Il y a quelques jours, j’avais publié sur mon blog une invitation transmise par un sympathique lecteur pour une conférence sur le “protectionnisme” organisé par l’Ecole de Guerre Economique, le Manifeste pour un débat sur le libre-échange et le Forum Démocratique. Outre des intervenants de qualité, il était prévu une table ronde permettant aux représentants des différents candidats à l’élection présidentielle de s’exprimer sur la question et la présentation de “l’initiative citoyenne européenne pour un protectionnisme européen”. Je me suis donc rendu Lundi dernier à l’Ecole de Guerre Economique, 171 Rue de Grenelle, pour voir de quoi tout ça avait l’air.
D’abord, l’ambiance. Très “universitaire”, avec une salle dominée par les 40-60 ans mais avec une forte participation de jeunes, probablement des thésards ou des étudiants en économie. Les orateurs ont d’ailleurs parlé un langage qui ne pouvait être compris que pour ceux familiers avec la théorie économique. Il s’agissait par ailleurs d’une conférence, et le débat avec la salle n’était ni recherché, ni même permis.
La première table ronde était consacrée au livre d’Erik Reinert (récemment traduit en français sur le titre “Comment les pays riches sont devenus riches et pourquoi les pays pauvres restent pauvres).Pour ceux qui ne le connaissent pas, Reinert est un économiste norvégien né en 1949 – la date n’est pas innocente: il avait vingt ans en 1968 – qui a étudié aux Etats-Unis puis est parti en Amérique Latine faire du “travail communautaire” dans les Andes péruviens. Il revient dans les années 1970 en Europe pour faire fortune en tant qu’entrepreneur.
L’auteur était présent et a présenté longuement ses arguments pour défendre l’idée de protectionnisme intelligent. Qui, pour le dire franchement, ne m’ont pas convaincu. Le problème de l’argumentation de Reinert est que, comme souvent chez les économistes anglo-saxons, on prend les exemples qui vont dans le sens de votre théorie et on oublie convenablement ceux qui vont dans le sens inverse. Ainsi, par exemple, on voit dans le développement chinois “la fin de la domination occidentale”, en oubliant qu’il y a seulement vingt ans on avait le même genre de réflexions à propos du “modèle japonais”. Le deuxième défaut de l’argumentation de Reinert est l’utilisation d’arguments moraux dans le débat économique. Que la théorie de Ricardo ait servi à justifier le colonialisme est vraisemblable, mais cela ne rend pas la théorie ricardienne fausse pour autant. Un troisième défaut du discours reinertien et son évidente anthypatie pour les mathématiques. Et, le discours anti-mathématiques excite toujours ma méfiance: c’est souvent le réfuge des gens qui craignent un examen rigoureux de leurs affirmations. Les mathématiques, en dernière instance, ne sont qu’un langage permettant la formalisation rigoureuse et inéquivoque. La capacité de formaliser la pensée en utilisant ce langage est pour toute discipline scientifique un progrès, et non pas un recul comme le pense Reinert. Plaider un “retour à la vieille sagesse qui n’est pas être écrite en langage mathématique” est une position éminemment réactionnaire.
Les autres interventions d’économistes au cours des deux premières tables rondes étaient un peu à l’avenant. En fait, en écoutant avec attention leurs discours, j’ai fini par comprendre où était le non-dit, l’éléphant au milieu de la pièce que tout le monde fait semblant de ne pas voir. Et l’éléphant en question, est la question nationale. En effet, parler de “protectionnisme”, intelligent ou pas, implique nécessairement de définir un “dehors” et un “dedans”. Et donc une frontière qui les sépare. Derrière l’idée de protectionnisme, se trouve nécessairement l’idée que le “dedans” a des institutions politiques, et que le but de ces institutions n’est pas d’oeuvrer pour la concorde universelle et le bien-être de tous, mais fondamentalement pour défendre les intérêts de ceux qui sont “dedans”, dusse le “dehors” crever.
Voilà pourquoi les économistes “antilibéraux” rejetent Ricardo et son théorème – quitte à la déformer. Parce que le théorème de Ricardo démontre précisément que le libre échange aboutit à l’optimisation de l’utilisation des facteurs de production, en d’autres termes, que pour une quantité donnée de travail et de capital, la spécialisation de chacun sur le domaine où il dispose d’un avantage comparatif aboutit à la plus grande production finale de biens. Mais Ricardo n’aborde pas la question de la répartition de ces biens, pas plus que la question, épineuse, de savoir si en termes de pouvoir politique celui qui se spécialise dans la production d’acier, d’avions ou d’ordinateurs dispose du même levier que celui qui se spécialiserait dans le beurre, le vin ou l’huile d’olive. La théorie de Ricardo ne s’oppose donc au protectionnisme. Elle dit simplement que le choix du protectionnisme revient à réduire la quantité des biens disponibles par rapport à ce qu’elle serait si l’on faisait le choix du libre-échange. Que ce sacrifice soit légitime ou pas, c’est une question à laquelle l’économie ne peut pas répondre, puisque c’est une question éminemment politique.
Le choix du protectionnisme, pour la théorie ricardienne, implique accepter le sacrifice de l’intérêt global au nom des intérêts de l’unité politique qui fait ce choix. Mais quelle est cette unité politique, justement ? Reinert souligne, à juste titre, qu’aucune nation n’est devenue riche sans protectionnisme, et que le protectionnisme est nécessaire pour permettre à un pays de conserver sur son sol les activités les plus “nobles”. Mais si les arguments de Reinert étaient justes, alors il n’y a aucune raison de restreindre le protectionnisme aux frontières nationales: pourquoi ne pas l’instaurer aussi au niveau des régions ? Des départements ? Des communes ? Pourquoi ce qui est légitime à l’heure d’enrichir la France ne le serait pas à l’heure d’enrichir la Bourgogne ?
Toute l’argument protectionniste repose en fait sur la singularité d’une unité politique, la Nation. La seule qui dispose d’une légitimité qui lui permettre d’établir la dissimétrie entre le “dedans” et le “dehors” dont j’ai parlé plus haut. Mais cette idée a du mal à être assumée par les économistes réunis lundi soir, qui étaient de toute évidence plutôt de gauche et pour qui ce retour du national posait de toute évidence problème. Au point que le terme “France” ou “Nation” disparaissait derrière un “nous” consensuel: “nous devons protéger nos industries”, “il faut nous réindustrialiser”, “nous ne pouvons pas tolérer le départ des activités”… on avait envie de leur demander qui donc était ce “nous” si présent dans le discours et cependant si vague.
C’est pourquoi l’initiative pour un “protectionnisme européen” présentée lors de cette conférence est tombée un peu à plat. Un “protectionnisme européen” impliquerait pouvoir définir l’Europe comme une unité politique capable de définir un “dedans” unifié pour l’opposer au “dehors”. L’échec de “l’Europe des transferts” a montré – si cela était encore nécessaire – à quel point l’Europe est loin de constituer une communauté politique. Pour nous français, que nos usines partent en Tunisie, en Chine ou en Roumanie, c’est du pareil au même. Le protectionnisme européen ne résoudra aucun problème.
Descartes
Bonsoir,
« Pour nous français, que nos usines partent en Tunisie, en Chine ou en Roumanie,
c’est du pareil au même. Le protectionnisme européen ne résoudra aucun problème. »
De prime abord oui peut être.
Cependant, vous parait-il infondé qu’une solidarité, faible certes, entre les états qui forment la communauté européenne, fait que
nous pratiquons à l’avantage de tous,une mutualisation partielle des budgets dans certains domaines et que chaque fois qu’un pays se développe, la collectivité en bénéficie en partie (dans
certaines conditions bien sur ). D’autre part, si à l’intérieur de la communauté se développe une économie « intelligemment protectionniste » le développement économique des pays à bas
cout salarial actuellement aura une incidence sur leur consommation de produits à plus haute valeur ajoutée,fabriqués ( si les règles protectionistes sont appliquées) par des pays de niveau
technologique plus avancés, ainsi que sur leur capacité à alimenter le budget communautaire.
Indépendamment de l’opinion que l’on puisse avoir sur la pertinence de l’organisation européenne, il me semble que ce
raisonnement altère votre assertion.
Cordialement.
Cordialement
Cependant, vous parait-il infondé qu’une solidarité, faible certes, entre les états qui forment la communauté européenne, fait
que nous pratiquons à l’avantage de tous,une mutualisation partielle des budgets dans certains domaines et que chaque fois qu’un pays se développe, la collectivité en bénéficie en partie (dans
certaines conditions bien sur )
Oui, cela me parait “infondé”. D’abord, parce que je ne comprends pas très bien pourquoi il faudrait pratiquer une solidarité “à
l’avantage de tous” en Europe et pas ailleurs. En quoi notre “solidarité” devrait être plus forte avec la Lettonie qu’avec l’Algérie ?
D’autre part, si à l’intérieur de la communauté se développe une économie « intelligemment protectionniste » le
développement économique des pays à bas cout salarial actuellement aura une incidence sur leur consommation de produits à plus haute valeur ajoutée,fabriqués ( si les règles protectionistes sont
appliquées) par des pays de niveau technologique plus avancés,
Beh non, justement. Qu’est ce qui empêchera la fabrication des produits “à plus haute valeur ajoutée” eux aussi dans les pays à
bas coût salarial ?
Bonsoir,
avez-vous pu vous exprimer alors ?
Non. Il n’y a pas eu de débat avec la salle.
Repensant au protecttionnisme que vous proposez – équilibre de la balance des transaction courantes – je lui trouve une faiblesse qui est de ne pas éradiquer totalement le chômage. Vous répondrez
avec justesse que tel n’est pas la finalité recherchée par cette mesure.
Mon point de vue sur l’économie est que le premier objectif d’un homme politique est de mettre en place les conditions institutionnelles du plein emploi puis en deuxième objectif de veiller à ce
que les inégalités ne se creusent pas.
En soi, le mécanisme que je propose n’éradique pas le chômage. Mais il permet de faire des politiques de plein emploi sans craindre les déséquilibres que celles-ci induisent sur la balance
extérieure.
En effet, l’un des problèmes des politiques qui visent le plein emploi est qu’elles tendent à réduire la compétitivité globale de l’économie puisqu’elles augmentent mécaniquement le coût du
travail ou par l’effet du marché le coût du travail. Les politiques de relance, elles aussi, tendent à dégrader la balance des échanges, comme on l’a vu expérimentalement en 1981. Pour pouvoir
faire des politiques de relance et de plein emploi, il faut donc un mécanisme qui empêche la balance des échanges de se dégrader. Et c’est exactement ce que permet de faire le mécanisme que je
propose.
Je partage bien entendu votre opinion sur l’importance pré-éminente de la question de l’emploi.
Bonjour Descartes !
Voilà un petit moment que je me suis attaqué à la lecture de votre blog. Passionant. J’ai déjà lu une vingtaine de pages… Je ne partage bien sûr pas toutes vos opinions mais la manière dont
vous élaborez les votres ne manquent pas d’intérêt. En tout cas bravo pour l’effort et merci pour l’interaction avec les lecteurs du blog lors des commentaires.
Revenons à l’article. J’étais également présent dans la salle (vous avez du me prendre pour un étudiant ou un thésard…), mais j’ai craqué et je suis parti après l’intervention de Arthuis qui
m’a mise hors de moi. Dans l’ensemble, je n’ai pas été très satisfait de la soirée. Disons qu’il y a eu mieux. Le fait que Reinert ait été interviewvé en Anglais a mis dès le début une gêne dans
la salle pour beaucoup de personnes qui n’étaient pas à l’aise avec cette langue. D’ailleurs, même si son propos était intéressant (il n’a pas répondu à ma question sur la monnaie), tout était un
peu trop rapide. Les “tours de table” étaient précipités également et à la fin les discours des “représentants” n’étaient pas terribles pour ce que j’en ai vu.
Finalement, cette soirée n’a pas été très positive si des personnes venaient pour la première fois se demander ce qu’était donc que le protectionnisme. Il manquait bien un Sapir dont l’absence
s’est faite cruellement remarquer je trouve… enfin bref, tout ça pour dire que je vous encourage à revenir à une conférence future organisée par cette association. Donc certes des gens qui
réflechissent “pas assez”, mais il faut dire qu’on leur a à peine laissé le temps de s’exprimer ! Suivant le sujet et le débat depuis un bon moment, je peux affirmer qu’ils sont capables de bien
mieux que cela.
Aussi, vous avez raison: le cadre dans lequel doit s’exercer ce protectionnisme pose encore débat. Beaucoup le mette en avant comme “européen” mais savent bien qu’il y a peu de chances d’aboutir
et qu’il vaudrait mieux du national que rien du tout. Mais il savent aussi qu’ils se feraient fusiller s’ils en parlaient ainsi… comme vous l’avez abondament souligné sur ce blog, la “gauche
radicale” n’ose pas emprunter les terres de la sortie de l’euro par exemple, ce qui est fort dommage (cf le % des partisans du FDG favorables à cette sortie selon un message). Le M’pep, que
j’apprécie, en a pris la mesure mais reste un groupuscule d’un seul homme…
Pour revenir sur le protectionnisme européen: il peut donner ses fruits, mais pas seul. Combiné à une monnaie commune pour gérer les déséquilibres internes et en n’intégrant pas dans la zone de
pays comme la Roumanie par exemple, on pourrait peut être en faire quelque chose. Je n’y crois guère, mais c’est une piste. Et au point où on en est du débat, je suis prêt à encourager tout
initiative visant à faire comprendre qu’avoir des excédents commerciaux massifs ce n’est pas un objectif…
Rien à voir, mais une question tout de même. Dans votre blog vous utilisez souvent l’analyse marxiste de la lutte des classes pour décrire l’histoire. Je dois reconnaître que j’y suis pas
familier, et que, même si je n’adhère pas à un certain nombre d’aspects de cette théorie, je suis curieux d’en apprendre plus. Auriez-vous des lectures à me recommander sur ce sujet ?
Merci et bonne soirée !
En tout cas bravo pour l’effort et merci pour l’interaction avec les lecteurs du blog lors des commentaires.
Merci de vos encourgements. Pour ce qui concerne l’interaction avec les lecteurs, c’est pour moi la motivation essentielle de ce blog. Je suis convaincu qu’on ne pense jamais tout seul: la
confrontation avec l’opinion des autres est fondamentale pour pouvoir travailler ses idées. C’est cette confrontation, qui ne semble intéresser aucune organisation politique aujourd’hui – il n’y
a qu’à voir la pauvrété des débats internes – que j’essaie, avec mes faibles moyens, de créer ici.
Revenons à l’article. J’étais également présent dans la salle (vous avez du me prendre pour un étudiant ou un thésard…), mais j’ai craqué et je suis parti après l’intervention de Arthuis
qui m’a mise hors de moi.
Pourquoi ? Je pense au contraire que l’intervention d’Arthuis était fort utile. Elle rappelait que si les idées protectionnistes emportaient un vaste consensus dans la salle, ce n’est pas pour
autant qu’elles peuvent se prévaloir du même consensus dans la rue. Arthuis était l’hérétique qui rappelait que le crédo maastrichien a toujours ses adeptes. Qu’il y a toujours des gens pour
croire que l’Euro est notre salvation, que l’Union Européenne est la cause de la paix, et ainsi de suite. Et comme disait Bloch, il est bon qu’il y ait des hérétiques. Il est vrai que Arthuis
était un hérétique particulièrement bébête et dogmatique. Mais il n’est jamais inutile de rappeler à une assemblée de convaincus que l’autre position existe. S’il y a quelque chose que je
déteste, c’est les soi-disant débats qui ne sont en fait que des grandes messes où tout le monde est d’accord et on communie dans un dogme établi à l’avance – et dans la détestation de ceux qui
ne le partagent pas. Quand il n’y a pas de contradicteur, la pensée s’endort…
Le fait que Reinert ait été interviewvé en Anglais a mis dès le début une gêne dans la salle pour beaucoup de personnes qui n’étaient pas à l’aise avec cette langue. D’ailleurs, même si son
propos était intéressant (il n’a pas répondu à ma question sur la monnaie), tout était un peu trop rapide.
Ce n’est tant l’anglais qui posait problème que le fait que Reinert, comme souvent les gens formés aux Etats-Unis, ne réalisent même pas qu’il existe des gens dont l’anglais n’est pas la langue
maternelle, et ne font donc aucun effort pour le parler lentement ou pour le simplifier. Son propos était interessant, mais finalement assez superficiel. Pas la peine d’avoir étudié à Harvard
pour s’apercevoir que toutes les activités économiques ne se valent pas…
Les “tours de table” étaient précipités également et à la fin les discours des “représentants” n’étaient pas terribles pour ce que j’en ai vu.
Moi, au contraire, je les ai trouvé très intéressants. Autant par ce qu’ils ne disaient pas que par ce qu’ils disaient. Prenons par exemple l’intervention du représentant du Front National, le
seul à rappeler la Charte de La Havanne… encore un exemple de comment l’extrême droite est en train de relever les drapeaux que la gauche a laissé tomber…
L’intervention de Weber, elle aussi, était révélatrice: le PS n’a rien oublié et rien appris. On est toujours aux formules creuses style Ségolène – le “juste échange” – qui en fin de compte est
un libre-échange avec une petite glaçure sociétalo-écologique.
Celle de Myard était intéressante mais sans surprise (du moins pour qui connaît l’orateur), mais surtout mettait en évidence à quel point la ligne droite/gauche est devenue irrélevante sur les
grandes questions socio-économiques, et ne subsiste en fait qu’en matière sociétale. Lorsqu’un Weber appelle à la “réciprocité des échanges” et au “respect du droit commercial international” et
un Myard propose de “pendre un banquier tous les matins”, dénonce le rôle du patronat sur la construction européenne et défend une politique industrielle autonome, on se dit que quelques clichés
devraient être sérieusement révisés.
Encore une fois, une de ces réunions publiques où il est impossible d’avoir un vrai débat clivant…
Pour faire le lien avec le billet sur Jacques Généreux plus haut, et le gros “éléphant” dont tu parles, j’aimerais juste raconter une anecdote :
Moi aussi, j’ai la plus haute estime et sympathie pour JG, et contrairement à certains pseudos économistes omniprésents dans les médias, il en est un vrai, avec ses qualités de pédagogue et sa
culture, qui fait que ses écrits sont nourris par des apports philosophiques, anthropologiques, etc, qui le rendent plus passionnant à lire que certains économistes au style plus sec.
J’ai assisté à un débats (une discussion informelle qui s’est allongée) entre cadre dirigeants de son parti, qui portait sur l’éléphant que vous avez souligné : la Nation.
C’était Généreux et quelques anciens du MDC (de Chevènement) contre ceux issus de la mouvance écolo-bobo (Utopia et cie) ; Généreux, avec tout son talent et sa culture, développait une
argumentation dont l’esprit n’était pas loin de celui de “l’Eloge des frontières” de Debray, et arrivait à la conclusion que la reconnaissance d’autres nations identifiées et de leur souveraineté
politique était la meilleure éducation contre le racisme, là où les autres bien sûr promouvaient l’indifférenciation et l’effacement des frontières, dont notamment celles économiques.
Bien évidemment, je rejoins totalement Généreux et je suis sûre qu’il en avait convaincu d’autres. Le grand mystère est pourquoi ce type de débat n’a pas lieu en Congrès, de
manière publique et impliquant les militants, et la majorité tranche (et ceux qui sont pas contents vont voir au NPA, EELV et autres). L’autre c’est pourquoi Généreux n’assume pas ce type de
réflexion philosophique sur la nation dans les solutions économiques qu’il propose dans un programme politique.
Le grand mystère est pourquoi ce type de débat n’a pas lieu en Congrès, de manière publique et impliquant les militants, et la majorité tranche
Parce que Mélenchon, en bon mitterrandien, sait que sortir de l’ambiguïté, c’est diviser ses partisans. Et que si quelque chose distingue les militants gauchistes, c’est leur incapacité à faire
des compromis.