Je n’aime pas ceux qui piétinent un homme à terre. Et j’aime encore moins ceux qui piétinent à terre un homme pour des vices qu’ils pratiquent – ou du moins excusent – en privé.
Car il faut le dire haut et fort: les populistes de tout poil qui prétendent faire de cette affaire un symbole de la supposée “corruption des élites” ou d’un “moment de décomposition putride” (1) ont tort. Cette affaire démontre au contraire la santé de nos institutions démocratiques. Que s’est-il passé exactement ? Le président de la République a nommé à un poste ministériel un homme. La presse d’investigation a dénoncé le fait que cet homme avait commis un grave délit contre le crédit public. Les juges ont ouvert une enquête, le président de la République, tout en respectant la présomption d’innocence, a demandé à cette personne de démissionner. Il n’y a pas eu de pression sur les juges, pas de “dossiers perdus”, pas de témoins devenus subitement muets. Un homme privé a violé la loi, cet homme doit payer. Rien ne montre que Cahuzac ait manqué à ses devoirs de ministre. Dès lors, que peut-on reprocher au “système” ?
On dira maintenant que “tout le monde savait”. C’est une explication bizarre: croit-on vraiment que Hollande et Ayrault auraient nommé Cahuzac s’ils avaient su au moment de sa nomination qu’il avait un cadavre dans le placard et que, pire encore, tout le monde connaissait l’existence du dit cadavre et en parlait dans les dîners en ville ? On peut reprocher à Hollande beaucoup de choses, mais pas de manquer d’instinct de survie. Il est peu vraisemblable qu’il ait pris un tel risque, encore moins pour un homme qui n’était pour Hollande ni un ami, ni un allié personnel. Bien sur, nous dira-t-on, Hollande et Ayrault auraient pu demander à une “officine” quelconque une enquête approfondie pour en savoir plus. Mais si ma mémoire ne me trompe pas, c’est précisément ce genre d’enquêtes qu’en d’autres temps les professeurs de morale qui accablent aujourd’hui Cahuzac ont dénoncé hautement. C’est un peu hypocrite de reprocher à Hollande sa “naïveté” de ne pas avoir eu recours.
Il y a des sociétés qui éprouvent le besoin de se persuader que les hommes qui les gouvernent sont des saints. Il faut que les gouvernants donnent à tout instant l’image d’hommes honnêtes avec l’argent, avec leur femme, avec leurs enfants, avec leur chien. Et le moindre accroc à cette image traumatise la société au point de valoir au fautif l’obligation de faire d’humiliantes confessions publiques suivies d’une défenestration plus ou moins élégante. La France – et c’est une grande chance – a jusqu’ici été à l’abri de ces prétention de sainteté. Le peuple français, raisonnable entre tous, comprenait fort bien que les gouvernants sont des gens comme nous. Et que comme nous ils n’ont pas envie de payer des impôts – et ne les payent pas lorsque le gendarme n’est pas là pour leur faire peur -, qu’ils trompent leur mari ou leur femme, ils racontent des fariboles à leurs enfants et qu’ils abandonnent le chien pour les vacances. Nous votons pour des gens dont nous sommes intimement convaincus que ce ne sont pas des saints. Nous voulons, bien entendu, qu’ils soient un peu meilleurs que la moyenne, mais là s’arrêtent nos ambitions et surtout nos illusions. Les étrangers venant de pays “nordiques” s’étonnent toujours que nous ayons pu élire comme président un Mitterrand ou un Chirac, qui traînaient derrière eux une forêt de casseroles et surtout des amis qui en avaient encore plus. Ce que d’autres trouvent si critiquable est pour moi la preuve que nous sommes un pays adulte. C’est le propre des enfants d’idéaliser leurs parents, et c’est un signe d’infantilité pour un peuple d’idéaliser ses gouvernements. C’est le propre des adultes de comprendre que leurs parents ont fait du mieux qu’ils pouvaient, et cela s’applique aussi au rapport qu’ils ont avec leurs gouvernants.
On peut d’ailleurs aller plus loin: un homme qui bat sa femme et trompe son percepteur peut rendre à l’Etat de grands services, bien plus que certains individus honnêtes mais nuisibles. Est-il une bonne politique de s’en priver, sous prétexte qu’ils ne correspondent à l’idée de sainteté que nous nous faisons ? En France, la réponse a été traditionnellement négative, et notre histoire est remplie de grands hommes – Napoléon et De Gaulle, pour ne citer que deux – qui ont préféré placer à des hautes charges des personnages à la morale personnelle douteuse, quitte à les surveiller de près, plutôt que des pères-la-vertu. Et on ne peut dire que la France ait souffert. Fouché ou Foccart n’étaient pas des saints, mais des saints eurent mieux servi la France à leur place ? J’en doute. Bien sur, comme vous tous sans doute, je préfère le politicien et le fonctionnaire désintéressé au politicien ou fonctionnaire vénal. Mais je suis suffisamment réaliste pour savoir que l’on ne peut construire un système fondé exclusivement sur ceux derniers. Et Qu’a défaut d’admettre cette triste vérité, on risque de tomber dans un système hypocrite ou les vénaux, au lieu d’être reconnus comme tels, se sentent obligés de se déguiser en saints.
Cahuzac n’a rien fait que vous ou moi ne rêvions de faire. Bien sur, tout le monde ne passe pas à l’acte, et souvent par de mauvaises raisons – la peur du gendarme. D’autres ne le font pas parce qu’ils n’ont pas l’opportunité. Ce sont souvent les plus véhéments à reprocher leurs mauvais tours aux autres, un peu comme ces vieillards qui donnent des bons conseils pour se consoler de ne plus faire de mauvaises actions. Pensons ce que serait ce pays si l’on devait interdire toute fonction publique à ceux qui ont commis un vol. Ami parisien, n’as tu jamais sauté le tourniquet du métro ou monté à l’arrière du bus pour ne pas avoir à montrer ton ticket ? Ami agriculteur, n’as tu jamais mis du “carburant agricole” dans ta voiture ? Ami français, n’as tu jamais cédé à la tentation devant cet artisan qui te proposait de payer “sans facture” ? N’as tu jamais accidentellement rayé une voiture et oublié de mettre un petit mot avec tes coordonnées sur le pare-brise ? N’as tu jamais travaillé “en perruque” (2) pour ton propre avantage ? Et bien, si l’on raye des listes de ministrables et des éligibles tous ceux qui ont fait ceci ou cela, il ne restera pas grand monde pour garnir le gouvernement de la République…
J’anticipe votre objection: “comment pouvez-vous comparer un ticket de métro, une facture de plombier, une rayure sur une voiture ou la “perruque” aux centaines de milliers d’euros de Cahuzac”. A cela, deux réponses: la première, c’est que si l’on se place sur le plan des principes, la question est qualitative et non quantitative. A l’heure des principes, “qui vole un oeuf vole un boeuf”. Pire: on peut soutenir que celui qui est prêt à piétiner ses principes pour gagner quelques euros est finalement plus facilement corruptible que celui qui n’est prêt à violer sa conscience que pour quelques millions, et donc bien plus dangereux dans une position de pouvoir. La seconde, c’est que si on se place d’un point de vue qualitatif, ou place-t-on le curseur ? Pourquoi ne pas faire comme dans les pays nordiques, ou le fait d’avoir payé une barre chocolatée avec une carte bleue de service suffit pour provoquer la démission d’un ministre ? Et si une barre n’est pas suffisante, au bout de combien de barres de chocolat l’affaire devient grave ?
Mais de toute manière, ce débat est secondaire puisque ce n’est pas la fraude fiscale qui est en cause dans l’affaire Cahuzac. La fraude fiscale n’est ici qu’un accessoire qui a provoqué sa démission. Mais ce n’est certainement pas ce qui a provoqué le lynchage médiatique auquel on assiste. Pensez-y: un président de la République qui se déclare “en colère”, des anciens amis politiques qui se répandent en déclarations assassines, son propre parti qui le déclare exclu “de fait”, le président de l’Assemblée Nationale qui cherche à l’empêcher de reprendre son siège… Pourquoi tant de bruit et de fureur ? Pour une simple fraude fiscale ? Allons… pensez aux frasques de Juppé et d’Emmanuelli, tous deux condamnés pour détournement de fonds publics, à Jacques Mellick, condamné pour parjure et faux témoignage, c’était un peu plus grave que ce dont Cahuzac est accusé. Et pourtant, je ne me souviens pas que les députés socialistes aient refusé de siéger avec Mellick ou Emmanuelli.
Pourquoi alors tant de haine ? “Parce que tant de connerie”, comme disait un vieil ami à moi. Le seul crime impardonnable que Cahuzac ait commis aux yeux de cette engeance, ce n’est pas d’avoir fait échapper de grosses sommes au fisc, mais de l’avoir avoué.Pour s’en convaincre, il suffit de lire le commentaire que Pouria Amirshahi, député socialiste des français de l’étranger a fait à Le Monde: “Ne me demandez pas, je suis en colère”. Mais qu’est ce qui provoque la “colère” d’Amirshahi ? Le fait que son collègue soit malhonnête ? On a du mal à le croire lorsqu’on connaît le pedigrée d’Amirshahi, prototype de l’éternel militant devenu apparatchik, ancien président de l’UNEF-ID (après un coup d’Etat du courant fidèle à Julien Drai contre leur archi-ennemi Cambadélis), ancien président de la MNEF, lieux où l’on se doute il a eu la chance d’apprendre – par la pratique – ce que gestion honnête et désintéressée de l’argent public veut dire. Non, ce qui “met en colère” Amirshahi est que Cahuzac n’ait pas su tenir sa langue. Comme dans les organisations mafieuses, il est parfaitement acceptable de chercher à prendre du “bizness” à un autre parrain ou de chercher à l’assassiner. Mais aller se mettre à table chez les poulets, voilà qui est totalement impardonnable. Dans ce milieu, le voleur ou l’assassin ont des amis, la “balance” n’en a aucun.
Pour comprendre pourquoi, il faut comprendre comment fonctionne le monde politique dans ses rapports ambigus avec ses électeurs. Bien entendu, les électeurs savent que les hommes qu’ils portent au pouvoir ne sont pas des saints. Mais ils exigent qu’on garde certaines apparences (3). Et parmi elles, ce que Allen Dulles avait le premier désigné sous le terme de “plausible deniability” (“négation plausible”). En d’autres termes, que l’homme politique doit conserver la possibilité de nier de manière crédible la réalité. C’est en fait la version moderne du principe énoncé par Clemenceau: “n’avouez jamais”. Aussi longtemps que vous n’avez pas avoué, les gens qui ont envie de croire en vous peuvent s’auto-persuader que vous n’avez rien fait – ceux qui n’ont pas envie de croire en vous étaient de toute manière persuadés que vous êtes un voleur même si vous ne l’êtes pas. Mais une fois que le délit est avoué, ce mécanisme cesse de fonctionner. Et du coup, vous mettez par terre toute une série de fictions nécessaires à la vie politique: celle qui veut qu’on ne mente pas au président de la République ou au Parlement. Bien sur, tout le monde sait que ce sont des fictions: nous sommes régulièrement témoins de mensonges gros comme le Titanic proférées à la tribune de l’Assemblée. Mais tant que personne n’avoue, le système fonctionne psychologiquement. En avouant, c’est comme si Cahuzac ricanait sur le thème “je vous ai bien eus…”. Et cela est pour notre establishment politique insupportable.
Et tout ça, bien entendu, est du pain bénit pour les populistes de tout poil qui entonnent à qui mieux mieux le slogan “tous pourris”. C’est de bonne guerre. Après tout, pourquoi s’en priveraient-ils ? Mais il ne faudrait pas surinterpréter cette question. Le système est plutôt moins corrompu qu’en d’autres temps, et les français le savent. Tirer de cette affaire prétexte à demander une “sixième république” comme le font certains n’a ni queue ni tête (4): en quoi un changement de constitution dissuaderait les potentiels candidats aux charges publiques à payer leurs impôts dix ou vingt ans avant de les occuper ? En quoi l’affaire Cahuzac serait-elle moins probable dans un régime d’assemblée comme celui que nous propose par exemple Mélenchon, à grand renfort d’exemples lationaméricains qui peuvent difficilement passer pour des paradis de la vertu républicaine et de lutte contre le corruption.
Si l’affaire Cahuzac a une telle résonance, c’est parce que les partis politiques de gouvernement, à gauche comme à droite, semblent à court d’idées et totalement paralisés devant la crise. Si Cahuzac et le gouvernement auquel il appartenait avait su proposer en tant que ministre une politique de nature à galvaniser les français, on lui aurait volontiers pardonné ses frasques fiscales comme on les a pardonnée à tant de politiciens dont la moralité contestable était balancée par une oeuvre politique appréciée. Ce n’est pas d’ailleurs un hasard si les “affaires” surgissent chaque fois que le pouvoir est dans les cordes, qu’il a épuisé ses idées, qu’il est confronté à une situation économique et sociale pour laquelle il n’a aucune solution crédible à proposer. De ce point de vue, notre peuple est incroyablement pragmatique: lorsqu’il se sent bien gouverné, il est prêt à tolérer bien des écarts à ses gouvernants. Mais il devient dangereux lorsque les gouvernants ne tiennent pas leur part du contrat.
Cahuzac doit donc être sacrifié pour que la classe politique retrouve une virginité. Il sera jeté à la vindicte publique. Le coq n’a pas eu le temps de chanter deux fois que ses amis, son président, son parti l’ont renié. Il a tout ce qu’il faut pour devenir le nouveau Saint Jerôme.
Descartes
(1) Ce dernier mot est de Jean-Luc Mélenchon sur son blog. On ne peut pas dire cette formule – qui rappelle de bien mauvais souvenirs du vocabulaire utilisé par l’extrême droite des années 1930 – grandisse son auteur.
(2) Le travail “en perruque” désigne dans la tradition ouvrière le fait d’utiliser les machines, les outils, les matières premières de l’entreprise pour fabriquer – durant ou en dehors du temps de travail – des objets pour son propre usage voire, mais c’est plus rare, pour retirer un revenu complémentaire en les vendant. Dans certains entreprises, la “perruque” est en partie autorisée – ainsi par exemple on autorise les ouvriers à emporter chez eux des outils le week-end pour faire des travaux – ou traditionnellement tolérée. Dans les autres cas, il s’agit d’une fraude au préjudice de l’entreprise.
(3) Ainsi, par exemple, les hommes politiques continuent à faire des promesses de campagne, alors que tous les sondages montrent que les électeurs n’y croient pas. Ils n’y croient pas, certes, mais ils aiment qu’on essaye de les séduire…
Bonsoir Descartes,
pour une fois, je ne suis pas trop d’accord avec votre billet, en particulier sur la tolérance des Français envers la fraude fiscale: on ne peut réclamer systématiquement l’aide de l’Etat quand
tout va mal, et en même, lui refuser les moyens de sa politique! Pour le coup, vous dites que les Français sont adultes, moi je ne le pense pas, et je suis du même avis que feu Mongénéral sur ce
terrain-là! Les Français sont de mon point de vue, inconséquents. Vous parlez de la peur du gendarme, ce qui me laissent à penser que vous n’approuvez tout à fait le cynisme d’une partie de nos
compatriotes… Je vais partie de cette catégorie de gens qui pensent que si chacun refuse de participer à l’effort commun, plus aucune société n’est possible: c’est une des raisons qui fait que
je me considère comme un républicain de gauche.
Et c’est parce que je suis républicain que je considère la fraude fiscale comme un délit grave, au même titre que la fraude électorale. Le plus farce, c’est que Cahuzac était ministre des
finances, donc le chef des inspecteurs des impôts, donc chargé de traquer les fraudeurs…
Sinon je partage votre constat sur l’indignation surjouée par les hommes politiques, à la nouvelles des aveux de Cahuzac: autant j’avoue comprendre qu’un Gérard Filoche s’étrangle de rage contre
quelqu’un qui lui crachait à la figure au PS, autant je comprends mal qu’une passioniara bobo comme Audrey Pulvar puisse se sentir trahie, car après tout, elle et l’ancien ministre sont assez
proches sociologiquement, et qu’elle connaît les moeurs politiques. Je partage aussi votre critique sur l’accès soudain de moralisme, alors que Cahuzac a avoué et qu’il n’est pas du tout
pardonné; bien au contraire, c’est haro sur le baudet. D’ailleurs, dans la même situation, E.Woerth s’est tu, et continue toujours à faire de la politique: voici une différence entre la gauche,
pétrie de moraline, et la droite, plus cynique (ou plutôt moins hypocrite). Pour moi qui ai gardé le souvenir du second septennat de Mitterrand émaillé de scandales financiers concernant
l’entourage de l’ex-président, je trouve que les moralistes socialistes font grand cas d’une affaire ne concernant qu’un ministre…
Enfin, je suis étonné que vous n’ayez pas fait allusion à Médiapart, qui nous a fait là une démonstration de journalisme d’inquisition (et non d’investigation): les preuves contre Cahuzac étaient
assez minces, et le chef de Médiapart, Fouquier-Tinville Plénel, a bluffé la justice, et bizarrement, l’ancien ministre des finances a craqué! Le dossier comportait pourtant peu de preuves, et en
d’autre temps, l’affaire aurait été soit étouffée, soit plus vraisemblablement “diluée”. Bref, il y a bien quelque chose de cassé dans le système. Plenel est le prototype même du journaliste dont
je me méfie car il est adepte de la transparence, et d’une certaine manière, il n’est pas très français, voire anti-français: en effet, ces derniers sont jaloux de la sauvegarde de la sphère
privée, et se méfient tout de même d’une certaine forme de tyrannie de la morale.
on ne peut réclamer systématiquement l’aide de l’Etat quand tout va mal, et en même, lui refuser les moyens de sa politique!
Mais justement, les français ne les réfusent pas. En France, les cas de “refus de l’impôt”, c’est à dire, des gens qui contestent de front l’impôt, sont très rares. Mais c’est toute la différence
entre le domaine public et le domaine privé. Dans la sphère publique, tout le monde accepte qu’il faut payer l’impôt. Mais ensuite, en privé, on essaye de payer le moins possible, y compris par
des méthodes illégales… comme je vous l’ai dit plus haut: qui n’a jamais payé un artisan “de la main à la main” ? Qui n’a jamais sauté le tourniquet du métro ? Qui n’a jamais empoché un
bénéfice auquel il n’avait pas droit lorsque l’employé du guichet s’est trompé ? Celui-là, il peut me lancer la première pierre…
Pour le coup, vous dites que les Français sont adultes, moi je ne le pense pas, et je suis du même avis que feu Mongénéral sur ce terrain-là!
Feu Mongénéral avait ces instants de découragement lorsqu’il lui semblait qu’il était incompris, et il se laissait alors aller à des commentaires comme “les français sont des veaux”. Mais dans
sont action politique, Mongénéral a toujours eu une grande confiance dans le peuple français, jusqu’à considérer que le gouvernement devait régulièrement lui demander la confiance directement par
voie de référendum.
Les Français sont de mon point de vue, inconséquents. Vous parlez de la peur du gendarme, ce qui me laissent à penser que vous n’approuvez tout à fait le cynisme d’une partie de nos
compatriotes…
Je n’ai pas à “l’approuver”. J’aimerais – comme tout le monde, je suppose – vivre dans un monde idéal ou tout le monde appliquerait les lois, et où les comportements seraient conformes aux
principes. Cependant, je suis obligé de constater qu’il y a un décalage entre le citoyen et l’homme. On accepte rationnellement que le travail, l’éffort, le respect des lois sont les pilliers
d’une bonne société. En même temps, le cochon qui sommeille en nous nous invite à travailler le moins possible, à éviter l’effort, et à ne pas respecter les lois dès lors que cela nous arrange et
que personne ne nous regarde. L’être humain est ainsi, et si l’on veut faire de la politique, il faut l’aimer comme il est. Je me suis toujours méfié de ceux qui veulent construire une société de
saints…
Je vais partie de cette catégorie de gens qui pensent que si chacun refuse de participer à l’effort commun, plus aucune société n’est possible: c’est une des raisons qui fait que je me
considère comme un républicain de gauche.
Je suis d’accord. Mais notez que personne en fait ne “refuse de participer à l’effort commun”. Les gens déclarent au contraire vouloir participer, et dans le secret de leur maison, de leur
banque, de leur entreprise ont des petits “arrangements” avec ces déclarations. C’est pourquoi il nous faut instituer des gendarmes, certains internes – ce qu’on appelle le “surmoi” qui est en
chacun de nous – et d’autres externes pour nous maintenir sur le droit chemin. Voilà pourquoi moi je suis un républicain, et cela implique un rejet des illusions libertaires d’un monde sans
gendarmes…
Et c’est parce que je suis républicain que je considère la fraude fiscale comme un délit grave, au même titre que la fraude électorale.
Je n’ai pas dit le contraire. Cahuzac doit être sevèrement puni pour ce qu’il a fait. C’est cela le rôle des “gendarmes” dont je parle plus haut. Mais je ne pense pas que sa punition doive faire
l’objet d’un lynchage public.
autant j’avoue comprendre qu’un Gérard Filoche s’étrangle de rage contre quelqu’un qui lui crachait à la figure au PS,
Franchement, les étranglements de Filoche, ça commence à devenir fatigant. Filoche est de ces gauchistes qui font de l’entrisme dans un parti de gouvernement pour avoir le meilleur des deux
mondes: les avantages que donne la proximité avec ceux qui ont le pouvoir, et la possibilité d’ouvrir sa grande gueule. Franchement, depuis le temps qu’il y est Filoche ne devrait pas avoir le
moindre doute sur ce que sont vraiment les dirigeants de ce parti. Quand Mitterrand a fait de Tapie un ministre, il n’a pas quitté le PS. Quand Emmanuelli a été condamné, il n’a pas quitté le PS.
Quand Dumas a été condamné, il n’a pas quitté le PS. Il faut donc conclure qu’il s’y trouve bien. Et pourtant, il n’arrête pas de cracher dans la soupe. Je ne trouve pas que ce soit une attitude
très adulte.
E.Woerth s’est tu, et continue toujours à faire de la politique: voici une différence entre la gauche, pétrie de moraline, et la droite, plus cynique (ou plutôt moins hypocrite).
Pas tout à fait. A gauche, on se tait aussi: Tapie, Mellick, Dumas, Beregovoy n’ont jamais avoué non plus. Traditionnellement, quand un homme politique était pris la main dans le sac, il niait.
Et ce faisant, il protégeait son parti au prix d’un risque personnel plus important, puisque les condamnations sont plus moins lourdes pour les “répentis”. Par certains côtés, Cahuzac inaugure un
nouveau type de politicien: celui qui pour réduire sa peine préfère sacrifier son parti…
Enfin, je suis étonné que vous n’ayez pas fait allusion à Médiapart, qui nous a fait là une démonstration de journalisme d’inquisition (et non d’investigation): les preuves contre Cahuzac
étaient assez minces, et le chef de Médiapart, Fouquier-Tinville Plénel, a bluffé la justice, et bizarrement, l’ancien ministre des finances a craqué!
Je n’ai pas d’amour particulier pour Plenel, et je ne partage certainement pas son discours sur le journaliste devenu le nouveau chevalier blanc. A mon sens, dans tout “contrepouvoir” il y a un
“pouvoir”, et c’est ce pouvoir que Plenel cherche. Le scancale du “News of the Wolrd” en Angleterre a mis en évidence le danger que représente pour la démocratie une “presse d’inquisition”
capable d’intimider les hommes politiques.
D’ailleur, Plenel n’a pas toujours eu autant de chance. Il faut lire “La face cachée du monde” de Péan et Cohen pour voir plusieurs exemples de “coups” tentés par Plenel qui se sont révélés des
fausses informations. Pour une fois, il a eu la chance d’avoir raison. Ca ne marche pas à tous les coups. Mais le fait est que le “système” n’a pas cherché à faire taire Médiapart ou à faire
pression sur la justice. C’est cela que je voulais signaler.
bonsoir Descartes votre billet me fait penser que même au niveau syndical on entend les gauchistes de tout poil saisir l occasion de brailler avec les loups soit par calcul soit par ignorance ,
cette situation brouille un peu plus les vrais réflexions qui faudraient avoir sur les vrais raisons de la fin de notre industrie , Le débat actuel étant résume a l europe social et de nouveaux
droits pour les salariés et des manifs contre le medef , Les euro sceptiques n ayant pas leur place dans le débat syndical et c est regrettable
Bonsoir Descartes,
Ce que j’apprécie dans vos billets, c’est l’analyse, le constat et le point de vue toujours argumentés avec le recul nécessaire…Vous vous situez toujours dans la
réflexion et dans la projection à l’inverse de nombreux blogs politiques qui ne produisent bien souvent dans ce “genre d’affaire” que de l’hyper réaction…
Pour ne rien vous cacher je ne goûte en rien à l’hallali ad hominem (ad Cahuzac) qui emplit les bouches politiques et
médiatiques plusieurs jours… Quand je vois que de nombreux dirigeants politiques et médias de tous bords se prennent pour des héliastes alors qu’ils ne sont que des
justiciers plein d’arrières-pensées eh bien ils me donnent envie de gerber ! Ils ne sont que les parangons d’une justice militante et d’une justice médiatique qui ne veulent pas dire leur nom !
Si Cahuzac a fait un outrage à la République, ces(ses) justiciers politiques et médiatiques eux achèvent cette république et l’idée même de la politique !
Que la Justice républicaine passe et que si elle doit se prononcer sur cette affaire de fraude fiscale et de blanchiment eh bien, qu’elle le fasse sereinement hors
des pressions politiques et médiatiques !
Les grands gagnants de ce cirque vomitif tant médiatique que politique servant une justice militante et médiatique revancharde et hypocrite seront
Marine Le Pen et ses organisations Front National et Rassemblement Bleu Marine !
Les grands perdants seront la République, la justice républicaine, la démocratie, l’intérêt général, l’idée même de la politique et aussi le Citoyen que l’on
gave par “CES affaires” parce que consommateur (ou client) pour mieux le voir devenir sujet puis serf !
Le leader du PG tient un discours reprenant les thématiques et le vocabulaire des ligues d’extrême droite des années 30 et appelle à une
manifestation le 5 mai 2013. Cette manifestation soit disant pour une VIème république et pour donner un grand coup de balai n’est en rien une manifestation de sursaut républicain mais
par contre cette manifestation sent bon le 6 février 1934 !
Je questionne, ici ou là, et pose une question qui semble incongrue à de nombreux militants ou dirigeants de la gauche radicale (PG, PCF, etc…). Voilà le
type de question que je pose : Comment se fait-il qu’aucun dirigeant politique ou organisation politique de gauche ou de droite ne demande la fermeture des paradis fiscaux français de
Saint Barthélémy, de Saint Martin, des Zones franches de Nouméa ou de Polynésie ?
Descartes, personne ne me répond y compris chez mes ex petits camarades du PG ! Etonnant non ? Surprenant, non ?
Et la “loi Pons” pourquoi est-elle toujours en application ?
Je ne sais si vous le savez, Jean-Luc Mélenchon se dit opposer à la publication et à la transparence du patrimoine des élus et des ministres. Il l’était en
2012 durant la campagne électorale il l’est encore aujourd’hui suite à “l’affaire Cahuzac”. Il le dit clairement dans un entretien qui sera publié dans le journal La Croix qui parait
lundi !
Le Co-Président du PG qui clame partout “tous pourris” ou encore qu’il veut le coup de balai eh bien est en totale contradiction. Il sème le doute et la
suspicion mais ne veut pas être concerné par des mesures de transparence. Il veut la lumière partout sauf chez lui et au PG !
Curieux non ?
Une nouvelle fois, une « affaire d’état », maintes et maintes fois nourrie par des opposants politiques et
les médias (qui feuilletonnent à loisirs) alimente le risque de voir des citoyens refuser de s’impliquer dans la gestion des affaires publiques et renforce leur tentation vers le repli
dans l’abstention massive ou au recours inefficace des extrêmes.
Ce seraient des séismes pour notre République !
La République pourrait en mourir !
Il est vraiment l’heure de rassembler les intelligences et le désintéressement…
Malheureusement ce n’est pas avec les deux extrêmes : le PG d’un côté et le FN de l’autre que nous y arriverons !
Bien fraternellement à vous. Bonne soirée.
Sonia.
Que la Justice républicaine passe et que si elle doit se prononcer sur cette affaire de fraude fiscale et de blanchiment eh bien, qu’elle le fasse sereinement hors des pressions politiques et
médiatiques !
Tout à fait d’accord. En tant que ministre, Cahuzac n’a commis aucune faute. En tant que personne privée, il a commis une faute et doit être puni pour elle. Point à la ligne.
Les grands gagnants de ce cirque vomitif tant médiatique que politique servant une justice militante et médiatique revancharde et hypocrite seront Marine Le Pen et ses organisations Front
National et Rassemblement Bleu Marine !
Ca et l’abstention.
Les grands perdants seront la République, la justice républicaine, la démocratie, l’intérêt général, l’idée même de la politique et aussi le Citoyen que l’on gave par “CES affaires”
parce que consommateur (ou client) pour mieux le voir devenir sujet puis serf !
Tout à fait.
Le leader du PG tient un discours reprenant les thématiques et le vocabulaire des ligues d’extrême droite des années 30
Encore une fois, tout à fait d’accord. J’ai été choqué par les expressions du genre “décomposition putride” qu’il utilise dans le dernier papier publié dans son blog.
Je questionne, ici ou là, et pose une question qui semble incongrue à de nombreux militants ou dirigeants de la gauche radicale (PG, PCF, etc…). Voilà le type de question que je pose :
Comment se fait-il qu’aucun dirigeant politique ou organisation politique de gauche ou de droite ne demande la fermeture des paradis fiscaux français de Saint Barthélémy, de Saint Martin, des
Zones franches de Nouméa ou de Polynésie ?
Tu y vas un peu fort. St Martin, St Barthélémy ou les zones franches de Polynésie ou de Nouvelle Calédonie ne sont pas à vrai dire des “paradis fiscaux”. La législation française s’applique dans
ces zones en matière bancaire et financière, et si les impôts sont réduits ils ne sont pas pour autant négligéables. D’ailleurs, l’argent ne s’y trompe pas, et prefère de loin les Iles Caïman,
Chypre ou le Liechtenstein plutôt que St-Barth.
Je ne sais si vous le savez, Jean-Luc Mélenchon se dit opposer à la publication et à la transparence du patrimoine des élus et des ministres. Il l’était en 2012 durant la campagne électorale
il l’est encore aujourd’hui suite à “l’affaire Cahuzac”. Il le dit clairement dans un entretien qui sera publié dans le journal La Croix qui parait lundi !
Non, je ne savais pas. Je serais curieux de connaître son argumentation.
Cahuzac n’a rien fait que vous ou moi ne rêvions de faire. Bien sur, tout le monde ne passe pas à l’acte, et souvent par de mauvaises raisons – la peur du gendarme. D’autres ne le font pas
parce qu’ils n’ont pas l’opportunité.
Je ne suis pas d’accord avec ça, cher Descartes. Je me rapelle d’une discussion sur “l’autre” blog où tu avais dis que ni toi ni moi n’irions délocaliser notre entreprise (c’est hypothétique bien
sûr) par patriotisme. Alors a-t’on changé d’avis ? Peut-être dis-tu ça pour te mettre dans le lot de tout le monde, qui n’éprouverait pas de remord particulier à délocaliser pour éviter les taxes
et compagnie, mais je persiste à penser que certains ne le feraient pas (et c’est surement ton cas). Si jamais j’étais dans cette situation, je ne le ferais pas, par contre, Francité oblige, je
râlerais tout le jour durant me plaignant qu’il y a trop de taxes, que ça n’aide pas et tout ça, tu peux me faire confiance là-dessus. Et puis j’ai déjà personnellement tellement pesé sur les
finances publiques…
Quant à la peur du gendarme, je trouve que c’est une très bonne raison. Elle est justement là pour aider les gens à ne pas “pécher”. Je trouve ça très bien quand ça marche. C’est positif.
Sinon, très bon article comme d’habitude. Cordialement.
Je me rapelle d’une discussion sur “l’autre” blog où tu avais dis que ni toi ni moi n’irions délocaliser notre entreprise (c’est hypothétique bien sûr) par patriotisme. Alors a-t’on changé
d’avis ?
Non je n’ai pas changé d’avis. Et je n’ai pas dit que vous ou moi nous ferions comme Cahuzac. J’ai dit que nous “reverions de le faire”. Oui, si j’avais une entreprise, je rêverais probablement
de me dispenser de payer les impôts et charges en faisant des choses que la morale reprouve. Et si je ne le faisais pas, c’est parce que ” la peur du gendarme” m’en empêcherait. Que la peur en
question soit dans ma tête et le gendarme soit internalisé ne change rien à l’affaire.
Quant à la peur du gendarme, je trouve que c’est une très bonne raison. Elle est justement là pour aider les gens à ne pas “pécher”. Je trouve ça très bien quand ça marche. C’est
positif.
Tout à fait d’accord. Je n’ai jamais considéré que ce soit négatif.
Juste une histoire pour se détendre :
Vous devez recruter un nouveau manager d’unité. Trois candidats se présentent: Le premier est alcoolique, dès 10h du matin il descendu sa bouteille de scotch, il éructe, insulte ses
collaborateurs. Le second est pourri, il touche des pots de vin et vous le soupçonnez même d’être en accointance avec la mafia. Les deux ont une vie privée dissolue. Le troisième, lui, est un
bosseur acharné, connaît parfaitement tous ses dossiers, ne prend jamais une décision sans avoir consulté toutes les personnes concernées, ne dort que trois heures par nuit, n’a d’autres
distraction que la lecture, est fidèle en ménage, même une vie d’ascète jusqu’à son alimentation, il est végétarien. Lequel choisissez vous ? Tout le monde pointe le troisième, même si,
confusément, on sent qu’il y a un loup… vous venez de recruter Adolf Hitler ! Le premier était Winston Churchill et le second Franklin Delano
Roosevelt.
Marrant non ?
Pour ce qui est de Cahuzac, vous écrivez :
Pourquoi alors tant de haine ? “Parce que tant de connerie”, comme disait un vieil ami à moi. Le seul crime impardonnable que Cahuzac ait commis aux yeux de cette engeance, ce n’est pas
d’avoir fait échapper de grosses sommes au fisc, mais de l’avoir avoué.
Il y a effectivement une montagne d’hypocrisie dans le déroulement de l’affaire Cahuzac ; je suis d’accord avec votre analyse quand vous dites que plutôt que le fait qu’il aie fraudé , c’est
le fait qu’il aie avoué qui est regretté par ses pairs : il casse l’image , en effet . Mais en l’occurrence, je suis persuadé qu’il y a un élément supplémentaire . J’ai été frappé par la
prudence de sioux, voire pour certains la franche hostilité des médias en général vis a vis de Médiapart depuis qu’ils ont lancé l’affaire ; également par la solidarité affichée par Woerth ,
par exemple, ainsi que l’extrême modération des ténors de droite , jusqu’aux aveux bien sur . Quand j’entends le représentant du Monde se draper dans le lin blanc de « l’éthique
journalistique » pour expliquer pourquoi lui et bon nombre de ses confrères ont été si peu offensifs pour en savoir plus depuis mi décembre, je rigole. Je reste persuadé que cela témoigne en
fait d’une complicité d’ordre politique : Cahuzac s’est révélé comme un des tenants les plus zélé et les plus impitoyable d’une politique d’austérité correspondant le mieux aux vœux des
pontes de Bruxelles , et donc a leurs relais au sein de la classe politico-médiatique francaise ( UMP, PS, centre, le figaro, le monde , les larbins du style Apathie.. ) . Ses aveux le
discréditent, mais discréditent aussi une politique dont il est l’incarnation , et c’est ce qui explique aussi bien la pusillanimité avant les aveux que le déchaînement après .
Marrant non ?
A mourir de rire…
Je reste persuadé que cela témoigne en fait d’une complicité d’ordre politique :
Vous m’écrirez cent fois: “la Grande Conspiration n’existe pas”. Arrêtez de voir des complots partout. Cahuzac n’a fait que ce n’importe quel autre ministre socialiste aurait fait à sa place. Je
vous assure que pour ce qui concerne la politique d’austérité, le fait que Cahuzac ait avoué ses fautes ne changera absolument rien. Vous rêvez si vous croyez que le fait que Cahuzac n’ait pas
payé ses impôts “discrédite une politique”.
J’ai dit que nous “reverions de le faire”. Oui, si j’avais une entreprise, je rêverais probablement de me dispenser de payer les impôts et charges en faisant des choses que la morale
reprouve.
Et bien je pense que non mon cher Descartes. Je suis désolé. On préfèrerait certainement oui, mais rêver non. Mes rêves ne sont pas “de ce monde” comme dirait l’autre. Rêver d’un meilleur
rendement c’est (compréhensible mais) tout petit et ça n’est certainement pas le moteur de ton action ni de la mienne parce que sinon on s’y prendrait autrement. C’est une petite querelle sur les
termes mais c’est important tout de même. Tout de même.
On préfèrerait certainement oui, mais rêver non. Mes rêves ne sont pas “de ce monde” comme dirait l’autre. Rêver d’un meilleur rendement c’est (compréhensible mais) tout petit et ça n’est
certainement pas le moteur de ton action ni de la mienne parce que sinon on s’y prendrait autrement.
Dans notre société capitaliste, l’argent c’est la liberté: la liberté de ne pas être soumis à un patron, la liberté de choisir son métier, la liberté de voyager, d’étudier, de s’entourer de
belles choses. C’est, au sens des économistes, “l’équivalent universel”. Pourquoi dans ses conditions il serait “petit” de rever d’argent, et des moyens de faire plus d’argent ?
Je crois cher Descartes, que vous ne rêveriez pas. Que vous feriez dans les clous (peut-être par peur du gendarme si ça vous fait plaisir) en râlant comme un bon Français. Je vous soupçonne de
vous prêter vous-même des intentions peu nobles pour vous faire passer pour un quidam. Mais vous n’êtes pas un quidam Descartes, vous êtez mieux que ça. Je le pense. Ce que vous écrivez me le
fait penser (désolé pour le vouvoiment).
Vous êtes trop gentil… Le jour ou je serai ministre et qu’on découvrira mes turpitudes, je montrerai votre message à mes juges…
Je te rejoins sur la maturité globale des électeurs français par rapport aux affaires montées en épingles et au distinguo qu’ils savent faire entre l’homme politique public et l’homme privé
(comme quoi, la laïcité est bien ancrée), jugeant le prétendant à la représentation nationale sur sa politique et non sur sa vie privée. Que lajustice fasse son boulot sur la fraude fiscale, il
n’y a pas à hystériser le débat.
C’est pourquoi les cris de vierge effarouchée de JLM and Co sont puériles car ils ramènent le débat politique sur la morale (Bayrou sort de ce corps !) et non sur le
programme (car au fonds, ils acceptent les mêmes contraintes extérieures européennes). Le problème de la crise politique ne vient pas de l’immoralité de certains dirigeants, mais de l’absence
totale de perspective autre que le Dieu UE/Euro made in Germany. Ils ont paradoxalement le même type de raisonnement que les néo-libéraux : la crise financière viendrait de quelques sujets
pourris mais le système serait vertueux.
Ils sont également irresponsables avec des slogans du type “tous pourris” : quand je lis des faits divers d’aggressions de représentants de la fonction publique (impôts, pôle emploi, conducteurs
de trains, police, etc) par des gens parfois en détresse mais hystérisés car “les grands seraient protégés”, et que le “système serait pourri”, les bras m’en tombent, et je trouve qu’ils
carressent ces “victimes” dans le mauvais sens du poil.
Je n’ai pas en vie de voir en France des mises en scènes de repentance et d’autoflagellation TV telles qu’on a aux Etats-Unis, grotesques et portant toujours sur le privé (voir des personnalité
publiques s’excusant d’un écart sentimental en prime-time, on se croirait au Moyen-Age).
Quant à Plenel et sa clique, j’ai toujours eu une grande méfiance vis-à-vis de l’individu : encore une fois, quand ils déterrent un cadavre, ça porte sur des éléments privés, mais je ne l’ai
jamais entendu faire des analyses politiques et économiques intelligentes et argumentées, c’est la même vulgate que servie ailleurs. Que Mediapart ait 2 gros coups ces 5 dernières années (par la
chance et l’achat d’enregistrements), j’ai peur que ça serve de “modèle de journalisme” en France (profession déjà bien en crise) : c’est pas ça qui règlera le problème de leur modèle économique
(toujours à trouver).
Que la justice fasse son boulot sur la fraude fiscale, il n’y a pas à hystériser le débat.
Exactement. Car il faut insister sur ce point: pour autant qu’on en sache, Cahuzac n’a commis aucune faute en tant qu’agent public: il n’a pas détourné de l’argent public, il n’a pas accepté des
sommes en échange de services… Les fautes qu’il a commises, il les a commises en tant personne privée. Il me parait essentiel de garder cette séparation. Les “vices privés” n’empêchent pas les
“vertus publiques”.
Le problème de la crise politique ne vient pas de l’immoralité de certains dirigeants, mais de l’absence totale de perspective
Oui, mille fois oui. L’affaire Cahuzac passionne le microcosme du 7ème arrondissement, mais ne semble pas intéresser l’homme de la rue. D’ailleurs, les sondages montrent que finalement cette
affaire ne provoque qu’un déplacement minime des sondages. La masse du peuple est beaucoup plus préoccupée par le chômage, la désindustrialisation, l’affaiblissement des services publics que par
les malhonnêtetés personnelles de tel ou tel politicien. Non pas que les français soient indulgents: une immense majorité pense que Cahuzac doit être puni pour ce qu’il a fait. Mais en même
temps, les français comprennent parfaitement que les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans leur vie quotidienne ne vont pas se résoudre magiquement par une “loi de transparence” et
autres gadgets.
Descartes à coté de la plaque comme d’habitude. Le chef du fisc fait une fraude aux impots, place 15 millions en Suisse, fait du travail au noir et ce n’est pas grave d’après l’inénarable
Descartes.
En plus de cela il considère que chaque être humain a naturellement envie de frauder et que le but de tout un chacun est de gagner le plus d’argent possible. Monsieur Descartes semble oublier que
l’humanité est diverse et que tout le monde n’obéit pas aux instincts les plus primaires et les plus bas. Ces vils instincts auront disparu quand on aura construit la société nouvelle et l’homme
nouveau.
Descartes fait en tout cas un bon homme de droite (c’est lui même qui avoue avoir voté Sarkozy), c’est triste de vieillir aussi mal quand on a été communiste dans sa jeunesse mais il n’est pas un
cas à part malheureusement.
Le chef du fisc fait une fraude aux impots,
Que je sache, le “chef du fisc” (?) n’a fait aucune fraude aux impôts. Quand Cahuzac a ouvert son compte en Suisse et placé son argent là dessus, il n’était pas “chef du fisc”. L’expression
correcte serait “celui qui a fait une fraude aux impôts est devenu chef du fisc”.
place 15 millions en Suisse, fait du travail au noir et ce n’est pas grave d’après l’inénarable Descartes.
Vous savez, dire “ho ho ho, qu’est ce qu’il est vilain ce Descartes” ne constitue pas un argument. Par ailleurs, je ne crois pas avoir dit que ce que Cahuzac a fait “n’est pas grave”. Ce que j’ai
dit, c’est que grave ou pas, c’est un délit commis par une personne privée, et qui doit être puni comme tel. La défenestration médiatique, l’exécration publique par les plus hauts personnages de
l’Etat, l’exigence de le voir se couvrir la tête de cendres et tout le cirque qu’on organise autour de cet évènement me semblent contraires à notre tradition républicaine. Que voulez-vous, je
n’aime pas les lynchages et les mises à mort publiques. Aucun système politique ne sort grandi de ce genre de chose.
En plus de cela il considère que chaque être humain a naturellement envie de frauder et que le but de tout un chacun est de gagner le plus d’argent possible.
Sauf vous, bien entendu. Mais on ne peut construire un système politique sur la base d’êtres d’exception. La saintété est peut-être de ce monde, mais les saints restent rares. Et les sociétés
doivent donc être construites pour des gens comme moi, pauvres pêcheurs, qui ne respectent les 90 km/h sur les nationales que parce que nous craignons le radar, et qui ne payent leur ticket dans
le métro que parce qu’ils savent que le contrôleur existe. C’est triste, mais c’est ainsi.
Ces vils instincts auront disparu quand on aura construit la société nouvelle et l’homme nouveau.
Oh vous savez… Oh! combien de bateaux, combien de capitaines sont partis joyeux pour des courses lointaines en espérant construire “la société nouvelle et l’homme nouveau”. Et que leur est il
arrivé ? Dans ce morne horizon se sont évanouis. Combien ont disparu, dure et triste fortune, dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, sous l’aveugle océan à jamais enfouis !
Je me méfie des projets d’ingéniérie sociale qui veulent construire un “homme nouveau”. Tout simplement parce que derrière ce projet se trouve forcément l’idée qu’il y a une avant-garde éclairée
qui sait comment doivent se comporter les hommes, et qui s’attribue le droit de les forcer à rentrer dans l’épure, par la force si nécessaire…
Descartes fait en tout cas un bon homme de droite
Vous savez… moi les étiquettes…
(c’est lui même qui avoue avoir voté Sarkozy),
Ah oui, c’est vrai… les “hommes de gauche” ont voté Hollande…
c’est triste de vieillir aussi mal quand on a été communiste dans sa jeunesse
Vous avez raison. Alors que voter pour Hollande, voilà qui est “bien vieillir”…
Il y a quand même une gravitude plus grave, ami et camarade, quand c’est un policier qui passe au rouge, un gendarme qui vole, un juge qui est corrompu, ou un ministre du budget qui planque du
pognon en Helvétie. La question n’est pas tant de savoir si nous sommes tous irréprochables que de juger la noirceur de nos fautes. Elle se mesure au niveau de nos responsabilités. C’est
d’ailleurs ce qui fait la grandeur des hautes responsabilités, ne croyez-vous pas ? Celui à qui l’on confie la garde d’un trésor à plus de mérite à ne pas se servir que celui à qui l’on confie
les clés du garde-manger. On le tiendra donc en haute estime ; mais on le vouera aux gémonies s’il manque à l’honneur, à sa mission, à sa fonction… C’est normal, je trouve. Honte à Cahuzac !
Il y a quand même une gravitude plus grave, ami et camarade, quand c’est un policier qui passe au rouge, un gendarme qui vole, un juge qui est corrompu, ou un ministre du budget qui planque
du pognon en Helvétie.
Mais encore une fois, aucun “ministre du budget” n’a ici planqué du pognon nulle part. Lorsque Cahuzac a planqué le pognon, il n’était pas ministre du budget. Pensez-vous qu’un policier devrait
être rayé des cadres parce que dix ans avant de rentrer dans la policie il a brulé un feu rouge ? Qu’un homme qui a sauté le tourniquet du métro – ce qui est un vol, n’est ce pas ? – devrait être
empêché à vie de rentrer dans la gendarmerie ? Avec de tels critères, vous ne trouverez pas beaucoup de policiers ou de gendarmes… Entre nous, n’avez vous JAMAIS brulé un feu rouge ?
Pensez-vous que cela vous rendrait indigne de toute fonction publique ?
La question n’est pas tant de savoir si nous sommes tous irréprochables que de juger la noirceur de nos fautes. Elle se mesure au niveau de nos responsabilités.
Tout à fait. Mais “le niveau de responsabilités” de Cahuzac lorsqu’il a commis la faute n’était pas très élévé. Il n’était qu’un simple médécin, élu local du Lot. L’une des choses qui me gêne
dans cette affaire est qu’on efface la différence entre une “faute privée” et une “faute publique”. Pour autant qu’on sache, Cahuzac n’a commis aucune faute en tant que ministre: personne ne
l’accuse de corruption, de détournement de fonds publics, de manquement aux devoirs de sa charge. Il a commis un délit, certes, mais en tant que personne privée. Qu’il soit puni pour cette faute
privée avec toute la rigueur de la loi, je suis d’accord. Mais faut-il pour autant ignorer le fait que c’est une faute privée ?
Je connais pas mal de gens chez qui la “vertu publique” coexiste avec le “vice privé”. C’est cette vérité que les pays de culture “nordique” ignorent. Pour eux, “qui vole un oeuf vole un boeuf”,
et le fait d’avoir rayé une voiture et “oublié” de laisser ses coordonnées est une faute suffisante pour vous faire perdre votre poste de ministre. Moi je soutiens que bien des hommes capables
d’un tel forfait font au contraire d’excellents ministres, et que c’est dommage pour un pays de se priver de leurs services.
Celui à qui l’on confie la garde d’un trésor à plus de mérite à ne pas se servir que celui à qui l’on confie les clés du garde-manger. On le tiendra donc en haute estime ; mais on le vouera
aux gémonies s’il manque à l’honneur, à sa mission, à sa fonction… C’est normal, je trouve. Honte à Cahuzac !
Pourquoi ? A ma connaissance, on a confié les clés du trésor à Cahuzac, et il ne s’en est pas servi. Personne ne l’accuse d’une faute dans l’exercice de ses fonctions.
Bonsoir Descartes,
une digression, peut-être un effet de bord du scandale Cahuzac: la réforme sur la fusion des départements d’Alsace a échoué! Après les échecs des référendums corse et antillais de 2004, c’est un
troisième camouflet aux partisans de la décentralisation, et aux girondins. Faible participation (en moyenne 36,5% dans les deux départements), et plus de 55% de non dans le Haut-Rhin, et 67% de
oui dans le Bas-Rhin, mais le quorum des 25% d’inscrits n’est pas atteint dans les deux cas.
Bref, je crois que les socialistes s’y reprendront à deux fois avant de refaire une réforme décentralisatrice…
Je partage votre joie. Je suis ravi du résultat du référendum, qui montre combien ce genre de réformes sont en fait portées par les féodalités locales qui rêvent d’accroitre leur pouvoir, mais
n’intéressent guère les populations, quand elles ne sont pas rejetées. Par ailleurs, j’anticipais le résultat du Haut-Rhin: les habitants du Haut-Rhin se méfient peut-être de Paris, mais ils
craignent bien plus de tomber sous la coupe de la féodalité régionale de Strasbourg.
Malheureusement, je doute que les socialistes tirent les leçons de ce scrutin. Mais il est clair que le danger de voir les départements supprimés au bénéfice des féodalités régionales recule, au
moins pour un temps.
votre billet me met mal à l’aise par sa tonalité générale.
D’abord pourquoi St Jérome ? Certes il s’était fait mal voir par le clergé romain, mais en tout cas pas parce qu’il aurait trafiqué avec l’argent des fidèles, ou autres malversations.
Cette référence jette le doute justement car elle donne l’impression implicite que Cahuzac est une “victime” de ses collègues, de l’opinion publique. Certes il est mal traité, mais enfin on ne
peut vouloir accéder au pouvoir, l’exercer avec ses avantages, et demander en plus de la “gentillesse” de ses pairs (concurrents) et de ceux qui subissent votre pouvoir (c’est également vrai pour
tout responsable d’entreprise, cadre hiérarchique, agent d’autorité …).
C’est le propre des gouvernements idéologues, théocratiques, autoritaires, oligarchiques … que de mettre la défense de l’intérêt des gouvernants (de leur idéologie) au dessus de toute autre
considération. En démocratie, le gouvernant devant se comporter dans l’intérêt des gouvernés, il ne doit donc recevoir qu’une “honnête” rétribution, respecter les lois, pour ne pas voir ses
intérêts trop se disjoindre de celui des gouvernés, et muter en gouvernement oligarchique, le risque permanent de la démocratie. De plus la contribution à l’impôt dans une société démocratique
fonde la nation. D’où le comportement scandinave, dont nous sommes encore très loin. Ce sont les restes de notre période monarchique qui nous rendent si complaisants aux malhonnêtetés de nos élus
(le gouvernement de droit divin …)
Certes il y a des malhonnêtes compétents, mais il y a suffisamment de gens honnêtes compétents pour éviter d’avoir recours aux malhonnêtes.
Pourquoi n’y a-t-il pas une “enquête” fiscale en ce qui concerne le recrutement d’un ministre, ou lorsqu’un candidat se présente à la députation ?
Pour des postes bien moins importants, dans des entreprises habilités secret défense, il y a une enquête de la DST au moment de l’embauche, et je n’ai jamais entendu les députés et ministres s’en
offusquer (certes pour d’autres raisons, mais enquête il y a !)
Enfin, il semble probable que Moscovici (et pas seulement lui) a cherché à étouffer l’affaire. On peut comprendre pourquoi, mais cela montre bien le comportement de “caste”, bien éloigné d’un
comportement démocratique.
Il se trouve certes que l’errement de Cahuzac n’est pas le plus grave de celui de ces dernières années, et avec Chirac, Sarkozy, fortement suspectés de malhonnêteté et situés au sommet de l’état,
c’était bien pire. (à moins que l’on ne pense que la malhonnêteté est inhérente à l’exercice du pouvoir, ce qui se défend. Mais en tout cas pas “avant” cet exercice, ce qui a été le cas pour le
tandem Chirac-Sarkozy )
Je donnerai volontiers “absolution” à Cahuzac, si il accepte de reverser au trésor public ce qu’il a fraudé, plus une amende raisonnable, mais significative, pour fraude. Surtout pas de prison
(j’espère que le procureur n’aura pas l’indécence d’en réclamer, et la justice d’en décider). Une demande de prison ne serait que l’aveu que nous sommes dans une société non démocratique
(il faut punir le coupable d’avoir dévoilé le caractère oligarchique du pouvoir, et non simplement restaurer l’intérêt général)
nb1: vous écrivez:
“on risque de tomber dans un système hypocrite ou les vénaux, au lieu d’être reconnus comme tels, se sentent obligés de se déguiser en saints”
vous savez sans doute que c’est déjà le cas. Cette phrase fait ressortir l’ambiguïté de votre position: Vous dessinez un futur “repoussant”, déjà présent, et d’ailleurs inhérent au régime
démocratique,, pour justifier le recrutement de ministres malhonnêtes.
D’abord pourquoi St Jérome ? Certes il s’était fait mal voir par le clergé romain, mais en tout cas pas parce qu’il aurait trafiqué avec l’argent des fidèles, ou autres malversations.
St Jerôme, le vrai, n’était pas martyr. Lorsque j’ai choisi le titre, je pensais plutôt aux supplices du Christ, et particulièrement à la formule “avant que chante le coq, tu me renieras trois
fois”. Le pire dans l’affaire Cahuzac est certainement la manière dont ses propres amis l’ont renié après ses aveux.
Cette référence jette le doute justement car elle donne l’impression implicite que Cahuzac est une “victime” de ses collègues, de l’opinion publique.
A mon avis, il l’est. Non pas que sa faute ne soit grave. Elle est pour moi gravissime. Mais je suis très attaché à ce que les fautes soient punies par des juges appliquant des lois connues et
promulguées avant les faits, et non par lynchage médiatique et politique conduit par des personnages remplis d’arrières-pensées. Le fait que le lynché soit coupable des crimes qu’on lui reproche
ne rend pas le lynchage plus acceptable à mon goût. Quand la foule en délire réclame du sang, on s’honore à défendre le droit du coupable à une punition proportionnée.
Certes il est mal traité, mais enfin on ne peut vouloir accéder au pouvoir, l’exercer avec ses avantages, et demander en plus de la “gentillesse” de ses pairs (concurrents) et de ceux qui
subissent votre pouvoir (c’est également vrai pour tout responsable d’entreprise, cadre hiérarchique, agent d’autorité …).
Avec certaines limites. Quand la politique devient une sorte de guerre civile où le but est de détruire personnellement un adversaire, c’est que quelque chose cloche. Cela me rappelle l’une des
scènes les plus magnifiques du film “la liste de Schindler”, ou Oskar Schindler explique au chef du camp de concentration, Amon Goetz, que le véritable attribut de la toute-puissance n’est pas le
chatiment, mais la clémence. Ce n’est pas pour rien que les gestes de clémence entre des adversaires sont souvent plus émouvants que les échanges de coups…
Je t’invite d’ailleurs à réflechir sur ce que tu dirais – et ce que diraient tous les professeurs de vertu qu’on entend depuis une semaine donner des leçons – si demain Cahuzac mettait fin à ses
jours.
D’où le comportement scandinave, dont nous sommes encore très loin.
Dieu merci !
Ce sont les restes de notre période monarchique qui nous rendent si complaisants aux malhonnêtetés de nos élus (le gouvernement de droit divin …)
Alors, que vivent les restes. N’oubliez pas que l’exigence de sainteté ne s’arrête que très rarement aux gouvernents. Et que dans les sociétés “scandinaves” que vous admirez tant le contrôle
social s’applique aux politiques, mais aussi aux simples citoyens. Que dans ces sociétés les citoyens s’épient les uns les autres, près à dénoncer le moindre écart de chacun d’entre eux. Que si
vous avez des moeurs qui ne sont pas celles que la collectivité approuve, si vous éduquez vos enfants, si vous tondez votre pelouse, si vous peignez vos volets d’une couleur qui ne sont pas
l’education, la tonte ou la couleur acceptée, vos voisins vous le feront remarquer, quelquefois de manière musclée. Et je vous parle ici par expérience. Essayez de dire que vous êtes “athée” en
Angleterre ou en Norvège, et vous verrez ce qui vous arrive.
Le rapport entre gouvernants et gouvernés est souvent le miroir des rapports des gouvernés entre eux. Il est rare qu’on reproche aux politiques de tromper leur mari ou leur femme dans une société
où l’on trouve normal que votre voisin, votre collègue, votre patron le fassent.
Certes il y a des malhonnêtes compétents, mais il y a suffisamment de gens honnêtes compétents pour éviter d’avoir recours aux malhonnêtes.
Vraiment ? Auriez-vous des chiffres ?
Personnellement, je trouve qu’on manque cruellement de gens compétents, honnêtes ou pas. Alors, si l’on commence à les exclure à la moindre malhonnêteté, on n’est pas sortis de l’auberge…
Pourquoi n’y a-t-il pas une “enquête” fiscale en ce qui concerne le recrutement d’un ministre, ou lorsqu’un candidat se présente à la députation ?
Parce que les enquêtes fiscales sont chères et longues. Une enquête sur chaque candidat à une élection législative impliquerait cinq-mille enquêtes à faire en quelques semaines (les candidats aux
élections législatives ne sont pas connus plusieurs mois à l’avance). Même chose pour les ministres: une enquête fiscale sérieuse peut prendre des années…
Enfin, il semble probable que Moscovici (et pas seulement lui) a cherché à étouffer l’affaire.
“Il semble probable” ? Avec ce genre d’arguments, personne n’est à l’abri.
On peut comprendre pourquoi, mais cela montre bien le comportement de “caste”
Ne serait-ce pas plutôt “on pourrait comprendre pourquoi, mais cela montrerait bien le comportement de “caste””. Notez comment, au détour d’une phrase,
on est passé du mode conditionnel (“il semble probable…”) à l’indicatif (“cela montre bien le comportement de caste”)…
Je donnerai volontiers “absolution” à Cahuzac, si il accepte de reverser au trésor public ce qu’il a fraudé, plus une amende raisonnable, mais significative, pour fraude.
Ayant avoué devant le juge sa fraude, Cahuzac a accepté implicitement vos conditions. Vous devriez donc donner l’absolution à ce pauvre pêcheur sans tarder… 😉
déclarations de JL Mélenchon sur la déclaration de patrimoine dans un ancien interview à La Croix
26 mars 2012
Interview publiée dans la Croix
Sur la moralité en politique
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Je-suis-pour-l-interdiction-stricte-du-cumul-des-mandats-_EP_-2012-03-25-782006
En janvier 2011, la commission Sauvé a remis au président de la République un rapport dans lequel elle préconisait plus de transparence, avec notamment une déclaration obligatoire de
patrimoine de la part des ministres et des hauts fonctionnaires. Êtes-vous favorable à ces propositions ?Jean-Luc Mélenchon. Je n’ai
pas de difficultés avec cela. Il faut une réglementation rigoureuse des conflits d’intérêts. Je suis aussi favorable à 100 % au contrôle du patrimoine des élus par un organisme indépendant, à la
condition qu’il soit spécialisé et astreint au devoir de réserve. Il n’y a pas de raison que ces informations se retrouvent sur la place publique, ou alors il faut publier la feuille d’impôt de
tout le monde. La transparence ne doit pas être une exigence névrotique. Elle doit se manier avec délicatesse. Aucune vie n’est possible dans la transparence complète. J’estime que je suis non
pas un homme public, mais un homme privé qui a des activités publiques.
on sent les réticences de JL Mélenchon, qui dit oui, mais …
le plus étonnant est qu’il veut les avantages de l’homme public, sans les contraintes … la vieille histoire des gouvernants.
nb1: j’indique cet interview car des lecteurs de ce blog y ont fait référence.
nb2: JL Mélenchon pourrait-il déclarer sur l’honneur qu’il n’a pas bénéficié de largesse du Venuzuela, directement ou indirectement ? Ou accepterait-il qu’une enquête fiscale soit diligenté sur
cette question ? (il est député européen)
La transparence ne doit pas être une exigence névrotique. Elle doit se manier avec délicatesse. Aucune vie n’est possible dans la transparence complète. J’estime que je suis non pas un homme
public, mais un homme privé qui a des activités publiques.
Sur ce point, je dois dire que je partage assez la vision de Mélenchon, et non la votre. Oui, la séparation du privé et du public est essentielle à la République. Et cela implique que même les
hommes publics ont le droit de nous cacher des choses.
Descartes me paraît bien indulgent avec les faiblesses humaines… Ne serait-il pas un peu dantoniste?
Je penche plutôt pour Robespierre: pas de République sans vertu. Alors la question est: comment développer la vertu, qui n’est pas nécessairement un penchant naturel? Il est clair que la
guillotine n’est pas une solution humaniste (et humaine tout court). En revanche, condamner fermement, sans trop en faire, me paraît normal. J’avoue que j’aurais trouvé choquant que le Président
ou le Premier ministre nous dise: “Oh, vous savez, hein, ce que M. Cahuzac a fait, tout le monde a envie de le faire, alors on ne va pas en faire un fromage”. Le contexte aussi importe: en
période de crise, où le pays est à la peine, j’ai la faiblesse de penser qu’on peut être un peu plus exigent avec les dirigeants… Dirigeants qui ont soutenu et voté la monnaie unique, les
traités européens dont on nous avait juré qu’ils empêcheraient… ce qui est en train d’arriver dans les pays d’Europe du Sud! Je conçois tout à fait que nous ne vivions pas dans une société de
saints. Mais la France compte 65 millions d’habitants, le PS, je ne sais pas, autour de 100 000 adhérents, je pense (corrigez-moi). Le gouvernement, c’est trente à quarante personnes. Est-ce à
dire que parmi tous les Français socialistes, il est impossible de trouver trois dizaines de gens compétents et honnêtes? C’est à désespérer de l’espèce humaine…
“Un homme qui bat sa femme et trompe son percepteur peut rendre à l’Etat de grands services”
Au point d’excuser le fait qu’il batte sa femme et fraude le fisc? En fraudant, en tout cas, il ne rend pas service à l’Etat. Et on ne peut passer l’éponge sous le fallacieux prétexte qu’il rend
des services. Parce que, au fond, beaucoup de gens rendent des services: tel patron crée de l’emploi, tel fonctionnaire est consciencieux, tel artisan est compétent… Pardon, mais, pour prendre
un cas extrême, on a connu des instituteurs pédophiles qui étaient par ailleurs d’excellents pédagogues. Il est à craindre pourtant que l’étendue du mal commis efface les qualités montrées en
d’autres circonstances. Pétain, c’est Vichy et Verdun. Mais quand on dit “Pétain”, tout le monde pense plutôt à Vichy…
“bien plus que certains individus honnêtes mais nuisibles”
Les gens honnêtes ont surtout un défaut: ils constituent le contre-exemple des gens malhonnêtes. Si tout le monde était malhonnête, ça serait plus simple, et ça excuserait tout. Par ailleurs je
me demande qui croupît en prison: des gens honnêtes ou malhonnêtes? Peut-être faudrait-il envisager de déporter les gens honnêtes.
Je ne trouve pas choquant qu’on demande à nos dirigeants d’être exemplaires, vis-à-vis de la loi. Tromper sa femme, être odieux avec ses collaborateurs, être porté sur la bouteille, courir la
gueuse, tout ça c’est du vice privé. Cela ne nous regarde pas (même si, à mon avis, morales privée et publique sont moins distinctes qu’on veut bien le dire). Mais battre sa femme ou frauder est
puni par la loi. M. Cahuzac a été député: il votait le budget et les impôts. Il a présidé la Commission des finances. Il est devenu ministre du Budget. Ce n’est pas n’importe quel homme
politique. Le peuple est en droit de dire à ses élus: “respectez ce que vous votez!”. Donner l’exemple est tout de même important, d’autant que François Hollande a fait campagne sur la
“République exemplaire” et, passez moi l’expression, “ça la fout mal”, un ministre du Budget qui a fraudé. A Rome, les patriciens étaient durs pour la plèbe, avides et arrogants, mais ils
allaient mourir sur les champs de bataille à la tête des légions. On peut à la limite soutenir qu’il y a plusieurs types de vertu. Gambetta, Clemenceau, Ferry, voilà des hommes qui n’étaient
point irréprochables, mais qui savaient faire preuve de courage physique parfois, de ténacité dans l’adversité, de grandeur et qui avaient foi en la patrie et en la République. La première vertu
d’un dirigeant devrait être de croire en son pays, non? Hollande, Ayrault, Cahuzac croient-ils en leur pays? Ils n’en donnent pas toujours l’impression. Du coup, je me demande si la médiocrité
apparente ne nous pousse pas à être plus sévère avec ceux-ci qu’avec d’autres. Quand je compare Pasqua et Cahuzac, désolé, mais Pasqua, tout malhonnête qu’il soit, trouve un peu plus grâce à mes
yeux…
Je pense aussi qu’il faut distinguer les hommes politiques condamnés pour le financement des partis sans enrichissement personnel (car il s’agit de servir le parti, en prenant des risques pour
lui, je ne dis pas que c’est bien) et les affaires où seul entre en compte l’intérêt personnel.
“Cahuzac n’a rien fait que vous ou moi ne rêvions de faire”
Affirmation bien péremptoire. Je note avec malice qu’ailleurs sur ce blog on remettait en cause l’omniscience de Dieu… Celle de notre hôte ne paraît pas laisser place au doute :). Faudra-t-il
envisager une pénitence à la hauteur de ce péché d’orgueil?
Descartes me paraît bien indulgent avec les faiblesses humaines… Ne serait-il pas un peu dantoniste? Je penche plutôt pour Robespierre: pas de République sans vertu.
Moi aussi. Je partage tout à fait l’opinion que la vertu est la plus désirable des qualités. Mais peut-on pour autant construire une “République des Saints”, ou seuls les citoyens vertueux
pourraient accéder aux charges publiques ? C’est là à mon avis que se trouve le problème. Et Robespierre était le premier à en être conscient. On lui attribue la formule “tout système fondé sur
la croyance que le peuple est bon et le juge incorruptible est mauvais”. Si on l’appellait “l’incorruptible” (et non pas “l’un des incorruptibles”) c’est que la qualité en question devait être
fort rare et exceptionnelle…
Alors la question est: comment développer la vertu, qui n’est pas nécessairement un penchant naturel? Il est clair que la guillotine n’est pas une solution humaniste (et humaine tout court).
En revanche, condamner fermement, sans trop en faire, me paraît normal.
Tout à fait d’accord. Que le juge l’oblige à rembourser les sommes soustraites au fisc plus une amende, c’est normal. Que la question soit posée de savoir si un homme qui a commis une telle faute
peut demeurer ministre, c’est normal. Mais je pense qu’on est allé bien au delà.
Le gouvernement, c’est trente à quarante personnes. Est-ce à dire que parmi tous les Français socialistes, il est impossible de trouver trois dizaines de gens compétents et honnêtes? C’est à
désespérer de l’espèce humaine…
Vous me rappelez ce conseil que donnait un sage chinois à l’empereur: “Si ton ministre devient riche au bout de la première année, renvoie-le, c’est un voleur. Si ton ministre n’est pas devenu
riche au bout de la troisième année, renvoie-le, c’est un imbécile”.
Trouver des gens à la fois compétents et honnêtes est une question de norme: quel est le compromis entre compétence et honnêteté qu’on est prêt à accepter. Ainsi, Napoléon eut Talleyrand pour
ministre. Un homme à la fois monstrueusement compétent et monstrueusement corrompu. Eut-il tort ? Eut-il mieux fait de prendre un diplomate honnête et médiocre ? C’est difficile à dire. De
Gaulle, dont la rigueur allait jusqu’à faire installer un compteur EDF dans ses appartements à l’Elysée pour pouvoir payer la facture comme tout le monde, s’est souvent entouré de personnages
dont l’honnêteté laissait beaucoup à désirer, mais qui possédaient des compétences rares qu’il estimait indispensables à la République. A-t-il eu tort ?
“Un homme qui bat sa femme et trompe son percepteur peut rendre à l’Etat de grands services” Au point d’excuser le fait qu’il batte sa femme et fraude le fisc?
De l’excuser, non… mais de fermer les yeux ? Oui. L’histoire est pleine d’exemples.
La première vertu d’un dirigeant devrait être de croire en son pays, non? Hollande, Ayrault, Cahuzac croient-ils en leur pays? Ils n’en donnent pas toujours l’impression. Du coup, je me
demande si la médiocrité apparente ne nous pousse pas à être plus sévère avec ceux-ci qu’avec d’autres. Quand je compare Pasqua et Cahuzac, désolé, mais Pasqua, tout malhonnête qu’il soit, trouve
un peu plus grâce à mes yeux…
Exactement. Au fond, je pense que nous sommes pratiquement sur la même ligne. Un malhonête peut “trouver grâce à nos yeux” si ce qu’il apporte à la République est très supérieur à ce que cette
malhonneteté lui coute. Le problème avec Cahuzac – et au delà de son cas personnel, de ce gouvernement – est qu’ils n’apportent rien, qu’ils n’offrent rien. Alors, on a du mal à leur pardonner le
moindre faux pas. C’est un peu ce que j’ai voulu dire dans mon papier: si Cahuzac avait présidé à une gestion de la crise qui ouvrait des perspectives de sortie du “tunnel”, on lui aurait
beaucoup pardonné.
Celle de notre hôte ne paraît pas laisser place au doute :). Faudra-t-il envisager une pénitence à la hauteur de ce péché d’orgueil?
Mea culpa. Je réciterait cent notre-père et cent ave-maria en pensant à vous…
si Cahuzac avait présidé à une gestion de la crise qui ouvrait des perspectives de sortie du “tunnel”, on lui aurait beaucoup pardonné.
Une gestion de la crise qui ouvre des perspectives de sortie du tunnel , c’est quoi d’après vous ? Sortir de l’euro, de Maastricht , faire une politique de protectionnisme intelligente ,
mener une politique volontarisme de ré industrialisation je suppose.. ce qui signifie qu’il serait autre chose que ce qu’il est _ un européiste convaincu_, et le contexte politique
également ; vous évoquez une fiction, et dans cette fiction qui serait ce « on » qui lui aurait beaucoup pardonné ? Vous, moi, et ceux qui sont bien convaincus que c’est cette
politique là qu’il faudrait mener ; mais sûrement pas ceux qui l’on fait ministre ,ni leurs » adversaires « , ni les médias pour qui l’europe est la religion que vous dénoncez
PS :
En 2007, Jérôme Cahuzac est condamné pour « travail
dissimulé » après avoir employé dans sa clinique, de juillet 2003 à novembre 2004, une femme de ménage philippine sans papiers. Celle-ci était rémunérée en liquide (250 euros par mois pour
40 heures de travail)11,12.
Jérôme Cahuzac ayant remboursé l’Urssaf, réglé une pénalité de retard, et finalement aidé sa femme de ménage à régulariser sa situation en France, il s’est vu dispensé de peine et la décision du
tribunal n’a pas été inscrite à son casier judiciaire13.
Personnellement je trouve ça encore plus dégueulasse que sa fraude fiscale ; et le fait qu’il ait régularisé après avoir été pris les doigts dans la confiture dans cette affaire ne me fait
pas changer d’avis
Une gestion de la crise qui ouvre des perspectives de sortie du tunnel , c’est quoi d’après vous ? Sortir de l’euro, de Maastricht , faire une politique de protectionnisme intelligente ,
mener une politique volontarisme de ré industrialisation je suppose..
Pas nécessairement. Bien entendu, je pense que seule une telle politique peut nous sortir du trou, mais je conçois que je puisse me tromper. Et même si j’ai raison, plein de monde croit encore
qu’on peut s’en sortir avec des politiques libérales-europhiles. Le problème de notre gouvernement, c’est qu’il est incapable de choisir. Les socialistes français ont laissé de côté toute
idéologie et sont donc incapables de donner une cohérence à leur action, à inscrire celle-ci dans une analyse de la société. Thatcher faisait une politique néo-libérale parce qu’elle y croyait,
et elle assumait publiquement cette politique sans fard. Nos socialistes font des politiques libérales non pas parce qu’ils y croient, mais parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre, et
qu’ils suivent la ligne de moindre résistance.
vous évoquez une fiction, et dans cette fiction qui serait ce « on » qui lui aurait beaucoup pardonné ? Vous, moi, et ceux qui sont bien convaincus que c’est cette politique là
qu’il faudrait mener ; mais sûrement pas ceux qui l’on fait ministre ,ni leurs » adversaires « , ni les médias pour qui l’europe est la religion que vous dénoncez
On pardonne beaucoup à un gouvernement qui gouverne. Mongénéral était peut-être un saint, mais ses ministres étaient loin d’être tous des enfants de coeur. On prête d’ailleurs à De Gaulle une
formule révélatrice: “le problème, c’est que la droite n’aime pas la Nation, la gauche n’aime pas l’Etat, et mes amis aiment trop l’argent”. C’est dire que cela ne date pas d’aujourd’hui. Et
cependant, les “faiblesses” des ministres du Général, lorsqu’elles étaient révélées, ne provoquaient pas le psychodrame qu’on est en train de vivre. Pourquoi ? Parce quand le gouvernement
organise une croissance de plus de 5% l’an, un équipement massif du pays, des programmes industriels et scientifiques qui vont de succès en succès, et solde une guerre coloniale profondément
traumatisante, quelques sous pris dans la caisse paraissent un pêché véniel aux yeux des français. Par contre, lorsque le ministre en plus d’être un incapable s’avère être un voleur…
“Mais encore une fois, aucun “ministre du budget” n’a ici planqué du pognon nulle part. Lorsque Cahuzac a planqué le pognon, il n’était pas ministre du budget. Pensez-vous qu’un policier
devrait être rayé des cadres parce que dix ans avant de rentrer dans la policie il a brulé un feu rouge ?”
Là, ami Descartes, je pense que vous avez tort. D’abord, brûler un feu rouge n’est pas un délit, mais une infraction qui n’interdit pas l’accès à la fonction publique. Je suis moi-même
fonctionnaire, et il a dû m’arriver de glisser sur un stop. Par ailleurs, dix ans après, on considérera avec raison qu’il y a prescription.
Il en va tout autrement de l’affaire Cahuzac. Vous avez raison de remarquer qu’il n’était pas ministre quand il a commis le délit qu’il avoue aujourd’hui. Mais en l’espèce, il y a persistance,
permanence du délit. Cahuzac planquait ENCORE du capital non déclaré dans une banque étrangère (600 000 euros à Singapour selon ce qu’il reconnait) quand il était ministre du budget. Il est même
allé jusqu’à le nier devant la représentation nationale ! Ainsi, selon Médiapart, la direction régionale des finances publiques de Paris-Sud effectue des “vérifications approfondies” sur les déclarations de l’impôt sur la fortune de Jérôme Cahuzac pour les trois années 2010 à 2012. Il se serait donc rendu coupable de fraude alors qu’il était
ministre du budget, que vous le vouliez ou non.
Et comme, je le répète, notre degré de turpitude se mesure à l’aune de nos responsabilités, Cahuzac est très coupable. Voilà : honte à Cahuzac !
D’abord, brûler un feu rouge n’est pas un délit, mais une infraction qui n’interdit pas l’accès à la fonction publique
Je n’ai fait que reprendre votre exemple. C’est vous qui avez introduit dans la discussion un policier qui aurait brulé un feu rouge, pas moi.
Je suis moi-même fonctionnaire, et il a dû m’arriver de glisser sur un stop.
L’avez vous signalé au procureur ? Non ? Alors vous avez commis un délit, celui prévu par l’article 40 du Code Pénal, qui fait obligation à un fonctionnaire de porter à la connaissance du
procureur de la République toute infraction pénale dont il aurait connaissance…
Il en va tout autrement de l’affaire Cahuzac. Vous avez raison de remarquer qu’il n’était pas ministre quand il a commis le délit qu’il avoue aujourd’hui. Mais en l’espèce, il y a
persistance, permanence du délit. Cahuzac planquait ENCORE du capital non déclaré dans une banque étrangère (600 000 euros à Singapour selon ce qu’il reconnait) quand il était ministre du
budget.
Vous avez juridiquement raison: alors que la fraude fiscale est un délit instantané dont la prescription court à partir du moment où il a été commis, le recel de fraude fiscale est un délit
continu, dont la prescription est compté à partir du jour où le délit est découvert par la justice. Mais du point de vue politique, c’est plus discutable.Si vous avez volé dans votre jeunesse un
livre chez un libraire, et devenu ministre on découvre ce livre dans votre bibliothèque, trouveriez vous normal qu’on exige votre démission ?
Il est même allé jusqu’à le nier devant la représentation nationale !
Si mentir à la représentation nationale était un délit, l’hémicycle serait vide et l’assemblée dormirait en prison. Pourquoi reprocher à Cahuzac ce que les élus font quotidiennement ?
Ainsi, selon Médiapart, la direction régionale des finances publiques de Paris-Sud effectue des “vérifications approfondies” sur les déclarations de l’impôt sur la fortune de Jérôme Cahuzac pour les trois années 2010 à 2012. Il se serait donc rendu coupable
de fraude alors qu’il était ministre du budget, que vous le vouliez ou non.
“Il se serait” n’équivaut pas à “il s’est”, que vous le vouliez ou non. Encore une fois, une suspicion n’est pas un fait, et on ne peut condamner par avance les gens sur ce genre de suppositions.
Et comme, je le répète, notre degré de turpitude se mesure à l’aune de nos responsabilités, Cahuzac est très coupable. Voilà : honte à Cahuzac !
Il la mérite, bien sur. Mais qu’il quite sous les huées la scène politique est une chose, et qu’il soit l’objet d’un lynchage médiatique, c’en est une autre. La palme du ridicule est méritée
certainement par le PS qui décide aujourd’hui “d’exclure” Cahuzac de ses rangs. On tremble pour tous les élus socialistes aujourd’hui compromis dans diverses “affaires” – rien qu’à Marseille, il
y a dejà une députée et un président de conseil général mis en examen pour des charges de détournement d’argent public – et que, bien entendu, le PS va se sentir demain obligé de rayer des
cadres…
digression sur le probable … vous écrivez: “Il semble probable” ? Avec ce genre d’arguments, personne n’est à l’abri. dans la vie politique, dans la vie sociale, on ne pense, n’agit qu’avec du
“probable”. Il est très rare d’avoir du certain, et quand on en a, c’est bien souvent bien tard par rapport au moment de l’action, de la décision. un exemple: vous faites affaire avec un tiers,
vous achetez un produit. Vous estimez implicitement le “probable” de sa bonne foi, de sa qualité. Idem quand vous votez pour un candidat … Compte tenu de vos estimations de l’honnêteté “moyenne”,
vous devriez me donner raison dans le cas de Moscovici. Mais pour des raisons que j’ignore, vous estimez dans ce cas le probable différent. Très bien. Mais les indices sont cependant sérieux, avec
principalement cette interrogation “bidon” auprès des Suisses, et les déclarations consécutives “blanchissant” Cahuzac. nb1: je vous fais remarquer que justement Moscovici fait partie des “douze
salopards” dénoncés Par F Delapierre (PG). Quoiqu’on en dise, voila une bonne déclaration qui m’a fait plaisir. D’ailleurs je pense exactement la même chose de tout ce gouvernement qui fait la
politique des riches (des 1%) au détriment du plus grand nombre (comme le précédent d’ailleurs, mais curieusement F Delapierre n’était pas alors aussi véhément). Il se peut qu’il y ait parmi eux de
rares “bons” naïfs. Mais quand on recherche le pouvoir, qu’on l’exerce, il faut accepter d’en payer le prix, en contrepartie des avantages. Et en s’associant à des gens peu recommandables, quelque
soit sa vertu, on risque d’être éclaboussé. nb2: vous avez raison de noter mon passage du conditionnel au présent. Comme je ne peux “légalement” mettre en cause Moscovici, j’ai d’abord utilisé le
conditionnel. Pour l’usage ultérieur du présent, j’aurai plaidé la maladresse, le manque de maîtrise du français … (j’ai fait la même chose pour mes assertions concernant Chirac-Sarkozy). nb3: je
regretterai le suicide de Cahuzac, et comme vous l’avez noté, je suis tout prêt à lui pardonner faute vénielle (si il paie). Mais je ne le déplorerai pas non plus. Il faut savoir c e que l’on veut:
vivre riche, avec paiements antérieurs au noir (cela fait partie de l’addition à régler au fisc), être ministre, et en plus que l’on soit gentil avec vous ? Un suicide est un acte libre, notre
dernière liberté (relire Sénèque pour ceux qui aiment) nb4: sur les Scandinaves: j’ai du mal à croire à la société que vous décrivez. A voir … Mais en France, j’observe le contrôle policier
permanent … Je crois que nous avons un des ratios de policier le plus élevé des pays développés… sans parler des vidéos, des radars, des gardes à vue …
Il est très rare d’avoir du certain, et quand on en a, c’est bien souvent bien tard par rapport au moment de l’action, de la décision.
Certes. Mais il y a “incertain” et “incertain”. Il y a des “il semble probable” qui ne sont fondés sur aucune preuve ou élément factuel, et il y a des “il est probable” qui sont au contraire
appuyés par des nombreuses preuves et témoignages.
un exemple: vous faites affaire avec un tiers, vous achetez un produit. Vous estimez implicitement le “probable” de sa bonne foi, de sa qualité.
Tout à fait. Mais quand j’achète un produit dans un magasin réputé la “probabilité” n’est pas la même que quand j’achète à un vendeur “à la sauvette” un produit “tombé du camion”.
Compte tenu de vos estimations de l’honnêteté “moyenne”, vous devriez me donner raison dans le cas de Moscovici.
Pas du tout. Avec mes estimations de l’honnêteté moyenne, je peux tout au plus juger que si l’on creuse dans le passé de Moscovici, on trouvera certainement chez lui une infraction plus ou moins
grave commise dans sa jeunesse. Mais de là à déduire qu’il est suspect de toute accusation qui vous passe par la tête, il y a quand même un pas que ne ne franchirai pas. Si vous me dites qu’il
est probable que Moscovici ait commis une infraction pénale dans sa vie, je serais d’accord avec vous. Mais vous ne pouvez rien déduire de plus de ma “théorie”.
Mais les indices sont cependant sérieux, avec principalement cette interrogation “bidon” auprès des Suisses, et les déclarations consécutives “blanchissant” Cahuzac.
Les indices sont plus faibles que vous ne le pensez. D’abord, vous vous avancez un peu en qualifiant de “bidon” l’interrogation auprès des Suisses: les services des Finances ne peuvent pas, dans
l’état actuel de la législation, poser n’importe quelle question. Et en particulier, ils ne peuvent enquêter sur des périodes couvertes par la prescription fiscale. Moscovici ne pouvait donc pas
poser une autre question que celle qu’il a posée. Ensuite, il n’y a la moindre évidence que ce soit lui qui ait publié le contenu de la réponse des suisses. Il semble au contraire que cette
réponse ait été diffusée par les communiquants du cabinet Cahuzac.
Il se peut qu’il y ait parmi eux de rares “bons” naïfs. Mais quand on recherche le pouvoir, qu’on l’exerce, il faut accepter d’en payer le prix, en contrepartie des avantages.
Certes. Mais ce prix doit être raisonnable. Autrement, vous n’arriverez à recruter pour gouverner que des saints. Et les saints non seulement sont rares, mais ils font en général des ministres
d’épouvantables. Vous imaginez la France gouvernée par Eva Joly… ?
sur les Scandinaves: j’ai du mal à croire à la société que vous décrivez. A voir … Mais en France, j’observe le contrôle policier permanent … Je crois que nous avons un des ratios de
policier le plus élevé des pays développés… sans parler des vidéos, des radars, des gardes à vue …
Bien entendu. Et c’est très sain: si nous avons besoin de beaucoup de policiers, c’est parce qu’on ne peut pas compter sur chaque citoyen pour surveiller les autres. C’est ce que j’avais remarqué
quand j’ai vécu en Suède et en Angleterre: pas la peine d’avoir un policier ou un gendarme dans le village. Si vous garez votre voiture sur une place interdite, c’est votre voisin qui appelle la
police pour vous dénoncer.
Le modèle “nordique” a beaucoup de qualités. Mais c’est aussi un modèle “holiste”, ou l’individu est soumis à sa “communauté” (ce n’est pas d’ailleurs un hasard si ces sociétés sont celles où le
communautarisme ethnique, social ou religieux est un fait qui ne se discute pas). Une communauté qui a le pouvoir de prescrire votre comportement, de contrôler que la prescription est obéie, et
de sanctionner si elle ne l’est pas. Franchement, je prefère de loin notre république où le pouvoir de faire les lois est réservé aux élus et celui de les appliquer à des fonctionnaires.
Bonjour,
Pour ma part, j’aurai titré : « Cahuzac, enfin un… »
La démocratie aurait bien fonctionné, la presse a joué son rôle, la justice n’a pas été entravée…
Mais enfin, d’où vient la 1° information, cette fameuse cassette, si ce n’est une délation, qui l’a fait parvenir à Médiapart? Vous croyez que c’est une action…citoyenne ???
Et cerise sur le gâteau, c’est Plewnel qui écrit au procureur pour lui demander d’ouvrir une information judiciaire, j’en crois pas mes yeux!
Tu t’interrogeais, Descartes, où étaient passés nos technocrates que j’appelle des techniciens, et bien, ils sont reconvertis dans ce milieu « conseillers en fiscalité » ou « en
communication », voir le « M.Fouks », le roi de com dont Cahuzac était le client.
Et il ne faudrait pas que Cahuzac soit condamné à la prison ? Eh ! Bien oui, si la loi le permet…
Des « indispensables », des « irremplaçables », les cimetières en sont remplis.
Que veulent une grande majorité des français ? De l’honnêteté politique, pour eux ça fait partie de la DIGNITE.
« Çà coûte cher les contrôles fiscaux»…mais ça peut rapporter…gros !!!
Si vous êtes vraiment intéressés par la luttes fiscale, lisez ce rapport et je pense que vous aurez une autre vision de la…chose, « C’est un scandale » aurait Georges !
2/ Les résultats du contrôle fiscal
En 2011, les services des finances publiques ont rappelé des sommes importantes dans le cadre du contrôle fiscal : 8,34
milliards d’euros de droits nets (soit l’impôt éludé) assortis de 2,46 milliards d’euros de pénalités en contrôle fiscal dit «externe» (vérifications de comptabilité, examen de la situation
fiscale personnelle) et 5,13 milliards d’euros de droits nets assortis de 463 millions d’euros de pénalités pour le contrôle fiscal dit «sur pièces» (contrôles de dossiers du bureau sans visite
sur place).
Au total, le contrôle fiscal a donc redressé 13,479milliards d’euros de droits nets et 2,92 milliards
d’euros de pénalités. Ces résultats englobent toutes les opérations de contrôle fiscal.
http://solidairesfinancespubliques.fr/gen/cp/dp/dp2013/120122_Rapport_fraude_evasionfiscale.pdf
Et que dire de l’affaire Cleastream où Denis Robert a du « jeter l’éponge » face aux pressions y compris
physiques.
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La démocratie aurait bien fonctionné, la presse a joué son rôle, la justice n’a pas été entravée…
Je n’ai pas parlé de la “démocratie”. Mais on peut estimer que le système institutionnel a bien fonctionné: lorsque l’information a été connué, la presse l’a dénoncé, la justice a enquêté, et le
ministre a été confondu. Que demandes-tu de plus aux institutions ? Qu’elles aient le pouvoir de double vue ?
Mais enfin, d’où vient la 1° information, cette fameuse cassette, si ce n’est une délation, qui l’a fait parvenir à Médiapart? Vous croyez que c’est une action…citoyenne ???
Probablement pas. Mais si l’on interdit à la police d’avoir recours à des personnes à la moralité douteuse comme indicateurs, l’ordre public serait moins bien protégé.
Et cerise sur le gâteau, c’est Plewnel qui écrit au procureur pour lui demander d’ouvrir une information judiciaire, j’en crois pas mes yeux!
Et pourquoi pas ? C’est Plenel qui avait les preuves, c’est lui qui saisit le procureur. Quel est le problème ? Si j’ai des preuves que mon voisin a assassiné sa femme, c’est à moi d’aller voir
le procureur, non ?
Tu t’interrogeais, Descartes, où étaient passés nos technocrates que j’appelle des techniciens, et bien, ils sont reconvertis dans ce milieu « conseillers en fiscalité » ou
« en communication », voir le « M.Fouks », le roi de com dont Cahuzac était le client.
Il ne faut justement pas confondre “technicien” et “technocrate”. Un “technicien” met ses compétences au service de celui qui le paye. Un “technocrate” fait partie d’un système destinée à mettre
la compétence technique au service de la chose publique. Fouks ou Séguéla n’ont jamais servi une institution, ils ont servi un homme.
Et il ne faudrait pas que Cahuzac soit condamné à la prison ? Eh ! Bien oui, si la loi le permet…
Moi je n’ai jamais dit que Cahuzac ne devait pas aller en prison. Il a commis un délit, il doit avoir la peine que la loi fixe pour ce délit. Ce qui me gêne, ce n’est pas la peine que Cahuzac
pourrait recevoir des juges, c’est celle qui lui est infligée par l’hystérie politico-médiatique. L’exemple le plus révélateur et le plus ridicule de cette hystérie est l’exclusion de Cahuzac
prononcé par le Conseil national du PS aujourd’hui. Voilà des gens, des militants politiques, des élus qui ont du Cahuzac pour collègue, pour ami, pour camarade. Qui ont partagé avec lui des
combats, des défaites et des victoires. Et aujourd’hui ils le virent comme un malpropre et lui tournent le dos. Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est parce qu’il a fauté: un Guérini, une
Andrieux ont fait bien pire que Cahuzac: ils ont utilisé l’argent public dont ils avaient la garde pour leur profit personnel ou celui de leur famille. Guérini a-t-il été exclu du Parti
socialiste ? Bien sur que non. La question n’a même pas été posée. Et Bartolone, qui trouverait si “scandaleux” de voir Cahuzac revenir dans l’hémicycle ne semble pas ému de voir sièger Sylvie
Andrieux. Ce n’est donc pas le crime de Cahuzac qui les gêne, mais l’effet que celui-ci peut avoir sur leurs carrières. Et je ne trouve les mots pour qualifier l’attitude de celui qui tourne le
dos à un ami qui a fauté de peur du que dira-t-on. Méprisable me parait un mot trop faible.
Que veulent une grande majorité des français ? De l’honnêteté politique,
La grande majorité des français veulent un gouvernement qui gouverne. Un gouvernement qui propose et met en oeuvre un projet pour nous sortir du trou, pour restaurer le plein emploi, pour
améliorer les services publics, pour améliorer l’école et les infrastructures. Si en plus il est honnête, cela ne gâche rien. Mais ce n’est pas le moteur de la voiture, ce n’est qu’une “option”
comme l’allume cigarette ou les vitres teintées…
« Çà coûte cher les contrôles fiscaux»…mais ça peut rapporter…gros !!!
Le contrôle des chefs d’entreprise et des footballeurs, peut-être. Mais je doute que le contrôle systématique des candidats aux élections ramène beaucoup de pognon…
Tu as vécu en Suède? Pardonne ma curiosité, mais comment est ce pays? Comment sont les gens? Comment accueillent-ils les étrangers? Et quel souvenir gardes-tu de ce pays?
Tu parles des “qualités” du modèle nordique. Quelles sont-elles selon toi? Je pose la question car on ne cesse de nous parler de ces pays comme des modèles d’accueil, d’intégration… J’avais
pourtant lu que là-bas aussi les tensions communautaires se développaient.
Tu as vécu en Suède? Pardonne ma curiosité, mais comment est ce pays? Comment sont les gens? Comment accueillent-ils les étrangers? Et quel souvenir gardes-tu de ce pays?
Si je n’avais qu’un mot pour le décrire, le mot serait “ennuyeux”. Trois mois là bas, et tu finis par comprendre que les films de Bergmann sont en fait des documentaires. Cela étant dit, les gens
sont extrêmement gentils – du moins dans les villes, à la campagne ils sont très méfiants de tout ce qui vient de l’extérieur – mais comme je disais, chacun est obligé d’appartenir à une
communauté et d’obéir aux règles correspondantes. Si t’es musulman, t’as le droit de faire Ramadan et si tu es juif t’as le droit de faire Shabbath. Mais si étant juif tu veux manger du jambon,
tu risques des ennuis. En d’autres termes, chacun est censé faire ce qu’on attend de lui, et gare à celui qui s’y soustrait à cette obéissance.
Tu parles des “qualités” du modèle nordique. Quelles sont-elles selon toi?
Comme tous les modèles, il a les qualités de ses défauts. Dans une société communautariste, l’individu est moins libre mais il est aussi mieux protégé par les solidarités intra-communautaires. La
communauté peut être un groupe ethnique, un quartier, un village, une entreprise, peu importe. La Nation elle même est conçue comme une “communauté” de plus. Du coup, quand il y a un problème, la
communauté (le quartier, le village, les voisins, l’église…) cherche à le résoudre avec un recours minimal à l’Etat.
Je pose la question car on ne cesse de nous parler de ces pays comme des modèles d’accueil, d’intégration…
D’accueil, oui. D’intégration, beaucoup moins.
“La politique, c’est comme l’andouillette, ça doit sentir un peu la merde mais pas trop.” Édouard Herriot, ancien Président du Conseil
Reprenons : les hommes politiques sont des hommes comme les autres, avec leurs petites faiblesses ; il est infantile de vouloir des saints aux affaires publiques : d’accord , je
dirai même dangereux a la limite ; les hommes politiques sont plongés dans des situations complexes, ce qui les obligent a mentir parfois,et refuser d’admettre que c’est non seulement
inévitable mais même parfois hautement souhaitable, d’accord ; et refuser le lynchage public au bénéfice d’une sanction juridiquement établie et équitable est une position parfaitement
honorable ; nous assistons a un déluge d’hypocrisie , et le grand déballage des patrimoines en est un bel exemple( bien sûr, tous ceux qui ont des comptes planqués vont l’annoncer a la
presse, n’est ce pas?)
Là ou je ne suis plus d’accord avec vous, c’est qu’au motif louable de dénoncer des réflexes populistes tout a fait consternants, vous en arrivez a vouloir absolument défendre Cahuzac bien au
delà de ce qu’il mérite . Si vous étiez son avocat, je comprendrai, vous feriez votre boulot ; mais ce n’est pas le cas . Et vous en arrivez a écrire des choses injustes :
pensez aux frasques de Juppé et d’Emmanuelli, tous deux condamnés pour détournement de fonds publics,
Sauf que ces deux là n’ont pas fraudé pour leur enrichissement personnel, et que du coup votre sévérité a leur égard me semble pour le moins bizarre par rapport
a votre mesure vis a vis de Cahuzac
autre bizarrerie : vous avez mainte fois manifesté sur ce blog un mépris et une détestation immense_ et a mon avis parfaitement justifiée vis a vis de Mitterrand : le jeune bourgeois
d’extrême droite , fonctionnaire décoré de la francisque par Pétain, devenant résistant en 43 quand l’opportuniste renifle le changement d’air, devenant ministre sous la 4ème et faisant
impitoyablement guillotiner les militants fln,dénonçant le coup d’état permanent de de Gaulle pour une fois devenu président ne pas changer une ligne de la constitution de la 5ème, grand homme
soit disant de gauche recevant son ami Bousquet a ses petits soupers de famille, et en définitive montant vis a vis de la classe ouvrière la plus belle escroquerie politique du 20è siècle ;
j’en oublie ? Vous me corrigerez ; question : a part l’échelle, quelle différence avec Cahuzac ? Bourgeois arriviste et tricheur de droite, entouré de copains du GUD ( a
l’époque, le FN était encore celui du père que je sache) , montant dans le wagon PS par opportunisme( l’étiquette PS est plus porteuse a Villeneuve sur Lot, n’est ce pas) et au final acteur au
combien brillant de cette politique antinationale, antisociale , que vous dénoncez dans votre article sur l’étrange défaite, et inspirée par le grand modèle dont il est question plus haut ;
je vous le répète : votre combat contre le populisme et le tous pourri est louable, mais vous manquez de cohérence en refusant d’ admettre que Cahuzac est un méprisable escroc , et de la
pire espèce ; un escroc intellectuel ; pour le reste, il y a la justice institutionnelle
Là ou je ne suis plus d’accord avec vous, c’est qu’au motif louable de dénoncer des réflexes populistes tout a fait consternants, vous en arrivez a vouloir absolument défendre Cahuzac bien au
delà de ce qu’il mérite.
Moi aussi, je suis humain… Peut-être ais-je poussé trop loin le bouchon. Mais pour ma défense, j’invoque une intention noble: je n’aime pas qu’on piétine un homme à terre, même s’il a tout fait
pour le mériter.
Sauf que ces deux là n’ont pas fraudé pour leur enrichissement personnel,
C’est discutable. Quand un homme détourne les déniers publics pour financer la campagne qui lui permettra d’être réélu et donc de bénéficier des avantages pécuniaires et symboliques que donne un
poste électif, on peut raisonnablement soutenir qu’il y a tout de même un avantage personnel dans l’affaire. La doctrine qui donne au détournement aux fins de financement de campagnes électorales
un statut moral différent du détournement pour profit personnel m’a toujours paru suspecte.
Vous me corrigerez ; question : a part l’échelle, quelle différence avec Cahuzac ?
Une différence énorme. Cahuzac est un homme malhonnête. Mais ses vices restent privés, et ne corrompent pas les institutions publiques que Cahuzac aura servies. Mitterrand, au contraire, était un
corrupteur. Tout ce qu’il a touché, il l’a corrompu. Des hommes honnêtes et courageux – comme Bérégovoy, pour ne citer que lui – en sont sortis salis au point de se suicider. La gauche, qui en
1981 était remplie d’idées, de projets et de valeurs morales est sortie des 14 ans de pouvoir mitterrandien en ayant bradé l’indépendance monétaire du pays, en ayant privatisé l’essentiel des
nationalisations de 1945, en ayant amnistié les généraux félons. C’est cela l’oeuvre de Mitterrand.
Ce que Mitterrand et Cahuzac ont en commun, c’est à dire les origines droitières – dans le cas de Cahuzac, elles ne sont pas avérés: ses deux parents étaient des grands résistants – et leur
opportunisme, ce sont les choses que je pourrais pardonner à l’un et à l’autre. Ce que je ne peux pardonner à Mitterrand, c’est la manière dont il a corrompu tout ce qu’il a touché. Et cela peut
difficilement être reproché à Cahuzac.
vous manquez de cohérence en refusant d’ admettre que Cahuzac est un méprisable escroc
Je ne me souviens pas d’avoir “réfusé d’admettre” quoi que ce soit de tel. Au contraire: je pense que Cahuzac est un méprisable escroc. Mais je persiste à croire – et je pense qu’on est d’accord
sur ce point – que les méprisables escrocs doivent être punis par la justice, et non par lynchage médiatique. Et vous m’accorderez aussi qu’il est étonnant de voir la presse et le petit monde
politique se déchainer contre le méprisable escroc Cahuzac, alors que tant de méprisables escrocs (pensez à Guérini, à Kucheida, à Andrieux) se pavanent sans que leurs camarades trouvent rien à
redire.
Par certains côtés, Cahuzac inaugure un nouveau type de
politicien: celui qui pour réduire sa peine préfère sacrifier son parti…
Vous ne croyez pas si bien dire: il vient de balancer qu’il mentait sciemment devant l’Assemblée Nationale lorsqu’il avait affirmé en octobre dernier que l’objectif des 3% de déficit maximum
serait atteint! Evidemment, personne n’y a jamais cru, mais là encore, ce n’était pas à lui de cracher le morceau…
Et là-dessus, après deux Avé Maria et trois Noster Pater, il compte reprendre son siège de député, comme la loi le lui autorise depuis une mesure prise sous Sarko Ier, au prétexte qu’il doit le
faire au nom de ses électeurs…
C’est vrai qu’en matière de politique, j’avais rarement autant de cynisme depuis longtemps. Ce qui me frappe, c’est vraiment l’absence totale de volonté d’enrober les choses: même Sarkozy nous
avait habitué à mieux sur ce terrain-là! Cahuzac fait très anglo-saxon dans ses méthodes et dans son manque absolu de tact, peut-être est-ce un signe de l’américanisation croissante de la vie
politique française…
Vous ne croyez pas si bien dire: il vient de balancer qu’il mentait sciemment devant l’Assemblée Nationale lorsqu’il avait affirmé en octobre dernier que l’objectif des 3% de déficit maximum
serait atteint!
Dans la mesure où cette déclaration avait pour but de tromper Bruxelles, je serais tenté à lui pardonner. Un homme qui trompe les bonzes de la Commission ne peut être totalement mauvais
!
Mitterrand, au contraire, était un corrupteur. Tout ce qu’il
a touché, il l’a corrompu. Des hommes honnêtes et courageux – comme Bérégovoy, pour ne citer que lui – en sont sortis salis au point de se suicider
Excusez-moi, mais ce n’est pas le souvenir que j’ai de Pierre Bérégovoy: pour moi, c’est plutôt l’image du traître à la cause du peuple que je conserve. Succédant à l’immonde Jacques Delors
(notre Maggie Thatcher à nous…) il est à l’origine de la financiarisation de l’économie française par la création des marchés de produits dérivés (MONEP et MATIF), et il est également à
l’origine du décloisement des métiers de banques d’affaires et de dépôts. Lui, l’autodidacte, l’ancien ouvrier, fut galvanisé par ces oeuvres et fut victime de sa vanité. Evidemment, c’est le
genre de faiblesse que Mitterrand ne pouvait pas manquer d’exploiter… Le “prêt” que lui accorda Patrice Pelat, ami intime du président, qui fut à l’origine de sa perte, a servi à financer
l’achat d’un appartement dans le très cossu 16è arrondissement de Paris. Vanitas, Vanitas…
J’ai un tout jeune bachelier quand il fut désigné ministre des finances sous Mitterrand dans le gouvernement Cresson. Je garde l’image d’un homme aigri et déçu, voire humilié par le choix de
François Mitterrand de nommer l’une de ses anciennes conquêtes au poste qu’il guignait et croyait devoir mériter. Il a pratiquement saboté le mandat d’Edith Cresson, sachant qu’à la base, elle
n’était déjà pas à la hauteur: vanitas, vanitas.
Mitterrand était peut-être corrupteur, mais pour être subverti, il faut avoir une faille, et celle de Bérégovoy était sa vanité. Oh certes, il était honnête, mais pas forcément courageux et
surtout vaniteux: il ne faisait pas parti des gens en cours comme J.Lang ou E.Cresson, et c’est bien ce qu’il l’a tué…
Excusez-moi, mais ce n’est pas le souvenir que j’ai de Pierre Bérégovoy: pour moi, c’est plutôt l’image du traître à la cause du peuple que je conserve
C’est exactement ce que j’ai dit. Mais ceux qui ont connu Bérégovoy avant qu’il fréquente Mitterrand parlent d’un homme très différent.
Mitterrand était peut-être corrupteur, mais pour être subverti, il faut avoir une faille, et celle de Bérégovoy était sa vanité.
Nous avons tous une faille… et c’est le propre d’un corrupteur de les exploiter.
Bonjour Descartes,
je viens de tomber sur un article d’un de vos collègues blogueur (David Desgouilles pour ne pas le nommer), et il m’a fait faire un cauchemar: selon lui, le remaniement ministériel est proche, et
il voit arriver un scénario à l’italienne pour le nouveau premier ministre, avec dans le rôle de Mario Monti mon ennemi absolu et irréductible (si on enlève les vieilles gloires comme Delors ou
Balladur), j’ai nommé Pascal Lamy!
Oui, lui-même, le tortionnaire dogmatique qui après avoir sévi à la Commission Européenne, est sur le point d’achever (c’est le mot juste…) son mandat au FMI. A ce jour, c’est la perspective la
plus terrifiante que j’ai vu de ma vie! Même Sarkozy ne m’effrayait pas à ce point, et pourtant Dieu seul sait si j’ai détesté ce mauvais dirigeant.
Cette fois, j’ai peur car c’est un scénario crédible: si Hollande est aussi ébranlé par une affaire aussi dérisoire que celle de Cahuzac, la meilleure façon de donner des gages aux marchés et à
Frau Merkel serait justement de le nommer Premier Ministre. Faudra-t-il en arriver là pour que le pays se soulève? Je suis le dernier à souhaiter de l’agitation, mais c’est ce qui nous pend au
nez si ce scénario devait se réaliser…
je viens de tomber sur un article d’un de vos collègues blogueur (David Desgouilles pour ne pas le nommer), et il m’a fait faire un cauchemar: selon lui, le remaniement ministériel est
proche, et il voit arriver un scénario à l’italienne pour le nouveau premier ministre, avec dans le rôle de Mario Monti mon ennemi absolu et irréductible (si on enlève les vieilles gloires comme
Delors ou Balladur), j’ai nommé Pascal Lamy!
Je vois qu’on aime bien se faire peur…
A ma connaissance, il y a un seul exemple récent d’un premier ministre “technicien”: c’était Raymond Barre en 1976-81. Mais il y a une grosse différence avec l’Italie: dans le système français,
le premier ministre a au dessus de lui un président qui est nécessairement un politique (puisqu’il est élu) et qui le “couvre”. C’est pourquoi un gouvernement “apolitique” de technocrates est
pratiquement impossible. Un tel gouvernement ne peut exister qu’avec l’appui actif du président, et cela suffit à le politiser. Hollande peut nommer Lamy premier ministre, mais il ne pourra
jamais dire à propos de ce que fait son gouvernement “c’est Lamy qui a décidé”…
Cette fois, j’ai peur car c’est un scénario crédible:
Qu’est ce qui vous fait penser que c’est “crédible” ?
Cette fois, j’ai peur car c’est un scénario crédible:
Qu’est ce qui vous fait penser que c’est “crédible” ?
Le contexte européiste dogmatique, les précedents grecs et italiens, mais aussi les critiques incessantes des dirigeants allemands envers le gouvernement français pour la lenteur de “ses
réformes”, en clair, j’ai peur que les Allemands ne force la main à Hollande, qui est incapable de résister aux pressions pas si amicales de nos voisins germaniques… Ce sont de scandaleuses
ingérences dans nos affaires, mais le président de la République est incapable de nous en défendre; pire j’ai peur qu’il ne veuille donner encore plus de gages aux marchés et à Berlin en mettant
à la tête du gouvernement un ultra-européiste, et Pascal “le mal nommé” Lamy est tout indiqué…
Sinon, retour à Cahuzac: une rumeur circule que ce seraient les services secrets français, donc l’Armée, qui auraient communiqué à Médiapart les éléments du dossier accusant l’ancien ministre du
Budget. La raison en serait que le budget concocté par Bercy aurait pu porter un coup fatal à nos armées, et qu’en rétorsion, les hauts-gradés auraient juré la perte du ministre. Je ne voulais
pas discuter de l’exactitude de cette information, mais plutôt de la leçon qu’il fallait en tirer: l’armée française serait-elle devenue l’ultime bastion du patriotisme et de la République? En
effet, en défendant ses propres intérêts, elle a montrer qu’elle demeure la seule institution qui défende les intérêts du pays et l’indépendance du pays! Généralement, quand l’armée intervient
dans les affaires de l’Etat, je m’inquiète, mais dans ce cas présent-là, j’avoue que la nouvelle m’a plutôt réjoui. Pourtant, ça suscite chez moi un malaise car ce serait une preuve
suppplémentaire de la déliquescence de notre pays. L’armée n’est plus intervenue dans les affaires civiles de façon aussi marquée depuis la guerre d’Algérie… Et en ce moment, on constate ce
genre d’ingérence dans des pays comme la Turquie, l’Egypte, au Mali et plus près de nous, l’Espagne: en effet, les généraux espagnols semblent fermement déterminés à empêcher toute velléité
séparatiste, particulièrement l’indépendance de la Catalogne.
Bref, si l’armée se permet d’intervenir aussi ouvertement dans les affaires politiques civiles, c’est qu’il y a vraiment quelque chose de pourri au sommet de l’Etat…
pire j’ai peur qu’il ne veuille donner encore plus de gages aux marchés et à Berlin en mettant à la tête du gouvernement un ultra-européiste, et Pascal “le mal nommé” Lamy est tout
indiqué…
Sarkozy, qui était un grand intuitif, avait eu une formule très intéressante: “il ne faut pas oublier que le peuple français est un peuple fondamentalement régicide”. Que les allemands
aient envie de voir un gouvernement de techniciens eurolâtres à Paris, et que Lamy ait le pedigree pour présider un tel gouvernement, c’est possible. Mais Hollande est un politicien trop fin pour
ne pas imaginer la suite, c’est à dire le bordel généralisé. N’oublie pas que le premier ministre ne contrôle les députés de la majorité que dans la mesure où ceux-ci l’estiment capable d’assurer
leur réélection. Le Président a beaucoup de pouvoir, mais il ne peut nommer un cheval au poste de premier ministre sans déclencher une fronde. Tu t’imagines les députés socialistes vendant Lamy à
leurs électeurs dans leurs circonscriptions ?
Sinon, retour à Cahuzac: une rumeur circule que ce seraient les services secrets français, donc l’Armée, qui auraient communiqué à Médiapart les éléments du dossier accusant l’ancien ministre
du Budget.
La Grande Conspiration a encore et toujours ses adeptes…
La raison en serait que le budget concocté par Bercy aurait pu porter un coup fatal à nos armées, et qu’en rétorsion, les hauts-gradés auraient juré la perte du ministre.
Ca paraît idiot, au moins pour deux raisons: la première, c’est que le changement de ministre ne changera en rien le budget. La seconde, c’est qu’au moment où les éléments en question ont été
transmis, le budget n’était pas encore écrit. Non, cette théorie est absurde. On croirait un de ces mauvais films américains ou le gentil sauve le monde de la grande conspiration de la CIA et du
Gouvernement.
En effet, en défendant ses propres intérêts, elle a montrer qu’elle demeure la seule institution qui défende les intérêts du pays et l’indépendance du pays!
Cela arrive que les intérêts d’une corporation puissent coïncider avec ceux du pays. Mais de la à conclure que la corporation en question “défend les intérêts du pays”… il y a une marge.
Généralement, quand l’armée intervient dans les affaires de l’Etat, je m’inquiète, mais dans ce cas présent-là, j’avoue que la nouvelle m’a plutôt réjoui.
Comme disait Mongénéral, “l’armée ne s’engage que pour des conneries”. Mais dans le cas présent, ce n’est pas l’armée qui est intervenue. Il est vrai que les gradés ont tiré la sonnette d’alarme,
mais ce sont surtout des politiciens civils qui sont sortis défendre le budget de l’armée.
Et en ce moment, on constate ce genre d’ingérence dans des pays comme la Turquie, l’Egypte, au Mali et plus près de nous, l’Espagne: en effet, les généraux espagnols semblent fermement
déterminés à empêcher toute velléité séparatiste, particulièrement l’indépendance de la Catalogne.
L’armée est une communauté hiérarchisée dont les membres sont éduqués dans une logique de solidarité de caste. Dans des pays qui ont des Etats faibles, l’armée à souvent pris la place de l’Etat à
l’heure d’assurer le fonctionnement du pays. Ce fut le cas en Allemagne par exemple durant toute la période qui va de l’unité jusqu’à 1945, dans la plupart des pays d’Europe centrale, en
Espagneaprès la guerre civile, et dans beaucoup de pays d’Amérique Latine. Si nous n’avons jamais eu de dictature militaire en France, c’est parce que l’Etat civil est très fort. C’est cela qui a
permis de maintenir la doctrine de la soumission de l’autorité militaire à l’autorité civile, qui est une constante de notre organisation administrative. Lorsque la France fut libérée en 1944-45,
l’administration des territoires libérés fut assurée par des préfets et des commissaires de la République civils, et non par des militaires. Et De Gaulle, tout militaire qu’il était, avait bien
compris que la population n’accepterait pas un gouvernement des colonels.
Bref, si l’armée se permet d’intervenir aussi ouvertement dans les affaires politiques civiles, c’est qu’il y a vraiment quelque chose de pourri au sommet de l’Etat…
Je ne comprends pas très bien ce qui vous permet de dire que l’armée soit intervenue dans les affaires politiques… je vous rappelle que tout cela repose sur une théorie de conspiration que rien
ne vient étayer…
Ca paraît idiot, au moins pour deux raisons: la première,
c’est que le changement de ministre ne changera en rien le budget
Mais je le sais bien!!! On peut voir ça comme un avertissement pour le ministre du budget qui aurait la mauvaise idée d’essayer de faire de même, genre “touche pas au grisbi”.
Toutefois, le remplaçant de Cahuzac, Caseneuve, est cherbourgeois, donc pas vraiment enclin à titre personnel à réduire le budget de l’armée.
Sinon, l’information sur une cabale des services secrets contre Cahuzac vient de l'”Hebdo”, un magazine
genevois:http://www.atlantico.fr/decryptage/ces-raisons-qui-auraient-pu-pousser-armee-francaise-vouloir-se-debarrasser-jerome-cahuzac-695816.html
Avec les réserves d’usages, bien entendu, surtout lorsque l’on parle de barbouzeries…
Franchement, cette histoire ne tient pas debout. Il y a un sérieux problème de dates: les informations en question ont été transmises à la Médiapart en novembre dernier. Trop tard pour le budget
2013, trop tôt pour le budget 2014…
salut descarte je suis juste de passage sur ton blog ….bonne continuation a toi ..
Je pense que tu gagnes la palme du plus bref commentaire… et en plus, j’adore la pizza quand elle est bien faite !
j ai rédigé un commentaire court car je suis juste de passe sur ton blog …
je évite le plus possible de dire ouvertement ce que je pense de nos dirigeant …Au mois de novembre le cahuzac tenait une conférence sur la fraude fiscal ..quelques mois apres il se fait pincer
pour évasion fiscale,couvert evidement par sa majesté pingouin 1 er ,roi de la guimauve et de la demagauchie ….flamby le savait depuis le mois de novembre ,tout le mode etait au courant ..ah
elle est belle la gauche caviard …la gauche amoureuse de la pensée unique et du politiquement correcte ,cette gauche moralisatrice …quand on est pourrit jusqu a la mouel on ne donne pas de
lecon de morale..
Pépére veut moraliser la vie politique ,il peut virer sans ménagement la moitié de son gouvernement de bras cassés,harlem desir mis en examen pour abus de bien sociaux ,tobira mis en examen pour
licenciment abusif,jean marc blaireau pour non respect des marchés publiques ,martine le camionneur pour une histoire d amiante …cette opération main propre est juste un enfumage pour
faire oublier l affaire cahuzac ..
prochain billet d humeur Madame tobira …..
quelques mois apres il se fait pincer pour évasion fiscale,couvert evidement par sa majesté pingouin 1 er ,roi de la guimauve et de la demagauchie ….flamby le savait depuis le mois de
novembre ,tout le mode etait au courant ..ah elle est belle la gauche caviard …
Faut pas se laisser aller… cela n’avance à rien. D’abord, il faut être rigoureux. Il n’y a pas la moindre preuve, ni même la moindre raison de suspecter que Hollande ait eu la preuve que
Cahuzac avait commis une faute avant sa mise en examen par les juges. S’il a pêché, c’est par excès de confiance en un ami qui lui a juré les yeux dans les yeux qu’il était innocent. Et
franchement, entre les présidents qui ne faisaient confiance à personne – comme Mitterrand – et ceux qui ont tendance à faire confiance à leurs amis, je me demande ce que je préfère…
quand on est pourrit jusqu a la mouel on ne donne pas de lecon de morale…
Et pourquoi pas ? Pas besoin de savoir pondre des oeufs pour distinguer un oeuf pourri, et pas besoin d’avoir payé tous ses impôts pour comprendre combien la fraude fiscale est détestable…
Après tout, comme je l’ai dit dans mon article, vous n’avez jamais payé un artisan “de la main à la main” ? Jamais sauté un tourniquet du métro ? Jamais “oublié” de payer votre ticket de bus ?
Jamais sorti du supermarché un produit sans le payer ?
Tout ce débat sur la “morale” commence franchement à me mettre les nerfs en boule. Le principal défaut de ce gouvernement est un défaut politique, pas moral. S’ils étaient compétents, s’ils
conduisaient le pays, s’ils avaient une politique cohérente qui améliore la situation de la France, on oublirait volontiers leurs petits écarts de “morale”, comme on a oublié celles des ministres
de De Gaulle ou de Pompidou qui étaient loin d’être des saints. Commencer à glousser sur Taubira du fait qu’elle serait mise en examen pour licenciement abusif est à mon avis absurde. La question
à se poser est: est-elle, oui ou non, une bonne ministre. Si la réponse est positive, alors elle doit rester place Vendôme, mise en examen ou pas. La fonction ministérielle ne nécessite pas la
saintété.
Le probleme de ce gouvernement est bien moral et politique ….avec un neutron fou pour creer une dynamique …le plus gros default de ce gouvernement c est hollande …le parti socialiste essaye
de faire voler un avion qui c est crashé des le decollage …
il me semble avoir promit un billet d humeur sur madame tobira ,pour bien m occuper de son cas je vais evidement me documenter et prendre soin de verifier du mieux possible mes sources …
j ai la tristesse de constater que la libertée d expression disparait un peu plus chaque jours …juste pour avoir osé hurlé “hollande demission ” des meres et des peres de familles acompagnés de
leurs enfant ont été sauvagement pris a partis et gazé alors que cela n etait absolument pas justifié …cela n essayait pas d alller sur les champs élysée…Surement des dangereux militants d
extreme droite ..mais rassurez vous ,dormez tranquille j ai un signalement ils mesurent entre 1 metre et 1 metre 20 ,tiennent souvent dans leurs petites mains un nounours un doudou ou une
poupée …
Aucune doute possible ils repressentent un menaces pour l équilibre de notre pays ..parmis les victimes ont compte aussi un enfant trisomique et une elu( boutin ) bon daccord je me suis bien
marré quand j ai vu la boutin les 4 fers en l air allongé sur le pavé …
Mitterand a dit ” quand il y a plus d un million de personnes dans la rue le gouvernement vascille “la prochaine manif risque d etre encore plus virulente que la précedente …la colere monte
bientot un printemp francais …
j ai la tristesse de constater que la libertée d expression disparait un peu plus chaque jours …juste pour avoir osé hurlé “hollande demission ” des meres et des peres de familles
acompagnés de leurs enfant ont été sauvagement pris a partis et gazé
Pourriez-vous m’indiquer exactement à quel évènnement vous faites référence ? S’il s’agit de la “manifestation pour tous” à l’Etoile, les gens en question n’ont pas été gazés pour avoir “osé
hurler Hollande démission” mais pour avoir essayé de passer à travers les barrières qui leur empêchaient d’accéder aux Champs Elysées. Faut tout de même pas exagérer: la manifestation avait été
autorisée dans un certain périmètre, et il est d’usage d’interdire aux manifestations de s’approcher de l’Elysée, du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de la Défense, de l’Hotel Matignon, et
cela pour la simple raison que ce sont les lieux d’exercice de la puissance régalienne, et qu’un “débordement” d’une manifestation mettrait les forces de l’ordre dans l’alternative impossible de
laisser les manifestants saccager les lieux ou de les défendre à balles réelles.
Faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles. Les gens qui ont essayé de traverser les barrières et le barrage de CRS savaient très bien ce qu’ils faisaient. Ce n’est pas la première fois
qu’on utilise des enfants comme “boucliers humains”, et votre critique devrait être pour ceux qui utilisent pareilles méthodes.
Juste une derniere remarque sur la Aubry …mise e nexamen pour une histoire d amiante Mr hollande a tout purement et simplement eccarté la menace en limogeant le juge d instruction chargé de
cette affaire …. rien de onouveau c est methodes sont habituelle au ps …souvenez jean chritophe mitterand le fil de francois mitterand a été mis en exman pour un trafic d arme en Angola
…15 jours de taules et ce sont évidement ses amis socialistes qui ont payé la caution …
La petite mafia socialiste n a vraiment aucun scrupule ni aucune morale …je ne vois qu un point positif chez Mr hollande notre cher presiflan a un sacré talent ,ca reste le roi de la
maladresse.
http://www.le10sport.com/omnisport/athletisme/la-boulette-de-francois-hollande-aux-jeux-paralympiques74436
le prochain desastre
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/valerie-trierweiler-visee-par-une-plainte-pour-detournement-de-fonds-publics-21-03-2013-2043052.php
Juste une derniere remarque sur la Aubry …mise e nexamen pour une histoire d amiante
Il est malhonnête de faire l’amalgame entre la mise en examen d’Aubry – mise en examen dans le cadre de ses fonctions de directrice générale du travail sans qu’il y ait la moindre accusation de
malhonnêteté personnelle – et celle de Cahuzac.
Mr hollande a tout purement et simplement eccarté la menace en limogeant le juge d instruction chargé de cette affaire ….
Vous fantasmez… Mr Hollande n’a pas, jusqu’à nouvel ordre, le pouvoir de “limoger” un juge d’instruction. La juge Bertella-Geoffroy a été désaisie en vertu d’un texte législatif qui oblige les
juges d’instruction à changer de poste tous les dix ans au moins. Une disposition destinée à empêcher qu’ils s’encroûtent.
Franchement, faut choisir: on peut faire de la politique, et on peut propager des ragots. Mais on ne peut faire les deux…
François Hollande veut passer en force sur le « mariage pour tous », contre l’avis et au mépris de la majorité*
des Français.
Pour masquer le scandale Cahuzac et son incapacité à diriger le pays, François Hollande fait accélérer le calendrier
parlementaire, mettant très gravement en danger la cohésion nationale.
la dictature socialo ecolo communiste continu ses conneries …il n a jamais été question et il ne sera jamais question d
utiliser desenfants comme bouclier humains ,cette manifestation est pacifique et familliale ….si hollande ne plie pas il risque de faire monter la grogne(deja bien présente puisque MR faible
est au plus bas dans les sondages),le mouvement ca se radicaliser un peu plus … en s obsitant il ne fait que acceler un peu plus sa chutte …
la dictature socialo ecolo communiste continu ses conneries …
Je vois… et je sens que la dénonciation du grand complot judéo-maçonnique ne saurait tarder.
PS: Et j’avais raison…après ce message, vous m’avez envoyé encore un autre encore plus délirant et rempli de
commentaires antisémites. Et bien, avec cette simple mais émouvante cérémonie je donne pour terminée votre collaboration avec mon blog. Ici, c’est un lieu pour échanger des arguments, pas des
imprécations paranoïaques.