L’antiracisme sélectif de la gauche compassionnelle

Le 23 août dernier, selon une information publiée par l’hebdomadaire Le Point et non démentie depuis, un homme d’origine sénégalaise a été agressé par trois individus à la terrasse d’un café à Lyon (voir article ici). Son état est toujours critique. Son crime ? Il ne respectait pas le jeûne du Ramadan.

 

Ayez la curiosité de visiter les sites du PS, du PG, du PCF, du NPA. Vous ne trouverez absolument rien sur cette agression. Pas plus que sur les blogs des différents leaders et personnalités de cette gauche qui pourtant est si prompte à se remplir la bouche de condamnations de “l’islamophobie” et autres balivernes. Faut-il conclure que les agressions contre les musulmans cessent d’être condamnables dès lors qu’elles sont le fait d’autres musulmans ? Que cette gauche trouve légitime que les communautés exercent un pouvoir de police sur leurs membres pour les tenir dans le “droit chemin” communautaire ? Faut-il que la gauche ait perdu tous ses repères pour qu’elle ait à ce point peur d’appeler un chat un chat.

 

Regardons de plus près: l’agression a eu lieu en plein jour. Elle a eu des témoins, dont certains sont peut-être musulmans. Peut-être que ceux-ci peuvent fournir à la police des précieux renseignements qui aideraient la police à poursuivre les coupables. On s’attendrait donc à ce que les associations musulmanes appellent leur communauté à aider la police dans ses recherches, et manifestent leur soutien indéfectible à la victime et sa famille. Or, voici ce que déclare le recteur de la grande mosquée de Lyon, seule personnalité à ma connaissance à s’être exprimée sur la question: “Je ne voudrais pas que l’on fasse un fait religieux. L’Islam, en aucun cas, n’est responsable de la bêtise humaine et de ceux qui la porte (…) Donc aujourd’hui je ne peux que le déplorer et le condamner fortement”. Pas un mot pour la victime et sa famille. Pas un mot pour demander que toute la lumière soit faite. Tout ce qui importe, c’est qu’on ne fasse pas une amalgame entre cet acte odieux et “l’islam”. Seulement voilà: si “l’islam” (par la bouche de ses plus hauts responsables) ne fait rien pour que la loi de la République soit appliquée, on pourra suspecter à juste titre que sa condamnation de ce genre d’agressions est de pure forme.

 

Chaque “communauté”, ces jours-ci, se plaint d’être “stygmatisée” lorsque certains de ses membres se livrent à des actes inacceptables. Cette protestation serait bien plus crédible si ces mêmes communautés ne manifestaient pas une solidarité ouverte où honteuse avec leurs brebis galeuses. La communauté musulmane de Lyon aidant à identifier, arrêter et condamner les trois agresseurs, voilà qui aurait de la geule et qui aiderait à remiser dans les poubelles le discours selon lequel “l’islam est incompatible avec la République”. Mais un tel acte nécessiterait du courage. Il nécessiterait aussi de tourner le dos à tout le discours victimiste et dérésponsabilisant que la gauche a répété jusqu’à l’indécence et que les différentes “communautés” ont si bien intégré, celui qui consiste à revendiquer des droits tout en refusant les devoirs qui en sont la contrepartie. Aussi longtemps que les musulmans de France toléreront que les zélotes de leur communauté agresser des citoyens sous prétexte qu’ils ne se plient pas aux règles communautaires sans réagir, on aura du mal à prendre au sérieux leurs revendications d’être des français “comme les autres”.

 

Quant à la gauche, elle aurait intérêt à prendre le problème du communautarisme à bras-le-corps. Ses réactions à géométrie variable, son utilisation de “l’antiracisme” comme un instrument de récupération politique (remember SOS-racisme ?) ne fait guère plus d’illusion. Et ses rodomontades ne font que rejeter l’électorat populaire dans les bras du Front National.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à L’antiracisme sélectif de la gauche compassionnelle

  1. Nipontchik dit :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/09/01/01016-20100901ARTFIG00641-un-documentaire-sur-les-banlieues-deprogramme.php

    Descartes je ne parierai rien avec toi sur les récations de la gauche à propos de la déprogrammation de ce film sur les “relations hommes-femmes dans les cités sensibles”, car je te fais confiance
    pour les anticiper parfaitemenT.

Répondre à Nipontchik Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *