Paris 2024: la fin de la parenthèse enchantée

“Impossible n’est pas français” (Napoléon Bonaparte)

Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Tony Estanguet, le très médiatisé président du comité d’organisation des jeux olympiques de Paris, ou par celle de Michel Cadot, le très discret délégué interministériel aux jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (1), le soir de la cérémonie de clôture de Jeux dont tout le monde s’accorde à dire qu’ils sont largement réussis. Probablement ont-ils médité la formule de Joffre après la victoire de la Marne : « je ne sais pas qui a gagné cette bataille, mais je sais qui l’aurait perdue ».  

Cela m’est venu à l’esprit en lisant l’éditorial publié le 12 août dernier (2) par un vénérable journal du soir qui se prétend être encore le « journal de référence ». Un texte qui révèle la curieuse amnésie de la presse française en général, et du journal en question en particulier. Prenons la première phrase de l’article en question : « Alors que d’innombrables cassandres avaient annoncé un désastre sécuritaire, des Jeux olympiques (JO) sans public et une humiliation nationale, la réalité a dépassé tous les discours lénifiants ». Vraiment ? Quel dommage que le journal ne désigne pas avec nom et prénom les « cassandres » en question. Il est vrai que cela l’obligerait à dénoncer pas mal de ses propres journalistes. Parce qu’il suffit de regarder les archives du journal pour retrouver pas mal de « cassandres » faisant leur office. On est très loin de l’honnêteté journalistique de « The Economist », seule publication à ma connaissance qui, lorsqu’il change de position, rappelle ses positions passées. Notre « journal de référence » suit au contraire la logique de ce magnat de la presse qui disait à ses journalistes « souvenez-vous que le lecteur ne relit jamais le journal de la veille ». Hier, « Le Monde » se joignait au chœur des « cassandres », aujourd’hui, il les dénonce…

Mais le plus drôle se trouve dans les paragraphes suivants : « la France a su déjouer tous les clichés sur elle-même, sur son histoire et sur ses habitants, donnant au monde le spectacle d’un pays accueillant, organisé, inventif, capable de s’enthousiasmer pour ses champions tout en se réjouissant des succès des autres. » Mais où le journaliste a-t-il été pêcher ces « clichés » ? Où a-t-il pu bien lire que la France était un pays peu accueillant, désorganisé, pas inventif, incapable de s’enthousiasmer ? Mais… dans les pages de son propre journal. Parce que s’il y a un journal qui diffuse le discours du déclinisme et de la haine de soi, l’image d’une France rabougrie, désorganisée, c’est bien « Le Monde ». Avouez que c’est cocasse : les journalistes, qui sont supposés être ceux qui sont parmi nous les mieux informés, ceux les mieux à même de prendre le pouls de la société et de la connaître en profondeur, sont surpris de constater que la France ne correspond pas à l’image qu’ils s’en font et qu’ils diffusent à longueur de journée…

Personnellement, je n’ai jamais douté que l’organisation serait impeccable, que les délais seraient tenus, que la Seine serait baignable et que les transports parisiens tourneraient comme une horloge. Je ne doutais pas non plus que les Français sauraient accueillir le monde comme il se doit. Pourquoi ? Parce que je connais mon pays, ses citoyens, ses travailleurs, son Etat. Dans notre pays, on a presque toujours atteint les objectifs lorsque la volonté politique était là et que l’on s’est donné les moyens. Et nos grands échecs ne sont pas dus à la qualité de l’exécution, mais à l’hésitation du politique et aux économies de bouts de chandelle – et l’EPR de Flamanville est là pour le rappeler.

