Ce matin, je me suis levé « diversitaire ». Oui, cela m’arrive quelquefois de me lever dans la peau d’un autre. Tout à coup, je vois les choses différemment. Oui, nous vivons dans une société multiculturelle. Oui, chacun a le droit inaliénable de conserver sa culture, de continuer à pratiquer ses traditions, de manifester ses croyances autant dans la sphère publique comme dans la sphère privée. Ainsi, chacun sera heureux et tous les hommes seront des frères.
Mais en ouvrant mon journal, qu’est ce que je lis ? Que dans la grande ville rhénane, parangon de la tolérance et du multiculturalisme à l’allemande, des gens qui s’apprêtaient à fêter la nuit du nouvel an sur la place de la cathédrale, comme cela se fait tous les ans depuis des temps immémoriaux ont été agressés, terrorisés par une centaine de jeunes gens excités, certains d’eux alcoolisés, qui ont lancé des feux d’artifice sur la foule et agressé les fêtards. Il y eut des vols, des coups, des agressions sexuelles. La police, débordée, n’ose d’abord pas intervenir pendant de longues heures, puis finit par faire évacuer la place.
Quoi d’autre… ? Ah, j’oublie un détail : parmi les agresseurs, on trouve essentiellement des migrants et des demandeurs d’asile. Et ce détail de l’histoire a son importance, parce qu’il explique le silence assourdissant qui a suivi les événements. Silence de la police, d’abord, qui occultera ces faits jusqu’à ce que le flot des plaintes – plus de sept cents aujourd’hui, ce n’est pas rien – l’oblige à en reconnaître la réalité. Silence de la presse, qui là encore a gardé un prudent silence jusqu’à ce que le scandale éclate. Silence des politiques. Silence – et c’est la cerise sur le gâteau – des féministes radicales que dans d’autres contextes on a connu beaucoup plus promptes à défendre leurs « sœurs » opprimées par le pouvoir patriarcal. Et dans la foulée, nos journaux nous apprennent que ces faits ne sont pas isolés : on a eu droit au même scénario à Stockholm en 2014 et 2015 lors de festivals et autres célébrations, et à Vienne lors du nouvel an (1). Et là encore, le silence était la règle. Ce silence a bien entendu eu son discours de justification. On nous a expliqué que si les faits ont été cachés, c’est pour « ne pas faire le jeu de l’extrême droite ». On peut admettre l’explication, mais il faut s’interroger sur l’état d’une société ou exposer la vérité des faits ferait le jeu de l’extrême droite, et où on nous explique qu’on réduit à protéger les libertés démocratiques derrière un tissu de mensonges par omission.
Alors, essayons de regarder cette affaire avec des yeux « diversitaires ». Nous sommes devant le choc de deux cultures : d’un côté, une culture qu’on pourrait qualifier d’européenne, ou les femmes peuvent sortir dans la rue cheveux au vent sans pour autant être considérées comme des proies, où l’on évite de faire exploser des feux d’artifice au milieu de la foule parce que l’intégrité physique des gens est précieuse, et où la propriété des gens que nous ne connaissons pas et qui n’appartiennent pas à notre « clan » est aussi sacré que la notre. Et puis une autre culture ou une femme qui sort dans la rue sans être accompagnée et couverte est une femme offerte, ou l’idée de danger et de sécurité physique est bien plus sommaire, et où il y a une règle pour les membres du « clan » et une autre pour les autres. Pourquoi l’une de ces cultures serait-elle « supérieure » à l’autre et devrait s’imposer ? Pourquoi les agresseurs qui ont agi selon les règles de leur culture seraient plus en faute que les femmes agressées qui ont agi selon la leur ?
Vous me direz que même les « diversitaires » les plus extrêmes admettent – du moins dans leurs périodes de lucidité – qu’au dessus des règles de chaque culture il y a la loi du pays, que tous, étrangers et autochtones, sont censés respecter. Mais le modèle « diversitaire » rend ce sain principe totalement inopérant. Pour le comprendre, il suffit de se poser une question simple. Je suis persuadé que chacun de vous est persuadé de respecter – du moins dans leurs grandes lignes – les lois de notre pays. Et pourtant : combien d’entre vous avez eu la curiosité de lire de bout en bout le Code pénal ? Le Code civil ? Le Code monétaire et financier ? Personne ? Ouh les vilains ! Comment dans ces conditions êtes-vous sûrs de respecter la loi, puisque vous ne la connaissez même pas ? En fait, nous n’avons jamais lu ces lois, et pourtant l’immense majorité d’entre nous est capable d’anticiper raisonnablement ce qui est permis et ce qui est interdit. Pourquoi, à votre avis ?
La raison est simple. Le Code pénal, le Code civil, et l’ensemble des règles qui régissent notre vie ne surgissent pas du hasard. Ils et elles sont le fruit d’une histoire, qui se trouve aussi être notre histoire. Les processus qui ont produit ces règles sont de même nature que les processus qui nous ont produit nous-mêmes, en tant créatures historiques. Les gens qui les ont écrites sont des gens qui ont été à la même école que nous, qui ont lu les mêmes livres et les mêmes journaux que nous. Les gens qui les ont votés sont obligés tous les cinq ans au moins à nous parler et nous convaincre de continuer à voter pour eux. Ces règles font donc partie non seulement de notre droit – que la plupart d’entre nous ne connaît pas – mais aussi de notre culture partagée. Et à ces règles s’ajoutent d’autres, bien plus nombreuses, qui sont non-écrites et qui, précisément parce qu’elles sont inscrites dans notre patrimoine culturel commun, n’ont pas besoin de l’être pour être respectées.
Mais qu’est ce qui se passe lorsqu’à l’intérieur d’une collectivité qui partage ce patrimoine s’installe une communauté étrangère qui ne la partage pas ? Comment l’étranger pourrait-il respecter sans les connaître des règles qui n’ont aucune attache dans son histoire et qu’il ne peut donc pas anticiper ? Il y aurait bien entendu la solution qui consiste à faire apprendre les règles par cœur. Mais on voit immédiatement qu’il y a là une impossibilité matérielle. Imaginez-vous imposer aux migrants qui arrivent chez nous l’apprentissage de l’ensemble des règles qui régissent la société, même celles que nous ne connaissons pas ? Non, bien entendu. Il reste donc une deuxième solution : que l’étranger intègre non pas les règles elles mêmes, mais le cadre culturel dont elles sont issues, et qui nous permet d’anticiper la règle et la respecter sans la connaître. Mais cela revient, horresco referens, à parler d’assimilation, et donc à écorner sérieusement la position « diversitaire ».
La tentation est de caractériser les migrants qui ont agressé les fêtards sur la place de la cathédrale de Cologne comme des « méchants » délinquants. Mais cette caractérisation a beaucoup de chances d’être fausse, et elle est en tout état de cause un peu rapide. Qu’est ce qui nous permet de conclure que les migrants en question avaient conscience que ce qu’ils faisaient était « mal » ? Est-ce que ce qu’ils ont fait à Cologne est admis et admissible dans leur propre culture ? Parce que si c’est le cas, alors l’idée de « méchants délinquants » tombe, pour laisser la place à un malentendu, tragique peut-être pour les victimes, mais malentendu quand même. Peut-on punir quelqu’un pour un malentendu ?
On voit ici la contradiction fondamentale de la position « diversitaire ». Pour que l’étranger soit accepté et puisse vivre paisiblement dans la société d’accueil, il faut qu’il soit en mesure de respecter ses règles. Mais pour respecter les règles, il lui faut faire sienne la culture qui a construit ces règles. Autrement dit, il lui faut renoncer aux références de la culture d’origine. En fait, ce qui rend la position « diversitaire » intenable est que cette position repose sur l’idée qu’on peut découper une identité en tranches et l’acheter au détail. Ainsi, on pourrait garder le voile, mais on jetterait la condition des femmes et le crime d’honneur. Seulement voilà : notre identité est un tout. On ne peut prendre un morceau et jeter le reste.
Les événements de Cologne montrent que – sauf à rentrer dans une logique d’apartheid dans laquelle les étrangers seraient parqués dans des « réserves » ou ils pourraient vivre comme au pays, isolés du reste de la population – il faut absolument une politique qui non seulement exige de l’étranger le respect de la loi du pays, mais qui en plus lui donne les moyens de les respecter effectivement. Autrement, les citoyens – qu’ils soient « de souche » ou eux-mêmes assimilés – rejetteront l’étranger. Tout cela suppose donc une exigence d’assimilation.
Et je souligne le mot « exigence ». Car l’assimilation est nécessairement une imposition du pays d’accueil. L’extériorité par rapport à sa propre identité est un exercice pratiquement impossible. Comment en pensant dans le cadre qui nous a fait tel que nous sommes pourrions nous décider de l’abandonner ? C’est pourquoi l’assimilation ne peut résulter que d’une exigence imposée par la société d’accueil. Elle commence d’abord par poser quelques règles fondamentales. La première, et pardon si cela offense quelques esprits libéraux, c’est la reconnaissance d’une asymétrie fondamentale : la population du pays d’accueil est « chez elle », et que le migrant n’est pas chez lui. En d’autres termes, ce sont les règles faites par les citoyens du pays d’accueil qui s’imposent aux migrants, et pas l’inverse. La seconde, c’est que l’accueil n’est pas un droit, c’est une faculté. Ce sont là encore les citoyens du pays d’accueil qui décident qui a le droit de résider chez eux, et dans quelles conditions. Ce point est à mon avis fondamental. Le discours larmoyant de ces derniers temps a contribué à accréditer l’idée qu’il s’imposerait aux citoyens du pays d’accueil une sorte de « devoir d’accueil » qui se traduit donc implicitement pour les migrants par un « droit à l’accueil » inconditionnel. Cette idée est non seulement conceptuellement discutable, elle est surtout politiquement dangereuse, parce qu’elle alimente un sentiment de dépossession.
Et finalement, l’étranger n’est pas fondé à exiger – en dehors des quatre droits qui sont inhérents à la condition humaine – aucun droit, si ce n’est celui de faire ses preuves. Je conçois l’étendue de la rupture épistémologique que cette idée représente dans l’univers mental hérité de 1968 , ou les individus n’ont plus que des droits, et jamais de devoirs. Mais il faut revenir à une idée simple : la collectivité nationale ne tient que parce qu’il y a entre ses membres un engagement réciproque de solidarité inconditionnelle. Et la garantie de cet engagement, c’est son inscription dans une identité culturelle. Si on laisse s’installer l’idée que certains individus, certaines « communautés » ont des droits sur la collectivité nationale sans que la réciproque soit vraie, le pacte qui fonde nos sociétés ne tiendra pas longtemps. L’étranger a donc des épreuves à passer, des gages à fournir, avant d’être admis dans ce pacte.
Ce parcours initiatique est d’ailleurs dans l’intérêt de tout le monde. Et surtout du migrant « assimilé », puisqu’il fonde ses droits à la citoyenneté sur une base solide et incontestable. Il n’est pas inutile de rappeler à ce sujet que lorsque Vichy promulgue en 1940 le statut des juifs, il excepte de la plupart des vexations les juifs anciens combattants de la guerre 1914-18, sous prétexte que leur place dans la collectivité nationale ne saurait être contestée dès lors qu’ils ont payé « l’impôt du sang ». En d’autres termes, même l’antisémitisme antirépublicain de Vichy admettait que celui qui a passé les épreuves et fourni les gages exigés de lui ne pouvait plus être exclu. C’est dire si cette idée est puissante.
Il faut prendre conscience que la logique de l’accueil des migrants sur le mode « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » nous amène dans le mur. Comme le montre l’affaire de Cologne, cette fiction ne peut être maintenue qu’au prix de mensonges toujours plus gros. Tôt ou tard, à l’occasion de ce type d’incidents, les populations découvriront que non seulement certains ne sont pas particulièrement gentils, mais que certains sont carrément méchants. Du pain bénit pour les partis populistes et leurs franges les plus réactionnaires. Il faut remplacer la logique d’assistance par la logique d’exigence posée clairement et sans ambiguïté. L’étranger est admis chez nous sous condition. C’est à lui de respecter nos règles, et non l’inverse. C’est à lui de donner des gages, et non l’inverse. Et c’est seulement lorsqu’il aura fait ses preuves qu’il pourra demander à être admis comme un égal. C’est ainsi que des générations d’espagnols, d’italiens, de juifs d’Europe centrale, de chinois, de maghrébins se sont assimilés au point qu’on les remarque à peine. Loin de porter au pinacle les « différences », c’est « l’indifférence » qui doit être notre but ultime.
Un dernier mot sur Cologne. Il y a pour le moment plus de sept cents plaintes… et pas une seule arrestation. Etonnant, n’est ce pas ? Non, pas vraiment. S’il y a des arrestations, il faudra qu’il y ait des procès. Et ce procès serait celui de la politique d’accueil décidée hâtivement par Angela Merkel, des aberrations du dispositif Schengen, de l’incompétence des bonzes de Bruxelles. Qui veut un tel étalage ? Personne. Mieux vaut oublier tout ça, cacher les problèmes sous le tapis, compter sur la capacité d’oubli de l’électeur moyen… tiens, à propos, ou en est l’affaire du blocage de l’autoroute A1 par des « gens du voyage » en août 2015 après la fusillade de Roye ? Six mois après, on attend toujours les arrestations promises par le Préfet… Tout passe, tout lasse, tout s’efface… sauf les glaces !
Descartes
(1) Voir « Le Monde » du 13 janvier 2015.
“Notre l’identité est un tout” à corriger dans un de vos paragraphes à la fin (vers le milieu de votre texte).
Merci pour cet article!
@ Tythan
Merci l’erreur est corrigée…
Bonjour Descartes
[ Si on laisse s’installer l’idée que certains individus, certaines « communautés » ont des droits sur la collectivité nationale sans que la réciproque soit vraie, le pacte qui fonde nos sociétés ne tiendra pas longtemps.]
Il y a là ambiguïté car lorsque vous parlez de droit, la réciproque se nomme devoir et lorsque vous parlez dans la même phrase de communauté et collectivité vous induisez plusieurs confusions.
Pour moi, la collectivité est un groupe disparate qui forme un ensemble cohérent à certains égards, tel celui formé par des étrangers de culture musulmane usant des symboles que cela véhicule d’une manière difficilement compatible avec nos mœurs. Cette collectivité n’a pas de règles ou de culture bien établie et constante dans le temps. Elle va et vient au gré des événements et différemment chez chaque individu. Il se trouve qu’en fonction des circonstances, un groupe, un collectif, une collectivité même se forme et agit dans l’espace public.
La communauté, à l’inverse, renferme en son sein une infinité de liens qui en font sa cohésion, et parmi ceux-là, la loi et les usages, l’histoire du pays où elle réside, ses structures politiques, sociales et économiques, tout ce qu’elle a en commun en un mot.
C’est donc à tort que nous employons ce terme de communauté pour des collectifs, ce qui ne fait que légitimer ce qui n’est qu’un regroupement plus ou moins aléatoire d’individus ayant des origines communes, des symboles communs, des mœurs et pratiques semblables.
Je note cependant que vous avez pris soin de mettre entre guillemets le mot communauté.
La sécularisation des migrants que nous accueillons aurait due, par le passé, reconnaître la puissance des symboles que leurs croyances représentaient et lui donner comme objectif l’adaptation de ces croyances et pratiques de tous ordres à nos usages.
Avec fermeté et bienveillance. La duplicité a été le mode opératoire, hélas!
Un point sur lequel vous avez avec raison insisté, c’est celui de la nationalité unique. C’est, dans le symbole au moins, essentiellement, car il constitue le consentement définitif à abandonner les pratiques et comportements habituellement en vigueur dans son pays d’origine. Peut-être aurait-il fallu adopter un statut intermédiaire, un CDD civique avec retour systématique et contractuel du migrant vers son pays au terme d’un contrat de longue durée.
Votre texte m’inspire tout de même un grand regret, c’est celui que nos élites politiques et intellectuelles sont incapables ou pire inintentionnées à le présenter et le proposer au peuple, en termes et de façon pédagogique pour le plus grand nombre.
Pourquoi, nous, peuple pétrit de philosophie et de culture humaniste ne sommes nous pas capables de recevoir et débattre sereinement sur ce sujet comme sur d’autres.
@ Marcailloux
[Il y a là ambiguïté car lorsque vous parlez de droit, la réciproque se nomme devoir et lorsque vous parlez dans la même phrase de communauté et collectivité vous induisez plusieurs confusions.]
La « communauté » désigne un ensemble d’individus caractérisé par ceux qu’ils ont en commun. Collectivité désigne un ensemble d’individus caractérisée par leurs liens. C’est pourquoi je parle de « communauté musulmane » – puisque c’est un groupe caractérisé par le fait qu’ils sont tous musulmans – alors que je dirai « collectivité nationale » puisque ce qui caractérise une nation c’est pour moi les liens contractuels qui réunissent ses membres…
[La sécularisation des migrants que nous accueillons aurait du, par le passé, reconnaître la puissance des symboles que leurs croyances représentaient et lui donner comme objectif l’adaptation de ces croyances et pratiques de tous ordres à nos usages. Avec fermeté et bienveillance. La duplicité a été le mode opératoire, hélas!]
Hélas. Il s’est trouvé trop de politiques qui ont vu un avantage à jouer la carte du communautarisme. Et puis cela servait les intérêts des classes moyennes qui étaient de bloquer l’ascenseur social…
[Peut-être aurait-il fallu adopter un statut intermédiaire, un CDD civique avec retour systématique et contractuel du migrant vers son pays au terme d’un contrat de longue durée.]
Il existe : c’est le régime du séjour temporaire. Mais il ne faut pas avoir des illusions : après quelques années chez nous, les immigrés n’ont plus envie de revenir au pays – c’est d’ailleurs un hommage signalé envers la France que ce faible taux de retour. Dans la cité ou j’habitais, il y a quelques « chibanis », des algériens venus pendant les « trente glorieuses » travailler en France et qui ayant atteint l’âge de la retraite ont préféré rester en France plutôt que rentrer au pays. Et crois-moi, quand on leur demande s’ils ne seraient pas plus heureux « chez eux »… ils t’expliquent par le menu.
[Votre texte m’inspire tout de même un grand regret, c’est celui que nos élites politiques et intellectuelles sont incapables ou pire intentionnées à le présenter et le proposer au peuple, en termes et de façon pédagogique pour le plus grand nombre.]
Malheureusement, la com’ a remplacé en grande partie la pédagogie. Les hommes politiques n’expliquent plus, ils communiquent.
[Pourquoi, nous, peuple pétrit de philosophie et de culture humaniste ne sommes-nous pas capables de recevoir et débattre sereinement sur ce sujet comme sur d’autres.]
Parce que nous avons perdu le goût du débat. On a oublié que les révolutions se préparent dans les « salons ». C’est l’esprit « salonnier » qu’il faudrait réhabiliter, celui de gens qui se réunissent entre des gens de bonne compagnie pour le plaisir de la conversation, et où l’on peut tester des idées à l’acide du regard des autres… c’est un peu ce que j’aime chez Finkielkraut.
Les questions soulevées apr votre texte ,cher Descartes,sont inhérentes au respect de la loi que l’on soit diversitaire,singulier,natif,normal ou pas.Ainsi les méfaits décrits relève des monomes,chahuts,transgressions condamnables certes mais spontanément,ça me semble important d’éviter l’amalgame,qu’il faut séparer des méfaits de la mondialisation.Les crimes ne sont pas commis uniquement par des étrangers,de plus certaines rumeurs font état de mafias organisées délà longuement implantées sucitant volontairement le désordre pour en profiter et détrousser toute à son aise.
Cependant il me semble important de dénoncer ce que vous faites,l’occultation de ces faits que la bien pensence immigrationniste (,à la Merkelenchon et consorts),ont effectués sur ces faits.La mondialisation a produit dans ma vie déjà ce type de problèmes uniquement parceque j’habite un quartier qui reçoit beaucoup de migrants et où les français culturellement acclimatés ne constituent que 45% de la population.Malheur au minorités françaises.
Quelle aubaine pour les Lepen qu’ils soient les seuls à s’occuper de dénoncer ces dysfonctionnements dus à la mondialisation forcenée vécue ces derniers mois et décennies.Que les mérites des citoyens soient recunnus,enfin!
@ luc
[Ainsi les méfaits décrits relève des monômes, chahuts, transgressions condamnables certes mais spontanément, ça me semble important d’éviter l’amalgame, qu’il faut séparer des méfaits de la mondialisation. Les crimes ne sont pas commis uniquement par des étrangers, de plus certaines rumeurs font état de mafias organisées delà longuement implantées suscitant volontairement le désordre pour en profiter et détrousser toute à son aise.]
Non, les crimes ne sont pas commis uniquement par les étrangers. Mais une société divisée en « communautés » est criminogène, tout simplement parce que dans une telle société les rapports intra-communautaires et les rapports extra-communautaires sont régulés différemment, et que chaque communauté tend à exercer sa surveillance sociale uniquement sur les rapports intra-communautaires. Ce n’est pas pour rien que les maffias se développent dans des sociétés claniques, ou que certaines « communautés » – immigrées ou pas, d’ailleurs – font block lorsqu’il s’agit de protéger un délinquant issu de leurs rangs, à condition bien entendu que la victime soit extérieure à la « communauté ».
[Quelle aubaine pour les Lepen qu’ils soient les seuls à s’occuper de dénoncer ces dysfonctionnements dus à la mondialisation forcenée vécue ces derniers mois et décennies.]
C’était précisément mon point. Les autorités sont dans une logique d’occultation qui a court terme leur garantit une certaine tranquillité, mais qui sur le long terme est suicidaire. Parce que tout finit par se savoir, et que les révélations non seulement de l’ampleur du problème mais du fait qu’on a cherché à le cacher ne fait que crédibiliser le discours des extrêmes droites les plus réactionnaires et complotistes.
Ceux qui se réclament de la « souveraineté populaire » devraient être les premiers à faire confiance au peuple. Les gens ne sont pas idiots, et on peut leur expliquer les problèmes. Le modèle « multiculturel » a échoué, et il faudrait avoir le courage de le reconnaître.
Ce que disent Luc et Descartes, et la référence “aux LePen” en particulier, m’oblige à faire, une bonne fois, 2 ou 3 remarques qui me turlupinent depuis longtemps.
D’abord, je m’agace de lire ou entendre (pas qu’ici, bien sûr) assimiler “les LePen” à quelques 7 millions d’électeurs (sans compter les quelques autres qui partagent grosso modo leurs idées tout en ayant peur de “franchir le pas” en votant FN).
Ensuite, je voudrais qu’on m’explique une bonne fois ce que peut faire le Français lambda qui constate lucidement que le pays est gouverné depuis des décennies par des incompétents ou des salauds, que la “décomposition française” est si avancée qu’elle est quasi-irréversible et qui estime l’abstention inéfficace. A-t-il vraiment un choix autre que le vote FN (quand bien même celui-ci ne le satisfait pas entièrement et qu’il n’a aucune vénération particulière pour la famille LePen)? Tous les autres ont été peu ou prou au pouvoir depuis plus de 30 ans. Il me parait masochiste de les reconduire encore et encore!!!
Alors on nous dit: si le FN vient au pouvoir, ce sera l’apocalypse: effondrement économique, isolement diplomatique, et guerre civile (cf. les propos de Manuelito si le FN remportait une région!!!). Même de simples alliance politiques ( par définition provisoires),sont proscrites sous peine d’excommunication. En réalité, le système (et ses electeurs – idiots utiles) ne veut surtout pas de changement et veut poursuivre les politiques néfastes qui sont les siennes depuis 30 ans.
Le risque, réel, de guerre civile n’est pas tant du fait des choix politiques du FN que du refus absolu d’une partie des français d’accepter son éventuelle victoire électorale. Alors, que faire? Accepter le désastre assuré plutôt que prendre des risques? On ne peut plus rien attendre de cette classe politique pourrie. Alors, coulons avec elle ???!!!
@ Albert
[Ensuite, je voudrais qu’on m’explique une bonne fois ce que peut faire le Français lambda qui constate lucidement que le pays est gouverné depuis des décennies par des incompétents ou des salauds, que la “décomposition française” est si avancée qu’elle est quasi-irréversible et qui estime l’abstention inéfficace.]
Le pays n’a pas été gouverné « par des incompétents ou des salauds ». Il a été gouverné par des gens raisonnablement compétents et qui ont fait grosso modo ce pour quoi ils ont été élus, c’est à dire, la politique qui sert les intérêts des « classes moyennes ». Le problème se situe à mon avis au niveau de l’offre politique : les « classes moyennes » se sont réservé le monopole des idées, et l’électorat populaire ne peut élire qu’entre des candidats issus des « classes moyennes » et défendant ses intérêts. Les appareils qui permettaient une représentation réelle des intérêts des couches populaires ont été systématiquement démontés.
Du coup, l’électorat populaire n’a qu’un exutoire : le vote protestataire. Il donne ses voix au parti qui fait peur aux autres. C’est par ce biais qu’il arrive à se faire représenter. Les partis politiques « de gouvernement » sont obligés à lâcher un peu de lest par peur du FN. Mais c’est clairement un système pervers.
[Le risque, réel, de guerre civile n’est pas tant du fait des choix politiques du FN que du refus absolu d’une partie des français d’accepter son éventuelle victoire électorale.]
Je ne crois pas. Le risque de guerre civile – si risque il y a – vient du refus de l’alliance entre la bourgeoisie et les « classes moyennes » de partager le gâteau.
A Cologne il n y a pas eut seulement des agressions sexuelles mais aussi des vols. Deja je doute qu il y ait une seule culture qui considere le viol comme “normal” (meme si un viol est plus ou moins grave selon les cultures ou le temps). Mais je connais aucune culture qui considere le vol comme acceptable (selon la loi islamique ca vous coute meme cher : amputation de la main)
Le probleme n est pas tant culturel que dans le fait que ces gens ont considere comme normal de se servir. Un peu comme un soldat trouve normal de se servir chez les vaincus. Ou du moins en etant persudadé de l impunite
@ cdgf
[Mais je connais aucune culture qui considère le vol comme acceptable (selon la loi islamique ca vous coute même cher : amputation de la main)]
Pas tout à fait. Cela dépend beaucoup de qui sont le voleur et la victime. La plupart des cultures ne traite pas de la même manière le vol intra-communautaire et le vol extra-communautaire.
[Le problème n’est pas tant culturel que dans le fait que ces gens ont considère comme normal de se servir.]
C’est le cas classique du vol extra-communautaire. Si nous respectons la loi, c’est en partie parce que nous avons un surmoi qui intègre les interdits depuis notre enfance. Mais nous la respectons aussi parce que nous sommes soumis au regard de l’autre, d’un autre qui appartient à notre communauté. L’infraction nous expose à la sanction communautaire. Lorsque nous sommes immergés dans une collectivité avec laquelle nous n’avons aucun lien, ces mécanismes d’interdiction ne fonctionnent plus. Regardez le comportement des touristes lorsqu’ils sont à l’étranger, et vous verrez une intéressante illustration de ce phénomène…
A propos de cette affaire de Cologne, qui montre bien les inanités de la postmodernité vertueuse, que penses-tu de cet avis là de John Laughland https://francais.rt.com/opinions/13364-allemagne-immigres-peur-images ?
J’aime beaucoup la référence à une pièce de Max Fritsch (que je connais de réputation mais que je n’ai jamais lu), car dans le résumé qu’il en fait, on reconnaît dans le personnage de Biederman (littéralement petit bourgeois en allemand) le parfait petit bobo soixante huitard avec des valeurs de tolérance plein la bouche, ayant conduit à l’anomie de nos sociétés. La lâcheté envers le pyromane est comparable avec la façon dont a été gérée la crise des migrants, et les idéologies bienpensantes qui l’ont accompagnée.
Il est comique de voir une pièce qui a été interprétée comme parlant de la montée du nazisme pouvant aujourd’hui se lire comme la démonstration, par l’absurde, des impasses du multiculturalisme et de la tolérance à plus soif.
J’ai envie de recommander, un classique de la SF méconnu, LIMBO de Bernard Wolfe, qui a l’esprit du Kubrick de Dr Folamour appliqué à l’idéologie de la Paix à tout prix et de la lutte contre toute forme de violence poussée jusqu’à son absurdité la plus totale. Et en plus le livre est souvent très très drôle.
Pour en revenir à l’affaire de Cologne et la crise des migrants, quand je lis une estimation d’environ 1 million de syriens à absorber en Allemagne, je suis effarée surtout quand j’apprends que la Syrie doit avoir une population d’environ 22 millions d’habitants, c’est un transfert de population de près de 5 %, en majorité des hommes en âge de travailler, c’est démentiel ! Comment les bienpensants peuvent-ils justifier un tel volume ? Ce n’est ni profitable pour les travailleurs allemands (j’interprète cette pseudo générosité humanitaire de Mémèrkel comme une réaction du patronat allemand face au smic, pour faire pression à la baisse des salaires et importer du lumpenprolétariat corvéable à merci) ni pour la Syrie (qui est privée de travailleurs et de défenseurs du pays potentiels non négligeables surtout face à Daesh, sans compter que ces immigrations de masse ne font qu’alimenter des mafias, dont certaines sont liées à… Daesh).
Le seul exemple d’un transfert de population analogue qui me vient à l’esprit c’est le rapatriement des français d’Algérie lors de leur généreuse politique de valise ou cercueil en dépit des accords d’Evian, mais là si ça c’est bien passée pour la France Métropolitaine c’est parce que :
il s’agissait de Français, déjà acquis à la République et à nos us et coutumes,
qu’il avaient déjà été formés ou avait un capital immatériel,
que la période était celle des 30 Glorieuses, donc les questions pratiques telles le logement et l’accueil étaient bien plus faciles à régler en période de croissance.
Là pour les réfugiés (qu’ils soient syriens ou d’ailleurs) on a aucune des conditions évoquées plus haut, mais en plus le barrage culturel est sous estimé voire balayé d’une main par nos bienpensants. Les classes populaires des pays d’accueil sont sommées de partager le peu de logements sociaux et les emplois peu ou pas qualifiés avec des plus misérables qu’eux. Après on s’étonne de la montée du FN ou de l’UKIP, de la popularité de Victor Orban et autres populistes en Europe.
Les classes populaires ne sont pas racistes, elles en ont marre d’être sacrifiées et que les nouveaux entrants aient des mandats de vertus du fait de l’image de victime (dans le cas syrien, ce n’est pas Assad qui a chassé la population, c’est son isolation diplomatique et la vacance du pouvoir qui a déstabilisé la Syrie, comme ce fut le cas en Irak, en Lybie et ailleurs…), et de l’insécurité culturelle qu’on a aussi tendance à sous estimer.
Je suis globalement d’accord avec ce que dit Laughland dans l’article cité plus haut, mais je n’aurais pas forcément utilisé les mêmes expressions (après c’est peut être la traduction de l’anglais qui rend l’article un peu Freud pour les nuls). Ce qui est connoté comme valeurs viriles et ce qu’il nomme féminisation du pouvoir politique est en fait l’organisation voulue et pensée de l’impuissance de l’Etat et la disparition de la souveraineté par les transferts de compétence à Bruxelles. Tout cela est fait au nom de la démocratie, alors qu’en fait il s’agit de déni de démocratie vu que plus personne n’est plus responsable de rien et les décisions vraiment importantes ne sont pas prise par les peuples.
On en a déjà discuté sur ton blog, mais ces migrants arabes ou jeunes issus de l’immigration évoluent dans des pays où le Père Adoptif ne se montre pas à la hauteur, d’où l’expression du mépris de la lâcheté dont il parle (semblable au personnage du pyromane chez Fritsch).
Dans le topic précédent, vous avez eu (Descartes et Nationaliste Ethniciste) une intéressante discussion sur la délitement des liens familiaux qui n’est qu’un reflet du délitement des liens sociaux. L’idéal de la famille customisable à l’infini (jusqu’à cette abomination totale qu’est la GPA) en est un autre. Les promoteurs de ces idées refusent d’admettre qu’un enfant évolue plus sereinement si ses parents remplissent chacun : l’un le rôle de l’Ordre, la Loi (avec la menace de la répression) et l’autre de l’oreille attentive et la consolation. Je connais des couples où c’est la femme qui remplit le rôle de la Loi et l’époux le daddy cool, mais l’important c’est que les 2 soient tenus.
Pour en revenir à l’idée de Père Adoptif pas à la hauteur, c’est ce rôle qu’on a de plus en plus détruit dans nos sociétés depuis 50 ans. Ce que Laughland appelle manque de paternité politique pour les jeunes issus de l’immigration n’est que le refus d’une politique d’assimilation assumée et stricte.
@ Bannette
[A propos de cette affaire de Cologne, qui montre bien les inanités de la postmodernité vertueuse, que penses-tu de cet avis là de John Laughland]
Je trouve son analyse très intéressante, et je la partage sur beaucoup de points. En bon matérialiste, je me méfie en général des analyses qui expliquent des transformations politiques et économiques uniquement en termes psychologiques, mais à ce point près, je suis plutôt d’accord avec ses conclusions.
[J’aime beaucoup la référence à une pièce de Max Fritsch (que je connais de réputation mais que je n’ai jamais lu), ]
Je l’ai lue il y a bien des années… j’en ai gardé le souvenir d’une pièce assez violente, presque grotesque. Je l’avais presque oubliée, et je dois admettre que la comparaison est très bien trouvée.
[Il est comique de voir une pièce qui a été interprétée comme parlant de la montée du nazisme pouvant aujourd’hui se lire comme la démonstration, par l’absurde, des impasses du multiculturalisme et de la tolérance à plus soif.]
Je pense que plus qu’une pièce sur la montée du nazisme, c’est une pièce sur l’inconscience et l’incapacité de se remettre en question d’une certaine petite bourgeoisie – aujourd’hui on dirait « classe moyenne ». M. Bonhomme préfère finalement bruler sa maison plutôt qu’admettre qu’il s’est trompé. La pièce montre comment à partir de là on peut élaborer un discours idéologique pour justifier cette dérive.
[J’ai envie de recommander, un classique de la SF méconnu, LIMBO de Bernard Wolfe, qui a l’esprit du Kubrick de Dr Folamour appliqué à l’idéologie de la Paix à tout prix et de la lutte contre toute forme de violence poussée jusqu’à son absurdité la plus totale. Et en plus le livre est souvent très très drôle.]
Les recommandations de lectures sont toujours les bienvenues ici. Je ne connaissais pas, j’essaierai de le retrouver.
[c’est un transfert de population de près de 5 %, en majorité des hommes en âge de travailler, c’est démentiel !]
Pour la Syrie, il ne fait pas de doute que ce transfert est une énorme saignée en termes de capital humain. Si la guerre civile dure encore quelques années – et il on ne voit vraiment pas de solution rapide à l’horizon – l’installation de ces populations deviendra permanente et la Syrie ne récupérera que très partiellement ce capital. Je suspecte par ailleurs une opération politique de la part du patronat allemand : le retour des immigrés syriens qui auront passé quelques années en Allemagne, appris l’allemand et conserveraient un sentiment de reconnaissance envers le pays qui les a accueillis ne peut qu’augmenter l’influence de l’Allemagne au moyen orient…
[Comment les bienpensants peuvent-ils justifier un tel volume ?]
La justification est connue : c’est la dictature de l’émotion. Comme le dit Laughland, c’est l’image qui commande à la politique.
[Le seul exemple d’un transfert de population analogue qui me vient à l’esprit c’est le rapatriement des français d’Algérie lors de leur généreuse politique de valise ou cercueil en dépit des accords d’Evian,]
Je ne crois pas qu’on puisse comparer les cas de RAPATRIEMENT (rapatriés d’Algérie en France, minorités allemandes en Allemagne en 1945…) ou il s’agissait d’intégrer une population qui partageait déjà une affinité importante avec le pays d’accueil, et les cas d’EMIGRATION, ou il s’agit d’accueillir des populations qui n’ont aucune affinité particulière avec le pays qui les reçoit.
Si vous voulez établir un parallèle, on pourrait penser à l’émigration européenne vers le continent américain, et notamment les Etats-Unis ou l’Argentine, qui sont des véritables « melting pots » d’immigrés. Mais la situation était un peu différente : les migrants arrivaient dans des pays vides, qui avaient désespérément besoin de main d’œuvre pour mettre en valeur un territoire faiblement peuplé et des ressources largement sous-exploitées.
[Les classes populaires des pays d’accueil sont sommées de partager le peu de logements sociaux et les emplois peu ou pas qualifiés avec des plus misérables qu’eux.]
Ca, c’est la question économique. Elle est vitale, je suis d’accord. Mais dans mon papier je voulais évoquer une question plus liée aux rapports sociaux. Pour vivre ensemble, il nous faut une confiance dans le fait que l’autre observera les mêmes règles que nous observons, et dans notre capacité à interpréter les signes que l’autre nous envoie et réciproquement. Pour le dire autrement, il nous faut pouvoir anticiper les réactions de l’autre. Quand je tends la main, j’attends que l’autre la tende à son tour. Si dans la culture de l’autre, la réponse naturelle à une main tendue est de vous cracher dans l’œil en signe d’amitié, il va y avoir un problème.
[Je suis globalement d’accord avec ce que dit Laughland dans l’article cité plus haut, mais je n’aurais pas forcément utilisé les mêmes expressions (après c’est peut être la traduction de l’anglais qui rend l’article un peu Freud pour les nuls).]
Je suis d’accord. C’est un peu ce que j’ai dit plus haut…
[Ce qui est connoté comme valeurs viriles et ce qu’il nomme féminisation du pouvoir politique est en fait l’organisation voulue et pensée de l’impuissance de l’Etat et la disparition de la souveraineté par les transferts de compétence à Bruxelles.]
Je crois que c’est un peu plus compliqué que cela. Il y a à mon avis des questions à se poser sur le pourquoi de l’abandon progressif des valeurs considérées « viriles » et l’adoption des valeurs dites « féminines ». Je ne crois pas, contrairement à un certain nombre de gens, que cela tienne à l’indifférenciation progressive des rôles sociaux avec pour conséquence l’entrée massive des femmes dans les métiers et les enceintes traditionnellement réservées aux hommes – entrée qui n’a pas eu de réciprocité, d’ailleurs. Je pense qu’il s’agit plutôt d’un effet secondaire de l’hypertrophie de la sphère privée – traditionnellement le domaine des femmes – par rapport à la sphère publique.
[Les promoteurs de ces idées refusent d’admettre qu’un enfant évolue plus sereinement si ses parents remplissent chacun : l’un le rôle de l’Ordre, la Loi (avec la menace de la répression) et l’autre de l’oreille attentive et la consolation. Je connais des couples où c’est la femme qui remplit le rôle de la Loi et l’époux le daddy cool, mais l’important c’est que les 2 soient tenus.]
Tout à fait. Vous donnez un excellent exemple d’hypertrophie de la sphère privée. La « famille customisable », c’est exactement cela : la famille, la filiation cesse d’être une institution, régulée par la collectivité, pour devenir un arrangement privé dépendant uniquement de la volonté toute-puissante de ses membres et que la collectivité est priée de reconnaître que cela lui plaise ou pas. Et cela pose le problème que vous évoquez : il faut un parent qui représente la consolation, le foyer, la protection, et un autre qui arrache l’enfant au premier pour le conduire vers le vaste monde.
[Pour en revenir à l’idée de Père Adoptif pas à la hauteur, c’est ce rôle qu’on a de plus en plus détruit dans nos sociétés depuis 50 ans. Ce que Laughland appelle manque de paternité politique pour les jeunes issus de l’immigration n’est que le refus d’une politique d’assimilation assumée et stricte.]
Exactement. Je prolongerais cela en disant que ce « père adoptif » manque à un devoir d’exigence. Pourquoi l’enfant sortirait des jupes de sa mère, pourquoi irait-il voir le vaste monde, pourquoi chercherait-il à le conquérir s’il n’y a pas un père qui l’exige, et à qui on veut faire plaisir en se dépassant ? L’idéologie bienpensante voudrait éduquer les gens dans du coton, sous prétexte qu’une exigence pourrait les traumatiser. En fait, c’est l’inverse qui se produit : c’est en satisfaisant à l’exigence qu’on acquiert la confiance en soi, pas en entendant des gens nous dire que tout ce que nous faisons est très bien.
@ Descartes
[ Pour la Syrie, il ne fait pas de doute que ce transfert est une énorme saignée en termes de capital humain. Si la guerre civile dure encore quelques années – et il on ne voit vraiment pas de solution rapide à l’horizon – l’installation de ces populations deviendra permanente et la Syrie ne récupérera que très partiellement ce capital.]
Je suis d’accord, mais du coup, indépendamment du choix des pays européens de les accueillir ou non, qu’est ce qu’on propose à tous ces gens pour les 5 ou 10 prochaines années, le temps que les choses se calment dans leur pays ? D’attendre patiemment dans leur camp de réfugié à la frontière ? Il me semble que Sarkozy avait proposé de mettre en place un statut de réfugié provisoire, et de les renvoyer chez eux une fois le conflit terminé, vous en pensez quoi ? Mais ça pose sûrement des problèmes liés au droit du sol vu que ces conflits durent rarement 2-3 ans.
À part ça, je comprend pas bien, la définition du statut de réfugié dans la convention de Genève c’est :
« Toute personne (…) qui, craignant d’être persécutée du fait de sa race [son origine], de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner. »
Ça concerne donc en théorie qu’une très faible part de ceux à qui on décerne le statut de “réfugié” (les minorités chrétienne du moyen orient persécutés par daesh notamment). Comment ça se fait qu’il y ait un tel décalage ?
Et on dit que les migrants vont concurrencer les classes populaires sur le marché de l’emploi. Mais ceux qui ont eu les moyens de faire le voyage sont souvent assez diplômés, ne peuvent-ils pas dans la pratique faire valoir les compétences qu’ils ont acquis dans leur pays et concurrencer les “classes moyennes” ?
Tout d’abord merci pour cet article.
[“Les recommandations de lectures sont toujours les bienvenues ici. Je ne connaissais pas, j’essaierai de le retrouver.”]
Puisque les conseils de lecture sont les bienvenus, que je vous dois la lecture du Siècle de Monsieur Pétain et que j’aimerais vous rendre la pareille, je vous conseille très chaudement de lire, si vous ne l’avez déjà fait, un bel éloge de la centralisation de Charles Dupont-White qui devrait faire écho chez vous à plus d’une idée. Il s’agit de La centralisation : suite de l’individu et l’Etat. On trouve une édition faite à partir d’une édition de 1860 numérisée de la BNF, la qualité est correcte, les quelques défauts (quelques tâches, lettres un peu effacées) ajoutant un certain plaisir à lecture plutôt qu’ils ne la rendent difficile, on y trouve ainsi le sceau de la Bibliothèque impériale ce qui ajoute une certaine épaisseur temporelle agréable à la lecture, même sans un ouvrage original dans les mains.
http://www.hachettebnf.fr/la-centralisation-suite-de-lindividu-et-letat-9782013467933
Oui je comprends ce que tu dis à propos de l’importance de la préservation des rapports sociaux, qui passe par toute une série de règles tacites communément admises pour la cohésion de la société. Comme disait Saint Ambroise : “si fueris Romae, Romano vivito more; si fueris alibi, vivito sicut ibi”, bref A Rome on fait comme les romains.
Suite aux attentats de l’an dernier, on a appris qu’un des Kouachi a été employé par la Mairie de Paris dans les services de nettoyage, et il y a eu des témoignages de ses collègues de travail disant qu’il “faisait chier” par son absence de civisme et ses caprices communautaristes. Ils ne pouvaient certes pas deviner qu’il deviendrait un tueur sanguinaire, mais si ce genre d’individus se permet ce type de provocations (ne pas accepter la poignée de main d’une femme, amener son tapis de prière au travail, etc), c’est parce que la pression sociale n’est pas assez forte. Surtout que le Kouachi en question a du être déplacé de service en service car il était ingérable (ce n’était apparemment pas le seul…) et avait bénéficié des emplois jeunes, soit ces dîmes lancées par les bobos du PS comme “solution” au chômage pour les “jeunes issus de l’immigration de banlieues pour s’en sortir”. Ayant vécu dans une municipalité du PS, je connais un peu les magouilles qu’ils font pour acheter des voix avec les associations diversitaires et comment des gens incompétents arrivent à être employés. A terme c’est fatal car : les emplois jeunes c’est tout à fait le genre de travail non productif qu’il ne faut pas développer pour occuper les gens, c’est dévaloriser le service public, c’est du pain béni pour le FN sur son discours “les étrangers volent des places aux français honnêtes”, et surtout ceux qui n’ont aucun civisme et qui travaillent mal, n’ont aucune reconnaissance pour leurs employeurs et le service public qui les emploient quand même alors qu’ils sont médiocres.
Je me souviens m’être une fois emportée contre un de ces “jeunes zonards” qui travaillaient mal, et le justifiaient du fait que c’était mal payé, en lui disant que “dans ton bled idéalisé, ce boulot de merde tu ne le trouverais même pas et tu n’aurais aucun des droits qu’on doit à des siècles de luttes sociales”. Chaque jour, je remercie mes parents immigrés de nous avoir élevés dans l’idée que la dignité d’un homme s’acquiert dans le travail honnête et bien fait.
A côté de ça, j’ai connu un ex-taulard qui a bénéficié d’aides d’associations de réinsertion et qui a trouvé l’équivalent d’un de ces emplois jeunes payés par le service public. Lui bossait très sérieusement, même si c’était mal payé, car il avait bien compris que c’était à lui de faire patte blanche et de donner des gages à la société pour se réinsérer. Ses rapports avec son ex-femme et son fils se sont pacifiés, et son fils est même très fier de son père car il avait fait le parcours des épreuves pour être réintégré dans la collectivité nationale.
Quand Mme Hidalgo a été mise en difficulté quand sont remontées les témoignages sur Kouachi ou d’autres, sa réaction fut de promettre d’inscrire une charte de la laïcité à la Mairie. Mais bon sang pourquoi on en aurait besoin ? La laïcité fait partie de la société et les comportements qu’on doit avoir du fait de notre culture laïque font partie de ce cortège de règles tacites que tout le monde observe (même sans connaître sur le bout des doigts la Loi de 1905).
Va-t-on aller jusqu’à judiciariser tous les rapports humains pour avoir la paix ? Oui il y a des règles non écrites qui découlent d’une culture, mais on ne va pas rajouter dans des contrats de travail des règlements pour que les salariés s’engagent à serrer la main de leurs collègues juifs ou femmes et à ne pas faire de caprices culinaires.
A côté de ça, les responsables de Baby Loup furent bien plus fermes et courageux face à l’emmerdeuse d’enfoulardée, alors même qu’ils sont pris à la gorge au niveau financier à cause de la procédure juridique.
Enfin, pour ce que tu dis fort justement sur l’extension de la sphère privée, il est ahurissant de voir que les féministes postmodernes accompagnent souvent ce mouvement (elles défilent avec les LGBTI), là où les classiques se battaient pour que les femmes puissent investir la sphère publique et avoir le droit d’en faire partie.
@ Timo
[Je suis d’accord, mais du coup, indépendamment du choix des pays européens de les accueillir ou non, qu’est ce qu’on propose à tous ces gens pour les 5 ou 10 prochaines années, le temps que les choses se calment dans leur pays ? D’attendre patiemment dans leur camp de réfugié à la frontière ? Il me semble que Sarkozy avait proposé de mettre en place un statut de réfugié provisoire, et de les renvoyer chez eux une fois le conflit terminé, vous en pensez quoi ?]
Les idées de « statut de réfugié provisoire » sont irréalistes sauf à instituer un véritable régime d’apartheid. Si les réfugiés travaillent dans le pays, s’ils font des enfants qui vont à l’école, alors il serait humainement impossible de les renvoyer chez eux cinq ou dix ans plus tard. Cela n’a pas de sens. La seule manière de faire un système « provisoire », c’est effectivement d’obliger les réfugiés à vivre ensemble et sans contact avec la population du pays d’accueil, de manière à éviter l’acculturation. C’est la logique des « camps de réfugiés » construits par exemple au moyen orient pour la population palestinienne. Et les résultats ne sont pas brillants. Il faut donc se résigner à l’idée que les réfugiés qu’on accueillera chez nous ne reviendront pour une partie importante d’entre eux dans leur pays d’origine. C’est triste, mais c’est comme ça.
[À part ça, je comprend pas bien, la définition du statut de réfugié dans la convention de Genève c’est : (…) Ça concerne donc en théorie qu’une très faible part de ceux à qui on décerne le statut de “réfugié” (les minorités chrétienne du moyen orient persécutés par daesh notamment). Comment ça se fait qu’il y ait un tel décalage ?]
L’interprétation du statut de réfugié, qui à l’origine ne s’appliquait qu’aux personnes persécutées « intuitu personae » n’a cessé de recevoir une interprétation chaque fois plus extensive. Ce n’est qu’un élément de plus de la doctrine qui veut pour les individus de plus en plus de droits et de moins en moins de devoirs. Voir par exemple la notion de « réfugié économique »…
[Et on dit que les migrants vont concurrencer les classes populaires sur le marché de l’emploi. Mais ceux qui ont eu les moyens de faire le voyage sont souvent assez diplômés, ne peuvent-ils pas dans la pratique faire valoir les compétences qu’ils ont acquis dans leur pays et concurrencer les “classes moyennes” ?]
Très difficilement… faites confiance aux « classes moyennes » pour savoir se protéger. Beaucoup de métiers exercés par les ces couches sont des métiers protégés : on ne s’installe comme médecin, architecte ou avocat comme on veut, même si on a des diplômes. Les postes d’enseignant nécessitent de passer des concours et pour la plupart d’être citoyen de l’UE. Les postes de cadre supérieur nécessitent une excellente maîtrise du français écrit et oral. Si l’on prend des vagues d’immigration du même type dans le passé – par exemple les chiliens après le coup d’Etat de 1973 ou les argentins après le coup d’Etat de 1976 – la possibilité des nouveaux venus de concurrencer les « classes moyennes » locales est relativement limitée.
@ Bannette
[Oui je comprends ce que tu dis à propos de l’importance de la préservation des rapports sociaux, qui passe par toute une série de règles tacites communément admises pour la cohésion de la société. Comme disait Saint Ambroise : “si fueris Romae, Romano vivito more; si fueris alibi, vivito sicut ibi”, bref A Rome on fait comme les romains.]
Exactement. Et il ne faut pas transiger sur le droit d’une société à exiger des nouveaux venus l’application de cette règle.
[mais si ce genre d’individus se permet ce type de provocations (ne pas accepter la poignée de main d’une femme, amener son tapis de prière au travail, etc), c’est parce que la pression sociale n’est pas assez forte.]
Oui, mais lorsqu’on arrive à cet âge, c’est trop tard. L’exigence doit être là dès le premier jour. A la maternité, à la crèche, à l’école, dans le quartier. L’obéissance aux règles de la société d’accueil ne doit pas être une option, mais une obligation. Et à l’autre bout, la société qui exige doit être capable de récompenser celui qui satisfait aux exigences par l’acceptation dans la collectivité. Je voudrais insister sur ce point : ma conception n’est pas seulement une conception exigeante à l’endroit de l’immigré, elle est aussi exigeante pour la société d’accueil.
[A côté de ça, j’ai connu un ex-taulard qui a bénéficié d’aides d’associations de réinsertion et qui a trouvé l’équivalent d’un de ces emplois jeunes payés par le service public. Lui bossait très sérieusement, même si c’était mal payé, car il avait bien compris que c’était à lui de faire patte blanche et de donner des gages à la société pour se réinsérer. Ses rapports avec son ex-femme et son fils se sont pacifiés, et son fils est même très fier de son père car il avait fait le parcours des épreuves pour être réintégré dans la collectivité nationale.]
Je connais des cas aussi. Et là encore, ça marche lorsqu’il y a une logique de réciprocité. On exige de l’ancien délinquant qu’il montre patte blanche, qu’il donne des gages, mais il doit savoir que cet effort sera récompensé par une réadmission effective dans la collectivité nationale. C’est cet équilibre qui est difficile à réguler.
[Va-t-on aller jusqu’à judiciariser tous les rapports humains pour avoir la paix ? Oui il y a des règles non écrites qui découlent d’une culture, mais on ne va pas rajouter dans des contrats de travail des règlements pour que les salariés s’engagent à serrer la main de leurs collègues juifs ou femmes et à ne pas faire de caprices culinaires.]
Tout a fait d’accord. Il y a des règles qui doivent aller de soi. Ecrire qu’on doit saluer les collègues implique qu’on accepte l’idée qu’il pourrait en être autrement. Et il ne faut pas aller dans cette direction-là.
[A côté de ça, les responsables de Baby Loup furent bien plus fermes et courageux face à l’emmerdeuse d’enfoulardée, alors même qu’ils sont pris à la gorge au niveau financier à cause de la procédure juridique.]
On ne dira jamais combien le combat de Baby Loup a été courageux. Et combien les « bienpensants » se sont illustrés par leur lâcheté sans bornes dans cette affaire.
Bonsoir.
J’apprécie votre texte. Néanmoins je vais faire mon Edwy Plenel pour le plaisir du débat.
Vous dites que les gens qui accueillent sont “chez eux” mais l’Europe n’a eu aucun scrupule à aller s’installer aux Amériques, au passage à y massacrer les Indiens, puis à s’installer en Afrique pour coloniser le continent, et à chaque fois en imposant ses valeurs. Donc pour expier nos fautes c’est un devoir d’accueillir ces populations qui ont besoin d’aide et d’accepter leurs cultures.
@ Trublion
[J’apprécie votre texte. Néanmoins je vais faire mon Edwy Plenel pour le plaisir du débat.]
Allez-y, faites vous plaisir… 😉
[Vous dites que les gens qui accueillent sont “chez eux” mais l’Europe n’a eu aucun scrupule à aller s’installer aux Amériques, au passage à y massacrer les Indiens, puis à s’installer en Afrique pour coloniser le continent, et à chaque fois en imposant ses valeurs.]
Tout à fait. Mais il ne s’agissait pas de « migrants », mais d’armées organisées qui ont imposé leurs valeurs, leur droit, leurs coutumes, leur culture par la force. Aujourd’hui, les migrants n’ont pas la force de faire de même. Je n’en fais pas une question de morale, je ne dis pas que ce soit bien ou mal. C’est comme ça. Si on cherche une solution équilibrée, cette solution doit prendre en compte une réalité : ce sont les populations locales qui sont en position de force, et ce sont les migrants qui sont en position de faiblesse.
[Donc pour expier nos fautes c’est un devoir d’accueillir ces populations qui ont besoin d’aide et d’accepter leurs cultures.]
Les romains ont piqué la terre de mon arrière-arrière-arrière-arrière-….. – arrière grand père, ils l’ont détruit son temple et l’on réduit en esclavage. Quand ils auront expié cette faute, je m’occuperai d’expier les miennes…
Trublion, la Turquie actuelle était une terre grecque d’un petit pays qui s’appelait l’Empire byzantin et dont la capitale s’appelait Constantinople rebaptisé aujourd’hui Istanbul . Le colonialisme brutal n’est pas qu’occidentale, c’est une constante historique. Que dire des invasions mongoles, arabes ou chinoises en Asie. L’un des gros problèmes actuels c’est ce discours qui vise à faire porter sur l’homme blanc tous les malheurs du monde en oubliant les crimes des autres. Les Arabes ont pratiqué l’esclavage pendant 800 ans allant chercher des noirs pour garder leurs harems et des Slaves pour nourrir leurs armées, ils ne se sont jamais excusés pour ces crimes eux. Ce sont les méchants Occidentaux qui ont mis fin à l’esclavage non parce qu’on les y a obligés, mais bien parce qu’ils considéraient cela comme criminel selon leurs nouvelles visions du monde hérité de l’esprit humaniste. L’occident a fait des erreurs, mais il a une qualité que d’autres n’ont pas, l’autocritique. C’est sa force et sa faiblesse.
Merci pour cet excellent article qui a le mérite de mettre des points sur des i et des barres sur des t! Oui, nous sommes chez nous. Non, “ils” ne sont pas chez eux. C’est à “eux” de s’assimiler et non à nous d’adopter leur mode de vie …
De plus ,ces problèmes vont s’amplifier et se disperser dans tout le pays.Le recours à une immigration de masse sera toujours plus nombreuse.Puisqu’en plus des 2 millions l’an dernier,ce sont 4 millions de travailleurs à bas coût que les capitalistes vont importer en 2016.Certes sous des atours de ‘compassion’ mais pour des raisons de profits économiques,évidemment.
Sur ces questions Mélenchon prône une immigration amplifiée prioritairement musulmane,religion dont il a décrété,contre toute réalité,qu’elle était ‘une chance pour la France’.Ce we est organisé ‘un sommet internationaliste pour un plan B’,avec Mélenchon.
La chance de disparaître ? Le Mélenchon schow appelé Plan B,épisode 1 est une entourloupe surtout qu’on attend toujours son auto-critique vis à vis de Maastricht à l’origine de tous nos problèmes.Même Sarkozy s’est autocritiqué ,pas Mélenchon !
Quant à la sortie de l’Euro,Mélenchon ne la veut pas,il pérore en trompant son Monde surCar si tout le monde admet qu’il est impératif de “rompre” avec les traités d’une monnaie devenue « l’instrument de la domination économique et politique de l’oligarchie européenne », le débat est loin d’être tranché quant à la possibilité de le faire tout en restant dans l’euro.
De fait, le terme de “Plan B” renvoie à des pistes bien différentes. Tel que le concevait Yanis Varoufakis lorsqu’il était ministre des Finances, celui-ci, que Tsipras avait rejeté juste après le référendum, « n’était pas de revenir à la drachme, mais d’instaurer une monnaie parallèle (virtuelle) libellée en euros, même avec les banques fermées, jusqu’à ce que la pression soit suffisamment forte sur Merkel » pour obtenir un bon accord, a-t-il répété lors de la Fête de l’Huma. Varoufakis l’a redit dans un entretien accordé à Ballast :
« Une fois que vous avez créé une union monétaire, vous ne pouvez plus revenir en arrière en empruntant le même chemin à l’envers, car ce chemin n’existe plus, le chemin qui nous a menés là a disparu. Retourner en arrière, c’est aller vers la dévaluation compétitive, risquer l’augmentation des tensions nationalistes, une fragmentation encore plus poussée de l’Europe ».
@ denise
[Sur ces questions Mélenchon prône une immigration amplifiée prioritairement musulmane, religion dont il a décrété, contre toute réalité, qu’elle était ‘une chance pour la France’.]
Il ne faudrait pas charger ce pauvre Mélenchon de pêchés qu’il n’a pas commis en sus de ceux dont il est l’auteur. Je ne me souviens pas qu’il ait « prôné » une quelque « priorité à l’immigration musulmane ». Mélenchon voit l’immigration comme une chance pour la France, mais à ma connaissance, n’a jamais fait un « tri » entre les différentes catégories de migrants. Pour des raisons historiques, l’immigration en France est en majorité de tradition musulmane, mais c’est un fait, pas un choix. Par ailleurs, j’aimerais que tu m’indiques le document ou la déclaration où Mélenchon fait de la « religion musulmane » une « chance pour la France. J’ai du mal à croire qu’il ait pu dire pareille chose, tant elle entre en conflit avec les positions qu’il a toujours défendu.
[Ce we est organisé ‘un sommet internationaliste pour un plan B’,avec Mélenchon.]
Oui, et dans une grande discrétion d’ailleurs. Sur le site du PG, l’annonce n’a été publiée que ce matin…
[Quant à la sortie de l’Euro, Mélenchon ne la veut pas,]
Là dessus, Mélenchon agit en tacticien, et suit la règle de son maître Mitterrand : « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ». Je pense qu’il a compris que la position qu’il avait défendue lors de l’élection européenne est devenue intenable, mais que prendre la position inverse entraînerait pour lui un conflit avec une grande partie de sa base et une tempête médiatique.
[De fait, le terme de “Plan B” renvoie à des pistes bien différentes. Tel que le concevait Yanis Varoufakis lorsqu’il était ministre des Finances, celui-ci, que Tsipras avait rejeté juste après le référendum, « n’était pas de revenir à la drachme, mais d’instaurer une monnaie parallèle (virtuelle) libellée en euros, même avec les banques fermées, jusqu’à ce que la pression soit suffisamment forte sur Merkel » pour obtenir un bon accord,]
Ce qui revient peu ou prou à la logique mélenchonienne de la « désobéissance ». Ce que Varoufakis propose est rigoureusement interdit par les traités européens, puisque la création de cette « monnaie parallèle » équivaut de facto a créer des euros en dehors de toute autorisation de la BCE. Et comme la « désobéissance » mélenchonienne, cette idée repose sur le pari que les autres pays de la zone euro n’oseront pas expulser le contrevenant. A mon avis, c’est une erreur. L’eurogroupe n’aurait pu répondre que d’une manière : expulser la Grèce de la zone euro. Et c’aurait été une sortie forcée sans aucune préparation.
Mea culpa:Dans son discours de Marseille,Mélenchon ne dit pas « priorité à l’immigration musulmane » mais que les ‘migrants maghrébins sont désirés ,sans limite,par la France’,c’est pas trés loin,mais c’est différent.Donc Mea culpa même si le problème du ‘Mélenchon qui voit l’immigration comme une chance pour la France’ demeure surtout quand il privilégie,la maghrébine,musulmane s’ajoutant aux plusieurs millions d’ores et déjà installés définitivement.Mea culpa car la rigueur est toujours requise si le propos est de bien argumenter cependant l’inanité d’une immigration économique illimitée persiste.
@ denise
Ne vous en faites pas, denise, ce qui est grave n’est pas de commettre une erreur, c’est de ne pas vouloir le reconnaître…
Il est difficile d’imaginer Mélenchon faisant un tri par religions. C’est vraiment a l’opposé de ses conceptions sur la question. Par contre, je pense qu’il n’y a pas eu chez lui une véritable réflexion sur la problématique de l’immigration. Il s’est contenté de reprendre la ligne traditionnelle de la gauche bienpensante.
Descartes répond à Denise :” je pense qu’il n’y a pas eu chez lui [Mélenchon] une véritable réflexion sur la problématique de l’immigration. Il s’est contenté de reprendre la ligne traditionnelle de la gauche bienpensante.”
Deux affirmations inquiétantes: 1°qu’un homme politique de ce niveau (de notoriété) n’ait pas encore eu de véritable réflexion sur un sujet de cette importance aujourd’hui (et dont il ne se prive pas néanmoins de parler avec assurance!!! )
2° Quand vous dites “de reprendre la ligne traditionnelle de la gauche bienpensante”, vous pensez à qui exactement? Car il me semble qu’il s’agit là de la ligne autant du PC que du PS, de EELV, de divers syndicats…etc ..? Je me trompe?
@ Albert
[Deux affirmations inquiétantes: 1°qu’un homme politique de ce niveau (de notoriété) n’ait pas encore eu de véritable réflexion sur un sujet de cette importance aujourd’hui (et dont il ne se prive pas néanmoins de parler avec assurance!!! )]
Je crains que vous ne surestimiez les hommes politiques, quelque soit leur « importance ». La devise de l’homme politique moderne est « je suis leur leader, je dois les suivre ». Le citoyen-électeur attends des hommes politiques un discours qui corresponde à ses propres préjugés, qui le conforte dans ses intérêts. Et l’homme politique, s’il veut survivre, doit se plier à cette « dictature de l’électeur ». Mettez-vous à la place du politique : avoir une idée originale, une analyse qui s’écarte de la « vulgate » vous met en danger, alors que reprendre le discours que vos électeurs veulent entendre réduit ce risque…
C’est pourquoi d’ailleurs je me méfie des idées de « démocratie participative », qui voudraient rapprocher les décisions du « citoyen » et mettre les représentants sous le contrôle permanent et tatillon des représentés. Cette vision ne peut que réaliser la prédiction de G.B. Shaw, qui soutenait que la démocratie est un système qui garantit que nous ne soyons pas gouvernés mieux que nous ne le méritions. Mettre Mme Michu à l’Elysée, ne serait-ce que par procuration, c’est la garantie d’avoir une politique du niveau de Mme Michu. Et Mme Michu est la première à en convenir, qui préfère élire des énarques ou des polytechniciens plutôt que des gens qui lui ressemblent. Les couches populaires sont les premières a adhérer à la vision de Condorcet : on élit des gens non pas pour qu’ils fassent ce que nous ferions à leur place, mais pour qu’ils fassent mieux.
Bien sur, vous trouverez toujours ici et là quelques hommes politiques qui ont en eux la graine de l’homme d’Etat, qui préfère précéder l’opinion plutôt que de la suivre. En général ils passent pour des hallucinés, et même s’ils bénéficient à titre personnel d’une certaine reconnaissance populaire – surtout lorsqu’ils sont vieux et ne représentent plus un danger – mais ce n’est pas pour eux qu’on vote. Mélenchon n’est pas parmi eux. Du « oui » à Maastricht au « non » au TCE, il n’a jamais pris le risque de décevoir son public.
[2° Quand vous dites “de reprendre la ligne traditionnelle de la gauche bienpensante”, vous pensez à qui exactement? Car il me semble qu’il s’agit là de la ligne autant du PC que du PS, de EELV, de divers syndicats…etc ..? Je me trompe?]
Pour examiner la « ligne traditionnelle de la gauche bienpensante » on ne peut pas se contenter de regarder l’actualité. Prenez par exemple le cas du PCF ou de la CGT. Si vous reprenez les documents des années 1970 ou 1980, vous verrez que la « ligne » n’était pas du tout la même qu’aujourd’hui. Les deux organisations partageaient l’analyse selon laquelle l’immigration était pour le patronat un moyen de faire baisser les salaires, et que les coûts cachés de l’immigration étaient supportés par les couches populaires. Si Giscard avait fermé les vannes de l’immigration de travail, c’est sous la pression de cette gauche-là, alors que le CNPF – le MEDEF de l’époque – militait au contraire pour une politique qu’on appellerait aujourd’hui de libre circulation.
La « gauche bienpensante » de l’époque était déjà plus proche du CNPF que du PCF. Dans le sillage de mai 1968, la « convergence français-immigrés » est devenue un leitmotiv des groupuscules issus de l’extrême gauche marxiste mais aussi anarchiste ou issue des groupes de la gauche catholique. La raison est simple à comprendre : après la « trahison » de la classe ouvrière en 1968 matérialisée par son refus de se mettre en rangs derrière les drapeaux de la jeunesse « enragée », les « classes moyennes » se sont cherchés une victime de substitution pour justifier la défense de leurs intérêts. En 1968, les « classes moyennes » ont voulu prendre le pouvoir en se cachant derrière la défense du prolétariat, et le prolétariat les a rejetés. Il a fallu se trouver une figure de substitution, et on a trouvé l’immigré – de préférence sans papiers – mais aussi le taulard, le SDF, le marginal. Ces groupes ayant sur le prolétaire un avantage déterminant : n’ayant pas de représentation politique, on pouvait parler commodément en leur nom sans risquer d’être contredit.
Aujourd’hui, la classe ouvrière n’a plus d’expression politique à gauche. L’ensemble des partis de gauche sont essentiellement des partis des « classes moyennes », dont le discours est fait par et pour ces classes. Et c’est pourquoi cette idéologie « bienpensante » est celle de tous les partis – même si certaines individualités s’en démarquent. Quant au discours qui était dans les années 1970 celui de la gauche ouvrière, on le retrouve – ultime paradoxe – chez le FN.
Comment votre texte échappe t il,à la confusion avec un texte de l’extrème droite rancie des années qui vont de l’injuste affaire Dreyfus,à 1945,l’OAS,les ratonnade des années 70 et le Jeanmarielepénisme actuel’?Je ne le sais pas.
Vous sentez vous ,cher Descartes,post fasciste,si ça ne vous hérisse pas d’appréhender ce concept d’Enzo Traverso:Le voici’Le concept de “post-fascisme” désigne une transition en cours dont on ne connaît pas encore l’aboutissement. Les droites radicales demeurent marquées par leurs origines fascistes (en Europe centrale, elles revendiquent même cette continuité historique), mais essaient de s’émanciper de ce lourd héritage et de faire peau neuve, en modifiant en profondeur leur culture et leur idéologie. Leur filiation avec le fascisme classique devient de plus en plus problématique. Le cas français est particulièrement emblématique de cette mutation, illustrée par le conflit entre Jean-Marie et Marine Le Pen : un leadership dynastique, dans lequel le père incarne l’âme fasciste originelle et la fille une nouvelle âme qui voudrait transmigrer les valeurs anciennes (nationalisme, xénophobie, racisme, autoritarisme, protectionnisme économique) dans un cadre républicain et libéral- démocratique.’Voici mon sentiment spontané.Marine Lepen est postfasciste pas vous.
Ce que je sais c’est que l’extrème droite injuste et raciste existe potentiellement massive et toxique en France.Elle se cache,état d’urgence oblige.
L’actualité littéraire nous en parle assez souvent.
Ainsi,’Profession du père’,de Sorj chalandon appartient à la catégorie des oeuvres centrées sur ces mâles français innombrables fascistes ou issus d’extrème droite.Ces personnages nombreux ont une histoire souvent tragiques relatées relatés dans aussi :’L’art français de la guerre,d’Alexis Jenni,les livres de Modigliano,Pascal Brûckner,Alexandre Jardin,Jamet,les bd de Druillet’,illustré aussi par le beau frère de Jean d’Ormesson,condamné à mort,éxécuté, à la libération pour avoir été fanatique pro nazi dans la légion des volontaires contre le bolchévisme!
J’ai fait le compte des oeuvres de ceux que je connais ,c’est impressionnant et …..glaçant!
La tragédie en France peut continuer comme en Norvège où il y a deux ans un nazillon ed 20 ans a tué plus de soixante dix jeunes travaillistes.
D’ailleurs une des raisons de l’état d’urgence est peut être de préserver les musulmans,les étrangers,les socialo-communistes,les humanistes des massacres éventuellement occasionnés par les néo-nazis,post fascistes dormant,pour venger le Bataclan…
@ luc
[Comment votre texte échappe t il à la confusion avec un texte de l’extrême droite rancie des années qui vont de l’injuste affaire Dreyfus, à 1945, l’OAS, les ratonnade des années 70 et le Jeanmarielepénisme actuel’? Je ne le sais pas.]
Je fais tout à fait confiance à mes lecteurs de bonne foi pour faire la différence. Les autres… Je pense que sur ce point, Lordon à raison. Il faut se méfier de cette logique qui par peur d’avoir des mauvaises pensées nous pousse à ne plus penser du tout.
[Vous sentez vous, cher Descartes, post fasciste, si ça ne vous hérisse pas d’appréhender ce concept d’Enzo Traverso: Le voici « Le concept de “post-fascisme” désigne une transition en cours dont on ne connaît pas encore l’aboutissement. Les droites radicales demeurent marquées par leurs origines fascistes (en Europe centrale, elles revendiquent même cette continuité historique), mais essaient de s’émanciper de ce lourd héritage et de faire peau neuve, en modifiant en profondeur leur culture et leur idéologie. Leur filiation avec le fascisme classique devient de plus en plus problématique. Le cas français est particulièrement emblématique de cette mutation, illustrée par le conflit entre Jean-Marie et Marine Le Pen : un leadership dynastique, dans lequel le père incarne l’âme fasciste originelle et la fille une nouvelle âme qui voudrait transmigrer les valeurs anciennes (nationalisme, xénophobie, racisme, autoritarisme, protectionnisme économique) dans un cadre républicain et libéral- démocratique. » Voici mon sentiment spontané. Marine Lepen est postfasciste pas vous.]
Je vous remercie, mais je pense que Traverso se trompe en voyant des « fascistes » partout. Sauf à transformer le terme « fasciste » en synonyme de tout ce qu’on n’aime pas, il est très difficile de faire du FN un parti « fasciste ». L’extrême droite française a une filiation propre qui n’a guère d’éléments communs avec le fascisme. Par exemple, le fascisme était séduit par la modernité et est un phénomène urbain, alors que l’extrême droite française est essentiellement réactionnaire et prône un retour à la terre.
[D’ailleurs une des raisons de l’état d’urgence est peut être de préserver les musulmans, les étrangers, les socialo-communistes, les humanistes des massacres éventuellement occasionnés par les néo-nazis, post fascistes dormant, pour venger le Bataclan…]
Vous y croyez vraiment ?
@Descartes
J’allais justement vous dire, avant de lire la dernière de Luc, que : « Je souscris à votre texte, Descartes, mais ne craignez-vous pas de vous faire traiter de facho.? Eh bien voilà ! Luc vous dédouane, vous Descartes, mais pas vos propos. Ses commentaires rappelés ci-dessous et votre réponse ( fort juste) montrent bien le fossé, l’étendue du problème (du drame) français aujourd’hui. Et on nous enjoint de ne pas faire d’amalgames ! C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! ( cette formule est déjà ringarde et « rance » aujourd’hui aux yeux de certains ?)
Luc dit : « Comment votre texte échappe- t- il à la confusion avec un texte de l’extrème- droite rancie des années qui vont de l’injuste affaire Dreyfus à 1945, l’OAS, les ratonnade des années 70 et le Jeanmarielepénisme actuel’? Je ne le sais pas.
‘Voici mon sentiment spontané. Marine Lepen est postfasciste pas vous.
Ce que je sais c’est que l’extrème- droite injuste et raciste existe potentiellement massive et toxique en France. Elle se cache, état d’urgence oblige.
D’ailleurs une des raisons de l’état d’urgence est peut-être de préserver les musulmans, les étrangers, les socialo-communistes, les humanistes des massacres éventuellement occasionnés par les néo-nazis, post fascistes dormants, pour venger le Bataclan… »
Vous répondez : «… Je vous remercie, mais je pense que Traverso se trompe en voyant des « fascistes » partout. Sauf à transformer le terme « fasciste » en synonyme de tout ce qu’on n’aime pas, il est très difficile de faire du FN un parti « fasciste ».
@ Albert
[J’allais justement vous dire, avant de lire la dernière de Luc, que : « Je souscris à votre texte, Descartes, mais ne craignez-vous pas de vous faire traiter de facho.?]
J’anticipe que mon propos va me faire traiter de « facho ». C’est dans l’ordre des choses : il y a des gens pour qui tout ce qui s’écarte de leur cadre de référence est forcément « facho ». C’est l’essence de la logique manichéenne qui est, hélas, dominante dans notre « vraie gauche » : il y a d’un côté le « bien » – c’est-à-dire, les gens qui pensent comme vous – et de l’autre côté il y a le « mal ». Et ces deux camps sont homogènes. Si vous êtes du côté du « mal », comme les fascistes sont aussi du côté du « mal », vous ne pouvez qu’être fasciste.
Ce qui me désolerait, c’est que des gens ouverts et honnêtes mais qui ne lisent pas jusqu’au bout se laissent tromper par des « marqueurs ». Aujourd’hui, le simple fait de parler de responsabilité, d’exigence vous marque comme « facho ». Mais je fais confiance à mes lecteurs pour aller jusqu’au bout de leur lecture, et je pense qu’ayant lu mon article jusqu’au bout il n’y a guère d’ambiguïté sur le lieu ou je me situe. Et puis, il y a toujours les commentaires pour clarifier les positions, non ?
@Albert-Oui,vos argumenys sont audibles.Les miens aussi,car nous avons eu en France l’expérience du Nationalisme.De plus le passé éclaire l’avenir et rien ne me porte à croire que ce sont les Gaullistes sincères qui emporteront la direction du FN.En effet la tradition de l’extrème droite(comme d’autres politques..) est de tricher,manipuler,mentir comme Buisson ,ou les narrations contenues dans [‘Profession du père’,de Sorj chalandon :’L’art français de la guerre,d’Alexis Jenni,les livres de Modigliano,Pascal Brûckner,Alexandre Jardin,Jamet,les bd de Druillet’,illustré aussi par le beau frère de Jean d’Ormesson,condamné à mort,éxécuté, à la libération pour avoir été fanatique pro nazi dans la légion des volontaires contre le bolchévisme!
Participer au blog Descartes soutend que les clichés soient discutés même s’ils sont souverainiste,non?
Les remarques de Luc et d’Albert sont éclairantes, et nous rappellent que l’important est moins ce qui est dit que l’identité et la position de celui qui parle, y compris sur ce blog.
Imaginons un instant que Florian Philippot ou Marine Le Pen ait écrit mot pour mot le même texte que celui que nous pouvons lire sous la plume de Descartes: les mêmes qui saluent la rhétorique de notre hôte hurleraient au loup avec la meute, criant au fascisme, à la xénophobie, au racisme. Seulement voilà, Descartes (et ce n’est pas un reproche personnel, car je souscris à son texte, mais plutôt un constat un peu amer, je l’admets) a en quelque sorte “montré patte blanche”: ancien du PCF, issu lui-même de l’immigration (et d’une famille ayant vraisemblablement fui un coup d’Etat militaire), il peut se permettre des propos qu’on ne pardonnerait pas à un militant d’extrême droite ou même à un homme de droite. En revanche, si Descartes se présentait comme un ancien militant d’Occident, il récolterait anathèmes et insultes, en écrivant la même chose, j’en suis persuadé.
La conclusion logique est que, finalement, le propos a moins d’importance que le parcours et l’histoire de celui qui le tient. On fait plus rarement grief à un immigré de critiquer l’immigration qu’à un Français de souche. Une personne d’origine maghrébine peut se permettre des critiques beaucoup plus dures sur l’islam qu’un Français de souche, sur lequel plane toujours le soupçon de racisme, de relent colonialiste, etc.
Tout cela fait que le véritable débat contradictoire, en réalité, n’est guère possible en France, car, avant même de vous écouter, de juger de la valeur de vos arguments, on regarde d’où vous venez. Si “vous en êtes”, on vous écoute. Sinon, vous êtes catalogué avant même de l’avoir ouverte. J’en veux pour preuve extrême le cas de quelqu’un comme Christine Boutin, que je ne soutiens absolument pas: je me souviens avoir entendu de sa part, en certaines occasions, des propos ma foi respectables et défendables, mais, étiquetée “catho ringarde”, tout le monde se fout toujours de sa gueule. Dupont-Aignan rencontre le même type de problème: avant même d’avoir pu dérouler une démonstration, on lui lance systématiquement: “à 3 % que comptez-vous faire?” ou “allez-vous faire alliance avec le FN?”. Ni les média, ni les Français n’ont réellement envie d’entendre les gens qui ont quelque chose à dire.
Je lis également, sous la plume de Luc que “nous avons eu en France l’expérience du Nationalisme”. Je pense que c’est totalement faux. D’abord, le nationalisme, ce n’est pas une idéologie unique, constituée, avec ses dogmes et ses textes sacrés. Il y a des nationalismes français. Le gaullisme est une forme de nationalisme, même si de Gaulle rejetait le terme. A Vichy, il n’y avait pas que des nationalistes: il y avait des pro-nazis européistes, des anciens pacifistes, et même quelques personnes venues de la gauche.
Il faut arrêter d’agiter l’épouvantail du nationalisme. Le nationaliste est celui qui considère que la souveraineté réside uniquement dans la nation, qui professe un attachement viscéral (excessif peut-être, on peut en discuter) à la nation en tant qu’héritage historique et charnel (et pas seulement dans sa dimension contractuelle) et qui attache une (trop?) grande importance à l’unité et à la cohésion de cette nation. On peut sans doute lui reprocher de la vouloir trop homogène, trop sclérosée, trop fermée, mais nationalisme n’est en aucun cas synonyme de fascisme ou de racisme.
@ nationaliste-ethniciste
[Les remarques de Luc et d’Albert sont éclairantes, et nous rappellent que l’important est moins ce qui est dit que l’identité et la position de celui qui parle, y compris sur ce blog.]
Jusqu’à un certain point, c’est logique. On ne peut comprendre le sens du texte sans le replacer dans son contexte. Les mots ne veulent pas dire la même chose dans la bouche d’un Marchais et dans la bouche d’un Le Pen, quand bien même ce seraient les mêmes mots. La connaissance de l’auteur est une clé pour interpréter les références.
[Seulement voilà, Descartes (et ce n’est pas un reproche personnel, car je souscris à son texte, mais plutôt un constat un peu amer, je l’admets) a en quelque sorte “montré patte blanche”: ancien du PCF, issu lui-même de l’immigration (et d’une famille ayant vraisemblablement fui un coup d’Etat militaire), il peut se permettre des propos qu’on ne pardonnerait pas à un militant d’extrême droite ou même à un homme de droite.]
Je ne pense pas que ce soit seulement une question de « patte blanche ». Pour l’essentiel, il y a une question de références, comme je l’ai expliqué plus haut. Mais il y a aussi dans la distinction un élément qui relève du procès d’intention. Même si j’écrivais mot pour mot ce qu’écrit Philippot, et que j’expliquais que j’utilise les mots dans le même sens que lui, on m’accorderait probablement une crédibilité quant à mes intentions qu’on n’accorderait pas à Philippot, au vu de nos trajectoires respectives. C’est en partie injuste, mais c’est comme ça.
[Tout cela fait que le véritable débat contradictoire, en réalité, n’est guère possible en France,]
Je pense que vous allez un peu vite. Si cette tendance à regarder les intentions plutôt que les idées « nues » est certainement un obstacle, tout comme l’est la différence des concepts et des cadres de référence que chacun manipule, je ne pense pas que ces obstacles rendent le véritable débat contradictoire impossible. Difficile, certes, mais impossible, non, dès lors qu’il y a une volonté de part et d’autre d’échanger.
[J’en veux pour preuve extrême le cas de quelqu’un comme Christine Boutin, que je ne soutiens absolument pas: je me souviens avoir entendu de sa part, en certaines occasions, des propos ma foi respectables et défendables, mais, étiquetée “catho ringarde”, tout le monde se fout toujours de sa gueule.]
Compte tenu de la trajectoire de Christine Boutin, on peut se dire que lorsqu’elle tient des propos « respectables et défendables », c’est par pure coïncidence. Je pense que votre exemple n’est pas très bon. Vous exagérez par ailleurs le caractère protecteur d’une trajectoire. Pensez à Jacques Sapir, qui s’est pris des véritables tombereaux d’injures lorsqu’il a suggéré une possible convergence des souverainistes sans exclusives. Et pourtant, il peut exhiber d’impeccables diplômes « de gauche »…
[Dupont-Aignan rencontre le même type de problème: avant même d’avoir pu dérouler une démonstration, on lui lance systématiquement: “à 3 % que comptez-vous faire?” ou “allez-vous faire alliance avec le FN?”. Ni les média, ni les Français n’ont réellement envie d’entendre les gens qui ont quelque chose à dire.]
Là vous mélangez tout. Dans cet exemple, ce qui est en cause n’est pas la trajectoire personnelle de Dupont-Aignan, mais bien ses idées. S’il est disqualifié, c’est parce qu’il y a une volonté dans la caste politico-médiatique pour disqualifier ses idées.
[Il faut arrêter d’agiter l’épouvantail du nationalisme.]
Je suis d’accord. Cela fait déjà longtemps qu’on abuse du terrorisme intellectuel pour diaboliser et ostraciser les idées qui déplaisent. D’autant plus que dans le cas d’espèce l’épouvantail est assez artificiel : il n’existe pas un nationalisme, mais des nationalismes dont certains ont joué dans notre histoire un rôle progressiste indéniable. Ceux qui ont déclaré « la patrie en danger » en 1792 n’étaient ils pas des « nationalistes » ?
@nationaliste-ethniciste
>En revanche, si Descartes se présentait comme un ancien militant d’Occident, il récolterait anathèmes et insultes, en écrivant la même chose, j’en suis persuadé.< Je n’en suis pas persuadé. Il aurait un public différent, voilà tout. Je ne crois pas que les libéraux tiennent bien rigueur à Madelin pour son passé de nazillon. Et il faut dire qu’il y a une différence majeure : Madelin a changé d’idéologie, Descartes non. Tout ce qu’il écrit est dans la droite ligne du PCF de Marchais, et si un “homme de droite” écrivait cela aujourd’hui, il lui aurait fallu être gaulliste, ou alors il aurait retourné sa veste.
De plus, regardez un peu les discussions qu’a eu Descartes avec toute sorte d’anticommunistes sur son blog. On dit que les gens de gauche sont bornés, on a cette impression quand on ne fréquente que des gens de gauche, en étant dans l’EN par exemple 😉 mais je peux vous garantir qu’un homme de droite borné, c’est tout aussi irritant et sectaire…
@nationaliste jacobin
Dans une certaine mesure,je souscrit à vos propos.D’ailleurs dans l’article de Desvartes ‘sur le sommet du plan B’,j’explique d’où je m’exprime.
Cependant,ici j’attire l’attention sur le fait qu’aucune idée,aucun concept fusse le ‘Nationalisme’,n’arrive toute seul sur ce blog ou dans une conversation.Une idée est portée par un locuteur,et les ressorts qui poussent un locuteur à exprimer ce concept participent à la contreverse,.
Je parle de mon histoire,mon leg culturel c.a.d,pour moi,les différents aspect pris par le pcf une expansion du grand tronc commun des ‘partageux français’,appelés aussi les Rouges(au sens du remarquable livre de Pascale Fautrieux,intitulé ainsi).
PS: contrairement à ce que vous avez indiqué, la police et la justice ont bien fait leur travail pour le blocage de l’A1: le procès a lieu aujourd’hui.
@ odp
Vous avez tout à fait raison. Je n’y croyais plus, mais j’avais tort. L’instruction de cette affaire a été conduite avec une grande discrétion, mais on a finalement eu un procès, avec des condamnation très modérées, mais condamnations tout de même. C’est suffisamment rare pour être signalé: Dans l’affaire de St Aignan, il n’y a pas eu de procès. Ici, au moins, la justice est passée. Honneur à qui honneur est du, c’est un progrès.
Maintenant, je serais curieux de savoir si les peines seront exécutées, et comment. Le tribunal n’a pas prononcé de mandat de dépôt… ce qui laisse une opportunité à l’affaire de se perdre dans les méandres de la procédure. Quant aux 500.000 € de dégâts…