Hier, notre président “normal” a sacrifié à l’un des rituels les plus surannés de notre vie politique: la visite du salon de l’agriculture. Vous noterez qu’il y a des salons et des expositions en permanence à Paris: le salon de la robinetterie, le salon nautique avec ses beaux voiliers, le salon de l’automobile avec ses voitures briquées, le salon de la robinetterie avec ses mélangeurs rutilants, euro-satory avec ses flingues… Tous ces salons vivent très bien leur vies avec une vague inauguration ministérielle, voire une visite présidentielle de quarante-cinq minutes chrono.
Mais seul le salon de l’agriculture bénéficie d’une journée complète de travail présidentiel. C’est d’ailleurs le lieu d’une stupide surenchère, ou chaque président se sent obligé de faire mieux que son successeur. On se demande si Hollande fera plus ou moins d’heures que Chirac, qui était lui un abonné du Salon. Avec l’exception – et c’est tout à son honneur – de Sarkozy, notre seul président urbain et fier de l’être, les politiciens de notre génération, présidents ou pas, se pressent pour se faire voir dans cette grande fête “identitaire” qui permet de ressortir l’ancêtre paysan que chaque français garde dans son inconscient. L’industrie n’intéresse personne, et on ne voit dans les allées des salons industriels que les hommes du métier, et de temps à autre un ministre surpris d’être là. Combien de parents amènent leur petite famille dimanche voir des tours, des fraiseuses, des presses à une exposition de machines-outils ? Mais sortez une vache, un cochon, une volaille, et on voit la famille défiler… (1)
Hollande a donc visité le salon, caressé le cul des vaches, discuté avec le paysant de la qualité du saucisson – qui ne vaut pas le saucisson de mon grand-père, mon bon monsieur – bu le vin de l’année et écouté toutes sortes de plaintes sur la fin de la paysannerie et la chute du revenu. Que du normal, quoi. Mais le président a jugé bon de monter sur un podium et parler. Et c’est là que les choses se sont gâtées. Je n’ai pas trouvé le texte exacte de son allocution, mais je reprend la formule à partir de la vidéo (2): “je veux qu’il y ait un étiquetage obligatoire sur les viandes qui sont insérées, introduites, dans les plats cuisinés. D’ici-là, je soutiendrai avec le ministre de l’agriculture et les ministres concernés toutes les initiatives qui seront prises pour des démarches volontaires d’étiquetage, de manière à ce que le consommateur puisse être informé de la provenance des produits qu’il consomme et notamment des viandes. Mais nous avons des labels qui existent en France, et je veux remercier la profession de s’y être pleinement engagée. Et c’est autour de ces labels que les consommateurs peuvent avoir confiance“.
Au delà de la syntaxe hésitante (les viandes “insérées” dans les plats cuisinés ?), ce texte pose une question lancinante: est ce que cette déclaration est du niveau du président de la République ? Est-ce que l’homme qui est au sommet de la pyramide politique et administrative, le siège symbolique du pouvoir suprême, le chef suprême des armées, le détenteur du feu nucléaire, l’homme qui est censé réfléchir nuit et jour aux grands problèmes de la planète n’a rien de mieux à faire que de s’occuper de l’étiquetage des lasagnes ? Imaginez-vous De Gaulle parlant de l’information du consommateur et des étiquettes sur les plats cuisinés ?
La logique – désastreuse – de la troisième et quatrième républiques était de hiérarchiser les problèmes en fonction du pouvoir de nuisance du “notable” et du lobby qui les portait et notamment de leur capacité à faire tomber le gouvernement. La mobilisation générale de 1939 s’est jouée non pas sur la question de la guerre ou de la pais, mais sur l’intérêt du lobby des pinardiers à écouler leurs stocks via le “quart de vin du soldat”. Les fondateurs de la cinquième République ont voulu rompre avec cette logique: en se donnant un gouvernement stable et un “parlement rationalisé”, on pouvait accorder la hiérarchisation des problèmes et des instances destinées à les traiter. Le Président pour les grandes questions, le Premier ministre pour les questions générales, les ministres pour les problématiques sectorielles (3).
Sarkozy et Hollande se placent – pour des raisons très similaires – en rupture avec ce modèle. Tous deux ont compris que dans la politique moderne, l’importance d’une affaire ne tient pas à sa substance, mais à sa résonance médiatique. Un problème devient “présidentiel” non pas parce qu’il affecte le long terme ou l’existence de la nation, mais parce qu’il fait tant de points dans les sondages. On est revenu à une logique similaire à celle de la IIIème et IVème républiques, la différence étant que ce ne sont plus les lobbies ou les “notables” qui font l’importance d’un problème, mais “l’opinion publique”, avec toutes les possibilités de manipulation que cela implique. C’est peut-être ça ça, la VIème République…
Descartes
(1) Et qu’on ne m’explique pas que les enfants veulent savoir d’où viennent les choses qui les entourent. Aujourd’hui, les enfants sont entourés d’objets industriels. Ils voient plus souvent des objets sortis d’une presse que des objets sortis d’une vache. Qu’on me permette un souvenir personnel: mon grand père était un homme passionné de technique, qui travaillait dans le domaine de la machine outil. J’ai passé mon enfance visitant de sa main des ateliers de locomotives, des expositions de machines-outil… je peux vous assurer que pour un enfant, cela vaut toutes les vaches et cochons du monde.
(2) De plus en plus, les sites officiels – ceux des partis politiques aussi, d’ailleurs – remplacent les textes par des vidéos. Ce changement n’est pas innocent: c’est sur les textes qu’on pense…
(3) De Gaulle utilisait d’ailleurs cette logique pour marquer des hiérarchies qui n’étaient pas évidentes: ainsi, le Président se rendait à l’ouverture des cours des Grandes Ecoles pour marquer que la formation des élites de la Nation avait à ses yeux une importance capitale. Régis Debray raconte ceci avec beaucoup de tendresse dans “A demain De Gaulle”.
Excellent, Descartes, excellent ! Comme ton précédent billet d’ailleurs. Il n’y a que toi pour remettre ainsi les choses à leur place !
Sur le fond de ton texte, ça me fait penser que décidément le passage au quinquennat est une catastrophe, alors même que la cohabitation avait été une expérience dont le bilan est globalement
positif. Je ne sais pas dans quelle mesure de Gaulle l’avait envisagée ou non, ni ce qu’il pouvait en penser, mais le fait est que, de mon point de vue, sans être une situation idéale cela s’est
révélé viable, et même à certains égards stimulant.
Sur le fond de ton texte, ça me fait penser que décidément le passage au quinquennat est une catastrophe,
Tout à fait. Le septennat permettait à l’institution présidentielle de rester au dessus de la politique quotidienne et donnait au président un rôle plus global et de long terme. La coïncidence
entre l’élection législative et la présidentielle, couplée avec un mandat court a fini de ramener la fonction présidentielle à celle d’un super-premier-ministre.
alors même que la cohabitation avait été une expérience dont le bilan est globalement positif.
Là par contre, je suis en total désaccord. Je ne peux que te conseiller la lecture du livre de Maurice Duverger, “La nostalgie de l’impuissance”. L’esprit de la cinquième république est mort le
jour où un président est resté en poste après avoir été désavoué par le peuple dans une élection législative.
Je ne sais pas dans quelle mesure de Gaulle l’avait envisagée ou non,
Je ne le pense pas. Je n’imagine pas que de Gaulle ait pu concevoir que le président reste en poste après avoir été désavoué par le peuple de quelque manière que ce soit. Il l’a d’ailleurs montré
dans la pratique, en démissionnant en 1946 et 1969.
Sur l’aspect “politique” de ce billet je suis comme le correspondant précédent tout à fait d’accord : la nuisance du notable, le jeu des lobbies étaient contrôlés par la fonction présidentielle
et par l’usage qu’en faisaient les Présidents . A la fois le septennat et la haute conscience de la fonction jouaient. Et comme tu le dis à cette aune là un “classement” se révèle.
Pour ce qui est de l’agriculture elle-même je crois que ce qui est en jeu dans les salons de l’agriculture est double: un discours, une propagande en un certain sens passéiste : retour à une
vague utopie campagnarde (qui n’a jamais eu lieu),”terroir” hypostasié mais non défini, et sirupeuse nostalgie de bisounours,pour le coup de fourchette et le coup de rouge.
Mais derrière cela l’agriculture est une industrie puissante avec des innovations, de la rationnalisation de la production, des pratiques. L’agriculture est une industrie comme les autres,
exportatrice, pilier de la richesse de la France, pas seulement “mamelles” à la Sully, mais vrai socle sur lequel s’entent d’autres industries , la transformation dans l’industrie
agro-alimentaire, l’innovation dans les machines, l’apport incroyable des nouvelles technologies.
Le côté “vaguement pétainiste” diffusé partout cache la force progressiste de ce secteur. Ce qui est génant c’est pour moi moins le fait que le président aille à ce salon, que le fait qu’il ne
mette pas l’accent sur cette remarquable source de progrès et réalisation de progrès qu’est l’agriculture.
D’ailleurs les “affaires” récentes pourraient peut-être être lues “avec des lunettes agricoles” cela ouvrirait d’autres pistes d’analyse . L’affaire du ” minerai boeuf-cheval” est d’abord une
affaire de fraude bien sûr, mais elle est peut-être aussi un élément de la “guerre de concurrence” que mènent les divers capitalismes agricoles encore territorialisés.
L’affaire Titan-Good-Year est aussi une affaire “pneus agricoles”, machines-outils agricoles,pourquoi la production n’aura plus lieu en Europe est-ce que la mort de notre agriculture exportatrice
est annoncée?
Personne ne nous dit où nous en sommes, nous avons laissé mourir il y a trente ans la machine-outil en France contrairement à l’Allemagne par exemple, il nous en cuit aujourd’hui, qu’en est-il
aujourd’hui des machines agricoles, et des machines qui les fabriquent, types trayeuses ? camions de ramassages de lait, moissonneuses, épandeuses, satellites type le vieux Spot qui permette de
surveiller les productions, etc… Doit-on aller chez Jonh Deer où y a-t-il encore non seulement des fabrications françaises mais des innovations ? Il doit y avoir des analyses dans des revues
spécialisées, mais nous le public intéressé ou qui pourrait s’y intéresser, on ne nous propose que de vagues indignations du type “les Chinois investissent dans nos châteaux du Bordelais” , ou
des “débats” sur les AOC qui ne s’appellent plus comme cela d’ailleurs, mais quelle est la véritable situation de cette agriculture moderne, je ne vois jamais d’article dessus. Après on va
répétant des fadaises et on arrive à la fadaise suprême: l’éco-socialisme à la Billard-Mélenchon.
Mais derrière cela l’agriculture est une industrie puissante avec des innovations, de la rationnalisation de la production, des pratiques. L’agriculture est une industrie comme les
autres,
Oui… et non. Une partie de l’agriculture fonctionne aujourd’hui comme une industrie, avec l’utilisation des techniques agronomiques modernes et de la mécanisation pour augmenter la
productivité. Cette partie-là est mal-aimée et on la cache. Et puis, il reste une “agriculture familiale respectueuse des cycles de la nature” (Le Hyaric dixit), et c’est elle qu’on porte aux
nues dans le battage médiatique autour du Salon de l’Agriculture. Ce raisonnement n’est pas exclusif de l’agriculture: on porte aux nues l’artisan ferronier et on voue aux gémonies le
sidérurgiste…
Cette nostalgie d’un passé paysan idéalisé et l’incapacité de se reconcilier avec l’activité industrielle – qui, soyons sérieux, est celle qui a permis en un siècle à peine une augmentation
massive du niveau de vie – est une caractéristique notable de l’imaginaire français. Elle fait partie de notre identité. Mais il faut être conscient qu’elle n’a pas que du bon, et tend à apporter
de l’eau au moulin des idéologies les plus réactionnaires. “La terre, elle, ne ment pas”, disait un certain maréchal…
Et pourquoi jeter aux oubliettes le passé rural et agricole de la France? Par ailleurs, le Salon n’est pas seulement une manifestation ringarde vouée à la nostalgie de nos chers villages: il y
est question de la modernisation de ce secteur d’activité, qui a connu de grands changements. L’agriculteur d’aujourd’hui n’est plus le petit paysan d’il y a un siècle. Je crois qu’il est bon de
rendre hommage à la France agricole. On peut aussi se demander s’il est raisonnable d’opposer agriculture et industrie: après tout, l’industrie agro-alimentaire est un gros secteur économique en
France… Et l’agriculture elle-même, mécanisée et consommatrice de produits divers et variés (engrais, semences), est très liée à l’industrie.
Mais je pense en effet que, sans cesser d’aller voir les vaches, le Président pourrait être un peu plus présent dans les expos industrielles… ou organiser un Salon de l’Industrie pour essayer
de valoriser le savoir-faire industriel français.
Et pourquoi jeter aux oubliettes le passé rural et agricole de la France?
Je n’ai aucune intention de jeter quoi que ce soit “aux oubliettes”. Oui, il faut se souvenir que la France fut un pays de paysans, avec tout ce que cela comporte de bonnes et de mauvaises
choses. Ce qui me parait malsain, c’est d’idéaliser cet héritage au point de refuser la modernité. Je me souviens toujours de la phrase de Dylan Thomas: “The Land of my Fathers ? My Fathers can
have it” (“La terre de mes ancêtres ? Mes ancêtres peuvent se la garder”).
L’agriculteur d’aujourd’hui n’est plus le petit paysan d’il y a un siècle.
C’est vrai pour la majorité d’entre eux, qui sont devenus des véritables industriels. Mais ceux-là on les cache comme une maladie honteuse. Le seul paysant médiatiquement présentable est le petit
paysan qui utilise les “méthodes ancestrales”, adepte de “l’agriculture paysanne” et respecteux des “cycles de la nature”. Et le Salon de l’Agriculture perpétue d’une certaine manière cette
vision pétainiste.
Dylan Thomas: “The Land of my Fathers ? My Fathers can have
it” (“La terre de mes ancêtres ? Mes ancêtres peuvent se la garder”).
Je ne connaissais pas cette citation, et bien je vais la faire mienne, mais dans un autre cadre: ça me concerne en tant que fils d’immigré, à qui ont demande systématiquement ses origines alors
qu’il se sent français avant tout!
C’est le type de questions qu’on ne posait pas avant l’avènement des socialistes et de leur idéologie “SOS Racisme”. Mes parents s’étonnent et s’attristent que désormais, on cherche
systématiquement à ramener leur enfants à leurs origines, alors qu’ils les ont élevés comme de petits Français! D’après moi, c’est une forme de racisme de gauche, bien-pensant, car il n’a pas
l’air ne pense pas à mal, mais dans le fond, il est surtout réactionnaire car il vise surtout à ce que rien ne bouge!
A ce propos, Jean-François Kahn avait une formule qui m’amuse toujours: il fustigeait l’air du temps mondialiste, où après le temps de l’homme-nomade, voici venu le temps de l’homme-plante,
attaché à ses racines…
C’est le type de questions qu’on ne posait pas avant l’avènement des socialistes et de leur idéologie “SOS Racisme”.
Je dois dire que je partage ce sentiment. En tant que fils d’immigré, j’ai la même perception de ce changement.
C’est vrai pour la majorité [des paysans], qui sont devenus des véritables industriels.
D’une certaine façon, c’est vrai. Mais il ne faut pas sacrifier à ce que l’agriculture a de particulier.
Premièrement, il s’agit de produire des matières premières, qui seront par la suite transformées et distribuées. On peut toujours sortir la rengaine du “acheter chez le producteur”, mais je
prends mal cette remarque lorsqu’elle est faite sur un ton moralisateur ; moi qui vis en petite couronne avec moins que le SMIC, je ne me sens nullement coupable de me nourrir par la grande
distribution.
Deuxièmement, bien qu’étant une source de matière première, la production agricole est hautement versatile. J’entends par là qu’une mine de bauxite ou de charbon peut expirer, tandis que la
nature de la production agricole sur un terrain donné peut changer selon les besoins (ou la demande, c’est selon). C’est pourquoi comme pour notre industrie, notre critère de jugement, si nous
voulons que ce dernier soit honnête, doit seulement être la productivité : je suis las des discours décroissants sur la permaculture d’inspiration péruvienne ou que sais-je. La nature de la
production agricole est hautement réorientable ; je me gausse lorsque certains blâment les producteurs sur l’orientation blé-maïs, alors que celle-ci est la conséquence logique du libre échange,
qu’ils chérissent tant pour certains “produits du monde”.
Enfin, que cette défense de “la petite paysanerie” a beaucoup a voir avec un esprit hautement réactionnaire, qui viserait à nier toute avancée du niveau de vie moyen. Attention, il ne s’agit pas
de faire des procès d’intention. Je constate juste que ceux qui fournissent de telles critiques n’ont aucun problème de niveau de vie ; l’éternité de la
classe de loisir… Veblen avait vu juste.
On peut toujours sortir la rengaine du “acheter chez le producteur”, mais je prends mal cette remarque lorsqu’elle est faite sur un ton moralisateur ; moi qui vis en petite couronne avec
moins que le SMIC, je ne me sens nullement coupable de me nourrir par la grande distribution.
Mais plus fondamentalement, le fait d’acheter “chez le producteur” ne garantit rien. Qu’est ce qui vous assure que ce producteur si gentil ne vous vend pas du veau traité aux hormones ou aux
antibiotiques interdits ? Sauf à pouvoir vivre avec le veau en question, vous n’avez aucune garantie… sauf les contrôles vétérinaires effectués par les organismes appropriés. Que vous achetiez
à la ferme ou en grande surface, les risques que vous prenez sont les mêmes. Je dirais même qu’ils sont plus sérieux chez le fermier: le propriétaire de la grande surface a beaucoup plus à perdre
!
Je pense que la quête de l’immédiateté sondagière comme guide de l’action des Présidents a deux causes qui dépassent la seule médiocrité des individus en question :
– le quinquennat, qui a accéléré le rythme politique et met en campagne permanente celui qui devrait gouverner ;
– l’affaiblissement de l’Etat et de ses services, en termes d’expertise et d’action publiques, qui laisseau pouvoir politique une seule latitude, caractéristique de l’impuissance : l’agitation.
Au regard de ces deux critères, il est clair qu’on est bien loin de ce qu’avait imaginé le Général…
– le quinquennat, qui a accéléré le rythme politique et met en campagne permanente celui qui devrait gouverner ;
Tout à fait. Avec la circonstance agravante qui fait que le mandat parlementaire et le mandat présidentiel ont la même durée. Du coup, le remaniement à mi mandat devient beaucoup plus
problématique.
– l’affaiblissement de l’Etat et de ses services, en termes d’expertise et d’action publiques, qui laisseau pouvoir politique une seule latitude, caractéristique de l’impuissance :
l’agitation.
Tout à fait.
La 6° République est là !
L’image que je retiens de la visite du président de la République au salon de l’agriculture est l’apparition du chef entouré de ces 2 « gorilles » (Hamon et Le Floch) ou encore… de
Laurel et Hardy ! Le président a dit et les 2 OS (ouvriers spécialisés) doivent exécuter. Alors faire des comparaisons avec Le Général est difficile dans le sens où les 2 hommes n’ont pas la
même ambition pour la France ni la même vision de la démocratie. La constitution de la 5° a été fait pour un homme de grande envergure (pour lui, le Général) en bousculant la notion de démocratie
et de représentation parlementaire qu’avait la classe politique de l’époque. Il y a eu un décalage d’ailleurs entre les politiques et les français, voir le référendum sur cette constitution que
nous appelions plébiscite !!! De Gaulle n’aurait jamais abandonné la souveraineté de la France comme l’ont fait ses successeurs. L’Europe oblige et l’arrivée du grand marché transatlantique
va encore accentuer ces abandons de souveraineté et de démocratie. Je vois très bien, et c’est seulement mon avis, un président prenant « position sur les plats cuisinés », des
ministres « OS » et un parlement de « techniciens » qui mettent en musique les décisions de la « Trilatérale » ou de « Bilderberg » via Bruxelles ou/et
Washington !
Alors maintenant doit-on toujours regarder derrière ?
Que voyons-nous ou quelle ambition avons-nous qui pourrait remettre notre Nation dans le sens progressiste? C’est l’avenir, non ???
Tant qu’à l’agriculture, l’industrie et la machine-outil, de nombreux commentaires seraient nécessaire.
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Alors maintenant doit-on toujours regarder derrière ?
Oui, parce que les peuples qui ne connaissent pas leur histoire sont condamnés à la revivre. Si ceux qui nous proposent un régime d’assemblée sous le titre de “VIème République” revenaient en
arrière pour considérer les vices du système sous la IIIème et IVème Républiques, ils s’éviteraient de dire bien de bêtises…
On peut toujours sortir la rengaine du “acheter chez le
producteur”,
Un proverbe bien de chez nous dit que l’eau du puits n’est pas toujours bonne à boire. Une de mes soeurs a une formule encore plus violente: l’arsenic aussi, c’est naturel !
Votre soeur a tout à fait raison, tout comme le proverbe que vous citez. Les puits contaminés font encore des millions de morts dans l’ensemble de la planète, et c’est grâce aux systèmes
d’assainissement et de traitement industriel de l’eau qu’on a fait disparaître les épidémies…
petit hors sujet, cher Descartes: que pensez-vous des résultats des éléctions législatives italiennes? Beaucoup de gens dans les médias grand public s’étonnent des performances de B.Grillo et de
Silvio Berlusconi, alors qu’une majorité de citoyens des autres pays européens auraient probablement fait le même choix, car les deux ont milité pour la sortie de l’euro et le retour à la lire,
ce qui de jure signifie une sortie de l’UE! Et plus de la moitié des Italiens ont voté pour l’un de ces deux candidats!
A ce jour, c’est la plus grande motion de défiance envers l’UE qu’on ait vue depuis 2008, elle va bien au-delà de celle des Grecs, que j’ai trouvé pour ma part très inconséquents et immatures en
voulant rester dans l’euro tout en refusant la rigueur. Voyons donc: Berlusconi, qui était moribond il y a encore deux mois, perclus d’affaires judiciaires, et qui fut congédié fin 2011 par les
efforts conjugués de la Troïka et du marché, finit quasiment au coude avec la gauche de Gressi; tandis que Grillo a pu accomplir ce que Mélenchon n’a jamais su faire l’an dernier, à savoir
agréger le mécontentement du petit peuple. Et surtout, le score de Berlusconi est un camouflet pour Mario Monti, le favori des élites européïstes!
Je serais plus reservé sur nombre de points du programme des deux vainqueurs “moraux” de cette élection, et aussi sur leur outrances, mais sachant que le mot d’ordre essentiel est
la sortie de l’euro, je trouve très encourageant le fait que les citoyens d’un pays membre- fondateur de l’UE ne jugent pas la sortie de l’eurozone comme aberrante ou catastrophique. C’est
une sacré leçon pour tous les gens comme moi qui pensent que le franc doit revenir…
petit hors sujet, cher Descartes: que pensez-vous des résultats des éléctions législatives italiennes?
Je vais bien entendu faire un papier compelt sur cette question, alors vous me permettrez de ne pas trop déflorer le sujet…
A ce jour, c’est la plus grande motion de défiance envers l’UE qu’on ait vue depuis 2008,
Tout à fait. Le plus étonnant, c’est l’atmosphère qui règne à Bruxelles. Si je crois ce que m’ont dit quelques amis qui travaillent dans les institutions européennes, les bonzes de la Commission
ont complètement perdu de vue l’idée qu’une politique ne peut être conduite qu’avec l’accord des peuples concernées. Ces gens-là croient sincèrement que l’UE dit la vérité, et que les peuples ne
peuvent que s’incliner devant tant de sagesse. Pour eux, la défaite de Monti était non seulement imprévisible, mais incompréhensible.
tandis que Grillo a pu accomplir ce que Mélenchon n’a jamais su faire l’an dernier, à savoir agréger le mécontentement du petit peuple.
Mélenchon n’a pas su le faire, mais Marine Le Pen oui. Et encore, il faut remercier le ciel – au cas où – que Marine Le Pen soit une personnalité plutôt falote. Si on avait à sa place un
véritable tribun, on aurait eu le FN au même niveau que Grillo en Italie. Mélenchon, ancien sénateur, ancien “Mitterrand boy”, ancien ministre et actuel député européen peut difficilement
endosser les habits de l’homme anti-système…
“je me souviens de la phrase de Dylan Thomas”
Et alors? Je ne connais pas Dylan Thomas, mais si c’est le poète gallois qui a sa fiche sur Wikipédia et qui aimait se vanter de son alcoolisme, je ne vois pas bien la valeur de la référence…
Si on commence avec les citations, tout le monde peut en trouver. Tiens, “labourage et pâturage sont les mamelles de la France” (Sully).
“Mais ceux-là on les cache comme une maladie honteuse”
Je ne suis pas d’accord, tu exagères. Cela étant, on croirait en te lisant qu’on a le choix entre le retour au Moyen Âge et une confiance aveugle dans le modèle agricole productiviste. J’aime à
penser que les choses sont un peu plus nuancées.
Le modèle agricole productiviste a de grandes vertus: il permet de nourrir une population considérable avec un minimum de main-d’oeuvre. Mais il a engendré certains problèmes, de pollution par
exemple. On peut, je crois, s’interroger sur l’impact des élevages industriels de porcs bretons sur la qualité des eaux sans être un écolo obscurantiste. Sans revenir au néolithique, des
solutions raisonnables existent. Il en va de même pour l’usage d’engrais et produits phytosanitaires. Des produits moins polluants sont mis au point, et la consommation de pesticides a déjà
commencé à diminuer. Sans que la disette pointe le bout de son nez… Par ailleurs, la surproduction n’est pas non plus une solution. Puisque nous ne sommes plus en forte croissance
démographique, on peut raisonnablement envisager de produire un peu moins et de ménager un peu plus notre environnement. Certains pays ne peuvent se le permettre, et je ne leur jette pas la
pierre. La Chine ou le Viêtnam n’ont pas le choix: sans les élevages industriels, comment nourrir la population?
Pour ce qui est de la qualité, c’est la même chose, il ne s’agit pas de revenir au bon vieux temps, où nos ancêtres mangeaient peu, mais réfléchir à l’amélioration des produits. Je vais prendre
un exemple: je vis dans une région où l’on fait du fromage de chèvre. Mes grands-parents et mes parents se plaignent que ce fromage a moins de goût que celui de leurs jeunes années. Pourquoi? La
réponse, on la trouve quand on va visiter un élevage caprin. D’abord, dans les zones de production, on ne voit pas une seule chèvre dans les prés (et pourtant, ce n’est pas faute de place, eu
égard au reboisement). Les bêtes sont enfermées et ne voient jamais le soleil, passons. Mais surtout, leur alimentation est trop standardisée: soja, soja et soja. Or ce que donne du goût au lait
de chèvre, et de là au fromage, c’est la variété de l’alimentation de l’animal. La chèvre aime brouter dans les haies, dans les arbres. Oui, parfois, la qualité gustative se ressent de la
modernisation, et surtout de la standardisation de la production. L’aliment est pour certains Français, dont je suis, un produit particulier: je ne mange pas seulement parce que j’ai faim à
intervalle régulier, je souhaite y trouver du plaisir, comme d’autres s’extasient devant leur iPhone ou leur iPad. Je pense de plus que l’art de la table, qui passe par le choix de bons produits,
est une composante de la culture française dont nous n’avons point à rougir.
Quant aux plats cuisinés industriels, ils ont bien sûr leur utilité, et on en trouve de bonne qualité. Il n’y a aucune raison de s’en priver. Le principal reproche qui leur est fait ne concerne
pas la qualité, mais la teneur en sel: ce sont des produits très salés. Or l’excès de sel entraîne des problèmes de santé importants, qui pèsent financièrement sur la collectivité…
Moi aussi je pense que l’industrie est délaissée dans notre pays, et je le regrette. De là à manifester un mépris “urbain” pour le monde agricole… Qu’on le veuille ou non, la gastronomie
française, les “produits du terroir”, ça fait partie de la vitrine de la France. Et ça s’exporte parfois. Alors ne crachons pas dans la soupe.
Et alors? Je ne connais pas Dylan Thomas, mais si c’est le poète gallois qui a sa fiche sur Wikipédia et qui aimait se vanter de son alcoolisme, je ne vois pas bien la valeur de la
référence… Si on commence avec les citations, tout le monde peut en trouver. Tiens, “labourage et pâturage sont les mamelles de la France” (Sully).
Je vous trouve bien grossier, ce soir. Je trouve agréable quelquefois de citer un auteur, non pas parce qu’il constitue une “référence”, mais parce qu’il dit quelque chose d’une manière bien plus
belle que je ne serais capable de le faire. Dylan Thomas a résumé dans la formule en question la problématique de gens qu’on essaye de ramener en permanence à leurs “racines” qu’ils le veuillent
ou non. Est-on obligé d’idéaliser la “terre de nos ancêtres” comme si c’était un paradis en oubliant qu’on y crevait la dalle ? Je ne le crois pas…
“Mais ceux-là on les cache comme une maladie honteuse” Je ne suis pas d’accord, tu exagères.
Et bien, je te mets au défi de me trouver un seul reportage télévisé, un seul article de journal national qui fasse l’éloge de l’agriculture industrielle ou de l’élévage en batterie… si comme
tu le dis “j’exagère”, alors tu ne devrais pas avoir de grande difficulté à me donner un exemple…
Cela étant, on croirait en te lisant qu’on a le choix entre le retour au Moyen Âge et une confiance aveugle dans le modèle agricole productiviste.
Pourquoi “confiance aveugle” ? Je crois avoir dit au contraire très clairement que tout système de contrôle est par essence faillible, et qu’il existe donc toujours un risque résiduel avec lequel
il faut vivre…
Le modèle agricole productiviste a de grandes vertus: il permet de nourrir une population considérable avec un minimum de main-d’oeuvre.
Pas seulement: il permet aussi de disposer d’une nourriture d’une variété et d’une qualité sanitaire inconnue auparavant.
Mais il a engendré certains problèmes, de pollution par exemple. On peut, je crois, s’interroger sur l’impact des élevages industriels de porcs bretons sur la qualité des eaux sans être un
écolo obscurantiste.
Tout à fait. Par contre, il faut être un écolo obscurantiste pour croire qu’une agriculture artisanale pourrait offrir le même niveau de variété et de qualité avec un niveau de pollution
moindre…
Sans revenir au néolithique, des solutions raisonnables existent. Il en va de même pour l’usage d’engrais et produits phytosanitaires. Des produits moins polluants sont mis au point, et la
consommation de pesticides a déjà commencé à diminuer. Sans que la disette pointe le bout de son nez…
Oui. Mais ces nouveaux engrais et produits phytosanitaires sont le résultat de la recherche scientifique et de l’industrie chimique, et non d’un retour à une agriculture paysane. Et si l’usage de
pesticides a diminué, c’est grace aux variétés résistantes et aux pesticides sélectifs. Encore un produit de l’industrie.
Puisque nous ne sommes plus en forte croissance démographique, on peut raisonnablement envisager de produire un peu moins et de ménager un peu plus notre environnement.
C’est un choix. Mais si on peut se le permettre, c’est grâce à la productivité d’une agriculture industrielle.
Je vais prendre un exemple: je vis dans une région où l’on fait du fromage de chèvre. Mes grands-parents et mes parents se plaignent que ce fromage a moins de goût que celui de leurs jeunes
années. Pourquoi?
Parce que, comme le disait déjà le philosophe grec, “tout temps passé fut meilleur”…
La chèvre aime brouter dans les haies, dans les arbres. Oui, parfois, la qualité gustative se ressent de la modernisation, et surtout de la standardisation de la production.
Je n’ai jamais dit le contraire. Mais si tu veux avoir ton fromage “goûteux”, tu peux l’avoir… en payant le prix. Et tu en mangeras une fois par semaine. Par contre, en prenant le produit
standardisé, tu peux en manger tous les jours. Après, chacun est libre de choisir ce qu’il prefère.
Je pense de plus que l’art de la table, qui passe par le choix de bons produits, est une composante de la culture française dont nous n’avons point à rougir.
Je n’ai pas dit le contraire. Je suis au contraire très attaché à cet “art de la table” et cette composante de notre culture. Ce contre quoi je m’insurge, c’est contre cette tendance à diaboliser
l’industrie agroalimentaire au nom d’une nostalgie de l’artisanat. Les “bons produits” ont un prix, et ce prix je le paye une fois par semaine quand j’invite des amis. Mais je suis bien content
les autres six jours de la semaine de pouvoir, grace à l’industrie, consommer des produits qui ne sont peut-être pas aussi bons, mais qui sont infiniment meilleurs que les infâmes soupes dont
devaient se contenter nos ancêtres.
Bonjour à tous,
« pour considérer les vices du système sous la IIIème et IVème Républiques, ils s’éviteraient de dire bien de bêtises.. »
Tu aurais pu citer la 2° République dont parle si bien K. Marx dans « 18 Brumaire ». C’ est d’ailleurs symptomatique, aucun responsable de la « gauche radicale », à commencer
par le tribun Mélenchon, n’en parle, alors qu’ils veulent…éduquer les « masses » !!!
Ce que je voulais surtout dire ,et désolé si j’insiste et me rends morose, est l’absence d’espoir dans ce qui devrait être les alliés et même le moteur de la lutte des « masses
populaires » pour « l’ amélioration de son bien-être », le congrès du PCF en témoigne et celui de la CGT, idem.
Ce qui se passe en Italie, autre exemple de « vices du système », doit nous interpeller.
D’ailleurs, je porte à ta connaissance le commentaire de Melenchon à ce sujet :
« Mais qui ne voit Bepe Grillo, en Italie, envahir les places publiques à notre manière, proposer un haut salaire minimum à mille euros et animer ses rassemblements aux cris de
« tous dehors » ? Il est temps de comprendre que le phénomène révélé par l’affluence populaire est la matière première de la ligne de la révolution citoyenne et non un
embarras. Inutile après cela de remplir les commentaires de ce blog avec des dénonciations du contenu du discours de Grillo. Je ne le soutiens pas. Je veux
donner à voir ceci : la vague que j’ai annoncée et décrite pour l’Europe à partir de mon expérience latino américaine déroule ses anneaux dans les formes prévues. »
Pour certains commentateurs, ce populiste, je dirai poujadiste, Grillo, est de gauche…OUF !!!
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Ce que je voulais surtout dire ,et désolé si j’insiste et me rends morose, est l’absence d’espoir dans ce qui devrait être les alliés et même le moteur de la lutte des « masses
populaires » pour « l’ amélioration de son bien-être », le congrès du PCF en témoigne et celui de la CGT, idem.
La nature a horreur du vide, et cela est vrai aussi en politique. Si nous ne sommes pas – encore ? – devant une situation révolutionnaire, le résultat italien a ouvert une crise politique. Qu’un
Arnaud Leparmentier, maastrichien convaincu, écrive dans Le Monde que l’Euro est une erreur montre à quel point cette affaire marque une inflexion. L’interdit qui empêchait toute contestation de
l’Euro est tombé, et les discours eurosceptiques deviennent possibles y compris dans les médias de l’élite. Si la fin de l’Euro est dans le sens de l’histoire, on trouvera bien des organisations
politiques pour porter ce projet. Et si le PCF est suffisamment idiot pour ne pas saisir l’opportunité, tant pis pour lui.
Faut dire que le PCF a toujours trente ans de retard: dans les années 1990, il est devenu soixante-huitard alors que le reste de la société commençait à en revenir. Après avoir fait campagne
contre Maastricht pendant dix ans, il s’est converti à l’eurolâtrie juste au moment où “l’idéal européen” a du plomb dans l’aile. Cela me rappelle une vieille blague: “combien de communistes
faut-il pour changer une ampoule ? Un seul… mais il lui faut trente ans pour se rendre compte qu’elle est grillée !”.
Puisqu’il est question du monde agricole, je vais apporter mon témoignage ayant eu l’honneur de naître, de grandir dans ce milieu. J’ai eu aussi la chance de vivre dans 3 régions agricoles, les
Charentes dans ma jeunesse, le Limousin dans mon activité professionnelle et ma retraite dans la Nièvre. Je dirai que le métier d’agriculteur est sûrement un des beaux métiers du monde malgré
toutes les contraintes et les difficultés du milieu.
Quel a été l’objectif que les politiques ont assigné à l’agriculture française ? «Nourrir toute la population, même les bas salaires au moindre coût !!! » Et la
« machine agricole », INRA, les coopératives, les banques (crédit agricole), les industriels, les exploitants, s’est mise en route. Si dans les années 50, une famille de 4 personnes
pouvaient vivre en région de polyculture avec une exploitation de 25 ha, aujourd’hui, la polyculture ayant disparue, aujourd’hui, nous trouverons dans le Cognac des exploitations de 25 ha de
vigne avec 30ha de terres labourables (céréales essentiellement). La concentration du foncier agricole, des coopératives agricoles devenues pour certaines des groupes industriels comme les
autres, l’arrivée du secteur bancaire privé en concurrence avec le secteur mutualiste (CA, prêts bonifiés), se sont mis en place tel que nous les connaissons actuellement. Parallèlement, Inra et
toute l’industrie agricole a fait un énorme effort de recherche pour faire évoluer les méthodes de culture, les semences, le phytosanitaire et le matériel agricole sans oublier la formation des
exploitants. Il faut au minimum un bac pro agri pour pouvoir exploiter. Il n’est pas rare de rencontrer des BTSA dans les chefs d’exploitations. Le métier d’agriculteur est multifonctions dans le
sens où il doit être à la fois gestionnaire de ses méthodes de culture et…de leur impact économique sur l’exploitation agricole, chimiste sur les produits chimiques employés, faire le bon choix
de ses semences en fonction de la nature géologique du terrain, météorologue pour anticiper les caprices de Dame Météo et s’il est éleveur avoir « la psychologie animale ».
A cela c’est ajouté l’arrivée de la grande distribution et des centrales d’achat qui ont provoqué la disparition du petit commerce accusé dans les années 70 par le monde ouvrier d’être trop
« gourmand sur les marges ». Je me souviens encore des discussions interminables avec mes collègues de travail sur ce sujet.
Autre remarque de l’évolution de cet agriculture: Dans les années 50-60, tout le monde agricole pouvait manger en cas de disette avec ses produit de la ferme, aujourd’hui, je ne suis pas sûr que
le céréalier de la Beauce aurait cette chance !
Désolé d’avoir été si long !!! Je n’ai pas parlé de l’individualiste qui règne dans ce milieu, des suicides, des maladies dues aux produits chimiques mal maîtrisés à leur début….
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Je dirai que le métier d’agriculteur est sûrement un des beaux métiers du monde malgré toutes les contraintes et les difficultés du milieu.
Si vous le dites…
Quel a été l’objectif que les politiques ont assigné à l’agriculture française ? «Nourrir toute la population, même les bas salaires au moindre coût !!! »
Je ne pense pas que “les politiques” aient jamais assigné des objectifs à l’agriculture française. La politique agricole des ce trente ou quarante dernières années résulte moins d’une
planification faite par des politiques que d’un rapport de force avec les différents lobbys agro-alimentaires.
Si dans les années 50, une famille de 4 personnes pouvaient vivre en région de polyculture avec une exploitation de 25 ha
Avec quel niveau de vie ? Si une famille de 4 personnes “ne peut plus vivre” avec une exploitation de 25 ha, c’est surtout parce que les exigences en termes de niveau de vie ne sont plus les
mêmes… Si le paysant veut pouvoir bénéficier d’un niveau de vie comparable à celui du travailleur urbain (sans quoi il a tout intérêt à émigrer en ville) il lui faut une productivité qui n’est
atteignable qu’en industrialisant l’exploitation.