Ca flingue au PCF !

En préparation à la conférence des “chefs de famille” (vulgairement appelé “comité national”) du PCF, la poudre commence a parler. Les sulfateuses sont sorties, plus de quartier !

 

C’est Pepé Laurent (dit “La pleureuse”) qui défouraille aujourd’hui, dans un communiqué publié dans le site du PCF et dont on appréciera le langage viril: “André Gérin: “une grossière manipulation qui ne grandit pas son auteur”. Voici la raison de la discorde (1):

 

Au soir de ma visite dans la fédération du PCF du Rhône, André Gérin a publié sur son site un communiqué  de presse selon lequel j’aurais déclaré « Jean-Luc Mélenchon sera notre candidat à l’élection  présidentielle ». Ce communiqué est une grossière manipulation qui ne grandit pas son auteur ! (…) André Gérin prétend en tirer des citations qui n’en sont pas et publie un communiqué qui n’est qu’un montage de déclarations réécrites par lui-même“. Ouh le vilain personnage !

 

Mais de leur côté, les partisans de Dedé Gerini soutiennent que leur champion n’a fait que poser une question à Pépé Laurent et à tirer la conclusion évidente de la réponse (2):

 

J’ai demandé à Pierre Laurent hier dans le Rhône : « Si Jean-Luc Mélenchon n’est pas élu à la conférence nationale, que se passe-t-il ? » Sa réponse a été claire et nette : « Ce n’est pas possible vis-à-vis de nos partenaires, ils n’accepteront pas. »

 

Dédé a eu tort sur la forme d’attribuer à Pépé les mots “Jean-Luc Mélenchon sra notre candidat à l’élection présidentielle” que Pépé n’a pas prononcés. Mais sur le fonds, il a raison: si Pépé Laurent répond qu’il est “impossible” que Jean-Luc Mélenchon ne soit pas désigné candidat, alors il ne peut que conclure que Mélenchon sera bien le candidat du PCF.

 

Mais cette querelle clochermerlesque n’aurait pas grand intérêt si elle ne nous révelait bien des choses sur le fonctionnement interne du PCF. D’abord, on voit que les rapports internes sont tellement tendus que les débats politiques internent se règlent à coups de communiqués de presse. Ensuite, on comprend mal pourquoi la personne de Pierre Laurent règle un différend avec la personne d’André Gérin par le biais du site officiel du PCF. Après tout, le site officiel d’un parti politique appartient à tous les adhérents, et pas à certains d’entre eux. Si Pierre Laurent s’estime personnellement attaqué, il n’a qu’à répondre sur son blog personnel ou faire un procès en diffamation. Il n’a pas à répondre “es-qualités”.

 

Mais cette réaction nous dit bien plus. Pierre Laurent aurait pu choisir de traiter cette accusation par le mépris. Il aurait pu attendre vendredi et montrer lors de la discussion au Comité National que les attaques en question étaient infondées. La sur-réaction de Laurent montre en fait que Gérin a touché juste: ce n’est pas parce qu’il a menti que Laurent lui fait un procès. C’est parce qu’il a dit tout haut ce qui est en train de se négocier secrètement dans les coulisses de Fabien… 

 

Les directions du PCF ont pris depuis une quinzaine d’années l’habitude de faire passer leurs choix en force. Ce fut le cas avec “bouge l’Europe” et encore avec la candidature du père UbHue en 2002. Dans les deux cas, ce fut un désastre. Le candidat du Front de Gauche a besoin de partir du bon pied, avec une véritable mobilisation des militants derrière lui. Si les militants communistes n’en sont pas convaincus, ce n’est pas la peine de forcer la chance.


 

Descartes

 

(1) le communiqué de Pierre Laurent dans le site du PCF est disponible ici

 

(2) le “communiqué” (en fait une intervention sur son blog) d’André Gérin est disponible ici

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16 réponses à Ca flingue au PCF !

  1. Nicolas 70 dit :

    “Si les militants communistes n’en sont pas convaincus,”… les militants PG feront le boulot.

    • Descartes dit :

      “Si les militants communistes n’en sont pas convaincus,”… les militants PG feront le boulot.

      On verra comment le PG arrivera avec 3000 militants (et encore, je suis généreux…) à faire une campagne électorale digne de ce nom.

  2. Marcailloux dit :

    Bonjour,
    Une campagne “digne” me parait être une campagne, sinon victorieuse,du moins réussie en terme de résultat, c’est à dire avec un nombre de suffrage égal ou supérieur aux sondages du début de
    campagne.
    Quid de Bayrou en 2007 crédité de moins de 10% en début de campagne?
    Si le PG est estimé à 5 ou 7 % et le PC constaté à 2 ou 3 % lors de la dernière présidentielle, à combien, avec 50000 ou 100000 militants, ce dernier devrait arriver avec une candidature sous son
    emblème ?.60,70% ?? On voit bien là que le nombre de militants est indépendant des résultats à espérer. Il y a en France une “alchimie” particulière de l’élection présidentielle que l’on ne peut
    réduire à une simple règle de trois.
    Je persiste à penser qu’avec une rigueur que vous réclamez à chaque ligne, une démagogie en berne,une ambition qui “décoiffe” un peu, JLM pourrait avoir les mêmes chances que Bayrou, voire plus, en
    2007. C’est à lui de ne pas gâcher ses chances en se fourvoyant dans une remorque organisée et entretenue par des groupuscules ou partis en déliquescence qui n’ont manifestement pas vraiment envie
    de prendre les choses en main, ou simplement qui n’en sont pas capables et se contentent de leurs rentes de situation.
    Les compétences ont une propension à se porter au secours de la victoire, c’est rassurant.
    Bonne journée

    • Descartes dit :

      Une campagne “digne” me parait être une campagne, sinon victorieuse,du moins réussie en terme de résultat, c’est à dire avec un nombre de suffrage égal ou supérieur aux sondages du début de
      campagne.

      C’est se contenter de peu. Moi je dirais plutôt qu’une campagne “digne” est une campagne qui permet de faire passer ses idées. Les résultats électoraux vont et viennent. Ils peuvent être
      influencés par des postures médiatiques, des évenements extérieurs, la plus ou moins grande pression pour le “vote utile”. Il faut voir la campagne comme un élément dans la construction d’un
      mouvement politique à long terme. Si la campagne crée une dynamique, si elle permet d’établir le Front de Gauche comme une véritable force de proposition, si elle permet de rétablir le contact
      avec l’électorat populaire, ce sera un succès même si le score n’est pas “à deux chiffres”.

      Quid de Bayrou en 2007 crédité de moins de 10% en début de campagne?

      Vous donnez les meilleurs des exemples pour illustrer ce que je viens d’écrire. Bayrou a fait 18%… et ça lui a servi à quoi ? Où est la dynamique politique ? Où est l’organisation capable de
      prolonger ce résultat dans le long terme ? Un feu de paille, c’est joli mais ça ne rechauffe pas longtemps.

      Si le PG est estimé à 5 ou 7 % et le PC constaté à 2 ou 3 % lors de la dernière présidentielle,

      Où avez-vous vu “le PG estimé à 5 ou 7%” ? Faudrait arrêter de rêver… on a vu JL Mélenchon “estimé” à 5 ou 7%, et encore, dans l’hypthèse où il serait candidat du Front de Gauche (c’est à dire,
      avec le soutien du PCF). Que je sache, on n’a jamais testé d’autre candidat “du PG”, ni l’hypothèse où Mélenchon serait opposé à un autre candidat du PCF.

      On voit bien là que le nombre de militants est indépendant des résultats à espérer.

      Non. La seule chose qu’on “voit”, c’est que la dépendance n’est pas linéaire. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose. De plus, comme je vous l’ai expliqué, les “5 ou 7%” de Mélenchon ne sont
      anticipés que dans le cas où il serait candidat unique du Front de Gauche, c’est à dire, avec les 50.000 ou 100.000 militants du PCF derrière lui.

      Il y a en France une “alchimie” particulière de l’élection présidentielle que l’on ne peut réduire à une simple règle de trois.

      Certainement. Mais cette “alchimie” n’est pas capable de transformer le plomb en or. Il reste très difficile de faire une campagne présidentielle sans logistique militante.  Avec une
      campagne purement médiatique on peut arriver à 5-6%, mais guère plus.

      Je persiste à penser qu’avec une rigueur que vous réclamez à chaque ligne, une démagogie en berne,une ambition qui “décoiffe” un peu, JLM pourrait avoir les mêmes chances que Bayrou, voire
      plus, en 2007.

      Je crains que non, et je vous ai expliqué pourquoi: sa base sociologique est très étroite. Elle se limite au “marigot” ecolo-bobo-gauchiste. Et ce marigot représente 10% à tout casser. Pour aller
      plus loin, il luil faudrait “mordre” sur d’autres électorats. Et pour cela, il faut plus que de la rigueur, une démagogie en berne et une ambition qui décoiffe. Il faut un travail sérieux,
      systématique, de construction d’un projet et de l’organisation capable de le porter.

      Les compétences ont une propension à se porter au secours de la victoire, c’est rassurant.

      Ce n’est pas les compétences qui manquent. Ce sont les structures qui permettent de les utiliser.

  3. Marcailloux dit :

    Vous dites :”Ce n’est pas les compétences qui manquent. Ce sont les structures qui permettent de les utiliser”.
    J’inclus dans la compétence cette capacité propre à l’intelligence de s’organiser, se structurer, se doter d’outils de réflexion, de concertation, de décision, d’action et de contrôle qui
    caractérisent la qualification de compétence. Sinon, il ne s’agit que de savoirs particuliers dont sont pourvus généralement les experts et spécialistes.
    Et la compétence dans le domaine de la politique – et là je ne fais que redire ce que vous avez maintes fois exprimé -, c’est cette capacité à transformer une victoire en réussite, et là il y a en
    effet tout un monde d’écart.
    Maintenant, sur la catégorisation que vous faites régulièrement(écolo bobo gaucho…), permettez moi, cher Descartes, malgré tout l’intérêt que je porte à ce que vous écrivez, de considérer que
    vous enfermez un peu, beaucoup même trop les citoyens lambda que nous sommes ( les 95 ou 98 % de non encartés ou non impliqués dans des partis )à l’intérieur de cases biens déterminées et rigides
    dans leurs comportements et opinions. Chacun d’entre nous a une personnalité protéiforme, fluctuante,instable qui ne peut pour la plupart se réduire à une typologie.
    Si ce n’était d’ailleurs le cas, comment expliquez vous la versatilité de l’opinion qui fait que des citoyens passent du PC au FN -ou presque- du PS à l’UMP, etc, etc.
    On voit bien là que “faire passer ses idées” fonctionne bien trop efficacement,- société des média spectacle oblige – à tel point que le changement des opinions se réalise à une vitesse
    incompatible avec la mise en œuvre d’une politique qui par définition se situe essentiellement dans le moyen et le long terme.
    À quoi peut bien servir un programme parfaitement calibré, chiffré et panifié avec le cout d’élaboration que cela implique, la probabilité de réalisation prédictible, les conditions de
    l’environnement global prévisibles au moment de son application. Il me semble que nous sommes (les citoyens lambda) entrés, depuis 1983, dans une philosophie du pari plutôt que du parti.
    Nous préférons faire le pari de l’homme ou de la femme providentiel, et je mesure là toute l’incohérence de cette assertion avec l’esprit des lumières, mais entre des programmes proposés dont nous
    avons la certitude qu’ils ne seront pas tenus et des programmes qui ne font que maintenir voire renforcer un état général d’insatisfaction, les citoyens peuvent légitimement opter pour une
    espérance de peut être (“c’est quand même peut être disait Brel)
    En conséquence, malgré toutes les réticences que l’on peut opposer à JLM et au PG, il me semble qu’il possède une capacité potentielle sinon encore une compétence à se présenter en leader, en
    locomotive d’une opinion favorable à l’essentiel des ses propositions. La balle est dans son camp, et s’il se plante, il ne pourra s’en prendre qu’à lui même.
    Cordialement

    • Descartes dit :

      Chacun d’entre nous a une personnalité protéiforme, fluctuante,instable qui ne peut pour la plupart se réduire à une typologie.

      Possible. Mais ce n’est pas la personnalité qui vote, c’est le portefeuille. Et comme disait le vieux Karl, nous tendons à aller vers les idées qui conviennent à notre portefeuille.

      Si ce n’était d’ailleurs le cas, comment expliquez vous la versatilité de l’opinion qui fait que des citoyens passent du PC au FN -ou presque- du PS à l’UMP, etc, etc.

      Ce n’est pas l’opinion qui est “versatile”. Ce sont les partis. Si aujourd’hui le FN tient sur beaucoup de sujets le langage que le PCF tenait il y a trente ans, si le PCF tient aujourd’hui le
      langage que tenait il y a trente ans le PS, ce n’est pas la faute des électeurs. Les électeurs sont, au contraire, extraordinairement constants. Du moins, aussi constants que leurs intérêts.
      L’électorat populaire est jacobin, et vote jacobin et cela depuis au moins 1789. Quand le PCF était jacobin, l’électorat populaire votait pour lui.Ce n’est pas la faute de l’électorat si le PCF a
      tourné le dos à son histoire.

      À quoi peut bien servir un programme parfaitement calibré, chiffré et panifié avec le cout d’élaboration que cela implique, la probabilité de réalisation prédictible, les conditions de
      l’environnement global prévisibles au moment de son application.

      A quoi ca peut servir ? Et bien, d’abord, à penser le monde. Parce que pour préparer un tel programme, il faut aux militants se confronter au réel, chercher à le comprendre, réaliser que
      certaines choses sont impossibles, d’autres possibles mais pas tout de suite. Rien que pour cela, ça vaut la peine de faire l’effort.

      Ensuite un programme “parfaitement calibré, chiffré et planifié” sert à montrer au peuple que l’on ne parle pas pour parler. Que nous sommes des gens qui réflechissent, et qui ne disent quelque
      chose qu’après l’avoir soigneusement pesé.

      Il me semble que nous sommes (les citoyens lambda) entrés, depuis 1983, dans une philosophie du pari plutôt que du parti.

      Tout à fait. Mais à ce je là, c’est le plus démago qui gagne, et il ne peut ensuite que décevoir. L’enjeu de changer la politique c’est bien de sortir de la logique du “pari” aveugle.

       

       

       

       

  4. C'est quand qu'on va où ? dit :

    @ Descartes
    Vous ne pensez pas que vous seriez plus utile en étant positif et constructif ? Vous vous comportez en paparazzi et vous ne semblez exister que par JL Mélenchon. Vous avez pollué son blog de
    manière constamment négative et la plupart des sujets de votre blog y font allusion. Vous faites festin de la critique… Mais vivez donc votre vie et laissez les acteurs agir.

    • Descartes dit :

      Vous ne pensez pas que vous seriez plus utile en étant positif et constructif ?

      Non, je ne crois pas. Des gens “positifs et constructifs”, c’est à dire prêts à chanter les louanges du Grand Homme à la moindre opportunité, même lorsqu’il fera la pire des conneries, ce n’est
      pas ça qui manquera à Jean-Luc. Ce qui risque par contre de lui manquer, c’est des gens “négatifs et destructifs” qui sonnent l’alarme quand ça ne va pas.

      Vous vous comportez en paparazzi et vous ne semblez exister que par JL Mélenchon.

      Eh bien, les apparences sont trompeuses. L’immense majorité des articles de mon blog ne concernent pas Jean-Luc Mélenchon.

      Vous avez pollué son blog de manière constamment négative

      Faut bien que quelqu’un soit là pour contrebalancer le discours bienpensant de louanges au nouveau Messie.

      Vous faites festin de la critique…

      Relisez votre propre message. Le trouvez vous tres “positif et constructif” ? Alors, ne venez pas donner des leçons aux autres.

      Mais vivez donc votre vie et laissez les acteurs agir.

      Les acteurs n’agissent pas, ils jouent.

  5. Marcailloux dit :

    @ C’est quand qu’on va où ?
    Ailleurs et ça ne manque pas de place, le plus vite possible, personne ne vous retient.
    L’histoire est remplie de ces passions, de ces enthousiasmes, de ces élans collectifs qui ont aboutit en deux coup de cuillère à pot, dans le meilleurs des cas en désillusion générale ( Mitterrand
    81/83) en désastre collectif ( le stalinisme ) ou en cataclysme universel ( le fascisme , le nazisme).
    Le premier responsable de ces malheurs, surtout dans les deux derniers cas, c’est l’aveuglement complice des citoyens, l’absence ou la faiblesse des contrepouvoirs, la mise à l’index voire pire de
    toute forme de critique.
    Le citron est plus corrosif que le saindoux mais en fin de compte on n’en meure moins. Des objections , surtout répétées sont, certes, discordantes dans le concert de louanges bêlantes auquel on
    assiste, mais autant d’aiguillons correcteurs ou des gardes fous protecteurs. Une planche n’est sure que si elle résiste.
    Et que voulez vous que JLM fasse de ces dithyrambes à flots continus, sinon de bomber le torse, le menton relevé, la moue méprisante, à la façon même de Mussolini ?
    Nous ne sommes pas au tour de France dans la montée du Ventoux.
    Tout ceux, ou presque, qui consacrent du temps et de l’énergie à rédiger, argumenter, réfuter sur un blog politique ne le font pas pour détruire systématiquement mais pour influencer utilement, se
    faire une opinion éclairée, la faire partager au moyen de la raison par leur entourage en ne se contentant pas des infantiles « mélanchon présidons ou autres flagorneries »
    Laissez à ceux qui le souhaitent le soin de vivre leur vie, comme vous le dites en effet et vivez la votre à la foire aux cocus si cela vous chante.

  6. marc malesherbes dit :

    vous écrivez
    “le PCF tient aujourd’hui le langage que tenait il y a trente ans le PS” (réponse à Marcailloux)
    ce qui est cohérent avec votre billet précédent (“Tonton, pourquoi tu pleurniches ?”)

    la question que je me pose concerne la candidature présidentielle probable de JL Mélenchon comme candidat du “Front de gauche”. Quel programme va-t-il défendre, celui du PCF, ou un programme
    proposant des mesures permettant de réaliser les promesses sociales? le programme partagé “officiel” devrait apporter une réponse partielle (sachant qu’entre ce programme et ce que défendra JL
    Mélenchon candidat, il y aura de plus en plus d’écart au fur et à mesure que l’on se rapprochera de l’élection)

    Le dernier billet de son blog comporte une bonne critique du programme du PS.
    Il va finalement (au deuxième tour de la présidentielle) s’y rallier, ou plutôt se rallier à ce que sera la ligne (le programme) du candidat du PS lors de la campagne.
    Mais en contrepartie de quelles concessions ? Si ce n’est que sur l’attribution de places aux législatives, au gouvernement, il me semble que l’on peut appeler cela la course aux postes (je crois
    que vous n’êtes pas d’accord, car, d’après vous, ces postes renforceront le PG, qui demain, plus fort, pourra mieux faire entendre sa voix; pour moi, ce type d’argument me paraît douteux, car de
    renforcement en renforcement, on fait toujours la politique des puissants …)

    nb1: je constate une contradiction entre les arguments du dernier billet de JL Mélenchon et l’orientation du PCF: alors qu’il souligne l’incompatibilité des mesures du PS avec le traité de
    Lisbonne, le PCF, à ma connaissance n’envisage pas de dénoncer le traité de Lisbonne. Attendons le programme partagé “officiel”
    nb2: je constate, pour m’amuser, que P Laurent parle du candidat “JL Mélenchon”, alors que le programme partagé n’est même pas connu !

    • Descartes dit :

      Quel programme va-t-il défendre, celui du PCF, ou un programme proposant des mesures permettant de réaliser les promesses sociales?

      Pourquoi, le “programme du PCF” (!?) ne permettrait-il pas de “réaliser les promesses sociales” ? Quelles sont ces “promesses”, d’ailleurs ?

      Il est un peu tôt pour dire que programme le candidat du Front de Gauche va défendre. Le PCF a clairement conscience du besoin impératif de se mettre d’accord sur cette question avant d’investir
      le candidat, pour éviter des dérapages incontrôlés qui pourraient mettre le PCF en difficulté vis-à-vis de sa base (le nucléaire est un bon exemple…). La direction du PCF semble décidée (ou en
      tout cas proclame sa décision) à ne laisser aucune liberté au candidat désigné pour se faire son programme à mesure. Je suspecte en fait que c’est de la poudre aux yeux pour rassurer les
      militants: à condition d’obtenir les assurances requises sur la question des candidatures, la direction du PCF est prête à admettre n’importe quoi. En quoi elle se trompe: les promesses de
      circonscriptions législatives n’engagent, on le sait bien, que ceux qui y croient.

      le programme partagé “officiel” devrait apporter une réponse partielle

      C’est ça… tu y crois, toi, au “programme partagé” ?

      Il va finalement (au deuxième tour de la présidentielle) s’y rallier, ou plutôt se rallier à ce que sera la ligne (le programme) du candidat du PS lors de la campagne.

      A ton avis ?

      Mais en contrepartie de quelles concessions ? Si ce n’est que sur l’attribution de places aux législatives, au gouvernement, il me semble que l’on peut appeler cela la course aux postes

      Mon dieu, quelle horreur !

      Bon, soyons sérieux. Quelles sont les alternatives que tu proposerais ? Pas de négociation, pas de “concessions” et on fait réélire Sarkozy (où élire Borloo) ? Ou bien on laisse élire le
      socialiste et on n’a plus de représentant à l’Assemblée Nationale ?

       

       

  7. marc malesherbes dit :

    @ Descartes
    je ne sais si vous avez lu ce que j’ai écrit …
    (ou si mon texte est incompréhensible …)

    exemple :
    j’ai écrit à propos de l’accord du deuxième tour avec le PS
    “Mais en contrepartie de quelles concessions ? “
    Dans mon langage, cela veut dire que quand deux forces politiques veulent s’unir pour un deuxième tour, chacun doit faire des concessions, non seulement en terme de “postes”, mais aussi en terme de
    “contenu programmatique” (les concessions étant d’autant plus importantes que le rapport de force électorale est équilibré)
    Je ne vois pas ce que cela a d’extrémiste. Les partis, sensibilités de droite font cela couramment. Pourquoi pas le PS ?. Faut-il accepter d’avance qu’il dise “c’est tout mon programme, je ne ferai
    aucune concession”.
    Imaginons que ce soit sa position “réelle” au soir du premier tour. Je comprend que beaucoup veuillent quand même voter pour lui, que le Front de gauche appelle à voter pour lui, mais il me
    semblerait “démocratique” de dire “nous n’avons obtenu aucune concession programmatique”.

    • Descartes dit :

      Les partis, sensibilités de droite font cela couramment. Pourquoi pas le PS ?. Faut-il accepter d’avance qu’il dise “c’est tout mon programme, je ne ferai aucune concession”.

      On peut toujours accepter qu’ils le disent. Aucun candidat n’acceptera de faire campagne pour le second tour en ayant l’air d’avoir les mains liées par ses alliés. C’est
      la dramaturgie de l’élection présidentielle qui veut ça: le rapport direct d’un homme et d’un peuple. Au point que l’homme en question ne s’estime même pas tenu par le programme de son propre
      parti…

      Le dernier candidat qui ait fait campagne lié à ses alliés par un programme fut Mitterrand en 1974, et ça lui a couté la victoire. DSK ou Aubry ne feront pas la même erreur. Les accords
      programmatiques, s’il y en a, ne pourront qu’être secrets.

       

  8. marc malesherbes dit :

    @ Descartes
    vous écrivez
    “Pourquoi, le “programme du PCF” (!?) ne permettrait-il pas de “réaliser les promesses sociales” ? Quelles sont ces “promesses”, d’ailleurs ? “

    Certes, il n’y a pas de programme “officiel” du PCF pour les présidentielle; il y a quand même la brochure qu’il a largement diffusée (voir le site de l’Humanité) dans lesquels il y a un embryon
    d’orientation, de programme.
    Si vous n’y voyez pas des promesses sociales … j’abandonne.
    Si vous y voyez les moyens de les tenir … j’abandonne

    Je reviendrai en détail sur la question dés que le programme partagé sera publié (inutile de commenter une brochure qui n’a aucun statut “officiel”)

    • Descartes dit :

      Certes, il n’y a pas de programme “officiel” du PCF pour les présidentielle; il y a quand même la brochure qu’il a largement diffusée

      Je n’ai pas réussi à déterminer à quelle “brochure” vous faites référence. Comme vous dites, on verra lorsque le “programme partagé” sera publié… si nous vivons jusque là

       

  9. Nicolas 70 dit :

    Je trouve que malgré l’échec politique du PG, Jean-Luc Mélenchon s’en tire bien.

    En effet, les cantonales ont démontré la faiblesse du PG qui n’a fait élire que 5 conseillers généraux et a échoué en Essonne dans les primaires l’opposant à l’alliance PS/EELV.

    De cela, les gauchistes du PG s’en foutent. JLM et les quelques personnes sensées restant au PG doivent s’interroger.

    Je pense que JLM espère « dealer » un bon score de sa part aux présidentielles avec le PS contre des circonscriptions aux législatives (là, il se foutra du PCF) et le soutien aux élus PG
    sortant, députés, maires ou autres.

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