Comment le PG mange son chapeau en 24 heures…

L’accident de Fukushima nous avait donné l’opportunité d’apprécier l’indécence des antinucléaires français. On a eu droit à cette schadenfreude si caractéristique de ceux pour qui les malheurs des autres sont une bonne nouvelle. On y entendait derrière leur condoléances hypocrites pour les victimes cette prière silencieuse: “pourvu qu’il y en ait beaucoup, pourvu que ce soit un nouveau Tchernobyl…”.

 

Malheureusement pour les vautours, cette prière n’a pas été entendue. Pire: les études d’opinion ont très vite montré que l’opinion publique avait peu apprécié cette réaction des écologistes. Mais bon, lorsqu’on a une idée fixe, il ne faut pas s’étonner qu’elle n’avance pas. Et l’accident survenu hier à Marcoule a encore permis de vérifier que les antinucléaires n’ont guère tiré les leçons de leur mésaventure. Et que l’indécence continue.

 

D’abord, il faut s’arrêter un instant sur l’évènement de Marcoule. Sur le site de Marcoule est installée une entreprise, la CENTRACO, dont la mission est le traitement et le recyclage des déchets d’exploitation des installations nucléaires. En quoi consistent ces déchets ? Cela n’a rien à voir avec du combustible nucléaire, qui est retraité à La Hague. Comme sur toute installation industrielle, les travaux de maintenance dans une centrale nucléaire impliquent le démontage et le remplacement de toutes sorte de pièces d’usure, de joints, de tuyauteries de ferrailles. Seulement voilà: les pièces remplacées à l’intérieur de la zone nucléaire de la centrale sont considérés (qu’elles soient ou non contaminées d’ailleurs) des “déchets” nucléaires. A ce titre, il est interdit de les mélanger à d’autres déchets et ils doivent être traités (c’est à dire fondus, incinérés ou subir tout autre traitement) dans des installations spéciales, disposant du confinement et des mesures de contrôle adéquates. CENTRACO dispose de ce type d’installations. Bien entendu, l’ensemble de ces pièces métalliques contaminées contiennent des quantités très faibles d’éléments radioactifs. Un accident sur ce type de matériel, même s’il provoquait une dispersion de matière dans l’environnement, donnerait des niveaux de contamination extraordinairement faibles.

 

Venons maintenant à l’accident. Il s’agit, du moins pour autant qu’on puisse le savoir à l’heure où j’écris, d’une explosion dans un four métallurgique. Un évennement qui sans être fréquent, n’est pas exceptionnel sur ce type d’installation. Bien entendu, un four utilisé pour traiter des substances radioactives, même faiblement, est soumis à des mesures particulières en matière de confinement. Mesures qui semblent d’ailleurs avoir été efficaces, puisque même la CRIIRAD, c’est dire, admet qu’il n’y a aucune pollution radioactive de l’environnement. On est donc en présence d’un accident industriel, terrible puisqu’il a entraîne la mort d’un homme et des blessures graves sur plusieurs de ses collègues. Mais est il légitime de faire l’amalgame entre un tel accident et une catastrophe nucléaire ?

 

Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l’écologie du PG semble penser que oui. Souvenez vous. C’est la dame s’était dejà illustrée lors de la catastrophe de Fukushima en écrivant dans un communiqué ce lapsus mémorable: “Alors que partout dans le monde, on s’apprête à célébrer le triste anniversaire des 25 ans de la catastrophe de Tchernobyl (…)”. Cette adepte de la “célébration” (1) des accidents nucléaires récidive donc à Marcoule. A peine quelques heures après l’accident, elle écrit un communiqué vengeur (disponible ici). Elle commence ainsi:

 

Le Parti de Gauche apprend avec consternation qu’un nouvel accident nucléaire vient d’avoir lieu sur le site de Marcoule dans le Gard (…).

 

Lorsqu’un incinérateur de déchets hospitaliers explose, on ne parle pas de “accident sanitaire”. Alors, par quel étrange abus de langage l’explosion d’un four métallurgique, fut-il chargé de métal faiblement radioactif, peut être qualifié de “accident nucléaire” ?  Mais il y a plus intéressant: puisque le communiqué parle d’un “nouvel accident nucléaire sur le site de Marcoule”, c’est qu’il y a eu un autre. Mais à quel “accident” on fait référence ? Y a-t-il jamais eu un “accident nucléaire” à Marcoule ? De quoi on parle ?

 

Mais ce qui vaut son pesant en cacahouètes, c’est la conclusion du communiqué:

 

Ce nouvel accident nucléaire provoquera-t-il la même réaction chez les gouvernants, politiques et lobbies ? Combien de temps vont ils continuer à rester sourds et aveugles aux dangers de cette filière ? (…) Combien d’accidents, d’explosions, de drames humains avant d’engager la transition énergétique et de demander enfin au peuple s’il est prêt à prendre ces risques ?

 

Une question se pose à l’évidence: quel rapport entre “les dangers de cette filière” (ie la “filière nucléaire”) et l’explosion d’un four métallurgique, explosion qui pourrait avoir lieu dans n’importe quelle fonderie ? Et si demain une explosion se produisait dans un four sur une usine de panneaux solaires ou de pales d’éoliennes, Corinne Morel-Darleux nous appellerait-elle à renoncer à l’énergie solaire ou éolienne pour ne pas “prendre ces risques” ?

 

Ce communiqué montre à l’évidence combien les antinucléaires procèdent par amalgame. Tout est bon pour proclamer leur idée fixe. Peu importe que l’événement n’ait qu’un lointain rapport avec le nucléaire, peu importe les circonstances exactes, la question est de faire peur au populo. Et si pour cela on utilise sans vergogne les morts d’un accident industriel, tant pis, la fin justifie les moyens. D’ailleurs, c’est tellement flagrant dans ce cas, que même le PG a eu le souci de rectifier le tir. Dans un communiqué publié aujourd’hui, le ton n’est plus du tout le même. Cela vaut la peine de le publier in extenso:

 

Selon la CRIIRAD, il n’y a pas eu de hausse de la radioactivité enregistrée autour de Marcoule. L’autorité de sûreté nucléaire ouvre une enquête sur les causes de cette explosion qui pose une nouvelle fois la question de la sécurité de l’installation, et l’Agence Internationale de l’Energie Atomique a demandé à la France de fournir des éléments. Espérons que ce nouvel accident ouvre la voie à plus de transparence dans le nucléaire dans le strict respect des lois en vigueur en matière d’environnement et de protection de la santé des travailleurs et des populations.

 

Tiens, tiens… finalement, qu’est devenue la question perfide de Corinne Morel-Darleux sur la “transparence” ? Faut croire que la “transparence” n’a pas été trop mal assurée, puisque la CRIIRAD – autant dire l’oracle de Delphes des antinucléaires – confirme finalement ce que les nucléocrates ont dit depuis le départ. Et loin du titre exalté du premier communiqué (“Explosion à Marcoule: on ne peut plus attendre“) et de sa conclusion vengeresse (“Pour nous au Parti de Gauche, c’est non.  Il faut sortir du nucléaire ! D’autres choix énergétiques sont possibles, on ne peut plus attendre !”), on se contente d’espérer que “ce nouvel accident ouvre la voie à plus de transparence” et que les lois en vigueur soient “strictement respectées”). Mais c’est qui est encore plus intéressant dans le deuxième communiqué, c’est la signature. Alors que le premier était signé de Corinne Morel-Darleux, seule comme une grande, le deuxième porte la signature suivante:


Martine Billard (co-présidente du Parti de Gauche) et Corinne Morel Darleux (Conseillère régionale Rhône Alpes et Secrétaire Nationale à l’écologie)

 

On dirait que quelqu’un à sonné la fin de la récréation et que la belle et ambitieuse Corinne a été obligée de manger son chapeau en co-signant un communiqué qui, en comparaison avec celui qu’elle avait signé toute seule la veille sonne comme une rétractation…

 

La politique en général et la politique nucléaire en particulier est quelque chose de trop sérieux pour être abandonnée à des personnages capables d’écrire n’importe quoi pour faire avancer leurs petites affaires. Si la direction du PG a finalement réalisé le mal que ce genre de “communiqué” peut faire à sa crédibilité, tout n’est pas perdu.

 

PS: Je me suis laissé dire par des amis que Corinne Morel-Darleux ne me porte pas dans son coeur depuis que je me suis moqué de son “Fuckushima” (sic) et qu’elle a dit de bien méchantes choses sur moi dans les couloirs… je doute que ce papier améliore les choses. En tout cas, comme disait Guitry, “si les gens qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage”.

 

 

Descartes

 

 

(1) Je rappelle ici pour ceux qui n’auraient pas compris que le terme “célébration” ne s’applique normalement qu’à un événement heureux. On “célèbre” les victoires, on “commémore” les défaites. Que les antinucléaires “célèbrent” la catastrophe de Tchernobyl n’est donc pas innocent… 

 

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14 réponses à Comment le PG mange son chapeau en 24 heures…

  1. georges 70et25 dit :

    Je pense que tu devrais cesser de ruminer ton bannissement du site de Mélenchon ( c’est l’effet que me font beaucoup de tes billets récents), et te consacrer à de plus grands ennemis que le PG,
    si pour toi il en existe. Le “dialogue” ici avec quelques rares autres, souvent “disparus” de ce même site, comme toi, à la longue et pas pour rien, ne fait guère à mon avis avancer la pensée et
    l’action pour nous libérer des carcans qui nous entravent .

    “Nous”, ça veut dire moi et bien d’autres j’espère,  simples citoyens, intellectuels ou non, rouages, pions, pourquoi pas Grecs, ouvriers ou membres de ces  “classes moyennes” que tu
    stigmatises sans cesse avec un dogmatisme d’idéologue invétéré.

    Les  notions de “politiquement correct ” et de “bien pensance” sont vastes et ambiguës : c’est elles que tu as choisies pour fonts baptismaux de ton blog… Ton but proclamé : 
    pourfendre, ou dénoncer, ou reprendre, à gauche, les discours qui en relèvent…

    “A gauche”…

    Tu ne dégoises guère ici que sur  Mélenchon et le PG (ne parlons pas de la GU et de la FASE), avec une constance  qui sent à force la rancoeur et les procès d’intention qui vont avec :
    pourtant, que je sache, tous ceux-là n’ont pas été à ce point aux commandes qu’on puisse leur attribuer la responsabilité de ce que nous subissons…

    J’aimerais comprendre.

    Hypothèse 1 : seuls Mélenchon et son parti sont “à gauche”, auquel cas on comprend que ce soient tes seuls objets de critique.

    Hypothèse 2 : La “gauche” a un certain nombre de composantes, à préciser (PS, PC, NPA, MRC, etc…) mais seuls les susdits méritent de ta part critique dans la conjoncture actuelle : pourquoi ?

    Merci, si tu réponds, de le faire sans saucissonner comme d’habitude : laisse tomber le copier/coller point par point et le saut sophistique sur tel ou tel mot.

    • Descartes dit :

      Je pense que tu devrais cesser de ruminer ton bannissement du site de Mélenchon ( c’est l’effet que me font beaucoup de tes billets récents)

      Ah… évidement. Si l’on critique le Grand Homme, cela ne peut venir que de l’envie ou du dépit. A moins, bien entendu, qu’on soit payé par une “officine” quelconque… Au cas où tu ne l’aurais
      pas remarqué, j’ai récemment critiqué sur ce blog des gens aussi divers que Rocard, Ségolène, Mitterrand, Laurent… et pourtant, je n’ai jamais participé à leurs blogs.

      Les  notions de “politiquement correct ” et de “bien pensance” sont vastes et ambiguës :

      Au contraire: elles sont assez étroites et précises. Pour le dire en quelques mots: Bienpensant=celui qui est persuadé que ses idées représentent le bien par essence. “politiquement
      correct”=doctrine qui prétend qu’on change le monde en changeant le langage, et qui par voie de conséquence cherche à imposer des obligations et des tabous langagiers.

      Tu ne dégoises guère ici que sur  Mélenchon et le PG (ne parlons pas de la GU et de la FASE),

      Faux. Je “dégoise” aussi bien sur Rocard, Royal, Mitterrand, Buffet, Laurent, ainsi que le PCF, le PS où le NPA. Je suis en fait bien plus oecuménique dans ma critique que tu ne le crois. Mais
      peut-être que tu remarques plus les critiques lorsqu’elles touchent des gens qui te plaisent ? 

      pourtant, que je sache, tous ceux-là n’ont pas été à ce point aux commandes qu’on puisse leur attribuer la responsabilité de ce que nous subissons…

      Si je suis ton critère, il faudrait aussi s’abstenir de critiquer le FN. Après tout, lui non plus n’a pas été aux commandes, n’est ce pas ?

      J’aimerais comprendre.

      Je ne crois pas. Si tu cherchais à comprendre, tu poserais plus de questions et moins d’affirmations catégoriques. Ne sois pas hypocrite: tu est convaincu d’avoir tout compris.

      Mais je vais te répondre quand même, ne serait-ce que pour illustrer les autres lecteurs: lorsqu’on critique une organisation où un personnage, quel est le but qu’on poursuit ? Personnellement,
      j’ai l’ambition que ma critique puisse changer quelque chose. C’est pourquoi je trouve que critiquer Sarkozy, Copé ou Fillon est une perte de temps: les gens qui me font l’honneur de lire mes
      chroniques ont leur opinion faite sur ces personnages, et leur opinion n’est pas très loin de la mienne. L’idée que mes critiques pourraient faire changer les partisans de Sarkozy d’opinion (et
      par là même exercer une pression sur Sarkozy lui même) est tout simplement ridicule.

      Par contre, ma critique peut avoir un effet sur Buffet, Laurent ou Mélenchon. Tout simplement parce que les gens qui lisent mes chroniques sont souvent des militants, des sympathisants ou des
      électeurs potentiels de leurs organisations. Bien sur, mon poids personnel est faible. Mais je ne suis pas le seul à défendre mes idées, et à force de taper sur le clou à plusieurs on finira
      peut-être par l’enfoncer. C’est pourquoi critiquer le PCF ou le PG a pour moi un sens, alors que répéter “Sarkozy est méchant” n’en a aucun.

      Un celèbre philosophe disait qu’il fallait être rigoureux avec ses adversaires et encore plus rigoureux avec ses amis. Mélenchon aurait pu ouvrir une nouvelle voie pour la gauche française, en
      faisant une synthèse de ce qu’il y a de mieux dans la tradition communiste et dans la tradition socialiste. Il le peut encore, pourvu qu’il renonce à une dérive gauchiste qui l’amènera, si rien
      n’est fait, dans le mur. Il n’y a que l’exigence de ceux qui l’apprécient qui peut le remettre sur la bonne voie. Il n’est peut-être pas encore trop tard.

      Merci, si tu réponds, de le faire sans saucissonner comme d’habitude

      Je ne t’impose pas le format de tes commentaires, merci de me rendre la même politesse.

       

  2. Darthé-Payan dit :

    Je partage ton point de vue et je pense que le PG en parti gaucho-écolo-libertarien qu’il est devenu a réagi de manière précipitée et surtout idéologique, ne jouant que sur la peur, l’émotion, la
    bien pensante idéologie anti nucléaire ! Le PG comme les Ecolos d’EE-LV ont senti le coup politique (électoral), la fenêtre de tir pour glaner de futurs gains électoraux ou sondagiers !

    Un Tchernobyl à la française, l’occasion allait devenir vraiment très belle pour un PG semble incapable de mobiliser au delà des dévôts et adoreurs de la statue du petit timonier !

    Le PG a du faire reculade, machine arrière en publiant le communiqué dont tu as relevé le contenu !

    J’ai eu écho (je ne sais pas si tu as eu aussi ces échos), comme quoi, au PCF, cette affaire “de fuite” à Marcoule et l’exploitation anti-nucléaire qu’en faisait le PG commençait à chauffer
    sérieusement les oreilles de certains responsables politiques du PCF.

    Je ne sais pas si tu est au courant de l’interview de “Dédé” Chassaigne au quotidien “La Montagne” : Je t’en donne un extrait il est édifiant !

    Court extrait de l’interview au quotidien Centre-France La Montagne du lundi 12 septembre 2011.

    Propos recueillis par Laurent Bernard.

    La Montagne : Croyez-vous aux chances de Jean-Luc Mélenchon de faire mieux que Marie-George Buffet, en 2007 (1,93 %), et que Robert Hue, en 2002 (3,37 %) ?

    André Chassaigne : Faire mieux que Robert Hue dans le contexte prévisible de vote utile sera compliqué, mais c’est possible. Et j’ai l’intime conviction que le score sera supérieur à ce que
    nous avons fait avec Marie-George Buffet.

    http://www.lamontagne.fr/

    Autre chose, le sursaut républicain de Salut public avance. Une bonne nouvelle est intervenue au colloque Les choses avancent et c’est cela qui compte ! Jean-Pierre Chevènement rejoint
    Nicolas-Dupont Aignan sur la nécessité de rétablir les monnaies nationales et garder l’euro comme monnaie de réserve. Le sursaut républicain avance donc et je m’en félicite. Même Jean-Luc
    Mélenchon (voir son dernier billet sur son blog) ne semble plus cracher (il y a peu JLM avait traité les partisans du retrait de la France de l’UE, et de l’euro de “maréchalistes” sur les
    politiques qui se situent à gauche et qui pronent le départ de la France de l’UE et de l’euro (un peu dans la vision de Mpep). C’ést un premier pas de Mélenchon mais vite stopper par un pas de
    côté car il affirme qu’il n’est pas convaincu que se serait une bonne chose de sortir de l’euro et utilise (à mon grand desespoir ! lol!) un artifice en disant que la monnaie commune est aussi
    notre monnaie ! La posit ion et les arguments de jLM sont et seront de plus en plus intenables ! L’idée du sursaut républicain de Salut public avance à petits pas certes, mais avance ! Je ne me
    résouds pas à ce qu’il ne soit pas appréhender par un NDA, un JPC, un JLM !

    Bonne journée.

    Amicalement à toi.

    D-P.

    • Descartes dit :

      Je partage ton point de vue et je pense que le PG en parti gaucho-écolo-libertarien qu’il est devenu a réagi de manière précipitée et surtout idéologique,

      Je me pose la question. S’agit-il d’une “réaction du PG” ? Ou plus banalement d’une réaction toute personnelle de Corinne Morel-Darleux ? J’ai l’impression qu’il n’y a pas au PG de direction
      collective. Chaque “secrétaire national” dit un peu ce qu’il veut et gère son domaine en fonction de ses préférences personnelles et non pas en tant que représentant d’une ligne politique adoptée
      en commun. C’est pour cela que j’ai trouvé intéressant de comparer les deux communiqués: de toute évidence, la “ligne” du PG sur ces questions dépend de qui tient la plume.

      J’ai eu écho (je ne sais pas si tu as eu aussi ces échos), comme quoi, au PCF, cette affaire “de fuite” à Marcoule et l’exploitation anti-nucléaire qu’en faisait le PG commençait à chauffer
      sérieusement les oreilles de certains responsables politiques du PCF.

      J’ai moi aussi entendu cela. Mais je ne sais pas si le PG a rectifié le tir du fait de ces réactions ou pour d’autres raisons. Il serait très intéressant de le savoir…

      Je ne sais pas si tu est au courant de l’interview de “Dédé” Chassaigne au quotidien “La Montagne”

      Oui, je l’ai lu. Je t’avoue que j’ai du mal à l’interpréter. Est-ce que Chassagne prépare dejà l’après-Mélenchon ? Est-ce qu’il a fait un lapsus ? Est qu’il traduit les ambitions réalistes de la
      direction du PCF ?

      Jean-Pierre Chevènement rejoint Nicolas-Dupont Aignan sur la nécessité de rétablir les monnaies nationales et garder l’euro comme monnaie de réserve.

      Cela ne fait que préciser la vision qu’il avait exprimé dans son dernier livre. Mais c’est bien que cela soit dit.

      Même Jean-Luc Mélenchon (voir son dernier billet sur son blog) ne semble plus cracher

      Eh oui… même Jean-Luc sent le vent tourner… mais la position qu’il défend dans son dernier billet est extrêmement confuse et incohérente. Je pense que cette confusion tient non seulement à
      son incompréhension de l’économie, mais à des impératifs électoraux contradictoires: ne pas se fâcher avec les fédérastes tout en suivant le vent qui souffle décidément contre l’Euro.

       

  3. Joe Liqueur dit :

    Salut Descartes

    Je crains que le problème dont tu parles aille bien au-delà du P”G”. L’idéologie décroissante et son appel à la contrition perpétuelle est en train de corrompre toute la société, je trouve ça
    effarant et terrifiant. Je ne vais pas développer davantage, j’ai fait quelques billets sur ce thème.

    Simplement, dans le même registre (et même si en l’occurrence il ne s’agit pas de nucléaire), je ne sais pas si tu as lu le dernier papier de Jean-Luc Porquet dans le Plouf ! du
    Canard ; le mec se désole carrément que l’on ait trouvé du pétrole en Guyane. Genre : “Ah non, pas du pétrole, pas ça, nous ne l’avons pas mérité, nous sommes tellement vils, nous allons
    encore faire plein de bêtises avec !” Je caricature bien sûr, mais c’est tellement dans l’air du temps, tellement prévisible, et tellement ahurissant.

    A part ça, je ne partage pas du tout le point de vue de Georges (commentaire numéro 1) sauf sur un point : la “bien-pensance” et le “politiquement correct”, j’ai toujours pensé que c’étaient des
    facilités de langage et que ça ne pouvait rien vouloir dire de précis ; pas convaincu par tes définitions… Au reste ça n’empêche bien sûr pas ton blog d’être intéressant (sauf exceptions – par
    exemple, ton billet du 6 septembre…).

    • Descartes dit :

      Je suis d’accord avec toi. Cette idéologie qui veut qu’on doive en permanence être honteux de ce que nous sommes détruit tout sur son passage. Avec notre programme nucléaire, nous avons
      collectivement construit un magnifique outil industriel… et il faudrait presque s’excuser à chaque pas quand ce n’est pas le fermer. On découvre du pétrole, et il faut s’excuser comme si on
      avait fait quelque chose de mauvais.

      la “bien-pensance” et le “politiquement correct”, j’ai toujours pensé que c’étaient des facilités de langage et que ça ne pouvait rien vouloir dire de précis

      Comme je l’ai dit dans ma réponse, je ne suis pas d’accord. Et je t’ai donné les définitions (schématiques, j’en conviens, mais le sens y est).

      Au reste ça n’empêche bien sûr pas ton blog d’être intéressant (sauf exceptions – par exemple, ton billet du 6 septembre…).

      Ce qui déplait aux uns est ce qui plait aux autres… il en faut bien pour tous les gouts!

  4. Nicolas 70 dit :

    La fondation du PG avait fait naitre certains espoirs à gauche : un parti creuset voulant apporter le mieux du Socialisme et permettant de redonner du souffle au PCF.

    Aujourd’hui, au fur et à mesure que les mois passent, personnellment cela fait 10 mois que je n’y suis plus actif  et mon “adhésion” a pris fin en juin 2011, ce parti vire dans la vulgate
    gauchiset et dans l’incantation.

     

    Cela ne concernerait que le PG, ce serait un mondre mal, son décès ou sa lente agonie,déjà entamée, étant programmé après les prochaines législatives. Mais alors quid du PCF, après Hue, Buffet,
    les militants PCF  vont devoir se taper une campagne de Mélenchon, et pire, cohabiter avec les militants du PG dont une partie sont des anti-communistes primaires.

    Mélenchon a échoué qu’il fasse 3 ou 8%. Son égo en aura bien profité,.

    Mais pour les gens ordinaires, que faire ?

    • Descartes dit :

      La fondation du PG avait fait naitre certains espoirs à gauche : un parti creuset voulant apporter le mieux du Socialisme et permettant de redonner du souffle au PCF. Aujourd’hui (…) ce
      parti vire dans la vulgate gauchiset et dans l’incantation.

      Oui, tout à fait. La question pour ceux qui ont cru à autre chose est: qu’est ce qu’on fait ? Et là, il y a deux positions. Si l’on est optimiste, on continuera à gueuler avec l’espoir que les
      choses changent. Mais on peut aussi être pessimiste, et alors il faut suivre l’avis d’un intervenant sur ce blog (George): il faut laisser de côté l’amertume et passer à autre chose. Chercher
      ailleurs ce qu’on ne trouve pas au FdG et l’oublier…

      Mais pour les gens ordinaires, que faire ?

      Je ne sais pas. J’avoue qu’après avoir vu la lamentable prestation des candidats à la candidature PS – que je commenterai dans un papier à venir – il y a de quoi se flinguer.

       

  5. Mohican dit :

    Je crois que le sommet de l’indécence a été atteint par les écolos proposant un “Tribunal Russel” pour le nucléaire civil :

    http://imposteurs.over-blog.com/article-les-technophobes-veulent-un-tribunal-russell-contre-les-crimes-du-nucleaire-civil-81705359.html

  6. argeles30 dit :

    « La politique en général et la politique nucléaire en particulier est quelque chose de trop sérieux pour être abandonnée à des personnages capables d’écrire n’importe quoi pour faire avancer
    leurs petites affaires. »

        C’est exactement ce que je pense, et les positions du PG sur ce thème de l’énergie sont une des raisons de ma déception à propos du FdG. Quand on est léger sur un des thèmes
    d’avenir, on l’est probablement  dans d’autres domaines (économie, éducation, santé………).

        Mais le PG n’est pas le seul à gauche à dire et écrire n’importe quoi sur ce thème de l’énergie, et probablement aussi sur d’autres domaines. J’ai regardé l’autre soir le débat
    de la primaire PS, et je ne comprend pas très bien comment des gens à priori très intelligents, ayant  fait de très bonnes études dans des circuits réservés à l’élite, peuvent affirmer qu’on
    peut sortir du nucléaire, ou bien le ramener à 50% d’ici 2025, en comptant sur les énergies renouvelables et sans accroître la part des énergies fossiles. Avec quelques simples notions de
    physique (Travail, puissance, énergie), une connaissance des appels de puissance en France (de l’ordre de 90GW à la pointe d’hiver, à 19h00, quand il n’y a pas de vent et pas de soleil) et des
    niveaux de consommation (5 à 600 TWh de mémoire, avec une progression moyenne de 2% / an), on voit rapidement que tous ces gens ne savent pas de quoi ils parlent, ou bien, et c’est pire, ils
    mentent pour ratisser les suffrages écolo-bobo.

        Nous traversons une époque difficile, pas seulement à cause de la crise néolibérale, mais principalement du fait de la médiocrité de nos dirigeants en place, ou ayant des
    chances d’accéder aux manettes, tous plus ou moins  asservis à la finance.

        Pour revenir au débat des 6, j’ai trouvé Montebourg intéressant, bien qu’un peu théâtral sur la forme. 

    • Descartes dit :

      J’ai regardé l’autre soir le débat de la primaire PS, et je ne comprend pas très bien comment des gens à priori très intelligents, ayant  fait de très bonnes études dans des circuits
      réservés à l’élite, peuvent affirmer qu’on peut sortir du nucléaire (…)

      Il ne faudrait pas oublier que lorsque ces gens-là ont été au gouvernement jamais ils n’ont dit le moindre mot sur les “dangers” que cette énergie faisait courir à la France. Cela est vrai pour
      les candidats PS, cela est aussi vrai pour Mélenchon. Pendant des années ils ont été muets sur la question. Et tout à coup, un matin ces gens se réveillent et se disent “oh, mon dieu, nous
      dansons sur un volcan, il est urgent d’arrêter tout”. Curieux, non ?

      La logique des politiques aujourd’hui se résume à une formule célèbre: “je suis leur leader, je dois les suivre”. Pas plus les six candidats du PS que Mélenchon n’ont de véritable avis sur
      l’énergie nucléaire. Mais ils ont un avis sur ce que les gens ont envie d’entendre, et de l’intérêt d’occuper le terrain idéologique des écologistes en prévision de futures alliances. C’est aussi
      simple que ça.

      Nous traversons une époque difficile, pas seulement à cause de la crise néolibérale, mais principalement du fait de la médiocrité de nos dirigeants en place, ou ayant des chances d’accéder
      aux manettes, tous plus ou moins  asservis à la finance.

      Même pas…

      Pour revenir au débat des 6, j’ai trouvé Montebourg intéressant, bien qu’un peu théâtral sur la forme.

      C’est un bon bateleur. Mais peut-on croire un instant qu’il pense vraiment ce qu’il dit ?

       

  7. Delorca dit :

    Une grande  crise de la rationalité dans l’espace public. Il faudrait redonner aux gens le goût de la lecture, de la réflexion silencieuse, des oeuvres austères, loin des effets d’images.
    Moins d’hédonisme dans la culture. Un retour de l’ascétisme en quelque sorte… Vieille idée platonicienne : images-choc et démagogie font bon ménage. En écologie notamment. Refuser les images…

    • Descartes dit :

      Une grande  crise de la rationalité dans l’espace public. Il faudrait redonner aux gens le goût de la lecture, de la réflexion silencieuse, des oeuvres austères, loin des effets
      d’images. Moins d’hédonisme dans la culture. Un retour de l’ascétisme en quelque sorte…

      Tu me rappelles le débat théologico-politique qui sert de fond au roman d’Umberto Eco “Le nom de la rose”…

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