Bon, on s’est amusé quelques jours avec l’affaire DSK, maintenant revenons aux choses sérieuses, c’est à dire, l’économie. Et aujourd’hui, la dernière mode en économie c’est la “règle d’or”. Pour poser la question autrement, faut-il une “règle supérieure” (constitutionnelle, par exemple) qui interdirait aux gouvernements de dépasser un certain niveau de déficit du budget ? Discutons donc de “la règle d’or”, puisque c’est la mode.
Aujoud’hui, je me sens consensuel. Alors, je vais dire courageusement, que les partisans de la “règle d’or” ont raison. Et que les adversaires de la “règle d’or” ont aussi raison. Mais pas sur les mêmes choses.
Les partisans de la “règle d’or” ont raison sur un point fondamental: il n’est pas possible de dépenser durablement plus de qu’on gagne. Un état qui ferait cela ne pourrait que s’appauvrir, puisque pour couvrir le déficit il serait obligé soit de vendre ses actifs, soit s’endetter et donc se mettre dans les mains de ses créanciers (1). Mais ce que les partisans de la règle d’or oublient, c’est l’effet du temps. On peut équilibrer sur le long terme recettes et dépenses sans s’obliger nécessairement à les équilibrer chaque année.
Prenons un petit exemple: imaginons un jeune qui veut s’installer à son compte. Il voudrait installer pour 500.000 € un gîte rural qui rapporte chaque année 30.000 € une fois tous les frais et salaires déduits. En empruntant à 3% à échéance annuelle, il remboursera en 20 ans. Mais quelle est l’apparence comptable de cette affaire ? La première année, la dépense est de 500.000 € et la recette de 30.000 €. Un déficit de presque 200% ! La seconde année par contre on a un budget équilibré (puisque la recette tous frais déduits équilibre la dépense de service de la dette) et ainsi jusqu’à la vingtième année, à partir de laquelle le budget sera excédentaire… de 30.000 €.
Maintenant, imaginons que la règle d’or s’applique. Il est donc impossible de faire le déficit la première année, donc d’effectuer l’investissement… il y aura un gîte rural de moins et un chômeur de plus. Ce que cet exemple montre, est que le problème n’est pas d’un déséquilibre ponctuel du budget, mais d’un désequilibre sur le long terme. Une règle qui oblige à équilibrer le budget chaque année est donc une règle absurde.
Pire, c’est une règle dangereuse. Non seulement parce qu’elle empêche, comme le montre le petit exemple ci-dessus, de faire des investissements qui à terme sont rentables, mais aussi parce qu’elle rend pratiquement obligatoires les politiques pro-cycliques. Pour comprendre ce que cela veut dire,il faut comprendre comment marchent les cycles économiques.
On sait depuis un certain temps que l’économie a un comportement cyclique. En d’autres termes, la performance d’une économie oscille autour d’une “croissance d’équilibre”, passant successivement par des étapes de croissance rapide puis de croissance faible ou même de récession. Ce “cycle” n’est qu’un exemple d’un phénomène très courant dans la nature, celui des systèmes soumis à une force de rappel. Pour montrer comment ça marche, prenons l’exemple d’une balançoire. Lorsqu’elle est verticale, la balançoire ne bouge pas, parce que l’ensemble des forces qui s’exercent sur elle est nul (la corde compense la gravité). Elle est à l’équilibre. Mais que se passe-t-il si on l’écarte legèrement de sa position d’équilibre et qu’on la lâche ? La gravité, qui attire la balançoire vers le centre de la terre, tend à la ramener à sa position d’équilibre. Cette “force de rappel” (ainsi appellée parce qu’elle “rappelle” la balançoire vers sa position d’équilibre) va accélérer la balançoire. Mais que se passe-t-il lorsque la balançoire arrive à sa position d’équilibre ? Et bien, à ce moment là la force de rappel s’annule, mais comme la balançoire a atteint une certaine vitesse, elle dépassera la position d’équilibre et partira de l’autre côté. Et dès qu’elle part, la force de rappel commence de nouveau à se faire sentir, et decelère le mouvement jusqu’à ce que la balançoire s’arrête. Mais lorsqu’elle s’arrête, elle n’est pas dans sa position d’équilibre, et la force de rappel commence à l’accélérer à nouveau… et ainsi de suite.
Maintenant, que se passe-t-il si nous poussons la balançoire pendant son mouvement ? Et bien, cela dépénd si nous poussons “avec” ou “contre” la force de rappel. Si nous donnons un coup de pousse à la balançoire au moment où elle accélère (qu’elle accelère dans un sens ou dans l’autre), l’amplitude du mouvement sera chaque fois plus grande. C’est ce qu’on appelle une poussée “pro-cyclique”. Si par contre nous poussons au moment où la balançoire décelère, l’amplitude du mouvement diminue. C’est une poussée “contre-cyclique”.
Et bien, l’économie fonctionne de la même manière. Elle croit à un rhytme moyen de long terme “structurel” (qui dans notre pays est de l’ordre de 1,5%) sous la pression de l’augmentation démographique et du progrès technique de long terme). Mais comme pour la balançoire, il y a des “forces de rappel” qui font osciller la croissance autour de cette valeur. Ces forces de rappel sont complexes: en temps d’expansion cela peut être la rareté de la main d’oeuvre qualifiée et des matières premières ou les limitations des infrastructures, en temps de contraction c’est la baisse des prix et des salaires réels. Et comme dans l’exemple de la balançoire, l’Etat peut choisir à quel moment “pousser” en augmentant ou réduisant les impôts et les dépenses. L’Etat étant le seul acteur économique qui a ce pouvoir, précisement parce que c’est celui qui peut faire pontctuellement du déficit à un coût minimum. Il peut choisir par exemple de réduire ses dépenses et augmenter les impôts dans une période de contraction (c’est ce qui nous est proposé aujourd’hui) et de faire le contraire pendant une période d’expansion, et pousser la balançoire économique vers des oscillations chaque fois plus importantes (c’est la politique pro-cyclique). Il peut aussi augmenter les impôts et réduire sa dépense dans les périodes d’abondance et faire le contraire dans les périodes de disette, et la balaçoire économique ne fera alors que des petits parcours… c’est le choix contre-cyclique.
Il faut bien comprendre que du point de vue de l’Etat, ce qui importe est que le bilan sur le long terme soit équilibré. Et on peut y arriver de deux manières: la première est d’ajuster en permanence les rentrées et les dépenses de l’Etat. Cela conduit nécessairement à une politique pro-cyclique, puisque cela oblige, lorsque l’économie se contracte, soit à réduire les dépenses, soit à augmenter les impôts, et que ces deux mesures vont dans le même sens que le “mouvement” de la balançoire: celui qui pousse vers la contraction.
La deuxième manière d’équilibrer le bilan, c’est d’ajuster les rentrées et les dépenses sur le long terme. En temps de disette, on augmente les dépenses et on réduit les rentrées. En temps d’abondance, on fait l’inverse. Et on le fait de telle manière que les augmentations de dépenses pendant les disettes soient couvertes par les augmentations de recettes pendant les abondances. En faisant cela, on fait du “contre-cyclique”: dans les périodes d’abondance, l’augmentation des impôts et la réduction de la dépense publique réduisent la demande, et tendent donc à ralentir l’économie. En période de disette, l’augmentation de la dépense et la réduction d’impôts tendent au contraire à l’accélérer. On “pousse” donc la balançoire contre le mouvement, et on réduit donc l’amplitude des cycles…
La “règle d’or”, on le voit bien, nous condamne à une politique pro-cyclique. Or, il y a des très bons arguments pour réduire l’amplitude des cycles. Car les cycles ont des effets négatifs: dans les phases d’expansion on tend à surinvestir puisqu’on anticipe une demande qui finalement ne se réalisera pas, alors que dans les phases de dépression on tend à sous-investir par manque de visibilité. Dans le premier cas, on gâche des ressources, dans les second, on perd de la croissance. Il y a aussi les effets que ces cycles ont sur la vie des gens: que préférez vous, un revenu et des prix stables qui vous permettent de faire des projets, où des périodes d’extrème prospérité suivi de périodes de disette qui vous obligent à jongler pour joindre les deux bouts ? Moi je préfère manger tous les jours du poulet plutôt que de manger du caviar pendant cinq ans et jeûner les cinq années suivantes…
La “règle d’or” telle qu’elle est proposée est donc dangereuse. Elle serait un pas de plus, après le “franc fort”, le “pacte de stabilité” et autres désastres du même acabit, dans la longue suite de politiques récessives et pro-cycliques qui ont été imposées pour faire marcher cette création absurde qu’est l’Euro.En même temps, les partisans de la “règle d’or” ont raison de dire qu’il faut un mécanisme qui permette d’équilibrer recettes et dépenses. Il nous faut donc une “règle de diamant” qui oblige l’Etat à économiser lorsque les choses vont bien pour pouvoir laisser filer le déficit quand les choses vont mal. Une règle qui garantisse l’équilibre non pas chaque année, mais sur l’ensemble du cycle économique.
La difficulté qu’il y a à concevoir une telle règle n’est pas économique, elle est politique. Le problème est que l’objectif d’équilibre à long terme oblige le gouvernement qui a la chance de toucher les dividendes de l’expansion à être vertueux pour permettre au gouvernement qui aura à faire face à la disette d’avoir des réserves. Or, le cycle économique a une durée de l’ordre de 6 ans, ce qui est bien au delà de l’horizon politique de n’importe quel gouvernement. C’est l’effet pervers combiné de l’alternance et du racourcissement des mandats. Comment forcer un gouvernement à conduire des politiques dont profitera le gouvernement suivant ? On l’a bien vu avec l’histoire de la “cagnotte” sous le gouvernement Jospin: dès qu’une rentrée fiscale exceptionnelle se profile, tout le monde se précipite dessus comme la vérole sur le bas-clergé breton pour s’approprier une partie et faire cadeau à ses électeurs. Dans une société du “tout, tout de suite”, difficile d’imposer des règles de saine gestion sur le long terme.
Voilà donc la difficulté: il faut une “règle de platine” qui soit contre-cyclique, et qui prescrive donc un équilibre sur le long terme. Il faut donc une règle constitutionnelle (puisqu’elle doit s’imposer aux gouvernements successifs) qui prescrive de faire des réserves pendant les bonnes années pour pouvoir dépenser pendant les mauvaises. Il faut que la règle soit suffissamment automatique pour ne pas dépendre du bon vouloir du gouvernement du jour et en même temps suffisamment flexible pour ne pas conduire dans une situation imprévue à des politiques imbéciles. Vaste programme, n’est ce pas ?
Descartes
(1) Aujourd’hui, le PS fait beaucoup de battage sur le thème “nous, on avait réduit la dette (du temps de Jospin) alors que la droite l’a creusée”. Ils oublient de préciser que cette “réduction de dette” s’était accompagnée de la plus grande campagne de privatisation d’entreprises publiques de l’histoire de notre pays. En d’autres termes, droite et gauche ont appauvri l’Etat: la première en vendant l’actif, la seconde en s’endettant…
Je crois qu’un état ne peut pas durablement dépenser plus “qu’il ne gagne”, comme c’est le cas en France depuis 30 ans.
Ou alors il doit maîtriser la planche à billets et faire des ajustements périodiques, ou bien « spolier » d’une autre manière ses créanciers et contribuables.
On ne peut certes pas assimiler le budget d’un état au budget d’un père de famille, mais quand même, ne pouvons-nous pas envisager que l’état fasse appel au crédit pour les
dépenses d’investissement, mais qu’il couvre impérativement ses frais de fonctionnement et le remboursement de sa dette par l’impôt ?
Je crois qu’une grande partie de la dette c’est des impôts qui n’ont pas été payés en temps et en heure ; il y a plus de 100 milliards/an de niches fiscales, ce qui n’est pas
rien, sans compter la fraude (ou l’optimisation si on préfère le terme).
Alors c’est vrai qu’il y a un risque d’évasion de capitaux si on revient à des taux d’imposition conformes aux besoins de l’état, où plutôt à nos besoins collectifs, mais c’est
un choix de civilisation, si on souhaite conserver « l’état providence » (je n’aime pas trop ce terme) il faut que tout le monde mette la main à la poche selon ses capacités. Je sais que c’est
plus facile à dire qu’à faire, l’individualisme et l’égoïsme ne sont pas en perte de vitesse, loin s’en faut. Il y a quelques jours, sur un autre blog, j’ai lu un commentaire qui disait en
substance que l’œuvre du CNR c’est du Madoff, de la pyramide de Ponzi….. C’est malheureusement une opinion assez rependue, même parmi ceux qui bénéficient du système, ou qui tôt ou tard vont en
bénéficier (éducation, santé, protection sociale ……..).
On ne peut certes pas assimiler le budget d’un état au budget d’un père de famille, mais quand même, ne pouvons-nous pas envisager que l’état fasse appel au crédit pour les dépenses
d’investissement, mais qu’il couvre impérativement ses frais de fonctionnement et le remboursement de sa dette par l’impôt ?
Si tu relis mon explication sur le cycle économique, tu verras que la réponse est “non”. La raison est simple: à cause des cycles, l’impôt peut varier d’une manière très importante entre les
périodes d’expansion et les périodes de ralentissement. Si tu veux “couvrir les frais de fonctionnement et le remboursement de la dette par l’impôt”, cela t’obligerait à adapter les “frais de
fonctionnement” au comportement cyclique des recettes. Prenons l’exemple de l’éducation nationale: cela supposerait de fermer des classes en temps de disette et les réouvrir en temps d’expansion.
Du coup, le nombre d’élèves par enseignant dépendrait de l’état du cycle économique. Est-ce raisonnable ?
Non. Je me repète: il faut que les recettes équilibrent les dépenses (de fonctionnement) sur l’ensemble du cycle économique, et non pas chaque année. Pour l’investissement, c’est un peu
différent: s’il s’agit d’investissement à long terme, il faut que les recettes équilibrent les dépenses sur l’ensemble du cycle d’investissement.
Je crois qu’une grande partie de la dette c’est des impôts qui n’ont pas été payés en temps et en heure ; il y a plus de 100 milliards/an de niches fiscales, ce qui n’est pas rien, sans
compter la fraude (ou l’optimisation si on préfère le terme).
Si l’on veut réflechir correctement, il faut appeler les choses par leur nom. Entre “fraude” et “optimisation fiscale”, la question n’est pas de choisir le terme qu’on préfère. Ce sont deux
choses radicalement différentes: la fraude est illégale, l’optimisation est légale.
La dette est une accumulation de déséquilibres. On peut dire que ce sont des recettes qui ont manqué, ou des dépenses qu’on n’aurait pas du faire. Le choix entre ces deux opinions est une
question politique, et non pas économique. La seule chose qu’on peut dire, c’est que si l’on n’avait pas créé en permanence des “niches” sociales ou fiscales pour faire plaisir à tel ou tel
segment de l’électorat, la dette serait certainement moindre. Mais ces “niches”, la gauche aussi les a créées. Pense au régime d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle… des petits
cadeaux aux classes moyennes comme celui-là coûtent très, très cher…
(…) il faut que tout le monde mette la main à la poche selon ses capacités. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, l’individualisme et l’égoïsme ne sont pas en perte de vitesse,
loin s’en faut.
Tout à fait. Sans compter que cela suppose une modification profonde de notre rapport à l’UE, et que pour cela il faudra passer sur le cadavre des classes moyennes…
Pour un libéral pur et dur l’état n’a pas à intervenir dans l’économie. Le système se purgera de ses excès lui-même. Dans cette optique libérale, tout ce qui peut brider les mains de l’état
est bon puisque le tropisme libéral c’est que l’initiative privée fera toujours mieux que l’état,
Ensuite concernant l’investissement, où commence-t-il et où s’arrête-t-il ?
“Elle croit à un rythme moyen de long terme “structurel” (qui dans notre pays est de l’ordre de 1,5%) sous la pression de l’augmentation démographique et du progrès technique de long
terme)”
et sous la pression de l’euro cher et du libre échange bête et méchant tel que pratiqué actuellement.
{Elle serait un pas de plus, après le “franc fort”, le “pacte de stabilité” et autres désastres du même acabit, dans la longue suite de politiques récessives et pro-cycliques qui ont été
imposées pour faire marcher cette création absurde qu’est l’Euro.}
Purée, oh oui, que j’aime entendre ceci. On ne le dit pas assez,le SME puis l’euro sont des gâchis incommensurables. Pourquoi nos dirigeants veulent-ils tant arrimer leur destin à la monnaie
allemande ? L’Allemagne a une monnaie et des règles de gestion de cette monnaie qui leur correspondent bien sociologiquement. Pour la France il faut trouver d’autres réglages. Il faut
accepter que structurellement nous avons une inflation plus élevée que l’Allemagne. Ce ne sera pas toujours le cas. ça ne l’a pas toujours été.
“Or, le cycle économique a une durée de l’ordre de 6 ans, ce qui est bien au delà de l’horizon politique de n’importe quel gouvernement. C’est l’effet pervers combiné de l’alternance et
du racourcissement des mandats”
Auriez-vous une idée de ce qui a motivé Jospin à vouloir raccourcir le mandat présidentiel et la durée du mandat de député ?
{dès qu’une rentrée fiscale exceptionnelle se profile, tout le monde se précipite dessus comme la vérole sur le bas-clergé breton pour s’approprier une partie et faire cadeau à ses
électeurs. Dans une société du “tout, tout de suite”, difficile d’imposer des règles de saine gestion sur le long terme.}
Je me souviens de l’affaire de la cagnotte agitée par Chirac pour mettre en difficulté Jospin.
{La dette est une accumulation de déséquilibres. On peut dire que ce sont des recettes qui ont manqué, ou des dépenses qu’on n’aurait pas du faire. Le choix entre ces deux opinions est
une question politique, et non pas économique.}
Pourtant nos économistes de banque, Daniel Levy (Lazare) Touati (Natixis) Betbèze (Crédit Agricole) ne pensent pas comme vous. La France vit au dessus de ses moyens,nous disent-ils en
substance. Ils devraient donc préciser que c’est leur opinion politique.
En fait on est en plein dans l’économie politique. Le choix entre ces deux opinions est donc bien une question et politique et économique. Ceux qui privilégie la compétitivié externe pensent
qu’ils faut réduire les dépenses pour réduire les prélèvements fiscaux. Ceux qui pensent que le problème vient d’une demande anémiée et qu’il faut privilégier la demande intérieure questionneront
d’autres paramètres : le système monétaire depuis la fin des accords de Bretton Woods, des recettes de l’état en baisse depuis des années, le lien entre libre-échange et chômage et course au
moins-disant fiscal.
“Sans compter que cela suppose une modification profonde de notre rapport à l’UE, et que pour cela il faudra passer sur le cadavre des classes moyennes…”
Pourriez-vous développer s’il vous plait car je ne comprends pas tout et je manque surement une grande partie des sous-entendus.Pour avoir lu quelques uns des anciens articles, j’ai compris que
les classes moyennes ne voulant pas que leurs rejetons puisse être menacés par les enfants des classes populaires on tout fait pour “casser” l’ascenseur social. Après mai 68, la première
entreprise de démolition fut l’école, puis l’assimilation des populations fraichement immigrées à laquelle on aurait renoncé progressivement.
Pour un libéral pur et dur l’état n’a pas à intervenir dans l’économie. Le système se purgera de ses excès lui-même. Dans cette optique libérale, tout ce qui peut brider les mains de
l’état est bon puisque le tropisme libéral c’est que l’initiative privée fera toujours mieux que l’état,
La théorie libérale n’est pas tout à fait fausse. Sous certaines conditions, le marché est le meilleur des régulateurs. Seulement, ces conditions ne sont remplies que dans certains domaines bien
délimités. Le problème, comme toujours, ce sont les extrémistes: d’un côté, ceux qui ne veulent pas de marché du tout, et sont partisans d’une économie 100% régulée administrativement. De
l’autre, les partisans du 100% marché qui ne s’aperçoivent pas que dans les secteurs de l’énergie, de la santé, de l’éducation, du crédit, le marché n’est ni capable de s’auto-réguler, ni
d’allouer correctement les ressources.
Ensuite concernant l’investissement, où commence-t-il et où s’arrête-t-il ?
Question très pertinente… Les gens ont tendance à penser qu’il y a des dépenses qui “rapportent” (investissement) et des dépenses, beaucoup moins nobles, qui ne “rapportent” rien. Mais la
frontière n’est pas facile à établir: lorsque je paye un professeur pour éduqer les travailleurs qui feront la production de demain, est-ce du “fonctionnement” ou de “l’investissement” ? Lorsque
je paye le policier dont l’action permet aux citoyens de travailler tranquiles et de produire plus, c’est du fonctionnement ou de l’investissement ? Franchement, je pense qu’il faut arrêter de
séparer en politique “investissement” et “fonctionnement” et de raisonner en termes de dépense utile.
Purée, oh oui, que j’aime entendre ceci. On ne le dit pas assez,le SME puis l’euro sont des gâchis incommensurables. Pourquoi nos dirigeants veulent-ils tant arrimer leur destin à la
monnaie allemande ? L’Allemagne a une monnaie et des règles de gestion de cette monnaie qui leur correspondent bien sociologiquement. Pour la France il faut trouver d’autres réglages.
Il faut accepter que structurellement nous avons une inflation plus élevée que l’Allemagne.
Tout à fait. La question que tu poses est très intéressante, et elle est traitée sous un angle original par Chèvenement dans son dernier livre, “La France est elle finie ?”. La France est, depuis
très longtemps, un pays ouvert sur le monde, et c’est très bien ainsi. Mais il y a un effet secondaire détestable à cette ouverture, et c’est ce qu’on appelle “la haine de soi”. Nous passons
malheureusement beaucoup de temps à nous lamenter de ne pas être comme les autres, et à croire que l’herbe est plus verte de l’autre côté de la barrière. Nous envions la tenacité et
l’adaptabilité anglo-saxone, l’efficacité et le “sérieux” allemand, le style et la joie de vivre des italiens, le système éducatif finlandais… regardez un peu le discours de nos élites: vous
verrez en permanence une sorte de auto-flagélation sur le ton “la France est à la traine, les autres nous dépassent”.
Quand on a vécu la moitié de sa vie à l’étranger (ce qui n’est pas loin d’être mon cas), on est toujours surpris de cette flagélation continuelle. D’abord, parce qu’il faut dire qu’on ne vit pas
si mal que ça en France, on vit même plutôt mieux qu’ailleurs. Oui, les anglo-saxons sont peut-être plus adaptables, mais essayez de prendre les transports en commun anglais tous les jours, et
vous verrez ce que c’est. Oui, les allemands sont “sérieux”, mais ils travaillent plutôt moins efficacement que nous et ils sont desespérement lents, fastidieux, provinciaux. Non, ce n’est pas
mieux ailleurs. C’est différent. Et ce n’est pas la même chose.
La vérité, il faut la dire, c’est que la gauche française depuis 1968 n’aimons pas son pays, et n’enseige pas aux jeunes à l’aimer. Au contraire: elle se répand dans un discours qui essaye de
montrer combien la France est teintée par les pechés de racisme, de sexisme, d’antisémitisme. La droite fait de même sur un autre modèle: pour elle, le français serait fainéant, incapable de
prendre des risques, rigide, corporatiste, incapable de faire sans la tutelle d’un Etat omniprésent. Et finalement, le seul consensus droite-gauche est celui-là: nous ne pouvons “gagner la
compétition internationale” ou “créer une société plus juste” qu’en cessant d’être ce que nous sommes et en nous alignant sur les autres.
Dans son livre “Le siècle de Monsieur Pétain” (que je conseille chaudement), Alain-Gérard Slama montre combien cette “haine de soi” est en France caractéristique des temps troublés, une réaction
qui occupe le vide laissé par l’affaiblissement du “surmoi républicain”.
Auriez-vous une idée de ce qui a motivé Jospin à vouloir raccourcir le mandat présidentiel et la durée du mandat de député ?
De ce qui l’a “motivé” personnellement, non. Mais l’idéologie selon laquelle il faut des mandats courts fait partie d’un mouvement idéologique général qui pousse à “rapprocher les citoyens de
l’exercice du pouvoir”. C’est un mouvement parallèle à celui de la décentralisation, de la mise en place du référendum d’initiative populaire, du recours direct au conseil constitutionnel, etc.
Et à mon avis, c’est encore une manière de rendre l’Etat (et les citoyens) impuissant. La mise en oeuvre d’une véritable politique nécessite une distance entre le décideur et le peuple, distance
qui permette au décideur d’abord de s’abstraire des intérêts locaux, catégoriels, communautaires, et d’autre part de maintenir une continuité dans l’action. En abolissant cette distance dans le
temps et dans l’espace, on réduit le poltiique à l’impuissance.
Je me souviens de l’affaire de la cagnotte agitée par Chirac pour mettre en difficulté Jospin.
Si la gauche avair réflechi trois secondes, cette affaire n’avait aucune raison de la “mettre en difficulté”. S’il y a eu “difficulté”, c’est justement parce que les différentes composantes de la
“gauche plurielle” avaient chacune une “clientèle” à satisfaire.
Pourtant nos économistes de banque, Daniel Levy (Lazare) Touati (Natixis) Betbèze (Crédit Agricole) ne pensent pas comme vous. La France vit au dessus de ses moyens,nous disent-ils en
substance. Ils devraient donc préciser que c’est leur opinion politique.
Est-ce vraiment nécessaire ? J’aurais pensé que leur “option politique” est assez claire pourtant…
Ceux qui privilégie la compétitivié externe pensent qu’ils faut réduire les dépenses pour réduire les prélèvements fiscaux.
Ce n’est pas aussi simple. Ceux qui privilégient la compétitivité externe affirment qu’il faut réduire les dépenses… et en même temps sont les plus grands soutiens d’une monnaie unique forte
qui est le principal obstacle à cette même compétitivité. Cela ne vous paraît pas légèrement contradictoire ? Je pense qu’il faut raisonner à l’envers: ceux qui privilégient la réduction des
prélèvements fiscaux pensent qu’il faut se concentrer sur la compétitivité externe. Dites-vous que les gens partent de leurs intérêts, et non de théories générales…
Pourriez-vous développer s’il vous plait car je ne comprends pas tout et je manque surement une grande partie des sous-entendus.
Il n’y a aucun “sous-entendu”. Chacun de nous a un double rôle en tant qu’acteur économique: l’un dans la production, l’autre dans la consommation. D’un côté de la barricade, nous apportons à la
production notre capital ou notre travail, de l’autre nous consommons ce qui est ainsi produit.
La construction européenne, avec son obsession avec “le marché libre et non faussé”, a privilégié ce qui est mobile le capital et la marchandise par rapport au travailleur. En d’autres termes,
c’est le capitaliste et le consommateur qui en bénéficient, c’est le travailleur et surtout le travailleur “délocalisable” qui en pâtit. Grâce à la libre circulation des marchandises et des
capitaux, on peut acheter des produits moins chers et avoir la plus haute rentabilité du capital. Et on paye ces avantages avec un chômage massif et une baisse des salaires des emplois
“délocalisables”. Cet arrangement est très avantageux pour les classes moyennes: elles ont du capital, elles sont celles qui consomment le plus, et elles ont en général les activités
professionnelles les plus difficiles à délocaliser. C’est pourquoi les classes moyennes ont systématiquement et consistamment défendu la construction européenne telle qu’elle est conçue dans
“l’acte unique” puis dans le traité de Maastricht.
##########Si tu veux “couvrir les frais de fonctionnement et le remboursement de la dette par
l’impôt”, cela t’obligerait à adapter les “frais de fonctionnement” au comportement cyclique des recettes. Non. Je me repète: il faut que les recettes équilibrent les dépenses (de fonctionnement) sur l’ensemble du
cycle économique, et non pas chaque année. Pour l’investissement, c’est un peu différent: s’il s’agit d’investissement à long terme, il faut que les recettes équilibrent les dépenses sur
l’ensemble du cycle d’investissement. ##########
Les recettes peuvent aussi se planifier comme les dépenses, à condition bien sur qu’il y ait suffisamment
de richesses produites et une juste répartition de ces richesses.
######Non. Je me repète: il faut que les recettes équilibrent les dépenses (de fonctionnement) sur
l’ensemble du cycle économique, et non pas chaque année. Pour l’investissement, c’est un peu différent: s’il s’agit d’investissement à long terme, il faut que les recettes équilibrent les
dépenses sur l’ensemble du cycle d’investissement. ###########
Je suis d’accord avec cette notion de cycles, raisonner sur une période de quelques années facilite la
planification que j’évoque plus haut.
########Si l’on veut réflechir correctement, il faut appeler les choses par leur nom. Entre
“fraude” et “optimisation fiscale”, la question n’est pas de choisir le terme qu’on préfère. Ce sont deux choses radicalement différentes: la fraude est illégale, l’optimisation est légale.
#######
Je le sais bien, stricto sensu tu as évidemment raison. Mais la ligne de démarcation entre fraude et optimisation est difficile à établir lorsque la loi est complexe et
sujette à interprétation, s’agissant notamment de la détermination du lieu de résidence fiscale d’un contribuable qui dispose de plusieurs résidences, séjourne et exerce son activité
professionnelle en France et à l’étranger, ou bien des entreprises qui ont une nébuleuse de filiales dans les paradis fiscaux. Il est de notoriété publique que les entreprises du CAC40 ne payent
en moyenne que 8 ou 9 % d’impôts sur les sociétés, contre 33 % pour une quelconque PME-PMI.
Bien sur, chaque année il y a quelques entreprises qui se « prennent les pieds dans le
tapis » au petit jeu de l’optimisation, mais combien passent au travers des mailles ?
Les recettes peuvent aussi se planifier comme les dépenses, à condition bien sur qu’il y
ait suffisamment de richesses produites et une juste répartition de ces richesses.
On peut “planifier les recettes et les dépenses” à condition d’avoir suffisament
d’informations et des modèles économiques solides. La quantité de richesses produites et la justice de leur répartition n’a aucune influence sur la capacité à planifier.
Le problème de “planifier les recettes et les dépenses” n’est pas aussi simple que tu le
crois, dès lors que l’horizon de temps dépasse le mandat des élus qui doivent l’approuver. Autrement, tu autorises un gouvernement à lier les mains de son successeur…
Bonjour,
je comprends bien la logique des politiques contra-cycliques…sauf que dans les faits, elles ne sont appliquées que dans un seul sens : quand on est en crise, donc on promeut le déficit pour que
les dépenses publiques continuent de soutenir la consommation et l’investissement collectif. Mais “lorsque ça va bien”…et bien justement, personne ne dit jamais que “ça va bien”. Même en
1997-2000, quand on avait 3 voire 4% de croissance du PIB en France, on pouvait toujours dire “oui, mais nous avons 2 millions de chômeurs! Nous ne sommes pas sortis de la crise!”. Et pour ma
part, n’ayant pas 30 ans, je ne me rappelle d’aucune période où l’on se disait que l’on “sort de la crise” ou qu’on n’y était pas. Donc la période d’abondance où le gouvernement réaliserait des
excédents risque de ne jamais se produire…On pourrait bien sûr décider de critères qui permettraient de reconnaître que l’on se situe dans une période de “mieux”…mais dans la réalité
politique, tout le monde se battrait pour que ces critères soient modifiés de sorte à ce que l’on parle toujours de crise, prétexte pour de nouvelles rallonges de dépenses…
Alors, une règle de diamant, imposant au gouvernement d’avoir comblé ses déficits sur un nombre d’années précises (5 ans, 10 ans?) pourquoi pas? Et même, si nous récupérons notre monnaie,
de réautoriser le gouvernement à faire créer de la monnaie lorsqu’il est en déficit, à condition de la détruire rapidement par des excédents dans un futur proche? Mais, poltiquement, ce ne sera
pas gagné… Il me semble que la moins mauvaise solution serait : 1) pas de déficits publics, ou dans des marges très faibles, sauf situations d’extrême urgence (guerre ou préparation de guerre,
crise humanitaire en vue ou déclenchée). 2) le gouvernement peut convoquer les électeurs par référendum, tous les 5 ans, pour demander à ceux-ci s’ils acceptent que le gouvernement fasse des
déficits, avec obligation de les combler par des excédents dans les 5 ou 10 ans (et si ce n’est pas atteint, levée d’un impôt exceptionnel pour y parvenir, afin que les électeurs s’aperçoivent de
l’échec des gouvernants). Ainsi, tous les 5 ans, les électeurs peuvent juger de la crédibilité des gouvernements et décider ou non de leur renouveler le droit aux déficits. Ce serait mieux que de
raisonner en partant du principe que le gouvernement fait à peu près ce qu’il veut de son budget, et en se disant que, théoriquement, les citoyens pourraient réagir contre une évolution
dangereuse de la dette (ou de la création monétaire).
je comprends bien la logique des politiques contra-cycliques…sauf que dans les faits, elles ne sont appliquées que dans un seul sens : quand on est en crise, donc on promeut le déficit pour
que les dépenses publiques continuent de soutenir la consommation et l’investissement collectif. Mais “lorsque ça va bien”…et bien justement, personne ne dit jamais que “ça va bien”. Même en
1997-2000, quand on avait 3 voire 4% de croissance du PIB en France, on pouvait toujours dire “oui, mais nous avons 2 millions de chômeurs! Nous ne sommes pas sortis de la crise!”.
On peut dire beaucoup de choses, mais dans les faits qu’est qu’on a fait ? Rappelez-vous l’affaire de la “cagnotte”. Si vous regardez bien, les politiques suivies ces dernières décennies ont été
“pro-cycliques” dans les deux sens. Lorsque l’économie est en expansion, on tend à réduire les impôts, par exemple, qui est une mesure expansionniste. Lorsque l’économie se contracte, on tend au
contraire à les augmenter… en tout honneur, il faut souligner que le seul qui ait assumé ces trente dernières années une politique contre-cyclique” a été… Nicolas Sarkozy, en 2008.
Et pour ma part, n’ayant pas 30 ans, je ne me rappelle d’aucune période où l’on se disait que l’on “sort de la crise” ou qu’on n’y était pas.
Si vous en aviez 70, vous ne vous en souviendriez pas non plus: en fait, on parle continument de “crise” depuis au moins 1870. Et c’est logique: le gouvernement qui oserait dire “tout va bien” se
verait confronté à une infinité de demandes (l’erreur politique de Jospin avec la “cagnotte” est de ce point de vue révélateur). Mieux vaut toujours dire qu’on est en crise, qu’il n’y a plus un
sou en caisse…
Donc la période d’abondance où le gouvernement réaliserait des excédents risque de ne jamais se produire…
Encore une fois, ce n’est pas les discours politiques qu’il faut regarder, mais les faits. Et si vous regardez les chiffres, vous verrez qu’en fait les cycles économiques durent entre six et huit
ans. On a donc une période où l’on pourrait réaliser des excédents tous les six ans en moyenne.
On pourrait bien sûr décider de critères qui permettraient de reconnaître que l’on se situe dans une période de “mieux”…mais dans la réalité politique, tout le monde se battrait pour que
ces critères soient modifiés de sorte à ce que l’on parle toujours de crise, prétexte pour de nouvelles rallonges de dépenses…
C’est bien la difficulté… c’est pourquoi si on fait une “règle de diamant”, elle doit être constitutionnalisée et automatique…
Mais, poltiquement, ce ne sera pas gagné… Il me semble que la moins mauvaise solution serait : 1) pas de déficits publics, ou dans des marges très faibles, sauf situations d’extrême urgence
(guerre ou préparation de guerre, crise humanitaire en vue ou déclenchée). 2) le gouvernement peut convoquer les électeurs par référendum, tous les 5 ans, pour demander à ceux-ci s’ils acceptent
que le gouvernement fasse des déficits, avec obligation de les combler par des excédents dans les 5 ou 10 ans (et si ce n’est pas atteint, levée d’un impôt exceptionnel pour y parvenir, afin que
les électeurs s’aperçoivent de l’échec des gouvernants). Ainsi, tous les 5 ans, les électeurs peuvent juger de la crédibilité des gouvernements et décider ou non de leur renouveler le droit aux
déficits.
Votre proposition est intéresante, sauf que… quelle serait la sanction d’un gouvernement qui ne tiendrait pas sa promesse de combler les déficits par des excédents “dans les 5 ou 10 ans” ? Car
un gouvernement peut promettre tout ce qu’on veut dès lors qu’il est jugé à un horizon qui dépasse son mandat…
Contrairement à une croyance très répandue à gauche, le réferendum n’est pas une baguette magique qui résout tous les problèmes. Dès lors qu’il s’agit de mettre en jeu la responsabilité du
politique sur des périodes longues, il n’y a pas de solution simple…
Deux remarques :
– parler de “dettes” de l’Etat, de “déficit” du budget, sans aller plus avant, me parraît relever d’un simplisme qui confine à la malhonnêteté. On sait aujourd’ui, merci aux courageux qui
ont fait le calcul (cf par exemple http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque), que depuis 1973 les français ont REELLEMENT remboursé une part significative des “dettes” d’alors. Par contre les
possédants au pouvoir, de la droite comme de la pseudo gauche ( rappelons nous du “Guépard” : s’y glisser pour que rien ne change), ont réussi à cette date à se faire établir une rente à
vie en imposant un mécanisme qui permet que ces “dettes” produisent intérêts privés. Il serait plus clair de souligner que l’Etat doit assurer la possibilité del’activité économique en
contrôlant la création monétaire au niveau optimum, de façon contra-cyclique comme le rapporte fort justement M. Descartes. Cette création monétaire ne s’appelle “dettes” que pour le portefeuille
des profiteurs qui ont réussi à tirer un surplus de revenus personnels de ce changement de dénomination.
– le thème des “niches fiscales” est de même propice à toutes les démagogies délétaires, anti-économiques et au final assurant le maintient des minorités possédantes au pouvoir par la
division des électorats, comme par la crétinisation des électeurs. Les exemples sont faciles à donner. Prenons celui des 10% de réduction du revenu des retraités. Qui ignore que ces déductions,
valables pour les actifs aussi, ont (avaient ?) pour raison la fraudemassive, et d’un niveau bien supérieur à ce pourcentage, des professions non “salariées” ( “salariées” au sens large de
revenus contrôlé à la source). Les discours qui, aujourd’hui, abordent ce sujet sans en discuter le fond sont simplement, pardonnez-moi le terme, putassièrement démagogiques : spolier une partie
des contribuables en s’appuyant sur l’ignorance et la jalousie d’une autre partie renvoie à la “méthode Morrisson” de diviser pour régner.Prenons un second exemple, qui renverra au thème des
“classes moyennes” abordé dans un article antérieur, sans assez de réflection à mon sens, comme à celui, plus “économique”, du financement des entreprises trop petites pour avoir accès à la
Bourse. L’une des “niches” visées concerne les déductions fiscales pour investissement dans des petites entreprises, de type FCPI, (I pour innovation), FCP (P pour proximité) ou Sofica (A pour
audiovisuel). Ces mécanismes permettent aux entreprises “bénéficiaires” de trouver des fonds pour se développer à des coûts bien inférieurs à ce que des banques accepteraient d’assurer. Les fonds
en question proviennent pour l’essentiel de ces classes moyennes auquelles letravail assure des revenus qui permettent de faire quelques “économies”. Les classes possédantes moquent très fort ces
placements de “gagne-petits” qui, de fait, SONT QUASI SYSTEMATIQUEMENT DEFICITAIRES au terme de 8 à 10 ans de fonds bloqués SANS QU’UN SEUL CENTIME DE REVENU AIT ETE VERSE ENTRE TEMPS. Demain ces
“niches” seront supprimées. Qui financera ces petites entreprises ? Sans doute les mêmes banques/classes possédantes qui avaient réussi à transformer la création monétaire nécessaire en “dettes”
lui rapportant de solide revenus. Et les entreprises françaises en devenir subirons le sort de la France aujourd’hui : écrasées sous la “dette”.
Sans plus de commentaire, mais souvenons nous de la phrase de M. Maurois en 1981, selon qui les “classes moyennes”, pardon à l’époque les “cadres”, n’avaient pas besoin de revenu, l’intérêt de
leur travail y suppléant amplement. Aujourd’hui les jeunes qui acceptent encore de travailler à l’âge où on aimerait généralement s’amuser, n’entendent plus qu’une chose : “faire du fric” pour au
moins rentabiliser le sacrifice d’un âge de la vie que la vie ne repassera pas.
– parler de “dettes” de l’Etat, de “déficit” du budget, sans aller plus avant, me parraît relever d’un simplisme qui confine à la malhonnêteté. On sait aujourd’ui, merci aux courageux
qui ont fait le calcul (cf par exemple http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque), que depuis 1973 les français ont REELLEMENT remboursé une part significative des “dettes” d’alors.
Non. Il ne faut pas confondre l’intérêt d’une dette et le capital. Depuis 1973, on a payé en intérêts une somme qui est du même ordre que celle de la dette. Mais on n’a pas “remboursé une part
significative des dettes d’alors”.
Il vous faut réaliser que les intérêts sont en fait le “loyer de l’argent”. En d’autres termes, ce que vous payez à une autre personne pour qu’elle refuse de jouir de son bien et qu’elle accepte
de vous laissez en jouir à votre place. Si vous louez un appartement, il arrivera fatalement un jour où le montant de vos loyers dépassera le prix de l’appartement. Et vous n’en serez pas
propriétaire pour autant.
ont réussi à cette date à se faire établir une rente à vie en imposant un mécanisme qui permet que ces “dettes” produisent intérêts privés.
Cette légende continue malheureusement à figurer en bonne place dans le discours d’une certaine gauche, malgré son absurdité. Il n’y a pas de création de richesse ex-nihilo: dès lors qu’on
emprunte, quelqu’un renonce à jouir de son bien pour vous le donner. Et cette renonciation a un coût. Lorsque l’Etat pouvait emprunter sans intérêt à la Banque de France, ce coût était payé par
le biais de “l’impôt inflationnaire”: pour pouvoir prêter la banque émettait de la monnaie, et cette émission diminuait la valeur de la monnaie que chacun avait dans sa poche. La loi de 1973 n’a
fait que clarifier les choses: dépuis, lorsque l’Etat emprunte, ce coût apparaît clairement dans le budget de l’Etat au titre de la charge de la dette.
L’une des “niches” visées concerne les déductions fiscales pour investissement dans des petites entreprises, de type FCPI, (I pour innovation), FCP (P pour proximité) ou Sofica (A pour
audiovisuel). Ces mécanismes permettent aux entreprises “bénéficiaires” de trouver des fonds pour se développer à des coûts bien inférieurs à ce que des banques accepteraient d’assurer.
Arrêtons. La deduction faite pour les investissements dans les SOFICA sont une sorte de subvention déguisée à la profession audiovisuelle. S’il s’agit de faire une véritable politique
industrielle, alors il faut faire des déductions en fonction des secteurs industriels qu’on veut pousser, et non pas en fonction de la taille des entreprises ou des “clientèles” électorales.
Les fonds en question proviennent pour l’essentiel de ces classes moyennes auquelles letravail assure des revenus qui permettent de faire quelques “économies”.
Et les “niches” en question profitent donc aux classes moyennes. Nous sommes d’accord.
Les classes possédantes moquent très fort ces placements de “gagne-petits” qui, de fait, SONT QUASI SYSTEMATIQUEMENT DEFICITAIRES au terme de 8 à 10 ans de fonds bloqués SANS QU’UN SEUL
CENTIME DE REVENU AIT ETE VERSE ENTRE TEMPS.
En d’autres termes, les classes moyennes se font spolier par ces “niches” puisqu’elles y perdent de l’argent. Les supprimer, c’est donc leur rendre service, non ? Arrêtons, voulez-vous ? Si ces
“niches” n’étaient pas très avantageuses, personne ne les utiliserait.
Demain ces “niches” seront supprimées. Qui financera ces petites entreprises ?
Avant de se demander “qui les finacerait”, ne faudrait-il pas se poser plus fondamentalement la question “faut-il les financer” ? Je ne vois pas trop l’intérêt à deverser de l’argent plublic sur
des acteurs économiques qui “sont quasi systématiquement déficitaires”. Quelle est l’utilité pour le pays de ces entreprises ?
Bonsoir,
Le fait d’être collectivement débiteur (1600Md€) me semble entre autres un élément de chantage politique propre à entretenir un climat d’inquiètude voire d’angoisse, surtout chez les plus agés,
et c’est pourquoi, un niveau d’endettement élevé ne doit peut être pris à la légère. Et cela même si cet endettement est utile au développement. Son caractère endémique et irréductible participe
au malaise.
Il est, j’imagine, difficile voire impossible, d’espérer que plus de 1 ou 2 % des citoyens français soient en mesure de se faire une opinion sur ces sujets, tant les arguments présentés par les
uns et les autres – du même “ camp ” – répondent à des logiques difficilement contestables pour les béotiens que nous sommes.
Cependant, je souhaite attirer votre attention sur un point qui me paraît légèrement fausser la réflexion quand vous même comme A.J.Holbecq ou d’autres commentateurs avertis, utilisez , certes, à
des fins pédagogiques, l’exemple d’un bon père de famille face à son banquier ou à ses fournisseurs. Comme vous l’avez développé dans un précédent billet, la rémunération d’un crédit, d’un prêt,
intègre entre autre le “ dédommagement ” pour cause d’indisponibilité de la somme prêtée, ainsi que la rémunération du risque d’insolvablité du débiteur.
Lorsqu ‘un banquier prêt 100, en règle générale 50 à 80 peuvent se retrouver dans ses c “ caisses ” sous forme de dépôt à vue, donc seule un petite partie des sommes prêtées justifient une
rémunération pour indisponibilité.
D’autre part, pour l’insolvabilité en cas de prêt à l’Etat, le risque d’insolvablité est de l’ordre de 0 pour la France et devrait donc ne pas figurer dans le calcul du taux. Le différentiel de
taux entre celui que la BCE applique aux banques et celui que celles çi reçoivent en rémunération ne devrait-il pas faire l’objet d’un équilibre plus favorable à la collectivité publique ?
L’accroissement de la dette depuis 30 ans n’est elle pas essentiellement l’effet d’une pratique un peu trop favorable aux banques, qui ont, en outre, la facheuse tendance d’utiliser leur
puissance financière de préférence sur des marchés plus rémunérateurs donc risqués, avec partage collectif des conséquences le cas échéant, au détriment de l’activité économique des entreprises.
Un taux inférieur d’un point depuis ces 30 ans en rémunération des banques aurait eu quel effet sur la politique économique du pays ?
Bien à vous
Le fait d’être collectivement débiteur (1600Md€) me semble entre autres un élément de chantage politique propre à entretenir un climat d’inquiètude voire d’angoisse, surtout chez les plus
agés,
Je ne crois pas. Les plus âgés, ils en ont vu d’autres. Et les finances de la France étaient dans les années 1950 en bien plus mauvais état qu’aujourd’hui.
Son caractère endémique et irréductible participe au malaise.
Il est, j’imagine, difficile voire impossible, d’espérer que plus de 1 ou 2 % des citoyens français soient en mesure de se faire une opinion sur ces sujets, tant les arguments présentés par
les uns et les autres – du même “ camp ” – répondent à des logiques difficilement contestables pour les béotiens que nous sommes.
Mais les 98% restants peuvent se faire une opinion quant à la capacité des politiciens qui briguent leurs suffrages à concevoir une politique et à l’appliquer. C’est ce que j’ai toujours soutenu:
dans une démocratie complexe, le choix le plus important que fait le citoyen, ce n’est pas tant les politiques que les hommes à qui il choisit de déléguer.
Comme vous l’avez développé dans un précédent billet, la rémunération d’un crédit, d’un prêt, intègre entre autre le “ dédommagement ” pour cause d’indisponibilité de la somme prêtée, ainsi
que la rémunération du risque d’insolvablité du débiteur. Lorsqu’un banquier prêt 100, en règle générale 50 à 80 peuvent se retrouver dans ses “caisses” sous forme de dépôt à vue, donc seule un
petite partie des sommes prêtées justifient une rémunération pour indisponibilité.
Effectivement, une partie de l’argent prêté se retrouve en dépôt à vue… et est prêté à son tour. C’est le fameux “multiplicateur de crédit” qui permet au banquier de prêter plusieurs fois le
montant de ses dépôts. Mais lorsque l’emprunteur rémunère le prêt, en fait il ne rémunère qu’une partie de l’argent qu’il emprunte. Car il ne faut pas oublier que la “rémunération de
l’indisponibilité” est fixée par le marché. Le multiplicateur de crédit, en augmentant l’offre de crédit, fait baisser les taux d’intérêt… en pratique, si le banquier ne prêtait l’argent qu’une
fois, il devrait demander un taux d’intérêt bien supérieur pour gagner la même chose.
D’autre part, pour l’insolvabilité en cas de prêt à l’Etat, le risque d’insolvablité est de l’ordre de 0 pour la France et devrait donc ne pas figurer dans le calcul du taux.
Pour un emprunteur souverain, le risque n’est pas tant l’insolvabilité que le refus de payer. Imagine-toi que demain Jean-Luc Mélenchon est élu à la présidence de la République et que son premier
acte soit de prendre exemple sur certains gouvernants qu’il admire tant et refuse de payer les dettes… Aussi improbable soit-elle, cette possibilité doit être prise en compte.
Le différentiel de taux entre celui que la BCE applique aux banques et celui que celles çi reçoivent en rémunération ne devrait-il pas faire l’objet d’un équilibre plus favorable à la
collectivité publique ?
La différence n’est pas si grande que tu le crois. On compare souvent les taux de la BCE au jour le jour aux taux des emprunts d’Etat, qui, eux, ont une maturité de 10 ans. Il est évident que la
prime de risque n’est pas la même dans les deux cas.
L’accroissement de la dette depuis 30 ans n’est elle pas essentiellement l’effet d’une pratique un peu trop favorable aux banques,
Je ne le crois pas. L’accroissement de la dette depuis trente ans est surtout la conséquence des politiques de faible croissance et de “désinflation compétitive”. Lorsque l’inflation était forte,
la dette était payée au fur et à mesure qu’elle était créé par “l’impôt inflationnaire”. La loi de 1973 n’a fait que transférer ces payement vers les impôts ordinaires. Ce transfert était
nécessaire: dès lors que la croissance ralentissait du fait de l’épuisement des “30 glorieuses” et plus tard le choc petrolier, le poids de “l’impôt inflationnaire” risquait de devenir excessif
et de provoquer l’hyperinflation.
Un taux inférieur d’un point depuis ces 30 ans en rémunération des banques aurait eu quel effet sur la politique économique du pays ?
Très bénéfique. Seulement voilà, si ce n’est pas le budget de l’Etat qui paye ce 1%, c’est qui ?
“Votre proposition est intéresante, sauf que… quelle serait la sanction d’un gouvernement qui ne tiendrait pas sa promesse de combler les déficits par des excédents “dans les 5 ou 10 ans” ? Car
un gouvernement peut promettre tout ce qu’on veut dès lors qu’il est jugé à un horizon qui dépasse son mandat… “
Dans mon message, j’avais parlé d’un référendum pouvant autoriser le gouvernement à faire des déficits, à condition de les combler dans les années à venir, et avec – c’est la réponse à
votre question – levée d’un impôt exceptionnel au bout des 5 ans pour résorber les déficits cumulés et non compensés. De ce fait, l’échec budgétaire du gouvernement sera visible pour tous les
électeurs, et palpable pour de nopmbreux contribuables. Bien sûr, il se peut que le gouvernement en question vienne de quitter les rènes du pouvoir au bout des cinq ans. Mais le débat se portera
immédiatement sur qui avait la responsabilité des lois de finances votées et appliquées au cours de ce quinquennat…
Dans mon message, j’avais parlé d’un référendum pouvant autoriser le gouvernement à faire des déficits, à condition de les combler dans les années à venir, et avec – c’est la réponse à
votre question – levée d’un impôt exceptionnel au bout des 5 ans pour résorber les déficits cumulés et non compensés. De ce fait, l’échec budgétaire du gouvernement sera visible pour tous les
électeurs,
Oui, mais il serait visible à un moment où l’on ne pourrait plus rien faire. Prenons un exemple: qu’est ce que cela changerait d’apprendre aujourd’hui “l’échec budgétaire” de Chirac et de
Dominique de Villepin ?
Le problème de l’évaluation des décisions à long terme est un problème qui n’a pas de solution simple. Au fonds, la meilleure situation est celle qu’on a connu au début de la Vème république: une
majorité solide qui se sait au pouvoir pour longtemps… à condition de ne pas faire de conneries. Parce que dans une telle situation, cela paye de faire des politiques de long terme. Le pire
système, c’est celui qu’on a depuis 1981, avec une alternance à chaque élection. Dans ces conditions, personne n’est jamais responsable de rien et tout le monde peut dire que si sa politique a
été désastreuse sur le long terme, c’est que ses successeurs n’ont pas su la continuer.
Réponse à commentaire n°7 :
“Le pire système, c’est celui qu’on a depuis 1981, avec une alternance à chaque élection. Dans ces conditions, personne n’est jamais responsable de rien et tout le monde peut dire que si sa
politique a été désastreuse sur le long terme, c’est que ses successeurs n’ont pas su la continuer.”
Entièrement d’accord avec ce point de vue. Or, les majorités, gouvernements ou partis me semblent porter une lourde responsabilité par leurs comportements soit inconséquents, soit par leur
duplicité, soit tout simplement par une incapacité à assumer les responsabilités qu’ils revendiquent avant leur élection.
J’aimerais connaitre votre point de vue sur la prestation exceptionnelle de J.L.Mélanchon à Grenoble ce dimanche.Voila un tribun comme on n’en voit plus beaucoup, hybridation réussie de
60%JLM+30%DeGaulle+10%Coluche, salut l’artiste. Mais au delà du numéro de scène, que pourrait on attendre réellement d’un hypothétique gouvernement suivi d’une majorité parlementaire du FdG ? Le
citoyen lamba peut facilement adhérer à la plus grande partie du contenu de son discours, mais combien ont la conviction qu’il est réalisable ? Cette satisfaction du verbe n’est elle pas le signe
d’une grande vélléité du peuple dont on constate les conséquences aussi dans l’instabilité gouvernementale que vous dénoncez?
Qui en porte la responsabilité, des électeurs ou des élus?….et quoi faire et comment faire?
Bonsoir
Entièrement d’accord avec ce point de vue. Or, les majorités, gouvernements ou partis me semblent porter une lourde responsabilité par leurs comportements soit inconséquents, soit par leur
duplicité, soit tout simplement par une incapacité à assumer les responsabilités qu’ils revendiquent avant leur élection.
Tout à fait. La Vème République – née justement de l’intuition de De Gaulle qu’il fallait à la tête de l’Etat quelqu’un qui prenne la responsabilité – est morte en 1986, lorsque pour la première
fois un président désavoué par le peuple a décidé de rester. Ce fut le début de l’irresponsabilité.
J’aimerais connaitre votre point de vue sur la prestation exceptionnelle de J.L.Mélanchon à Grenoble ce dimanche.
Je compte y consacrer mon prochain papier. Mais je ne vois pas très bien ce que cette prestation a “d’exceptionnelle”. Elle n’est pas très différente de sa prestation place Stalingrad, ou plus
généralement, de toutes ses prestations récentes. Franchement, cela devient lassant. D’autant plus qu’il repète des choses qui sont approximatives, quand elles ne sont pas carrèment fausses.
Comme la fausse solution de la BCE prêtant gratuitement aux états. Ou bien la théorie de l’Euro “qui devait protèger une zone d’échange” vilement perverti par l’affreux Trichet, comme si c’était
Trichet, et non pas Mitterrand, le père spirituel de Mélenchon, qui avait décidé une Banque Centrale indépendante n’ayant pour objectif que l’inflation… Et je ne parle même pas des
promesses démagogiques style “titulariation des 850.000 précaires de la fonction publique”…
Voila un tribun comme on n’en voit plus beaucoup,
Et c’est très heureux. Le lyrisme creux, cela devient lassant à la longue. Il serait temps qu’il arrête de jouer du violon et de nous expliquer ce qu’il compte faire, et comment il compte le
faire.
hybridation réussie de 60%JLM+30%DeGaulle+10%Coluche,
C’est vrai: de Coluche il a pris la culture, de De Gaulle la beauté physique…
Mais vous avez partiellement raison: JLM ressemble chaque fois de plus à Coluche.
Mais au delà du numéro de scène, que pourrait on attendre réellement d’un hypothétique gouvernement suivi d’une majorité parlementaire du FdG ?
Le bordel. Quand on arrive au pouvoir sans avoir réflechi à ce qu’on peut faire et aux moyens de le faire, c’est d’habitude ce qu’on peut attendre…
Le citoyen lamba peut facilement adhérer à la plus grande partie du contenu de son discours,
Je ne crois pas. Le “citoyen lambda” veut qu’on lui explique ce qu’on peut faire et comment. Pas qu’on lui explique que Trichet est un affreux méchant, ou qu’on lui promette vaguement des
lendemains qui chantent. Le jeu de massacre amuse les militants, mais je ne crois pas qu’il intéresse vraiment nos concitoyens.
mais combien ont la conviction qu’il est réalisable ?
Seulement les plus bêtes. Et heureusement, ils ne sont pas très nombreux.
Cette satisfaction du verbe n’est elle pas le signe d’une grande vélléité du peuple dont on constate les conséquences aussi dans l’instabilité gouvernementale que vous dénoncez?
Je ne crois pas que le peuple soit velléitaire. Simplement, il a compris que la droite et la gauche au pouvoir font la même chose. Du coup, il se fait plaisir en sortant les sortants à chaque
fois. Curieusement, le seul qui, avec un discours gaullo-volontariste (qui est l’oeuvre d’Henry Guaino plutôt que la sienne) a réussi à éviter cette malédiction, c’est Nicolas Sarkozy.
et quoi faire et comment faire?
Si je le savais…
#######Le bordel. Quand on arrive au pouvoir sans avoir
réfléchi à ce qu’on peut faire et aux moyens de le faire, c’est d’habitude ce qu’on peut attendre… ######
Il y aurait quand même une « pédagogie du bordel », on aurait, par exemples, l’opportunité de
vérifier que la géothermie est une alternative au nucléaire et que l’instauration du SMIC européen s’inscrit bien dans la logique de Maastricht telle que défendue en son temps par Méluche.
La leçon me paraît un peu chère…
Bonjour
“Mais je ne vois pas très bien ce que cette prestation a “d’exceptionnelle”.”
Elle m’a paru atteindre un sommet dans l’expression théatrale et malgré mon age avancé, le lyrisme me titille toujours un peu sur l’instant. Après tout on a les plaisirs que l’on peut, mais ce ne
sont que des plaisirs éphémères.
Cordialement
Elle m’a paru atteindre un sommet dans l’expression théatrale et malgré mon age avancé, le lyrisme me titille toujours un peu sur l’instant.
Moi, le lyrisme me titille quand il est original. Quand il commence à se répéter, il me fatigue. Le style permet de faire passer un message. Mais quand le message se réduit au style, ça finit par
se voir. Entendre pour la n-ième fois injurier Trichet ou Draghi, entendre pour la n-ième fois que “les batailles qu’on est sur de perdre sont celles qu’on ne livre pas”… désolé, mais ça ne me
fait plus rien.
Mélenchon a un grand talent d’orateur. Il est regrettable qu’il mette ce talent au service d’un discours creux. C’est d’autant plus notable que ce n’était pas – en théorie – un discours de
meeting, mais que c’était censé être le discours de clôture d’un “rémue-meninges”. Et il a réussi à le faire sans une seule fois sortir une idée originale qui aurait pu être élaborée pendant ce
“remue-méninges”…