Les étonnés de l’Europe

Je dois vous avouer ma perplexité. Depuis une semaine, ou pour être précis, depuis que la Commission européenne a fait connaître ses remarques – ou plutôt ses injonctions – au gouvernent français en matière de politique économique, j'ai du mal à croire mes yeux. Je lis – et dans le "journal de référence", dont la sincérité ne saurait être mise en doute – des expressions que je n'aurais jamais pensé entendre de la bouche de leurs auteurs.

Ainsi, je n'aurais jamais cru entendre François Hollande déclarer "la Commission européenne n'a pas à nous dicter ce que nous devons faire". Mâle pensée reprise par un certain nombre de ténors socialistes sous différentes formes, dont la plus amusante est probablement celle de David Assouline – que certains méchantes langues à Solférino surnommes HMV (1) – qui n'hésite pas à déclarer que "la France est souveraine pour décider des modalités de mise en œuvre de ses propres réformes" (2). Du côté de la "gauche radicale", même tonalité. Dans une déclaration publiée au site du PG, on accuse: "c’est maintenant au tour de Bruxelles de bafouer la souveraineté du parlement français". Même Marielle de Sarnez, dans un entretien sur France Inter, se permet une critique voilée de la Commission qui aurait selon elle "excédé ses compétences".

Pourquoi ces déclarations sont-elles aussi surprenantes ? Et bien, parce que tous ces gens ont un point commun: ils ont tous consenti à un moment où l'autre de leur carrière politique ce qu'ils ont eux mêmes qualifié d'abandons de souveraineté. Je ne rappellerai pas l'intervention de Jean-Luc Mélenchon au Sénat sur Maastricht déjà publiée sur ce site, ce serait trop cruel (3). Je n'ai pas non plus besoin de rappeler les nombreuses interventions des leaders socialistes applaudissant aux différents traités, depuis l'Acte Unique et jusqu'au Traité constitutionnel – finalement rejeté par les français – et dernièrement le TSCG. Ceux là même qui ont consenti gaiement ceux "transferts de souveraineté" semblent aujourd'hui se scandaliser que les institutions européennes fassent usage des parcelles de souveraineté en question. Mais que croyaient-ils ces brillants politiciens qu'il allait se passer ? Que les bâtons qu'ils ont mis dans les mains des institutions de l'UE n'allaient servir qu'à battre les autres ? Que c'était pour rire ? De Gaulle disait que les hommes politiques croient si peu en ce qu'ils disent qu'ils sont toujours étonnés que le peuple y croie. Ici, c'est plutôt l'inverse: on a l'impression que nos europhiles ont fini par croire leur propre récit au point d'être surpris de découvrir qu'il ne correspond pas à la réalité.

Si cette prise de conscience les conduisait à un minimum d'introspection et de remise en cause de leurs croyances passées, ce choc pourrait être salutaire. Malheureusement, il n'en est rien. Quelques jours après ses mâles déclarations, on retrouve Hollande devisant joyeusement avec Merkel sur les moyens de "renforcer l'intégration européenne" et de "créer un véritable gouvernement économique". Mais que diable fera un "véritable gouvernement économique" sinon faire exactement ce que François Hollande vient de condamner ? A quoi servirait un "gouvernement économique" qui ne "dicterait" à personne ce qu'il doit faire ?

Dans la gauche radicale, ce n'est guère mieux. Quelque soient les condamnations, personne ne parle de remettre en cause le système de Maastricht – même pas les communistes, qui contrairement aux troupes de Mélenchon avaient eu le bon réflexe en 1992 de s'y opposer. Au contraire, on réfute toute velléité de sortir de l'Euro – proposition qu'on assimile à du lépénisme rampant – et on maintien la fiction qu'on pourrait rester dans l'UE tout en "désobéissant" les règles qui ne nous conviennent pas.

On ne peut vouloir tout et son contraire. Une monnaie unique est par définition une sorte de "compte courant commun". Chaque fois qu'un chèque est fait, il doit être couvert par tous les participants. Et il est donc clair qu'on ne peut permettre à chacun de faire des emplettes à sa convenance sur le chéquier commun. Une monnaie unique implique donc un contrôle resserré d'une autorité centrale sur les politiques budgétaires des états membres, de la même manière qu'une monnaie nationale implique un contrôle de l'Etat sur les budgets des collectivités locales. Affirmer qu'on peut avoir une monnaie unique et en même temps laisser à chaque pays la "souveraineté" sur ses finances, c'est tromper son monde. Et plus le temps passe, plus la tromperie est évidente.

L'ambiguïté des politiciens qui, de la droite "centriste" à la gauche "radicale" s'indignent chaque lundi que l'UE piétine notre souveraineté mais proclament le reste de la semaine leur volonté d'intégration européenne, leur confiance dans une "europe sociale" ou un "euro solidaire" alimente un mouvement sourd de rejet de l'UE. Pour le souverainiste que je suis, c'est une bonne nouvelle. Le problème, c'est qu'en l'absence d'un mouvement politique progressiste capable de servir de relais à ce rejet, c'est l'extrême droite qui en profite. Je ne veux même pas penser à ce que sera la campagne des prochaines élections européennes…

Descartes

(1) Pour mes jeunes lecteurs, HMV est l'abréviation de l'expression "his masters voice" ("la voix de son maître"), devise d'un fabriquant de gramophones, qui avait pour logo l'image d'un petit chien écoutant un gramophone.

(2) Doit on comprendre qu'elle ne serait souveraine que pour ce qui concerne les "modalités" seulement ? L'auteur de la déclaration ne le dit pas, mais le doute est permis.

(3) Mais pour ceux qui aiment la cruauté, vous pouvez le lire ici.

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

22 réponses à Les étonnés de l’Europe

  1. CVT dit :

    Bonsoir Descartes,
    donc nous ne sommes pas les seuls à nous étonner des rodomontades du Président Hollande? Pourquoi cette réaction si tardive, alors que sans remonter à Maastricht, il suffisait de ne pas ratifier le TSCG?
    En fait, cette discussion me rappelle exactement celle que nous avions eu lors de l’extradition d’Aurore Martin vers l’Espagne. Ces transferts de souveraineté semblent arranger nos gouvernants, mais il faut bien donner le change au peuple en continuant d’affirmer que la nation est souveraine, quand bien même elle a été mise sous tutelle avec l’accord de nos représentants…
    De la même manière que le P"S" se dit socialiste alors qu’il n’est en fait que libéral et complexé.
    Fréderic Lordon a trouvé la meilleure façon de désigner ce gouvernement, qu’il a qualifié de "droite complexée", en hommage au prédécesseur du président de la République actuelle, héraut comme chacun sait de la droite décomplexée…

    • Descartes dit :

      [Pourquoi cette réaction si tardive, alors que sans remonter à Maastricht, il suffisait de ne pas ratifier le TSCG?]

      Non, cela n’aurait pas suffi. Croire qu’on peut garder l’Euro sans une discipline du type de celle instaurée par le TSCG, c’est se bercer de douces illusions. Il faut arrêter de croire qu’on peut avoir le beurre et l’argent du beurre: si l’on veut l’Euro, alors on doit accepter une discipline économique imposée par Bruxelles. Si on ne veut pas de cette discipline, alors il faut renoncer à l’Euro.

    • CVT dit :

      cher Descartes,
      je suis bien d’accord avec vous pour l’abandon de l’euro, et je milite même pour la sortie de l’UE.
      Simplement, mon propos était autre, plutôt une question tactique: François Hollande aurait été beaucoup plus crédible s’il avait refusé de faire ratifier le TSCG l’an dernier, traité qui avait été négocié par son prédécesseur et dénoncé en son temps par le candidat…Hollande. Tout ce qui arrive aujourd’hui était induit par ce dernier traité, et le président de la République ne pouvait l’ignorer.
      Simplement, l’impression pour les Français que le chef de l’Etat aille à Canossa est tellement voyante qu’il ne peut pas faire autre chose que des mouvements de menton…

    • BJ dit :

      "Il faut arrêter de croire qu’on peut avoir le beurre et l’argent du beurre:
      si l’on veut l’Euro, alors on doit accepter une discipline économique
      imposée par Bruxelles. Si on ne veut pas de cette discipline, alors il faut
      renoncer à l’Euro." dites-vous.

      Qu’il semble difficile d’arriver à cette conclusion ! Même F. Lordon, qu’on
      ne peut soupçonner d’européisme béat, en est encore à imaginer des "euros
      nationaux" : des €-Fr, des €-Lire, ou des €-DM !* Alors même que quelques
      lignes plus haut, il reconnait pourtant que "90 % des pays de la planète
      vivent avec une monnaie nationale sans visiblement que cette condition fasse
      leur irrémédiable infortune." Long est le chemin…

      * Voir son dernier article au paragraphe "Entre monnaie unique et SME rénové
      : le meilleur des deux mondes" :
      http://blog.mondediplo.net/2013-05-25-Pour-une-monnaie-commune-sans-l-Allemagne-ou-avec (attention, c’est long, F. Lordon ne sait pas faire court…)

  2. Marcailloux dit :

    Bonjour,
    N’étant moi même pas eurolatre, je partage l’essentiel de vos points de vue sur l’Union Européenne.
    Cependant, au risque d’être taxé de naïf au raisonnement simpliste, je ne comprend pas pourquoi il ne pourrait coexister au sein de la zone euro ou de l’Union une gouvernance commune concernant des aspects bien particuliers de la gestion des pays. Cela pourrait concerner les grands travaux d’infrastructures, certains domaines de la recherche, l’optimisation de l’industrie, etc, etc…ce qui a, au demeurant été à l’origine de l’idée européenne dans le cadre de la CECA. Il y aurait évidemment un compte commun limité à ces sujets, indépendant des comptes de chaque nation sur lesquels elles garderaient leur entière liberté, tout en respectant des règles de bonne gestion à minima.
    Ce que l’on ne sait pas organiser selon mon point de vue, c’est cette dichotomie qui nous permettrait de peser par le poids communautaire lorsque cela est bénéfique pour l’ensemble des participants, et nous laisserait libre de notre politique sur les domaines nationaux. Il me semble que nous pratiquons collectivement à l’échelle européenne ce que nous, Français, attendons individuellement de nos gouvernants : attendre que nos problèmes soient réglés d’en haut sans pour autant se sentir vraiment concernés par une discipline quelconque.
    Et il y a interférence permanente entre les deux niveaux concernés.
    De deux choses l’une, ou on se débrouille tout seuls et on assume notre dimension mondiale en peau de chagrin, ou on se « gonfle » en dimension et on doit accepter une perte partielle d’autonomie. Mais on ne peut vouloir le beurre et l’argent du beurre. Nos politiques ont-ils cette vérité basique en tête ?

    • Descartes dit :

      [Cependant, au risque d’être taxé de naïf au raisonnement simpliste, je ne comprend pas pourquoi il ne pourrait coexister au sein de la zone euro ou de l’Union une gouvernance commune concernant des aspects bien particuliers de la gestion des pays. Cela pourrait concerner les grands travaux d’infrastructures, certains domaines de la recherche, l’optimisation de l’industrie, etc, etc…]

      Ce sont deux questions différentes. Bien sur que l’Euro pourrait coexister avec une "gouvernance commune" sur plein de sujets. Mais cela ne suffit pas. Pour que l’Euro puisse fonctionner, il faut une discipline commune, et donc une autorité avec pouvoir de sanction pour faire observer cette discipline. Une monnaie unique, c’est un chéquier commun. Et lorsqu’on partage un chéquier dans un groupe, on ne peut pas permettre à chaque membre de signer des chèques selon son bon plaisir, même dans un "domaine" particulier.

      [Ce que l’on ne sait pas organiser selon mon point de vue, c’est cette dichotomie qui nous permettrait de peser par le poids communautaire lorsque cela est bénéfique pour l’ensemble des participants, et nous laisserait libre de notre politique sur les domaines nationaux.]

      C’est une utopie, presque par définition.

      [Il me semble que nous pratiquons collectivement à l’échelle européenne ce que nous, Français, attendons individuellement de nos gouvernants : attendre que nos problèmes soient réglés d’en haut sans pour autant se sentir vraiment concernés par une discipline quelconque.]

      Pas du tout. Nous français, nous avons au contraire donné à l’Etat des moyens de nous "discipliner". Je dirais plus: s’il est vrai que chaque français aimerait à titre individuel pouvoir se soustraire à la discipline commune, les français reconnaissent très amplement que dans le plan rationnel il faut un Etat fort pour nous protéger du "bordel". Cette reconnaissance de l’importance d’un Etat fort est très française, et n’est pas universellement partagée par nos voisins…

  3. Albert dit :

    Je souscris à tout cet article, à un détail près: "l’étonnement."

    Il est difficile de penser quee tous ces gens soient des imbéciles ou des inconséquents (même si on peut le penser pour quelques-uns). Donc, à mon avis, l"’étonnement" est pour la plupart une posture, une duperie éhontée. j’élargirais d’ailleurs le pannel au-delà du centre-droit.
    Comment les" françaises-et-les-français" peuvent-ils encore se faire avoir? Mystère. Certes, les merdias y sont pour beaucoup. Mais pas que.

    • Descartes dit :

      [Il est difficile de penser quee tous ces gens soient des imbéciles ou des inconséquents (même si on peut le penser pour quelques-uns). ]

      Ne surestimez pas la lucidité de nos hommes politiques. La capacité de l’être humain de s’auto-persuader lorsque son intérêt lui commande est infinie…

  4. BolchoKek dit :

    Je n’aime pas jouer les correcteurs du bac, mais la marque de musique est HMV et non HMS, qui pour sa part est le préfixe des navires de la perfide Albion… Une petite erreur, mais ça me démangeait.

  5. blabla dit :

    ce ne sont que postures politiciennes pour ne pas effrayer ceux qui croient que la france ou les autres pays europeens existent encore. Mais ils feront ce que dit bruxelles des demain et sans publicité.

  6. DAELIII dit :

    "Le problème, c’est qu’en l’absence d’un mouvement politique progressiste capable de servir de relais à ce rejet, c’est l’extrême droite qui en profite"

    Il y en a un, avec son programme, inspiré de celui du CNR, L’UPR.

  7. bernard dit :

    bonsoir Descartes, je pense que toutes ces déclarations de part et d autre sont la pour faire un écran de fumée pour que le peuple ai l impression que les politiques nationales vont pouvoir encore résister au rouleau compresseur UE , Ce jour Ségolène était invité sur la 5 et a tenue le meme langage mais elle a était mise en difficulté toute au long de l ‘émission en accusant la droite d etre responsable de tous les mots ; Et vous avez raison les prochaines élections on va nous ressortir votons pour une autre Europe !

  8. marc.malesherbes dit :

    vous écrivez
    "on a l’impression que nos europhiles ont fini par croire leur propre récit au point d’être surpris de découvrir qu’il ne correspond pas à la réalité."

    personnellement je n’en crois rien: ils ont parfaitement compris de quoi il s’agissait, mais cela leur convient. Il ne s’agit que de "postures" pour se rallier l’opinion publique. Ne sous-estimons pas leur intelligence …

    • Descartes dit :

      Ce n’est pas une question "d’intelligence". Quand on veut croire – c’est à dire, quand on a intérêt à croire – l’être humain est capable de tout. Il n’est pas impossible que Hollande et les siens aient répété si longtemps le conte merveilleux d’une Commission européenne sage et bienveillante qu’ils aient fini par le croire…

  9. Trubli dit :

    Le tort de la commission a été d’exprimer franchement et de manière claire ce que certains veulent cacher.

    Ensuite c’est un signe de l’immaturité de nos classes moyennes qui veulent la crème, l’argent de la crème et le cul de la crémière : profiter du pouvoir d’achat que donne l’euro, profiter de la concurrence fiscale entre états pour payer moins d’impôts et que les pays du nord de l’eurozone compensent nos déficits commerciaux sans contrepartie.

    Autre problème, la France est un pays d’idéalistes et la classe politique n’a aucun autre rêve ou projet politique à offrir à la population.

  10. Ifig dit :

    Bonjour Descartes,
    d’accord avec toi sur le principe de ton post: s’indigner que la Commission demande des réformes alors qu’on soutient l’intégration européenne, c’est au pire de la bêtise, au mieux de la petite tactique. (Je pense que pour Hollande, c’est de la tactique bien sûr, en finassant sur les modalités vs. les objectifs.) L’édito du Monde sur le sujet avait l’avantage de la cohérence: http://lemonde.fr/idees/article/2013/05/31/europe-l-eternel-pas-de-deux-francais_3421601_3232.html

    Maintenant sur le détail, il faut comprendre que se joue en ce moment un jeu de pouvoir entre plusieurs institutions européennes. La Commission est affaibli par l’accord franco-allemand sur la mise en place d’un "gouvernement économique européen" qui sera une/des institutions qui seront uniquement autour de l’UE (donc sans le Royaume-Uni). Merkel aussi dit qu’elle ne veut pas donner plsu de pouvoirs à la Commission. Lire: http://www.spiegel.de/international/europe/spiegel-interview-with-angela-merkel-on-euro-crisis-and-arms-exports-a-903401-2.html

    Cela ne change pas grand chose sur le fond, mais cela explique pourquoi Hollande peut un jour signer un accord assez fondamental avec Merkel pour plus d’intégration autour de l’euro (qui reste à être avalisé par les autres membres de l’UE, même limités à l’euro) et le lendemain critiquer la Commission.

    • Descartes dit :

      [Cela ne change pas grand chose sur le fond, mais cela explique pourquoi Hollande peut un jour signer un accord assez fondamental avec Merkel pour plus d’intégration autour de l’euro (qui reste à être avalisé par les autres membres de l’UE, même limités à l’euro) et le lendemain critiquer la Commission.]

      J’avoue que votre explication ne me paraît pas expliquer grande chose. La position de Merkel est parfaitement cohérente: elle sert les intérêts de l’Allemagne. Et elle a bien raison: c’est après tout pour cela que ses concitoyens l’ont élue. Dans ce contexte, elle ne veut pas de pôle de pouvoir dans l’UE qui pourrait disputer à l’Allemagne sa position de leader ou prendre la tête d’une révolte. Un Barroso, un Van Rompuy, une Ashton lui conviennent parfaitement.

  11. Gugus69 dit :

    Bonjour ami et camarade,
    Que pensez-vous de ceci :
    http://www.m-pep.org/spip.php?article3347#outil_sommaire_5

    • Descartes dit :

      Beaucoup de mal… En apparence, tous ces gens sont pleins de bonne volonté, mais quand on creuse un peu, il y a quelque chose qui me gêne. Prenez par exemple le deuxième chapitre. Il y est dit que "Elle [la décomposition de la République] résulte d’une POLITIQUE voulue par l’oligarchie financière « française » inféodée à l’oligarchie euro-atlantique". Voulue par "l’oligarchie", peut-être. Mais l’oligarchie n’était pas toute seule à l’heure de voter la ratification de l’Acte Unique, du traité de Maastricht, des lois de décentralisation, la privatisation des entreprises publiques… ou alors, elle n’est pas aussi "oligo" qu’on veut bien le dire.

      Ce paragraphe sent un peu trop les théories fumeuses du style "peuple-classe", c’est à dire, une vision de la société avec d’un côté "l’oligarchie" et de l’autre le "peuple". Cette vision en fait sert aux classes moyennes à faire oublier leur rôle dans le désastre et à se poser en porte-parole des pauvres et des démunis.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *