Le départ de l’icône

Finalement, Christiane Taubira s’est résignée à partir. Un départ qui a réjoui la droite, qui ne lui a jamais pardonné le débat sur le mal nommé « mariage pour tous ». Mais qui a aussi provoqué une vague de schadenfreude – cette « joie mauvaise » humaine, tellement humaine – dans certains secteurs de la gauche et particulièrement dans la « gauche radicale ». Ainsi, par exemple, Alexis Corbière, dirigeant du Parti de Gauche, écrit que « Christiane Taubira part en claquant la porte avec fracas. Elle a même utilisé le verbe « résister » dans son tweet de rupture. C’est très fort ».

C’est surtout « fort » comme exercice de communication. Taubira veut nous faire croire qu’elle part « en claquant la porte, mais cette théorie ne résiste pas une seconde à l’examen. Si elle était partie en décembre, lorsque le président de la République a confirmé – contrairement à ce qu’elle-même avait déclaré quelques heures auparavant à Alger – que la déchéance de nationalité serait bien dans le projet de loi, alors on pourrait parler de « claquement de porte ». Mais à ce moment-là, « résister c’était rester » – et garder le logement de fonction, la voiture avec chauffeur et l’exposition médiatique que confère la fonction de ministre. A l’époque, souvenez-vous, « résister » c’était déclarer que « La parole première est celle du président de la République, elle a été prononcée au Congrès de Versailles. La parole dernière est celle du président de la République, elle a été prononcée ce matin en conseil des ministres. Elle avait même cherché à minimiser le désaccord, en déclarant que « la seule fois où je me suis exprimée sur la déchéance de nationalité, je n'ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s'excluent eux-mêmes de la communauté nationale ». On en déduisait donc que l’attitude normale d’un bon ministre « de gauche », d’une « femme débout » était de se soumettre à la parole présidentielle, d’autant plus qu’il y avait accord sur le fond, sinon sur la forme.

Maintenant, tout à coup, les grands principes redeviennent sacrés et « résister c’est partir ». Pourquoi ce changement ? Il faut être très naïf pour croire que Taubira démissionne à cause d’un désaccord de principe. Non, cette démission est provoquée par une difficulté tactique. Les questions de nationalité relevant de son domaine ministériel, Taubira aurait du aller devant le Parlement pour défendre ces dispositions, dispositions dont elle avait déclaré publiquement qu’elles soulevaient des problèmes insolubles vis-à-vis des principes républicains. Du pain béni pour une opposition qui aurait eu beau jeu à pointer les incohérences d’une ministre qui, après avoir dit tout le mal qu’elle pense du dispositif devant les journalistes aurait du dire tout le bien qu’en pensent les autres dans les enceintes parlementaires en faisant semblant de partager leur avis. Comment un ministre pourrait-il aller devant les assemblées avec un discours du genre « à titre personnel je suis contre, mais on m’a demandé de le défendre alors allons-y » ? Qui plus est, c’était pour Taubira l’occasion de rester pour l’histoire dans des pages et pages de compte rendu des débats parlementaires déclarant que la déchéance de nationalité est une mesure merveilleuse. Mitterrand a longtemps regretté son « l’Algérie c’est la France », et Mélenchon son discours en défense du traité de Maastricht. Taubira n’avait aucune envie d’accrocher à son cul la casserole d’avoir défendu une mesure d’abord proposée par le Front National. C’est le genre de chose qui vous casse l’image « d’icône de la gauche », de « femme débout » que Taubira s’est donné tant de mal à construire.

Taubira n’a donc pas « claqué la porte ». Elle était même prête à rester, et pour cela à supporter l’humiliation suprême, voir Valls défendre le texte au Parlement. Et le président et le Premier ministre étaient au départ prêts à lui accorder cette faveur, avant de comprendre qu’une telle configuration mettrait trop en évidence l’incohérence et la faiblesse du gouvernement et donnerait trop de prise à un festival de l’opposition. In fine, loin de « claquer la porte », Taubira à réalisé – dans une réunion avec Valls et Hollande que les participants eux-mêmes qualifient « d’amicale » – que sa position était intenable. Elle n’a pas démissionné pour une question de principe, mais pour soigner son avenir et celui du gouvernement. Et aucune porte n’a claqué.

Ce qui, au fond, pose la question cruciale : celle de savoir comment Taubira – l’ancienne militante indépendantiste prête à la lutte violente, la députée non-inscrite qui vote l’investiture du gouvernement Balladur, la copine que Tapie fait rentrer dans sa liste « énergie radicale » en position éligible, la députée apparentée PS sous Jospin qui finit par rejoindre le Parti radical de gauche pour pouvoir être candidate à la présidentielle – bref, une femme qui ne s’est jamais intéressé à ce qui est – ou devrait être – la matrice de la gauche, c'est-à-dire, le monde du travail, est devenue une « icône de la gauche ». Et ce fait nous dit beaucoup sur ce qu’est « la gauche » aujourd’hui. Car quelle est l’œuvre politique de Christiane Taubira ? Une loi « sociétale » – le mal nommé « mariage pour tous » -, une loi « mémorielle » – la loi sur la mémoire de l’esclavage, dénoncée comme un instrument de « normalisation de l’histoire » par un grand nombre d’historiens -, et puis… Et puis c’est tout. Oh, pas tout a fait. Christiane Taubira est aussi femme et noire. C’est loin d’être négligeable, à une époque ou ce que l’on est devient pour la gauche bien plus important que ce que l’on fait.

Et le monde du travail, censé être le cœur de la « gauche » ? Jamais, au cours de sa longue carrière, « l’icône de la gauche » ne s’est intéressé aux conditions de travail, aux questions sociales. En tant que ministre de la Justice, son action dans ce domaine est nulle. Pire : elle a vu un renforcement de la répression. C’est avec son accord – car il relève du garde des sceaux de donner des instructions générales sur la politique pénale – que le ministère public a requis des peines lourdes contre les syndicalistes de Goodyear, alors même que les plaignants s’étaient désistés de l’action et qu’il n’y avait eu aucune violence corporelle qui aurait rendu nécessaire une sanction exemplaire. Mais qui s’intéresse encore au monde du travail aujourd’hui ? Seule une « gauche ringarde » en extinction qui cultive le souvenir de Georges Marchais. Et le FN, bien entendu.

Alors, ne tombons pas dans le panneau. Il n’y a aucune raison de laisser l’intéressée se refaire une virginité à l’occasion de cet épisode en se faisant passer pour ce qu’elle n’est pas, un témoin de la « vraie gauche ». Taubira n’est pas plus « à gauche » que Hollande, Valls ou Urvoas. C’est une opportuniste prête à vendre père et mère pour sa carrière, et qui a trouvé le moyen de le faire croire qu’elle était autre chose. Et la gauche bienpensante, plus sensible aux symboles qu’aux réalités, s’est laissée envoûter.

Descartes

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56 réponses à Le départ de l’icône

  1. luc dit :

    C’ets vrai que c’est une Dame trés habile,Madame Taubira.Elle est médiatiquement brillante mais dans les faits les droits des salariés ont effecivement été attaqués comme jamais…A cet égard la réaction de Pierre Laurent est étrange:http://www.lexpress.fr/actualites/1/politique/laurent-pcf-maintenant-tous-ceux-qui-sont-a-gauche-sont-hors-du-gouvernement_1758572.html
    Pour moi aussi,trés étrange voire Neptunienne votre remarque cher Descartes’:
    Mais qui s’intéresse encore au monde du travail aujourd’hui ? Seule une « gauche ringarde » en extinction qui cultive le souvenir de Georges Marchais. Et le FN, bien entendu.’.
    En effet,l’attachement des Lepen aux droits sociaux semblent être pour beaucoup de personnes l’objet ‘un solide scepticisme..cartésien…….

    • Descartes dit :

      @ luc

      [« Mais qui s’intéresse encore au monde du travail aujourd’hui ? Seule une « gauche ringarde » en extinction qui cultive le souvenir de Georges Marchais. Et le FN, bien entendu ». En effet, l’attachement des Lepen aux droits sociaux semblent être pour beaucoup de personnes l’objet ‘un solide scepticisme… cartésien…….]

      Je voudrais vous faire noter deux points. D’abord, j’ai parle « du FN » et non « des Lepen ». Contrairement à vous, je ne pense que les deux termes soient équivalents. Comme je l’ai expliqué plusieurs fois, un parti politique ne peut capter un électorat sans reprendre à son compte ses intérêts, ses fantasmes, sa culture. Il y a une dialectique entre le représentant et le représenté, celle que résume la formule « je suis leur leader, je dois les suivre ». Je ne sais pas ce que pensent « les Lepen » des droits sociaux, mais qu’ils y soient attachés ou pas, s’ils veulent continuer à conquérir l’électorat ouvrier, il va falloir s’y mettre. Et l’expérience des dernières années montrent qu’ils le font.

  2. Gérard Couvert dit :

    Il faudra aussi un jour s’intéresser de prés à l’origine de sa jolie fortune et des moyens utilisés pour la répartir astucieusement … cette femme n’est habitée que par la haine, et en premier lieu, celle qu’elle à contre le monde entier d’être née noire.

    • Descartes dit :

      @ Gerard Couvert

      [Il faudra aussi un jour s’intéresser de prés à l’origine de sa jolie fortune et des moyens utilisés pour la répartir astucieusement … cette femme n’est habitée que par la haine, et en premier lieu, celle qu’elle à contre le monde entier d’être née noire.]

      Pourquoi haïrait-elle le monde d’être née noire, puisque c’est devenu l’un des ses principaux fonds de commerce ? Non, je ne crois pas qu’elle soit « habitée par la haine ». Plus simplement, c’est une opportunarde endurcie sans principes ni convictions qui a fait sa carrière en collant de plus près à la gauche bienpensante. A l’époque ou Saint Germain des Près se pâmait devant les « guérilleros », elle faisait le coup de poing en Guyane. Quand la gauche s’est passionnée pour Tapie, elle est montée sur sa liste. Apparentée PS, elle est allée au PRG en échange d’une candidature présidentielle. Plus que la haine, c’est l’ambition qui l’habite…

  3. Hermil LeBel dit :

    Que ces sages propos au sujet de cet être fourbe rayonnent dans l’ensemble de l’Hexagone !

  4. RP dit :

    Totalement d’accord avec vous sur Taubira. J’ai bien de mal à comprendre cette gauche qui l’encense, mais ce n’est pas comme si c’était le seul sujet sur lequel la gauche ne manque pas de m’étonner.
    Après tout, les mêmes encensent Mitterrand. Partant de là, tout est possible.

    A titre personnel, même si on verra à la pratique, je pense que dans le fond, toutes proportions gardées, qu’elle soit partie et qu’Urvoas la remplace est une bonne chose. A défaut d’être d’accord avec lui, on aura peut-être enfin un vrai ministre de la justice, un peu plus intéressé par les dossiers, la politique pénale et en matière de justice que par les coquetteries.

    • Descartes dit :

      @ RP

      [A titre personnel, même si on verra à la pratique, je pense que dans le fond, toutes proportions gardées, qu’elle soit partie et qu’Urvoas la remplace est une bonne chose.]

      Sans aucun doute. Les « divas » ont rarement fait de bons ministres, et même si Urvoas n’a pas inventé le fil à couper le beurre, il apportera au moins un minimum de stabilité et de rationalité dans la gestion de son ministère.

  5. Antoine dit :

    Bonsoir Descartes,

    Le site Arrêt sur Images vient de publier une émission-interview avec Jean-Pierre Chevènement. Je ne sais pas si l’émission en elle-même vaut l’abonnement, ou si Chevènement n’y fait que redire ce qu’il dit dans d’autres interventions (je ne connais pas vraiment le personnage).
    Il a dit une chose très intéressante au cours de cette émission, cependant, qui est que la figure de Hobbes est revenue surplomber la vie politique française. Je pense que vous comprendrez sans peine pourquoi il dit cela.

    bonne soirée à vous

    • Descartes dit :

      @ Antoine

      [Il a dit une chose très intéressante au cours de cette émission, cependant, qui est que la figure de Hobbes est revenue surplomber la vie politique française. Je pense que vous comprendrez sans peine pourquoi il dit cela.]

      Je peux imaginer… Hobbes pense que l’état « naturel » de l’homme est la guerre de tous contre tous, et fait donc de la garantie de la paix civile et de la sécurité la première fonction de toute association politique. En ce sens, la primauté de la « sécurité » sur d’autres principes qui est devenue le leitmotiv de notre gouvernement ramène à une conception nettement « hobbesienne » de l’Etat, qui tranche fortement avec la vision « libérale-libertaire » qui prédominait jusqu’à il n’y a pas si longtemps.

      Bien entendu, je ne pense pas que ce changement soit le fruit d’une véritable réflexion philosophique de la part de Hollande ou de Valls. Ils agissent tout simplement par opportunisme, en suivant ce qu’ils perçoivent comme une demande populaire. Mais le fait que cette demande existe montre que l’analyse de Hobbes reste toujours pertinente.

    • Antoine dit :

      > Ils agissent tout simplement par opportunisme, en suivant ce qu’ils perçoivent comme une demande populaire.

      Il y a quelques temps vous aviez dit (je paraphrase de mémoire) : « vous aviez aimé la gauche libérale-libertaire, vous adorerez la gauche sécuritaire ». On est en plein dedans, avec une course à l’échalote qui ne semble plus rien avoir de rationnel (i.e. non guidé par des objectifs politiques clairs et clairement énoncés, sinon une “défaite définitive de Daesh” qui paraît un peu lunaire dans sa formulation, sachant que son avènement ne dépend pas que de nous…).

      Concernant Urvoas, c’est l’un des agents de l’adoption de la récente “loi renseignement”, qui a donné des moyens de surveillance légaux tout à fait accrus avec des possibilités de contrôle qui semblent très faibles en pratique. Sur ce sujet précis, chaque loi sur l’Internet fait, à l’occasion de sa discussion parlementaire, assez peur quant au degré de mépris des représentants du peuple pour la compétence technique et la simple compréhension d’un écosystème assez récent et complexe. Ils sont alors le jouet des divers groupes de pression, internes à l’Etat, privés, militants… Je ne sais pas s’il en est ainsi sur tous les sujets, mais cela suscite un a priori plutôt pessimiste.

      Qu’est-il advenu de la réforme pénale portée par Taubira ? Il ne m’a pas semblé qu’elle ait été adoptée.

    • Descartes dit :

      @ Antoine

      [Il y a quelques temps vous aviez dit (je paraphrase de mémoire) : « vous aviez aimé la gauche libérale-libertaire, vous adorerez la gauche sécuritaire ». On est en plein dedans, avec une course à l’échalote (…)]

      Tout a fait. Comme disait Pompidou, une fois les bornes franchies il n’y a plus de limites. La gauche est idéologiquement à la dérive : toutes les « valeurs », tous les « principes » qui lui servait de guide ont été piétinés au nom de la « nécessaire adaptation aux réalités ». C’est vrai depuis des années dans le domaine économique et social, c’est maintenant vrai aussi dans le domaine des libertés publiques. Une fois la digue de la « déchéance de nationalité » franchie, existe-t-il encore quelque chose qui pourrait horrifier la « gauche sécuritaire » ?

      [Qu’est-il advenu de la réforme pénale portée par Taubira ? Il ne m’a pas semblé qu’elle ait été adoptée.]

      Je ne le crois pas. Mais de toute manière, le projet avait été tellement vidé de son contenu que son adoption ne changerait pas grande chose.

  6. CVT dit :

    @Descartes,
    C’est drôle, mais je crois que vous n’êtes pas le seul à douter des qualités de “femme de gôche” de Ch.Taubira:

    http://blog.causeur.fr/antidote/qui-connait-les-idees-economiques-de-taubira-003109.html

    Pour ma part, elle me rappelle un autre personnage horripilant de la politique française, lui aussi très orienté “sociétal”, qui a réussi le prodige de passer de l’UMP au PS en quelques années: j’ai nommé Jean-Luc Roméro, qui n’a JAMAIS exprimé d’idée politique quelconque, mais qui a toujours mis en avant son appartenance au lobby LGBTQI.
    Ce sont d’ailleurs ses préférences sexuelles qui l’ont poussé à aller voir la crémerie d’en face, alors qu’il était militant pour N.Sarkozy; depuis, avec l’avènement du “mariage pour tous” (que j’ai failli écrire “pour tout”…), il s’est fait le héraut du “droit à mourir dans la dignité”, autre nom de code pour l’euthanasie: que des “causes sociétales” chères à nos élites libérales-libertaires…
    Si vous êtes capable de vous souvenir d’un sujet économique cet aigrefin a pu défendre un jour, faites-moi signe!

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [C’est drôle, mais je crois que vous n’êtes pas le seul à douter des qualités de “femme de gôche” de Ch.Taubira:]

      J’aurais pu parfaitement écrire l’article en question – sauf que, moi, je suis moins enclin à pardonner les « erreurs de jeunesse », du genre son vote pour Balladur ou ses amitiés avec Tapie. Taubira pousse l’image de cette « gôche bobo » jusqu’à la caricature.

      [Pour ma part, elle me rappelle un autre personnage horripilant de la politique française, lui aussi très orienté “sociétal”, qui a réussi le prodige de passer de l’UMP au PS en quelques années: j’ai nommé Jean-Luc Roméro, qui n’a JAMAIS exprimé d’idée politique quelconque, mais qui a toujours mis en avant son appartenance au lobby LGBTQI.]

      Oui, mais Romero a une circonstance atténuante par rapport à Taubira : il ne prétendait pas à un destin national. Il n’est pas rare de trouver des hommes politiques d’une seule cause, et tout le monde ne peut pas être un homme d’Etat. Mais Taubira, elle, a été candidate à la présidence de la République, puis ministre…

  7. Trublion dit :

    Ah Taubira !

    Elle est noire et c’est une femme. Bien commode pour remplir des quotas.
    Mais elle n’est pas à la hauteur d’une Joséphine Baker, d’un Blaise Diagne ou surtout d’un autre Guyanais, Monnerville !

  8. marc.malesherbes dit :

    Bonjour,

    des questions sur une de vos remarques:

    “. Il y a une dialectique entre le représentant et le représenté, celle que résume la formule « je suis leur leader, je dois les suivre ». Je ne sais pas ce que pensent « les Lepen » des droits sociaux, mais qu’ils y soient attachés ou pas, s’ils veulent continuer à conquérir l’électorat ouvrier, il va falloir s’y mettre. Et l’expérience des dernières années montrent qu’ils le font.”

    Votre remarque me paraît judicieuse, mais n’épuise pas le sujet. En effet il me semble qu’a une époque le PCF a eu un important vote populaire, ouvrier, et un peu employé. Cela ne l’a pas empêché de tourner casaque et d’abandonner les intérêts “de classe” du monde ouvrier. Avec la perspective de mirifiques gains électoraux parmi les “classes moyennes”. Il y a donc une relative autonomie d’une direction politique par rapport à son électorat.

    J’attends avec curiosité le résultat du séminaire du FN sur sa politique économique (1). D’après le Figaro
    http://www.lefigaro.fr/politique/2016/01/19/01002-20160119ARTFIG00280-le-fnpret-a-revoir-son-programme-economique.php
    , il y a du tirage, et une grande envie de se “normaliser”, comme l’a fait le PCF en son temps.

    (1) pour vous taquiner, cela me paraît plus important que la réunion du “plan B”, ou on a pu constater une fois de plus que JLM n’a pas encore viré sa cuti pro Maastrichienne.

    • Descartes dit :

      @ marc.malesherbes

      [Votre remarque me paraît judicieuse, mais n’épuise pas le sujet. En effet il me semble qu’a une époque le PCF a eu un important vote populaire, ouvrier, et un peu employé. Cela ne l’a pas empêché de tourner casaque et d’abandonner les intérêts “de classe” du monde ouvrier.]

      C’est bien le fondement de mon raisonnement. Le PCF a « tourné casaque » précisément parce qu’il s’est fixé comme objectif la conquête des « classes moyennes ». On a vu la même dialectique que celle que j’évoque par rapport au FN, mais qui a joué en sens inverse.

      [Avec la perspective de mirifiques gains électoraux parmi les “classes moyennes”. Il y a donc une relative autonomie d’une direction politique par rapport à son électorat.]

      Par rapport à l’électorat à un moment donné, sans doute. Mais une fois que la direction politique d’un parti choisit de viser de nouveaux électorats, ce choix ne peut pas ne pas impacter la ligne politique du parti, non seulement parce que c’est indispensable pour attirer le nouvel électorat, mais aussi parce que ce nouvel électorat se traduit tôt au tard dans la composition du parti lui-même et de ses organes dirigeants.

      [J’attends avec curiosité le résultat du séminaire du FN sur sa politique économique.]

      Moi aussi. Cela étant dit, je vous mets en garde contre la campagne organisée depuis quelques mois qui annonce sans discontinuer la « normalisation » de la ligne économique du FN.

      [pour vous taquiner, cela me paraît plus important que la réunion du “plan B”, ou on a pu constater une fois de plus que JLM n’a pas encore viré sa cuti pro Maastrichienne.]

      Mais les deux choses sont connectées. En adoptant une vision « maastrichienne », le FN mettrait lui-même en question son statut de « parti pas comme les autres ». C’est-à-dire, le principal moteur de sa dynamique électorale. Pour un gain infime : pensez-vous vraiment qu’il y ait beaucoup de gens prêts à voter pour le FN et qui ne le font pas seulement à cause de l’Euro ?

  9. Marcailloux dit :

    Bonjour,
    Je me permets un hors sujet car l’actualité impose de s’y coller.
    Il s’agit de la dernière émission de D.Pujadas “Des paroles et des actes” sur France 2.
    Il s’agissait d’un débat entre Cohn-Bendit et Finkielkraut sur l’immigration entre autres.
    Ces sujets sont souvent traités dans l’excellent blog de National Ethniciste :
    http://blog-nationaliste.blog4ever.com/
    dont je recommande à mes collègues lecteurs de votre blog et dont je vous reproduis ici le commentaire que je lui ai envoyé:

    [. . . Je vais apporter de l’eau à votre moulin. En assistant à une émission de France 2 entre A. Finkielkraut et D. Cohn-Bendit mardi ou mercredi dernier, nous avons pu assister à un témoignage saisissant de la part d’une jeune femme moderne, cultivée, enseignante d’histoire comme vous à l’Education Nationale, qui a tenu un discours dithyrambique sur l’islam et particulièrement critique vis à vis de la réaction des Français vis à vis de cette religion. D.Pujadas l’animateur semblait gêné et l’a toutefois laissé longuement s’exprimer, ce qui a eu pour effet que cette charmante personne n’a plus tout à fait maîtrisé les conséquences de sa logorrhée qui est devenue rapidement contre-productive. Sans doute a-t-elle été très satisfaite de sa prestation télévisée, mais je ne doute pas qu’elle n’ait reçue une volée de bois vert de ses coreligionnaires qui s’évertuent sincèrement ou non à calmer les esprits. Est-ce symptomatique de l’infiltration d’un certain islamisme en France ?
    En tout cas, venant de la part d’une personne censée représenter une image progressiste et modérée de la religion islamiste en France, ses propos m’ont profondément troublé.
    Houellebecq a du se frotter les mains si a regardé cette émission qui au demeurant, sans atteindre des sommets a montré que l’on pouvait échanger des points de vue différents sans pour autant user ou abuser d’anathèmes. . . .]

    Quel est votre point de vue sur cette forme pernicieuse de diffusion de l’islamisme en France ?

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Il s’agit de la dernière émission de D.Pujadas “Des paroles et des actes” sur France 2. Il s’agissait d’un débat entre Cohn-Bendit et Finkielkraut sur l’immigration entre autres.]

      Franchement, je n’ai pas regardé. Je n’avais pas envie d’assister à un énième show de Cohn-Bendit. Je ne pense pas que dans un tel contexte Finkielkraut puisse dire quelque chose de particulièrement intéressant.

      [Quel est votre point de vue sur cette forme pernicieuse de diffusion de l’islamisme en France ?]

      J’y vois le prolongement d’une logique que j’ai dénoncé mille fois sur ce blog, la logique « victimaire » aujourd’hui dominante. Des personnes « modernes », ayant un bon travail et une vie agréable comme cette enseignante se mettent dans la position de la « victime ». Pourquoi ? Parce que cela vous permet de justifier vos échecs, vos insuffisances, vos frustrations en rejettent la faute sur l’autre. Vous avez raté vos études ? Votre petite copine vous a quitté ? Vous n’avez pas eu la promotion ou le poste dont vous réviez ? Certainement pas parce que vous ne foutiez pas un pan, parce que vous êtes nul au lit, ou parce que vous êtes un incapable. C’est parce que vous avez été dis-cri-mi-né. C’est toujours la faute de l’autre, et pas la votre. Il ne sert donc à rien de se demander comment on peut faire mieux soi-même, il faut au contraire revendiquer le changement chez l’autre.

      L’islamisme joue à fond sur cette mécanique. C’est la logique « victimiste » qui prépare le terrain chez les esprits faibles pour le discours de la « revanche », si prégnant dans l’expression islamiste…

    • Marcailloux dit :

      Bonsoir,
      [Franchement, je n’ai pas regardé. Je n’avais pas envie d’assister à un énième show de Cohn-Bendit. Je ne pense pas que dans un tel contexte Finkielkraut puisse dire quelque chose de particulièrement intéressant].
      Le débat n’a pas apporté grand chose en effet, et je ne me faisais pas d’illusion. Néanmoins, sur le plan de la forme, j’ai apprécié la modération des deux interlocuteurs et j’y ai vu le signe d’une prise de conscience de la gravité de la situation.
      D’autre part, j’ai omis de dire que la personne dont il s’agissait, à titre de témoin dans la salle, est d’origine maghrébine si je m’en réfère à ses nom et prénom et se déclare de religion musulmane.
      On ressent une tension à fleur de peau, le climat n’est vraiment pas saint.

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [On ressent une tension à fleur de peau, le climat n’est vraiment pas saint.]

      Oui. Et quand on y pense, c’est logique. Les gens réalisent qu’en fin de compte ils ne peuvent plus compter ni sur leurs concitoyens, ni sur leurs collègues, ni sur leurs voisins pour les aider et les protéger quand ils sont à terre. L’idéologie de la toute-puissance individuelle, qui depuis quarante ans a gangrené toutes les institutions, a réussi à imposer son message : vous ne pouvez compter que sur les gens qui sont comme vous. Alors, chacun veut se retrouver dans sa « communauté », avec des gens qui vous rassurent parce qu’ils vous ressemblent, et chacun dresse un mur de défense autour de sa communauté avec un discours « victimiste » qui permet de tout justifier.

  10. cincinnatus dit :

    plus la gauche abandonne les vrais valeurs ou les idées :peuple nation,méritocratie,vraie solidarité etc ,plus elle met en avant de fausses icones (type Taubira Tapie hier) ou de vrais leurres (tsipras) C’est sans doute le signe d’une décomposition intellectuelle avancée

  11. luc dit :

