Aujourd’hui, j’ai envie d’évoquer l’incident arrivé au collège Jacques-Cartier d’Issou (Yvelines). Oui, je sais, je suis en retard. L’incident est déjà oublié, remplacé par les commentaires sexistes de telle ou telle star de l’écran, par le prix du foie gras de noël, par tel ou tel vote à l’Assemblée nationale. Dans le monde médiatisé où nous vivons, une actualité chasse l’autre avant qu’un débat sérieux puisse aboutir, ou même avant que les faits soient complètement établis. Une fois l’émotion passée, l’affaire est jetée à la poubelle médiatique et remplacée par une autre, qui à son tour sera remplacée par les suivants. Parce que le mot clé est bien celui-là : émotion. C’est elle qui fait vendre du papier et qui mobilise les ministres. Et une fois le papier vendu et les annonces faites, on passe à autre chose. Qui s’intéresse encore aux suites de Crépol ? Qui en tire les leçons ?
Nos sociétés sont fondamentalement infantiles : le jouet qui nous passionne maintenant sera oublié dans quelques minutes. L’incident d’Issou rejoindra la longue liste des incidents qui se produisent quotidiennement sans que personne n’en tire le moindre enseignement, si ce n’est que, pour vivre tranquille, mieux vaut se réfugier dans une routine grise qui ne risque d’offenser personne. Et c’est par l’addition de ces petites lâchetés quotidiennes que nous déplumons petit à petit le coq de la République.
Pourtant, l’incident d’Issou est par beaucoup de côtés, passionnant de détails. Commençons par le début : un professeur de Français montre à sa classe pour illustrer son cours la reproduction d’une peinture du début du XVIIe siècle, « Diane et Actéon », de Guiseppe Cesari (1568-1640) dit le Cavalier d’Arpin, dont l’original est exposé au musée du Louvre. Le tableau prend comme sujet un épisode des « Métamorphoses » d’Ovide, l’épisode où Actéon, alors qu’il chasse, surprend accidentellement Diane et ses nymphes se baignant nues dans une rivière. Cet acte de voyeurisme involontaire lui sera fatal : la déesse, courroucée, le transformera en cerf et il finira dévoré par ses propres chiens.
D’abord, je dis : bravo ! Trois fois bravo à ce professeur qui, dans sa banlieue parisienne qui n’est pas particulièrement favorisée – c’est un euphémisme – essaye de transmettre à ses élèves ces joyaux du patrimoine classique au lieu de se réfugier dans la facilité. Il y a encore dans notre pays des enseignants qui non seulement savent l’importance que les « Métamorphoses » d’Ovide tiennent dans l’art occidental – d’innombrables sont les tableaux, opéras et statues qui reprennent ses récits mythologiques – mais en plus essayent de transmettre la chose à leurs élèves en leur montrant des œuvres d’art classiques dans un monde qui affiche quotidiennement son plus grand mépris pour tout ce qui nous rattache à l’histoire de la culture occidentale. Que cet enseignement ne soit pas réservé aux beaux quartiers, qu’il y ait encore des enseignants pour les porter dans les collèges de banlieue, voilà quelque chose qui mériterait d’être souligné par un ministre de l’éducation digne de ce nom. Jean-Paul Brighelli racontait dans son livre « la fabrique du crétin » combien il était important de ne pas céder à la facilité au prétexte d’avoir un public « difficile », combien les élèves se trouvent valorisés par le véritable défi que représente un texte difficile – dans son cas, celui de la poésie de la Renaissance. Cela fait chaud au cœur de voir qu’il n’est pas le seul à défendre cette position.
Mais revenons au tableau : il représente cinq femmes nues, dans le gout du XVIIe siècle, c’est-à-dire, avec des rondeurs généreuses qui, pour le spectateur ayant le goût du XXIe siècle, n’ont rien d’érotique. Même si les figures féminines sont complètement nues, leurs poses ne sont en rien lascives. C’est un tableau finalement très académique, qui n’offenserait même pas une bigote vendéenne.
Seulement voilà, la bigoterie n’est plus réservée aux régions arriérées de notre pays. Comme le chantait Le Luron, avec des gens comme ça le moyen-âge nous tend les bras, et pas en Vendée, mais à deux pas de Paris. Dans une société où les adolescents peuvent voir des corps nus – souvent en pleine action d’ailleurs – sur les plages, sur les affiches du métro, dans les films et séries projetées à toute heure sur la télévision et le câble, dans une pornographie disponible sans filtre sur Internet, on est surpris de constater que ces adolescents peuvent encore être « choqués » au point de devoir « détourner le regard » par l’exhibition dans une salle de classe des nymphes peintes au XVIIe siècle. Dans d’autres circonstances, on serait tenté d’y voir un extraordinaire hommage à un peintre relativement peu connu : après tout, une peinture classique capable de sortir nos adolescents de leur indifférence et de provoquer chez eux une émotion, ce n’est pas si courant. Mais voilà, on peut supposer que cette émotion n’est guère esthétique. Et c’est là que les questions sans réponse commencent.
Qu’est ce qui a provoqué « l’émotion » de ces élèves ? Qu’est ce qui les a « choqués » au point de leur faire « détourner le regard », et plus tard appeler leurs parents à la rescousse ? Qu’est ce qui a indignés ces parents au point que des menaces contre les enseignants ont été proférées ? Mystère. La lecture attentive de la presse, l’exploitation de l’information disponible sur les réseaux, les déclarations des uns et des autres – y compris des syndicalistes – ne permet pas de répondre à cette simple question, qui est pourtant l’élément essentiel de toute cette affaire. Comme le professeur en question est accusé plus tard de « racisme », on peut supposer que l’incident est lié à l’origine des élèves « offensés », mais cette origine n’est précisée nulle part. S’agit-il d’une question religieuse ? Là encore, la question n’est évoquée que pour l’exclure – comme le fait l’ineffable secrétaire générale du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU) Sophie Vénétitay, qui explique que ce cela n’a rien à voir. Et quelle religion, d’ailleurs ? Il pourrait s’agir aussi bien d’ultra-catholiques, que de juifs orthodoxes ou de musulmans, puisque les trois grands monothéismes condamnent la nudité (1).
Amusant, n’est-ce pas ? Dans notre société surinformée, voilà un épisode qui se déroule à quelques kilomètres de Paris, et personne ne semble pressé de nous dire ce qui s’est vraiment passé, quel est l’élément déclencheur de toute l’affaire, quel est le reproche exact adressé au professeur. On sait que certains élèves ont été « choqués », mais on ne sait pas par quoi. On ne me fera pas croire qu’un adolescent hyperconnecté de la banlieue parisienne au XXIe siècle est « choqué » par les nus plantureux du XVIIe siècle au point de « détourner le regard » et d’alerter ses parents. Alors, qu’est ce qui se cache derrière tout cela ? A partir de là, on ne peut qu’émettre des hypothèses.
Utilisons le rasoir d’Occam. L’hypothèse la plus simple, c’est que les élèves en question ont tout simplement voulu se « payer un professeur », un professeur peut-être plus rigoureux et plus exigeant que la moyenne. Et les élèves ne sont pas idiots : ils sont très bien informés et savent combien l’Education nationale est sensible aux accusations de discrimination culturelle ou de « racisme ». La « culture de l’offense », forme particulière du « victimisme » venue des Etats-Unis, s’est bien enracinée chez nous. Et les élèves l’ont parfaitement compris : être « victime », c’est occuper une position de supériorité morale, et accessoirement un bon moyen de manipuler des parents égocentriques qui se regardent dans leurs enfants comme on se regarde dans un miroir. Vous pensez que j’exagère le machiavélisme des adolescents ? Souvenez-vous de l’engrenage qui aboutit au meurtre de Samuel Paty. Qui se trouve à la racine de cette affaire ? Une élève qui, sanctionnée pour son mauvais comportement à l’école, veut se justifier auprès de ses parents et accessoirement se venger. Une élève qui se prétend « offensée » par les caricatures montrées par l’enseignant et par ses propos « racistes », mais dont on sait maintenant que l’offense est simulée, puisqu’elle était absente du cours incriminé.
Tout ça n’est pas vraiment nouveau. Quand nous étions collégiens, nous aussi nous racontions pour justifier une mauvaise note ou une punition que le professeur nous en voulait, qu’il était trop sévère, qu’il était arbitraire, ou tout bêtement qu’il s’était trompé. Seulement, l’accueil était très différent : nos parents s’identifiaient sans équivoque avec le professeur, et ne compatissaient que très relativement à nos malheurs. Aujourd’hui, c’est l’inverse : l’enfant roi a par définition raison, ce qui implique que l’enseignant a par définition tort. Avec une telle prémisse, la manipulation du parent devient d’une facilité, c’est le cas de le dire, enfantine…
Dans l’affaire du collège Jacques Cartier le motif de « l’offense » est tellement banal, tellement absurde, qu’il m’apparaît comme une évidence qu’il a été inventé. Je ne crois pas un seul instant que ces élèves aient été « choqués » ou « offensés » par le tableau du Chevalier d’Arpin. Un adolescent qui aujourd’hui est « choqué » par ce tableau au point de devoir « détourner le regard » a besoin en urgence de soins appropriés. Non, cette « offense » est une invention, et il est urgent de se demander le pourquoi. Pourquoi on trouve de plus en plus souvent des adolescents – mais aussi des adultes – qui prétendent se trouver en permanence « offensés » par le monde qui les entoure ? Pourquoi des personnes, des groupes, des communautés cherchent sans répit à trouver un motif « d’offense » dans toute expression, quitte à l’inventer lorsqu’ils ne le trouvent pas ?
La réponse est triviale : parce que nous sommes dans une société qui donne une prime considérable à la victime. Et c’est particulièrement vrai à l’école, où l’on entend comme une évidence que tous les efforts doivent être dirigés vers les enfants avec des difficultés ou ceux qui ont des « besoins spéciaux », quitte à sacrifier les autres. Si vous êtes un enfant normal, avec un apprentissage normal, ou même un bon élève avec des capacités au-dessus de la moyenne, on ne fera rien pour vous. On regardera même vos demandes avec une certaine méfiance : de quoi vous plaignez-vous, puisque vous n’avez besoin de rien ? Mais qu’on vous trouve un trouble « dys » quelconque, et tout à coup l’attention et les moyens pleuvent. Un enfant est-il « dyspraxique » ? Il aura droit gratuitement à un ordinateur, à une attention particulière de ses enseignants, et à toutes sortes d’avantages en classe. Finalement, être normal n’est pas une bonne affaire. Et si vous n’avez aucune « dyspraxie » à votre portée, vous avez toujours la possibilité d’invoquer une « discrimination », une « offense » quelconque, qui vous permet de vous mettre du bon côté de la barrière victimaire.
Cette idéologie n’apparaît pas par hasard. C’est en fait une idéologie qui encourage les gens non pas à chercher des solutions, mais à chercher des problèmes. On n’améliore pas sa situation par le travail, l’effort, l’étude, mais au contraire en se mettant en situation de « victime », qui oblige l’autre à se précipiter à votre secours. Et qui, accessoirement, justifie moralement tous vos échecs, tous vos écarts. Si vous quittez l’enseignement sans diplôme, ce n’est pas parce que vous n’avez rien fait sur les bancs de l’école. Si vous passez par la case « prison », ce n’est pas parce que vous aimez l’argent facile. Non, c’est parce que le système est « raciste », « sexiste », « classiste ». Si le système était « vraiment » juste, vous auriez fait Polytechnique.
Une société victimaire ne peut que valoriser l’enfant et dévaloriser l’adulte, puisque le propre de l’enfant est précisément d’être soumis à des décisions prises par d’autres, alors que ce qui caractérise l’adulte est le fait d’être acteur de ses propres choix. Et une société où l’enfant est roi et l’adulte dévalorisé ne peut respecter une institution dont le but est bien d’accompagner l’enfant dans sa transition vers l’âge adulte. L’affaire du collège Jacques-Cartier le montre très bien, aujourd’hui, c’est l’enfant – à travers le parent égocentrique qu’il manipule – qui commande. Et l’enseignant – sans parler de sa hiérarchie – est souvent terrifié à l’idée « d’offenser » ce tyran en survêtement à capuche – les culottes courtes sont depuis longtemps passées de mode. Et ce qui est vrai au collège l’est aussi au lycée et même à l’université, comme on a pu le voir à Grenoble, quand des étudiants ont pu se permettre d’accuser publiquement leurs enseignants d’islamophobie et de racisme sans qu’aucune sanction ne soit prononcée. « Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant »…
Descartes
(1) « Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père ; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père » Genèse 9 : 21 à 23
Bonjour Descartes,
Tout ça pour ne pas dire le fond du problème, à savoir que toutes ces histoires où l’on va jusqu’à égorger, décapiter des professeurs au seul tort qu’ils aient fait leur devoir, n’auraient pas lieu si la France n’était pas devenue la fosse sceptique du trop plein démographique de lumpenprolétaires du tiers-monde, en particulier des régions où l’on a pour prétendu prophète, un pédophile esclavagiste et sanguinaire.
@ François
[Tout ça pour ne pas dire le fond du problème, à savoir que toutes ces histoires où l’on va jusqu’à égorger, décapiter des professeurs au seul tort qu’ils aient fait leur devoir,]
Mais justement, « toutes ces histoires » ne font pas partie d’un même phénomène. Il y a d’un côté des écoliers qui utilisent l’air du temps victimiste pour se justifier – avec des variations sur le thème universel « si j’ai une mauvaise note, c’est la faute au professeur » ; et de l’autre côté des gens qui se laissent embarquer par ce discours y compris jusqu’à la décapitation. Mais il ne faut pas confondre les deux phénomènes. Pensez-vous que la fille qui a raconté à son père qu’elle avait été sanctionnée parce qu’elle s’était insurgée contre les caricatures du prophète voulait vraiment la mort de son professeur ?
Toute obsession est dangereuse, et l’obsession avec l’Islam ne fait pas exception. Les processus à l’œuvre sont bien plus complexes que la description manichéenne que vous en faites…
@Descartes
[Pensez-vous que la fille qui a raconté à son père qu’elle avait été sanctionnée parce qu’elle s’était insurgée contre les caricatures du prophète voulait vraiment la mort de son professeur ?]
Évidemment que ce gobelin voulait la mort de son professeur Samuel Paty, exactement de la même manière que les moukères qui voulaient la mort de la chrétienne Asia Bibi au Pakistan.
[Toute obsession est dangereuse, et l’obsession avec l’Islam ne fait pas exception. Les processus à l’œuvre sont bien plus complexes que la description manichéenne que vous en faites…]
À chacun ses « obsessions » Descartes. Pour les gauchistes, le capitalisme qui détruirait la planète ; pour les centristes, le populisme qui flatterait les bas instincts. Pour vous, ce sont les « classes intermédiaires » qui selon vous ont monopolisé le pouvoir politique à leur avantage quasi exclusif. Moi ce sont les « grands remplaçants » qui transforment la France en trou à merde (comme le dit Renaud Camus, ils viennent chercher chez nous ce que leur présence y abolit. Ils y apportent ce qu’ils fuient).
Le fait est qu’on observe des récurrences statistiques dans de nombreux domaines, entre autres d’un côté ceux qui égorgent et de l’autre ceux qui se font égorger. De l’aveu même du recteur de la grande mosquée de Paris, 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises sont musulmans. Voilà une belle observation du principe de Pareto.
Ben oui, ça n’est pas pour rien que les enseignants fuient ce Kosovo qu’est devenu la Seine Saint-Denis comme la peste. Ça n’a rien à voir avec le fait que même les lumpenprolétaires seraient contaminés par la morale libertaire, mais tout à voir avec l’imposition de la morale islamique. Comme le disent les barbus : «avec vos lois nous vous vaincrons, avec nos lois nous vous soumettrons »
Mais plus fondamentalement, mon analyse est la suivante : le gauchisme post-moderne propagé par les pervers dégénérés est la maladie immunodéficiente qui affaibli le corps social français, et la propagation de gobelins du tiers-monde la maladie opportuniste. Seulement, on en est arrivé au stade que même si demain on venait à exterminer ce SIDA mental, ça ne guérira pas pour autant ces autres infections.
Bien entendu que si demain la France gagnait le match retour (à domicile) de la colonisation, tous ses problèmes ne seraient pas résolus Mais la menace existentielle levée, cela permettrait de voir l’avenir avec beaucoup plus d’optimisme.
@ François
[« Pensez-vous que la fille qui a raconté à son père qu’elle avait été sanctionnée parce qu’elle s’était insurgée contre les caricatures du prophète voulait vraiment la mort de son professeur ? » Évidemment que ce gobelin voulait la mort de son professeur Samuel Paty,]
Je me méfie des « évidences ». Pourriez-vous m’indiquer quels sont les éléments sur lesquels vous vous appuyez pour arriver à cette conclusion ?
[« Toute obsession est dangereuse, et l’obsession avec l’Islam ne fait pas exception. Les processus à l’œuvre sont bien plus complexes que la description manichéenne que vous en faites… » À chacun ses « obsessions » Descartes. Pour les gauchistes, le capitalisme qui détruirait la planète ; pour les centristes, le populisme qui flatterait les bas instincts. Pour vous, ce sont les « classes intermédiaires » qui selon vous ont monopolisé le pouvoir politique à leur avantage quasi exclusif. Moi ce sont les « grands remplaçants » qui transforment la France en trou à merde (comme le dit Renaud Camus, ils viennent chercher chez nous ce que leur présence y abolit. Ils y apportent ce qu’ils fuient).]
Cela ne change rien à mon point : même admettant que j’aie mon « obsession » à moi, je suis au moins conscient que toute obsession est dangereuse. C’est mieux que rien…
[Le fait est qu’on observe des récurrences statistiques dans de nombreux domaines, entre autres d’un côté ceux qui égorgent et de l’autre ceux qui se font égorger.]
Aux Etats-Unis, les tireurs fous sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens. Quelle conclusion tireriez-vous ?
[De l’aveu même du recteur de la grande mosquée de Paris, 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises sont musulmans. Voilà une belle observation du principe de Pareto.]
Il paraît aussi que 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises viennent des couches les plus pauvres de la société. Encore une fois, une corrélation n’est pas une causalité.
[Ben oui, ça n’est pas pour rien que les enseignants fuient ce Kosovo qu’est devenu la Seine Saint-Denis comme la peste.]
En général, ce n’est pas pour aller à Longwy ou au Maubeuge… où ils auraient des élèves bien plus « gaulois », mais aussi plus misérables. Je trouve fascinant que vous perceviez toujours la corrélation entre l’élément ethnique et les fléaux que vous dénoncez, mais jamais la corrélation avec la pauvreté, la faiblesse des services publics ou de l’éducation. Etonnant, non ?
[Ça n’a rien à voir avec le fait que même les lumpenprolétaires seraient contaminés par la morale libertaire, mais tout à voir avec l’imposition de la morale islamique. Comme le disent les barbus : «avec vos lois nous vous vaincrons, avec nos lois nous vous soumettrons »]
Et bien, les « barbus » se trompent. Dans leur grande majorité, la jeunesse musulmane s’éloigne progressivement des « lois » en question. Je peux vous assurer que dans mon quartier, le samedi soir, la bière coule à flots, musulmans ou pas. Et ne parlons même pas du hashish, dont la consommation est, selon les sages de l’Islam, interdite au même titre que le vin (« La parole du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui): « Tout ce qui enivre est du vin et tout vin est interdit » s’applique à tout ce qui provoque l’ivresse. Peu importe qu’on le mange, le boit et qu’il soit congelé ou liquide. Si on congelait du vin, il n’en serait pas moins interdit. Si on liquéfiait le hachich, il n’en serait pas moins interdit. », Ibn Tamiya). La véritable menace pour les islamistes est moins la laïcité républicaine que le capitalisme et sa société de consommation, qui brise tout ce qui est un obstacle au libre-echange.
Je pense que votre obsession avec l’islam vous empêche de voir le véritable danger, c’est-à-dire, la mise en place d’une société de la toute puissance individuelle ou tous les rapports sont réduits à des rapports d’argent…
@ Descartes
[Aux Etats-Unis, les tireurs fous sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens. Quelle conclusion tireriez-vous ?]
Que les habitants des Etats-Unis sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens ?
“D’une manière générale, la répartition raciale des fusillades de masse reflète celle de la population américaine dans son ensemble”
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tueries_de_masse_aux_%C3%89tats-Unis#Auteurs
@ bip
[“Aux Etats-Unis, les tireurs fous sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens. Quelle conclusion tireriez-vous ?” Que les habitants des Etats-Unis sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens ?]
Eh bien, dans ce cas le même raisonnement vous conduirait à conclure que la majorité des habitants de la France sont des islamistes un peu dérangés… comme quoi, il faut se méfier des raisonnements simplistes.
@ Descartes
[Eh bien, dans ce cas le même raisonnement vous conduirait à conclure que la majorité des habitants de la France sont des islamistes un peu dérangés… comme quoi, il faut se méfier des raisonnements simplistes.]
Oui, mais comme on sait que la majorité des habitants de France sont, au moins encore pour quelques temps, blancs et non musulmans, on peut conclure à une surreprésentation et à un problème spécifique.
Ce qui n’est pas le cas pour les tireurs fous aux USA puisque “la répartition raciale des fusillades de masse reflète celle de la population américaine dans son ensemble”.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tueries_de_masse_aux_%C3%89tats-Unis#Auteurs
@ bip
[Oui, mais comme on sait que la majorité des habitants de France sont, au moins encore pour quelques temps, blancs et non musulmans,]
Là, vous faites une erreur de raisonnement. Dans votre commentaire, de la prémisse ““Aux Etats-Unis, les tireurs fous sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens.” vous déduisiez la conclusion “Que les habitants des Etats-Unis sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens ?”. Or, si vous faites le même raisonnement pour la France, vous ne pouvez pas considérer le fait que “la majorité des habitants de France sont, au moins encore pour quelques temps, blancs et non musulmans” comme une prémisse…
[“la répartition raciale des fusillades de masse reflète celle de la population américaine dans son ensemble”]
L’article que vous citez contient cette conclusion, mais les chiffres qu’il cite disent exactement le contraire: on y lit que “les données du recensement indiquant qu’environ 67 % des hommes adultes aux États-Unis sont des Blancs non hispaniques”, mais quelques lignes plus loin on peut lire que les auteurs de fusillades de masse se distribuent ainsi: “54 % blanc, 17 % afro-américain et 8 % latino”. Autrement dit, il y a 13 points de différence entre le pourcentage de blancs et leur représentativité entre les auteurs de tueries de masse… c’est loin d’être négligeable.
@ Descartes
[Dans votre commentaire, de la prémisse ““Aux Etats-Unis, les tireurs fous sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens.” vous déduisiez la conclusion “Que les habitants des Etats-Unis sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens ?”]
Ma réponse visait à souligner sarcastiquement (d’où le point d’interrogation) qu’il est infondé de faire une analogie aussi rapide entre une « minorité » d’habitants et la « majorité ».
Ce n’était pas une « déduction ».
[L’article que vous citez contient cette conclusion, mais les chiffres qu’il cite disent exactement le contraire: on y lit que “les données du recensement indiquant qu’environ 67 % des hommes adultes aux États-Unis sont des Blancs non hispaniques”, mais quelques lignes plus loin on peut lire que les auteurs de fusillades de masse se distribuent ainsi: “54 % blanc, 17 % afro-américain et 8 % latino”. Autrement dit, il y a 13 points de différence entre le pourcentage de blancs et leur représentativité entre les auteurs de tueries de masse… c’est loin d’être négligeable.]
Non. Le passage wikipédia cite des études concernant des périodes différentes et vous les mélangez… (les nombres en astérisques à la fin des paragraphes renvoient à 2 études différentes)
Le 67 % que vous citez va avec un pourcentage de « tireurs blancs » de 64 %. Ce qui, vue la taille de l’échantillon, ne permet en effet pas de conclure à un problème spécifique…
@ bip
[« L’article que vous citez contient cette conclusion, mais les chiffres qu’il cite disent exactement le contraire: on y lit que “les données du recensement indiquant qu’environ 67 % des hommes adultes aux États-Unis sont des Blancs non hispaniques”, mais quelques lignes plus loin on peut lire que les auteurs de fusillades de masse se distribuent ainsi: “54 % blanc, 17 % afro-américain et 8 % latino”. Autrement dit, il y a 13 points de différence entre le pourcentage de blancs et leur représentativité entre les auteurs de tueries de masse… c’est loin d’être négligeable. » Non. Le passage wikipédia cite des études concernant des périodes différentes et vous les mélangez… (les nombres en astérisques à la fin des paragraphes renvoient à 2 études différentes)]
Pardon, mais des études sérieuses d’une même réalité doivent aboutir aux mêmes chiffres. Les deux études sont sur des périodes relativement proches (l’une de 1982 à 2021, l’autre de 1976 à 2019), suffisamment en tout cas pour qu’on puisse penser que le pourcentage de blancs dans la population était le même dans les deux cas. Je me contente donc d’utiliser ce pourcentage obtenu dans la première étude (67%) et le compare au pourcentage de tireurs blancs (54%) obtenu dans la deuxième. Ce qui est parfaitement légitime si les études étaient sérieuses.
Au demeurant, elles ne le sont pas. Le secret de la variation (64% de tireurs blancs dans la première, 54% dans la seconde, ce dernier résultat étant confirmé par une étude de 2006) tiennent, comme on le devine au détour d’une phrase, à l’utilisation « des critères plus inclusifs pour déduire la race ». Autrement dit, selon les critères utilisés pour « déduire la race », on fait apparaître ou disparaître une disparité. « Il y a les mensonges mineurs, les mensonges damnables, et puis les statistiques ».
@Descartes
[Je me méfie des « évidences ». Pourriez-vous m’indiquer quels sont les éléments sur lesquels vous vous appuyez pour arriver à cette conclusion ?]
Ben des accusations de blasphème (punit de mort par la loi coranique) qui dans les deux cas on aboutit à des fatwas. Que vous faut-il de plus ?
[Aux Etats-Unis, les tireurs fous sont dans leur grande majorité blancs et chrétiens. Quelle conclusion tireriez-vous ?]
Que les WASP font preuve d’une violence plus rare, mais plus explosive (à pondérer avec le fait qu’ils constituent (encore) la majorité de la population. Pour le reste 13%, 51%[Il paraît aussi que 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises viennent des couches les plus pauvres de la société. Encore une fois, une corrélation n’est pas une causalité.]
D’une 70% à 80% des couches les plus pauvres en France seraient-elles musulmanes ?
De deux, va falloir m’expliquer le rapport entre pauvreté et violer une femme.
Plus fondamentalement, ça se saurait que la criminalité ne serait due qu’à la pauvreté, et que d’autres facteurs ne rentrent pas en jeu. Sinon, le sex ratio dans les statistiques de la criminalité serait équilibré. Car sinon, la Creuse, l’un des départements les plus pauvres de France serait aussi un coupe gorge.
Tout comme les boat peoples n’ont pas fait exploser les statistiques de la criminalité à leur arrivée en France, comme pour les réfugiés Ukrainiens).
Je me répète Descartes, nous avons importé massivement une populace aux mœurs tribales et considérant la violence comme moyen légitime de résolution des conflits. Et sachant que les Français sont un peuple individualiste ayant réduit ce moyen de résolution de conflit à portion congrue, alors inévitablement, ils deviennent les victimes de cette populace.
[En général, ce n’est pas pour aller à Longwy ou au Maubeuge… où ils auraient des élèves bien plus « gaulois », mais aussi plus misérables.]
Je crois que le problème de Longwy ou Maubeuge en termes d’attractivité, c’est qu’il s’agit de tous paumés, plus qu’une question de faune à qui il faut enseigner.
[Je trouve fascinant que vous perceviez toujours la corrélation entre l’élément ethnique et les fléaux que vous dénoncez, mais jamais la corrélation avec la pauvreté, la faiblesse des services publics ou de l’éducation.]
Une faiblesse des services publiques en Seine Saint-Denis avec une densité de transports en commun exceptionnelle ? Et pour les autres, il ne faut pas se plaindre qu’il y ait de moins en moins de médecins ou d’enseignants qui veulent y venir s’ils s’y font casser la gueule, il ne faut pas se plaindre qu’il n’y a pas de bibliothèques si elles partent en fumée lors des émeutes.
Pourquoi donc Descartes, le gouvernement a mis en place une prime coloniale pour inciter les fonctionnaires à travailler en Seine Saint-Denis, et non dans les Hauts-de-Seine (ou tout autre département métropolitain) ?
150 000 000€ ont été investi en dix dans le désormais bien connu quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, et ça n’a rien changé.
Bref, ce sont les cochons qui font la porcherie.
[Etonnant, non ?]
Ben oui, j’aurais largement préféré que les milliards de fonds publiques qui ont été injecté en pure perte pour faire l’assistante sociale du tiers-monde, aient servi à des choses plus prestigieuses, comme un programme de conquête spatiale. Moins d’allocs pour les lumpenprolétaires, plus de dotation pour le CNES et le CEA, tel est mon crédo.
[Et bien, les « barbus » se trompent. Dans leur grande majorité, la jeunesse musulmane s’éloigne progressivement des « lois » en question.]
38% de jeunes musulmans qui ne condamnent pas la mort de Dominique Bernard.
[Je pense que votre obsession avec l’islam vous empêche de voir le véritable danger]
À chacun ses obsessions disais-je…
[c’est-à-dire, la mise en place d’une société de la toute puissance individuelle ou tous les rapports sont réduits à des rapports d’argent…]
Moi ce que je vois, c’est que le rayon halal de mon supermarché grossi d’année en année, plus que la réduction des relations sociales à des rapports transactionnels au comptant.
@ François
[« « « Pensez-vous que la fille qui a raconté à son père qu’elle avait été sanctionnée parce qu’elle s’était insurgée contre les caricatures du prophète voulait vraiment la mort de son professeur ? » » » « « Évidemment que ce gobelin voulait la mort de son professeur Samuel Paty, » » « Je me méfie des « évidences ». Pourriez-vous m’indiquer quels sont les éléments sur lesquels vous vous appuyez pour arriver à cette conclusion ? » Ben des accusations de blasphème (punit de mort par la loi coranique) qui dans les deux cas on aboutit à des fatwas. Que vous faut-il de plus ?]
Je ne vois pas très bien en quoi le fait qu’il y ait eu sur les réseaux sociaux des accusations de blasphème (exprimées par le père de la jeune fille et par d’autres, mais jamais par la fille elle-même) vous permettent d’établir les motivations de la jeune fille en question. Pourriez-vous expliciter ?
Je vous rappelle que ce qui était en discussion étaient les motivations de la jeune fille qui a dénoncé Samuel Paty, prétextant une « offense » qui n’a pas pu avoir lieu puisqu’elle n’était pas présente en classe. Comme la jeune fille avait été sanctionné pour des faits d’indiscipline sans rapport avec cette classe, il n’est pas déraisonnable de penser qu’elle ait raconté à son père une histoire attribuant cette sanction à « l’islamophobie » du professeur et se donnant le beau rôle de « résistante ». On a tous été adolescents, et on a tous fait ça – ou tenté de le faire – pour justifier une mauvaise note ou une colle. Mais de la à penser que l’adolescente voulait la mort de son professeur et a organisé son histoire dans ce but…
[« Il paraît aussi que 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises viennent des couches les plus pauvres de la société. Encore une fois, une corrélation n’est pas une causalité. » D’une 70% à 80% des couches les plus pauvres en France seraient-elles musulmanes ? De deux, va falloir m’expliquer le rapport entre pauvreté et violer une femme.]
Le rapport entre pauvreté et une CONDAMNATION pour viol est assez évident : plus vous êtes riche, et plus vous avez les moyens de vous payer d’excellents avocats, de mobiliser des réseaux pour aider le juge à prendre la bonne décision – non, pas de corruption, mais les juges condamnent plus facilement un immigré hirsute qui parle mal le français qu’un fils de bonne famille en costume Yves Saint Laurent – ou bien, cela s’est vu, de faire un « arrangement privé » avec la jeune fille concernée pour qu’elle retire sa plainte moyennant finance. Que 80% des hommes en prison soient pauvres n’implique nullement que 80% des délits soient commis par des pauvres. Seulement que le pauvre qui commet un crime a plus de chances de finir en prison que le riche…
[Plus fondamentalement, ça se saurait que la criminalité ne serait due qu’à la pauvreté,]
Je ne crois pas avoir dit pareille chose. Encore une fois, la population carcérale n’est pas forcément le reflet de la population qui commet les délits. Par ailleurs, vous noterez que les lois sont faites par les riches, et que les riches ne sont pas assez idiots pour punir sérieusement les actes qu’ils aiment bien – par inclination ou par intérêt – commettre. On envoyait aux galères pour le vol d’un quignon de pain, on n’a jamais envoyé quiconque pour fraude fiscale, banqueroute ou travail dissimulé…
[et que d’autres facteurs ne rentrent pas en jeu. Sinon, le sex ratio dans les statistiques de la criminalité serait équilibré. Car sinon, la Creuse, l’un des départements les plus pauvres de France serait aussi un coupe gorge.]
Bien sur qu’il y a beaucoup d’autres paramètres qui rentrent en compte. Mais la présence massive des pauvres dans les prisons laisse penser que beaucoup de ces « paramètres » sont eux aussi corrélés à la pauvreté.
[Tout comme les boat peoples n’ont pas fait exploser les statistiques de la criminalité à leur arrivée en France,]
Il est vrai que le travail au noir est l’un des délits les moins punis en France, sans quoi le résultat aurait été très différent…
[comme pour les réfugiés Ukrainiens).]
Je ne sais pas. Avez-vous des statistiques ?
[Je me répète Descartes, nous avons importé massivement une populace aux mœurs tribales et considérant la violence comme moyen légitime de résolution des conflits. Et sachant que les Français sont un peuple individualiste ayant réduit ce moyen de résolution de conflit à portion congrue, alors inévitablement, ils deviennent les victimes de cette populace.]
La répétition n’est pas un argument. Je vous rappelle que la même remarque était faite au début du XXème siècle à propos des immigrants italiens ou espagnols, eux aussi parait-il prompts à jouer du couteau ou du flingue. Il ne faudrait pas non plus faire des français des pacifiques agneaux. Je me souviens encore ce qu’étaient les cités à la fin des années 1970. Mes petits copains de lycée avaient qui un « cran d’arrêt », qui un Opinel, qui un poing américain… et c’était des petits « gaulois » tout à fait « de souche ». Et les bals de quartier, à la fin, ce n’était pas toujours beau à voir – je vous renvoie à « c’est mon dernier bal » de Renaud.
Puisque vous vous répétez, je vais faire de même : le problème n’est pas tant ce que les immigrés amènent dans leurs bagages. Nous avons eu le même problème à chaque vague d’immigration, et on l’a toujours résolu. Le problème, c’est la capacité de notre société à imposer ses règles et à assimiler.
[« En général, ce n’est pas pour aller à Longwy ou au Maubeuge… où ils auraient des élèves bien plus « gaulois », mais aussi plus misérables. » Je crois que le problème de Longwy ou Maubeuge en termes d’attractivité, c’est qu’il s’agit de trous paumés, plus qu’une question de faune à qui il faut enseigner.]
Pourtant les « trous paumés » ou l’on connaît une certaine aisance ne semblent pas avoir des problèmes d’attractivité…
[« Je trouve fascinant que vous perceviez toujours la corrélation entre l’élément ethnique et les fléaux que vous dénoncez, mais jamais la corrélation avec la pauvreté, la faiblesse des services publics ou de l’éducation. » Une faiblesse des services publiques en Seine Saint-Denis avec une densité de transports en commun exceptionnelle ?]
Oui. Le service public ne se réduit pas aux « transports », malheureusement. L’école, la santé, la police et la justice, pour ne donner que quelques exemples, sont sinistrés.
[Et pour les autres, il ne faut pas se plaindre qu’il y ait de moins en moins de médecins ou d’enseignants qui veulent y venir s’ils s’y font casser la gueule, il ne faut pas se plaindre qu’il n’y a pas de bibliothèques si elles partent en fumée lors des émeutes.]
Il ne faut pas se plaindre que les bibliothèques partent en fumée et les médecins et enseignants se fassent casser la gueule si on enferme les gens dans leur condition, si on détruit tous les mécanismes qui pourraient leur permettre d’en sortir. Vous savez, j’ai connu la Seine-Saint-Denis du temps où le PCF était fort et encadrait efficacement ces populations. Mais à l’époque, on avait une école qui était un véritable moyen de promotion sociale, des politiques culturelles, économiques et sociales qui poussaient à l’assimilation, une véritable politique de lutte contre le communautarisme. Tout cela s’est délité, et pas par la faute des populations locales. Ce ne sont pas elles qui ont cassé l’ascenseur social. Ce ne sont pas elles qui ont détruit l’école. Ce ne sont pas elles qui ont délocalisé les usines et établi une logique de chômage de masse.
[Pourquoi donc Descartes, le gouvernement a mis en place une prime coloniale pour inciter les fonctionnaires à travailler en Seine Saint-Denis, et non dans les Hauts-de-Seine (ou tout autre département métropolitain) ?]
Parce que, après quatre décennies d’abandon et de ghettoïsation, on s’imagine qu’il suffit de mettre des fonctionnaires pour que ça change. Et que les fonctionnaires, qui connaissent le terrain, savent que c’est une mission impossible : reconquérir ces territoires suppose un volontarisme de toute la société.
[Bref, ce sont les cochons qui font la porcherie.]
Pas vraiment, justement. Si le cochon vit dans des conditions indignes, c’est généralement la faute du paysan…
[« Et bien, les « barbus » se trompent. Dans leur grande majorité, la jeunesse musulmane s’éloigne progressivement des « lois » en question. » 38% de jeunes musulmans qui ne condamnent pas la mort de Dominique Bernard.]
Je ne vois pas le rapport. Je ne sais même pas comment on fait pour repérer ces « jeunes musulmans » – s’agit-il des gens qui objectivement vont à la mosquée tous les vendredis ? Des gens qui y vont une fois par an ? Des gens qui n’y vont jamais mais gardent les fêtes ? Des gens qui SE DISENT musulmans ? Nous ne savons pas non plus comment la question leur a été posée. Leur a-t-on demandé si eux personnellement condamnaient cet assassinat ? Si « en tant que musulmans » ils le condamnaient ? S’ils pensaient que les musulmans devraient condamner cet assassinat ? S’est-on assuré avant de poser la question que les interrogés savaient qui était Dominique Bernard, et quels étaient les faits exacts qu’on leur demandait de condamner ?
Moi, je me tiens aux faits : dans mon quartier, ou les musulmans sont très nombreux, les cafés sont pleins en été de gens qui – barbe ou pas – boivent de la bière. Et ce n’est pas de la bière sans alcool. A la sortie du lycée, garçons et filles se mélangent et font bien plus que se donner la main. La boucherie Halal a fait faillite parce que les gens achètent plutôt dans le Carrefour d’à côté, dont la viande n’est pas bénie par la religion mais est beaucoup moins chère. Oui, bien sûr, il y a des intégristes chez les « barbus » musulmans, mais leur radicalité traduit à mon avis – et c’est la même chose pour les intégristes chrétiens ou juifs – la peur devant l’avancée inexorable de la sécularisation poussée par la société de consommation. La guerre que mènent les intégristes est un combat d’arrière-garde. Les chrétiens l’ont bien compris : le catholicisme poursuit depuis Vatican II un aggiornamento qui lui permette se suivre le mouvement plutôt que de s’opposer à lui, le protestantisme en est à bénir les unions homosexuelles et à ordonner des femmes parce que c’est ce que le « client » veut. Le judaïsme « libéral » lui aussi s’adapte à une communauté juive assimilée qui n’observe depuis bien longtemps la panoplie des interdits. Et l’Islam fera tôt ou tard la même chose. Il ne résiste en fait que parce qu’il existe encore des théocraties qui sont autant de forteresses contre la modernité. Mais même là, ça craque…
[« c’est-à-dire, la mise en place d’une société de la toute puissance individuelle ou tous les rapports sont réduits à des rapports d’argent… » Moi ce que je vois, c’est que le rayon halal de mon supermarché grossi d’année en année, plus que la réduction des relations sociales à des rapports transactionnels au comptant.]
Dites-vous bien que si le rayon Halal de votre supermarché s’agrandit, cela n’a rien à voir avec la religion du propriétaire, et tout à voir avec le « paiement au comptant ». On agrandit le rayon Halal parce que le client demande du Halal. Si le client demandait de l’alcool et du porc, on agrandirait les rayons correspondants. Ce que vous observez, ce n’est pas l’extension de la religion, mais bien du « paiement au comptant », pour reprendre la formule de Marx…
@Descartes,
[Je ne vois pas très bien en quoi le fait qu’il y ait eu sur les réseaux sociaux des accusations de blasphème (exprimées par le père de la jeune fille et par d’autres, mais jamais par la fille elle-même) vous permettent d’établir les motivations de la jeune fille en question. Pourriez-vous expliciter ? ]
Les a t-elles déniées ? Qui ne dit mot consent.
[Comme la jeune fille avait été sanctionné pour des faits d’indiscipline sans rapport avec cette classe, il n’est pas déraisonnable de penser qu’elle ait raconté à son père une histoire attribuant cette sanction à « l’islamophobie » du professeur et se donnant le beau rôle de « résistante ».]
Cela n’enlève rien au fait que le blasphème est condamné de mort dans l’Islam.
[Mais de la à penser que l’adolescente voulait la mort de son professeur et a organisé son histoire dans ce but…]
Mais pourquoi, serait-ce grave pour un gobelin de vouloir la mort d’un kouffar qui nous a(urait) causé du tort ?
Pour le reste, au vu de la légèreté de sa condamnation, on voit bien comment la justice dans ce pays n’est seulement bonne qu’à traiter les Français comme de la merde.
[Le rapport entre pauvreté et une CONDAMNATION pour viol est assez évident : plus vous êtes riche, et plus vous avez les moyens de vous payer d’excellents avocats, de mobiliser des réseaux pour aider le juge à prendre la bonne décision – non, pas de corruption]
Puisque vous me reprochez mon manque de statistiques, je vous renvoie la pareille, avez des statistiques à ce sujet ? Ça ne reste que mon humble sentiment, mais j’ai quand même l’impression que les riches doivent rendre compte de leurs frasques ces derniers temps. Et comme vous avez rappelé dans un commentaire l’affaire de Bruay-en-Artois, avoir des juges rouges qui veulent se faire du « puissant » n’aide pas.
[ou bien, cela s’est vu, de faire un « arrangement privé » avec la jeune fille concernée pour qu’elle retire sa plainte moyennant finance.]
Roman Polanski en sait quelque chose en effet comment un arrangement privé l’a tiré d’affaire.
[Seulement que le pauvre qui commet un crime a plus de chances de finir en prison que le riche…]
Avez vous des statistiques ?
Et selon vous, où une femme qui se promène en mini-jupe a t-elle le plus de chances de se faire agresser ? Dans le VIIe arrondissement, à Gandrange ou à Trappes ?
[Par ailleurs, vous noterez que les lois sont faites par les riches, et que les riches ne sont pas assez idiots pour punir sérieusement les actes qu’ils aiment bien – par inclination ou par intérêt – commettre.]
Non, dans notre démocratie, les lois sont faites par les représentants du peuple, députés et sénateurs.
[On envoyait aux galères pour le vol d’un quignon de pain, on n’a jamais envoyé quiconque pour fraude fiscale, banqueroute ou travail dissimulé…]
Nicolas Fouquet en savait quelque chose en effet. Bernard Madoff pour prendre un exemple plus récent, aussi.
Tout comme à ma connaissance que Louise Ménard relaxée en première instance puis en appel pour avoir volé du pain.
Puis bon, pour finir en taule en France en ce moment, il faut vraiment avoir fait une très grosse bêtise.
Mais il y a quelque chose que j’aimerais savoir avec vous. Vous déplorez que nous sombrerions dans « les eaux froides du calcul égoïste » et vous m’expliquez que par le passé on envoyait aux galères pour un vol de quignon de pain. Moralement parlant, laquelle de ces époque vous semble la plus détestable ?
[Bien sur qu’il y a beaucoup d’autres paramètres qui rentrent en compte. Mais la présence massive des pauvres dans les prisons laisse penser que beaucoup de ces « paramètres » sont eux aussi corrélés à la pauvreté.]
Et à quels autres paramètres pensez-vous ? Je vous ai donné un paramètre, mais il ne vous convainc pas.
[[Tout comme les boat peoples n’ont pas fait exploser les statistiques de la criminalité à leur arrivée en France,]
Il est vrai que le travail au noir est l’un des délits les moins punis en France, sans quoi le résultat aurait été très différent…]
Avez vous des statistiques ?
[[comme pour les réfugiés Ukrainiens).]
Je ne sais pas. Avez-vous des statistiques ?]
https://twitter.com/marc_vanguard/status/1720123692775027019https://twitter.com/marc_vanguard/status/1671908896275939329
Et force est de constater qu’après bientôt deux ans de présence en masse en Allemagne, ils n’ont toujours pas cru organiser une tournante géante dans une gare quelconque un soir de réveillon du nouvel an (ils ont jusqu’à la nuit de dimanche à lundi pour se rattraper).
[La répétition n’est pas un argument. Je vous rappelle que la même remarque était faite au début du XXème siècle à propos des immigrants italiens ou espagnols, eux aussi parait-il prompts à jouer du couteau ou du flingue. Il ne faudrait pas non plus faire des français des pacifiques agneaux.]
Vous pouvez remonter jusqu’au moyen âge tant qu’à faire. Il n’en reste pas moins que le (long) processus de pacification est en reflux en France, et que cela n’est pas du à ses éléments indigènes.
[Nous avons eu le même problème à chaque vague d’immigration, et on l’a toujours résolu. Le problème, c’est la capacité de notre société à imposer ses règles et à assimiler.]
Les pieux Polonais, Italiens, Portugais, sont-ils allés jusqu’à égorger et décapiter des hussards noirs ?
Tout comme on fera remarquer que la conflictualité à l’époque était surtout due à la pression à la baisse sur les salaires que généraient les immigrés et non des problèmes de civilité.
Oui, on l’a résolu en renvoyant les deux tiers des immigrés italiens (avec un nombre d’immigrés beaucoup plus faible qu’aujourd’hui par ailleurs). Et sachant en plus qu’ils venaient d’un espace civilisationnel beaucoup plus de notre par ailleurs…
Il faudrait sortir de ce mythe qui ferait à certains égards de la France, une nation américaine dans lequel, contre adhésion à un projet collectif, possibilités d’ascensions sociales. Non, la politique immigrationniste de la France était toute simple : tu fermes ta gueule et t’as le droit, ainsi que ta progéniture d’être autre chose qu’un paysan dans un latifundium (càd ouvrier dans l’écrasante majorité des cas), et si t’es pas content, tu te casses.
Ceux qui venaient, ceux qui restaient, soit voulaient (parfois avant même de s’y installer) d’eux-même délibérément opter pour le projet civilisationnel offert par la France, sans contrepartie, pour les autres les avantages d’une installation en France contrebalançaient les inconvénients.
En somme, en aucun cas la France ne se devait redevable, d’une façon ou d’une autre vis à vis des populations immigrées qu’elle recevait, autrement que par un paiement au comptant. Et le paiement au comptant que l’on propose en ce début de XXIe siècle est bien plus conséquent qu’au début du XXe siècle, pour bien moins de contreparties qui plus est.
Lazare Ponticelli n’a nullement profité de « l’école de la République », ayant été nullement scolarisé (même si par la suite il fonda une belle entreprise), mais ça ne l’a pas empêché de tricher sur son âge pour s’engager dans l’armée française durant la Guerre des Tranchées.Tout comme, alors même qu’ils ont été accueillis dans des conditions déplorables, ça n’a pas empêché de nombreux républicains espagnols de s’engager dans les FFI et FFL. Point de victimisation à l’époque.
Non, si les populations arabo-musulmanes ne s’assimilent pas, ça n’est pas par manque de perspectives d’élévation sociale (elle existent toujours d’ailleurs, j’y reviendrai plus tard), c’est tout simplement par refus de la civilité française. Tout simplement parce-que musulman assimilé (à la civilisation française) est un oxymore. On ne peut de façon sincère et éclairée adhérer au corpus théologique du coran de la sunna et adhérer au projet civilisationnel français tant les deux sont antagonistes.
Le sens de la marche pour l’égalité et contre le racisme est celui là d’ailleurs : « Maintenant que nous sommes là, acceptez nous comme nous sommes ».
[Pourtant les « trous paumés » ou l’on connaît une certaine aisance ne semblent pas avoir des problèmes d’attractivité…]
Après, il est certain qu’une mutation dans l’Ouest de la France, fût-ce au fin fond de la Charente fait bien plus rêver que dans une région industrielle sinistrée.
[Oui. Le service public ne se réduit pas aux « transports », malheureusement.]
C’est quand même (très) loin d’être quantité négligeable. Et pendant que l’on ferme les lignes de trains dans la France périphérique, la Seine Saint-Denis se voit flanquée de trois nouvelles lignes de métro. Alors qu’on arrête de dire que l’on en fait pas assez pour ces territoire.
[L’école, la santé, la police et la justice, pour ne donner que quelques exemples, sont sinistrés.]
Si l’on va jusqu’à égorger et décapiter un enseignant qui ne fait que son honorable devoir, effectivement que l’école finisse sinistrée. Sérieusement, comment envisagez-vous Descartes qu’un enseignant puisse convenablement et sereinement faire son Devoir si cela se termine avec sa tête qui roule dans le caniveau, ou a minima une cible dans le dos ?
Concernant la santé, voici un témoignage in situ de ce qu’il ne va pas à l’hôpital : https://www.youtube.com/watch?v=EkCQpG7VOvI
Littéralement l’assistance sociale du lumpenprolétariat du tiers-monde. Avec cela, il faut pas s’étonner que l’AP-HP soit obligée de mendier au travers d’une souscription publique pour financer l’achat d’un nouveau scanner.
Quant à la police, effectivement que ses locaux se retrouvent dans un état déplorable s’ils se font attaquer. Et comme l’a fait remarquer un petit malin des internets, plus le zoo a d’animaux, plus il a besoin de gardiens et de cages (comme l’atteste la prolifération de portiques de sécurité à l’entrée des établissements scolaires : https://www.leparisien.fr/societe/attentat-a-arras-en-auvergne-rhone-alpes-les-lycees-sont-deja-equipes-de-portiques-de-securite-15-10-2023-7PATP6TBEZF37FC7V2KOLF6OF4.php)
Quant à la justice elle est effectivement sinistrée en raison des pervers dégénérés du syndicat de la magistrature qui la parasitent. Hors de question pour moi de lui donner plus de moyens si c’est pour engraisser des juges rouges.
[Il ne faut pas se plaindre que les bibliothèques partent en fumée et les médecins et enseignants se fassent casser la gueule si on enferme les gens dans leur condition, si on détruit tous les mécanismes qui pourraient leur permettre d’en sortir.]
Et à quoi servent-ils, en particulier bibliothèques et enseignants, sinon à aider les gens pour sortir de leur condition ? Comme on me l’appris, avant de demander du rabe, on termine son assiette, au lieu de la balancer dans la gueule du cuistot.
Non mais franchement, vous êtes sérieux Descartes à m’expliquer que puisqu’il n’y aurait plus assez d’enseignants et de médecins, cela justifie de casser la gueule à ceux qui ont le courage de rester ?!
Ne jamais mordre la main qui nous nourrit est une règle de décence élémentaire.
Même ce cuistre pédant admet à demi-mots que le fond du problème, c’est qu’écoles, bibliothèques, etc, sont attaquées parce-qu’elles symbolisent une intrusion étrangère de la puissance publique dans leurs enclaves grand remplacées : https://twitter.com/FrDesouche/status/1732448391248875541
Je vais vous raconter une anecdote Descartes. Pendant ma scolarité en école d’ingénieur, j’avais une camarade née en France, d’origine turque. Pour les avoir rencontré, ses parents (père ouvrier dans le bâtiment, mère au foyer), après plus de vingt ans de présence en France, parlaient à peine français. Seulement voilà, au lieu de lui trouver un mariage arrangé et la faire vivre dans la foi coranique comme ça se passe avec les autres immigrés turcs de sa localité, elle m’a expliqué ses parents (de sensibilité kémaliste si je m’en rappelle bien, peu portés donc sur la religion) lui avaient mis la pression pour qu’elle réussisse sa scolarité, comptant notamment sur elle pour qu’elle le fasse les démarches administratives qu’ils sont incapables de faire.
Tout ça pour que conclure que, dire que c’est la faute de la société est le meilleur moyen pour se déresponsabiliser et ne pas s’en sortir. Que les immigrés insatisfaits de leur situation adoptent un comportement similaire, puis on reparlera après de la question des moyens.
Oui Descartes un immigré qui déteste la France tout en continuant à vénérer le pays qu’il a quitté, sachant tout ce que la France lui offre qu’il n’aura jamais là-bas ne sera jamais rien d’autre qu’un méprisable ingrat.
Qu’il retourne dans son trou à merde pour vivre sans reproches sa foi proférée par un chamelier pédophile de la péninsule arabique du VIIe siècle, si la vie lui est si insupportable ici. Seulement voilà, la soupe servie par les kouffars est trop bonne.
Cet argument se suffit à lui tout seul : QU’ILS SE CASSENT S’ILS NE SONT PAS CONTENTS DE CE QUE LA FRANCE LEUR APPORTE ! LEUR PRÉSENCE NOUS EST PARFAITEMENT DISPENSABLE !
Non Descartes, la seule promesse que j’ai à leur accorder contre l’assimilation (càd retour strict à la loi du 11 Germinal an XI, interdiction de la viande issue d’un abattage rituel, des tenues islamiques, des minarets, soumission du clergé mahométan à l’autorité publique avec entre autres contrôle a priori des prêches, etc), c’est le droit de rester en France. Pas un kopeck de plus, si ça n’est pour rendre le Léviathan terrifiant et impitoyable.
[Ce ne sont pas elles qui ont détruit l’école.]
Ce ne sont pas elle en effet qui vont jusqu’à égorger puis décapiter un professeur, en passant par le harcèlement, au seul tort d’aimer leur métier.
Que nous enseignent Conflans-Saint-Honorine et Issou (parmi tant d’autres) ? Qu’ils rejettent viscéralement le projet de société qu’on leur offre.
[Ce ne sont pas elles qui ont délocalisé les usines et établi une logique de chômage de masse.]
Des tas de prolétaires, français de souche, ou d’origine immigrée européenne ont également eu à subir de la désindustrialisation et le chômage de masse. Font-ils des émeutes, des attentats ? Non, ils se comportent dignement et font ce qu’il y a à faire, à savoir voter Rassemblement National.
[Parce que, après quatre décennies d’abandon et de ghettoïsation, on s’imagine qu’il suffit de mettre des fonctionnaires pour que ça change.]
Ben oui, et cette ghettoïsation est de la seule responsabilité de la faune qui y vit. J’ai eu la chance d’avoir grandi dans un environnement préservé, mais j’ai croisé au cours de mon existence des individus qui ne l’ont pas eu et à qui on leur a expliqué que le « gwer » est indésirable sur le territoire qu’ils occupent.
[[Bref, ce sont les cochons qui font la porcherie.]
Pas vraiment, justement. Si le cochon vit dans des conditions indignes, c’est généralement la faute du paysan…]
Ben pour le voir de visu, les locaux volontairement dégradé, déchets qui jonchent le sol alors qu’il y a des bennes à ordures à proximité, etc, si, c’est bien la faute des cochons.
[Je ne vois pas le rapport. Je ne sais même pas comment on fait pour repérer ces « jeunes musulmans » – s’agit-il des gens qui objectivement vont à la mosquée tous les vendredis ? (…)]
J’ai comme l’étrange impression que l’on cherche à noyer le poisson. J’ai toute confiance dans les instituts de sondage (qui rappelons le vendent d’abord leurs études d’opinion au départements marketing des entreprises), pour faire un découpage pertinent de la catégorie « musulman », puis de poser de façon claire les questions.Voici le sondage en question : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2023/12/Synthese_Ifop_ElmaniyaTV_2023.12.07.pdf
[Moi, je me tiens aux faits : dans mon quartier, ou les musulmans sont très nombreux, les cafés sont pleins en été de gens qui – barbe ou pas – boivent de la bière. Et ce n’est pas de la bière sans alcool.]
Louis XIV cumulait les maîtresses ce qui est péché. Diriez vous pour autant que ça n’en faisait pas un (bon) catholique ?
[Et l’Islam fera tôt ou tard la même chose. Il ne résiste en fait que parce qu’il existe encore des théocraties qui sont autant de forteresses contre la modernité. Mais même là, ça craque…]
Le marché du halal est en plein essor (on trouve même des frigos halal…). C’est Julien Dray qui aurait dit à Zemmour qu’il finiront bien par porter des Nike. Ce à quoi Zemmour concluait qu’il ont bien finit par porter des Nike, mais sous leurs qamis. Islam et consumérisme ne sont nullement antagonistes, puisque le premier ne sera jamais rien d’autre qu’une putride orthopraxie, le marché se faisant un malin plaisir de satisfaire ces exigences, fussent-elles plus débiles les unes que les autres. Le bikini est haram ? Qu’à ne cela tienne, on vous vendra des burkinis, le client est roi après tout.
C’est que l’on voit bien plus de mahométans s’indigner entre autres parce-qu’il y aurait le mot « Allah (الله) » inscrit sur des rouleaux de PQ (https://www.nouvelobs.com/conso/20190124.OBS9059/ils-pensent-voir-allah-sur-du-papier-toilette-marks-spencer-retire-le-produit-du-marche.html) que contre cette marchandisation de leur foi. Le rappeur Médine est l’incarnation paroxystique de ce que j’appelle la « Mac Halalisation ».
[Dites-vous bien que si le rayon Halal de votre supermarché s’agrandit, cela n’a rien à voir avec la religion du propriétaire, et tout à voir avec le « paiement au comptant ». On agrandit le rayon Halal parce que le client demande du Halal.]
Donc je le redis, j’observe la taille grandissante du rayon halal de mon supermarché, symptomatique d’un changement ethnique inédit dans l’histoire de France, et non les pratiques des marchands aussi vieilles que Mathusalem.
@ François
[« Je ne vois pas très bien en quoi le fait qu’il y ait eu sur les réseaux sociaux des accusations de blasphème (exprimées par le père de la jeune fille et par d’autres, mais jamais par la fille elle-même) vous permettent d’établir les motivations de la jeune fille en question. Pourriez-vous expliciter ? » Les a t-elles déniées ? Qui ne dit mot consent.]
Soyez sérieux… on parle ici d’une adolescente. Nous ne savons pas si elle a accusé de « blasphème » son professeur, où si elle s’est contentée de décrire une scène imaginaire, qui a conduit son père à tirer cette conclusion. Nous ne savons même mas si elle avait connaissance de la campagne sur les réseaux sociaux que son mensonge a provoqué. Et à supposer que ce soit le cas, imaginez-vous le courage qu’il faut à un adolescent pour avouer un mensonge une fois qu’il a pris de telles proportions ? On parle d’une fille de 13 ans…
[« Comme la jeune fille avait été sanctionné pour des faits d’indiscipline sans rapport avec cette classe, il n’est pas déraisonnable de penser qu’elle ait raconté à son père une histoire attribuant cette sanction à « l’islamophobie » du professeur et se donnant le beau rôle de « résistante ». » Cela n’enlève rien au fait que le blasphème est condamné de mort dans l’Islam.]
Oui, mais nous ne vivons pas en pays d’Islam. Si chaque accusation de « blasphème » aboutissait chez nous à une décapitation, la situation serait très différente. Une adolescente de 13 ans peut raisonnablement croire qu’une dénonciation de ce type n’aura pas de conséquences.
[« Mais de là à penser que l’adolescente voulait la mort de son professeur et a organisé son histoire dans ce but… » Mais pourquoi, serait-ce grave pour un gobelin de vouloir la mort d’un kouffar qui nous a(urait) causé du tort ?]
Parce que, contrairement à ce que vous semblez penser, les « gobelins » comme vous les appelez sont des êtres humains.
[Pour le reste, au vu de la légèreté de sa condamnation, on voit bien comment la justice dans ce pays n’est seulement bonne qu’à traiter les Français comme de la merde.]
Dix huit mois avec sursis pour dénonciation calomnieuse pour une adolescente de 13 ans ? Je ne trouve pas une telle condamnation « légère ». A la place des juges, vous lui auriez donné combien ? L’écartèlement en place de Grève ?
[« Le rapport entre pauvreté et une CONDAMNATION pour viol est assez évident : plus vous êtes riche, et plus vous avez les moyens de vous payer d’excellents avocats, de mobiliser des réseaux pour aider le juge à prendre la bonne décision – non, pas de corruption » Puisque vous me reprochez mon manque de statistiques, je vous renvoie la pareille, avez des statistiques à ce sujet ?]
Pas besoin de statistiques, une démonstration logique est disponible : vous remarquerez que les avocats les plus chers sont aussi ceux qui gagnent le plus souvent leurs procès – c’est une simple conséquence de la loi de l’offre et de la demande. Il s’ensuit que plus vous avez de l’argent, plus facilement vous pouvez vous offrir un avocat qui a plus de chance de gagner votre procès…
[Ça ne reste que mon humble sentiment, mais j’ai quand même l’impression que les riches doivent rendre compte de leurs frasques ces derniers temps.]
Vraiment ? Vous avez des exemples ? Il est vrai qu’on voit de temps en temps des « riches » passer au tribunal, mais combien sont condamnés définitivement, et combien goûtent de la paille humide des cachots ?
[Et comme vous avez rappelé dans un commentaire l’affaire de Bruay-en-Artois, avoir des juges rouges qui veulent se faire du « puissant » n’aide pas.]
Oui, mais rappelons que le « juge rouge » en question fut dessaisi par la Cour de Cassation et mis au placard (d’où il n’est plus sorti d’ailleurs), qu’un nouveau juge a été nommé, et que son instruction a abouti à un non-lieu. L’affaire de Bruay-en-Artois est emblématique de la vision que le gauchisme français a de la justice, mais pas vraiment des dysfonctionnements de l’autorité judiciaire…
[« ou bien, cela s’est vu, de faire un « arrangement privé » avec la jeune fille concernée pour qu’elle retire sa plainte moyennant finance. » Roman Polanski en sait quelque chose en effet comment un arrangement privé l’a tiré d’affaire.]
Croyez-moi, il n’est pas le seul !
[« Seulement que le pauvre qui commet un crime a plus de chances de finir en prison que le riche… »
Avez-vous des statistiques ?]
Non, mais vous l’avez admis vous-même : vous avez acquiescé à l’idée que lorsqu’on a de l’argent, on peut se permettre d’aboutir à un arrangement amiable pour certains crimes, vous avez même proposé un exemple…
[Et selon vous, où une femme qui se promène en mini-jupe a t-elle le plus de chances de se faire agresser ? Dans le VIIe arrondissement, à Gandrange ou à Trappes ?]
Cela dépend ce que vous appelez « se faire agresser ». Dans un quartier ultra-orthodoxe (juif, chrétien ou musulman, peu importe) elle risque des remarques désagréables et même des coups, mais pas vraiment une agression sexuelle. A Grandrange ou à Trappes, une femme portant une telle tenue sera interprétée comme celle d’une prostituée, ce qui ne sera probablement pas le cas au VIIème arrondissement… et puis le risque pour l’agresseur n’est pas le même : la densité de poulets est beaucoup plus grande dans les quartiers huppés !
[« Par ailleurs, vous noterez que les lois sont faites par les riches, et que les riches ne sont pas assez idiots pour punir sérieusement les actes qu’ils aiment bien – par inclination ou par intérêt – commettre. » Non, dans notre démocratie, les lois sont faites par les représentants du peuple, députés et sénateurs.]
J’adore votre ingénuité… dites-moi, combien d’anciens ouvriers y a-t-il parmi les « représentants du peuple » en question ? Combien d’eux ont grandi dans une cité ouvrière ? Combien d’entre eux ont des enfants qui travaillent à l’usine ?
[« On envoyait aux galères pour le vol d’un quignon de pain, on n’a jamais envoyé quiconque pour fraude fiscale, banqueroute ou travail dissimulé… » Nicolas Fouquet en savait quelque chose en effet. Bernard Madoff pour prendre un exemple plus récent, aussi.]
Pardon : Nicolas Fouquet n’a pas été envoyé en prison pour fraude fiscale, banqueroute ou travail dissimulé. Il a été envoyé en prison pour avoir volé son patron. Un crime puni très gravement dans n’importe quel système ou les patrons font la loi, pour des raisons évidentes. Madoff lui non plus n’a commis aucun de ses délits : il a été condamné pour avoir volé ses souscripteurs, c’est-à-dire, les capitalistes qui lui avaient confié leur capital. Là aussi, un délit terrible dans un système où le capital fait les lois…
Vos exemples sont mal choisis. Preuve que les exemples de personnages ayant été logés aux frais de la princesse pour les délits susvisés n’est pas si faciles à trouver…
[Tout comme à ma connaissance que Louise Ménard relaxée en première instance puis en appel pour avoir volé du pain.]
La relaxe de Louise Ménard émut la France entière et valut à son juge des milliers de lettres de félicitation. Cela vous laisse deviner combien un tel verdict était à l’époque exceptionnel. A côté d’une Louise Ménard, des milliers et des milliers de pauvres étaient condamnés à de la prison pour des petits vols de nourriture.
[Puis bon, pour finir en taule en France en ce moment, il faut vraiment avoir fait une très grosse bêtise.]
Surtout quand ton est riche.
[Mais il y a quelque chose que j’aimerais savoir avec vous. Vous déplorez que nous sombrerions dans « les eaux froides du calcul égoïste » et vous m’expliquez que par le passé on envoyait aux galères pour un vol de quignon de pain. Moralement parlant, laquelle de ces époques vous semble la plus détestable ?]
Du point de vue MORAL, rien n’a changé entre les deux. On envoie toujours en prison pour le vol d’un quignon de pain. Ce qui a changé, c’est d’une part la valeur relative du quignon de pain, et d’autre part les formes que prend la prison. A l’époque de Louise Ménard, le pain était cher, et le vol d’un pain était donc un préjudice important, suffisamment en tout cas pour que le vol d’un pain de trois kilos soit jugé devant le tribunal correctionnel. Aujourd’hui, qui irait au tribunal pour le vol de l’équivalent de cinq euros ? La société de consommation a réduit la valeur des biens, et c’est pour cette raison qu’on n’envoie plus personne aux galères pour un vol de pain.
Même chose pour la prison. A l’époque, la société n’avait pas beaucoup de mesures punitives autres que la privation de liberté. Aujourd’hui, elle en a. Pour un vol, vous n’irez peut-être pas en prison mais vous aurez une inscription au casier qui vous interdira d’accéder à la fonction publique…
[« Bien sur qu’il y a beaucoup d’autres paramètres qui rentrent en compte. Mais la présence massive des pauvres dans les prisons laisse penser que beaucoup de ces « paramètres » sont eux aussi corrélés à la pauvreté. » Et à quels autres paramètres pensez-vous ? Je vous ai donné un paramètre, mais il ne vous convainc pas.]
L’éducation, par exemple. Votre « paramètre » ne me convainc pas, parce qu’il me semble inopérant. Prenez par exemple le vol : il est puni autant – sinon plus – dans la culture musulmane que dans la culture chrétienne.
[« « Tout comme les boat peoples n’ont pas fait exploser les statistiques de la criminalité à leur arrivée en France, » » « Il est vrai que le travail au noir est l’un des délits les moins punis en France, sans quoi le résultat aurait été très différent… » Avez-vous des statistiques ?]
Sur les ateliers de couture clandestins dans le quartier chinois de Paris, par exemple ? Non, par définition, ils sont clandestins. Mais je me souviens à une époque où en passant dans la rue on entendait les machines à coudre… mais peut-être étaient tous déclarés à l’inspection du travail ? On ne sait jamais…
[Et force est de constater qu’après bientôt deux ans de présence en masse en Allemagne, ils n’ont toujours pas cru organiser une tournante géante dans une gare quelconque un soir de réveillon du nouvel an (ils ont jusqu’à la nuit de dimanche à lundi pour se rattraper).]
Etant donné que les hommes sont interdits de sortie en Ukraine, l’immigration « en masse » dont vous parlez est essentiellement composée de femmes et d’enfants. On voit mal comment dans ces conditions elles auraient pu organiser une « tournante »…
[Vous pouvez remonter jusqu’au moyen âge tant qu’à faire. Il n’en reste pas moins que le (long) processus de pacification est en reflux en France, et que cela n’est pas dû à ses éléments indigènes.]
Je n’en suis pas persuadé. Quand je vois l’œuvre de Lombard à France Télécom, je me dis que si les formes de violence peuvent être différentes, le « reflux » dont vous parlez et l’une des choses au monde les mieux partagées…
[« Nous avons eu le même problème à chaque vague d’immigration, et on l’a toujours résolu. Le problème, c’est la capacité de notre société à imposer ses règles et à assimiler. » Les pieux Polonais, Italiens, Portugais, sont-ils allés jusqu’à égorger et décapiter des hussards noirs ?]
Vous n’avez pas lu ce que j’ai écrit ? « Le problème, C’EST LA CAPACITE DE NOTRE SOCIETE A IMPOSER SES REGLES ». A l’époque, la société n’hésitait pas à imposer ses règles aux « pieux Polonais, Italiens, Portugais » et même à certains bons paysans français qui cherchaient à s’opposer, y compris par la violence, aux enseignants de l’école républicaine. Car contrairement à ce que vous croyez, la violence contre les enseignants n’a pas commencé avec les musulmans, elle a été commise par de bons chrétiens : « En 1912, à Couffouleux (Aveyron), une tentative d’assassinat est commise contre un couple d’instituteurs à la suite d’une opiniâtre campagne cléricale […] le coupable ne fut pas découvert […] et dans le procès engagé, c’est l’instituteur qui eut à payer les dépens ! », « Un camarade de promotion […] fit une leçon sur les choses utiles, agréable… et autres qualificatifs ; il lui arriva […] de parler des statues de Saints. Le lendemain, il fut hué, lapidé et eut beaucoup de peine à échapper au danger. On dut le déplacer dans la semaine pour le sauver » (in « Nous les maîtres d’école, Autobiographies d’instituteurs de la Belle Époque, présentées par Jacques Ozouf, coll. « Archives », éd. Julliard, Paris, 1967). Ce dernier fait devrait vous conduire à relativiser l’élément « musulman » dans l’affaire Paty. Comme vous le voyez, l’évocation des saints était considérée par certains chrétiens comme « blasphématoire » et donnait lieu à des violences. Et il n’y a pas si longtemps…
[Il faudrait sortir de ce mythe qui ferait à certains égards de la France, une nation américaine dans lequel, contre adhésion à un projet collectif, possibilités d’ascensions sociales. Non, la politique immigrationniste de la France était toute simple : tu fermes ta gueule et t’as le droit, ainsi que ta progéniture d’être autre chose qu’un paysan dans un latifundium (càd ouvrier dans l’écrasante majorité des cas), et si t’es pas content, tu te casses.]
Ça allait quand même un peu plus loin que ça. Non seulement on offrait d’être « autre chose », on offrait d’être citoyens français, avec tous les droits et devoirs que ce statut comporte, et notamment l’accès « à touts les emplois publics, sans autre limite que leurs vertus et leurs talents ».
[Ceux qui venaient, ceux qui restaient, soit voulaient (parfois avant même de s’y installer) d’eux-même délibérément opter pour le projet civilisationnel offert par la France, sans contrepartie, pour les autres les avantages d’une installation en France contrebalançaient les inconvénients.
En somme, en aucun cas la France ne se devait redevable, d’une façon ou d’une autre vis à vis des populations immigrées qu’elle recevait, autrement que par un paiement au comptant.]
Pas tout à fait. En acceptant l’accès à la citoyenneté pour l’immigré et pour ses enfants, il l’insérait dans un réseau de droits et d’obligations qui allaient bien plus loin que le « paiement au comptant ». Question devoirs, bien d’immigrés naturalisés et leurs enfants sont allés mourir dans les tranchées des deux guerres mondiales pour que vive la France. Et un tel devoir ne peut aller sans des droits liés à la solidarité et à la protection qui l’équilibrent, et qui ne se limitent pas au « paiement au comptant ». Par la naturalisation – qui à l’époque impliquait l’assimilation – la nation devient à la fois créancière et redevable envers l’immigré.
[Et le paiement au comptant que l’on propose en ce début de XXIe siècle est bien plus conséquent qu’au début du XXe siècle, pour bien moins de contreparties qui plus est.]
Oui. Mais cela est vrai autant pour l’immigré que pour le « gaulois ». C’était bien ce que je voulais dire dans mon papier : l’approfondissement du capitalisme aboutit à vider la nation de son sens, de faire de la nationalité une sorte d’affiliation à la sécurité sociale. Et cela est vrai autant pour les immigrés que pour les nationaux.
[Lazare Ponticelli n’a nullement profité de « l’école de la République », ayant été nullement scolarisé (même si par la suite il fonda une belle entreprise), mais ça ne l’a pas empêché de tricher sur son âge pour s’engager dans l’armée française durant la Guerre des Tranchées.]
Lui, n’aura pas bénéficié de l’école de la République. Mais ses enfants, si.
[Non, si les populations arabo-musulmanes ne s’assimilent pas, ça n’est pas par manque de perspectives d’élévation sociale (elle existent toujours d’ailleurs, j’y reviendrai plus tard),]
Je serais fasciné de les connaître… j’ai du mal à supporter l’attente !
[c’est tout simplement par refus de la civilité française. Tout simplement parce-que musulman assimilé (à la civilisation française) est un oxymore. On ne peut de façon sincère et éclairée adhérer au corpus théologique du coran de la sunna et adhérer au projet civilisationnel français tant les deux sont antagonistes.]
La même chose pourrait être dite du judaïsme, et d’une manière plus générale, de toute théologie qui ne sépare pas la loi civile et la loi religieuse. Et pourtant, je ne vois pas de problème majeur d’assimilation chez les juifs ou les chrétiens intégristes. Sans vouloir vous offenser, la théorie selon laquelle les musulmans sont « inassimilables » est surtout un très bon prétexte pour ne pas faire l’effort de les assimiler…
[« Pourtant les « trous paumés » ou l’on connaît une certaine aisance ne semblent pas avoir des problèmes d’attractivité… » Après, il est certain qu’une mutation dans l’Ouest de la France, fût-ce au fin fond de la Charente fait bien plus rêver que dans une région industrielle sinistrée.]
Vous reconnaissez donc que le manque d’attractivité est plus lié à une question d’aisance et de cadre de vie qu’au fait que ce soient des « trous paumés »… CQFD
[« Oui. Le service public ne se réduit pas aux « transports », malheureusement. » C’est quand même (très) loin d’être quantité négligeable. Et pendant que l’on ferme les lignes de trains dans la France périphérique, la Seine Saint-Denis se voit flanquée de trois nouvelles lignes de métro. Alors qu’on arrête de dire que l’on en fait pas assez pour ces territoires.]
Trois nouvelles lignes… autant que les Hauts de Seine, qui pourtant ont un réseau déjà bien plus dense. Mais comme je vous l’ai dit, l’offre nouvelle de transport difficilement compensera l’état désastreux des services de santé ou d’éducation…
[« L’école, la santé, la police et la justice, pour ne donner que quelques exemples, sont sinistrés. » Si l’on va jusqu’à égorger et décapiter un enseignant qui ne fait que son honorable devoir, effectivement que l’école finisse sinistrée.]
Curieusement, elle n’est nullement sinistrée dans les beaux quartiers. Etonnant, non ?
[Quant à la police, effectivement que ses locaux se retrouvent dans un état déplorable s’ils se font attaquer.]
S’ils ne se font pas attaquer aussi. Dans les cités, on fait travailler les policiers dans des conditions indignes. Et là encore, on ne retrouve pas cette indigence dans les beaux quartiers. Encore une coïncidence, sans doute.
[Quant à la justice elle est effectivement sinistrée en raison des pervers dégénérés du syndicat de la magistrature qui la parasitent. Hors de question pour moi de lui donner plus de moyens si c’est pour engraisser des juges rouges.]
Quand on voit les moyens qui y sont consacrés, il ne faut pas s’étonner qu’on n’arrive pas à attirer des candidats de bonne qualité dans la magistrature, que les seuls qui envisagent une carrière dans la magistrature sont ceux qui ont un militantisme à porter. Et la même chose est en train d’arriver dans la haute fonction publique. Je ne peux que noter la coïncidence de votre argumentation : les musulmans sont inassimilables, donc pas la peine de faire l’effort pour les assimiler ; la justice est pleine de juges rouges, donc pas la peine de lui donner les moyens de son action ; dans les cités on casse tout, donc pas la peine d’y construire des choses. A chaque fois, votre argumentation conclut à la même chose : pas la peine de faire des efforts…
[« Il ne faut pas se plaindre que les bibliothèques partent en fumée et les médecins et enseignants se fassent casser la gueule si on enferme les gens dans leur condition, si on détruit tous les mécanismes qui pourraient leur permettre d’en sortir. » Et à quoi servent-ils, en particulier bibliothèques et enseignants, sinon à aider les gens pour sortir de leur condition ?]
C’est bien ce qu’on se demande. Une école qui ne récompense pas l’effort et qui donne des bonnes notes et les diplômes à tout le monde, qui passe son temps à gloser sur l’égalité et la lutte contre les discriminations mais n’enseigne plus les outils fondamentaux de l’expression et de la réflexion ; qui appelle en permanence l’élève à « être fier de ce qu’il est » ; dont les enseignants répètent à longueur de journée que les élèves des quartiers n’ont aucune chance par la faute de la société, non, cette école ne permet pas et ne permettra jamais aux gens de sortir de leur condition. Quant à la bibliothèque, c’est une institution merveilleuse… à condition d’avoir les outils pour s’en servir. Outils que l’école ne donne plus.
[Non mais franchement, vous êtes sérieux Descartes à m’expliquer que puisqu’il n’y aurait plus assez d’enseignants et de médecins, cela justifie de casser la gueule à ceux qui ont le courage de rester ?!]
D’abord, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Pour moi, ce n’est pas tant une question de moyens que de fonctionnement de la société. Dans une société où les classes intermédiaires ont décidé de bloquer l’ascenseur social, l’école ne peut être qu’un moyen de maintenir le statu quo, et cela quelque soit la taille des classes et le nombre d’instituteurs. Et ensuite, les « justifications » ne m’intéressent pas. Je suis intéressé par les causes. Si l’on enferme une population, qu’on la persuade qu’elle n’a pas d’avenir, qu’on ne lui donne pas les instruments pour sortir de sa condition, on doit s’attendre à des réactions violentes, « justifiées » ou pas.
[Ne jamais mordre la main qui nous nourrit est une règle de décence élémentaire.]
Pourquoi ? Tout dépend des raisons pour lesquelles elle vous nourrit, et de la qualité de la nourriture. Vous me rappelez ces patrons qui exploitaient a fond leurs ouvriers, qui payaient des salaires de misère, et qui s’étonnaient qu’ils fassent grève…
[Je vais vous raconter une anecdote Descartes. Pendant ma scolarité en école d’ingénieur, j’avais une camarade née en France, d’origine turque. Pour les avoir rencontrés, ses parents (père ouvrier dans le bâtiment, mère au foyer), après plus de vingt ans de présence en France, parlaient à peine français. Seulement voilà, au lieu de lui trouver un mariage arrangé et la faire vivre dans la foi coranique comme ça se passe avec les autres immigrés turcs de sa localité, elle m’a expliqué ses parents (de sensibilité kémaliste si je m’en rappelle bien, peu portés donc sur la religion) lui avaient mis la pression pour qu’elle réussisse sa scolarité, comptant notamment sur elle pour qu’elle le fasse les démarches administratives qu’ils sont incapables de faire.]
J’ignore à quelle période se passe votre anecdote, mais elle a beaucoup d’éléments de ma propre histoire. Si je fais une hypothèse sur votre âge d’après votre style, j’imagine que les parents de votre amie sont arrivés en France probablement dans les années 1970 ou avant, c’est-à-dire, à une époque où la pression assimilatrice de la société française était encore très importante.
[Tout ça pour que conclure que, dire que c’est la faute de la société est le meilleur moyen pour se déresponsabiliser et ne pas s’en sortir.]
Cela va peut-être vous surprendre, mais je suis 100% d’accord avec vous sur ce point. Seulement, vous noterez que le discours « c’est la faute à la société » ne vient pas des immigrés, mais chez les français eux-mêmes. Depuis les années 1970, on n’a pas eu de cesse de dévaloriser la méritocratie en prétextant que c’était un faux-nez pour préserver les différences sociales. Combien d’amis enseignants expliquent à leurs élèves qu’ils n’ont aucune chance du fait du « racisme systémique » de notre société, même s’ils ne le formulent pas ainsi ? Dans une société ou les « gaulois » aux impeccables parcours universitaires expliquent que la France est « moisie », « raciste », « sexiste » et ne laisse aucune chance aux minorités, comment voulez-vous que les immigrés ne miment ce discours, d’autant plus qu’ils y ont intérêt ?
[Oui Descartes un immigré qui déteste la France tout en continuant à vénérer le pays qu’il a quitté, sachant tout ce que la France lui offre qu’il n’aura jamais là-bas ne sera jamais rien d’autre qu’un méprisable ingrat.]
Mais comment voulez-vous qu’un immigré aime une France qui se déteste elle-même, qui déboulonne sa propre histoire, qui hésite à célébrer Napoléon ou Colbert au nom de l’antiracisme, qui passe son temps à se frapper la poitrine ? A quel récit la société française propose aujourd’hui à l’immigré d’adhérer ? Je suis arrivé dans ce pays à une époque où le « roman national » était encore debout. Au lycée, nous avions des professeurs d’histoire qui nous donnaient envie de devenir Français ne serait-ce que pour être les héritiers de Napoléon, de Robespierre, de Clémenceau, de Colbert. Que verrais-je si j’arrivais aujourd’hui ?
[« Ce ne sont pas elles qui ont détruit l’école. » Ce ne sont pas elle en effet qui vont jusqu’à égorger puis décapiter un professeur, en passant par le harcèlement, au seul tort d’aimer leur métier.]
Vous prenez la conséquence pour la cause. La destruction de l’école commence dans les années 1970, et à l’époque aucun professeur n’a été égorgé que je sache. Vous êtes tellement obsédé par la responsabilité des immigrés que vous ne voulez pas voir que ce qui nous a amené à la situation où nous sommes est une transformation beaucoup plus globale, qui a modifié en profondeur les rapports sociaux, ceux des immigrés comme ceux des Français. A vous lire, on a l’impression que si par art de magie les immigrés musulmans et leurs descendants disparaissaient magiquement, tous les problèmes seraient résolus. Ce n’est pas aussi simple.
[Que nous enseignent Conflans-Saint-Honorine et Issou (parmi tant d’autres) ? Qu’ils rejettent viscéralement le projet de société qu’on leur offre.]
Mais quel est le « projet de société qu’on leur offre » ? Mettez-vous dans la peau d’un fils d’immigré des quartiers nord de Marseille. Quelles sont vos perspectives ?
[« Ce ne sont pas elles qui ont délocalisé les usines et établi une logique de chômage de masse. » Des tas de prolétaires, français de souche, ou d’origine immigrée européenne ont également eu à subir de la désindustrialisation et le chômage de masse. Font-ils des émeutes, des attentats ? Non, ils se comportent dignement et font ce qu’il y a à faire, à savoir voter Rassemblement National.]
Je ne sais plus quel sociologue avait noté que devant le recul social, il y a deux types de réactions selon les cultures : il y a ceux qui tournent la violence vers l’extérieur, et ceux qui tournent la violence vers l’intérieur. Les premiers organiseront protestations, émeutes, attentats. Les seconds verront augmenter les suicides, la violence familiale, l’alcoolisme et les addictions… Dans le nord de la France, c’est plutôt ces derniers comportements qu’on a pu observer. Dans le sud, c’est plutôt le premier. Et de ce point de vue, la réaction des jeunes prolétaires/chômeurs immigrés et « gaulois » n’est pas très différente…
[« Parce que, après quatre décennies d’abandon et de ghettoïsation, on s’imagine qu’il suffit de mettre des fonctionnaires pour que ça change. » Ben oui, et cette ghettoïsation est de la seule responsabilité de la faune qui y vit.]
Non, pas seulement. C’est aussi la responsabilité des pouvoirs publics qui pendant très longtemps ont déversé les populations « indésirables » dans certaines municipalités, de préférence des municipalités communistes d’ailleurs… souvenez-vous de l’affaire dite « du bulldozer de Vitry ». Jeune militant à l’époque, je me souviens des combats homériques que les élus communistes menaient pour garder un minimum de mixité dans leurs communes et empêcher la constitution de ghettos homogènes. Je me souviens même que certains préfets, qui avaient ordre venue d’en haut de fourguer aux mairies communistes ces populations, aidaient en sous-main les élus avec des subventions et autres aides, conscients qu’on était d’alimenter une bombe à retardement…
[J’ai eu la chance d’avoir grandi dans un environnement préservé, mais j’ai croisé au cours de mon existence des individus qui ne l’ont pas eu et à qui on leur a expliqué que le « gwer » est indésirable sur le territoire qu’ils occupent.]
Je n’ai pas eu votre « chance », et je peux vous assurer que la dégradation n’est pas venue en un jour, et tient moins à la culture des immigrés qu’à la manière dont on a abandonné toute idée d’assimilation.
[J’ai comme l’étrange impression que l’on cherche à noyer le poisson. J’ai toute confiance dans les instituts de sondage (qui rappelons le vendent d’abord leurs études d’opinion au départements marketing des entreprises), pour faire un découpage pertinent de la catégorie « musulman », puis de poser de façon claire les questions. Voici le sondage en question (…)]
Ah… si vous avez confiance dans les sondages… personnellement, le fait « qu’ils vendent leurs études d’opinion aux départements de marketing des entreprises » ne me suffit pas. Je regarde quand même quelques petits détails avant de leur faire confiance. Pour un sondage publié, la première question est celle de savoir qui est le commanditaire du sondage. Parce qu’un sondage publié est d’abord un instrument de propagande, et dans notre bonne vieille société capitaliste, le client est roi, et on voit mal une organisation publier un sondage qui n’irait pas dans son sens… de là à choisir l’institut et la méthodologie qui conduit au résultat escompté, il n’y a qu’un pas.
Dans le cas que vous citez, le sondage est commandé par une mystérieuse « Imaniya TV ». Une simple recherche à l’aide d’un moteur internet bien connu ne donne guère d’informations sur cette organisation. Avec un peu de travail, on tombe sur un site « elmaniya.tv » ou l’on apprend qu’il s’agit d’une télévision transmettant sur internet en français et en arabe et « dédiée à la
défense et à la promotion des valeurs laïques et humanistes ». Parmi ses dirigeants, on trouve des anciens de France 24 liés, si l’on croit Médiapart, aux réseaux du renseignement français.
Ensuite, on peut regarder la méthodologie. Elle n’est pas présentée en détail, mais on apprend par exemple que « En raison de l’absence de données statistiques officielles permettant d’établir des variables de quotas et/ou de redressement pour les personnes de religion musulmane, les quotas de l’échantillon « musulmans » ont été définis à partir des données de l’étude Ifop-Institut Montaigne réalisée par téléphone du 13 avril au 23 mai 2016 auprès d’un échantillon national représentatif de 15459 personnes âgées de 15 ans et plus résidant en métropole. » Autrement dit, il faut compter sur le biais de tout sondage téléphonique, en ce qu’il ne reflète l’opinion que de ceux qui acceptent de répondre par téléphone. Ce qui nous amène à un biais encore plus important : ce type de sondage, avec participation volontaire et recueil en ligne, surreprésente ceux qui ont le plus envie de s’exprimer, c’est-à-dire, les plus militants.
Ensuite, et alors qu’on voit bien (page 4 du document) que la population musulmane et la population française sont très différentes sur beaucoup de paramètres sociaux (niveau d’études, statut socio-professionnel, environnement de résidence) on n’a pas constitué d’échantillon permettant d’évacuer ces différences. Autrement dit, il est impossible de séparer l’influence du paramètre « musulman » des autres. Sont-ils plus religieux que la moyenne parce qu’ils sont musulmans, ou parce qu’ils sont pauvres ? Avec les échantillons utilisés, impossible de le dire.
Ensuite, il faut regarder attentivement les questions. Ainsi, la première question pose une difficulté méthodologique évidente : elle demande aux membres des deux échantillons de se « qualifier » eux-mêmes, et on trouve ainsi dans l’échantillon « musulman » 3% pour se déclarer « athée convaincu ». Ce que le sondage n’explique pas, c’est comment on peut qualifier de « musulman » quelqu’un qui se déclare lui-même « athée convaincu ». Ce qui nous ramène à la question fondamentale, à laquelle le document ne répond pas : comment a été constitué l’échantillon des « musulmans », autrement dit, quel est le critère qui permet de classer quelqu’un dans cet ensemble. Si le critère est la croyance, alors un « athée convaincu » ne peut figurer dans l’échantillon.
J’attire aussi votre attention sur un point qui n’est pas secondaire : dans votre message, vous affirmiez que « 38% de jeunes musulmans qui ne condamnent pas la mort de Dominique Bernard ». Mais ce n’est pas ce que dit le sondage : à la planche 33 on peut lire que, parmi les musulmans, 78% « condamnent totalement » et 11% « condamnent mais partagent certaines de ses motivations ». Seuls 5% « ne condamnent pas », et 6% sont « indifférents ». Si l’on s’en tient aux musulmans scolarisés, les chiffres sont un peu différents : 66% « condamnent totalement », 23% « condamnent mais partagent certaines de ses motivations » et 8% « ne condamnent pas ». On est bien loin des 38%… Il est d’ailleurs amusant de noter que le groupe qui condamne le moins les attentats… ce sont les musulmans d’origine subsaharienne, alors que les maghrébins sont bien plus nombreux à condamner.
Comme vous voyez, je suis loin de vouloir « noyer le poisson »…
[« Moi, je me tiens aux faits : dans mon quartier, ou les musulmans sont très nombreux, les cafés sont pleins en été de gens qui – barbe ou pas – boivent de la bière. Et ce n’est pas de la bière sans alcool. »
Louis XIV cumulait les maîtresses ce qui est péché. Diriez-vous pour autant que ça n’en faisait pas un (bon) catholique ?]
Certainement. Et ce n’est pas moi qui le dit : beaucoup de commentateurs de l’époque étaient tout à fait d’accord. Le fait que Louis XIV non seulement ait eu des maîtresses, mais que ces relations aient été publiques et que les enfants qui en sont issus aient été légitimés montre combien les élites françaises avaient cessé largement de croire au ciel et à l’enfer, et combien l’église catholique avait été obligée d’admettre une forme de sécularisation des rapports sociaux. Et je pense que la même évolution guette les musulmans. Sous la pression des rapports capitalistes, on voit le rapport à la religion se relâcher. Et comme ce fut le cas avec le catholicisme (pensez au durcissement du clergé à la fin du XIXème siècle et au début du XXème) il y a une réaction violente des intégristes. Mais s’ils peuvent emporter des batailles, la guerre est perdue pour eux.
[« Et l’Islam fera tôt ou tard la même chose. Il ne résiste en fait que parce qu’il existe encore des théocraties qui sont autant de forteresses contre la modernité. Mais même là, ça craque… » Le marché du halal est en plein essor (on trouve même des frigos halal…).]
Oui, ils mangent du Halal… mais boivent de la bière et fument de l’herbe. C’est le genre de syncrétisme qu’on trouve dans les grandes transitions, quand on ne sait plus vraiment ce à quoi on croit, quelles sont les interdictions à respecter et celles dont on peut se dispenser. La question est moins de savoir s’ils porteront des Nike – le Coran ne dit rien à ce sujet, que je sache.
[Islam et consumérisme ne sont nullement antagonistes, puisque le premier ne sera jamais rien d’autre qu’une putride orthopraxie, le marché se faisant un malin plaisir de satisfaire ces exigences, fussent-elles plus débiles les unes que les autres. Le bikini est haram ? Qu’à ne cela tienne, on vous vendra des burkinis, le client est roi après tout.]
Oui. Mais vous oubliez un aspect important : si le capitalisme a été capable d’augmenter le niveau de vie, c’est en grande partie parce qu’il pousse à la standardisation. S’il faut faire des maillots différents – et des campagnes de publicité différentes, des circuits de distribution différents – pour chaque religion, on perd en efficacité. La religion est un obstacle à cette standardisation, tout comme c’est un obstacle à l’adoption de nouvelles pratiques, et donc de nouveaux produits.
Dans un avion, j’avais fait la connaissance d’un fabriquant de machines à tuer les poulets – faut bien que quelqu’un le fasse, si l’on veut manger du poulet – et qui essayait d’en vendre une dans les pays arabes. Or, pour que le poulet soit Halal, il faut que lorsqu’on lui coupe le cou l’exécuteur dise un verset du Coran, ce que la machine automatique ne fait pas. Qu’a cela ne tienne, mon fabriquant consulte les autorités religieuses pour savoir si le fait qu’une voix de synthèse recite le verset en question serait suffisant. Non, lui réponds-t-on. Mais si par contre il s’agit d’une vidéo ou l’on enregistre un homme disant le verset, et que l’image de l’homme sur un écran est visible par le poulet (!?) au moment ou le couperet s’abat et le verset est recité, le poulet sera Halal. Moyennant quoi il faut modifier la machine, s’arranger pour que la vidéo soit synchronisée avec le couperet, bref, toute une dépense inutile pour satisfaire une demande religieuse.
Le capitalisme tend à supprimer ce genre de dépense inutile. Dans la communauté juive, des petits malins ont découvert que la cacherout pouvait être certifiée par n’importe quelle autorité communautaire. D’où une concurrence féroce entre les autorités pour apposer leur tampon. Conséquence, alors que les autorités consistoriales tiraient un bon revenu de leur tampon, celui-ci a fondu comme neige au soleil, puisqu’il a fallu s’aligner sur le moins disant. Et qui dit baisse des coûts, dit baisse des contrôles… Demain, pour baisser les coûts, on trouvera une autorité musulmane pour vous dire que pour que le poulet soit Halal il suffit d’afficher le verset en question, et que le poulet peut le lire s’il en a envie, et le tour est joué ! Et c’est ainsi que, petit à petit, le Halal ne sera plus très différent du Haram…
[C’est que l’on voit bien plus de mahométans s’indigner entre autres parce-qu’il y aurait le mot « Allah (الله) » inscrit sur des rouleaux de PQ (…) que contre cette marchandisation de leur foi.]
Là, c’est différent. On est plutôt dans la « culture de l’offense », cette merveille qui nous vient du monde anglosaxon. Dans cette culture, on marque des points en trouvant les prétextes les plus absurdes pour se dire « offensé ». Et aussi longtemps que la société accordera des une situation de privilège moral aux « offensés », qu’être « offensé » vous donnera du pouvoir, chaque communauté se cherchera un motif pour se dire offensé.
Dans le cas d’espèce, j’aurai tendance à voir un signe de sécularisation. Après tout, si Allah est tout puissant, et que Marks & Spencer a mis son nom dans les rouleaux de PQ, cela ne tient qu’à lui de faire tomber la foudre sur eux. Curieux, ce dieu tout-puissant qui a besoin que ce soit ses fidèles qui punissent ceux qui l’insultent, non ?
[« Dites-vous bien que si le rayon Halal de votre supermarché s’agrandit, cela n’a rien à voir avec la religion du propriétaire, et tout à voir avec le « paiement au comptant ». On agrandit le rayon Halal parce que le client demande du Halal. » Donc je le redis, j’observe la taille grandissante du rayon halal de mon supermarché, symptomatique d’un changement ethnique inédit dans l’histoire de France, et non les pratiques des marchands aussi vieilles que Mathusalem.]
Il y a quelques années, on voyait se multiplier les boutiques autour des « spiritualités orientales », et la France n’est pas pour autant devenue bouddhiste. Aujourd’hui, on voit se multiplier dans les supermarchés les rayons Halal mais aussi Casher… Au-delà du côté mode, je pense si changement il y a, c’est dans la prise de conscience par les communautés organisées autour d’une religion du danger que représente pour elles la sécularisation. Comme disait Lacan, quand on cherche à protéger quelque chose, c’est qu’elle a déjà disparu. Alors que le capitalisme lamine les identités, la résistance se manifeste par un retour aux traditions. Mais c’est là une bataille d’arrière-garde. Elle peut faire beaucoup de morts, certes, mais c’est une bataille perdue.
Bonjour ! Merci pour ce papier sur lequel j’ai quelques questions:
-J’ai lu que les élèves allaient subir des “sanctions”. J’ai également lu que l’équipe pédagogique a exercé son droit de retrait, bien que je n’ai pas compris si cela a été fait en solidarité avec l’enseignant. Pensez-vous que cela suffira pour montrer un soutien de l’institution envers l’enseignant?
-Le phénomène victimisant dont vous parlez serait-il un phénomène de classe? Je me demande si, étant donné que les échelons supérieurs de la société sont verrouillés par les classes intermédiaires, une partie de la classe prolétaire a assimilé que la victimisation pouvait être une porte d’entrée vers de meilleures conditions matérielles (au moins pour leurs enfants), alors que le travail ne l’est plus vraiment. En tout cas, le cout/bénéfice de la victimisation semble pencher en faveur de celle-ci face à des efforts et de la discipline ces derniers temps. Néanmoins, je ne saurais pas comment mesurer ce phénomène…quelles variables utiliser? Sans cela, comment savoir à quel point ce phénomène est rependu dans le pays?
Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’années. Merci pour votre travail !
@ Magpoul
[Bonjour ! Merci pour ce papier sur lequel j’ai quelques questions:
-J’ai lu que les élèves allaient subir des “sanctions”. J’ai également lu que l’équipe pédagogique a exercé son droit de retrait, bien que je n’aie pas compris si cela a été fait en solidarité avec l’enseignant. Pensez-vous que cela suffira pour montrer un soutien de l’institution envers l’enseignant ?]
Avec les informations fragmentaires qu’on trouve dans la presse, difficile de répondre à ces questions. Il semblerait que cet épisode n’est qu’un de plus dans une longue suite qui jalonne ce qu’on appelle avec le sens habituel de l’euphémisme « une dégradation du climat scolaire » que les enseignants constataient depuis plusieurs semaines. Je n’ai trouvé aucun élément qui permette de comprendre le pourquoi de cette dégradation, mais on peut supposer que le « droit de retrait » tient à celui-ci.
Je ne trouve pas que le « droit de retrait » soit très efficace comme une « démonstration de soutien ». Le « droit de retrait » est un droit qu’un salarié invoque devant une situation qui met en danger son intégrité physique ou psychologique. C’est un acte pour se protéger individuellement, et non un acte de manifestation collective. Je trouve d’ailleurs fort révélateur qu’on cherche à donner à un « retrait » une signification politique. Après tout, devant une situation critique on attend d’un fonctionnaire qu’il agisse, et non qu’il baisse les bras.
[-Le phénomène victimisant dont vous parlez serait-il un phénomène de classe? Je me demande si, étant donné que les échelons supérieurs de la société sont verrouillés par les classes intermédiaires, une partie de la classe prolétaire a assimilé que la victimisation pouvait être une porte d’entrée vers de meilleures conditions matérielles (au moins pour leurs enfants), alors que le travail ne l’est plus vraiment.]
Une idéologie dominante a toujours un contenu de classe, parce qu’elle est construite par la classe dominante pour légitimer sa position. Je ne pense pas que la « victimisation » permette aux classes sociales dominées d’améliorer leurs conditions, matérielles ou autres. L’idéologie « victimiste » encourage les gens à la résignation, quand ce n’est pas à la poursuite d’une rétribution purement symbolique. Déclarer l’esclavage « crime contre l’humanité » ne change en rien le statut des descendants de ces esclaves.
[En tout cas, le cout/bénéfice de la victimisation semble pencher en faveur de celle-ci face à des efforts et de la discipline ces derniers temps. Néanmoins, je ne saurais pas comment mesurer ce phénomène…quelles variables utiliser ? Sans cela, comment savoir à quel point ce phénomène est repandu dans le pays ?]
Il est toujours très difficile de parler d’un « coût » ou des « bénéfices » d’une idéologie dominante. Tout ce qu’on peut dire, c’est que cette idéologie est très répandue, et qu’elle touche pratiquement toutes les représentations : télévision, cinéma, littérature, philosophie… la « victime » est partout.
[Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’années. Merci pour votre travail !]
Merci de vos encouragements, et bonnes fêtes à vous aussi !
Je suis entièrement d’accord avec vous. Malheureusement cette déliquescence dans l’EN a commencé dans les années 70 et a trouvé d’abord des idéologues chez les gauchistes, et des soutiens avec les parents consommateurs de droite. Résultat l’EN c’est le Titanic. Mais puisque l’autorité et la verticalité c’est le MAL ontologique, la situation va continuer à empirer.
@ Ronin
[Je suis entièrement d’accord avec vous. Malheureusement cette déliquescence dans l’EN a commencé dans les années 70 et a trouvé d’abord des idéologues chez les gauchistes, et des soutiens avec les parents consommateurs de droite.]
C’est pour moi la grande question : peut-on parler d’une « déliquescence » comme d’un phénomène spécifique à l’éducation, ou faut-il regarder cette « déliquescence » comme un phénomène social qui touche toutes les sphères de nos sociétés ? Je penche pour la dernière option : la fin des années 1960 marque une profonde mutation du capitalisme, et cette mutation touche l’ensemble de la société. Lorsque les classes intermédiaires se sont protégées en cassant l’ascenseur social, elles n’ont pas cassé que l’école. Elles ont cassé toutes les structures, toute une idéologie qui permettait une forme d’émancipation. Avant de mépriser l’enseignant, on a installé le mépris du savoir, de la rigueur, de la discipline, de l’effort, autrement dit, de tout ce qui permettait à un jeune des couches populaires de s’arracher à sa condition.
Parler de “gauche” ou de “droite” dans cette affaire n’a pas de sens. Avec des discours différents, la “droite” et la “gauche” ont toutes deux participé à cette dégradation.
Pardon mais dans l’EN il y a bien une spécificité de gauche. Du Bourdieu mal digéré. A lire à cet égard le passionnant “Réapprendre à lire” de Sandrine Garcia chez Seuil. Avec des citations précises sur le début des années 70.
@ Ronin
[Pardon mais dans l’EN il y a bien une spécificité de gauche. Du Bourdieu mal digéré. A lire à cet égard le passionnant “Réapprendre à lire” de Sandrine Garcia chez Seuil. Avec des citations précises sur le début des années 70.]
Que le corps enseignant penche « à gauche », c’est un fait. Mais pendant ces quarante dernières années, on a vu défiler un certain nombre d’hommes « de droite » Rue de Grenelle. En quoi leur politique a été différente de celle de leurs prédécesseurs ou successeurs « de gauche » ? Ont-ils combattu la déliquescence des programmes ? Ont-ils renforcé le niveau d’exigence ? Non, bien sur que non. Tout au plus ont-ils prévu des avantages pour l’enseignement privé – c’est-à-dire, celui qui sert leur classe.
Je vous accorde bien volontiers ce point et j’ai bien précisé que les parents en consommateurs et en géniteurs d’enfants-rois avaient aussi une large part. Mais. La rénovation pédagogique qui a jeté le bébé avec l’eau du bain, le rejet de l’exigence, des notes, la démagogie de la bienveillance pour camoufler le désastre, tout ça a été conçu, théorisé et défendu par une large part de la gauche et de la profession et abondamment soutenu et relayé par les cadres du ministère. La droite se fout de l’école elle met ses gosses dans le privé et n’y voit qu’une source de dépenses excessives. Mais la gauche a détruit le système par idéologie crasse. Les Khmers rouges de la pédagogie viennent bien de ce côté de l’échiquier. Et si les enseignants ont mis longtemps à le comprendre et à l’admettre (même si le déni est encore très fort) c’est aussi une raison de l’effondrement du vote de gauche chez les enseignants qui avaient beaucoup voté Bayrou en 2007, plus que prévu pour Sarkozy et encore plus pour Macron.
J’ai une bibliothèque entière sur le sujet à votre disposition à ce sujet sur les belles années 70-80 avec la touche finale par Jospin-Allègre et Meirieu. Les écrits de certains dingues du PCF chez les linguistes et de Foucambert sur la lecture en CP sont éloquents. Quelle tristesse de voir des enfants du peuple, prétendants défendre le peuple, avoir détruit l’Ecole.
Que la droite s’attaque à l’Ecole publique c’est malheureusement assez prévisible, mais que les coups les plus rudes et les plus sournois soient venus de la gauche, une gauche en plus donneuse de leçons, c’est tragique, à en crever.
@ Ronin
[Je vous accorde bien volontiers ce point et j’ai bien précisé que les parents en consommateurs et en géniteurs d’enfants-rois avaient aussi une large part. Mais. La rénovation pédagogique qui a jeté le bébé avec l’eau du bain, le rejet de l’exigence, des notes, la démagogie de la bienveillance pour camoufler le désastre, tout ça a été conçu, théorisé et défendu par une large part de la gauche et de la profession et abondamment soutenu et relayé par les cadres du ministère. La droite se fout de l’école elle met ses gosses dans le privé et n’y voit qu’une source de dépenses excessives.]
A mon tour, je vous accorde ce point. Oui, la « droite » et la « gauche » – ou du moins une certaine gauche, celle qui adhère aux principes « libéraux-libertaires » – ont ensemble détruit l’école, mais seule la gauche a véritablement théorisé ce processus de destruction pour le rendre acceptable, pour le déguiser derrière des valeurs « positives » (la bienveillance, la confiance en soi, l’anti-autoritarisme …). Cela tient à son origine : la « gauche » libérale-libertaire, c’est le parti des classes intermédiaires, à une époque où la droite était surtout le parti de la bourgeoisie. Et les classes intermédiaires ont construit leur position grâce à l’ascenseur social dont l’école est une pièce fondamentale jusqu’à la fin des « trente glorieuses ». C’est alors que les classes intermédiaires, historiquement alliées des couches populaires, ont viré leur cuti et se sont placées du côté de la bourgeoisie. Et leur premier souci, ce fut de démonter le mécanisme de promotion sociale, pour empêcher qu’il fabrique des concurrents à leurs propres enfants.
Pour pouvoir faire volte-face sans se sentir coupables, pour justifier leur conversion néolibérale, les classes intermédiaires ont fabriqué une idéologie qui prétend « libérer » l’école, la rendre plus « égalitaire » tout en faisant exactement le contraire. D’où cette idéologie qui prend progressivement l’ascendant après 1968.
[Mais la gauche a détruit le système par idéologie crasse. Les Khmers rouges de la pédagogie viennent bien de ce côté de l’échiquier.]
Le matérialiste que je suis ne peut que rejeter cette affirmation. Les classes intermédiaires ont détruit le système par intérêt, et non par « idéologie ». L’idéologie ne sert ici qu’à déguiser cet intérêt, à faire apparaître leur travail de destruction comme une noble tentative de « libérer » l’école…
Vous expliquez l’incident par l'”excuse ” victimaire mais votre explication passe sous silence les réactions des parents. Vous vous contentez de dire: “Les parents sont devenus “esclaves” de leurs enfants”.
Je pense qu’il y a peut-être d’autres explications.
Après tout la nudité est très présente dans notre monde et les enfants et les adolescents y sont amplement confrontés. Y compris à toute heures du jour et de la nuit et en toutes saisons. Enfin je rappelle qu’au collège, autrefois on y faisait du latin et du grec et que les livres de ces deux langues étaient abondamment illustrés d’oeuvres d’art qui faisaient la part belle aux nus des deux sexes.
Les autres explications pourraient être aussi un refus de la Culture (c majuscule voulu), surtout celle occidentale, et la volonté de faire contre-société. Une autre société considérée comme “pure”.
Derrière ceci ne s’y est-t-il pas engouffré, ou tenté de s’engouffrer une certaine vision religieuse?
@ SCIPIO
[Vous expliquez l’incident par l’”excuse ” victimaire mais votre explication passe sous silence les réactions des parents. Vous vous contentez de dire: “Les parents sont devenus “esclaves” de leurs enfants”.]
Pas tout à fait. Je dirais plutôt que l’égocentrisme des parents, et la manière dont ils se regardent dans leurs enfants comme dans un miroir les rend vulnérables à toutes les manipulations. C’est cette vulnérabilité qui permet à l’enfant de devenir un tyran.
Quand j’amenais une mauvaise note à la maison, et que je me justifiais en disant que le professeur m’avait pris comme tête de turc, ou qu’il était injuste ou trop sévère, mes parents me renvoyaient sévèrement dans mes buts. Tout simplement parce qu’ils croyaient l’enseignant plutôt que moi. Et ils avaient parfaitement raison, parce que l’enseignant n’avait aucune raison de mentir, et moi si. Ce n’est pas que mes parents ne m’aimassent pas. Mais l’amour ne les aveuglait pas, et surtout, ils ne vivaient pas leur vie à travers moi. Aujourd’hui, les parents font de leurs enfant un miroir d’eux-mêmes. Et du coup, ils partent de l’hypothèse que lorsque leur enfant accuse le monde, c’est leur enfant qui dit vrai. Remettre sa parole en doute, c’est se remettre eux-mêmes en doute, quelque chose de quasiment impossible.
Le père de la fille qui a dénoncé Samuel Paty a pris les déclarations de sa fille pour argent comptant. Il ne lui est même pas venu à l’idée que cela pouvait être un mensonge destiné à faire oublier ses déboires scolaires. Et en cela, il ressemble drôlement à beaucoup de parents que je connais personnellement, et qui – je dis cela pour ceux des mes commentateurs qui pensent que tout le problème vient de l’immigration – sont de bons vieux « gaulois » de souche.
[Après tout, la nudité est très présente dans notre monde et les enfants et les adolescents y sont amplement confrontés. Y compris à toute heures du jour et de la nuit et en toutes saisons.]
Tout à fait. Et je rappelle que du temps où la nudité était beaucoup plus rares, les adolescents cherchaient à se procurer des revues spécialisées pour approfondir leur connaissance du corps dénudée – surtout celui du sexe opposé. Et que cela ne les choquait pas particulièrement…
[Enfin je rappelle qu’au collège, autrefois on y faisait du latin et du grec et que les livres de ces deux langues étaient abondamment illustrés d’œuvres d’art qui faisaient la part belle aux nus des deux sexes.]
Pas tout à fait. On évitait de reproduire dans les livres de classe des tableaux un peu trop explicites. Je me souviens d’avoir lu quelque part un entretien avec l’éditeur qui dirigeait la collection « Lagarde et Michard » et qui expliquait comment on exerçait une censure bienveillante sur ces contenus. Et on ne le faisait pas pour éviter de « choquer » les adolescents – que cela excitait plutôt – mais parce que les adultes avaient une certaine idée de ce qu’on pouvait ou on ne pouvait pas montrer.
[Les autres explications pourraient être aussi un refus de la Culture (c majuscule voulu), surtout celle occidentale, et la volonté de faire contre-société. Une autre société considérée comme “pure”.]
Utilisons le rasoir d’Occam. Ne pensez-vous pas que cette idée de « faire contre société » est un peu trop élaborée pour germer dans la tête des adolescents d’Issou ? Quant au « refus de la culture », on n’a pas besoin de faire tant de scandale. L’inertie de nos adolescents est généralement tout à fait suffisante…
[Derrière ceci ne s’y est-t-il pas engouffré, ou tenté de s’engouffrer une certaine vision religieuse ?]
On ne peut exclure que certains militants intégristes cherchent à monter l’affaire en épingle. Mais je ne pense pas que ce soit l’élément fondamental.
La même histoire est arrivée dans mon établissement. Et bien devinez quoi, la même élève qui détourne les yeux et déplore voir des nus dans les tableaux de la Renaissance arbore un haut “très haut” qui laisse entrevoir nettement et même en cette saison un piercing au nombril. Elle avait d’ailleurs récemment demandé une fois à rejoindre l’infirmerie pour saignement parce qu’elle le manipulait incessamment en classe. Quelle plus belle démonstration du nombrilisme que vs décrivez ? Si l’affaire n’a pas fait grand bruit c’est sans doute parce que l’élève contestataire s’appelle Emma et n’est pas suspecte de porter atteinte à la laïcité.
@ Antoine
[La même histoire est arrivée dans mon établissement. Et bien devinez quoi, la même élève qui détourne les yeux et déplore voir des nus dans les tableaux de la Renaissance arbore un haut “très haut” qui laisse entrevoir nettement et même en cette saison un piercing au nombril.]
Exactement mon point. La « pudeur » qui soi-disant empêche de regarder les nus en classe n’est en rien un sentiment réel, ce n’est qu’une construction, une manière de se prétendre « offensé » et donc de bénéficier du statut de « victime ».
Je ne suis pas sûr de pouvoir dire comme vous le faites que ce n’est ” en rien un sentiment réel.” Je crois au contraire qu’Emma a pu être réellement choquée par la vision du sexe du David de Michel Ange. (Sinon pourquoi prendre ce prétexte plutôt qu’un autre ?) La victimisation indiscutable n’est pas un calcul conscient. Le monde extérieur (hors de la bulle pair qui me ressemblent, parents qui ne disent plus non, écrans, shopping et canapés ) est violent.
@ Antoine
[Je ne suis pas sûr de pouvoir dire comme vous le faites que ce n’est ” en rien un sentiment réel.” Je crois au contraire qu’Emma a pu être réellement choquée par la vision du sexe du David de Michel Ange.]
Qu’elle ait pu être “surprise”, je veux bien. Dans notre civilisation, il est parfaitement admis qu’une femme puisse montrer ses attributs, mais le sexe de l’homme reste un tabou de représentation. Mais “choquée” au point de devoir “détourner le regard” ? Franchement, j’ai beaucoup de mal a y croire. On “détourne le regard” devant un spectacle qui provoque chez nous des sentiments violents: un cadavre, un homme blessé. Mais si un sexe provoque chez quelqu’un un tel sentiment, il faut vraiment qu’il se fasse soigner. J’ai vu passer des centaines de scolaires dans la gallérie des sculptures du Louvre, et je n’ai jamais vu des adolescents “détourner le regard”. Au contraire! Et lorsqu’ils évitent de regarder, c’est moins parce qu’ils sont “choqués” que parce qu’ils craignent qu’on les qualifie justement de voyeurs…
[(Sinon pourquoi prendre ce prétexte plutôt qu’un autre ?)]
Mais ils en prennent d’autres, justement. Dans votre cas, ce fut une œuvre d’art qualifiée de licencieuse, dans un autre ce sera une remarque qui sera jugée “raciste”, ou bien un cours qu’on fait apparaître comme blasphématoire. Les prétextes ne sont pas choisis au hasard, ce sont ceux qui peuvent provoquer une plus grande mobilisation de leurs parents ou de l’environnement, et donc ceux que l’enseignant craint. Prendre pour prétexte l’insulte fait à la Vierge ou au Pape serait aujourd’hui totalement inopérant en dehors d’un milieu très restreint, et c’est pourquoi aucun adolescent moyennement intelligent ne se dira “choqué” par les caricatures anti-catholiques de Charlie. Par contre, les adolescents sont très conscients que le “racisme” ou “l’islamophobie” sont des accusations sensibles dans notre société, et c’est pourquoi ils tendent à les adopter.
[La victimisation indiscutable n’est pas un calcul conscient.]
C’est une bonne question. Pensez-vous que la fille qui est allée raconter à son Papa qu’elle avait été sanctionnée parce que son enseignant, Samuel Paty, était islamophobe, n’était pas “consciente” du fait qu’elle se déclarait victime d’un acte imaginaire ? Croyait-elle avoir été présente à cette classe dont elle avait été absente, et dont elle avait en partie inventé le déroulement ? Non, bien sur que non. Elle était parfaitement consciente du fait qu’elle mentait, et elle avait tout aussi consciemment fabriqué un mensonge qu’elle savait efficace. On peut discuter le fait qu’elle sut POURQUOI ce discours est efficace, pourquoi la “victimisation” vous permet d’échapper à vos responsabilités. Je veux bien vous accorder qu’il n’y ait pas de machiavélisme, tout juste un apprentissage empirique. Mais l’acte est parfaitement “conscient”.
[Le monde extérieur (hors de la bulle pair qui me ressemblent, parents qui ne disent plus non, écrans, shopping et canapés ) est violent.]
Tout à fait. Ce qui est remarquable, c’est la distance qui s’est créée entre le discours institutionnel et la réalité dans ce domaine.
[ Et les élèves l’ont parfaitement compris : être « victime », c’est occuper une position de supériorité morale, et accessoirement un bon moyen de manipuler des parents égocentriques qui se regardent dans leurs enfants comme on se regarde dans un miroir. Vous pensez que j’exagère le machiavélisme des adolescents ? Vous pensez que j’exagère le machiavélisme des adolescents ?]-
Comment est-on arrivé à avoir des parents égocentriques qui selon vous “se regardent dans leurs enfants comme on se regarde dans un miroir” ? Est ce qu’il est plus correct de parler d’eux comme des adulescents non comme parents ?
Par ailleurs un pays dont le roi est un enfant qui prend le rôle de parents ? L’Etat ?
@ Glarrious
[Comment est-on arrivé à avoir des parents égocentriques qui selon vous “se regardent dans leurs enfants comme on se regarde dans un miroir” ?
Je ne suis pas expert du sujet, mais ma théorie est que nous vivons dans une phase du capitalisme qui encourage jusqu’à l’absurde les pulsions individualistes et égocentriques. Il n’y a qu’à voir les injonctions publicitaires : « Just do it », « l’essentiel, c’est de gagner », « cassez les codes ». Quand Dutronc chantait dans les années 1970 « et moi, et moi, et moi », il prophétisait…
Les générations précédentes voyaient dans l’enfant un être autonome. On essayait de donner à ses enfants la meilleure éducation, les meilleures conditions d’épanouissement, et puis si l’enfant n’en profitait pas, s’il finissait au bagne, on était triste mais on ne se sentait pas remis en cause. Le parent avait une obligation de moyens, et non de résultats.
Mais l’égocentrisme fait qu’on ne peut se résigner à ce que certaines choses nous échappent, et cela fait de l’enfant un prolongement de soi. Ses succès sont nos succès, ses échecs sont nos échecs. Combien de parents se sentent en faute lorsque leur enfant connaît un échec, comme si cet échec n’était pas celui d’un être autonome, mais venait d’eux-mêmes ? Comment dire à votre enfant « cette mauvaise note tu l’as méritée » quand on pense que l’enfant n’est qu’une prolongation de soi ? Ce serait comme dire « cette mauvaise note, je l’ai méritée »… Ce parent, qui se sent en permanence sous la menace d’être un « mauvais parent », ne peut admettre la mauvaise note, la critique d’un professeur, le penalty décidé par l’arbitre, parce que cette note, cette critique, ce pénalty est vécue comme une remise en cause personnelle. D’où la violence de la réaction.
[Est ce qu’il est plus correct de parler d’eux comme des adulescents non comme parents ?]
Dès lors qu’ils ont des enfants, ils sont bien parents. Mais ils ne sont pas adultes pour autant. Ils conservent à tout âge l’égocentrisme et la toute-puissance qui est caractéristique de l’enfance et de l’adolescence.
[Par ailleurs un pays dont le roi est un enfant qui prend le rôle de parents ? L’Etat ?]
Certainement pas. L’Etat, il ne faut pas l’oublier, n’a pas de volonté propre. C’est un outil dans la main des gouvernants. Et nos gouvernants sont eux-mêmes des adolescents. Alors, comment espérer que l’Etat puisse assumer le rôle de l’adulte ?
Dans notre société capitaliste avancée, le rôle de l’adulte est tout simplement absent. Nous avons des rapports adolescents – il n’y a qu’à suivre les débats à l’Assemblée nationale pour s’en convaincre – sans qu’il y ait quelque part un adulte pour y mettre des limites. Je pense que cela n’est pas sans rapport avec la violence et la polarisation des rapports sociaux.
J’ai enseigné pendant quarante ans la philosophie dans des lycées publics de Paris, de Banlieue et de diverses Provinces (pardon régions), je dois dire que j’ai pu enseigner librement et je n’ai pas eu le sentiment de “déliquescence gauchiste” dans mes débuts (personnellement je ne me dis pas de gauche, mais je suis communiste d’éducation, de formation, de vision du monde et d’action) ni de sentiment “d’énormes crispations idéologiques et religieuses” sur la fin de ma carrière.
Je voudrais vous transmettre un petit récit de la réception de textes, d’images et d’œuvres que j’ai pu présenter à mes élèves à plusieurs moments de ma longue carrière.Le programme de philosophie était centré sur des “notions”, mais aussi sur la lecture de textes (qui servaient en cas de nécessité à l’oral de rattrapage) dans notre programme il y avait par exemple “Autrui”, “Nature et culture”, dans les textes possibles Rousseau, Montaigne, Hobbes, Descartes, Diderot, mais aussi Avicenne, Averroès… Dans les années 1980 j’ai décidé de lire avec mes élèves l’essai des “cannibales” de Montaigne (I, 31), je leur présente également avec extraits et illustrations le livre du Huguenot Jean de Léry (un des informateurs de Montaigne qui avait participé à l’essai de colonisation œcuménique avec l’Amiral de Coligny de la baie de Rio au Brésil).
Pour l’anecdote, mais ce n’est pas indifférent, nous venions d’acquérir un magnétoscope et j’avais fait une cassette du film de Nelson Peirera dos Santos” “Qu’il était bon mon petit Français”, film sur la rencontre des Européens dans la Baie de Rio et des Tupinambas, qui finit par un repas Cannibale où le Français qui avait pensé être acculturé aux “sauvages” est ingéré par les Tupis. J’ai donc en fin de trimestre passé le film à mes élèves, non sans précautions: en montrant le choc qu’a été la nudité pour les Français tant Réformés que Catholiques, la question du cannibalisme comme pratique non “humaine” et en montrant ce que disait Jean de Léry, pasteur, à son retour de Sancerre dont les coreligionnaires pendant le siège ont mangé une enfant de quatre ans pendant la guerre de religion à nouveau déclenchée. Il s’en est suivi une longue discussion, c’était une classe littéraire très “diverse” comme on dit maintenant, longue préparation de ma part, lien avec le programme, travail de lecture avec les élèves .J’ai eu le sentiment que cela avait permis de toucher quelque chose du rapport à l’histoire, à ces questions d’Autrui, et à la compréhension du texte de Montaigne.
Les années suivante j’ai travaillé sur d’autres textes suivis et n’ai donc pas repris cette illustration.Sauf à la fin de ma carrière il y a un peu plus d’une quinzaine d’années, pas du tout la même atmosphère, grande méconnaissance du cinéma même pour les élèves prétendument “option art”, velléité dans le lycée de voiles , mais pas dans mes classes, je me dis que ce serait bien de reprendre Montaigne, Jean de Léry, les questions de la colonisation des Amériques…Je recommence à présenter, expliquer, je retrouve la cassette, je réussis à trouver un magnétoscope en état de marche et je repasse le film. On fait le noir dans la classe, et je vais au fond et là je vois que trois jeunes filles silencieuses, sans aucune manifestation d’hostilité ni à mon encontre ni contre le film, sont restées les yeux fermés toute la projection. Tous les autre élèves réagissant pas tout à fait comme leurs prédécesseurs intéressés, mais indifférents “ce cours-ci ou un autre”. Je n’ai rien dit, non par “autocensure”, “peur”, “indifférence”, j’ai été submergée par le”fossé” qui ne permettait pas le questionnement, c’est à dire qui empêchait toute possibilité de philosophie. Séances suivante à la sortie, j’interpelle les filles seules avec moi: je leur ai dit qu’elles s’étaient privées de toute possibilité de voir les choses du point de vue de l’autre (ce qui ne voulait pas dire y souscrire). Bien entendu un film illustratif d’une position à la fois historique et existentielle ne pouvait faire l’objet d’une “note” et d’un coefficient, mais que leur attitude était tout à fait insupportable.Les choses en sont restées là.
Je vous donne ces deux moments comme illustration d’une évolution de ce que la jeunesse espère entendre et comprendre et de ce que les vieux profs pourtant formés, agrégés et tout et tout peuvent louper …
@ Baruch
[Je vous donne ces deux moments comme illustration d’une évolution de ce que la jeunesse espère entendre et comprendre et de ce que les vieux profs pourtant formés, agrégés et tout et tout peuvent louper …]
Merci d’avoir partagé cette expérience, qui illustre parfaitement mon point. Le débat sur l’Islam ou la violence à l’école cache un débat qui est beaucoup plus important, un problème beaucoup plus sérieux, qui est celui des progrès de l’ignorance et du mépris du savoir, et surtout, mais cela va pour moi ensemble, la quasi-disparition de la curiosité. Au-delà des manifestations d’hostilité qui font la « une » des journaux, on trouve une indifférence qui est infiniment plus répandue, et tout aussi dangereuse. Que ce soit en fermant les yeux ou en les gardant ouverts tout en pensant à autre chose, une grande partie de la jeunesse est totalement imperméable à tout ce qui ne lui procure un plaisir immédiat, et donc à tout discours qui ne correspond pas à son cadre mental.
C’est triste…
Bonjour,
D’après ce que les infos sur cette affaire nous apprennent, c’est que le premier procès fait à cette enseignante, ce n’est pas un procès en indécence ou en immoralisme, mais en ‘racisme’ et en ‘islamophobie’.
C’est donc bien, via leurs enfants, une manoeuvre de parents islamistes tentant un énième procès à l’E.N. au nom d’interdits religieux propres à un islam dont ils se font les prosélytes. Cf. Boko Haram en Afrique.
Cela n’empêche pas qu’on ait fait vibrer plus largement la corde victimaire : puisque la laïcité est perçue pas une majorité de nos jeunes compatriotes musulmans comme une agression raciste dont ils sont victimes (voir divers sondages comme celui-ci : https://www.telos-eu.com/fr/les-musulmans-et-la-laicite-en-france-a-propos-dun.html
@ claustaire
[D’après ce que les infos sur cette affaire nous apprennent, c’est que le premier procès fait à cette enseignante, ce n’est pas un procès en indécence ou en immoralisme, mais en ‘racisme’ et en ‘islamophobie’.]
Tout à fait. Parce que l’accusation d’indécence ou d’immoralisme sent bon la « France moisie », alors que le « racisme » vous met bien du côté des « victimes ».
[C’est donc bien, via leurs enfants, une manoeuvre de parents islamistes tentant un énième procès à l’E.N. au nom d’interdits religieux propres à un islam dont ils se font les prosélytes. Cf. Boko Haram en Afrique.]
Je pense qu’on a tort de voir dans les enfants et les adolescents des simples marionnettes téléguidées par leurs parents. Si vous avez travaillé avec des adolescents, vous saurez qu’ils sont loin de répéter aveuglement ce qu’on leur dit à la maison. Au contraire, c’est l’âge ou l’on s’affranchit des parents et de leurs interdits, qu’on essaye des choses différentes.
Les enfants sont des êtres autonomes. Et ce ne sont pas – n’en déplaise aux rousseauistes larmoyants – non plus des anges sans ailes : ils sont parfaitement capables de comprendre une dynamique relationnelle et manipuler l’adulte pour arriver à leurs fins. Souvenez-vous que l’affaire Paty ne commence pas avec un parent qui aurait « tenté à travers son enfant » d’attaquer l’éducation nationale, mais avec un enfant qui ment, affirmant avoir été « choquée » par un discours « raciste » dans une classe alors qu’elle n’y était même pas présente, et d’un parent qui s’enflamme parce que l’on a – pense-t-il – touché à « son » enfant. Avant d’être une affaire de « parents islamistes », l’affaire Paty est surtout l’affaire d’un enfant menteur et d’un père égocentrique incapable de prendre de la distance par rapport à ce mensonge.
[Cela n’empêche pas qu’on ait fait vibrer plus largement la corde victimaire : puisque la laïcité est perçue pas une majorité de nos jeunes compatriotes musulmans comme une agression raciste dont ils sont victimes (voir divers sondages comme celui-ci : (…)]
Ce sondage n’est pas sérieux. Il n’y a qu’à regarder le premier tableau pour s’en apercevoir. Dans la colonne « Français musulmans », on découvre que 3% se disent « athées » et 5% « sans réponse ». Mais alors, comment peut-on les qualifier de « musulmans » ? Peut-on être à la fois « athée » et « musulman » ? En fait, tous ces sondages butent sur le même problème, qui est la définition de l’univers. C’est quoi un « Français musulman » ? Comment est-il défini ?
Ensuite, on trouve des questions mal posées. Ainsi, on demande aux participants de se positionner sur la question « Il n’y a qu’une seule vraie religion ». Une formule qui n’a pas de sens. C’est quoi une « vraie » religion ? La question est particulièrement absurde pour une « religion » qui n’a pas d’autorité centrale, et qui n’a donc pas d’unité.
Mais au-delà de ces difficultés, l’enquête confirme quelque chose qu’on connaît bien, à savoir, que les jeunes générations se positionnent en général en opposition à la société, et que cette opposition décline avec l’âge… on observe aussi, même si c’est dit de manière tangentielle, que la vision « tolérante » de la laïcité est partagée par les non-musulmans. Comme le disent les auteurs, « Les jeunes en général ont du mal à admettre les règles de la laïcité qui leur semblent entraver la liberté individuelle. » Tout est dit. Et cela n’a rien à voir avec l’Islam…
[Je pense qu’on a tort de voir dans les enfants et les adolescents des simples marionnettes téléguidées par leurs parents. Si vous avez travaillé avec des adolescents, vous saurez qu’ils sont loin de répéter aveuglément ce qu’on leur dit à la maison. Au contraire, c’est l’âge où l’on s’affranchit des parents et de leurs interdits, qu’on essaye des choses différentes.]
Les adolescents aiment en effet, comme groupe de pairs ou d’expérience, se distinguer d’adultes perçus comme un groupe d’autres, de vieux, d’un autre temps, etc.
En tant que prof, j’avoue que je n’ai pas toujours rechigné à jouer de cette démagogie d’équipe de gens partageant un même milieu (le groupe classe, constitué des élèves et de leur prof) contre les parents qui “n’y comprenaient rien”, ne savaient rien de l’intérêt d’une lecture, d’une visite ou d’un voyage pédagogique par exemple.
Mais, lorsqu’une assignation identitaire commune menée par un prosélytisme efficient et bien construite sur des origines, une religion, un deuil, une victimisation, un idéal, s’est constituée, structurée, des ados peuvent très bien s’inclure dans cette assignation identitaire partagée avec leurs parents (leur ‘nation’ ou leur ‘oumma’) et en tirer une fierté de ressentiment et d’appartenance communautaire supérieure à celle de l’appartenance à un groupe plus éphémère de pairs (d’âge) ou de circonstance (classe).
Les dictatures (idéologiques ou religieuses, surtout les nationalistes ou oummanistes de quelque ‘religiron’ -religion + giron) savent très bien former l’esprit des enfants pour les ranger à leur profit. Ce sont les ados que l’on mobilise voire fanatise le plus aisément au profit d’un “noble” ou “saint” combat…
@ claustaire
[les adolescents aiment en effet, comme groupe de pairs ou d’expérience, se distinguer d’adultes perçus comme un groupe d’autres, de vieux, d’un autre temps, etc.]
Normal. La construction du soi passe aussi par le meurtre du père…
[En tant que prof, j’avoue que je n’ai pas toujours rechigné à jouer de cette démagogie d’équipe de gens partageant un même milieu (le groupe classe, constitué des élèves et de leur prof) contre les parents qui “n’y comprenaient rien”, ne savaient rien de l’intérêt d’une lecture, d’une visite ou d’un voyage pédagogique par exemple.]
Et bien, à mon humble avis, vous aviez tort. Votre place, en tant qu’adulte, est du côté du monde adulte et donc du parent. On ne peut pas à la fois prétendre transmettre et refuser de se mettre du côté de ceux qui ont quelque chose à transmettre. La démagogie dont vous parlez, celle du « professeur copain », est le début de la fin de l’école.
[Mais, lorsqu’une assignation identitaire commune menée par un prosélytisme efficient et bien construite sur des origines, une religion, un deuil, une victimisation, un idéal, s’est constituée, structurée, des ados peuvent très bien s’inclure dans cette assignation identitaire partagée avec leurs parents (leur ‘nation’ ou leur ‘oumma’) et en tirer une fierté de ressentiment et d’appartenance communautaire supérieure à celle de l’appartenance à un groupe plus éphémère de pairs (d’âge) ou de circonstance (classe).]
J’aimerais savoir sur quels éléments vous vous appuyez pour arriver à cette conclusion. Que des jeunes puissent être embrigadés par un « prosélytisme efficient », « s’inclure dans une assignation identitaire », « tirer une fierté de ressentiment et d’appartenance communautaire », oui. On a des exemples innombrables dans l’histoire et la littérature. Mais cet embrigadement se fait presque toujours CONTRE les parents. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les appartenances sectaires poussent leurs membres à rompre avec leur famille. On sait d’ailleurs que la radicalisation islamiste s’accompagne souvent d’un conflit familial, le jeune « radicalisé » reprochant à ses parents de vivre une vie dépravée.
[Les dictatures (idéologiques ou religieuses, surtout les nationalistes ou oummanistes de quelque ‘religiron’ -religion + giron) savent très bien former l’esprit des enfants pour les ranger à leur profit. Ce sont les ados que l’on mobilise voire fanatise le plus aisément au profit d’un “noble” ou “saint” combat…]
Oui, mais encore une fois, ce type de fanatisation pousse à la RUPTURE AVEC LES PARENTS. Pensez aux dictatures qui mettaient en exergue ces jeunes qui dénonçaient leurs parents, symbole de la primauté de la « cause » sur les liens filiaux. Justement, les fanatismes exploitent le besoin des adolescents de « tuer le père ». C’est pourquoi je tends à penser que lorsque l’adolescent et le parent sont du même côté, on n’est pas en présence de ce type d’embrigadement.
[ Votre place, en tant qu’adulte, est du côté du monde adulte et donc du parent. On ne peut pas à la fois prétendre transmettre et refuser de se mettre du côté de ceux qui ont quelque chose à transmettre. ]
Peut-être confondez-vous monde des adultes, des parents (monde qui peut être inculte ou fruste ou n’avoir à “transmettre” que des traditions datées ou navrantes, pour la transmission desquelles on n’a pas besoin d’enseignants) et monde du savoir, de la culture, des humanités, que l’enseignant est chargé de transmettre. Ce n’est pas pour rien que la Nation a décidé de former spécialement des adultes enseignants pour transmettre une culture générale et former les futurs citoyens et non les laisser à leurs parents qui se révèlent d’ailleurs, parfois, hélas, moins des parents que des géniteurs…
Dans l’affaire d’Issou (dont il est question ci-dessus), on notera que ce sont bien certains parents qui ont envoyé leurs enfants comme petits soldats de leur fanatisme. Parents dont tout enseignant digne de ce nom se gardera bien de s’honorer de “transmettre” les “valeurs” ou traditions..
@ claustaire
[Peut-être confondez-vous monde des adultes, des parents]
Non, je ne confonds rien. La différence entre le monde adulte et le monde de l’enfant est que l’adulte est LIBRE et donc RESPONSABLE de ses actes, alors que l’enfant est soumis à une autorité extérieure et est par conséquent irresponsable. Le parent appartient, par essence, au monde adulte, parce qu’ayant engendré un enfant, il en est responsable.
[(monde qui peut être inculte ou fruste ou n’avoir à “transmettre” que des traditions datées ou navrantes, pour la transmission desquelles on n’a pas besoin d’enseignants) et monde du savoir, de la culture, des humanités, que l’enseignant est chargé de transmettre. Ce n’est pas pour rien que la Nation a décidé de former spécialement des adultes enseignants pour transmettre une culture générale et former les futurs citoyens et non les laisser à leurs parents qui se révèlent d’ailleurs, parfois, hélas, moins des parents que des géniteurs…]
Vous vous trompez. La nation a décidé de former des enseignants pour INSTRUIRE les enfants, et non pour les « former ». Relisez la lettre de Jules Ferry aux instituteurs, elle n’a pas pris une ride. Ce n’est pas la fonction de l’enseignant de remettre en question la culture qui est transmise par les parents, aussi « datée et navrante » soit-elle. C’est la condition indispensable pour obtenir le soutien des parents. Comment les parents pourraient-ils avoir confiance dans une institution dont le rôle serait de contester leur légitimité à transmettre à leurs enfants ce qui leur est le plus cher ?
Sans vouloir vous offenser, je suis un peu effrayé à l’idée qu’un enseignant puisse concevoir sa fonction comme de « sauver » les enfants de leurs propres parents. S’il était ainsi, il faut aller au bout du raisonnement, et demander à l’Etat enlever les enfants aux parents qui pourraient leur transmettre une culture « datée et navrante » pour les éduquer dans des institutions qui leur transmettront les « vraies » valeurs…
[Dans l’affaire d’Issou (dont il est question ci-dessus), on notera que ce sont bien certains parents qui ont envoyé leurs enfants comme petits soldats de leur fanatisme.]
Je ne vois aucun élément qui permette de conduire à cette conclusion. Je vois mal un parent disant à son enfant « quand la prof montrera un tableau du XVIIème avec des nus, tu lui diras que tu est offensée ».
[Parents dont tout enseignant digne de ce nom se gardera bien de s’honorer de “transmettre” les “valeurs” ou traditions…]
L’enseignant n’a pas à transmettre des « valeurs » ou des « traditions ». Il transmet des SAVOIRS.
À Descartes
[ Et les élèves l’ont parfaitement compris : être « victime », c’est occuper une position de supériorité morale, et accessoirement un bon moyen de manipuler des parents égocentriques qui se regardent dans leurs enfants comme on se regarde dans un miroir. Vous pensez que j’exagère le machiavélisme des adolescents ? Vous pensez que j’exagère le machiavélisme des adolescents ?]
Il me semble qu’être victime est surtout un permis de chasse en meute actuellement. Et l’exemple vient des adultes. Pourquoi les enfants ne joueraient-ils pas aux adultes? Et d’ailleurs à quoi voudrait-on qu’ils jouent d’autre?
@ Geo
[Il me semble qu’être victime est surtout un permis de chasse en meute actuellement. Et l’exemple vient des adultes. Pourquoi les enfants ne joueraient-ils pas aux adultes? Et d’ailleurs à quoi voudrait-on qu’ils jouent d’autre?]
Exactement mon point: malheureusement, il y a un rousseauisme ambiant qui fait des enfants et des adolescents des purs innocents. Les enfants et les adolescents sont des êtres autonomes, qui ont leurs propres désirs et leurs propres objectifs, et qui savent très bien s’adapter à l’environnement pour les obtenir. Les tactiques de séduction, de menace, de violence leur sont parfaitement familières, et les communautés enfantines sont régies par des rapports de force. Il faut arrêter de croire, comme Prévert, que les enfants sont naturellement gentils et que c’est le monde adulte qui les pervertit. C’est le contraire. Il faut relire “Sa majesté des mouches” de Goldring, un livre qui n’a pas pris une ride!
Je mettrais quand même un bémol à votre commentaire. Les enfants imitent les “grands”, qui n’est pas la même chose que “adultes”. Malheureusement, nos enfants ont de moins en moins d’adultes véritables sur qui prendre exemple…
Sacrés juifs orthodoxes qui mettent l’ambiance dans cet établissement :
“« fait établissement » du 24 novembre fait, lui, référence à l’intervention d’assistants d’éducation à la récréation pour « empêcher des faits de violence de la part d’un groupe important d’élèves » vis-à-vis d’un élève accusé d’avoir « insulté l’islam ». « L’élève victime a simplement déclaré à voix basse en cours d’histoire alors qu’ils étudiaient une photo de la Kaaba à La Mecque que ce bâtiment lui faisait penser à Fortnite en raison de sa forme »”
https://www.marianne.net/societe/education/troubles-psy-parents-agressifs-le-rectorat-a-t-il-tarde-a-reagir-aux-alertes-du-college-dissou
@ bip
Il serait intéressant d’avoir plus de détails sur cet “incident”. Je n’ai pas pu lire l’article, qui est réservé aux seuls abonnés de Marianne. Mais je peux vous assurer que si dans un lycée à majorité juive vous osez faire un commentaire similaire concernant les mur des Lamentations, vous avez des chances d’avoir le même problème. La Ligue de défense juive et le Bétar, organisations d’extrême droite liées aux services israéliens, ont une longue histoire d’agression aux personnes. Je mentionne deux incidents emblématiques, tant ils sont en eux-mêmes contraires à l’éthique traditionnelle juive, qui sacralise le Livre: en septembre 2004 la librairie “au pays de cocagne” est saccagée en plein Paris par un groupe casqué et armé de barres de fer du Betar. En juillet 2009, c’est la librairie “Résistances” qui sera saccagée par cinq voyous de la Ligue de défense juive. Les auteurs de ce dernier saccage ont d’ailleurs écopé de peines particulièrement bénignes: 4 mois avec sursis pour un acte prémédité, c’est donné.
@ Descartes
D’un collège public comme il en existe des centaines en France, vous faites un lien avec des incidents impliquant des organisations liées à des pays étrangers ?
@ bip
[D’un collège public comme il en existe des centaines en France, vous faites un lien avec des incidents impliquant des organisations liées à des pays étrangers ?]
Absolument pas. Je me contente de vous montrer combien la violence communautaire et la tentation de punir l’attentat au sacré n’est pas réservée aux seuls musulmans.
Bonjour Descartes
Tout d’abord merci pour cet excellent article.
Il y a un cependant un point sur lequel je souhaite revenir en tant que parent, au sujet des “dys”. Vous dîtes
Ce n’est pas du tout la situation que je constate dans les écoles de mes enfants. La prise en charge semble inexistante la plupart du temps. Certains de leur camarades visiblement lourdement dyslexiques ne sont pas diagnostiqués et encore moins suivi. Et pour cause, le diagnostique est difficile, voire impossible à obtenir vu les délais et les le manque de spécialistes. Par ailleurs les connaissances sur ces sujets sont peu répandues, ce qui empire le sous-diagnostique.
Que quelques parents abusent de ces maladies ne doit pas faire oublier que celles-ci sont en réalité très mal prises en charge en France.
@ Badaud
[« Mais qu’on vous trouve un trouble « dys » quelconque, et tout à coup l’attention et les moyens pleuvent. Un enfant est-il « dyspraxique » ? Il aura droit gratuitement à un ordinateur, à une attention particulière de ses enseignants, et à toutes sortes d’avantages en classe. » Ce n’est pas du tout la situation que je constate dans les écoles de mes enfants. La prise en charge semble inexistante la plupart du temps.]
La situation que je vous décris est celle d’une amie qui habite dans une commune « classe moyenne » du Val d’Oise. Je ne prétends pas dire que c’est un cas général, et je suppose que la prise en charge est très différent entre le Pas de Calais et les Hauts de Seine, entre Hénin-Beaumont et Neuilly. Il n’empêche que dans la logique de l’éducation nationale, du moins lorsqu’on lit ses publications, c’est bien vers cette logique qu’il faut tendre. Il y a une certaine idée qu’il faut consacrer les moyens à ceux qui ont des difficultés, et laisser ceux qui n’en ont pas se débrouiller par eux-mêmes. Ce qui finalement encourage à avoir des difficultés… C’est cette approche-là, que je qualifierait de « faux égalitarisme », que je critique.
[Certains de leurs camarades visiblement lourdement dyslexiques ne sont pas diagnostiqués et encore moins suivis. Et pour cause, le diagnostic est difficile, voire impossible à obtenir vu les délais et les le manque de spécialistes. Par ailleurs les connaissances sur ces sujets sont peu répandues, ce qui empire le sous-diagnostique.]
Ici, j’ai du mal à vous suivre. Une dyslexie « lourde » est relativement facile à diagnostiquer, et les spécialistes sur ces sujets ne manquent pas vraiment. J’ai des personnes très proches qui travaillent dans le domaine et qui me l’ont confirmé. C’est plutôt lorsque les troubles sont légers qu’il y a une difficulté à diagnostiquer, parce que la différence entre un retard léger et une légère dyslexie peut être subtile. Mais une dyslexie « lourde », même l’instituteur est capable de la détecter.
[Que quelques parents abusent de ces maladies ne doit pas faire oublier que celles-ci sont en réalité très mal prises en charge en France.]
Est-ce vraiment le cas ? Je conçois que dans la tête des parents qui ont un enfant malade, la prise en charge n’est jamais assez bonne. Et dans une société comme la nôtre, ou les parents se projettent dans leur enfant jusqu’à l’absurde, et où par conséquent les difficultés de l’enfant sont vécues par le parent comme une remise en question personnelle, ceux-ci exigent toujours plus. Mais dans les cas que je connais, la prise en compte a toujours été décente, du moins lorsque le problème concerne les « classes intermédiaires ». Je conçois qu’à Hénin-Beaumont la chose puisse être différente…
Merci pour votre réponse détaillée.
Alors peut être que les couples dont les enfants ont d’évident déficits sont irresponsables, ou que le problème ne porte pas directement sur la dyslexie. En tout cas ces enfants ne sont pas suivis ou aidés à part au niveau scolaire. Ou peut être que je surestime le problème, n’étant pas spécialiste du domaine.
Sur la disponibilité des spécialistes, j’ai personnellement pu constater des délais de plus de 6 mois, pour un sujet similaire. Peut être que le cas de la dyslexie est mieux connue des professionnels ?
Je ne sais pas si ça a été le cas pour les 2 exemples que j’ai en tête, mais quand bien même, la mise en garde aurait-elle abouti à une prise en charge ?
@ Badaud
[Alors peut-être que les couples dont les enfants ont d’évident déficits sont irresponsables, ou que le problème ne porte pas directement sur la dyslexie. En tout cas ces enfants ne sont pas suivis ou aidés à part au niveau scolaire. Ou peut-être que je surestime le problème, n’étant pas spécialiste du domaine.]
Je ne suis pas sûr de comprendre. Vous aviez parlé d’une « dyslexie lourde » qui n’aurait pas été prise en charge. Qui l’a diagnostiquée, cette « dyslexie » ? Et quelle en est la cause ? Par ailleurs, ici vous admettez que les enfants en question « sont suivis et aidés au niveau scolaire ». Qu’est ce qui vous fait penser qu’un suivi différent serait nécessaire ?
[Je ne sais pas si ça a été le cas pour les 2 exemples que j’ai en tête, mais quand bien même, la mise en garde aurait-elle abouti à une prise en charge ?]
Ca dépend de ce que vous appelez une « prise en charge ». Imaginez un enfant qui a un pied bot de naissance. Quelle que soit la « prise en charge » qu’on puisse lui offrir, on ne fera pas de lui un grand footballeur. Et de la même manière, certains troubles de l’intelligence ne peuvent pas être corrigés par la magie de la « prise en charge ». On fait ce qu’on peut, et on vit avec. Mais pour des raisons qui mériteraient une longue analyse, les parents ont beaucoup plus de mal à se résigner au handicap mental qu’au handicap physique, et s’imaginent qu’avec une “prise en charge” optimale, le problème pourrait disparaître. Et du coup, ils en veulent au système lorsque ce n’est pas le cas…