘socialiste=enflure’ du PG n’a pas beaucoup d’avenir dans les rangs communistes, qui n’ont pas comme habitude, contrairement aux gauchiste, de s’auto-marginaliser. Mélenchon fait donc un pari bien plus osé que Mitterrand : les communistes ne seraient pas viscéralement attachés à leur parti…]

      Il faut quand même faire attention. Le PCF a beaucoup changé en vingt ans, et il y a maintenant beaucoup de « gauchistes » dans ses rangs. Une « cassure » n’est pas, à mon avis, à exclure. Par contre, l’idée que les troupes communistes pourraient manifester devant Fabien pour exiger que leur direction accepte les conditions de Mélenchon me paraît peu réalisable.

      [A titre personnel, je me permets d’ajouter que lorsqu’il s’agit de questions qui seront effectivement traitées par le conseil municipal, j’ai eu des discussions bien plus constructives avec les socialistes qu’avec les pégistes : pour ces derniers, l’échelon municipal n’est même pas politique, tout se rapporte à ‘l’écosocialisme’ et au gaz de schiste.]

      Classique. Les gauchistes ont toujours procédé comme cela : au lieu de faire de la politique à partir des problèmes des gens – quitte à montrer que ces problèmes s’articulent avec des questions plus vastes – le gauchisme prétend convaincre les gens que leurs problèmes n’ont guère d’importance et qu’ils feraient mieux de s’occuper de ce que le Parti considère comme important. Ca ne marche jamais.

      [C’est l’essentiel des discussions auxquelles j’ai d’ailleurs assisté : des militants du PCF qui essaient de faire comprendre au PG qu’une déclaration du ‘chef’ n’a pas vraiment de valeur si le ‘chef’ n’est pas mandaté pour outrepasser ce qui revient à la décision démocratique des militants : que Pierre Laurent dise ‘l’autonomie c’est bien’ à la presse n’engage nullement le PCF, puisqu’il n’a pas le pouvoir statutaire de l’engager.]

      Exacte. Le « légitimisme » communiste qui énerve tellement les gauchistes trouve en fait son origine dans cette sacralisation de la procédure. Les communistes obéissent à leur direction parce que celle-ci est puissamment légitimée par des règles et des procédures. Pierre Laurent, contrairement à Mélenchon, n’est pas un leader tout-puissant, qui fait ou défait les candidatures, les nominations, les adhésions ou les expulsions. Il n’est qu’un monarque constitutionnel. Qui doit prendre en compte non seulement son Parlement, mais aussi ses Nobles, ces « notables » qui ont un pouvoir propre du fait de leur enracinement local.

      [Que ce simple exemple d’incompréhension du principe de séparation des pouvoirs (ou plutôt, étant donné les statuts actuels du PCF, d’échelonnage des pouvoirs) au sein d’une organisation politique ne semble pas atteindre un parti qui prétend produire une société plus démocratique doit nous alerter sur la conception de la démocratie que se fait le PG.]

      Tout à fait. Personnellement, j’ai compris que l’expérience du PG – qui m’avait tant attiré à ses débuts – n’avait pas d’avenir autre que groupusculaire quand j’ai vu le peu d’intérêt que Mélenchon avait pour l’institutionnalisation de son organisation, et accessoirement les résistances parmi les gens qui entourent Mélenchon à toute initiative dans ce sens. Une organisation qui ne voit pas l’intérêt de se bâtir des institutions peut difficilement construire une doctrine de gouvernement.

    • Descartes dit :

      @Ifig

      [Il va y avoir une autre question avant les européennes, c’est le second tour des municipales. Fusion avec les socialistes ou pas? Quand la ligne est de dire que les "solfériniens" ne font plus partie de la gauche, la logique voudrait qu’il n’y ait pas d’accord. Mais c’est là encore se tirer très fort dans le pied.]

      D’abord, pour pouvoir fusionner il faut que la liste ait obtenu plus de 5% des exprimés. Je ne pense pas que beaucoup de listes « PG seul » dépassent ce score. Deuxièmement, il faut pour fusionner que la liste arrivée en tête de la gauche ait envie de fusionner, et là encore je ne pense pas que beaucoup de « solfériniens » proposeront aux pégistes des places sur leurs listes.

      Lorsque c’est une liste « Front de Gauche », là où les listes ont des chances de faire un score significatif, c’est le PCF qui en général a la tête de liste et négociera donc la « fusion », Mais là encore, il est probable que les socialistes fassent de l’exclusion des pégistes une clause impérative. Ce qui permettra au PG de crier à la trahison.

  11. marc.malesherbes dit :

    remplace mon message précédent qui contenait une erreur
    ——————————————————————————————————

    pour en revenir à Périgueux

    personne n’a cité cet étonnant passage de JL Mélenchon à France Culture du 6 février:
    http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-jean-luc-melenchon-depute-europeen-et-copresident-du-bureau-national-du

    Il précise que c’est la personne qui pose problème. "Ce n’est pas une affaire de whisky. […] Ce monsieur a été le directeur de communication de quelqu’un qui prétendait qu’il fallait inscrire sur le front des condamnés leur condamnation. Eh bien ça, ce n’est pas compatible avec le Parti de Gauche. Et je me demande comment ça se fait qu’on a pas déjà jeté ce type [Maurice Melliet] bien avant cette séquence. […] Un jour, vous découvrez que vous avez un parent pouilleux."

    Il contredit donc M Billard, et il invente en plus une fable "le directeur de communication" (voir la chronique de P Meyer sur Fr Culture du 10 février http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4793906)

    J’avoue que ce commentaire de JL Mélenchon m’a particulièrement choqué: mentir et dénigrer publiquement un "petit" me pose question.

    • Descartes dit :

      @Marc.malesherbes

      [pour en revenir à Périgueux, personne n’a cité cet étonnant passage de JL Mélenchon à France Culture du 6 février:
      http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-jean-luc-melenchon-depute-europeen-et-copresident-du-bureau-national-du%5D

      S’il vous plait, si vous citez un document audio ou vidéo donnez l’index. On n’a pas forcément envie d’écouter 45 minutes d’entretien pour trouver la partie à laquelle vous faites référence. La partie concernée se trouve à la 39ème minute.

      [Il précise que c’est la personne qui pose problème.]

      On pouvait s’en douter, en fait, que l’histoire du whisky était le prétexte, et que la motivation réelle était l’envie de régler des comptes personnels. Mais en invoquant on ne sait quels griefs personnels – attitude habituelle de Mélenchon quand il se trouve en conflit avec quelqu’un -Mélenchon s’enfonce. Parce que ces griefs posent immédiatement la question de savoir pourquoi il a fallu aller chercher un prétexte – et un prétexte aussi idiot – pour organiser l’exclusion de Melliet. Si, comme dit Mélenchon, celui-ci a manqué à l’éthique et aux règles du PG, pourquoi ne pas l’exclure sur cette base ? Pourquoi aller chercher une « faute » somme toute banale pour lui signifier une exclusion ? Et surtout, sujet que Mélenchon n’aborde jamais, pourquoi l’exclure sans lui faire connaître au préalable les griefs qui lui sont reprochés et sans lui donner l’opportunité de se défendre ?

      A tout cela, Mélenchon répond d’une formule sibylline mais oh ! combien révélatrice. Interrogé sur le fait qu’il pourrait lui-même être exclu pour avoir bu un coup avec Brice Hortefeux, il répond « je ne serai pas exclu parce que c’est moi qui exclut ». Toute la tragédie de Mélenchon en particulier et du PG en général est dans cette phrase. Le PG n’est pas un parti, c’est une secte. Elle a des règles qui s’appliquent à tous, sauf au gourou. Et tous peuvent être exclus à n’importe quel moment par simple décision de celui-ci.

      Fort habilement, Mélenchon détourne la question la plus dangereuse, celle du « comment », pour se consacrer à celle du « quoi ». Il soutient que l’exclusion est « juste », même si « le communiqué est mal rédigé ». Mais la question fondamentale, qu’il élude, n’est pas de savoir si Mélliet méritait ou non d’être exclu. La question est de savoir s’il est normal que dans un parti politique qui se prétend démocratique et citoyen une personne puisse être exclue par communiqué de presse, sans pouvoir se défendre, et sur un faux prétexte.

      [Il contredit donc M Billard, et il invente en plus une fable "le directeur de communication" (voir la chronique de P Meyer sur Fr Culture du 10 février http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4793906)]

      Tout a fait. L’explication « a posteriori » de Mélenchon est assez peu crédible, et donne la pénible impression qu’il prend les citoyens pour des imbéciles. Mais malheureusement, elle ne fait que reprendre une habitude gauchiste bien établie, qui veut qu’on se fabrique des traîtres. Debons est passé de la catégorie de « l’un des notres » à celle de « cacique aigri » du jour où il a contesté le gourou. Et encore, il a de la chance que Mélliet ne lui colle pas un procès en diffamation. A sa place, je ne me gênerais pas.

      [J’avoue que ce commentaire de JL Mélenchon m’a particulièrement choqué: mentir et dénigrer publiquement un "petit" me pose question.]

      Moi aussi. J’avoue que je commence à perdre le reste de sympathie personnelle que j’avais pour lui.

  12. bovard dit :

    Selon,l’adage,le style,c’est l’homme.
    Ainsi Descartes vous ne renierai pas ce commentaire trouvez sur le Blog de JLM.
    ‘ROLLAND dit:
    20 février 2014 à 17h15

    Il est vrai que des propos ne facilitent pas toujours la discussion d’analyses différentes. L’usage d’épithètes infâmantes et de comparaisons injustifiables, le recours à l’insulte, masquent toujours le déficit d’arguments pertinents. Ce sont les équivalents des "yaca" en matière de programme. C’est céder à la facilité, alors que la difficulté, toujours affrontée par Mr Mélenchon dans ses interventions, est de convaincre des gens qui pensent autrement que soi
    Finalement, procéder comme le regrette Rolando07, c’est faire comme les pires des journalistes de télé, qui invectivent "poliment", coupent la parole, énoncent des slogans sous forme de questions ou d’évidences. Le PCF a au moins deux lignes pour ces municipales, qu’il tente de justifier par des considérations locales. Ne pouvant le faire à l’échelon de l’Europe, il y aura nécessairement des listes de tout le Front de Gauche. Il faut donc arrêter les procès d’intention’.

    • Cécile 63 dit :

      Effectivement, je confirme que ce communiqué de presse venait de Martine Billard. Réaction électronique fort pertinente de Jean-Luc Mélenchon le lendemain: "Dit comme ca ca fait pas sérieux. Et drôlement sectaire…" Tirez-en les conclusions que vous voulez, moi je m’éloigne doucement et gentiment de ce parti fort mal parti…

    • Descartes dit :

      @Cécile 63

      C’est un peu le problème dans cette affaire: pour Mélenchon, la question est que "ca fait pas sérieux" et non pas que "ce n’est pas sérieux". C’est l’apparence, pas le fond qui est important. Réduire la maladresse de Billard à une pure question de forme, de communication, c’est refuser d’avoir un regard critique sur l’acte lui même. Comment le PG peut-il avancer s’il refuse tout regard critique sur son fonctionnement ?

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