    @Marcailloux
    Durant toute mes études,j’ai entendu les discours tonitruants comme celui de cette enseignante islamopropagandiste dans “Des paroles et des actes” sur France 2.Elle prend ses désirs pour des réalités,comme tous les gauchistes, avec fougue et se fourvoie elle même,qui faire?
    Ce pan islamisme gauchiste a été aidé dans nos sociétés grâce aux pétro dollars.Temps que les pétro dollars hallals existeront nous serons dans un processus d’islamisation.
    Au 20 ième siècle cet islamisation avait commencé par un économisme triomphant et un refoulement de l’athéisme supposé à tort soutenir le soviétisme.
    Les 3 religions du livre complices ensemble ne visaient pas le soviétisme déjà écroulé mais la laïcité et la république sociale à la française.Comment la charité religieuse peut elle se comparer au magnifique système de la sécu?
    Oui les religions veulent elles aussi abattre notre système,la république leur fait de l’ombre de part son système de répartition des richesses et de soins..Pourtant,ou C’est vrai,Oui notre période nous est défavorable,à nous les progressiste.
    ‘Ah quelles beautés spirutuelles contiennent les religions du livre,le 21 ième siècle sera spirituel bien loin des abjections totalitaires et athées du 2O ième sièclé’C’est le bruit médiatique de fond depuis la fin des années 70!
    Ce sont ces basses eaux depuis la fin des années 80 qui empoisonnent notre société aujourd’hui.
    Oui la situation est épouvantable,à nous les rationalistes cartésiens.
    Mais les lamentations sont douloureuses et mènent où,pour moi comme pour Nationaliste ethniciste à la déprime?
    Marcailloux ,et merci,vos réponses à Nationaliste ethniciste sont remarquables.
    Celui ci,est un puit de connaissances.Je ne connaissais pas les Mutazillistes musulmans dont il présente la défaite au début de l’islam.
    Nationaliste ethniciste,est écouré par l’EN,or ça mène à quoi? si moi aussi je me laisse aller..à la déprime et à la démission de l’EN,ce sont les pétros dollars’hallals’ qui auront gagnés.
    Par ailleurs le nom d’etniciste https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethnicisme
    ne me parait pas convenir.
    Au Brésil où il semble pris au sérieux et les gens y sont fichés en fonction de 400 nuances de couleurs.Cet ethicisme est heureusement,Impensable en France.
    N’est ce pas un petit signe d’espoir?
    Car notre problème est là,c’est l’espoir qui a disparu et le désespoir qui nous gouverne;mauvais plan,très mauvais!
    Cher Marcaillous le site que vous nous avez indiqué est un site Houellebecquien,intéressant,mais toxique pour la joie e vivre ,l’estime de soi et l’optimisme .Bizarrement ça me fait penser au chanteur leprest Durant toute mes études,j’ai entendu les discours tonitruants comme celui de cette enseignante dans “Des paroles et des actes” sur France 2.Elle prend ses désirs pour des réalités,comme tous les gauchistes, avec fougue et se fourvoie elle même,qui faire?
    Ce pan islamisme gauchiste a été aidé dans nos sociétés grâce aux pétro dollars.Temps que les pétro dollars hallals existeront nous serons dans un processus d’ilsmaisation.
    Au 20 ième sièclecet islamisation avait commencé par un économisme triomphant et un refoulement de l’athéisme supposé à tort soutenir le soviétisme.Les 3 religions du livre complices ensemble ne visaient pas le soviétisme déjà écroulé mais la laïcité et la république sociale à la farnçaise.Comment la charité religieuse peut elle se comparer au magnifique système de la sécu?
    Oui les religions veulent elles aussi abattre nottre système,la république leur fait de l’ombre de part son système de répartition des richesses et de soins..Pourtant,ou C’est vrai,Oui notre période nous est défavorable,à nous les progressiste.
    ‘Ah quelles beautés spirutuelles contiennent les religions du livre,le 21 ième siècle sera spirituel bien loin des abjections totalitaires et athées du 2O ième sièclé’C’est le bruit médiatique de fond depuis la fin des années 70!
    Ce sont des basses eaux depuis la fin des années 80.
    Oui la situation est épouvantable,à nous les rationalistes cartésiens.Mais les lamentations sont douloureuses et mènent où,pour moi comme pour Nationaiste ethniciste à la déprime?
    Marcailloux ,et merci,vos réponses à Nationaliste ethniciste sont remarquables.Celui ci,un puit de conanissance,je ne connaissais pas les Mutazillistes musulmans,est écouré par l’EN,or ça mène à quoi si moi aussi je me laisse aller..à la déprime et à la démission de l’EN!Les pétros dollars auront gagnés.
    Par ailleurs le nom d’etniciste https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethnicisme
    ne me parait pas convenir.
    Au Brésil où il semble pris au sérieux et les gens y sont fichés en fonction de 400 nuances de couleurs.
    Impensable en France.
    N’est ce pas un petit signe d’espoir?
    Cher Marcailloux le site que vous nous avez indiqué est un site Houellebecquien .
    Sachez que son livre ‘extension du domaine de la lutte’ avait presque failli me conduire à un insupportable malaise ……….Donc,Houellebecq?pas pour moi…
    Je lui préfère Allain Leprest,d’un pessimisme qui selon lui ouvrait la porte au bonheur
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Allain_Leprest
    Alors je vous encourage à préférer le nom de Nationaliste métis à celui, mortifère de Nationaliste ethniciste..

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Nationaliste ethniciste, est écœuré par l’EN, or ça mène à quoi? si moi aussi je me laisse aller… à la déprime et à la démission de l’EN, ce sont les pétrodollars ‘hallals’ qui auront gagnés.]

      Je partage un peu la position de Luc. La déprime ne conduit nulle part. Il faut au contraire cultiver ce que j’appelle « l’optimisme méthodologique ». Oui, je crois à un avenir radieux, et je livre donc les batailles pour le construire. Si je suis dans l’erreur, je ne le saurai jamais. Si j’ai raison, alors mon combat servira à quelque chose. Et dans les deux cas, je mourrai content…

      [Par ailleurs le nom d’etniciste (…) ne me parait pas convenir.]

      Je suis d’accord. Je préférais « nationalistejacobin ». Et je suspecte que notre ami utilise à choisi d’accoler le terme « ethniciste » par provocation. Mais chacun est libre de choisir son pseudo comme il veut…

      PS : Faites attention, vous avez copié deux fois le même message avec en plus des copier-coller bizarres à l’intérieur… Faites un petit effort de lisibilité, et ça donnera plus envie aux gens de lire vos messages – et à moi d’y répondre !

    • @ Luc & Descartes,

      Messieurs,

      “Nationaliste ethniciste, est écœuré par l’EN, or ça mène à quoi?”
      A deux conclusions logiques:
      1) Je quitterai l’EN si l’opportunité se présente;
      2) Les problèmes se régleront dans la violence, le moment venu. C’est triste sans doute, mais le discours bisounoursien nous mène vers cela…

      Encore une fois, je radote, mais j’en reviens à ce que m’ont dit mes élèves musulmans après Charlie: dans de nombreuses familles de culture musulmane, on ne partage pas du tout les mêmes valeurs que chez les autres, et on a clairement une conception de la liberté d’expression (pour ne pas dire de la liberté tout court), un rapport à la violence, très différent que chez la plupart des Français non-musulmans. Or ces jeunes issus de l’immigration musulmane sont de plus en plus nombreux, car leurs familles contribuent pour une bonne part à la “bonne” natalité française. Demain, ils seront citoyens, et ils voudront une France à leur image. Laissez-moi vous dire qu’on se prépare un avenir très, très sombre…

      Ensuite, un mot sur la “déprime”. Je n’aime pas beaucoup ce mot de “déprime”. Désespéré peut-être, parfois, amer très certainement, pessimiste sans doute, mais c’est l’observation du monde qui m’entoure qui me plonge dans ce profond pessimisme. Moi, je ne demande pas mieux que d’espérer, mais je m’interroge sur la lucidité des gens qui voient se profiler un “avenir radieux”… Ce n’est pas moi qui suis responsable de la fracture de la société, de la montée de la haine, de la radicalisation, de l’islamisation de certaines portions du territoire français. Rêver d’une société harmonieuse dans un pays où les mosquées sortent de terre toujours plus nombreuses, c’est une gageure…

      “Oui, je crois à un avenir radieux, et je livre donc les batailles pour le construire”
      C’est ce qu’on dit… Jusqu’au jour où, fatigué ou déçu, peut-être prendrez-vous l’avion pour aller “livrer des batailles” ailleurs, et participer à une autre aventure nationale, qui sait? Vous avez une maîtrise des langues et une “tradition” de migration que les autres n’ont pas forcément. Tenez, quand vos ancêtres sont arrivés dans votre pays natal, songeaient-ils à partir? N’ont-ils pas ressenti un quelconque enthousiasme à l’idée de recommencer à zéro, de construire un “avenir radieux” au Nouveau Monde? Et pourtant, un beau jour, il a fallu faire ses valises…

      “Et je suspecte que notre ami utilise à choisi d’accoler le terme « ethniciste » par provocation.”
      Pas seulement, ce serait d’ailleurs une attitude un peu puérile à mon sens. Cela correspond à l’adoption d’une conception plus “identitaire”, et donc plus ethnique de la nation. Il y a toujours eu chez moi une tension entre un pôle jacobin, républicain, et un pôle identitaire, plus racialiste. Après des années de réflexion, et eu égard à ce qu’est devenu la “République”, à savoir un régime qui promeut officiellement le multiculturalisme, j’ai choisi: pour moi, ce sera la nation ethnique, la “nation-héritage”, plutôt que la nation contractuelle. C’est pourquoi d’ailleurs j’interviens moins sur le blog de notre ami Descartes, que j’ai toujours plaisir à lire cependant: le fossé qui nous sépare s’est singulièrement creusé depuis les attentats de janvier 2015. Je ne crois pas un instant que les attentats aient revivifié l’idée républicaine, en revanche ils ont soudé les musulmans, et les ont encouragés à multiplier les provocations et les insolences. La radicalisation se poursuit inexorablement, et je parle là de ce qui se passe dans ma ville, à 500 mètres de chez moi. Même les profs de gauche commencent à s’inquiéter de la vague salafiste qui déferle ici, c’est dire.

      “Alors je vous encourage à préférer le nom de Nationaliste métis à celui, mortifère de Nationaliste ethniciste.”
      Là-dessus, par contre, je n’ai jamais varié: j’ai toujours vigoureusement combattu l’idéologie métissolâtre. Je trouve très bien qu’il y ait des gens de couleur et de culture différentes sur Terre. L’idée qu’il faudrait absolument mélanger les ethnies et les cultures (enfin, pour être précis, que les blancs devraient absolument se dissoudre dans un magma métissé, parce que les autres, on les encourage à conserver leurs spécificités) m’est insupportable. J’ajoute que l’idée selon laquelle le métis est supérieur au sang-pur est totalement raciste.

    • Marcailloux dit :

      @Luc
      Bonsoir,
      [. . . Cher Marcaillous le site que vous nous avez indiqué est un site Houellebecquien,intéressant,mais toxique pour la joie e vivre ,l’estime de soi et l’optimisme . . . . .)
      La joie de vivre, l’estime de soi, l’optimisme sont , à mon sens conditionnés par la lucidité qu’apporte la connaissance, celle de National Ethniciste entre autre que je ne prends pas pour argent comptant et que j’apprécie hautement pour sa qualité de documentation et sa sincérité. Mais je tempère tout cela par un examen objectif de notre situation de Français, enfant gâte par la providence d’être né là plutôt qu’ailleurs. Même si nous avons à faire face à des problèmes réels, nous ne luttons pas pour notre survie au quotidien, nous sommes simplement pollués par un excès d’informations contradictoires dans un pays où le “gâteau” à se partager est tellement copieux qu’il suscite toutes les convoitises et tous les égoïsmes.Pour garder l’estime de soi, il faut avant tout raison garder.
      Et puis notre pays en vu d’autres et il s’est toujours redressé et a toujours progressé.

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [@ Luc & Descartes, Messieurs,]

      Si formel ?

      [“Nationaliste ethniciste, est écœuré par l’EN, or ça mène à quoi?” A deux conclusions logiques: 1) Je quitterai l’EN si l’opportunité se présente;]

      Je trouverais cela très regrettable. Il y a des tranchées plus ou moins difficiles à tenir. L’EN est l’une des plus difficiles, mais aussi des plus vitales. Si ceux qui ont la mémoire de notre pays et l’envie de la transmettre l’abandonnent, nous perdons tous. Je serais presque tenté d’appeler à votre sens du devoir. Rappelez vous : « Un français doit vivre pour elle, pour elle un français doit mourir »…

      [2) Les problèmes se régleront dans la violence, le moment venu. C’est triste sans doute, mais le discours bisounoursien nous mène vers cela…]

      On ne peut pas l’exclure, mais il faut faire ce qui est possible pour que ce ne soit pas le cas.

      [Encore une fois, je radote, mais j’en reviens à ce que m’ont dit mes élèves musulmans après Charlie: dans de nombreuses familles de culture musulmane, on ne partage pas du tout les mêmes valeurs que chez les autres, et on a clairement une conception de la liberté d’expression (pour ne pas dire de la liberté tout court), un rapport à la violence, très différent que chez la plupart des Français non-musulmans. Or ces jeunes issus de l’immigration musulmane sont de plus en plus nombreux, car leurs familles contribuent pour une bonne part à la “bonne” natalité française. Demain, ils seront citoyens, et ils voudront une France à leur image. Laissez-moi vous dire qu’on se prépare un avenir très, très sombre…]

      Je ne partage voter diagnostic qu’en partie. Lorsque vous dites que « dans de nombreuses familles de culture musulmane on ne partage pas du tout les mêmes valeurs que chez les autres », je vous suis. Mais si elles sont « nombreuses », je ne crois pas qu’elles soient « majoritaires », loin de là. L’assimilation a beau mal marcher, elle marche encore.

      [C’est ce qu’on dit… Jusqu’au jour où, fatigué ou déçu, peut-être prendrez-vous l’avion pour aller “livrer des batailles” ailleurs, et participer à une autre aventure nationale, qui sait? Vous avez une maîtrise des langues et une “tradition” de migration que les autres n’ont pas forcément. Tenez, quand vos ancêtres sont arrivés dans votre pays natal, songeaient-ils à partir? N’ont-ils pas ressenti un quelconque enthousiasme à l’idée de recommencer à zéro, de construire un “avenir radieux” au Nouveau Monde? Et pourtant, un beau jour, il a fallu faire ses valises…]

      J’avoue qu’en lisant votre commentaire la première fois, je me suis senti insulté. Un peu comme si vous suspectiez ma loyauté envers la France d’être en quelque sorte une loyauté de convenance, qui pourrait changer suite à la fatigue ou à la déception. Je peux vous dire que ce n’est pas le cas. Lorsque mes ancêtres se sont assimilés dans mon pays natal, ils sont devenus aussi patriotes qu’on peut l’être. Ils y sont restés malgré les crises et les persécutions qu’ils ont pu subir. Et ils ne sont partis que lorsque leur vie a été menacée par le terrorisme d’Etat. Et ils seraient peut-être revenus si le régime qui a suivi leur avait tendu la main au lieu de leur dire que ce n’était pas la peine de revenir. Par certains côtés, ce ne sont pas eux qui ont quitté leur pays, c’est leur pays qui les a quittés.

      Pourrais-je faire le même parcours ? Je ne le pense pas. J’ai du mal à imaginer la France gouvernée par une dictature fasciste, et j’ai encore plus de mal à imaginer qu’après la chute d’une telle dictature la France ne tende pas la main à ceux qui se seraient exilés… mais bien sûr, il faudrait vivre la situation pour pouvoir en parler.

      [Pas seulement, ce serait d’ailleurs une attitude un peu puérile à mon sens. Cela correspond à l’adoption d’une conception plus “identitaire”, et donc plus ethnique de la nation. Il y a toujours eu chez moi une tension entre un pôle jacobin, républicain, et un pôle identitaire, plus racialiste. Après des années de réflexion, et eu égard à ce qu’est devenu la “République”, à savoir un régime qui promeut officiellement le multiculturalisme, j’ai choisi: pour moi, ce sera la nation ethnique, la “nation-héritage”, plutôt que la nation contractuelle.]

      Je ne suis pas persuadé que nous soyons sur des positions aussi éloignées. Vous savez que pour moi le « contrat » national implique de faire sien un héritage. C’est pourquoi je ne conçois pas une véritable République sans une volonté réelle d’assimilation.

      [C’est pourquoi d’ailleurs j’interviens moins sur le blog de notre ami Descartes, que j’ai toujours plaisir à lire cependant: le fossé qui nous sépare s’est singulièrement creusé depuis les attentats de janvier 2015.]

      Croyez que j’en suis désolé. Mais à supposer même que nos positions se soient éloignées, sachez que vous serez toujours le bienvenu ici.

      [Je ne crois pas un instant que les attentats aient revivifié l’idée républicaine, en revanche ils ont soudé les musulmans, et les ont encouragés à multiplier les provocations et les insolences. La radicalisation se poursuit inexorablement, et je parle là de ce qui se passe dans ma ville, à 500 mètres de chez moi. Même les profs de gauche commencent à s’inquiéter de la vague salafiste qui déferle ici, c’est dire.]

      Si « même les profs de gauche » commencent à prendre conscience qu’il y a un problème, alors nous avons fait un pas en avant. Je ne sais pas si les attentats ont « revivifié l’idée républicaine », mais ils ont imposé l’ouverture d’un véritable débat sur les questions telles que la nation, la république, les symboles, le « roman national ». Ces débats que nos « classes moyennes » ont enterré depuis quarante ans. En cela, je pense que nous avons progressé. Je ne pense pas par ailleurs que les attentats aient « soudé les musulmans ». Au contraire, ils ont ouvert de profondes divisions et une véritable crainte de voir se déliter un équilibre qui a permis aux musulmans français un type d’assimilation impossible dans la plupart des pays d’Europe. Des voix musulmanes se sont levées pour la première fois en défense de la laïcité, et ce n’est pas rien.

    • @ Descartes,

      “Si formel ?”
      Je voulais juste être poli…

      “L’EN est l’une des plus difficiles, mais aussi des plus vitales.”
      Je pense que vous vous trompez. Beaucoup de parents aujourd’hui sont contre les enseignants. La parole du professeur s’est fortement dévaluée, et le corps enseignant y a sa part de responsabilité, c’est évident. Il y a une légitimité de l’enseignant à reconstruire. Or, ça paraît compliqué, d’autant que lors des formations sur la réforme, on (les inspecteurs) nous tient un discours infantilisant, parfois à la limite de l’injure. Comment les élèves pourraient-ils nous accorder quelque crédit quand notre propre hiérarchie nous traite comme des demeurés et remet sans cesse en cause nos méthodes?

      “Je serais presque tenté d’appeler à votre sens du devoir.”
      Le sens du devoir? Il fut un temps où cela me motivait. Mais il est lassant de ramer à contre-courant. La société de consommation m’offre le bonheur, et la religion un peu de réconfort. Pourquoi aurais-je besoin de la République? Pourquoi penser aux autres? Après tout, j’ai les livres, j’ai le savoir. Que m’importe l’ignorance du troupeau? Profitons de l’existence (on ne sait pas si elle sera longue) et après nous, le déluge…

      “Rappelez vous : « Un français doit vivre pour elle, pour elle un français doit mourir »…”
      Vous savez, le problème, c’est qu’il arrive un moment où, malheureusement, on finit par se demander à quoi on sert… Nous sommes en pleine préparation de la rentrée prochaine qui s’inscrira dans la fameuse “réforme du collège”, et qui crée de vives tensions dans les équipes enseignantes, tout en essayant de faire croire que cette réforme miracle va régler tous les problèmes. C’est de la poudre aux yeux, vous vous en doutez. Je sais bien que je suis au service de la nation, mais j’ai parfois l’impression de me retrouver enrôler de force comme troupier d’un lobby pédagogo qui ne pense que “projet transversal” et “enseignement transdisciplinaire”, sur fond de “construction des savoirs” par l’apprenant.

      “J’avoue qu’en lisant votre commentaire la première fois, je me suis senti insulté”
      J’admets que mon propos était abrupt, et je vous présente mes excuses pour vous avoir offensé. Mais je tenais à poser cette question de la loyauté. Et il ne s’agissait pas d’un jugement, car je questionne moi-même ma loyauté, alors que je suis né ici, de parents français. Il n’y a pas si longtemps, j’écrivais à un ami: “si je pouvais, je quitterai ce pays!” Après bien sûr, je regarde un planisphère, et là se pose la question de trouver un pays offrant un meilleur cadre de vie que la France, cela refroidit bien des ardeurs.

      “J’ai du mal à imaginer la France gouvernée par une dictature fasciste”
      En fait, je ne pensais pas à une dictature fasciste, mais plutôt à une déliquescence de la nation, fragmentée en communautés hostiles et rivales, dans un climat de guerre civile larvée. Auriez-vous envie de vivre au Liban ou en Bosnie-Herzégovine?

      “Je ne suis pas persuadé que nous soyons sur des positions aussi éloignées.”
      Nous avons certains points de convergence, c’est évident.
      Mais nous divergeons sur deux points fondamentaux:
      1) Sur la République: vous pensez que les classes moyennes ont sapé ses fondements, je pense au contraire que les dérives actuelles sont contenues dans les principes mêmes de l’idéologie républicaine; ce qui a fait la force de la République lui était extérieur. Pour la deuxième fois en moins d’un siècle, la République est incapable de maintenir l’intégrité de la nation et de protéger son identité. De mon point de vue, il faut admettre que l’idéologie républicaine a muté. Aujourd’hui, la République, c’est Taubira, c’est le multiculturalisme.
      2) Sur l’islam: vous croyez les musulmans assimilables, alors que je suis convaincu du contraire. L’histoire du monde musulman est l’histoire du triomphe répété des forces rétrogrades. L’islam éclairé a perdu au Moyen Âge, le nationalisme arabe progressiste a perdu aujourd’hui. Le monde musulman connaît un fort tropisme pour l’obscurantisme et l’intégrisme. Il s’est assoupi intellectuellement et culturellement à partir du XIII° siècle, et il a été incapable d’aller à l’école de l’Occident au XX°.

      “Si « même les profs de gauche » commencent à prendre conscience qu’il y a un problème, alors nous avons fait un pas en avant.”
      Si les profs de gauche commencent à s’inquiéter, c’est surtout qu’il est trop tard… D’ailleurs, les enfants de profs (comme ceux des classes moyennes en général) commencent à quitter le pays. Un hasard sans doute.

      “Des voix musulmanes se sont levées pour la première fois en défense de la laïcité,”
      Je n’ai rien entendu, pour ma part. Je me méfie du mot “laïcité” quand il est prononcé par un musulman… Il y a des musulmans éclairés, j’en conviens. Mais ces gens sont une minorité, et ils ont toujours perdu face aux courants conservateurs et réactionnaires. En dehors de cette minorité, la masse des musulmans subit l’influence salafiste, même parmi les “modérés”.

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [“L’EN est l’une des plus difficiles, mais aussi des plus vitales.”][Je pense que vous vous trompez. Beaucoup de parents aujourd’hui sont contre les enseignants.]

      Possible, mais lorsque je dis que l’EN est une « tranchée vitale », c’est mon opinion que j’exprime, et pas celle des parents. Que les parents n’aient pas aujourd’hui – contrairement aux paysans sous la IIIème République – de l’importance de l’enseignant n’implique pas que l’enseignant n’en ait plus.

      [La parole du professeur s’est fortement dévaluée, et le corps enseignant y a sa part de responsabilité, c’est évident. Il y a une légitimité de l’enseignant à reconstruire.]

      Tout a fait. Mais pour que cette reconstruction soit possible, les enseignants doivent prendre conscience que cette légitimité ne peut venir que d’une institution. L’enseignant ne peut s’autoriser pas de lui-même, et le respect pour la connaissance n’est pas inné. Le respect qu’on a pour l’enseignant vient du fait qu’il est institué. Et c’est pourquoi lorsque l’enseignant joue aux anarchistes et dynamite les institutions, c’est lui-même qu’il dynamite. Si les enseignants commencent à prendre conscience de ce fait… on aura fait un grand pas.

      [Or, ça paraît compliqué, d’autant que lors des formations sur la réforme, on (les inspecteurs) nous tient un discours infantilisant, parfois à la limite de l’injure. Comment les élèves pourraient-ils nous accorder quelque crédit quand notre propre hiérarchie nous traite comme des demeurés et remet sans cesse en cause nos méthodes?]

      Je suis bien entendu d’accord avec vous. On a beaucoup critiqué l’enseignement parce qu’il avait tendance à traiter les enfants comme des adultes en miniature. Mais notre société a renversé les termes : maintenant, on traite les adultes comme des enfants.

      [« Je serais presque tenté d’appeler à votre sens du devoir ». Le sens du devoir? Il fut un temps où cela me motivait. Mais il est lassant de ramer à contre-courant. La société de consommation m’offre le bonheur, et la religion un peu de réconfort. Pourquoi aurais-je besoin de la République? Pourquoi penser aux autres? Après tout, j’ai les livres, j’ai le savoir. Que m’importe l’ignorance du troupeau? Profitons de l’existence (on ne sait pas si elle sera longue) et après nous, le déluge…]

      Je retrouve dans ce commentaire une partie de mes « idées noires ». Bien sur, on peut toujours se retirer du monde et jouir de toutes les belles choses auxquelles nous avons accès en se disant « je me fous du troupeau ». Mais j’avoue que j’ai du mal à me concevoir dans ce rôle. J’ai besoin du collectif, j’ai besoin d’un sens, j’ai besoin de vivre au-delà de ma propre vie en transmettant les choses qui me plaisent…

      [Je sais bien que je suis au service de la nation, mais j’ai parfois l’impression de me retrouver enrôler de force comme troupier d’un lobby pédagogo qui ne pense que “projet transversal” et “enseignement transdisciplinaire”, sur fond de “construction des savoirs” par l’apprenant.]

      On peut parler ici de dictature de la bêtise. Et dans ce cas, il ne nous reste qu’une chose à faire : ruser. Ruser comme l’ont fait d’autres sous d’autres dictatures. Faire semblant de se plier aux diktats du lobby pédagogo et en cachette enseigner ce qu’on pense devoir enseigner. Bien sur, tous vos élèves n’y seront pas sensibles. Mais chaque élève qu’on sort du néant éducatif, chaque enfant à qui on donne l’envie d’apprendre et l’amour du savoir est une victoire personnelle. Maintenir vivante cette petite flamme républicaine malgré tout, cela peut donner du sens à une vie.

      [« J’avoue qu’en lisant votre commentaire la première fois, je me suis senti insulté ». J’admets que mon propos était abrupt, et je vous présente mes excuses pour vous avoir offensé.]

      Vous ne m’avez pas offensé, rassurez-vous. Je vous connais je pense suffisamment pour savoir que vous n’aviez pas l’intention de me blesser.
      [« J’ai du mal à imaginer la France gouvernée par une dictature fasciste ». En fait, je ne pensais pas à une dictature fasciste, mais plutôt à une déliquescence de la nation, fragmentée en communautés hostiles et rivales, dans un climat de guerre civile larvée. Auriez-vous envie de vivre au Liban ou en Bosnie-Herzégovine?]

      Non, mais j’ai une trop grande confiance dans le peuple français pour penser que nous pourrions aboutir à une telle situation. J’ai tort, peut-être… Mais pour le moment, je trouve une telle situation inconcevable.

      [1) Sur la République: vous pensez que les classes moyennes ont sapé ses fondements, je pense au contraire que les dérives actuelles sont contenues dans les principes mêmes de l’idéologie républicaine; ce qui a fait la force de la République lui était extérieur. Pour la deuxième fois en moins d’un siècle, la République est incapable de maintenir l’intégrité de la nation et de protéger son identité. De mon point de vue, il faut admettre que l’idéologie républicaine a muté. Aujourd’hui, la République, c’est Taubira, c’est le multiculturalisme.]

      Je trouve nos positions assez proches. Lorsque vous dites que « l’idéologie républicaine a muté », cela converge avec mon idée que « les classes moyennes ont sapé les fondements [de la Republique] ». Et comme ce sont les classes moyennes qui font l’idéologie dominante aujourd’hui, elles ont sapé les fondements en substituant à la véritable République – celle construite sur l’égalité juridique et la séparation des sphères publique et privée – une « fausse République » dont les principes recteurs sont la « tolérance » et le « multiculturalisme ». Mais cela n’implique pas que la République, la vraie, soit une idée dépassée. Simplement, elle ne coïncide plus avec les intérêts de la classe dominante.

      [2) Sur l’islam: vous croyez les musulmans assimilables, alors que je suis convaincu du contraire. L’histoire du monde musulman est l’histoire du triomphe répété des forces rétrogrades.]

      Oui. Mais notre différence est que vous donnez au terme « musulmans » un terme collectif, alors que pour moi ce n’est qu’une addition d’individualités. Je n’ai pas dit qu’on puisse « assimiler les musulmans » en tant que collectivité, j’ai dit qu’on peut assimiler les musulmans, un à un, individuellement. Contrairement, je ne pense pas que les individus portent avec eux leur histoire inscrite dans leurs gènes. Je pense qu’il y a des individus musulmans qui peuvent parfaitement s’assimiler. Et dans le processus d’assimilation ils cessent d’être des « individus musulmans » pour devenir des « individus français » qui, accessoirement, pratiquent en privé le culte musulman.

      [« Des voix musulmanes se sont levées pour la première fois en défense de la laïcité, ». Je n’ai rien entendu, pour ma part. Je me méfie du mot “laïcité” quand il est prononcé par un musulman…]

      Je ne parle pas du mot. Mais quand j’entends des imams dire qu’il faut éviter de porter le voile en public, qu’il faut que le prêche dans la mosquée soit en français, que la loi civile française s’impose aux musulmans même lorsqu’elle est contraire à la charia… et bien, je trouve que c’est un progrès.

      [Il y a des musulmans éclairés, j’en conviens. Mais ces gens sont une minorité, et ils ont toujours perdu face aux courants conservateurs et réactionnaires.]

      Pas toujours. Aujourd’hui, ils sont en difficulté parce que devant une jeunesse en quête de « sens » dans une société qui n’arrive plus à en donner, ce sont les intégristes qui arrivent à raconter un « roman ». Le discours « modéré » ne contient pas d’épopée…

  12. marc.malesherbes dit :

    merci de votre réponse
    (nb: je n’arrive pas à placer le commentaire au bon endroit)

    vous écrivez
    ” Mais une fois que la direction politique d’un parti choisit de viser de nouveaux électorats …”

    est-ce bien comme cela que cela se passe dans les partis politiques ?

    si oui, peut-on savoir quel est l’électorat que vise, par exemple, le PG de JLM. ?
    sans doute les diplômés insérés dans la fonction public et un peu les cadres sup ? et aussi les immigrés récemment naturalisés, 1ère, deuxième génération ?.
    est-ce bien cela ?

    Mais ne peut-on soutenir que les partis d’aujourd’hui ne visent plus un électorat “de classe”, mais plutôt ceux qui sont sensibles à leur “univers” idéologique, “de gauche” “de droite” “musulman” “catholique” “juif” … Ce serait le signe que notre société est devenue tellement égalitaire que les enjeux “de classe” sont devenus marginaux.

    nb: le vote “juif” “musulman” pour le PS est impressionnant, comme le vote “catholique” (pratiquants) pour la droite ..

    • Descartes dit :

      @ marc.malesherbes

      [« Mais une fois que la direction politique d’un parti choisit de viser de nouveaux électorats … ». Est-ce bien comme cela que cela se passe dans les partis politiques ?]

      Oui, c’est comme cela que ça se passe, du moins dans les partis de masse. Au PCF, les différentes étapes de ce changement ont même été théorisées. Souvenez-vous de « la main tendue aux chrétiens », « l’ouverture vers les intellectuels » ou, plus récemment, le discours de Robert Hue et les siens dans la préparation du 28ème congrès du PCF, celui qui a supprimé les cellules et adapté l’organisation du PCF à la recherche des voix des classes moyennes urbaines…

      [si oui, peut-on savoir quel est l’électorat que vise, par exemple, le PG de JLM. ?]

      Celui qu’il vise ou celui qu’il a ? Le problème de l’extrême gauche est qu’elle ne réfléchit pas vraiment sur le réel. Pour elle, il existe une entité vague, « le peuple », dont elle est persuadée de défendre les intérêts, opposée à une toute petite « oligarchie », qui ne représente que quelque 1% de la population. Elle s’attend donc à ce que 99% des citoyens soient sensibles à ses idées, et a beaucoup de mal à comprendre pourquoi son discours, tellement généreux, n’attire qu’une fraction infime des citoyens, et encore, ces citoyens appartiennent essentiellement aux « classes moyennes ».

      Au départ, le projet de JLM était celui d’un « parti creuset » qui aurait été une base pour organiser une OPA sur le PCF. Il s’agissait de construire une nouvelle organisation politique au spectre large, capable de conquérir l’électorat populaire comme celui des « classes moyennes ». Le problème est que pour grandir le PG a été obligé de capter toute une série de gauchistes en rupture de ban, anciens trotskystes passés par l’écologie (comme Billard), par le PS ou parle NPA. Et du coup, le curseur idéologique est parti si loin dans le gauchisme que non seulement le PG a raté son OPA, mais s’est trouvé placé dans une logique « libérale-libertaire » qui le cantonne à un électorat gauchiste.

      [sans doute les diplômés insérés dans la fonction public et un peu les cadres sup ? et aussi les immigrés récemment naturalisés, 1ère, deuxième génération ?]

      Il y a l’électorat qu’on vise, et l’électorat qu’on a… dans le cas du PG, on « vise » tous azimuts. Je ne pense pas qu’il y ait eu au PG une véritable réflexion d’adaptation du discours à un groupe sociologique particulier. Et si le langage du PG attire les groupes que vous mentionnez, c’est parce que c’est le langage naturel des membres du PG. En d’autres termes, il y a une forme de coïncidence entre les dirigeants, les militants et leur électorat.

      [Mais ne peut-on soutenir que les partis d’aujourd’hui ne visent plus un électorat “de classe”, mais plutôt ceux qui sont sensibles à leur “univers” idéologique, “de gauche” “de droite” “musulman” “catholique” “juif” … Ce serait le signe que notre société est devenue tellement égalitaire que les enjeux “de classe” sont devenus marginaux.]

      Au contraire : c’est le signe que les classes populaires ayant été expulsées de l’espace politique, les partis trouvent aujourd’hui leurs forces dans la même classe. On ne se bagarre plus entre prolétaire et bourgeois, on se bagarre entre bourgeois – et leurs alliés des « classes moyennes » – de gauche et des bourgeois de droite, des bourgeois « catholiques » et des bourgeois « juifs »… C’est pourquoi d’ailleurs le FN est enfermé dans son ghetto : c’est aujourd’hui le seul parti politique qui ose sortir de ce tête à tête des « classes moyennes » avec elles mêmes…

    • Marcailloux dit :

      @ National Ethniciste et @ Descartes
      Bonjour,

      Vous écrivez:
      [Sur l’islam: vous croyez les musulmans assimilables, alors que je suis convaincu du contraire. L’histoire du monde musulman est l’histoire du triomphe répété des forces rétrogrades.]

      [Oui. Mais notre différence est que vous donnez au terme « musulmans » un terme collectif, alors que pour moi ce n’est qu’une addition d’individualités. Je n’ai pas dit qu’on puisse « assimiler les musulmans » en tant que collectivité, j’ai dit qu’on peut assimiler les musulmans, un à un, individuellement. Contrairement, je ne pense pas que les individus portent avec eux leur histoire inscrite dans leurs gènes. Je pense qu’il y a des individus musulmans qui peuvent parfaitement s’assimiler. Et dans le processus d’assimilation ils cessent d’être des « individus musulmans » pour devenir des « individus français » qui, accessoirement, pratiquent en privé le culte musulman.]

      Je me permets d’intervenir dans votre échange pour souligner la sagesse et la générosité de notre hôte Descartes.
      De nombreux citoyens d’origine musulmane, comme vous et moi sont d’origine judéo-chrétienne n’accordent pas ou que peu d’importance à la dimension religieuse de ces origines. La preuve est qu’il y a une fréquentation des mosquées certes plus élevée que celle des églises, et cependant pas celle que l’on rencontre dans leurs pays d’origine. Et là encore, pour vivre régulièrement au Maroc, je constate une pratique similaire à celle que j’ai connue en France pour les catholiques au cours des années 50 et 60. On assistait alors à beaucoup de conventionnel, de conformisme à la pratique générale pas forcément très sincère. On y fait dans ce pays et sans doute dans bien d’autre, beaucoup semblant.
      Depuis 50 ans maintenant les politiques ont défailli à la fois par manque de générosité –voire de gratitude même dans de nombreux cas- et de fermeté. Une vague intégration a été la règle, les plus déterminés se sont assimilés avec de brillantes réussites et les autres, les plus nombreux et de loin ont été abandonnés à leur sort, insensiblement rassemblés dans des quasi ghettos que sont les banlieues et leurs « institutions » parallèles, soit ignorées, soit tolérées, soit même subventionnées.
      A cela s’est ajouté la duplicité entre la France et des pays du Moyen Orient, gros clients de l’économie française, qui en échange non avoué de leurs largesses, ont eu l’opportunité d’introduire dans notre pays, une idéologie corruptrice vis-à-vis de nos valeurs républicaines.
      Le très fort taux de chômage a été un facteur amplificateur du phénomène de contestation de la capacité du pays à intégrer ces populations fragilisées par un ostracisme larvé. S’y ajoute le jeu détestable des partis politiques qui trouvent là un moteur pour leur promotion un tantinet démagogique. Le tout est couronné par une masse de plus en plus grande de Français – toutes origines confondues – qui adoptent égoïstement une attitude d’anxiété, voire même d’angoisse, signe d’un peuple nanti qui craint de perdre un peu de ce qu’il possède.
      Maintenant, conséquence de toutes ces turpitudes nationales, nous sommes en présence de près de 5 millions de citoyens musulmans en France. Que fait-on ? Plusieurs options s’offrent à nous :
      – continuer et attendre que le temps règle l’affaire ? Suicidaire !, Daesch ou ses successeurs l’emporteront car ils ne renonceront jamais, ils ont de trop bonnes raisons pour cela et leur obscurantisme constitue un refuge de choix à des milliards d’individus sur la planète.
      – accentuer la « guerre » aux déviants en leur opposant des lois, des mesures d’exceptions symboliques (aux yeux des électeurs essentiellement), en entretenant un dialogue illusoire avec des « autorités » qui ne le sont que de nom ou qui pour certaines entretiennent et confortent un marché de dupe (exemple la possible nationalisation de Tarik Ramadan). On crée des martyrs, des vedettes de la télé à bas prix, des célébrités à bon compte pour des esprits faibles qui ne manquent pas, en un mot des héros.
      – engager dans un accord d’union nationale une politique d’assimilation discriminante forte, dans laquelle, par des mesures politiques radicales les citoyens concernés seraient amenés à choisir clairement à quelle communauté ils décident d’adhérer, et par conséquent renoncer à des pratiques ou des états schizophrènes ( double nationalité, double langue, double rapport à la féminité, à la nourriture, à l’habillement, aux pratiques religieuses ostentatoires, etc . . . . . . ). Et assumer la marginalisation de ceux qui n’adhèrent pas !
      Bien sûr, tout cela n’est pas très électoraliste, par conséquent il n’y a que peu de chance que l’on trouve un leader politique présentant cette envergure, et surtout capable de la mener à bien.
      La faute à qui sinon aux électeurs ? Le seul discours que nous entendons est celui de la déploration . . . . . trop facile, et ce n’est en aucun cas digne de ceux qui prétendent diriger le pays.

    • Descartes dit :

      @ marcailloux

      [Je me permets d’intervenir dans votre échange pour souligner la sagesse et la générosité de notre hôte Descartes.]

      Vous me flattez… 😉

      [De nombreux citoyens d’origine musulmane, comme vous et moi sont d’origine judéo-chrétienne n’accordent pas ou que peu d’importance à la dimension religieuse de ces origines. La preuve est qu’il y a une fréquentation des mosquées certes plus élevée que celle des églises, et cependant pas celle que l’on rencontre dans leurs pays d’origine.]

      Exactement. Le problème, c’est que les médias jouent le rôle d’une lentille déformante : elle grossit ce qui pose problème et occulte ce qui n’en pose pas. Pour une cité « islamisée » ou les femmes se font cracher dessus lorsqu’elles sortent sans voile et les hommes se font interpeller s’ils boivent de la bière ou mangent du porc, il y a des dizaines de cités ou des français de culture musulmane vivent avec des français de culture chrétienne sans qu’on puisse voir la différence. Chacun se souvient de sa religion pour les naissances, les mariages et les enterrements. Et le reste du temps on mange du saucisson et on boit du gros rouge entre amis, comme on l’a fait toujours en France.

      Cela n’implique nullement qu’il faille ignorer le problème que pose cette minorité de musulmans « communautarisés ». Mais c’est parce qu’on parle d’eux en oubliant les autres qu’on arrive, comme le fait NJ, à la conclusion que les musulmans sont « inassimilables ».

      [Depuis 50 ans maintenant les politiques ont défailli à la fois par manque de générosité –voire de gratitude même dans de nombreux cas- et de fermeté. Une vague intégration a été la règle, les plus déterminés se sont assimilés avec de brillantes réussites et les autres, les plus nombreux et de loin ont été abandonnés à leur sort, insensiblement rassemblés dans des quasi ghettos que sont les banlieues et leurs « institutions » parallèles, soit ignorées, soit tolérées, soit même subventionnées.]

      Exacte. Il y a toujours une minorité qui veut s’assimiler, et elle y arrive. En France, lorsqu’un étranger affirme clairement qu’il veut devenir français et est prêt à adopter comme sien l’héritage du pays, les gens se mettent en quatre pour l’aider. C’est en tout cas mon expérience personnelle. Mais je suis convaincu que ces gens sont une minorité. Pour l’immense majorité, l’assimilation n’est possible que si c’est une exigence pressante du pays d’accueil. Les barrières culturelles sont trop fortes pour que les gens fassent l’effort de les sauter sans aide.

      [Le tout est couronné par une masse de plus en plus grande de Français – toutes origines confondues – qui adoptent égoïstement une attitude d’anxiété, voire même d’angoisse, signe d’un peuple nanti qui craint de perdre un peu de ce qu’il possède.]

      Mais pourquoi cette attitude serait-elle « égoïste » ? Ces gens se sont battus longtemps, ont souffert et ont travaillé dur pour conquérir ce qu’il a. Au nom de quoi devrait-il accepter avec joie de le perdre ? L’angoisse dont vous parlez me paraît totalement légitime : elle dérive d’un sentiment d’abandon. Les « classes moyennes » sont montés dans le bateau de la mondialisation et ils ont ensuite enlevé l’échelle. Les couches populaires restent coincées sur un radeau qui fait eau de toutes parts. Comment ne seraient-elles pas « angoissées » ?

      [- engager dans un accord d’union nationale une politique d’assimilation discriminante forte, dans laquelle, par des mesures politiques radicales les citoyens concernés seraient amenés à choisir clairement à quelle communauté ils décident d’adhérer, et par conséquent renoncer à des pratiques ou des états schizophrènes ( double nationalité, double langue, double rapport à la féminité, à la nourriture, à l’habillement, aux pratiques religieuses ostentatoires, etc . . . . . . ). Et assumer la marginalisation de ceux qui n’adhèrent pas !]

      Vous savez que c’est la formule qui aurait ma faveur. Mais vous savez aussi ce qu’il faudrait pour qu’une telle politique soit possible : que les « classes moyennes » acceptent d’en assumer le coût. Ce n’est pas pour tout de suite…

  13. Antoine dit :

    Bonsoir de nouveau,

    Ce n’est pas exactement le sujet (mais on n’est pas loin non plus), j’imagine que vous avez entendu parler de l’affaire Jacqueline Sauvage, j’ai aimé ce très intéressant billet d’un avocat au sujet de la “grâce” présidentielle survenue au terme d’une campagne de militantisme médiatique :
    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2016/01/30/affaire-sauvage-un-peu-de-calme-et-de-respect-pour-la-justic-925717.html

    • Descartes dit :

      @ Antoine

      [j’imagine que vous avez entendu parler de l’affaire Jacqueline Sauvage, j’ai aimé ce très intéressant billet d’un avocat au sujet de la “grâce” présidentielle survenue au terme d’une campagne de militantisme médiatique :]

      Un excellent article, en effet. Qui la faiblesse d’un pouvoir persuadé que deux jurys qui ont passé des jours et des jours à écouter les témoignages ont tort, et que 400.000 personnes qui ont cliqué une pétition sur internet sans avoir lu le dossier ont raison…

    • bip dit :

      Je comprends que certains soutiennent la “légitime vengeance”. Un problème est qu’on n’est pas bien sûrs de la “légitimité” en l’occurrence. Un autre est qu’une société qui accorde ce genre d’exceptions ouvre la porte à tout et à n’importe quoi.

      Et ce n’importe quoi me semble venir du même endroit que les : “vous comprenez les terroristes islamistes sont des petits malheureux qui ne sont même pas millionnaires et célèbres. Alors mitrailler le bobo c’est un peu leur manière à eux de se révolter socialement” ou “si on peut plus mitrailler un français en 2016 pour se venger de la politique colonisatrice de la 3ème République…”.

      Hollande et Valls n’avaient alors pas embrayé puisque les bobos sont leur électorat de base. Mais là entre “les femmes” et “les souchiens chauffeurs poids lourds et chasseurs”, leur incroyable flair politique n’a pas hésité.

  14. François dit :

    En restant dans le domaine judiciaire, je crois qu’il est intéressant de parler de l’affaire Jacqueline Sauvage. Voila une personne qui a été condamnée à deux reprises à dix ans de prison par six magistrat professionnels et 21 jurés d’assise. Pourquoi donc ? Pour avoir assassiné de trois balles dans le dos son mari.
    La défense a suicidairement plaidé non coupable invoquant la légitime défense. Alors pour s’extirper de cette affaire, on a inventé l’histoire d’un mari violent qui battait sa femme et violait ses filles. Prise de peur, elle n’aurait pas oser porter plainte pendant 47 ans. Bizarre quand on sait qu’elle n’a pas hésité a pourchasser une maîtresse de son mari, que leurs enfant ont travaillé dans l’entreprise familiale et que même une fille n’a pas hésité à confier ses enfants à ses parents.
    L’affaire atteint son paroxysme quand des associations féministes très mal en point après leurs errements à la suite des évènements de Cologne montent cette affaire en épingle pour se refaire une virginité dénonçant le patriarcat responsable de tous les maux. Le président de la république a lâchement accordé la grâce présidentielle (lui qui avait promis de ne jamais s’en servir, mais bon, on est pas à un reniement près). Taubira a eu l’ “audace” de dire que c’est en partie grâce à elle que le président a accordé la grâce.
    Les “conséquences” de de cette affaire sont aussi absurdes : on entent une député proposer le bel oxymore de “légitime violence différée”. Le bijoutier de Nice sera content de l’entendre, mais lui n’aura jamais droit à la grâce présidentielle.
    Pour en revenir à nos féministes, au fond elles font preuve d’un beau paternalisme : incapables de dénoncer le discours des islamistes, pensant que dénoncer ce discours revient à “stigmatiser” une population qui au fond selon elles ne serait pas digne de nos principes universels. Pour Jacqueline Sauvage, elles pensent qu’elle n’était pas suffisamment responsable, dans le cas où ces violences auraient étés avérées, pour simplement appeler la police. Ces associations sont un poison et je me demande comment le détruire.

    • Descartes dit :

      @ François

      [En restant dans le domaine judiciaire, je crois qu’il est intéressant de parler de l’affaire Jacqueline Sauvage. Voila une personne qui a été condamnée à deux reprises à dix ans de prison par six magistrats professionnels et 21 jurés d’assise. Pourquoi donc ? Pour avoir assassiné de trois balles dans le dos son mari.]

      Oui, et c’est un fait que le déchaînement médiatique oublie largement. En d’autres termes, par deux fois douze personnes ont passé des jours à entendre des témoignages, des expertises, les arguments pour et contre dans l’ambiance sereine d’un prétoire, et par deux fois ont refusé d’acquitter Jacqueline Sauvage, prononçant à chaque fois des peines lourdes. Mais dans le royaume de la « dictature de l’émotion », que pèsent ces personnes à côté des 400.000 clicks sur une pétition internet ? D’un côté, 24 personnes qui ont lu le dossier et écouté le procès, de l’autre une masse qui n’y connaît rien. Et à qui croyez-vous que le président de la République a donné raison ?

      [La défense a suicidairement plaidé non coupable invoquant la légitime défense. Alors pour s’extirper de cette affaire, on a inventé l’histoire d’un mari violent qui battait sa femme et violait ses filles. Prise de peur, elle n’aurait pas oser porter plainte pendant 47 ans. Bizarre quand on sait qu’elle n’a pas hésité a pourchasser une maîtresse de son mari, que leurs enfant ont travaillé dans l’entreprise familiale et que même une fille n’a pas hésité à confier ses enfants à ses parents.]

      Franchement, l’histoire présentée par les defenseures – car il y a très peu de défenseurs – de Jacqueline Sauvage ne peut conduire qu’à une seule conclusion : Monsieur Sauvage devait être un être d’exception, une personne admirable. Imaginez-vous le charisme qu’il faut pour conserver l’adoration de sa femme et ses enfants pendant quarante sept ans – presque un demi-siècle – alors qu’il les battait et les violait. Un charisme tel que ses filles, qui arrivent aujourd’hui à la cinquantaine, n’ont jamais porté plainte ni même envisagé d’éloigner leur mère de leur père.

      En fait, cette affaire piétine l’un des piliers fondamentaux de notre idée de la justice : l’idée que le crime est d’abord un crime contre la société, et non contre la victime. C’est pourquoi, selon un vieil adage, « la victime n’a pas de place dans le prétoire ». Si les actes de la victime peuvent avoir leur importance – par exemple, pour caractériser la provocation ou la légitime défense – sa personnalité importe peu. L’homme qui vole le portefeuille d’un salaud mérite la même peine que celui qui vole le portefeuille d’un saint. Penser autrement, c’est ouvrir la voie à la dictature de la bonne conscience : la justice ne protégerait que ceux que l’opinion publique jugerait « vertueux » et ceux qu’elle juge « mauvais » pourraient être volés ou tués impunément.

      Et c’est exactement ce qui s’est passé dans le cas Sauvage. Le mari n’a jamais été condamné par la justice. Il est donc présumé innocent. Et pourtant il est mort, et son assassin n’ira pas en prison. Pourquoi ? Parce que la rumeur publique à décidé que cet homme était « mauvais » – et parce que nos gouvernement sont trop pusillanimes pour ne pas céder à l’opinion publique. En fait, le procès de Jacqueline Sauvage est devenu le procès de son mari. Sauf que contrairement à elle, le mari n’est pas présent pour se défendre, il n’a pas d’avocat, pas de « comité de soutien ».

      [Le président de la république a lâchement accordé la grâce présidentielle (lui qui avait promis de ne jamais s’en servir, mais bon, on est pas à un reniement près). Taubira a eu l’ “audace” de dire que c’est en partie grâce à elle que le président a accordé la grâce.]

      Cette « gauche » n’a plus aucune barrière morale. Ils sont prêts à manger de la merde pour gagner des voix. Si quelqu’un croit encore à la « gauche » après la déchéance de nationalité et l’affaire Sauvage – sans compter le rôle de « tombeur de tabous » de Macron – c’est qu’il a vraiment envie de croire.

      [Les “conséquences” de de cette affaire sont aussi absurdes : on entent une député proposer le bel oxymore de “légitime violence différée”.]

      Oui. Le plus drôle, c’est que quelques jours auparavant la gauche bienpensante avait condamné unanimement la relaxe d’un policier qui avait tiré sur un criminel connu pour des faits de violence grave au titre de la « légitime défense ». Tuer un criminel condamné pour des faits de violence est un crime, tuer un mari soi-disant « violent » mais jamais condamné, non.

      [Pour en revenir à nos féministes, au fond elles font preuve d’un beau paternalisme : (…) Pour Jacqueline Sauvage, elles pensent qu’elle n’était pas suffisamment responsable, dans le cas où ces violences auraient étés avérées, pour simplement appeler la police.]

      Tout à fait. Le « féminisme de genre » reprend à son compte les pires stéréotypes de l’époque victorienne. Les femmes seraient des êtres « faibles », incapables de se défendre à armes égales avec les hommes. Et c’est pourquoi elles doivent être « protégées » par des lois spéciales, et qu’il faut toute une zoologie d’associations et de personnes pour les « prendre en charge » et leur permettre de « se reconstruire » – contrairement aux hommes qui, il faut le croire, sont parfaitement capables de se « reconstruire » tout seuls. Ca tombe d’ailleurs très bien pour les associations et personnes en question, qui vivent généralement – et grassement – de ça. Car il ne faut pas oublier cela : si le « féminisme de genre » est si puissant, c’est aussi parce qu’il fait vivre beaucoup de monde…

    • v2s dit :

      @Descartes

      Concernant la grâce présidentielle de madame Sauvage, il s’agit tout simplement de l’exercice par le Président de la République du droit de grâce.
      Droit inscrit dans la constitution de notre 5eme république.
      Il n’est pas prévu de droit de regard ni du peuple, ni de ses élus, ni de l’institution judiciaire sur ce droit que le Président exerce constitutionnellement, seul, en tête à tete avec sa conscience.
      Donc, soit on milite pour la modification de la constitution et l’abrogation de l’article qui établit ce droit de grâce, soit on accepte que le Président en fasse usage, sans appel.

      A force de combattre la gauche bien-pensante, la supposée pensée unique, avec les tous les arguments empruntés à la droite réactionnaire, dans le cas présent les arguments du machisme, du patriarcat triomphant, du « c’était mieux avant », du « halte au féminisme », n’avez-vous pas l’impression que vous êtes en passe de mettre au point un tout nouveau concept politique ?
      Un concept populaire, voire populiste, parfaitement compatible avec les choix des classes dites « laborieuses » qui ont délaissé le PCF pour rejoindre massivement l’électorat du Front National ?

      Vous pourriez appeler ce nouveau concept, ce nouveau mouvement « G.M.E.D. » :
      La Gauche Marxiste d’Extrême Droite.

    • Descartes dit :

      @ v2s

      [Concernant la grâce présidentielle de madame Sauvage, il s’agit tout simplement de l’exercice par le Président de la République du droit de grâce. Droit inscrit dans la constitution de notre 5eme république.]

      Tout à fait. Et concernant les critiques de ladite grâce, il s’agit de l’exercice par nous tous du droit d’exiger des comptes des autorités que nous avons élus et de critiquer leur action. Droit qui, lui aussi, est écrit dans la Constitution…

      [Il n’est pas prévu de droit de regard ni du peuple, ni de ses élus, ni de l’institution judiciaire sur ce droit que le Président exerce constitutionnellement, seul, en tête à tete avec sa conscience.]

      Bien sur que si. Nous avons un « droit de regard » sur tout ce que fait une autorité publique, puisque les pouvoirs qui lui sont conférés émanent en fait de nous, le peuple souverain. Je pense que vous confondez deux choses différentes. Personne ne conteste le droit du président à gracier madame Sauvage si ça lui chante, et cette grâce prendra son effet en droit quoi qu’on puisse ne penser. Mais cela ne rend pas pour autant la décision du président indemne de tout examen ou critique.

      [Donc, soit on milite pour la modification de la constitution et l’abrogation de l’article qui établit ce droit de grâce, soit on accepte que le Président en fasse usage, sans appel.]

      Sans appel, oui. Mais pas sans critique. Si je suis votre logique, il faudrait s’interdire d’examiner n’importe quelle décision de l’autorité publique dès lors que la loi lui confère le droit de la prendre ?

      [A force de combattre la gauche bien-pensante, la supposée pensée unique, avec les tous les arguments empruntés à la droite réactionnaire, dans le cas présent les arguments du machisme, du patriarcat triomphant, du « c’était mieux avant », du « halte au féminisme », n’avez-vous pas l’impression que vous êtes en passe de mettre au point un tout nouveau concept politique ?]

      Non, je ne crois pas. D’abord, je « n’emprunte » pas d’arguments à la « droite réactionnaire ». Tous mes arguments viennent de ma tête, c’est moi qui les ai pensés et ils me sont personnels. Je vous demanderai donc d’éviter ce genre d’amalgame qui fait partie de la panoplie du terrorisme intellectuel. Ensuite, je ne vois pas en quoi mes arguments concluraient au « patriarcat triomphant » et encore moins au « halte au féminisme ». Je suis au contraire profondément féministe. Mais mon féminisme est un féminisme égalitaire, celui que Christina Hoff-Sommers résumait sous l’expression « level ground, no favours » (« tous au même niveau et pas de faveurs »). Ce féminisme qui exigeait l’égalité des droits et l’indifférence au sexe. Et je m’oppose donc à ce « féminisme de genre » qui prône au contraire l’inégalité de droits et la discrimination positive et qui n’est finalement que le cache-nez d’un groupe qui manipule à ses propres fins le communautarisme féminin, comme d’autres manipulent les communautarismes ethniques ou culturels.

      Oui, je tiens à l’égalité des sexes, et c’est pourquoi je refuse qu’on fasse de madame Sauvage une « victime ». Pour moi, elle est une personne humaine majeure, et à ce titre libre de ses choix et responsable de ses actes. Elle a choisi de rester avec son mari. Elle a choisi de ne pas porter plainte. Elle a choisi de le tuer plutôt que d’aller voir la police. Ces choix sont ceux d’une personne libre, et cette personne doit donc assumer les conséquences. Il est drôle de se voir accuser de promouvoir le « patriarcat triomphant » alors que ce sont les gens comme moi qui exigent que madame Sauvage soit traité comme un adulte responsable, et non comme un enfant soumis et irresponsable.

      [Un concept populaire, voire populiste, parfaitement compatible avec les choix des classes dites « laborieuses » qui ont délaissé le PCF pour rejoindre massivement l’électorat du Front National ?]

      Ca s’appelle la République, je crois.

    • v2s dit :

      [Ensuite, je ne vois pas en quoi mes arguments concluraient au « patriarcat triomphant » et encore moins au « halte au féminisme ». Je suis au contraire profondément féministe.]

      C’est bien vous, n’est-ce pas, qui nous parlez si souvent d’absence de liberté de choix dont dispose celui dont on affirme qu’il « choisit librement » alors qu’on lui place un pistolet sur la tempe.
      En revendiquant l’égalité de traitement judiciaire ou médiatique entre les femmes battues, sous influence d’un mari violent, et leurs tyrans domestiques, vous êtes en plein dans le sujet.
      A moins, bien sur, que les dizaines de milliers de femmes battues (dont 140 par an, mortes sous les coups, quand même !) ne soient que la contrepartie d’un nombre équivalent d’hommes battus, humiliés, violés, soumis économiquement et psychologiquement par leurs femmes, et qui auraient échappé aux observateurs.

      [Ca s’appelle la République, je crois.]
      Il suffit donc que vous repreniez une idée, fut elle de l’extrême droite, pour qu’elle incarne ni plus ni moins que la République. C’est de l’humour, du second degré je présume ?

    • Descartes dit :

      @ v2s

      [C’est bien vous, n’est-ce pas, qui nous parlez si souvent d’absence de liberté de choix dont dispose celui dont on affirme qu’il « choisit librement » alors qu’on lui place un pistolet sur la tempe.]

      Oui, mais j’avoue que je saisis mal le rapport avec l’affaire Sauvage. Mme Sauvage n’avait aucun « pistolet sur la tempe », que je sache.

      [En revendiquant l’égalité de traitement judiciaire ou médiatique entre les femmes battues, sous influence d’un mari violent, et leurs tyrans domestiques, vous êtes en plein dans le sujet.]

      Là encore, je ne saisis pas le rapport entre « l’égalité de traitement entre les femmes battues » et l’affaire Sauvage. Qu’est-ce que « l’égalité » vient faire là dedans ?

      Oui, moi je demande l’égalité, la vraie. Pour moi, toute personne « battue » a droit à la protection de la justice, quelque soit son sexe, la couleur de sa peau, sa nationalité, son origine. Je ne vois pas l’intérêt de faire des catégories genre « femmes battues », « hommes battus », « noirs battus », « blancs battus », « juifs battus », « chrétiens battus », « musulmans battus », etc. chacune munie de droits et de protections spécifiques.

      Par ailleurs, je me demande ce que veut dire « sous influence d’un mari violent ». Si femmes et hommes sont « égaux », il n’y a aucune raison de penser que les femmes sont plus « sous influence » de leurs maris que l’inverse. Dire le contraire implique penser que les femmes sont des êtres intrinsèquement « faibles », qui doivent être particulièrement protégés. En d’autres termes, qu’il faut les traiter comme des mineurs…

      [A moins, bien sur, que les dizaines de milliers de femmes battues (dont 140 par an, mortes sous les coups, quand même !) ne soient que la contrepartie d’un nombre équivalent d’hommes battus, humiliés, violés, soumis économiquement et psychologiquement par leurs femmes, et qui auraient échappé aux observateurs.]

      Il y a aussi ça : la violence domestique sur les hommes est certainement le délit le moins rapporté. Vous vous imaginez un homme se rendant au commissariat pour dénoncer qu’il est battu par sa femme ? Les statistiques manquent cruellement lorsqu’il s’agit de savoir combien d’hommes sont battus, humiliés ou soumis psychologiquement par leurs compagnes. Au cas où vous ne le sauriez pas, dans 80% des cas de meurtre la victime est de sexe masculin. Faut-il pour autant parler de « violences faites aux hommes » ?

      [Ca s’appelle la République, je crois.][Il suffit donc que vous repreniez une idée, fut elle de l’extrême droite, pour qu’elle incarne ni plus ni moins que la République.]

      Non. Mais nous ne parlions pas de « reprendre une idée » en général, mais d’une idée bien précise, à savoir, que la protection des gens contre les violences doit se faire avec une parfaite indifférence envers le sexe, l’âge, le couleur de peau ou l’origine de la victime. Que nous devons être tous, hommes et femmes, égaux devant la loi. Et ça, c’est bien la République.

    • Bannette dit :

      Concernant l’affaire Savage, je suis également très gênée par cette grâce, et ce décharnement médiatique. Personnellement, je fais globalement confiance à notre système judiciaire, et si 2 Cours ont prononcé des peines lourdes, je me dis qu’il doit bien y avoir une raison. Les mêmes supportrices cherchent désormais à faire pression pour un autre cas de femme dite battue qui a tiré sur son mari… pendant son sommeil, c’est vraiment une extension de la légitime défense très très très large ! Et surtout très dangereuse…

      Ce délire médiatique de ce que tu appelles les féministes de genre n’est que la longue suite d’autres délires offensifs de ce même genre quand les cours de justice n’émettent pas les verdicts qui leurs conviennent : de Nafissatou Diallo/DSK et les 2 jeunes femmes qui avaient accusé une dizaine d’hommes de viols de cave genre 10/20 ans après les faits et qui n’ont pas obtenu gain de cause (1 seul finalement condamné, et qui était déjà en taule). Ce que j’appelle délire, c’est leurs exigences de sacralisation de la parole de la victime, présomption de culpabilité ou de vérité de la parole de la personne qui se dit violée, et désormais le droit au « revenge » similaire au schéma du « rape and revenge movie ». Rappelons que ce type de films d’exploitation justifie et met en scène la violence physique et sexuelle de la manière la plus crasse et condescendante possible. Pourtant ces mêmes féministes de genre, qui ne sont pas à une contradiction près, disent que ces « œuvres » dégradent l’image de la femme, mais pourquoi donc vu qu’il y a la revanche après ?

      Dans les affaires Diallo et viols des caves, les accusatrices n’ont pas réussi à prouver la culpabilité des accusés, ce n’est pas pour autant que les juges sont des suppôts du Patriarcat. C’est très difficile à prouver (encore plus 20 ans après les faits), la sexualité s’exprime souvent dans des zones grises, mais sacraliser leur parole n’est pas un remède. Souvenons-nous comment certains accusés avaient vu leurs vies brisées par des accusations fallacieuses extrêmement graves pendant l’affaire Outreau, à cause du zèle d’un roquet et de la sacralisation de la parole d’enfants manipulés.

      En France, nous ne sommes pas comme dans certaines régions du monde où admettre être victime de viol équivaut à excommunication de la tribu. Il y a des structures et pléthores d’associations pour venir en aide aux femmes en détresse (par contre, les structures pour venir en aide aux ouvriers au chômage, il y en a bizarrement moins). Ah oui, il paraît qu’il y a eu une emprise mentale telle que pendant 40 ans, elle n’a jamais porté plainte, mouais, même les femmes du harem de Charles Manson qui ont tué sous son influence n’ont pas eu droit à la clémence…

    • Descartes dit :

      @ Bannette

      [Les mêmes supportrices cherchent désormais à faire pression pour un autre cas de femme dite battue qui a tiré sur son mari… pendant son sommeil, c’est vraiment une extension de la légitime défense très très très large ! Et surtout très dangereuse…]

      Oui. La dictature de l’émotion nous fait perdre toute capacité de penser les choses en termes de système et de catégories abstraites. La réflexion n’est plus de se demander comment doit-on punir un crime abstrait commis par une personne abstraite, mais à traiter le cas concret d’une femme concrète qui nous attendrit avec la longue liste de ses souffrances. Et du coup, tout devient question de circonstances. Savoir pleurer au bon moment peut changer l’issue d’un procès. Et on sollicite ensuite les catégories du droit pénal jusqu’au point de rupture pour essayer de trouver une justification à une décision prise d’avance.

      [Ce délire médiatique de ce que tu appelles les féministes de genre n’est que la longue suite d’autres délires offensifs de ce même genre quand les cours de justice n’émettent pas les verdicts qui leurs conviennent : de Nafissatou Diallo/DSK]

      Tout à fait. Si tu veux rigoler, je te conseille de lire la déclaration de Marie-George Buffet lorsque le procureur de New York avait abandonné les charges. C’est un document très révélateur du fonctionnement du « féminisme de genre » : alors que le procureur lui même déclarait qu’il lui semblait impossible de prouver dans les règles du droit pénal la culpabilité de DSK, Marie-George Buffet exigeait qu’il y ait un procès et une condamnation au nom du « droit des femmes ». En d’autres termes, si DSK n’était pas un violeur, d’autres hommes l’étaient et DSK devait payer pour eux.

      [Ce que j’appelle délire, c’est leurs exigences de sacralisation de la parole de la victime, présomption de culpabilité ou de vérité de la parole de la personne qui se dit violée, et désormais le droit au « revenge » similaire au schéma du « rape and revenge movie ».]

      Il y a un élément qui me semble à signaler : celui de la culpabilité collective. De la même manière que pour les « maos » de mai 1968 le notaire de Bruay-en-Artois devait être coupable parce qu’il portait sur lui la culpabilité de sa classe, l’homme accusé de viol est par essence coupable même s’il n’a pas commis l’acte, simplement parce qu’étant un homme il est susceptible de le commettre. Il porte sur lui le stigmate de sa « communauté »…

      [Dans les affaires Diallo et viols des caves, les accusatrices n’ont pas réussi à prouver la culpabilité des accusés, ce n’est pas pour autant que les juges sont des suppôts du Patriarcat. C’est très difficile à prouver (encore plus 20 ans après les faits), la sexualité s’exprime souvent dans des zones grises, mais sacraliser leur parole n’est pas un remède. Souvenons-nous comment certains accusés avaient vu leurs vies brisées par des accusations fallacieuses extrêmement graves pendant l’affaire Outreau, à cause du zèle d’un roquet et de la sacralisation de la parole d’enfants manipulés.]

      Tout à fait. Mais on revient à la question de la culpabilité collective. Les « féministes de genre » considèrent que punir un innocent, ce n’est pas grave puisque cette punition atteint l’ensemble de la gens masculine, par définition « coupable » d’être ce qu’elle est. Punir un innocent, ce n’est pas grave puisque cette punition dissuadera les autres d’agir. Sans le savoir, les féministes renouent avec une conception très archaïque de la justice, celle énoncée par le Talmud : « punis ta femme tous les jours, si tu ne sais pas ce qu’elle a fait pour mériter la punition, elle le saura ».

  15. luc dit :

    Taubira est un personnage de la scène médiatique qui joue son rôle,’de trublion dérisoire’.
    Mais les farces peuvent se transformer en tragédie!
    En politique ça arrive trés souvent.
    Derrière les épisodes médiatiques certains problèmes demeurent dans notre pays et ailleurs.
    Ainsi le mot Nationaliste peut revétir des atours peu raoutants..Certains Nationalistes farnçais s’entraiennt en Ukraine dans les casernes d’Azov.
    Pour info,voici une présentation des tragiques évènements en cours à 3 heures d’avion de Paris.
    http://fr.sputniknews.com/france/20160202/1021395455/ukraine-dicumentaire-revolution-moreira.html
    Quelques semaines en arrière,la diffusion de ce documentaire par une chaine nationale de grande écoute n’aurait jamais pu être possible.Est ce l’annonce de graves évènements internationaux?
    Est ce parceque Fabius va démissionner?
    Parce que le début des pourparlers au sujet de la Syrie commence?
    Au regard de ce qui se prépare en Europe et au Moyen Orient,l’épisode de Taubira apparait comme une diversion politique,un écran de fumée autant qu’un épisode symptomatique bien ‘croqué’ dans le texte de Descartes.

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Ainsi le mot Nationaliste peut revêtir des atours peu ragoûtants. Certains Nationalistes français s’entrainent en Ukraine dans les casernes d’Azov.]

      Je me méfie de ce genre de « scoop ». De quels « nationalistes français » parlez-vous ?
      D’une manière générale, le monde est un endroit dangereux. Et toute idéologie peut éventuellement « revêtir des tours peu ragoûtants ». Le terrorisme d’extrême gauche n’est guère moins violent que celui d’extrême droite.

      [Quelques semaines en arrière, la diffusion de ce documentaire par une chaine nationale de grande écoute n’aurait jamais pu être possible. Est ce l’annonce de graves évènements internationaux?]

      Il ne faut pas voir des complots partout. Si vous croyez que les Etats passent leur temps à peser sur ce qui passe à la télévision…

  16. bernard dit :

    Et les Goodyear qu’en pense t’on ici sur ce blog ! j’arrive pas a me faire une idée claire la dessus n est ce pas un reflet d’impuissance des salariés sur les délocalisations et de la fermeture des usines !

    • Descartes dit :

      @ bernard

      [Et les Goodyear qu’en pense t’on ici sur ce blog ! j’arrive pas a me faire une idée claire la dessus n’est ce pas un reflet d’impuissance des salariés sur les délocalisations et de la fermeture des usines !]

      Il faudrait préciser votre question… Voulez-vous savoir ce qu’on pense de la fermeture de Goodyear, du fait que les travailleurs n’ont pas réussi à l’empêcher, ou bien de la condamnation à 9 mois de prison ferme des travailleurs qui ont sequestré pendant quelques heures des cadres de l’entreprise ? J’imagine que c’est ce dernier point qui vous intéresse.

      J’avais déjà exprimé ma position dans l’affaire des « Conti ». La justice a aussi pour fonction de rappeler ce qui est permis et ce qui est interdit. Le droit des travailleurs à l’action collective est protégée dans notre pays par la Constitution, mais cette action s’exercer dans un cadre légal, sans quoi nous allons vers la guerre civile. Car si l’Etat accepte que les travailleurs tirent sur les patrons – ou leurs représentants – on aura du mal ensuite à réprimer les patrons lorsqu’ils feront tirer sur les travailleurs. Il me semble donc juste et normal que ceux qui traversent la « ligne rouge », qu’ils représentent les salariés ou les employeurs, soient jugés et condamnés. C’est une manière de rappeler qu’il existe des lignes rouges à ne pas dépasser. Les atteintes aux personnes, les dommages à l’environnement, la destruction gratuite de la propriété publique ou de l’outil de production sont ces lignes rouges.

      Cela étant dit, si la sanction est normale, elle doit être graduée. La séquestration du DRH de Goodyear ne peut être assimilée à une séquestration crapuleuse. Si elle est critiquable sur la forme, elle poursuit un but qui n’est pas illégitime. Et c’est pourquoi l’usage est de punir ce type d’actes par des peines symboliques, amendes ou prison avec sursis, notamment lorsque les personnes qui en ont été les victimes ont retiré leur plainte. Prononcer dans ce contexte une peine de prison ferme me paraît une absurdité. C’est une façon de « criminaliser » l’action collective en assimilant un acte – certes délictueux – mais poursuivant un but légitime avec une véritable action criminelle.

      Je pense que dans un contexte ou les conflits sociaux se multiplient et tendent à devenir plus violents, la Chancellerie a su convaincre les juges qu’il fallait « frapper un grand coup » pour dissuader des cas similaires. Je pense que c’est une erreur : la violence de la répression ne dissuade personne lorsque la violence est associée à un contexte économique, et non à des choix personnels. Dans les années 1900, la répression était bien plus féroce qu’aujourd’hui, et les conflits du travail étaient pourtant bien plus violents. Pour éviter la violence, il ne faut pas nier le conflit mais l’organiser, avec des règles qui permettent aux parties de se confronter véritablement sans s’entretuer. Changer les règles en milieu de partie, surtout quand ces changements mettent un côté en nette infériorité, ne contribuera pas à faire revenir le calme.

    • v2s dit :

      @Descartes

      [La séquestration du DRH de Goodyear ne peut être assimilée à une séquestration crapuleuse. Si elle est critiquable sur la forme, elle poursuit un but qui n’est pas illégitime.]

      Ah bon ? Mais quelques lignes plus bas vous dites le contraire :

      [L’homme qui vole le portefeuille d’un salaud mérite la même peine que celui qui vole le portefeuille d’un saint. Penser autrement, c’est ouvrir la voie à la dictature de la bonne conscience : la justice ne protégerait que ceux que l’opinion publique jugerait « vertueux » et ceux qu’elle juge « mauvais » pourraient être volés ou tués impunément.]

      Faudrait vous décider.

    • Descartes dit :

      @ v2s

      [« La séquestration du DRH de Goodyear ne peut être assimilée à une séquestration crapuleuse. Si elle est critiquable sur la forme, elle poursuit un but qui n’est pas illégitime ». Ah bon ? Mais quelques lignes plus bas vous dites le contraire : « L’homme qui vole le portefeuille d’un salaud mérite la même peine que celui qui vole le portefeuille d’un saint ».]

      Je ne comprends pas où vous voyez une contradiction. Du point de vue du droit pénal, un acte donné est constitué d’un élément objectif et d’un élément subjectif. Lorsque je vole un portefeuille, il y a l’élément objectif : j’ai mis ma main dans le sac d’une dame, j’ai saisi le portefeuille, je me suis enfui en courant. Mais il y a un élément subjectif : j’ai pu voler le portefeuille par jeu, parce que c’était la seule manière de nourrir mes enfants, par envie de faire de l’argent facilement.

      La séquestration du DRH de Goodyear ne peut être assimilée à une séquestration crapuleuse parce que les deux actes différent par l’élément subjectif : les syndicalistes qui ont séquestré le DRH de Goodyear ne l’ont pas fait pour obtenir une rançon, dans un but d’enrichissement personnel, mais dans un but de protestation collective.

      Mais dans l’exemple des deux vols de portefeuille, les deux actes doivent être considérés comme identiques parce que leurs éléments objectifs et subjectifs coïncident. Quelque soit le but du voleur, il ne change pas en fonction de la personnalité de la victime…

  17. marc.malesherbes dit :

    Bonjour,

    pour poursuivre la discussion sur la cible électorale du PG, de JLM, effectivemendans une interview récente sur Médiapart, il déclare:

    “Je parle de « front du peuple ». Cela produit une latéralisation différente, non pas entre « la droite et la gauche » officielles, dont tout le monde voit que c’est bonnet blanc et blanc bonnet, mais entre l’oligarchie, ou la caste, et le peuple.”
    C’est quand même le degré zéro de la pensée politique, et curieusement assez proche de la pensée fasciste (le peuple et son leader).
    Comme JLM n’est pas idiot, il est évident qu’il veut tromper son monde et qu’il prépare “à la de Gaulle” une aventure du type “le peuple et moi”. Ce n’est guère une pensée de gauche, ni même démocratique, mais ce sera peut-être efficace pour lui.

    nb: par contre sur la Nation, il fait un grand virage. Je ne sais si il y a de la conviction, ou si c’est encore une position tactique qui durera le temps des cerises.
    Je le cite
    “Ensuite, il y a la question de la place de la nation. Comme l’extrême droite s’est approprié le mot, alors qu’il vient de la gauche, il est devenu tabou. La gauche vit, en plus, dans le remords perpétuel de la colonisation et dans la peur – justifiée – du nationalisme parce que le nationalisme, comme l’a dit François Mitterrand, c’est la guerre. Du coup, c’est un angle mort de la pensée à gauche.
    De cette cécité et de cet autoempêchement, il faut se guérir. Je m’en suis guéri en allant en Amérique latine, où le nationalisme a un contenu progressiste en étant anti-impérialiste. Il a aussi ses revers. Mais il fait du bien à l’esprit : il permet de comprendre que, pour l’instant, dans les conditions que nous connaissons, il n’y a pas d’autre cadre où les gens ont le sentiment d’appartenir à une communauté légale commune. Donc la nation participe de la stratégie révolutionnaire. Comme point d’appui, pas comme fin en soi.”
    La chute de cette envolée est un peu inquiétante: on peut la lire comme une position uniquement tactique. Curieusement il ne fait pas le lien entre Nation et démocratie à suivre …

    Quand à son argument sur l’Amérique Latine … pitoyable qu’il lui faille aller là-bas pour découvrir l’évidence, et encore plus oser s’en prévaloir; Comme si l’Amérique Latine était notre horizon … bonjour le futur Caudillo.

    • Descartes dit :

      @ marc.malesherbes

      [Comme JLM n’est pas idiot, il est évident qu’il veut tromper son monde et qu’il prépare “à la de Gaulle” une aventure du type “le peuple et moi”. Ce n’est guère une pensée de gauche, ni même démocratique, mais ce sera peut-être efficace pour lui.]

      Mettez-vous à sa place. C’est un homme seul. S’il a fondé un parti, celui-ci n’a aucune réalité institutionnelle, pas de véritables organes de direction, pas de réflexion autonome, pas de mécanismes de formation et de gestion des cadres, pas de structure démocratique de délibération et de décision. Le PG n’a aucune existence réelle en dehors de la « bande à Méluch ». Il est fâché avec les communistes, qui ne supportent plus d’être réduits à être la base logistique censée fournir argent, structures et militants pour la grande stratégie du Petit Timonier. « Ensemble » n’est qu’un petit marigot de personnalités et d’ambitions sur lequel on ne peut pas compter.

      Dans une telle solitude, la seule manière de continuer à exister politiquement est de jouer « le rendez-vous d’un homme avec son peuple ». C’est finalement très « gaullien » comme position, seulement voilà, Mélenchon doit manger beaucoup de soupe encore pour arriver à la cheville de mongénéral.

      [nb: par contre sur la Nation, il fait un grand virage. Je ne sais si il y a de la conviction, ou si c’est encore une position tactique qui durera le temps des cerises.]

      Je me méfie, parce que je ne vois pas dans sa réflexion un cheminement qui justifie ce virage. Un « grand virage » sur la question de la nation implique nécessairement un « grand virage » sur plein d’autres questions…

      [Quand à son argument sur l’Amérique Latine … pitoyable qu’il lui faille aller là-bas pour découvrir l’évidence, et encore plus oser s’en prévaloir; Comme si l’Amérique Latine était notre horizon … bonjour le futur Caudillo.]

      Vous aurez certainement remarqué que Mélenchon ne parle plus de la « révolution bolivarienne ». Pour comprendre pourquoi, il suffit de lire les informations économiques qui nous arrivent de ce pays…

  18. luc dit :

    Sacrée Christine :Taubira est brillantissime,dans sa gestion de sa sortie.Vous ne trouvez pas?
    Elle est au dessus du lot!
    Rappelons nous tous ces ex-Ministres à la Duflot ou à la Thouvenot ou Cahuzac(j’oublie y en a tant d’autres..) qui tels des rapaces se répandaient en aigreurs aprés leur départ.
    Là ,Non!
    Taubira ?Non,Madame Taubira !
    Enfin une personne responsable vis à vis de F.Holland et une politique de l’aprés gouvernement digne de ce nom:Responsable!
    Y en amarre de ces ex ministres qui ne savent pas rester dignes, remercier et qui attaquent en se défoulant et passant dans une opposition systématique aveugle comme tant d’autres à droite, à l’extrême droite et également à gauche et à l’extrême gauche!
    Taubira,elle, a senti ou pas,que de nombreux français ne veulent pas des politiciens irresponsables!!!C’est dégradant pour la Nation,et l’estime de soi!
    Merci,Madame Taubira,de votre maitrise de l’éloquence et de votre élégance,ces jours ci dans les ‘mérdias’ et particluièrement à ONPC!
    Merci aussi pour le respect que vous affichez vis à vis de notre jeunesse.
    Malgré les divergences que j’ai avec vous,(trés bien décrites par Descartes,ici),RESPECT.
    Particulièrement pour votre sens des responsabilités vis à vis de nos institutions républicaines ,de son chef le Président Holland ,représentant de notre Nation.
    Aussi ,Merci pour votre brio dans les débat illustrés par votre livre ‘Murmures à la Jeunesse’ qui répond sans en atteindre le niveau ‘au discours à la Jeunesse’ de Jean Jaurès.
    Mais qui de nos jours,atteint les hautes cimes laïco-socialo-républicaines, à part Jaurès?..

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Sacrée Christine : Taubira est brillantissime, dans sa gestion de sa sortie. Vous ne trouvez pas?]

      En tant que communicante, elle est certainement brillante. Elle sait magnifiquement manipuler l’opinion. Cela ne me la rend pas plus sympathique.

      [Rappelons nous tous ces ex-Ministres à la Duflot ou à la Thouvenot ou Cahuzac (j’oublie y en a tant d’autres..) qui tels des rapaces se répandaient en aigreurs aprés leur départ. Là, Non!]

      Vous ne pouvez pas comparer. Thévenoud et Cahuzac savaient qu’ils ne reviendraient pas, que leur carrière était finie. Ils n’avaient plus rien à perdre, et ils se sont donc fait plaisir en réglant des comptes. Duflot, elle, avait besoin de se refaire une virginité après deux ans de participation au gouvernement, et une manière de se faire une virginité et de taper sur Hollande.

      Taubira, elle, a encore l’espoir de se vendre cher. Elle ne va donc pas insulter l’avenir en réglant les comptes avec Hollande. Au contraire, elle joue sur les deux tableaux : pour la « vraie gauche », elle se donne le rôle de la « femme débout », qui sera partie du gouvernement sur une question de principe. Et pour les « socio-libéraux », la ministre responsable en qui on peut avoir confiance pour avaler des boas pendant quatre ans, et pour partir sans faire des dégâts quand on essaye de lui filer un python. En politique, celui qui l’emporte n’est pas celui qui a le plus d’amis, mais celui qui a le moins d’ennemis.

      [Enfin une personne responsable vis à vis de F. Hollande et une politique de l’après gouvernement digne de ce nom: Responsable!]

      « Calculatrice » me paraîtrait plus juste. Si elle était « responsable », elle serait partie en décembre.

      [Merci aussi pour le respect que vous affichez vis à vis de notre jeunesse.]

      Je ne vois pas où est le « respect ». Au contraire : je considère que la manipulation est la plus détestable des manques de respect.

  19. Fleur des champs dit :

    “Mais mon féminisme est un féminisme égalitaire, celui que Christina Hoff-Sommers résumait sous l’expression « level ground, no favours » (« tous au même niveau et pas de faveurs »). Ce féminisme qui exigeait l’égalité des droits et l’indifférence au sexe. Et je m’oppose donc à ce « féminisme de genre » qui prône au contraire l’inégalité de droits et la discrimination positive et qui n’est finalement que le cache-nez d’un groupe qui manipule à ses propres fins le communautarisme féminin, comme d’autres manipulent les communautarismes ethniques ou culturels.”

    Tout à fait en phase avec vous sur ce point, Descartes.

    Cependant et doit-on le regretter, l’indifférence au sexe n’implique pas intrinsèquement l’indifférence à l’aspect esthétique d’un individu (mâle ou femelle) !
    Dans une société dite évoluée, hommes et femmes devraient pouvoir avoir des échanges intellectuels sans que ceux-ci ne dérivent inévitablement vers une tentative de glissement vers une relation physique.
    Loin de moi, bien sûr, l’idée saugrenue de rejeter l’aspect charnel et qui est l’un des constituants non moins essentiels à la construction de sa personnalité, mais force est de constater qu’une femme intéressante, jugée attrayante physiquement par la gent masculine, aura bien du mal à être appréciée avant tout pour ses capacités intellectuelles, en tant qu’individu à part entière.

    Si l’on veut vraiment de la neutralité, il faudrait que les uns et les autres oublient leur tendance naturelle à la libidinosité !
    Or, ce qui fait marcher ce monde, c’est le sexe + le fric et les deux vont très bien ensemble ! Tellement bien d’ailleurs qu’une jolie “mal née” pourra toujours s’en tirer haut la main et gravir quelques échelons, en menant les hommes (friqués) par le bout du nez, sexuellement parlant.
    Le pouvoir est entre les mains de celles qui savent tirer les ficelles et celles-ci sont étirables à souhait dès qu’ils s’agit de titiller l’axe du “désirable”.
    C’est fou comme une belle enveloppe extérieure peut conduire le plus éduqué des hommes à se pâmer pour une donzelle qui lui rince le cerveau et le transformer en primaire, ne sachant plus raison gardée face à l’appel du sexe (qui bien souvent n’est qu’un leurre) l
    Le pouvoir appartient donc aux femmes sachant bien manoeuvrer les hommes en ce sens et d’autant plus quand il est exercé par des expertes en la matière !

    Une femme aussi instruite et intelligente puisse-t-elle être, aura toujours des points d’avance ! son (bel) aspect physique ne comptera jamais pour du beurre !

    Et vous-même, n’êtes vous pas sensible à beauté des femmes ou à leur charme ensorcelant, comme tout homme dit normal qui se respecte ? En effet, je vous ai déjà pris en flagrant délit et c’est souvent que je vous entends dire, la belle Clémentine, par ex ! Ou alors comme Autain vous défrise en tant que féministe à deux vitesses (et je vous comprends, on l’a vu à l’oeuvre, l’hypocrite, face aux actions à Cologne), mettre l’accent sur son physique avantageux, c’est pour vous une manière de la rabaisser (symboliquement) à son statut de bonne femme qui n’a qu’à la fermer si c’est pour dire des bêtises !
    Vous réduisez vous aussi, tout cartésien que vous êtes, la femme à son paraitre, quand ça vous arrange, finalement !

    Toutes les belles théories sur la possible asexualisation des relations humaines tombent donc toutes à l’eau par ce simple constat ! et oui, la chair est faible !

    Je trouve ça dommage, pour ma part mais le monde ne peut hélas pas être façonné selon ses propres codes (d’honneur) et la pureté n’existant quasiment pas en ce bas monde, seuls ceux qui savent flatter les plus bas instincts tiennent le haut du pavé ! les autres, soit ils finissent par tomber eux aussi dans le piège du “tout abject” si ils cherchent la “valorisation” de leur “moi superficiel”, soit ils choisissent de s’isoler et fuient ce monde comme la peste…

    Hors sujet, libre à vous de publier ou pas, vous êtes le maitre en votre royaume, sir Descartes 🙂

    • Descartes dit :

      @ Fleur des champs

      [Cependant et doit-on le regretter, l’indifférence au sexe n’implique pas intrinsèquement l’indifférence à l’aspect esthétique d’un individu (mâle ou femelle) !]

      Bien sur que non. Lorsque je parle « d’indifférence », je faisais bien entendu référence à la sphère publique. Ma position est que dans la sphère publique – celle de la loi et du fonctionnement de l’Etat – la règle doit être l’indifférence devant le questions de sexe, de couleur de peau, d’ethnie ou de religion. Mais dans la sphère privée, celle ou se manifestent nos choix et nos goûts, toutes les différences ont leur place, et notamment la différence esthétique.

      [Loin de moi, bien sûr, l’idée saugrenue de rejeter l’aspect charnel et qui est l’un des constituants non moins essentiels à la construction de sa personnalité, mais force est de constater qu’une femme intéressante, jugée attrayante physiquement par la gent masculine, aura bien du mal à être appréciée avant tout pour ses capacités intellectuelles, en tant qu’individu à part entière.]

      Je pense que cette idée est un préjugé. C’est aussi vrai pour les hommes que pour les femmes. Combien de femmes savent qui est le philosophe préféré de George Clooney ?

      [Or, ce qui fait marcher ce monde, c’est le sexe + le fric et les deux vont très bien ensemble !]

      Nous sommes programmés biologiquement pour cela. La finalité ultime de toute espèce est de se reproduire, et c’est pour cela que nous sommes attirés chez l’autre sexe par ce qui peut le mieux assurer la transmission de nos gènes. Dans notre espèce, c’est une bonne situation, du fric…

      [Une femme aussi instruite et intelligente puisse-t-elle être, aura toujours des points d’avance ! son (bel) aspect physique ne comptera jamais pour du beurre !]

      Il m’a été donné de connaître des femmes dont l’aspect physique était très quelconque, et qui pourtant avaient une présence et un pouvoir de séduction fou du fait de leur intelligence. Pensez à Margaret Thatcher…

      [Et vous-même, n’êtes vous pas sensible à beauté des femmes ou à leur charme ensorcelant, comme tout homme dit normal qui se respecte ?]

      Faites attention, vous allez vous faire descendre par le lobby LGBT… oui, je le confesse, je suis sensible à toute beauté, et particulièrement à celle des femmes. Mais au risque de faire vieux jeu, je vous dirai que mon idéal féminin, c’est Sophia Loren.

      [En effet, je vous ai déjà pris en flagrant délit et c’est souvent que je vous entends dire, la belle Clémentine, par ex !]

      Oui, parce que dire « l’intelligente Clémentine » ou « la sage Clémentine » serait manquer à la vérité, et que « l’ambitieuse Clémentine » ce n’est pas gentil. Je place donc l’accent sur la seule qualité que je connaisse à cette dame…

      [Toutes les belles théories sur la possible asexualisation des relations humaines tombent donc toutes à l’eau par ce simple constat ! et oui, la chair est faible !]

      Eh oui, je le reconnais. Je n’ai pas encore réussi à devenir un pur esprit…

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