Oui, on a réussi les Jeux parce qu’on s’est donné les moyens de réussir. Les procédures de droit commun étaient-elles trop lourdes pour permettre d’assurer la sécurité, de construire les installations olympiques ou de garnir les équipes d’organisation ? On a fait deux lois (n° 2018-202 du 26 mars 2018 et n° 2023-380 du 19 mai 2023 relatives à l’organisation des jeux olympiques et paralympiques de 2024) qui simplifient les procédures, étendent les pouvoirs des forces de sécurité, permettent de maintenir les fonctionnaires participant à l’organisation en poste. Aux postes de commande, on a mis des hauts fonctionnaires chevronnés – comme Michel Cadot, déjà cité – et non des amis politiques. On a accordé des budgets corrects, notamment en matière d’ingénierie, mais aussi en matière de personnel, et on a accordé aux travailleurs des services publics des primes motivantes, qui ne coûtent pas grande chose en termes relatifs, mais évitent des incidents bien plus coûteux en exploitation. Dans ces conditions, la réussite « technique » était assurée. Personne ne devrait s’en étonner. Seulement voilà, les « cassandres » nous ont tellement répété que nous sommes, nous Français, incapables de réussir quoi que ce soit, que nous sommes peu accueillants, routiniers et désorganisés, qu’on a fini par s’en convaincre. D’où cette surprise que nos médias affichent sans fard, sans comprendre que cette surprise tient beaucoup à la vision de notre pays qu’ils ont contribué à créer.

Il y a cependant un domaine où la surprise se justifie : c’est celui de la passion qui a saisi les Français pour ces jeux, qui s’est traduit par une affluence exceptionnelle – tous les records de billetterie ont été battus, avec plus de 9 millions de places vendues – et par une ambiance à la fois patriotique et fair-play. Cela n’était pas couru d’avance. Je suis personnellement convaincu que cette réussite a été la conséquence de la séquence lamentable qui l’a précédée, celle qui est allé de la dissolution à l’élection du bureau de l’Assemblée nationale. Après une telle séquence, où nos élites politiques et médiatiques ont montré la France dans ce qu’elle a de pire, les Français avaient désespérément besoin d’une opportunité de montrer qu’ils ne correspondaient pas à cette caricature, de se rassembler autour de quelque chose de positif. Les Jeux leur ont offert cette opportunité, ils l’ont saisie.

Si on veut être optimiste, on ne peut que souligner cette extraordinaire disponibilité des Français pour dépasser leurs petits problèmes personnels lorsque le politique leur propose un projet collectif mobilisateur. Ce pays a d’énormes réserves de mobilisation, de savoir-faire inemployées. Il ne manque plus qu’un projet, et la volonté politique de le mener à bien. Si l’on est pessimiste, on se dit que lorsque « Le Monde » titre que « La réussite des Jeux olympiques de Paris ne peut pas être sans lendemain », il pêche par excès d’optimisme. Parce que je suis prêt à parier que dans quelques jours, nos élites politico-médiatiques – et les journalistes du « Monde » les premiers – reviendront au discours de l’impuissance et de la « haine de soi ». Dans les colonnes des journaux, dans les discours des politiques, la France redeviendra en quelques semaines le pays des clichés, et les Français ce peuple incapable de rien réussir, préoccupé uniquement par son pouvoir d’achat, et qui ferait mieux de faire comme les Américains, les Allemands ou les Finlandais.

Les Jeux ont été une parenthèse enchantée. Pendant deux semaines, ensemble on pouvait tout. Dans quelques jours, nous ne pourrons plus rien. Comme d’habitude.

Descartes

(1) Qu’il me soit permis ici de rendre hommage à ce grand serviteur de l’Etat, presque inconnu du grand public, et qui est pourtant un exemple éclatant de ce que la haute fonction publique peut produire de mieux en termes d’honnêteté, de discrétion, de compétence et de service désintéressé de l’Etat. Une bonne partie du succès des JO lui est imputable…

(2) « La réussite des Jeux olympiques de Paris ne peut pas être sans lendemain » https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/08/12/la-reussite-des-jeux-olympiques-de-paris-ne-peut-pas-etre-sans-lendemain_6277396_3232.html

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

12 réponses à Paris 2024: la fin de la parenthèse enchantée

  1. Bob dit :

    @ Descartes
    “Le Monde” est clairement le journal de la boboïtude (gauchisante), totalement déconnecté de la vie de la majorité des Français. A part y découvrir le fonds de pensée du cénacle parisien, il ne présente guère d’intérêt.
     
    [Pendant deux semaines, ensemble on pouvait tout.]
    Vous vous emballez il me semble. L’organisation des JO est une réussite indéniable et les Français (du moins les Parisiens) se sont pris au jeux (c’est le cas de le dire), mais cela reste cantonné au domaine sportif, et uniquement à lui. Pendant deux semaines, la catastrophique situation politique de notre pays (toujours en attente d’un gouvernement) n’a pas bougé d’un iota. On ne pouvait donc pas tout, puisqu’on a rien fait sur cet éminemment important sujet.

    • Descartes dit :

      @ Bob

      [“Le Monde” est clairement le journal de la boboïtude (gauchisante), totalement déconnecté de la vie de la majorité des Français. A part y découvrir le fonds de pensée du cénacle parisien, il ne présente guère d’intérêt.]

      Je ne pense pas que cela se réduise à un « cénacle parisien ». C’est le journal du « bloc dominant », de la bourgeoisie et des classes moyennes. Non seulement il dit ce que ces classes pensent, mais ce qu’elles voudraient que l’ensemble de la société pense.

      [« Pendant deux semaines, ensemble on pouvait tout. » Vous vous emballez il me semble. L’organisation des JO est une réussite indéniable et les Français (du moins les Parisiens) se sont pris au jeux (c’est le cas de le dire), mais cela reste cantonné au domaine sportif, et uniquement à lui.]

      Pas seulement. Non seulement la performance sportive était à portée de main, mais on découvrait qu’on pouvait réussir plein de choses : à faire fonctionner les transports parisiens comme une horloge, à dépolluer la Seine, à accueillir correctement des millions de visiteurs… bien entendu, on ne « pouvait pas tout » objectivement, mais dans mon papier je parle de subjectivité.

      [Pendant deux semaines, la catastrophique situation politique de notre pays (toujours en attente d’un gouvernement) n’a pas bougé d’un iota. On ne pouvait donc pas tout, puisqu’on n’a rien fait sur cet éminemment important sujet.]

      Je vais être iconoclaste : le fait de ne pas avoir de gouvernement, est-ce finalement si grave ? Si l’alternative était entre un gouvernement qui conduirait un véritable projet et une absence de gouvernement, on pourrait penser que oui. Mais entre l’action du gouvernement Attal avant la dissolution et celle du gouvernement démissionnaire aujourd’hui, quelle différence ? On le voit bien d’ailleurs. La question du premier ministre secoue le Landerneau politique et passionne ceux qui hantent les couloirs des ministères ou des assemblées, pour qui le choix de X ou Y change sérieusement les perspectives de carrière. Mais est-ce que cela intéresse vraiment les Français ? Est-ce que leur vie changera significativement si c’est Castets, Bertrand ou Cazeneuve qui décrochent la timbale ?

  2. Manchego dit :

    @ Descartes
    ***Dans notre pays, on a presque toujours atteint les objectifs lorsque la volonté politique était là et que l’on s’est donné les moyens.***
    Avez-vous vu la série documentaire sur France 2, au sujet de la libération et de la reconstruction d’après-guerre ? Si oui, je pense que vous n’avez rien appris, moi non plus (j’ai neammoins un peu regretté que la Nueve commandée par le capitaine Dronne n’ait pas été citée dans la libération de Paris), mais ces documentaires montrent ce qui a été possible dans une France ruinée et dévastée, lorsque la volonté politique, issue du CNR, était forte (la belle France que nous allons faire avait dit Marcel Paul). Aujourd’hui on pourrait faire de belles choses si on retrouvait cet esprit.

    • Descartes dit :

      @ Manchego

      [Avez-vous vu la série documentaire sur France 2, au sujet de la libération et de la reconstruction d’après-guerre ?]

      Oui. Quand je pense à ce que les gens ont fait à l’époque, à l’enthousiasme et aux sacrifices qu’ils étaient prêt à faire pour reconstruire le pays, je suis toujours émerveillé. Et je pense un peu au travail qu’on fait les bénévoles pendant les Jeux… et à la demande des syndicats que les bénévoles soient payés. Et ça me donne envie de pleurer…

      [mais ces documentaires montrent ce qui a été possible dans une France ruinée et dévastée, lorsque la volonté politique, issue du CNR, était forte (la belle France que nous allons faire avait dit Marcel Paul). Aujourd’hui on pourrait faire de belles choses si on retrouvait cet esprit.]

      Oui. Seulement, il faut comparer ce que fut l’esprit de la Libération avec ce qu’était cinq ans plus tôt l’esprit de la troisième république finissante… il a fallu une grande crise pour balayer des élites politico-médiatiques aussi coupées du peuple que le sont les nôtres, et pour créer l’appel d’air qui a permis à cette « volonté politique » d’émerger.

      • zorba dit :

        Une crise qui a commencé en septembre 1939 et s’est terminée, de façon inattendue le 8 mai 1945 avec le drapeau soviétique flottant sur le Reichstag en ruines!
        Ni Blum, ni Daladier, ni Pétain et les soumis à l’ordre européen anticommuniste n’avaient prévu cette sortie de “crise”, comme vous dites. 
        C’est souvent le cas.

  3. cdg dit :

    Oui les JO ont ete une reussite, meme s ils laissent une ardoise de 5 milliards. De facon amusante, on pourrait considerer votre article comme une critique en regle de l etat.
    – en temps normal, l etat nomme dirigeants incompetants qui ne doivent leur poste qu au copinage. Pire une fois les projets lancés, l intervention du politique sur des sujets qu ils ne maitrisent pas fait evidement deriver couts et delais
    – Des fonctionnaires qui ne fonctionnent qu aux primes et qui sinon ce mettent en greve ou maladie
    – Un etat qui a des procedures trop lourdes qu il fasse des lois d exceptions (pourquoi diable que pour les JO  et ne pas dynamiter ces lois ? ah oui, certaines ont ete faites pour de bonne raison , comme l interdiction de la surveillance algorythmique (dans ce dernier cas, je suis pret a parier que ca va rester. apres tout les chinois le font aussi 🙁 )
    Finalement vous etes pret a voter pour Milei francais 😉

    • Descartes dit :

      @ cdg

      [Oui les JO ont été une réussite, même s ils laissent une ardoise de 5 milliards.]

      Pardon, mais je ne vois pas très bien d’où vous sortez ce chiffre. Où voyez-vous une « ardoise » ?

      [De façon amusante, on pourrait considérer votre article comme une critique en règle de l’état.]

      Seulement à condition de travestir le sens du mot « état », comme on peut le voir dans ce qui suit :

      [– en temps normal, l’état nomme dirigeants incompétents qui ne doivent leur poste qu’au copinage. Pire une fois les projets lancés, l’intervention du politique sur des sujets qu’ils ne maitrisent pas fait évidement dériver couts et délais]

      L’Etat (qui, en France, porte une majuscule) ne « nomme » personne. La nomination est un privilège de l’autorité politique. Je pense que vous faites la confusion, très courante dans le populisme anglosaxon, entre « state » et « government ». C’est le « government » (et non le « state ») qui nomme aux fonctions dirigeantes. Si « critique en règle » il y a dans mon texte, c’est une critique du politique, pas de « l’Etat ».

      [– Des fonctionnaires qui ne fonctionnent qu’aux primes et qui sinon ce mettent en grève ou maladie]

      Je ne pense pas avoir écrit que les fonctionnaires « ne fonctionnent QU’AUX primes ». Mais alors que depuis des années le politique détruit pièce après pièce le sens du service public, que pour nos élites le mot « fonctionnaire » rime avec mépris, et qu’on a supprimé toutes les récompenses symboliques qui autrefois distinguaient le fonctionnaire dévoué, on peut difficilement s’étonner que le stimulus financier joue un rôle de plus en plus important y compris pour les fonctionnaires. On a privatisé la fonction publique, et on s’étonne que les fonctionnaires tendent à se comporter de plus en plus comme des agents privés… mais peut-être pensez-vous que les entreprises privées qui ont participé aux jeux olympiques ont fait leur boulot pour la beauté du geste ?

      Je vous dirait plus : je suis désolé qu’on en soit arrivé à une situation où il faut promettre primes pour que les gens fassent leur devoir. Et c’est vrai pour les Jeux comme c’était vrai pour le Covid. Pour moi, les agents publics qui ont protégé les Jeux comme ceux qui ont maintenu les services publics pendant le Covid n’ont fait que leur boulot, et ne méritaient donc aucune « prime », tout juste la reconnaissance due à tout agent public qui fait son boulot. J’adhère à la formule Gaullienne devant un groupe de FFI : « je ne vous félicite pas, vous n’avez fait que votre devoir ». Mais je ne peux que me rendre à une évidence : dans une société qui a tout fait pour monétiser les rapports sociaux, TOUS les rapports sociaux, la dérive est inévitable. Lorsqu’on introduit « les méthodes du privé » dans la fonction publique, on introduit aussi les rapports du privé.

      [– Un état qui a des procédures trop lourdes qu’il fasse des lois d’exception (pourquoi diable que pour les JO et ne pas dynamiter ces lois ?]

      Parce qu’il y a ce qu’on appelle un principe de proportionnalité. Les lois sont faites pour protéger un intérêt public. Mais dans certaines circonstances, en protégeant un intérêt public on peut porter atteinte à un autre. Et dans ce cas, il s’agit de savoir lequel des deux est supérieur. Avoir des lois qui interdisent de gêner la circulation pour que quelqu’un puisse organiser une fête, cela parait logique. Mais la question ne se pose pas de la même façon lorsqu’il s’agit d’une fête privée organisée par un milliardaire, et lorsqu’elle est organisée pour tous par une autorité publique. Le fait que dans le deuxième cas on accorde une dérogation tout en maintenant la loi pour la cas général ne me paraît donc pas absurde.

      [Finalement vous êtes prêt a voter pour Milei français 😉]

      Désolé de vous décevoir, mais non. Je voterais plutôt pour celui qui rétablira l’autorité de l’Etat, qui mettra des gens compétents aux postes dirigeants, qui rendra les fonctionnaires fiers de l’être et respectés au point qu’ils n’auront pas besoin de primes pour les inciter à faire leur boulot. Bien sur, ce n’est pas demain la veille qu’on aura ce genre de candidat…

      • zorba dit :

        C’est sur, pour diriger en France, sous région de l’Union européenne sous tutelle OTAN-ienne, il faut être jeune, sans expérience, LGBTQX et sans descendance. Bagage requis pour laisser les oligarques de la mondialisation américaine s’occuper de nos affaires pour le meilleur de leurs intérêts.

      • cdg dit :

        {[ ils laissent une ardoise de 5 milliards.]
        Pardon, mais je ne vois pas très bien d’où vous sortez ce chiffre. Où voyez-vous une « ardoise » ?}
        L estimation de la cour des compte etait un defcit entre 3 et 5 milliards. On ne peut evidement pas connaitre le chiffre final avant la fin des paralympiques. Et de toute facon certaines depenses ne seront pas officiellement comptabilisées (par ex l envoi des migrants campant dans paris dans les differentes regions pour eviter un effet cour des miracles)
        Pour la distinction Etat et gouvernement, vous jouez un peu sur les mots. Un Etat ne peut fonctionner que s il a un gouvernement a sa tete, c est a dire des gens qui decident. Et un gouvernement ne peut rien faire sans etat (cf la liquefaction de mai 1940)
         
        {Mais la question ne se pose pas de la même façon lorsqu’il s’agit d’une fête privée organisée par un milliardaire, et lorsqu’elle est organisée pour tous par une autorité publique}
        Si votre milliardaire est le CIO et qu on bloque l acces a la seine pour ceux qui ont achete les tickets de la ceremonie d ouverture on est dans quel cas ?
        Ou encore plus limite, doit on changer les lois pour les JO d hiver afin de construire de quoi alimenter les canon a neige en eau afin d eviter d avoir a la TV des images d une piste de ski (blanche) entouree d herbe (verte) ?

        • Descartes dit :

          @ cdg

          [« « ils laissent une ardoise de 5 milliards. » » « Pardon, mais je ne vois pas très bien d’où vous sortez ce chiffre. Où voyez-vous une « ardoise » ? » L’estimation de la cour des comptes était un déficit entre 3 et 5 milliards.]

          Je vois. Quand vous écrivez « ils laissent une ardoise de 5 milliards », il faut lire « la cour des comptes anticipait une ardoise de 3 à 5 milliards ». C’est déjà plus raisonnable…

          [On ne peut évidemment pas connaitre le chiffre final avant la fin des paralympiques. Et de toute façon certaines dépenses ne seront pas officiellement comptabilisées (par ex l’envoi des migrants campant dans paris dans les différentes régions pour éviter un effet cour des miracles)]

          Oui, et certaines recettes ne seront pas comptabilisées non plus – par exemple, les recettes fiscales liées à la venue des touristes. Il ne faut pas confondre bilan économique et bilan comptable. Quoi qu’il en soit, on verra les comptes. Une ardoise « anticipée » n’est pas forcément une ardoise « réelle ».

          [Pour la distinction Etat et gouvernement, vous jouez un peu sur les mots. Un Etat ne peut fonctionner que s’il a un gouvernement à sa tête, c’est à dire des gens qui décident. Et un gouvernement ne peut rien faire sans état (cf la liquéfaction de mai 1940)]

          Non. Loin d’être un jeu de mots, la distinction entre l’Etat et le gouvernement est absolument fondamentale. Et ce n’est pas parce qu’ils ont besoin l’un de l’autre qu’il faut les confondre. D’une certaine manière, la distinction entre Etat et gouvernement reflète la distinction enter buts et moyens. C’est l’autorité politique – le gouvernement – qui fixe les buts, c’est la machine administrative – l’Etat – qui gère les moyens pour les atteindre. Mais il y a aussi une distinction dans la temporalité : le gouvernement est limité dans le temps, il peut être remplacé par un autre qui fera d’autres choix. L’Etat, lui, n’est pas limité dans le temps et il est tenu d’assurer une continuité.

          [« Mais la question ne se pose pas de la même façon lorsqu’il s’agit d’une fête privée organisée par un milliardaire, et lorsqu’elle est organisée pour tous par une autorité publique » Si votre milliardaire est le CIO et qu’on bloque l’accès a la seine pour ceux qui ont acheté les tickets de la cérémonie d’ouverture on est dans quel cas ?]

          Dans un cas imaginaire. Ce n’est pas le CIO qui a décidé pour son bon plaisir d’organiser une fête sur la Seine, ni même d’organiser les jeux olympiques à Paris. Il n’a fait qu’accepter les propositions des autorités publiques françaises. Ce sont elles qui ont décidé où, comment, et dans quelles conditions se dérouleraient les cérémonies et les épreuves. Si l’Etat avait voulu distribuer gratuitement les places, il aurait pu le faire – il l’a d’ailleurs largement fait, puisqu’une bonne moitié des entrées ont été distribuées gratuitement.

          [Ou encore plus limite, doit on changer les lois pour les JO d’hiver afin de construire de quoi alimenter les canon à neige en eau afin d’éviter d’avoir à la TV des images d’une piste de ski (blanche) entourée d’herbe (verte) ?]

          Si c’est seulement une question d’image, je pense que non. Mais là encore, c’est le peuple – à travers de ses représentants – qui fait les lois.

  4. Guilhem dit :

    @ Descartes
    Je me permets juste de corriger deux détails dans vos propos (qui n’en modifient pas la portée): ce n’est pas Foch mais Joffre, en tant que général en chef au début de la Grande guerre qui aurait porté la responsabilité de la défaite de la bataille de la Marne, et de Gaulle ne s’adressait pas à des FFI (donc en 1944) mais à des résistants français qui l’avaient rejoint au Royaume-Uni en traversant la Manche clandestinement à la suite de son appel du 18 juin, donc en 1940.
    Merci pour tout votre travail qui nourrit toujours notre réflexion sur les évènements que traversent notre pays.

    • Descartes dit :

      @ Guilhem

      [Je me permets juste de corriger deux détails dans vos propos]

      Vous avez tout à fait raison. J’essaye de vérifier mes citations, mais j’ai écrit ce papier sans avoir accès à ma documentation… j’ai corrigé mon papier pour tenir compte de la citation de Joffre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *