La volonté d’impuissance

Si quelque chose distingue nos élites – ou supposées telles – politico-médiatiques du moment, c’est un manque criant d’imagination. Il suffit d’ailleurs de voir comment ils essayent en permanence d’importer des solutions, des idées, des problématiques venues d’ailleurs. Il faut enseigner aux enfants de France comme en Finlande, lutter contre le racisme comme aux Etats-Unis, gérer l’économie comme en Allemagne. Pourquoi s’échiner à inventer quelque chose chez nous, alors qu’on fait si bien les choses ailleurs… Et comme nos soi-disant « élites » politico-médiatiques ont peu de d’imagination, elles se trouvent bien embêtées pour faire face à une situation qui ne s’est produit depuis 1958, à savoir, une situation dans laquelle il n’existe pas de majorité « de projet » pour gouverner.

Bien entendu, les situations où un seul parti avait la majorité à lui seul ont été en fait assez exceptionnelles. Ce fut le cas au début de la Vème République, ou bien après mai 1968. Mais en 1976, le RPR de Chirac n’est majoritaire qu’avec l’appoint des groupes centristes. En 1988, le parti socialiste n’a qu’une majorité relative. En 1997, le PS n’a la majorité que grâce à la « gauche plurielle ». La différence est que dans ces trois cas il était possible de trouver un accord minimal pour empêcher le vote d’une motion de censure. Et du coup, il a été possible entre 1976 et 1978, comme entre 1988 et 1993, d’utiliser l’article 49-3 pour permettre au gouvernement de faire passer les textes qu’il estimait essentiels. En 1976, il était impensable de voir le RPR censurer le gouvernement Barre, en 1988 de voir les communistes joindre leurs voix à la droite pour censurer le gouvernement Rocard. En 2022, la censure est parfaitement possible si le gouvernement s’entête.

Il va donc être intéressant de voir comment les différentes oppositions vont gérer cette situation tout à fait nouvelle. Collectivement, elles peuvent tout bloquer. Mais comment ce choix sera interprété par leurs électeurs ? Elles peuvent aussi négocier l’appui texte par texte, amendement par amendement, pour obtenir que le gouvernement accepte d’inscrire sur le texte les sujets qui sont pour eux prioritaires en échange de concessions sur le reste. Est-ce que les électeurs verront dans une telle stratégie une compromission inacceptable avec le macronisme, ou au contraire un compromis logique dans la situation ? Et le problème se pose d’ailleurs aussi au camp présidentiel. Faut-il afficher l’abandon de certains objectifs du programme exposé par le président lors de l’élection, au risque d’indisposer les électeurs macronistes ? Jusqu’où est on prêt à aller dans la négociation pour attirer les voix nécessaires à la constitution d’une majorité sur tel ou tel texte ?

La réponse est compliquée parce que notre tradition politique ne nous prépare pas vraiment à ce fonctionnement. La France est une nation fondamentalement politique : elle attend de ses dirigeants qu’ils soient politiques là où les nations nordiques, par exemple, demandent qu’ils soient d’abord des gestionnaires. C’est cela qui permet les compromis tant vantés dans les systèmes parlementaires nordiques : on peut toujours faire des compromis entre gestionnaires, parce que la gestion est une question d’intérêts. Difficile par contre d’établir des compromis lorsqu’on il s’agit de fixer une ligne en fonction non d’intérêts, mais de principes. Un premier ministre britannique a déclaré « We have no eternal allies, and we have no perpetual enemies. Our interests are eternal and perpetual, and those interests it is our duty to follow.» (1) On imagine mal une déclaration équivalente dans la bouche d’un chef de gouvernement français.

C’est pourquoi il est passionnant de regarder les choix faits par chacun des acteurs. Côté présidentiel, on a clairement choisi de ne pas sortir de l’ambiguïté. Le président continue à répéter qu’il mettra en œuvre son programme, là où la Première ministre promet au contraire un débat permanent avec les oppositions – ou du moins les « oppositions républicaines » -, débat qui n’a de sens que si elle est prête à faire des concessions.

La France Insoumise a fait le choix du blocage, comme le montre le dépôt d’une motion de censure avant même que le Premier ministre ait exposé sa déclaration de politique générale. Il faut noter qu’il s’agit là d’un choix de LFI, et non de la NUPES : la décision de déposer cette motion a été prise au sein de LFI et sans consultation avec les autres groupes qui intègrent l’intergroupe de la NUPES, qui se sont ralliés nolens volens à cette initiative, malgré les réticences dont certaines, notamment au Parti socialiste, se sont exprimées ouvertement.

Ce choix est justifié par une lecture biaisée de la Constitution, qui ferait découler la légitimité du Premier ministre du vote de confiance de l’Assemblée. Une telle lecture aboutit nécessairement à rendre le pays ingouvernable dans le contexte actuel : aujourd’hui, aucun Premier ministre ne serait en mesure d’obtenir la confiance de l’Assemblée.

La position du RN est tout aussi claire, mais se situe à l’opposé. Les amis de Marine Le Pen se placent dans la logique des institutions de la Vème République. Le gouvernement en tant qu’exécutif tire sa légitimité de sa nomination par le Président et non d’un vote de l’Assemblée et n’a pas besoin de sa « confiance » pour exercer ses prérogatives. De son côté, l’Assemblée détient le pouvoir législatif et le pouvoir de contrôle, et le RN compte bien utiliser ces leviers. Il a donc décidé de privilégier la gouvernabilité et négocier pied à pied l’inscription dans les textes de ses propres priorités. Là où LFI cherche à bloquer le système, le RN va l’aider à fonctionner. Alors que LFI cherche à se donner une image d’opposition intransigeante n’acceptant aucun compromis, le RN cherche au contraire à se donner une image d’opposition efficace, pouvant marquer des points sur les sujets qui lui semblent prioritaires.

Pourquoi cette différence de stratégie ? Cette question renvoie aux différences entre les électorats de chaque groupe. Du côté de la majorité – relative – présidentielle, il s’agit de rassurer ses électeurs sur la capacité du pouvoir à continuer à gouverner le pays et à mettre en œuvre les « réformes ». D’où le discours en apparence inchangé du président. La division du travail se profile donc, conforme à la logique institutionnelle : au président la vision libérale qui reste inchangée, au premier ministre la basse cuisine parlementaire qui pourrait amener à des concessions plus ou moins importantes.

Chez LFI, l’électorat à séduire comporte une forte représentation des classes intermédiaires et des métropoles, c’est-à-dire, des gens qui bénéficient des politiques du macronisme, quand bien même elles se donneraient bonne conscience en les rejetant en apparence. LFI fait donc le pari habituel du gauchisme : afficher sa volonté « révolutionnaire » en étant rassuré sur le fait que la révolution n’aura pas lieu. LFI fait mine de bloquer les institutions, en sachant parfaitement que d’autres sont là pour garantir la gouvernabilité, ce qui par ailleurs lui permet de dénoncer une présumée « collusion » du gouvernement avec la droite et l’extrême droite. On peut s’attendre donc à une logique de blocage sur tous les sujets : à chaque proposition du gouvernement, il ne s’agira pas de faire avancer ses priorités quitte à céder sur le reste, mais de proposer une alternative générale qui, bien entendu, ne peut qu’être rejetée par les autres oppositions.

A l’inverse, le RN trouve ses électeurs dans une « France périphérique » qui doute de l’efficacité des politiques et dont le vote est au départ essentiellement protestataire. Le défi du RN est de transformer un vote protestataire en un vote d’adhésion, et cela suppose de montrer que le vote sert à quelque chose, que 89 députés peuvent faire une différence. Ce qui suppose de démontrer une capacité à faire avancer ses sujets, d’inscrire ne serait-ce que certaines de ses propositions dans la loi. La position « constructive » du RN consiste donc à se concentrer sur certaines priorités – on verra vite lesquelles – quitte à céder sur le reste.

Chez Les Républicains, la question est différente : le parti ne peut survivre qu’en se distinguant du centre macroniste. Alors que sur beaucoup de plans les Républicains sont les plus proches du programme macronien – et qu’ils sont les seuls dont on imagine qu’ils pourraient faire un accord de gouvernement avec la majorité – leur intérêt politique les pousse au contraire à marquer leurs différences et à faire monter les enchères.

Cette configuration est très dangereuse, parce qu’entre les demandes contradictoires des différents électorats d’une part, et de l’autre le combat pour valider son statut de « premier opposant » et pour montrer son indépendance, peut conduire à des résultats irrationnels. Et le vote sur le projet de loi de veille et de sécurité sanitaire, premier texte de la législature, a fourni rapidement un exemple. On a vu ainsi les oppositions joindre leurs voix pour rejeter l’article 2 de la loi, celui qui permettait au gouvernement de rétablir un contrôle sanitaire aux frontières si cela se révélait nécessaire (2). Il est déjà assez amusant de voir le RN, qui s’était fait un leitmotiv de la dénonciation le manque de contrôle aux frontières au début de la pandémie, voter contre une telle disposition. Mais le vote est au moins aussi étonnant venant des autres groupes d’opposition. Difficile d’expliquer sur une question de fond la convergence de l’ensemble des oppositions au nom d’une conception « libertarienne » qui n’a pas grand rapport avec la doctrine ou la tradition des différentes forces d’opposition. La seule explication rationnelle de ce vote – confirmée par la « célébration » qui s’en est suivie – est la satisfaction et le gain politique de voir le gouvernement battu.

On peut penser que le rejet de l’article en question n’aura guère de conséquences, compte tenu de l’évolution de l’épidémie. Mais est-il imaginable qu’un tel geste puisse se reproduire concernant une disposition qui pourrait avoir des conséquences graves et dramatiques ? Peut-on compter sur la rigueur des uns et des autres pour confiner ce type de démonstration à des sujets secondaires ? Et surtout, que devient le principe de responsabilité, qui est pour moi l’essence de la démocratie ?

Ce point est pour moi fondamental : un gouvernement ayant le commandement effectif des leviers du pouvoir est, par défaut, responsable des conséquences de ses actions ou non-actions. Il ne peut rejeter cette responsabilité sur personne, puisqu’il avait tous les leviers en main. Bien sur, on ne peut le considérer responsable d’une catastrophe naturelle, d’une attaque terroriste, d’une contrainte extérieure. Mais on peut lui reprocher de ne pas s’être préparé, de ne pas avoir correctement réagi, de ne pas avoir prévu. Mais que devient cette responsabilité lorsque le gouvernement doit composer avec les oppositions pour pouvoir agir ?

Si le pouvoir est personnalisé, ce n’est pas seulement pour satisfaire la très humaine soif de pouvoir, mais parce que la personnalisation crée une logique de responsabilité. Lorsqu’on est 577 à décider, personne n’est vraiment responsable de rien. Prenez par exemple les lois de privatisation : ce n’est pas Sarkozy qui a privatisé EDF, pas plus que Jospin n’a privatisé France Télécom ou Air France : à chaque fois, ce sont les parlementaires qui ont voté les lois de privatisation. Et pourtant, personne ne songe à les tenir pour responsables. Mélenchon a voté la ratification de Maastricht, et personne – à part celui qui écrit ces lignes – ne soulève sa responsabilité dans l’affaire. Si au lieu d’être simplement sénateur, il avait été à l’époque Premier ministre, croyez-vous qu’il pourrait se laver les mains aussi facilement ?

C’est pourquoi nos politiques ont accueilli avec enthousiasme ce nouvel arrangement, certains allant jusqu’à se féliciter de la fin d’une spécificité française et de notre alignement sur les systèmes nordiques, parés de toutes les vertus. Et on peut les comprendre: pour les oppositions, une Assemblée sans majorité, c’est une opportunité de saisir des parcelles de pouvoir sans en assumer la responsabilité. Le rêve de tout professionnel de la politique.

Adlaï Stevenson l’avait bien dit, paraphrasant une formule célèbre : « le pouvoir corrompt, l’impuissance corrompt absolument ». L’impuissance du gouvernement corrompt non seulement le gouvernant, mais le système démocratique tout entier en créant une logique d’irresponsabilité, entre la tentation de faire voter par d’autres le texte qui vous intéresse mais que vous ne voulez pas assumer, et celle de la surenchère sachant que les conséquences seront assumées par d’autres.

 Rendez-vous lors de la discussion de la loi « pouvoir d’achat », pour avoir une idée de ce qu’une « VIème République parlementaire » pourrait donner…

Descartes

(1) « nous n’avons pas d’alliés éternels, pas plus que des ennemis éternels. Seuls nos intérêts sont éternels et perpétuels, et notre devoir est de suivre ces intérêts » (Lord Palmerston, discours à la Chambre des communes, 1848)

(2) Un texte par ailleurs horriblement mal rédigé. On peut y lire la formule « (…) le Premier ministre peut, par décret pris sur le rapport du ministre chargé de la santé, dans l’intérêt de la santé publique et aux seules fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de covid‑19, imposer aux personnes âgées d’au moins douze ans souhaitant se déplacer à destination ou en provenance du territoire hexagonal, de la Corse ou de l’une des collectivités mentionnées à l’article 72‑3 de la Constitution (…) ». Depuis quand on fait référence au « territoire hexagonal » dans un texte juridique ? Inutile de dire qu’aucun député ne semble l’avoir remarqué. Il est vrai que la plupart d’entre eux s’occupent surtout de communication, domaine où l’expression est couramment utilisée…

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42 réponses à La volonté d’impuissance

  1. Jean-Louis COUVERT dit :

    Tout cela n’est pas très grave puisque ON (le chef, vous savez c’est moi le…) a décidé sans personne de faire la guerre à la Russie avec toutes les conséquences néfaste que cela implique pour les Français !

    • Descartes dit :

      @ Jean-Louis COUVERT

      [Tout cela n’est pas très grave puisque ON (le chef, vous savez c’est moi le…) a décidé sans personne de faire la guerre à la Russie avec toutes les conséquences néfaste que cela implique pour les Français !]

      Je sais pas qui c’est “on”, mais si vous faites référence à Macron, il ne mérite ni cet excès d’honneur, ni cette indignité. On ne peut pas dire que notre président ait rejoint avec enthousiasme le chœur des va-t-en guerre. Il s’est même fendu de clarification du genre “on n’est pas en guerre avec la Russie” qui sont plutôt mal tombées chez les partisans du retour à la guerre froide. Sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, Macron est un digne héritier de la tradition socialiste: la politique du chien crevé au fil de l’eau. Surtout pas de vagues.

      • Marti dit :

        C est d autant  plus juste que Mélenchon a dénoncé Macron pour “ne pas vouloir humilier Poutine”, se révélant du coup belliciste et atlantiste. Alors que son pg AEC prévoit toujours la sortie de l OTAN!La ligne “gauchiste” de LFI est calquée plus sur une conduite dénonciatoire que la prise en compte de mesures d urgence face à l inflation internationale et une situation périlleuse dans cette guerre a haut risques.  Mesures qui pourraient fort bien être négociés y compris avec le RN et une partie de LR. 

        • Descartes dit :

          @ Marti

          [C est d autant plus juste que Mélenchon a dénoncé Macron pour “ne pas vouloir humilier Poutine”, se révélant du coup belliciste et atlantiste.]

          La devise de LFI, c’est « surtout si vous êtes contre ». Qui plus est, Mélenchon a beaucoup de choses à se faire pardonner en ce qui concerne ses dires sur des personnalités… disons « hétérodoxes » comme Poutine, Chavez, etc. Cela fait bien longtemps que le Leader Minimo n’a plus de boussole idéologique, que ses positions tiennent de la pure tactique électorale. Le défilé avec les Frères Musulmans est peut-être l’exemple le plus éclatant de cette dérive.

          [La ligne “gauchiste” de LFI est calquée plus sur une conduite dénonciatrice que la prise en compte de mesures d’urgence face à l’inflation internationale et une situation périlleuse dans cette guerre a haut risques. Mesures qui pourraient fort bien être négociés y compris avec le RN et une partie de LR.]

          Sans aucun doute. Pour ne donner qu’un exemple, il existe un consensus pratiquement général sur la nécessité de reprendre la politique énergétique en main. Avec la guerre en Ukraine mais aussi la dégradation par manque d’investissement des infrastructures, pratiquement plus personne ne croit plus que la main invisible des marchés peut construire un système résilient capable d’assurer la sécurité d’approvisionnement, y compris dans une situation de crise. Tout le monde a aussi bien compris que si les renouvelables intermittents peuvent être un appoint, ils ne peuvent remplacer les moyens de production dispatchables, et tout particulièrement le nucléaire. Ceux qui furent les artisans du « 50% de nucléaire » et de la fermeture de Fessenheim se gardent bien aujourd’hui de se vanter. On pourrait assez aisément trouver un accord inter-partisan sur un programme pluriannuel, accord qui garantirait d’ailleurs la continuité du projet quelque soient les aléas politiques. Et je suis convaincu que les députés RN comme ceux de LR pourraient souscrire à un tel programme.

      • CVT dit :

        @Descartes,

        [Il s’est même fendu de clarification du genre “on n’est pas en guerre avec la Russie” qui sont plutôt mal tombées chez les partisans du retour à la guerre froide.]

        Pour une fois qu’on peut dire du bien du président de la République…😬. C’est encore l’un des derniers chefs d’état occidentaux qui fasse état de communications DIRECTES et PERSONNELLES avec le chef du Kremlin.
         
        Contrairement à ses confrères de l’OTAN (cf. le sénile Biden et ses attaques ad hominem), il semble ne pas vouloir trop injurier l’avenir; à dire vrai, il se met là encore à la remorque des Allemands, qui eux non plus, ne sont pas vraiment enchantés des sanctions anti-russes, qui représentent pour leur économie et leurs industries de nouvelles semelles de plombs… Et les ennuis ne sont pas terminés: l’euro s’est effondré face au dollar, rendant ainsi l’achat d’énergie à l’étranger encore plus problématique.
         
        Depuis le début de conflit russo-ukrainien, presque rien de ce qui se passe en ce moment n’était imprévisible, et pourtant, toutes les mauvaises décisions ont été prises par l’UE et ses membres, et ce pour une guerre de voisinage qui ne concernait  les intérêts français que de manière lointaine, sachant que nous n’avions pas du tout la même politique énergétique que nos voisins.
         
        Et heureusement d’ailleurs car là où l’Allemagne a fait le choix de la facilité en liant son destin à la Russie pour pallier à une politique suicidaire de sortie du nucléaire (c’est la version boche du “chien crevé au fil de l’eau”😈), nous Français, sommes accrochés à nos centrales atomiques tant bien que mal, malgré le fait que les puissants relais des intérêts de nos “chers” voisins germaniques, à savoir  les Verts (toujours aussi traîtres à la patrie🖕), ont réussi à imposer à notre pays l’abandon du nucléaire. Cette décision absurde et complètement importune, qui a eu pour conséquence la fermeture de la centrale de Fessenheim, n’est heureusement plus d’actualité, et il faut admirer la grande discrétion des écolos et des gauchistes qui militaient en ce temps pour ce choix.
         
        Vous avez dit IRRESPONSABILITE?🤬

        • Descartes dit :

          @ CVT

          [Pour une fois qu’on peut dire du bien du président de la République…😬. C’est encore l’un des derniers chefs d’état occidentaux qui fasse état de communications DIRECTES et PERSONNELLES avec le chef du Kremlin.]

          Oui, enfin, je ne me dépêcherai pas à dire du bien. Je crains que chez Macron cela résulte moins d’un choix « gaullien » que d’une logique du « en même temps » ou l’on fait ami-ami avec Poutine tout en s’embrassant avec Biden. Chasser avec les chiens et courir avec le lièvre, en somme…

          [Depuis le début de conflit russo-ukrainien, presque rien de ce qui se passe en ce moment n’était imprévisible, et pourtant, toutes les mauvaises décisions ont été prises par l’UE et ses membres, et ce pour une guerre de voisinage qui ne concernait les intérêts français que de manière lointaine, sachant que nous n’avions pas du tout la même politique énergétique que nos voisins.]

          En fait, la guerre apparaît comme le révélateur des mauvais choix des trente dernières années, notamment en politique énergétique. L’ouverture à la concurrence a réduit massivement les investissements en infrastructure – sauf pour les renouvelables intermittents lourdement subventionnés. Pour les hydrocarbures, cela a gêné toute politique de diversification des approvisionnements. Finalement, la France qui était le mauvais élève de l’Europe s’en sort nettement mieux que les bons élèves allemands…

          [Et heureusement d’ailleurs car là où l’Allemagne a fait le choix de la facilité en liant son destin à la Russie pour pallier à une politique suicidaire de sortie du nucléaire (c’est la version boche du “chien crevé au fil de l’eau”😈), nous Français, sommes accrochés à nos centrales atomiques tant bien que mal, malgré le fait que les puissants relais des intérêts de nos “chers” voisins germaniques, à savoir les Verts (toujours aussi traîtres à la patrie🖕), ont réussi à imposer à notre pays l’abandon du nucléaire.]

          Sauf que les Allemands gagnent sur tous les tableaux : quand le gaz était bon marché, ils nous taillaient les croupières question compétitivité. Et maintenant que le gaz est cher, par le biais du marché unique ils exportent leur crise vers leurs voisins…

          [Cette décision absurde et complètement importune, qui a eu pour conséquence la fermeture de la centrale de Fessenheim, n’est heureusement plus d’actualité, et il faut admirer la grande discrétion des écolos et des gauchistes qui militaient en ce temps pour ce choix.]

          N’est-ce pas ?

          • Bannette dit :

            Oui mais bon, les écolos et les gauchistes nous bassinent quand même avec le réchauffement climatique, du fait des chaleurs actuelles.
            Les feux exceptionnels dont on nous bassine les oreilles ont plusieurs causes selon la géographie, le type d’arbres et l’organisation des services publics des pays. Mais par exemple les incendies monstres en Californie sont souvent dus aux lubies écolos de laisser les forêts “naturelles” car la main de l’Homme serait diabolique. 
            Or l’histoire a montré que ce sont les aménagements humains qui permettent de préserver les forêts, pas la main de Gaïa. 

            • Descartes dit :

              @ Bannette

              [Or l’histoire a montré que ce sont les aménagements humains qui permettent de préserver les forêts, pas la main de Gaïa.]

              Tout à fait. Il est d’ailleurs amusant de comparer les dégâts liés aux feux de forêt dans les différents pays. ON peut voir que des pays qui ont des climats comparables – et une exposition équivalente au réchauffement climatique – souffrent des dégâts très variables. La France est d’ailleurs très bien placée. Pourquoi ? Parce que les aménagements humains – infrastructures, dispositifs de détection et lutte contre l’incendie, etc. – sont meilleurs qu’ailleurs.

            • BJ dit :

              @ Bannette
               
              [les écolos et les gauchistes nous bassinent quand même avec le réchauffement climatique]
               
              Pas seulement eux. Question : en douteriez-vous ?

            • Descartes dit :

              @ BJ

              [« les écolos et les gauchistes nous bassinent quand même avec le réchauffement climatique » Pas seulement eux. Question : en douteriez-vous ?]

              De quoi ? De la réalité du réchauffement climatique ? Non. De la sincérité et de la cohérence de ceux qui nous bassinent avec cette question ? Oui.

              J’attire votre attention sur le fait, par exemple, que ceux qui nous parlent le plus des dangers du réchauffement climatique ont été les plus enthousiastes lorsque des pays comme l’Allemagne ou l’Italie ont décidé la sortie du nucléaire, ou lorsque le gouvernement français a fait voter la fermeture de la centrale de Fessenheim et un plan pour réduire radicalement la taille du parc nucléaire. Et cela alors que le nucléaire reste le seul moyen de production capable de remplacer les énergies fossiles. Pensez-vous que cette position soit cohérente avec les discours sur l’urgence climatique ? Pour moi, ils montrent surtout que les urgences idéologiques passent devant les urgences climatiques…

            • BolchoKek dit :

              @ Descartes
               
              [De quoi ? De la réalité du réchauffement climatique ? Non. De la sincérité et de la cohérence de ceux qui nous bassinent avec cette question ? Oui.]
               
              Je ne sais pas si les écolos anti-nucléaires vont pouvoir tenir cette ligne longtemps. Alors que pendant longtemps l’éducation populaire sur le sujet a été confisquée par des démagogues dont les arguments ne reposaient nullement sur la réalité – qui, en somme, ne prenaient pas vraiment la question suffisamment au sérieux pour s’intéresser au problème de façon pratique – de plus en plus de gens cherchent réellement à comprendre de quoi il s’agit et à comprendre les faits et le problème en termes techniques, et pas à se faire peur ou se raconter des histoires. Je le vois surtout chez les plus jeunes en tout cas, Jancovici fait un tabac… Il n’y a pas si longtemps, les verts finlandais ont viré leur cuti et sont passé chez les odieux pro-nucléaire. Si au lieu de nous bassiner avec leurs crèches ou que sais-je nos verts à nous prenaient des leçons de pragmatisme…

            • Descartes dit :

              @ BolchoKek

              [Je ne sais pas si les écolos anti-nucléaires vont pouvoir tenir cette ligne longtemps.]

              Vous sous-estimez la puissance des dogmes.

              [Alors que pendant longtemps l’éducation populaire sur le sujet a été confisquée par des démagogues dont les arguments ne reposaient nullement sur la réalité – qui, en somme, ne prenaient pas vraiment la question suffisamment au sérieux pour s’intéresser au problème de façon pratique – de plus en plus de gens cherchent réellement à comprendre de quoi il s’agit et à comprendre les faits et le problème en termes techniques, et pas à se faire peur ou se raconter des histoires.]

              Je vous trouve bien optimiste. Personnellement, je ne vois pas faiblir la machine à bourrer les crânes sur ce sujet. Ecoutez un jour ou deux France Inter, et vous verrez…

  2. cherrytree dit :

    Le Comandante en chef n’a pas sitôt tourné les talons que nous avons un avant -goût de ce qu’est une lutte pour sa succession.
    Mathilde Panot, qui a déjà une mandature à son actif, n’a  pas , comme nombre de ses petits camarades, l’excuse de la naïveté ou du manque d’expérience. Elle  revendique nettement d’être là pour instaurer un rapport de force à l’Assemblée, et avec l’exécutif. Or, dans le contexte, ce n’est pas un moment particulièrement bien venu, mais bon. Il se trouve , étrangement, que bien plus que Corbière ou Coquerel, elle semble choisie pour être l’alter ego de Mélenchon, par Mélenchon lui-même. Ce qui explique pourquoi elle se livre, en bonne disciple, à une émulation dans la violence du propos. Cela peut faire un moment le buzz , cela peut aussi profondément desservir. Là où Mélenchon a tenté de limer ses aspérités pour se conférer un statut de présidentiable ou premierministrable, Mathilde Panot se livre à une sorte d’émulation avec le Comandante première version. Son tweet, à l’occasion de la commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv, est nauséabond, mais aussi très révélateur. Sur la forme d’abord : le tweet n’est pas précisément une forme qui développe l’argumentation ou même la réflexion, et cette forme de “pensée” pré-mâchée, justement parce qu’elle ne s’appuie sur aucun argumentaire ni réflexion, est particulièrement attaquable. Sur le fond, ensuite. Déjà, c’est une stupidité sans nom d’incriminer Macron de complaisance envers Pétain. Mélenchon ne s’y serait pas risqué, lui qui sait que c’est Chirac qui a reconnu la responsabilité de la France de Vichy dans cette rafle. Ensuite, Mélenchon n’a jamais, que je sache, protesté contre le fait que Bousquet ait été un proche de son inspirateur Mitterrand, ce qui est factuel, alors que la supposée admiration de Macron pour Pétain ne repose que sur la lecture incomplète d’un de ses propos. Il a déclaré avoir de l’admiration pour le vainqueur de Verdun, et pas pour le chef de l’État vichyste. Mais de Gaulle lui-même faisait envoyer une couronne chaque année sur la tombe de Pétain, et n’est guère soupconnable d’une quelconque indulgence pour le chef de l’État collaborateur. Voilà ce que c’est de ne pas lire une phrase jusqu’au bout. Mais bon, quand on est accusateur public, on ne s’embarrasse pas de ce genre de détails, on coupe la tête et puis voilà.
    Ce tweet (quel vocabulaire…) a soulevé un tollé, y compris chez les alliés au sein de la NUPES. Pas un mot pour les victimes qu’elle n’évoque même pas, une attaque ignoble et injustifiée contre Macron, et un déni de démocratie envers les députés RN, qui ont été élus quoi qu’elle en pense, et qui se font un plaisir de le lui rappeler avec indignation.
    Pour revenir au propos de ce billet, nous avons un parfait exemple de ce qu’est la FI: faire du bruit pour faire du bruit, bloquer pour bloquer. Offrant ainsi sur un plateau à Macron l’occasion d’exister un peu en dénonçant ce genre de procédé. Et montrant qu’à l’évidence la FI n’a aucune notion de ce que signifie gouverner.
    J’ai écouté attentivement le discours d’Élisabeth Borne lors de la commémoration. Elle n’a peut-être pas un talent d’orateur, mais quelle leçon de franchise, d’honnêteté sur la responsabilité de la France, et de foi dans l’avenir de l’humain.
    Pour tout dire, les différentes composantes de l’Assemblée ne rêvent que d’une chose : se débarrasser de la NUPES pour travailler à sortir de la crise, et se faisant, se refaire une identité. Tous en rêvent, M. Panot est en train de le faire. Je me demande lequel, du PS ou du PCF, va quitter le bateau NUPES en premier pour conserver un peu de dignité, et pour ne pas couler à pic avec les naufrageurs. C’est exactement ce qui s’est passé avec Podemos, si on tient à s’inspirer d’exemples venus d’ailleurs.

    • Descartes dit :

      @ cherrytree

      [Le Comandante en chef n’a pas sitôt tourné les talons que nous avons un avant -goût de ce qu’est une lutte pour sa succession.]

      Pour le moment, tout se passe à fleurets mouchetés… Le problème de tous les héritiers présomptifs, c’est que Mélenchon souffle le chaud et le froid, exprime sa préférence ici pour l’un, ailleurs pour l’autre… chacun sait que le moindre écart qui pourrait apparaître comme une tentative d’ouvrir la succession peut lui valoir la disgrâce.

      Il y a cinq ans, c’était Bompard qui paraissait le successeur probable. Mais voilà que Mélenchon nomme Quatennens « coordonnateur » – sans qu’on sache très bien ce qu’il est censé coordonner. Puis, lorsqu’il quitte la présidence du groupe, ce n’est pas Quatennens, pourtant de loin le plus compétent et le mieux formé qui en hérite, mais Pannot, connue pour sa fidélité canine à son maître, et par une intelligence tout aussi canine. Et voilà que Bompard, qui était exilé à Bruxelles, est remis dans le jeu par un Mélenchon qui lui cède son fief personnel. Sans compter avec Coquerel, à qui la présidence de commission donne une large indépendance par rapporta au groupe… mais qu’une bordée de « feu ami » affaiblit immédiatement.

      [Mathilde Panot, qui a déjà une mandature à son actif,]

      Panot me rappelle la formule de Talleyrand : elle n’a rien oublié, et rien appris. C’est la caricature de la militante professionnelle, qui n’a jamais vraiment travaillé, qui n’a pas de métier. Et qui est donc totalement dépendante de la politique pour gagner sa vie. A l’heure d’examiner les motivations personnelles des choix politiques, c’est souvent déterminant.

      [(…) n’a pas , comme nombre de ses petits camarades, l’excuse de la naïveté ou du manque d’expérience. Elle revendique nettement d’être là pour instaurer un rapport de force à l’Assemblée, et avec l’exécutif. Or, dans le contexte, ce n’est pas un moment particulièrement bien venu, mais bon.]

      On ne comprend surtout pas très bien quel est le but de ce « rapport de force ». Quand on est dans l’opposition, on sait qu’on ne peut pas imposer son projet en entier. Il faut donc choisir quelques priorités qu’on pense pouvoir faire avancer, et utiliser le rapport de force à cette fin. Or, on ne voit pas très bien quelles sont les priorités de LFI, quels sont les points au succès desquels ils sont prêts à sacrifier d’autres revendications jugées secondaires.

      [Il se trouve, étrangement, que bien plus que Corbière ou Coquerel, elle semble choisie pour être l’alter ego de Mélenchon, par Mélenchon lui-même.]

      Pourquoi « étrangement » ? Coquerel et Corbière sont des vieux routiers de la politique, des trotskystes formés, qui pourraient être califes à la place du calife. Panot, elle, n’est qu’une créature de Mélenchon, sans surface propre. Mélenchon ne fait que suivre la stratégie qu’il a apprise chez Mitterrand : chaque fois que c’est possible, promouvoir le plus faible, c’est-à-dire, celui qui vous doit tout et qui par conséquent ne peut vous contredire et encore moins vous remplacer.

      [Cela peut faire un moment le buzz , cela peut aussi profondément desservir. Là où Mélenchon a tenté de limer ses aspérités pour se conférer un statut de présidentiable ou premierministrable,]

      Vous trouvez ? Je vous accorde que Mélenchon au début de sa campagne présidentielle a cherché à arrondir son profil et limer les aspérités élargir son électorat. Mais cela n’a guère duré. Je pense qu’il a vite compris qu’une telle position ne lui permettrait pas de séduire les électeurs communistes ou socialistes, et risquait de lui aliéner les électorats plus radicalisés. Ses déclarations du genre « la police tue » ont rythmé largement la fin de sa campagne.

      [Mathilde Panot se livre à une sorte d’émulation avec le Comandante première version. Son tweet, à l’occasion de la commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv, est nauséabond, mais aussi très révélateur.]

      A mon sens, il est surtout révélateur de la mentalité de son auteur. Panot, comme beaucoup de dirigeants « insoumis », s’est formé politiquement dans le syndicalisme étudiant. Et si quelque chose caractérise la politique étudiante, c’est le manichéisme des discours et le rapport ténu que les militants entretiennent avec la réalité. Panot à été formée dans un milieu où l’on peut traiter de « fasciste » tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous. Maintenant qu’elle est député, elle reproduit ce genre d’excès.

      [Déjà, c’est une stupidité sans nom d’incriminer Macron de complaisance envers Pétain. Mélenchon ne s’y serait pas risqué,]

      Je ne parierais pas là-dessus…

      [Ensuite, Mélenchon n’a jamais, que je sache, protesté contre le fait que Bousquet ait été un proche de son inspirateur Mitterrand, ce qui est factuel, alors que la supposée admiration de Macron pour Pétain ne repose que sur la lecture incomplète d’un de ses propos. Il a déclaré avoir de l’admiration pour le vainqueur de Verdun, et pas pour le chef de l’État vichyste. Mais de Gaulle lui-même faisait envoyer une couronne chaque année sur la tombe de Pétain, et n’est guère soupconnable d’une quelconque indulgence pour le chef de l’État collaborateur.]

      Vous faites erreur. De Gaulle n’a fait fleurir la tombe de Pétain qu’une seule fois : en 1968, pour le 50ème anniversaire de la victoire. Pompidou fit de même en 1973, pour le 55ème, et Giscard en 1978, pour le 60ème. Le seul président à avoir fleuri la tombe du ci-devant maréchal tous les ans fut François Mitterrand. Il serait intéressant de demander à Mathilde Panot son avis sur la question.

      [Ce tweet (quel vocabulaire…) a soulevé un tollé, y compris chez les alliés au sein de la NUPES. Pas un mot pour les victimes qu’elle n’évoque même pas, une attaque ignoble et injustifiée contre Macron, et un déni de démocratie envers les députés RN, qui ont été élus quoi qu’elle en pense, et qui se font un plaisir de le lui rappeler avec indignation.]

      C’est ce que j’ai écrit dans un autre commentaire : le principal problème de LFI maintenant est de gérer un groupe de 75 députés. Le hubris de la victoire et l’absence de Mélenchon ont fait tomber certaines barrières de prudence qui empêchaient les députés LFI de dire n’importe quoi. A cela s’ajoute les volontés de se mettre en avant dans la perspective d’une éventuelle succession…

      [Je me demande lequel, du PS ou du PCF, va quitter le bateau NUPES en premier pour conserver un peu de dignité, et pour ne pas couler à pic avec les naufrageurs. C’est exactement ce qui s’est passé avec Podemos, si on tient à s’inspirer d’exemples venus d’ailleurs.]

      Le PS sera probablement le premier, parce qu’il a une implantation locale qui le fait moins craindre une rupture avec LFI. Cela a d’ailleurs déjà commencé, on l’a bien vu lors du vote de la motion de censure. EELV n’ira pas jusqu’à la rupture, mais semble plutôt jouer la tactique du harcèlement, comme on l’a vu avec l’affaire Coquerel…

    • Renaud dit :

      « Son tweet, à l’occasion de la commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv, est nauséabond, mais aussi très révélateur »
      Ah ce fameux qualificatif « nauséabond » répété de manière pavlovienne par les perroquets macroniens  …
      En quoi le tweet est-il « nauséabond » ? Il est bien révélateur en effet en tout cas, de la complaisance de Macron vis-à-vis de Pétain.

      • Descartes dit :

        @ Renaud

        [En quoi le tweet est-il « nauséabond » ? Il est bien révélateur en effet en tout cas, de la complaisance de Macron vis-à-vis de Pétain.]

        Pour permettre aux lecteurs de juger, cela vaut la peine de reproduire le tweet en question :

        « Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du #VeldHiv
        Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN ! »

        En quoi ce tweet serait-il « révélateur de la complaisance de Macron vis-à-vis de Pétain » ? Pour cela, il faudrait trouver une formule de Macron « rendant honneur à Pétain ». Ce qui semble être en cause dans cette insinuation, c’est l’hommage que le président de la République a rendu au « grand soldat de la première guerre mondiale » lors du centenaire célébré en 2018. Voici la formule complète : « on peut avoir été un grand soldat à la Première Guerre mondiale, et avoir conduit à des choix funestes durant la Deuxième ». Est-ce là de la « complaisance » ? Ou tout simplement la reconnaissance que l’histoire n’est pas un conte édifiant, que les personnages historiques ne sont que très rarement des anges ou des démons, mais des hommes avec leurs contradictions, leurs faiblesses, leurs grandeurs et leurs crimes.

        Si « complaisance » il y a, elle est bien partagée : comme je l’ai écrit dans un autre commentaire, De Gaulle fit fleurir la tombe de Pétain en 1968, pour le 50ème anniversaire de la victoire de 1918, Pompidou et Giscard firent de même en 1973 et 1978 respectivement. Mais c’est Mitterrand qui montra la plus grande « complaisance » : il fit fleurir la tombe de l’ile d’Yeu tous les ans de 1987 à 1991. C’est chez lui que cet hommage est le plus suspect d’ailleurs, compte tenu de son action à Vichy qui lui avait valu une Francisque, ce qui ne l’empêcha pas de rejoindre la résistance lorsque le vent tourna, tout en conservant quelques amitiés intéressantes, dont celle de Schuler et de Bousquet… Drôle de voir Panot, disciple d’un Mélenchon qui n’a jamais supporté autour de lui la moindre critique de Mitterrand, s’insurger du pétainisme supposé de Macron ou des députés RN…

        Voilà pour les faits. Mais après tout, si Panot veut se ridiculiser avec des fausses accusations, c’est son problème. Elle ne sera ni la première, ni la dernière. Ce qui rend ce tweet « nauséabond », c’est qu’elle utilise sans vergogne le souvenir de la rafle du Vel d’Hiv pour faire l’amalgame entre le président de la République ou les députés RN et ceux qui organisèrent la déportation des juifs aux camps de la mort. Et ça, oui, ça me donne la nausée. Rien n’est plus infâme que de faire parler les morts.

        Et j’ose espérer que ce sentiment ne concerne pas que les seuls “perroquets macroniens”. Et si je juge par l’avalanche de réactions que ce tweet a provoqué, y compris dans les rangs de la NUPES, c’est bien le cas. Jerôme Gedj, par exemple, vous paraît relever de cette catégorie zoologique ?

        • Renaud dit :

          « Ce qui rend ce tweet « nauséabond », c’est qu’elle utilise sans vergogne le souvenir de la rafle du Vel d’Hiv pour faire l’amalgame entre le président de la République ou les députés RN et ceux qui organisèrent la déportation des juifs aux camps de la mort. Et ça, oui, ça me donne la nausée. Rien n’est plus infâme que de faire parler les morts. »
           
          Désolé, je ne vois toujours pas ce qu’il y a de choquant ou de nauséabond et je ne vois pas d’amalgame dans le tweet de Panot.
          Panot rappelle juste à l’occasion de la journée du souvenir du Vél d’hiv que Macron a effectivement dit du bien de Pétain frappé d’indignité nationale.  C’est une bonne occasion pour rappeler qu’un type comme Macron est prêt à tout, y compris à la plus basse démagogie pour des raisons électorales. L’argument des hommages de présidents précédents ne tient pas, Panot n’ayant jamais marqué la moindre complaisance à l’égard de ceux-ci !
          Incroyable le nombre de personne qui montent sur leurs grands chevaux juste pour se payer Mathilde Panot. Il y a une forme d’hystérie collective, une alliance entre Macroniste et RN pour de manière hystérique, transformer la LFI en bouc émissaire. Je me demande si ce n’est justement pas cette hystérie qui permet de dissimuler la honte de l’alliance.
           
           
           

          • Descartes dit :

            @ Renaud

            [Désolé, je ne vois toujours pas ce qu’il y a de choquant ou de nauséabond et je ne vois pas d’amalgame dans le tweet de Panot. Panot rappelle juste à l’occasion de la journée du souvenir du Vél d’hiv que Macron a effectivement dit du bien de Pétain frappé d’indignité nationale.]

            Peut-être ne voyez-vous pas parce que vous vous placez d’un point de vue du moraliste, celui qui consiste à juger si on « dit du bien » ou si « on dit du mal » de tel ou tel personnage historique. Dire que Pétain fut un grand général de la première guerre mondiale, qu’il sut mobiliser ses soldats, qu’il choisit une stratégie qui économisait les vies humaines là où d’autres militaires de l’époque n’avaient pas ce souci, est-ce dire « du bien » de Pétain, ou constater un fait, historiquement établi ? Doit-on s’interdire d’évoquer l’histoire, au motif qu’elle pourrait nuancer l’image qu’on peut avoir de tel ou tel personnage historique ?

            On parle beaucoup du « devoir de mémoire ». Mais ce devoir s’applique-t-il plus au Pétain de 1942 qu’à celui de 1917 ? Pétain fut condamné à l’indignité nationale, privé de ses décorations et de ses titres, y compris celui de maréchal de France. Je pense que c’était justice. Mais faut-il recréer la peine de « damnatio memoriae » en interdisant toute mention d’un personnage historique autrement que pour rappeler ses crimes ? Je ne le pense pas. D’ailleurs, si l’on ne peut citer en exemple que les personnages qui n’ont que des bienfaits à leur crédit, nous aurons bien peu de monde à se mettre sous la main.

            Voilà où se trouve l’amalgame : en transformant ce qui n’est que le rappel d’un fait en tentative de dédouanement. Et l’amalgame est nauséabond parce qu’elle aboutit à utiliser à utiliser les morts contre les vivants.

            [C’est une bonne occasion pour rappeler qu’un type comme Macron est prêt à tout, y compris à la plus basse démagogie pour des raisons électorales.]

            Où est « la plus basse démagogie » dans le cas d’espèce ? Pensez-vous vraiment que réhabiliter le Pétain de 1942 apporte beaucoup de voix en 2022 ? Franchement, je vois mal quel est l’avantage électoral qu’on peut tirer aujourd’hui avec ce genre de considérations. Même le RN, chez qui on trouve ceux qui pourraient être le plus sensible à ce genre de discours, évite d’en parler. Et cela pour une raison simple : les voix que vous gagnez en tressant des couronnes à Pétain ne compensent pas, loin de là, les voix que vous perdez.

            Que Macron soit prêt à tout, c’est certain. Il l’a prouvé de manière bien plus claire, lorsqu’il a déclaré entre les deux tours de la présidentielle qu’il avait des points communs avec Mélenchon, puis une fois l’élection qualifié de LFI comme un danger pour la République. Mais ses dires sur Pétain tendent à prouver plutôt le contraire : qu’il est prêt occasionnellement à perdre des voix en prenant des positions controversées.

            [L’argument des hommages de présidents précédents ne tient pas, Panot n’ayant jamais marqué la moindre complaisance à l’égard de ceux-ci !]

            Disons que Panot a montré une extrême complaisance envers un certain Jean-Luc Mélenchon, qui lui a marqué une extrême complaisance – et la marque toujours – envers un certain François Mitterrand. Si excuser les erreurs de Pétain en 1942 au motif qu’il fut un grand général en 1917 montre qu’on est « prêt à tout, y compris à la plus basse démagogie pour des motifs électoralistes », que dire de celui qui excuse le Mitterrand ami de Bosquet et Schuler, celui de « l’Algérie c’est la France » et de la torture en Algérie, celui de l’attentat de l’observatoire, au motif qu’il abolit la peine de mort et donna la cinquième semaine de congés payés en 1981 ?

            [Incroyable le nombre de personne qui montent sur leurs grands chevaux juste pour se payer Mathilde Panot.]

            Il est vrai qu’il y a quelque facilité à tirer sur les ambulances, et encore plus sur les corbillards. Mais bon, la politique est un univers impitoyable.

            [Il y a une forme d’hystérie collective, une alliance entre Macroniste et RN pour de manière hystérique, transformer la LFI en bouc émissaire. Je me demande si ce n’est justement pas cette hystérie qui permet de dissimuler la honte de l’alliance.]

            On peut se le demander, en effet. On peut aussi se demander si Panot et les siens n’ont décidé – enfin, si Mélenchon n’a pas choisi, parce que c’est lui qui prend les décisions – d’hystériser pas le débat et multiplient les provocations avec l’objectif d’obtenir des réactions négatives sur tous les bancs, et ainsi de pouvoir se présenter en victimes et accréditer l’existence d’une « alliance » inexistante dans les faits. Celle auto-victimisation est un grand classique de l’extrême gauche : déposer des amendements irréalistes puis se plaindre qu’aucun n’est jamais repris, dépasser son temps de parole et se plaindre qu’on vous la coupe, faire des tweet injurieux et se plaindre des réactions massives… si vous avez suivi les premiers débats de la nouvelle Assemblée, vous n’avez que l’embarras du choix pour trouver des exemples…

            • CVT dit :

              @Descartes,

              [Disons que Panot a montré une extrême complaisance envers un certain Jean-Luc Mélenchon, qui lui a marqué une extrême complaisance – et la marque toujours – envers un certain François Mitterrand. Si excuser les erreurs de Pétain en 1942 au motif qu’il fut un grand général en 1917 montre qu’on est « prêt à tout, y compris à la plus basse démagogie pour des motifs électoralistes », que dire de celui qui excuse le Mitterrand ami de Bosquet et Schuler, celui de « l’Algérie c’est la France » et de la torture en Algérie, celui de l’attentat de l’observatoire, au motif qu’il abolit la peine de mort et donna la cinquième semaine de congés payés en 1981 ?]

              Voyons, cher ami, pas d’amalgames, s’il vous plaît 😬😈!!!
               
              Non, à vrai dire, cela confirme que MéchantCon et P’tit Cron ne sont que les deux faces d’une même pièce, celle du fameux “Narcisse” de Christopher Lasch, en version “politichienne” comme disait Mongénéral. Il n’est que la conséquence de ce que vous avez nommé “égo-politique” dans votre blog.
              Malheureusement, ce narcissisme confine de plus en plus souvent à la perversion du même nom, également appelée sociopathie chez les anglo-saxons. 
               
              Vous remarquerez que Panot et P’tit Cron ne s’excusent jamais, ne connaissent ni la décence ni l’empathie, et entendent toujours qu’on parlent d’eux, fusse en bien ou en mal; ce faisant, aucun dialogue rationnel n’est possible, et toute politique se réduit au mieux à la séduction, au pire à la croisade et la soumission de l’ennemi.
              D’ailleurs, lorsque le camp opposé aux “Narcisse” progressistes a eu gain de cause, l’adversaire (toujours qualifié d’ennemi, de fachiste, de nauséabond…) doit non seulement reconnaître sa défaite, mais surtout totalement se renier.
              Dernièrement, le cas de la ministre Caroline Cayeux, nommée de fraîche, est symptomatique: les lobbies LGBTQIAAabcdef*😬 l’ont sommée de se renier et de se flageller pour avoir été une opposante au “mariage pour tout”, alors que le débat sur ce question est clos depuis près de dix ans !!! Qui veut noyer son chien dit qu’il a la rage: sous prétexte d’une parole maladroite dont le sens a été déformée, on réclame son départ, quand bien même elle a fait part publiquement de ses regrets pour ses propos et son attitude passée. Ce spectacle est digne des Gardes Rouges de Mao…
               
              Mais ma perplexité est plus grande encore, lorsqu’on observe le comportements des “Narcisse” progressistes pris les doigts dans le pot de confiture: avez-vous entendu “Narcisse” Panot demander le départ d’Eric Coquerel de ses fonctions à l’Assemblée Nationale, lui qui, jusqu’à plus ample information, est accusé de délit de “gros-lourdise”? Seule “Narcisse” Sardine Ruisseau, qui est toujours aussi nombriliste et qui joue systématiquement perso, a osé demander sa mise à l’écart….
               
              C’est le règne quasi-permanent du “deux poids, deux mesures”, des raisonnements ad-hoc imposé tant par l’ex-LREM et NUPES qui me laissent à penser que ces deux partis sont bien plus les ennemis de la France et des Français que l’affreuse “estrème-drouate”: ils installent l’anomie, le désordre et pire, la sédition dans le pays…

            • Descartes dit :

              @ CVT

              [Vous remarquerez que Panot et P’tit Cron ne s’excusent jamais, ne connaissent ni la décence ni l’empathie, et entendent toujours qu’on parlent d’eux, fusse en bien ou en mal; ce faisant, aucun dialogue rationnel n’est possible, et toute politique se réduit au mieux à la séduction, au pire à la croisade et la soumission de l’ennemi.]

              Je ne pense pas que la comparaison soit valable. Macron est certainement un séducteur et un narcissique grave, les éléments de base d’un égo-politicien. Mais, franchement, qui pourrait être séduit par Panot ? Panot n’est qu’une opportuniste intellectuellement médiocre, promue par la grâce du Gourou qui a décidé que nommer à ce poste un Quatennens ou un Ruffin pouvait s’avérer dangereux pour lui.

            • BolchoKek dit :

              @ Descartes
               
              [Il l’a prouvé de manière bien plus claire, lorsqu’il a déclaré entre les deux tours de la présidentielle qu’il avait des points communs avec Mélenchon, puis une fois l’élection qualifié de LFI comme un danger pour la République.]
               
              Je trouve qu’il a pour le coup fait preuve de beaucoup d’honnêteté :
              Macron a des points communs avec Mélenchon ∧ Mélenchon est un danger pour la République ⇒ Macron est un danger pour la République
               
              C’est la pensée complexe monsieur, faut suivre !

            • Renaud dit :

              [Voilà où se trouve l’amalgame : en transformant ce qui n’est que le rappel d’un fait en tentative de dédouanement. Et l’amalgame est nauséabond parce qu’elle aboutit à utiliser à utiliser les morts contre les vivants.]
              Il est pour moi évident que Macron visait bien plus qu’un rappel de fait avec sa citation sur Pétain car sinon, quel intérêt y aurait-il à parler d’un fait historique hors de tout contexte et qui plus est, à l’occasion d’une déclaration présidentielle ? Il aurait été plus commode pour Macron de ne en parler du tout dans ce cas
              [Où est « la plus basse démagogie » dans le cas d’espèce ? Pensez-vous vraiment que réhabiliter le Pétain de 1942 apporte beaucoup de voix en 2022 ? Franchement, je vois mal quel est l’avantage électoral qu’on peut tirer aujourd’hui avec ce genre de considérations.]
              Je pense que c’est en effet ce que cherche à faire Macron : parsemer ses discours d’allusions prisées par l’extrême-droite réactionnaire telles que par exemple, la « France organique » récemment.
              Ce n’est pas une entreprise de dédouanement mais on est bien dans le discours pseudo-complexe et vraiment démagogique du « en même temps ». Macron se complait là-dedans certainement parce que il est persuadé que ça lui a réussit politiquement. Il fera donc une allusion à Pétain pour une certaine extrême-droite et un discours à l’occasion de la commémoration du Vél d’hiv.
              Son sentiment de toute puissance lui donne l’impression que ce mélange politique est habile et lui permet d’additionner les voix.
              De plus, je ne crois pas qu’il pense qu’il va perdre des voix avec son allusion à Pétain car justement il prend bien soin de parler du Pétain de 1917 ce qui ne risque pas de choquer sa base électorale
               
               
               

            • Descartes dit :

              @ Renaud

              [Il est pour moi évident que Macron visait bien plus qu’un rappel de fait avec sa citation sur Pétain car sinon, quel intérêt y aurait-il à parler d’un fait historique hors de tout contexte et qui plus est, à l’occasion d’une déclaration présidentielle ?]

              Mais justement, il n’en a pas parlé « hors de tout contexte ». Il en a parlé dans un contexte très précis, celui de la célébration en 2018 du centième anniversaire de la victoire de 1918, et pour justifier son intention d’inclure dans cet hommage l’un de ses artisans, le ci-devant maréchal. Une référence qui est d’ailleurs parfaitement cohérente avec la position réaffirmée plusieurs fois par Macron de refuser de renier l’histoire.

              [Il aurait été plus commode pour Macron de n’en parler du tout dans ce cas]

              Cela paraît difficile de « ne pas en parler » dans ce contexte. On ne peut « ne pas parler » de Pétain alors qu’on célèbre le centième anniversaire de l’armistice de 1918 sans que cette absence soit aussi une prise de position. Maintenant sur le fond : pensez-vous qu’un président de la République doive faire l’impasse, lorsqu’il évoque la première guerre mondiale, de celui qui a dirigé les troupes françaises à Verdun ? Si vous deviez prononcer un discours dans une telle occasion, qu’en diriez-vous ?

              [« Où est « la plus basse démagogie » dans le cas d’espèce ? Pensez-vous vraiment que réhabiliter le Pétain de 1942 apporte beaucoup de voix en 2022 ? Franchement, je vois mal quel est l’avantage électoral qu’on peut tirer aujourd’hui avec ce genre de considérations. » Je pense que c’est en effet ce que cherche à faire Macron : parsemer ses discours d’allusions prisées par l’extrême-droite réactionnaire telles que par exemple, la « France organique » récemment.]

              Vous ne répondez pas à ma question. Qui sont les électeurs que ce genre de discours peut persuader de voter Macron ? Qui sont les gens qui voteront Macron simplement parce qu’il reconnaît le rôle de Pétain en 1917 ? Quant à sa référence à la nation comme un « tout organique » – il n’a jamais parlé de « France organique » – je doute qu’il y ait en France beaucoup d’électeurs qui aient fait le rapport avec l’organicisme de l’extrême droite des années 1930, référence depuis longtemps abandonnée dans le vocabulaire politique.

              [Ce n’est pas une entreprise de dédouanement mais on est bien dans le discours pseudo-complexe et vraiment démagogique du « en même temps ».]

              La répétition ne constitue pas un argument. Et je vous rappelle que le tweet qui est à l’origine de cet échange accusait Macron de glorifier Pétain, et non de verser dans un « discours pseudo-complexe et vraiment démagogique ». Vous admettez donc que ce n’est pas une entreprise de dédouanement. Dont acte.

              [Macron se complait là-dedans certainement parce que il est persuadé que ça lui a réussit politiquement. Il fera donc une allusion à Pétain pour une certaine extrême-droite et un discours à l’occasion de la commémoration du Vél d’hiv.]

              Encore une fois, quelle est cette « extrême droite » que Macron pense gagner par une référence à Pétain ? Pensez-vous vraiment qu’il existe des masses d’électeurs aujourd’hui qui sont sensibles à ce genre de références ? Je pense que vous partez en guerre contre des moulins à vent…

              Moi je veux bien qu’on critique Macron. Mais critiquer c’est une chose, et diaboliser sur la base de procès d’intention et de citations tronquées ou inventées – vous-même lui attribuez celle de « France organique » qu’il n’a jamais prononcée – est une autre. Cette diabolisation est dangereuse parce qu’elle empêche d’analyser le véritable discours macronien, et de comprendre pourquoi ce discours permet aujourd’hui de gagner une élection présidentielle.

              [Son sentiment de toute puissance lui donne l’impression que ce mélange politique est habile et lui permet d’additionner les voix.]

              J’admire votre capacité à lire dans ses pensées… personnellement, je n’ai pas cette capacité et je me tiens donc prudemment aux faits.

              [De plus, je ne crois pas qu’il pense qu’il va perdre des voix avec son allusion à Pétain car justement il prend bien soin de parler du Pétain de 1917 ce qui ne risque pas de choquer sa base électorale.]

              Attendez… si en parlant du Pétain de 1917 il ne choque pas sa base électorale, qu’est ce qui vous fait penser que cette référence attirera des électeurs d’extrême droite, alors que le Pétain de 1917 était plutôt considéré un général démocratique, anticlérical et « de gauche » ? Votre raisonnement est bizarre : vous avez l’air de penser que lorsque Macron glorifie le Pétain de Verdun, ses électeurs y verront le Pétain de 1917, mais ceux d’extrême droite penseront au Pétain de 1940-42. Qu’est ce qui vous fait penser que ce n’est pas l’inverse, que sa référence à Pétain effraiera les électeurs centristes sans pour autant attirer ceux d’extrême droite ?

              J’attends toujours que vous m’expliquez qui sont ces électeurs que Macron pourrait viser avec un tel discours…

      • CVT dit :

        @Descartes,

        [Ce qui rend ce tweet « nauséabond », c’est qu’elle utilise sans vergogne le souvenir de la rafle du Vel d’Hiv pour faire l’amalgame entre le président de la République ou les députés RN et ceux qui organisèrent la déportation des juifs aux camps de la mort. Et ça, oui, ça me donne la nausée. Rien n’est plus infâme que de faire parler les morts.]

         
        Et bien sûr, le régime de Vichy a décidé de cette rafle en toute indépendance et en pleine souveraineté🤬!!!
        Je veux bien qu’on me dise que Pétain et ses séides  se sont comportés dans cette affaire en supplétifs, mais qui dit supplétif dit commanditaire, or celui-ci était l’Allemagne nazie, puissance occupante et principale génocidaire des juifs!
        Il est étonnant qu’en l’espace de vingt-cinq ans (merci Chi-Chi pour cette boule puante🤬), le principal responsable de cet rafle ne soit plus jamais nommé, comme si la France était l’UNIQUE coupable de cette forfaiture!
        Il serait temps que ce triste épisode soit évoqué de manière plus nuancé, mais surtout cesse d’être l’occasion de se verser des cendres: je n’en peux plus de cette flagellation, surtout quand elle fait oublier que ce pays, alors officiellement antisémite, a vu survivre les 3/4 des juifs présents sur son sol bon an, mal an.
         
        Corrigez-moi si je me trompe, mais il semblerait que ce soit le taux de survie le plus élevés des pays occupés par les nazis…

        • Descartes dit :

          @ CVT

          [Il est étonnant qu’en l’espace de vingt-cinq ans (merci Chi-Chi pour cette boule puante🤬), le principal responsable de cette rafle ne soit plus jamais nommé, comme si la France était l’UNIQUE coupable de cette forfaiture !]

          Un très intéressant sujet d’analyse… pourquoi tout à coup on a un tel besoin de se frapper la poitrine et avouer nos fautes ?

          • Bannette dit :

            J’ai remarqué que depuis environ 20 ans, la plupart des œuvres de fiction (films, séries TV, romans) utilisent le mot “nazi” pour parler des ennemis, et non “allemands” comme cela se faisait normalement jusqu’aux années 1990. Comme si le nazisme était extérieur aux allemands, que ce n’était pas l’Allemagne le belligérant.
            Par contre côté soviétique, dans les dialogues anglo-saxons, on continue à utiliser des qualificatifs aussi aimables que “commies” ou “the Ivans” pour dire cocos ou ruskofs…

            • Descartes dit :

              @ Bannette

              [J’ai remarqué que depuis environ 20 ans, la plupart des œuvres de fiction (films, séries TV, romans) utilisent le mot “nazi” pour parler des ennemis, et non “allemands” comme cela se faisait normalement jusqu’aux années 1990. Comme si le nazisme était extérieur aux allemands, que ce n’était pas l’Allemagne le belligérant.]

              Tout à fait. Vous noterez par ailleurs que si on nous explique que « la France a commis l’irréparable » en 1942 et sous la direction de Pétain, personne ne s’hasarde plus à dire que « l’Allemagne a commis l’irréparable » sous la direction de Hitler. Pourtant, l’Allemagne reste bien plus liée à son passé hitlérien que la France à son passé pétainiste. La France n’a pas refusé l’extradition ou le jugement de ses nationaux accusés de crime contre l’humanité, alors que d’éminents SS – je pense par exemple au général SS Lammerding qui commandait la division Das Reich alors que celle-ci s’illustrait à Oradour-sur-Glane – ont échappé à la justice française parce que l’Allemagne a refusé leur extradition sans pour autant les juger. En France, on fête le 8 mai, jour de la défaite du nazisme mais aussi des collabos. En Allemagne, on ne fête pas le 8 mai. Pourquoi, s’il s’agit de la défaite des « nazis », qui n’ont absolument rien à voir avec l’Allemagne d’aujourd’hui ?

            • xc dit :

              @ Bannette
              [J’ai remarqué que depuis environ 20 ans, la plupart des œuvres de fiction (films, séries TV, romans) utilisent le mot “nazi” pour parler des ennemis…]
              Je n’ai pas noté toutes les occurrence du mot “Nazi” remplaçant le mot “Allemand” que j’ai pu trouver, mais cela dépasse le cadre des fictions, cela peut se trouver même dans les documentaires censés éclairer sur l’Histoire, et c’est plus ancien que 20 ans.
              Et j’observe autour de moi que le grand public a pris le pli.
              La question: est-ce pour ménager les Allemands, comme vous le supposez, par inculture ?
               
               

      • Philippe Dubois dit :

        Bonjour Descartes
        Voici un hommage à Pétain venu d’un homme que l’on ne pourra pas accuser de complaisance vis à vis de Vichy ou de la collaboration.
        Il y a même la mention du titre : le Maréchal Pétain
         
        C’est entre 4’10 et 4’50
         
        https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf97011897/ceremonie-a-l-ossuaire-de-douaumont

        • Descartes dit :

          @ Philippe Dubois

          [Voici un hommage à Pétain venu d’un homme que l’on ne pourra pas accuser de complaisance vis à vis de Vichy ou de la collaboration.]

          De Gaulle avait une expérience vitale suffisamment riche pour rejeter sans hésiter une vision idéaliste et manichéenne de l’histoire. Cela l’amenait finalement à une vision bien plus humaniste et plus tolérante que les dragons de vertu que nous avons aujourd’hui. Il était trop conscient que, comme l’avait dit l’un de ses prédécesseurs, “en temps troublés, la difficulté n’est pas de faire son devoir, mais de le connaître”…

          Le côté impitoyable de nos nouveaux Fouquier-Tinville révèle en fait l’étroitesse de leurs expériences. Les hommes qui se sont trouvés dans leur vie devant des choix tragiques sont souvent ceux qui refusent de juger trop sévèrement ceux qui ont fait le mauvais choix. Seuls ceux qui n’ont jamais été dans une telle situation se permettent de donner des leçons.

  3. luc dit :

    [Un très intéressant sujet d’analyse… pourquoi tout à coup on a un tel besoin de se frapper la poitrine et avouer nos fautes ?] Vaste question,cher Descartes ..A l’Aune de mon expérience vis à vis du pcf dont je suis toujours membre ainsi que toute ma famille,c’est le vécu cuisant des défaites toujours renouvelée depuis 1947 où le pcf alors à29% était le 1er parti de France et l’URSS de Staline le vainqueur le plus apprécié par les français de toutes obédiences politiques..Marx s’est peut être trompé en écrivant que des défaites bien analysée et comprises peuvent  se transformer en victoires futures. Pour notre projet progressiste en France,permettant à d’autres pays de nous suivre sur la voie du développement durable,voici une piste :les 52% d’abstentionnistes aux dernières législatives sont un boulet pour les rationnalistes.Or ne sont ils pas aussi le signe que des masses considérables d’électeurs refusent ces règles du jeu absurdes où l’anomie règne en maitre du débat politique comme l’anathème fait sur le mot Nation par nos ‘élites’ et presque  tous les acteurs de la Noosphère le montre?Or la Nation construite en France dans sa version contemporaine par la dynamique initiée en 1789 contre l’infâme totalitarisme aristocratique et religieux ,reste dans l’inconscient français l’alpha et l’oméga politique,non?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [« Un très intéressant sujet d’analyse… pourquoi tout à coup on a un tel besoin de se frapper la poitrine et avouer nos fautes ? » Vaste question, cher Descartes ..A l’aune de mon expérience vis à vis du pcf dont je suis toujours membre ainsi que toute ma famille, c’est le vécu cuisant des défaites toujours renouvelée depuis 1947 où le pcf alors à 29% était le 1er parti de France et l’URSS de Staline le vainqueur le plus apprécié par les français de toutes obédiences politiques…]

      J’ai du mal à comprendre votre argumentation. Je pense que vous avez raison sur un point : le PCF a largement intégré, surtout depuis la « mutation », cette tendance à se frapper la poitrine à propos et hors de propos. Logique, puisque la « mutation » a marqué l’influence des classes intermédiaires dans la ligne du PCF, et que cette tendance à la culpabilisation est consubstantielle à l’idéologie individualiste du « bloc dominant », tout comme la glorification de la « victime ».

      [Marx s’est peut-être trompé en écrivant que des défaites bien analysée et comprises peuvent se transformer en victoires futures.]

      Peut-être, mais l’histoire tend à lui donner raison. Ce dont je ne suis pas convaincu, c’est que les défaites du mouvement ouvrier au XXème siècle aient été bien analysées…

      [Pour notre projet progressiste en France, permettant à d’autres pays de nous suivre sur la voie du développement durable, voici une piste : les 52% d’abstentionnistes aux dernières législatives sont un boulet pour les rationalistes. Or ne sont-ils pas aussi le signe que des masses considérables d’électeurs refusent ces règles du jeu absurdes où l’anomie règne en maitre du débat politique comme l’anathème fait sur le mot Nation par nos ‘élites’ et presque tous les acteurs de la Noosphère le montre ?]

      Je ne suis pas persuadé que le moteur de l’abstention soit « les règles du jeu absurdes » du débat public. Je pense que c’est surtout l’inutilité de ce débat. Après quarante ans d’alternance au cours desquelles gauche et droite se sont partagés assez équitablement le pouvoir, les électeurs ont pu observer que, quel que fut le résultat du vote, la politique mise en œuvre sur les questions fondamentales – l’économie, le social, la construction européenne – était à peu de choses près la même, celle qui correspondait aux intérêts du bloc dominant. Dans ces conditions, pourquoi voter ?

  4. Bannette dit :

    On a également une crise de l’€, qui passe sous le $. Vous vous rappelez de cette monnaie forte, grande monnaie de réserve, capable de concurrencer le $, qui permettrait de faire face à toute crise monétaire ?
    Normalement on devrait être content, car l’€ est trop élevé pour les fondements de l’économie française ou italienne, mais cette baisse n’est pas due à une dévaluation compétitive, mais une attaque spéculative comme au bon vieux temps des monnaies nationales.
    Cette baisse ne profitera pas pour réindustrialiser le pays car les génies qui sont aux manettes ont semblent-ils oublié que les énergies fossiles se paient en $, de même que la plupart des denrées alimentaires et j’en passe. Comme d’habitude, du fait de leur privilège impérial, les américains font payer leurs crises au reste du monde.
    Je ne vois pas de sortie de crise raisonnable avec la Russie à moyen terme, car ils ne peuvent pas nous considérer comme des « courtiers honnêtes » (cf les dernières pitreries de Macron avec la fuite d’une conversation diplomatique) du fait que nous étions sensés êtres garants des accords de Minsk en 2014, et qu’on n’a rien foutu au nom de la politique des petits pas atlantistes. Si Dark Vlador fait indirectement sauter l’€, il méritera une statue.
    D’un côté je me réjouis de la pagaille des chaînes d’approvisionnement, et l’absence totale d’imagination de nos décideurs. Le fait de n’avoir aucune politique étrangère digne de ce nom, ni de stratégie, fait qu’on n’a aucune solution de rechange à court et moyen terme. Peut être que des gens de bonne volonté vont émerger dans ce contexte.

    • Descartes dit :

      @ Bannette

      [On a également une crise de l’€, qui passe sous le $. Vous vous rappelez de cette monnaie forte, grande monnaie de réserve, capable de concurrencer le $, qui permettrait de faire face à toute crise monétaire ?]

      Personnellement, je ne suis pas un adorateur de la « monnaie forte ». La monnaie forte, c’est le rêve des rentiers. J’ai beaucoup de reproches à adresser à l’Euro, mais le fait qu’il s’affaiblisse par rapport au dollar n’est pas l’un d’eux…

      [Normalement on devrait être content, car l’€ est trop élevé pour les fondements de l’économie française ou italienne, mais cette baisse n’est pas due à une dévaluation compétitive, mais une attaque spéculative comme au bon vieux temps des monnaies nationales.]

      Je n’en suis pas persuadé. La baisse de l’Euro par rapport au dollar tient à la différence des politiques monétaires entre la Réserve fédérale et la BCE. D’un côté on a augmenté fortement les taux d’intérêts, de l’autre côté on traine de peur de provoquer une crise des dettes souveraines. Dès lors que les obligations en dollars payent mieux que les obligations en euros, les investisseurs vendent les dernières pour acheter les premières, et pour cela ils ont besoin d’échanger des euros contre des dollars. Où est la « spéculation » là-dedans ?

      [Cette baisse ne profitera pas pour réindustrialiser le pays car les génies qui sont aux manettes ont semblent-ils oublié que les énergies fossiles se paient en $, de même que la plupart des denrées alimentaires et j’en passe. Comme d’habitude, du fait de leur privilège impérial, les américains font payer leurs crises au reste du monde.]

      Ne mélangeons pas tout. Le « privilège impérial » permet aux Etats-Unis de faire financer une partie de leur déficit de la balance extérieure par les autres. Mais cela n’a aucun rapport avec les fait que les énergies ou autres denrées se paient en dollars. L’érosion de l’Euro aura pour effet d’augmenter le coût des biens et services IMPORTES, et donc augmentera mécaniquement la compétitivité des biens produits en Europe. C’est une opportunité pour relancer l’industrie européenne. Après, il est probable que cela bénéficie la Bulgarie ou la Roumanie plutôt que la France, mais cela est une autre histoire…

      [Je ne vois pas de sortie de crise raisonnable avec la Russie à moyen terme, car ils ne peuvent pas nous considérer comme des « courtiers honnêtes » (cf les dernières pitreries de Macron avec la fuite d’une conversation diplomatique) du fait que nous étions sensés êtres garants des accords de Minsk en 2014, et qu’on n’a rien foutu au nom de la politique des petits pas atlantistes. Si Dark Vlador fait indirectement sauter l’€, il méritera une statue.]

      Si seulement…

      [D’un côté je me réjouis de la pagaille des chaînes d’approvisionnement, et l’absence totale d’imagination de nos décideurs. Le fait de n’avoir aucune politique étrangère digne de ce nom, ni de stratégie, fait qu’on n’a aucune solution de rechange à court et moyen terme. Peut-être que des gens de bonne volonté vont émerger dans ce contexte.]

      Je suis malheureusement moins optimiste que vous…

  5. Courouve dit :

    ” à chaque fois, ce sont les parlementaires qui ont voté les lois de privatisation. “En ce qui concerne EDF au moins, il y a au départ un projet de loi du Gouvernement Raffarin III.

    • Descartes dit :

      @ Courouve

      [« à chaque fois, ce sont les parlementaires qui ont voté les lois de privatisation. » En ce qui concerne EDF au moins, il y a au départ un projet de loi du Gouvernement Raffarin III.]

      Je n’ai pas très bien compris votre remarque. Un projet de loi ne devient loi que s’il est voté par les parlementaires, n’est ce pas ?

      Pour remettre les choses au point : l’ouverture du marché de l’électricité est le résultat de deux directives européennes : la directive 96/92/CE du 19 décembre 1996 négociée sous le gouvernement Juppé, et la directive 2003/54/CE du 26 juin 2003, négociée sous le gouvernement Jospin. La première directive a été transposée par la loi 2000-108 du 10 février 2000 votée à l’initiative du gouvernement Jospin, la deuxième directive par la loi 2003-08 du 3 janvier 200319 et la loi 2004-803 du 9 août 2004, tous deux votés sous le gouvernement Raffarin… comme quoi, on observe une remarquable continuité quelque soit la majorité parlementaire…

  6. Vincent dit :

    Bonjour,
     
    Une petite question culturelle : je vous ai souvent entendu défendre l’idée -peut-être ne la formuliez vous pas ainsi- que chacun, compte tenu de sa place dans la société, avait tendance inconsciemment, à adopter une idéologie morale et politique qui lui permettait de légitimer la structure de la société, s’il était dans une position confortable, ou de légitimer le chamboulement de celle ci, s’il était dans une situation peu enviable.
     
    J’ai le souvenir que vous teniez cette idée de Marx. Est-ce correct ? Sauriez vous indiquer où il l’a exprimée ?

    • Descartes dit :

      @ Vincent

      [Une petite question culturelle : je vous ai souvent entendu défendre l’idée -peut-être ne la formuliez vous pas ainsi- que chacun, compte tenu de sa place dans la société, avait tendance inconsciemment, à adopter une idéologie morale et politique qui lui permettait de légitimer la structure de la société, s’il était dans une position confortable, ou de légitimer le chamboulement de celle-ci, s’il était dans une situation peu enviable.]

      Non. Ce que dit Marx est que les groupes sociaux DOMINANTS tendent à produire une idéologie justifiant leur position sociale, et faire de cette idéologie l’idéologie dominante, c’est-à-dire, l’idéologie à travers de laquelle l’ensemble de la société, Y COMPRIS LES DOMINES, voient la réalité. Les classes dominées n’ont guère collectivement les moyens intellectuels et le loisir de produire elles-mêmes une idéologie…

      Vous noterez que ce ne sont pas les ouvriers qui ont produit une idéologie permettant d’envisager le renversement du capitalisme… les idéologiques qui ont servi de référence au mouvement ouvrier étaient pour la plupart d’entre eux issus des classes intermédiaires.

  7. Geo dit :

    @Descartes
    [Vous noterez que ce ne sont pas les ouvriers qui ont produit une idéologie permettant d’envisager le renversement du capitalisme… les idéologiques qui ont servi de référence au mouvement ouvrier étaient pour la plupart d’entre eux issus des classes intermédiaires.]
    Voilà les classes intermédiaires dans un meilleur rôle que celui que vous leur donnez généralement. Voyez-vous des successeurs contemporains à ces idéologues anciens ? Où le temps de cette créativité politique est-il passé ?

    • Descartes dit :

      @ Geo

      [Voilà les classes intermédiaires dans un meilleur rôle que celui que vous leur donnez généralement. Voyez-vous des successeurs contemporains à ces idéologues anciens ? Où le temps de cette créativité politique est-il passé ?]

      Bien sûr qu’il y a des successeurs contemporains à ces idéologues anciens. Michéa en sociologie, Guaino en économie, pour ne donner que deux exemples. Le problème, c’est que ces individualités n’ont guère d’écho, et leurs idées n’ont aucune chance de devenir dominantes. Pourquoi ? Parce que le rapport de forces a changé. Marx, Jaurès, Lénine n’étaient pas de purs théoriciens, leurs analyses avaient pour but de dégager les leviers permettant de changer la société. Et le rapport de forces à l’époque permettait d’imaginer ce changement comme accessible.

      Ce qui a changé, c’est le rapport de forces. Aujourd’hui, il est tellement déséquilibré en faveur du bloc dominant qu’il est tout simplement impossible à imaginer de changer quoi que ce soit de réellement fondamental. Ceux qui lisaient Marx ou Lénine y voyaient un nouveau monde en train de naître, ceux qui lisent Guaino ou Michéa n’y voient qu’une nostalgie, un regret que le changement ne soit plus possible.

      Bien sûr, cet état n’est qu’un moment de l’histoire, et non sa fin. Les contradictions du capitalisme n’ont pas disparu, et le rapport de forces d’aujourd’hui n’est pas établi pour les siècles des siècles. Si demain, le rapport de forces évolue, ne je doute pas qu’il apparaîtra des successeurs aux grands idéologues du passé. Mais en attendant…

  8. CVT dit :

    @Descartes,
    un peu de légèreté (dans tous les sens du terme, comme on va le voir) dans ce monde de brutes.
    C’est un peu hors-sujet, mais… Pas vraiment. C’est le dernier potin sujet à la mode, dans une Europe qui regarde l’arrivée de l’hiver avec une certaine angoisse.
    Vous n’êtes pas désormais sans savoir que le premier ministre finlandais Sanna Marin (au diable la féminisation des titres😤!!) aime faire la fête, comme le montre cette vidéo filmée à son insu qui a circulé dans les médias du monde entier, où elle se trémousse comme une jeune fille pompette pendant les soirées étudiantes… Elle est prise dans un tourment médiatique, dans un pays profondément luthérien et peu enclin à la gaudriole. Ses défenseurs n’y voient aucune malice et arguent du fait que c’est une femme de son temps, qui a bien le droit de s’amuser comme tout le monde et qu’il faut vraiment être malotru, misogyne et phallocrate (vintage 70’s: ça change de la masculinité toxique des années 2020😬) pour contrôler le corps des femmes 😈!!!!
     
    Plaisanterie mise à part, l’attitude du chef de gouvernement finlandais est profondément irréflechie, pour ne pas dire irresponsable. Elle n’a absolument pas conscience que les devoirs de sa charge (tout de suite les grands mots…) implique qu’elle ne s’appartienne plus, qu’elle doive rester à la disposition de ses concitoyens à tout moment et en toutes circonstances. Dès lors, il est vain de venir invoquer comme excuse que ces faits se soient produits dans un cadre privé, surtout quand ils sont rapportés via les réseaux sociaux. C’est d’autant plus inexcusable que cette jeune femme, qui est de la génération des Gazouilleurs, Fesses-Bouc et cie, aurait dû savoir que ces médias rendent inopérante la séparation des sphères publiques, privées et intimes. Pire, elle s’est mise dans une situation scabreuse avec des soupçons de consommation de drogues!!!
    Pour moi, cette femme au pouvoir (et non de pouvoir, nuance😈) est l’incarnation de ce que la féminisation de la politique fait de pire : absence totale d’altruisme (quelle narcissisme, bon sang!), aucun don de soi ni sens de l’Etat (on n’est pas chef de gouvernement seulement aux heures de bureau!), et pire, une inconséquence incommensurable dès qu’il s’agit de prendre des décisions politiques: elles sont toutes prises soit sous le sceau de l’émotion, soit pour obéir aux pires tropismes féministes.
    J’en veux pour preuve, toujours au pays des Grands Lacs, la décision folle et ahurissante que notre noceuse a prise en demandant l’intégration de la Finlande à l’OTAN, après pratiquement 80 ans de tranquilité avec le voisin russe. Même aux pires heures de la Guerre Froide, aucun gouvernment n’avait osé remettre en cause le traité de non-agression entre les deux pays.
     
    Bizarrement, ce type de “leader” politique se répand en occident comme une traînée de poudre: cette femme est un clone du président français P’tit Cron, du premier ministre canadien Trudeau, ou encore de la jeune chef de gouvernement néo-zélandais Ardern : jeunes, narcissiques, atlantistes (même pour la jeune kiwi😬), féminisés (oui, même pour Micronléon et son jumeau Trudeau, qui ont pour caractéristique commune de manquer de “vir” au sens romain du terme…), et qui n’ont aucun sens du tragique; à croire qu’ils sont tous issus d’une école de commerce (et qu’on ne m’emm… surtout pas avec les MBA! C’est pas ma génération…)
    Tout ce beau monde est le symbole même de la disparition de l’homme d’état…
     

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [un peu de légèreté (dans tous les sens du terme, comme on va le voir) dans ce monde de brutes.]

      Le sujet que vous abordez est loin d’être « léger »…

      [Plaisanterie mise à part, l’attitude du chef de gouvernement finlandais est profondément irréfléchie, pour ne pas dire irresponsable. Elle n’a absolument pas conscience que les devoirs de sa charge (tout de suite les grands mots…) implique qu’elle ne s’appartienne plus, qu’elle doive rester à la disposition de ses concitoyens à tout moment et en toutes circonstances.]

      Mais justement, qu’est devenue cette « charge » ?
      On parle beaucoup du déclassement social de fonctions comme celles du médecin ou de l’enseignant, autrefois titulaires d’un magistère, aujourd’hui devenus de simples prestataires de services dans un rapport « client-fournisseur » avec leurs élèves ou leurs patients. Et bien, ce déclassement touche aussi les fonctions politiques. Peut-être le signe le plus évident de ce déclassement est l’âge de l’impétrant. Sanna Marin arrive à la plus haute fonction politique de son pays à 35 ans, Emmanuel Macron à 39. Autrement dit, ces postes, qui hier étaient censés nécessiter toute la connaissance, toute l’expérience accumulée au cours d’un long parcours professionnel et politique, deviennent presque des postes de milieu de carrière. On voit des choses encore plus étranges : un ancien ministre devient préfet, un ancien premier ministre préside l’agence de financement des infrastructures de transport, une ancienne ministre devenir conseiller maître à la Cour des comptes… un peu comme si un poste ministériel ou primo ministériel n’était qu’un élément comme un autre de la carrière administrative, et non la consécration d’une carrière politique.

      Au risque de me répéter, tout est dans le « Manifeste du Parti Communiste » de 1848 : « La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages ». Marx a juste oublié « le politique ». Vous avez bien lu dans « Un président ne devrait pas dire ça… » de Davet et Lhomme le paragraphe ou François Hollande regrette de ne pas pouvoir quitter son bureau à 18 heures comme n’importe quel salarié pour rejoindre sa vie privée.

      Sanna Marin invoque le même argument : un premier ministre est un salarié comme un autre, qui a donc droit à sa vie privée. Et pourquoi pas le « droit à la déconnexion » ? Après tout, comme salarié on ne doit rien à son employeur en dehors des heures légales de travail… Et elle n’est pas la seule à penser ainsi. Pourquoi croyez-vous que le Premier ministre soit obligé de préciser en des termes rudes à ses ministres qu’ils doivent « rester mobilisés » et en mesure de « rejoindre leur poste à tout moment » pendant le mois d’août ? On aurait pensé que la chose allait de soi… et bien non. Après tout, un salarié n’a-t-il pas droit à des vacances ?

      Le chef de service qui allait à l’hôpital samedi et dimanche pour s’assurer que « ses » patients allaient bien, le professeur qui allait « à la montagne » parler aux parents de ses élèves pour les convaincre que le petit devait continuer ses études en dehors des heures de travail parce qu’ils considéraient que cela faisait partie de leur investiture, c’est fini, c’est « out », c’est du passé. Il n’y a que les dinosaures comme vous et moi qui en sont encore attachés. Comme est passé le politique qui pensait être au service de la nation vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Aujourd’hui, le maître mot, c’est « concilier la vie personnelle et la vie professionnelle », comme si un individu avait deux « vies », et qu’on pouvait mettre l’une au placard pendant qu’on vit l’autre.

      [Pour moi, cette femme au pouvoir (et non de pouvoir, nuance😈) est l’incarnation de ce que la féminisation de la politique fait de pire : absence totale d’altruisme (quelle narcissisme, bon sang!), aucun don de soi ni sens de l’Etat (on n’est pas chef de gouvernement seulement aux heures de bureau!),]

      Une employée, en somme, qui fait les heures pour lesquelles elle est payée, et dit « merde » à son employeur dès que la cloche sonne. Un parfait produit du capitalisme libéral, mon cher… relisez Castoriadis.

      [J’en veux pour preuve, toujours au pays des Grands Lacs, la décision folle et ahurissante que notre noceuse a prise en demandant l’intégration de la Finlande à l’OTAN, après pratiquement 80 ans de tranquillité avec le voisin russe. Même aux pires heures de la Guerre Froide, aucun gouvernement n’avait osé remettre en cause le traité de non-agression entre les deux pays.]

      Croyez-moi, on a du lui offrir quelque chose… là encore, n’étiez-vous pas favorable à la logique de marché ?

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