Quand les français croient à la grandeur de la France, ils font des grandes choses.
Quand ils n’y croient pas, ils font des choses petites. (Charles de Gaulle)
Samedi dernier, j’étais heureux. Le soleil luisait comme un sou neuf, les plantes dans mon balcon faisaient voir leurs jeunes pousses, le monde me souriait et je lui souriait en retour. Et je me suis dit: “puisque tout me sourit aujourd’hui, allons nous enrichir quelques heures à la Convention Nationale du PCF en écoutant parler des lendemains qui chanteront sûrement…
Mal m’en a pris. Pourquoi faut-il que ces réunions soient aussi déprimantes ? Pourquoi faut-il que les intervenants parlent comme s’ils débitaient une éloge funèbre ? Pourquoi tant d’auto-flagellation ? Personne n’a pensé à distribuer le Prozac à l’entrée ?
On a envie de pleurer lorsqu’on entend Francis Wurtz expliquer aujourd’hui que proposer la sortie de l’Euro était de la pure démagogie et serait un désastre pour la France. Et on se demande: est-ce le même Wurtz qui en 1992 faisait le réquisitoire contre le traité de Maastricht et tout particulièrement l’euro ? Celui qui affirmait que la monnaie unique serait désastreuse pour la France et qu’un gouvernement de gauche devrait sortir dès que possible ? Celui qui faisait campagne pour la pétition “pour sortir de l’Euro” ? Oui, c’est le même, avec quelques mandats de député européen en plus. Cela enseigne la sagesse, ou du moins une certaine sagesse. Attendons quelques années encore, et on nous expliquerait comme le fit naguère Mélenchon que Maastricht “c’était un compromis de gauche”.
Mais commençons par le commencement. On pouvait se demander ce que pouvait bien être cette “Convention Nationale”, objet statutaire non identifié. D’autant que le titre, “Changer l’Europe et la mondialisation, un engagement pour la France”, laissait augurer une discussion plus ou moins abstraite, la capacité concrète du PCF pour prendre des engagements au nom de “la France” étant aujourd’hui singulièrement limitée. En fait de “convention”, il s’agissait plutôt d’une réunion d’une petite centaine de personnes (et je suis généreux…) presomptivement venues “sur invitation” pour discuter de l’Europe et de la mondialisation.
Le texte préparatoire distribué avant la “convention” n’augurait, il faut le dire, rien de bon. Bien entendu, on retrouve cette prose dégoulinante de bonnes intentions qui tient aujourd’hui à gauche lieu de réflexion. Bien évidement, nous vivons une “crise de civilisation”. Et la dramaturgie ne change jamais: d’abord on décrit le méchant: “la stratégie des dominants est simple : elle consiste à compresser les coûts salariaux et sociaux, à utiliser les avancées technologiques pour augmenter les marges et à générer toujours plus de concurrence monétaire, fiscale et sociale entre les régions du monde, à organiser la guerre de tous contre tous, à désigner de nouveaux ennemis“. Et là, lorsqu’il n’y a plus d’espoir, arrive le chevalier blanc: “A la pression du capital et de l’idéologie dominante répondent désormais des doutes, des angoisses, une exaspération, des espoirs ou des tentatives de penser un autre avenir. Les discours sur les “nouvelles régulation” ont fait long feu. L’adaptation du système est de plus en plus difficile, les besoins de dépassement du capitalisme, de coopération, mise en commun, au fond d’un communisme de nouvelle génération, sont inscrits au coeur de la résolution des enjeux contemporains“. Bon, ça va, on est rassuré, un “communisme de nouvelle génération” – les enfants, Robert Hue serait fier de vous – va nous sauver.
Mais en quoi consiste exactement cette salvation ? “Premier principe, relance politique de la construction européenne“. Tiens, tiens… “Deuxièmement, souveraineté monétaire et financière des peuples dans l’espace européen comme à
l’échelle du monde“. Bon, ok, va falloir expliquer aux gens comment on concilie une “relance politique de la construction européenne” avec la “souveraineté des peuples”. Mais bon… “Troisième principe, un visa écologique et social pour les marchandises dans le marché intérieur européen“. “Quatrième principe, responsabilité sociale, environnementale, territoriale des multinationales“. “Cinquième principe : les droits humains au coeur d’une nouvelle mondialité“. “Sixièmement, partager les savoirs en vue de coopérations mutuellement avantageuses”. “Septième principe : un Front mondial pour un autre monde, la France à l’initiative d’une nouvelle alliance mondiale“.
Le communisme ancien se posait des questions sur les rapports de production. Il cherchait à abolir l’exploitation du travail humain par le capital. Le “communisme d’une nouvelle génération” semble se contenter d’une “responsabilité sociale, environnementale, territoriale des multinationales”. Le communisme ancien était peut-être excessif dans ses ambitions, mais le “communisme de nouvelle génération” de toute évidence se contente de peu. De très peu. Finalement, quelle différence entre ce langage et celui des social-démocrates ou des écologistes au Parlement européen ?
Le débat fut à l’image de ce document préparatoire. En pire. Parce qu’à cette idéologie molle qui oublie les rapports de force et les conflits d’intérêts et parle comme si nous vivions dans un monde manichéen avec des “dominants” diaboliques d’un côté et des bisounours de l’autre superpose une autre idéologie, celle de la haine de soi. Combien d’intervenants se frappent la poitrine préventivement sur le thème “la France n’a de leçons à donner à personne” en égrenant toutes les “culpabilités” historiques – réelles ou supposées – de notre, de leur pays ? Combien d’intervenants pour appeler à la “modestie” au nom de l’idée que la France n’a finalement rien de spécial à dire aux autres ? Ce discours est arrivé à de tels extrêmes que Pierre Laurent – qui est pourtant loin d’être un jacobin intransigeant – s’est senti obligé de remettre les points sur les “i” en remarquant qu’on ne peut pas prétendre changer le monde si l’on n’a pas précisément un projet pour le monde, et que cela suppose qu’on ait quelque chose à dire au monde.
Il faudrait un jour analyser quel rôle joue cette “haine de soi” dans la pensée de la gauche française. Cette logique n’est d’ailleurs pas nouvelle: ce fut la logique dominante des années 1930 et plus tard dans Vichy. Mais c’était à l’époque une marque de la pensée de droite. Depuis les années 1960, c’est devenu au contraire un marqueur de gauche: du “beauf” de Cabu à la réaction bobo-intéllo contre le film “bienvenu chez les ch’tis”, de la multiplication des histoires “révisionnistes” au déboulonage systématique de tout ce qui fait le récit national, la gauche a repris à la droite la plus réactionnaire l’injonction d’avoir honte d’être français. Une injonction qui fait se pâmer les libéraux-libertaires, mais dans laquelle les français, et surtout les français des couches populaires, ne se retrouvent pas. La meilleure preuve en est que les discours de grandeur ont encore un effet puissant. Voici ce qu’un candidat à la présidence de la République avait déclamé devant ses électeurs:
« Ma France, c’est le pays qui a fait la synthèse entre l’Ancien Régime et la Révolution, entre l’Etat capétien et l’Etat républicain, qui a inventé la laïcité pour faire vivre ensemble ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas. Ma France, c’est le pays qui, entre le drapeau blanc et le drapeau rouge a choisi le drapeau tricolore, en a fait le drapeau de la liberté et l’a couvert de gloire. Ma France, c’est celle de tous les Français sans exception. C’est la France de Saint-Louis et celle de Carnot, celle des croisades et de Valmy. Celle de Pascal et de Voltaire. Celles des cathédrales et de l’Encyclopédie. »
Ce candidat a été élu. Triomphalement. Malheureusement, il n’était pas de gauche. Quel candidat de gauche oserait aujourd’hui revindiquer Pascal et Voltaire ? Valmy ? Ca fait militariste… quant à l’Encyclopédie… vous ni pensez pas… le CRAN et les militants LGBT pourraient mal le prendre…
En écoutant les discours de cette “convention nationale”, on ne pouvait que constater que le PCF a détricoté ces vingt dernières années la mangnifique synthèse qu’il avait réussi, à la sortie de la guerre, entre le drapeau rouge et le drapeau tricolore. Le jacobinisme dans la “gauche radicale” a largement vécu. Il a laissé la place à une bouillie pour les chats euro-compatible. Entre le “care” d’Aubry et les “coopérations mutuellement avantageuses” du PCF, nous nous retrouvons avec une gauche sans souffle, sans vision, en un mot, sans grandeur. Une gauche qui ne veut faire que des “petites choses”. Une gauche qui veut “penser la mondialisation” pour conclure que la France n’a rien à dire, rien à proposer, rien à enseigner aux autres. Une gauche pleurnicheuse qui laissera au Front National proposer, seul, s’approprier les idées de grandeur. Pauvre de nous.
Garçon, un Prozac, s’il vous plaît !
Descartes
Vous devriez venir à l’UPR…
C’est quoi, l’UPR ?
un parti créé par un inspecteur général des finances avec comme mot d’ordre principal de sortir de l’Union européenne.
Faites un tour là :
http://www.u-p-r.fr
J’ai fait un tour. Je partage sur beaucoup de points leurs analyses sur la question européenne. Mais la sortie de l’Euro et de l’UE ne constitue pas en soi une politique. Tout au plus, un
instrument au service d’un projet. Or, ce projet je ne le vois pas vraiment sur le site de l’UPR, et connaissant la trajectoire d’Asselineau, plus proche du monarchisme traditionnaliste que de la
République jacobine, je doute qu’il y ait entre lui et moi beaucoup de points de coincidence. En plus, je ne crois pas à la politique groupusculaire. Si l’on veut faire de l’agitation
intellectuelle, mieux vaut créer une fondation, comme l’a fait Chévenement avec Res Publica.
pour bien le connaître il n’y a pas une once de monarchisme dans les sympathies de François Asselineau.
Par ailleurs l’absence de programme n’est pas exacte. Sortir de l’UE c’est aussi reprendre le siège de la france à l’OMC et sortir de l’OTAN. L’idée de relance des grands services publics est
exprimée, en commençant par la construction de logements. Il n’y a pas rien, c’est un programme de rassemblement sur des points essentiels.
Je comprends votre point de vue, et notamment son pragmatisme.
Mais si vous parlez de grandeur, il y en a plus dans les idées défendues par ce petit parti que dans les discours du grand PCF…
Entre continuer à pleurer au PC et faire grandir l’UPR…
pour bien le connaître il n’y a pas une once de monarchisme dans les sympathies de François Asselineau.
Alors, qu’est-ce qu’il foutait chez le Vicomte ?
Par ailleurs l’absence de programme n’est pas exacte. Sortir de l’UE c’est aussi reprendre le siège de la france à l’OMC et sortir de l’OTAN. L’idée de relance des grands services publics est
exprimée, en commençant par la construction de logements. Il n’y a pas rien, c’est un programme de rassemblement sur des points essentiels.
Il ne faut pas confondre “programme” et “liste de mesures”. Un programme implique une vision de société qui permette justement hiérarchiser les mesures. Sortir de l’OTAN n’est pas un objectif en
soit, c’est un outil. On sort de l’OTAN pour quoi faire ? Pour pratiquer une politique de puissance ? Pour se recroqueviller sur la sûreté de nos frontières ? Quel est le cout de l’option choisie
? Et même chose sur l’OMC: reprendre son siège c’est bien, mais pour quoi faire ? Au service de quelle politique économique ? Finalement, la seule et unique mesure de politique économique est la
construction de logements… un peu court, jeune homme.
Les propositions de l’UPR sont purement instrumentales. On ne retrouve derrière elle aucune vision de ce que pourrait être la France qu’ils veulent construire sauf dans le domaine de la politique
européenne.
Asselineau n’a jamais été chez de Villiers. Il a soutenu Pasqua quand celui-ci a semblé vouloir prendre la tête d’un parti anti-europe, c’est tout.
Pour ce qui est du programme, vos remarques sont assez justes. Sauf que la question européenne est essentielle et que l’europe continue d’avancer, ce ne sera pas la peine d’avoir quelque programme
que ce soit, bruxelles s’en chargera.
J’avais l’impression que ce point ne vous échappait pas. Mais j’ai pu me tromper. il ne me reste qu’à vous souhaiter… une bonne consommation de viagra ! 🙂
Asselineau n’a jamais été chez de Villiers.
Toutes mes excuses. J’ai confondu le RPF de Pasqua et le MPF de De Villiers.
Pour ce qui est du programme, vos remarques sont assez justes. Sauf que la question européenne est essentielle
Je ne dis pas le contraire. Mais je trouve qu’une organisation politique ne peut se contenter d’avoir une vision réduite à une seule question, aussi importante soit-elle. Vous l’avez compris, je
ne rejette nullement la possibilité que des hommes considérés comme “de droite” et “de gauche” puissent faire cause commune sur une question d’importance vitale pour la Nation. Au contraire, je
regrette que la polarisation sur la division droite/gauche ait empêché les jacobins de droite (gaullistes en général) et les jacobins de gauche de présenter un front uni sur certaines questions.
Peut-être que cela se fera un jour ?
J’avais l’impression que ce point ne vous échappait pas. Mais j’ai pu me tromper. il ne me reste qu’à vous souhaiter… une bonne consommation de viagra ! 🙂
Sans vouloir vous offenser, le Viagra n’améliore en rien la mémoire ou la capacité d’analyse. Si vous le prenez pour ce genre d’insuffisances, vous risquez d’être cruellement déçu… et
surpris!
A peu près tous les sujets susceptibles de fédérer aujourd’hui jacobins de droite et de gauche sont dans le programme de l’UPR. Si vous voulez en ajouter d’autres, c’est ouvert !
Pour le Viagra, c’était une allusion à la fin de votre article, pas une invitation à accroître vos capacités intellectuelles.
A peu près tous les sujets susceptibles de fédérer aujourd’hui jacobins de droite et de gauche sont dans le programme de l’UPR. Si vous voulez en ajouter d’autres, c’est ouvert !
Je pense qu’il y en a bien d’autres, en matière de politique économique, d’immigration, de sécurité… malheureusement, la division gauche/droite reste aujourd’hui trop structurante du discours
politique pour permettre un débat sérieux sur ces questions.
J’aime beaucoup la citation du général De Gaulle à l’entame de ton billet.
Si la France est encore une grande nation, un pays riche avec un bon taux de natalité, je crois que nous lui devons beaucoup et que nous sommes encore dans l’inertie des « années de Gaulle » (sans
minimiser l’apport du PCF dans ce processus).
Je crois que nous avons actuellement besoin de quelqu’un de ce calibre pour trouver un nouvel essor, un nouveau souffle.
C’est dans les situations de crise que peuvent émerger des leaders de la trempe d’un De gaulle, au sein d’une élite renouvelée. Mais c’est aussi dans ces situations que se révèlent les limites de
ceux qui prétendent à la fonction suprême (par exemple, l’accident nucléaire de fukushima est riche d’enseignements sur la promptitude de certains à céder à l’émotion et à dire des conneries du
type « remplaçons le nucléaire par des éoliennes, du photovoltaïque et de la géothermie, c’est possible »).
Je ne te cacherais pas que j’ai de plus en plus de doutes sur Mélenchon, même si à l’instant T mon vote lui est encore acquis.
Si la France est encore une grande nation, un pays riche avec un bon taux de natalité, je crois que nous lui devons beaucoup et que nous sommes encore dans l’inertie des « années de Gaulle »
(sans minimiser l’apport du PCF dans ce processus).
Je suis d’accord. Nous vivons en grande partie sur le capital créé pendant les années De Gaulle-Pompidou-Giscard. Ces pendant ces années-là qu’ont été constituées nos infrastructures
(autouroutes, TGV, nucléaire, réseau téléphonique), nos grands laboratoires (CEA, Inserm, CNRS), notre appareil administratif… et malgré la destruction systématique de cet héritage depuis le
début des années 1980, tout ce qui est fort et durable chez nous vient de cette époque là.
C’est dans les situations de crise que peuvent émerger des leaders de la trempe d’un De gaulle, au sein d’une élite renouvelée.
Le problème est que la génération politique qui nous gouverne est la première qui n’a pas connu de véritable “crise” qui aurait pu la former et lui donner la notion du tragique, notion qui à mon
avis est indispensable pour faire un homme d’Etat.
Je ne te cacherais pas que j’ai de plus en plus de doutes sur Mélenchon, même si à l’instant T mon vote lui est encore acquis.
Moi aussi. En repensant ce qu’il disait quand il a fondé le PG, j’avoue que je suis terriblement déçu. Il est devenu un politicien d’extrême gauche comme n’importe quel autre. C’est d’autant plus
frustrant qu’à titre personnel c’est un homme exceptionnel. Et à l’épreuve des circonstances il se révèle sans doute un grand manoeuvrier, à l’image de son modèle. Mais cela ne suffit
pas à faire un homme d’Etat.
Je ne vois pas vraiment en quoi la souveraineté des peuples et la poursuite de la construction de l’Union Européenne est impossible. Elle peut se faire sur d’autres bases – des accords économiques
par exemple -, ou par d’autres manières – plus de référendums -, même si la chose n’est pas forcément aisée.
Bien d’accord sur tout le reste, et en particulier l’auto-flagellation. Ah, la bien-pensance…
Je ne vois pas vraiment en quoi la souveraineté des peuples et la poursuite de la construction de l’Union Européenne est impossible.
Moi non plus. Le problème n’est pas dans la “construction de l’Union européenne”, mais dans “la relance politique de la construction européenne”. Faire de l’Union européenne une
entité politique suppose qu’il n’y ait qu’un seul “souverain” (par définition, le souverain ne peut être multiple). Or, cela est contradictoire avec l’idée de “souverainété des
peuples”. Si l’on veut préserver la souverainété des peuples, alors l’Union Européenne ne peut être autre chose qu’une entité technique.
Bien d’accord sur tout le reste, et en particulier l’auto-flagellation. Ah, la bien-pensance…
Il n’y a rien de pire.
@ Descartes
C’est marrant, j’ai eu un peu la même réaction qu’Edgar à la lecture de votre billet, et je vois qu’il a déjà fait tout le boulot…
A propos du programme de l’UPR : il faut comprendre que ce groupuscule (de moins en moins groupusculaire) dont je suis moi aussi adhérent a pour vocation de rassembler une majorité de Français, de
l’extrême-droite à l’extrême-gauche, pour faire sortir la France de l’UE, dans la mesure où, justement, c’est une condition sine qua non pour rétablir la souveraineté populaire et donc la
démocratie, puisque c’est la même chose.
A cet égard j’irais plus loin qu’Edgar : il ne s’agit pas de rassembler seulement les jacobins de droite et de gauche, il s’agit de rassembler tous ceux qui veulent faire (re)vivre la démocratie en
France. Ni les libéraux à l’ancienne, ni les libertariens, ni les immigrophobes de tout poil, sympathisants frontistes ou néo-droitiers, ni les déçus du P”G”, du P”S”, ou du P”C””F” ou des “Verts”,
ni les “alternatifs” en tout genre, écologistes fanatiques, meyssanistes bilderbergomaniaques, ne sont exclus a priori (je le dis parce que ça me pèse parfois de côtoyer certains de ces
énergumènes, même par ADSL interposé… mais c’est la règle du jeu et je l’ai acceptée).
Bref, il me semble que cela justifie très bien l’absence de propositions précises en matière d’économie, d’immigration ou de “sécurité” dans le programme de l’UPR (lequel a toutefois vocation à
être enrichi dans les mois qui viennent). Il s’agit d’indépendance nationale, il ne s’agit que d’indépendance nationale, et encore une fois l’UPR a pris le parti de rassembler. De rassembler très
large. Je crois qu’il ne faut donc surtout pas chercher à l’UPR un parti pris de type idéologique. C’est exclu par principe. L’idéologie de l’UPR, c’est la démocratie en France et rien d’autre,
mais c’est déjà beaucoup, j’espère que vous en conviendrez.
A propos du programme de l’UPR : il faut comprendre que ce groupuscule (de moins en moins groupusculaire) dont je suis moi aussi adhérent a pour vocation de rassembler une majorité de
Français, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, pour faire sortir la France de l’UE, dans la mesure où, justement, c’est une condition sine qua non pour rétablir la souveraineté populaire et
donc la démocratie, puisque c’est la même chose.
Jusque là, on peut être d’accord sur l’objectif. JP Chèvenement avait essayé un peu la même chose lorsqu’il avait accueilli un certain nombre de souverainistes “de droite” dans son équipe en
2002. Le problème – et on l’a vu avec l’échec de Chèvenement – est que la division gauche/droite reste encore trop structurante du discours politique en France. C’est peut-être ce tabou qu’il
faut faire tomber avant qu’un rassemblement sur ces questions soit possible.
A cet égard j’irais plus loin qu’Edgar : il ne s’agit pas de rassembler seulement les jacobins de droite et de gauche, il s’agit de rassembler tous ceux qui veulent faire (re)vivre la
démocratie en France.
C’est à dire, les jacobins. C’est à dire, ceux qui fondent leur idée de la République sur la souverainété populaire considérée comme indivisible (exit les communautaristes et différentialistes de
tout poil) et d’une séparation des sphères publique et privée dans la droite ligne de la pensée des Lumières. Je pense que “jacobin” c’est le mot juste pour qualifier cette orientation politique.
Bien sur, on ne leur exigera pas de montrer leur “carte” de jacobin (carte au demeurant inexistante).
Bref, il me semble que cela justifie très bien l’absence de propositions précises en matière d’économie, d’immigration ou de “sécurité” dans le programme de l’UPR (lequel a toutefois vocation
à être enrichi dans les mois qui viennent).
Justement, c’est là que se situe le problème. Soit l’UPR prétend être un rassemblement pour atteindre un but précis (le retrait de l’UE et la sortie de l’Euro) un peu comme la France Libre avait
pour but le rétablissement des institutions de la République et l’indépendance nationale. Mais un tel mouvement ne peut être un parti politique: c’est un rassemblement ou chacun conserve ses
opinions et ses allégeances. Si c’est le but de l’UPR, alors je comprends qu’il n’y ait pas de “programme”, mais alors il faut le dire clairement. Si l’objectif est de devenir un parti, alors il
faut un programme qui couvre l’essentiel du champ politique.
Bonjour à tous
Je n’ai pas trop de temps devant moi mais je vais quand-même essayer de vous faire part de plusieurs choses qui me turlupinent:
– Je pense qu’il ne faut pas surestimer l’efficacité d’un blog, aussi intéressant qu’il puisse être. Des concepts comme l’Europe, ou bien le communisme depuis son origine jusqu’à
Marx-Engels-Lenine-Staline-Mao…ou bien les sources d’énergies, ou bien l’Economie et les prises de position des personnes (notamment dans le temps), La Libye,la Cote d’Ivoire etc ne peuvent pas
se résumer en quelques lignes et réponses lapidaires. Marx n’a pas expliqué “le capital” en quelques lignes faciles à comprendre.Pour éviter les malentendus, il faut avoir les mêmes références
précises c’est à dire avoir une définition objective partagée du sujet débattu et je ne suis pas du tout convaincu qu’il en soit ainsi actuellement (ex le fourre-tout du marigot gauchiste de mon
point de vue et qui me fout en rogne)
– l’espace billet/commentaires d’un blog ne peut pas être suffisamment interactif (par rapport au dialogue physique)
– d’où peut-être des prises de tête superflues et inutiles sur des malentendus
– ceci explique aussi peut-être le manque de conséquences positives assez souvent reprochées à notre hôte Descartes qui a au cependant le mérite de nous fournir des info intéressantes
– ce qui me conduit à dire de ne pas oublier non plus que pour pouvoir faire quelque chose il faut avant tout obtenir une majorité aux élections et ne jamais perdre cela de vue (oui je sais je
radote avec mes GNA GNA GNA …). Et quand je vois la multiplication qui augmente chaque jour des organisations dans lesquelles les voix vont se dispatcher et que ce sont en gros les 2 en tête qui
vont rester, il y a de quoi penser que notre vie n’est pas près de changer, ce qui peut aussi expliquer l’importance des abstentionnistes.
– suivez ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis (Economie/monnaie) cela ne sera pas sans conséquences pour nous!
– si Descartes pouvait nous proposer une application de sa méthode de la critique dans l’élaboration d’un projet de construction d’un changement en pratique, je crois que nous lui en serions tous
reconnaissant. Mais peut-être qu’il faudrait une autre structure genre commission qui existe déjà ailleurs, mais alors pourquoi n’en voit-on pas les manifestations positives?
(PS: à Cronos: je t’ai répondu sur ton email)
Je pense qu’il ne faut pas surestimer l’efficacité d’un blog, (…) Des concepts comme l’Europe, ou bien le communisme depuis son origine jusqu’à Marx-Engels-Lenine-Staline-Mao…ou bien les
sources d’énergies, ou bien l’Economie et les prises de position des personnes (notamment dans le temps), La Libye,la Cote d’Ivoire etc ne peuvent pas se résumer en quelques lignes et réponses
lapidaires. Marx n’a pas expliqué “le capital” en quelques lignes faciles à comprendre.
C’est vrai. Mais c’est aussi vrai que Marx a expliqué beaucoup de choses dans des articles courts, des lettres et même des discussions. Un blog ne remplacera jamais les livres, mais il peut
utilement remplacer l’échange épistolaire qui était à l’époque un mode de débat essentiel. Je te rejoins quand tu dis qu’il ne faut pas exagérer l’influence des blogs. Cela étant dit, as tu mieux
à proposer ?
Par ailleurs, je ne suis pas d’accord lorsque tu dis que le “marigut gauchiste” n’est qu’un concept fourre-tout. Je pense avoir donné une définition précise.
– l’espace billet/commentaires d’un blog ne peut pas être suffisamment interactif (par rapport au dialogue physique)
Certes. Cela étant dit, qu’est ce que tu préfères ? Il n’y a aujourd’hui aucun lieu permettant facilement d’entrer dans un “dialogue physique” productif.
– si Descartes pouvait nous proposer une application de sa méthode de la critique dans l’élaboration d’un projet de construction d’un changement en pratique, je crois que nous lui en serions
tous reconnaissant.
J’ai essayé de le faire (relire la série “le discours de la méthode” sur ce blog). Ma “méthode” se réduit en fait à quelque chose de simple: organiser une force d’expertise qui travaillerait sur
le réel, c’est à dire, sur les problèmes tels que les gens (et quand je dis “gens”, je pense surtout aux couches populaires, parce que les autres savent très bien se faire entendre). Et à partir
de là, construire un projet en testant avec cette force d’expertise la faisabilité et la cohérence dechaque proposition. Le résultat devrait être un projet cohérent, chiffré et faisable. Et qui
surtout réponde aux problèmes que les gens se posent.
Bonjour à tous
à partir de ce lien vous pourrez retrouver les 7 enregistrements de la conférence de François Asselineau, cela n’a pas l’air inintéressant:
http://www.dailymotion.com/video/xaqyhh_qui-gouverne-la-france-1-7-francoi_news
En tous cas c’est documenté !