La “pandarévolution” est en marche…

La "pandarévolution" est en marche...

Avez-vous entendu parler de la « pandarévolution » ? Si si, ça existe. Et pour une fois, ce n’est pas une idée bizarre de Laurent & Co. à qui l’on doit des absurdités comme « rêvelution » et autres du même calibre. Non, la chose vient cette fois d’une organisation écologiste ayant pignon sur rue, le WWF (« World Wildlife Fund » ou « fonds mondial pour la vie sauvage »), associé – car aujourd’hui rien ne se fait sans un sponsor – à l’imprimeur en ligne Saxoprint. Une campagne décidée à l’occasion de la COP21, « invitant la génération 18/25 ans à se mobiliser et changer ses comportements » selon le site de l’association.

En quoi consiste la campagne en question ? En une affiche horripilante inspirée – on hésite à utiliser le mot – par le tableau de Delacroix « La liberté guidant le peuple ». Et voici l’explication, toujours sur le site de WWF : « la réinterprétation de ce célèbre tableau, souligne la volonté d’un changement fort, dans les esprits comme dans les actes. Même l’idée d’une révolution incarnée par la génération cible : les 18-25 ans, est évoquée dans l’accroche “Pour tout changer, nous avons besoin de tous”. C’est une révolution qui doit être pacifique menée par un panda, incarnant WWF, guidant le "peuple vers cette révolution écologique inévitable" affirment Pierre Gaudoin et Céline Lentz co-auteurs de la campagne ».

La "pandarévolution" est en marche...

On est devenu blasés à force d’entendre des « créatifs » publicitaires affirmer avec aplomb les absurdités les plus monstrueuses. Mais avouez qu’une « révolution pacifique menée par un panda », ça donne de quoi rigoler un bon coup. La comparaison avec le tableau original est d’ailleurs de ce point de vue dévastatrice. Celui-ci représente en effet le petit peuple de Paris, acteur des « trois glorieuses » de 1830, montant à l’assaut d’une barricade guidés par une allégorie de la liberté : une femme au corps à la fois puissant et généreux, portant les attributs de la République. A la place de cette allégorie de la liberté, les « créatifs » du WWF mettent… un panda. Comme on peut imaginer que les pandas ne fréquentent pas les barricades parisiennes, on est conduit à conclure qu’il s’agit là aussi d’une allégorie. Mais une allégorie de quoi, exactement ? Quelle est l’Idée qui se cache derrière le panda et qui « guide » la génération 18/25 ans qui le suit ? Impossible à dire, d’autant plus que le panda porte des attributs pour le moins difficiles d’interpréter. A la main – ou plutôt la griffe – gauche, le Panda brandit un porte-voix, ce qui suggère qu’il a quelque chose à dire. A la griffe droite il tient le drapeau blanc frappé des lettres WWF, sans doute un hommage au commanditaire du tableau…

Passons maintenant aux autres personnages du tableau. Dans la version originale, l’artiste avait placé trois personnages principaux juste derrière la Liberté. Tous sont armés. Deux d’entre eux portent le béret et la chemise de l’ouvrier parisien, le troisième porte un costume plus riche et un haut-de-forme, caractéristique des artisans embourgeoisés. C’est donc le petit peuple qui suit la Liberté à l’assaut de la barricade. Chez les « créatifs » du WWF, ce n’est pas du tout pareil. On a au contraire une interprétation assez intéressante de l’image qu’ils se font de cette « génération 18/25 ans » susceptible de faire la « révolution écologique ».

De droite à gauche du tableau, on commence par une figure féminine. Elle porte des lunettes noires, des écouteurs baissés sur le cou, elle porte un skateboard à la main – exactement ce qu’il faut pour se déplacer sur une barricade – et un sac en bandoulière. L’image même de la bobo branchée. A gauche, deux figures masculines : un noir habillé avec une chemise et un haut-de-forme comme on le portait en Louisiane dans les années 1920, le cou couvert d’une lourde écharpe. La figure porte en main une trotinette – là encore, très utile pour monter aux barricades. A ses côtés, un jeune en T-shirt frappé d’un slogan et de l’emblème du WWF. Au second plan, un couple – qu’on devine hétérosexuel – prenant un « selfie ». Sur la barricade les morts et les mourants du tableau original ont disparu. On ne voit qu’un chien d’appartement qui tire sur sa laisse – dans le tableau original, cette position est occupée par un mourant qui cherche dans un ultime effort à toucher la robe de la Liberté. Outre les pavés, la barricade est complétée d’une pompe à essence et d’un barril – de pétrole ? – qui ont probablement un sens allégorique, sans qu’on puisse savoir lequel. Toutes les figures sont statiques, aucune ne donne l’impression d’avancer.

On admirera l’équilibre « diversitaire » de la composition : dans les figures principales, nous avons une femme, un représentant des « minorités » visibles ». Le sexe du panda étant indéterminé, je ne saurais pas assurer que la parité a été respectée, mais cela ne m’étonnerait pas. A part ça, tout le monde est beau, gentil et propre sur soi.

Les personnages brandissent des pancartes dont les slogans ne feraient pas de mal à une mouche – le mot « CO2 » barré, « nous devons changer, pas le climat », « climat en danger, agissons », « plus d’action, moins de CO2 ». Ce qui nuit un peu à la cohérence du tableau : qui monterait sur les barricades avec des revendications aussi banales ? Et surtout, peut-on parler de « revendication » puisqu’on ne voit pas à qui ces pétitions de principe s’adressent ?

Il n’y a rien à faire, c’est dur d’être jeune en 2015. Les générations précédentes on eu chacune leur « geste ». Ceux qui ont eu vingt ans avant 1960 ont fait qui la première guerre mondiale, qui la guerre d’Espagne, qui la Résistance. Ceux qui ont eu vingt ans à la fin des années 1960 ont pu revêtir l’uniforme kaki et aller faire le coup de feu en Amérique Latine ou au Vietnam, ou se donner l’illusion en déracinant les arbres du Boul’Mich à Paris. Mais que reste-t-il à ceux qui ont vingt ans aujourd’hui ? Le Djihad en Syrie ou la « pandarévolution ». Pas étonnant qu’ils préfèrent prendre l’avion.

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59 réponses à La “pandarévolution” est en marche…

  1. “Au second plan, un couple – qu’on devine hétérosexuel –”
    Euh… Ce ne serait pas plutôt “homosexuel”?

  2. CVT dit :

    Ce procédé me rappelle le détournement du célèbre tableau de David, “Le serment du Jeu de Paume”, commis par le CCIF ( ou Comité central d’islamisation de la France) il y a trois, ou se sont glissés trois personnages habillés en tenue de prière islamique, aux pieds de l’Abbé Sieyès: j’avais trouvé le procédé insultant et profondément, surtout de la parti d’un mouvement qui travaille ni plus ni moins que la disparition de la France en tant que nation d’origine judéo-chrétienne devenue laique

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [Ce procédé me rappelle le détournement du célèbre tableau de David, “Le serment du Jeu de Paume”, commis par le CCIF ( ou Comité central d’islamisation de la France) il y a trois, ou se sont glissés trois personnages habillés en tenue de prière islamique, aux pieds de l’Abbé Sieyès:]

      Le « détournement » de tableaux est une pratique courante. On peut critiquer celui fait par le CCIF sur beaucoup de points, mais au moins elle était fidèle à l’esprit du tableau. Le « détournement » consistait à faire entrer dans le tableau des personnages qui, pour les auteurs du détournement, faisaient partie de la nation. Par contre, l’affiche du WWF n’a aucun rapport avec l’allégorie voulue par Delacroix…

      [j’avais trouvé le procédé insultant et profondément, surtout de la parti d’un mouvement qui travaille ni plus ni moins que la disparition de la France en tant que nation d’origine judéo-chrétienne devenue laique]

      Je ne partage pas votre radicalisme. Chacun a le droit d’avoir sa propre idée de ce qui constitue la « nation », et il n’y a rien de « insultant » à soutenir une conception communautariste. Bien entendu, je ne partage pas cette conception et je pense que les gens qui la soutiennent jouent avec le feu et risquent de détruire cette même nation qu’ils veulent enrichir, mais cela ‘’est une autre affaire…

  3. Aubert Sikirdji dit :

    Nicolas Hulot n’est pas pour “l’écologie punitive” (voir son passage chez Laurent Ruquier). Au lieu d’ajouter des taxes aux dites « charges sociales », il préconise de remplacer les secondes par les premières, en fonction d’une évaluation des comportements transitionnellement responsables. Il parait que le MEDEF serait d’accord.

    • Descartes dit :

      @ Aubert Sikidji

      [Nicolas Hulot n’est pas pour “l’écologie punitive” (voir son passage chez Laurent Ruquier). Au lieu d’ajouter des taxes aux dites « charges sociales », il préconise de remplacer les secondes par les premières, en fonction d’une évaluation des comportements transitionnellement responsables. Il parait que le MEDEF serait d’accord.]

      Et qui décide ce qu’est un « comportement transitionnellement responsable » ? Personnellement, j’ai toujours eu une profonde méfiance sur l’utilisation de l’impôt comme instrument de conformité sociale. Si un comportement est nuisible, on l’interdit. Mais l’idée qu’un comportement nuisible serait admissible à condition d’être prêt à payer plus cher m’a toujours profondément choqué. Pourquoi réserver les comportements vertueux aux pauvres ?

  4. Lanterne dit :

    Le Panda vit en Chine,n’est ce pas pour cette affiche,afligeante, l’allégorie la plus prégnante:celle du film de Jean Yanne datant de 1974,’Les Chinois à Paris’?
    Tout y est,le Kitch,des opéras Maoistes,le selfy,le révolutionnaire mondialisé…
    Ne quittons pas l’International,voici une anecdote.Il y a 15 jours,en me rendant en Russie,en avion,via Frankfurt,par le hublot ,j’ai observé les paysages d’Allemagne et de Pologne défigurés par les immmmmmenses mines de Lignites caractéristiques de ces contrées…Impressionnates vues d’Avion,ces dizaines de zones de plusieurs km de larges,ravagées par l’extraction de Lignites et charbons.Au moins,la propagande des Allemands dégoulinant de bonnes intentionsaffichées, écologiques,anti-nucléaires civil,ne peuvent pas sérieusement être suivis…sauf par les Pandas,peut être…
    Une fois de plus,en survolant ces zones Teutones,j’ai été révulsé par l’aspect ravageurs en termes de C02,d’enlaidissement des paysages,de santé publique,et de désinformations liées à ces énergies carbonées germaniques.
    Quand cela sera t il dénoncé?Quand tiendra t on compte,des bienfaits de l’énergie nucléaire( bien gérée) sur le climat?
    Peut être,lorsque les Pandas nous gouvernerons,en mangeant des bambous et en parlant le Mandarin?

    • Descartes dit :

      @ Lanterne

      [Le Panda vit en Chine,n’est ce pas pour cette affiche, afligeante, l’allégorie la plus prégnante:celle du film de Jean Yanne datant de 1974,’Les Chinois à Paris’? Tout y est,le Kitch, des opéras Maoistes, le selfy,le révolutionnaire mondialisé…]

      J’avais oublié ce monument de la filmographie française… mais ce n’est pas mal trouvé.

      [Quand cela sera t il dénoncé? Quand tiendra t on compte,des bienfaits de l’énergie nucléaire( bien gérée) sur le climat?]

      C’est pas pour tout de suite, malheureusement. Ce qui, accessoirement, montre combien le tralala sur la « lutte contre le changement climatique » est en fait une opération de communication pour essayer de trouver une « cause » pour mobiliser l’opinion…

      [Peut être, lorsque les Pandas nous gouvernerons, en mangeant des bambous et en parlant le Mandarin?]

      En tout cas, je dois dire que l’idée d’une révolution conduite par un panda portant un mégaphone a un petit côté surréaliste qui n’aurait pas déplu à Salvador Dali…

  5. lanterne dit :

    Au sujet du CCIF et du tableau de David.Voici en partie le commentaire contenant d’énormes erreurs historiques,faites sur le site Projet 22 qui n’est pas le site du CCIF mais un site de News,qui m’est apparu sur Google.
    http://www.projet22.com/questions-de-societe/questions-en-debat/article/le-ccif-et-le-serment-du-jeu-de
    ‘Le serment du jeu de paume sym­bolise ainsi la fin de la monarchie et la sépa­ration des pou­voirs. En écartant le roi de droit divin, elle ouvre ainsi la voie à la laïcité, même si la notion de tolé­rance reli­gieuse ne sera forgé que plus tard, après les affron­te­ments san­glants qui auront lieu entre catho­liques et protestants’.
    Oui,vous avez bien lu,pour le commentateur,le serment du jeu de paume a eu lieu…avant les guerres de religion.
    C”est une erreur que de presque 200 ans mais plus grave un contre sens gigantesque!
    Ce sont les abominations des guerres de religion qui ont ouvert la voie à la laïcité à la française;.Qu’il est long le chemin……

    • Descartes dit :

      @ lanterne

      [Oui,vous avez bien lu,pour le commentateur, le serment du jeu de paume a eu lieu…avant les guerres de religion.]

      Que voulez-vous, les merveilleuses réformes de l’enseignement de l’histoire avec la disparition de la chronologie font leur œuvre…

    • xc dit :

      [Oui,vous avez bien lu,pour le commentateur, le serment du jeu de paume a eu lieu…avant les guerres de religion.]
      A mon avis, ce n’est pas une ignorance de la chronologie, plutôt une rédaction calamiteuse. L’auteur a voulu expliquer la laïcité par les guerres de religion, mais l’aura fait sans repenser son texte.

    • Françoise dit :

      @Descartes
      hé hop! La petite pique gratuite et fausse contre les programmes qui vous défoule, sous prétexte qu’un commentateur écrit une ânerie sur la Toile!
      Pour l’affiche du WWF, ne cherchez pas plus loin que l’humour, elle s’adresse aux jeunes donc si “ça donne de quoi rigoler un bon coup”, réjouissez-vous, c’est que vous avez encore un esprit jeune… ou que la campagne a fait une erreur de ciblage!

  6. Maurice dit :

    Et si le Panda,c’était Fillipot,obligé de se battre contre tous les fronts,surtout celui ouvert par JMLP ?
    A cet égard,l’aspect familial,aux luttes intestines stérilisantes du FN ,nous est revenu en ‘pleine poire’ surtout pour ceux qui avaient occulté cette caractéristique du FN.

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [Et si le Panda, c’était Fillipot, obligé de se battre contre tous les fronts, surtout celui ouvert par JMLP ?]

      Avec des « et si… »… on finit par dire n’importe quoi. Franchement, le rapport entre cette affiche et Philippot est au mieux inexistant.

      [A cet égard, l’aspect familial, aux luttes intestines stérilisantes du FN, nous est revenu en ‘pleine poire’ surtout pour ceux qui avaient occulté cette caractéristique du FN.]

      Plutôt le contraire. Les efforts désespérés du « patriarche » pour conserver le contrôle de sa créature se sont révélés infructueux. Il peut remporter des succès judiciaire, mais on sait depuis très longtemps que lorsqu’un politicien va en justice contre son propre parti, c’est qu’il a perdu la bataille politique. Jean-Marie Le Pen peut encore faire du bruit dans les médias, surtout pendant l’été quand ceux-ci n’ont pas grande chose à se mettre sous la dent. Mais les dirigeants et les militants du FN sont déjà passés à autre chose.

  7. Bannette dit :

    Je n’avais pas encore vu cette affiche, et elle m’a fait mourir de rire par sa bêtise et sa médiocrité marketing.
    Elle est collector car symptomatique des lubbies des activistes pseudo-progressistes de notre temps. D’ailleurs, en anglais j’ai toujours apprécié le mot “activist” qui veut dire “engagé” ou “militant” mais qui du fait de sa racine, n’appartient pas au champs lexical de “l’engagement” dans le sens noble ou intellectuel où on l’entend. Ces “actifs” font surtout du bruit et de l’agitation (ce que le mot anglais implique). Et ces révolutions en carton pâte, évacuant totalement le côté tragique des vraies révolutions, c’est infantiliser les gens.

    Le tableau de Delaroix présentait une femme à la poitrine dénudée, mais ce n’était pas du féminisme post moderne : les allégories (justice, victoire, etc), dans l’art classique depuis l’antiquité, ont toujours été représentées sous les traits de femmes.
    Il est très fort dans la représentation des classes populaires, qui ont totalement disparu dans l’affiche marketing.

    C’est fou comme le cochage de cases minorités (ici, femme, noir, djeunz, panda) devenu obligatoire du fait du terrorisme culturel, dans les œuvres qu’on produit de nos jours conduisent au conformisme de la pensée et au nivellement vers le bas, pour finalement accoucher d’œuvres très peu dérangeantes, au contraire des intentions affichées.

    Un exemple qui me vient à l’esprit : les œuvres d’Arthur Conan Doyle étant tombées dans le domaine public, nous avons eu plusieurs adaptations “modernisées” qui se sont bousculées ces dernières années. Je ne commenterai uniquement les télévisées :
    – à ma gauche : la version BBC avec Cumberbatch, très fidèle dans l’esprit (notamment la misogynie ou la misanthropie de Holmes) tout en étant irrévérencieuse, avec un côté “méta” pour titiller la complicité des spectateurs mais aussi se moquer gentiment d’eux, et un humour so british délicieux ;
    – à ma droite : Elementary la version US transposée à NYC, avec une édulcoration considérable de Holmes, un docteur Watson tenez vous bien “cumulard minorités” : c’est devenu une femme (!), jouée par une actrice asiatique (!!), et presque aussi maligne que Holmes, sans compter divers personnages de noirs voire un transexuel qui côtoient les héros.

    Sans surprise, la version BBC remporte haut la main, du fait qu’elle est mieux écrite, plus drôle et représente une adaptation moderne réellement réussie. Les auteurs ont une conscience aiguë des codes en vigueurs politiquement corrects qu’ils détournent avec humour : par exemple l’opiomanie de Holmes, qu’on ne peut plus présenter à l’écran telle qu’elle est dans les livres. Dans la série, Holmes découvre de mauvaise ses patches et peste contre le fait qu’il est devenu impossible de fumer à Londres à cause des campagnes anti-tabac qui l’emmerdent. C’est le côté “méta” de la série, faire un commentaire sur les lubbies progressistes actuels, tout en rappelant les addictions “coupables” du personnage du livre.
    La version US insiste sur l’opiomanie de Holmes mais perçue comme le mal d’un souffreteux, du à un terrible chagrin d’amour (sic), avec une Watson qui joue les infirmières compréhensives. Quel conformisme et quel ennui !

    C’est en étant fidèle à l’esprit de Conan Doyle que les anglais sont restés plus audacieux, leur série dans ses meilleurs moments est piquante et irrévérencieuse. Ils se sont probablement inspiré de l’esprit de Billy Wilder qui avait également adapté les aventures du détective, et s’était moqué de l’arlésienne sur la pseudo-homosexualité latente Holmes/Watson des commentateurs modernes.
    Bien évidemment, sur le net, la version US a été commentée comme plus progressiste et donc plus “audacieuse”, alors que ce n’est qu’un cop-show d’une banalité affligeante.

    • Descartes dit :

      @ Bannette

      [Je n’avais pas encore vu cette affiche, et elle m’a fait mourir de rire par sa bêtise et sa médiocrité marketing.]

      Je dois dire que quand je l’ai vue dans le métro, j’ai tellement rigolé que les gens me regardaient avec une drôle de gueule… que veux-tu, voir un panda avec un mégaphone conduire la « révolution », il y a de quoi perdre son sérieux…

      [Ces “actifs” font surtout du bruit et de l’agitation (ce que le mot anglais implique). Et ces révolutions en carton pâte, évacuant totalement le côté tragique des vraies révolutions, c’est infantiliser les gens.]

      Tout à fait. Tu sais que la « mort du tragique » fait partie de mes sujets de réflexion favoris. C’est assez intéressant de voir comment les « classes moyennes » occultent la violence économique et sociale de notre société derrière cette vision « bisounoursienne » d’une révolution sans armes ni morts, conduite par un panda à mégaphone.

      [Le tableau de Delaroix présentait une femme à la poitrine dénudée, mais ce n’était pas du féminisme post moderne : les allégories (justice, victoire, etc), dans l’art classique depuis l’antiquité, ont toujours été représentées sous les traits de femmes.]

      Tout à fait. D’ailleurs, on remarquera que dans les sociétés « patriarcales » les idéaux sont généralement féminins : justice, égalité, liberté sont représentées par des femmes. La poitrine forte et dénudée est l’attribut de la générosité et de la fécondité. Vous noterez qu’alors que les hommes « machistes » ont idéalisé les femmes dans la peinture, la littérature, le théâtre et la sculpture, les féministes n’ont pour le moment jamais réussi à idéaliser quoi que ce soit…

      [Il est très fort dans la représentation des classes populaires, qui ont totalement disparu dans l’affiche marketing.]

      Un peu comme elles ont disparu du discours des « classes moyennes ». Une coïncidence ?

      [La version US insiste sur l’opiomanie de Holmes mais perçue comme le mal d’un souffreteux, du à un terrible chagrin d’amour (sic), avec une Watson qui joue les infirmières compréhensives. Quel conformisme et quel ennui !]

      Vous noterez que le féminisme de genre et l’idéologie « diversitaire » se distinguent par un manque total de sens de l’humour. Dans ces conditions, difficile de ne pas tomber dans l’ennui et le conformisme…

  8. Baruch dit :

    A mon avis, le slogan crié par le Grand (petit) timonier Panda c’est “l’humain d’abord”!

  9. luc dit :

    @Lanterne
    Quelques part,Philippot en Panda sur cette affiche,ça me parle..D’autant plus qu’une jeune femme à l’arrière ,semble affolée,un petit peu comme Marine vis à vis de son père.Là je rejoins Descartes:Marine a gagné la bataille auprès des Militants..Philippistes,mais les autres?
    Ceux derrière,Golnisch,les identitaires,les Xénophobes?
    Quelque part,le remue ménage promis parPilippot a autant de chances de se réaliser que la politique de Grexit.
    Au plus,comme ce Panda,pâle figure lointaine de la Liberté guidant le peuple,Philippot se battra sur les barricades du FN.
    A ce titre vous trouverez,au lien,ci dessous, la réponse,peu politique de Phillipot à JLM:’Lol’,n’est ce pas la réponse politique d’un Djeun-Panda
    http://www.leparisien.fr/politique/conflit-au-fn-philippot-repond-lol-a-jean-marie-le-pen-11-08-2015-5003569.php

    De plus des questions de fonds se posent au FN?
    Les 2 FN (Philippot/Golnish)peuvent ils cohabiter?
    Avec quel parti gouverner?
    Comment assumer les conséquences d’une Françexit(retour au franc) ?
    Ce que l’alliance Syriza/droite nationaliste en Grèce n’a pas pu faire,peut il être réalisé crédiblement par les Philippistes du FN,seuls?
    Les impasses du FN sont évidentes.
    De là,vient la question inévitable:La stratégie historique de JLMP,qui a assuré la prospérité des Lepen,n’est elle pas la bonne?
    En effet,toute autre stratégieest impossible.
    UN FN provocateur,est assuré d’un étiage entre 20 et 30% pour des décennies,uniquement comme gardien d’une certaine identité française,sans jamais à avoir de bilans,puisque pour toujours dans l’opposition.
    Tandis que si Philippot-Panda,gouverne un jour,immanquablement les déceptions et la chute viendront;la preuve par Tsipras..Alors,peut être que Oui,sur cette affiche,Philippot est cet inoffensif Panda…

    • Descartes dit :

      @luc

      [Quelques part, Philippot en Panda sur cette affiche, ça me parle..]

      Avec le mégaphone, peut-être … ?

      [Quelque part, le remue ménage promis par Pilippot a autant de chances de se réaliser que la politique de Grexit.]

      Je ne sais pas. Quand on voit le chemin fait en quelques années, je me dis que l’échec de Philippot n’est pas si évident que ça. Qui aurait imaginé il y a quelques années qu’une direction du FN affronterait le vieux patriarche et serait plebiscitée par la base ?

      Il est clair que le « grand ménage » auquel certains rêvent n’aura pas lieu. Philippot est bien trop intelligent pour tomber dans la logique sectaire qui a fait la faiblesse de la « gauche radicale », cette recherche de la « pureté » au prix de l’exclusion de tous ce qui ne pensent comme vous. Fonder un parti populaire, c’est admettre qu’il puisse avoir des idées contrastées qui s’affrontent en permanence. Souvenez-vous : il y avait au PCF de la grande époque toutes sortes de gens… y compris quelques camarades qui étaient, pour le dire vite, racistes. Ca arrivait, et on ne les mettait pas dehors pour autant aussi longtemps qu’ils gardaient leurs convictions pour eux et appliquaient la « ligne » du Parti.

      C’est pourquoi mon pari est que la « ligne Philippot » majoritaire continuera a coexister avec une « ligne Gollnish » minoritaire, aussi longtemps que les minoritaires accepteront la règle commune. Et ils n’ont aucune raison de la refuser, sauf à se marginaliser eux-mêmes.

      [Au plus,comme ce Panda, pâle figure lointaine de la Liberté guidant le peuple, Philippot se battra sur les barricades du FN.]

      Mais justement, dans l’affiche controversée le panda ne se « bat » pas… on ne se bat pas la trottinette ou le mégaphone à la main.

      [De plus des questions de fonds se posent au FN? Les 2 FN (Philippot/Golnish)peuvent ils cohabiter?]

      Bien entendu. Le PS a vu la coexistence entre d’anciens collabos et amis de l’OAS comme Mitterrand et des proto-marxistes comme Chevènement. Le PCF a vu coexister une ligne universaliste avec des courants étroitement localistes et même racistes. Et ne parlons même pas du gaullisme, ou l’on trouve des personnalités aussi diverses qu’un Foccart et un Sanguinetti. Une véritable organisation politique prend les gens comme ils sont, avec leurs qualités, leurs vices, leurs idées, sur la base d’une adhésion générale à une idéologie. Mais si on veut rassembler, il faut laisser une large marge d’interprétation à chaque militant pour décider ce qu’il en fait. Cela oblige bien entendu à gérer en permanence des conflits, à trouver des accords et des équilibres. Mais c’est cela la politique.

      La prétention à l’homogénéité de pensée conduit inévitablement une organisation à devenir un groupuscule, qui passe la moitié du temps à débusquer les « traîtres » en son sein et l’autre moitié à faire la guerre aux autres groupuscules. Dans une logique démocratique, la question qui se pose est : pouvons nous trouver 50% des gens avec qui seront d’accord, malgré leurs différences, à soutenir un même projet ?

      [Comment assumer les conséquences d’une Françexit (retour au franc) ?]

      En le préparant. Il faut penser une procédure et des instruments pour gérer une telle situation, et il faut préparer l’opinion publique à leur utilisation. J’ai personnellement la plus grande confiance dans la capacité du peuple français à soutenir une politique rationnelle si elle lui est expliquée rationnellement.

      [Ce que l’alliance Syriza/droite nationaliste en Grèce n’a pas pu faire, peut il être réalisé crédiblement par les Philippistes du FN, seuls?]

      Je ne sais pas. Je ne connais pas la politique grecque assez pour savoir quels sont ses équilibres, et en particulier je ne sais pas quel est le poids économique et politique des « classes moyennes » et leur attachement à l’Euro. Je pense aussi qu’il est difficile de comparer un Etat faible comme l’est l’Etat grec avec un Etat fort comme peut l’être l’Etat français. Les grecs de toute évidence n’ont pas confiance dans la capacité de leur Etat d’organiser une sortie ordonnée de l’Euro. Je pense qu’on n’est pas dans la même situation en France.

      Pour vous dire le fond de ma pensée, je ne pense pas que ce sera un gouvernement FN qui sortira la France de l’Euro. Mais je pense que le travail politique du FN auprès des couches populaires prépare l’opinion française à regarder en face cette option. De la même manière que le FN a imposé aux autres organisations politiques de débattre de sujets qu’elles préféraient éviter, comme les questions de l’identité nationale ou de la sécurité, il est en train d’imposer l’idée que l’Euro n’est pas intouchable, et qu’après tout on peut regarder ce qui se passerait si on sortait. Et le jour ou l’Euro s’effondrera sous le poids de ses propres contradictions, ce travail préparatoire permettra à d’autres, dans les partis « de gouvernement », de faire ce qu’il faut pour gérer cette sortie.

      Le FN aujourd’hui, comme le PCF hier, se positionne en parti tribunicien. Et les tribuns n’étaient pas là pour faire eux-mêmes des choses, mais pour pousser d’autres à les faire…

      [Les impasses du FN sont évidentes.]

      Vous parlez de quoi, exactement ?

      [De là, vient la question inévitable: La stratégie historique de JLMP, qui a assuré la prospérité des Lepen, n’est elle pas la bonne?]

      Une stratégie n’est pas « bonne » ou « mauvaise » en dehors du contexte. La stratégie de JMLP était certainement « la bonne » dans les années 1980-90, quand il s’agissait de conquérir un électorat essentiellement formé de petits commerçants, de petits artisans, de petits patrons, d’une « aristocratie ouvrière » qui voyait les portes d’accès aux « classes moyennes » se refermer ; tout en conservant un électorat « traditonnel » de l’extrême droite, celui des cathos « tradi », des notalgiques de Pétain ou de l’Algérie française. Mais les choses ont changé : l’espoir de promotion sociale de « l’aristocratie ouvrière » est mort et enterré, le petit commerce et artisanat sont en crise, et l’électorat « traditionnel » de l’extrême droite est en extinction, par le simple effet de l’âge. D’un autre côté, l repositionnement de la gauche en général et du PCF en particulier vers les « classes moyennes » a laissé un vaste électorat populaire orphelin et donc ouvert à la conquête. Dans ce contexte, la stratégie « historique » de JMLP n’est plus adaptée.

      [En effet, toute autre stratégie est impossible.]

      La preuve que si…

      [Un FN provocateur, est assuré d’un étiage entre 20 et 30% pour des décennies, uniquement comme gardien d’une certaine identité française, sans jamais à avoir de bilans, puisque pour toujours dans l’opposition.]

      Et il y restera. Ne vous faites pas d’illusion, les portes de l’Elysée ne s’ouvriront pas de sitôt pour Marine Le Pen…

    • @ Descartes,

      “des proto-marxistes comme Chevènement.”
      Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par “proto-marxisme” et en quoi Chevènement correspond à cette définition?

      “Le PCF a vu coexister une ligne universaliste avec des courants étroitement localistes et même racistes”
      Pouvez-vous développer et donner des exemples? Qu’il y ait eu des xénophobes au PCF, je n’en doute pas, et d’ailleurs, le parti était loin d’être immigrationniste, et pas nécessairement hostile à une certaine “préférence nationale”. Mais des “racistes” au sens strict? Le racisme me paraît bien éloigné des bases philosophiques du communisme, non?

    • Descartes dit :

      @ nationalistejacobin

      [« des proto-marxistes comme Chevènement. » Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par “proto-marxisme” et en quoi Chevènement correspond à cette définition?]

      Le préfixe « proto » signifie en grec « premier », s’utilise en général pour signaler un élément initial : un « proto-zoaire » est un des premiers animaux, un « proto-type » le premier élément d’une série industrielle. Je me souviens qu’on trouvait dans les textes du CERES, pas mal d’éléments qui viennent de la tradition pré-marxiste ou du « jeune Marx », d’où le terme « proto-marxiste ». Je n’ai pas voulu dire que Chevènement fut lui-même « le premier marxiste »… il n’est pas si vieux que cela !

      [« Le PCF a vu coexister une ligne universaliste avec des courants étroitement localistes et même racistes »][Pouvez-vous développer et donner des exemples? Qu’il y ait eu des xénophobes au PCF, je n’en doute pas, et d’ailleurs, le parti était loin d’être immigrationniste, et pas nécessairement hostile à une certaine “préférence nationale”. Mais des “racistes” au sens strict?]

      Oui. Au sens le plus stricte qui soit : celui qui consiste à nier l’unité du genre humain, et de penser que les différences ethniques se traduisent nécessairement par des différences intellectuelles ou morales.

      J’ai eu l’occasion de participer à des débats de cellules d’entreprise dans l’automobile, et on trouvait de temps en temps des camarades qui étaient persuadés que certains immigrés, parce qu’ils n’étaient pas « comme nous », étaient physiquement incapables de comprendre certaines choses. Et ce n’était pas une simple question de décalage culturel, mais une question génétique : « ces gens là, ils pensent pas comme nous ».

      Ces idées « racistes » aboutissaient très rarement à des appels à la discrimination ou la violence. Au contraire : le « racisme » au PCF était généralement paternaliste : il fallait être gentil avec les noirs ou les arabes parce que, les pauvres, ils ne sont pas comme nous. On leur pardonnait ce qu’on n’aurait pas pardonné à un blanc parce que, vous comprenez, ils ne peuvent pas comprendre. Je vous fais remarquer d’ailleurs que ce paternalisme, qui est une forme de racisme, fait aujourd’hui pratiquement partie du discours officiel du PCF, ce qui bien entendu n’était pas le cas à l’époque.

      [Le racisme me paraît bien éloigné des bases philosophiques du communisme, non?]

      Tout à fait. La pensée marxiste affirme au contraire l’unité du genre humain. Les différences intellectuelles entre les hommes sont une question de culture, et non de nature. Mais comme je l’ai dit dans mon commentaire, un grand parti politique populaire n’est jamais homogène. Et la logique du PCF a cette époque était de combattre le racisme dans ses rangs par l’explication, et non par l’expulsion.

    • dsk dit :

      @ Descartes

      [“Et le jour ou l’Euro s’effondrera sous le poids de ses propres contradictions, ce travail préparatoire permettra à d’autres, dans les partis « de gouvernement », de faire ce qu’il faut pour gérer cette sortie.”]

      Il n’existe plus, aujourd’hui, de “partis de gouvernement”. Il n’existe que des partis de “non-gouvernement”, car c’est ce qui est conforme, après tout, à ce qu’exige l’idéologie néo-libérale, pour laquelle “le meilleur gouvernement, c’est celui qui gouverne le moins”, selon l’excellente expression du président Jefferson. En réalité, le seul “parti de gouvernement”, aujourd’hui, c’est le FN, puisqu’il est le seul à vouloir, justement, “gouverner”, c’est-à-dire agir, et non plus “laisser faire”. Je pense, d’autre part, que la nullité de notre classe politique actuelle “fait système” avec l’Euro, en ce que celui-ci dépossède les gouvernants de leur pouvoir, ce qui explique, en retour, l’avènement, au sommet de l’État, de personnages aussi médiocres qu’Hollande, Valls, Sarkozy, Ségolène, Xavier Bertrand etc. J’en conclus, pour ma part, que lorsque l’Euro s’effondrera, il devrait entraîner ipso facto dans sa chute vos prétendus “partis de gouvernement”.

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [Il n’existe plus, aujourd’hui, de “partis de gouvernement”. Il n’existe que des partis de “non-gouvernement”,]

      Mais disons que certains partis « non-gouvernent » plus que d’autres… Pour préciser mon point de vue, un « parti de gouvernement » est pour moi un parti capable de se saisir des leviers du gouvernement. Ce qu’il en fait – ou qu’il n’en fait pas, plutôt – c’est une autre affaire.

      [Je pense, d’autre part, que la nullité de notre classe politique actuelle “fait système” avec l’Euro, en ce que celui-ci dépossède les gouvernants de leur pouvoir, ce qui explique, en retour, l’avènement, au sommet de l’État, de personnages aussi médiocres qu’Hollande, Valls, Sarkozy, Ségolène, Xavier Bertrand etc.]

      Bien entendu. S’il leur fallait diriger véritablement le pays avec toutes les cartes en main, s’il leur fallait en même temps gérer les contraintes extérieures, la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique économique, la politique agricole et l’ordre public comme l’ont fait les gouvernements d’avant 1981 sans avoir maman Europe pour leur dire quoi faire, ces gens-là exploseraient en vol. En ne leur laissant que des lambeaux du pouvoir réel, la construction européenne et la décentralisation ont permis à n’importe quel imbécile d’occuper un poste de ministre.

      [J’en conclus, pour ma part, que lorsque l’Euro s’effondrera, il devrait entraîner ipso facto dans sa chute vos prétendus “partis de gouvernement”.]

      Pas nécessairement. Mais il entraînera au moins une mutation radicale de ceux-ci, avec un retour d’une sélection interne bien plus sévère sur des critères de la capacité à gouverner plutôt que des intrigues de coulisse de congrès. Je pense d’ailleurs que cela commence, et que le prochain président sera probablement bien plus soigneux dans le choix de ses ministres que son prédecesseur…

    • dsk dit :

      @ Descartes

      [“Mais disons que certains partis « non-gouvernent » plus que d’autres… Pour préciser mon point de vue, un « parti de gouvernement » est pour moi un parti capable de se saisir des leviers du gouvernement.”]

      Pourriez-vous préciser ce que vous entendez par “capable de se saisir des leviers du gouvernement” ?

      [“Ce qu’il en fait – ou qu’il n’en fait pas, plutôt – c’est une autre affaire.”]

      Ce qu’il en fait ? C’est très simple : dès qu’il accède au “non-pouvoir”, le “non-homme politique” du parti de “non-gouvernement” se débarrasse, dès qu’il en a l’occasion, des quelques leviers de gouvernement qui lui restent, si possible de façon irréversible, et ce au profit d’un “machin” supra-national ingouvernable.

      [J’en conclus, pour ma part, que lorsque l’Euro s’effondrera, il devrait entraîner ipso facto dans sa chute vos prétendus “partis de gouvernement”.] [“Pas nécessairement. Mais il entraînera au moins une mutation radicale de ceux-ci, avec un retour d’une sélection interne bien plus sévère sur des critères de la capacité à gouverner plutôt que des intrigues de coulisse de congrès.”]

      Je vous trouve bien optimiste. Comment des gens tout juste capables de “non-gouverner” pourraient-ils discerner des capacités à gouverner chez les autres ?

      [“Je pense d’ailleurs que cela commence, et que le prochain président sera probablement bien plus soigneux dans le choix de ses ministres que son prédecesseur…”]

      Ah bon ? Vous disposez d’informations en ce sens ?

    • Jean-François dit :

      [Pas nécessairement. Mais il entraînera au moins une mutation radicale de ceux-ci, avec un retour d’une sélection interne bien plus sévère sur des critères de la capacité à gouverner plutôt que des intrigues de coulisse de congrès. Je pense d’ailleurs que cela commence, et que le prochain président sera probablement bien plus soigneux dans le choix de ses ministres que son prédecesseur…]

      Intéressant. Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [Pourriez-vous préciser ce que vous entendez par “capable de se saisir des leviers du gouvernement” ?]

      Par là j’entends capables de s’assurer d’un soutien populaire suffisant pour incarner la légitimité vis-à-vis de l’Etat. Ce n’est pas seulement une question électorale : en 1958, De Gaulle est arrivé au pouvoir par une voie dont la légalité est fort discutable, et pourtant sa légitimité était telle que l’ensemble des services de l’Etat lui a obéi spontanément. Dans le contexte actuel, cependant, l’élection semble être la seule et unique source de légitimité, et je ne vois pas de personnalité qui pourrait gouverner par la simple force de sa légitimité personnelle.

      Les partis de gouvernement sont donc aujourd’hui ceux qui ont la possibilité de se faire conférer par le suffrage universel la possibilité de gouverner l’Etat et de mettre en œuvre une politique. Cela inclut sans aucun doute le PS, LR, le PRG, le « Nouveau centre », le Modem et d’une manière plus marginale EELV ou le PCF, qui ont eu par le passé des ministres et qui pourraient encore en avoir s’ils le souhaitaient.

      [Je vous trouve bien optimiste. Comment des gens tout juste capables de “non-gouverner” pourraient-ils discerner des capacités à gouverner chez les autres ?]

      Je ne vois pas le processus ainsi. Imaginer que les gens tout juste capables de « non-gouverner » pourraient réformer le système est illusoire. Par contre, j’imagine qu’un effondrement du système européen pourrait balayer ces gens, un peu comme la défaite de 1940 et la collaboration ont balayé les élites politiques de la IIIème République ou l’incapacité de gérer la crise algérienne a balayé celles de la IVème. La « sélection » dont je parle n’est pas un examen institué par les vieux barbons, mais une sélection « darwinienne » dans un contexte où il faudra gérer une situation de crise.

      [“Je pense d’ailleurs que cela commence, et que le prochain président sera probablement bien plus soigneux dans le choix de ses ministres que son prédécesseur…”][Ah bon ? Vous disposez d’informations en ce sens ?]

      J’ai cru comprendre que le candidat le mieux placé a beaucoup réfléchi à la question de sont « entourage », ou pour utiliser un langage plus proche du sien, sur l’importance de ne pas s’entourer de « tocards ».

    • Descartes dit :

      @ Jean François

      [Intéressant. Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?]

      Des choses entendues ici et là… vous savez, j’ai beaucoup de défauts mais on me reconnaît au moins une qualité : je sais écouter. Alors, on me raconte souvent des choses très intéressantes…

      Il y a, au niveau des cadres intermédiaires des partis de gauche et notamment du PS, une certaine prise de conscience du besoin d’avoir des dirigeants de qualité. Le système par lequel des apparatchiks nuls finissent par devenir des ministres nuls avait la faveur des apparatchiks qui voyaient une opportunité de faire carrière. Mais le mécanisme ne marche qu’à condition que le Parti, dans son ensemble, soit en mesure de vous porter au pouvoir. Or, au fur et à mesure que le pouvoir des apparatchiks nuls progresse, la capacité du parti à « porter » au pouvoir ses cadres diminue. On le voit en Allemagne, on le voit en Grande Bretagne, on le voit même dans les pays scandinaves : a force de se choisir des leaders sans idées, sans projet, les socio-démocrates ont de moins en moins de chances de reconquérir le pouvoir. Combien de temps les cadres intermédiaires à l’ambition démesurée supporteront cet état de fait ? Et que se passerait-il si les dirigeants de ces partis devaient par surcroit gérer une crise du type effondrement de l’Euro ?

      La défaite électorale de François Hollande en 2017, si elle devait avoir lieu, provoquera probablement une crise de légitimité au PS. Les « hollandais » ont toutes les chances d’être balayés par des cadres et des « barons » locaux qui auront tout perdu par leur faute… tout cela n’est bien entendu qu’un sentiment personnel, mais…

    • dsk dit :

      @] Descartes

      [“Les partis de gouvernement sont donc aujourd’hui ceux qui ont la possibilité de se faire conférer par le suffrage universel la possibilité de gouverner l’Etat et de mettre en œuvre une politique.”]

      Certes. Mais si j’osais, je vous dirais que c’est un peu une lapalissade…

      [“La « sélection » dont je parle n’est pas un examen institué par les vieux barbons, mais une sélection « darwinienne » dans un contexte où il faudra gérer une situation de crise.”]

      Je pense que c’est trop tard. Il ne se trouvera, à mon avis, pas un seul homme, dans les partis de “non-gouvernement”, susceptible de s’affirmer comme un grand homme d’État à l’issue de votre “sélection darwinienne”. Pourquoi voudriez-vous donc qu’un nouveau De Gaulle, aujourd’hui, choisisse de s’engager au PS ou chez les “R” ?

      [“J’ai cru comprendre que le candidat le mieux placé a beaucoup réfléchi à la question de sont « entourage », ou pour utiliser un langage plus proche du sien, sur l’importance de ne pas s’entourer de « tocards ».”]

      Je crains que sa conception de ce qu’est, ou plutôt de ce que n’est pas un “tocard” diffère quelque peu de la mienne.

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [“Les partis de gouvernement sont donc aujourd’hui ceux qui ont la possibilité de se faire conférer par le suffrage universel la possibilité de gouverner l’Etat et de mettre en œuvre une politique.”][Certes. Mais si j’osais, je vous dirais que c’est un peu une lapalissade…]

      Admettons que vous ayez osé. Je vous réponds : cela n’a rien d’une « lapalissade ». C’est une définition. Vous m’avez demandé ce qu’est pour moi un « parti de gouvernement », je vous donne ma définition. Si la réponse est tellement évidente, pourquoi avoir posé la question ?

      [Je pense que c’est trop tard. Il ne se trouvera, à mon avis, pas un seul homme, dans les partis de “non-gouvernement”, susceptible de s’affirmer comme un grand homme d’État à l’issue de votre “sélection darwinienne”. Pourquoi voudriez-vous donc qu’un nouveau De Gaulle, aujourd’hui, choisisse de s’engager au PS ou chez les “R” ?]

      Mais… pour accéder au pouvoir, pardi. Si vous aviez aujourd’hui « une certaine idée de la France » et envie de pouvoir la mettre en œuvre, où iriez-vous ? Au Front de Gauche ? Chez Dupont-Aignan ? Chez – horresco referens – Marine Le Pen ? Bien sur que non. Les « partis de gouvernement » restent encore le chemin le plus court vers les leviers d’action. Bien sur, si un « nouveau De Gaulle » adhérait chez le PS ou LR, la structure s’appliquerait à lui barrer la route. Jamais ces structures ne permettront à un véritable « homme d’Etat » de sortir du lot, àa menacerait la situation de trop de médiocres. On l’a bien vu avec l’expérience de Séguin au RPR ou de Chevènement au PS. Mais s’il est assez patient et s’il a une dose de chance, il a au moins une chance s’il se produit une de ces crises qui révèlent les hommes d’Etat.

      [Je crains que sa conception de ce qu’est, ou plutôt de ce que n’est pas un “tocard” diffère quelque peu de la mienne.]

      Je ne connais pas assez ni votre conception ni la sienne pour vous répondre… mais si je crois quelques uns de ses proches que j’ai eu l’occasion de croiser, sa conception s’approche assez de la mienne…

    • dsk dit :

      @ Descartes

      [“Admettons que vous ayez osé. Je vous réponds : cela n’a rien d’une « lapalissade ». C’est une définition. Vous m’avez demandé ce qu’est pour moi un « parti de gouvernement », je vous donne ma définition. Si la réponse est tellement évidente, pourquoi avoir posé la question ?”]

      Parce que j’avais un doute. Il est vrai que votre définition était évidente, sauf que je ne voyais pas en quoi elle démontrait que le FN ne serait pas un “parti de gouvernement”. Le FN n’a certes jamais gouverné, mais il y a un début à tout. La politique, après tout, est un marché concurrentiel comme les autres, et Pepsi, un jour, supplante Coca. C’est pourquoi je me demandais si vous ne faisiez pas plutôt allusion au supposé manque de compétence des cadres du FN, par exemple.

      [“On l’a bien vu avec l’expérience de Séguin au RPR ou de Chevènement au PS. Mais s’il est assez patient et s’il a une dose de chance, il a au moins une chance s’il se produit une de ces crises qui révèlent les hommes d’Etat.”]

      C’est bien pourquoi je maintiens qu’il est trop tard. Séguin et Chevènement sont entrés en politique à une époque où celle-ci était encore une activité noble. Je pense qu’aujourd’hui, de tels profils s’orienteraient vers d’autres secteurs d’activités, mieux à même de récompenser leurs talents, ou bien, tenez, s’ils sont “patients”, vers le FN, à l’instar d’un Florian Philippot. En revanche, il me semble qu’il serait totalement irréaliste, de la part d’un jeune homme brillant et ambitieux, de se chercher une place au RPS, dans l’objectif d’y ronger patiemment son frein, et ce dans l’attente d’une crise majeure qui lui permettrait de donner enfin toute sa mesure d’homme d’État…

      [Je ne connais pas assez ni votre conception ni la sienne pour vous répondre… mais si je crois quelques uns de ses proches que j’ai eu l’occasion de croiser, sa conception s’approche assez de la mienne…]

      Attendez… vous me dîtes qu’en 2015, il aurait fini par comprendre que ceux qui l’entouraient entre 2007 et 2012 étaient des “tocards”, et qu’il ne faudrait donc plus qu’il recommence ? Comment expliquer cette brutale révélation ? Vous savez, il se trouve que j’ai souvent remarqué chez lui une tendance assez puérile à se défausser sur d’autres de ses propres échecs. De même qu’à s’attribuer les mérites de leurs réussites, d’ailleurs.

    • bip dit :

      @Descartes

      [Les « partis de gouvernement » restent encore le chemin le plus court vers les leviers d’action. Bien sur, si un « nouveau De Gaulle » adhérait chez le PS ou LR, la structure s’appliquerait à lui barrer la route. Jamais ces structures ne permettront à un véritable « homme d’Etat » de sortir du lot, àa menacerait la situation de trop de médiocres. On l’a bien vu avec l’expérience de Séguin au RPR ou de Chevènement au PS. Mais s’il est assez patient et s’il a une dose de chance, il a au moins une chance s’il se produit une de ces crises qui révèlent les hommes d’Etat.]

      La meilleure stratégie, ce ne serait pas encore de se cacher derrière la médiocrité ? Raconter les mêmes imbécillités qui passent bien à la télé que les autres, du genre “l’immigration, c’te chance pour la France”, “l’euro c’est trop la paix, l’amour et la prospérité”, “la colonisation culturelle US, quelle grandeur” (j’ai un doute (léger) sur celle-ci) et espérer un coup de bol (ou un coup en sortant de la douche) pour gagner ?

      Je reconnais que passer 30 ans à raconter des trucs pareils en gardant son sérieux doit être une tâche ardue.

      Mais c’est peut-être là le principal espoir : celui laissé par la 5ème République qu’une seule personne, juste une, soit au bon endroit et tout peut arriver.

      Ça se trouve Manuel Valls veut détruire l’euro (sic) et a choisi de ne dévoiler son jeu qu’une fois le levier suprême entre les mains. Ou même sans dévoiler son jeu, il doit bien être possible une fois président de provoquer les choses sans avoir l’air d’y toucher.

      A quoi on est réduit à espérer… Même l’idée d’un coup d’État militaire ne semble pas augmenter les chances de changement.

      [Les « hollandais » ont toutes les chances d’être balayés par des cadres et des « barons » locaux qui auront tout perdu par leur faute… tout cela n’est bien entendu qu’un sentiment personnel, mais…]

      Je suis d’accord avec vous. Encore des ministres qui se disent “bon, j’aurais été ministre 5 ans, classe. Maintenant je peux aller à la pêche tranquillement”, je peux comprendre.
      Mais Hollande… Comment un type peut avoir consacré sa vie à devenir chef de l’État français, avec les pouvoir conférés par la Constitution de la Vème République, et se satisfaire une fois en place d’être… ça ?
      En 2017, Hollande aura 63 ans, donc au moins 20 ans à tirer derrière. En dehors de l’image publique dont après tout on peut se moquer, quelle image il aura de lui-même ? Je veux bien qu’on puisse s’imaginer beaucoup de choses et beaucoup se tromper sur soi-même, mais jusqu’à avoir une image à peu près correcte de son action en ayant été un des chefs de l’État les plus nuls de toute l’histoire ?
      Comment on peut être là où il est et refuser d’être, même pas grand, simplement autre chose que rien, ça je comprends pas…

      Même en étant le dernier des nuls, il doit bien être possible de faire un ou deux discours qui aurait simplement du sens, non ?
      Lancer un projet industriel qui même sans coûter très cher pourrait avoir au moins le mérite d’exister ? (Un moteur de recherche ou un système d’exploitation, développé en France, même libre)
      Éviter de se couvrir de ridicule en refusant de livrer des bateaux déjà construits dont on ne sait pas quoi faire, et qui nous coûtent un bras…
      Ne pas improviser des réformes territoriales sans avoir au moins une vague idée d’amélioration possible ?

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [Il est vrai que votre définition était évidente, sauf que je ne voyais pas en quoi elle démontrait que le FN ne serait pas un “parti de gouvernement”. Le FN n’a certes jamais gouverné, mais il y a un début à tout.]

      Et le jour où il y aura ce début, le FN sera devenu un parti de gouvernement. Mais pour le moment ce n’est pas le cas, et rien ne permet de prévoir à quelle date cet événement se produira, si tant est qu’il doive se produire un jour. Il y a par contre de solides raisons de penser qu’à moyen terme, le FN ne gouvernera pas. L’étroitesse de sa base sociologique, la difficulté à conclure des alliances lui barrent la route, comme elles l’ont fait pour le PCF pendant trente ans.

      [La politique, après tout, est un marché concurrentiel comme les autres, et Pepsi, un jour, supplante Coca.]

      Oui. Mais le limonadier du coin de ma rue n’a qu’une chance minime de remplacer à moyen terme Pepsi ou Coca.

      [C’est pourquoi je me demandais si vous ne faisiez pas plutôt allusion au supposé manque de compétence des cadres du FN, par exemple.]

      Pas du tout. Je suis persuadé que la fonction crée l’organe. Si le FN avait une chance de saisir demain les leviers du pouvoir, il y aurait une foule de gens fort compétentes, formés aux meilleures écoles, qui se presseraient pour prendre leur carte. On raconte que Laurent Fabius, lorsqu’il état jeune étudiant à l’ENA, avait surpris ses petits camarades en annonçant qu’il s’engageait au PS, et avait expliqué son geste par un « c’est là que se trouvera demain le pouvoir ».

      La difficulté pour le FN ne serait pas tant de se trouver les cadres s’il était au gouvernement, mais de trouver les cadres qui lui permettent de rassurer l’électorat quand à sa capacité de gouverner en appliquant son programme avant d’arriver au gouvernement…

      [C’est bien pourquoi je maintiens qu’il est trop tard. Séguin et Chevènement sont entrés en politique à une époque où celle-ci était encore une activité noble. Je pense qu’aujourd’hui, de tels profils s’orienteraient vers d’autres secteurs d’activités, mieux à même de récompenser leurs talents, ou bien, tenez, s’ils sont “patients”, vers le FN, à l’instar d’un Florian Philippot.]

      Je partage votre point de vue jusqu’à un certain point. Il est vrai que l’engagement politique, et d’une manière plus générale le service de l’Etat, était au temps où Séguin ou Chevènement commençaient leur carrière, un choix prestigieux. On n’allait pas chez EDF comme on allait chez Procter & Gamble, et on n’allait pas dans un ministère comme on allait dans une entreprise. Aujourd’hui, le centre de gravité s’est déplacé vers le privé et l’objectif d’un ministre de la République est que « les jeunes français aient envie d’être milliardaires ». Mais d’un autre côté, il reste chez nos concitoyens une nostalgie de la méritocratie « vraie » et une profonde méfiance envers celle de l’argent. Des personnalités comme Sarkozy ou Philippot auraient pu faire beaucoup d’argent s’ils avaient choisi d’exercer leurs talents dans le business. Qu’ils aient préféré consacrer leur vie à la politique donne des raisons d’espérer…

      Ce qui m’inquiète un peu plus, c’est que je n’ai trouvé que des exemples à droite…

      [En revanche, il me semble qu’il serait totalement irréaliste, de la part d’un jeune homme brillant et ambitieux, de se chercher une place au RPS, dans l’objectif d’y ronger patiemment son frein, et ce dans l’attente d’une crise majeure qui lui permettrait de donner enfin toute sa mesure d’homme d’État…]

      Certainement. Mais LRPS offre encore quelques petits biscuits pour adoucir l’attente du moment critique que les autres ne sont pas en mesure d’offrir…

      [Attendez… vous me dîtes qu’en 2015, il aurait fini par comprendre que ceux qui l’entouraient entre 2007 et 2012 étaient des “tocards”, et qu’il ne faudrait donc plus qu’il recommence ? Comment expliquer cette brutale révélation ?]

      Les procédures judiciaires en cours ont joué leur rôle dans ce prise de conscience, si j’en crois mes sources…

      [Vous savez, il se trouve que j’ai souvent remarqué chez lui une tendance assez puérile à se défausser sur d’autres de ses propres échecs. De même qu’à s’attribuer les mérites de leurs réussites, d’ailleurs.]

      Je pense que vous êtes injuste. Pas une seule fois Sarkozy n’a rejeté en public sur quelqu’un d’autre les échecs. Au contraire, ceux qui ont travaillé avec lui soulignent sa tendance à « couvrir » ses collaborateurs, même au delà du raisonnable, et son incapacité à sanctionner les fautes.

    • Descartes dit :

      @ bip

      [La meilleure stratégie, ce ne serait pas encore de se cacher derrière la médiocrité ? Raconter les mêmes imbécillités qui passent bien à la télé que les autres, du genre “l’immigration, c’te chance pour la France”, “l’euro c’est trop la paix, l’amour et la prospérité”, “la colonisation culturelle US, quelle grandeur” (j’ai un doute (léger) sur celle-ci) et espérer un coup de bol (ou un coup en sortant de la douche) pour gagner ?]

      Le problème de l’homme politique est que pour répéter ces imbécilités avec conviction, il a besoin de s’auto-convaincre. Et à force de s’auto-convaincre, il finit par le croire. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les véritables cyniques sont assez rares en politique. La plupart des hommes politiques croient sincèrement ce qu’ils racontent, au moment où ils le racontent. Mais ils ont aussi une grande capacité à changer de conviction sous la pression des événements.

      [Mais Hollande… Comment un type peut avoir consacré sa vie à devenir chef de l’État français, avec les pouvoir conférés par la Constitution de la Vème République, et se satisfaire une fois en place d’être… ça ?]

      Il a la satisfaction, chaque fois qu’il croise l’un de ses petits camarades – surtout ceux qui l’ont toujours méprisé et traité de porte-flingue de Jospin – de lui dire : « tu vois, moi j’y suis arrivé ». Il paraît que cela console de beaucoup de choses.

      [Comment on peut être là où il est et refuser d’être, même pas grand, simplement autre chose que rien, ça je comprends pas…]

      La génération de Hollande est une génération nourrie à l’économie, et non à l’histoire. Pour De Gaulle, Giscard, Mitterrand ou même Chirac la question « quel souvenir je laisserai de moi » était importante. Pas pour Sarkozy ou Hollande, qui vivent concentrés dans le présent.

      [Même en étant le dernier des nuls, il doit bien être possible de faire un ou deux discours qui aurait simplement du sens, non ?]

      Ca, je dois l’avouer, est pour moi un mystère. Qu’il soit incapable de résoudre les problèmes politiques, sociaux, économiques du pays, on peut comprendre. Ce n’est pas facile. Mais se trouver une bonne plume pour lui écrire de beaux discours et travailler un peu avec un professionnel pour pouvoir les lire correctement, ce n’est tout de même pas la mer à boire. Pourquoi se refuse-t-il à le faire ? Pourquoi persiste-t-il à lire des textes informes avec autant d’expression qu’une vache ? Mystère.

    • dsk dit :

      @ Descartes

      [“Il y a par contre de solides raisons de penser qu’à moyen terme, le FN ne gouvernera pas. L’étroitesse de sa base sociologique, la difficulté à conclure des alliances lui barrent la route, comme elles l’ont fait pour le PCF pendant trente ans.”]

      Il y a tout de même une énorme différence avec le PCF, c’est que le FN ne se veut pas le parti d’une classe sociale en particulier. Sa base sociologique potentielle ne se trouve donc pas limitée a priori.

      [Oui. Mais le limonadier du coin de ma rue n’a qu’une chance minime de remplacer à moyen terme Pepsi ou Coca.]

      Je vous rappelle que le limonadier du coin est déjà passé devant Coca, qui a de ce fait été obligé de fusionner avec Pepsi afin de pouvoir conserver ses têtes de gondole.

      [“Des personnalités comme Sarkozy ou Philippot auraient pu faire beaucoup d’argent s’ils avaient choisi d’exercer leurs talents dans le business. Qu’ils aient préféré consacrer leur vie à la politique donne des raisons d’espérer…”]

      Je ne vois pas du tout ce qui vous fait dire que Sarkozy aurait pu faire beaucoup d’argent dans le business. Je pense, au contraire, que s’il s’est orienté vers la politique, c’est parce qu’elle n’est plus désormais qu’une filière au rabais, qui offre tout de même encore quelques possibilités d’ascension à des personnages médiocres mais ambitieux et dépourvus de sens moral tels que lui. Son père est du reste tout à fait lucide sur la question, puisqu’il considère à juste titre qu’il est celui de ses fils qui a le moins bien réussi.

      [“Ce qui m’inquiète un peu plus, c’est que je n’ai trouvé que des exemples à droite…”]

      Je suis un peu vexé…

      [“Certainement. Mais LRPS offre encore quelques petits biscuits pour adoucir l’attente du moment critique que les autres ne sont pas en mesure d’offrir…”]

      “LRPS”, à mon avis, n’est pas français. Il me semble, en effet, que l’article “Les” ne saurait justifier à lui seul une initiale. Le sigle correct de l’ex-UMP, c’est donc désormais “R”, ce qui donne “RPS” si l’on souhaite le fusionner avec son concurrent traditionnel. Il convient d’autre part, à mon sens, de dire “Les R”, puisque l’article doit s’accorder avec le nom, comme dans “La SFIO” ou “La CGT”.

      [“Les procédures judiciaires en cours ont joué leur rôle dans ce prise de conscience, si j’en crois mes sources…”]

      Vous voyez bien qu’il est facile de savoir, finalement, ce qu’est un “tocard” pour Sarkozy : c’est quelqu’un qui se fait pincer.

      [“Au contraire, ceux qui ont travaillé avec lui soulignent sa tendance à « couvrir » ses collaborateurs, même au delà du raisonnable, et son incapacité à sanctionner les fautes.”]

      Bien sûr. Comme dans la mafia.

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [Il y a tout de même une énorme différence avec le PCF, c’est que le FN ne se veut pas le parti d’une classe sociale en particulier. Sa base sociologique potentielle ne se trouve donc pas limitée a priori.]

      Si l’on se tient à une stricte question idéologique, le FN est mieux armé pour ratisser large que ne l’était le PCF « parti de la classe ouvrière ». Mais le véritable facteur limitant n’est pas l’idéologie, mais le groupe social dont on épouse les intérêts. Dans le contexte actuel, le choix de s’adresser aux couches populaires avec un discours adapté à ces dernières vous barre la route des « classes moyennes ».

      [Oui. Mais le limonadier du coin de ma rue n’a qu’une chance minime de remplacer à moyen terme Pepsi ou Coca.][Je vous rappelle que le limonadier du coin est déjà passé devant Coca, qui a de ce fait été obligé de fusionner avec Pepsi afin de pouvoir conserver ses têtes de gondole.]

      Le limonadier de votre coin est peut-être passé devant Coca, mais mon limonadier du coin a toujours sa petite échoppe où il vend sa limonade, tout en se plaignant que les impôts le poussent à la faillite.

      [Je ne vois pas du tout ce qui vous fait dire que Sarkozy aurait pu faire beaucoup d’argent dans le business. Je pense, au contraire, que s’il s’est orienté vers la politique, c’est parce qu’elle n’est plus désormais qu’une filière au rabais, qui offre tout de même encore quelques possibilités d’ascension à des personnages médiocres mais ambitieux et dépourvus de sens moral tels que lui.]

      Pour les personnages médiocres mais ambitieux et dépourvus de sens moral, le business offre de bien meilleures opportunités que la politique, surtout lorsqu’on a des contacts, ce qui est le cas de Sarkozy.

      [“Ce qui m’inquiète un peu plus, c’est que je n’ai trouvé que des exemples à droite…”][Je suis un peu vexé…]

      Vous ne devriez pas. Si vous aviez consacré votre vie à la politique plutôt qu’à la bagatelle, vous seriez peut-être président de la République…

      [“LRPS”, à mon avis, n’est pas français. Il me semble, en effet, que l’article “Les” ne saurait justifier à lui seul une initiale. Le sigle correct de l’ex-UMP, c’est donc désormais “R”, ce qui donne “RPS” si l’on souhaite le fusionner avec son concurrent traditionnel.]

      Non. Le nom déposé du parti est « Les Républicains » et non pas « Républicains ». Leur sigle correct est donc « LR » et non « R ». Quand on parle d’un maire ex-UMP, on dit « Untel, maire « les républicains » de telle ville ». Et non pas « maire « républicain » de telle ville ».

      Je vous accorde que le choix du nom « Les Républicains » est bancal et donnera lieu certainement a beaucoup de débats de ce genre…

      [“Les procédures judiciaires en cours ont joué leur rôle dans ce prise de conscience, si j’en crois mes sources…”][Vous voyez bien qu’il est facile de savoir, finalement, ce qu’est un “tocard” pour Sarkozy : c’est quelqu’un qui se fait pincer.]

      Chez les autres aussi… et vous devriez être bien placé pour le savoir ! Avant de vous « faire pincer », vous étiez l’espoir de la France…

      [“Au contraire, ceux qui ont travaillé avec lui soulignent sa tendance à « couvrir » ses collaborateurs, même au delà du raisonnable, et son incapacité à sanctionner les fautes.”][Bien sûr. Comme dans la mafia.]

      Dans la mafia, lorsqu’un collaborateur fait une bêtise, l’usage est plutôt de le « couvrir » de terre. Ou peut-être de béton.

    • dsk dit :

      @ Descartes

      [“Dans le contexte actuel, le choix de s’adresser aux couches populaires avec un discours adapté à ces dernières vous barre la route des « classes moyennes ».”]

      Il me semble que le discours n’est pas tant “adapté à ces dernières” que cela. Il ne s’agit que d’un discours très général sur la récupération de la souveraineté nationale dans tous les domaines. Il se trouve que ceci serait évidemment dans l’intérêt des couches populaires, mais les autres “couches” devraient tout de même finir par réaliser, à un moment, que leur projet mondialiste de soumission des États au marché est une utopie.

      [“Le limonadier de votre coin est peut-être passé devant Coca, mais mon limonadier du coin a toujours sa petite échoppe où il vend sa limonade, tout en se plaignant que les impôts le poussent à la faillite.”]

      Je n’ai pas bien compris cette réplique. Vous contestez que le limonadier FN soit passé devant Coca Les R ?

      [“Pour les personnages médiocres mais ambitieux et dépourvus de sens moral, le business offre de bien meilleures opportunités que la politique, surtout lorsqu’on a des contacts, ce qui est le cas de Sarkozy.”]

      Les contacts ne sont pas suffisants. Sinon pourquoi faire HEC ? En revanche, ils le sont, dès lors qu’il ne s’agit que d’obtenir des rémunérations indécentes pour débiter des propos de comptoir devant des banquiers assoupis, ce qui est le privilège de certains politiques aujourd’hui.

      [“Non. Le nom déposé du parti est « Les Républicains » et non pas « Républicains ». Leur sigle correct est donc « LR » et non « R ».”]

      Le seul effet d’un dépôt à l’INPI est d’interdire à d’autres d’utiliser le même nom. En aucun cas, il n’est de définir un “usage correct” qui s’imposerait à tout citoyen. C’est là le rôle de l’Académie française.

      [“Je vous accorde que le choix du nom « Les Républicains » est bancal et donnera lieu certainement a beaucoup de débats de ce genre…”]

      C’est bancal et c’est choquant, comme tout ce qui sort du cerveau de Sarkozy.

      [“Dans la mafia, lorsqu’un collaborateur fait une bêtise, l’usage est plutôt de le « couvrir » de terre. Ou peut-être de béton.”]

      Ou même de le suspendre à un croc de boucher.

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [Il me semble que le discours n’est pas tant “adapté à ces dernières” que cela. Il ne s’agit que d’un discours très général sur la récupération de la souveraineté nationale dans tous les domaines. Il se trouve que ceci serait évidemment dans l’intérêt des couches populaires, mais les autres “couches” devraient tout de même finir par réaliser, à un moment, que leur projet mondialiste de soumission des États au marché est une utopie.]

      Vous êtes d’un grand optimisme. D’abord, je ne vois pas pourquoi vous parlez du « projet » de la bourgeoisie et des « classes moyennes » en termes « d’utopie », dans la mesure ou ce projet est en train de se réaliser sous nos yeux. Mais surtout, pourquoi voudriez vous que ces groupes sociaux renoncent à un projet qui sert admirablement leurs intérêts ?

      Voyez-vous, je suis prêt, moi, à sacrifier une partie de mon niveau de vie pour vivre dans une société qui ait un sens, où les citoyens ont la maîtrise collective de leur destin. Mais je ne pense pas qu’il y ait une majorité de gens dans ces « classes moyennes » dont je suis membre qui partagent cette vision. Les « classes moyennes » sont prêtes à troquer le statut de citoyen pour un statut de consommateur si cela leur permet de conserver ou accroître leur bonheur matériel. Dans d’autres latitudes, cela ne les dérange pas de vivre dans des quartiers fermés et sécurisés par des gardes privés, pendant que pour le reste de la population les services publics, le logement, l’emploi, la sécurité s’écroulent. Pourquoi pensez-vous qu’elles seraient différentes en France ?

      Le discours de récupération de la souveraineté nationale et de l’autorité de l’Etat est, je pense, profondément adapté aux intérêts des couches populaires. Pour elles, l’Etat fort et souverain c’est la seule garantie d’une vie décente, d’une éducaiton de qualité, d’une sécurité préservée, de la paix civile. Les « classes moyennes » et la bourgeoisie ont les moyens de se payer par leurs propres moyens toutes ces choses. Pour elles l’Etat fort et souverain est synonyme d’impôts.

      [“Le limonadier de votre coin est peut-être passé devant Coca, mais mon limonadier du coin a toujours sa petite échoppe où il vend sa limonade, tout en se plaignant que les impôts le poussent à la faillite.”][Je n’ai pas bien compris cette réplique. Vous contestez que le limonadier FN soit passé devant Coca Les R ?]

      Tout à fait. Le FN a peut-être dépassé LR en chiffre d’affaires, mais en termes de profits – i.e. élus et leviers de pouvoir – il reste très largement devant. Or, pour une entreprise, ce sont les profits et non le chiffre d’affaires qui compte…

      [“Pour les personnages médiocres mais ambitieux et dépourvus de sens moral, le business offre de bien meilleures opportunités que la politique, surtout lorsqu’on a des contacts, ce qui est le cas de Sarkozy.”][Les contacts ne sont pas suffisants. Sinon pourquoi faire HEC ?]

      Parce qu’à HEC on se fait beaucoup de contacts… croyez-moi, en termes de qualité de l’enseignement, HEC n’est pas très différente d’autres écoles de commerce moins huppées.

      [Le seul effet d’un dépôt à l’INPI est d’interdire à d’autres d’utiliser le même nom. En aucun cas, il n’est de définir un “usage correct” qui s’imposerait à tout citoyen. C’est là le rôle de l’Académie française.]

      Le dépôt à l’INPI définit une marque. Le yaourt « la laitière » n’est pas la même chose que le yaourt « laitière ». Et le parti « Les Républicains » n’est pas la même chose que le parti « Républicains ». A l’heure d’abréger, il faut tenir compte de ce fait…

      [C’est bancal et c’est choquant, comme tout ce qui sort du cerveau de Sarkozy.]

      Pourquoi serait-ce « choquant » ? Il y a eu déjà dans l’histoire de France des « partis républicains », et personne ne s’en est formalisé. Giscard avait fondé les « républicains indépendants », et personne n’est sorti gueuler que cela revenait à accuser tous les autres républicains d’être « dépendants ». Faut dire qu’à l’époque l’obsession postmoderne d’épuration du langage n’était pas encore devenue la névrose préférée des élites. En conclusion, « bancal » oui, choquant, non.

    • dsk dit :

      @ Descartes

      [“Vous êtes d’un grand optimisme.”]

      Sans doute. Disons que le “Non” au référendum de 2005, l’échec du “Front de Gauche”, la montée du FN, tout cela me me donne à penser que l’influence de l’idéologie dominante tend, ces jours-ci, à diminuer, et ce inexorablement, à mesure que les faits la contredisent de plus en plus ouvertement. Je m’attends donc, à une échéance que je n’imagine pas si éloignée, à un basculement.

      [“Dans d’autres latitudes, cela ne les dérange pas de vivre dans des quartiers fermés et sécurisés par des gardes privés, pendant que pour le reste de la population les services publics, le logement, l’emploi, la sécurité s’écroulent. Pourquoi pensez-vous qu’elles seraient différentes en France ?”]

      Je dirais peut-être que la tradition républicaine et démocratique est trop ancienne en France pour que les “classes moyennes” puissent se permettre de faire à ce point scission avec les classes populaires, surtout si celles-ci disposent d’un parti digne de ce nom pour les représenter.

      [C’est bancal et c’est choquant, comme tout ce qui sort du cerveau de Sarkozy.] [“Pourquoi serait-ce « choquant » ? Il y a eu déjà dans l’histoire de France des « partis républicains », et personne ne s’en est formalisé. Giscard avait fondé les « républicains indépendants », et personne n’est sorti gueuler que cela revenait à accuser tous les autres républicains d’être « dépendants ».”]

      Un nom de parti, comme tout autre nom, c’est ce qui permet de se distinguer des autres. S’appeler “Les Républicains”, c’est donc bien dire que les autres ne le seraient pas. Spécialement avec l’emploi de l’article “Les”, qui semble ainsi désigner, parmi tous les partis, ceux qui seraient “Les” républicains. Cela n’est donc rien d’autre qu’une grave insulte à l’égard des autres partis qui, quels que soient leurs options idéologiques et politiques, ont un droit, dès lors qu’ils jouent le jeu démocratique, à être eux aussi qualifié de “républicains”. Quant aux “Républicains Indépendants”, personne, à juste titre, n’a compris ce nom comme signifiant que tous les autres seraient des “anti-républicains dépendants”. Tout d’abord, cela n’aurait aucun sens. Ensuite, il s’agissait surtout d’une manière de se distinguer ainsi du CNIP, le Centre National des Indépendants et Paysans,dont il avait fait scission. Pour la même raison, le “Parti Républicain” n’a jamais voulu signifier que les autres ne l’étaient pas. Il ne s’agissait alors que de se distinguer, justement, des “Républicains Indépendants”. Enfin, et surtout, “Les Républicains” est choquant, car il s’agit du nom usuel universellement connu d’un parti américain, ce qui constitue une deuxième insulte, cette fois-ci à la tradition française et à l’indépendance nationale.

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [Sans doute. Disons que le “Non” au référendum de 2005, l’échec du “Front de Gauche”, la montée du FN, tout cela me me donne à penser que l’influence de l’idéologie dominante tend, ces jours-ci, à diminuer, et ce inexorablement, à mesure que les faits la contredisent de plus en plus ouvertement. Je m’attends donc, à une échéance que je n’imagine pas si éloignée, à un basculement.]

      Pourtant, l’histoire récente nous a montré que lorsque l’idéologie dominante est contestée, elle se débrouille généralement pour « muter » en incorporant des éléments qui lui permettent de maintenir à distance les concurrents. Dans les années 1920-1950 on voyait le communisme « monter » alors que l’idéologie dominante « se contredisait de plus en plus ouvertement ». Et pourtant, le « basculement » n’a jamais eu lieu. Que le FN puisse devenir aussi puissant que le PCF des années 1950, c’est possible. Mais rappelez-vous que le PCF, au faite de sa puissance, n’a jamais gouverné en dehors de la courte période gaullienne de la libération, et encore.

      [Je dirais peut-être que la tradition républicaine et démocratique est trop ancienne en France pour que les “classes moyennes” puissent se permettre de faire à ce point scission avec les classes populaires, surtout si celles-ci disposent d’un parti digne de ce nom pour les représenter.]

      Là encore, je vous trouve très optimiste. Vous avez raison de souligner les traditions « républicaine et démocratique », à laquelle je rajouterais un élément « traditionnel » plus important encore pour éviter la « scission », la tradition « unitaire et jacobine ». Mais vous oubliez que ce qui caractérise les « classes moyennes », c’est précisément le fait qu’elles n’ont pas de « tradition ». Pour reprendre la formule anglaise, elles sont comme une mule, sans fierté de leurs ancêtres et sans espoir de postérité.

      [Un nom de parti, comme tout autre nom, c’est ce qui permet de se distinguer des autres. S’appeler “Les Républicains”, c’est donc bien dire que les autres ne le seraient pas.]

      Et s’appeler « Républicains indépendants », c’est donc bien dire que les autres seraient « inféodés ». Je ne vois pas la différence.

      [Quant aux “Républicains Indépendants”, personne, à juste titre, n’a compris ce nom comme signifiant que tous les autres seraient des “anti-républicains dépendants”.]

      Exactement, parce qu’à l’époque la « culture de l’offense » n’était pas aussi présente qu’aujourd’hui, et que les gens n’avaient pas cette détestable manie de chercher à se sentir insultés à chaque pas. Franchement, je ne me sens guère « insulté » par « Les Républicains ». Pas plus que je ne me sentais insulté par la « Ligue communiste révolutionnaire », a qui on reprocherait aujourd’hui d’insulter le PCF en insinuant que les autres « communistes » n’étaient pas assez « révolutionnaires », ce qui pourtant était bien l’intention de ceux qui ont choisi le nom…

      Un nom, c’est une opinion. A supposer même que Sarkozy considère que seuls les membres de son parti sont des « républicains », cela reste son opinion. Et une opinion ne constitue pas une insulte. Tiens, moi je pense qu’il n’y a d’autres communistes que ceux qui sont au PCF. Est-ce une « insulte » aux membres du PCOF ?

      [Enfin, et surtout, “Les Républicains” est choquant, car il s’agit du nom usuel universellement connu d’un parti américain,]

      Non. Le parti américain s’appelle « Parti Républicain », et non « Les Républicains ». Le nom du parti de Sarkozy est aussi proche du parti américain que celui de « Républicains indépendants » ou de « Républicains populaires » après la guerre.

      Je persiste à dire que ce débat sur le nom est un faux débat, et que c’est parce qu’on veut noyer son chien qu’on l’accuse de la rage. Faut laisser les « il a insulté ma mère » aux cours de récréation…

    • dsk dit :

      @ Descartes

      [“Pourtant, l’histoire récente nous a montré que lorsque l’idéologie dominante est contestée, elle se débrouille généralement pour « muter » en incorporant des éléments qui lui permettent de maintenir à distance les concurrents.”]

      Je pense que pour qu’elle se donne la peine de muter, il faut qu’il existe un concurrent suffisamment menaçant, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

      [“Dans les années 1920-1950 on voyait le communisme « monter » alors que l’idéologie dominante « se contredisait de plus en plus ouvertement ». Et pourtant, le « basculement » n’a jamais eu lieu. Que le FN puisse devenir aussi puissant que le PCF des années 1950, c’est possible. Mais rappelez-vous que le PCF, au faite de sa puissance, n’a jamais gouverné en dehors de la courte période gaullienne de la libération, et encore.”]

      Oui. Parce que le communisme, lui, était suffisamment menaçant pour obliger les partis bourgeois à muter, tandis que le FN ne l’est pas. En effet, si l’on en croit un certain blogueur nommé Descartes, il n’accédera de toute façon jamais au pouvoir. Et si, par impossible, cela devait se produire, on n’assisterait pas, loin de là, à la fin du capitalisme. Cela ne serait que la fin, toute provisoire, du rêve mondialiste, en laquelle la bourgeoisie croit peut-être elle-même de moins en moins. Dans ces conditions, pourquoi l’idéologie dominante se donnerait-elle la peine de muter ?

      [“Là encore, je vous trouve très optimiste. Vous avez raison de souligner les traditions « républicaine et démocratique », à laquelle je rajouterais un élément « traditionnel » plus important encore pour éviter la « scission », la tradition « unitaire et jacobine ». Mais vous oubliez que ce qui caractérise les « classes moyennes », c’est précisément le fait qu’elles n’ont pas de « tradition ». Pour reprendre la formule anglaise, elles sont comme une mule, sans fierté de leurs ancêtres et sans espoir de postérité.”]

      Oui. Mais ce sont aussi des moules libérales-libertaires qui ont délégué tout le principe d’autorité au marché. Je ne les vois donc pas mettre fin frontalement au système démocratique et assumer une dictature. Dès lors, pour peu qu’il existe un représentant sérieux des classes populaires dans le champ démocratique, elles ne peuvent faire complètement ce qu’elles veulent.

      [“Et s’appeler « Républicains indépendants », c’est donc bien dire que les autres seraient « inféodés ». Je ne vois pas la différence.”]

      Non. “Indépendant” a bien d’autres sens que “non inféodé”. La preuve, c’est que si Giscard avait intitulé son parti “Les Républicains Non Inféodés”, je pense qu’il y aurait eu quelques protestations.

      [“Franchement, je ne me sens guère « insulté » par « Les Républicains ». Pas plus que je ne me sentais insulté par la « Ligue communiste révolutionnaire », a qui on reprocherait aujourd’hui d’insulter le PCF en insinuant que les autres « communistes » n’étaient pas assez « révolutionnaires », ce qui pourtant était bien l’intention de ceux qui ont choisi le nom…”]

      Il me semble qu’il est un fait que le PCF n’était pas “révolutionnaire” au sens où il ne cherchait, tout du moins à court terme, qu’à améliorer la situation des travailleurs dans le contexte d’une économie capitaliste.

      [“Un nom, c’est une opinion. A supposer même que Sarkozy considère que seuls les membres de son parti sont des « républicains », cela reste son opinion. Et une opinion ne constitue pas une insulte.”]

      Exactement. Et vous croyez sérieusement que l’opinion de Sarkozy serait que seuls les membres de son parti sont des “républicains” ?

      [Enfin, et surtout, “Les Républicains” est choquant, car il s’agit du nom usuel universellement connu d’un parti américain,] [“Non. Le parti américain s’appelle « Parti Républicain », et non « Les Républicains ».”]

      Oui. C’est bien pourquoi je vous ai précisé qu’il s’agissait de son “nom usuel”, ce qui rend du reste l’allusion encore plus évidente. Des “partis républicains”, ma foi, il y en a eu, et il y en a plusieurs. Tandis que si je vous demande qui est le candidat “républicain” le mieux placé dans les sondages cette année, vous me répondrez sans coup férir que c’est Donald Trump.

      [“Le nom du parti de Sarkozy est aussi proche du parti américain que celui de « Républicains indépendants » ou de « Républicains populaires » après la guerre.”]

      Fort bien. Il ne reste donc plus au Parti Socialiste qu’à se rebaptiser à son tour “Les Démocrates”, et vous viendrez sans doute m’expliquer que tout ceci n’a rien à voir avec les États-Unis.

      [“Je persiste à dire que ce débat sur le nom est un faux débat, et que c’est parce qu’on veut noyer son chien qu’on l’accuse de la rage. Faut laisser les « il a insulté ma mère » aux cours de récréation…”]

      Que voulez-vous, le jour où Sarkozy nous fournira l’occasion d’un vrai débat “adulte”, je serais le premier à m’en réjouir.

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [“Pourtant, l’histoire récente nous a montré que lorsque l’idéologie dominante est contestée, elle se débrouille généralement pour « muter » en incorporant des éléments qui lui permettent de maintenir à distance les concurrents.”][Je pense que pour qu’elle se donne la peine de muter, il faut qu’il existe un concurrent suffisamment menaçant, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.]

      Faudrait savoir : vous m’expliquez que l’idéologie dominante est « de plus en plus contestée », au point que vous vous attendez à un « basculement ». Maintenant, vous me dites que l’idéologie dominante ne se sent pas suffisamment menacée pour faire l’effort de « muter »… ne trouvez vous pas les deux positions un peu contradictoires ? Si le « basculement » est prévisible, alors les tenants de l’idéologie dominante devraient être disposés à faire un petit effort pour sauver leur couenne, non ?

      [Oui. Parce que le communisme, lui, était suffisamment menaçant pour obliger les partis bourgeois à muter, tandis que le FN ne l’est pas. En effet, si l’on en croit un certain blogueur nommé Descartes, il n’accédera de toute façon jamais au pouvoir.]

      Tout comme le PCF…

      [Et si, par impossible, cela devait se produire, on n’assisterait pas, loin de là, à la fin du capitalisme. Cela ne serait que la fin, toute provisoire, du rêve mondialiste, en laquelle la bourgeoisie croit peut-être elle-même de moins en moins. Dans ces conditions, pourquoi l’idéologie dominante se donnerait-elle la peine de muter ? ]

      Mais d’où sortez vous que la bourgeoisie « croît de moins en moins au rêve mondialiste » ? Si la bourgeoisie n’y croyait plus, on n’aurait pas besoin du FN pour porter en drapeau la « fin du rêve ». Qui n’en est pas un : la mondialisation est une réalité qui se poursuit, et elle se poursuit pour le plus grand profit de la bourgeoisie. Qu’est ce qui vous fait penser que celle-ci ne serait pas inquiète de voir accéder au pouvoir un parti dont la politique déclarée amenuiserait considérablement ses profits ?

      [Non. “Indépendant” a bien d’autres sens que “non inféodé”. La preuve, c’est que si Giscard avait intitulé son parti “Les Républicains Non Inféodés”, je pense qu’il y aurait eu quelques protestations.]

      Vous croyez vraiment ? Et d’ailleurs, quels sont les autres sens du mot « indépendants » tels que le contraire ne soit pas offensant pour quelqu’un ?

      [“Franchement, je ne me sens guère « insulté » par « Les Républicains ». Pas plus que je ne me sentais insulté par la « Ligue communiste révolutionnaire », a qui on reprocherait aujourd’hui d’insulter le PCF en insinuant que les autres « communistes » n’étaient pas assez « révolutionnaires », ce qui pourtant était bien l’intention de ceux qui ont choisi le nom…”][Il me semble qu’il est un fait que le PCF n’était pas “révolutionnaire” au sens où il ne cherchait, tout du moins à court terme, qu’à améliorer la situation des travailleurs dans le contexte d’une économie capitaliste.]

      Cela ne le rend pas moins « révolutionnaire », dans le sens où son objectif était clairement un changement fondamental du mode de production. Qu’il fut suffisamment réaliste pour comprendre que ce changement n’était pas possible tout de suite n’en fait pas pour autant un parti moins « révolutionnaire ».

      [“Un nom, c’est une opinion. A supposer même que Sarkozy considère que seuls les membres de son parti sont des « républicains », cela reste son opinion. Et une opinion ne constitue pas une insulte.”][Exactement. Et vous croyez sérieusement que l’opinion de Sarkozy serait que seuls les membres de son parti sont des “républicains” ?]

      Je n’en sais rien. Ma machine à lire dans les pensées de Sarkozy est cassée…

      [Enfin, et surtout, “Les Républicains” est choquant, car il s’agit du nom usuel universellement connu d’un parti américain,] [“Non. Le parti américain s’appelle « Parti Républicain », et non « Les Républicains ».”][Oui. C’est bien pourquoi je vous ai précisé qu’il s’agissait de son “nom usuel”, ce qui rend du reste l’allusion encore plus évidente.]

      Le « nom usuel » du Parti Républicain américain n’est pas « Les Républicains ». Si vous trouvez quelque part un parti américain que quelqu’un appelle « The Republicans », faites moi signe.

      [Des “partis républicains”, ma foi, il y en a eu, et il y en a plusieurs. Tandis que si je vous demande qui est le candidat “républicain” le mieux placé dans les sondages cette année, vous me répondrez sans coup férir que c’est Donald Trump.]

      Oui. Mais si vous demandez à un américain quel est le candidat « The Republicans » le mieux placé, le plus probable est qu’il ne comprenne pas la question. Encore une fois, si Sarkozy avait voulu utiliser la référence américaine, il aurait appelé son parti « Parti Républicain », et ses membres s’appelleraient « républicains ». Pourquoi à votre avis a-t-il préféré cette forme absurde « Les Républicains », si son objectif était de faire référence à l’ancêtre américain ?

      [“Le nom du parti de Sarkozy est aussi proche du parti américain que celui de « Républicains indépendants » ou de « Républicains populaires » après la guerre.”][Fort bien. Il ne reste donc plus au Parti Socialiste qu’à se rebaptiser à son tour “Les Démocrates”, et vous viendrez sans doute m’expliquer que tout ceci n’a rien à voir avec les États-Unis.]

      Absolument rien. S’ils voulaient y faire référence, ils se baptiseraient « parti démocrate ».

  10. Marcailloux dit :

    @ Descartes,
    Bonjour,
    [Tu sais que la « mort du tragique » fait partie de mes sujets de réflexion favoris. C’est assez intéressant de voir comment les « classes moyennes » occultent la violence économique et sociale de notre société derrière cette vision « bisounoursienne » d’une révolution sans armes ni morts, conduite par un panda à mégaphone.]
    Mais pourquoi, à votre avis, elles occultent la violence économique et sociale, entre autres ? Et pourquoi, à dessein ou non employez-vous le terme d’occulter plutôt par exemple que celui de nier ? C’est là, à mon sens que réside le tragique de la situation de notre société. S’il y a, comme vous l’indiquez et comme je le pense, occultation, c’est qu’il y a conscience de l’existence de cette violence et que tous les artifices disponibles sont employés pour la faire « oublier », ou tout au moins atténuer.
    Un homme politique dont j’oublie le nom affirme que le tragique, c’est quand tout le monde a raison. Vous-même reconnaissez fréquemment qu’il est « légitime » d’agir selon son intérêt personnel ou collectif. Et ces actions sont évidemment irréconciliables, Nietzsche l’a longuement développé.
    D’autre part, pour un marxiste, matérialiste par définition, le partage d’une entité finie ne peut, à l’inverse d’une approche plus spirituelle, qu’aboutir à des conflits au sujet des règles de répartition.
    La seule antidote, s’il en est besoin, est une approche stoïcienne, et c’est en partie ce que les « classes moyennes », sans s’en rendre vraiment compte, pratiquent pour s’immuniser d’une angoisse existentielle qui les confronterait soit au néant soit à l’absurdité.
    Est-ce intellectuellement satisfaisant ? Non sans aucun doute, et là aussi réside la tragédie. J’envie mon chien qui ne vit pas cet envers, aux deux sens du terme !

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Mais pourquoi, à votre avis, elles occultent la violence économique et sociale, entre autres ?]

      L’empathie est bien plus « naturelle » à l’espèce humaine que le sadisme. La psychologie humaine est ainsi faite que personne n’aime pas se rappeler que son bonheur est fait du malheur des autres. Or, les « classes moyennes » ont défendu leur prospérité ces trente dernières années en jetant les autres au crocodile pour empêcher le reptile de les dévorer…

      [Et pourquoi, à dessein ou non employez-vous le terme d’occulter plutôt par exemple que celui de nier ?]

      Je n’avais pas réfléchi aussi finement au mot à employer. Je pense que vous avez raison : plus qu’un processus d’occultation – ou l’on efface l’objet de sa vue tout en sachant qu’il est là – il s’agit d’un processus de négation, ou l’on se refuse a admettre l’existence même de l’objet.

      [C’est là, à mon sens que réside le tragique de la situation de notre société. S’il y a, comme vous l’indiquez et comme je le pense, occultation, c’est qu’il y a conscience de l’existence de cette violence et que tous les artifices disponibles sont employés pour la faire « oublier », ou tout au moins atténuer.]

      Pourtant, vous voyez, je pencherais plutôt pour la « négation » que pour « l’occultation ». Je ne crois pas au « machiavélisme » dans les rapports de classe, et j’ai donc tendance à penser que les classes moyennes sont convaincues – et font tout pour se convaincre – que la « violence » dont je parle n’existe pas. La « pandarévolution », comme tant d’autres « révolutions » présentées sous une apparence bisounoursienne – de la « révolution de velours » en passant par les « révolutions de couleur » ou les « printemps arabes » – fait partie de ce processus d’auto-conviction qui est le signe de la négation.

      [Un homme politique dont j’oublie le nom affirme que le tragique, c’est quand tout le monde a raison.]

      Je pense que vous faites plutôt référence à la formule de Jean Renoir dans « la règle du jeu » : « ce qui est terrible, c’est que tout le monde a ses raisons ». Mais le sens y est.

      [Vous-même reconnaissez fréquemment qu’il est « légitime » d’agir selon son intérêt personnel ou collectif. Et ces actions sont évidemment irréconciliables, Nietzsche l’a longuement développé.]

      Je n’ai jamais dit que ce soit « légitime ». La « légitimité » implique la référence à une norme, donc à une référence sociale. Ce que j’ai dit, c’est que le fait d’agir pour défendre son intérêt est un geste naturel, « normal » si vous voulez. Et les institutions apparaissent précisément à partir de la constatation que certains de ces intérêts sont incompatibles, et qu’il faut donc un arbitrage entre eux.

      [La seule antidote, s’il en est besoin, est une approche stoïcienne, et c’est en partie ce que les « classes moyennes », sans s’en rendre vraiment compte, pratiquent pour s’immuniser d’une angoisse existentielle qui les confronterait soit au néant soit à l’absurdité.]

      Il y a une autre approche, qui est l’approche sociale. Constatant que les intérêts des classes sociales sont incompatibles, on se donne des institutions capables d’arbitrer entre les différents intérêts en maximisant certains critères considérés comme « légitimes ».

    • Marcailloux dit :

      [ . . . . j’ai donc tendance à penser que les classes moyennes sont convaincues – et font tout pour se convaincre – que la « violence » dont je parle n’existe pas].
      Tout faire pour se convaincre, c’est de l’occultation d’auto protection. Qui peut être, à ce point, dupe de l’ignorance des gens bien insérés et vivant dans le confort qui ignoreraient, malgré toutes les sources d’information dont ils disposent, je dirai même dont ils sont assaillis, qu’une part importante de leurs concitoyens ne bénéficient pas et de loin des mêmes conditions d’existence. Ne soyez pas naïf, ou apparemment naïf, vous savez aussi bien que moi que l’abondance n’engendre pas le besoin de partager mais au contraire pousse le désir de posséder toujours plus. Et si quelques exceptions existent, cela ne constitue pas la majorité, et de loin.
      Lorsque l’on ne possède rien, ou presque, on ne vit pas l’angoisse de perdre quoi que ce soit. Ce qui n’est pas le cas pour une bonne partie de ceux qui vivent à l’aise – dont je reconnais faire partie, bien que ce positionnement soit relatif – et qui craignent en permanence de voir leurs acquis se réduire. Ils se trouvent alors des boucs émissaires, très aléatoirement justifiés, chômeurs, étrangers, retraités, fonctionnaires, grande bourgeoisie, actionnaires, etc . . . .
      Quand vous écrivez :
      [ L’empathie est bien plus « naturelle » à l’espèce humaine que le sadisme. La psychologie humaine est ainsi faite que personne n’aime pas se rappeler que son bonheur est fait du malheur des autres. Or, les « classes moyennes » ont défendu leur prospérité ces trente dernières années en jetant les autres au crocodile pour empêcher le reptile de les dévorer…], vous faites œuvre de bisounoursie, tout en exprimant un contresens.
      On ne peut éprouver de l’empathie – sans pour autant être sadique – tout en se protégeant du spectacle douloureux de la misère. On est tout simplement égoïste.
      La réalité doit être regardée en face à face et le libre arbitre dont nous disposons détermine notre degré de générosité ou de cupidité. Et il n’y a pas là, en effet, de machiavélisme, mais une application d’une loi naturelle de besoin de conservation.

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Tout faire pour se convaincre, c’est de l’occultation d’auto protection.]

      Il y a tout de même une différence entre « l’occultation » et la « négation ». Dans le premier cas, on sait que la chose est là et on la cache. Dans l’autre, on efface de sa pensée la chose. Psychologiquement, le fonctionnement social ressemble plus à une négation qu’à une occultation.

      [Qui peut être, à ce point, dupe de l’ignorance des gens bien insérés et vivant dans le confort qui ignoreraient, malgré toutes les sources d’information dont ils disposent, je dirai même dont ils sont assaillis, qu’une part importante de leurs concitoyens ne bénéficient pas et de loin des mêmes conditions d’existence.]

      Ce n’est pas cela qu’on « nie ». Au contraire, non seulement on l’admet, mais on le répète dans tous les médias possibles et imaginables, avec force reportages sur les SDF, les sans-papiers et les miséreux de toute sorte. La « négation » ne touche pas la pauvreté, elle touche ses origines. Ce que les « classes moyennes » préfèrent nier, c’est que leur prospérité est la conséquence directe de cette misère. En d’autres termes, ils ne nient pas la misère, ils nient que cette misère soit une « violence ».

      [Ne soyez pas naïf, ou apparemment naïf, vous savez aussi bien que moi que l’abondance n’engendre pas le besoin de partager mais au contraire pousse le désir de posséder toujours plus.]

      Je ne suis pas persuadé. Au niveau social, c’est de toute évidence faux : ce sont les sociétés les plus riches qui ont les transferts les plus importants entre riches et pauvres. Au niveau personnel, cela n’a rien d’évident non plus.

      [Lorsque l’on ne possède rien, ou presque, on ne vit pas l’angoisse de perdre quoi que ce soit.]

      Je ne suis pas d’accord. Je me souviens encore de mes parents et mes grands parents, qui n’avaient pas, comme vous dites, grande chose à perdre. Et ils vivaient pourtant dans l’angoisse de le perdre, tout simplement parce que cette perte aurait signifié passer de l’autre côté de la ligne de survie. Même ceux qui n’ont presque rien ont tout de même leur vie, et n’ont pas envie de la perdre.

      [Ce qui n’est pas le cas pour une bonne partie de ceux qui vivent à l’aise – dont je reconnais faire partie, bien que ce positionnement soit relatif – et qui craignent en permanence de voir leurs acquis se réduire.]

      Je pense que vous cédez à une légende assez classique, celle qui veut que « la richesse est pleine de soucis, la pauvreté est insouciante ». C’est un mythe. Quand on est riche, on craint de ne pas pouvoir partir en vacances, quand on est pauvre on craint de ne pas manger à sa faim. Je vous laisse conclure de ces deux soucis lequel est plus angoissant.

      [On ne peut éprouver de l’empathie – sans pour autant être sadique – tout en se protégeant du spectacle douloureux de la misère. On est tout simplement égoïste.]

      Mais vous voyez bien que les « classes moyennes » ne se protègent nullement du « spectacle douloureux de la misère ». Au contraire : ce spectacle est montré dans d’innombrables livres et documentaires, mis en scène dans d’innombrables films et romans. Les « classes moyennes » adorent le spectacle de la misère. Ce qu’elles ne supportent pas, c’est l’idée que cette misère est le pendant nécessaire de leur prospérité. Et une manière de nier cette réalité, c’est précisément en allant regarder le spectacle. Cela leur donne l’opportunité de montrer de l’empathie et d’améliorer leur karma en affichant une pitié de circonstance.

    • Marcailloux dit :

      @ Descartes,
      Bonjour,
      [Je ne suis pas persuadé. Au niveau social, c’est de toute évidence faux : ce sont les sociétés les plus riches qui ont les transferts les plus importants entre riches et pauvres. Au niveau personnel, cela n’a rien d’évident non plus]

      Dans l’absolu, oui, mais pas dans le relatif.
      Ou alors comment expliquez-vous que l’écart de richesse entre le quartile le plus riche et celui le plus pauvre, ne cesse de s’ accroître dans les pays occidentaux, et particulièrement la France ?

      [Je me souviens encore de mes parents et mes grands-parents, qui n’avaient pas, comme vous dites, grande chose à perdre. Et ils vivaient pourtant dans l’angoisse de le perdre, tout simplement parce que cette perte aurait signifié passer de l’autre côté de la ligne de survie]
      Plus on remonte le temps, plus les situations précaires étaient probablement angoissantes. L’assistanat qui caractérise notre société, en 2015, ne laisse que marginalement se produire des cas de très grande misère matérielle. On ne meurt plus de faim en France, mais la misère psychologique de ne pas pouvoir participer au grand festin consumériste est sans doute plus difficile à supporter.
      Et notre organisation sociale n’offre pas d’alternative à la hauteur des attentes. Vous citez assez souvent l’action du PC dans les années qui ont suivi la guerre, on pourrait y ajouter le scoutisme, les clubs sportifs, les associations éducatives comme les MJC, etc. . . . . Leurs initiatives, pour celles qui ont subsisté se traduit très souvent par un moyen de consommation bon marché, au grand dam des bénévoles. Ces liens se rencontrent essentiellement à l’intention des retraités, mais pour ce qui est de la cohésion sociale, c’est un peu tard.
      En regard de la théorie de Maslow sur les besoins ( en situation professionnelle généralement), les besoins de subsistance et ceux de sécurité (au sens physique) sont relativement assurés. Le besoin d’appartenance et celui de reconnaissance apparaissant ensuite, ils impliquent une forme de consommation visible de tous qui satisfait ou non ces besoins d’appartenance et de reconnaissance.
      Notre société de consommation ne crée plus de liens autres que ceux du regard réel ou présumé de l’environnement.
      C’est pourquoi la frustration est un sentiment qui se répand considérablement et pousse un grand nombre de citoyens vers des solutions politiques radicales autant qu’irrationnelles parce que très souvent incohérentes dans leur globalité.

      [Quand on est riche, on craint de ne pas pouvoir partir en vacances, quand on est pauvre on craint de ne pas manger à sa faim]
      Les vacances, dieu merci ne sont pas réservées qu’aux riches, et il me vient à l’idée, à partir de votre assertion, que les riches – les classes moyennes dans votre rhétorique – si elles sont « moyennes » dans leur positionnement social, le sont essentiellement par les moyens dont elles disposent. Suis-je dans la logique de votre conception ?
      Elles ont les moyens et les utilisent, de s’affranchir de la solidarité de proximité que constituait les différentes communautés culturelles évoquées plus haut et soit « consomment » dans le cadre des associations soit paient les services dont elles ont besoin ou envie.
      Concernant les vacances, j’ai un exemple significatif en mémoire. Il y a quelques années, j’ai acquis un camping-car pour faire du tourisme en France et en Europe. J’ai découvert que nous passions le plus clair de notre temps à rouler ou dormir (nous ne l’avons utilisé qu’un printemps et un automne), que les quelques rencontres avec d’autres camping caristes se réduisaient à vanter les mérites respectifs de leur matériel, que des regroupements éphémères n’avaient pour vocation que le supplément de sécurité que cela apportait. Nous avions atteint un sommet de l’individualisme.
      Nous l’avons revendu moins d’un an après son acquisition. La richesse « matérielle » que me permettait cet achat ne m’a rien apporté et je n’ai rien pu échanger dans le domaine spirituel.
      Ayant, dans ma jeunesse, pratiqué le camping avec mes parents, j’y avais vécu alors des moments bien plus exaltants dans un confort bien moindre. Notre société est à cette image, matérielle et récriminante.
      Que nous proposent les politiques en perspective alléchante d’une société à venir, en mutation de celle qui ne satisfait pas vraiment la grande majorité ?
      Des mesures censées régler nos problèmes de consommateurs ou de contribuables, en stricte opposition, bien sûr, avec ce que proposent leurs adversaires, avec force incantations et stigmatisations.
      Que nous proposent les intellectuels en vision enthousiasmante d’un monde meilleur, capable de mobiliser la masse des citoyens ?
      Des critiques et déplorations sur presque tout ce qui est décidé, proposé ou appliqué et ce dans pratiquement tous les domaines.
      Que nous proposent les institutions pour parvenir à un progrès durable dans nos modes de fonctionnement ?
      Des règlementations contraignantes, tatillonnes, absconses et souvent inefficaces, avec pour corollaire une réticence du citoyen à les appliquer ou à en payer le coût.
      Ce qu’aucun prétendant aux fonctions suprêmes n’a l’audace ou la lucidité de promouvoir comme programme, c’est cet ensemble ambitieux et cohérent d’actions pour un objectif clairement défini et percevable par les citoyens, qui, avant d’apporter des bienfaits devra passer par une période d’efforts, de réformes, de sacrifices, d’adaptations, avec une clé de répartition des contributions clairement définie et assumée.
      Mais combien d’entre nous sont prêts à écouter et entendre la phase de pédagogie préalable à tout changement de paradigme ? Combien d’entre nos représentants sont disponibles pour soutenir cette grande manœuvre, en dépit de leur étiquette et leur inféodation politique ? Quels intellectuels influents prendront le risque de se mouiller avec ce perturbateur, sans craindre les conséquences en matière de prébendes qui seraient susceptibles de leur échapper ? Onfray et quelques autres peut-être ?

      La « Pandarévolution » par rapport à cela n’est qu’un onguent sur un mélanome.

    • Descartes dit :

      @ marcailloux

      [Je ne suis pas persuadé. Au niveau social, c’est de toute évidence faux : ce sont les sociétés les plus riches qui ont les transferts les plus importants entre riches et pauvres. Au niveau personnel, cela n’a rien d’évident non plus][Dans l’absolu, oui, mais pas dans le relatif. Ou alors comment expliquez-vous que l’écart de richesse entre le quartile le plus riche et celui le plus pauvre, ne cesse de s’ accroître dans les pays occidentaux, et particulièrement la France ?]

      Cet écart « ne cesse de s’accroître » depuis les années 1980. Mais l’écart n’avait « cessé de décroître » pendant les trente-cinq années qui avaient précédé. Et pourtant, la société s’est beaucoup plus enrichie entre 1945 et 1980 qu’entre 1980 et 2015… Conclusion : ce que vous énoncez comme une règle générale n’est donc pas une.

      [On ne meurt plus de faim en France, mais la misère psychologique de ne pas pouvoir participer au grand festin consumériste est sans doute plus difficile à supporter.]

      Si l’on rentre dans le débat subjectif de la souffrance, on ne va pas s’en sortir. Il y a des gens chez qui la moindre contrariété provoque une dépression profonde, et des gens qui peuvent traverser avec le sourire optimiste les plus grandes catastrophes. Il est parfaitement possible que Mme Bettancourt souffre infiniment plus de la perte de son caniche favori que Mme Michu de la perte de son logement et de son travail. Cependant, en dehors de l’aspect subjectif de la souffrance, nous sommes d’accord que la perte de son logement et de son travail est objectivement plus sérieuse que la mort de son caniche ?

      [Et notre organisation sociale n’offre pas d’alternative à la hauteur des attentes.]

      Tout a fait. Mais cela est du plus à la hauteur des attentes qu’aux défaillances de la société. Nos arrière-arrière grands parents vivaient dans la conviction qu’il ne fallait rien attendre de ce monde. Que nous étions dans cette vallée de larmes fondamentalement pour souffrir, et que cette souffrance serait récompensée dans l’au-delà. Dans ces conditions, chaque petit bonheur était un miracle, et apprécié comme tel. Les trente glorieuses ont fabriqué, surtout chez les « classes moyennes » mais pas seulement, des « attentes » dont la hauteur assure qu’elles seront déçues.

      [Vous citez assez souvent l’action du PC dans les années qui ont suivi la guerre, on pourrait y ajouter le scoutisme, les clubs sportifs, les associations éducatives comme les MJC, etc. . . . . Leurs initiatives, pour celles qui ont subsisté se traduit très souvent par un moyen de consommation bon marché, au grand dam des bénévoles. Ces liens se rencontrent essentiellement à l’intention des retraités, mais pour ce qui est de la cohésion sociale, c’est un peu tard.]

      Mais là encore, il y a beaucoup d’idéalisme. Le « système » du PC, comme celui des clubs et des associations fonctionnait parce qu’ils pouvaient offrir, grâce à la mutualisation des moyens, des prestations que les gens ne pouvaient pas se payer individuellement. L’enrichissement des « trente glorieuses » a généré une « classe moyenne » qui n’a plus besoin de ces institutions pour offrir à ses enfants ces prestations. Et les couches populaires sont trop pauvres pour faire vivre à elles seules le système.

      [Notre société de consommation ne crée plus de liens autres que ceux du regard réel ou présumé de l’environnement.]

      Tout à fait, parce qu’elle crée l’illusion que nous n’avons pas besoin les uns des autres. Les théories « libérales-libertaires » ne sont que l’expression idéologique de cette croissance.

      [Les vacances, dieu merci ne sont pas réservées qu’aux riches, et il me vient à l’idée, à partir de votre assertion, que les riches – les classes moyennes dans votre rhétorique – si elles sont « moyennes » dans leur positionnement social, le sont essentiellement par les moyens dont elles disposent. Suis-je dans la logique de votre conception ?]

      Pas tout à fait. Lorsqu’on parle de « riches » et de « pauvres », les « classes moyennes » sont sans ambiguïté dans la première catégorie. Si vous préférez, j’aurais du écrire « la moitié la plus riche » et « la moitié la plus pauvre ».

      [Elles ont les moyens et les utilisent, de s’affranchir de la solidarité de proximité que constituait les différentes communautés culturelles évoquées plus haut et soit « consomment » dans le cadre des associations soit paient les services dont elles ont besoin ou envie.]

      Bien entendu. Non seulement parce qu’elles peuvent s’en passer, mais parce que rester dans le système de solidarité de proximité les mettrait dans la position de devoir payer plus qu’elles ne reçoivent, chose que les classes moyennes sont de moins en moins disposées à faire. Il est plus rentable pour ces couches sociales de se réfugier dans des « quartiers fermés » et de payer une police privée que de contribuer par l’impôt au financement d’une police pour tous.

      [Ayant, dans ma jeunesse, pratiqué le camping avec mes parents, j’y avais vécu alors des moments bien plus exaltants dans un confort bien moindre. Notre société est à cette image, matérielle et récriminante.]

      Tout à fait.

      [Que nous proposent les politiques en perspective alléchante d’une société à venir, en mutation de celle qui ne satisfait pas vraiment la grande majorité ?]

      Rien. Et c’est bien là le problème. Certains proposent plus de la même chose, d’autres proposent un retour impossible vers la frugalité. Je pense que la difficulté, pour faire un projet attractif, c’est qu’il faut une mutation de notre consommation. Il faut que l’enrichissement quantitatif devienne un enrichissement qualitatif.

      [Ce qu’aucun prétendant aux fonctions suprêmes n’a l’audace ou la lucidité de promouvoir comme programme, c’est cet ensemble ambitieux et cohérent d’actions pour un objectif clairement défini et percevable par les citoyens, qui, avant d’apporter des bienfaits devra passer par une période d’efforts, de réformes, de sacrifices, d’adaptations, avec une clé de répartition des contributions clairement définie et assumée.]

      Exacte. Mais dites vous bien que si aucun prétendant ne propose cela, c’est parce que le peuple n’est pas lui non plus mûr pour entendre ce langage. C’est là pour moi toute la difficulté, et c’est pourquoi je soutiens toujours que la fonction essentielle d’un parti politique est de « éduquer le souverain ».

  11. Aubert Sikirdji dit :

    C’est un tour pandable fait à l’imagerie populaire.

  12. Maurice dit :

    Votre texte soutient il ce Panda,comme la corde qui soutient le Pandu?
    Les capitalistes nous vendront ils cette corde avec laquelle on les Panda ?

  13. Maurice dit :

    Chacun peut remarquer et apprécier,la tolérance de ce blog de choix,animé par notre cher Descartes.
    Les jeux de mots récents ont été appréciés et révèlent l’esprit léger,agréable qui prévaut sur ce site grâce au brio du Webmeister…
    Opportunément,je souhaite profiter de ce climat estival , dit de ‘ farniente pour soulever un lièvre ..
    Vieux projet,sous jacent à nombre de posts,la notion de Nation,ne mériterait elle pas d’être ici discutée,tranquillement,au diapason du bon esprit qui prévaut actuellement?
    Alors je me lance,nous verrons bien..Peut être que certains voudront répondre au petit texte perfectible que voici..
    Vous le savez ,vous êtes,pour certains dans la ‘diversité des opinions’ vis à vis de la notion de Nation, au vu de la teneur de certains textes.
    Faisons le point entre contributeurs,sans solliciter obligatoirement Descartes( érudit sur cette notion de Nation),qui se reposera peut être sauf ,si l’envie,toujours appréciable,le prend d’intervenir.Nous sommes chez lui,ne l’oublions pas..
    Alors,les Maurassiens,Philippistes,patriotes divers,lecteurs du site ,partagez vous,en partie,la vison,Jauressienne de la Nation française,spécifique entre toutes les Nations?
    Préférant la discussion,à l’Inquisition ,à la façon de l’ignoble Torquemeda,j’attire votre attention sur la rigueur intellectuelle qui est à parfaire dans toute argumentation,y compris la mienne.
    Car je crains les emportements,anathèmes et débordements,divers,en premier chez moi même.
    En effet les attaques ad hominem,du style..’ ex étudiants en sciences sociales et qui n’ont jamais vraiment quitté l’univers des livres’..dévalorisent à juste titre les propos.SVP,pas de ça,car à cause peut être du Gallo-communisme,la Nation est une idée prégnante chez de nombreux communistes contrairement à la vulgate ‘communistes=pas français,mais sales Moscoutaires!’.
    Mon grand père,était au PCF et au Front National le premier.
    Oui,le premier,celui dont les membres étaient assassinés par les Nazis(National-socialiste),c’était le FN suivi de’.. pour l’émancipation..’.
    Le vrai FN,celui de 1944,du CNR,de la libération était un mouvement crypto-communiste,avec des personnes de tous horizons,y compris Maurassiennes.Le projet était de libérer le pays de l’Occupant Nazi,et le peuple de l’Aliénation sociale.Ce qui fut fait!
    Mon grand père(mort en 1949) n’était pas au FN pour l’occident(véritable nom) de l’organisation mise en place en 1972,par Lepen.
    Dès 1982,j’ai écrit au conseil d’état pour dénoncer ce hold up,en vain.
    J’avais compris que ce hold up était si intelligent qu’en 2015,aucun Lepen ne veut changer de sigle!
    Or en 1944 personne du CNR et PCF,n’avait pensé à déposer la marque FN au bureau de la propriété industrielle.
    Dès,1972,Lepen,lui le fit et son Hold up de sigle fut un succès.
    Cependant,malgré le nouvel et récent hold up du programme du fdg,par le FN de Philippot-Marine(2011),faites attention!
    croyez vous que les Lepénistes soient réellement pour la retraite à 6O ans,le déblocage du point d’indices,le smig à 1500 euros?
    Les extrémistes de droite,au sens raciste,économistes,financiers ne se cachent ils pas derrière Philipot-Marine ?
    Ne jetteront ils pas les actuels et éphémères oripeaux sociaux du FN Lepéniste dès qu’ils ne leurs seront pas utiles,c.a.d bientôt au vu de l’islamophobie,en partie légitime,actuelle?
    Certains étudiants en sociologie écrivent et font ,peut être n’importe quo,quelques fois(cf:le P.I.R),mais ne condamnons pas trop vite,les républicains de gauche par exemple,le fdg-PCF,car sans eux la Nation française ne serait pas au TOP,même s’ils sont actuellement critiquables par certains aspects!
    Pas d’Internationalisme réel sans droits sociaux liés entre Nations non-belliqueuses.
    Pour mon grand père,comme pour moi,pas d’attachements à une Nation,sans contenu social!
    Lisez Jaurès trop méconnu,qui joua un rôle si important pourtant!
    La Nation française doit beaucoup à la révolution française dont les effets émancipateurs sont toujours actifs,au vu des milliers de personnes qui souhaitent profiter de notre système,au péril de leur vie!
    C’est parceque la Nation française interdit le racisme,l’intolérance et les violations des droits humains,qu’elle est admirable et mérite d’être défendue!
    Si les nationalistes d’extrème droite ne partagent pas ces arguments,qu’ils arrêtent de polémiquer dogmatiquement ,et proposent des arguments ‘audibles’.
    C’est à dire des arguments non-irrationels.
    En effet souvent, leurs arguments sur ‘le sang’,la Terre sont mythologiques,par définition non discutables car Religieux au sens Poperrien du terme..
    A chacun de faire son examen de conscience car la Nation française s’est construite,positivement, avec un contenu émancipateur,en opposition contre les inquisiteurs,fascistes et intolérants.
    Le Gallo-communisme et la législation anti-raciste actuelle représentent le Top de la Nation.
    C’est ce versant qui rassemble,pas celui d’une Nation qui clive,discrimine et rejette!
    Ces idées font elles débat,méritent elles d’être défendues ou sont elles des truismes démodés moqués par les snobs et les bobos?

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [Vieux projet,sous jacent à nombre de posts, la notion de Nation,ne mériterait elle pas d’être ici discutée,tranquillement,au diapason du bon esprit qui prévaut actuellement?]

      J’ai essayé de travailler un peu le sujet cet été, et j’ai décidé de le garder pour démarrer une discussion à la rentrée. Ce serait dommage qu’un si beau sujet se perde dans la torpeur de l’été…

      [Alors, les Maurassiens, Philippistes, patriotes divers, lecteurs du site, partagez vous, en partie, la vison, Jauressienne de la Nation française, spécifique entre toutes les Nations?]

      Chaque Nation est spécifique entre toutes les Nations, de par son histoire, ses traditions, son droit. Et en même temps le mouvement de constitution des nations est intimement lié au mode de production capitaliste, et on trouve donc des caractères communs à toutes les états-nations.

      [Or en 1944 personne du CNR et PCF,n’avait pensé à déposer la marque FN au bureau de la propriété industrielle.]

      Quel est l’intérêt de ce genre de débats terminologiques ? Si le FN aujourd’hui fait 25% des voix, ce n’est pas parce qu’il a pris le label « FN ». Et si quelqu’un avait pensé à déposer le label FN à la propriété intellectuelle, le parti de Marine Le Pen s’appellerait peut-être « RN » (pour « rassemblement national ») et ferait quand même 25 %. « Une rose, quelque soit le mot qui la désigne, sent toujours aussi bon » (Shakespeare).

      [Cependant, malgré le nouvel et récent hold up du programme du fdg, par le FN de Philippot-Marine(2011), faites attention! croyez vous que les Lepénistes soient réellement pour la retraite à 6O ans, le déblocage du point d’indices, le smig à 1500 euros?]

      On peut croire ce qu’on veut. Mais le fait, est qu’on ne sait pas. D’ailleurs, qu’est ce qui vous assure que les Mélenchonistes sont « réellement » pour la retraite à 60 ans, le déblocage du point d’indice, le SMIC à 1500 € ? Qu’ils le disent ?

  14. Maurice dit :

    Pourquoi,,je rejette,œ terme de Nationaliste?A cause des Nazis(National-socialiste) combattus,nous rejetons le terme Nationaliste à juste raison.
    Mais notre attachement aux règles sociales progressistes française,fait que nous sommes indiscutablement attachés à la Nation française dans toute sa diversité.
    Nous sommes des Nationards,Nationeurs,Nationistes,mais pas des Nationalistes.C’est notre nuance.
    Patriotes tolérants et pacifistes opposés au bellicisme et à l’inégalité,nous ne sommes pas Nationalistes

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [Pourquoi je rejette œ terme de Nationaliste ? A cause des Nazis (National-socialiste) combattus, nous rejetons le terme Nationaliste à juste raison.]

      Faudrait savoir. Est-ce que vous rejetez le terme « socialiste » au motif qu’il a été « utilisé par les Nazis » ? Non ? Alors pourquoi rejeter le terme « nationaliste » ? Pourquoi le premier terme de l’association et pas le second ?

      Le rejet du terme « nationaliste » par la gauche française n’a rien à voir avec le nazisme. Il vient en fait de bien plus loin. Dans le contexte de la première moitié du XIXème siècle, avec des états-nations balbutiants dans lesquels l’Etat n’était qu’un instrument de la bourgeoisie, les penseurs du mouvement ouvrier ont eu tendance à se positionner en opposition aux nations au nom d’un « internationalisme » absolu, bien illustré par la formule de Marx selon laquelle « les prolétaires n’ont pas de Patrie ». Le problème est que le mouvement ouvrier n’a pas bien compris combien la nation allait devenir un concept fédérateur en politique, et a continué à soutenir cette vision « internationaliste » alors que la classe ouvrière, elle, s’identifiait de plus en plus à la Nation. La première guerre mondiale a montré combien le fossé entre les uns et les autres était profond.

      La gauche ne s’est jamais totalement remise de cette affaire. D’où ses rapports difficiles et souvent contradictoires avec les notions de « nation » et de « patrie ».

      [Mais notre attachement aux règles sociales progressistes française, fait que nous sommes indiscutablement attachés à la Nation française dans toute sa diversité.]

      En d’autres termes, lorsqu’on rejette le « nationalisme », on rejette le mot, et non la chose ? Franchement, ce genre de pinaillage sur les termes me paraît totalement stérile.

  15. Maurice dit :

    Un hiatus m’apparait entre ceux pour qui la Nation,est en quelque sorte naturelle,anodine, et moi qui issu d’une famille PCF,ait entendu toute ma vie’communiste,pas français;communiste moscoutaire’.
    Comme pour une personne d’origine étrangère qui ,un jour se rend compte qu’elle aime la France,j’ai construit positivement mon attachement à la Nation.Aragon,Braudel,une flopée d’Auteurs m’ont aidé pour que je m’approprie cette Nation,à laquelle je suis d’autant plus attachée que j’ai construit cette notion de Nation.
    C’est pour cela que je ne peux accepter de me dire Nationaliste;ça a déjà été noté,les Nationalistes sont connotés,nazis,d’extrême droite.
    Or ma famille a été marqué par la guerre,et la politique ne se fait pas hors histoire.
    Pour moi,la patrie en danger,c’est ma Nation.Valmy en l’acte fondateur avec la nuit du 4 aoüt où certains privilèges aristocratiques furent abolis,prélude de la République.
    Mon Roman National,c’est’93’ de Victor Hugo et les cloches de bâle d’Aragon ou le récent ‘les Rouges’ de Pascale Fautrier.Le théoricien,Jaurès,puis Maurice Thorez,Jacques Duclos dans ‘les chemins de l’Honneur’,Georges Marchais dans les années 70-80 et aussi les mémoire de de Gaulle.
    Sans sa dimension égalitaire et sociale dont le Gallo communisme est le top,la Nation française ,c’est L’OAS,Pétain le colonialisme.
    Le mouvement socialo/communiste français dont Jaurès est l’acmé,à la fin du 19ième siècle condamnait les guerres idéologiques:révolutionnaires,contre révolutionnaires,secession,Commune
    ;La guerre franco allemande,de 1870/71 fut interprétée par Marx comme l’expression de la lutte des classes.
    Lénine en établissant son livre,L’impérialisme stade suprême du capitalisme proposait une grille d’interprétations crédibles.
    L’Allemagne,n’a t elle pas provoqué tant de guerres en réaction à l’expansionnisme français,anglais,russe mais aussi pour s’opposer aux modèles sociaux de ces différents pays?
    Dans ces conditions où se trouve le point commun avec Maurras?Rappelons que Maurras soutint le régime de Vichy, ce qui lui valut d’être condamné pour intelligence avec l’ennemi à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale, le 28 janvier 1945. De cette dernière condamnation découla son exclusion automatique de l’Académie française qui attendit cependant son décès pour procéder à son remplacement. Il meurt en 1952…
    Pour moi petit fils de FTP,ami de juifs allemands exilés,dont l’arrière grand père de mes enfants a eu la légion d’honneur,pour fait d’armes en 1940,ce Nationalisme intégral de Maurras,est du pipeau ,complet!!
    C’est au peid du mur que l’on voit le maçon.Là ce fut De Gaulle qui apparut,avec quelques centaines de patriotes et des républicains espagnols,ainsi que des communistes,entre autres..Pas Pétain,pas Maurras.
    Ce qui fut valable Hier,peut l’être demain,non?
    J’en viens à nos années 2015-2020,pour lesquelles rien n’est écrit.Conjecturons un peu car une autre piste me semble intéressante concernant la politique française.
    JMLP sera certainement exclu du FN,ce qui entraînera une scission de fait,qui ne sera pas sans effets, chez les les colonialisto-pétainiste(=Nationalistes en France dans le Roman national appelé aussi,l’imagerie populaire).
    Pourquoi parce que la concurrence est rude à l’extrème droite un peu comme à la gauche du PS.
    Marine Lepen/Phillipot ont mangé leur pain blanc.
    Demain,les partisans de Gollnisch,de Karl Lang,de Maréchal-Lepen essaieront de se prévaloir de l’indignation suscutée par l’exclusion de JMLP devenu ‘VICTIME’!
    La solution,pour moi est évidente.Philippot doit quitter ce FN,rallier un Arc pouvant aller jusqu’au fdg-PCF s’il redevient souverainiste,avec Chevénement comme chef de file.
    Jamais,les Lepen ne laisseront le FN aux Philippistes!

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [Un hiatus m’apparait entre ceux pour qui la Nation, est en quelque sorte naturelle, anodine, et moi qui issu d’une famille PCF, ait entendu toute ma vie ‘communiste, pas français; communiste moscoutaire’.]

      Mais ce « hiatus » ne fait que montrer les difficultés que le PCF a eu à gérer les contradictions d’une idéologie qui pour des raisons historiques fut « internationaliste » avec une réalité politique qui, elle, est construite à partir et autour des « nations ». Et si le PCF a réussi à devenir un grand parti populaire, c’est parce que l’expérience de la Résistance lui a fait ressentir « charnellement » son rapport avec la nation. Le PCF de 1945 est à la fois un parti « internationaliste » et un parti « patriote ».

      [L’Allemagne, n’a t elle pas provoqué tant de guerres en réaction à l’expansionnisme français, anglais, russe mais aussi pour s’opposer aux modèles sociaux de ces différents pays?]

      Je ne le crois pas. D’abord, parce qu’en 1914, l’Allemagne avait un « modèle social » bien plus avancé que le notre… L’analyse marxiste classique s’est toujours cassé les dents en essayant d’expliquer pourquoi les prolétariats européens ont préféré l’alliance nationale plutôt que l’internationalisme. Faire des deux guerres mondiales un « conflit de classe » amène tout droit à cette contradiction. Marx et Engels avaient peut-être raison en 1848, mais en 1914, les prolétaires ont bien une Patrie, et ils l’ont abondamment montré.

      [Pour moi petit fils de FTP, ami de juifs allemands exilés, dont l’arrière grand père de mes enfants a eu la légion d’honneur, pour fait d’armes en 1940, ce Nationalisme intégral de Maurras, est du pipeau, complet!!]

      Mais l’erreur de la gauche, c’est d’avoir rejeté le bébé avec l’eau du bain, en assimilant tout « nationalisme » au « nationalisme intégral » maurrassien.

      [JMLP sera certainement exclu du FN,ce qui entraînera une scission de fait,qui ne sera pas sans effets, chez les les colonialisto-pétainiste(=Nationalistes en France dans le Roman national appelé aussi, l’imagerie populaire).]

      Une « scission » c’est beaucoup dire. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de dirigeants du FN pour partir derrière JMLP. On ne parie pas sa carrière sur un homme de 85 ans qui a sa carrière derrière lui. Il y aura probablement quelques militants, quelques dirigeants « historiques » qui claqueront la porte. Mais je ne pense pas que cela ira au délà.

      [La solution, pour moi est évidente. Philippot doit quitter ce FN, rallier un Arc pouvant aller jusqu’au fdg-PCF s’il redevient souverainiste, avec Chevénement comme chef de file.]

      Vous croyez au père Noël, vous ? L’idée d’un « fdg-PCF » devenue souverainiste semble aussi saugrenue qu’une conversion de JMLP à l’Islam. Chevènement peut prétendre au statut de vieux sage, mais on le voit mal en « chef de file ». Quant à Philippot, pourquoi irait-il se perdre dans des batailles groupusculaires alors qu’il a une place enviable auprès des dirigeants d’un parti populaire ?

  16. luc dit :

    Sachez que depuis 1979 je m’arqueboute contre l’Euro etc………Né en 1959,ces élection européennes étaient aprés les législatives de 1978 et les municipales au succès historique du PCF.A cette occasion et pour la dernière fois le PCF,mon parti était au dessus des 20%!
    Le PCF a toujours était à mes côtés contre l’Europe Financiéro-germaniste.
    Le PCF avait même engagé le combat depuis 1949,mais tout le monde l’interprétait au mieux comme un combat anti-occidental et pro-soviétique au pire comme une ‘abominable expression,horribilis réferens, des ‘Rouges/bruns’ ayant imaginativement,porté Hitler au Pouvoir.
    Toutes les années 80-90,le PS,la LCR,LO,les centristes ,les Nouveaux philosophes,Cohn-Bendit et consorts,les Verts,OCI etc ont traité le PCF,de ‘Rouge -Brun’ ,Cambadélis et Mélenchon de façon frénétique!!!!!!!!!!!!!
    Lajoinie qui mena une campagne vigoureusement anit-européenne obtint 6% des voix en 1988,ce qui provoqua une dépression chez son attaché parlementaire,Pierre Laurent.
    Avant une réunion aprés ces résultats catastrophiques(,-9% par rapport à Marchais en 1981),Pierre Laurent,tomba en pleurs … bras………..
    Aujourd’hui,de guerre lasse,,il ne veut plus se faire couvrir d’injures,à mon grand désaroi,mais aprés ce qu’il a subit,il a besoin de renfort d’autant plus qu’il joue en deuxième divison,depuis son inféodation à Mélenchon.!!!!
    Si tous les autres politiques,font le même boulot anti-UE que celui qui a été fait par le PCFces derniers 66 ans,alors nous sortirons de l’Euro.
    Mais,n’imputez pas au PCF,la faute de ne pas être à l’origine de la sortie de l’Euro.
    MGB ,Laurent Chassaigne sont à la remorque de Mélenchon .Or,il fut un Mitterandôlatre illuminé et un des principaux propagandistes illuminés de cet Euro Maastrichtien,combattu,à l’époque,àfond et à mort par le PCF.Et,aprés Maastricht 1992,le PCF mourut !
    Le PCF ne s’est jamais relevé des tombereaux d’injures reçus lors de ce second MacCarthysme,déferlant.
    Il y eut des suicides,des démissions,Hue écrivit son livre,’Le(s) Parti(s) sont morts’,c’est le PCF qu’il tuait avec ‘sa Mutation’!..
    Que chacun des ex -Eurolâtres,regardent devant sa porte et fasse son examen de conscience,au PG,au PS,à LO,au NPA ,au FN lepeniste de l’époque,traitant tout communiste de sale traitre Moscoutaire.etc…
    Aucune chance de réussite si vous exigez des communistes ,ex-communistes ou sympathisants de la mouvance ex-PCF canal historique qu’ils se qualifient de ‘Nationalistes’!…..c’est totalement exclu et inepte!
    Jamais nous ne nous positionnerons comme des’ Nationnalistes’!
    Nationaliste,c’est,trop connoté depuis Hitler/pétain ,d’extrème droite,raciste,belliciste,colonialiste.
    L’histoire a été formulé avec des termes différents,mais c’est vrai quelque soit le nom qu’on lui donne une Rose exhale toujours le même parfum(Shakespeare).
    Camélinat se disait communaliste,Varlin,communard,Vallès communiste,peut importe les noms,ils étaient tous les 3,ex de la Commune de 1871!
    Il en est de même pour ceux qui attachés à la Nation,ne se laisseront jamais appelé Nationalistes!
    Pourquoi pas en effet,comme le propose Maurice,Nationiste,Nationard,Nationeur?
    Souverainiste est un bon terme même s’il est discutable……

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Le PCF a toujours était à mes côtés contre l’Europe Financiéro-germaniste.]

      L’ennui c’est que « toujours » s’est arrêté au début des années 2000…

      [Lajoinie qui mena une campagne vigoureusement anit-européenne obtint 6% des voix en 1988, ce qui provoqua une dépression chez son attaché parlementaire, Pierre Laurent.]

      J’étais là, moi aussi. Mais tout ça c’est du passé. On ne peut pas continuer à parler du « PCF » comme si c’était une essence immuable. Le PCF a changé, et celui d’aujourd’hui défend l’exact contraire de ce que défendait celui d’hier. Tenez dans une réunion du PCF le discours que tenaient Lajoinie, Marchais ou Mercieca, et vous serez taxé de « Lépéniste ».

      [Mais, n’imputez pas au PCF, la faute de ne pas être à l’origine de la sortie de l’Euro.]

      Moi je parle du PCF d’aujourd’hui. Pas de celui de ma jeunesse.

      [Aucune chance de réussite si vous exigez des communistes, ex-communistes ou sympathisants de la mouvance ex-PCF canal historique qu’ils se qualifient de ‘Nationalistes’!…..c’est totalement exclu et inepte!]

      Moi, je « n’exige » rien de personne. Mais en retour, je ne supporte pas qu’on m’impose des interdits. Si les « communistes, ex communistes ou sympathisants » n’ont pas envie de se qualifier de « nationalistes », c’est leur affaire. Mais si je respecte leur choix, j’exige qu’on respecte le mien. Et si j’ai envie de me qualifier de « nationaliste », je n’admets pas qu’on m’impose l’équation « nationaliste = lépéniste ».

      Je n’ai pas, personnellement, le fétichisme des noms. Je trouve que beaucoup trop de militants de gauche ont cette manie de se concentrer dans le combat sur les mots, ou de les utiliser comme des marques d’infamie. Est-ce que les nuits de congrès passés par les féministes de genre à se battre pour que le mot « patriarcat » figure le plus de fois possibles dans le texte finale ont fait avancer d’un pouce la cause de l’égalité ? J’en doute.

      « Une rose, appelée par n’importe quel autre nom aurait le même parfum doux », comme disait Shakespeare. Je me fous de savoir si le PCF se qualifie de « nationaliste » ou pas. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir quelle est la position prise par rapport à la question nationale. Si elle est « nationaliste » dans les faits, je me fous qu’elle ne le soit pas dans les mots. Et si le mot « nationaliste » leur plaît pas, ils n’ont qu’à trouver un autre. La difficulté, pour moi, se trouve plutôt là : dans l’incapacité de la gauche en général et du PCF en particulier à nommer les choses, quitte à inventer les mots qui lui manquent.

      [Jamais nous ne nous positionnerons comme des ‘Nationalistes’!]

      Vous savez, « jamais » ça dure longtemps… si jamais on m’avait dit qu’un jour le PCF défendrait l’Euro…

      [Souverainiste est un bon terme même s’il est discutable…]

      Oui, mais de quelle « souveraineté » parlent les « souverainistes » ? On ne peut pas par un tour de passe-passe sur les mots évacuer le débat de fond. Oui ou non pensons nous que la Nation est l’institution siège de l’action politique ? Est-il possible de la transcender, ou au contraire est-elle dans le contexte actuel indépassable ? Quel est ton rapport avec le citoyen ? Ces questions demandent des réponses…

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