On en parlait depuis de longues années, elle a fini par arriver. Je parle bien entendu de la fameuse « recomposition politique » que tout le monde – du moins si on croit les commentateurs, ce qui n’est pas forcément une bonne idée – attendait avec impatience. Et qui dont le mérite revient selon les mêmes commentateurs – mais pouvait-il en aller autrement dans le climat de macronmanie ambiant – à notre jeune et nouveau président de la République.
En fait, si notre système politique s’est effondré sur lui-même, cela doit fort peu à Macron. L’édifice était vermoulu depuis fort longtemps, mais il tenait. Il a fallu le quinquennat désastreux de François Hollande pour vraiment en saper les fondations. C’est l’occasion qui fait les grands hommes en politique. Les jeunes « recomposeurs » du passé – et il n’en a pas manqué pour s’attaquer au système – ont tous échoué parce qu’ils affrontaient un système qui restait trop solide pour eux. Macron ne serait rien sans la démolition systématique de nos institutions à laquelle a procédé François Hollande.
Nous assistons à la fin d’un processus qui a commencé dans les années 1970, et qui a dégradé progressivement le fonctionnement du système politique tel qu’il s’établit déjà dans les années 1930, celui où les partis politiques assument la représentation des intérêts d’une catégorie sociale. Car il faut comprendre que pendant un demi-siècle, c’est la question sociale qui structure fondamentalement le champ politique. L’affrontement fondamental, qui structure le reste, c’est celui du capital et du travail. C’est un temps ou l’on soutien Hitler de peur de voir le Front Populaire prendre le pouvoir. Cet affrontement, très violent dans les années 1930-40 se pacifie à la fin des années 1950 sur la base de ce qu’on peut appeler le « gaullo-communisme », qui aboutit à un pacte de fait qui réserve à la droite le gouvernement et à la gauche la rue, la dialectique entre ces deux pouvoirs permettant de dégager des politiques progressistes prenant en compte les intérêts des uns et des autres.
La révolution qui aboutit à une mondialisation du capitalisme et le surgissement d’une puissante « classe moyenne » affaiblira ce modèle. Le rapport de forces devient très défavorable au travail et permet d’exclure les couches populaires du champ politique, d’autant plus que les « classes moyennes » ont tout intérêt à former un bloc avec la bourgeoisie. Le « tournant de la rigueur » que François Mitterrand amorce en 1983 en complément de sa politique d’affaiblissement systématique du PCF constitue probablement le signe le plus visible de la nouvelle donne politique. Vers le milieu des années 1980, les couches populaires n’ont plus de représentation politique. Et cela permet aux partis dits « de gouvernement » de commencer une lente convergence tant sur la composition de leur électorat que dans leurs références, qui les mènera de plus en plus à poursuivre, en dehors de quelques différences cosmétiques, les mêmes politiques. C'est-à-dire, ceux du bloc dominant composé de la bourgeoisie et des « classes moyennes ».
C’est donc la structuration du combat politique qui change. Le conflit de fond entre les intérêts des différentes classes sociales a été remplacé par des conflits de carrières. Le PS et LR représentent les mêmes intérêts, les mêmes groupes sociaux. Le conflit entre le PS et LR n’est donc finalement qu’une question de savoir quelle équipe aura droit à la voiture avec chauffeur et l’appartement de fonction. Qu’un Jean-Pierre Jouyet puisse être ministre sous Sarkozy puis secrétaire général de l’Elysée sous Hollande, montre bien que la fonction politique n’est plus qu’une affaire de gestion alors que les objectifs sont partagés. L’opposition entre le PS et LR est de même nature que celle entre Carrefour et Auchan : leur objectif n’est pas de défendre une conception différente du commerce, mais de gagner la première place. Et personne ne trouvera scandaleux que le directeur du marketing d’une chaîne aille travailler chez le concurrent si le salaire est meilleur.
Les partis de gouvernement ont d’ailleurs trouvé dans un premier moment un magnifique « modus vivendi » pour se partager le gâteau. On l’a appelé « alternance ». En pratique, cela voulait dire que chaque parti accéderait aux voitures de fonction une fois sur deux, sans pour autant perturber la parfaite continuité des politiques : les privatisations de gauche on succédé aux privatisations de droite, les traités européens de droite ont succédé aux traités de gauche, tous allant dans la même direction. Mais le temps passant, il est devenu chaque fois plus difficile d’occulter la nature de cet arrangement. Jospin avait réussi en gardant quelques « marqueurs » de gauche comme les 35 heures, qui pouvaient encore maintenir l’illusion devant le monde du travail que « gauche et droite, ce n’est pas la même chose ». Avec Hollande, l’illusion n’est plus possible. Et la dangereuse montée du Front National, devenu l’exutoire de la colère d’une France populaire privée de représentation politique le montre.
Et un jour, un jeune politicien – qui, ce n’est pas une coïncidence, appartenait au camp dont le tour s’achevait – s’est dit : pourquoi continuer à alterner au le pouvoir, alors qu’en se mettant tous ensemble – et c’est possible, puisque nous sommes d’accord sur l’essentiel – nous pouvons être au pouvoir tout le temps ? Un peu comme si Auchan et Carrefour décidaient qu’au lieu de se battre pour être numéro un sur le marché, mieux valait fusionner et dominer le marché ensemble. Voilà le secret de la réussite de Macron : ce message d’union des « gens raisonnables » pour faire des « politiques raisonnables » – c'est-à-dire, celles des « classes moyennes » – qui a toujours buté sur les différences réelles entre les grands partis politiques fonctionne aujourd’hui parce que ces différences sont devenues pratiquement invisibles. Il n’y a d’ailleurs qu’à voir les arguments de la campagne législative. Du coté de chez LR, on n’a que l’augmentation de la CSG à se mettre sous la dent. Et du coté du PS, on se contente de dire qu’il ne faut pas donner tout le pouvoir à Macron. Où sont les différences de fond ? Où sont les désaccords sur les questions fondamentales ? L’avenir de la France se jouerait-il à deux points de CSG versus deux points de TVA ?
La victoire de Macron – et celle annoncée de son mouvement dans l’élection législative – tout comme la sympathie dont il bénéficie dans l’ensemble des médias marque ce fait essentiel : aujourd’hui, les « classes moyennes » qui sont les grands prescripteurs d’opinion ne voient plus ce qui différencie le PS de LR, ne comprennent plus pourquoi un Le Maire, un Collomb et un Bayrou ne pourraient conduire la même politique. C’est la logique de la « pensée unique » portée à son ultime conséquence : il n’y a qu’une politique « raisonnable », la preuve, elle réunit gauche et droite autour d’elle. La meilleure illustration se trouve dans la manière dont le Front National est aujourd’hui harcelé médiatiquement sur la question de l’Euro. Le message de « l’establishment » est clair : on est prêt a accepter le FN dédiabolisé dans la grande famille des partis « comme il faut » si seulement celui-ci consentait à abandonner ce petit détail de rien du tout qu’est la sortie de l’Euro et ce qui va avec.
Le triomphe de l’égo-politique
Les partis politiques dans leur majorité ont fini par fonctionner comme des enseignes de grande distribution : leur but n’est pas la défense d’une conception particulière de la cité et encore moins de porter les intérêts de leurs militants ou leurs électeurs. Leur seul but est la conquête d’un marché au bénéfice de leurs actionnaires-dirigeants. C’est vrai depuis longtemps, mais il a fallu le cynisme du quinquennat Hollande pour que la vérité apparaisse nue. On comprend dans ces conditions qu’être soutenu par un parti politique devienne un handicap plutôt qu’un avantage. Le temps des égo-politiques comme Macron ou Mélenchon a donc sonné. Les partis politiques sont remplacés par des « mouvements » n’ayant ni statuts, ni structures démocratiques, ni procédures de débat interne et de décision collective. Ces mouvements sont au service exclusif d’un homme, l’égo-politicien, qui non seulement a tout pouvoir, mais qui ne supporte même pas la contradiction. On trouve au PS, au PCF, à LR, au FN des gens pour dire qu’ils ne sont pas d’accord avec la ligne du parti ou de tel ou tel dirigeant. Rien de tel à « En marche » ou chez les « Insoumis ». En un an de campagne personne parmi les personnalités de ces mouvements n’a jamais exprimé le moindre désaccord avec le gourou. Mélenchon a même théorisé ce fait dans un billet publié sur son site le 28 mai dernier, et dont la lecture vaut vraiment la peine (1) :
« J’ai déjà montré ici, sur ce blog, à de nombreuses reprises, pourquoi et comment le mouvement n’est pas et ne sera jamais un parti politique. Il est un lieu de rassemblement où chaque personne décide individuellement et au coup par coup du niveau de son engagement et de sa participation effective aux diverses tâches et campagnes qui sont proposées. »
Fort bien : « chacun décide individuellement » de s’engager ou non dans les « tâches et campagnes qui sont proposées ». Mais par qui sont proposées ces « tâches et campagnes » ? Qui décide des « tâches » à accomplir et des « campagnes » à mener ? Sur ce point, Mélenchon est muet. La chose est dite d’une façon encore plus explicite dans un autre paragraphe :
« De la même manière, les processus de « démocratie interne » sont également à l’œuvre. Mais dans le mouvement, on s’efforce de ne jamais en faire un sujet de conflictualité interne. Il n’y a donc pas de « majorité », de « minorités », pas de plateformes concurrentes, pas d’orientation générale opposée les unes aux autres. Autrement dit : le mouvement se soucie d’abord d’être inclusif et collectif davantage que formellement « démocratique », sachant à quelles violences et dérives conduisent les soi-disant pratiques « démocratiques » organisées par les règlements intérieur des partis traditionnels. Le mouvement n’a qu’une référence idéologique commune a tous ses membres : le programme ».
Mais là encore, ce « programme » qui sert de référence unique et commune à tous les membres, d’où vient-il ? Qui l’élabore ? Qui le sanctionne ? Tout le discours de Mélenchon cherche à noircir les procédures « formellement démocratiques », accusées de manière sibylline d’on ne sait quelles dérives. Mais quelle est l’alternative ? Comment, dans un mouvement ou aucune « conflictualité interne » n’est tolérée, on pourrait confronter les différentes opinions ? Comment construit-on un processus « démocratique » sans que différentes orientations générales « s’opposent les unes aux autres » ?
La réponse est simple, et Mélenchon la donne au paragraphe suivant : « De la sorte, le contenu de ce programme détermine le mode d’existence de cette organisation et son unique objet : l’action ». En d’autres termes, l’organisation ne délibère pas, n’élabore pas, ne pense pas. Elle ne fait qu’agir. Si l’on peut évacuer la concurrence entre différentes visions, le conflit entre différentes opinions, c’est parce que le « programme », référence commune de tous les membres du mouvement, vient de l’extérieur – autrement dit, de la tête du gourou tout-puissant. La « démocratie interne » dont parle Mélenchon ne concerne que l’action, pas les buts de celle-ci. Les militants peuvent choisir à quelle heure ils distribueront les tracts, mais pas leur contenu.
Cette pensée n’est pas seulement celle de Mélenchon, même s’il a le mérite au moins de la théoriser. Macron n’agit pas autrement. La déliquescence des partis politiques a ouvert la voie aux « hommes providentiels », les seuls qui apparaissent en mesure d’élaborer un projet.
Quel avenir pour les partis politiques ?
Disons le tout net : la victorie de Macron, si elle est confirmée aux législatives, sonnera le glas des partis politiques conçues comme des écuries électorales. Les techniques modernes qui permettent de faire campagne avec un minimum de militants, le financement public des campagnes électorales les rend inutiles.
Mais cela n’implique pas que les partis politiques soient chose du passé. Si les égo-politiciens comme Macron ou Mélenchon ont réussi à créer des dynamiques, ce fut le cas aussi du Front National, parti qui continue pourtant à fonctionner « à l’ancienne ». Peut-être parce que contrairement aux autres partis le FN a réussi à se faire le porte-voix d’une catégorie sociale, et qu’en cela il apparaît nettement différentié des autres. Mais aussi parce que, aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un parti en apparence aussi bonapartiste, il reste que des désaccords peuvent s’exprimer en son sein, que des débats ont lieu comme le montre l’affaire de l’Euro.
C’est là à mon avis que la question se joue. Un parti politique n’a de sens aujourd’hui que s’il peut porter les intérêts d’un groupe social, ce qui implique une idéologie et un projet. S’il se limite à porter des ambitions – quitte à marier la carpe et le lapin – pour faire la même politique que son voisin, il ne sert pas à grande chose. Et les partis reviendront car si l’égo-politique permet de créer une machine de guerre au service d’un candidat, le fonctionnement vertical risque d’être beaucoup plus difficile à maintenir lorsqu’il s’agira d’exercer le pouvoir, et donc de choisir parmi plusieurs options. Car choisir, c’est déplaire…
Descartes
(1) http://melenchon.fr/2017/05/28/en-campagne-sans-treve/
Trés bon texte,merci,une fois encore,merci.
Lampedusa ,écrivait,il faut faire mine de ‘tout changer,pour que rien ne changent..Ainsi,aprés avoir anéanti la visibilité,du PCF,P.Laurent envisage de changer de nom,au moment même où le PCF sollicite les suffrages des citoyens.Avec ces 3 derniers secrétaires,Hue,MGB,PL,le PCF ne concurrence pas sérieusement Fi.Ces 3 liquidateurs en chefs,veulent tout changer au pcf,pour rester élus avec Fi ou Macron,pour emmener le pays vers le démentellement de l’état social exceptionnel Gaullo communiste de 1947?
@ luc
[Ainsi, aprés avoir anéanti la visibilité,du PCF, P.Laurent envisage de changer de nom, au moment même où le PCF sollicite les suffrages des citoyens.]
Je ne voudrais pas être désagréable, mais il nous faut constater que le PCF est sorti de l’Histoire. Il continue à nous intéresser, vous et moi, parce qu’il fait partie de notre histoire et parce qu’il y a encore en son sein des gens qu’on aime bien. Mais en termes politiques, il a cessé d’exister. Il n’apporte plus d’idées nouvelles, il ne représente plus personne. Qu’il change de nom ou pas, cela agitera les quelques pelés et les rares tondus qui s’intéressent encore à lui, mais pour le reste du monde ce sera un sujet de suprême indifférence.
Malheureusement, j’ai cessé de croire à la possibilité d’une reconstruction. L’appareil est trop abîmé pour pouvoir être réparé.
“le mouvement se soucie d’abord d’être inclusif et collectif davantage que formellement « démocratique », sachant à quelles violences et dérives conduisent les soi-disant pratiques « démocratiques » organisées par les règlements intérieur des partis traditionnels. Le mouvement n’a qu’une référence idéologique commune a tous ses membres : le programme »”
Remplaçons “le programme” par “vérité révélée”: Mélenchon a donné une excellente définition de ce qu’est une secte…
Vous nous gratifiez là d’un texte très majoritairement excellent. Permettez que je le trouve un peu déséquilibré sur ses ailes : je ne suis pas sûr qu’entre Mélenchon que vous épinglez à juste titre et Le Pen, il n’y ait pas une forme de symétrie, l’affaiblissement momentané de cette dernière due à la mauvaise prestation de second tour ne devant pas faire illusion.
Quoiqu’il en soit, je crois qu’on peut dire de Macron qu’il est la pire « synthèse » du PS et de LR : déréglementation et européisme. En ce sens, même si comme moi on ne se fait depuis longtemps aucune illusion sur ces partis, même en ayant connaissance de leur évolution, j’ose affirmer que LREM est le parti (sans s’affirmer comme tel) de la petite et grande bourgeoisie réunies triomphante.
Effet de tribune me dira-t-on. Voyez les « priorités » : projet cosmétique Bayrou (ah, oui, la « moralisation » de la vie politique !) mais surtout s’attaquer au code du travail, cet empêcheur d’exploiter en rond car il est bien entendu que comme les « indécentes » indemnités dues suite à licenciement « sans cause sérieuse, ni réelle » (terme juridique) , c’est l’entrave à l’emploi.
Faut-il encore rappeler que les politiques de baisse des « charges » des entreprises n’ont jamais vraiment créé d’emploi ? Etc…
Les médias peuvent toujours nous chanter Manon sur ce merveilleux président qui a su résister à la poigne de Trump ou nous conter sa décontraction en signant un mot d’excuse pour des collégiens venus l’applaudir au lieu d’être en cours …(je vous ne parle pas de « Brigitte »)
La réalité est prosaïque et on ne peut que souhaiter que nos concitoyens ne donneront pas une majorité à ces gens-là.
@ morel
[Vous nous gratifiez là d’un texte très majoritairement excellent. Permettez que je le trouve un peu déséquilibré sur ses ailes : je ne suis pas sûr qu’entre Mélenchon que vous épinglez à juste titre et Le Pen, il n’y ait pas une forme de symétrie,]
Justement, je ne le crois pas. Prenons un exemple : on trouve des dirigeants et des élus FN pour critiquer publiquement les prestations ou les choix programmatiques ou personnels de MLP, pour s’opposer à elle dans des votes de congrès ou d’autres instances. Avez-vous entendu un seul – je dis bien un seul – dirigeant de la « France insoumise » qui se soit permis un acte équivalent ? Connaissez-vous une seule réunion d’une instance de la FI ou il y ait eu désaccord ? Mais la question est bête : la FI n’a ni instances, ni dirigeants… en dehors du gourou. Un gourou qui d’ailleurs a théorisé, comme je l’ai montré, cette logique d’unanimité.
Si vous cherchez une « symétrie », c’est entre Mélenchon et Macron que vous la trouverez. C’est cette ressemblance qui me conduit à définir le concept d’égo-politique. Le FN, lui, reste un parti dans le sens traditionnel du terme, avec des instances élues ou se confrontent des fractions qui se battent pour faire prévaloir leurs orientations. Je ne vois aucune « symétrie » avec Mélenchon. Quant aux questions de fond, ais-je besoin encore une fois de montrer combien Mélenchon reste attaché à l’idée d’une Europe supranationale ?
[Quoiqu’il en soit, je crois qu’on peut dire de Macron qu’il est la pire « synthèse » du PS et de LR : déréglementation et européisme. En ce sens, même si comme moi on ne se fait depuis longtemps aucune illusion sur ces partis, même en ayant connaissance de leur évolution, j’ose affirmer que LREM est le parti (sans s’affirmer comme tel) de la petite et grande bourgeoisie réunies triomphante.]
Oui. Et cela rend visible une réalité qui nous était partiellement cachée : il n’existe pas d’alternative véritable si ce n’est en dehors des « partis de gouvernement ». On revient donc dans un contexte ou les partis qui prétendent représenter l’alternative à l’existant – la FI et le FN – n’ont pas les moyens d’accéder au pouvoir.
[La réalité est prosaïque et on ne peut que souhaiter que nos concitoyens ne donneront pas une majorité à ces gens-là.]
Mais alors, à qui ?
« Avez-vous entendu un seul – je dis bien un seul – dirigeant de la « France insoumise » qui se soit permis un acte équivalent ? »
Oui, il y a des différences mais là aussi, le chef est prépondérant. Comment expliquer qu’un parti au credo économique très libéral ait aussi brutalement tourné la page ? Comment expliquer qu’un ex-chevènementiste devienne soudainement le numéro 2 ? Comment expliquer aussi le changement brusque d’orientation récent sur l’euro ?
Le FN est un parti très vertical et sur ce point, je doute qu’il ait changé de nature depuis JMLP.
« Les candidats ont été convoqués les 28 et 29 mai devant la commission de discipline et de conciliation du parti pour un débat contradictoire, avant que cette commission ne propose une décision concernant chacun des cas. C’est Marine Le Pen, présidente du FN, qui a tranché ensuite de manière souveraine. »
In : http://www.lemonde.fr/elections-departementales-2015/article/2015/06/10/seize-candidats-du-fn-aux-departementales-definitivement-exclus-du-parti_4651380_4572524.html
C’est pourquoi je souligne le caractère exceptionnel de l’actuelle critique de MLP dans un contexte où elle est personnellement politiquement affaiblie.
Bien entendu, JLM reste quant au fond européiste quant au FN, on verra ce qu’il en est après les législatives avec, certainement des candidats qui n’appuieront pas beaucoup sur le sujet (ex : Collard).
« Mais alors, à qui ? »
Oui, c’est ce qui pose problème. Le souci est d’éviter le pire donc, voter pour tout candidat quel qu’il soit qui se prononce clairement contre le démantèlement du code du travail.
Peut-être pas très gratifiant mais que faire d’autre ?
@ morel
[Oui, il y a des différences mais là aussi, le chef est prépondérant. Comment expliquer qu’un parti au credo économique très libéral ait aussi brutalement tourné la page ? Comment expliquer qu’un ex-chevènementiste devienne soudainement le numéro 2 ? Comment expliquer aussi le changement brusque d’orientation récent sur l’euro ? Le FN est un parti très vertical et sur ce point, je doute qu’il ait changé de nature depuis JMLP.]
Bien sur, le chef est prépondérant. Sans quoi on ne voit pas l’utilité d’avoir un chef. Mais il y a une différence entre un chef prépondérant et un chef absolu, entre un système ou les désaccords peuvent s’exprimer et un système ou tout désaccord est banni. MLP peut choisir un ex-chevènementiste comme conseiller. Mais elle ne peut faire taire les critiques à son encontre, et elle ne peut en faire un « numéro 2 » qu’il n’est pas : lorsque MLP se met en congé pour cause de campagne électorale, ce n’est pas Philippot qui prend les commandes…
Le « changement d’orientation sur l’Euro » que vous donnez en exemple apport plutôt de l’eau à mon moulin. Il montre que le « Chef » est moins un autocrate ayant tout pouvoir que le fléau de la balance qui pèse les rapports de force internes à l’organisation. MLP a changé de taquet non pas parce qu’elle l’a décidé, mais parce que la pression de ceux qui estimaient que ce drapeau fait perdre des voix était trop forte. J’attends qu’on me montre un exemple, un seul, ou les leaders « insoumis » aillent fait pression sur Mélenchon pour qu’il change son discours et aient eu gain de cause…
[« Les candidats ont été convoqués les 28 et 29 mai devant la commission de discipline et de conciliation du parti pour un débat contradictoire, avant que cette commission ne propose une décision concernant chacun des cas. C’est Marine Le Pen, présidente du FN, qui a tranché ensuite de manière souveraine. »]
Tout à fait. Mais qui a donné ce pouvoir de juger au président du FN ? Son caractère de Chef, ou un texte statutaire ? Parce que c’est là que réside toute la différence. Dans un parti politique, les instances et les procédures de décision sont définies par des statuts, votés en congrès. MLP tranche les conflits disciplinaires parce que les statuts lui donnent ce pouvoir. Et si sa décision est « souveraine » – au sens qu’elle n’est pas susceptible d’être contestée devant une autre instance – elle est tout de même encadrée. La position de Mélenchon est tout différente : il a les pleins pouvoirs. Aucun texte statutaire, aucune règle ne les limite.
[C’est pourquoi je souligne le caractère exceptionnel de l’actuelle critique de MLP dans un contexte où elle est personnellement politiquement affaiblie.]
Mais ce n’est pas nouveau. Même du temps de JMLP le FN était une assemblée de tribus gauloises, et personne ne se gênait pour critiquer la ligne du parti. Bien sur, l’image du Chef étant intouchable on utilisait la vieille tactique de critiquer plutôt ses ministres… mais il n’y avait aucune prétention au monolithisme. Chez Mélenchon, on assiste non seulement à la toute-puissance du Chef de facto, mais à une théorisation de l’unanimisme comme mode de fonctionnement. Mélenchon explique que dans son mouvement « il n’y a pas de plateformes concurrentes, pas d’orientation générale opposée les unes aux autres », que « le mouvement se soucie d’abord d’être inclusif et collectif davantage que formellement « démocratique » ».
Si vous voulez dire qu’il est préférable d’avoir des règles, des statuts des instances je ne peux que vous suivre et je m’y conforme volontiers dans mon activité. J’irais même plus loin en disant que c’est une garantie dans l’action collective mais encore faut-il que ces règles soient démocratiques.
Vous écrivez : « Bien sûr, le chef est prépondérant. Sans quoi on ne voit pas l’utilité d’avoir un chef ».
Je préfère le terme et le contenu de délégué, de responsable.
Pour préciser ma pensée sur FI, je dirais humoristiquement : en bas, c’est nuit debout ; en haut c’est le soleil.
Pour le FN, pensez-vous que ces articles issus des statuts participent d’un fonctionnement démocratique ?
Art 6 : Le Conseil d’Administration (Bureau Politique), son Bureau (Bureau Exécutif) ou son Président statue souverainement sur toutes les demandes d’adhésion. Dans le cas de refus d’une demande, leur décision n’est pas nécessairement motivée et elle est sans appel.
Art 22 : La nomination des responsables régionaux et départementaux est faite par le Conseil d’Administration sur proposition du Secrétaire Général. Il peut être mis fin à leurs fonctions à tout moment dans les mêmes formes. Ces mesures sont prises en opportunité dans l’intérêt du service de l’Association, et ne revêtent en elles-mêmes aucun caractère disciplinaire. Elles ne donnent lieu en conséquence à aucun recours.
NB : La publication par « Le Parisien » du projet au 12/05 relatif au code du travail ne fait que confirmer les intentions que toute personne instruite en ce domaine pouvait percer (suite logique des lois anti-travail du précédent quinquennat par l’un de ses inspirateurs).
S’il pouvait avoir un barrage à une majorité macroniste !
@ morel
[Si vous voulez dire qu’il est préférable d’avoir des règles, des statuts des instances je ne peux que vous suivre et je m’y conforme volontiers dans mon activité. J’irais même plus loin en disant que c’est une garantie dans l’action collective mais encore faut-il que ces règles soient démocratiques.]
Ce n’est pas une question de « préférable ». C’est une condition nécessaire – même si elle n’est pas suffisante – de la démocratie.
[Vous écrivez : « Bien sûr, le chef est prépondérant. Sans quoi on ne voit pas l’utilité d’avoir un chef ». Je préfère le terme et le contenu de délégué, de responsable.]
Moi pas. Je préfère appeler un chat un chat. Le dirigeant n’est pas un simple délégué : il est choisi pour penser par lui-même, et non pour être un simple porteur de la pensée des autres. Et faire de lui un « responsable » occulte le fait qu’il n’y a pas de responsabilité sans pouvoir : personne n’est « responsable » des choses qu’il ne contrôle pas. Je pense qu’il faut échapper à cette aversion instinctive qu’ont certains gens « de gauche » pour le mot « pouvoir ». Les dirigeants, les chefs dans un système démocratique ont un pouvoir, limité et contrôlé certes, mais pouvoir tout de même. Et c’est très bien qu’il en soit ainsi.
[Pour le FN, pensez-vous que ces articles issus des statuts participent d’un fonctionnement démocratique ?
Art 6 : Le Conseil d’Administration (Bureau Politique), son Bureau (Bureau Exécutif) ou son Président statue souverainement sur toutes les demandes d’adhésion. Dans le cas de refus d’une demande, leur décision n’est pas nécessairement motivée et elle est sans appel.]
Cet article ne me pose aucun problème. D’abord, ne vous fait noter que les statuts du PCF comportaient à une époque des dispositions du même type. L’objectif est de pouvoir combattre ce qu’on appelle « l’entrisme » – c’est-à-dire, l’adhésion en masse de gens dont l’objectif est de prendre le contrôle du parti pour le compte d’une autre organisation. Un parti politique n’est pas un service public, et l’adhésion n’est pas un droit. Il ne faut pas tout mélanger : la « démocratie » tient à la manière dont les décisions sont prises par les membres d’une organisation, et non à la manière dont on devient membre. Ainsi, la France est un pays démocratique alors même que les conditions pour devenir citoyen français sont restrictives.
[Art 22 : La nomination des responsables régionaux et départementaux est faite par le Conseil d’Administration sur proposition du Secrétaire Général. Il peut être mis fin à leurs fonctions à tout moment dans les mêmes formes. Ces mesures sont prises en opportunité dans l’intérêt du service de l’Association, et ne revêtent en elles-mêmes aucun caractère disciplinaire. Elles ne donnent lieu en conséquence à aucun recours.]
En d’autres termes, les responsables régionaux et départementaux sont comme les préfets : ils représentent le pouvoir central. Je ne vois là rien de contraire à la démocratie. Diriez-vous que l’Etat français est moins « démocratique » parce que les préfets sont nommés en Conseil des ministres ?
« il est choisi pour penser par lui-même, et non pour être un simple porteur de la pensée des autres. »
D’où tenez-vous qu’un délégué doit-être un être sans cervelle ? J’ai été délégué du personnel, délégué syndical et, comme mes camarades actuels, je n’ai jamais mis mon esprit dans la poche.
Ce qui caractérise le plus cette fonction, c’est avant tout de porter le mieux les revendications de ses mandants. Ce qui donne aussi un caractère de responsabilité.
Nous ne sommes pas dans le monde de l’entreprise où l’on doit suivre les consignes du chef, pas de verticalité hors représentation, ce n’est qu’investi par mes camarades que j’ai de légitimité.
Pour en revenir au FN la présidente a pouvoir d’accepter l’adhésion ou non, d’exclure ou non, son bureau politique sur proposition du secrétaire général nomme les responsables régionaux et départementaux et le tout formerait un modèle de démocratie ?
« En d’autres termes, les responsables régionaux et départementaux sont comme les préfets : ils représentent le pouvoir central. Je ne vois là rien de contraire à la démocratie. Diriez-vous que l’Etat français est moins « démocratique » parce que les préfets sont nommés en Conseil des ministres ? »
Sauf que les préfets n’ont jamais eu vocation ou prétendu représenter les territoires où ils sont nommés. Pour cela, il y a des élections et des assemblées représentatives élisant elles-mêmes un responsable.
Verticalité ou représentation ; la différence est là.
@morel
[NB : La publication par « Le Parisien » du projet au 12/05 relatif au code du travail ne fait que confirmer les intentions que toute personne instruite en ce domaine pouvait percer]
On critique souvent les hommes politiques de ne pas tenir leurs promesses électorales. Et voici enfin un qui tient une promesse, et vous n’êtes pas content ? Décidément… 😉
Je pense qu’au fur et à mesure que le temps passera, on verra que sur beaucoup de points Macron n’est qu’un Hollande débarrassé du besoin de faire semblant d’être de gauche. J’irais même plus loin: Macron, c’est ce que Rocard aurait été s’il était né à notre époque, et n’avais pas eu besoin de faire semblant d’être socialiste.
[S’il pouvait avoir un barrage à une majorité macroniste !]
Je n’y crois pas. Macron représente la prise totale du pouvoir par des “classes moyennes” qui ne ressentent même plus le besoin de se cacher derrière un visage compatissant. Il n’y a d’ailleurs qu’à entendre les spots de la campagne électorale pour les législatives. Que ce soit le PS ou LREM, on a droit à la litanie des candidats qui énumèrent “nous sommes des enseignants, des agriculteurs, des chefs d’entreprise… “. Le mot “ouvrier” n’est jamais mentionné. Et pour cause: chez LREM sur les plus de cinq-cent candidats, “Le Monde” n’a repéré que deux ouvriers. Plus d’un tiers se qualifient dans leur biographie “d’entrepreneurs”. 80 sont enseignants, 40 sont médecins…
« [S’il pouvait avoir un barrage à une majorité macroniste !]
Je n’y crois pas. »
« Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente. »
Apollinaire
@ morel
[D’où tenez-vous qu’un délégué doit-être un être sans cervelle ? J’ai été délégué du personnel, délégué syndical et, comme mes camarades actuels, je n’ai jamais mis mon esprit dans la poche.]
Vous confondez deux contextes. Une chose c’est la « délégation » qui est donnée à une personne pour porter vos revendications et négocier en votre nom, et une autre très différente est celle qui est donnée à quelqu’un qui doit exercer un commandement. La « délégation » donnée à un délégué du personnel ou un délégué syndical est de même nature que celle que vous pouvez donner à un avocat. Mais ici, on parlait du « chef », terme que vous proposiez de remplacer par « délégué ». Or, un « chef » n’est pas là pour porter vos demandes ou négocier en votre nom, il est là pour trancher – et pour trancher des questions qui ne se s’étaient pas nécessairement posées au moment où il a reçu son mandat. Faire de lui un « délégué » impliquerait lui enlever ce pouvoir.
[Nous ne sommes pas dans le monde de l’entreprise où l’on doit suivre les consignes du chef, pas de verticalité hors représentation, ce n’est qu’investi par mes camarades que j’ai de légitimité.]
Demandez-vous pourquoi les sociétés ou toute décision revient à la base ne se trouvent que dans des systèmes très primitifs. La logique de délégation de pouvoir deux fondements très puissants : d’une part, une logique de division du travail : est-il raisonnable que chaque individu fasse le travail nécessaire pour prendre des décisions éclairées ? Et d’autre part, une logique d’efficacité : la multiplication des décideurs détruit l’idée même de responsabilité.
[Pour en revenir au FN la présidente a pouvoir d’accepter l’adhésion ou non, d’exclure ou non, son bureau politique sur proposition du secrétaire général nomme les responsables régionaux et départementaux et le tout formerait un modèle de démocratie ?]
Tout dépend comment la présidente en question est élue, et quelles sont les limites mises à ce pouvoir. Et de ce point de vue, je ne vois rien qui permette de qualifier l’organisation du FN d’anti-démocratique. La présidente et les membres du conseil national sont élus par une assemblée générale ouverte à tous les adhérents. Si le pouvoir d’accepter une adhésion ou non est discrétionnaire – ce qui est assez courant dans les associations pour éviter le risque d’entrisme – l’exclusion, elle, ne peut être prononcée que pour faute grave, et sous contrôle du juge administratif (l’affaire de l’exclusion de JMLP l’a bien montré). Et la nomination des responsables régionaux et départementaux par le « centre » n’est qu’une extension du modèle jacobin de désignation des préfets à un parti politique.
Comparez avec la situation de la « France insoumise ». Le mouvement n’a ni statuts, ni instances élues. Le militant FI n’a donc aucun droit sur son mouvement. Il n’élit ni les instances nationales, ni les instances locales. Il ne peut être exclu, certes, puisqu’il ne peut pas adhérer… tout ce qu’il peut faire c’est cliquer sur un site, et se clic ne lui donne absolument aucun droit. Les candidats, le programme, les thèmes de campagne, la conception même que le mouvement a de lui même peuvent être décidés ou changés d’un trait de plume sans qu’il soit consulté ni directe, ni indirectement. Quant aux “responsables locaux”, ils n’existent que par l’investiture donnée par le gourou, qui peut les déplacer a divinis puisqu’aucune règle ne limite son pouvoir.
[Sauf que les préfets n’ont jamais eu vocation ou prétendu représenter les territoires où ils sont nommés.]
Rien dans les statuts du FN n’indique que les responsables régionaux ou départementaux du FN aient vocation à « représenter » qui que ce soit. Si l’on se tient au mode de nomination, ils représentent plutôt les instances nationales auprès des militants, et non l’inverse.
@ Descartes
[Le mot “ouvrier” n’est jamais mentionné. Et pour cause: chez LREM sur les plus de cinq-cent candidats, “Le Monde” n’a repéré que deux ouvriers. Plus d’un tiers se qualifient dans leur biographie “d’entrepreneurs”. 80 sont enseignants, 40 sont médecins…]
Que le mot “ouvrier” ne soit jamais mentionné me choque tout autant que vous. En revanche, que LREM ne compte que 2 candidats aux législatives qui soient ouvriers me paraît tout à fait normal et c’est si cette proportion était plus importante que je m’inquièterais. Le travail de parlementaire suppose par construction une vaste culture et, sinon des connaissances juridiques très pointues, du moins une connaissance étendue du monde et des enjeux de nos sociétés.
Ce n’est pas du tout que je suppose les ouvriers plus bêtes que d’autres, loin de là, mais l’expérience prouve par ailleurs que les hommes politiques issus de milieux populaires (s’entend avant leur élection) sont très souvent en fait des opportunistes de la pire espèce (comme par exemple l’ex-syndicaliste Edouard Martin, dont j’ai cru comprendre que tous ses anciens camarades d’Arcelor considéraient qu’il les avait trahis) ou au mieux ne servent que de caution. D’ailleurs, beaucoup de ceux qui se disent d’un milieu populaire sont en fait des rejetons de la classe moyenne qui occupent un travail peu qualifié pour donner le change (dans le style d’Olivier Besancennot, postier mais titulaire d’une licence… Vous me direz, ça ne vaut pas grand chose, mais quand même).
Pour donner de la voix aux milieux populaires, je crois que la meilleure solution est en fait de promouvoir des personnes issues de ces milieux mais qui ont fait les études suffisantes ou dont le parcours leur permet d’exercer des mandats politiques. C’est le cas par exemple d’Henri Guaino, issu d’un milieu très modeste, de Jean-Luc Mélenchon, ou même de Nadine Morano (bien que son intelligence soit remise en question par certains).
Pour dire les choses autrement, je souhaite que les milieux populaires soient défendus et que leurs intérêts soient représentés à l’assemblée, mais je ne pense pas que ceux qui appartiennent directement à ses milieux en soient les meilleurs défenseurs. Pour prendre un exemple de quelqu’un que tout le monde doit apprécier ici et qui n’est pas directement un politique, Régis de Castelnau est un très grand avocat et je suis sûr qu’il serait un excellent défenseur des intérêts des ouvriers s’il était élu à l’assemblée. Pourtant, il appartient à une grande lignée aristocratique française!
@ Tythan
[Que le mot “ouvrier” ne soit jamais mentionné me choque tout autant que vous. En revanche, que LREM ne compte que 2 candidats aux législatives qui soient ouvriers me paraît tout à fait normal et c’est si cette proportion était plus importante que je m’inquièterais. Le travail de parlementaire suppose par construction une vaste culture et, sinon des connaissances juridiques très pointues, du moins une connaissance étendue du monde et des enjeux de nos sociétés.]
Sur le fond, je suis d’accord avec vous. Mais il y a une question de présentation : dans le discours, cette énumération de métiers a pour finalité de transmettre un message, celui de la représentativité. Quelquefois, d’ailleurs, on l’appuie avec des formules du genre « nous sommes à l’image de la société », ou bien « nous venons de toutes les couches de la société ». Et dans ce contexte, « l’oubli » des ouvriers montre assez bien la conception que les « classes moyennes » – car ce sont elles qui dominent le discours politique – ont de la composition de la société. Une société faite parfaitement à leur image, et d’où ouvriers et employés ont été soigneusement effacés.
Par ailleurs, les ouvriers sont parfaitement capables d’avoir une « vaste culture » , une connaissance étendue du monde et de ses enjeux. Pensez à des hommes comme Henri Krasucki ou Roland Leroy, qui furent malgré leurs origines ouvrières des hommes très cultivés. Bien sur, ils sont fils d’une école méritocratique et d’un parti politique qui faisait de la formation des cadres issus de la classe ouvrière une priorité. Aujourd’hui nous n’avons ni l’une, ni l’autre…
[Ce n’est pas du tout que je suppose les ouvriers plus bêtes que d’autres, loin de là, mais l’expérience prouve par ailleurs que les hommes politiques issus de milieux populaires (s’entend avant leur élection) sont très souvent en fait des opportunistes de la pire espèce (…)]
Là encore, vous exagérez. L’expérience ne prouve rien de tel, et la liste des dirigeants communistes d’origine ouvrière (mais on en trouve aussi dans le gaullisme et, plus rarement, dans le socialisme) – qui ont consacré leur vie – quelquefois jusqu’au sacrifice ultime, d’ailleurs – à leurs idées est assez longue pour que je n’aie pas besoin d’en rajouter. Pour certains ouvriers, la politique a été un ascenseur social et certains en ont profité. Mais il ne faudrait pas généraliser.
[Pour donner de la voix aux milieux populaires, je crois que la meilleure solution est en fait de promouvoir des personnes issues de ces milieux mais qui ont fait les études suffisantes ou dont le parcours leur permet d’exercer des mandats politiques. C’est le cas par exemple d’Henri Guaino, issu d’un milieu très modeste, de Jean-Luc Mélenchon, ou même de Nadine Morano (bien que son intelligence soit remise en question par certains).]
L’intelligence de Nadine Morano ? Je détecte un oxymore… Quant à Mélenchon, il ne vient nullement d’un milieu « très modeste » : son père était receveur des postes, sa mère institutrice. Mais sur le fond, je pense que le problème se pose autrement. Les hommes sont tous faibles, et ce sont les institutions qui les rendent plus forts. Quand il y a un « parti ouvrier », fort et structuré, on peut compter même sur des dirigeants issus de la bourgeoisie pour servir les intérêts de la classe ouvrière. Un Frédéric Jolliot, un Paul Langevin ont fait beaucoup pour la classe ouvrière, et on peut difficilement les considérer comme issus d’elle. Mais quand cette institution n’existe pas, alors les hommes sont laissés libres de suivre leurs propres intérêts…
[Pour dire les choses autrement, je souhaite que les milieux populaires soient défendus et que leurs intérêts soient représentés à l’assemblée, mais je ne pense pas que ceux qui appartiennent directement à ses milieux en soient les meilleurs défenseurs.]
Pas nécessairement, en effet. Il ne faut pas tomber dans l’ouvriérisme. Mais d’un autre côté, je pense que le soin qu’une organisation politique met à la formation et à la promotion des militants ouvriers pour leur permettre d’accéder à des fonctions politiques supérieures est un bon indicateur de son engagement sur les intérêts de la classe ouvrière. Je me méfie des organisations qui, tout en tressant des couronnes aux ouvriers, ne prennent aucun soin de les former aux responsabilités et de les promouvoir…
@ Descartes et Tythan
Bonjour,
. . . . . “”Il ne faut pas tomber dans l’ouvriérisme.”” . . . . .
Le terme d’ouvrier est, en France, chargé de symboles qui souvent s’opposent.
Les uns valoriseront un savoir faire, une adresse, une “intelligence de la main”, un sens du concret, une utilité première, . .
Les autres considéreront cette activité dépréciée, mal reconnue et complètement dénuée d’attrait.
C’est en tout cas, et c’est bien regrettable, un attribut difficile à porter que l’on n’a cessé au cours des décennies passées à lui substituer tout un tas d’autres qualificatifs: opérateur, agent de production, conducteur de machine ou d’engin, technicien de surface !, etc, etc.
Un employé, même sans qualification ne se considère souvent pas tout à fait de la même catégorie sociale, alors que les compétences requises pour l’exercice de son activité sont considérablement plus modestes que celles requises pour certains ouvriers.
C’est notre regard vis à vis de cette catégorie de travailleur qui fait que le terme n’est que très peu employé.
D’autre part, un ouvrier qui a quelques ambitions sociales ou professionnelles évolue rapidement vers des fonctions qui ne sont plus celles de la production, et généralement mieux rémunérées sans pour autant présenter les mêmes responsabilités.
Une employée de bureau près de la direction générale a un poste ressenti comme bien plus prestigieux que celui d’un ouvrier menant une machine outil de plusieurs millions d’euros.
Je suis même persuadé qu’il y a peut-être plus de chômeurs déclarés sur les listes électorales que d’ouvriers.
La question qui se pose n’est pas vraiment celle des origines mais celle de l’appréciation que l’on porte sur cette fonction en général.
Ce qui me choque quelquefois, c’est de constater le reniement de certains pour leur classe d’origine lorsqu’ils l’on quittée pour telle ou telle raison.
S’est-on jamais questionné sur la capacité d’un ministre de l’agriculture à savoir planter et faire pousser un kilo de patates ?
Pourquoi donc se pose t-on la question de savoir si un ouvrier peut accéder à la députation? A observer un certain nombre de nos représentants à l’assemblée, je ne doute pas un instant que des milliers d’ouvrier feraient bien mieux et, la formation n’est pas faite pour les chiens.
Un imbécile éduqué et formé reste un imbécile, avec l’avantage d’un vernis qui éblouit la bonne société.
Un ignorant intelligent et courageux peut tout espérer malgré le regard condescendant de notre société..
« Or, un « chef » n’est pas là pour porter vos demandes ou négocier en votre nom, il est là pour trancher – et pour trancher des questions qui ne se s’étaient pas nécessairement posées au moment où il a reçu son mandat. Faire de lui un « délégué » impliquerait lui enlever ce pouvoir. »
Je crois que c’est là où nous divergeons. Si le texte de « l’internationale » n’est pas parole d’évangile, il est écrit « Il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun… » ce qui me semble sage.
Il y a les congrès, les commissions exécutives pour donner l’orientation, chacun à son niveau et faisant l’objet de scrutins. Le vote ou non du rapport d’activité lors de l’assemblée générale annuelle concourt aussi à la démocratie.
Bien entendu, comme dans toute structure de type associatif l’implication des personnes varie de 0 à 100 % mais je considère que c’est notre rôle de conserver un contact vivant avec tout adhérent.
J’ai proposé des mesures en ce sens, j’ai mis fin à une conception de trésorier simple comptable et bien d’autres choses. Nul besoin de césarisme, les instances ont tranché.
J’ai l’impression que le type de décision inopinée se réduit au feu de l’action mais il y a souvent unité dans l’équipe du bureau syndical, fruit des habitudes du travail en commun et du contact maintenu.
Ce qui ne nous dispense nullement d’en référer aux instances le moment venu.
Nul « basisme » là.
« : est-il raisonnable que chaque individu fasse le travail nécessaire pour prendre des décisions éclairées ? Et d’autre part, une logique d’efficacité : la multiplication des décideurs détruit l’idée même de responsabilité. »
Il est aussi du rôle des responsables de travailler pour instruire d’abord les adhérents et aussi les salariés. J’ai un grand respect pour la figure de Fernand Pelloutier, débarrassé des scories de thèses anarcho-syndicalistes mais par sa vue globale autour des bourses du travail dont il est le fondateur :
« Ce qui manque à l’ouvrier, c’est la science de son malheur ».
Une réunion, même une heure d’info syndicale doit être utile. On doit y apprendre des choses et les discuter.
La démocratie de délégation nécessaire doit, pour être vivante, s’appuyer sans cesse sur un dialogue avec les mandants faute de quoi elle est remise en cause.
Tout cela nous amène loin de la FI et du FN.
« Quant aux investitures pour les législatives, qui dépendent habituellement d’une commission ad hoc, une note interne publiée par Libération nous apprenait récemment qu’elles ont été tranchées par Marine Le Pen seule, sur «habilitation de la commission».
In : http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/04/24/fn-marine-le-pen-un-conge-a-peu-de-frais_1565133
@ Marcailloux
[C’est en tout cas, et c’est bien regrettable, un attribut difficile à porter que l’on n’a cessé au cours des décennies passées à lui substituer tout un tas d’autres qualificatifs: opérateur, agent de production, conducteur de machine ou d’engin, technicien de surface !, etc, etc.]
Comme ceux qui ont inventé ces « qualificatifs » sont des gens qui n’ont guère le soucis de la condition ouvrière, vous me permettrez de penser que cette « substitution » peut avoir beaucoup de motivations, mais celle d’éviter aux ouvriers « un attribut difficile à porter » n’est pas du nombre. Non, les différentes appellations cherchent plutôt à dissimuler le caractère hiérarchique du monde du travail, en faisant imaginer que tout le monde est « classe moyenne ».
[C’est notre regard vis à vis de cette catégorie de travailleur qui fait que le terme n’est que très peu employé.]
Quand vous dites « notre regard », c’est qui ce « nous » ? Et pourquoi, à votre avis, ce regard a changé autant en trente ans ?
[D’autre part, un ouvrier qui a quelques ambitions sociales ou professionnelles évolue rapidement vers des fonctions qui ne sont plus celles de la production, et généralement mieux rémunérées sans pour autant présenter les mêmes responsabilités.]
Non. L’ambition sociale ou professionnelle ne suffit pas. Encore faut-il qu’il y ait des « fonctions mieux rémunérées » disponibles. Autrement, imaginez la situation ou tous les ouvriers avaient cette « ambition ». Qui ferait le boulot d’ouvrier ?
[Ce qui me choque quelquefois, c’est de constater le reniement de certains pour leur classe d’origine lorsqu’ils l’on quittée pour telle ou telle raison.]
Ceux qui ont quitté leur classe d’origine n’ont qu’une peur : y retourner. Ils cherchent donc par tous les moyens à rendre ce retour impossible, en adoptant plus radicalement que ceux qui y sont nés les « marqueurs » de leur nouvelle classe. C’est normal.
[S’est-on jamais questionné sur la capacité d’un ministre de l’agriculture à savoir planter et faire pousser un kilo de patates ?]
Je ne comprends pas votre raisonnement. Un éleveur de poules est incapable de pondre un œuf, et pourtant il reste dans la hiérarchie des choses supérieur à ses pensionnaires. Un ministre de l’agriculture ne sait pas peut-être planter des patates, mais il sait faire des choses qui ont pour la société une valeur bien supérieure. La preuve en est que la société est prête à le rémunérer bien mieux !
[Pourquoi donc se pose t-on la question de savoir si un ouvrier peut accéder à la députation? A observer un certain nombre de nos représentants à l’assemblée, je ne doute pas un instant que des milliers d’ouvrier feraient bien mieux et, la formation n’est pas faite pour les chiens.
Un imbécile éduqué et formé reste un imbécile, avec l’avantage d’un vernis qui éblouit la bonne société.]
Mais qui vous garantit que l’ouvrier élu à l’Assemblée serait moins imbécile que le bourgeois qui siège ? Vous savez, les imbéciles sont à peu près aussi nombreux dans toutes les classes sociales…
Mon point ici n’était pas de savoir si des ouvriers pouvaient être candidats ou élus. Ce qui me parait significatif, c’est que dans un discours ou l’on prétend que les candidats représentent sociologiquement la société, les ouvriers ne soient même pas mentionnés.
@ morel
[Je crois que c’est là où nous divergeons. Si le texte de « l’internationale » n’est pas parole d’évangile, il est écrit « Il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun… » ce qui me semble sage.]
Oui, mais enfin, même si on n’a pas besoin d’un « sauveur suprême » ou d’un « césar », il est quand même utile de mandater quelqu’un pour prendre un certain nombre de décisions à notre place. C’est une question d’efficacité et d’économie. A votre avis, faut-il convoquer un référendum pour choisir la couleur de la peinture de la Tour Eiffel ?
[J’ai l’impression que le type de décision inopinée se réduit au feu de l’action mais il y a souvent unité dans l’équipe du bureau syndical, fruit des habitudes du travail en commun et du contact maintenu.]
Pas seulement. Il y a aussi chez le « chef » une fonction de médiation. Beaucoup de gens savent que certaines décisions doivent être prises, mais n’ont pas envie de les assumer eux-mêmes. La nomination d’un « chef », qui assume la charge de la décision, est une bonne solution pour permettre à ce type de décisions d’être prises.
[« Quant aux investitures pour les législatives, qui dépendent habituellement d’une commission ad hoc, une note interne publiée par Libération nous apprenait récemment qu’elles ont été tranchées par Marine Le Pen seule, sur «habilitation de la commission».]
Oui, mais vous devriez lire jusqu’au bout : « Pourquoi ? Tout simplement pour court-circuiter Jean-Marie Le Pen, dont le titre de président d’honneur (récemment confirmé par la justice) lui donne le droit de siéger dans cette instance ». En d’autres termes, la commission a fonctionné informellement – pour éviter que JMLP vienne la polluer – et ses conclusions ont été formellement décidées par MLP.
Certes. Et que pensez_vous de l’UPR ?
@ Musée de l’Europe
[Certes. Et que pensez_vous de l’UPR ?]
Vaste question, non ? Sur le fond, je n’ai pas de désaccord avec les objectifs que se fixe l’UPR ou avec ses analyses, même si je pense que le discours de l’UPR est trop juridique et pas assez politique. Le recours à l’article 50 du TFUE ne me paraît pas la meilleure manière de sortir de l’Euro.
Sur le fonctionnement, je trouve que l’UPR est un peu trop un “one man show”, avec un côté sectaire qui rappelle un peu celui de la “France insoumise”. En même temps, l’UPR se positionne plus comme un mouvement “pédagogique” que comme un vrai parti politique, et je trouve que ce choix est très judicieux par les temps qui courent.
@Descartes :
[Le recours à l’article 50 du TFUE ne me paraît pas la meilleure manière de sortir de l’Euro.]
Que préférez-vous ? “Bêtement” dénoncer les traités ? Auquel cas, comment serait organisée la sortie ?
[En même temps, l’UPR se positionne plus comme un mouvement “pédagogique” que comme un vrai parti politique]
J’admire beaucoup leur position de témoignage, mais c’est quand même dommage qu’ils passent beaucoup de temps à cracher sur les autres. A l’entendre on croirait que MLP est payée par la CIA pour faire exprès de perdre, et j’exagère à peine
@Descartes,
[Vaste question, non ? Sur le fond, je n’ai pas de désaccord avec les objectifs que se fixe l’UPR ou avec ses analyses, même si je pense que le discours de l’UPR est trop juridique et pas assez politique. Le recours à l’article 50 du TFUE ne me paraît pas la meilleure manière de sortir de l’Euro.]
Sortir de l’euro ou de l’Union Européenne? Toujours cette satanée confusion…
Un pays de l’euro zone désirant retrouver sa propre monnaie (au hasard, le franc :-)…) doit dénoncer pratiquement tous les traités de fonctionnement des institutions européennes, et DE FAIT, sortir de l’UE: autant annoncer franchement la couleur et sortir de ce bourbier bruxellois, faux-nez de la domination américano-allemande…
Quant à l’article 50, sauf revirement électoral cette semaine, nous aurons un cas pratique sous la main avec le Royaume-Uni, ce qui est une bonne chose pour en valider sa qualité. Vous ne semblez pas convaincus par ce moyen de faire, mais comment escomptez-vous sortir de l’UE autrement?
@ Un Belge
[Que préférez-vous ? “Bêtement” dénoncer les traités ? Auquel cas, comment serait organisée la sortie ?]
Tant qu’à faire, je préfère les dénoncer « intelligemment »… Je pense qu’il y a deux étapes. La première, est de prendre clairement la décision de la sortie, d’une manière irrévocable. Ensuite, il faut entamer des discussions avec nos partenaires européens, en expliquant que tout le monde a intérêt à ce que cela se passe bien. Si on trouve une réponse coopérative, alors on déclenche la procédure de l’article 50 et tout se passe bien. Si on trouve une réponse négative, alors on dénonce pure et simplement les traités, et on passe les lois nécessaires à la gestion des situations ainsi créées.
[J’admire beaucoup leur position de témoignage, mais c’est quand même dommage qu’ils passent beaucoup de temps à cracher sur les autres. A l’entendre on croirait que MLP est payée par la CIA pour faire exprès de perdre, et j’exagère à peine]
C’est bien ce qui me gêne le plus chez eux. La politique c’est « l’art de rendre possible ce qui est nécessaire ». Et cela implique des compromis.
@ CVT
[Sortir de l’euro ou de l’Union Européenne? Toujours cette satanée confusion… Un pays de l’euro zone désirant retrouver sa propre monnaie (au hasard, le franc :-)…) doit dénoncer pratiquement tous les traités de fonctionnement des institutions européennes, et DE FAIT, sortir de l’UE: autant annoncer franchement la couleur et sortir de ce bourbier bruxellois, faux-nez de la domination américano-allemande…]
C’est vrai si l’on s’en tient à une interprétation purement juridique des traités. Mais en matière de relations internationales, il y a le droit et il y a la politique. S’il y a une volonté de part et d’autre de garder dans l’UE un Etat qui sort de l’Euro, et bien on modifiera ce qu’il faudra pour que ça marche. Personnellement, je pense qu’il faut quitter l’UE et l’Euro, mais tout le monde ne partage pas cette vision. Commençons donc par la première priorité, la sortie de l’Euro. Après, on verra.
[Quant à l’article 50, sauf revirement électoral cette semaine, nous aurons un cas pratique sous la main avec le Royaume-Uni, ce qui est une bonne chose pour en valider sa qualité. Vous ne semblez pas convaincus par ce moyen de faire, mais comment escomptez-vous sortir de l’UE autrement?]
Par une négociation ad hoc, et par la dénonciation des traités s’il le faut.
@Descartes,
[Personnellement, je pense qu’il faut quitter l’UE et l’Euro, mais tout le monde ne partage pas cette vision. Commençons donc par la première priorité, la sortie de l’Euro. Après, on verra.]
et bien, je ne vois pas comment, en pratique, on pourrait séparer l’oeuvre (l’euro) de son contexte (l’UE): en France, toutes les politiques d’austérité depuis mars 1983 nous ont été imposées au nom de la sauvegarde de l’euro et des ses avatars (rappelez-vous de la fin de la dévaluation pour sauver le SME, le “Franc Fort” et l’ECU). Donc parler de l’euro, c’est une métonymie de la “construction européenne”: sans monnaie, celle-ci n’est plus qu’une coquille vide, à savoir des millions de tonnes de papier réglementaires…
Au fond, toute personne parlant de rester dans l’UE sans l’euro, ou l’inverse, est inconséquente…
[Par une négociation ad hoc, et par la dénonciation des traités s’il le faut.]
n’oubliez pas que l’UE est anti-politique, donc pour la négociation, il faudra s’asseoir dessus. Et puis négocier quoi, d’ailleurs? Une sortie en bonne et due forme, ou une hypothétique réforme de l’UE pour une “Europe plus sociale”?
Encore une fois, la France doit sortir de ce carcan purement et simplement, négocier serait une perte de temps et d’énergie. Je sais bien que ma position est isolée en France (et le vote de Macron comme président de la République en atteste) mais c’est la plus raisonnable si on considère que notre chère patrie doive encore subsister en tant que nation libre et indépendante. Le problème, c’est que je pense que les Français ont choisi l’abdication, donc de disparaître en temps que peuple…
@ CVT
[et bien, je ne vois pas comment, en pratique, on pourrait séparer l’oeuvre (l’euro) de son contexte (l’UE): en France, toutes les politiques d’austérité depuis mars 1983 nous ont été imposées au nom de la sauvegarde de l’euro et de ses avatars (rappelez-vous de la fin de la dévaluation pour sauver le SME, le “Franc Fort” et l’ECU). Donc parler de l’euro, c’est une métonymie de la “construction européenne”: sans monnaie, celle-ci n’est plus qu’une coquille vide, à savoir des millions de tonnes de papier réglementaires…]
Je ne suis pas d’accord avec vous. Après tout, il y a une bonne douzaine de pays qui appartiennent à l’UE sans avoir adhéré à l’Euro. Preuve que l’UE peut parfaitement vivre sans la monnaie unique. Bien entendu, le retour aux monnaies nationales sonnerait le glas de la seule institution vraiment fédérale que l’UE ait réussi à créer…
[n’oubliez pas que l’UE est anti-politique, donc pour la négociation, il faudra s’asseoir dessus.]
Quand je parle de négociation, ce n’est bien entendu pas avec l’UE. Une négociation avec l’UE nous ramène à la logique de l’article 50. Moi je parle de négociation avec nos principaux partenaires, avec les pays qui sont nos alliés traditionnels… et aussi avec ceux qui seraient intéressés de garder des liens forts avec nous.
[Et puis négocier quoi, d’ailleurs? Une sortie en bonne et due forme, ou une hypothétique réforme de l’UE pour une “Europe plus sociale”?]
Vous connaissez mon opinion. Il s’agit de mettre fin à toute construction supranationale. A partir de là, je ne suis pas contre une « Europe des nations » dont les institutions seraient construites pour favoriser la coopération bilatérale ou multilatérale entre les Etats européens.
@ Descarrtes
Bonjour,
“”Vous connaissez mon opinion. Il s’agit de mettre fin à toute construction supranationale. A partir de là, je ne suis pas contre une « Europe des nations » dont les institutions seraient construites pour favoriser la coopération bilatérale ou multilatérale entre les Etats européens.””
Qu’entendez-vous par institutions construites pour favoriser la coopération multilatérale entre les Etats européens?
L’idée à géométrie variable de confédération ne me semble pas très éloignée de cet ensemble d’institutions que vous évoquez.
Si je m’en réfère aux définitions du CNRTL:
1. DR. CONSTITUTIONNEL. ,,État composé où chaque État-membre conserve son indépendance mais se soumet à un pouvoir central essentiellement constitué par un organisme de coordination dont les décisions doivent être prises à l’unanimité des États-membres“ (Barr. 1974).
2. DR. INTERNAT. PUBL. Confédération d’États. ,,Union durable, reposant sur un traité, conclue entre États indépendants et souverains et comportant une organisation permanente, qui devient elle-même personne internationale. (L. Delbez)“ (Barr. 1974),
le fait qu’un Etat appartienne à une confédération n’obère en rien que cet Etat agisse comme il l’entend dans les domaines qu’il se réserve. Il sera sans doute contraint de respecter les accords signés dans d’autres domaine, et il acceptera cette ou ces contraintes parce que les avantages qu’il tirera de la communauté lui seront plus favorable que la liberté conférée par sa solitude.
La dimension européenne peut dans de nombreux domaines aboutir à une situation gagnant-gagnant entre les signataires, quoique . . . mais gagnant vis à vis du rapport de force permanent qui existe dans le cadre d’une mondialisation qui s’impose à tous et dans laquelle un pays qui ne représente économiquement que 1 ou 2 % de la puissance économique, ne peut que subir, dans la plupart des domaines, les lois du marché.
Une construction supranationale peut être constituée par des institutions telles, par exemple, d’un réseau de transport de ferroutage entre 5,6 ou 7 pays voire plus, qui prennent la forme d’une société d’économie mixte, ou autre chargée d’exploiter concrètement l’accord passé entre ces pays. Ce peut être aussi la création d’un fonds d’investissement européen en vue de renforcer les politiques industrielles des membres de cette institution.
Et pourquoi pas une organisation chapeautant toutes ces initiatives, chargée de prospective et d’incitation au développement économique, social, sécuritaire, d’aide aux pays en voie de développement, etc . . . .
@ Marcailloux
[Qu’entendez-vous par institutions construites pour favoriser la coopération multilatérale entre les Etats européens?]
Je pense à des organisations assurant une expertise et une coordination volontaire dans un domaine donné. Comme c’est le cas par exemple de l’OIT.
[L’idée à géométrie variable de confédération ne me semble pas très éloignée de cet ensemble d’institutions que vous évoquez.]
Elle n’est « pas très éloignée », mais avec une nuance essentielle. Dans l’idée de « confédération » il y a l’idée de transfert de compétences à des organismes communs. Or, c’est exactement ce qu’il faut à mon avis éviter : je ne souhaite la délégation d’aucune compétence nationale. Parce que l’histoire a montré que cette délégation tend vers une logique fédérale.
[Il sera sans doute contraint de respecter les accords signés dans d’autres domaine, et il acceptera cette ou ces contraintes parce que les avantages qu’il tirera de la communauté lui seront plus favorable que la liberté conférée par sa solitude.]
Mais que se passe-t-il avec un accord qui était avantageux lorsqu’il a été signé, et qui ne l’est plus après quelques années ?
[La dimension européenne peut dans de nombreux domaines aboutir à une situation gagnant-gagnant entre les signataires, quoique . . . mais gagnant vis à vis du rapport de force permanent qui existe dans le cadre d’une mondialisation qui s’impose à tous et dans laquelle un pays qui ne représente économiquement que 1 ou 2 % de la puissance économique, ne peut que subir, dans la plupart des domaines, les lois du marché.]
En quoi notre appartenance à l’UE a adouci en quoi que ce soit « les lois du marché » auxquelles la France est soumise ? Le discours qui veut que « ensemble on est plus fort » oublie un point essentiel : les différents membres de cet « ensemble » ont des intérêts antagoniques. Et en l’absence de cette « solidarité inconditionnelle » qui est la caractéristique des Etats-nations, ces conflits d’intérêts empêchent à « l’ensemble » de peser véritablement sur le cour des choses. Loin de permettre aux pays européens de peser sur les marchés, l’UE a au contraire contribué à désarmer les Etats face à eux.
[Une construction supranationale peut être constituée par des institutions telles, par exemple, d’un réseau de transport de ferroutage entre 5,6 ou 7 pays voire plus, qui prennent la forme d’une société d’économie mixte, ou autre chargée d’exploiter concrètement l’accord passé entre ces pays.]
Mais où voyez-vous de la « supranationalité » dans un tel arrangement ? Une entreprise commune n’a rien de « supranational ». D’une part, elle n’a aucune compétence exorbitante du droit commun : c’est un acteur privé comme n’importe quel autre. Elle n’a aucun pouvoir pour imposer ses décisions aux Etats qui en sont les actionnaires.
[Ce peut être aussi la création d’un fonds d’investissement européen en vue de renforcer les politiques industrielles des membres de cette institution.]
Là encore, il n’y a rien de « supranational ». Une banque d’investissement qui aurait pour actionnaires les pays européens fonctionnerait comme n’importe quel organisme bancaire. Il n’aurait aucun pouvoir pour imposer des politiques aux Etats.
[Et pourquoi pas une organisation chapeautant toutes ces initiatives, chargée de prospective et d’incitation au développement économique, social, sécuritaire, d’aide aux pays en voie de développement, etc . . . .]
Là encore, rien de « supranational ». Tant qu’il s’agit de « incitation » et « d’aide », tant qu’on se place sur un plan volontaire, tant que l’institution n’a aucun pouvoir sur les Etats, on est dans une logique multilatérale, et non dans une logique « supranationale ».
Il faut bien utiliser les termes : la « supranationalité » implique l’existence d’institutions ayant le pouvoir d’imposer leurs décisions aux Etats.
@Descartes,
[Je ne suis pas d’accord avec vous. Après tout, il y a une bonne douzaine de pays qui appartiennent à l’UE sans avoir adhéré à l’Euro. Preuve que l’UE peut parfaitement vivre sans la monnaie unique. Bien entendu, le retour aux monnaies nationales sonnerait le glas de la seule institution vraiment fédérale que l’UE ait réussi à créer…]
Et bien, je persiste et je signe à moitié :-): il y a bien des pays qui ne sont pas dans l’euro, mais les statuts de l’UE prévoient, sauf dérogations expresses (Danemark et GB notamment) que l’appartenance à l’UE implique le ralliement à l’euro. Maintenant, l’autre moitié vous donne raison: en Suède, deux référendums rejetés sur l’adhésion à l’euro zone n’ont pas été sanctionnés par les gardes-chiourme bruxellois, alors qu’il existe des sanctions prévues par les traités…
En revanche, vous vous doutez bien que pour sortir du carcan de l’euro, le prix à payer est autrement plus salé que la contrainte qui vise à faire entrer un pays dans l’euro-zone.
[Vous connaissez mon opinion. Il s’agit de mettre fin à toute construction supranationale. ]
Je suis d’accord à 200%, et c’est un point essentiel!!! Il semblerait que le combat contre la supranationalité, donc pour l’indépendance, a été abandonné depuis le départ de Mongénéral, son successeur Pompidou ayant trahi cette promesse pour cause de crise de libéralisme aigu. Ca veut dire que cela près de deux générations que nous sommes désaccoutumés à la souveraineté nationale, d’où l’élection de Macron :(…
@ CVT
[Et bien, je persiste et je signe à moitié :-): il y a bien des pays qui ne sont pas dans l’euro, mais les statuts de l’UE prévoient, sauf dérogations expresses (Danemark et GB notamment) que l’appartenance à l’UE implique le ralliement à l’euro. Maintenant, l’autre moitié vous donne raison: en Suède, deux référendums rejetés sur l’adhésion à l’euro zone n’ont pas été sanctionnés par les gardes-chiourme bruxellois, alors qu’il existe des sanctions prévues par les traités…]
Parce que comme le soulignait De Gaulle dans une conversation racontée par Peyrefitte, en matière de rapports entre Etats il ne faut pas exagérer l’importance de l’élément juridique par rapport à l’élément politique. Les traités ont beau prévoir certaines choses, quand le rapport de forces politique dicte autre chose on réinterprète les textes ou on oublie de les appliquer. Comme vous le dites, la Suède a refusé l’Euro, la Tchéquie ne fait rien pour l’adopter, et personne n’envisage de les sanctionner, tout simplement parce que personne n’est prêt à payer le prix d’une crise politique. Si la France dit « je sors de l’Euro », ses partenaires examineront le rapport coût/avantages de la forcer à sortir de l’UE… et concluront probablement qu’il vaut mieux arrondir les angles.
[En revanche, vous vous doutez bien que pour sortir du carcan de l’euro, le prix à payer est autrement plus salé que la contrainte qui vise à faire entrer un pays dans l’euro-zone.]
Pas nécessairement. Quand on pense au prix payé par la France pour rentrer dans l’Euro – pensez aux années d’austérité et de « franc fort », les millions de chômeurs, la déterioration du tissu social dans des régions entières, la désindustrialisation – on peut se demander si le prix pour en sortir serait plus élevé. Bien sur, il ne sera pas payé par les mêmes…
[Je suis d’accord à 200%, et c’est un point essentiel!!! Il semblerait que le combat contre la supranationalité, donc pour l’indépendance, a été abandonné depuis le départ de Mongénéral, son successeur Pompidou ayant trahi cette promesse pour cause de crise de libéralisme aigu.]
Pourquoi dites-vous ça ? Je ne vois pas en quoi Pompidou aurait fait un pas vers la supranationalité. C’est surtout sous Mitterrand que la supranationalité devient une réalité, et même un objectif assumé, avec l’Acte Unique puis le traité de Maastricht.
[Ca veut dire que cela près de deux générations que nous sommes désaccoutumés à la souveraineté nationale, d’où l’élection de Macron :(…]
Je pense que la « désaccoutumance » date plutôt de la fin des années 1980. Mais il est clair qu’on a perdu dans tous les secteurs en dehors de la défense et de la sécurité l’habitude de faire des politiques indépendantes et d’en assumer les conséquences. Parce que tout se fait sous la contrainte européenne, personne n’est responsable de rien.
Bonjour à tous,,
Merci pour ce texte qui pour moi pose des questions fondamentales (et ouvertes) sur ce que devrait être l’organisation d’un parti:
1/ Quelles sont les points autorisés du débat et quelles sont les lignes rouges ? Je veux dire par là que sur certains points on peut avoir des avis divergents au sein du même parti ; mais d’un autre côté, on ne peut pas avoir des points divergents sur TOUT. Sinon on tombe dans les 2 extrêmes: soit il y a 60 000 000 de partis… soit il y en a un seul dont le congrès interne serait les élections législatives si j’ose dire.
Cela pose donc la question du corpus idéologique “noyau” du parti qui serait, lui, non négociable. Et franchement… c’est flou chez tous les grands partis qui jouent les équilibristes en permanence pour contenter tout le monde… même au FN ! L’euro alors, c’est fondamental ou pas ? A mon sens oui sinon ça devient juste l’aile droite de LR avec un passé moins glorieux.
Pour les “petits” c’est plus simple: par exemple pour l’UPR le noyau est très clair: triple sortie de l’UE, euro, OTAN. Non négociable. Pour tout le reste on peut discuter car on a hiérarchisé les problèmes.
2/ Si ce cœur idéologique est inamovible… alors comment s’adapter aux évolutions de la société sur le temps long ? Est-ce que cela veut dire qu’un parti ne peut pas vraiment “muter”, vu qu’il ne peut pas changer son cœur sans que les tenants de cette ligne se mettent en marge du parti ?
3/ Jusqu’où doit s’appliquer la discipline de parti ? Si un responsable conteste la ligne fondamentale, doit-il être exclu ? Et pour les autres choses moins fondamentales, de toute façon au bout d’un moment le débat est tranché par les militants via le congrès ou autre. Donc à ce moment là, que fait-on d’un responsable de parti qui tient un discours dans sa circonscription ou dans les médias qui soit opposé à celui tranché ? On l’exclue ou on le tolère au nom “du débat démocratique interne” même s’il affaiblit la ligne ?
Que d’interrogations… j’espère que les lecteurs et Descartes sauront m’aider à y voir plus clair dans ce débat 😉
@ Marencau
[1/ Quelles sont les points autorisés du débat et quelles sont les lignes rouges ? Je veux dire par là que sur certains points on peut avoir des avis divergents au sein du même parti ; mais d’un autre côté, on ne peut pas avoir des points divergents sur TOUT.]
Je pense que la question ne se pose pas comme ça. Je pense que dans un parti politique TOUS les points doivent être autorisés au débat, mais pas tous au même débat. Il y a des points de choix politique qui peuvent être débattus à tous les niveaux quotidiennement. Et il y a des points de principe qui font à l’objectif même de l’organisation et qui ne peuvent être débattus que dans certaines occasions, dans un cadre bien précis, en général solennel et ritualisé.
Il est clair que dans un parti communiste on ne discutera pas quotidiennement si la lutte des classes est le moteur de l’histoire, que dans un parti républicain on ne discutera pas tous les jours si le retour à la monarchie est une bonne chose. En même temps, refuser toute discussion sur ces points revient à en faire un article de dogme, et donc d’empêcher toute évolution de la position de l’organisation sur ces questions.
[Cela pose donc la question du corpus idéologique “noyau” du parti qui serait, lui, non négociable.]
Mais est-il possible pour un parti politique de fonctionner sur un siècle avec le même corpus idéologique ? Je pense que la réponse est négative. Ce corpus doit pouvoir évoluer. Mais si le corpus idéologique « noyau » n’est pas négociable, comment le pourrait-il ? Pour moi, la solution à ce dilemme est la hiérarchisation des débats. On ne débat pas des questions d’organisation ou des choix politiques dans les mêmes formes qu’on débat sur le « corpus idéologique noyau ». De la même manière que dans un pays on ne débat pas dans les mêmes termes d’un décret et d’une réforme de la Constitution.
[Et franchement… c’est flou chez tous les grands partis qui jouent les équilibristes en permanence pour contenter tout le monde… même au FN ! L’euro alors, c’est fondamental ou pas ? A mon sens oui sinon ça devient juste l’aile droite de LR avec un passé moins glorieux.]
Je pense qu’il ne faut pas confondre les questions d’idées et les question tactiques. Je ne doute pas que l’immense majorité des militants du FN veulent une sortie de l’Euro. Ce qui est aujourd’hui en débat au FN, ce n’est pas s’il faut PENSER à sortir de l’Euro, mais s’il faut le DIRE. L’affrontement sur l’Euro porte sur une question de tactique électorale bien plus que sur une question de fond.
Bien entendu, derrière ce choix tactique se cache un choix entre deux lignes politiques, celle « sociale-souverainiste » de Philippot et son groupe contre la ligne « traditionnelle-réactionnaire » héritée de JMLP. Mais le débat sur l’Euro n’est qu’un prétexte.
[Pour les “petits” c’est plus simple: par exemple pour l’UPR le noyau est très clair: triple sortie de l’UE, euro, OTAN. Non négociable. Pour tout le reste on peut discuter car on a hiérarchisé les problèmes.]
Mais l’UPR est une organisation de témoignage. Porter ces principes est sa raison d’être. Et d’ailleurs l’UPR ne prétend pas avoir un véritable programme de gouvernement. Mais pour un parti de gouvernement, les choses sont plus compliquées. Dès lors qu’on est obligé de prendre position dans tous les domaines, il est forcé que certains militants viennent au parti attirés par telle section du programme, alors qu’ils sont en désaccord avec telle autre. D’où les confrontations, les débats, les remises en question.
[3/ Jusqu’où doit s’appliquer la discipline de parti ? Si un responsable conteste la ligne fondamentale, doit-il être exclu ?]
Ma position reste celle du « centralisme démocratique » original. La discipline de parti doit être absolue dans l’action, elle ne s’applique pas ni à la réflexion, ni au débat. Un militant, un dirigeant sont tenus de mettre en œuvre la politique décidée par les instances compétentes. Ils ne sont pas tenus d’être d’accord avec elle, de taire – en interne – leurs critiques ou de chercher – toujours en interne – à les changer.
[Et pour les autres choses moins fondamentales, de toute façon au bout d’un moment le débat est tranché par les militants via le congrès ou autre. Donc à ce moment là, que fait-on d’un responsable de parti qui tient un discours dans sa circonscription ou dans les médias qui soit opposé à celui tranché ? On l’exclue ou on le tolère au nom “du débat démocratique interne” même s’il affaiblit la ligne ?]
On l’exclut. Dans l’expression « débat démocratique interne », le mot important est « interne ». Ce qui tue les organisations politiques, c’est cette incapacité à définir un « dedans » et un « dehors », cette obsession à donner aux « citoyens » des droits équivalents – et même supérieurs – à ceux des « militants ». Il faut revenir à une conception claire de la séparation entre les deux sphères. Le militant investit son temps, son travail, son argent dans l’activité politique. C’est cela qui lui donne le droit de participer au débat, à la décision, et à exiger que la décision prise soit mise en œuvre dans le cadre du parti. Le citoyen, lui, a le droit de connaître la décision prise, de participer au débat entre les partis, et de trancher entre eux.
@ pseudo D
Vous confondez Jouyet avec Kouchner: Jouyet n’était ni ministre ni PS dans le gouvernement Fillon 1; il était secrétaire d’Etat sans étiquette.
Pour vos aigreurs dans ce texte, parlez nous plutôt du “centralisme démocratique” de Lénine et le nombre de fois où il l’a appliqué!
Les nouveaux mouvements ne sont pas encore des partis, laissez leur le temps de s’organiser et vous verrez des opinions différentes dans les “congrès”; je suis sûre que vous prendrez un malin plaisir à y participer.
Pourquoi cracher encore et toujours sur les “classes moyennes” et la “bourgeoisie” au pouvoir? si les ouvriers allaient voter ils seraient représentés.
@ Pseudo Françoise
[Vous confondez Jouyet avec Kouchner: Jouyet n’était ni ministre ni PS dans le gouvernement Fillon 1; il était secrétaire d’Etat sans étiquette.]
Il est d’usage d’appeler « ministre » les membres d’un gouvernement, même si formellement ils ne portent pas ce titre. Ainsi, par exemple, on dit que Colbert a été « ministre sous Louis XIV », alors que son titre exact était « contrôleur général des finances ». Par ailleurs, les ministres n’ont pas « d’étiquette », et parler d’un ministre « sans étiquette » n’a donc aucun sens. Accessoirement, je vous invite à réflechir au dicton chinois qui dit « quand le sage montre la Lune, l’imbécile regarde le doigt ».
[Pour vos aigreurs dans ce texte, parlez nous plutôt du “centralisme démocratique” de Lénine et le nombre de fois où il l’a appliqué!]
Je ne vois pas très bien le rapport avec la choucroute. Peut-être que les « aigreurs » ne se trouvent pas là ou vous pensez…
[Les nouveaux mouvements ne sont pas encore des partis, laissez leur le temps de s’organiser et vous verrez des opinions différentes dans les “congrès”; je suis sûre que vous prendrez un malin plaisir à y participer.]
Pour le moment, pas le moindre « congrès » n’est annoncé, ni à « En Marche », ni à la « France insoumise ». Et je ne crois pas que ce soit une question de temps : il n’y a aucune volonté de la part des fondateurs de ces « nouveaux mouvements » d’en faire des partis politiques, au contraire. Macron et Mélenchon ont montré qu’ils voulaient garder le contrôle absolu sur leurs organisations, ce qui serait impossible dans un parti politique, avec des organes de direction et des procédures de décision démocratiques.
[Pourquoi cracher encore et toujours sur les “classes moyennes” et la “bourgeoisie” au pouvoir? si les ouvriers allaient voter ils seraient représentés.]
Le problème, ce n’est pas de représenter les ouvriers, mais leurs intérêts. Et qui parmi les candidats qui se sont offert à nos suffrages représenterait les intérêts des ouvriers si seulement ils votaient pour lui ?
Comme c’est drôle de vous voir vous enfoncer…
D’abord, Colbert n’a pas été que contrôleur général des finances, il a eu plein de postes sous Louis XIV, mais cela n’est pas la question car on est sous la Vème République et votre argument tient à un cheveu. Vous ne voulez pas admettre que Jouyet n’était que secrétaire d’Etat, c’est tout. Après, si vous arrivez à me présenter un décret signé par un secrétaire d’Etat (seul, sans son ministre de tutelle bien sûr), je m’inclinerai.
Ensuite “les ministres n’ont pas « d’étiquette »” c’est nouveau ça : d’où sortez vous cette règle?
Un ministre devait-il déchirer sa carte du parti sous prétexte qu’on l’appelle à servir dans un ministère pour un temps donné? Si vous avez un exemple pour étayer votre affirmation, il est le bienvenu.
Jouyet en revanche n’était pas membre du PS, il était donc sans étiquette, point barre.
Et même si, par la plus mauvaise foi jamais lue, vous trouviez une étiquette politique à Jouyet (en dehors de “copain de Hollande”, ce serait trop facile) vous pouvez quand même jeter votre billet à la corbeille car avec ce que vous venez de dire, votre argumentation ne tient pas la route; en effet, si les ministres n’ont pas d’étiquette, comment justifier votre papier où vous fustigez le pouvoir exercé conjointement par des PS et LR?
@ Françoise
[Comme c’est drôle de vous voir vous enfoncer…]
Mais beaucoup moins drôle que de vous voire vous auto-convaincre qu’il en est ainsi…
[D’abord, Colbert n’a pas été que contrôleur général des finances, il a eu plein de postes sous Louis XIV, mais cela n’est pas la question]
Et si ce n’est pas la question, pourquoi le rappeler ? Pour montrer votre science ? Le fait, c’est que Colbert n’a jamais porté le titre de ministre, et que pourtant on le désigne sous ce terme. Pourquoi ? Parce qu’une très ancienne pratique fait qu’on appelle « ministre » les membres d’un gouvernement, quelque soit leur titre formelle. D’ailleurs, vous noterez que l’on donne du « monsieur le ministre » aux secrétaires d’Etat dans la correspondance officielle. Et que, lorsqu’ils sont dans l’enceinte parlementaire, les secrétaires d’Etat s’asseyent au « banc des ministres » (car il n’y a pas de banc marqué « banc des secrétaires d’Etat »).
Mais bon, je ne m’attends pas à ce que vous preniez en compte ces éléments. Vous avez décidé que le monde est comme vous le voulez, et rien ne peut vous détourner de cette trajectoire…
[Vous ne voulez pas admettre que Jouyet n’était que secrétaire d’Etat, c’est tout.]
Mais… je n’ai aucun problème à admettre que Jouyet était secrétaire d’Etat. Cela étant dit, en le désignant sous le mot générique de « ministre » je n’ai fait que me conformer à un usage, la catégorie de « ministre » incluant les secrétaires d’Etat. Vous savez, le fait d’être quadrupède n’empêche pas d’être mamifère…
[Après, si vous arrivez à me présenter un décret signé par un secrétaire d’Etat (seul, sans son ministre de tutelle bien sûr), je m’inclinerai.]
Et bien, vous devrez vous incliner : les secrétaires d’Etat auprès du Premier ministre signent les décrets à égalité avec les ministres. Les uns comme les autres sont sous la « tutelle » du Premier ministre, dont la signature est obligatoire sur tous les décrets…
[Ensuite “les ministres n’ont pas « d’étiquette »” c’est nouveau ça : d’où sortez vous cette règle?]
Les ministres peuvent appartenir à un parti politique, à un syndicat ou à une association. Mais lors de leur désignation aucune mention n’est faite de leur appartenance. Contrairement aux députés qui sont élus sous une « étiquette », les ministres son nommés de manière strictement personnelle. Vous pouvez donc dire que Jouyet n’était pas membre d’un parti au moment de sa nomination, mais cela n’en fait pas « un ministre sans étiquette ».
[Jouyet en revanche n’était pas membre du PS, il était donc sans étiquette, point barre.]
Encore une fois, vous semblez croire que vous avez le pouvoir de mettre un point final à une question en énonçant votre opinion comme si c’était une vérité. Que Jouyet n’ait pas été membre du PS, c’est probable. Que cela en fasse un « ministre sans étiquette », c’est une autre question.
[en effet, si les ministres n’ont pas d’étiquette, comment justifier votre papier où vous fustigez le pouvoir exercé conjointement par des PS et LR?]
Encore une fois, un ministre peut parfaitement être membre d’un parti politique ou pas. Mais cela ne lui donne pas une « étiquette ». Je crois que vous n’avez pas bien compris ce qu’est une « étiquette » en politique. On appelle « étiquette » l’investiture qui est donnée par un parti politique à un élu. Ainsi, lorsque M. X se présente investi par le PS ou LR, et qu’il est élu, on dit qu’il est « élu sous l’étiquette » PS ou LR. Et il reste sous cette étiquette même s’il change de parti en cours de mandat. On appelle « élu sans étiquette » celui qui se présente sans aucune investiture partisane.
Les ministres, eux, ne se présentent pas – du moins sous la Vème République – investis par tel ou tel parti. Ils sont nommés intuitu personae par le président de la République. Et c’est pourquoi on ne parle pas de « étiquette » pour tel ou tel ministre.
bon résumons nous:
Colbert on s’en fiche, il n’est pas ministre car Mazarin est mort et Louis XIV veut gouverner seul. Appelons-le Guignol alors, ce sera plus simple…
Le secrétaire d’Etat peut
s’asseoir sur le banc du gouvernement (et non “des ministres”),
participer exceptionnellement au conseil des ministres s’il est concerné par l’ordre du jour,
signer un décret conjointement avec son ministre de tutelle mais jamais seul (le Premier Ministre co-signant de toute façon),
se faire appeler “Monsieur le Ministre” pour se conformer à l’usage de politesse (sûrement pas le cas dans votre billet du dessus).
Quant à votre science tordue de l’étiquette, merci d’avoir admis finalement que Jouyet n’était membre d’aucun parti politique.
Ni ministre, ni PS, CQFD!!
@ Françoise
[bon résumons nous:]
« Nous » ? Vous êtes plusieurs ?
[Colbert on s’en fiche,]
Vous, vous vous en fichez. Pas moi. Je vous répète, c’est l’un des meilleurs exemples de la pratique de désigner sous le terme « ministre » les membres d’un gouvernement, quel que soit la désignation spécifique du poste qu’il occupe.
[Le secrétaire d’Etat peut s’asseoir sur le banc du gouvernement (et non “des ministres”),]
Je suis toujours fasciné par la manière dont vous affirmez comme si vous déteniez la vérité sur des sujets auxquels vous ne connaissez rien. Non, le banc en question porte brodé en or sur le velours rouge la formule « banc des ministres », et c’est ainsi que tout le monde l’appelle. Vous pouvez vérifier sur le site de l’Assemblée nationale (http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/role-et-pouvoirs-de-l-assemblee-nationale/les-fonctions-de-l-assemblee-nationale/les-fonctions-legislatives/la-seance-pleniere). On peut y lire : « 6 – Le gouvernement : Au premier rang des travées, à côté de celui des commissions, se trouve le « banc des ministres » ». Il y a même des photos. Et pourtant, les secrétaires d’Etat y siègent, et personne ne songe à les expulser. Pourquoi, à votre avis ?
[se faire appeler “Monsieur le Ministre” pour se conformer à l’usage de politesse (sûrement pas le cas dans votre billet du dessus).]
J’avoue qu’entendre le mot « politesse » dans votre bouche, c’est une expérience…
[Quant à votre science tordue de l’étiquette, merci d’avoir admis finalement que Jouyet n’était membre d’aucun parti politique.]
La question n’était pas de savoir si Jouyet appartenait à un parti politique, mais s’il était un « ministre sans étiquette » comme vous l’affirmiez. La réponse est négative, quelque soient les contorsions que vous faites pour essayer de détourner la question. Mais bon, on a l’habitude. Quand vous dites une bêtise et qu’on vous le signale, vous prétendez avoir dit autre chose. Rien de nouveau sous le soleil.
Si c’est au FN que se trouve le seul véritable débat d’idées,ne soyons pas dupes.Qui détient les manettes,Philippot,Marine,Les incrustés d’extrème droite?
@ luc
[Si c’est au FN que se trouve le seul véritable débat d’idées,]
N’exagérons rien. J’ai dit qu’on peut voir au FN un véritable débat interne. Je n’ai pas dit que ce soit “le seul véritable débat d’idées”… pour le moment, le débat est largement guidé par des considérations tactiques beaucoup plus que par des “idées”.
[Qui détient les manettes,Philippot,Marine,Les incrustés d’extrème droite?]
Personne. Chacun détient quelques manettes, et in fine le résultat dépendra du rapport de forces entre les différents acteurs.
Bonjour Descartes,
Qu’est-ce que vous pensez des circonscription de l’étranger ? Rien que le concept me gêne, sans compter leur poids électoral (10 c’est beaucoup trop).
@ Roman
[Qu’est-ce que vous pensez des circonscription de l’étranger ?]
Que ce sont des sinécures offertes à des personnalités qui n’ont pas envie de se taper une vraie campagne électorale dans une vraie circonscription. Sur le fond, je ne vois pas d’inconvénient à ce que les français installés à l’étranger votent, c’est une manière de garder le contact civique avec eux. Mais je préfère le système dans lequel leur vote est comptabilisé dans la dernière circonscription où ils ont été inscrits – ou bien dans celle où ils sont nés.
Etant un francais de l etranger, j ai un avis ambivalent sur ces deputes. Certes ils ont ete crees par Sarkozy car il pensait qu il allait facilement gagner ces sieges (perdu, meme s il y a eut une majorite de LR ca n a pas ete le grand schlem)
Il y a evidement enormement d abstention car les gens se sentent moins concerné (surtout si vous etes binational ou vivez depuis 30 ans a letranger). En plus c est nettement plus contraignant qu en France: aller voter veut souvent dire des heures de trajet (1 h dans mon cas et je suis pas celui qui habite le plus loin)
J avais pensé que les gens ayant vu autre chose que le systeme francais (au niveau eco ou institutionnel) et n ayant rien a attendre de leur deputé pour eux meme (pas de clientelisme-> pas de deputé maire inamovible) pourraient injecter des idees nouvelles. Espoir assez decu quand on voit que les USA ont reussit a elire Zadig et voltaire 🙁
Pour ce coup ci, il semble que le premier tour est un super succes pour Macron
@decartes : comme le vote est secret, on ne peut evidement pas affecter le vote de M X ou Y a son lieu de naissance ou dernier lieu de residence.
@roman : Si on se base sur le nombre d electeur, c est pas la ou c est le plus disproportionné. 1 deputé de la creuse represente bien moins d electeur que le deputé d asie ou amerique du nord.
…et ceux qui sont nés à l’étranger et n’ont jamais été inscrits en France? s’ils sont citoyens français ils ont le droit de voter, point.
[Mais je préfère le système dans lequel leur vote est comptabilisé dans la dernière circonscription où ils ont été inscrits – ou bien dans celle où ils sont nés].
Oui, mais il y a des Français de l’étranger qui ne sont pas nés en France et n’y ont jamais été domiciliés. Mes enfants, par exemple, sont Français, mais sont nés à l’étranger et n’ont jamais habité en France ni jamais fréquenté le système scolaire français…
@ cdg
[Etant un francais de l’étranger, j’ai un avis ambivalent sur ces députes. Certes ils ont ete crees par Sarkozy car il pensait qu il allait facilement gagner ces sieges (perdu, meme s il y a eut une majorite de LR ca n a pas ete le grand schlem).]
Mais surtout, dans votre propre expérience, vous êtes vous senti mieux représenté à l’Assemblée nationale depuis que ces députés existent ? J’ajoute que la grande majorité de ces députés n’est pas constituée de « français de l’étranger », mais de bons politiciens métropolitains en mal de circonscription. En fait, ces députés ne servent à rien. Leur seule utilité est de permettre aux français établis à l’étranger d’accomplir leur devoir électoral, ce qui maintien un lien politique entre eux et la France.
[@decartes : comme le vote est secret, on ne peut evidement pas affecter le vote de M X ou Y a son lieu de naissance ou dernier lieu de residence.]
C’est au contraire parfaitement possible. Et d’ailleurs, cela s’est fait pendant très longtemps. Les français de l’étranger déposaient au consulat un vote sous double enveloppe, comme cela se fait pour le vote par correspondance dans les élections syndicales aujourd’hui. L’enveloppe extérieure était adressée au bureau de vote où l’électeur était inscrit, l’enveloppe intérieure étant une enveloppe normale de vote tout à fait anonyme. A l’ouverture des bureaux, le président du bureau de vote ouvrait l’enveloppe extérieure, introduisait l’enveloppe à l’intérieur dans l’urne, et constatait le vote sur la liste électorale.
@Françoise
[…et ceux qui sont nés à l’étranger et n’ont jamais été inscrits en France?]
Ceux-là ne peuvent pas voter. Il faut qu’ils fassent l’effort de s’inscrire en France. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pendant des décennies, avant que Sarkozy crée ces “députés des français de l’étranger”.
[s’ils sont citoyens français ils ont le droit de voter, point.]
Je ne sais pas d’où vous vient cette croyance que vous pouvez mettre un “point” final au débat en énonçant votre opinion comme si c’était une vérité d’évidence. Non, si tout citoyen français a “le droit” de voter, cela n’implique nullement que tout citoyen puisse effectivement exercer ce droit. Ainsi, par exemple, si vous n’êtes pas inscrit sur les listes électorales, tout français que vous êtes vous ne pouvez pas voter. Exiger des français résidant à l’étranger qu’ils soient inscrits dans une circonscription en France pour pouvoir voter ne viole en rien leur “droit” au suffrage. C’est d’ailleurs ce que prévoyait la législation avant 2008.
@ pseudo D
“Ceux-là ne peuvent pas voter. Il faut qu’ils fassent l’effort de s’inscrire en France.”
très drôle votre nouvelle conception des institutions
heureusement que nous ne sommes pas dans votre monde
@ Luxy Luxe
[Mes enfants, par exemple, sont Français, mais sont nés à l’étranger et n’ont jamais habité en France ni jamais fréquenté le système scolaire français…]
On peut se demander si une personne née à l’étranger, qui atteint sa majorité sans jamais avoir été domiciliée en France, qui n’a aucune attache sur le territoire qui justifierait son inscription dans les listes électorales d’une commune donnée, doit avoir la possibilité de voter…
@ Françoise
[heureusement que nous ne sommes pas dans votre monde]
“Nous” ? Quelqu’un vous aurait investie pour parler en son nom ? Ou s’agit-il d’un pluriel de majesté ?
[On peut se demander si une personne née à l’étranger, qui atteint sa majorité sans jamais avoir été domiciliée en France, qui n’a aucune attache sur le territoire qui justifierait son inscription dans les listes électorales d’une commune donnée, doit avoir la possibilité de voter…]
Je suis d’accord. C’est un non-sens. Et encore, en l’espèce, il subsiste une grande proximité culturelle et linguistique (ce qui ne constitue pas à mes yeux une justification de l’octroi du droit de vote, je le précise)… Mais que dire de certains membres de ma famille n’ont même plus le français comme langue maternelle et, malgré cela, sont appelés à voter aux élections françaises ?
Ce sont bien sûr des phénomènes à la marge, mais sur le plan des principes, cela pose question.
A propos de l’octroi de circonscriptions spécifiques à des français de l’étranger, qu’on me permette de donner mon avis.
On a assez de problèmes avec la communautarisation en métropole. Par exemple les candidatures d’un certain « Parti égalité et justice » dans l’est du pays. Relai du gouvernement turc (dont le parti s’appelle « parti justice et développement). Voir ci-dessous :
https://www.marianne.net/politique/la-main-d-erdogan-dans-les-urnes-de-france-68-candidats-du-pej-aux-legislatives
Raison de plus pour ne pas en rajouter. Exemple la huitième circonscription français de l’étranger dont la majorité des électeurs est franco-israélienne dont le député sortant :
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/146294-170527-legislatives-francais-de-l-etranger-netanyahou-soutient-le-sortant-meyer-habib
Je préconise, comme Descartes, le retour à la situation antérieure à la création de ces circonscriptions.
Quelques uns de mes amis,dont certains patriotes,ont participé à Nuit debout et à France insoumise,sans être encerté ni PG,ni PF ni quoique ce soit.
Pour eux,il n’y a aucun doute:Fi est un lieu de débats,d’élaboration politique et c’est le pcf ou le fn qui sont des lieux de verouillages polititiques.
Bien que pensant la même chose que vous,de Fi ,je ne leur dis pas.
En effet,je crains d’apparaître comme un rabats joie.
Loufoque,dans le fond cette position qui voit dans la 5ième circonscription du gard,2 candidats pcf être opposé l’un à l’autre,uniquement différencié par un soutien de Fi locale constituée d’anciens ou actuels mebres du pcf?
Du coup,j’en viens à comprendre Pierre Laurent bien que je pense que ses atermoiements soient suicidaires.
Qui a dit que le pcf était simpliste,monolithique et figé?Alors pourquoi ne pas proposé un changement de nom,même si c’est ed l’auto-sabotage que d’en parler maintenant,comprenne qui pourra?
Dans le fond,n’assiste pas à un état de grâce de JLM/ Fi,qui se terminera le soir du 18/06 et dès la rentrée en septembre?
Pour l’autre égo politicien Macron,l’état de grâce actuel ne sera t il pas aussi bref?
Au final,la nécessité de la pérennité n’obligera t elle pas le retour des partis?
@ luc
[Pour eux, il n’y a aucun doute: Fi est un lieu de débats, d’élaboration politique et c’est le pcf ou le fn qui sont des lieux de verrouillage politiques.]
« Il n’est pas de pire aveugle… ». Au risque de me répéter, il n’y a pas de force plus puissante sur cette planète que l’envie de croire. Si vos amis veulent croire qu’à la FI le programme est élaboré par les « insoumis » de base dans un grand débat démocratique, alors ils le croiront même si les faits montrent exactement le contraire. C’est ça, la force des mouvements sectaires…
[Dans le fond, n’assiste pas à un état de grâce de JLM/ Fi, qui se terminera le soir du 18/06 et dès la rentrée en septembre?]
Probablement. Il est relativement facile de conserver une organisation « verticale » lorsque les objectifs sont simples et purement tactiques, comme c’est le cas d’une campagne électorale. Mais une fois les affiches rangées, lorsqu’il s’agira non plus de distribuer des tracts et de remplir des salles mais de répondre politiquement à une situation complexe, les désaccords inévitables dans toute organisation humaine vont se manifester, et l’autorité absolue du gourou n’y pourra rien.
Bonjour,
la France est un pays intéressant. On élit un mec président sans savoir exactement ce qu’il veut faire quand il dit qu’il va réformer le code du travail.
On préfère au 2e tour élire quelqu’un qui avance masqué. Et bien on va bien rigoler dans les mois qui viennent.
@ Trublion
[On élit un mec président sans savoir exactement ce qu’il veut faire quand il dit qu’il va réformer le code du travail.]
Pardon, on sait parfaitement ce qu’il veut faire: donner satisfaction aux revendications des patrons. Comment et jusqu’où, cela dépendra du rapport de forces politique et social. Mais la volonté est on ne peut plus claire.
La désagrégation de l’état gaullo-Communiste issu de 1947 ,va franchir une ultime étape avec Macron,s’il a une majorité aprés le 18/06.
Pour le PCF,le coup est rude.
Cette pérestroïka capitaliste,issu du PS,met à mal toutes les certitudes des miltants.
Après avoir appelé à voter Mélenchon,puis Macron,soutenu,des candidats,PCF seuls,des candidats,PCF,alliés avec EELV,ou le MRC,ou le PS,ou Fi,soutenu 2 candidats PCF,s’affrontant dans la 5ième circonscriptio du Gard,Pierre Laurent fera-t- il,la proposition(selon la liquidatrice en chef,MP Vieu,Oui) aprés le 18/06,de changer le nom du PCF?
…Ce qui est certain,c’est qu’avec de tels dirigeants ,ma section,jusque là toujours debout,attends avec angoisse et agacements,le verdict des urnes,ce 11/06,dépasserons nous les 5%?Vous qui comme moi,avez connu,année 60,70,80,jusqu’en 1994,où les cellules d’entreprises,d’immeubles,de rues,de villages existaient,heureusement que vous avez des réponses aprés avoir élaborés votre concept intéressant de classe moyenne.Mais les militants,non élus?Quitter le nom du,ou le pcf,à l’heure où le démantellement de. l’état social français? balourd,non?.
Faut il pleurer,faut il en rire?
Cela est si différent de ne plus vivre avec un état social mis en place avec les Gaullistes et la sfio ,par le PCF en 1947?
Lutter contre le FN,est il pertinent?
L’avenir n’est il pas à une union des gauches de la Fi au Ps,où le PCF serait le pivot central?
@ luc
[Pour le PCF, le coup est rude.]
Oui, mais à partir d’un certain moment, il faut se dire qu’il l’a bien mérité. Après tout, ce sont les militants du PCF qui ont voté l’effacement de leur parti à l’élection présidentielle, en se racontant qu’ils allaient arriver à faire une « campagne autonome » à l’ombre de Mélenchon. Résultat : le PCF a été inaudible, incapable même de rappeler qu’il existe. Quant aux professions de foi de ses candidats, elles sont franchement consternantes : on élit des députés pour défendre un projet national, pas pour réparer le toit de la crèche qui fuit. Je veux bien qu’il faille partir de ce que les gens ont dans la tête, mais on ne peut en rester là…
[Après avoir appelé à voter Mélenchon,puis Macron,soutenu,des candidats,PCF seuls,des candidats,PCF,alliés avec EELV,ou le MRC,ou le PS,ou Fi,soutenu 2 candidats PCF,s’affrontant dans la 5ième circonscriptio du Gard,Pierre Laurent fera-t- il,la proposition(selon la liquidatrice en chef,MP Vieu,Oui) aprés le 18/06,de changer le nom du PCF?]
C’est ça, la fédéralisation – ou plutôt la féodalisation – du PCF. Chaque « notable » local fait sa tambouille. Ici, parce qu’il pense pouvoir s’en sortir mieux en le faisant, il ira mendier l’investiture FI quitte à signer en catimini la « charte » que son parti a rejetée. Là, il ira avec EELV ou le PS en racontant que la priorité c’est « battre la droite ». A la rigueur, je pense qu’on ferait bien de changer le nom du Parti. Pourquoi salir ce que fut l’aventure du PCF avec ces petites magouilles de syndics de faillite ?
[Ce qui est certain,c’est qu’avec de tels dirigeants ,ma section,jusque là toujours debout,attends avec angoisse et agacements,le verdict des urnes,ce 11/06,dépasserons nous les 5%?]
Nationalement, vous voulez dire ? Aucune chance.
[L’avenir n’est il pas à une union des gauches de la Fi au Ps, où le PCF serait le pivot central?]
Mais l’union sur quoi ? Des accords tactiques pour permettre à chacun d’avoir des représentants à l’Assemblée en tournant les obstacles posés par le système électoral majoritaire, pourquoi pas. Mais une « union » qui irait au-delà implique de proposer un projet aux français. Et quel serait ce projet ? Un manifeste de défense des intérêts des « classes moyennes » ?
« L’union des gauches » pouvait avoir un sens du temps ou « les gauches » défendaient les intérêts d’une alliance entre les « classes moyennes » et les couches populaires. Mais dès lors que les « classes moyennes » sont parties du côté de la bourgeoisie, c’est plutôt une « union des gauches et des droites » qui est à l’ordre du jour. C’est d’ailleurs ce qu’on observe expérimentalement… sur la question européenne, par exemple, les objectifs proclamés sont les mêmes de LR à la FI. “Une Europe qui protège”… et supranationale bien entendu.
Bonjour.
J’ai trouvé (désolé pour le lien twitter) une anecdote intéressante sur François Ruffin. https://twitter.com/F_deLapersonne/status/872519499160965120
Je vous laisse savourer.
@ Paul
[J’ai trouvé (désolé pour le lien twitter) une anecdote intéressante sur François Ruffin.]
Comme disait je ne sais plus qui, la misère tue beaucoup, mais fait vivre pas mal de monde.
@Paul, @Descartes,
Sur le fond, j’ai trouvée intéressante cette allocution de Ruffin, où il explique (sur la thématique de l’usine Whirlpool) que de toute façon, les sèche-linge ça pollue et ça sert à rien (*), et que donc les ouvriers feraient aussi bien d’arrêter volontairement d’en produire. Finalement, Ruffin a le même programme politique que la bureaucratie européenne (mettre au chômage les ouvriers des pays trop protecteurs), mais au nom des petits oiseaux et de la sobriété volontaire.
https://www.youtube.com/watch?v=cLxaEg_hsig
(*) C’est dingue quand on y pense : ça coûte cher, ça consomme des ressources (facture d’eau), ça prend de la place, ça sert à rien… on se demande pourquoi il y a tant de gens pour en acheter. La vision du monde social par les auto-proclamés écologistes, c’est celle de gens qui seraient tellement idiots qu’ils en arrivent à payer fort cher des produits qui leur coûtent ensuite. Et Ruffin, tout connaisseur qu’il est des déboires du monde ouvrier dans sa région, croit tout de même à ce genre de salades.
@ Antoine
[Sur le fond, j’ai trouvée intéressante cette allocution de Ruffin, où il explique (sur la thématique de l’usine Whirlpool) que de toute façon, les sèche-linge ça pollue et ça sert à rien (*), et que donc les ouvriers feraient aussi bien d’arrêter volontairement d’en produire.]
Ca me rappelle une anecdote de mai 1968 rapportée par Jean-Pierre Le Goff. Les étudiants manifestent devant les grilles de Renault criant « laissez nous rentrer, brisons les machines du capital ! ». Ce à quoi les ouvriers avaient répondu « et nous, nous travaillerons sur quoi ? » et se sont vus répondre « vous, vous irez planter la canne à sucre ».
Les gens comme Ruffin prétendent comprendre la classe ouvrière, mais en fait ils ne s’intéressent qu’à sa misère. Ils n’aiment pas l’industrie, ils ne comprennent pas que la production industrielle c’est aussi une esthétique, et que cette esthétique procure un plaisir. Le misérabilisme des bienpensants comme Ruffin les empêche de voir que le lien qui unit l’ouvrier à son travail n’est pas un lien purement alimentaire, mais c’est un lien complexe, source de plaisir, de reconnaissance, de statut social autant que de souffrance et d’aliénation. Et du coup, ces gens-là ne comprennent pas pourquoi les ouvriers sont attachés à leur travail autant qu’à leur emploi – même lorsque celui-ci est dur, ingrat et mal payé.
Quand Mélenchon essaye de rassurer les travailleurs du nucléaire en leur expliquant que le démantèlement des réacteurs leur assure un emploi pendant des décennies, il comment le même type d’erreur psychologique : croire que les travailleurs sont attachés seulement à leur emploi, et non à leur métier. Proposer à un travailleur de centrale nucléaire de travailler à son démantèlement, c’est un peu comme rassurer un chirurgien en lui proposant un travail de croque-mort.
[(*) C’est dingue quand on y pense : ça coûte cher, ça consomme des ressources (facture d’eau), ça prend de la place, ça sert à rien… on se demande pourquoi il y a tant de gens pour en acheter. La vision du monde social par les auto-proclamés écologistes, c’est celle de gens qui seraient tellement idiots qu’ils en arrivent à payer fort cher des produits qui leur coûtent ensuite.]
C’est cette idéologie qui permet aux « classes moyennes » de justifier leur confiscation du domaine politique. Vous comprenez, le peuple a beau être souverain, mais il est constitué de beaufs idiots qui achètent n’importe quoi pourvu que la publicité leur vende. Ils ont besoin des gens comme Ruffin, qui savent ce qui est bon pour eux…
Bonjour.
Que pensez-vous de la défaite relative de Theresa may et des conséquences pour le brexit ?
@ Trublion
[Que pensez-vous de la défaite relative de Theresa may et des conséquences pour le brexit ?]
La question est complexe. Je pense que le plus révélateur est que la campagne s’est finalement jouée purement sur des questions de politique nationale. La question européenne n’a guère été évoquée, et les électeurs n’ont pas été appelés par les candidats à se prononcer sur le bien fondé du Brexit ou sur la forme qu’il devrait prendre. J’en tire personnellement la conclusion que ce débat, pour les britanniques, est derrière eux. Quelque soit le gouvernement en place, ils lui font confiance pour négocier pragmatiquement la sortie de l’UE et ils ne sont pas particulièrement stressés à l’idée que le délai prévu dans l’article 50 du TFUE s’écoule sans qu’un accord puisse être trouvé, ce qui provoquerait une sortie « dure ».
D’ailleurs, avec une majorité réduite, Theresa May sera dans une position bien plus inconfortable pour faire des concessions aux négociateurs de l’UE, puisque la désertion de la frange la plus eurosceptique – pour ne pas dire europhobe – du parti conservateur sonnerait le glas du gouvernement. Il semblerait donc paradoxalement que l’hypothèse d’un « hard brexit » soit plus vraisemblable, soit parce que May ne pourrait rien concéder, soit parce que la période de négociation se soit écoulée sans accord.
Cela étant dit, j’aurais préféré que May ait une très large majorité. En effet, je pense qu’il est très important que le Brexit soit un succès, si l’on veut pouvoir imaginer un Frexit. Et plus le gouvernement britannique sera faible, moins il aura les moyens de réussir le passage. D’un autre côté, on dit que les difficultés aiguisent l’intelligence… et les britanniques ont montré une capacité extraordinaire de cohésion dans des situations difficiles.
https://ruptures-presse.fr/actu/elections-uk-may-corbyn-brexit/
Bonjour Descartes,
Un peu de latin.
La formule la plus connue est “Divide et impera”, on trouve aussi “Si vis regnare, divide!” mais votre “divide ut regnam” est impossible. Regnare est un verbe de la 1ère déclinaison, il n’a jamais la forme regnam. En outre “ut” au sens de “pour” est suivi du subjonctif, le subjonctif de regno est regnem. Divide ut regnem signifie “divise pour que je règne”. Si vous voulez dire “divise pour régner (m à m pour que tu règnes), il faut alors écrire “Divide ut regnes”.
J’espère avoir été utile.
@ Gugus69
Très bon article!
@ JFA
[mais votre “divide ut regnam” est impossible]
Vous avez certainement raison. J’adore le Latin, et si je regrette quelque chose, c’est de ne pas avoir pu faire dans ma jeunesse. Je me suis acheté il y a quelques mois un Gaffiot et une grammaire latine, mais vous savez comment c’est, il y a toujours quelque chose de plus urgent à faire – y compris alimenter ce blog ! Je suis donc réduit à citer de mémoire, et quelquefois ma mémoire me joue des tours. La formule que je voulais citer est bien “divide ut regnes”.
@ Gugus69,
Excellent article et surtout excellent site. Ils sont plutôt rares les sites eurosceptiques, doté d’une cohérence et honnêteté intellectuelle ET surtout pro-progrès technologique.
Un débat très intéressant entre Sapir et Zemmour :
https://www.youtube.com/watch?v=zFm5sLYQxzI&list=PLFEnc2rjQFCFnLPLauG4K0tUF029348_Y
Zemmour sur la tactique politique prône un discours qui conduirait à l’union de la droite, pour me FN.
Je ne crois pas qu’une telle union soit possible. c’est un vieux serpent de mer depuis 1850. L’union de la droite n’aura pas lieu car elle reviendrait à unir deux groupes aux intérêts économiques divergents. Entre le mariage pour tous et l’Euro, la bourgeoisie de droite préfère sauver l’Euro et avaler la couleuvre du mariage pour tous. La bourgeoisie de droite ne viendra à la nation que dans un contexte de peur.
j’ai aussi un désaccord avec la vision de Zemmour sur l’avenir de l’islam et des français musulmans. En effet, comme Sapir, je pense que la destruction des nationalismes arabes (Egypte, Irak, tentative en Syrie) et le soutien apporté aux Frères musulmans et aux pétromonarchies du Golfe nous reviennent en flamme avec la promotion d’un certaine vision de l’Islam. Par ailleurs la condamnation de toute politique d’assimilation vient aggraver les problèmes.
@ Trublion
[Zemmour sur la tactique politique prône un discours qui conduirait à l’union de la droite, pour me FN. Je ne crois pas qu’une telle union soit possible. c’est un vieux serpent de mer depuis 1850. L’union de la droite n’aura pas lieu car elle reviendrait à unir deux groupes aux intérêts économiques divergents.]
Exactement. La droite n’est un tout cohérent – pas plus que la gauche, d’ailleurs – ni du point de vue de ses intérêts, ni du point de vue de ses références. Il y a une droite patriote et une droite eurolâtre, une droite sociale et une droite qui rêve de rétablir le servage. On peut penser à des alliances de compromis. Mais une « union » est un rêve.
[j’ai aussi un désaccord avec la vision de Zemmour sur l’avenir de l’islam et des français musulmans. En effet, comme Sapir, je pense que la destruction des nationalismes arabes (Egypte, Irak, tentative en Syrie) et le soutien apporté aux Frères musulmans et aux pétromonarchies du Golfe nous reviennent en flamme avec la promotion d’un certaine vision de l’Islam.]
Oui. On avait le choix entre deux alternatives. La première était d’aider les mouvements nationalistes, qui étaient certes à court terme opposés aux intérêts économiques de l’Occident – et tout particulièrement des compagnies pétrolières – mais qui à long terme auraient donné des interlocuteurs légitimes capables de signer des accords et de s’y tenir. La deuxième alternative était de chercher à affaiblir les gouvernements nationalistes en aidant des mouvements séparatistes ou religieux. Le problème est que les anglosaxons ont un tropisme très ancien pour la seconde solution – le célèbre « divide ut regnam » britannique, et que les américains ont hérité ce tropisme, et que la France, si on laisse de côté la parenthèse gaullienne, s’est rangée derrière les américains. C’est ainsi qu’on a saboté le régime afghan de Taraki – puis celui de son successeur aidé par les soviétiques. Avec les résultats qu’on sait.
[Par ailleurs la condamnation de toute politique d’assimilation vient aggraver les problèmes.]
Sans doute.
@ Descartes
[Oui. On avait le choix entre deux alternatives.]
Vous voulez dire, deux options. Deux alternatives, c’est au minimum quatre options.
Le génie politique des miterrendistes est une fois confirmée,cat en se voilant,Guigou ‘respecte’,les croyants et la laité,non?
http://www.lepoint.fr/legislatives/elisabeth-guigou-mene-campagne-voilee-a-la-mosquee-de-pantin-09-06-2017-2133982_3408.php
@ luc
[Le génie politique des miterrendistes est une fois confirmée,cat en se voilant,Guigou ‘respecte’,les croyants et la laité,non?]
Je ne tire pas sur les ambulances, et encore moins sur les corbillards.
Bonsoir Descartes,
Après la large victoire de Macron à la présidentielle (j’espérais au moins 35% pour le FN malgré la catastrophique deuxième semaine de campagne du FN ), je pensais quand même qu’il y avait une chance qu’il ai des difficultés au législatives mais c’est une victoire écrasante pour Macron. La seule consolation vient du taux d’abstention et du fait que son parti est fait moins de voix qu’au premier tour de la présidentielle est beaucoup moins de voix que l’UMP avait fait en 2007 et le PS en 2012.
Macron est surtout fort parce que son opposition est extrêmement faible, tout les autres partis se sont effondrés et il n’y aura pas de troisième tour social malgré la liquidation du code du travail, le mouvement contre la loi travail à montrer la faiblesse des syndicats. Je suis assez pessimiste avec un pouvoir plus faible qu’il en l’air et une opposition résiduel la France va continuer à s’enfoncer lentement.
Dernier point la nomination de Sylvie Goulard aux armées et ses déclarations sont inquiétantes, je ne veux pas être paranoïaque mais il y a des chances que la dissuasion nucléaire française soit transférer à l’UE dans le cadre de la défense européenne ainsi que le siège français au conseil de sécurité de l’ONU et donc à l’Allemagne.
@ jo2
[Après la large victoire de Macron à la présidentielle (j’espérais au moins 35% pour le FN malgré la catastrophique deuxième semaine de campagne du FN ), je pensais quand même qu’il y avait une chance qu’il ai des difficultés au législatives mais c’est une victoire écrasante pour Macron.]
Le problème, c’est qu’il n’y a pas de véritable alternative. Si vous ne votez pas pour LREM, vous voterez pour qui ? Quelle est la différence entre LREM et le PS, si ce n’est que les premiers n’ont pas les pudeurs de jeune fille quand il s’agit d’assumer une politique libérale ? Quelle différence entre LREM et LR, quand tous les deux glorifient l’entrepreneur plutôt que le professeur, et ne rêvent que de faire la peau au Code du travail ? Le FN, qui avait réussi un parcours presque sans faute jusqu’au premier tour de la présidentielle s’est abîmé dans ses conflits internes, et la menace d’un abandon de la « ligne Philippot » a certainement poussé pas mal d’électeurs populaires à rester chez eux. La FI est une baudruche qui sous l’apparence de radicalité remet au gout du jour le vieux gaucho-mitterrandisme Honnêtement, j’ai voté PCF par fidélité familiale et parce que je voulais faire plaisir à des gens pour qui j’ai beaucoup d’estime. Mais s’il n’y avait pas eu de candidat communiste, je me serais probablement abstenu.
La « recomposition » en cours, passionnante à observer, est la dernière étape d’un très long chemin, celui de la conquête de la totalité de l’espace politique par les « classes moyennes ». La synthèse entre la « gauche » et la « droite », Giscard et Mitterrand l’avaient rêvée. Mais à leurs époques, il y avait encore des projets différents parce qu’aucun groupe ne dominait à lui seul la scène politique. Trente ans plus tard, il n’y a plus qu’un seul projet, et la preuve en est qu’un président venu du PS et un premier ministre venu de la droite peuvent parfaitement porter le même projet. L’extrême gauche et l’extrême droite ne servent plus que comme faire-valoir de ce projet, le seul admissible par les « gens raisonnables ». Et ce projet, l’élection vient de le montrer, est celui d’une majorité parmi ceux qui votent, alors que les couches populaires s’abstiennent massivement.
[Macron est surtout fort parce que son opposition est extrêmement faible, tous les autres partis se sont effondrés]
Oui, mais leur effondrement traduit non pas une défaite, mais une absorption. Ils s’effondrent devant un parti qui s’apprête à mettre en œuvre la politique qu’ils ont rêvé eux-mêmes de mettre en œuvre chaque fois qu’ils on eu à exercer le pouvoir. La réforme du Code du travail que propose Macron aujourd’hui est celle que les socialistes ont essayé de faire sous Hollande, celle que Sarkozy rêvait de faire mais n’a pas osé.
[et il n’y aura pas de troisième tour social malgré la liquidation du code du travail, le mouvement contre la loi travail à montrer la faiblesse des syndicats.]
Je ne m’y risquerais pas à aller aussi loin. En France, les mouvements sociaux ont toujours été imprévisibles, et un accident peut déclencher une tempête dans un ciel calme en apparence. Si on arrive en général a bien expliquer a posteriori ces mouvements, personne n’a jamais réussi à les prévoir. Pensez aux grèves de mai 1968 ou aux mouvements de 1995…
[Dernier point la nomination de Sylvie Goulard aux armées et ses déclarations sont inquiétantes, je ne veux pas être paranoïaque mais il y a des chances que la dissuasion nucléaire française soit transférer à l’UE dans le cadre de la défense européenne ainsi que le siège français au conseil de sécurité de l’ONU et donc à l’Allemagne.]
Paradoxalement, je trouve Macron bien plus « jupitérien » qu’on aurait pu le penser. Au fond, je pense qu’il est avant tout un pragmatique. Je constate en tout cas que contrairement à Hollande, il n’a pas songé à inviter un dignitaire allemand pour son déplacement à Oradour sur Glane. C’est un petit détail, mais un détail qui compte…
@Descartes,
[ Le FN, qui avait réussi un parcours presque sans faute jusqu’au premier tour de la présidentielle s’est abîmé dans ses conflits internes, et la menace d’un abandon de la « ligne Philippot » a certainement poussé pas mal d’électeurs populaires à rester chez eux.]
Je n’aurais jamais été aussi loin, mais je pense que vous marquez un point: le FN sans la ligne Philippot (i.e. PCF vintage ère Marchais) , c’est du poujadisme pur et dur (regardez cette crapule de Robert Ménard, ex-trotskyste défroqué et désormais OAS à rebours assumé, comme d’autres sont anti-colonialistes de salon; ou bien encore cet histrion de Collard…) condamné à faire du Tsipras du droite! Ils souhaitent le contrôle des frontières, des travailleurs et la préférence nationale, tout en gardant l’euro: or, au nom de l’euro, les traités européens nous impose justement la liberté de circulation des capitaux, des biens, des services et des travailleurs, potentiels ou non, et par conséquent, liberté d’immigration! Et oui, comme avait dit Clemenceau de la Révolution, l’euro est UN BLOC, vous ne pouvez pas choisir ce qui vous arrange; sans compter que si vous le conservez, vous n’aurez pas les moyens de votre politique!
Par conséquent, évacuer le sujet de l’euro est probablement une erreur fatale, plus grave même que celle qui consiste à tenter une alliance droite dure orléaniste-FN. D’ailleurs, c’est voué à l’échec: même un Charles Pasqua, avec tous ses réseaux et son entregent, s’y était cassé les dents il y a trente ans déjà, en 1987. A l’époque, il avait buté sur un certain “point de détail” soulevé par le patriarche Le Pen… A vrai dire, j’en viens presqu’à regretter son échec, car le FN a permis au PS de nous empoisonner la vie depuis 83.
[Paradoxalement, je trouve Macron bien plus « jupitérien » qu’on aurait pu le penser. Au fond, je pense qu’il est avant tout un pragmatique. Je constate en tout cas que contrairement à Hollande, il n’a pas songé à inviter un dignitaire allemand pour son déplacement à Oradour sur Glane. C’est un petit détail, mais un détail qui compte…]
Bof… C’est la deuxième fois en moins d’un mois que Microbe vient à Ouradour sur Glane, et à force, il banalise son propos. Et encore, il a fait montre de légèreté et de désinvolture en parler de “scandale” et en évoquant une vague “bestialité” de la parlant des agissement de la division “Das Reich”. Comme de bien entendu, il s’est gardé de parler de la nationalité des criminels qui, comme chacun sait, étaient tous venus de la planète Zorg… Soyons honnêtes, il aurait fallu également parler du rôle des “malgré-nous” qui ont participé à ce massacre,et ça aurait fait beaucoup, pour un événement censé rester consensuel…
Décidément, nommer l’ennemi devient problématique pour notre génération de politicards qui craint plus que tout le conflit ou la guerre, que cet ennemi soit passé (notamment lorsqu’il parle allemand) ou présent, comme l’islamisme (je suis enclin de plus en plus à dire l’islam…).
@ CVT
[Je n’aurais jamais été aussi loin, mais je pense que vous marquez un point: le FN sans la ligne Philippot (i.e. PCF vintage ère Marchais), c’est du poujadisme pur et dur (…)]
Effectivement, et je crois que c’est ce qui explique la force de Philippot, pourtant un étranger dans le sérail, qui lui a évité pour le moment d’être victime d’un de ces règlement de comptes dont l’extrême droite à le secret. Les cadres du FN sont peut-être agacés par le « social-souverainisme » de Philippot et son refus de se plier aux injonctions des « bienpensants » d’abandonner sa position sur l’Euro pour rassurer l’électorat, mais ils ont bien compris qu’ils n’ont pas de véritable projet alternatif, sauf à replonger dans un poujadisme d’un autre âge.
[Par conséquent, évacuer le sujet de l’euro est probablement une erreur fatale, plus grave même que celle qui consiste à tenter une alliance droite dure orléaniste-FN.]
Tout à fait d’accord. Si l’on évacue l’Euro – et donc la rupture avec l’UE, parce que s’il s’agit de rassurer l’électorat, autant aller jusqu’au bout – quelle est la différence entre le FN et la droite classique ? Comment articuler une politique crédible d’emploi, de revitalisation industrielle, de protection des frontières en un mot, celle qui intéresse les couches populaires, dès lors qu’on accepte les contraintes qui l’empêchent ?
Il y a d’ailleurs un détail qui ne trompe pas. Comme on dit dans le jeu de Go, « le point vital de mon ennemi est mon point vital ». Pourquoi croyez-vous qu’on a assisté avant l’élection présidentielle à une campagne médiatique constante à l’adresse du FN sur le mode « si seulement vous renonciez à la sortie de l’Euro, tous les espoirs vous seraient permis » ? Pourquoi croyez-vous que les médias aient complaisamment relayé toutes les critiques faisant du choix de la sortie de l’Euro la cause de la déroute du FN ?
[Et encore, il a fait montre de légèreté et de désinvolture en parler de “scandale” et en évoquant une vague “bestialité” de la parlant des agissement de la division “Das Reich”. Comme de bien entendu, il s’est gardé de parler de la nationalité des criminels qui, comme chacun sait, étaient tous venus de la planète Zorg…]
De ce point de vue, les médias ont bien compris le message. Les habitants d’Oradour ont été « massacrés par les nazis ».
[Soyons honnêtes, il aurait fallu également parler du rôle des “malgré-nous” qui ont participé à ce massacre, et ça aurait fait beaucoup, pour un événement censé rester consensuel…]
Je ne crois pas. L’histoire des « malgré-nous » est douloureuse. Que les historiens s’y intéressent, c’est tout à fait normal. Mais un président de la République n’est pas un historien, c’est un politique. Dans ses discours, il est garant non de la rigueur historique, mais des « fictions nécessaires ».
[Décidément, nommer l’ennemi devient problématique pour notre génération de politicards qui craint plus que tout le conflit ou la guerre,]
Ce ne sont pas les politiques, mais la société toute entière qui craint toute confrontation, et qui vit dans une espèce d’illusion irénique qu’un monde sans conflit est non seulement possible, mais souhaitable – ce qui à mon avis est une double erreur. Le macronisme est peut-être le plus pur produit de cette vision : un monde politique sans conflit, ou tous les hommes de bonne volonté peuvent s’entendre, d’où qu’ils viennent, pour conduire la même politique. Et bien entendu, comme Merkel ne veut que le bonheur de la France et Macron le bonheur de l’Allemagne, on n’aura pas de difficultés à travailler ensemble…
MGB et Chassaigne en position d’être réélus,pour le reste c’est un échec considérable pour le pcf.
Mélenchon en prenant un grand soin de dézinguer le pcf a dynamiter celui ci.
Le paradoxe c’est que maintenant ,le pcf a un choix :proposer une alliance à Fi aux conditions que celles ci lui dictera.
Si ces conditions ce qui est probable,sont inacceptables,alors le pcf pataugera avec le ps dans une alliance du type,sauvetage mutuel,non?
Mais dans le fond cet épisode électoral,n’est il pas une étape du dégagisme qui ne durera que quelques mois puisque aprés ,il conviendra de sortir les sortants,c.a.d REM?
Ce constat a til influencé Henry Guaino,dans son annonce de renoncement à l’activité politique hier à la tv?
@ luc
[MGB et Chassaigne en position d’être réélus, pour le reste c’est un échec considérable pour le pcf.]
Oui, mais c’était prévisible. Pour être franc, je m’attendais à pire. Après une campagne présidentielle ou il a été totalement invisible, et les tentatives de dynamitage par la FI, je me demandais s’il arriverait à conserver une circonscription.
[Le paradoxe c’est que maintenant, le pcf a un choix : proposer une alliance à Fi aux conditions que celles ci lui dictera.]
Le PCF devrait s’inspirer du dicton chinois : « si tu t’assieds sur le pas de ta porte et que tu attends patiemment, tu verras passer le cadavre de ton ennemi ». La FI est un feu de paille, comme l’ont été toutes les créations successives de Mélenchon.
[Ce constat a-t-il influencé Henry Guaino, dans son annonce de renoncement à l’activité politique hier à la tv?]
Guaino est un intellectuel égaré en politique, avec toutes les ambiguïtés que cela comporte. Un véritable homme politique aime les gens avec leurs défauts. Guaino est trop exigeant pour cela.
Coucou Descartes,
Une petite remarque de français, une fois n’est pas coutume;
Votre emploi du terme “alternative” dans votre réponse à Trublion est en fait un anglicisme.
Alternative en français c’est une proposition à deux membres séparés par “ou”, On choisit un des termes ou des membres de l’alternative: “l’aile ou la cuisse?”,” Zemmour ou Sapir?”.
En anglais je crois, l’alternative est le membre tout seul: je choisis par exemple d’aider les mouvements nationalistes et c’est une alternative, l’autre étant de les affaiblir …
@ Baruch
[Coucou Descartes,
Une petite remarque de français, une fois n’est pas coutume;
Votre emploi du terme “alternative” dans votre réponse à Trublion est en fait un anglicisme.]
Mea culpa, mea culpa… j’essaierai de faire mieux la prochaine fois !
@ Baruch
Votre remarque m’a “interpelé quelque part”
J’ai vérifié, et il semble qu’on puisse utiliser alternative “toute seule” :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/alternative/2568
https://www.littre.org/definition/alternative
La remarque de Descartes est judicieuse : on ne choisit pas entre DEUX alternatives, mais on choisit dans UNE alternative.
Sinon, comme pour Gaino, “Ce n’est plus ma France”…
Quelles législatives déconcertantes !
en gros un type qui ne représente que 15% des électeurs lors de ces législatives, va se retrouver avec 400 sièges. Le mode de scrutin est totalement inepte. Afin de permettre que la France soit gouvernable on instaure un système qui exclut au moins un tiers de l’électorat, ne laissant la possibilité à l’opposition de ne s’exprimer que dans la rue.
avec une proportionnelle intégrale on aurait en nombre de sièges :
proportionnelle intégrale
PCF FI 84
PS PRG DVG EELV 84
LREM MODEM 197
LR UDI DVD 132
FN 80
@ Trublion
[Quelles législatives déconcertantes ! en gros un type qui ne représente que 15% des électeurs lors de ces législatives, va se retrouver avec 400 sièges. Le mode de scrutin est totalement inepte.]
Je ne vois pas ce que le mode de scrutin vient faire là dedans. Ce n’est pas le mode de scrutin qui fait que 50% des électeurs ont décidé de ne pas se rendre aux urnes. Et si seuls 15% des électeurs votaient pour les candidats « En marche » au deuxième tour, alors Macron n’aurait pas de majorité. Si 50% de nos concitoyens trouve que les candidats se valent, ce n’est pas la faute au mode de scrutin.
[Afin de permettre que la France soit gouvernable on instaure un système qui exclut au moins un tiers de l’électorat, ne laissant la possibilité à l’opposition de ne s’exprimer que dans la rue.]
Dans la rue, dans les journaux, dans les livres, dans les syndicats, dans les associations, dans les partis… la démocratie ne se réduit pas aux élus et aux élections.
[avec une proportionnelle intégrale on aurait en nombre de sièges :
proportionnelle intégrale
PCF FI 84
PS PRG DVG EELV 84
LREM MODEM 197
LR UDI DVD 132
FN 80]
Et ça aboutirait à quoi ?
@Trublion
Ce n’est pas le système qui exclut mais les abstentionnistes qui se sont exclus eux-mêmes comme des grands.
Pourtant, ils avaient un large choix de candidats; LREM domine le premier tour, c’est un constat démocratique; même votre projection idéaliste ne correspond pas à la réalité car il faudrait alors que la moitié des sièges soient vides…
Pour autant, ce n’est pas fini pour les autres qui peuvent encore gagner si les électeurs se mobilisent… à moins que cette situation ne les arrange? 😀
En marche c’est vraiment du grand n’importe quoi. pour sauver leurs petits intérêts les gens comme Françoise sont prêts à voter pour des chèvres :
Sara Lambert : https://www.youtube.com/watch?v=fHtmEf0FlJ8
Fabienne Colboc : https://www.youtube.com/watch?v=tYuloLLJBek
Anissa Khedher : https://www.youtube.com/watch?v=F8iXtWtsSaQ&t=129s
“Ce n’est pas le mode de scrutin qui fait que 50% des électeurs ont décidé de ne pas se rendre aux urnes”
SI, en partie, car le mode de scrutin permet aux partis du bloc central de s’allier pour empêcher aux partis dits extrêmes d’accéder au pouvoir, donc il faut être très très motivé pour aller voter FN ou FI aux législatives.
“Et ça aboutirait à quoi ?”
A empêcher Macron d’avoir les 3/5 du Congrès lui permettant de faire des réformes constitutionnelles.
@ Trublion
[Si, en partie, car le mode de scrutin permet aux partis du bloc central de s’allier pour empêcher aux partis dits extrêmes d’accéder au pouvoir, donc il faut être très très motivé pour aller voter FN ou FI aux législatives.]
J’aimerais que vous m’indiquiez un seul mode de scrutin qui échapperait à ce reproche. Prenez le cas du scrutin proportionnel de liste nationale. Pensez-vous qu’il permettrait aux « partis dits extrêmes d’accéder au pouvoir » ? Il n’y a qu’à regarder les exemples étrangers pour se convaincre du contraire. Ou même de regarder notre propre expérience : la IVème République, sans scrutin majoritaire, avait quand même abouti à la constitution d’une « troisième force » empêchant les « extrêmes » – gaullistes et communistes – d’accéder au pouvoir.
[A empêcher Macron d’avoir les 3/5 du Congrès lui permettant de faire des réformes constitutionnelles.]
Pour faire une réforme constitutionnelle, il faut aussi avoir la majorité simple dans chacune des deux chambres…
” le mode de scrutin permet aux partis du bloc central de s’allier pour empêcher aux partis dits extrêmes d’accéder au pouvoir”
vous avez raison, sauf si vous considérez que l’alliance du miniEM avec le miniModem ait pu faire trembler le démocratie.
C’est l’optimisme de Macron qui lève la vague, ainsi que sa position centrale sur l’échiquier politique qui fait que les reports le font gagner à tous les coups (et aussi la panique des PS et LR mais je n’ai pas lu que ces partis aient conclu une quelconque alliance avec LREM)
Le fait que les reports ne se fassent pas sur les extrêmes n’est pas nouveau et devrait inciter ces partis qui râlent contre un hypothétique déni de démocratie à assouplir leur programme pour ratisser plus large.
Personne vous empêche de vous informer, de vous allier ou de voter librement!
https://www.youtube.com/watch?v=xiBheL_IuZc (j’aime bien le FG)
@ Françoise
[Le fait que les reports ne se fassent pas sur les extrêmes n’est pas nouveau et devrait inciter ces partis qui râlent contre un hypothétique déni de démocratie à assouplir leur programme pour ratisser plus large.]
Je trouve que cette remarque est très révélatrice de votre conception de la politique. Si je vous suis, un parti politique doit faire son programme non pas en fonction des ses propres idées, mais l’adapter à l’opinion publique pour pouvoir “ratisser large”. Si l’opinion est pour la peine de mort, alors les partis politiques devraient “assouplir leur programme” pour capter une partie plus large de l’électorat…
Finalement, votre vision de la politique est très “marketing”: le client est roi, et il faut adapter ses produits à sa demande pour pouvoir vendre le plus possible…
(flûte, encore une réponse du pseudo D alors que je répondais à Trublion qui fustige les gens comme françoise, tant pis pour moi, j’aurais dû écrire l’en-tête.)
pour répondre au pseudo D: OUI, l’important en politique, c’est de convaincre le maximum de personnes pour être majoritaire et pouvoir prétendre appliquer son programme. C’est le B.A.BA mais vous ne pouvez pas comprendre car vous êtes par principe (ou génétiquement?) dans l’opposition qui énonce des grands principes sans jamais pouvoir les appliquer car non consensuels.
Votre nouvelle ex-copine l’a dit d’ailleurs le 17 mai “J’ai bien conscience que le sujet de l’euro a considérablement inquiété les Français de manière presque irrationnelle. Mais c’est un fait. Et nous allons devoir en tenir compte. Nous allons devoir en discuter. Ce sera là encore un chantier que nous ouvrirons après les législatives. Ce sera le temps du Congrès où tous ces débats auront lieu.”, ainsi que Bernard Monot le 21 mai “Il n’y aura pas de Frexit”
Le FN cherche donc à assouplir son programme pour ratisser large car il est bloqué à droite et chez ses sudistes à l’huile avec cette sortie de l’euro.
lorsque l’opposition au bloc bourgeois ne peut s’exprimer au parlement, il se développe une opposition extra parlementaire qui a donné dans les années 70 en Allemagne la fraction armée rouge et en Italie les brigades rouges
Un autre aspect du vote des législatives est la sur-représentation des retraités. Ces personnes sont des rentiers, des sangsues qui vivent sur le dos de la population active, et qui n’ont aucun souci à aller voter pour la pressurisation des ouvriers et des employés dans le but de pouvoir continuer à toucher leur rente dans un monde qui s’effondre. Ces gens là se sont constitués un capital fictif qu’ils veulent défendre coûte que coûte même si pour cela il faut saigner la jeunesse. L’euro est la monnaie de cette classe sangsue.
@ Pseudo F
[(flûte, encore une réponse du pseudo D alors que je répondais à Trublion qui fustige les gens comme françoise, tant pis pour moi, j’aurais dû écrire l’en-tête.)]
Ca n’aurait rien changé. Ici, les débats sont ouverts, et tout le monde – moi y compris – a la possibilité d’intervenir dans un dialogue entamé par deux intervenants. Si vous voulez un échange privé avec Trublion, demandez-lui son adresse mail personnelle.
[pour répondre au pseudo D: OUI, l’important en politique, c’est de convaincre le maximum de personnes pour être majoritaire et pouvoir prétendre appliquer son programme.]
Sauf que si « pour convaincre le maximum de personnes » vous modifiez vos propositions pour leur faire plaisir, à la fin ce n’est plus « votre programme » que vous appliquerez… Le plus drôle, c’est que pour taper sur votre punchingball préféré – c’est-à-dire moi – vous changez pouvez dire deux choses contradictoires à deux jours d’intervalle. Vous avez commencé à dire que le supposé changement de position de MLP sur l’Euro montrait la nature opportuniste de cette dernière et le fait qu’on ne pouvait pas lui faire confiance, et maintenant vous nous expliquez que changer de position afin de « convaincre le maximum de personnes » est au contraire « le B.A.BA de la politique »… faudrait savoir !
[C’est le B.A.BA mais vous ne pouvez pas comprendre car vous êtes par principe (ou génétiquement?) dans l’opposition qui énonce des grands principes sans jamais pouvoir les appliquer car non consensuels.]
Eh oui, que voulez-vous… vous admirez peut-être ceux qui en 1940 étaient du côté du consensus. Moi, je réserve plutôt mon admiration à ceux qui ont défendu des « grands principes non consensuels » sans savoir s’ils pourraient les appliquer un jour. Question de choix personnel. Dites-vous bien que parmi les grandes choses faites par les hommes, beaucoup ont été « non consensuelles » pendant très longtemps, et n’ont pu finalement être mises en œuvre parce que certains ont milité, ont lutté – et l’ont dans certains cas payé de leur vie – pour les défendre sans jamais capituler devant le « consensus ».
[Votre nouvelle ex-copine]
Encore une attaque ad hominem gratuit, inutile dans la discussion.
[l’a dit d’ailleurs le 17 mai “J’ai bien conscience que le sujet de l’euro a considérablement inquiété les Français de manière presque irrationnelle. Mais c’est un fait. Et nous allons devoir en tenir compte. Nous allons devoir en discuter. Ce sera là encore un chantier que nous ouvrirons après les législatives. Ce sera le temps du Congrès où tous ces débats auront lieu.”,]
Il y a une petite différence entre « tenir compte » de l’inquiétude des français et changer d’orientation pour leur faire plaisir.
[ainsi que Bernard Monot le 21 mai “Il n’y aura pas de Frexit”]
Je ne vois pas le rapport avec l’Euro.
[Le FN cherche donc à assouplir son programme pour ratisser large car il est bloqué à droite et chez ses sudistes à l’huile avec cette sortie de l’euro.]
Mais… vous devriez les louer pour cela. Ne m’avez-vous pas expliqué plus haut que cela était « le B.A.BA de la politique », et vomi ceux qui « énoncent des grands principes sans jamais pouvoir les appliquer car non consensuels » ? Faut vous décider : vous ne pouvez pas en même temps expliquer qu’en politique l’essentiel c’est de coller à l’électorat et que ceux qui refusent d’adapter leur programme au « consensus » sont des imbéciles, et d’un autre injurier ceux qui font précisément cela en les taxant d’opportunistes…
@ Trublion
[lorsque l’opposition au bloc bourgeois ne peut s’exprimer au parlement, il se développe une opposition extra parlementaire qui a donné dans les années 70 en Allemagne la fraction armée rouge et en Italie les brigades rouges]
Je pense que vous faites une grosse erreur d’analyse. Ni la RAF ni les BR ne sont des mouvements d’opposition au bloc bourgeois. Les participants à ces aventures ne viennent pas du prolétariat, mais d’une jeunesse des « classes moyennes » qui estimait que les vieux ne leur laissaient pas le pouvoir assez vite. Pour eux, la défense du prolétariat était une justification, un prétexte, et non un objectif.
Lorsque les couches populaires n’ont pas de représentation politique, leur tendance est de se tourner vers la lutte syndicale, dont la violence peut augmenter. Mais il n’y a pas de corrélation entre la représentation parlementaire et la violence individuelle. En France, le développement de la violence des « autonomes » et de « Action Directe » se fait alors que le PCF reste fort, et cette violence est aujourd’hui résiduelle alors que la représentation ouvrière au Parlement est résiduelle.
[Un autre aspect du vote des législatives est la sur-représentation des retraités. Ces personnes sont des rentiers, des sangsues qui vivent sur le dos de la population active,]
Je pense que vous faites erreur. La logique du système par répartition fait que les retraités reçoivent un salaire différé, et non une « rente ». L’intérêt d’un « retraité par capitalisation » est lié aux performances du système financier, alors qu’un « retraité par répartition » voit sa situation liée aux performances économiques du pays. Pour le retraité par répartition, la baisse du chômage et la hausse des salaires est une bonne nouvelle, tout comme la baisse de la bourse ou des taux d’intérêt, qui favorisent l’activité. Pour le retraité par capitalisation, au contraire, la hausse massive du chômage ou la déflation salariale ne posent aucun problème, aussi longtemps que les taux d’intérêt et les performances boursières sont au rendez-vous.
Et cela explique pourquoi le comportement politique des retraités en France est très différent à celui des retraités des pays où une partie importante des pensions est gagée sur une capitalisation. En France, le retraité a intérêt à une relance de l’économie qui réduirait le chômage et augmenterait l’activité.
[Ces gens-là se sont constitués un capital fictif qu’ils veulent défendre coûte que coûte même si pour cela il faut saigner la jeunesse. L’euro est la monnaie de cette classe sangsue.]
Mais le rendement du « capital fictif » dont vous parlez dépend plus des performances économiques que du simple rapport financier, et cela change un peu la donne. En Allemagne, les retraités ont peur de l’effondrement de l’Euro pour des raisons économiques faciles à comprendre. En France, si les « vieux » ont peur d’une sortie de l’Euro cela semble plus lié à une « peur du désordre » qu’à celle de perdre leurs retraites.
@Descartes,
[Et cela explique pourquoi le comportement politique des retraités en France est très différent à celui des retraités des pays où une partie importante des pensions est gagée sur une capitalisation. En France, le retraité a intérêt à une relance de l’économie qui réduirait le chômage et augmenterait l’activité.]
Et bien, dans ce cas, il faudra m’expliquer pourquoi, quelque soit la classe sociale, une majorité de retraités ont voté cette année 2017pour Macronléon Ier! Et pourquoi cette génération est aussi pro-UE, et pro-libérale. D’ailleurs, la première mesure de son gouvernement sera justement d’augmenter la CSG, qui va toucher non seulement les salariés, mais aussi…Les retraités! Sans compter que le but implicite de ses réformes sera de nous emmener vers la retraite par capitalisation, et ce à rebours des autres pays anglo-saxons, qui sont en train d’en revenir…
@ CVT
[« En France, le retraité a intérêt à une relance de l’économie qui réduirait le chômage et augmenterait l’activité ». Et bien, dans ce cas, il faudra m’expliquer pourquoi, quelque soit la classe sociale, une majorité de retraités ont voté cette année 2017pour Macronléon Ier!]
Mais… parce que Macron propose bien une relance de l’activité ! Il faut bien décortiquer le langage de Macron. Ce n’est pas du tout un langage d’austérité, centré sur la nécessité de réduire la dépense et le déficit, pas plus qu’un discours financier, mettant l’accent sur les profits et les taux d’intérêt. Au contraire, c’est un discours de relance, les réformes devant « libérer les énergies » et conduire à un accroissement de l’activité économique. Macron n’est pas du tout dans la ligne des « pères la rigueur ».
Après, on peut se demander comment on fait pour relancer l’activité alors que la demande est atone, que les contraintes européennes empêchent toute relance par l’investissement, que l’Euro empêche de rétablir la compétitivité par la dépréciation de la monnaie. C’est là que le discours risque de montrer ses limites. Mais en tant que discours, le fait que les retraités aient voté pour lui est dans la droite ligne de mon analyse.
[Et pourquoi cette génération est aussi pro-UE, et pro-libérale.]
Pro-UE, c’est facile à comprendre. C’est la génération qui a construit l’UE, celle qui a rêvé d’Europe, celle qui a été soumise à une intense propagande sur le mode « l’Europe est mon avenir ». On ne guérit jamais tout à fait de sa jeunesse.
Pro-libérale, c’est moins évident déjà. Si cette génération a vu se déployer le discours reaganien relayé par Mitterrand et sa « génération », ils ont aussi opposé une certaine résistance qui a fait que la France n’est jamais devenue pleinement libérale.
“” Un autre aspect du vote des législatives est la sur-représentation des retraités. Ces personnes sont des rentiers, des sangsues qui vivent sur le dos de la population active, et qui n’ont aucun souci à aller voter pour la pressurisation des ouvriers et des employés dans le but de pouvoir continuer à toucher leur rente dans un monde qui s’effondre. Ces gens là se sont constitués un capital fictif qu’ils veulent défendre coûte que coûte même si pour cela il faut saigner la jeunesse. L’euro est la monnaie de cette classe sangsue. “”
Ces fainéants, ces sangsues, ces parasites, en un mot ces déchets de l’humanité tout justes bons à alimenter les fours d’une centrale thermique pour vous fournir à moindre prix l’électricité nécessaire au fonctionnement de votre ordinateur, de tous les appareils et engins qui dispensent nombre de représentants des générations nouvelles, sont tout de même ceux qui ont construit, après leurs parents qu’ils ont, eux, vénérés, le monde, le pays dans lequel l’immense majorité d’entre vous est coconnée (erreur d’orthographe assumée) et que des milliards d’êtres humains aimeraient habiter.
Alors, arrêtez de cracher dans la soupe et construisez avec votre transpiration l’avenir que vous souhaitez avoir.
Ce qui différentie votre génération de la mienne c’est juste la différence qu’il y a entre la salive et la sueur.
@ marcailloux
“ceux qui ont construit, après leurs parents qu’ils ont, eux, vénérés, le monde, le pays dans lequel l’immense majorité d’entre vous est coconnée “
la génération 68 n’a jamais, au grand jamais vénéré ses parents. Vous êtes de la génération du chagrin et du venin. Vous êtes de la génération qui a endetté le pays, vous êtes de la génération qui a lancé le processus de désindustrialisation, vous êtes de la génération qui a profité de la bulle immobilière pour se constituer un capital indu, vous êtes de la génération qui a voulu organiser la disparition définitive du pays de leurs aïeux, vous êtes de la génération qui a lancé le processus de communautarisation.
Vous faites juste partie d’une des pires générations que ce pays ait enfanté. l’Histoire retiendra que vous êtes de cette génération qui a permis à l’Allemagne de réussir là où elle avait échoué en 1945, sans tirer le moindre coup de feu.
Peut-être avez-vous à titre personnel vénéré vous parents et fait de grandes choses, mais en tout cas votre génération n’a aucune raison de fanfaronner.
@ Trublion
De grâce, ne confondez pas les gauchistes de 68 et leur « révolution culturelle » avec toute une génération. Rappelons que ce phénomène a surtout touché le milieu étudiant dont l’origine sociale, à l’époque, mériterait d’être soulignée (combien d’enfants d’ouvriers, d’employés modestes ?).
Les Cohn-Bendit, July, Kouchner, Geismar, et d’autres qu’on retrouvera ultérieurement dans les allées du pouvoir ne sont pas plus représentatifs d’ une « génération » que le sont les députés de la vague macroniste. Il me semble plus important d’analyser quels intérêts sous-tendent leurs discours (avec le recul, aujourd’hui, , ceci devrait être particulièrement net).
Je crois qu’il ne faut pas confondre les différences générationnelles qui peuvent exister et occasionner parfois des points de vue différents avec une divergence d’intérêts de classe.
Je ne résiste pas à citer à nouveau notre grand Victor Hugo :
« Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière. ».
Formule poétique, bien sûr, mais pas totalement dénuée de fondement.
N’avons-nous pas besoin des deux ?
Ne croyez pas que j’écris ces lignes parce que l’heure de la retraite approche, dans mon activité syndicale j’ai toujours tendu à associer autant que possible salariés actifs et retraités.
@ morel
[De grâce, ne confondez pas les gauchistes de 68 et leur « révolution culturelle » avec toute une génération. Rappelons que ce phénomène a surtout touché le milieu étudiant dont l’origine sociale, à l’époque, mériterait d’être soulignée (combien d’enfants d’ouvriers, d’employés modestes ?).]
D’une façon générale, je ne crois pas à la « responsabilité générationnelle ». C’est pourquoi je ne crois pas que le jugement moral prononcé sur toute une génération ait un sens. Cela étant dit, on ne peut tout de même pas ignorer le comportement d’une génération, largement déterminé par le contexte économique. La génération qui a eu 20 ans en 1968 est une génération choyée, de tous points de vue. Non seulement elle bénéficie des fruits de l’effort de reconstruction des deux générations qui l’ont précédée, mais c’est la première génération qui est affranchie de la menace de la guerre, du fait de la fin de la décolonisation et du bouclier nucléaire. C’est une génération à laquelle on a donné beaucoup et de laquelle on a exigé très peu. Et cela a produit globalement une certaine mentalité.
[« Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens/ mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière. ». Formule poétique, bien sûr, mais pas totalement dénuée de fondement. N’avons-nous pas besoin des deux ?]
Oui, mais chacun à sa place… si à 40 ans on est président de la République, que sera-t-on à 50 ?
@ trublion
“”””Vous faites juste partie d’une des pires générations que ce pays ait enfanté. l’Histoire retiendra que vous êtes de cette génération qui a permis à l’Allemagne de réussir là où elle avait échoué en 1945, sans tirer le moindre coup de feu. “”””
Pour rependre la formule, c’est A VOMIR.
Je ne vous blâme pas, jeune homme, je vous plains sincèrement. Vos parents qui sont sans doute de la génération de mes enfants ont aboutit à un bloc de haine. Il va falloir assumer.
En 68, vous l’ignorez sans doute, j’avais 25 ans et je travaillais – hors le service militaire dont nous vous avons dispensé bien à tort – depuis 9 ans en entreprises de mécanique. Si vous avez cet âge pouvez vous me dire ce que vous avez réalisé à ce jour avec vos mains ?
Désolé pour notre hôte, mais je n’ai plus la moindre envie de voir votre pseudo sous mes yeux avec son déversoir d’insanités répandues à tout bout de champ.
@ Marcailloux et Trublion
[Désolé pour notre hôte, mais je n’ai plus la moindre envie de voir votre pseudo sous mes yeux avec son déversoir d’insanités répandues à tout bout de champ.]
Je vais intervenir dans cet échange, si vous le permettez. Je m’en veux en partie d’avoir publié le message de Trublion que vous citez, parce qu’il était à la limite de ce que j’estime acceptable dans un échange civilisé et courtois. J’avais décidé de le publier finalement en y ajoutant un commentaire de mon cru qui, du moins je le croyais, demandait à Trublion une clarification de ses propos.
Il est toujours dangereux de traiter une “génération” comme un tout homogène. Et surtout, de lui attribuer une responsabilité collective qui s’étendrait aux individus qui la composent. Oui, la “génération 68” pour aller vite, a présidé à la mise en œuvre de toute une série de politiques dont on voit les résultats désastreux aujourd’hui. Mais le soutien à ces politiques n’a jamais été chez elle unanime. Des gens de cette génération se sont battus contre ces dérives, avec autant de mérite qu’ils étaient minoritaires et que leurs efforts leur ont souvent valu d’être mis à l’index. Faut-il les accabler de reproches ? Je ne le pense pas.
Je laisse Troublion expliciter sa pensée, mais je serais désolé de voir cesser l’échange entre vous parce que les mots de l’un ont dépassé sa pensée…
Félicitations,pour la qualité,unique de votre blog que vous animez avec brio
Merci de penser à nous,ceux qui retent encore, au PCF.
Nous avons été dézingué publiquement(en catamini,c’est moins grave),par notre candidat,soutenu,financé depuis,2009;Mélenchon,le trotsko-Mitterandien..
Même s’il n’y a pas mort d’homme,aujourd’hui , ces résultats sont cruels.
L’empreinte du PCF en France est bien sûr beaucoup plus large que ces 3%.
Mais,nous avons milité sous le soleil,dans les escaliers des hlm,pour que le pcf ait plus..
Alors ,la déception est là…L’obsessionnel fétichisme du bilan des communistes s’appliquera t-il un jour à celles et ceux qui ont défiguré la puissance de la matrice qui nous anime, à celles et ceux qui ont sacrifié sur l’autel des renoncements opportuQue faire? Tout cela était pour le moins prévisible et vient de loin. Il ne nous reste plus qu’à nous dire que jusqu’ici nous avons vécu dans la crainte et que désormais nous pourrions vivre dans l’espoir,ce n’est pas de l’ordre du choix ,: la politique qui va être menée impose une stratégie de rassemblement. . Pour cela je ne vois pas d’autre chemin qu’une véritable union. Celle-ci est difficile certes tant les protagonistes sont allés loin dans la division et tant la force qui jusqu’ici a toujours donné sens à l’union populaire est affaiblie, je veux parler du PCF. Ce n’est pas par esprit de boutique, regardez le paysage et interrogez-vous sur qui et sur quoi dans la situation actuelle on peut tabler pour dépasser les divisions dans un sens qui ne soit pas un simple leurre.
. Un esprit de responsabilité doit nous animer et cela passe par la nécessité de la construction de l’ unité dans les luttes futures, autant que par un sévère examen par chacune des forces de gauche sur son action en particulier pour nous communistes.Au-delà de ces élections législatives où on doit sauver ce qui peut l’être, que les bouches s’ouvrent, pas de mannequins dans le parti. Pas pour laisser échapper colère et amertume stérile mais pour reconstruire une véritable perspective et stratégie qui nous ont manquées.
Ce besoin communistes crucial d’ériger avec constance et rigueur une critique et une pratique radicales du capitalisme.
Que faire? Tout cela était pour le moins prévisible et vient de loin. Il ne nous reste plus qu’à nous dire que jusqu’ici nous avons vécu dans la crainte et que désormais nous pourrions vivre dans l’espoir,ce n’est pas de l’ordre du choix ,: la politique qui va être menée impose une stratégie de rassemblement. . Pour cela je ne vois pas d’autre chemin qu’une véritable union. Celle-ci est difficile certes tant les protagonistes sont allés loin dans la division et tant la force qui jusqu’ici a toujours donné sens à l’union populaire est affaiblie, je veux parler du PCF. Ce n’est pas par esprit de boutique, regardez le paysage et interrogez-vous sur qui et sur quoi dans la situation actuelle on peut tabler pour dépasser les divisions dans un sens qui ne soit pas un simple leurre.
. Un esprit de responsabilité doit nous animer et cela passe par la nécessité de la construction de l’ unité dans les luttes futures, autant que par un sévère examen par chacune des forces de gauche sur son action en particulier pour nous communistes.Au-delà de ces élections législatives où on doit sauver ce qui peut l’être, que les bouches s’ouvrent, pas de mannequins dans le parti. Pas pour laisser échapper cQue faire? Tout cela était pour le moins prévisible et vient de loin. Il ne nous reste plus qu’à nous dire que jusqu’ici nous avons vécu dans la crainte et que désormais nous pourrions vivre dans l’espoir,ce n’est pas de l’ordre du choix ,: la politique qui va être menée impose une stratégie de rassemblement. . Pour cela je ne vois pas d’autre chemin qu’une véritable union. Celle-ci est difficile certes tant les protagonistes sont allés loin dans la division et tant la force qui jusqu’ici a toujours donné sens à l’union populaire est affaiblie, je veux parler du PCF. Ce n’est pas par esprit de boutique, regardez le paysage et interrogez-vous sur qui et sur quoi dans la situation actuelle on peut tabler pour dépasser les divisions dans un sens qui ne soit pas un simple leurre.
. Un esprit de responsabilité doit nous animer et cela passe par la nécessité de la construction de l’ unité dans les luttes futures, autant que par un sévère examen par chacune des forces de gauche sur son action en particulier pour nous communistes.Au-delà de ces élections législatives où on doit sauver ce qui peut l’être, que les bouches s’ouvrent, pas de mannequins dans le parti. Pas pour laisser échapper colère et amertume stérile mais pour reconstruire une véritable perspective et stratégie qui nous ont manquées.Colère et amertume stérile peut être mais pour reconstruire une véritable perspective et stratégie qui ont manquées,au PCF.
@ Maurice
[Félicitations,pour la qualité,unique de votre blog que vous animez avec brio]
Merci beaucoup, ça fait plaisir de se sentir encouragé… par contre, votre message semble avoir été victime d’un copier-coller malheureux entre plusieurs versions… je n’ai pas osé le couper, ne sachant pas quelle version vous voudriez retenir, mais si vous voulez le toiletter, envoyez-moi une version finale et je la mettrai en ligne à la place.
[L’empreinte du PCF en France est bien sûr beaucoup plus large que ces 3%.]
C’est vrai si l’on pense à l’empreinte culturelle, même si celle-ci à une certaine tendance à s’effacer avec le passage des générations. Mais dans le champ politique, je crains que ces 3% expriment son influence réelle. Il faut regarder les faits en face : aujourd’hui, le PCF exerce une influence politique, intellectuelle, culturelle quasi nulle. Il n’apporte rien de véritablement original comme réflexion, et se contente de se raccrocher à toutes les « modes », que ce soit le « féminisme de genre », le « multiculturalisme » et autres. Répéter comme un disque rayé « sécurité emploi formation » n’est pas très créatif.
Le PCF est aujourd’hui un astre mort. Sa lumière, émise il y a des années, nous parvient encore grâce à des militants – souvent âgés – qui entretiennent la flamme en continuant, envers et contre tous, à distribuer les tracts, coller les affiches, organiser des initiatives. Je respecte et j’admire ces gens-là, et si je vote encore communiste quand je le peux, je le fais surtout pour leur faire plaisir. Mais je ne me leurre pas sur les limites de cette situation.
[Tout cela était pour le moins prévisible et vient de loin. Il ne nous reste plus qu’à nous dire que jusqu’ici nous avons vécu dans la crainte et que désormais nous pourrions vivre dans l’espoir, ce n’est pas de l’ordre du choix. La politique qui va être menée impose une stratégie de rassemblement.]
Peut-être. Mais le « rassemblement » implique de chercher à comprendre le monde et de penser un projet. Oui, il faut participer aux luttes, mais il ne faut pas en rester là, sinon on fait du syndicalisme. Oui, il faut partir de ce que les gens ont dans la tête, mais il ne faut pas en rester là, sinon on fait de la démagogie. Oui, il faut écouter la société, mais il faut aussi savoir dire « non » aux modes lorsque celles-ci aboutissent à une pensée rétrograde. Et il faut surtout ouvrir un débat qui ne se réduise pas à une situation ou tout le monde parle mais personne n’écoute, et dont le but est plus de communier autour de dogmes que de comprendre le réel.
[Pour cela je ne vois pas d’autre chemin qu’une véritable union.]
Mais une « union » entre qui et qui ?
[Un esprit de responsabilité doit nous animer et cela passe par la nécessité de la construction de l’unité dans les luttes futures, autant que par un sévère examen par chacune des forces de gauche sur son action en particulier pour nous communistes.]
Mais « l’unité dans les luttes » pour quoi faire ? Encore une fois, faire aboutir les luttes est d’abord une question syndicale, et non politique. L’apport du politique est de transcender le cadre de ces luttes, de les intégrer dans une problématique qui va plus loin que l’atelier, la cité, l’école. Et pour cela, il faut avoir une idéologie et un projet qui donnent un sens aux luttes au-delà de leur objet immédiat. C’est ça que nous ne savons pas faire aujourd’hui.
[Au-delà de ces élections législatives où on doit sauver ce qui peut l’être, que les bouches s’ouvrent, pas de mannequins dans le parti. Pas pour laisser échapper colère et amertume stérile mais pour reconstruire une véritable perspective et stratégie qui nous ont manquées.]
Avant d’ouvrir les bouches, il faudrait mettre les cerveaux en marche. Autrement, on n’entendra que des bêtises…
@ Descartes et Maurice
>aujourd’hui, le PCF exerce une influence politique, intellectuelle, culturelle quasi nulle. Il n’apporte rien de véritablement original comme réflexion, et se contente de se raccrocher à toutes les « modes », que ce soit le « féminisme de genre », le « multiculturalisme » et autres.< Je me souviens d’une fois où j’avais osé arguer dans ma section que les intérêts des classes moyennes et des classes populaires étaient manifestement, à ce stade de développement du capitalisme, opposés ; on m’avait répondu en rigolant “mais voyons, on ne parle plus comme ça à notre époque, c’est plus moderne tout ça”. J’avais dit “je comprends bien que le Parti Communiste n’est plus marxiste”. Mine de rien, j’avais jeté un froid glacial, car si on continue de se réclamer de Marx, sa théorie est depuis bien longtemps remisée au rang des outils obsolètes…
@ BolchoKek
[Mine de rien, j’avais jeté un froid glacial, car si on continue de se réclamer de Marx, sa théorie est depuis bien longtemps remisée au rang des outils obsolètes…]
C’est bien pire que ça. Qu’on remise une théorie “au rang des outils obsolètes” pour en adopter une nouvelle plus adaptée à l’analyse de la société d’aujourd’hui, pourquoi pas. Mais ce n’est pas seulement la théorie marxiste qui est remisée aux oubliettes. C’est l’idée même qu’il faille développer un outil théorique pour comprendre la réalité.
Depuis le milieu des années 1990, le PCF s’est converti à une idéologie du “sensible”. On ne comprend pas le réel avec le cerveau, mais avec les tripes. C’est en “voyant la misère”, en “côtoyant ceux qui souffrent” qu’on comprend le réel. Certains vont encore plus loin: pour comprendre le réel, il ne suffit pas de voir ou côtoyer la misère, il faut l’avoir expérimentée. Ainsi, seules les femmes peuvent parler de l’oppression machiste (puisque ce sont les seules à pouvoir la comprendre), seuls les noirs peuvent parler de racisme, et ainsi de suite. Et on aboutit aux séminaires “réservés aux noirs” et autres idioties. Le PCF a suivi ce mouvement en mettant le ressenti avant le pensé. Et du coup, la théorie – TOUTES les théories – deviennent un objet obsolète.
Sommes-nous encore en démocratie ? Le peuple n’est plus entièrement souverain. Une partie est exclue des débats et n’a plus de représentation. Les idées contraires aux intérêts de la classe dominante ont été écartées de la sphère médiatique aux ordres. Sans compter que les grandes décisions ne sont plus entre les mains de la souveraineté populaire mais entre celles de Bruxelles, chez des technocrates non élus qui appliquent des décisions non décidées collectivement. La situation est catastrophique, et maintenant on va avoir une assemblée qui ne va pas servir à grand-chose. Les députés seront trop novices pour proposer des lois et ils voteront toutes les ordonnances en les validant à posteriori.
Le bloc qui se constitue est absolument autiste à ce qui se passe en dehors, reste complètement dans l’entre-soi sans se mélanger (quoiqu’ils en disent) et règne sans partage. Nous allons même assister à la tragi-comédie du largage de Bayrou, bien pratique pour conquérir le pouvoir, mais qui devient particulièrement encombrant en ce moment… une nuit des petits couteaux en somme.
Quelle tristesse devant ce tableau… et surtout : « que faire ? »
Le syndicalisme ? Mais à quoi bon lutter si la résistance mène à une fermeture du site et à la délocalisation ?
Le militantisme politique ? Mais pour aller dans quel parti ? Aucun ne semble porter une réelle politique progressiste en opposition à cet extrême libéralisme. Quant au FN… allons… les ouvriers lui ont préféré Macron au second tour (et le FN ne pouvait rêver de meilleur opposant), c’est dire. Le FN ne gagnera jamais justement parce qu’il est le FN.
Pire encore: la France n’est plus un pays politisé. Nos concitoyens ne savent plus comment les institutions fonctionnent, sans parler d’organismes comme la sécurité sociale. Et je ne parle même pas des connaissances historiques qui ont disparu dans ce néant de communion néolibérale. Juste un exemple qui peut paraitre un détail, mais pour moi tellement révélateur : combien de Français aujourd’hui pensent que les USA ont porté la majorité de l’effort de guerre de la 2ème guerre mondiale ? Un effort d’éducation populaire considérable est nécessaire. A croire qu’on est revenu à l’époque où il fallait distribuer des tracts sous le manteau… et je ne parle même pas d’une part non négligeable des classes populaires d’origine immigrée qui sont hostiles à tout discours républicain anti-communautariste. Parler du voile par exemple c’est être instantanément un facho.
Alors on est là. Finalement, la situation changera peut-être grâce… aux classes moyennes. Quand les classes populaires seront bien profondément sous l’eau, que les classes moyennes seront touchées, que leurs enfants auront du mal à trouver un emploi, etc. alors là seulement peut-être on aura un bouleversement. En attendant je n’ai malheureusement guère d’espoir mais je ne me résous pas à souhaiter la politique du pire.
Désolé pour cette longue prose, mais parfois il faut savoir partager sa peine…
@ Marencau
[Sommes-nous encore en démocratie ?]
Globalement oui. Si la démocratie ne correspond pas à ce que vous demandez d’elle, ce n’est pas sa faute…
[Le peuple n’est plus entièrement souverain. Une partie est exclue des débats et n’a plus de représentation. Les idées contraires aux intérêts de la classe dominante ont été écartées de la sphère médiatique aux ordres. Sans compter que les grandes décisions ne sont plus entre les mains de la souveraineté populaire mais entre celles de Bruxelles, chez des technocrates non élus qui appliquent des décisions non décidées collectivement.]
Il ne faut pas exagérer. La démocratie est une procédure, pas un état. Si la procédure permet à tout le monde de voter, mais que la moitié décide de ne pas le faire, on ne peut pas déduire « qu’on n’est plus en démocratie ». La démocratie est le régime ou chaque citoyen PEUT concourir à l’élaboration de la loi, et non un état ou le citoyen concourt EFFECTIVEMENT à ce processus. Si la moitié du peuple a décidé qu’il n’avait pas envie de participer au choix – pour des raisons dont il est le seul juge – c’est son droit. Et le simple fait qu’il puisse faire ce choix fait partie du processus démocratique.
Quant a la « sphère médiatique », oui, cela pose problème. La démocratie implique que le citoyen ait la possibilité de faire un choix informé. Or, l’information qui lui est fournie est d’une qualité déplorable.
Et pour finir, non, les grandes décisions ne sont « dans les mains des technocrates de Bruxelles » que parce que le peuple l’a ainsi décidé. Et demain, il pourrait prendre la décision inverse. La souveraineté est par essence indélégable.
[La situation est catastrophique, et maintenant on va avoir une assemblée qui ne va pas servir à grand-chose. Les députés seront trop novices pour proposer des lois et ils voteront toutes les ordonnances en les validant à posteriori.]
Mais là encore on trouve les conséquences du discours bienpensant. On nous explique depuis longtemps que l’Assemblée doit être « à l’image des citoyens ». On nous répète depuis des années que la seule représentation qui vaille est celle ou le représentant est l’image du représenté, au point que certains proposent même la désignation des représentants par tirage au sort. Et bien, les citoyens dans leur grande majorité ne savent pas comment on rédige, comment on négocie, comment on passe une loi. Pourquoi le représentant devrait-il le savoir ? Pour être un bon représentant dans la logique de cette idéologie, il est au contraire impératif qu’il ne le sache pas.
Je ne partage pas, bien entendu, cette vision. Pour moi, le représenté doit choisir celui qui a son avis est le plus à même de porter ses intérêts, ses envies, ses demandes. Et pour cela, il n’a aucun besoin de lui ressembler. Si vous deviez choisir quelqu’un pour vous représenter dans un procès criminel, qui préféreriez vous ? Un ténor du barreau qui est tout le contraire de vous mais qui connaît le droit et le fonctionnement du système ? Ou un homme qui n’a pour tout mérite que celui d’être comme vous ? Et bien, l’idéologie de la « société civile » conduit à faire le second choix…
[Le bloc qui se constitue est absolument autiste à ce qui se passe en dehors, reste complètement dans l’entre-soi sans se mélanger (quoiqu’ils en disent) et règne sans partage. Nous allons même assister à la tragi-comédie du largage de Bayrou, bien pratique pour conquérir le pouvoir, mais qui devient particulièrement encombrant en ce moment… une nuit des petits couteaux en somme.]
« La nuit des canifs », peut-être ?
Oui, le triomphe de Macron marque l’achèvement de la prise du pouvoir par les « classes moyennes ». C’est pour ça que les « partis de gouvernement » dépérissent. Dans la mesure où à droite comme à gauche on sert les mêmes intérêts, ceux des « classes moyennes » alliées à la bourgeoisie, à quoi bon avoir des partis différents, à quoi bon l’effort de s’affronter, et surtout, à quoi bon avoir à attendre cinq ans pour avoir le pouvoir à nouveau ?
[Pire encore: la France n’est plus un pays politisé. Nos concitoyens ne savent plus comment les institutions fonctionnent, sans parler d’organismes comme la sécurité sociale. Et je ne parle même pas des connaissances historiques qui ont disparu dans ce néant de communion néolibérale.]
Je pense que les français en général n’ont jamais su comment leurs institutions fonctionnaient, et que leur connaissance de l’histoire était schématique. Mais au moins pouvaient-ils compter sur une minorité – les élites, les militants politiques – qui le savaient et qui travaillaient pour eux. Le problème aujourd’hui est que même ce qu’on appelle les élites ont perdu l’ancrage dans l’histoire. A l’ENA, l’histoire commence en 1945. Ailleurs, c’est encore pire.
[Un effort d’éducation populaire considérable est nécessaire.]
Tout à fait. Mais cette éducation passe autant par la transmission de connaissances que par la revalorisation du savoir, et donc des savants. Lorsque j’entends des dirigeants qui se veulent progressistes railler les « experts » et les « sachants », je tremble…
[Désolé pour cette longue prose, mais parfois il faut savoir partager sa peine…]
Ne vous excusez pas, on est tous un peu là. Si je n’écris plus aussi souvent qu’avant sur ce blog, c’est en partie parce que je n’ai pas le temps, mais c’est aussi beaucoup parce que je déteste jouer les pleureuses… passer son temps à dire “tout va mal” n’est pas une occupation très productive.
[Et le simple fait qu’il puisse faire ce choix fait partie du processus démocratique.]
Donc tant qu’on a la possibilité de voter, si notre choix est El-Kohmri (soutenue par Macron) ou Bournazel (soutenu par Philippe) alors on est en démocratie ? Je trouve que cette vision est un peu restrictive.
Il faut quand même que tous les citoyens puissent à un moment du procéder adhérer/lancer un parti qui correspondent à leurs idées. Si on mettait en place un barrage à l’entrée de 1 000 000€ pour la création d’un parti, on pourrait toujours voter et avoir une influence sur les lois, mais les candidats seraient très typés…
Dans la vie réelle, ce n’est pas un filtre à 1000000€ mais un filtre médiatique tout aussi puissant…
[Quant a la « sphère médiatique », oui, cela pose problème. La démocratie implique que le citoyen ait la possibilité de faire un choix informé. Or, l’information qui lui est fournie est d’une qualité déplorable.]
Ce sujet est devenu un véritable marronnier. Malheureusement je ne vois pas vraiment de solution idéale pour régler le problème.
On pourrait avoir une information non libre mais dans ce cas c’est la porte ouverte à toutes les dérives. Et si on voulait “forcer” une part culturelle plus importante eh bien.. on ne peut faire boire un âne qui n’a pas soif. Beaucoup préféreraient zapper sur les chaines avec “les chtis à ibiza” ou sur Internet.
[Tout à fait. Mais cette éducation passe autant par la transmission de connaissances que par la revalorisation du savoir, et donc des savants.]
Mais que peut-on faire à une échelle de citoyen individuel ?
[Si je n’écris plus aussi souvent qu’avant sur ce blog, c’est en partie parce que je n’ai pas le temps, mais c’est aussi beaucoup parce que je déteste jouer les pleureuses… passer son temps à dire “tout va mal” n’est pas une occupation très productive.]
J’écoutais hier l’interview par Coralie Delaume de Jérôme Sainte-Marie. Il disait qu’il y a 200 ans, en 1817, il devait également y avoir beaucoup de républicains en France qui devaient très mal vivre la situation… et pourtant ils ont du attendre bien longtemps… Ça remet les choses en perspective.
Pour ma part, j’encourage tous les blogueurs et commentateurs à continuer leurs travaux. Après tout, dans mon cas, c’est 3 blogs (dont celui-ci) qui ont participé plus que toute œuvre à remettre mes acquis en question (libéraux, européistes etc.)… et passer “de l’autre côté”. Même si bien sûr tout ça ne touche qu’une partie de la population (internet oblige), ça vaut vraiment le coup de continuer. Alors encore merci.
@ Marencau
[« Et le simple fait qu’il puisse faire ce choix [de s’abstenir] fait partie du processus démocratique ». Donc tant qu’on a la possibilité de voter, si notre choix est El-Kohmri (soutenue par Macron) ou Bournazel (soutenu par Philippe) alors on est en démocratie ? Je trouve que cette vision est un peu restrictive.]
Non. Qu’on puisse s’abstenir FAIT PARTIE du processus démocratique. Mais il n’en fait pas la totalité. Mais dans la mesure où le citoyen peut choisir au premier tour parmi un vaste choix de candidats, qu’il a la possibilité en adhérant à un parti politique de peser sur le choix des candidats, voire de se présenter lui-même, j’estime qu’on est en démocratie, même si une proportion importante des électeurs choisit de s’abstenir. Et je pense que c’est aujourd’hui largement le cas en France.
Après, je ne tiens pas la démocratie pour un système parfait, et je ne pense pas non plus qu’une décision soit sage ou juste simplement parce qu’elle a été prise démocratiquement. Un choix peut être faux, injuste, désastreux tout en étant démocratique.
[« Or, l’information qui lui est fournie est d’une qualité déplorable ». Ce sujet est devenu un véritable marronnier. Malheureusement je ne vois pas vraiment de solution idéale pour régler le problème.]
Moi, j’en vois une. Elle rentre en trois mots : Education, éducation et éducation. Formez le citoyen au raisonnement logique, pour pouvoir tirer ses propres conclusions des observations mais aussi démonter les conclusions des autres, apprenez lui l’histoire pour pouvoir analyser le présent à la lumière de l’expérience passée, habituez-le à passer tout par le crible du doute systématique, et les médias ne seront plus un problème. Car les médias sont d’abord des entreprises commerciales : elles donnent au client ce que le client exige. Formez des citoyens exigeants, et les médias donneront une information de qualité.
[Et si on voulait “forcer” une part culturelle plus importante eh bien.. on ne peut faire boire un âne qui n’a pas soif. Beaucoup préféreraient zapper sur les chaines avec “les chtis à ibiza” ou sur Internet.]
Mais justement, nous ne sommes pas des ânes. Notre « moi » à tous aimerait toujours suivre la ligne du moindre effort et regarder « les chtis à ibiza » plutôt qu’une représentation de « Bérénice ». Seulement, contrairement aux ânes, nous avons un surmoi. Et ce « surmoi » nous pousse à devenir non pas ce que nous sommes, mais ce que nous aimerions être. C’est ce « surmoi » qu’il faut former, et cela depuis le plus jeune âge. Parce qu’il faut un surmoi bien nourri pour investir l’effort qu’implique l’accès à la culture.
Les bienpensants parlent à tort et à travers du « plaisir d’apprendre ». Oui, apprendre est un plaisir et la culture doit l’être aussi. Mais ce n’est jamais un plaisir au début. Il faut des années d’effort pour que cela le devienne. Car l’accès à la culture, c’est l’accès à un langage. Et il faut des années de pratique d’une langue avant que son usage devienne un plaisir. Pour faire un tel investissement, il faut un « surmoi » agissant.
[« Tout à fait. Mais cette éducation passe autant par la transmission de connaissances que par la revalorisation du savoir, et donc des savants ». Mais que peut-on faire à une échelle de citoyen individuel ?]
Exactement cela : revaloriser le savoir et donc les savants. Redonner une place médiatique au savoir, récompenser ceux qui le défendent, faire une critique sans pitié du discours des démagogues qui raillent les « experts » et les « sachants ». Revaloriser l’image des métiers qui produisent et transmettent la connaissance – les scientifiques, les enseignants – ce qui implique là encore être exigeant envers eux.
@ A propos d’alternative:
Point de mea culpa Descartes car comme dit mon cher Baruch qui a tant lu et commenté le grand René “celui qui se repend est deux fois misérable ou impuissant”,
Qui bene amat, bene castigat !
Quelles élections de m****, mais qui ont au moins le mérite de confirmer la justesse de l’UMPS, le Parti Unique Bicéphale n’a plus besoin de jouer la comédie de la droite et de la gauche qui ont fusionné en LREM qui aura dans les 400 députés, du jamais vu.
Paradoxalement, la campagne de Marine Le Pen n’aura pas servi à rien dans le sens où elle n’a cessé de marteler que sans sortir du cadre européïste, il est impossible de conduire une vraie alternance, et les français dans leur sagesse, et par leur grève du vote, ont compris que les députés ne servaient à rien, vu que leur rôle n’est que de retranscrire les commandements du Politburo bruxellois et de Merkel, et que les conditions n’étaient pas objectivement requises pour donner en masse des voix aux souverainistes. Même si je suis agacée par ce cirque macroniste, j’espère que la plus grosse crise financière de l’euro se fera sous sa mandature avec son assemblée de courtisans, afin que ce soit à eux d’assumer politiquement leur échec, alors que si la patate chaude avait été refilée aux souverainistes, ils auraient eu à naviguer en eaux très troubles (avoir eu raison trop tôt ne vous donne pas forcément les billes pour bien négocier). Mon intuition me certifie que Macron ne sera pas du niveau d’un Nestor Kirchner en cas de crise (alors de Gaulle n’en parlons même pas), tout son parcours montre qu’il ne PEUT pas comprendre l’essence du Tragique en politique : il n’a pas d’enfants, n’a pas fait le service militaire, est un produit parfait du crony capitalism, n’a jamais connu la vraie adversité (au contraire de Trump ou MLP, malgré toutes leurs limites, ont eu a affronter la Haine la plus viscérale à leur encontre), ce genre d’individu ne peut pas prendre de la hauteur, alors que Nestor K. avait eu beau être issu de la classe moyenne sup argentine, il a connu la dictature et la taule, ça vous forge un homme capable d’aller à l’encontre de ses intérêts de classe ce type de parcours.
J’ai vu le débat Sapir/Zemmour posté par Trublion : très intéressant, et c’est bien de voir qu’un souverainiste de gauche et un autre de droite sont capables de se parler sans s’insulter. En fait, leurs divergences tiennent surtout au fait que Zemmour reproche à Sapir d’avoir une vision trop abstraite, pas assez charnelle du peuple français (reproche qu’on pouvait faire à Chevènement, et que les identitaires font aujourd’hui à… Philippot sous un torrent d’insultes) et Sapir reproche à Z. de trop essentialiser les « d’origine magrébine ». Plusieurs observations des dernières élections donneraient de l’eau au moulin de Sapir : tous les partis communautaristes (notamment ceux soutenus par la mouvance Erdogan) se sont vautrés, idem pour les régionalistes (gniark,gniark, bien fait pour les arrogants Breizh-powa) ; de même la démobilisation de l’électorat du FN a été plus forte dans le sud que dans le nord. C’est MLP « l’incompétente » qui a fait le meilleur score car elle a 2 atouts : elle a assumé sa ligne politique social-souverainiste et surtout depuis 20 ans ses lieutenants ont fait un remarquable travail de terrain, et écoutent les problèmes des habitants qui ont connu la désindustrialisation.
Pourtant en Paca, Vaucluse, Gard, etc, c’est pas les terres des Marion, Collard, Ménard et Cie ? Ces identitaires libéraux qui paradent devant les caméras et donnent des leçons de stratégie politique à Philippot et qui n’ont pourtant pas su mobiliser leur électorat ? Le successeur de MMLP c’était son assistant parlementaire, et on peut même subodorer que c’est lui qui a assumé une grande partie du boulot de la jeune gazelle blonde à l’assemblée, pourtant il est en ballotage. Même si le programme économique de MLP ne leur plaisait pas, pourquoi leur électorat ne s’est pas rué aux urnes en masse pour envoyer des aboyeurs d’assemblée pour hurler contre l’immigration et la défense de la France chrétienne blanche, vu que la casse du Code du Travail dont ils rêvent depuis 50 ans sera lancée par Macron ?
En plus, rafraîchissez-moi la mémoire, mais il me semble que Jean-Marie Le Pen était contre tous les traités européens et contre l’euro, c’est rigolo cet aggiornamento pro-euro réclamé à corps et à cri par les identitaires. C’est Philippot qui est d’une cohérence implacable : pour lutter contre la pression migratoire, il faut reprendre le contrôle de ses frontières, ce qu’on ne peut faire qu’en dénonçant les traités européens.
Mais à LR, c’est pas mieux : J’ai vu dans les bastions des bons bourgeois du 92 et du 78 que plusieurs LR sont en ballotage, l’électorat que Henri Guaino vient de conspuer. Mais qu’est-ce qu’il croyait ? Ces bons cathos pleins au as votent logiquement pour celui qui va défendre leur intérêt de classe, la GPA ? Le mariage homo ? L’immigration massive ? Les attentats ? Tant qu’ils ne sont pas touchés, on peut bien brader la France.
Comme quoi, Zemmour comme les identitaires ont tort de croire à une Union des droites, et qu’un programme conservateur-libéral serait populaire : il y avait un candidat à la présidentielle qui le portait, c’était Fillon, et il n’a pas franchi le 1er tour. Alors oui il y eu les affaires, mais quand il avait commencé à parler de ce qu’il réservait à la Sécurité Sociale, il a effrayé une bonne partie des électeurs.
Ce que les identitaires veulent, c’est un énième sacrifice des français des zones périphériques par rapport à leurs droits sociaux pour les « sauver de l’immigration ». Ils ont déjà donné sous Sarko et avant, avec les privatisations à gogo, la désindustrialisation, les retraites, le travailler plus pour ne pas gagner plus. MLP a du panache de chercher les électeurs chez les abstentionnistes (qui sont dans les classes populaires) plutôt que chez les bourgeois cathos, car on a bien vu qu’ils sont allés majoritairement chez Macron, au grand dam de Guaino. Les identitaires ont tord de croire qu’elle dispute le même électorat que Mélenchon.
Personnellement, je rejoindrais Sapir et donnerais bien une nouvelle chance à l’assimilation, mais elle ne pourra être retentée que sous 2 conditions : refuser de nouveaux flux le temps de réassimiler, et une période d’une rigueur extrême où les limites seront clairement explosées (loi de refus total de financement de mosquées par quelque fond étranger, laïcité très stricte, le questionnaire du décret Crémieux imposé à toutes les mosquées avec bien sûr fermeture, explusion et expropriation des réfractaires, subversion de la binationalité en réintroduisant l’obligation de renoncement à sa nationalité d’origine -même si le pays la refuse- ce qui dans l’esprit revient à l’interdiction de la binationalité, serment et cérémonie, plus de droit du sol automatique mais par une démarche volontariste, fin du regroupement familial, francisation des prénoms, etc).
@ Bannette
[Quelles élections de m****, mais qui ont au moins le mérite de confirmer la justesse de l’UMPS, le Parti Unique Bicéphale n’a plus besoin de jouer la comédie de la droite et de la gauche qui ont fusionné en LREM qui aura dans les 400 députés, du jamais vu.]
Oui, cette élection est la dernière étape de la conquête totale du pouvoir par les « classes moyennes ». Et du coup, celles-ci n’ont même plus besoin de faire semblant de s’occuper des autres. A la poubelle la « rupture avec le capitalisme », « l’Europe qui protège » ou le « care » chers aux sociaux-démocrates de la vieille école. Plus besoin de faire semblant d’aimer l’ouvrier ou du moins d’être préoccupé par sa situation. Avec plus de trois millions de chômeurs, cette campagne n’aura dit un seul mot de la lutte contre le chômage. Nous nous acheminons tout droit vers la « république des (auto)entrepreneurs ».
[Paradoxalement, la campagne de Marine Le Pen n’aura pas servi à rien dans le sens où elle n’a cessé de marteler que sans sortir du cadre européïste, il est impossible de conduire une vraie alternance, et les français dans leur sagesse, et par leur grève du vote, ont compris que les députés ne servaient à rien, vu que leur rôle n’est que de retranscrire les commandements du Politburo bruxellois et de Merkel, et que les conditions n’étaient pas objectivement requises pour donner en masse des voix aux souverainistes.]
Elle a surtout servi pour voir ou se trouve le véritable point vital des « classes moyennes ». Vous noterez que le tir de barrage contre Marine Le Pen n’a pas porté sur son racisme présupposé, sur l’obsession anti-immigré… non, la question fondamentale, celle qui selon tous les commentateurs empêchait la normalisation complète du FN, c’était la question européenne et plus particulièrement celle de l’Euro. Dans la bouche de certains journalistes, c’était presque « abjurez la sortie de l’Euro, et vous serez sauvés ».
[J’ai vu le débat Sapir/Zemmour posté par Trublion : très intéressant, et c’est bien de voir qu’un souverainiste de gauche et un autre de droite sont capables de se parler sans s’insulter. En fait, leurs divergences tiennent surtout au fait que Zemmour reproche à Sapir d’avoir une vision trop abstraite, pas assez charnelle du peuple français (reproche qu’on pouvait faire à Chevènement, et que les identitaires font aujourd’hui à… Philippot sous un torrent d’insultes) et Sapir reproche à Z. de trop essentialiser les « d’origine magrébine ».]
Vous avez le même type d’opposition dans le débat que j’ai sur ce blog avec nationaliste-ethniciste… 😉
[En plus, rafraîchissez-moi la mémoire, mais il me semble que Jean-Marie Le Pen était contre tous les traités européens et contre l’euro, c’est rigolo cet aggiornamento pro-euro réclamé à corps et à cri par les identitaires. C’est Philippot qui est d’une cohérence implacable : pour lutter contre la pression migratoire, il faut reprendre le contrôle de ses frontières, ce qu’on ne peut faire qu’en dénonçant les traités européens.]
Les « identitaires » sont surtout des démagogues. Ils se foutent de la sortie de l’Euro en tant que problème de fond, et je ne suis même pas convaincu qu’ils en comprennent le sens. Ce qui les gêne, c’est que cette mesure est clivante et rend plus difficile l’accès à un certain électorat. Et l’orchestre médiatique les conforte dans cette perception avec le discours « si seulement vous acceptiez cette petite concession, tous les espoirs vous seraient permis ». Et accessoirement, cela permet éventuellement de se payer la tête de Philippot, ce parvenu qui, parce qu’il a des idées, a réussi un hold-up sur « leur » parti.
[Mais à LR, c’est pas mieux : J’ai vu dans les bastions des bons bourgeois du 92 et du 78 que plusieurs LR sont en ballotage, l’électorat que Henri Guaino vient de conspuer. Mais qu’est-ce qu’il croyait ?]
Guaino, je l’ai toujours dit, c’est un intellectuel égaré en politique. Le rôle de conseiller lui allait comme un gant, celui d’élu lui va beaucoup moins bien. Quelqu’un a dit que Mitterrand voyait les français comme ils étaient, alors que De Gaulle les voyait comme ils auraient du être. Guaino est plus proche du second que du premier.
[Comme quoi, Zemmour comme les identitaires ont tort de croire à une Union des droites, et qu’un programme conservateur-libéral serait populaire : il y avait un candidat à la présidentielle qui le portait, c’était Fillon, et il n’a pas franchi le 1er tour. Alors oui il y eu les affaires, mais quand il avait commencé à parler de ce qu’il réservait à la Sécurité Sociale, il a effrayé une bonne partie des électeurs.]
Le programme « conservateur-libéral » a une base sociale beaucoup trop étroite aujourd’hui. Qui peut vouloir ça, en dehors des grands bourgeois décomplexés ? Pour les « classes moyennes », qui ne jurent que par le sociétal, un tel programme est inacceptable. Pour les couches populaires, c’est une attaque frontale contre les rares protections qui leur restent et la promesse de sacrifices à venir. Et tout ça pour quoi ? Pour avoir la satisfaction de voir passer le déficit au dessous du 3% ?
[Personnellement, je rejoindrais Sapir et donnerais bien une nouvelle chance à l’assimilation, mais elle ne pourra être retentée que sous 2 conditions : refuser de nouveaux flux le temps de réassimiler, et une période d’une rigueur extrême où les limites seront clairement explosées]
C’est clair. Le temps n’est plus aux demi-mesures. Mais cette rigueur doit avoir une contrepartie, et la contrepartie est la remise en marche de l’ascenseur social, quitte à déplaire aux classes moyennes, qui craignent cela plus que tout.
@ Descartes
Bonjour,
Au sujet de Fillon: “” Pour les « classes moyennes », qui ne jurent que par le sociétal, un tel programme est inacceptable.””
alors, comment expliquez vous qu’avec environ 1/3 des voix dans les sondages pour le premier tour des présidentielles, après les primaires de LR, il était pratiquement élu d’office sans la révélation de ses turpitudes.
@ Banette
“”LREM qui aura dans les 400 députés, du jamais vu.””
Ça vous arrange peut-être la bonne conscience de jouer avec les chiffres.
Cependant 400 députés sont à comparer aux 577 députés que constitue l’Assemblée Nationale. Si nous en avions 1000, ils n’y aurait pas de majorité et si nous en avions 500, 320 députés seraient tout autant représentatifs.
En 1968, 1981, 2002, 2007 les majorités ont été du même ordre que celle que l’on peut imaginer de celle à venir pour LREM. Alors, si vous souhaitez présenter des arguments respectables, choisissez les sincères et fiables.
Les Français, et je m’en réjouis au moins sur ce plan, ont rejeté ces discours de nos politiques qui à l’image de ce qu’en disait C. Pasqua, à savoir que les promesses n’engagent que ceux qui y crient.
Le règne du mensonge cynique et méprisant vient d’en prendre un coup sérieux et c’est justice. Les successeurs n’ont qu’à bien se tenir, du moins je l’espère.
Banette à D (10 mai 2017): “Wait and see, mais pour le moment, ça laisse le champ libre à l’aile Philippot qui va pouvoir bosser sérieusement entre hommes compétents avec Messiha et Dupont-Aignan.”
pas de chance, Dupont Aignan a refusé de coopérer avec Philippot;
avant de taper sur les identitaires qui rattrapent la balle au bond, je vous rappelle que l’abandon de la sortie de l’euro comme préalable est une riche idée de Dupont Aignan qui a semé la cacophonie au sein du FN et surtout des électeurs.
pseudo D à Banette : “Les « identitaires » sont surtout des démagogues.”
pseudo D à NE ex NJ (1er mai 2017): “On ne voit pas le FN dans une logique hégémonique, et ce que odp appelle les « hésitations sur l’Euro » (et qui pour moi ne sont que des précisions) montrent que le FN est dans une logique d’écoute de la société.”
comme quoi, vous adaptez votre discours à votre interlocuteur, ce qui pourrait passer pour de l’intelligence pour certains, moi je n’y vois que de l’opportunisme et de la mauvaise foi, comme d’habitude.
@ pseudo F
[pseudo D à Banette : “Les « identitaires » sont surtout des démagogues.”
pseudo D à NE ex NJ (1er mai 2017): “On ne voit pas le FN dans une logique hégémonique, et ce que odp appelle les « hésitations sur l’Euro » (et qui pour moi ne sont que des précisions) montrent que le FN est dans une logique d’écoute de la société.”
comme quoi, vous adaptez votre discours à votre interlocuteur, ce qui pourrait passer pour de l’intelligence pour certains, moi je n’y vois que de l’opportunisme et de la mauvaise foi, comme d’habitude.]
Dans votre commentaire, je vois surtout une manifestation de votre détestable habitude de commenter sans lire avec attention ce que les autres écrivent, ce qui vous conduit à chaque fois à vous ridiculiser. Dans la première réponse, je parle des “identitaires”, qui sont une fraction minoritaire du FN. Dans la seconde, je parle “du FN” en général, c’est à dire, de sa direction – puisque c’est celle-ci qui fixe la politique de l’institution. Dire que “les identitaires sont ceci” puis que “le FN fait cela”, ce n’est pas un “adaptation du discours”, ce sont deux discours différents sur deux objets différents.
Vous allez me répondre – je vous connais par coeur – que tous les membres du FN sont attachés à l’identité nationale, et que “identitaires” et FN sont donc synonymes. C’est pour éviter cette confusion que le mot “identitaires” va entre guillemets dans mon commentaire. Quiconque le lirait avec attention – et bonne foi – le remarquerait.
@pseudo D
Raté encore une fois, vous me connaissez mal car je ne fais pas de confusion entre le FN “à l’huile”, celui des tradis identitaires canal historique (que je connais bien), et le FN “au beurre”, celui des populistes tendance Philippot (que vous connaissez un peu); le problème étant que ces deux groupes sont incompatibles sociologiquement parlant et que MLP croyait pouvoir les réunir.
Quand vous aviez annoncé votre intention de vote du deuxième tour des présidentielles, je vous avais même mis en garde contre les premiers, bien plus fous furieux que les seconds qui vont bientôt être éjectés… peut-être.
Quant à votre réponse, vous l’avouez vous même que lorsque vous parliez du FN, c’est de la direction dont vous parliez.
Donc quand MLP abandonne l’euro, c’est de l’écoute de la société et quand Collard abandonne l’euro, c’est de la démagogie: va comprendre…
@ Marcailloux
[Au sujet de Fillon: “” Pour les « classes moyennes », qui ne jurent que par le sociétal, un tel programme est inacceptable.”]
Ce n’était pas « au sujet de Fillon », mais au sujet du projet politique de la droite conservatrice.
[alors, comment expliquez vous qu’avec environ 1/3 des voix dans les sondages pour le premier tour des présidentielles, après les primaires de LR, il était pratiquement élu d’office sans la révélation de ses turpitudes.]
Mais vous noterez que le « plancher » pour être élu ces jours-ci est particulièrement bas. Macron aura été élu alors que son projet n’a attiré que 15% des inscrits. On peut donc être élu alors que votre programme rebute une large partie de l’électorat.
[Les Français, et je m’en réjouis au moins sur ce plan, ont rejeté ces discours de nos politiques qui à l’image de ce qu’en disait C. Pasqua, à savoir que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Le règne du mensonge cynique et méprisant vient d’en prendre un coup sérieux et c’est justice. Les successeurs n’ont qu’à bien se tenir, du moins je l’espère.]
Je crains que vous ne soyez très vite déçu. On voit bien comment le projet de loi de moralisation de la vie publique est en train de se noyer dans les eaux sordides du « faites ce que je dis, pas ce que je fais »…
@ pseudo F
[Raté encore une fois, vous me connaissez mal (…)]
Mieux que vous ne le pensez, à force. J’ai fini par m’habituer à votre style agressif, à votre habitude de ne pas lire avec attention ce que les autres écrivent avant de répondre, et à votre coutume d’affirmer des vérités dogmatiques puis, quand elles sont prouvées fausses, de faire semblant de n’avoir rien vu. J’attends toujours, par exemple, qu’après avoir affirmé avec une autorité absolue que le banc accueillant ministres et secrétaires d’Etat était désigne sous le terme de « banc du gouvernement » et non pas « banc des ministres », vous admettiez votre erreur après vous avoir fourni les documents nécessaires. Mais bon, il paraît que maintenant « silence vaut accord »…
[Quant à votre réponse, vous l’avouez vous même que lorsque vous parliez du FN, c’est de la direction dont vous parliez.]
Je ne « l’avoue » pas, je le dis. Arrêtez de vous mettre en posture d’inquisiteur…
[Donc quand MLP abandonne l’euro, c’est de l’écoute de la société et quand Collard abandonne l’euro, c’est de la démagogie: va comprendre…]
Quand MLP propose d’abandonner la monnaie unique, c’est une proposition politique, qui figure dans un programme délibéré collectivement, et elle n’est jamais revenue sur ce point. Quand Collard fait la moitié de la campagne proposant l’abandon de la monnaie unique et qu’une fois les urnes rangées il explique qu’il faut enlever ce point du programme, il montre que sa conviction n’est pas tout à fait de la même nature…
bof, si ça vous amuse… cliquez sur l’image n°5 http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/quiquoi/
pour MLP et Collard, pardon, quand je disais “abandonne l’euro”, c’était plutôt “abandonne la sortie de l’euro”; mais vous l’aviez compris car l’abandon de l’euro, on n’y croit plus, pas avec le FN en tout cas! 😀
@ Françoise
[bof, si ça vous amuse… cliquez sur l’image n°5 http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/quiquoi/%5D
Je ne vous parle pas d’une photo pédagogique, je vous parle des textes officiels. Mais bon, on sait bien que vous ne reconnaissez jamais vos erreurs. Pourquoi commencer aujourd’hui ?
[pour MLP et Collard, pardon, quand je disais “abandonne l’euro”, c’était plutôt “abandonne la sortie de l’euro”; mais vous l’aviez compris]
[car l’abandon de l’euro, on n’y croit plus, pas avec le FN en tout cas!]
Qui ça, “on” ? A ma connaissance, la position officielle du FN n’a pas varié: la sortie de la monnaie unique est toujours clairement affirmée par la direction du FN. Je trouve tout de même curieux de vous entendre dire que vous “n’y croyez plus”. Dois-je comprendre que vous y avez cru à un moment ?
@ Descartes,
Bonjour,
“” Je crains que vous ne soyez très vite déçu. On voit bien comment le projet de loi de moralisation de la vie publique est en train de se noyer dans les eaux sordides du « faites ce que je dis, pas ce que je fais »…””
Je crains personnellement que vous ne soyez démenti. Exit du gouvernement Ferrand, exit de même pour Goulard.
Une chose en tout cas que l’on ne peut reprocher à E. Macron, c’est de proférer des menaces en l’air. Entre les paroles et les actes, il a jusqu’à maintenant fait son choix.
D’autre part, quand je lis, sur les lignes de votre blog entre autres, une contestation de la légitimité des élus de LREM, je trouve que ceux qui les expriment se discréditent.
Si, par exemple E.Macron avait été ridicule au cours du débat de la présidentielle et MLP excellente, les résultats auraient pu être inversés, nous n’avons pas été à une surprise près lors de ces élections.
Ceux la même qui crient au scandale, aurait-ils déclaré illégitime la nouvelle majorité FN ?
Je n’ai, personnellement pas mis de bulletin Macron ou LREM dans l’urne et cependant je souhaite que ce gouvernement aboutisse à un bilan final positif pour la France et les Français et j’estime infantile et égoïste les lazzi qui qualifient avec dérision la nouvelle majorité.
C’est avec ce type de comportement que l’on dresse les gens les uns contre les autres et ensuite, on déclare stupidement que tout va mal. L’exemple de l’élection contestée de Valls est caractéristique de ce climat séditieux qui peut nous amener à n’importe quelle extrémité.
@ Marcailloux
[« Je crains que vous ne soyez très vite déçu. On voit bien comment le projet de loi de moralisation de la vie publique est en train de se noyer dans les eaux sordides du « faites ce que je dis, pas ce que je fais »… ». Je crains personnellement que vous ne soyez démenti. Exit du gouvernement Ferrand, exit de même pour Goulard.]
Mais Bayrou est toujours là, et il s’accroche, le bougre. Or, c’est lui qui portera le projet de loi de moralisation de la vie publique, et cela malgré des affaires qui touchent plusieurs figures de son parti qui lui sont très proches.
[Une chose en tout cas que l’on ne peut reprocher à E. Macron, c’est de proférer des menaces en l’air. Entre les paroles et les actes, il a jusqu’à maintenant fait son choix.]
Alors, il faudra m’expliquer pourquoi Ferrand est renvoyé aujourd’hui, et non quand l’affaire a été révélée. Curieux : 24 heures avant le deuxième tour des législatives, Macron ne voyait aucune raison de faire partir Ferrand. 24 heures après, il décide qu’un tel tricheur ne saurait rester ministre. Etonnant, non ? Pourquoi ce délai ? Qu’est ce que Macron a appris pendant ces quarante-huit heures qui l’ont fait changer d’avis ? Ne serait-ce plutôt qu’il a préféré laisser passer le deuxième tour pour permettre à Ferrand de se trouver un point de chute à l’Assemblée ?
Quant à l’affaire Ferrand, loin de montrer la volonté de Macron de moraliser la vie politique, elle montre à la perfection que son souci de moralisation est purement une question de communication. Ferrand est chassé du gouvernement non parce que ses magouilles soient moralement condamnables, mais parce que ses ennuis judiciaires risquent d’entraîner le gouvernement avec lui. La preuve, on fait de lui le président du groupe parlementaire, poste dans lequel il ne risque pas, au cas où il serait mis en examen, d’entrainer le président…
[D’autre part, quand je lis, sur les lignes de votre blog entre autres, une contestation de la légitimité des élus de LREM, je trouve que ceux qui les expriment se discréditent.]
Vous m’accorderez que je n’ai jamais tenu ce discours. Pour moi, dès lors que les électeurs se sont prononcés librement dans un scrutin ouvert, la légitimité des élus n’est pas en cause. Par contre, il ne faut pas confondre légitimité et mandat. Les élus ont toute légitimité pour exercer leurs fonctions. Par contre, on ne peut pas dire que le pays leur ait donné un mandat clair pour appliquer le programme d’Emmanuel Macron, compte tenu de l’abstention.
[Je n’ai, personnellement pas mis de bulletin Macron ou LREM dans l’urne et cependant je souhaite que ce gouvernement aboutisse à un bilan final positif pour la France et les Français et j’estime infantile et égoïste les lazzi qui qualifient avec dérision la nouvelle majorité.]
Là, je ne vous suis pas. Je ne vais pas déflorer le sujet de mon prochain papier, mais je pense que cette élection a abouti à élire la représentation nationale la plus pitoyable de notre histoire. Constater cela n’a rien « d’infantile » ou « d’égoïste ». C’est une pure constatation factuelle : notre nouvelle Assemblée est composée pour une large part de gens qui ne se sont jamais intéressés à la politique, qui ont une expérience très limitée de la vie en général et de la chose publique en particulier. Ce qui n’enlève rien à sa légitimité.
[L’exemple de l’élection contestée de Valls est caractéristique de ce climat séditieux qui peut nous amener à n’importe quelle extrémité.]
Là encore, vous reconnaîtrez que je me suis toujours personnellement insurgé contre le langage « de guerre civile ».
@ Descates
Bonsoir,
“” Constater cela n’a rien « d’infantile » ou « d’égoïste ».””
Ce n’est pas critiquer ou contester que je dénonce. C’est la moquerie désobligeante, dégradante, voire méprisante et je reconnais bien volontiers que ceci ne rentre pas dans vos propos.
Ceux que cela concerne ne daignent généralement pas se justifier, c’est donc à vous que je m’adresse.
Les invectives, les propos insultant ou dégradants, les attaques ad hominem ne font que dégrader, dévaluer la parole de ceux qui les profèrent, quelques soient leurs options politiques.
Et si, d’autre part, un bon nombre d’élus n’ont pas été renouvelés, ils le doivent sans doute aussi à la forme de leurs propos, soit dans la presse, soit sur les ondes, soit à l’Assemblée.
Je pense que les Français, indépendamment de leurs opinions, n’ont pas envie d’être représentés par des guignols.
@ Descartes
Bonjour,
“”Mais Bayrou est toujours là, et il s’accroche, le bougre. Or, c’est lui qui portera le projet de loi de moralisation de la vie publique, et cela malgré des affaires qui touchent plusieurs figures de son parti qui lui sont très proches. “”
Vous n’aurez pas attendu longtemps pour avoir une réponse par les actes.
Si, jusque là, nous avons surtout eu des présidences de la parole – bien que l’opposition exagère toujours au delà du décent – il se pourrait que sans tambours ni trompettes, on assiste radicalement à un changement de style.
Je ne m’en offusque pas, maintenant reste à voir pour quelles décisions et quelles orientations.
Le changement a tardé à venir et il semble qu’il se profile à l’horizon. Wait and see !
@ Marcailloux
[Et si, d’autre part, un bon nombre d’élus n’ont pas été renouvelés, ils le doivent sans doute aussi à la forme de leurs propos, soit dans la presse, soit sur les ondes, soit à l’Assemblée.]
Je ne partage pas votre optimisme. Je crains que les raisons pour lesquelles certains élus n’ont pas été renouvelés n’aient qu’un rapport lointain avec la qualité de leur travail. Et à l’inverse, beaucoup de « guignols » viennent d’être élus. On me rapporte ce matin qu’une députée nouvellement élue déclare son intention de ne pas participer aux séances le mercredi puisque c’est le jour où elle joue au tennis avec ses enfants. Pensez-vous que ce soit le comportement sérieux d’une représentante du peuple ?
Cette élection législative fut un jeu de massacre. Alors que les problèmes de fond n’ont pas été discutés, alors que les partis traditionnels se sont révélés incapables de proposer un projet consistant, les français sont restés en majorité chez eux, et ceux qui se sont déplacés ont voté en fonction de considérations qui vont de l’implantation locale à l’âge du capitaine.
[Je pense que les Français, indépendamment de leurs opinions, n’ont pas envie d’être représentés par des guignols.]
Mais alors, pourquoi votent-il pour eux ? Je crains que la proportion de guignols dans le nouveau parlement soit bien plus importante que dans l’ancien…
@ Marcailloux
[« Mais Bayrou est toujours là, et il s’accroche, le bougre. Or, c’est lui qui portera le projet de loi de moralisation de la vie publique, et cela malgré des affaires qui touchent plusieurs figures de son parti qui lui sont très proches. » Vous n’aurez pas attendu longtemps pour avoir une réponse par les actes.]
En effet. C’est presque une Sainte Berthélémy du Modem… mais une Sainte Barthélémy auto infligée. Des commentaires qu’on peut lire, il ressort que si Macron a poussé Ferrand vers la sortie, il n’a nullement souhaité le départ de Bayrou, et encore moins de Goulard ou de De Sarnez. Difficile donc de lui en attribuer le mérite.
En fait, dans le climat d’opportunisme ambiant, le calcul personnel de Goulard et de De Sarnez est assez évident. Mieux vaut partir maintenant la tête haute, alors que la répartition des « fromages » n’est pas finie, plutôt que de devoir partir dans quelques mois la honte au front alors qu’il ne restera plus rien à distribuer. En partant maintenant, Goulard reprend son siège européen, De Sarnez peut espérer la présidence du groupe Modem à l’Assemblée. Dans quelques mois, ni l’une ni l’autre ne pourraient y prétendre…
[Si, jusque là, nous avons surtout eu des présidences de la parole – bien que l’opposition exagère toujours au delà du décent – il se pourrait que sans tambours ni trompettes, on assiste radicalement à un changement de style.]
J’admire votre optimisme, mais je ne le partage guère. Le seul style qui change, c’est le style de communication. Si l’honnêteté était si importante pour Macron, pourquoi avoir attendu que Ferrand ait reconquis un siège à l’Assemblée pour le pousser dehors, et encore, en lui promettant la présidence du groupe ? L’abus de confiance serait-il un obstacle pour un ministre mais pas pour un président de groupe ? Non, Macron a poussé Ferrand vers la sortie non parce qu’il condamne son geste, mais parce qu’il était gênant de le garder. C’est un choix d’opportunité, et non de moralité.
@pseudo D
“on me rapporte…”: venant de votre part, j’avoue que cela me fait doucement rigoler.
La députée en question annonce que comme elle a jusqu’à vendredi pour aller chercher son kit au palais Bourbon, elle se réserve ce mercredi pour profiter d’un moment partagé avec ses enfants qu’elle n’a pas vus pendant la campagne, ne comptant se rendre à Paris que jeudi, le véritable travail ne commençant que ce week end avec l’élection du chef du groupe… et vous généralisez à tous les mercredis? Qui est ce “on” qui vous a si mal informé?
Ragots et mensonges, encore de la mauvaise foi, comme d’habitude.
@ Descartes,
“et ceux qui se sont déplacés ont voté en fonction de considérations qui vont de l’implantation locale à l’âge du capitaine”
Objection! La plupart de ceux qui se sont déplacés, s’il vous plaît. Pour ma part, j’ai voté UPR au 1er tour pour un parfait inconnu et FN au 2ème (j’avais parié que le candidat FN serait éliminé mais, surprise, il s’est qualifié). Ni l’âge, ni l’implantation locale n’ont pesé.
Sinon, juste un petit “coup de gueule”: je trouve les propos de Mélenchon à l’égard de Villani exécrables. Je condamne l’engagement macroniste de Villani, mais il est quand même un scientifique de valeur. Ce mépris des “intellos”, une fois de plus, me rend le personnage de Mélenchon particulièrement odieux, même si je pense que son élection à l’assemblée, pour des raisons démocratiques, n’est pas au fond une mauvaise chose.
@ Françoise
[“on me rapporte…”: venant de votre part, j’avoue que cela me fait doucement rigoler.]
Rien de surprenant là dedans. Beaucoup de gens rient de ce qu’ils ne comprennent pas…
[La députée en question (…)]
Pardon, mais comment savez vous qui est la “députée en question” ? Dans mon commentaire, aucun élément qui permette d’identifier la députée dont je parle. Qu’est ce qui vous permet d’être aussi sûre que celle dont vous avez entendu parler dans les médias est celle à laquelle je fais référence ?
Si j’ai écrit “on me rapporte”, c’est justement parce qu’il s’agit de paroles entendues de la bouche même de l’intéressée par un ami à moi, et il ne s’agit pas de celle dont les médias ont parlé. Mais bon, vous êtes comme ces carnivores qui attaquent n’importe quoi pourvu que ça sente la viande. Laisser ainsi vos instincts agressifs dominer votre intelligence risque de vous conduire à de très sérieux ennuis…
@ nationaliste-ethniciste
[« et ceux qui se sont déplacés ont voté en fonction de considérations qui vont de l’implantation locale à l’âge du capitaine » Objection! La plupart de ceux qui se sont déplacés, s’il vous plaît. Pour ma part, j’ai voté UPR au 1er tour pour un parfait inconnu et FN au 2ème (j’avais parié que le candidat FN serait éliminé mais, surprise, il s’est qualifié). Ni l’âge, ni l’implantation locale n’ont pesé.]
J’ai dit « des considérations qui vont de l’implantation locale à l’âge du capitaine ». Entre les deux, il y a une large panoplie de raisons… qui peuvent inclure les vôtres ! Ce que je voulais dire, c’est que les raisons du vote ont été très diverses, et que du coup il est difficile de dégager le mandat que les électeurs ont donné à leurs élus. Lorsque un quart des électeurs vote pour vous motivés par votre programme, un quart pour vos beaux yeux, un quart parce qu’il ne sait pas pour qui voter d’autre et un quart parce que c’est la mode, difficile de dire que vous avez un mandat clair sur la politique à appliquer…
[Sinon, juste un petit “coup de gueule”: je trouve les propos de Mélenchon à l’égard de Villani exécrables. Je condamne l’engagement macroniste de Villani, mais il est quand même un scientifique de valeur. Ce mépris des “intellos”, une fois de plus, me rend le personnage de Mélenchon particulièrement odieux,]
Le problème de Mélenchon, c’est qu’à force d’être entouré d’adeptes qui célèbrent chacune de ses paroles et excusent chacune de ses erreurs, de sycophantes qui lui répètent qu’il est le plus beau, le plus fort, le plus sage, le plus savant des hommes, il a fini par perdre contact avec la réalité. Dans sa tête, il est devenu omniscient, et donc capable de donner des leçons à n’importe qui. Les autres ne sont que des pantins, des enfants ignorants. Villani ? Une belle gueule médiatique qui sait écrire quelques équations. L’idée que Villani ait pu, outre résoudre des équations, diriger une institution, embaucher des gens, administrer un budget et qu’il ait donc une expérience de la vie ne lui vient pas à l’idée.
Mélenchon, en fait, ne respecte personne, ni ses amis, ni ses adversaires. De ses amis, il exige une soumission totale, toute critique, tout désaccord étant considéré prima facie comme une trahison et punissable comme telle. Et contre ses adversaires, tout est permis, y compris l’accusation « d’assassinat ». Mélenchon est plus que jamais dans la posture du gourou.
[même si je pense que son élection à l’assemblée, pour des raisons démocratiques, n’est pas au fond une mauvaise chose.]
Je pense que son élection va encore accentuer son sentiment de toute-puissance, et va lui permettre encore quelque temps de jouer les gourous de sa secte. Battu, il aurait vu son autorité amoindrie. Quant à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose… je suspends mon jugement. A mon avis, cela n’aura en fait le moindre effet.
@ marcailloux
“C’est avec ce type de comportement que l’on dresse les gens les uns contre les autres et ensuite, on déclare stupidement que tout va mal.”
il faudrait éviter d’inverser les responsabilités. De mémoire quand un parti ou une idéologie fait vaciller le pouvoir et l’ordre social en cours, les défenseurs de cet ordre social n’ont aucun scrupule à salir dans la presse leurs adversaires.
Il suffit de se rappeler tous les mensonges des défenseurs de l’Euro et de l’UE, les attaques ad hominem ! Je rappelle que Raphaelle Baquée du Monde n’a pas hésité à diffamer Jacques Sapir pour le décrédibiliser.
Quand l’ennemi vous désigne et emploie les moyens les plus abjects, il n’y a aucune honte à le désigner en retour et à lui faire mordre la poussière dès que vous en avez l’occasion.
Les Français qui ont voté pour En marche sont soit des débiles soit des cyniques qui ont voté pour des crétins et des godillots ! Les jours passant on se rend compte que certains de ces candidats ont des problèmes avec la justice -dissimulation de comptes à l’étranger, accusation de viol, etc. – et dans d’autres cas on s’aperçoit qu’ils ne savent pas parler.
@ Descartes, nationaliste-ethniciste
Sur « l’épisode Villani », il est intéressant de préciser le contexte :
Le groupe FI faisait sa première démarche en qualité de parlementaires avec au centre Mélenchon, devant une foule de caméras, micros etc…
D’un côté les supporters, de l’autre la presse dont il est un « bon client ». Il y a souvent propension pour JLM dans ce cadre à « jouer le malin » comme l’on dit chez moi sous l’œil amusé des uns et des autres et rien ni personne ne peut l’arrêter.
Aucun apport sérieux à une réelle défense du code du travail.
Par ailleurs, Villani appartient sans discussion à l’élite scientifique pas seulement dans notre pays et il est difficile contester qu’il le doit à son travail (il faut noter qu’il aurait pu à ce titre rejoindre les USA où de telles sommités sont bien plus rémunérées). Ne serait-ce qu’à ce titre, il mérite le respect.
Il est dommage que, sortant du domaine où il excelle, il ait cru bon de mettre le prestige attaché à sa valeur scientifique au service d’une fort mauvaise cause où la valeur précitée ne lui sert à rien sauf pour la notoriété.
La suite nous dira s’il n’est qu’une « bonne prise » pour Macron ou s’il adhère à cette idéologie ce qui risque, chose normale, d’ébrécher son image à l’avenir.
(Rappelons toutefois qu’il a présidé la comité de soutien à Anne Hidalgo candidate à la mairie de Paris en 2014).
@ morel
[D’un côté les supporters, de l’autre la presse dont il est un « bon client ». Il y a souvent propension pour JLM dans ce cadre à « jouer le malin » comme l’on dit chez moi sous l’œil amusé des uns et des autres et rien ni personne ne peut l’arrêter.]
Oui, on l’avait remarqué. Mais je suis convaincu que c’est justement dans ce genre de situation, quand les flashs et les applaudissements font disparaître ses inhibitions, que Mélenchon est le plus sincère. Je suis convaincu que le mépris qu’il a montré pour Villani n’est pas une simple posture. C’est un mépris très profondément enraciné chez lui, et qui en dernière instance est un mépris pour la réalité. Mélenchon, c’est un homme qui croit : il croit qu’on peut remplacer le nucléaire par la géothermie, qu’on peut « ne prendre à la nature que ce que celle-ci peut renouveler », que 1981 a été un tournant progressiste. Et pour lui, la croyance est plus importante que les faits. Mais pour croire, il faut tourner le dos à la science. Et donc aux scientifiques, ces gens détestables qui vous rappellent tout le temps que les pommes tombent de haut en bas, et pas l’inverse. Historiens, physiciens, ingénieurs sont des sales empêcheurs de rêver en rond. Vous noterez d’ailleurs qu’ils sont extrêmement rares dans l’entourage du gourou, qui préfère et de loin les sociologues ou les juristes…
[Par ailleurs, Villani appartient sans discussion à l’élite scientifique pas seulement dans notre pays et il est difficile contester qu’il le doit à son travail (il faut noter qu’il aurait pu à ce titre rejoindre les USA où de telles sommités sont bien plus rémunérées). Ne serait-ce qu’à ce titre, il mérite le respect.]
Mais surtout, il mérite le bénéfice du doute. Sans le connaître, Mélenchon se permet de décréter qu’il n’y connaît rien au droit du travail et à son histoire, au point de se proposer de lui donner des leçons.
@morel
> La suite nous dira s’il n’est qu’une « bonne prise » pour Macron ou s’il adhère à cette idéologie ce qui risque, chose normale, d’ébrécher son image à l’avenir.
Villani est résolument européiste (une petite recherche Google vous en convaincra). Son adhésion au mouvement de Macron est donc fort logique.
Quant à savoir si cela ébréchera son image, on est rarement pestiféré quand on endosse l’idéologie dominante dans la classe dominante. Du reste, ce serait injuste : que Villani ait certaines idées politiques ne remet pas en cause son talent scientifique.
En passant, Villani a rendu hommage à Jean-Pierre Kahane (*) en mentionnant avec honnêteté son engagement communiste : https://twitter.com/VillaniCedric/status/877839698063839233, alors que Mélenchon n’en a, à ma connaissance, pas pipé mot.
(*) dont je n’avais jamais entendu parler il y a encore quelques jours, mea culpa…
@ Morel
[Par ailleurs, Villani appartient sans discussion à l’élite scientifique]
Oui. Mais seulement dans le domaine scientifique. Pour le reste, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas comme vous et moi. Autrement dit, le fait que se soit un grand mathématicien ne m’empêche pas de le voir en politique au même niveau que les autres députés macroniens, càd qu’il a profité de la vague pour arriver à ce poste.
J’ai regardé quelques conférences de Villani. J’accroche pas (et cette araignée m’agace).
Sur un sujet analogue, l’enseignement, vous pouvez comparer deux conférenciers :
Cedric Villani : Cédric Villani , les grands enjeux de l’enseignement
https://www.youtube.com/watch?v=LZq1Svrjmus
Etienne Klein : Pourquoi enseigner les sciences ?
https://www.youtube.com/watch?v=52tOdSWZnEk
Si quelques uns d’entre-vous prennent le temps de les regarder, j’aimerais bien leur avis…
@ Antoine
[En passant, Villani a rendu hommage à Jean-Pierre Kahane en mentionnant avec honnêteté son engagement communiste, alors que Mélenchon n’en a, à ma connaissance, pas pipé mot.]
Que voulez-vous, Kahane, pour Mélenchon, n’est pas “l’un des nôtres”… En tout cas, je trouve très correct de la part de Villani de rappeler que Kahane était “un militant communiste aux grands idéaux”.
@Antoine @BJ
Je n’ai sans doute pas été assez clair mais il va de soi pour moi que si l’autorité de Villani s’impose dans le domaine des mathématiques dans lequel il a fait ses preuves, ceci ne saurait lui conférer un savoir universel.
Plus encore, la bataille politique implique des choix qui ont une répercussion sur les intérêts sociaux et les positions adoptées par Villani (je me doutais bien qu’ayant opté pour Macron, il ne pouvait être qu’européiste) ne diffèrent guère de ces fameuses CSP+ qui ont conquis l’Assemblée (à 75 % pour le groupe LREM). C’est pourquoi j’ai volontairement souligné qu’il avait présidé le comité de soutien d’Hidalgo qui représente aussi le même groupe social.
D’où mon distinguo le scientifique (et non pas le terme dévalorisant de « matheux ») et le politique.
BJ : « et cette araignée m’agace »
Très personnellement, je suis plutôt classique et ses tenues me rebutent mais…
Antoine : « Quant à savoir si cela ébréchera son image, on est rarement pestiféré quand on endosse l’idéologie dominante dans la classe dominante »
Pestiféré, sans doute pas, sa notoriété lui a sans doute favorisé le chemin vers la députation mais sa nouvelle exposition en politique, terrain d’affrontement…
Abstention :
1967 législatives 19,10
1968 20,00
1973 18,80
1978 17,20
1981 29,30*
1986 21,50 +
1988 34,30 *
1993 31,70
1997 32,70 *
2002 35,60
2007 39,60
2012 42,80
2017 51,29
Je crois que la décision du gouvernement Jospin, en 2001, de placer l’élection législative immédiatement après l’élection présidentielle a contribué au désintérêt pour cette première.
Pourcentages d’abstention : 2002 : 35,60 ; 2007 : 39,60 ; 2012 : 42,80 ; 2017 : 51,29.
Ceci semble être confirmé par les années 1981 et 1988 pour lesquelles Mitterrand a dissout l’assemblée après son élection.
Dissolution aussi prononcée par Chirac en 1997 mais hors présidentielles, la chute de participation n’est que de 1%.
Enfin en 1986, l’introduction d’une dose de proportionnelle fait chuter l’abstention, j’ignore si cela aurait été durable avec son maintien.
Ceci a renforcé le caractère d’élection clé du président de la Ve République, jugé comme « rencontre d’un homme et d’un peuple » par certains qui font litière des divergences d’intérêts.
Dernière remarque : je ne peux m’empêcher de rapprocher la présidentielle de 69 de celle de 2017 :
seules fois où la participation au second tour est inférieure au premier.
Présidentielles abstention :
1965 1er tour : 15,25 2ième 15,68 1969 22,41/ 31,15
1974 15,77/ 12,67
1981 18,91/ 14,14
1988 18,65/ 15,65
1995 21,62/ 20,34
2002 28,04/ 20,29
2007 16,23/ 16,03
2012 20,52/ 19,65
2017 22,21/ 25,43
Bonjour Descartes,
Dans ma circonscription un “républicain” et un “marchiste” s’affrontent. J’ai bien pensé, dans un premier temps, apporter mon suffrage au “républicain”, ne serait-ce que pour la raison qu’il est un politicien professionnel, et que je pense que politicien est effectivement une profession, contrairement à ce que prétendent les macronistes. Toutefois, là-dessus, j’ai appris que le Parlement européen venait de lever l’immunité de MLP, à la demande d’Estrosi, pour une prétendue “diffamation” qui n’est rien d’autre, à mon avis, qu’une critique à caractère politique. Et tout à coup, ceci m’a alors rappelé l’hystérie anti-FN de ce dernier. Et puis, ceci m’a aussi rappelé le fameux “Front Républicain” des dernières régionales, grâce auquel ledit Estrosi, ainsi que Bertrand, ont obtenu leur poste. Et je me suis encore rappelé que Fillon n’a pas attendu plus de 10 minutes après son échec du premier tour de la présidentielle pour appeler à voter Macron. Et j’ai pensé qu’il serait juste, par conséquent, que mon candidat “républicain” se débrouille, désormais, sans le suffrage de l’électeur FN infréquentable que je suis. Qu’en pensez-vous ? Sauriez-vous me faire changer d’avis ?
@ dsk
[Et j’ai pensé qu’il serait juste, par conséquent, que mon candidat “républicain” se débrouille, désormais, sans le suffrage de l’électeur FN infréquentable que je suis. Qu’en pensez-vous ? Sauriez-vous me faire changer d’avis ?]
Je n’essaierai même pas. Dans le contexte actuel, je ne pense pas qu’un vote plus important pour LR fera une véritable différence par rapport à une victoire massive des macronistes. Nous somme à la fin d’un processus, et je crains qu’il ne reste maintenant d’autre solution que de le laisser aller au bout de sa logique. Derrière LR, LREM ou le PS, ce sont les mêmes intérêts, les mêmes conceptions sur les grands sujets. Voter pour les uns ou pour les autres, c’est parfaitement indifférent.
Reste que les candidats sont des hommes, et non des marionnettes de leur parti. Dans telle ou telle circonscription, il peut y avoir un candidat dont la valeur humaine, les idées, l’engagement est en rupture avec le consensus mou. J’ignore qui est le candidat LR dans votre circonscription, mais si c’était un Jacques Myard ou un Julien Aubert, j’irais personnellement mettre un bulletin à leur nom dans l’urne. S’il s’agit d’un candidat bienpensant quelconque, alors personnellement je resterai tranquillement à travailler mon jardin en cette belle journée de printemps.
@Descartes
[Derrière LR, LREM ou le PS, ce sont les mêmes intérêts, les mêmes conceptions sur les grands sujets. Voter pour les uns ou pour les autres, c’est parfaitement indifférent.]
C’est bien pour ça que je vais voter blanc.
Euh non, en fait, ce sera la deuxième. J’ai déjà voté Blanc. Blanc, c’était son nom.
[S’il s’agit d’un candidat bienpensant quelconque, alors personnellement je resterai tranquillement à travailler mon jardin en cette belle journée de printemps.]
Tiens, oui. Je vais rester au frais, il fait vraiment trop chaud…
Il faudrait être bien naïf pour croire que nombre de candidats LREM sont des perdreaux nés de l’année. Quelques exemples dans cet article :
https://www.marianne.net/politique/legislatives-ce-reseau-d-apparatchiks-macronistes-qui-s-apprete-fondre-sur-l-assemblee
@morel
[Il faudrait être bien naïf pour croire que nombre de candidats LREM sont des perdreaux nés de l’année.]
Tout à fait. Le “régime des attachés parlementaires” n’est certainement pas mort, et la vague macroniste va permettre à un certain nombre de petits ambitieux qui ont grenouillé dans l’entourage d’un député, d’un maire voire dans un cabinet ministériel de revenir sur les bancs de l’Assemblée. Etant les seuls à avoir une certaine expérience de la machine de l’Etat, ils prendront certainement un pouvoir disproportionné dans une Assemblée ou les néophytes seront nombreux…
http://www.huffingtonpost.fr/2017/06/17/qui-est-vincent-debraize-maire-dans-leure-en-garde-a-vue-apre_a_22417683/
Outre,l’extrème faiblesse de NKM qui aprés un choc,petit,tombe inanimé pendant 10mn,le souverainisme est il discrédité aprés cette séquence électorale de 2017 ou au contraire tel le phénix renaitre grâce à Macron ?
@ Descartes
Je cite votre dialogue avec Bannette :
[Bannette ; [Personnellement, je rejoindrais Sapir et donnerais bien une nouvelle chance à l’assimilation, mais elle ne pourra être retentée que sous 2 conditions : refuser de nouveaux flux le temps de réassimiler, et une période d’une rigueur extrême où les limites seront clairement explosées]
Vous : [C’est clair. Le temps n’est plus aux demi-mesures.]]
Vous y croyez vraiment ? Ou vous ne voulez pas avoir à envisager le genre de mesures à prendre si on considère que cette assimilation est impossible et qu’on ne veut pas du modèle communautariste ?
1) Votre thèse d’un abandon du modèle assimilationniste par la volonté des “classes moyennes” de ne pas avoir à le payer pourrait en effet laisser penser que c’est réversible (j’ai personnellement de gros doutes sur la réversibilité de la chose et Guilluy aussi. Son argument à lui : « les gens n’habitent plus ensemble ».)
Mais pas si on pense qu’il a été abandonné parce qu’il a été rejeté, c’est la thèse de Malika Sorel-Sutter :
“Il faut bien comprendre dans quel sens les choses ont été posées. C’est parce qu’on constatait, sur le terrain, que les descendants des immigrés extra-européens peinaient à s’assimiler et étaient même de plus en plus nombreux à refuser l’assimilation, que les pouvoirs publics ont décidé de tourner le dos ce modèle.” (Extrait de « Décomposition Française »).
Alors on est d’accord que si la volonté politique avait été de ne pas céder et de renvoyer en Afrique ou ailleurs toute personne, même de nationalité française, ne répondant pas aux critères minimums d’assimilation à la France, le “rejet” n’aurait pas été un problème.
Mais quand on voit qu’imaginer pouvoir “déchoir de sa nationalité” un type qui veut tuer des Français car Français, même après le Bataclan, est compliqué, difficile de croire que c’eut été possible à l’époque de dégager des gens qui ne le voulaient pas…
Par exemple, dans le cadre d’une politique d’assimilation, vous faites quoi de ce monsieur ? (vidéo de 2min30 mais vous pouvez ne regarder que les 25 dernières secondes : http://www.fdesouche.com/863343-abdallah-zekri-sg-du-cfcm-celui-qui-veut-massimiler-il-meurt#
Sa conclusion : « Je ne suis pas assimilable. Je suis un poison musulman. Celui qui veut m’assimiler, s’il me mange il meurt ».
2) Autre passage de Malika Sorel-Sutter dans Décomposition Française :
« La décision de s’assimiler ou non à un autre peuple que celui de ses ancêtres biologiques est une décision personnelle, intime. C’est une décision qui se joue entièrement sur le registre affectif et moral, et qui doit ensuite pouvoir être portée et pleinement assumée par l’individu lui-même. Cette décision, qui a une une retombée considérable sur l’individu et sur sa descendance, ne peut -être imposée de l’extérieur. Lorsqu’elle l’est, elle ne procède alors plus de l’assimilation, mais de l’annexion ou de la colonisation.
L’intégration culturelle concerne au premier chef l’identité profonde des individus, les modalités de leur rattachement, et même de leur attachement, à la nation française. Ceux qui persistent à propager l’idée qu’il suffirait de contraindre les immigrés à s’assimiler pour que l’assimilation s’accomplisse n’ont pas compris la réalité humaine qui est en jeu, sur le plan affectif aussi bien que moral et psychologique. »
J’ai, il me semble, déjà lu quelque chose de proche chez Jacques Sapir. Un discours qui me semble même bien plus radical que chez Zemmour.
Vous en pensez quoi ? Car difficile de faire plus exemplaire qu’elle en termes d’assimilation.
ps : ce qui me fait penser d’ailleurs… Pour avoir le droit de défendre la France et son identité au 21ème siècle, est-il possible de ne pas être traité de raciste ou de facho si on n’a ni origine juive ou musulmane, ni origine immigrée de 1ère génération (les parents) ?
@ bip
[Vous y croyez vraiment ? Ou vous ne voulez pas avoir à envisager le genre de mesures à prendre si on considère que cette assimilation est impossible et qu’on ne veut pas du modèle communautariste ?]
Oui, je crois « vraiment » que l’assimilation est possible à partir du moment où la société est prête à en assumer le prix. Par contre, si l’on ne veut pas en payer le prix, et qu’on ne veut pas du modèle communautariste, effectivement, les mesures à prendre sont terrifiantes.
[Mais pas si on pense qu’il a été abandonné parce qu’il a été rejeté, c’est la thèse de Malika Sorel-Sutter : “Il faut bien comprendre dans quel sens les choses ont été posées. C’est parce qu’on constatait, sur le terrain, que les descendants des immigrés extra-européens peinaient à s’assimiler et étaient même de plus en plus nombreux à refuser l’assimilation, que les pouvoirs publics ont décidé de tourner le dos ce modèle.” (Extrait de « Décomposition Française »).]
Il faut bien lire Sorel-Sutter : « c’est dans ce sens que les choses ont été posées ». Mais ce n’est pas pour autant qu’elles sont ainsi. Les « classes moyennes » ont cassé le système d’assimilation, et lorsque les pouvoirs publiques ont constaté la casse, au lieu de forcer les « classes moyennes » – mais en avaient-ils les moyens ? – à en assumer le coût, elles ont préféré tourner le dos au modèle.
Je pense quel Sorel-Sutter veut dire que le choix d’abandonner la politique d’assimilation n’est pas un choix conscient des pouvoirs publics. Personne n’a jamais dit, alors que l’assimilation marchait, qu’il fallait faire autre chose. Ce n’est qu’une fois que les « classes moyennes » ont cassé la chose que les pouvoirs publics ont tiré les conséquences et « tourné le dos au modèle ».
[Alors on est d’accord que si la volonté politique avait été de ne pas céder et de renvoyer en Afrique ou ailleurs toute personne, même de nationalité française, ne répondant pas aux critères minimums d’assimilation à la France, le “rejet” n’aurait pas été un problème.]
L’assimilation repose deux jambes : d’un côté, la sanction qui accompagne le statut d’étranger non assimilé, de l’autre les avantages réels offerts par la situation d’étranger assimilé. Il ne suffit pas d’avoir des politiques strictes d’éloignement ou de maintien en situation précaire de ceux qui ne s’assimilent pas, il faut aussi offrir à ceux qui s’assimilent une entrée pleine et entière dans la société française. Or, c’est ce deuxième pilier que les « classes moyennes » ont consciencieusement scié, parce qu’offrir une place « pleine et entière » aux assimilés revient à créer des concurrents pour leurs propres enfants.
L’assimilation nécessite une pression sociale qui va bien au-delà de la « volonté politique », qui nécessite un consensus social. Si l’étranger assimilé reste un citoyen de seconde zone, il est difficile de faire accepter l’idée que celui qui refuse l’assimilation doit être pénalisé. On ne peut exiger un effort sans récompense.
[Par exemple, dans le cadre d’une politique d’assimilation, vous faites quoi de ce monsieur ?]
Je ne fais rien. De tout temps, il y a eu des gens – souvent français « de souche » enracinés dans la terre de France depuis dix générations – qui ont détesté leur pays et qui, lorsque l’histoire leur en a donné l’opportunité, l’ont trahi. Pensez à tous ceux qui « souhaitaient la victoire de l’Allemagne » pour reprendre la formule de Pierre Laval, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il était parfaitement « assimilé ». Pensez à ces régionalistes bretons, français de dix générations, qui se sont alliés avec l’occupant qui assassinait leurs compatriotes pour faire avancer leur obsession. Pensez à tous ces gens qui, comme Zekri d’ailleurs, tirent leur gagne-pain et leur pouvoir politique du maintien de ce type de divisions. Parce que soyons lucides : si demain les musulmans de France étaient parfaitement assimilés, le CFCM ne pèserait pas grande chose.
2) Autre passage de Malika Sorel-Sutter dans Décomposition Française : « La décision de s’assimiler ou non à un autre peuple que celui de ses ancêtres biologiques est une décision personnelle, intime. C’est une décision qui se joue entièrement sur le registre affectif et moral, et qui doit ensuite pouvoir être portée et pleinement assumée par l’individu lui-même. Cette décision, qui a une une retombée considérable sur l’individu et sur sa descendance, ne peut -être imposée de l’extérieur. Lorsqu’elle l’est, elle ne procède alors plus de l’assimilation, mais de l’annexion ou de la colonisation ».
Je pense que la chose est un peu plus complexe. Oui, la décision d’assimilation est une « décision personnelle, intime ». Mais ce n’est pas pour autant une décision déconnectée du contexte. Nos décisions « personnelles, intimes » se font aussi au vu des conséquences anticipées du choix en question. Elle est liée aussi à la pression qu’exerce la société sur l’individu, aux promesses et aux sanctions que chaque statut social emporte avec lui. Si je dis à une personne « vous avez le choix entre intégrer pleinement la collectivité française ou partir », je lui laisse un choix « personnel et intime » tout à fait libre, mais qui n’est pas pour autant déconnecter du réel.
Je ne prétends pas imposer l’assimilation. Je veux toujours laisser à l’étranger aura toujours le choix entre s’assimiler et partir. Mais chacun doit assumer les conséquences de ses choix « personnels et intimes ». Si je choisis le métier de clown plutôt que de comptable, je ne peux pas ensuite me plaindre d’avoir un statut précaire.
[« L’intégration culturelle concerne au premier chef l’identité profonde des individus, les modalités de leur rattachement, et même de leur attachement, à la nation française. Ceux qui persistent à propager l’idée qu’il suffirait de contraindre les immigrés à s’assimiler pour que l’assimilation s’accomplisse n’ont pas compris la réalité humaine qui est en jeu, sur le plan affectif aussi bien que moral et psychologique. »]
Tout à fait. Mon projet n’est pas de « contraindre les immigrés à s’assimiler ». C’est de contraindre les immigrés à choisir entre l’assimilation et le départ – ou le statut précaire.
Dans la série nous vivons une époque formidable, dans la France de notre chère Françoise, j’apprends qu’une nouvelle épuration vient de débuter dans les médias.
Jean paul brighelli viré du Point pour incompatibilité politique
Natacha Polony virée d’Europe 1 et de Paris première.
Le nouveau pouvoir, après avoir unifié le bloc bourgeois, veut faire taire toute voix dissidente des medias mainstream.
Imputer ce traditionnel mercato à l’arrivée au pouvoir de Macron est de la pure mauvaise foi, mais bon, continuez si ça vous défoule!
Traditionnel mercato ? Vous rêvez !
Natacha Polony, Olivier Delamarche viré de BFM ou Taddei ne sont pas des béni oui oui. On peut y voir une tentative de tuer toute voix dissidente dans la presse mainstream. Quand on sait que la presse française se complaît déjà dans la fange…
En prenant le contre pieds,de tout ce que dise les analystes actuels,je formule quelques hyputhèses.
l’abstention massive est une forme d’approbation tacite du Macronisle ,puisque qui ne dit mot,consent,non?
Tous ces Européistes qui vont nous diriger,rompu aux arcanes de l’état Maastrichtien,ne seront ils pas obligés de protéger le pays par des doses de souverainisme?
Une coloration souverainiste du quinquenat Macron n’est elle pas imaginable au vu de sa poignée ferme vis à vis de Trump?
N’a t on pas déjà vu des surprises de taille dans l’histoire de France?
@ luc
[l’abstention massive est une forme d’approbation tacite du Macronisme, puisque qui ne dit mot, consent, non ?]
Je ne le crois pas. Une élection législative n’est pas un référendum. Il ne s’agissait pas d’approuver ou ne pas approuver, mais d’élire des députés et donc de choisir entre plusieurs projets alternatifs. Si aucun de ces projets ne me motive, je peux m’abstenir sans qu’on puisse déduire de mon geste la moindre « approbation tacite » pour aucun d’entre eux.
[Tous ces Européistes qui vont nous diriger, rompu aux arcanes de l’état Maastrichtien, ne seront ils pas obligés de protéger le pays par des doses de souverainisme? Une coloration souverainiste du quinquenat Macron n’est elle pas imaginable au vu de sa poignée ferme vis à vis de Trump?]
Non, elle n’est pas inimaginable, compte tenu du fait que Macron est un pragmatique peu porté sur l’idéologie. Il a fait risette aux eurolâtres à l’intérieur et aux allemands à l’extérieur parce qu’il pense que c’est son intérêt tactique. Mais si demain il arrive à la conclusion qu’il sauvera sa présidence en disant « merde » à l’UE, je ne doute pas de son choix.
Paradoxalement, ce sont les pragmatiques qui souvent surprennent l’histoire. Les idéologiques sont prévisibles, ils suivent une voie qui est tracée d’avance. Avec eux, point de surprise. Mais justement, parce qu’ils sont incapables à s’adapter aux circonstances, ils n’arrivent à quelque chose que si la conjonction des planètes leur est favorable. Les pragmatiques, eux, s’arrangent de la conjonction qu’ils trouvent, mais en même temps sont dominés par elle. Si elle va dans la bonne direction, ils peuvent faire des grandes choses, si elle pointe dans une mauvaise, ils vont vers le désastre. Il faut une subtile combinaison d’idéologie et de pragmatisme pour faire un homme d’Etat.
Aprés cette affreuse séquence électorale,où le bloc dirigeant du pcf a laissé volontairement la direction de l’électorat traditionnel du PCF à JLM,celui ci se trouve à la tête d’une organisation financée,structurée,aux rangs compcts qui pèse 4 fois + que ce le PCF.
Je cotise toujours au PCF peut être pour la dernière année vue la dérive trotskyste de Laurent,de la commission économique du PCF,et des dlirantes prises de positions comme celles de qualifier de ‘racistes’ les militants légitimement opposés aux directives du travailleur détaché..
comment me taire ?Ne voyez vous pas l’évidence ?
Mélenchon doit son succès à son discours politique:19,56%,7 millions de voix,c’est ENORME !
D’où sort ce discours ?Mélenchon n’a rien inventé.Il a puisé dans Hugo et tous les autres dirigeants de la gauche républicaine farnçaise.Ceux de Jaurès,Vaillant-couturier,Cachin,Thorez,Duclos et Marchais.
Relisez,tout y est,surtout l’essentiel la réconciliation du drapeau rouge et du tricolore.
Le PCF, avant,le disait,plus maintenant..En 2022,Mélenchon aura le même succès sinon plus en relisant
les discours de Jaurès,Vaillant-couturier,Cachin,Thorez,Duclos et Marchais.
Aucun succès électoral n’est possible,si le drapeau rouge n’est pas explicitement réconcilié avec le bleu,blanc,rouge.Pour un dirigeant du PCF,ça toujours été le BABA,sauf pour Laurent.
La nature ayant horreur du vide,c’est Mélenchon qui a pris à on profit,le discourscon substantiel à la gauche française.
C’est mondialement,que la france est connue pour sa révolution républicaine,de 1789 dont le drapeau au début est le drapeau rouge.Sous prétexte d’anti racisme,trop de gens proche du pcf méconnaisse cette colonne vertébrale du roman national.ils se tirent une balle dans le pied.Dans quel but ?
ne pas être élu,laisser la place à d’autres ?
@ Maurice
[Aprés cette affreuse séquence électorale, où le bloc dirigeant du pcf a laissé volontairement la direction de l’électorat traditionnel du PCF à JLM, celui ci se trouve à la tête d’une organisation financée, structurée, aux rangs compacts qui pèse 4 fois + que ce le PCF.]
Soyons lucides. JLM se trouve à la tête d’une cagnotte financière non négligeable. Mais on ne peut pas dire que son organisation soit « structurée », qu’elle ait des « rangs compacts », et encore moins qu’elle pèse dans ce contexte « quatre fois plus que le PCF ».
C’est quoi, la « France insoumise » ? C’est une secte. Au centre, un gourou qui cumule tous les pouvoirs et décide de tout – ou désigne ad nutum ceux qui décident, ce qui revient au même. Autour de lui, un petit groupe d’initiés, qui seuls participent véritablement aux décisions et ont accès au gourou. Et autour, un grand nombre d’adeptes, dont le seul droit reconnu est de crier « vive Mélenchon » dans des meetings, de coller des affiches et de distribuer des tracts.
La « France insoumise » n’a ni statuts, ni instances, ni dirigeants. Elle n’a même pas de procédures de décision transparentes. Toute procédure est soumise à dérogation sur simple décision du gourou. Prenez par exemple son parachutage à Marseille : depuis des mois, la FI avait annoncé que ses candidats seraient sélectionnés d’abord par des « réunions de circonscription », puis par une commission électorale nationale. Ce processus avait abouti à désigner un candidat dans la 4ème circonscription des Bouches du Rhône. Et voici que, parce que le gourou a jeté son dévolu sur celle-ci, le candidat régulièrement désigné a été écarté sans même qu’on lui demande son avis, et Jean-Luc Mélenchon a été investi sans coup férir.
Et ce n’est pas là le pire. Cet après midi, Mélenchon est arrivé à l’Assemblée nationale avec l’ensemble des élus de LFI. Il a déclaré qu’il serait président du groupe. Et cela, sans que les autres membres du groupe aient été consultés, sans que le vote ait eu lieu. Dès lors que le gourou veut le poste, comment pourrait-on songer à le lui contester ?
Seulement voilà : avec l’élection de seize députés, il y a maintenant à la FI quinze personnes qui ont une légitimité propre, qui ne découle pas du gourou. Et puis, s’il est relativement facile maintenir la dynamique pendant une élection, quand les objectifs et les tâches sont clairs, il sera beaucoup plus difficile à Mélenchon de garder le contrôle sur ses adeptes une fois la séquence électorale terminée, quand il faudra faire vraiment de la politique…
[Mélenchon doit son succès à son discours politique:19,56%, 7 millions de voix, c’est ENORME !]
Oui et non. Ces 7 millions traduisent la chute du PS, qui a laissé un électorat « de gauche » orphelin. Dès que le PS reprendra le poil de la bête, on verra ce qu’il en restera. Par ailleurs, si c’est le « discours politique » qui a fait le succès de Mélenchon, comment expliquer le recul entre les présidentielles et les législatives ? Ce n’est pas le « discours », mais le charisme personnel du candidat qui explique le résultat.
[D’où sort ce discours ?Mélenchon n’a rien inventé.Il a puisé dans Hugo et tous les autres dirigeants de la gauche républicaine française. Ceux de Jaurès, Vaillant-Couturier, Cachin, Thorez, Duclos et Marchais.]
Essayez plutôt Mitterrand ou Krivine, vous aurez plus de chance. Non, si le discours de Mélenchon en 2012 empruntait largement à la tradition communiste, ce n’est plus du tout le cas en 2017.
[Relisez, tout y est, surtout l’essentiel la réconciliation du drapeau rouge et du tricolore.]
Pas vraiment. On n’a pas vu beaucoup de drapeaux rouges dans les meetings de Mélenchon, pas plus qu’on n’y a entendu « l’Internationale ». Comment peut-on parler de « réconciliation » entre deux drapeaux quant on a éliminé l’un d’eux ? Pour Thorez ou Marchais, la « réconciliation du rouge et du tricolore », c’était la présence des DEUX drapeaux, la synthèse des DEUX traditions. Pas pour Mélenchon, qui ne puise plus rien dans la tradition léniniste.
[La nature ayant horreur du vide, c’est Mélenchon qui a pris à on profit, le discours consubstantiel à la gauche française.]
Mais de quelle « gauche française », bon dieu ? Relisez les discours de Mitterrand – ceux d’avant l’arrivée au pouvoir, bien entendu – et vous verrez où Mélenchon puise ses sources.
J’avoue que je suis “contente” que le PCF ait pu obtenir 11 députés, et avec 4 outre-marins pourra avoir son propre groupe. Je ne me fais aucune illusion idéologique, de toute façon le PCF reste dans la pente social-démocrate européïste, mais mon contentement est vis-à-vis de la FI : on aura un groupe parlementaire de gauche qui va éviter de continuer à taper sur le nucléaire, c’est toujours ça de pris.
Et dans le résultat du PCF, malgré leur invisibilité médiatique, on voit que tous seuls ils arrivent à avoir un groupe, alors que leur alliance dans le FDG, ils en perdaient… Comme quoi, ils arrivent à conserver (Chassaigne) ou récupérer (Faucillon) des sièges s’ils ont une bonne assise locale dans le cadre du communisme municipal. J’espère que ça les fera réfléchir un peu à l’avenir, au lieu de draguer les gauchistes et les Verts, ils feraient mieux de chercher à travailler avec ce qui reste du MRC, des PS pas trop dégueux, ou des gens de ce genre.
La FI a eu besoin des caméras braquées sur eux et un hologramme JLM vociférant pour avoir un groupe (et des déchets politique du genre Autain ou Obono, au secours !), mais je ne suis pas sûre que ce groupe saura travailler.
Sinon, je suis contente pour NDA, il ne méritait pas de perdre son siège.
@ Bannette
[J’avoue que je suis “contente” que le PCF ait pu obtenir 11 députés, et avec 4 outre-marins pourra avoir son propre groupe. Je ne me fais aucune illusion idéologique, de toute façon le PCF reste dans la pente social-démocrate européïste, mais mon contentement est vis-à-vis de la FI : on aura un groupe parlementaire de gauche qui va éviter de continuer à taper sur le nucléaire, c’est toujours ça de pris.]
Tout à fait. Et de plus, cette petite victoire fait plaisir aux militants communistes, qui restent des gens très estimables et qui font souvent des sacrifices considérables pour pouvoir porter
une autre vision du monde. J’aime beaucoup ces gens, et si cela leur donne une opportunité de voir leurs efforts recompensés… c’est déjà pas mal.
[Et dans le résultat du PCF, malgré leur invisibilité médiatique, on voit que tous seuls ils arrivent à avoir un groupe, alors que leur alliance dans le FDG, ils en perdaient… Comme quoi, ils arrivent à conserver (Chassaigne) ou récupérer (Faucillon) des sièges s’ils ont une bonne assise locale dans le cadre du communisme municipal.]
La comparaison avec le FdG est dangereuse : la « divine surprise » de 2017 est possible parce que le PS s’est effondré, permettant aux candidats communistes de passer la barrière du premier tour dans des circonscriptions ou la majorité est clairement à gauche. L’attribuer au changement d’alliances me paraît pour le moins osé.
[La FI a eu besoin des caméras braquées sur eux et un hologramme JLM vociférant pour avoir un groupe (et des déchets politique du genre Autain ou Obono, au secours !), mais je ne suis pas sûre que ce groupe saura travailler.]
Il fera beaucoup de bruit, ce qui est leur conception du travail politique. Je vois mal Mélenchon ou Autain faire leur permanence dans leurs circonscriptions les lundis et les vendredis, comme le font un Menucci ou une Buffet.
[Sinon, je suis contente pour NDA, il ne méritait pas de perdre son siège.]
Tout à fait.
@Descartes,
une éclaircie, dans ce ciel grisâtre accompagnant une politique qui ramènera subito presto notre pays vers 1830: Nicolas Dupont-Aignan a été réélu!!!!
C’est un peu une surprise, surtout vu la configuration du premier tour. Mais finalement, pas tant que cela : outre une abstention conséquente de 57%, soit une hausse de plus de 6%; c’est surtout le deuxième scrutin de suite que cela se produit: c’est un signe à la fois de la résignation et de la défiance des électeurs, qui n’attendent rien de bon de notre Jupiter de l’Elysée.
Mieux, il y a des rebellions locales, comme celles le score du FN, ou encore la réélection de Jean Lassalle dans le Béarn, qui était lui aussi bien mal parti. Je pense qu’il faudrait ajouter à cette liste la victoire de Manuel Valls, qui bien que laissé en paix par Macron, est surtout le symbole que les soi-disants frondeurs du PS avaient tort sur toute la ligne, particulièrement en matière de responsabilité politique devant les électeurs. D’ailleurs, ces derniers ont pratiquement tous été éradiqués: bon débarras, ils polluaient le débat avec leurs larmes de crocodiles…
L’Assemblée nationale va être sportive, avec Marine Le Pen, NDA et Mélenchon à la tribune, sans oublier la cacophonie et l’amateurisme typique du managériat des troupes de notre Macronléon Ier…
@ CVT
[une éclaircie, dans ce ciel grisâtre accompagnant une politique qui ramènera subito presto notre pays vers 1830: Nicolas Dupont-Aignan a été réélu!!!!]
Oui, c’est une grande nouvelle. Ce qui montre qu’un homme politique de qualité peut prendre une décision difficile sans nécessairement être sanctionné, à condition d’y mettre du sien pour expliquer.
[Je pense qu’il faudrait ajouter à cette liste la victoire de Manuel Valls, qui bien que laissé en paix par Macron, est surtout le symbole que les soi-disants frondeurs du PS avaient tort sur toute la ligne, particulièrement en matière de responsabilité politique devant les électeurs. D’ailleurs, ces derniers ont pratiquement tous été éradiqués: bon débarras, ils polluaient le débat avec leurs larmes de crocodiles…]
Tout à fait d’accord. Là encore, j’avoue que l’exercice de personnalisation auquel se livre la « gauche radicale » et la logique de haine qui l’accompagne me mettent très mal à l’aise. Je pense que Mélenchon commet une grave erreur lorsqu’il alimente ce dérapage – quand il n’en prend pas la tête. Valls est un adversaire, certes. Mais un adversaire honnête. On ne peut lui reprocher d’avoir fait semblant, d’avoir refusé d’assumer ses actes, d’avoir trahi ses promesses. Il n’a rien fait qui puisse être considéré comme déshonorant. Alors pourquoi tant de haine ? Pourquoi ces cris et ces bousculades à la mairie d’Evry ? Si les résultats sont contestables, il y a des juges pour ça.
A côté de ça on porte aux nues des « frondeurs » qui pendant cinq ans ont mangé dans la gamelle tout en crachant dessus. Qui ont critiqué le gouvernement mais n’ont jamais le courage de s’opposer dans les faits aux politiques qu’ils condamnaient dans leurs discours. Oui, ils ont été balayés et c’est justice.
[L’Assemblée nationale va être sportive, avec Marine Le Pen, NDA et Mélenchon à la tribune, sans oublier la cacophonie et l’amateurisme typique du managériat des troupes de notre Macronléon Ier…]
J’avoue que je suis très inquiet. Pour la première fois, arrive à l’assemblée une majorité qui n’a aucun respect – parce qu’il n’a aucune connaissance – pour l’histoire des lieux qu’elle s’apprête à investir. Le parlementarisme, c’est aussi une masse de règles non écrites, de traditions, de pratiques établies. Je crains que ce même « jeunisme » qui a présidé à la campagne se manifeste dans une volonté, là aussi, de couper tout lien avec le passé.
@ Descartes
Commentaire subsidiaire, malgré le fait que je suis très content que Nicolas Dupont-Aignan ait été réélu contre vents et marées, j’ai une pensée pour Jacques Myard qui n’a pas eu cette chance, mais aussi pour Christian Bataille bien qu’il ait été au PS et soutient d’Emmanuel Macron, car avec lui l’Assemblée Nationale perd l’un des rares fervents partisans de l’énergie nucléaire.
@ François
[j’ai une pensée pour Jacques Myard qui n’a pas eu cette chance, mais aussi pour Christian Bataille]
Oui, nous allons regretter ces personnalités qui avaient des convictions et qui étaient suffisamment anticonformistes pour les soutenir avec verve, même lorsqu’elles étaient en contradiction avec celles de leur parti. Je crains que le marais “lisse” de LREM ne nous offre pas de telles personnalités. Peut-être se formeront-elles avec l’âge et l’expérience ?
“Oui, c’est une grande nouvelle [que Nicolas Dupont-Aignan ait été réélu député]. Ce qui montre qu’un homme politique de qualité peut prendre une décision difficile sans nécessairement être sanctionné, à condition d’y mettre du sien pour expliquer”.
Je crains que votre commentaire euphémise quelque peu la réalité. A la fois j’ai trouvé le geste de Nicolas Dupont-Aignan très courageux, qu’il assume, mais en même temps je ne suis quand même pas dupe d’un certain rétropédalage de Nicolas Dupont-Aignan. Ce qu’il explique, et là-dessus il a raison, c’est qu’il a fait un choix de second tour entre les programmes de Marine Le Pen (objectivement proche du sien) et de Macron (qui représente ce dont il a horreur), en prenant bien soin d’expliquer que pour lui Marine Le Pen n’était pas d’extrême droite (et il est vrai qu’à mon sens on ne peut pas reprocher personnellement à Marine Le Pen d’avoir tenu des propos qui pourraient la qualifier comme telle). En plus NDA a négocié un accord de gouvernement qui n’était finalement pas si mal écrit même si je regrette comme vous l’accent mis sur des mesures complètement accessoires (sur les handicapés par exemple. Importantes et légitimes en soi, mais n’ayant pas d’importance vitale pour notre nation).
Cela ok, pour moi c’est très clair et je trouve ce discours cohérent. Mais il y a un mais quand même. Parce que Nicolas Dupont-Aignan a commis selon moi une erreur capital en acceptant de se laisser présenter comme le premier ministre de Marine Le Pen, qui objectivement a un manque criant de cadres (rappelons que NDA est énarque) et alors qu’à aucun moment il n’a été ne serait-ce qu’envisagé que Marine Le Pen accède au pouvoir, les meilleurs sondages publiés la créditant de 41%.
Cela a troublé les électeurs, manifestement. De même, cette idée d’un accord électoral,où Marine Le Pen aurait laissé le champ libre à DLF dans 50 circonscriptions, n’avait pas grand sens puisque Nicolas Dupont-Aignan l’a légitimement refusé alors que les candidats FN réclamaient que les candidats DLF acceptent le bandeau “Front National”… Ok, mais cette exigence aurait à tous le moins dû être discutée avant puisque tout le monde a interprété ce fait comme le prétexte dont Nicolas Dupont-Aignan se serait servi pour rompre son improbable et éphémère alliance avec Marine Le Pen, qui lui portait ombrage.
Tout n’est peut-être pas perdu pour la suite. Tout dépendra en fait de l’évolution du FN. Il est possible que le FN continue de se normaliser et que le geste de Nicolas Dupont-Aignan, aujourd’hui très critiqué, passe par la suite comme précurseur. Mais rien n’est moins sûr.
@ Tythan
[Je crains que votre commentaire euphémise quelque peu la réalité. A la fois j’ai trouvé le geste de Nicolas Dupont-Aignan très courageux, qu’il assume, mais en même temps je ne suis quand même pas dupe d’un certain rétropédalage de Nicolas Dupont-Aignan.]
Je ne crois pas qu’on puisse parler de « rétropédalage ». Le problème, c’est que les médias ont fait de l’accord entre lui et Marine Le Pen une sorte d’alliance à la vie à la mort. Expliquer ensuite que ce n’est pas tout à fait le cas fait qu’il a l’air de se renier.
[Ce qu’il explique, et là-dessus il a raison, c’est qu’il a fait un choix de second tour entre les programmes de Marine Le Pen (objectivement proche du sien) et de Macron (qui représente ce dont il a horreur), en prenant bien soin d’expliquer que pour lui Marine Le Pen n’était pas d’extrême droite (et il est vrai qu’à mon sens on ne peut pas reprocher personnellement à
Marine Le Pen d’avoir tenu des propos qui pourraient la qualifier comme telle).]
C’est bien ce que je dis : il n’y a pas véritablement de « rétropédalage ». NDA assume son acte, il ne le regrette pas, il ne prétend pas avoir été trompé, il ne rejette la faute sur personne. Qu’il ait été réélu malgré cette posture montre que les électeurs en sont pas aussi bêtes qu’on peut le penser.
[En plus NDA a négocié un accord de gouvernement qui n’était finalement pas si mal écrit même si je regrette comme vous l’accent mis sur des mesures complètement accessoires (sur les handicapés par exemple. Importantes et légitimes en soi, mais n’ayant pas d’importance vitale pour notre nation).]
Je pense qu’il y avait dans cet accord une erreur capitale, c’est celle d’avoir introduit la « monnaie commune ». On peut discuter à l’infini sur l’utilité d’une telle monnaie, sur sa faisabilité, et même sur l’intérêt de l’invoquer pour rassurer les gens même si elle est inutile ou infaisable. Mais dans le cas présent, cela s’est révélé désastreux. Cela a détruit la cohérence du discours de MLP sur l’Euro – et a ouvert la voie aux remises en question de la « ligne Philippot » – sans pour autant rassurer personne. Si j’en ai voulu à NDA pour quelque chose, c’est bien pour ça.
[Nicolas Dupont-Aignan a commis selon moi une erreur capital en acceptant de se laisser présenter comme le premier ministre de Marine Le Pen, qui objectivement a un manque criant de cadres (rappelons que NDA est énarque) et alors qu’à aucun moment il n’a été ne serait-ce qu’envisagé que Marine Le Pen accède au pouvoir, les meilleurs sondages publiés la créditant de 41%. Cela a troublé les électeurs, manifestement.]
Vraiment ? J’avoue que je ne connais pas l’électorat de droite assez bien pour me faire une idée personnelle. Moi, j’y ai vu une manière symbolique de montrer que le FN n’était pas dans une logique hégémonique, qu’il était prêt à travailler avec d’autres et partager le pouvoir avec eux. Mais il est possible que la lecture des électeurs de NDA ait été différente. Si vous avez des éléments, je suis intéressé.
[De même, cette idée d’un accord électoral,où Marine Le Pen aurait laissé le champ libre à DLF dans 50 circonscriptions, n’avait pas grand sens puisque Nicolas Dupont-Aignan l’a légitimement refusé alors que les candidats FN réclamaient que les candidats DLF acceptent le bandeau “Front National”… Ok, mais cette exigence aurait à tous le moins dû être discutée avant puisque tout le monde a interprété ce fait comme le prétexte dont Nicolas Dupont-Aignan se serait servi pour rompre son improbable et éphémère alliance avec Marine Le Pen, qui lui portait ombrage.]
Vrai. Il y a eu une certaine précipitation. Il faut aussi compter sur le fait que certaines forces obscures au sein du FN ont bien profité pour essayer de dynamiter la ligne d’ouverture…
[Tout n’est peut-être pas perdu pour la suite. Tout dépendra en fait de l’évolution du FN. Il est possible que le FN continue de se normaliser et que le geste de Nicolas Dupont-Aignan, aujourd’hui très critiqué, passe par la suite comme précurseur. Mais rien n’est moins sûr.]
Je pense effectivement que l’évolution du FN dans les prochaines années sera très intéressante à observer. L’heure de la « grande clarification » n’est peut-être pas très loin. Cela étant dit, il est terrible de voir que le FN est aujourd’hui le seul parti politique où on se crêpe le chignon sur des questions politiques de fond, alors qu’ailleurs on ne pense qu’à se placer et à gagner des positions…
Au total,à l’AN,nous aurons un groupe indépendants+pcf(Ouf);un groupe Fi;un ou 2 groupes PS;un groupe en marche;un groupe constructeur:un modem;un groupe LR;un groupe indépendants,un groupe FN étant peu rpobable.
Soit 8 groupes et 10 sensibilités sans compter les sensibilités ou inssensibilités plurielles dans EM,nécessairement.
En définitive,n’est ce pas le reflet du pluralisme mais alors quid de la proportionnelle?utile?partielle?fortement minorée?
Pour quelle raison Macron l’instaurerait t il alors que là,il peut nager en eau trouble?
@ luc
[En définitive,n’est ce pas le reflet du pluralisme mais alors quid de la proportionnelle? utile? partielle? fortement minorée?]
Vous connaissez ma position sur la proportionnelle : je suis farouchement contre. Pour moi, l’impératif majeur de tout arrangement institutionnel est la gouvernabilité. Un système où aucune décision ne peut être prise, aucune politique ne peut être conduite et personne n’est finalement responsable de rien est néfaste même s’il est parfaitement « pluraliste ».
La démocratie, ce sont les élections, mais ce n’est pas que ça. La politique se fait à l’Assemblée, mais elle se fait aussi dans les rues, dans les clubs, dans les partis politiques, dans les syndicats, dans les associations. On nous explique que les gens se désintéressent de l’élection à cause du système majoritaire. Il faudra alors m’expliquer pourquoi, avec ce même système électoral, les gens allaient voter massivement il y a trente ou quarante ans.
Si l’on veut intéresser le citoyen à la politique, c’est ce réseau de partis, de clubs, d’associations qu’il faut revitaliser. Il faut faire de ce réseau le lieu où l’on pense la politique, comme c’était le cas il n’y a pas si longtemps. Changer le système électoral n’intéresse que les apparatchiks des petits partis, qui auront ainsi la possibilité de grappiller quelques postes. Ce n’est pas ça qui changera la teneur du débat démocratique.
http://www.huffingtonpost.fr/2017/06/20/jean-luc-melenchon-voit-le-drapeau-europeen-a-lassemblee-nation_a_22493319/?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001
Fait intéressant qui apporte un peu d’eau au moulin des analyses que nous avons déjà eu ici sur Mélenchon, l’épisode du “drapeau”. Tout le monde a cru un peu vite que Mélenchon critiquait ce que le drapeau européen représentait plus directement. En réalité, il ne trouve qu’à lui reprocher sa symbolique mariale. Un détail certes, mais un détail qui montre une fois de plus que la supranationalité en elle-même ne dérange pas le gourou d’un iota.
@ Combeferre
[Fait intéressant qui apporte un peu d’eau au moulin des analyses que nous avons déjà eu ici sur Mélenchon, l’épisode du “drapeau”. Tout le monde a cru un peu vite que Mélenchon critiquait ce que le drapeau européen représentait plus directement. En réalité, il ne trouve qu’à lui reprocher sa symbolique mariale.]
C’est peut-être un simple lapsus… mais effectivement, je crois comme vous que son commentaire est signifiant. Mélenchon reste attaché à l’idée d’Europe supranationale. Ce n’est pas par hasard si une telle construction continue pour lui à être le « plan A », un sortie de l’Europe supranationale n’étant finalement que sont « plan B », et encore, ce serait une sortie pour pouvoir reconstruire ensuite une « autre Europe » aussi supranationale que celle que nous avons.
Or, la logique supranationale implique raisonnablement que le drapeau européen – quelle que soit sa forme – soit associé au drapeau national. En effet, s’il existe des institutions supranationales, c’est qu’il existe un « démos » pour leur donner une légitimité. En d’autres termes, chacun de nous est à la fois citoyen de sa nation, et citoyen de l’ensemble supranational. Pourquoi alors privilégier un drapeau par rapport à un autre ?
En toute logique donc, Mélenchon s’est offensé de la forme du drapeau européen, et non du fond. Le fait que le tricolore partage la place d’honneur ne semble pas pour lui être un problème en soi.
Mais,comment ,cette équipe d’ “Economie et politique”,a t elle pu considérer qu’il était raciste de se prononcer contre la directive des travailleurs détachés!Il faut attendre l’éloge funèbre fait à J-P Kahane,pour voir ces ‘rationnalistes’ s’en réclamer et sortir du n’importe quoi.Quand la direction du PCF,comprendra t elle qu’il faut arrêter de fantasmer et qu’il est nécessaire de parler sérieusement aux gens si,l’on veut être écouté.
http://www.humanite.fr/deces-de-jean-pierre-kahane-un-homme-des-lumieres-637902
Catherine Mills et Denis Durand, co-directeurs de la revue Economie et politique voient qu’ « avec Jean-Pierre Kahane, c’est une grande figure de la science et du combat pour une nouvelle civilisation qui disparaît ». « Nous gardons un très vif souvenir de l’attention que notre camarade portait aux effets de la recherche scientifique dans la société et aux conditions économiques de son développement. Il avait eu l’occasion de donner à Economie et Politique des contributions marquantes sur ce sujet.
@ luc
[Mais,comment ,cette équipe d’ “Economie et politique”,a t elle pu considérer qu’il était raciste de se prononcer contre la directive des travailleurs détachés!Il faut attendre l’éloge funèbre fait à J-P Kahane,pour voir ces ‘rationnalistes’ s’en réclamer et sortir du n’importe quoi.]
Ne soyons pas trop sévères. Il n’y a guère aujourd’hui qu’au PCF qu’on rend encore hommage au rationalisme et aux Lumières, même si ce n’est qu’à l’occasion des hommages funèbres… J’ai beaucoup de peine pour la disparition de Kahane, qui était un personnage de ma jeunesse et qui pendant soixante ans a porté au Parti la flamme de l’éducation populaire et du rationalisme. Un à un, les grands intellectuels communistes s’en vont. Qui les remplacera ?
Amis et camarades, membre de l’Union rationaliste, je suis sensible à l’hommage que vous rendez à notre ancien président. Mais en même temps, j’ai souvent l’impression que nous sommes de plus en plus vieux et de moins en moins nombreux….
@ Gugus69
[Mais en même temps, j’ai souvent l’impression que nous sommes de plus en plus vieux et de moins en moins nombreux….]
Et je crains que vous n’ayez raison. Mai 1968 marque là aussi une rupture: les élites rationalistes et cartésiennes qui ont fait la gloire de l’université française ont été balayées pour être progressivement remplacées par des pseudo-élites qui, de Foucault à Derrida, de Sartre à Ellul ont ouvert la porte à un “post-modernisme” farouchement anti-rationaliste et anti-cartésien. Il fut un temps ou la revue philosophique du PCF avait pour nom “La Raison” et pour sous-titre “la revue du rationalisme moderne”…
Bonjour Descartes,
J’imagine que vous avez vu passer la petite polémique impliquant Danielle Obono et son soutien à un chanteur déclarant « niquer la France ». Outre le fait que la liberté d’expression implique d’autoriser des propos qui peuvent nous paraître déplaisants, cet épisode m’a rappelé la nullité d’Obono (qui, pour le dire franchement, m’apparaît passablement bête) (*), incapable de répondre sérieusement et clairement aux questions posées : après tout, il n’était pas difficile d’expliquer qu’il s’agissait de défendre la liberté d’expression sans adhérer le moins du monde aux propos proférés (et, sur le fond, je suis d’accord pour défendre cette liberté d’expression, bien qu’en désaccord total avec le fond et la forme des paroles incriminées). Je pense qu’on a là un symptôme de ce que vous présagiez à propos de la marée de nouveaux parlementaires macronistes : le surgissement au sein de la représentation nationale de personnages qui ne sont franchement pas à la hauteur, voire donnent l’impression inquiétante d’être arrivés là par hasard.
Sinon, je trouve qu’il y a aussi de la confusion dans l’argumentaire de ceux qui alimentent la dite polémique. Obono n’a pas à remercier « la France » de l’avoir élue, et elle ne « représente » pas la France, puisque les députés sont élu(e)s par circonscription. Seul le chef de l’État (ou, peut-être, l’Assemblée Nationale en tant que corps collectif) peut prétendre représenter la France ; un député qui se réclamerait individuellement d’une telle représentation commettrait, il me semble, une usurpation. Là aussi, Obono, si elle avait un peu d’épaisseur, aurait pu rappeler cela humblement et calmement…
(*) la dite Obono était candidate aux municipales dans ma circonscription il y a quelques années, et je crois que j’ai rarement lu un tract électoral plus inepte que le sien
@ Antoine
[J’imagine que vous avez vu passer la petite polémique impliquant Danielle Obono et son soutien à un chanteur déclarant « niquer la France ».]
Franchement, ces polémiques me fatiguent. J’ai l’impression que Mélenchon a bien réalisé qu’avec la fin de la période électorale il risquait d’être relégué aux marges par les médias, et que les membres du groupe FI vont provoquer un scandale par jour pour continuer à occuper les médias.
[Outre le fait que la liberté d’expression implique d’autoriser des propos qui peuvent nous paraître déplaisants,]
C’est surtout ça qui rend la fameuse pétition peu crédible. Je n’ai pas vu les signataires défendre la liberté d’expression de Dieudonné, par exemple. Pourtant, la liberté n’est pas divisible : celle de mes adversaires devrait être aussi précieuse que elle de mes amis, non ?
[cet épisode m’a rappelé la nullité d’Obono (qui, pour le dire franchement, m’apparaît passablement bête) (*),]
Obono est le profil classique de l’éternel étudiant gauchiste. Sur son profil, elle se présente comme « doctorante depuis 2003 en science politique ». 14 ans pour soutenir une thèse, ça doit être un record. Après, le parcours traditionnel : LCR, NPA, PG…
[Là aussi, Obono, si elle avait un peu d’épaisseur, aurait pu rappeler cela humblement et calmement…]
Avec des Obono et des Panot, je doute que le premier groupe parlementaire FI marque beaucoup l’histoire parlementaire… se mettre dans la position de la victime est un bon moyen pour dissimuler.
Obono, comme Autain, c’est tout ce que je déteste chez les femmes politiques “modernes” : incompétentes crasses, victimisme, magouilleuses, etc.
Personnellement, j’adhère intellectuellement à la vision française de la liberté d’expression, mais j’avoue que l’avis rendu récemment par la Cour Suprême américaine https://www.supremecourt.gov/opinions/16pdf/15-1293_1o13.pdf
concernant son refus de limiter le 1er amendement pour les discours “racialement offensants” m’a soulagée (il s’agissait d’une affaire d’un groupe qui voulait utiliser l’expression The Slants soit les Bridés). Nous avons orienté la liberté d’expression vers la moralisation. D’un autre côté, je n’idéalise pas ce 1er amendement, il n’a jamais protégé les américains qui avaient une sensibilité communiste (remember l’affaire Elia Kazan…).
@ Bannette
[Obono, comme Autain, c’est tout ce que je déteste chez les femmes politiques “modernes” : incompétentes crasses, victimisme, magouilleuses, etc.]
Tout à fait. Surtout pour le côté « victimiste », qui devient insupportable. On se souvient comment Autain avait fait de son viol présumé un argument électoral…
[Personnellement, j’adhère intellectuellement à la vision française de la liberté d’expression, mais j’avoue que l’avis rendu récemment par la Cour Suprême américaine (…)]
D’une manière générale, je préfère la conception française des droits. Contrairement à la vision américaine, ceux-ci ne sont pas absolus et s’entendent sous réserve des besoins de maintien de l’ordre public. C’est l’application du vieux principe qui veut qu’une injustice soit toujours préférable à un désordre. Cela étant dit, il est vrai qu’on tend aujourd’hui à confondre l’ordre public avec la morale, alors que ce sont deux choses très différentes.
Interdire la négation de la Shoah a une logique, même si c’est une atteinte à la liberté d’expression, parce qu’il reste toujours dans notre société des gens qui souhaiteraient recommencer. Et encore, cette interdiction est encadrée et limité aux faits reconnus comme tels par un tribunal international. Mais étendre cette interdiction à la négation du génocide arménien ou de la traite négrière est une absurdité : personne ne propose aujourd’hui de rétablir la traite négrière en France, que je sache. Limiter les libertés pour réprimer ce qui est dangereux, oui. Les limiter pour réprimer ce qui est répugnant, non.
@ Antoine
[En passant, Villani a rendu hommage à Jean-Pierre Kahane]
Franchement, vous appelez-ça un hommage ?
« RIP Jean-Pierre Kahane (1926-2017), immense mathematicien, figure historique de l’Univ Paris-Sud, militant communiste aux grands ideaux. CV Araignée»
Il suffit de lire les premières lignes de Wikipedia !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Kahane
Et je parle pas de l’anglicisme du début (RIP), de l’absence d’accents (interdits chez Touiteur ?), et de l’araignée à la fin.
Si vous voulez rire je remets le lien
https://twitter.com/VillaniCedric/status/877839698063839233
Lecture des touites confondante…
@ BJ
[Franchement, vous appelez-ça un hommage ? « RIP Jean-Pierre Kahane (1926-2017), immense mathematicien, figure historique de l’Univ Paris-Sud, militant communiste aux grands ideaux. CV Araignée»]
J’ai pas compris la signification du « CV araignée », mais pour le reste, je trouve que c’est un bel hommage.
[Et je parle pas de l’anglicisme du début (RIP),]
Quel « anglicisme » ? RIP est l’abréviation de la formule latine « Requiescat In Pace », autrement dit, « repose en paix ».
@ Descartes
[J’ai pas compris la signification du « CV araignée »]
Les Tweets de Villani se terminent par « CV » suivi du dessin d’une araignée. Araignée (énorme) qu’il porte toujours en boutonnière, pour faire genre, surement.
[pour le reste, je trouve que c’est un bel hommage]
Ah bon. Il fut un temps où un député se serait fendu d’un texte un peu plus conséquent, autrement plus chiadé, que la réduction à 140 caractères d’une page d’encyclopédie. Ô temps ! Ô mœurs !
[Quel « anglicisme » ? RIP est l’abréviation de la formule latine « Requiescat In Pace », autrement dit, « repose en paix ».]
C’est surtout l’abréviation de la formule anglaise « Rest In Peace ». Mais dans le doute, je veux bien accepter que Villani ait voulu parler latin…
@BJ
[« pour le reste, je trouve que c’est un bel hommage ». Ah bon. Il fut un temps où un député se serait fendu d’un texte un peu plus conséquent, autrement plus chiadé, que la réduction à 140 caractères d’une page d’encyclopédie. Ô temps ! Ô mœurs !]
Eh oui, malheureusement, il faut vivre avec son temps… Et nous vivons des temps ou le sens esthétique n’est guère éduqué. Que reste-t-il du plaisir du beau, à une époque ou l’on s’efforce au contraire de faire du moche – l’exemple du rap en est peut-être la meilleure illustration ?
[C’est surtout l’abréviation de la formule anglaise « Rest In Peace ». Mais dans le doute, je veux bien accepter que Villani ait voulu parler latin…]
Il n’y a pas de doute. L’abréviation « RIP » apparaît sur les tombes chrétiennes dès le VIIIème siècle, mais aussi dans des tombes juives dès le VIIème. Elle devient très courante dans le monde catholique à partir du XVIIème siècle. Les protestants, pour qui tout ce qui est latin – la langue de l’église de Rome – devient suspect cessent de l’utiliser, sauf dans le monde anglosaxon où elle est traduite « rest in peace ».
Etant donné que Villani appartient à la tradition catholique, je doute qu’il fasse ici un anglicisme. Il est raisonnable de penser qu’il a utilisé une abréviation qu’on voit souvent dans les tombes en France, qui fait référence à la formule latine.