Olivier Duhamel, in memoriam

Olivier Duhamel n’est plus. Oh, bien sûr, il continue à bouger. On le verra peut-être trainer son corps sur les quais de la Seine ou place du Palais Royal, on le croisera dans une librairie du quartier latin. Mais socialement, il est mort. Il a dû abandonner toutes ses fonctions, ses amis devront se cacher pour le revoir, sous peine d’être eux-mêmes amenés devant le peloton d’exécution médiatique. Il est physiquement vivant, mais socialement, il est mort.

Avant de commencer, je tiens à préciser que je ne connais pas Olivier Duhamel autrement que par ses livres. Que je ne fréquente pas les mêmes cercles que lui. Que je ne partage ni ses engagements, ni ses idées. Que je n’ai jamais été invité à sa maison de Sanary-sur-Mer. Et que je n’ai donc aucune raison personnelle pour le défendre. Et pourtant, je vais le faire. Non pas la personne d’Olivier Duhamel, mais Olivier Duhamel en tant que citoyen et sujet de droit. Parce que dans son aventure on peut lire comme dans un livre ouvert l’ensauvagement de la société.

Le début des civilisations peut être tracé à la naissance de la fonction judiciaire. Le chef de tribu, le roi, est pour les étrangers un guerrier, mais pour son peuple il est d’abord un juge. Et la construction des Etats est un long combat pour substituer à la logique de la vengeance privée exercée par le clan de la victime une logique de règles impersonnelles appliquées par une autorité extérieure au litige. La conquête du « monopole de la violence légitime », pour utiliser la formule consacrée, ne fut pas simple. Encore aujourd’hui, dans certaines communautés y compris dans notre pays on se fait « justice soi-même ». Mais on pouvait dire il y a quelques années que ces comportements étaient marginaux. Que dans l’immense majorité des cas « nul ne pouvait être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée », pour reprendre la belle formule de la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Le monopole de la violence légitime semblait donc fermement établi.

Plus maintenant. L’affaire Springora hier, l’affaire Duhamel aujourd’hui montrent de façon inquiétante le retour d’une violence privée. Pire, cette violence privée non seulement admise, mais glorifiée jusqu’à la nausée par nos élites. Rares, très rares ont été les voix qui ont critiqué la posture de Camille Kouchner, et celles-ci ont été rapidement sanctionnées et réduites au silence.

Bien entendu, cette violence reste – pour le moment – une violence psychologique (1). Olivier Duhamel n’a pas été assassiné par l’épée, mais par la plume. Les effets ne sont pas moins dévastateurs. Que Camille Kouchner ait dégainé un livre et non un révolver ne change rien à l’affaire : un être humain a été aboli parce qu’un autre a décidé souverainement qu’il était « juste » qu’il meure. Nous sommes aujourd’hui obligés de constater qu’on peut détruire un homme, le priver de l’œuvre de sa vie, de ses amis, de son travail, et cela en dehors de toute loi et sans l’intervention du juge. Et sous les applaudissements de ces élites qui sont censées penser la société.

Cette affaire illustre parfaitement l’effacement de la frontière entre la sphère publique et la sphère privée. Or, les libertés que nous garantit la République reposent précisément sur cette séparation. Si je frappe ma femme ou je sodomise mon chien, il est juste que je sois condamné par un juge et puni selon la loi. Mais est-il normal que de ce fait je sois chassé de mon travail ? Qu’on refuse mes publications ? Qu’on ferme mon compte en banque ? Qu’on terrorise mes amis au point qu’ils soient obligés de me renier pour ne pas être considérés, eux aussi, comme des parias ? Oui, nous disent les élites politico-médiatiques. On ne saurait présider la Fondation nationale de sciences politiques lorsqu’on a, il y a trente ans, abusé sexuellement d’un mineur. Même s’il est difficile de comprendre en quoi le fait d’avoir été un abuseur ferait de vous un mauvais président.

On ne le dira jamais assez : la loi ne reproche rien à Olivier Duhamel. Les faits que raconte Camille Kouchner, à les supposer établis, sont depuis longtemps prescrits (2). Bien entendu, on peut considérer la prescription comme une injustice. Mais avant d’aller dans cette voie, il faut se souvenir quelle est la raison qui a conduit le législateur à retenir un délai de prescription. On est tous d’accord sur le fait de punir celui qui se rend coupable d’un délit ou d’un crime. Mais dix, vingt, trente ans après les faits, la personne qui est dans le box est-elle la même que celle qui s’est rendue coupable d’un acte puni par la loi ? La réponse est, évidemment, non. Les hommes changent, la société aussi. C’est pourquoi à partir d’un certain délai, les poursuites perdent leur caractère pédagogique ou dissuasif. Il ne leur reste d’autre fonction que de faire plaisir aux victimes.

Ce n’est donc pas étonnant que ce retour de la « justice privée » coïncide avec la montée en force de la vision « victimiste » de la société. La victime ayant tous les droits, la vengeance – qu’elle soit judiciaire ou extra-judiciaire – apparaît comme naturelle. Ajoutez à cella la logique de la toute-puissance individuelle, et vous aurez le cocktail détonnant que nous servent aujourd’hui les médias, y compris ceux qui se qualifient eux-mêmes « de référence ».

Et, bien entendu, je n’insiste pas sur la formidable hypocrisie qui entoure toute cette affaire. Déjà avec le livre de Vanessa Springora on a pu assister au pénible spectacle des élites faisant semblant de découvrir ce que tout le monde savait depuis des années. Car Gabriel Matzneff n’avait jamais fait un secret de ses penchants. Et – sujet sur lequel les médias ont été fort peu diserts, car c’eut été violer le tabou féministe en suggérant que les femmes aussi – ce fut la mère de la victime qui la jeta pratiquement dans les bras du pervers. Dans l’affaire Duhamel-Kouchner, c’est encore plus sinistre. Ceux qui ne peuvent nier font acte public de contrition (Marc Guillaume, Elisabeth Guigou) ou se trouvent des prétextes (Bernard Kouchner) dans l’espoir d’échapper au bûcher médiatique.

Il y a quelques années, on s’amusait de ces américains et leurs croisades hystériques d’ordre moral. Aujourd’hui, nous avons importé chez nous le même comportement. Après le politiquement correct, nous aurons le sexuellement correct, avec une police de la vertu ayant le pouvoir de bastonner celui dont le comportement ne correspond pas aux canons établis. La génération 1968, celle qui scandait le mot d’ordre « jouir sans entraves », n’a qu’à bien se tenir : ses enfants l’ont reniée.

L’histoire est remplie de grands hommes dont la personnalité privée n’était pas très reluisante pour ne pas dire plus. Einstein a négligé sa femme et son enfant. Aurait-on du pour autant l’interdire d’enseignement ? Heisenberg a eu quelques sympathies pour le régime nazi. Est-ce une raison pour effacer son nom des livres de physique ? Hugo, Balzac ou Dumas ont probablement couché avec la bonne, peut-être alors même lorsqu’elle était mineure. Doit on enlever leurs livres des étagères de nos bibliothèques, leurs statues des squares, leurs noms des rues ? De toute évidence, une part croissante de nos élites pense que oui.

Descartes

(1) Dans ce cas tout au moins. Souvenez-vous de l’affaire Jacqueline Sauvage, ou la position de la défense largement adoptée par nos élites était qu’en assassinant son mari avec préméditation, l’accusée n’avait fait que rétablir une certaine justice.

(2) C’est d’ailleurs une constante dans ce genre d’affaires : les reproches arrivent par une étrange coïncidence alors que l’action publique est prescrite. Plus intéressant encore, certaines associations œuvrant dans le domaine s’opposent à un rallongement des délais de prescription au motif qu’un tel rallongement retardera encore les révélations. Ce qui revient à admettre que les acteurs de ce genre d’affaire attendent la prescription pour parler. Certains proposent dans la foulée d’étendre les délais de prescription pour l’inceste voire de rendre ce crime imprescriptible. Cela ne changerait rien dans le cas d’espèce :  techniquement, Olivier Duhamel n’a pas commis d’inceste puisqu’il n’avait aucun lien de sang avec les enfants en question (il n’était que leur beau-père). Il est d’ailleurs à noter qu’en France l’inceste n’est pas un délit : si le Code civil interdit le mariage jusqu’à un certain degré de parenté, les rapports sexuels entre majeurs consentants sont toujours licites, quel qu’en soient leurs liens. Il est d’ailleurs à noter que Camille Kouchner ne plaide pas pour elle, mais pour son frère qui, si l’on croit ses propres déclarations, avait fait sa vie personnelle et professionnelle et ne tenait pas particulièrement à la révélation de cette histoire de famille. Un psychanalyste interpréterait probablement la réaction de Camille Kouchner comme motivé d’abord par la jalousie, par le fait que son beau-père a choisi son frère et pas elle…

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80 réponses à Olivier Duhamel, in memoriam

  1. CVT dit :

    @Descartes,
     
    [C’est d’ailleurs une constante dans ce genre d’affaires : les reproches arrivent par une étrange coïncidence alors que l’action publique est prescrite.]
     
     
    Merci, très cher camarade, grâce à vous, je me sens moins seul😬!!! 
     
     
    Le livre sort opportunément quelques jours après le délai de prescription présumé (si j’ai bien compris, les faits se seraient déroulés entre 1988 et 1990). C’est bien cela qui m’a fait réagir sur le cynisme de la démarche de Camille Kouchner, sachant qu’elle est juriste et donc parfaitement au courant de ce point de droit.
     
    Rapportant les faits dont elle a été témoin (et non la victime, faut-il le préciser), elle s’est tue pendant plus de 30 ans, et voilà donc  qu’elle s’épanche aujourd’hui sur le supplice de son frère jumeau, nous narrant également par le menu l’atmosphère qui régnait à l’époque pendant ces événements. Pour ma part, je trouve qu’elle se rachète une bonne conscience à peu de frais, et que cela lui permet de jouer les victimes par procuration… Cette attitude fort peu désintéressée me rappelle beaucoup celles des “décoloniaux” et autres “anti-racistes”, qui jouent également les victimes par procuration alors même qu’elles n’ont jamais subi la colonisation ou encore l’esclavage. 
     
    Par contre, outre le règlement de compte, je peine à comprendre les vraies motivations de la fille de Bernard Kouchner: est-ce une façon détournée d’imposer l’imprescriptibilité de l’inceste envers les enfants? Encore une fois, C.Kouchner est juriste, et sait bien que ce n’est pas le propos, puisque comme vous le signalez, O.Duhamel était l’ex-beau-père des jumeaux Kouchner…
    Enfin, pourquoi Camille Kouchner lui a-t-elle épargné un procès aux Assises, vue la gravité des faits reprochés? Paradoxalement, elle l’a privé le droit de se défendre publiquement: une occasion manquée, on dirait…

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [Merci, très cher camarade, grâce à vous, je me sens moins seul😬!!!]

      Disons qu’on est seul à deux… ? Mais non, en fait je pense qu’on est assez nombreux à penser ainsi, y compris dans les élites politico-médiatiques. Seulement, il y a un tel climat de terrorisme intellectuel que personne n’ose le dire, à quelques rares exceptions près.

      [Le livre sort opportunément quelques jours après le délai de prescription présumé (…)]

      Vous faites erreur. Les faits en question sont prescrits après dix ans. Un texte récent rallongé les délais de prescription, mais le principe de non-retroactivité de la loi pénale ne permet pas de l’appliquer aux faits antérieurs à la promulgation de ce texte.

      [Rapportant les faits dont elle a été témoin (et non la victime, faut-il le préciser), elle s’est tue pendant plus de 30 ans, et voilà donc qu’elle s’épanche aujourd’hui sur le supplice de son frère jumeau, nous narrant également par le menu l’atmosphère qui régnait à l’époque pendant ces événements.]

      C’est là que le livre aurait pu être intéressant, en montrant ce qu’était le milieu post-soixante-huitard reconverti au mitterrandisme, au carrefour de la politique, de l’université et des médias. Mais il aurait fallu un peu moins de rage vengeresse, et le talent littéraire d’un Casanova. Pour le reste, c’est clairement une vengeance et rien d’autre. Le simple fait qu’elle joue les victimes par procuration d’un frère qui de toute évidence n’a pas envie de parler de cette affaire jette une curieuse lumière dans cette affaire. On peut légitimement se demander si ce qui la dérange le plus n’est pas le fait que son beau-père ait choisi son frère plutôt qu’elle.

      [Par contre, outre le règlement de compte, je peine à comprendre les vraies motivations de la fille de Bernard Kouchner: est-ce une façon détournée d’imposer l’imprescriptibilité de l’inceste envers les enfants?]

      Sortez votre rasoir d’Occam : c’est une vengeance. Une pure et simple vengeance. Il y a un autre fait troublant : toutes ces « révélations » arrivent lorsque les participants arrivent doucement à la cinquantaine, c’est-à-dire à l’âge ou l’on comprend qu’on ne réalisera pas tous ses rêves, qu’on découvre que la gloire, le succès, la notoriété n’est pas pour nous. A cet âge, la tentation de se trouver un coupable sur qui charger nos échecs – ou ce que nous vivons comme un échec – est irrésistible. Et quel meilleure justification qu’un supposé « traumatisme » vécu dans l’enfance, alors que nous étions totalement contrôlés par l’adulte ?

      [Enfin, pourquoi Camille Kouchner lui a-t-elle épargné un procès aux Assises, vue la gravité des faits reprochés?]

      En fait, nous ne connaissons pas la « gravité des faits reprochés ». Camille Kouchner ne parle que par ouï-dire, et si je crois ce que j’ai lu, son frère a été particulièrement elliptique. Il n’y a dans le livre aucun détail précis sur ce que son beau-père faisait une fois la porte fermée.

      [Paradoxalement, elle l’a privé le droit de se défendre publiquement: une occasion manquée, on dirait…]

      C’est une constante dans ce genre d’affaires…

  2. CVT dit :

    @Descartes,
     
    [ La génération 1968, celle qui scandait le mot d’ordre « jouir sans entraves », n’a qu’à bien se tenir : ses enfants l’ont reniée.]
     
    C’est une des grandes leçons de cette affaire: la mue de la gauche libérale-libertaire, jadis hédoniste, hardie et jouisseuse, est devenue cinquante plus tard pleurnicheuse, hargneuse et victimaire…
     
    [L’histoire est remplie de grands hommes dont la personnalité privée n’était pas très reluisante pour ne pas dire plus. Einstein a négligé sa femme et son enfant.]
     
    L’éternelle question de savoir si on peut séparer l’artiste/le savant de son oeuvre. Avant, la réponse paraissait évidente mais aujourd’hui, c’est peut-être le signe le plus alarmant du narcissisme(hédonisme?) de notre époque, de son manque d’altruisme; une incapacité à arrêter de se caresser le nombril pour envisager une certaine postérité, un leg au collectif.
     
    Remarquez, tous les hommes que vous cités sont de vieux mâles morts: des cibles idéales pour nos “élites” des années 2020…

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [C’est une des grandes leçons de cette affaire: la mue de la gauche libérale-libertaire, jadis hédoniste, hardie et jouisseuse, est devenue cinquante plus tard pleurnicheuse, hargneuse et victimaire…]

      Oui, mais plus qu’une « mue », c’est un changement de génération. Les soixante-huitards sont restés jusqu’au bout « hédonistes, hardis et jouisseurs ». Ce sont leurs enfants qui par réaction sont devenus puritains, pleurnicheurs, hargneux et victimaires. Une fois encore on voit se réaliser le commentaire de James Ceaser : « la théorie libérale n’a jamais développé les instruments adéquats pour se maintenir elle-même ; elle a toujours eu besoin de quelque chose de plus qu’elle-même pour survivre. Pour le dire autrement, le régime libéral vit nécessairement sur un capital moral emprunté et qu’il a tendance à éroder au cours du temps. ». Les « libéraux-libertaires » n’échappent pas à cette règle, et l’éducation « libertaire » que le couple Duhamel-Pisier a donné à ses enfants ne semble pas les avoir rendu heureux.

      [« L’histoire est remplie de grands hommes dont la personnalité privée n’était pas très reluisante pour ne pas dire plus. Einstein a négligé sa femme et son enfant. » L’éternelle question de savoir si on peut séparer l’artiste/le savant de son œuvre.]

      Pas tout à fait. La question ici est de savoir si l’on peut séparer l’homme public de l’homme privé. On n’est pas dans la situation d’un Brasillach, par exemple : Le talentueux écrivain, dont la qualité littéraire était admirée par un juge aussi sévère que Louis Aragon, a été exécuté parce qu’il a été jugé qu’on ne pouvait pas séparer l’écrivain du journaliste qui appelait publiquement à la collaboration. Mais il s’agissait de deux facettes de sa vie publique. Sa vie privée n’était pas en cause. Dans le cas de Duhamel, c’est bien la frontière entre le privé et le public qui est remise en cause.

      [Remarquez, tous les hommes que vous cités sont de vieux mâles morts: des cibles idéales pour nos “élites” des années 2020…]

      Vous avez raison. Je suis un grand optimiste en supposant qu’on n’enlèvera pas Hugo des programmes scolaires du fait de son adultère…

  3. Luc dit :

    Comme vous je partage votre défense de l’individu face aux abus dont ils peuvent être victime.Aujourd’hui,vous évoquez la sodomisation d’un chien,je ne pense pas que ce soit possible contrairement à l’inceste qui reste un crime que je souhaiterai plus sérieusement traité .Par conséquent je ne vais pas continuer à énumérer les ignomonies dont on peut accuser un individu car je pense avoir compris le sens de vos propos que pour une fois je qualifierai de libre expression légitime mais maladroite,non?Bien sûr,ici pour nous commentaeurs de ce blog,Olivier Duhamel est avant tout  un idéologue qui a impitoyablement accompagné depuis 45 ans la dérégulation de l’état nation.La seule qualité que je lui trouve est sa capacité à contre dire la papesse des Médias,Catherine Nay dont personne ne dit qu’elle était une proche de Jacques Chirac,quel intérêt cela revêt il ?Quant au frère d’Alain Duhamel(que j’apprécie plus qu’Olivier),Président du Siècle,membre de multiples cénacles du PS des années 80-2000,Olivier Duhamel n’est il pas uniquement blâmable d’avoir participé avec ‘,os élites détestant le peuple français’à l’anomie actuelle en France ?Notre pays où faire preuve de civisme est condamné par les dirigeants macro-duhamelistes voués au culte exclusif de la jouissance de leur corps personnel et du capital dérégulateur(Les anti vaccins l’attestent) ?Qu’en penserait Clouscard ?

    • Descartes dit :

      @ Luc

      [Comme vous je partage votre défense de l’individu face aux abus dont ils peuvent être victime. Aujourd’hui, vous évoquez la sodomisation d’un chien, je ne pense pas que ce soit possible contrairement à l’inceste qui reste un crime (…)]

      La qualification de « crime » est historique et dépend de l’état de la société. Ainsi, pendant longtemps la zoophilie ou l’homosexualité ont été des « crimes ». J’ajoute que l’inceste en France N’EST PAS UN CRIME, ni même un délit. Les rapports sexuels entre adultes consentants sont licites quelque soit le degré de parenté. L’agression sexuelle sur mineur est un crime, l’inceste, non.

      [Par conséquent je ne vais pas continuer à énumérer les ignominies dont on peut accuser un individu car je pense avoir compris le sens de vos propos que pour une fois je qualifierai de libre expression légitime mais maladroite, non ?]

      Je ne vois pas où serait la « maladresse »…

      [Bien sûr, ici pour nous commentateurs de ce blog, Olivier Duhamel est avant tout un idéologue qui a impitoyablement accompagné depuis 45 ans la dérégulation de l’état nation. La seule qualité que je lui trouve est sa capacité à contredire la papesse des Médias, Catherine Nay dont personne ne dit qu’elle était une proche de Jacques Chirac, quel intérêt cela revêt il ?]

      Je ne vois pas très bien le rapport. Quelque soient les reproches qu’on peut faire à Olivier Duhamel concernant sa vie publique, ce n’est pas eux qui lui valent sa disgrâce. Et dites vous bien que la foudre qui le frappe aujourd’hui pourrait demain s’abattre sur quelqu’un de progressiste…

  4. cdg dit :

    Vous remarquerez quand meme que Duhamel, Matzeff ou Polanski ont un point commun : ils appartenaient tous a la classe dirigeante et pouvaient se croire au dessus des lois (ce qui etait probablement le cas pendant longtemps).
    Si M Dupont, fraiseur, se lance dans l inceste ou la pedophilie, il aurait ete en prison depuis longtemps.
    Les livres de Duhamel seront toujours en vente (et lu) tout comme ceux de Celine ou Brasillac, meme si le personnage n est pas recommendable. Par contre oui, il n y aura surment jamais de rue Duhamel ou Polanski
     
    En ce qui concerne la generation des boomers (mai 68) c est vrai que la suivante est en train de leur faire la peau.
    Mais vu leur passif, ils devraient faire profil bas

    • Descartes dit :

      @ cdg

      [Vous remarquerez quand même que Duhamel, Matzneff ou Polanski ont un point commun : ils appartenaient tous à la classe dirigeante et pouvaient se croire au-dessus des lois (ce qui était probablement le cas pendant longtemps).]

      Vous noterez tout de même que Polanski a eu de très sérieux ennuis judiciaires et qu’il a dû s’exiler pour échapper aux juges américains. Son appartenance à la « classe dirigeante » ne semble pas avoir été une protection très efficace. Quant à Duhamel ou Matzneff, je ne me souviens pas d’un cas de pédophilie qui ait été dénoncé en temps et en heure à la justice et dont l’accusé ait échappé à la sanction grâce à son appartenance de classe. C’est pourquoi je pense que votre affirmation n’a aucune justification dans les faits. C’est une pure hypothèse.

      [Si M Dupont, fraiseur, se lance dans l’inceste ou la pédophilie, il aurait été en prison depuis longtemps.]

      Si son fils ou sa fille attendent trente ans pour le dénoncer, je vois mal pourquoi. Encore une fois, avez-vous un exemple concret d’un pédophile qui ait échappé à une plainte non prescrite du fait de son statut social ? Tant que vous ne montrez pas un cas, rien ne permet de conclure que ce facteur permettrait aux pédophiles d’échapper au châtiment…

      [Les livres de Duhamel seront toujours en vente (et lu) tout comme ceux de Céline ou Brasillach,]

      Je ne sais pas. Je me demande quelle sera la réaction des dragons de vertu si un professeur de droit constitutionnel continue à inclure les livres de Duhamel dans sa bibliographie, par exemple. Et je pense que pas mal d’enseignants s’abstiendront, « au cas où ».

      [En ce qui concerne la generation des boomers (mai 68) c est vrai que la suivante est en train de leur faire la peau. Mais vu leur passif, ils devraient faire profil bas.]

      Si la génération qui a été élevée dans l’esprit libertaire du « jouir sans entraves » fait preuve d’une telle hargne envers ses ancêtres, je n’ose imaginer ce que sera notre pays quand la génération élevée dans la PMA et le GPA arrivera à la cinquantaine.

      • Ian Brossage dit :

        @Descartes

        Vous noterez tout de même que Polanski a eu de très sérieux ennuis judiciaires et qu’il a dû s’exiler pour échapper aux juges américains.

        Je ne comprends pas trop votre argument. Est-ce que pour vous, le fait que Polanski ait fui la justice américaine est en sa faveur ? Je ne sais pas trop de quel « exil » on parle, mais il me semble qu’en l’occurrence l’accusatrice de Polanski l’avait poursuivi bien avant le délai de prescription, et qu’aujourd’hui elle déclare au contraire avoir tourné la page. Bref, tout l’inverse de la fille Kouchner.
        J’ai presque l’impression à vous lire qu’il serait légitime d’échapper aux juges américains. Si on s’appelle Assange et qu’on est poursuivi sur des motifs essentiellement politiques, certes… mais Polanski ?
        Et pour répondre à @cdg, je ne vois pas trop en quoi Matzneff, Polanski ou même Duhamel font partie de la classe dirigeante. À la rigueur pour Duhamel, je veux bien imaginer que son statut lui ait donné quelque influence, mais les deux autres ?
         

        • Descartes dit :

          @ Ian Brossage

          [« Vous noterez tout de même que Polanski a eu de très sérieux ennuis judiciaires et qu’il a dû s’exiler pour échapper aux juges américains. » Je ne comprends pas trop votre argument. Est-ce que pour vous, le fait que Polanski ait fui la justice américaine est en sa faveur ?]

          Je ne juge pas. Notre ami cdg avait écrit que le fait d’appartenir aux classes dirigeantes lui permettait d’être « au-dessus des lois ». Je me contente de constater que Polanski, tout membre des « classes dirigeantes » qu’il était, a bien été poursuivi par la justice américaine et n’a pu lui échapper qu’en s’exilant. Cet exemple réfute à mon sens l’affirmation de cdg : lorsque la meute vous poursuit, même les « classes dirigeantes » n’y échappent pas.

          [J’ai presque l’impression à vous lire qu’il serait légitime d’échapper aux juges américains. Si on s’appelle Assange et qu’on est poursuivi sur des motifs essentiellement politiques, certes… mais Polanski ?]

          Encore une fois, je ne juge pas, je ne fais que constater que Polanski ne dut son salut qu’à son exil, sans quoi il serait en prison. Que cela soit « légitime » ou pas, ce n’est pas la question.

          Maintenant, si vous me demandez mon avis sur le fond de l’affaire Polanski, je vous dirais que sa fuite était « légitime » au sens qu’il ne pouvait pas espérer un procès équitable aux Etats-Unis.

          • Ian Brossage dit :

            @Descartes
            Merci, par contre j’aimerais bien un éclaircissement : pourquoi considérez-vous Polanski comme membre des « classes dirigeantes » ?
             

            • Descartes dit :

              @ Ian Brossage

              [Merci, par contre j’aimerais bien un éclaircissement : pourquoi considérez-vous Polanski comme membre des « classes dirigeantes » ?]

              Parce qu’à travers de son œuvre, il est prescripteur d’opinion. En ce sens, on peut dire qu’il “dirige” ne serait-ce que les consciences.

            • Ian Brossage dit :

              @Descartes
              Polanski a-t-il vraiment prescrit grand’chose ? Son oeuvre ne me paraît pas très engagée idéologiquement. Même son film sur Dreyfus est plus suiviste que prescripteur, idéologiquement : c’est une mise en images léchée d’une vision assez nuancée et conventionnelle de l’affaire Dreyfus.
               

            • Descartes dit :

              @ Ian Brossage

              [Polanski a-t-il vraiment prescrit grand’chose ? Son oeuvre ne me paraît pas très engagée idéologiquement.]

              On ne peut pas dire qu’il ne défende pas dans ses oeuvres une vision du monde. Si l’on suppose que l’artiste n’a aucune influence…

      • Vincent dit :

        Si la génération qui a été élevée dans l’esprit libertaire du « jouir sans entraves » fait preuve d’une telle hargne envers ses ancêtres, je n’ose imaginer ce que sera notre pays quand la génération élevée dans la PMA et le GPA arrivera à la cinquantaine.

        Ce paragraphe peut paraitre obscur. Mais j’imagine que vous faites allusion à la jurisprudence Perruche, où, si je me souviens bien, le préjudice d’être né avait été reconnu.
        Naturellement, je ne veux pas comparer le fait d’être lourdement handicapé avec le fait d’avoir des parents non biologiques à cause d’une GPA. Mais sans être du même ordre, la question pourrait être de même nature si des enfants estiment avoir eu un préjudice psychologique du fait de la manière dont ils ont été procréés…
        Est ce bien le sens de votre phrase ?

        • Descartes dit :

          @ Vincent

          [Ce paragraphe peut paraitre obscur. Mais j’imagine que vous faites allusion à la jurisprudence Perruche, où, si je me souviens bien, le préjudice d’être né avait été reconnu.]

          Non, pas du tout. Ce que je voulais dire, c’est que de la même façon qu’aujourd’hui les enfants des soixante-huitards reprochent amèrement à leurs parents d’avoir caressé leur sexe ou pris leur bain nu avec eux en qualifiant ces gestes de « violence insupportable », demain les enfants nés de GPA ou PMA ou adoptés par un couple homosexuel reprocheront amèrement à leurs parents de les avoir privé de leurs parents naturels, d’un père ou d’une mère. Eux aussi écriront des livres pour dénoncer la violence insupportable dont ils auront été victimes…

          • Vincent dit :

            @Descartes

            demain les enfants nés de GPA ou PMA ou adoptés par un couple homosexuel reprocheront amèrement à leurs parents de les avoir privé de leurs parents naturels,

            Il y a tout de même une subtilité : ces enfants n’auraient pas vu le jour si les couples homosexuels en question n’avaient pas eu l’intention d’avoir un enfant. En ce sens, reprocher à leurs parents de ne pas être leurs enfants naturels implique de leur reprocher le “projet de naissance” qui leur a donné vie. Et nous ne sommes plus très loin du “préjudice d’être né”….

            • Descartes dit :

              @ Vincent

              [Il y a tout de même une subtilité : ces enfants n’auraient pas vu le jour si les couples homosexuels en question n’avaient pas eu l’intention d’avoir un enfant. En ce sens, reprocher à leurs parents de ne pas être leurs enfants naturels implique de leur reprocher le “projet de naissance” qui leur a donné vie. Et nous ne sommes plus très loin du “préjudice d’être né”…]

              Vous avez raison, effectivement je n’avais pas vu la chose sous cet angle…

      • cdg dit :

        “Vous noterez tout de même que Polanski a eu de très sérieux ennuis judiciaires et qu’il a dû s’exiler pour échapper aux juges américains”
        Polanski était au debut passé a travers les gouttes. Mais aux USA les juges sont elu et vu le scandale, le juge californien avait craint pour sa reelection et etait revenu sur sa decision initiale. D ou la fuite de Polanski
        Quand je parlais de classe dirigeante, je me situais dans un contexte francais, ou les juges ne craignent pas pour leur reelection et ou l argent importe moins que les relations.
        Et vous remarquerz que Polanski a recu un bon accueil en France et que jusqu a peu, son probleme judiciaire au USA etait evoque pudiquement (la premiere fois que j ai lu quelque chose dessus, c etait tellement vague que j ai cru qu il s etait fait pincer avec de la drogue)
        “je ne me souviens pas d’un cas de pédophilie qui ait été dénoncé en temps et en heure à la justice et dont l’accusé ait échappé à la sanction grâce à son appartenance de classe”
        Frederic Mitterrand ecrit un livre ou il se vante de faire du tourisme sexuel et d enc… des enfants. Sanctions à la publication du livre ? aucune.
        Il me semble meme que le livre avait et bien accueilli dans certains milieux. Et on n embete pas le neveu d un president (c est pas nouveau, relisez la fable de La Fontaine “les animaux malade de la peste”)
         

        • Descartes dit :

          @ cdg

          [« Vous noterez tout de même que Polanski a eu de très sérieux ennuis judiciaires et qu’il a dû s’exiler pour échapper aux juges américains » Polanski était au début passé à travers les gouttes.]

          Non. « Au départ » Polanski est inculpé de viol sur mineur, sodomie, fourniture d’une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche, relations sexuelles illicites et perversion. En échange de l’abandon des autres charges, Roman Polanski plaide coupable pour rapports sexuels illégaux avec une mineure, et est condamné au pénal à une peine de prison et au civil à un dédommagement croquignolet. On ne peut donc pas dire qu’il a « passé entre les gouttes ».

          Ce n’est que plus tard que le juge se ravisera et prétendra juger Polanski pour les autres chefs d’accusation. Devant cet abus de pouvoir, Polanski préfère quitter les Etats-Unis plutôt que de dépenser tout son argent en avocats et passer le reste de sa vie à fréquenter les tribunaux pour faire reconnaître son bon droit.

          [Quand je parlais de classe dirigeante, je me situais dans un contexte français, ou les juges ne craignent pas pour leur réélection et où l’argent importe moins que les relations. Et vous remarquerez que Polanski a reçu un bon accueil en France et que jusqu’à il y a peu, son problème judiciaire aux USA était évoqué pudiquement (la première fois que j’ai lu quelque chose dessus, c’était tellement vague que j’ai cru qu’il s’était fait pincer avec de la drogue)]

          Je ne me souviens pas que ce fut « vague ». Personnellement, je me souviens d’avoir toujours su ce qu’on reprochait à Polanski.

          [“je ne me souviens pas d’un cas de pédophilie qui ait été dénoncé en temps et en heure à la justice et dont l’accusé ait échappé à la sanction grâce à son appartenance de classe” Frederic Mitterrand écrit un livre où il se vante de faire du tourisme sexuel et d enc… des enfants. Sanctions à la publication du livre ? aucune.]

          Je vois mal ce qu’il y aurait eu à « sanctionner ». Il n’y avait pas de plainte, pas de témoins, pas de victime connue de la justice. Il aurait fallu prouver les faits – car si tout ce que les auteurs écrivent dans les livres était vrai, cela se saurait. Encore une fois, je ne vois pas d’exemple précis ou une plainte en bonne et due forme n’ait pas été traitée.

          • cdg dit :

            Polanski “Il est condamné à une peine de quatre-vingt-dix jours de prison puis est libéré pour conduite exemplaire après en avoir effectué quarante-deux” d apres wikipedia.
            Donc pour avoir drogué une gamine de 13 ans afin de la sodomiser il est condamne a 3 mois de prison, pas un an comme vous l ecrivez et il sort au bout d un peu plus d un mois. Ca m etonne pas que ca a fait scandale a l epoque.
             
            Dans le cas de Mitterrand, lui meme a reconnu que les faits etait vrai (je suppose que vous vous rappelez sa defense quand il est devenu ministre. Il affirmait que “gamin” est un mot de code pour dire boxeur de 40 ans …)
            Apres dans les cas d abus sexuel commis a l etranger, vous savez aussi bien que moi que les victimes n ont aucune chance de porter plainte. La barriere de la langue, le cout des procedures …
            Combien d affaires de tourisme sexuel ont ete jugées par la justice francaise ? probablement une poignée. Est ce que ca veut dire que ca n existe pas ? non, tout simplement que les coupables passent a travers les gouttes à moins d etre tres malchanceux ou stupide (car ex ceux qui se filment parmi leurs “exploits”)
             
             
            PS: dans un autre texte vous preniez la defense de C Girard pour des fait assez similaire. Vous devez etre rassué: il revient à la mairie, sa traversée du desert n a pas été longue !
            https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/19/christophe-girard-de-retour-a-la-mairie-de-paris_6066812_823448.html
             
             

            • Descartes dit :

              @ cdg

              [Polanski “Il est condamné à une peine de quatre-vingt-dix jours de prison puis est libéré pour conduite exemplaire après en avoir effectué quarante-deux” d’après Wikipédia. Donc pour avoir drogué une gamine de 13 ans afin de la sodomiser il est condamné à 3 mois de prison, pas un an comme vous l’écrivez et il sort au bout d’un peu plus d’un mois.

              Pardon, mais où ais-je écrit que Polanski avait été condamné à « un an de prison » ? J’ai écrit : « est condamné au pénal à une peine de prison et au civil à un dédommagement croquignolet ». Je veux bien assumer mes écrits, mais pas vos fantasmes…

              Je ne connais pas les dispositions du droit pénal américain, ni ce qu’il prévoyait dans les années 1970 pour les rapports sexuels avec une mineure, et vous non plus. Et si le procureur a abandonné les charges de « viol sur mineur, sodomie, fourniture d’une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche » en échange d’un plaider coupable sur la dernière charge – et non la plus grave – de « relations sexuelles avec un mineur », c’est probablement parce qu’il n’estimait pas avoir les éléments de preuve suffisants.

              Alors de deux choses l’une : ou bien on se substitue à la vois au législateur, au procureur et au juge en déclarant Polanski coupable de tous les crimes dont il était accusé et décidant arbitrairement de la peine qu’il aurait dû recevoir, ou bien on accepte qu’il ne soit considéré coupable que de ce qui a été prouvé, et condamné aux peines prévues par la loi. Et si la loi prévoit trois mois de prison, et qu’il a été condamné à cette peine, on ne peut dire qu’il « est passé entre les gouttes ».

              [Apres dans les cas d’abus sexuel commis à l’étranger, vous savez aussi bien que moi que les victimes n’ont aucune chance de porter plainte. La barrière de la langue, le cout des procédures …]

              Je veux bien, mais cet argument vaut autant si l’abuseur est membre des « classes dirigeantes » que s’il est couvreur-zingueur. En d’autres termes, l’impunité n’est pas ici une question de classe.

              {PS: dans un autre texte vous preniez la défense de C Girard pour des faits assez similaires.]

              La seule « similarité » est le lynchage médiatique. A ma connaissance, personne n’a accusé Girard d’actes de pédophilie. Si ma mémoire ne me trahit pas, il lui était reproché d’avoir fréquenté Matzneff… et d’avoir pris en charge certaines de ses dépenses.

              [Vous devez être rassuré: il revient à la mairie, sa traversée du désert n’a pas été longue !]

              Cela dépend ce que vous appelez « revenir ». Il est conseiller de Paris, et il revient siéger au conseil municipal de la capitale. Mais sans délégation, et la maire de Paris essaye de l’en dissuader. Pour un retour…

          • cd dit :

            @ cdg
            “Frederic Mitterrand écrit un livre où il se vante de faire du tourisme sexuel et d enc… des enfants. Sanctions à la publication du livre ? aucune.”
            Petite remarque en passant : Frédéric Mitterrand ne s’est absolument pas vanté d’avoir “enc… des gamins” dans son livre. Le seul rapport de ce genre dont il est question dans le livre c’est justement lui qui se trouve être sodomisé et ce n’est pas par un gamin. Pour le reste si ses partenaires ont moins de quarante ans ce ne sont pas des enfants.
            Parler de livres qu’on n’a pas lus est décidément bien une habitude bien ancrée en France.

  5. xc dit :

     
    Outre que la personne que l’on juge des années après les faits peut ne plus être tout à fait celle qui les a commis, deux autres arguments militent en faveur de la prescription.
    L’accusé reste le plus souvent intégré à la vie sociale, et son exclusion de cette vie, quand les faits sont révélés, cause un trouble pas forcément bénéfique pour la bonne marche de la société.
    Des années après, les traces matérielles des faits peuvent avoir disparu ou été modifiées, les témoins ne sont plus là, ou leur souvenir troublé, de sorte qu’il n’est plus raisonnablement possible de prouver quoi que ce soit, à décharge comme à charge. Je m’étonne, d’ailleurs, qu’Olivier Duhamel n’ait pas nié. Il me semble que cette affaire est du parole contre parole.
    A propos du (2) : j’ignorais que certains militaient contre l’allongement des délais de prescription pour ne pas retarder la révélation des faits. Ce me semble la marque d’une perversité extrême. Ce que l’accusé gagne sur le plan judiciaire, il le perd sur le plan social. Devant la Justice, il aurait eu les moyens de se défendre. Devant les hordes vengeresses, il est condamné d’office.

    • Descartes dit :

      @ xc

      [Outre que la personne que l’on juge des années après les faits peut ne plus être tout à fait celle qui les a commis, deux autres arguments militent en faveur de la prescription. L’accusé reste le plus souvent intégré à la vie sociale, et son exclusion de cette vie, quand les faits sont révélés, cause un trouble pas forcément bénéfique pour la bonne marche de la société.]

      Je ne vois pas très bien en quoi ce « trouble » est plus important si les faits sont révélés immédiatement que s’ils sont révélés après vingt ou trente ans. Dans les deux cas, l’accusé est exclu de la vie sociale. Quelle différence ?

      [Des années après, les traces matérielles des faits peuvent avoir disparu ou été modifiées, les témoins ne sont plus là, ou leur souvenir troublé, de sorte qu’il n’est plus raisonnablement possible de prouver quoi que ce soit, à décharge comme à charge.]

      Si tel est l’argument, alors la durée de prescription devrait être indépendante de la gravité des faits. Les traces matérielles d’un meurtre ou d’un vol de poules disparaissent à la même vitesse, les faits s’effacent de la mémoire de la même façon.

      [Je m’étonne, d’ailleurs, qu’Olivier Duhamel n’ait pas nié. Il me semble que cette affaire est du parole contre parole.]

      Quel intérêt ? Personne ne l’aurait cru, et il aurait été défénestré de toute façon. Je comprends parfaitement son attitude : à 70 ans passés, il a eu tout ce que la vie sociale peut vous offrir : célébrité, honneurs, reconnaissance. A quoi bon gâcher les dernières années qui vous restent dans un combat que vous ne pouvez pas gagner – et dont même si vous le pouviez, vous ne verrez pas les fruits ?

  6. dsk dit :

    @ Descartes
    [“Et que je n’ai donc aucune raison personnelle pour le défendre. Et pourtant, je vais le faire. Non pas la personne d’Olivier Duhamel, mais Olivier Duhamel en tant que citoyen et sujet de droit.”]
    Dans la mesure où l’individu en question, jusqu’ici, semble avoir choisi de ne pas se défendre et de démissionner immédiatement de toutes ses fonctions, il me paraît difficile d’affirmer que ses droits n’auraient pas été respectés. Sa “mort sociale”, en l’occurrence, me paraît plutôt relever du suicide.
    [“Un psychanalyste interpréterait probablement la réaction de Camille Kouchner comme motivé d’abord par la jalousie, par le fait que son beau-père a choisi son frère et pas elle…”]
    On peut tout supposer, y compris le fait que s’il a choisi, apparemment, de ne pas se défendre, ce serait de crainte de voir révélés des faits encore bien pires.
     
     
     
     

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [Dans la mesure où l’individu en question, jusqu’ici, semble avoir choisi de ne pas se défendre et de démissionner immédiatement de toutes ses fonctions, il me paraît difficile d’affirmer que ses droits n’auraient pas été respectés. Sa “mort sociale”, en l’occurrence, me paraît plutôt relever du suicide.]

      Je ne suis pas d’accord. Si vous voulez une image, Duhamel comparable à l’homme qui attaqué par une bande comprend qu’il va y passer de toute façon et arrête de se défendre. Je n’appelle pas ça un « suicide ».

      J’aurais fait le même choix que Duhamel. A 70 ans passés, il a eu tout ce que la vie sociale peut vous offrir : la reconnaissance, les honneurs, la possibilité de fréquenter les allées du pouvoir, les activités intellectuelles, l’argent. A quoi bon gâcher le temps qui vous reste dans un combat qu’on ne peut gagner et dont ne risque pas de voir la fin ? Mieux vaut se faire tout petit et laisser passer la tempête. Dans quelques mois, le soufflé tombera et il pourra vivre tranquillement le reste de son âge dans sa belle maison, parmi ses livres et ses amis.

      • dsk dit :

        @ Descartes
         
        [” Je ne suis pas d’accord. Si vous voulez une image, Duhamel comparable à l’homme qui attaqué par une bande comprend qu’il va y passer de toute façon et arrête de se défendre. Je n’appelle pas ça un « suicide ».”]
         
        Ou peut-être ne songe-t-il même pas à se défendre car il sait que, de toute façon, le droit ne pourra rien pour lui, celui-ci n’obligeant nullement, à ma connaissance, les diverses institutions plus ou moins mondaines auxquelles il participait, à conserver ses postes prestigieux à un pédophile notoire.
        Par ailleurs, contrairement à votre exemple d’Einstein et de son laboratoire, il ne me paraît pas “hors sujet”, en quelque sorte, qu’une institution telle “Le Siècle” prenne en compte la réputation morale de son président. Si Einstein avait été président d’une association de promotion de la famille, je comprendrais alors parfaitement, en revanche, que la révélation de ses turpitudes à cet égard l’oblige à démissionner.
         
         

        • Descartes dit :

          @ dsk

          [Par ailleurs, contrairement à votre exemple d’Einstein et de son laboratoire, il ne me paraît pas “hors sujet”, en quelque sorte, qu’une institution telle “Le Siècle” prenne en compte la réputation morale de son président. Si Einstein avait été président d’une association de promotion de la famille, je comprendrais alors parfaitement, en revanche, que la révélation de ses turpitudes à cet égard l’oblige à démissionner.]

          J’ignorais que « Le Siècle » avait pour mission la « promotion de la famille ».

        • dsk dit :

          @ Descartes
           
          [“J’ignorais que « Le Siècle » avait pour mission la « promotion de la famille ».”]
          Disons plutôt celle des “Deux cents familles”.
           

  7. cd dit :

    Je suis loin d’être toujours d’accord avec vous, Descartes, mais là je vous tire mon chapeau pour votre courage. Même si vous le faites sous pseudonyme, le simple fait de ne pas hurler avec les loups dans cette affaire est courageux.
    Ce qui me répugne le plus ce sont les charognards qui profitent de l’aubaine pour régler leurs comptes avec le milieu d’Olivier Duhamel. Ainsi il m’arrive souvent de regarder “tv-libertés” une télé d’extrême droite sur youtube. Je les ai vus se délecter de cette affaire et énumérer tous ceux qui avaient fréquenté de près ou de loin Olivier Duhamel rendant toute la bourgeoisie de gauche complice de ses actes. Or les mêmes invitaient sans problème un certain vicomte vendéen il y quelques mois, vicomte dont la famille a été le théâtre de ce genre d’affaires. Et bien loin de prendre le parti de la “victime” le vicomte a tout fait pour la bâillonner. Mais là motus, surtout ne questionnons pas l’hypocrisie ou le souci du “qu’en dira-t-on” d’une famille catholique…

  8. Geo dit :

    @Descartes
    [On peut légitimement se demander si ce qui la dérange le plus n’est pas le fait que son beau-père ait choisi son frère plutôt qu’elle.]
    Peut-être mais il ne me paraît ni élégant ni utile de le faire. La jalousie de l’auteur, si elle existe, me semble s’adresser au statut de victime de son frère et n’avoir rien de psychanalytique. (Et qui nous dira si elle existe ?)
    Peut-être son frère l’attaquera-t-il pour exploitation de l’homme par la femme ? Mon interprétation est qu’il s’agissait de s’imposer en un livre, et que le sujet était bon pour ça. Et puis il y a la gémellité, tout de même. Vous parlez de vengeance, à raison peut-être, mais je ne m’aventurerai pas à explorer ce que devient cette pulsion avec des jumeaux.
    [ La génération 1968, celle qui scandait le mot d’ordre « jouir sans entraves », n’a qu’à bien se tenir : ses enfants l’ont reniée.]
    Interdire sans entrave, c’est la nouvelle façon de jouir.
    Quant à Hugo, c’est à mon avis une affaire de mois tout au plus. On ne manquera pas, outre son histoire avec la bonne, de trouver dans ses textes racisme, machisme, homophobie et j’en passe. Il suffit de ne plus savoir lire, ou de ne plus vouloir savoir lire.

    • Vincent dit :

      Interdire sans entrave, c’est la nouvelle façon de jouir.

      C’est assez bien vu. Les 2 slogans de Mai 68 : “jouir sans entraves” et “interdit d’interdire”, pourraient s’inverser :
      “jouir d’interdire”, et “interdire sans entrave”… 

  9. Simon dit :

    Cher Descartes,
    [ C’est pourquoi à partir d’un certain délai, les poursuites perdent leur caractère pédagogique ou dissuasif.]
    Cela dépend des fonctions que l’on assigne à la justice, et de leur hiérarchie. Si le but premier est de protéger la société en limitant la récidive, la sanction longtemps après n’a pas de sens. Si le but premier est de clore l’affaire pour la victime, cela garde son sens (selon les cas; punir un voleur 20 ans après serait plus qu’étrange, même pour la victime). Pour le côté dissuasif, cela peut participer : savoir que si l’on commet une atteinte grave sur une personne, on peut en subir les conséquences longtemps après, peut faire peser une épée de Damoclès suffisante sur les personnes qui pourraient commettre ces atteintes.
    Que la personne condamnée doivent être la même que l’auteur, oui, en partie, que pensez-vous des peines de prison longues (10, 20, 30 ans?). Là dessus, mais c’est hors sujet, c’est un point de la justice US qui me surprend à chaque dépêche de presse : l’exécution de condamnés 20 ans après la condamnation (si j’ai bien compris, en cas de condamnation à mort, il peut y avoir 13 procès, dont 12 jugeant le procès et un seul jugeant les actes).
    Sur la prescription, elle relève aussi de la question des preuves et des témoins, et les progrès scientifiques comme l’allongement de la durée de vie en bonne santé peuvent allonger la durée pendant laquelle retrouver un coupable a un sens.
    Sur le côté personne privée / personne publique, je ne sais pas si l’on peut séparer les deux, je pense plutôt qu’il faut distinguer les deux (et non les confondre comme l’on fait aujourd’hui). Les opinions politiques d’un scientifique ne changent rien à la qualité de son travail, et dire que Heisenberg est un mauvais physicien car nazi ou Marie Curie une mauvaise chimiste car communiste est absurde. Couvrir d’honneur quelqu’un dont la personne privée a de trop nombreuses parts d’ombres (ne disons pas une part d’ombre, sinon aucun honneur ne pourrait plus exister, pour soi ou pour les autres) me semble plus contestable. Et un président de fondation est aussi un visage de l’institution, ce qui nécessite que sa part d’ombre ne soit pas trop grande, ou plus précisément, trop connue. Je vous rejoins seulement sur la nécessité d’éviter l’anachronisme et de juger d’une part d’ombre sur les critères contemporains.
    L’hypocrisie autour de cette affaire est épaisse, venant d’un certain milieu parisien, et j’avoue avoir une joie mauvaise en voyant périr l’héritage de ceux qui proclamaient que la transmission n’existait pas, en attendant la déconstruction des déconstructeurs. Un bel exemple de justice immanente. Dura Lex, vestra Lex.
     
    [Si la génération qui a été élevée dans l’esprit libertaire du « jouir sans entraves » fait preuve d’une telle hargne envers ses ancêtres, je n’ose imaginer ce que sera notre pays quand la génération élevée dans la PMA et le GPA arrivera à la cinquantaine.]
    Qui vivra verra.

    • Descartes dit :

      @ Simon

      [Cela dépend des fonctions que l’on assigne à la justice, et de leur hiérarchie.]

      Traditionnellement, la justice a trois fonctions : une fonction dissuasive (dissuader les autres de commettre le même délit), une fonction éducative (faire prendre conscience au délinquant de la gravité de ses actes) et une fonction rétributive (satisfaire la victime en rétablissant un certain équilibre). Plus le temps passe, et plus les deux premières fonctions s’effacent.

      [Que la personne condamnée doive être la même que l’auteur, oui, en partie, que pensez-vous des peines de prison longues (10, 20, 30 ans ?).]

      Je pense que les peines longues n’ont de sens que si l’on suit la personne condamnée. Si celle-ci change effectivement, on peut toujours la libérer avant la fin de sa peine. C’est pourquoi je suis contre les peines qui ne laissent pas de possibilité de révision.

      [Là-dessus, mais c’est hors sujet, c’est un point de la justice US qui me surprend à chaque dépêche de presse : l’exécution de condamnés 20 ans après la condamnation (si j’ai bien compris, en cas de condamnation à mort, il peut y avoir 13 procès, dont 12 jugeant le procès et un seul jugeant les actes).]

      C’est le problème de l’équilibre entre les garanties qu’offre la justice et ses délais. Lorsqu’on multiplie les instances d’appel, on arrive à cette absurdité.

      [Sur la prescription, elle relève aussi de la question des preuves et des témoins, et les progrès scientifiques comme l’allongement de la durée de vie en bonne santé peuvent allonger la durée pendant laquelle retrouver un coupable a un sens.]

      Je ne vois pas très bien le rapport. L’allongement de la durée de vie prolonge certes le délai pendant lequel on peut théoriquement juger les gens. Mais cela n’a aucun rapport avec la prescription. Si la personne est morte ou devient folle, elle ne peut être jugée de toute façon.

      [Sur le côté personne privée / personne publique, je ne sais pas si l’on peut séparer les deux, je pense plutôt qu’il faut distinguer les deux (et non les confondre comme l’on fait aujourd’hui). Les opinions politiques d’un scientifique ne changent rien à la qualité de son travail, et dire que Heisenberg est un mauvais physicien car nazi ou Marie Curie une mauvaise chimiste car communiste est absurde.]

      Et pourtant, vous voyez bien qu’on refuse à Duhamel la possibilité d’enseigner au prétexte qu’il n’est pas irréprochable dans sa vie privée.

      [Couvrir d’honneur quelqu’un dont la personne privée a de trop nombreuses parts d’ombres (ne disons pas une part d’ombre, sinon aucun honneur ne pourrait plus exister, pour soi ou pour les autres) me semble plus contestable.]

      Pourquoi ? Si on honore chez un physicien ses travaux en physique, au nom de quoi faudrait-il lui enlever ces honneurs au prétexte qu’il bat sa femme ? Au fond, la question à se poser est de savoir qu’est ce qu’on honore exactement lorsqu’on honore un grand homme. Sont-ce ses qualités privées, ou son œuvre publique ?

      • Vincent dit :

        Traditionnellement, la justice a trois fonctions : une fonction dissuasive (dissuader les autres de commettre le même délit), une fonction éducative (faire prendre conscience au délinquant de la gravité de ses actes) et une fonction rétributive (satisfaire la victime en rétablissant un certain équilibre). Plus le temps passe, et plus les deux premières fonctions s’effacent.

         
        Dans le cas de la prison, n’y a-t-il pas aussi protéger la société de gens dangereux pour elle ?
        Et la fonction éducative n’inclut-elle pas également la préparation de la réinsertion ?
         
         

        • Descartes dit :

          @ Vincent

          [Dans le cas de la prison, n’y a-t-il pas aussi protéger la société de gens dangereux pour elle ?
          Et la fonction éducative n’inclut-elle pas également la préparation de la réinsertion ?]

          Il ne faut pas confondre la fonction de la justice et la fonction de la peine.

  10. Je ne comprends pas bien votre point de vue.
     
    Olivier Duhamel a eu pendant presque toute son existence une vie fort agréable: la reconnaissance professionnelle, le prestige intellectuel, l’influence politique, une sexualité libertine. Pendant que le pays s’enfonçait dans le marasme, que les usines fermaient, que le chômage montait, que l’immigration et l’islam rendaient certains quartiers invivables, ce monsieur prospérait à l’ombre des princes et des ors de la République, il faisait la fête chaque été à Sanary. Mieux, il participait à la formation des “élites” censées nous amener vers toujours plus de libéralisme, toujours plus d’Europe, toujours moins d’Etat. Ce monsieur, probablement, soutenait tous les “progressismes”, antiracisme, féminisme (il a eu d’ailleurs le bon goût d’abuser d’un garçon et non d’une fille), et ne manquait pas de communier, à n’en pas douter, dans la détestation de tout ce qui pouvait évoquer la souveraineté, la nation, le drapeau, l’héritage catholique, tous ces oripeaux ringards brandis par des nostalgiques réactionnaires.
     
    Et il faudrait verser une larme? Allons. Les scandales de moeurs, c’est vieux comme le monde. Olivier Duhamel passera les quelques années qui lui restent dans la solitude, ostracisé et marqué du sceau de l’infamie. Les meilleures choses ont une fin… Il lui reste à écrire des vers à Sanary.  

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [Et il faudrait verser une larme? Allons.]

      Une larme, non. Mais souvenez-vous du poème de Martin Niemöller. Si vous ne vous mobilisez pas lorsqu’on vient chercher les autres, il ne restera personne pour se mobiliser quand on viendra vous chercher, vous.

      Olivier Duhamel mériterait certainement à mon avis d’être chassé de toutes ses fonctions avec le goudron et les plumes. Il mériterait qu’on dissèque son œuvre (si ma mémoire ne me trompe pas, il est le père juridique des arrangements constitutionnels autour du traité de Maastricht) et qu’on l’envoie intellectuellement aux poubelles de l’histoire. Il mériterait qu’on dénonce l’action des réseaux d’influence auxquels il appartient. Mais il n’y a pas de pire trahison que de faire une bonne chose pour une mauvaise raison. Qu’il puisse être abattu non pas pour ce qu’il a fait en tant qu’enseignant, en tant que politique, en tant qu’homme d’influence, mais en tant que personne privée dans ses rapports avec la famille ouvre un précédent très dangereux.

      [Les scandales de moeurs, c’est vieux comme le monde. Olivier Duhamel passera les quelques années qui lui restent dans la solitude, ostracisé et marqué du sceau de l’infamie. Les meilleures choses ont une fin… Il lui reste à écrire des vers à Sanary.]

      Oh… rassurez-vous, je ne m’en fais pas pour lui. Ce n’est pas la personne qui est pour moi en cause, c’est le principe.

      Je vois dans votre réaction une résurgence du fond chrétien traditionnel, qui ne connaît pas la séparation entre la sphère publique et la sphère privée. Pour le chrétien, la question se pose depuis le moyen-âge : un roi peut-il être bon en tant que roi et mauvais en tant qu’homme ? La réponse traditionnelle – jusqu’à la Renaissance, au moins – est négative, et les péchés privés du roi peuvent amener le châtiment divin sur le royaume. C’est avec Machiavel qu’on commence à se dire que la vertu du gouvernant n’est pas forcément celle de monsieur tout le monde. Et c’est la République laïque qui finalement sépare les sphères publique et privée. On peut par certains côtés dire que les anglo-saxons, avec la confusion entre les deux sphères – un homme ne peut être un bon président s’il trompe sa femme – sont revenus très en arrière. Et maintenant, nous les imitons…

      • @ Descartes,
         
        [Si vous ne vous mobilisez pas lorsqu’on vient chercher les autres, il ne restera personne pour se mobiliser quand on viendra vous chercher, vous.]
        Vous avez raison. Je ferai néanmoins deux remarques: 1) est-ce que Olivier Duhamel s’est mobilisé, lui, quand on est allé chercher les autres? 2) Je vais peut-être vous décevoir, mais défendre quelqu’un qui a participé au sabordage de notre beau pays, c’est trop me demander.
         
        [Mais il n’y a pas de pire trahison que de faire une bonne chose pour une mauvaise raison.]
        Ce qui arrive à Olivier Duhamel n’est pas une “bonne chose” à mes yeux. De manière générale, je trouve que cette manie de laver le linge sale de la famille à coup d’ouvrages abondamment promus dans les médias (Edouard Louis et Yann Moix ont précédé Camille Kouchner dans cette démarche) est détestable et malsaine. Soit on donne un traitement judiciaire à ces affaires si l’on veut les amener sur la place publique, soit on règle ça “en interne”. Je ne saute pas de joie face à ce qui arrive à Olivier Duhamel, mais cela jette le discrédit sur un milieu que je n’aime pas, et qui n’hésite pas à donner des leçons de morale. C’est l’arroseur arrosé, eh oui, je ne peux me départir d’une petite joie vengeresse, mesquin que je suis, même si au fond, j’ai bien conscience que votre position est plus juste.
         
        Cela étant, je trouve qu’on en fait trop avec cette affaire. “Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison” disait Giscard d’Estaing, et je trouve la formule aussi belle que juste.
         
        [Je vois dans votre réaction une résurgence du fond chrétien traditionnel, qui ne connaît pas la séparation entre la sphère publique et la sphère privée.]
        Sans doute. J’avoue qu’une certaine droiture dans la vie privée rehausse le grand homme. Je trouve qu’un de Gaulle, qui avait une vie privée correcte, n’en est que plus admirable. Mais je sais que les hommes ne sont pas des saints et que la chair est faible… Je suis donc indulgent, et j’apprécie aussi Clemenceau qui n’était pas du tout bon époux.
         
        Je suis un peu las de toutes ces “révélations” émanant toujours du même milieu et qui conduisent les dirigeants du jour à nous dire que le sexisme, la transphobie, l’homophobie, l’inceste sont LA priorité, et qu’on va durcir la législation, et qu’on va en faire une “grande cause nationale”, et qu’on va voir ce qu’on va voir… Tout ça, c’est du grand-guignol qui n’intéresse que le petit milieu parisien.  

        • Descartes dit :

          @ nationaliste-ethniciste

          [Vous avez raison. Je ferai néanmoins deux remarques : 1) est-ce que Olivier Duhamel s’est mobilisé, lui, quand on est allé chercher les autres ?]

          Non. Mais moi, je suis meilleur que lui.

          [2) Je vais peut-être vous décevoir, mais défendre quelqu’un qui a participé au sabordage de notre beau pays, c’est trop me demander.]

          Je ne défends pas un homme, mais un principe.

          [eh oui, je ne peux me départir d’une petite joie vengeresse, mesquin que je suis, même si au fond, j’ai bien conscience que votre position est plus juste.]

          Je partage votre schadenfreude. Mais il ne reste pas moins que c’est mal !

          [Je suis un peu las de toutes ces “révélations” émanant toujours du même milieu et qui conduisent les dirigeants du jour à nous dire que le sexisme, la transphobie, l’homophobie, l’inceste sont LA priorité, et qu’on va durcir la législation, et qu’on va en faire une “grande cause nationale”, et qu’on va voir ce qu’on va voir… Tout ça, c’est du grand-guignol qui n’intéresse que le petit milieu parisien.]

          Je partage !

          • Marcailloux dit :

            @ Descartes,
             
            Bonjour,
             
            [[Je suis donc, ni plus ni moins fondé à élucubrer sur toutes les idées que je partage avec Mme Michu ou Gérard Miller à laisser planer les pires suppositions quant à vos possibles motivations.]
            Je vous demande justement de formuler clairement vos suppositions, au lieu de « laisser planer »…]
             
            À un scientifique, je vais répondre aussi scientifiquement que possible. Selon le CNRTL,
            « être fondé » c’est avoir de bonne raison, le droit de . . . . »
            « élucubrer » c’est composer un ouvrage péniblement et au prix de longues recherches.
            En conséquence, rien ne m’empêche d’imaginer 20 ou 30 possibilités de réponses concernant vous-même ou quiconque à qui je m’adresse.
            Ça, c’est pour l’aspect pratique.
            Sur le plan juridique, ai-je le droit de faire connaître le résultat de mes cogitations, par exemple sur l’espace public d’un blog ? Je n’en suis pas certain et comme je l’ai indiqué par ailleurs, je ne suis pas juriste. Si je convoque Mme Michu et G. Miller, c’est bien pour souligner le n’importe quoi qui en ressortirait, sans un atome de factualité pour assoir mes hypothèses.
            Enfin, sur le plan de l’éthique, n’étant ni psychiatre, ni n’ayant eu l’occasion de fouiller au cours d’un entretien avec le sujet évoqué, ne possédant donc aucun élément tangible qui pourrait étayer mon opinion, je m’abstiens autant que raisonnable d’apporter quelque réponse que ce soit et m’interdit, si mon abstention présentait une faille, à en divulguer le contenu.
            Je n’élude pas votre question, cher Descartes, et je refuse d’amorcer, par principe ce qui , pour moi, constituerait une graine de rumeur, terreau des falk news, vecteur du complotisme que vous ne cessez de dénoncer.
            Je suis étonné, pour ne pas dire choqué, de vous voir – c’est assez rare pour que je le relève avec énergie – vous adonner à ce genre d’insinuation, même si l’auteur en question peut, par ses écrits, inspirer chez vous ce type d’interprétation.
            Pour en revenir au sens global de votre billet, je vous dirai franchement que tant que les crabes dans leurs paniers et autres requins se bouffent entre eux, j’ai pour principe de ne pas y mettre les doigts et de simplement veiller à ce que ces batailles meurtrières restent confinées à leurs milieux.

            • Descartes dit :

              @ Marcailloux

              [« « Je suis donc, ni plus ni moins fondé à élucubrer sur toutes les idées que je partage avec Mme Michu ou Gérard Miller à laisser planer les pires suppositions quant à vos possibles motivations » ».]
              « Je vous demande justement de formuler clairement vos suppositions, au lieu de « laisser planer »… » À un scientifique, je vais répondre aussi scientifiquement que possible. Selon le CNRTL,
              « être fondé » c’est avoir de bonne raison, le droit de . . . . »
              « élucubrer » c’est composer un ouvrage péniblement et au prix de longues recherches.
              En conséquence, rien ne m’empêche d’imaginer 20 ou 30 possibilités de réponses concernant vous-même ou quiconque à qui je m’adresse.]

              Je ne vois pas le rapport avec la choucroute. Ce qui était en débat ici n’était pas le sens de l’expression « être fondé à », ni celui du mot « élucubrer », mais bien le fait qu’au lieu de nous faire profiter de vos « élucubrations » vous vous contentiez de « faire planer » leur sens.

              [Sur le plan juridique, ai-je le droit de faire connaître le résultat de mes cogitations, par exemple sur l’espace public d’un blog ? Je n’en suis pas certain et comme je l’ai indiqué par ailleurs, je ne suis pas juriste.]

              Et bien, je vous rassure : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi » (DDHC, 1789, art 10). Or la loi n’interdit que la calomnie, la diffamation et la divulgation de secrets protégés. Pour le reste, vous êtes libre.

              [Enfin, sur le plan de l’éthique, n’étant ni psychiatre, ni n’ayant eu l’occasion de fouiller au cours d’un entretien avec le sujet évoqué, ne possédant donc aucun élément tangible qui pourrait étayer mon opinion, je m’abstiens autant que raisonnable d’apporter quelque réponse que ce soit et m’interdit, si mon abstention présentait une faille, à en divulguer le contenu.]

              Alors, allez jusqu’au bout et abstenez-vous de « laisser planer ». Vous avez parfaitement le droit de vous taire, mais si vous parlez, vous ne pouvez pas vous contente d’insinuations. J’ajoute que votre prudence m’étonne. Si l’on ne s’exprimait que sur les sujets ou l’on est expert et on a accès à la documentation, on ne pourrait pas parler de grande chose. Qu’on fasse preuve de prudence lorsqu’on s’exprime sur un sujet qu’on connait mal en étant conscient des limites de ce qu’on dit, c’est bien. Mais s’imposer le silence me paraît un peu extrême.

              [Je suis étonné, pour ne pas dire choqué, de vous voir – c’est assez rare pour que je le relève avec énergie – vous adonner à ce genre d’insinuation, même si l’auteur en question peut, par ses écrits, inspirer chez vous ce type d’interprétation.]

              Je ne crois pas avoir « insinué » quoi que ce soit. J’ai beaucoup de défauts, mais pas celui-là. Quand je parle, je dis les choses comme je les pense. Je ne joue jamais au jeu des insinuations.

              [Pour en revenir au sens global de votre billet, je vous dirai franchement que tant que les crabes dans leurs paniers et autres requins se bouffent entre eux, j’ai pour principe de ne pas y mettre les doigts et de simplement veiller à ce que ces batailles meurtrières restent confinées à leurs milieux.]

              Je pense que c’est une attitude dangereuse. Les classes dominantes n’exercent pas qu’une domination économique. Elles exercent aussi une hégémonie intellectuelle. Pour le dire autrement, leur morale, leurs principes, leurs comportements tendent à devenir ceux de la société toute entière. Admettre qu’un homme puisse être crucifié en dehors de la loi et du juge « chez les riches » risque de rendre la chose admissible « chez les pauvres » aussi. Après tout, si l’on peut se faire justice soi-même chez les « requins », pourquoi les merlins ne s’y essaieraient pas ?

            • Gugus69 dit :

              [Après tout, si l’on peut se faire justice soi-même chez les « requins », pourquoi les merlins ne s’y essaieraient pas]
               
              J’imagine que le “merlin” est un hybride de “marlin” et de “merlan” ? Aï ! Non ! Pas sur la tête !…

            • Descartes dit :

              @ Gugus69

              [J’imagine que le “merlin” est un hybride de “marlin” et de “merlan” ? Aï ! Non ! Pas sur la tête !…]

              C’est “merlan” qu’il faut lire, of course. Ce n’est pas un “hybride”, c’est une faute de frappe !

        • Marcailloux dit :

          @ nationaliste-ethniciste
           
          Bonjour,
          Tout d’abord, ce billet est le premier depuis plus de dix ans qui me met franchement mal à l’aise. Pas parce que je ne partage pas son contenu, non, mais par le fait même de son existence ICI.
          Dans « Closer », « Voici », « Gala » etc., les turpitudes en tous genres constituent la matière première de leur prose. Développer sur ce sujet ne fait que lui accorder une importance qu’il ne mérite pas. J’avais décidé de ne pas commenter, hélas, je suis faible et vos arguments m’y incitent.
           
          [Et il faudrait verser une larme ? Allons. Les scandales de mœurs, c’est vieux comme le monde. Olivier Duhamel passera les quelques années qui lui restent dans la solitude, ostracisé et marqué du sceau de l’infamie. Les meilleures choses ont une fin… Il lui reste à écrire des vers à Sanary. ]
           
          Quand on cède à ses pulsions, qu’on se protège par sa propre puissance – pas celle d’une démocratie destinée à protéger les faibles, mais celle des prédateurs capables d’assurer leur impunité – il est pour le moins logique de s’attendre à des retours de bâton lorsque vous serez dans un état de faiblesse. On joue, on gagne, on jouit ! On joue, on perd, on pâtit, c’est la règle !
          Celui qui, pour satisfaire sa passion de la vitesse, enfourche une moto et percute un obstacle – quand bien même il ne fait pas de victimes innocentes – et se retrouve jusqu’à la fin de sa vie dans un fauteuil roulant ou, comme un quasi légume sur un lit d’hôpital, doit bien accepter la cruauté de son sort et ne s’en prendre qu’à sa folie. Pourquoi la loi des hommes se présente-t-elle comme un filet que certains et pas d’autres auraient les moyens de traverser sans dommage.
           
          [Je suis un peu las de toutes ces “révélations” émanant toujours du même milieu et qui conduisent les dirigeants du jour à nous dire que le sexisme, la transphobie, l’homophobie, l’inceste sont LA priorité, et qu’on va durcir la législation, et qu’on va en faire une “grande cause nationale”, et qu’on va voir ce qu’on va voir… Tout ça, c’est du grand-guignol qui n’intéresse que le petit milieu parisien.]
           
          Ce dont je suis personnellement las, c’est cette mansuétude de midinettes accordée à des gens qui se qualifient souvent de « tueurs », état qui leur confère respect, crainte et admiration. L’auteur des vilénies dont il est question en faisait partie, comme tous ceux qui, d’un mot ou d’un signe sont en mesure de briser, infléchir, entraver des vies ou des carrières, sans le moindre remords.
          Je suis souvent agacé par les hystéries de groupes féministes, racialistes, identitaires et consorts. Et, cependant, il ne faudrait tout de même pas oublier qu’il existe de très nombreuses victimes (j’entendais hier sur FC un intervenant pondéré qui citait le chiffre de 10% de la population française se déclarant victime de viol ou d’inceste). Victimes, elles le sont toute leur vie dans leur tête, sans compter les victimes « collatérales » ceux qui sont impactés par ces comportements criminels et qui ne sont, pour des tas de raisons qu’assez rarement condamnés.
          Sans sombrer dans le victimisme, il ne faut tout de même pas oublier qu’il existe réellement de vraies et des bourreaux qui ont tout intérêt à demeurer impunis.
          Enfin, pour ne pas faire trop long, je trouve croustillante la nouvelle compétence de notre hôte en tant que psychiatre, qu’il n’est pas, pour détecter, tel un devin sans la moindre consultation ou entretien avec l’intéressée, ses motivations profondes pour dénoncer un crime.
          Incité par l’exemple, je me demande moi aussi – in petto, cependant, car je ne veux pas pousser l’outrance à pérorer publiquement la dessus – quel est le fondement réel de ses indignations.

          • Descartes dit :

            @ Marcailloux

            [Tout d’abord, ce billet est le premier depuis plus de dix ans qui me met franchement mal à l’aise. Pas parce que je ne partage pas son contenu, non, mais par le fait même de son existence ICI.
            Dans « Closer », « Voici », « Gala » etc., les turpitudes en tous genres constituent la matière première de leur prose. Développer sur ce sujet ne fait que lui accorder une importance qu’il ne mérite pas. J’avais décidé de ne pas commenter, hélas, je suis faible et vos arguments m’y incitent.]

            Je ne partage pas votre position (vous me direz que c’est évident, autrement je n’aurais pas publié le papier). Quand vous dites que « le sujet ne mérite pas » une telle importance, je pense que vous vous trompez de « sujet ». Car pour moi, le sujet n’est pas dans les « turpitudes » de Duhamel et sa bande, ou dans sa relation avec ses enfants. Ça, c’est une affaire entre lui, sa famille et – si un crime ou délit à été commis – le juge. Par contre, le fait que nous vivions dans une société cannibale, où une personne peut devenir un paria, être privé de son travail, chassé de ses responsabilités sur simple décision de la « vox populi », ça c’est un « sujet » qui dépasse largement le niveau de « Closer », « Gala » ou « Voici ».

            [Quand on cède à ses pulsions, qu’on se protège par sa propre puissance – pas celle d’une démocratie destinée à protéger les faibles, mais celle des prédateurs capables d’assurer leur impunité – il est pour le moins logique de s’attendre à des retours de bâton lorsque vous serez dans un état de faiblesse. On joue, on gagne, on jouit ! On joue, on perd, on pâtit, c’est la règle !]

            Mais veut-on vivre dans une société ou « la règle » est celle-là ? Personnellement, je n’y tiens pas.

            [Ce dont je suis personnellement las, c’est cette mansuétude de midinettes accordée à des gens qui se qualifient souvent de « tueurs », état qui leur confère respect, crainte et admiration. L’auteur des vilénies dont il est question en faisait partie, comme tous ceux qui, d’un mot ou d’un signe sont en mesure de briser, infléchir, entraver des vies ou des carrières, sans le moindre remords.]

            D’accord. Mais faut-il pour autant se réjouir lorsque la foule – pour des raisons qui n’ont absolument rien à voir avec les « vilénies » que vous évoquez – dressent à leur intention des bûchers et des potences ? Et si l’on approuve cela aujourd’hui, que pourra-t-on dire lorsque la colère de la foule poursuivra des personnes décentes ?

            [Je suis souvent agacé par les hystéries de groupes féministes, racialistes, identitaires et consorts. Et, cependant, il ne faudrait tout de même pas oublier qu’il existe de très nombreuses victimes (j’entendais hier sur FC un intervenant pondéré qui citait le chiffre de 10% de la population française se déclarant victime de viol ou d’inceste).]

            Une célèbre enquête il y a quelques années montrait que 90% de nos concitoyens s’estimaient plus intelligents que la moyenne. Ce qui de toute évidence est une impossibilité. Dans une société où l’on encourage le victimisme jusqu’à l’indécence, il ne faut pas s’étonner qu’une proportion de plus en plus importante de la population « se déclare victime » de tout et n’importe quoi. Mais de là à supposer que ces déclarations reflètent une réalité, il y a un pas qu’on ne peut franchir à la légère. J’ajoute que le raisonnement est paradoxal : si 90% de la population est victime de quelque chose, alors on doit conclure que ce quelque chose n’est pas forcément grave, puisqu’on n’a pas l’impression que le 90% de la population soit particulièrement traumatisé. Trop de victimisme tue le victimisme…

            [Victimes, elles le sont toute leur vie dans leur tête, sans compter les victimes « collatérales » ceux qui sont impactés par ces comportements criminels et qui ne sont, pour des tas de raisons qu’assez rarement condamnés.]

            Mais « victimes » de quoi, bon dieu ! Ce pays a vécu deux guerres mondiales et une guerre civile en un demi-siècle. Des millions d’hommes ont goûté aux tranchées, aux champs de bataille, aux camps de prisonniers. Des millions aussi ont perdu un parent, un ami, un collègue dans un camp de la mort. Des dizaines de millions ont connu les privations, la peur, l’humiliation. Et pourtant, ils ne se sont pas construits comme « victimes ». Alors, franchement, quand j’entends qu’untel est « victime toute sa vie dans sa tête » parce qu’un curé ou son beau-père lui caressait le zizi quand il était adolescent… de grâce, un peu de sens des proportions !

            [Sans sombrer dans le victimisme, il ne faut tout de même pas oublier qu’il existe réellement de vraies et des bourreaux qui ont tout intérêt à demeurer impunis.]

            Oui. Mais les « vraies victimes », vous les trouvez plutôt dans les corons de Béthune que dans les villas de Sanary-sur-Mer. Et de celles-là, personne ou presque n’en parle. Peut-être n’ont-il pas les contacts dans le monde de l’édition et des médias dont bénéficie Camille Kouchner ?

            [Enfin, pour ne pas faire trop long, je trouve croustillante la nouvelle compétence de notre hôte en tant que psychiatre, qu’il n’est pas, pour détecter, tel un devin sans la moindre consultation ou entretien avec l’intéressée, ses motivations profondes pour dénoncer un crime.]

            Oh, vous savez, je ne revendique qu’une seule « compétence » sur ces questions : celle d’écouter avec attention les gens qui ont, eux, une véritable compétence sur ces questions. Les interprétations que j’ai pu inclure dans mon papier ne doivent rien à ma compétence, et beaucoup à celle de quelques amis psychiatres ou psychologues avec qui j’ai pu discuter l’affaire…

            [Incité par l’exemple, je me demande moi aussi – in petto, cependant, car je ne veux pas pousser l’outrance à pérorer publiquement là-dessus– quel est le fondement réel de ses indignations.]

            Puisque vous ne donnez aucune piste, je suis obligé de procéder par hypothèses. De toute évidence, mon explication quant à mes motivations – la crainte de vivre dans une société ou la justice s’efface devant le lynchage par la foule – ne vous a pas convaincu. Vous pensez donc à une autre motivation. Mais laquelle ? Peut-être pensez-vous que j’ai une sympathie pour les pédophiles ? Ou bien que j’ai quelque lien de complicité avec Olivier Duhamel ? J’attends avec impatience vos précisions là-dessus.

            • Marcailloux dit :

              @ Descartes
              Bonjour
               
              [De toute évidence, mon explication quant à mes motivations – la crainte de vivre dans une société ou la justice s’efface devant le lynchage par la foule – ne vous a pas convaincu. Vous pensez donc à une autre motivation. Mais laquelle ? Peut-être pensez-vous que j’ai une sympathie pour les pédophiles ? Ou bien que j’ai quelque lien de complicité avec Olivier Duhamel ? J’attends avec impatience vos précisions là-dessus.]
               
              Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas partisan du lynchage. Or il se trouve, en l’occurrence que le dit lynchage n’est pas commis par l’homme de la rue, le citoyen lambda, mais par une caste bien particulière du tout Paris et de ses valets. C’est pourquoi je ne vois pas d’intérêt particulier à me pencher sur les avanies que peut subir un personnage qui a faillit gravement à l’honneur au su et connu d’une bonne partie de la bobogarchie parisienne.
               
              Concernant votre hypothétique motivation, et comme vos amis psychiatres n’ont sans doute pas eu la mission de pratiquer un examen psychiatrique sur l’auteur du livre en question, n’importe quel clampin, dont moi-même, est capable d’imaginer n’importe quoi, au risque d’ailleurs, je suppose car n’étant pas juriste, de tomber sous le coup de la loi pour allégations diffamatoires.
              Je suis donc, ni plus ni moins fondé à élucubrer sur toutes les idées que je partage avec Mme Michu ou Gérard Miller à laisser planer les pires suppositions quant à vos possibles motivations. Votre interprétation ne me paraît en rien absurde, en effet, mais elle n’a pas, selon mon éthique, à être publiée. Je m’abstiens absolument à diffuser la moindre partie de mes cogitations car je trouve le procédé, pour le moins, inélégant car cela s’apparente aussi à l’acte de lynchage.
              La personne visée ne m’inspire, par ailleurs, aucune sympathie particulière. Je ne feuilletterai même pas son livre si l’occasion se présente.
              (À cet égard, il me semble que dans le corps de votre billet, vous considérez que le cas évoqué n’est pas de l’inceste. Depuis la loi du 3 aout 2018, article 222-31-129 cela l’est. L’était-ce à l’époque ?)

            • Descartes dit :

              @ Marcailloux

              [Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas partisan du lynchage.]

              Je n’ai pas dit le contraire. Je notais simplement que vous semblez croire que dans l’écriture de mon papier j’ai une autre motivation que celle de dénoncer une société ou le lynchage revient à la mode…

              [Or il se trouve, en l’occurrence que ledit lynchage n’est pas commis par l’homme de la rue, le citoyen lambda, mais par une caste bien particulière du tout Paris et de ses valets. C’est pourquoi je ne vois pas d’intérêt particulier à me pencher sur les avanies que peut subir un personnage qui a failli gravement à l’honneur au su et connu d’une bonne partie de la bobogarchie parisienne.]

              J’entends votre argument. Mais on ne peut évacuer le fait que même si le lynchage en question est le fait d’une caste bien particulière, c’est cette caste qui domine la fabrique des idées et de leur diffusion, qui détient un pouvoir de prescription considérable, hors de proportion avec son importance numérique. Ce qu’elle a fait aujourd’hui à Duhamel, elle pourrait le faire demain à un dirigeant syndical, à un homme politique de premier plan…

              [Concernant votre hypothétique motivation, et comme vos amis psychiatres n’ont sans doute pas eu la mission de pratiquer un examen psychiatrique sur l’auteur du livre en question, n’importe quel clampin, dont moi-même, est capable d’imaginer n’importe quoi, au risque d’ailleurs, je suppose car n’étant pas juriste, de tomber sous le coup de la loi pour allégations diffamatoires.]

              Je ne suis pas trop inquiet sur ce point. Dans la mesure où Camille Kouchner a mis elle-même ses problèmes psychologiques sur la place publique, elle aurait du mal à obtenir des tribunaux qu’ils censurent les interprétations qu’on peut faire à partir de ce qu’elle a elle-même publié librement et sans contrainte. Quant à mes amis psychiatres, pratiquer un examen aurait été indispensable pour poser un diagnostic. Mais dieu merci, on n’a pas besoin de « pratiquer un examen » pour interpréter un écrit – sans quoi l’interprétation des écrits des auteurs morts deviendrait impossible. Si l’on peut chercher à trouver la psychologie derrière l’œuvre de Victor Hugo ou de Louis-Ferdinand Céline, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire avec Camille Kouchner.

              [Je suis donc, ni plus ni moins fondé à élucubrer sur toutes les idées que je partage avec Mme Michu ou Gérard Miller à laisser planer les pires suppositions quant à vos possibles motivations.]

              Je vous demande justement de formuler clairement vos suppositions, au lieu de « laisser planer »…

              [Votre interprétation ne me paraît en rien absurde, en effet, mais elle n’a pas, selon mon éthique, à être publiée. Je m’abstiens absolument à diffuser la moindre partie de mes cogitations car je trouve le procédé, pour le moins, inélégant car cela s’apparente aussi à l’acte de lynchage.]

              Vous voulez dire qu’il est licite de « laisser planer », mais pas de formuler explicitement ? J’aurais pensé l’inverse…

              [(À cet égard, il me semble que dans le corps de votre billet, vous considérez que le cas évoqué n’est pas de l’inceste. Depuis la loi du 3 aout 2018, article 222-31-129 cela l’est. L’était-ce à l’époque ?)]

              A ce propos, trois éléments de réponse. D’abord, j’insiste, l’inceste N’EST PAS LUI-MEME UN CRIME OU UN DELIT. Les rapports sexuels entre adultes consentants sont licites quel que soit le lien de parenté. Qualifier juridiquement les actes d’Olivier Duhamel « d’inceste » n’a donc pas de sens.

              L’article 222-31-1 du Code pénal qualifié « d’incestueux » les viols ou agressions sexuelles commises par « 1° Un ascendant ; (…) 3° Le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité avec l’une des personnes mentionnées aux mêmes 1° et 2°, s’il a sur la victime une autorité de droit ou de fait. » Dans notre droit donc, « incestueux » est un adjectif qui qualifie une infraction pénale distincte, celle de « viol » ou de « agression sexuelle ».

              Cette rédaction est bien postérieure aux faits dénoncés (elle date de 2018, avant cette date le qualificatif « incestueux » ne figure pas dans le Code). Et d’autre part il n’est pas établi qu’Olivier Duhamel ait eu « autorité de droit ou de fait » sur les enfants de sa compagne.

            • BolchoKek dit :

              @ Descartes
               
              [Une célèbre enquête il y a quelques années montrait que 90% de nos concitoyens s’estimaient plus intelligents que la moyenne. Ce qui de toute évidence est une impossibilité]
               
              Pas nécessairement. C’est impossible si on suppose que la distribution de l’intelligence (à supposer que ce soit quantifiable) dans la population est une distribution normale ou qui s’en rapproche (c’est à dire une distribution pour laquelle la moyenne arithmétique, la médiane et le mode sont très proches ou se confondent) ce qui, je te le concède, est une supposition tout à fait raisonnable.
               
              Mais ce n’est absolument pas une impossibilité pour d’autres types de distributions : imaginons une classe de 20 élèves. Au dernier devoir, 19 élèves ont eu une note de 16, et le cancre de la classe a eu 0. La moyenne de la classe est de (19*16+1*0)/20=15,2. 19 élèves sur 20, soit 95% des élèves, ont donc eu une note supérieure à la moyenne…

            • Descartes dit :

              @ BolchoKek

              [Pas nécessairement. C’est impossible si on suppose que la distribution de l’intelligence (à supposer que ce soit quantifiable) dans la population est une distribution normale ou qui s’en rapproche (c’est à dire une distribution pour laquelle la moyenne arithmétique, la médiane et le mode sont très proches ou se confondent) ce qui, je te le concède, est une supposition tout à fait raisonnable.]

              Non seulement c’est une “supposition raisonnable”: elle est confirmée par tous les études effectués depuis presque un siècle, et cela quelque soit la méthode utilisée pour la quantifier. J’ajoute que sans quantification on ne pourrait pas parler de “plus ou moins intelligent que la moyenne”. Une telle question présuppose que l’intelligence soit comparable, et donc quantifiable.

            • Marcailloux dit :

              @ Descartes,
              Bonjour,
               
              [[Je suis donc, ni plus ni moins fondé à élucubrer sur toutes les idées que je partage avec Mme Michu ou Gérard Miller à laisser planer les pires suppositions quant à vos possibles motivations.]
              [Je vous demande justement de formuler clairement vos suppositions, au lieu de « laisser planer »…]]
               
              Admettons que le conditionnel eut mieux convenu que l’indicatif pour « je suis donc . . . » Et si je convoque Michu et Miller, c’est bien pour affirmer le caractère farfelu, sinon tendancieux de mes hypothétiques suppositions, je dis bien « hypothétiques ». C’est précisément si je les qualifie par un attribut quelconque que je leur donne corps qui, à ce moment là a vocation de « laisser planer » la révélation d’un fait. Et je vous mets au défi de me citer un seul attribut, à ce sujet, dans mon intervention.
               
              [[Votre interprétation ne me paraît en rien absurde, en effet, mais elle n’a pas, selon mon éthique, à être publiée. Je m’abstiens absolument à diffuser la moindre partie de mes cogitations car je trouve le procédé, pour le moins, inélégant car cela s’apparente aussi à l’acte de lynchage.]
              [Vous voulez dire qu’il est licite de « laisser planer », mais pas de formuler explicitement ? J’aurais pensé l’inverse…]]
               
              Le mot « licite » n’est pas vraiment celui qui convient dans ce contexte car s’il est licite d’exprimer clairement son opinion, il est tout autant licite de l’exprimer confusément, ce qui n’est pas le cas. Je pense, comme vous, qu’il est plus honnête intellectuellement de dire clairement ce qu’on pense plutôt que de le faire d’une manière détournée, en utilisant, par exemple une phrase comme : « Mon barbier m’a dit que Descartes était un foutu misogyne et c’est pourquoi il s’en prend avec véhémence à cette pauvre femme victime de son acharnement »
              Tiens, pour satisfaire votre demande comminatoire – qui cependant ne m’impressionne pas – je vais vous donner mon opinion, qui n’étonnera sans doute personne : votre motivation est en effet probablement guidée par votre misogynie. Néanmoins, je n’ai aucune qualification pour étayer mon opinion sinon que j’éprouve la même tendance, ce qui m’autorise un peu à en parler. Et, en cela, je pense avoir une supériorité sur vous, je le reconnais et j’assume et j’essaie de la modérer.
              Allez, bonne journée ! 😏

            • Descartes dit :

              @ Marcailloux

              [C’est précisément si je les qualifie par un attribut quelconque que je leur donne corps qui, à ce moment là a vocation de « laisser planer » la révélation d’un fait. Et je vous mets au défi de me citer un seul attribut, à ce sujet, dans mon intervention.]

              Je ne comprends pas la question.

              [Je pense, comme vous, qu’il est plus honnête intellectuellement de dire clairement ce qu’on pense plutôt que de le faire d’une manière détournée, en utilisant, par exemple une phrase comme : « Mon barbier m’a dit que Descartes était un foutu misogyne et c’est pourquoi il s’en prend avec véhémence à cette pauvre femme victime de son acharnement »]

              Je crois que vous confondez deux choses. « Mon barbier m’a dit » ne renforce nullement votre affirmation, au contraire, elle montre clairement qu’il s’agit un ragot. Mais la phrase exprime clairement non seulement la source de l’information mais aussi son contenu. « Laisser planer », ce n’est pas tout à fait cela. C’est dire « des sources bien informées s’interrogent sur les véritables motivations de M. Marcailloux ». Ici, la phrase insinue que les motivations de M. Marcailloux sont illégitimes – mais sans que le lecteur puisse savoir en quoi elles consistent – et que l’affirmation s’appuie sur des sources dont on ne peut juger si elles sont vraiment « bien informées » puisqu’elles ne sont pas désignées…

              [Tiens, pour satisfaire votre demande comminatoire – qui cependant ne m’impressionne pas – je vais vous donner mon opinion, qui n’étonnera sans doute personne : votre motivation est en effet probablement guidée par votre misogynie.]

              Vous pensez donc que si le livre avait été écrit par un jumeau de la victime au lieu d’une jumelle, ma réaction aurait été différente ?

            • Marcailloux dit :

              @ Descartes,
              [Vous pensez donc que si le livre avait été écrit par un jumeau de la victime au lieu d’une jumelle, ma réaction aurait été différente ?]
              Possible, avec moins d’empressement peut-être, et vous êtes le seul à pouvoir apporter une réponse.
              Et je maintiens que votre toute dernière allégation n’apporte rien de plus à votre billet, mais en altère, à mon avis, la portée éthique.

      • bip dit :

        @ Descartes
         
        [Si vous ne vous mobilisez pas lorsqu’on vient chercher les autres, il ne restera personne pour se mobiliser quand on viendra vous chercher, vous.]
         
        Même si ces autres font partie de ceux qui veulent venir nous chercher ?
        Parce que si mes ennemis s’amusent à s’entretuer, moi je mange des pop-corns.
         
        Et que ces types (les Duhamel & co) qui me considèrent comme valant moins que rien, et le disent partout où ils le peuvent, voient révéler à tous que ce sont eux qui sont des gros déchets avec des comportements dégueulasses, je trouve ça mérité.
         
        Et comme Duhamel fait partie de ceux qui ont conduit et accompagné les mouvements sociétaux rendant ce genre de scandales réguliers (américanisation, compétition victimaire, désignation à la vindicte de ceux qui « pensent mal », etc), qu’il mange un peu de ce qu’il a fait me semble normal.
         
        Ps : j’ai vu Brigitte Macron sur TF1 et j’ai trouvé drôle qu’on ne lui demande pas son avis sur le consentement d’adolescents de 14 ans avec des personnes ayant autorité sur eux, pas vous ?
         

        • Descartes dit :

          @ bip

          [Même si ces autres font partie de ceux qui veulent venir nous chercher ? Parce que si mes ennemis s’amusent à s’entretuer, moi je mange des pop-corns.]

          Cela dépend. Si Camille Kouchner était allé retrouver son beau-père avec un révolver et l’avait achevé, ce serait différent. Mais lorsque vos ennemis s’entretuent avec des armes qui risquent de détruire le tissu social, je n’en tire aucun plaisir. Or, c’est ici le cas. Vous allez voir que tout cela aura un effet sur notre droit, sur notre société. On expliquera aux enfants qu’il faut se méfier de l’adulte, et on remettra en cause l’idée même de prescription, vous allez voir…

          [Ps : j’ai vu Brigitte Macron sur TF1 et j’ai trouvé drôle qu’on ne lui demande pas son avis sur le consentement d’adolescents de 14 ans avec des personnes ayant autorité sur eux, pas vous ?]

          Etrange, n’est ce pas ?

  11. Vincent dit :

    @Descartes
    Merci encore pour ce très bel article.
    Ce qui me chagrine le plus, personnellement, c’est la vindicte qui s’abat sur tous ceux qui avaient plus ou moins été au courant, et “qui n’ont rien dit”. Comme si on pouvait le leur reprocher !
    Dieu sait que je n’ai pas la moindre sympathie pour les personnes qui sont prises pour cible, que ce soit Kouchner, Guigou, etc. Mais le procès qui leur est fait est particulièrement inique.
    Vous critiquez celui qui est fait à Duhamel, et vous avez raison de le faire. Mais au moins, lui, avait quelque chose à se reprocher…
     
    Si jamais un individu lambda était au courant, par des racontars, des rumeurs, de tels faits. Eventuellement prescrits. Que devait il faire ? Envoyer un communiqué de presse pour dire : “un tel m’a dit que machin aurait fait ça” ? Ou prévenir le procureur d’une rumeur qu’il a entendue sur quelque chose qui était de toute manière prescrit ? Qui peut sérieusement soutenir cela ?
    Quand en plus les victimes n’ont pas, manifestement, envie de ressortir la poussière de dessous le tapis, en quoi les personnes qui ont simplement entendu des rumeurs longtemps après les faits pourraient se voir reprocher quelque chose…
    Je vous avoue que ça me dépasse ; je ne comprends plus rien à cette société. J’ai beau avoir encore moins de 40 ans, je me sens vieux, vieux…

    • Descartes dit :

      @ Vincent

      [Ce qui me chagrine le plus, personnellement, c’est la vindicte qui s’abat sur tous ceux qui avaient plus ou moins été au courant, et “qui n’ont rien dit”. Comme si on pouvait le leur reprocher ! Dieu sait que je n’ai pas la moindre sympathie pour les personnes qui sont prises pour cible, que ce soit Kouchner, Guigou, etc. Mais le procès qui leur est fait est particulièrement inique.]

      Cela dépend quel procès. Le procès en hypocrisie me semble tout à fait justifié. Ils savaient, et Duhamel est resté pour eux « fréquentable ». Lui refuser aujourd’hui le salut sous prétexte que c’est un affreux ou soutenir la démarche de la dénonciatrice, c’est un manque absolu à la probité.

      [Vous critiquez celui qui est fait à Duhamel, et vous avez raison de le faire. Mais au moins, lui, avait quelque chose à se reprocher…]

      Qu’est-ce que vous en savez ? Tant que les faits ne sont pas établis par une enquête, la prudence s’impose. Ou faut-il considérer qu’une dénonciation suffit ?

      [Si jamais un individu lambda était au courant, par des racontars, des rumeurs, de tels faits. Eventuellement prescrits. Que devait-il faire ? Envoyer un communiqué de presse pour dire : “un tel m’a dit que machin aurait fait ça” ? Ou prévenir le procureur d’une rumeur qu’il a entendue sur quelque chose qui était de toute manière prescrit ? Qui peut sérieusement soutenir cela ?]

      Si vous avez connaissance d’un crime, vous avez le devoir de le dénoncer à l’autorité judiciaire. Si vous avez connaissance d’un délit, vous avez le choix. Mais dans les deux cas, vous ne pouvez pas garder le silence et ensuite exhiber votre indignation quand l’affaire devient publique comme le fait Kouchner sans encourir le reproche d’hypocrisie.

      [Je vous avoue que ça me dépasse ; je ne comprends plus rien à cette société. J’ai beau avoir encore moins de 40 ans, je me sens vieux, vieux…]

      N’est-ce pas ?

      Quand on ne comprend pas, c’est souvent parce qu’on part d’une hypothèse erronée. Personnellement, je vois dans ces affaires une forme de guerre des générations. Les soixante-huitards avaient réglé les comptes avec leurs parents en dénonçant leur « puritanisme », leur « nationalisme » assimilé à du chauvinisme, en brocardant les « mythes de la résistance » ou le stalinisme. Les enfants des soixante-huitards règlent les comptes en dénonçant ce qui fut cher à leurs parents : la liberté sexuelle, la sécularisation de la société…

      • bip dit :

        @ Descartes
         
        [Mais dans les deux cas, vous ne pouvez pas garder le silence et ensuite exhiber votre indignation quand l’affaire devient publique comme le fait Kouchner sans encourir le reproche d’hypocrisie.]
         
        Ça dépend. Si Kouchner avait à l’époque réglé ça discrètement selon la volonté de son fils en allant mettre des claques à Duhamel, ça serait recevable. Mais n’avoir rien fait et venir jouer les PÈRES indignés, ça c’est grotesque.

  12. Bonjour,
    Là, c’est Olivier Duhamel, homme de réseaux et d’organismes, qui a démissionné lui-même (apparemment) de ses fonctions, dont la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques. Il y a avait peut-être une pression interne, mais à ma connaissance, il a démissionné de lui-même. Cela fait une différence dans l’analyse.
    Après, n’importe quelle association peut virer un de ses membres pour des motifs plus ou moins flous, basés sur la rumeur et l’honorabilité. Il y a en général un article des statuts qui règle cela.
    J’ai été personnellement exclu (après un entretien), d’une association de “défense d’un projet de piscine”… Nous avions polémiqué sur la question de la pédophilie dans l’église catholique… avec un Diacre, dans un bar de ma ville, plusieurs semaines plus tôt. Ce Diacre, fou de rage, qui avait manifestement un compte à régler avec moi, a fait tout un esclandre public dans le café, m’a accusé de je ne sais trop quoi, et a fait un courrier au sein de l’association de défense de la piscine, pour me nuire. Il a trouvé l’oreille très attentive du Président, sensible au “quand dira-t-on” et la “réputation” de son club.

    • Descartes dit :

      @ Gautier Weinmann

      [Là, c’est Olivier Duhamel, homme de réseaux et d’organismes, qui a démissionné lui-même (apparemment) de ses fonctions, dont la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques. Il y avait peut-être une pression interne, mais à ma connaissance, il a démissionné de lui-même. Cela fait une différence dans l’analyse.]

      Je ne vois pas très bien ce que cela change. Même si formellement il a « démissionné lui-même », il est clair que rester l’aurait exposé à toutes sortes de déconvenues. A supposer même qu’il ne fut pas obligé de démissionner par son conseil d’administration, on pouvait anticiper le harcèlement qui s’en serait suivi : manifestations, insultes, interruption de ses cours… je peux parfaitement comprendre qu’un homme de plus de 70 ans qui n’a plus rien à démontrer préfère s’éviter tout ça et finir sa vie tranquillement.

      [Après, n’importe quelle association peut virer un de ses membres pour des motifs plus ou moins flous, basés sur la rumeur et l’honorabilité. Il y a en général un article des statuts qui règle cela.]

      Ce n’est pas si simple. La rumeur ne suffit pas, et « l’honorabilité » ne peut être un motif d’exclusion que s’il a un rapport avec le but de l’association. Vous pouvez virer un pédophile d’une association pour la protection de l’enfance. Mais vous ne pouvez pas virer un pédophile d’une association de mathématiciens.

  13. Luc dit :

    Voici une précision.Il me semble que l’allusion à la sodomie d’un chien est maladroite quand elle est à côté ,d’une allusion à un possible acte de pédophilie (il est vrai non démontré).SI JE VOUS COMPRENDS BIEN VOUS CRITIQUEZ L’ABSENCE De PREUVE d”agression sexuelle sur enfant’.
    Aucun procès n’aura lieu de part même la volonté des jumeaux kouchner.Là,c’est différent et vous avez voulu faire une plaisanterie.Pourquoi pas rien de tel que l’humour pour contrer le terrorisme intellectuel des pudibonderies terroristes.Par contre le succès d’édition est assuré et le poison inocculé sur Duhamel. Dans ce domaine les commentaires qui suivirent la mort du président Félix Faure à l’Elysée dans les bras de sa Maitresse sont savoureux,les voici:’La rumeur populaire colporta que c’était une fellation pratiquée par sa maîtresse qui avait provoqué une épectase, autrement dit un orgasme fatal, ce qui valut à Marguerite Steinheil le surnom de « pompe funèbre ». Les chansonniers de l’époque affirmèrent: « Il voulait être César, il ne fut que Pompée » ‘
    Voilà pour l’humour mais le tragique n’est pas loin.Avec Duhamel nous sommes aussi en présence d’un des principaux propagandiste de la dérégulation en France.Comprenez vous que la supposée soufrance de Duhamel m’indiffére au regard de son fanatisme anti collectiviste ?La véritable maladresse pour moi et je comprends que vous ayez un avis différent est pour moi dans le fait que l’on soit compatissant avec un ennemi politique d’envergure aussi toxique que le fut Straus Kahn ,Cahuzac ,Cohn Bendit ou Mitterand.
    Duhamel a t il été sensible à ma tristesse au fur et à mesure qu’après les 30 glorieuse se mettaient en place les 30 piteuses puis les 30 foireuses interrompues aujourd’hui par le Covid 19 en France,pays dont le destin est d’exposer l’excellence au Monde ?Avec Duhamel,Cahuzac,Mitterand,Chirac,Holland et Duhamel ,nous sommes loin du compte?Si je vous ai bien compris leurs seuls exploits est peut être d’avoir sodomisé des chiens ?
    Ce n’est peut être pas un des sentiments positifs définis par Spinoza mais la Schadefreude que je ressens est un règlement de compte à l’égard d’un des fossoyeurs de la France du CNR .
    Duhamel,Barre,Balladur ont eu aussi des ennuis,et ça me fait ricaner,même pour Sarkozy et Fillon  je ne suis  pas scandalisé des problèmes qu’il ont eu mais je reconnais que c’est du ressort négatif du ressentiment stérile.
     
     

    • Descartes dit :

      @ Luc

      [Voici une précision. Il me semble que l’allusion à la sodomie d’un chien est maladroite quand elle est à côté, d’une allusion à un possible acte de pédophilie (il est vrai non démontré).SI JE VOUS COMPRENDS BIEN VOUS CRITIQUEZ L’ABSENCE De PREUVE d’agression sexuelle sur enfant’.]

      Non. La question n’est pas pour moi celle de la preuve, elle va beaucoup plus loin. Quand même l’agression serait prouvée, on voit mal en quoi cela justifierait qu’on prive Olivier Duhamel de son poste d’enseignant en sciences politiques, ou qu’un éditeur refuse de publier ses travaux. Si Olivier Duhamel a agressé des enfants, il doit recevoir pour cela la peine que la loi prescrit. Et rien d’autre. Mon inquiétude, c’est de voir « la société » s’autoriser à punir le délinquant en dehors de toute loi.

      [Avec Duhamel nous sommes aussi en présence d’un des principaux propagandistes de la dérégulation en France. Comprenez-vous que la supposée souffrance de Duhamel m’indiffère au regard de son fanatisme anti collectiviste ?]

      Non seulement je comprends que vous ne compatissiez pas, je partage votre sentiment. Mais une chose est de « compatir » à la souffrance d’un adversaire, et une autre toute différente est de défendre ses droits. J’ai bien pris le soin de préciser : je ne défends pas un homme, je défends un principe. Le principe qui veut qu’un homme ne puisse être puni qu’après avoir été condamné par un juge et en vertu d’une loi promulguée antérieurement aux faits. J’ai personnellement horreur des gens qui se drapent dans les principes quand on touche « l’un des nôtres » mais qui s’en désintéressent dès lors qu’il s’agit de les appliquer aux autres.

      [La véritable maladresse pour moi et je comprends que vous ayez un avis différent est pour moi dans le fait que l’on soit compatissant avec un ennemi politique d’envergure aussi toxique que le fut Strauss-Kahn, Cahuzac, Cohn-Bendit ou Mitterrand.]

      La question, encore une fois, n’est pas de « compatir », mais de défendre un principe. La liberté, c’est toujours la liberté de l’adversaire, et ceux qui ne défendent la liberté que lorsqu’il s’agit de la leur sont des irresponsables. Vous-même, admettriez-vous qu’on tire au pistolet sur Olivier Duhamel (ou sur Strauss-Kahn, Cahuzac, Cohn-Bendit ou Mitterrand) ? Je suis persuadé que vous condamneriez un tel acte. Alors, pourquoi ne devrait-on pas condamner un assassinat symbolique autant qu’un assassinat matériel ?

      [Ce n’est peut-être pas un des sentiments positifs définis par Spinoza mais la Schadefreude que je ressens est un règlement de compte à l’égard d’un des fossoyeurs de la France du CNR.]

      La schadenfreude est une satisfaction personnelle qui échappe à la morale. Mais elle ne peut servir de base à un comportement politique. Je me demande d’ailleurs quelle serait votre réaction si au lieu d’écrire un livre, Camille Kouchner avait assassiné son beau-père a coups de batte…

  14. Patriote Albert dit :

    Cette affaire a en tous cas réveillé le grand n’importe quoi de la politique bourgeoise.
    Premier élément: “Jeudi, une proposition de loi déposée par la sénatrice centriste Annick Billon doit être examinée par la chambre haute. Déjà adopté unanimement par la commission des lois du Sénat, le texte souhaite poser un interdit clair dans la loi en criminalisant toute relation sexuelle entre un majeur et un mineur de 13 ans, dès lors que l’adulte a connaissance de l’âge de l’enfant. (…)” (https://www.20minutes.fr/justice/2953055-20210118-inceste-interdire-punir-actes-sexuels-entre-adultes-mineurs-13-ans-ca-peut-changer)
    Donc on fait une loi pour punir quelque chose qui existe déjà, à savoir les relations sexuelles avec mineur. On ne punit même pas l’inceste en particulier puisqu’il s’agit de toute relation sexuelle avec mineur de moins de 13 ans, et pas seulement dans le milieu familial. Ainsi, on empile une nouvelle loi sur un millefeuille qui fait que les affaires de pédophilie seront plus que jamais difficiles à traiter vu la profusion de textes. Et avec ce projet de loi, au final, un type qui commettrait un attouchement sexuel sur un mineur de moins de 13 ans risquerait dix ans de tôle: le sexe devient décidément une affaire extrêmement sérieuse! La sénatrice affirme d’ailleurs que “l’on ne peut pas interroger le comportement de la victime. La capacité d’un mineur à consentir ne doit plus se poser”. Circulez, y’a rien à voir, la victime est sacrée…
     
    Deuxième élément: “Dans une lettre ouverte, plus de 700 étudiants, professeurs et salariés de Sciences-Po Paris demandent la démission de son directeur suite à sa gestion des accusations d’agressions sexuelles et de viols incestueux contre Olivier Duhamel.” (https://www.liberation.fr/debats/2021/01/13/affaire-duhamel-nous-etudiantes-et-etudiants-demandons-la-demission-du-directeur-de-science-po-frede_1815892)
    Donc les “victimes survivantes d’inceste” et autres indignés demandent au patron de Sciences Po de démissionner parce qu’il aurait commis un inceste, euh.. non,  refusé d’enquêter sur un inceste non toujours pas… avoir enquêté rapidement et avoir arrêté dès qu’il lui aurait semblé qu’il ne valait pas la peine de continuer! A tel point que les signataires “ne se sentent plus en sécurité” dans l’établissement, les pauvres… Inutile de dire que le texte s’assoit sur la présomption d’innocence, cela devient habituel dans ce genre d’affaires. Je repense à Evergreen et je me dis que la nouvelle génération de bourgeois progressistes est belle et bien prête à déboulonner l’ancienne. Sous n’importe quel prétexte.

    • Descartes dit :

      @ Patriote Albert

      [Cette affaire a en tous cas réveillé le grand n’importe quoi de la politique bourgeoise.]

      Que voulez-vous, nous vivons une époque hystérique. Comme les politiques ont renoncé à s’attaquer aux problèmes sérieux – vous savez, ces problèmes qui touchent des millions de Français et qui sont compliqués à résoudre – chacun cherche à montrer son activisme avec des textes déclaratifs qui ne changent rien au fond mais qui permettent à chacun de dire « vous voyez ? j’ai fait quelque chose ».

      [Premier élément: “Jeudi, une proposition de loi déposée par la sénatrice centriste Annick Billon doit être examinée par la chambre haute.]

      Le texte est assez comiquement rédigé. Après établir que « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis par une personne majeure sur un mineur de treize ans est puni de vingt ans de réclusion criminelle », il continue en portant la peine à trente ans lorsque l’infraction en question « a entraîné la mort de la victime ». On imagine mal le cas où une « pénétration sexuelle » puisse « entraîner la mort de la victime ». Mais ça doit être possible…

      En fait, on assiste à un retour complet en arrière par rapport à la vision soixante-huitarde. Dans les années 1970, on a reconnu à l’enfant une vie sexuelle. A l’époque la frontière entre la sexualité infantile et la sexualité adulte était vue comme artificielle. Or, il s’agissait d’abattre ces barrières héritées de la pudibonderie bourgeoise et catholique pour libérer les pulsions de l’individu. Un demi-siècle plus tard, des propositions comme celle-là (qui a toutes les chances d’être votée) rétablissent un demi-siècle plus tard ces mêmes barrières : vous noterez que ce texte ne touche que les rapports entre un majeur et un mineur. Les rapports entre deux mineurs ne sont pas concernés…

      On ne peut éviter de constater que la hiérarchie des peines change. Alors que ficher un couteau dans le corps de quelqu’un reste un délit, lui ficher son organe sexuel dans la bouche est un crime. Cette hiérarchie nous dit pas mal de choses quant à la vision moderne du sexe…

      [Deuxième élément: “Dans une lettre ouverte, plus de 700 étudiants, professeurs et salariés de Sciences-Po Paris demandent la démission de son directeur suite à sa gestion des accusations d’agressions sexuelles et de viols incestueux contre Olivier Duhamel.”]

      Oui, enfin, quand on voit la liste des « 700 signataires » on s’aperçoit qu’elle est faite d’une majorité de gens qui ont signé par internet de leur prénom. On peut se demander combien de doublons parmi elles. Mais il est vrai que cette pétition frise le ridicule… et du mauvais côté en plus ! Que reprochent les signataires au directeur de Sciences-Po ? De ne pas s’être substitué au policier, au juge, et même au législateur. Parce que quand bien même il aurait connu les faits, au nom de quoi aurait-il du écarter Olivier Duhamel de son poste ? On est toujours sur la même problématique : les institutions ont-elles le droit de sanctionner leurs membres pour un manquement sans rapport avec elles ?

      Imaginons l’exemple suivant : un élève, un professeur de Science-Po est pris à fumer du cannabis chez lui, à conduire en état d’ivresse. Doit-il être exclu ? Je suis persuadé que si un tel cas se produisait, élus et professeurs s’y opposeraient au prétexte que ces activités n’ont pas de rapport avec sa présence dans l’institution et relèvent de son domaine privé. Alors, pourquoi la règle serait différente dans le cas Duhamel ?

      [A tel point que les signataires “ne se sentent plus en sécurité” dans l’établissement, les pauvres…]

      Eh oui, les couloirs de Sciences-Po ne sont pas sûrs… Pauvres privilégiés, vous n’imaginez pas ce qu’ils endurent.

      [Inutile de dire que le texte s’assoit sur la présomption d’innocence, cela devient habituel dans ce genre d’affaires. Je repense à Evergreen et je me dis que la nouvelle génération de bourgeois progressistes est belle et bien prête à déboulonner l’ancienne. Sous n’importe quel prétexte.]

      Qui avait dit que « ne pas honorer la vieillesse, c’est bruler la maison où l’on doit coucher le soir » ? Les anciens soixante-huitards devraient réécouter « Le boulevard du temps qui passe » de Brassens. Jeunes, ils ont crié « les vieux à la poubelle » et pris leur place. Et bien, maintenant, les vieux, c’est eux…

    • morel dit :

      Si Descartes malgré nos divergences me le permet, dans l’espoir d’apporter un peu :
       
      Jaurès dans « Les preuves » septembre 1898 :
       
      « « Oh ! Je sais bien encore et ici ce sont des amis qui parlent : “Il ne s’agit pas, disent-ils, d’un prolétaire ; laissons les bourgeois s’occuper des bourgeois.” Et l’un d’eux ajoutait cette phrase qui, je l’avoue, m’a peiné : “S’il s’agissait d’un ouvrier, il y a longtemps qu’on ne s’en occuperait plus.” Je pourrais répondre que si Dreyfus a été illégalement condamné et si, en effet, comme je le démontrerai bientôt, il est innocent, il n’est plus ni un officier ni un bourgeois : il est dépouillé, par l’excès même du malheur, de tout caractère de classe ; il n’est plus que l’humanité elle-même, au plus haut degré de misère et de désespoir qui se puisse imaginer. Si on l’a condamné contre toute loi, si on l’a condamné à faux, quelle dérision de le compter encore parmi les privilégiés ! »
       
       
      Le style est sans doute marqué par l’époque, mais (tant pis pour moi?), je ne peux m’empêcher d’éprouver une tendresse pour cette belle humanité (mais aussi plus avant).
       
      La différence, bien évidemment, c’est que Dreyfus est innocent mais en l’absence d’un véritable procès dans les règles démocratiques, qui peut démontrer quoique ce soit en la matière dans l’affaire citée ? Je sais bien qu’il y a en cours une opération dans la continuité du prolongement du délai de prescription qui tend à rendre de + en + ce délit quasi imprescriptible, comme pour bien des thèmes « bobos » ; les travailleurs et leurs problèmes ayant quasiment disparu des rubriques médiatiques.
       
      Pour abonder dans le sens de Jaurès, la question est ici : le traitement d’une « affaire » doit-il être abordé « selon » ? Les peines et en particulier, la peine de mort doit-elle , par exemple, être proscrite ou « selon » (ressenti à un moment donné qui peut inclure des « circonstances », provenance sociale des criminels, etc..) ?
       
       

      • Descartes dit :

        @ morel

        [Si Descartes malgré nos divergences me le permet, dans l’espoir d’apporter un peu :]

        Arrêtez… les lecteurs vont finir par penser que j’empêche les « divergences » de s’exprimer, alors que depuis le début de ce blog je ne fais que les encourager !

        [Jaurès dans « Les preuves » septembre 1898 : (…)]

        Merci de cette citation qui n’a pas pris une ride, et qui résume assez bien ma position : dans la victime de l’injustice, il faut voir l’homme, et non le « bourgeois » ou le « prolétaire ».

        [Le style est sans doute marqué par l’époque, mais (tant pis pour moi ?), je ne peux m’empêcher d’éprouver une tendresse pour cette belle humanité (mais aussi plus avant).]

        Moi aussi. L’humanisme de Jaurès semble suranné dans notre époque cynique. Et il est aussi vrai qu’il y a chez Jaurès une bonne dose d’idéalisme. Mais ses textes restent magnifiques.

        [La différence, bien évidemment, c’est que Dreyfus est innocent mais en l’absence d’un véritable procès dans les règles démocratiques, qui peut démontrer quoique ce soit en la matière dans l’affaire citée ?]

        Il y a deux choses dans l’affaire Duhamel. D’un côté, la problématique d’une société ou un homme peut être crucifié sur décision du tribunal médiatique, oubliant des principes aussi importants que la présomption d’innocence, la légalité des juges et des peines, la non-rétroactivité de la loi pénale. De l’autre la question de la séparation des sphères : doit on priver quelqu’un de son travail ou de ses fonctions politiques sur la base de son comportement privé ? Sur le premier point, il y a des analogies avec l’affaire Dreyfus (quoi que…). Sur le deuxième point, non.

        [Je sais bien qu’il y a en cours une opération dans la continuité du prolongement du délai de prescription qui tend à rendre de + en + ce délit quasi imprescriptible, comme pour bien des thèmes « bobos » ; les travailleurs et leurs problèmes ayant quasiment disparu des rubriques médiatiques.]

        La problématique de la prescription est intéressante. Comme je l’ai dit, le principe de la prescription repose sur deux éléments. D’abord un élément de principe : si l’on admet que les hommes peuvent changer, est-il raisonnable de juger un homme à 50 ans pour ce qu’il a fait à 20 ans ? Est-ce la même personne qu’on juge ? Ensuite, une difficulté technique : peut-on juger sans risque en se fondant sur des témoignages recueillis des dizaines d’années après les faits ?

        En France, sous l’influence des Lumières, on tend à faire confiance à l’homme pour changer en mieux, et on préfère libérer un coupable plutôt que punir un innocent. Les pays anglo-saxons, héritiers du puritanisme religieux, ont la vision inverse. Et comme nos prescripteurs d’opinion trouvent plus simple de s’indigner avec la foule plutôt que lui expliquer pourquoi l’imprescriptibilité (ou les délais de prescriptions très longs, ça revient au même) est inhumaine, difficile de lutter contre la vague.

        [Pour abonder dans le sens de Jaurès, la question est ici : le traitement d’une « affaire » doit-il être abordé « selon » ? Les peines et en particulier, la peine de mort doit-elle, par exemple, être proscrite ou « selon » (ressenti à un moment donné qui peut inclure des « circonstances », provenance sociale des criminels, etc..) ?]

        C’est une question fondamentale. Elle rejoint la problématique des raisonnements « ad hoc », c’est-à-dire, des raisonnement qu’on retient quand cela nous arrange et qu’on refuse quand les conclusions ne vont pas dans notre sens…

        • morel dit :

          1/ Depuis qu’elle s’est hissée sur le devant de la scène, la petite bourgeoisie intellectuelle a prétention à faire la loi, le droit dans nos sociétés.
           
          En 1977 ces élites  : À PROPOS D’UN PROCÈS (lemonde.fr) exigeaient la dépénalisation (comme maintenant pour les stupéfiants) des relations sexuelles d’adultes avec des mineurs.
           
          Mais le vent tourne, ces élites sont disparues ou vieillissantes et de nouvelles, s’appuyant sur les acquis de la génération précédente exigent la place et la caisse de résonance des médias dirigés par la même couche sociale leur est acquise.
           
          Et, si je ne sais si la revendication formulée par eux en 1977 a abouti à des modifications juridiques, chacun peut constater que nous sommes, hélas, à un degré supérieur de satisfaction politique de la demande de ces petits bourgeois et l’illusion serait de croire qu’ils limitent leurs revendications au seul domaine, très bruyant et visible, sociétal.
          Et que l’on ne m’accuse pas de « complot », il s’agit de forces sociales à l’œuvre la grande bourgeoisie et eux se « tenant les coudes ».
           
          Ainsi, je ne crois pas que dans cette affaire, on puisse dire : je m’en fous, qu’ils se dévorent entre eux car quoique nous fassions, nous sommes impliqués.
           
          2/ Il y a lieu de parler de la méthode. Cette méthode du lynchage est caractéristique de ces gens pour faire taire toute discussion. On était déjà un certain nombre a avoir été assimilés à des « fachos » pour avoir voté NON au référendum constitution pour l’Europe de 2005 mais là, nous étions trop nombreux.
          On nous a servi l’insulte « munichois » quand on se refusait à la guerre d’Irak. Nous étions « collabos » lorsqu’on se refusait à rendre les serbes coupables de tous les crimes etc.
           
          L’hystérie n’a fait que croître et dans ces affaires de mœurs, ils jouent la posture morale que nous devrions accepter sans discussion sous peine d’être un salaud.
           
          Et tant pis si leurs actes et postures coûtent la vie à un homme, l’affaire sera vite enterrée :
           
          (7) Pédophilie : la famille d’un suicidé exige des excuses – Libération (liberation.fr)
           
          et la responsable pourra continuer tranquillement :
           
           
          “On mutait les profs pédophiles dans les Outre-mer” : l’Association des mai (francetvinfo.fr)
           
           
           
           

          • Descartes dit :

            @ morel

            [1/ Depuis qu’elle s’est hissée sur le devant de la scène, la petite bourgeoisie intellectuelle a prétention à faire la loi, le droit dans nos sociétés. En 1977 ces élites : À PROPOS D’UN PROCÈS (lemonde.fr) exigeaient la dépénalisation (comme maintenant pour les stupéfiants) des relations sexuelles d’adultes avec des mineurs.]

            Pas tout à fait. A l’époque, la « petite bourgeoisie intellectuelle » ne prétendait pas « faire la loi », mais peser sur ceux qui la faisaient et sur ceux qui avaient en charge de l’appliquer. Le texte que vous citez s’adresse au législateur et au juge. Il n’appelle pas la foule à libérer elle-même les accusés. Avec le temps, cela a changé : aujourd’hui, la « petite bourgeoisie intellectuelle » prétend faire justice par sa propre main : elle n’appelle pas le juge à punir Duhamel, elle punit elle-même.

            [Mais le vent tourne, ces élites sont disparues ou vieillissantes et de nouvelles, s’appuyant sur les acquis de la génération précédente exigent la place et la caisse de résonance des médias dirigés par la même couche sociale leur est acquise.]

            Exactement. De la même manière que la génération 68, pressée de prendre les bons postes, a poussé dehors la génération 45 et créé une idéologie ad hoc pour justifier sa prise de pouvoir, la génération 90 est en train de pousser dehors la génération 68. Et pour cela, elle a créé une idéologie qui prend le contrepied de celle de ses prédécesseurs. Après la jouissance sans entraves, le retour à l’ordre moral.

            [Ainsi, je ne crois pas que dans cette affaire, on puisse dire : je m’en fous, qu’ils se dévorent entre eux car quoique nous fassions, nous sommes impliqués.]

            En 1968, c’était un peu la position du PCF. L’histoire lui a donné tort : quand les loups se battent, les moutons finissent toujours par trinquer.

            [2/ Il y a lieu de parler de la méthode. Cette méthode du lynchage est caractéristique de ces gens pour faire taire toute discussion. On était déjà un certain nombre a avoir été assimilés à des « fachos » pour avoir voté NON au référendum constitution pour l’Europe de 2005 mais là, nous étions trop nombreux. On nous a servi l’insulte « munichois » quand on se refusait à la guerre d’Irak. Nous étions « collabos » lorsqu’on se refusait à rendre les serbes coupables de tous les crimes etc.]

            Vrai. Mais ces insultes n’ont pas toujours empêché les échanges. Au fur et à mesure que la polarisation avance, ces échanges deviennent impossibles. En 1992, la ratification de Maastricht avait donné lieu à un véritable débat. En 2005, le débat sur la ratification du TCE avait été beaucoup moins riche, et les confrontations entre « ouistes » et « nonistes » beaucoup plus rares. Aujourd’hui, sur les sujets sérieux, tout débat est impossible. D’ailleurs, la figure du débat elle-même a presque disparu de nos médias, remplacée par des entretiens.

            [L’hystérie n’a fait que croître et dans ces affaires de mœurs, ils jouent la posture morale que nous devrions accepter sans discussion sous peine d’être un salaud. Et tant pis si leurs actes et postures coûtent la vie à un homme, l’affaire sera vite enterrée : (…)]

            Je pense de ce point de vue que l’affaire Iacono est emblématique de notre époque ou la parole de la victime est incontestable.

  15. Jordi dit :

    Bonjour.
    Si votre article présente des réflexions intéressantes, je pense qu’il tape à côté pour de nombreuses raisons.
    [Cette affaire illustre parfaitement l’effacement de la frontière entre la sphère publique et la sphère privée. Or, les libertés que nous garantit la République reposent précisément sur cette séparation. Si je frappe ma femme ou je sodomise mon chien, il est juste que je sois condamné par un juge et puni selon la loi. Mais est-il normal que de ce fait je sois chassé de mon travail ? Qu’on refuse mes publications ? Qu’on ferme mon compte en banque ? Qu’on terrorise mes amis au point qu’ils soient obligés de me renier pour ne pas être considérés, eux aussi, comme des parias ? Oui, nous disent les élites politico-médiatiques. On ne saurait présider la Fondation nationale de sciences politiques lorsqu’on a, il y a trente ans, abusé sexuellement d’un mineur. Même s’il est difficile de comprendre en quoi le fait d’avoir été un abuseur ferait de vous un mauvais président.]
    Ce mécanisme de jugement, et la sanction d’excommunication décidée par la curée médiatique posent de graves problèmes, et vous avez raison de le pointer. Notamment parce que c’est une des leviers de la prise de pouvoir des classes dominantes actuelles. Mais mes compliments vont s’arrêter bientôt. 
    Déjà, la stratégie : il faut choisir ses batailles. Défendre un ponte de la gauche caviar violeur, pédophile, et ne niant pas les faits, condamné à prendre sa retraite à 70 ans dans une villa de Sanary-sur-mer sans autre forme de châtiment, c’est pas le terrain le plus favorable. Vous qui appréciez le patriotisme des poilus, vous chargez sabre au clair un nid de mitrailleuse.
    Et puisque vous parlez du lien entre vie privée et vie publiques, répondant à NE sur ce sujet :
    [Je vois dans votre réaction une résurgence du fond chrétien traditionnel, qui ne connaît pas la séparation entre la sphère publique et la sphère privée. Pour le chrétien, la question se pose depuis le moyen-âge : un roi peut-il être bon en tant que roi et mauvais en tant qu’homme ? La réponse traditionnelle – jusqu’à la Renaissance, au moins – est négative, et les péchés privés du roi peuvent amener le châtiment divin sur le royaume. C’est avec Machiavel qu’on commence à se dire que la vertu du gouvernant n’est pas forcément celle de monsieur tout le monde. Et c’est la République laïque qui finalement sépare les sphères publique et privée. On peut par certains côtés dire que les anglo-saxons, avec la confusion entre les deux sphères – un homme ne peut être un bon président s’il trompe sa femme – sont revenus très en arrière. Et maintenant, nous les imitons…]
    En théorie, je serais plutôt d’accord sur le principe de votre réponse à NE. En pratique, et contrairement aux infortunes de votre chien évoquées plus haut ce n’est pas n’importe quelle famille : Christine Ockrent, Bernard Kouchner, Elisabeth Guigou … Il y a beaucoup trop de gens publics et influents pour qu’on pouisse parler de “vie privée”. Lorsque la “vie privée” fait intervenir des “personnalités publiques”, la liberté d’informer doit prévaloir.
     
    [D’accord. Mais faut-il pour autant se réjouir lorsque la foule – pour des raisons qui n’ont absolument rien à voir avec les « vilénies » que vous évoquez – dressent à leur intention des bûchers et des potences ? Et si l’on approuve cela aujourd’hui, que pourra-t-on dire lorsque la colère de la foule poursuivra des personnes décentes ?]
    Mais la colère de la foule a déjà poursuivi des personnes décentes (pensons à Polanski ou Baudis). Pourquoi s’indigner dès lors lorsqu’elle poursuit une personne coupable, et qui plus est une des personnes au coeur de la caste se prétendant arbitrer les élégances ?
    [Et que ces types (les Duhamel & co) qui me considèrent comme valant moins que rien, et le disent partout où ils le peuvent, voient révéler à tous que ce sont eux qui sont des gros déchets avec des comportements dégueulasses, je trouve ça mérité.]
    Voilà. Ces gens n’ont pas de mots assez durs contre la France qui pue la clope et roule en diesel. Au PCF, vous n’aviez pas un concept d’ennemi de classe ?
    [Alors, franchement, quand j’entends qu’untel est « victime toute sa vie dans sa tête » parce qu’un curé ou son beau-père lui caressait le zizi quand il était adolescent… de grâce, un peu de sens des proportions !]
    Je suis plutôt d’accord, mais cette vue est aujourd’hui hors de le fenêtre d’Overton et à ce titre publiquement inaudible. A moins que vous ne soyiez très proche de la retraite, je doute fort que vous l’ayiez publié sans pseudonyme. Cela à bien évidemment un coût pour la société : ces victimes à qui on dit de s’enfermer mentalement dans leur traumatisme plutôt que de se projeter dans le futur se névrosent réellement.
    [Guigou]
    Ex-présidente de la commission pour l’inceste. Au moins, elle avait une connaissance du sujet.
    Mais membre d’une mouvance politique, elle n’a rien dit sur un collègue violeur et pédophile. On a très lourdement reproché ses silences à l’Eglise catholique, il serait juste d’en faire autant envers la bourgeoisie de gauche.
    [Kouchner]
    Je crois que c’est ce qui me déçoit le plus dans cette affaire, les autres révélations étant aussi sordides que peu surprenantes. On un homme qui, par lâcheté, n’a pas voulu confronter le violeur de son fils, un vieux binoclard professeur de droit. Pour le fondateur de Médecins Sans Frontières cette peur du conflit est une faiblesse humaine et nul n’est parfait. Cela aurait pu être une zone sombre de sa vie privée. Par contre, le populaire humanitaire a exercé la fonction de ministre des affaires étrangères. En charge de faire face avec fermeté, si possible en évitant le conflit armé, aux revendications de gens plus intimidants comme Erdogan, Madeleine Allbright ou Bashar El Assad. Vous pensez vraiment qu’il avait la carrure de l’emploi ?

    • Descartes dit :

      @ Jordi

      [Déjà, la stratégie : il faut choisir ses batailles. Défendre un ponte de la gauche caviar violeur, pédophile, et ne niant pas les faits, condamné à prendre sa retraite à 70 ans dans une villa de Sanary-sur-mer sans autre forme de châtiment, ce n’est pas le terrain le plus favorable. Vous qui appréciez le patriotisme des poilus, vous chargez sabre au clair un nid de mitrailleuse.]

      Je le dis et le répète. Je ne défends pas un homme, mais un principe. Et cela devrait apparaître d’autant plus nettement que l’individu dans le cas d’espèce ne mérite pas, à titre personnel, d’être défendu. J’aurais été ravi de voir Olivier Duhamel pendu pour son œuvre politique ou juridique. Mais ici, on le pend pour de mauvaises raisons. Et cela me semble très dangereux. Parce que demain, lorsqu’on pendra l’un « des nôtres » et que nous chercherons à le défendre, on nous dira « vous n’avez rien dit pour Duhamel, alors deux poids deux mesures ? ». Et on aura raison.

      Défendre la liberté, c’est toujours défendre la liberté de l’autre.

      [En théorie, je serais plutôt d’accord sur le principe de votre réponse à NE. En pratique, et contrairement aux infortunes de votre chien évoquées plus haut ce n’est pas n’importe quelle famille : Christine Ockrent, Bernard Kouchner, Elisabeth Guigou … Il y a beaucoup trop de gens publics et influents pour qu’on puisse parler de “vie privée”. Lorsque la “vie privée” fait intervenir des “personnalités publiques”, la liberté d’informer doit prévaloir.]

      Cela dépend de l’information. Je suis contre l’idée qu’un homme publique n’a pas de vie privée. Ce que l’homme public fait dans son lit – quand bien même il le ferait avec un autre personnage public – est son affaire, et j’aimerais que la presse respecte ce principe. Je ne vois pas ce que le débat public gagne à savoir que le fils de tel homme politique a violé son frère, que tel homme politique trompe sa femme avec une actrice.

      [Mais la colère de la foule a déjà poursuivi des personnes décentes (pensons à Polanski ou Baudis). Pourquoi s’indigner dès lors lorsqu’elle poursuit une personne coupable, et qui plus est une des personnes au coeur de la caste se prétendant arbitrer les élégances ?]

      Parce que, si l’on veut être crédible, il faut s’insurger dans TOUS les cas. La voix qui aura défendu Duhamel sera bien plus crédible lorsqu’elle défendra Baudis. Celle qui ne défend que ses amis sera toujours suspecte de faire des choix politiques.

      [Voilà. Ces gens n’ont pas de mots assez durs contre la France qui pue la clope et roule en diesel. Au PCF, vous n’aviez pas un concept d’ennemi de classe ?]

      Oui. Mais vous noterez qu’au PCF, on s’est toujours refusé à utiliser le scandale personnel comme instrument politique. Je vous mets au défi de trouver un seul contre-exemple. On laissait ce genre de méthodes aux gauchistes. L’ennemi de classe se combat politiquement, pas en allant regarder ce qu’il fait dans sa chambre à coucher.

      [Je suis plutôt d’accord, mais cette vue est aujourd’hui hors de le fenêtre d’Overton et à ce titre publiquement inaudible. A moins que vous ne soyez très proche de la retraite, je doute fort que vous l’ayez publié sans pseudonyme.]

      Et vous avez raison de le penser, retraite ou pas retraite. Mais cela n’empêche que ce soit la vérité. Cela me rappelle la formule d’un écrivain argentin parlant de la dictature. « Celui qui ne dit pas mot ne consent pas. Celui qui ne dit pas mot, c’est parce qu’il est mort. Généralement, de peur ».

      [« Guigou » Ex-présidente de la commission pour l’inceste. Au moins, elle avait une connaissance du sujet. Mais membre d’une mouvance politique, elle n’a rien dit sur un collègue violeur et pédophile. On a très lourdement reproché ses silences à l’Eglise catholique, il serait juste d’en faire autant envers la bourgeoisie de gauche.]

      La comparaison est absurde. L’Eglise est une institution, et ce qu’on lui reproche est d’avoir protégé par son silence ses agents. Olivier Duhamel n’était pas sous l’autorité de Guigou, que je sache. Maintenant, si Guigou avait connaissance des faits avant qu’ils soient prescrits, on peut lui reprocher de ne pas avoir dénoncé le crime au procureur de la République. Mais si elle n’a eu connaissance qu’après que la prescription soit intervenue, je ne vois pas ce qu’on pourrait lui reprocher. Ses amitiés, c’est entre elle et sa conscience.

      [« Kouchner » Je crois que c’est ce qui me déçoit le plus dans cette affaire, les autres révélations étant aussi sordides que peu surprenantes. On un homme qui, par lâcheté, n’a pas voulu confronter le violeur de son fils, un vieux binoclard professeur de droit.]

      Je ne vois pas pourquoi vous êtes déçu. Je ne crois pas que dans cette affaire Kouchner ait manqué de courage. Simplement, il ne faut pas oublier que Kouchner était un homme ambitieux, et Olivier Duhamel avait des réseaux puissants. Kouchner aurait-il été ministre s’il avait mis un œil au beurre noir à Duhamel – et expliqué pourquoi dans la presse ? On n’en sait rien, mais on peut supposer que Duhamel avait les moyens de s’y opposer, et qu’à contrario il avait toutes les raisons de renvoyer l’ascenseur à un homme qui cachait l’un de ses secrets honteux…

  16. Axelzzz dit :

    Bonsoir Descartes, je reviens sur votre blog après une longue absence et ne résiste pas à commenter cet article car, une fois n’est pas coutume, je partage l’avis de Nationaliste-Ethniciste autrefois Nationaliste-Jacobin, paix à son âme.
    L’essentiel de votre argumentation repose sur deux idées: d’une part le déni de justice et d’autre part, le droit à la vie privée des hommes publics dans notre république. Les deux arguments me semblent peu convaincant en l’espèce.
    Commençons par l’argument concernant la ‘sphère privée’. Le pouvoir d’Olivier Duhamel (que le monde dans l’article sur l’art du secret de O Duhamel décrit comme très influent et que vous reconnaissez aussi comme une homme puissant) n’était pas institutionnel. A-t-il jamais été élu ? responsable devant le peuple ou d’autres instances le représentant des décisions sur lesquelles il aurait pesé? Pas vraiment.Cette forme de pouvoir qui relève de l’influence ressort essentiellement de ce que vous appelez la sphère privée – ces fameux réseaux que certains aiment à accuser de tous les maux. C’est parce qu’il avait des amis haut-placés – comme F. Hollande selon l’article de monde précitée – qu’Olivier Duhamel avait son mot à dire, obtenait les bonnes places et impressionnait son monde. Ce réseau n’aurait sans doute pas pu être conquis sans travail, intelligence ou convictions. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit toujours pour une large part de sympathies et séductions, bref de sa ‘sphère privée’ bien plus que de ses fonctions universitaires.
    Mais surtout, cet homme n’est pas “lynché” par la foule – il perd un pouvoir d’influence car son petit club d’amis haut-placés le rejette (et encore cela reste à prouver, mais admettons). Il n’y a là ni condamnation formelle, ni violence physique. A peine quelques potins indignés et twitt rageurs qui seront oubliés par le plus grand nombre d’ici quelques jours et un livre dont le succès ne passera sans doute pas à la postérité. La véritable perte est donc celle de son statut au sein des dits réseaux d’influence. 
    Est-ce là un déni de justice ? Et bien non, c’est la vie des réseaux d’influence et des clubs électifs. Certes cela manque de panache, mais c’est ainsi que fonctionne une société de cour. C’est la norme – et ma foi, il a perdu selon les mêmes règles que celles sur lesquelles a reposé son succès. 
    Quant à la justice institutionnelle, le droit ne lui donne t il pas le moyen d’attaquer en diffamation l’autrice de ce livre pour défendre formellement sa vie privée? Je ne crois pas que la raison pour laquelle il ne le fait pas serait une forme de lassitude, mais bien que ce qu’il a perdu – la considération de ses pairs –  ne reviendrait pas du fait d’une décision de justice. Pourquoi cela? Parce que ses anciens amis n’en veulent peut-être plus dans leur sphère privée à eux (et encore cela reste à prouver) et qu’aucun juge n’y pourra rien. 
    En effet, le réflexe naturel dans un réseau d’influence est de défendre ses membres. Avant de lâcher un homme réellement influent, il faut que des membres éminents de celle-ci s’assurent que le cas est irrécupérable.
    N’est-ce pas ce qui s’est produit ? Selon ce que j’ai lu, les enfants ont parlé à leur mère 20 ans après les faits en 2008. Faits déjà prescrits. Elle a choisit son mari, le fils sa tranquillité, la fille a attendu la mort de sa mère pour publier ce que vous appelez sa “vengeance”. Cela s’est certainement ébruité durant tout ce temps, mais grâce à la caution de sa femme, le scandale n’éclatera qu’après sa mort.
    En somme tant qu’il a été possible d’ignorer les faits, les réseaux de O. Duhamel l’ont soutenu. Jusqu’à ce que le silence devienne intenable et consiste à nier le fait que la pédophilie et l’inceste sont interdits. Si cet homme se souciait de son l’honneur, comment croire qu’il n’aurait pas trouvé l’occasion depuis 2008 d’affronter ce soupçon et le réduire à néant une fois pour toute? 
    Reste que vous êtes l’avocat brillant d’un homme déshonoré et qu’une telle défense est toujours émouvante – marquée par le vertige de voir une vie basculer pour quelques erreurs. C’est tout à votre honneur – quant à celui de monsieur Duhamel, nous feront sans puisqu’il s’en passe bien lui.
    Bien à vous
    Axellzzz

    • Descartes dit :

      @ Axelzzz

      [Bonsoir Descartes, je reviens sur votre blog après une longue absence (…)]

      Vous y êtes toujours le bienvenu !

      [L’essentiel de votre argumentation repose sur deux idées : d’une part le déni de justice et d’autre part, le droit à la vie privée des hommes publics dans notre république. Les deux arguments me semblent peu convaincant en l’espèce.]

      Je me permets de préciser. Je ne parle pas ici de « déni de justice » puisque la justice se prononcera – et conclura selon toute vraisemblance à la prescription des faits allégués. Le problème ici n’est pas le « déni de justice », mais l’usurpation du pouvoir de juger et punir par l’opinion publique stimulée par une caste médiatique.

      [Commençons par l’argument concernant la ‘sphère privée’. Le pouvoir d’Olivier Duhamel (que le monde dans l’article sur l’art du secret de O Duhamel décrit comme très influent et que vous reconnaissez aussi comme une homme puissant) n’était pas institutionnel. A-t-il jamais été élu ? responsable devant le peuple ou d’autres instances le représentant des décisions sur lesquelles il aurait pesé ? Pas vraiment.]

      C’est aussi le cas d’un Sartre, par exemple. Doit-on juge son œuvre à l’aune de sa vie sexuelle – pas très reluisante, si l’on croit l’autobiographie de Simone de Beauvoir ? Le fait qu’un homme exerce une influence intellectuelle est-il raison suffisante pour qu’il soit défenestré non pour ce qu’il a fait ou écrit sur la place publique, mais pour ce qu’il a fait dans sa chambre à coucher ? La poésie d’Aragon est-elle moins merveilleuse parce qu’il aimait les jeunes garçons ?

      [Cette forme de pouvoir qui relève de l’influence ressort essentiellement de ce que vous appelez la sphère privée – ces fameux réseaux que certains aiment à accuser de tous les maux. C’est parce qu’il avait des amis haut-placés – comme F. Hollande selon l’article de monde précitée – qu’Olivier Duhamel avait son mot à dire, obtenait les bonnes places et impressionnait son monde. Ce réseau n’aurait sans doute pas pu être conquis sans travail, intelligence ou convictions. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit toujours pour une large part de sympathies et séductions, bref de sa ‘sphère privée’ bien plus que de ses fonctions universitaires.]

      Vous soulevez ici un point intéressant, auquel je n’avais pas pensé. Effectivement, on peut se demander jusqu’à quel point la « vie publique » de Duhamel n’était fondée sur des rapports privés. Mais je ne vais pas aussi loin que vous. Votre argument justifie que la presse puisse parler des amitiés de Duhamel, puisque ces amitiés, même si elles sont « privées », ont une incidence certaine sur l’influence publique du personnage. Mais est-ce que ses rapports avec ses beaux-enfants rentre dans cette catégorie ? Sauf à considérer qu’il les a utilisé comme instrument de séduction, qu’il a permis par exemple à ses amis d’abuser d’eux, je ne le pense pas. Or, il n’y a aucun élément qui indique que ce soit le cas.

      [Mais surtout, cet homme n’est pas “lynché” par la foule – il perd un pouvoir d’influence car son petit club d’amis haut-placés le rejette (et encore cela reste à prouver, mais admettons). Il n’y a là ni condamnation formelle, ni violence physique.]

      Vous savez comme moi que la violence symbolique peut quelquefois être aussi terrible que la violence physique. Être chassé comme un paria d’une institution que vous avez contribué à bâtir, voir vos livres – et au-delà de son côté mondain, Duhamel est un constitutionnaliste de talent – effacés de la bibliographie, être séparé de ses amis, j’assimile cela à un « lynchage ». Je ne sais pas si ses amis le « rejetteront » au fond, mais hésiteront certainement à le revoir…

      [Est-ce là un déni de justice ? Et bien non, c’est la vie des réseaux d’influence et des clubs électifs. Certes cela manque de panache, mais c’est ainsi que fonctionne une société de cour. C’est la norme – et ma foi, il a perdu selon les mêmes règles que celles sur lesquelles a reposé son succès.]

      J’entends votre argument, qui me semble parfaitement recevable dans le cas personnel de Duhamel. Le problème, encore une fois, c’est que ce qui arrive aujourd’hui à Duhamel peut demain arriver à quelqu’un d’autre. A un « autre » qui se serait hisse non pas grâce à ses talents de cour, mais à une véritable dimension intellectuelle. Que Duhamel mérite ce qui lui arrive – ou plus banalement, comme vous le décrivez, que cela rentre dans la logique du jeu auquel il s’est prêté – je vous l’accorde. Mais malheureusement, la logique qui l’abat aujourd’hui dépasse de très largement les phénomènes de cour.

      [Quant à la justice institutionnelle, le droit ne lui donne-t-il pas le moyen d’attaquer en diffamation l’autrice de ce livre pour défendre formellement sa vie privée ?]

      De l’attaquer, oui. D’obtenir justice ? Duhamel est un homme de plus de 70 ans. Il lui reste avec de la chance une décennie à vivre. A quoi bon perdre son temps à essayer d’obtenir un euro symbolique d’un tribunal ? D’autant plus que cela l’obligerait peut-être à étaler devant le tribunal d’autres secrets de famille tout aussi désagréables. Et quand bien même il arriverait à faire reconnaître son bon droit, est-ce que cela lui rendrait la considération médiatique et académique ? « Malheur à celui par qui le scandale arrive… ».

      [Je ne crois pas que la raison pour laquelle il ne le fait pas serait une forme de lassitude, mais bien que ce qu’il a perdu – la considération de ses pairs – ne reviendrait pas du fait d’une décision de justice. Pourquoi cela? Parce que ses anciens amis n’en veulent peut-être plus dans leur sphère privée à eux (et encore cela reste à prouver) et qu’aucun juge n’y pourra rien.]

      Oui, mais… pourquoi ? Parce qu’ils ne supportent pas de fréquenter un homme qui a commis les faits qu’on lui reproche ? Probablement pas, puisque « tout le monde savait ». Si ses pairs cessent de le fréquenter, c’est parce qu’ils ont PEUR. C’est cela qui me semble malsain dans cette affaire : qu’on ait mis en place une sorte d’inquisition moderne qui vous oblige à renier vos amis de peur de vous retrouver au bûcher avec eux.

      [Reste que vous êtes l’avocat brillant d’un homme déshonoré et qu’une telle défense est toujours émouvante – marquée par le vertige de voir une vie basculer pour quelques erreurs. C’est tout à votre honneur – quant à celui de monsieur Duhamel, nous feront sans puisqu’il s’en passe bien lui.]

      Je vous remercie. Il est vrai que j’ai tendance à faire miens les mots de Vergès : « le pire salaud mérite le meilleur avocat ». Mais dans le cas présent, je suis convaincu qu’au-delà de la figure – certes peu reluisante – de Duhamel il y a un principe important à défendre. Nul homme ne devrait être puni au-delà de ce que prévoit la loi. Quand c’est la foule qui décide, la justice se meurt. Vous avez raison de signaler que celui qui tue par le fer périt en général de la même manière, et que la chute de Duhamel n’est que la conséquence des mêmes mécanismes qui ont permis son ascension. Mais nous condamnons ces mécanismes “de cour” qui permettent ce type d’ascension. Pourquoi ne pas les condamner aussi lorsqu’ils abattent ce qu’ils ont dressé ?

  17. Luc dit :

    Ce dimanche 24/01/2021 Christine Ockrent belle mère des enfants Kouchner et fréquentation de Duhamel ne dit rien sur cet événement paroxystique.
    Elle parle comme un robot d’autres sujets..
    Comment peut on qualifier cette suffisance schizophrénique ?

    • Descartes dit :

      @ Luc

      [Ce dimanche 24/01/2021 Christine Ockrent belle mère des enfants Kouchner et fréquentation de Duhamel ne dit rien sur cet événement paroxystique.]

      Je ne vois pas ce que vous lui reprochez. C’est une affaire privée, elle n’a pas à en parler. Pourquoi le ferait-elle ? Ce n’est pas parce que les médias sont partis dans une dérive hystérique qu’il faut les suivre… loin d’être de la “schizophrénie” ou de la “suffisance”, je trouve ce comportement parfaitement digne. Et pourtant, on ne peut dire que Ockrent soit sainte de ma dévotion…

  18. Luc dit :

    Elle est commentatrice et énonce ses idées anti collectivistes à l’émission de ce jour sur France culture,’l’esprit public’.
    Y voyez vous une bénéfique et protectrice distanciation par mensonge d’omissionvis à vis du public ou une lâcheté irresponsable ?

    • Descartes dit :

      @ Luc

      [Elle est commentatrice et énonce ses idées anti collectivistes à l’émission de ce jour sur France culture,’l’esprit public’.]

      Et alors ? Des commentateurs réac, ce n’est pas ça qui manque sur les ondes!

      [Y voyez vous une bénéfique et protectrice distanciation par mensonge d’omissionvis à vis du public ou une lâcheté irresponsable ?]

      Ni l’un, ni l’autre. Je ne vois toujours pas pourquoi vous voulez qu’un commentateur évoque sa vie privée dans ses commentaires.

  19. Luc dit :

    Effectivement,vous n’êtes pas le seul à privilégier la rationalité politique dans les débats même si les collectivistes en prennent injustement,fielleusement mensongèrement, plein la figure depuis des décennies.
    Régler les comptes ne fait pas partie de votre conception du débat public,pourquoi?parce que vous pensez que l’on s’y discrédite et au final on se retrouve en slip ou car vous pensez qu’il ne faut pas mettre d’affects lorsqu’on débat ?
    La schadenfreude n’est pas souhaitable publiquement même si après des années foireuses,les collectivistes sentent le vent arrière , dommage,non de se refuser un peu de masturbation intellectuelle ?

  20. Claustaire dit :

    Sur la légale immaturité innocente des uns et le paradoxal droit à se mutiler d’enfants éventuellement “transitifs” encore plus immatures, voyez si vous avez accès à cette (im)pertinente réflexion de Gérard Biard, parue dans un des derniers Charlie hebdo. Si jamais il fallait être abonné pour y accéder, je vous en proposerais une copie en corps de commentaire.
    https://charliehebdo.fr/2021/02/societe/libres-enfants-de-summertrans/
    Bien à vous.

    • Descartes dit :

      @ Claustaire

      [Sur la légale immaturité innocente des uns et le paradoxal droit à se mutiler d’enfants éventuellement “transitifs” encore plus immatures, voyez si vous avez accès à cette (im)pertinente réflexion de Gérard Biard, parue dans un des derniers Charlie hebdo. Si jamais il fallait être abonné pour y accéder, je vous en proposerais une copie en corps de commentaire.]

      En effet, intéressante réflexion. Je trouve encore meilleure celle-ci (https://charliehebdo.fr/2021/01/societe/grandes-familles-sous-les-kouchner-la-plage/) qui franchement donne envie de lire le livre de Camille Kouchner… ne serait-ce que comme document sociologique sur ce monde-là.

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