mai 81: entre la nostalgie et la mystification

Il y a trente ans jour pour jour, avait lieu la plus grande mystification du XXème siècle.

 

Il y a trente ans exactement, un homme qui fut sympathisant de la Cagoule, qui participa aux manifestations antisémites des groupes d’extrême droite dans les années 1930, qui fut jeune fonctionnaire à Vichy et décoré de la francisque par le Maréchal avant de tourner résistant lorsqu’il sentit le vent tourner, un homme qui fut le “guerrier froid” des années 1950 jamais trop éloigné des services secrets, le partisan de l’Algérie Française qui couvrit la torture et approuva les exécutions capitales de militants du FLN, l’homme de l’attentat de l’observatoire, l’ami de Bousquet, le putchiste (raté) de Charléty, cet homme réussit à faire croire qu’il était de gauche, et à se faire élire par le “peuple de gauche” président de la République.

 

Aujourd’hui encore, il est difficile de comprendre comment la gauche a pu croire un instant le langage de “rupture avec le capitalisme” tenu par ce conservateur provincial dont la seule cohérence fut d’embrasser à chaque fois les idées qui les mouvements favorables à sa carrière. Fidèle aux principes politiques de son mentor Edgar Faure, il fit du “ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent” sa ligne de conduite. L’homme qui écrivit “Le coup d’Etat permanent” fut le plus “monarchique” (et de loin…) des présidents de la Vème.

 

Et pourtant, ils furent nombreux à y croire. Le 10 mai 1981, des foules en délire ont cru. Et, chose encore plus étonnante, ses adversaires y ont cru aussi: on se souvient des dames des beaux cartiers allant à leur banque vider leurs coffres de peur que les “partageux” s’en emparent. Comment tous ces gens ont pu penser un instant que ce petit bourgeois charentais pouvait devenir un nouveau Lénine ?

 

Le cerveau humain est une drôle de machine. En 1981, les gens ont cru parce qu’ils voulaient y croire. Après vingt ans de pouvoir de droite, après quinze ans de discours “libéral-libertaire” issu de mai 68, le “peuple de gauche” aurait voté un âne couronné du bonnet PS pourvu qu’il lui raconte ce qu’il voulait entendre. Et pour raconter ce que les gens veulent entendre, Mitterrand savait y faire. On ne peut auourd’hui que sourire en lisant les déclarations “révolutionnaires” du Mitterrand de la fin des années 1970, parlant de “rupture avec le capitalisme” et de “changer la vie”. Pour quiconque connaissait  le parcours de Mitterrand et capable de garder les yeux ouverts, ce discours ne pouvait que faire rire. Mais ce serait sous-estimer le pouvoir de l’amnésie volontaire. On voulait que Mitterrand soit le nouveau Moïse conduisant ls français vers la terre promise. Et on l’a tellement voulu, qu’on y a cru. Tout le monde – à gauche comme à droite – a fait comme si Mitterrand était né en 1965, et né vierge de tout pêché. Il n’y a pas que les cathos qui ont leur immaculée conception.

 

Mais nous savons aujourd’hui que c’était une mystification. Mitterrand n’a jamais eu l’intention de “rompre avec le capitalisme”, pas plus que de “changer la vie”. Il voulait le pouvoir, et était prêt à se renier mille fois pour le conquérir, tout comme il a été prêt à se renier mille fois pour le garder. Parce qu’il ne comprenait rien à l’économie, discipline qu’il méprisait par ailleurs, il a d’abord suivi les “idéalistes” dans une désastreuse relance salariale et un programme de nationalisations mal préparé et sans véritable politique industrielle pour lui donner un sens. Et lorsque l’échec de cette politique commence à faire trembler son siège, il choisira sans êtat d’âme de faire demi tour et de suivre les chantres du néo-libéralisme et de l’orthodoxie financière. Et c’est le tête à queue: revalorisation de “l’entreprise” et dévalorisation du travail et des travailleurs, les années fric et paillettes sur les cendres d’un appareil industriel sinistré, Tapie ministre, les privatisations sous couvert de théories toutes plus hypocrites ls unes que les autres… avec à la clé la banalisation du chômage de masse, le dépeçage de l’Etat pour construire les nouvelles féodalités locales et européennes, le partage des “fromages” entre les amis et les membres du clan. Ceux qui tempêtent contre le “clan” Sarkozy oublient que notre actuel président ne fait que suivre la voie du Beau François. Qui se souvient aujourd’hui que la première télévision privée fut confiée dans des conditions extraordinairement favorables à André Rousselet, vieil ami et directeur de cabinet de Mitterrand ? Que l’Opéra de Paris eut pour directeur un certain Pierre Bergé, dont les compétences opératiques étaient minces, mais qui avait l’avantage d’avoir beaucoup d’argent et surtout de l’avoir mis au service du Prince ? Que le directeur de cabinet de Bérégovoy à Bercy fut condamné pour délit d’initié dans l’affaire Triangle, alors qu’un autre grand ami du Président, Roger Patrice Pelat, mêlé à la même affaire décède providentiellement quelques heures avant d’être entendu par un juge ?

 

1981 fut une mystification. Une mystification qui a marché parce que les gens voulaient y croire. Et aujourd’hui, par la magie de la nostalgie, et tentant de profiter de la très mauvaise mémoire de l’opinion, on prétend nous repasser les plats refroidis et pas très ragoûtants. De Martine Aubry au Nouvel Observateur, toute la France boboïsée se répand en nostalgie. Mon dieu, que la fête était belle. Mon dieu, que le Panthéon était symbolique. Mon dieu, que Lang était beau. Cette nostalgie est compréhensible: après tout, vu de loin – et trente ans, c’est une distance – notre jeunesse est toujours un instant béni. Et puis en France on aime les fêtes, au point d’oublier ensuite ce qu’elles ont coûté. Mais surtout, 1981 n’a pas été perdu pour tout le monde. Pour un petit groupe de militants ce fut Bizance: grâce au “vieux” ils se sont vus tout à coup propulsés dans les palais de la République dans des charges fort lucratives dont ils ont fait leur carrière et leur fortune. Sans 1981 et le doigt magique de Mitterrand, Martine Aubry et Ségolène seraient probablement des obscurs haut-fonctionnaires dans un ministère, Mélenchon professeur de français quelque part en France et Cambadélis clochard sous un pont. Comment, dans ces conditions, ne pas être nostalgique ?

 

Oh, je sais que les nostalgiques m’expliqueront que tout n’est pas négatif dans le bilan de 1981. Qu’il y eut l’abolition de la peine de mort, la cinquième semaine de congés payés, les trente neuf heures, les augmentations de salaire… Ces nostalgiques ont raison: tout n’est pas négatif. Mais que pèsent ces petits progrès à côté des énormes reculs ? Parce que pour une Martine Aubry qui raconte ses charmants souvenirs, combien de français qui ont mangé de la vache enragé entre le chômage, la désindustrialisation, l’arbitraire des nouveaux potentats locaux, les services publics dégradés et privatisés ? Mai 1981 a laissé un souvenir enchanté à certains, mais la période 1981-93 mérite une évaluation un peu plus sérieuse que ces plaidoyers pro domo larmoyants.

 

Car le pire crime de Mitterrand et de ceux qui l’ont accompagné, et le seul qui soit véritablement impardonnable, est d’avoir tué l’espoir. Avant lui, on pouvait avoir l’illusion que la droite et la gauche ce n’était pas la même chose. Qu’à gauche on ne mélangeait pas le service de l’Etat et celui de ses affaires (c’était avant Tapie, Boublil et Le Floch-Prigent). Qu’à gauche on défendait l’Ecole (c’était avant les accords Lang-Cloupet et Jospin mettant “l’élève au centre du système”). Qu’à gauche on avait une politique industrielle au service du pays (c’était avant la privatisation de Renault, des banques, des assurances). Qu’à gauche on défendait la culture (c’était avant que les radios “libres” deviennent commerciales et de la “télé poubelle” qu’était la 5 confiée à Berlusconi). Qu’à gauche on croyait à la souveraineté populaire (c’était avant l’Acte Unique, le traité de Maastricht et l’Euro). Après Mitterrand, le doute n’est plus possible: les politiques de la gauche et de la droite au pouvoir se ressemblent à tel point qu’il est difficile de dire qui a fait quoi. Qui aurait pu croire, en entendant Mitterrand dans les années 1970, que la gauche signerait le traité de Maastricht, ce monument de la politique libérale, et privatiserait Renault ?

 

Jeunes gens, j’ai un message pour vous: ne vous laissez pas abuser par les vieux nostalgiques qui aujourd’hui versent une larme sur mai 1981. Rien n’embellit autant le passé qu’une mauvaise mémoire, et la génération des trentenaires de mai 1981 (qui était celle qui avait vingt ans en mai 68, quelle coïncidence…) a fait de la mauvaise mémoire une spécialité. Ne faites pas confiance à ceux qui vous expliquent qu’il faut faire de mai 2012 un nouveau mai 1981, avec eux-mêmes dans le rôle de Mitterrand. N’oubliez pas qu’après l’ivresse de la Bastille, il y eut quatorze longues années de renoncements, d’opportunisme, de corruption. De cette expérience, tirez la leçon: ne permettez  jamais à votre envie de croire au père Noël de vous rendre aveugles aux réalités. Les chiens ne font pas des chats, et les hommes politiques qui ont hier contribue à la mystification de 1981 et qui n’ont jamais fait un retour critique sur leur rôle dans celle-ci ne changeront jamais la vie. Ils referont ce qu’ils ont toujours fait: suivre la ligne de moindre résistance en véritables professionnels qui ont intégré l’idée qu’en politique réussir, c’est durer.

 

Le soir du 10 mai 1981, en entendant la foule qui défilait sous ses fenêtres pour se rendre à la Bastille, Aragon avait demandé aux quelques amis qui se trouvaient avec lui “tous ces gens, qu’est ce qu’ils fêtent exactement” ? A l’époque, ceux qui étaient présent virent un signe de la sénilité et du détachement du grand poète. Et pourtant, connaissant le talent d’Aragon pour l’ironie, je n’en suis pas aussi sûr. Et tout cas, sa question trente ans après est aussi pertinente que jamais.

 

Descartes

 

 

 

 

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22 réponses à mai 81: entre la nostalgie et la mystification

  1. Marcailloux dit :

    “Car le pire crime de Mitterrand et de ceux qui l’ont accompagné, et le seul qui soit véritablement impardonnable, est d’avoir tué l’espoir. Avant lui, on pouvait avoir l’illusion que la droite et
    la gauche ce n’était pas la même chose”

    Bonjour Descartes. Félicitation pour ce bon billet auquel il fallait bien sur s’attendre.
    Comment était il possible, en 1981, jeunes adultes comme têtes chenues, après des décennies d’abstinence, de ne pas se jeter dans les bras de cette « prostituée » enjoleuse ? Ce n’est que le
    lendemain que nous nous sommes aperçus de la vérole dont nous avions héritée.
    Ne regrettons pas cette soirée, ne regrettons que le prix fort, payé à crédit et à taux d’usure ainsi que la perte de nos illusions.
    Personnellement, à l’époque peu engagé politiquement, je n’ai découvert qu’en 1983 le vrai visage de Mitterrand. Et pour l’avoir dès lors dénoncé auprès de mon entourage qui pourtant se situait «
    plus à gauche » que moi, j’ai le sentiment d’avoir donné pendant des années l’image d’un félon.
    Aujourd’hui, à voir le spectacle de cette mittérrandolatrie, je constate que la lucidité et la clairvoyance ne sont pas chez nos compatriotes les vertus les mieux partagées.
    Paradoxalement, il me semble que la première victime (sans parler du peuple) de cet épisode de 30 ans, c’est J.L.Mélanchon. D’autant plus qu’il ne renie pas grand chose de sa proximité avec F.M. (
    ce n’est pas l’abréviation de fameux manipulateur).
    Il a, comme Mitterrand cette culture et cette magie du verbe. Il paraît sincèrement plus honnète et ne traine pas les casseroles ( connues au demeurant plus tard par le grand public) de son mentor,
    mais cependant, le charme ayant été rompu, et chat échaudé craignant l’eau tiède, de nombreux sympathisants dont je suis, n’ont pas envie de se faire cocufier une seconde fois. Pour les convaincre,
    il ne lui suffira pas de compter sur l’espoir qui, comme dieu pour Niètzsche, est bien mort. Et personne – ou presque – ne croit plus en la résurection.
    Bonne journée.

    • Descartes dit :

      Ce n’est que le lendemain que nous nous sommes aperçus de la vérole dont nous avions héritée.

      Belle image. Je la garde pour référence future…

      Aujourd’hui, à voir le spectacle de cette mittérrandolatrie, je constate que la lucidité et la clairvoyance ne sont pas chez nos compatriotes les vertus les mieux partagées.

      N’exagérons rien. L’immense majorité de nos compatriotes ne participe en rien à la mitterandolatrie, au contraire. Elle fait preuve d’une suprême indifférence. Le “concert de la nostalgie” à la
      Bastille a regroupé 40.000 personnes à tout casser, pas de quoi casser trois pattes à un canard pour un concert gratuit et une soirée printanière. Il ne faut pas confondre les larmoyants du
      Nouvel Obs et de Libé avec “nos compatriotes”.

      Paradoxalement, il me semble que la première victime (sans parler du peuple) de cet épisode de 30 ans, c’est J.L.Mélanchon. D’autant plus qu’il ne renie pas grand chose de sa proximité avec
      F.M. ( ce n’est pas l’abréviation de fameux manipulateur).

      Que veux tu, il était jeune, il arrivait de sa province, ce fut son premier “maître” en politique… et il lui doit sa brillante carrière. Jean-Luc n’a jamais réussi à tuer le père (c’est pour
      cela qu’il reste à beaucoup d’égard un enfant en politique). Je ne sais pas s’il faut aussil aller chercher des explications psychologiques dans le fait que Mélenchon a grandi sans figure
      paternelle au foyer après le divorce de ses parents.

      Il a, comme Mitterrand cette culture et cette magie du verbe.

      Au contraire. Mitterrand n’avait nullement la magie du verbe. C’était en fait un piètre orateur, dont le discours sonnait toujours faux. Il avait en fait un discours d’avocat, efficace mais sans
      véritable lyrisme. Mélenchon a une réthorique tout à fait différente, beaucoup plus “plébéienne” et en même temps plus pédagogique.

      Il paraît sincèrement plus honnète et ne traine pas les casseroles ( connues au demeurant plus tard par le grand public) de son mentor,

      Il est certainement plus honnête. Je reste persuadé que, contrairement à Mitterrand, Mélenchon croit lui même 95% de ce qu’il dit. Même quand il dit des conneries. Le problème de Mélenchon – et
      là, il aurait pu apprendre quelque chose de Mitterrand – est qu’il ne sait pas s’entourer.

       

       

  2. Paul Zwilling dit :

    “Car le pire crime de Mitterrand et de ceux qui l’ont accompagné, et le seul qui soit véritablement impardonnable, est d’avoir tué l’espoir”

    Et par conséquence, d’avoir institutionnalisé le parti du désespoir: le Front National

  3. Benjamin dit :

    Message reçu.

  4. Daniel dit :

    Mais les privatisations n’ont t-elles pas été menées par les gouvernements de droite sous la cohabitation? Avec un Mitterrand refusant de signer les ordonnances de ces mêmes privatisations?

    • Descartes dit :

      Mais les privatisations n’ont t-elles pas été menées par les gouvernements de droite sous la cohabitation?

      Ca dépend. Celle de Renault, par exemple, a été rendue possible par la loi du 4 juillet 1990, avec une majorité de gauche (si l’on peut dire). La première télévision privée à vu le jour le 4
      novembre 1984, là encore sous une majorité de gauche.

      Avec un Mitterrand refusant de signer les ordonnances de ces mêmes privatisations?

      Il faut rappeler que la “cohabitation” est une invention de Mitterrand. Et qu’il porte donc une partie de la responsabilité de ce qu’on fait les gouvernements de cohabitation qu’il a rendu
      possibles.

      Mitterrand a plusiurs fois refusé de signer des ordonnances lorsqu’il trouvait politiquement avantageux de le faire. Ce fut le cas pour les privatisations en 1986. Mais l’histoire a montré que ce
      n’était qu’une décision tactique pour embêter le gouvernement Chirac: quand les socialistes retrouvent la majorité en 1988, non seulement ils ne reviendront sur aucune des privatisations engagées
      par Chirac, mais ils les continueront dans avec constance sous le faut nez du “ni-ni” devenu rapidement “ni”.

       

       

  5. louise michel dit :

    Bonjour,

    En substance, vous semblez dire que Jean-Luc Melenchon serait le futur Mitterrand des années 2012, si le peuple décidait de lui confier son avenir !!! Le contexte aujourd’hui est bien différent
    cependant, le peuple n’a plus envie de croire en rien ! la preuve ils ont boycotté le docu-fiction d’hier soir à la télé d’après les sondages, pour se jeter sur Docteur House ou la connerie qu’il y
    avait sur la 3 !!!

    Je n’ai pas encore tout écouté de l’hommage de Jean-Luc rendu à Mitterrand (vidéo mise sur son site ce matin), le premier quart d’heure seulement et je pense qu’il faut tout de même dissocier
    l’homme politique de l’homme privé !

    Jean-Luc Melenchon a de l’admiration pour l’homme qu’il a connu intimement ! après ne cautionne-t-il pas pour autant les erreurs de Mitterrand même si il ne les relève pas ou du moins les
    relativise ! Vous le savez comme moi, on est prêt à oublier quelques défauts pour quelques qualités qui nous sautent aux yeux et nous grandit l’âme !

    D’autres grands hommes furent détestables en dehors de leur génie bien personnel ! Tel Picasso, Céline et tant d’autres ! des oeuvres bouleversantes, d’exception mais des personnages corrosifs
    aussi parfois…faut-il pour autant les peindre négativement sur toute la ligne ?

    Jean-Luc Mélenchon n’a pas envie de rompre le charme visiblement. Le Mitterrand qu’il a cotoyé n’est certainement pas, dans ses souvenirs, du même tonneau que celui que vous décrivez… D’un point
    de vue intime, Mitterrand vaut certainement mieux que ce qu’on a pu lui reprocher politiquement et c’est cette image là que Jean-Luc Melenchon tient à conserver, en dépit de la réalité moins
    idyllique !

    Je peux comprendre, à mon humble niveau, cette admiration pour un homme tel que Mitterrand car quoi qu’on puisse lui reprocher et notammant de ses piètres compétences en économie, celui-ci
    possédait tout de même une bien belle intelligence et une grande dignité face à l’adversité ! l’intelligence attire l’intelligence, c’est d’une logique implacable !!!

    Quant à faire le parallèle avec Sarkozy, je dirais que ce dernier affiche tout au contraire de Mitterrrand, ses multiples défauts et incompétences au grand jour, sans aucune retenue ni complexe !
    rien n’est mystérieux chez ce dernier ! Pour ma part, je savais à quoi m’en tenir dès le début et jamais je n’aurais été dupe d’un si piètre comédien !!! rien à voir donc avec Mitterrand qui lui se
    drapait derrière son mystère et surtout avait intellectuellement de quoi faire avaler la pilule au peuple ! Sarkozy à l’inverse est nu, tel qu’il nous apparait, il est ! donc finalement le peuple
    ne fait pas la différence entre celui qui a du talent et celui qui n’en a pas, serais-je tentée de conclure ! il croit bêtement en ce qu’on lui raconte, que ce soit subtilement ficelé ou que ce
    soit grossièrement mis en scène !! donc à partir de là, la messe est dite et nous n’aurions donc plus rien à attendre des hommes et femmes politiques !!!

    Maintenant de là à mettre Mélenchon dans le même sac que Mitterrand parce qu’il n’arrive pas à faire le deuil de sa vision trop humaine du personnage, c’est un peu aller vite en besogne, vous ne
    trouvez pas ? Le doute est permis mais peut-on faire le procès d’un homme avant même qu’il n’ait fait ses preuves ? Doit-on selon vous se méfier et soupçonner Mélenchon d’user des mêmes manigances
    que son mentor pour parvenir à se faire élire ?

    Pour ma part, je ne serais pas aussi catégorique ! Si je dois me tromper, tant pis ! pour l’instant je n’ai aucune raison de penser que Melenchon use d’une stratégie purement électoraliste ! comme
    vous n’avez aucune raison de penser qu’Obama use des mêmes ficelles pour se faire réélire !!

    Cordialement

    • Descartes dit :

      En substance, vous semblez dire que Jean-Luc Melenchon serait le futur Mitterrand des années 2012, si le peuple décidait de lui confier son avenir !!!

      Non. “En substance” je n’ai jamais rien dit de pareil.

      Je n’ai pas encore tout écouté de l’hommage de Jean-Luc rendu à Mitterrand (vidéo mise sur son site ce matin), le premier quart d’heure seulement et je pense qu’il faut tout de même dissocier
      l’homme politique de l’homme privé !

      Certainement. Mais ce que l’homme politique Mitterrand a fait devrait suffisant pour le damner mille fois aux yeux d’un véritable homme de gauche. On n’a même pas besoin d’aller fouiller dans ses
      affaires privées.

      Jean-Luc Melenchon a de l’admiration pour l’homme qu’il a connu intimement !

      Schmidt a connu Hitler intimement, et il ne s’est pas senti obligé d’en faire l’éloge pour autant.

      après ne cautionne-t-il pas pour autant les erreurs de Mitterrand même si il ne les relève pas ou du moins les relativise !

      Lorsqu’on ne relève pas une erreur, où qu’on la relativise, on la cautionne. Je suis désolé. Je peux comprendre sur un plan psychologique la difficulté de Mélenchon de rompre avec la figure
      paternelle que fut pour lui Mitterrand, et encore plus la difficulté à admettre qu’il a été complice, par aveuglement, d’une grande mystification. Mais sur le plan politique, je ne peux
      l’accepter. Un homme qui prétend au statut d’homme d’Etat doit être capable de rompre.

      Vous le savez comme moi, on est prêt à oublier quelques défauts pour quelques qualités qui nous sautent aux yeux et nous grandit l’âme !

      Vous peut-être. Moi, en politique, jamais.

      D’autres grands hommes furent détestables en dehors de leur génie bien personnel ! Tel Picasso, Céline et tant d’autres !

      Encore une fois, la question n’est pas de savoir si Mitterrand fut détestable en privé. Franchement, je n’en ai rien à cirer. Le problème, c’est bien l’homme politique.

      Jean-Luc Mélenchon n’a pas envie de rompre le charme visiblement. Le Mitterrand qu’il a cotoyé n’est certainement pas, dans ses souvenirs, du même tonneau que celui que vous décrivez…

      Certainement. Le Mitterrand que j’ai décrit a apporté le chômage, la précarité, l’abaissement de l’Etat, la sujétion de mon pays. Celui que Jean-Luc a cotoyé lui a donné un poste de sénateur et
      permis sa brillante carrière. Evidement, ça change la perspective…

      D’un point de vue intime, Mitterrand vaut certainement mieux que ce qu’on a pu lui reprocher politiquement

      Je m’en fous. Ce n’est pas le problème.

      et c’est cette image là que Jean-Luc Melenchon tient à conserver, en dépit de la réalité moins idyllique !

      C’est son problème. S’il a envie de dresser un petit autel à Saint François dans sa chambre, avec statute du grand homme, cierges et encens, c’est son affaire. Mais Mélenchon est un homme
      politique. Lorsqu’il parle à un micro, c’est un acte politique. Et s’il choisit de rendre publiquement hommage à Mitterrand, c’est là aussi un acte qui a une signification politique. On ne peut
      pas se contenter de prétexter le “domaine privé”. Quand Mitterrand faisait fleurir la tombe de Pétain, c’était un acte politique. Et bien, fleurir la tombe de Mitterrand aujourd’hui, fut-ce
      symboliquement, l’est aussi. 

      celui-ci possédait tout de même une bien belle intelligence et une grande dignité face à l’adversité !

      Le Pen aussi.

      rien à voir donc avec Mitterrand qui lui se drapait derrière son mystère et surtout avait intellectuellement de quoi faire avaler la pilule au peuple ! Sarkozy à l’inverse est nu,

      Je ne savais pas que vous préfériez les hypocrites…

      Maintenant de là à mettre Mélenchon dans le même sac que Mitterrand

      C’est lui qui s’y met en lui rendant hommage. On imagine mal qu’on rende hommage en ces termes à un homme à qui on n’a pas envie de ressembler. Moi, j’y suis pour rien.

      Le doute est permis mais peut-on faire le procès d’un homme avant même qu’il n’ait fait ses preuves ?

      Faut bien. Sinon, pourquoi ne pas voter pour Le Pen ? Après tout, il n’a pas fait ses preuves, encore…

      Doit-on selon vous se méfier et soupçonner Mélenchon d’user des mêmes manigances que son mentor pour parvenir à se faire élire ?

      Dans la mesure où il n’en fait pas la critique, et qu’il rend hommage à celui qui l’a fait, oui. Ou du moins, qu’il serait prêt à le faire si les circonstances s’y prêtaient. Seulement voilà,
      Mélenchon a beau vouloir être Mitterrand, il lui manque tout de même deux guerres…

  6. argeles39 dit :

    Pas facile de faire le bilan sur une seule page, mais tu réussis très bien cet exercice de synthèse (j’imagine que tu as du y passer du temps ?).
    Effectivement, dans un bilan il y a l’actif et le passif. Si l’actif (81-83) est conforme au programme commun, le passif est accablant ; au final le bilan est globalement très négatif et nous en
    payons actuellement le prix.
    La construction du socialisme est un processus très lent, mais certains acteurs font beaucoup de mal à la cause, ils la font reculer de plusieurs décennies, Mitterrand appartenait à cette
    catégorie.
    Je ne sais pas si, de 83 à « l’apothéose de Maastricht », Mitterrand a suivi son penchant naturel, comme tu sembles le penser, ou bien s’il a capitulé devant la pression ploutocratique. Mais peu
    importe, ce qui est clair c’est qu’il a, avant tout, cherché à sauver sa place.
    La pression évoquée plus haut était forte, les tenants du capital ne se sont jamais laissé faire sans réagir, nulle part ; Reagan et Thatcher étaient aux manettes, avec les manuels de Hayek et
    Friedman dans les poches, autour de Mitterrand il y avait une cinquième colonne (Mauroy, Delors, Rocard, Attali….). Dans ces conditions il aurait fallu un sacré bonhomme pour tenir le cap,
    quelqu’un de la trempe d’un De Gaulle. Mitterrand n’appartenait pas à cette catégorie, son passé le démontrait largement comme tu le soulignes.

    • Descartes dit :

      (j’imagine que tu as du y passer du temps ?)

      Pas tant que ça, en fait. Quand j’ai une idée qui me parait intéressante, j’écris toujours un premier jet en me disant “ca servira bien un jour”… et c’est souvent de ces morceaux retravaillés
      que sont faits mes papiers.

      Effectivement, dans un bilan il y a l’actif et le passif. Si l’actif (81-83) est conforme au programme commun, le passif est accablant ;

      Je crois qu’on fait une erreur en séparant une “bonne” et une “mauvaise” période, comme si les mauvaises choses n’avaient commencé qu’après 1983. Beaucoup de bêtises ont été faites dans la
      période 81-83 qui doivent être inscrites au “passif”.

       

  7. Jean-Mi 41 dit :

    Bonjour
    Quid de l’affaire du Rainbow Warrior et de celle du sang contaminé ?
    D’autre part,voici en quelque sorte une réponse contradictoire:
    http://www.dailymotion.com/video/xin13w_conference-de-jean-luc-melenchon-1981-bilan-raisonne-des-lecons-dans-l-actualite_news#from=embed
    Une étude de texte en retour ?

  8. Louise Michel dit :

    Puisqu’avec vous, il faut toujours argumenter : bien sur que non, je ne préfère pas l’hypocrisie ! Je disais juste que c’était plus difficile pour le peuple de douter des compétences de Mitterrand
    de par sa stature, sa culture et sa profondeur d’esprit que de celles du président actuel ! Sarkozy ne fait aucun mystère de son peu de valeurs morales ! avec lui tout est clair comme de l’eau de
    roche ! soit il est adoré ou détesté pour ce qu’il est mais jamais personne n’est dupe de sa roublardise ! ne gravitent autour de lui que ceux que sa médiocrité arrange et la médiocrité étant de
    mise à notre époque, Sarkozy est dans le ton c’est tout !

    Quant à Jean-Luc, avec ou sans l’appui de Mitterrand, il aurait réussit à percer à n’en pas douter ! un tel talent latent ne pouvait qu’éclore au grand jour ! et si grâce à Mitterrand, son destin
    s’est accompli plus rapidement, tant mieux, au moins lui il le mérite ! ce n’est pas comme certains et certains genre DATI qui grâce à leurs minauderies toucheront à vie un salaire indécent pour
    une incompétence dont plus personne ne doute !

    Et combien même, Jean-Luc n’aurait été qu’un petit professeur de français, il n’y a pas de sous métier à ce que je sache ! ce sont ses élèves qui auraient été contents d’avoir un prof aussi génial
    ! Heureusement pour nous, petit pourcentage de citoyens avides de pensées et d’actions nobles, nous avons la chance d’avoir à notre portée en 2012, un être aussi intéressant, loyal et intelligent
    que lui ! qu’il soit mal entouré comme vous dites, c’est probable et sans doute prendra-t-il toutes les mesures nécessaires pour y remédier.

    Sinon pour en revenir à Mitterrand, vous n’escomptiez tout de même pas que Jean-Luc irait cracher sur sa tombe ! qu’il lui rende hommage, ce n’était peut être pas nécessaire mais il l’a fait de
    manière tellement sobre qu’on ne peut lui en tenir rigueur !

    Vous oubliez une donnée Descartes ! tout le monde n’est pas fait du même bois que vous et chez certaines personnes l’affectif, les attachements comptent aussi ! Vous êtes capables de ne pas vous
    laisser emporter par vos émotions, c’est votre façon de fonctionner qui vous est propre et elle n’est pas plus légitime que celle des autres qui ne fonctionnent pas comme vous ! et cela m’étonne de
    vous que vous parliez de psychologie en faisant référence au père absent de Jean-Luc que celui-ci aurait vécu comme un manque, ce manque s’étant, selon vous, reporté sur Mitterrand ! je vous
    croyais allergique à ce genre de discours non fondé scientifiquement !!

    Votre billet est bien tourné certes mais on le savait déjà que Mitterrand n’était pas un saint et pas davantage les DSK et consorts si je peux me permettre ! Laissez donc Mitterrand à son passé
    trouble et jean-Luc à son amitié pour lui ! pourquoi en faire toute une histoire ! vous le reconnaissez vous-même que Jean-Luc n’est pas le double de Mitterrand (il pense 95 % de ce qu’il dit selon
    vous) ! Vous avez été déçu par Mitterrand, soit, c’est du passé, allons de l’avant et avec Mélenchon comme leader !

    • Descartes dit :

      Je disais juste que c’était plus difficile pour le peuple de douter des compétences de Mitterrand de par sa stature, sa culture et sa profondeur d’esprit que de celles du président actuel
      !

      De quelle “stature” parlez vous ? De celle d’un politicien qui pour se faire mousser dans les journaux organise un faux attentat ? Mitterrand était un homme de sa génération, avec la culture
      littéraire qui allait avec. Mais, et les faits l’ont largement prouvé, cela ne lui donnait aucune compétence particulière pour gouverner l’Etat. Mitterrand a donné l’illusion de la “stature” tout
      en suivant toujours la ligne de moindre résistance. Il n’a jamais réussi à s’imposer à l’Histoire, au contraire, à chaque opportunité il a cédé aux contraintes: en 1983 quand il a préféré changer
      de politique plutôt que d’affronter les difficultés, en 1989, quand il a consenti à la réunification de l’Allemagne, en 1992 quand il a signé Maastricht. De Gaulle a été l’homme qui a dit “non”
      aux circonstances, Mitterrand a été l’homme qui a toujours dit “oui”.

      Sarkozy ne fait aucun mystère de son peu de valeurs morales !

      Reconnaissons lui donc le mérite de la franchise. Mérite que Mitterrand n’avait pas.

      Quant à Jean-Luc, avec ou sans l’appui de Mitterrand, il aurait réussit à percer à n’en pas douter !

      J’en doute. Lui aussi, d’ailleurs.

      Et combien même, Jean-Luc n’aurait été qu’un petit professeur de français, il n’y a pas de sous métier à ce que je sache !

      Je n’ai jamais dit que ce soit un sous-métier. C’est vous, par votre réaction, qui le dites. Vous me rappelez une lettre qu’aurait envoyé Toulouse-Lautrec à l’un de ses critiques:
      “Monsieur, vous me reprochez dans votre lettre de peindre des femmes de mauvaise vie. Je tiens à vous faire savoir que la femme que vous voyez dans mon tableau n’est pas une prostituée se mettant
      nue devant son amant, mais une honnête bourgeoise enlevant ses vêtements devant son mari. Ce qui prouve que le mal n’est pas dans mon tableau, mais dans votre tête”.

      ce sont ses élèves qui auraient été contents d’avoir un prof aussi génial !

      C’était salaud de la part de Mitterrand de les en priver. Encore une faute du Beau François… 

      Sinon pour en revenir à Mitterrand, vous n’escomptiez tout de même pas que Jean-Luc irait cracher sur sa tombe !

      Je n’en demande pas tant. Un retour critique sur cette période m’aurait amplement comblé.

      Vous oubliez une donnée Descartes ! tout le monde n’est pas fait du même bois que vous et chez certaines personnes l’affectif, les attachements comptent aussi !

      Pas pour un homme d’Etat. Lorsqu’on veut la plus haute magistrature, on doit être capable de dépasser “l’affectif”. Lénine avait raison de dire que “un révolutionnaire n’a pas d’amis”. Parce que
      vous savez, on commence par “l’affectif”, et on finit par donner à ses “amis” des postes pour lesquels ils sont incompétents ou des bénéfices auxquels ils n’ont pas le droit.

      Laissez donc Mitterrand à son passé trouble et jean-Luc à son amitié pour lui ! pourquoi en faire toute une histoire !

      Parce que le passé éclaire le présent. Et permet d’anticiper l’avenir. Que Jean-Luc étale publiquement son amitié pour Mitterrand nous éclaire sur sa conception de la politique et sur ce qu’il
      considère légitime de faire ou de ne pas faire pour conquérir et exercer le pouvoir. On ne peut pas l’ignorer. Pire: qu’il ait choisi d’étaler ainsi une “amitié” qui aurait pu rester privée
      montre qu’il a choisi le public auquel il entend s’adresser, en excluant tous ceux (et ils sont très nombreux, surtout dans les couches populaires) pour qui cette référence est détestable.

      Vous avez été déçu par Mitterrand, soit, c’est du passé, allons de l’avant et avec Mélenchon comme leader !

      “Bienheureux ceux qui n’attendent rien, car ils ne seront pas déçus”. Je n’ai pas été “déçu par Mitterrand” parce que je n’y ais jamais cru. J’ai toujours pensé que c’était une ordure, et les
      faits m’ont donné raison. Si j’ai été “déçu” par quelqu’un, c’est plutôt par tous ceux dont j’appréciais l’intelligence et la culture et qui se sont bandés les yeux et bouché les oreilles pour ne
      pas voir qui était Mitterrand et où allait nous conduire l’expérience initiée en 1981. Et je reste attristé de voir qu’un certain nombre d’entre eux, dont Jean-Luc, n’ont rien oublié et rien
      appris.

       

  9. Louise Michel dit :

    Ah c’est sur si pour occuper les plus hautes fonctions de l’Etat, il faille afficher une insensibilité permanente et à toute épreuve ou oublier qu’on a un coeur, dans ce cas, j’ai de gros doutes
    quant aux capacités de Jean-Luc Mélenchon à s’obliger à paraitre inhumain pour être reconnu comme potentiellement compétent pour faire le job !

    C’est mal barré pour lui alors et pour nous aussi qui pensions que miser sur un candidat plus clean visiblement que les autres, aurait un réel parfum de nouveauté, tant habitués que nous sommes à
    être sous la coupe de pourris et pervers de gauche comme de droite ! il est vrai qu’un trop honnête homme ferait tâche dans un tel contexte nauséabaud ! Il serait plus logique alors en effet, de
    perpétuer le vote en direction du plus mauvais sujet ! on ne sera point surpris de s’en prendre plein la tronche comme ça ! c’est mieux que d’être peut être déçu un jour par un Mélenchon qui
    changeant soudainement de posture, sous le poids de ses responsabilités, se transformerait en loup-garou prêt à renier ses bons principes pour étancher une soif du pouvoir, jusqu’ici mise en veille
    ! ben voyons, toutes les hypothèses sont possibles à ce rythme là…

    Je refuse de voir la vie en noir ! et si il y en a qui ont peur du rouge et bien moi je suis totalement partante pour donner le feu vert à Jean-Luc Mélenchon pour 2012 ! je lui donne d’ores et déjà
    le trousseau de clefs et à lui de nous démontrer que nous avons raison de croire en lui !

    • Descartes dit :

      Ah c’est sur si pour occuper les plus hautes fonctions de l’Etat, il faille afficher une insensibilité permanente et à toute épreuve ou oublier qu’on a un coeur,

      Dans les rapports avec ses amis, oui, tout à fait. Comme disait De Gaulle, un chef d’Etat n’a pas d’amis, il n’a que des devoirs. 

      il est vrai qu’un trop honnête homme ferait tâche dans un tel contexte nauséabaud !

      Lorsqu’on conduit un pays, il faut être capable de faire abstraction des sentiments personnels pour ne penser qu’à l’intérêt général. Si un ministre, si un haut fonctionnaire fait une connerie,
      il faut pouvoir lui dire son fait, le punir ou le virer même si c’est un ami intime de trente ans. Un chef d’Etat ne peut se permettre la sentimentalité sans trahir sa fonction. Autrement, on
      aboutit à des affaires comme celles de Pellat ou de Bousquet.

      Mais tout cela n’a rien à voir avec l’honnêteté.

      Il serait plus logique alors en effet, de perpétuer le vote en direction du plus mauvais sujet ! on ne sera point surpris de s’en prendre plein la tronche comme ça !

      Tant qu’à faire, je prefère voter pour un bon sujet qui aura le moins de chance de me trahir. Chèvenement, par exemple…

       

       

  10. citoyenne21 dit :

    Cependant Chevènement n’est plus de toute première jeunesse ! il se propose en 2012 pour empêcher DSK de se présenter c’est tout (il l’a dit lui même, il veut faire bouger les lignes) mais il sait
    très bien qu’il ne raflera pas la mise et je suis même sure qu’il ne s’en sent pas l’énergie pour assumer une fonction aussi usante !!! Si vous vous sentez en accord avec vos convictions profondes
    en votant Chevènement, c’est l’essentiel !

    • Descartes dit :

      Cependant Chevènement n’est plus de toute première jeunesse !

      C’est vrai. J’aurais préféré qu’il “adoube” un candidat plus jeune qui soit sur la même ligne pour préparer l’avenir plutôt qu’il se présente lui même. Mais il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup
      de monde dans le camp républicain qui ait sa stature… et quelquefois, les considérations de court terme prennent trop de place par rapport aux considérations de long terme.

      mais il sait très bien qu’il ne raflera pas la mise

      Mélenchon aussi. Ne vous faites aucune illusion la dessus.

       

  11. Jean-Mi 41 dit :

    Un peu dans le même ordre d’idée, pour les lecteurs du blog de JLM, je suis surpris que personne n’ait rebondit sur ça:
    “Le PS ne veut pas reconquérir les classes populaires, ce n’est pas “stratégique”. Comme si les électeurs étaient une part de marché…
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/05/10/en-vue-de-2012-le-ps-s-interroge-sur-l-electorat-a-conquerir_1519605_823448.html
    Mis à part que ça m’a dégouté encore un peu plus d’une partie des élites du PS, je trouve qu’il y a là un excellent argument politique, non ?

    • Descartes dit :

      Un peu dans le même ordre d’idée, pour les lecteurs du blog de JLM, je suis surpris que personne n’ait rebondit sur ça: “Le PS ne veut pas reconquérir les classes populaires, ce n’est pas
      “stratégique”. Comme si les électeurs étaient une part de marché…

      Mais pourquoi diable voulais-tu que quelqu’un “rebondisse” ? En disant ça, tu as dit quelque chose de nouveau ? Tu as décrit la politique du PS depuis qu’à Epinay Mitterrand en a pris les
      commandes: chercher à “rassembler” des électorats différents avec des discours adaptés pour qu’ils te portent au pouvoir, et ensuite les trahir. Quoi de neuf, docteur ?

      Mis à part que ça m’a dégouté encore un peu plus d’une partie des élites du PS, je trouve qu’il y a là un excellent argument politique, non ?

      Un argument pour démontrer quoi, exactement ?

  12. Jeremy dit :

    Bonjour,

    J’ai découvert votre blog il y a quelques jours à peine. Et une question brule mes levres: de votre point de vue, qu’aurait-il fallu faire en 1983 ?

    Cordialement

    • Descartes dit :

      “Qu’aurait-il fallu faire” à la place de qui ? Parce que les réponses sont très différentes si vous vous placez du point de vue du parti socialiste, du gouvernement, du PCF, du RPR ou de l’UDF…

      J’interprète votre question dans le sens de ce que j’aurais fait si j’avais été au gouvernement à l’époque. A cela, il y a deux réponses: la première, c’est qu’on ne peut considérer 1983 en
      dehors de ce qui avait été fait depuis 1981. Comme disait Napoleon, la pire erreur d’un stratège est de se laisser enfermer dans une situation à partir de laquelle il n’y a que des mauvaises
      solutions. L’erreur de la relance par la consommation de 1981, le refus d’une dévaluation préalable et massive, l’atonie de la politique industrielle avait créé une situation à partir de laquelle
      toutes les options étaient douloureuses.

      Cela étant dit, l’option la moins douloureuse pour les couches populaires et les travailleurs en général aurait été la sortie du SME suivie d’une dévaluation massive, permettant à l’industrie de
      respirer. Suivie d’une politique de relance non pas par la consommation mais par l’investissement.

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