« Heaven has no rage like love to hatred turned,
nor hell a fury like a woman scorned (1) »
William Congreve, « The mourning bride », 1697
Les lecteurs qui suivent mes chroniques savent bien que je ne dois rien à François Hollande, et que je ne me suis jamais gêné pour le critiquer. C’est pourquoi certains trouveront étrange de me voir prendre sa défense aujourd’hui. Je vous rassure, je n’ai pas changé d’avis : J’estime que François Hollande est non seulement le président le plus inepte de la Vème République – du moins jusqu’au aujourd’hui, car lorsqu’on examine la liste de ses successeurs potentiels, il n’y a pas de quoi être rassuré – mais aussi l’un des dirigeants les plus inaptes à exercer la fonction qui soit arrivé à la magistrature suprême au moins depuis Charles X. Mais pour être un incapable on n’est pas moins homme, avec tous les droits et dignités qui s’y attachent. Droits et dignités qui, dans le cas de François Hollande ont été tellement piétinés ces derniers jours par nos médias et par notre classe politique qu’il me semble nécessaire d’y revenir ici.
Vous l’avez compris, je parle du bruit et de la fureur médiatique qui ont accompagné la publication du brûlot signé de Valerie Trierweiler – et je dis signé car lui attribuer l’écriture serait prendre un risque – sous le titre « Merci pour ce moment ». A première vue, on aurait tendance à classer ce livre dans la longue suite d’ouvrages, entretiens ou articles perpétrés par des « déçus du hollandisme » tels Cécile Duflot. C’est à mon avis une erreur. Lorsque Duflot tire sur le président, elle poursuit un objectif politique : après avoir été deux ans durant son ministre, elle juge utile de se refaire une virginité, quitte à mordre la main qui l’a nourrie. Et c’est d’autant plus rentable que la main en question n’est plus en mesure de leur administrer la fessée qu’elle mériterait. Il faut toujours se méfier de ces courtisans qui une fois chassés de la cour vous racontent que le Roi dont ils ont léché les bottes pendant des années est un salaud et un menteur. Mais quoi qu’on pense d’eux – et de leurs auteurs – ces écrits restent du domaine du combat politique et ne transgressent pas à cette frontière subtile et pourtant essentielle dans une société libre qui sépare la sphère privée de la sphère publique.
La campagne montée autour du livre de Valérie Trierweiler viole, elle, cette frontière. Le livre qu’elle a commis ne fait qu’étaler – dans un style qui donne une idée de ce à quoi « Madame Bovary » ressemblerait s’il avait été écrit par Emma Bovary plutôt que par Flaubert – les états d’âme de son auteur dans ses rapports personnels et intimes avec un homme qui fut, semble-t-il, un compagnon merveilleux devenu un salaud depuis qu’il est rentré à l’Elysée. Il n’y a rien là dedans qui relève de la sphère publique. Rien sur quoi nous, citoyens, puissions revendiquer un droit de regard. Rien, en fait, qui soit notre affaire. Le fait que l’homme dont on parle soit président de la République n’y change rien : ce que François Hollande fait dans son lit – et avec qui il le fait – lui appartient, tout comme les commentaires qu’il peut faire sur la dentition des pauvres – ou des riches d’ailleurs – à la table du déjeuner de famille.
Revenons d’ailleurs sur ce dernier point, qui est emblématique du reste. Valérie Tierweiler nous raconte cette anecdote : François Hollande, dans l’intimité, appellerait les pauvres « les sans-dents » et « est fier de sa plaisanterie » ce qui, conclut elle, nous montre le mépris qu’il éprouve pour eux. Dans un monde rationnel, avant de gloser sur cette anecdote on se poserait une question évidente, celle de la véracité du récit. Car, bien évidemment, il n’existe aucune preuve, aucun élément qui soutienne la thèse exposée par l’ex-compagne du président. Elle aurait pu tout aussi bien l’inventer, et compte tenu de la volonté évidente de nuire qui motive ce livre, l’hypothèse n’est pas à exclure. Mais le monde médiatique est ainsi fait que personne n’exige des preuves avant de propager une histoire qui, de toute évidence, porte un préjudice considérable au président, qui a tout de même beaucoup de chances d’être fausse, et qui – cerise sur le gâteau – est une affaire privée. Pire, les médias dissimulent cette faute déontologique sous une pirouette : ils ne nous « informent » pas que Hollande traite les pauvres de « sans dents », ils nous informent que Valérie Trierweiler affirme que Hollande s’exprime ainsi, ce qui est incontestablement vrai et public. Et le tour est joué.
En démocratie, c’est entendu, le président de la République est notre employé. C’est le peuple qui le paye, et il a donc le droit de contrôler son travail. Mais cela ne lui donne pas un droit de s’immiscer dans sa vie privée, de la même manière qu’un employeur n’a pas le droit de se mêler de celle de ses employés. Lorsqu’il est entré à l’Elysée, De Gaulle a fait installer un compteur EDF séparé pour l’appartement présidentiel. Aujourd’hui, on relève surtout dans ce geste la conception du service public d’un homme qui tenait à marquer qu’il ne profitait en rien personnellement de sa fonction. Mais ce geste a aussi une autre signification : en payant son électricité, De Gaulle marquait la limite entre public et privé. Si je paye mon électricité, nous disait mongénéral, c’est parce que je suis chez moi, parce que mon appartement est un lieu privé. Cette distinction entre le privé et le public, que mongénéral avait tant de soin à marquer, est essentielle pour le fonctionnement démocratique. Y déroger, ce serait mettre l’autorité de la fonction à la merci des conflits, des jalousies, des mesquineries qui sont le lot des rapports privés. On a du mal à trouver un bon président, mais si en plus on doit exiger de lui qu’il soit bon père, bon mari, bon fils et qu’il s’entende avec le chien du voisin, on n’est pas sortis de l’auberge. On voit d’ailleurs ce que cela donne dans les pays ou ce genre d’exigence est la règle : comme nul n’est un saint, il en résulte une formidable hypocrisie ou l’on cache les vices privés derrière des photos de famille impeccables en priant qu’aucun journaliste n’aille déterrer la maîtresse – ou l’amant, car cela arrive aussi aux femmes – qui peut briser une carrière (1).
Valérie Trierweiler veut se venger. Ce n’est pas un sentiment très noble ni très constructif, mais c’est humain. Elle cherche à faire le plus de mal possible à l’homme par qui elle se sent trahie. Si Hollande était un passionné d’orchidées, elle aurait répandu de l’acide sulfurique sur ses plantes. S’il collectionnait des Picasso, elle aurait retravaillé ses toiles à la hache. Il se trouve que François Hollande est un homme politique. Valérie Trierweiler frappe donc là ou elle sait que cela fera le plus mal : à son image. Jusque là, rien de plus logique. Ce qui est anormal, en revanche, c’est que notre establishment politico-médiatique transforme une vengeance privée en affaire publique – en faisant de l’argent au passage – et qu’il permette ainsi aux aigreurs d’une femme délaissée menacer le fonctionnement des institutions. On peut discuter si le fait de porter les cornes justifie que Valérie brûle la cravate préférée de François. Mais cela ne justifie certainement pas qu’elle foute le feu à tout l’immeuble. Et encore moins que notre cirque médiatique lui fournisse le briquet pour le faire.
Cette vengeance privée devenue publique ne grandit d’ailleurs pas son auteur. Bien entendu, nous n’avons pas à juger des torts des uns et des autres dans cette affaire purement privée. Mais il faut avouer qu’il est comique de voir les enfants et les petits-enfants de mai 68 nous jouer le mélodrame bourgeois dans ce qu’il a de pire, preuve qu’au fond, malgré tous les discours féministes, le fantasme de la femme séduite et abandonné est toujours là, éternel. Valérie trouvait que son compagnon la traitait comme une moins que rien ? Mais alors, pourquoi est-elle restée auprès de lui ? On ne parle pas ici d’une femme de ménage d’Aubervilliers ou d’une paysanne de la Creuse avec huit enfants à charge, qui doit réfléchir deux fois avant de rompre le lien conjugal et la sécurité économique qu’il apporte. On parle d’une femme indépendante, libérée, ayant un métier, une carrière et un carnet d’adresses long comme le bras. Si elle n’aimait pas ses saillies de son compagnon sur la dentition des pauvres, elle n’avait qu’à lui dire en face, au lieu de garder ça pour son livre. Si elle ne supportait pas ses mensonges ou ses infidélités, elle n’avait qu’à le quitter. Ou à se trouver elle aussi un petit en-cas pour enrichir sa vie amoureuse. Quant à la fin de l’histoire elle est grotesque : Valérie découvre que son François la trompe et que tout le quartier est au courant, elle se précipite sur l’armoire à pharmacie pour avaler une boite de somnifères, son François se précipite derrière elle… on se croirait dans un mauvais roman de gare. Comme dirait ma grand-mère, Valérie aurait du remarquer que son François refusait de l’épouser. Et s’il refusait de passer devant monsieur le maire pour lui promettre entre autres choses respect et fidélité, il devait bien y avoir une raison.
Quant à François Hollande… il est comme d’habitude à côté de la plaque. Au lieu de se draper dans un silence digne sur le fond – assaisonné éventuellement d’un zeste de sollicitude pour l’état mental de son ex compagne – il se sent obligé de se justifier. Et ce qui est pire, de le faire à la tribune d’une conférence de presse devant les journalistes du monde entier à l’occasion du sommet de l’OTAN. En réponse à l’accusation d’avoir traité les pauvres de « sans dents », il déclare qu’il « ne permettra pas qu’on mette en cause » son attachement aux plus humbles. Fort bien : cela veut dire quoi exactement qu’il « ne permettra pas » ? Après tout, le livre est dans toutes les librairies et l’extrait est paru dans les principaux journaux. Compte-t-il aller en justice pour exiger une rétractation ? On croit rêver…
Que Valérie Trierweiler ait aimé sans être aimée en retour, qu’elle n’ait pas pu quitter son François malgré ses fautes, qu’elle n’ait pu supporter son infidélité, tout cela est bien triste. Mais c’est son problème, pas le nôtre. Le monde est plein de gens qui ne sont pas aimés comme ils le voudraient. Et ce n’est la faute de personne. Cela fait partie de la condition humaine. Il faut deux êtres pour faire un couple, et ces deux êtres ne sont pas forcément sur la même longueur d’onde. Mais la plupart des gens se débrouillent dans leur coin, et n’éprouvent pas le besoin de l’étaler dans les gazettes, avec la complicité d’un monde médiatique qui pratique le voyeurisme le plus indécent au nom du « devoir d’information » et qui au fond ne pense qu’à vendre du papier.
Descartes
(1) « Le ciel n’a de colère comparable à l’amour transformé en haine, l’enfer ne connaît de furie comparable à celle d’une femme humiliée ».
(2) Je ne peux que recommander ici le roman américain « Couleurs primaires », publié anonymement par un journaliste ayant travaillé dans l’équipe de campagne de Bill Clinton, et dont on a fait un film – très regardable, mais moins profond que le bouquin. C’est une bonne réflexion sur les rapports entre les vertus publiques et les vices privés, et sur l’hypocrisie qui sous-tend la confusion entre les sphères publique et privée au nom de la « transparence ».
Vous faites œuvre de salubrité publique. Un immense merci.
Un bon éclat de rire,devant cette conférence de presse
au sommet de l’OTAN où FH n’a évoqué que ses déboires personnels,situés..en dessous de la ceinture..comme Dsk,FH est en slip…Faut il pleurer,faut il en rire? Sans hésitations,rions de la pantalonnade de FH après celle de Dsk!!
Il n’y a pas de quoi rire. J’ai plutôt envie de pleurer, surtout lorsque j’apprends que le bouquin de dame Trierweiler se dirige vers les 200.000 exemplaires vendus. Alors que pour le même prix il y a tellement de belles choses dans les librairies…
La comparaison avec DSK ne me semble pas appropriée. Dans l’affaire DSK, il ne s’agissait pas d’une question purement privé, mais bien d’une accusation de viol. La question de savoir si un violeur peut rester président du FMI ou prétendre à la présidence de la République est une question valable. Dans l’affaire Hollande, il s’agit d’une affaire purement privée, étalée sur la place publique par une femme aigrie et vindicative.
Bonjour,
[Il n’y a pas de quoi rire. J’ai plutôt envie de pleurer, surtout lorsque j’apprends que le bouquin de dame Trierweiler se dirige vers les 200.000 exemplaires vendus. Alors que pour le même prix il y a tellement de belles choses dans les librairies…]
Entièrement en phase avec votre billet, je trouve cependant que le terme de "dame", à moins qu’il n’ait une connotation ironique – ce que je suppose – n’est pas celui qui convient à l’engeance qui fait l’objet de votre billet.
Et dans ce contexte, comme dans celui du cadre politique français d’aujourd’hui, je me demande si F.Hollande a une autre possibilité "opérationnelle" que celle de louvoyer pour amener, sans heurt majeur ou manifestation généralisée, à la prise de conscience que nous sommes arrivés au bout du bout de l’impasse.
Imaginez quelques grandes décisions réformatrices que vous jugez vitale pour le redressement de la situation. Comment pouvez vous espérer qu"elles ne soulève pas ou ici ou là des tsunamis de protestations. Un peuple qui se précipite sur un tas de détritus que constitue le document visé – même s’il ne s’agit que d’une petite minorité, mais représentative, qui achète – donne une bonne indication de son niveau de conscience citoyenne.
Après tout, les sondages ne font que refléter la versatilité de la population, à l’image d’ailleurs de l"’héroîne" de la dernière semaine. Que pouvait-il attendre de Hollande sinon des promesses, au demeurant assez limitées, et qui ne seraient pratiquement pas tenues parce que pas tenables?
Le peuple, comme on l’entend quelquefois, est prêt à "essayer" Marine Le Pen, comme on essaye une nouvelle forme de brosse à dents. Ce n’est pas ça qui guérira l’abcès ! et pourtant, combien sont ceux qui croient à la publicité qui promet le bonheur avec l’acquisition d’une nouvelle brosse.
Les hommes et femmes politiques sont moins responsables que leurs électeurs crédules.La notion de classe n’a, me semble t-il pas grand chose à voir là dedans, chacun croyant défendre son intérêt personnel, susceptible de prospérer sur le dos de ses voisins.Là est l’immense erreur de nos concitoyens, et malheureusement, les politiques que nous élisons, sont à notre image.
Très intéressant et juste, en particulier sur le rôle ambigu des médias dans cette affaire.
Un détail : la plupart de ne peut entraîner qu’un pluriel. La plupart des gens se débrouillent dans leur coin…
@timocrate
Correction faite
Comme beaucoup de ceux qui en critiquent la rédaction de ce livre,je l’ai lu avec passion. En effet,Descartes l’a très bien formulé:les déceptions amoureuses sont universelles.Alors pourquoi ma répulsion pour FH? C’est politique:-incohérence de sa politique en Syrie,en Ukraine,en Europe,en France,dans la gauche.FH symbolise le discrédit des politiques mais moins que Sarkozy,pour moi.Question de look et de feeling:mon côté Bobo me fait préférer un Culbuto en Slip à un blingbling hargneux pour qui je n’écris aucune majuscule.à tort ?..
@bovard
[Comme beaucoup de ceux qui en critiquent la rédaction de ce livre,je l’ai lu avec passion.]
Ne me dites pas que vous avez donné vos 20€ durement gagnés à ces marchands de ragots… Il y a tellement de bons livres à lire…
[FH symbolise le discrédit des politiques mais moins que Sarkozy, pour moi.]
Et bien, pas pour moi. Sarkozy, quelque soient ses immenses défauts, a toujours insisté, dans la parole et dans les actes, sur la puissance du politique. Le discours sarkozyien, quelque soient ses incohérences, reste un discours volontariste, un discours de puissance. Jamais un discours de résignation. Hollande fait quelque chose de bien plus grave que de discréditer "les politiques", il discrédite "la politique" en général en mettant à nu son impuissance. Avec Sarkozy, c’était "si l’on veut on peut", avec Hollande, c’est "il faut se résigner, il n’y a qu’une politique possible".
Cela fait plaisir de lire un texte plein de bon sens, mais pourquoi celui-ci est-il si rare ?
La grande raison du succès de la prose de Mme T (ou de son nègre), c’est que nous adorons les histoires d’alcôve, et ce d’autant plus qu’elles sont croustillantes et concernent des personnes publiques (hommes politiques, personnalités médiatiques diverses). Cela tient à ce que c’est un sujet que nous connaissons tous personnellement, et donc nous y sommes sensibles (1) En effet notre condition de primate nous conduit génétiquement à avoir un grand attrait pour l’autre sexe (ou parfois le même).
(1) c’est la raison majeure du retentissement de la fraude de Thevenoud, qui ne payait ni ses impôts, ni ses loyers; Nous connaissons tous ce que cela veut dire de payer ses impôts, son loyer. Cette fraude est toute petite en comparaison de celle de Sarkozy (l’UMP ?) qui a fait payer 17 Mio de fausses factures pour sa campagne électorale; Mais pour la plupart d’entre nous, nous ne menons pas de campagne électorale, aussi cela ne nous dit rien, pas plus que 17 Mio, dont nous avons du mal à saisir l’ampleur du montant. Aussi je suis persuadé que les électeurs de Sarkosy ne sont guère troublés par ces 17 Mio, alors que l’électeur PS est choqué par Thevenoud (et bien sûr les autres électeurs).
@marc.malesherbes
[La grande raison du succès de la prose de Mme T (ou de son nègre), c’est que nous adorons les histoires d’alcôve, et ce d’autant plus qu’elles sont croustillantes et concernent des personnes publiques (hommes politiques, personnalités médiatiques diverses). Cela tient à ce que c’est un sujet que nous connaissons tous personnellement, et donc nous y sommes sensibles (1)]
Je ne suis pas convaincu par le raisonnement. Nous savons tous préparer des œufs au plat, et la manière comme les hommes politiques ou les personnalités médiatiques les préparent ne nous passionne pas particulièrement. Si les histoires d’alcôve nous passionnent, c’est avant tout parce qu’elles sont, traditionnellement, cachées. En d’autres termes, parce que ce n’est pas un domaine auquel nous avons en principe libre accès. C’est un peu comme la franc-maçonnerie, les services secrets ou les cabinets ministériels : cela nous intéresse parce que c’est secret. Et le secret permet à l’imagination de travailler librement. Nous adorons les histoires d’alcôve parce qu’elles se regardent par le trou de la serrure. Elles nous donnent l’illusion que nous avons accès à une information privilégiée, qui nous permet d’observer des comportements « naturels ». Ce qui est bien entendu illusoire : d’une part, parce que les hommes et femmes publics sont conscients d’être regardés et adaptent leurs comportements privés autant que leurs comportements publics à l’œil de la caméra, et d’autre part parce qu’une information étalée à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires n’est plus vraiment « privilégiée »…
La politique contient une part fantasmatique, et le fantasme ne peut se développer que s’il y a un mystère. C’est pourquoi je ne crois pas et je n’ai jamais cru que la « transparence » soit un objectif désirable ni même possible. Un régime de parfaite transparence serait un régime de contrôle absolu – puisqu’il n’y aurait plus de séparation entre la sphère publique et la sphère privée – et qui ne laisserait rien à l’imagination. Donc un régime parfaitement totalitaire.
Je suis content de ne pas être le seul à avoir eu cette réaction d’indignation. Ce qui me gêne, ce n’est pas tant que l’on humilie François Hollande (même si je trouve déjà cela inacceptable), c’est que l’on humilie le président de la République. On me dira que cette génération a eu ce qu’elle voulait, et on est arrivé à la banalisation la plus totale de la fonction ; mais ce n’est pas une raison pour l’accepter, pour accepter qu’à travers le chef de l’État, ce soit toute la République que l’on salisse. Je note d’ailleurs que dans les quelques réactions des députés que j’ai entendu, l’un des seuls qui a tenu des propos semblables est Jacques Myard. Comme quoi, les républicains qui obéissent à des principes se retrouvent assez facilement, on pourrait presque dire que c’est une illustration du propos de ton précédent papier.
@BolchoKek
[Je suis content de ne pas être le seul à avoir eu cette réaction d’indignation. Ce qui me gêne, ce n’est pas tant que l’on humilie François Hollande (même si je trouve déjà cela inacceptable), c’est que l’on humilie le président de la République.]
Moi, les deux me gênent. Comme disait Neruda, « malheur à celui qui s’est levé pour défendre son grenier, et ne s’est pas levé pour défendre le blé de tous en premier ». Si je défends le principe général de séparation entre la sphère privée et la sphère publique, la sphère privée de François Hollande – ou de Nicolas Sarkozy, ou de Jean-Luc Mélenchon – doit pour moi être aussi sacrée que la mienne. J’ai trop critiqué la logique du raisonnement ad hoc pour l’admettre par ailleurs. On peut penser ce qu’on veut de François Hollande, il ne reste pas moins qu’en tant qu’être humain il a droit à sa dignité. Si on commence à penser que dès lors que c’est un adversaire politique tout est permis, on est dans une pente dangereuse.
[On me dira que cette génération a eu ce qu’elle voulait, et on est arrivé à la banalisation la plus totale de la fonction ; mais ce n’est pas une raison pour l’accepter, pour accepter qu’à travers le chef de l’État, ce soit toute la République que l’on salisse.]
Effectivement, on peut dire que cette génération politique est punie par là où elle a pêché. Mais le mal est plus profond : je commence à penser que si cette génération de politiques est tombé dans le piège de la banalisation de la fonction, c’est en grande partie parce qu’elle est en partie au moins consciente de son incapacité à assumer une magistrature symbolique. Hollande a décidé d’être un « président normal » moins par conviction que parce qu’il est incapable d’être autre chose. Etre un homme d’Etat, un vrai, c’est une discipline de chaque instant, c’est une ascèse, c’est un don de soi absolu. Cette génération est trop hédoniste, trop autocentrée pour être capable d’un tel sacrifice. Lorsqu’on voit des hommes politiques de premier plan mettre en danger leur carrière pour économiser quelques milliers d’euros d’impôts, on se dit que leur manière de hiérarchiser leurs priorités n’est pas tout à fait celle qu’il faudrait…
[Je note d’ailleurs que dans les quelques réactions des députés que j’ai entendu, l’un des seuls qui a tenu des propos semblables est Jacques Myard.]
Parmi les députés de droite, Myard est l’un de ceux pour qui j’ai la plus grande estime.
[Comme quoi, les républicains qui obéissent à des principes se retrouvent assez facilement, on pourrait presque dire que c’est une illustration du propos de ton précédent papier.]
On en trouve quelques uns… mais malheureusement ils restent marginalisés dans leur propre parti. Jusqu’à un certain point, c’est logique : on est toujours un peu marginal lorsqu’on est à contre-courant. Et c’est pourquoi ces gens n’arrivent au pouvoir que dans un contexte de crise, lorsque l’échec des élites conformistes est évident. Sans la défaite de 1940, De Gaulle serait resté un obscur colonel, un original aux idées loufoques. Et même après avoir porté la France Libre, les élites politiques traditionnelles revenues aux affaires ont tout fait pour le renvoyer chez lui, où il serait resté sans le putsch de 1958. Les Guaino, les Myard, les Chevènement et bien d’autres attendent la crise qui leur permettrait, peut-être, de mettre en œuvre leurs projets. Mais aucun d’eux n’est un De Gaulle, en mesure de prendre le premier rôle… alors qui ? Je n’ai pas dit Marine…
"L’inconvénient du règne de l’opinion, qui d’ailleurs procure la liberté, c’est qu’elle se mêle de ce dont elle n’a que faire; par exemple: la vie privée. De là, la tristesse de l’Amérique et de l’Angleterre. Pour éviter de toucher à la vie privée, l’auteur a inventé une petite ville, Verrières, et quand il a eu besoin d’un évêque, d’un jury, d’une Cour d’Assises, il a placé tout cela à Besançon où il n’est jamais allé."
Stendhal, Le Rouge et le Noir.
@Julian
Magnifique citation.
Le Nouvel Obs bien représentatif me semble-t-il de l’idéologie des nouvelles couches « upper middle class » qui tiennent le devant de la scène politique a commis via un de ses chroniqueurs politique l’article sous le titre suivant :
« Des libraires censurent le livre de Valérie Trierweiler : un pitoyable mépris des lecteurs
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1238665-mouvement-des-libraires-contre-le-livre-de-valerie-trierweiler-une-censure-indigne.html
Je n’ai aucune prétention à l’ « auréole » mais que ce livre (ou ses semblables) soit acheté, lu (avec délectation ?) me plonge dans l’interrogation : nos idéaux socialistes réalisant la « République jusqu’au bout » seront-ils un jour (même partiellement) d’actualité ?
– Je sais le socialisme n’est pas la morale mais…-
PS : ne sachant pas leur motivation – sans doute au cas par cas – je ne me prononce pas sur les libraires.
@morel
[Le Nouvel Obs bien représentatif me semble-t-il de l’idéologie des nouvelles couches « upper middle class » qui tiennent le devant de la scène politique (…)]
Je ne vous dirais pas ce que je pense du « Nouvel Obs », parce que cela m’obligerait à utiliser des mots impubliables. Je vous dirai quand même que depuis les années 1970 ce magazine a été l’exemple par excellence de ce « journalisme » – les guillemets sont de rigueur – pétri de bonne conscience et pour qui le commentaire est sacré et les faits sont libres. En s’abritant derrière les grands principes – n’est ce pas, Jean Daniel – il a justifié successivement tous les abandons, toutes les trahisons de la gauche et la prise au pouvoir des classes moyennes. Je n’ai qu’un mot à ajouter : Beurk !
[a commis via un de ses chroniqueurs politique l’article sous le titre suivant : « Des libraires censurent le livre de Valérie Trierweiler : un pitoyable mépris des lecteurs »]
Le « coup du mépris », cela fait partie de la panoplie habituelle des « libéraux-libertaires » dans cette société victimiste qui est la notre. Personnellement, les arguments du journaliste me semblent irrecevables. Le boucher kasher du coin de ma rue juge que le porc est impur, et ne propose pas de porc dans ses étals. Et personne ne considère que ce soit un « manque de respect » envers ses clients, puisqu’il annonce la couleur sur son pas de porte. Un commerçant a parfaitement le droit de choisir les marchandises qu’il veut vendre. Et s’il estime qu’un produit est dangereux ou nuisible pour ses clients, il peut parfaitement l’exclure de ses étals. De toute évidence, les libraires mis en cause assument parfaitement leur geste, puisqu’ils l’expliquent à leurs clients par voie d’affichage. Dès lors, qu’est ce que le « respect » vient faire là dedans ?
Il est d’ailleurs drôle de voir l’auteur de l’article parler de « censure ». Si l’on qualifie de « censure » le fait pour un libraire de refuser de vendre un titre donné, il faudrait aussi qualifier de « censure » le fait par un éditeur de refuser un manuscrit. Pourquoi devrait-on reconnaître à l’éditeur le droit de choisir les livres qu’il publie, mais pas au libraire le droit de choisir les livres qu’il diffuse ? Pourtant, alors que le journaliste du « Nouvel Obs » traite les libraires de « khmers libraires » qui au nom de leur « expertise » s’arrogeraient le droit de décider ce que les autres ont le droit de lire, rien n’est dit sur la sélection exercée par les éditeurs, eux aussi « professionnels de la profession », et qui depuis des siècles exercent un contrôle bien plus étendu sur ce qu’on peut on non lire… Mais ce « deux poids deux mesures » s’explique peut-être par le fait que, contrairement aux éditeurs, les libraires ne payent pas des pleines pages de publicité dans les pages du « Nouvel Obs »…
[Je n’ai aucune prétention à l’ « auréole » mais que ce livre (ou ses semblables) soit acheté, lu (avec délectation ?) me plonge dans l’interrogation : nos idéaux socialistes réalisant la « République jusqu’au bout » seront-ils un jour (même partiellement) d’actualité ?]
Ce livre est lu – avec ou sans délectation – grâce à deux choses : d’une part, c’est un livre à scandale, et dans la platitude du monde médiatique qui nous entoure il n’y a rien de tel que le scandale pour faire vendre. C’est un livre qui satisfait ce trait si humain qui est la tentation de regarder par le trou de la serrure pour voir des choses qui nous sont d’habitude cachées. D’autre part, le livre a été lancé par un matraquage médiatique rare, et avec du matraquage on arrive à vendre 100.000 exemplaires de n’importe quoi. Mais il ne faudrait pas tirer des conclusions hâtives sur la pertinence ou non de « nos idéaux socialistes » ou républicains.
{Ne me dites pas que vous avez donné vos 20€]
Quelle drôle d’idée de penser de payer pour ça, Descartes (rire)
Le système D, Descartes, voyons !
Maintenant, si ce que dit cette femme (je n’ai pas à juger (ni le style, ni le contenu) pour ma part car je ne l’ai pas encore lu) est faux, qu’attend donc le bon Président pour porter plainte pour diffamation ?
Moi petite citoyenne de rien du tout, petit grain de poussière égaré dans l’espace temps, si je devais m’apercevoir qu’on me casse du sucre sur le dos à grande échelle, c’est pourtant ce que je ferais car je serais dans mon bon droit !
Je pense que la Dame a senti la répudiation venir à grand pas et qu’elle a pris les devants, en enregistrant les propos méprisants de son compagnon sur son portable (un jeu d’enfant, on appuie sur le bouton lors d’un diner de famille et hop… ) !
Il y aura malgré tout encore 13 % de gogos pour s’indigner d’un tel manque de classe d’une "ingrate" ! Vous savez Descartes, le fait de ne pas savoir gérer sa vie privée n’est que le reflet de la mauvaise gestion de sa vie publique (tout est lié) et quand on atteint de si hautes responsabilités, c’est très grave !
De Gaulle avait Yvonne ! vie privée et vie publique réglées comme du papier à musique ! mais voilà, l’homme était de qualité et la femme de coeur, choisie pour autant de qualités au moins (certes qui se sacrifiait malgré tout pour permettre à son homme d’être le meilleur sur le trône) !
Cela ne m’empêche pas de me marrer à pleines dents comme bon nombre de mes concitoyens (des illéttrés en plus d’être édentés, sans doute ?) ha ha ha ha ha ha ha parce que le rire c’est bon pour la santé et c’est un motif suffisant !
P.S. hors sujet : vous en pensez quoi de Kerviel reçu en vedette à la fête de l’Huma ?
@l’inconnue de l’orient express
[Maintenant, si ce que dit cette femme (je n’ai pas à juger (ni le style, ni le contenu) pour ma part car je ne l’ai pas encore lu) est faux, qu’attend donc le bon Président pour porter plainte pour diffamation ?]
Quant on est président de la République, on ne porte pas plainte pour diffamation. Vous et moi, citoyens ordinaires, nous avons recours aux tribunaux judiciaires pour défendre notre honneur. Mais le président, lui, relève d’un autre juge : le peuple souverain. C’est son seul et unique juge. C’est d’ailleurs la contrepartie logique de l’immunité présidentielle : le président, en bonne logique, ne peut être mis en cause devant un tribunal, mais ne peut non plus mettre en cause les autres. Son seul juge, c’est le peuple.
J’ajoute que du temps ou la Vème République existait encore, la pratique constante était que le président ne portait jamais plainte pour délit de presse. Je trouve que c’est un pratique très saine. François Hollande ne devrait consacrer à cette affaire un seul mot. Il devrait répondre aux journalistes « mais actions et ma carrière parlent pour moi, je n’ai rien à ajouter ». Avec peut-être une phrase exprimant une préoccupation bien humaine pour la santé mentale de son ancienne compagne. Point à la ligne.
[Moi petite citoyenne de rien du tout, petit grain de poussière égaré dans l’espace temps, si je devais m’apercevoir qu’on me casse du sucre sur le dos à grande échelle, c’est pourtant ce que je ferais car je serais dans mon bon droit !]
Oui, mais vous, petite citoyenne de rien du tout, n’êtes pas soumise ni aux mêmes servitudes qu’un président de la République. Un président ne peut être un « citoyen normal ».
[Je pense que la Dame a senti la répudiation venir à grand pas et qu’elle a pris les devants, en enregistrant les propos méprisants de son compagnon sur son portable (un jeu d’enfant, on appuie sur le bouton lors d’un diner de famille et hop… ) !]
Comme je l’ai dit dans mon papier, que les « propos méprisants » en question aient ou pas été prononcés m’indiffère au plus haut point. Un homme politique doit être jugé pour ce qu’il fait et ce qu’il dit es qualités. Ce qu’il dit à al table du déjeuner est son affaire et nous, citoyens, nous ferions bien de nous en désintéresser. Parce que cet intérêt malsain pour la « transparence » finira par se retourner contre nous. Si nous nous reconnaissons le droit de sanctionner le président parce qu’il méprise les pauvres en privé, demain notre patron exigera le droit de nous licencier pour avoir exprimé notre mépris de notre hiérarchie en privé…
[Vous savez Descartes, le fait de ne pas savoir gérer sa vie privée n’est que le reflet de la mauvaise gestion de sa vie publique (tout est lié)]
Non, justement. Tout n’est pas lié. En imaginant que les défauts privés pourraient être le « reflet » des défauts publics – et vice-versa – vous donnez un coup de canif à ce principe fondamental de la République, la séparation entre la sphère publique et la sphère privée. Si l’on veut préserver cette séparation, il faut défendre l’idée que les normes ne sont pas les mêmes lorsqu’on se place dans l’une ou l’autre de ces sphères. Et qu’on peut donc « ne pas savoir gérer » sa vie privée et être en même temps un excellent gestionnaire public. Si l’on commence à identifier les deux choses, on en arrive au système totalitaire à l’américaine ou un célibataire est par avance réputé incapable d’occuper de hautes fonctions.
[De Gaulle avait Yvonne ! vie privée et vie publique réglées comme du papier à musique !]
On n’en sait rien. La vraie nature des rapports entre Charles et Yvonne nous est inconnue. Ni l’un ni l’autre ne s’est véritablement exprimé sur la question. Le peu que nous en savons nous vient de sources indirectes, qui d’ailleurs ont souvent attendu la disparition des personnes concernées pour s’exprimer, et des très rares témoignages publics d’affection de l’un pour l’autre. Et si on apprenait aujourd’hui que Charles et Yvonne ne faisaient que jouer la comédie, qu’en fait ils se haïssaient, est-ce que cela changerait quelque chose à l’œuvre de mongénéral ?
[P.S. hors sujet : vous en pensez quoi de Kerviel reçu en vedette à la fête de l’Huma ?]
Vous voulez me faire dire des gros mots ? J’ai écrit sur ce blog un papier ou j’ai exprimé mon opinion sur le « cas » Kerviel, et sur sa récupération en tant que « cause » par le PG en général et par Mélenchon en particulier. Et je n’ai toujours pas changé d’avis : que Kerviel joue les victimes, cela ne doit surprendre personne. Dans la société « victimiste » qui est la notre, c’est la meilleure manière d’échapper à ses responsabilités et de justifier n’importe quoi. Il aurait donc tort de se gêner. Ce qui est plus inquiétant, c’est qu’un parti politique qui prétend à un changement radical de société rentre dans cette logique perverse du « tous irresponsables », et mette Kerviel a côté de Dreyfus au Panthéon des hommes injustement persécutés. Comparaison absurde : Dreyfus a été poursuivi et condamné pour un crime qu’il n’avait pas commis. Kerviel a été condamné pour des faits qu’il reconnaît, mais qu’il cherche à justifier.
J’ajoute que le théâtre organisé par Kerviel – sa marche italienne, ses liens avec la hiérarchie catholique, sa présence à la Fête de l’Huma – est grotesque. Kerviel a eu une enfance normale et une éducation de bon niveau avec un mastère universitaire. On ne parle pas d’une femme de ménage immigrée ou d’un ouvrier illettré qui peuvent être facilement trompés par leur employeur. On parle d’un citoyen éduqué, formé, et donc capable de choix libres et informés. Si un tel personnage ne peut être considéré responsable de ses actes, alors je me demande qui peut l’être. Ou faut-il considérer que les seuls êtres libres et donc responsables de leurs actes sont les anciens élèves de l’ENA ?
Alors pourquoi Mélenchon en fait une vedette à la fête de l’Huma (je note au passage qu’aucun dirigeant communiste n’a participé à cette mascarade) ? Je l’ignore et j’avoue que j’ai beaucoup de mal à comprendre. Je sais d’ailleurs par des amis que cette affaire ne passe pas non plus comme une lettre à la poste au PG.
Avec en tête le contenu du blog Descartes et l’excellente émission d’hier soir, ‘les paroles et des actes’,je réalise pourtant que je vais évoquer une de mes marottes.
Elle est connue,c’est J.Delors .
En effet qui a fait sa conférence de presse hier soir sous les traits de FH?
Pour moi,c’est encore et toujours le même discours,celui de J.Delors.
Nous le savons du quator Deloriste,d’intimes de la fin des année 70,Delors,M.Aubry,Ségolène Royal,FH,c’est ‘culbuto’ ,F.Holland,qui a seul remporté le gros lot,la présidence en 2012.
J.Delors ancien commissaire européen et homme lige de F.Mitterand,avait compris que les rails européistes où il engageait la France dès les années 80 allait conduire le pays à la dés-industrialisation à la vassalisation et à l’impasse.
L’idée de l’ impopularité en résultant,révulsait J.Delors qui a préféré ne pas se présenter après 1995.
Ce faisant,Il a laissé le champ libre à ses affidés.
C’est son très cher fils spirituel FH,qui a finalement emporté le morceau…
J.Delors sort de ce corps ! …aurait pu s’exclamer les journalistes à l’adresse de FH,lors de la conférence de presse.
J’avoue que le style,l’aisance de FH m’ont bluffé.
L’homme KO debout s’est relevé et l’instant d’une conférence de presse ,nous avons eu l’impression d’avoir un président de la république française.
Or depuis Delors,La France,n’existe souverainement que pendant les conférences de presse particulièrement les Hollandaises menées avec Brio en apparence.
Las,depuis J.Delors et Mitterand,nous n’aurons plus que des hauts fonctionnaires européens.
Mais quand même,sacré ‘culbuto’,malgré V.Triervaler et J.Delors qui le hante,quel sens de la réparti et du rebond…Tout au moins,en conférence de presse au style ‘grand oral de l’ENA’ avec une nuance potache bien maitrisée….
A propos du quator Deloriste des années 70,quelle est la dernière cartouche à utiliser ?
Evidemment,Martine Aubry,bon sang ne saurait mentir,future candidate après Royal,Holland en 2017 ?
Bien sûr,Cambadélis,y veille….La commission européenne aussi..
@bovard
[En effet qui a fait sa conférence de presse hier soir sous les traits de FH? Pour moi, c’est encore et toujours le même discours, celui de J.Delors.]
Ce n’est pas très gentil pour J. Delors. On peut reprocher beaucoup de choses à Delors, mais il avait au moins une qualité, celle d’avoir une ligne claire et réfléchie, une boussole idéologique à toute épreuve. C’était une boussole chrétienne-libérale, mais une boussole tout de même. On ne peut pas reprocher à Delors d’avoir cherché la fonction pour la fonction. D’ailleurs, lorsque celle-ci fut à sa portée, il y renonça parce qu’il savait qu’une fois élu il ne pourrait pas mettre en œuvre ses idées.
[J’avoue que le style, l’aisance de FH m’ont bluffé. L’homme KO debout s’est relevé et l’instant d’une conférence de presse ,nous avons eu l’impression d’avoir un président de la république française.]
C’est ça, la technique. On n’arrive pas à la présidence de la République par hasard. Hollande n’a peut-être aucune des qualités nécessaires pour gouverner, mais il a tout ce qu’il faut pour se faire élire et pour séduire une audience. Faire illusion, c’est sa spécialité. C’est quand l’illusion se dissipe que les ennuis commencent. Et il faut dire qu’à chaque conférence de presse, il a plus de mal. On retiendra des dernières une phrase, une formule, une annonce. De celle-ci, il ne reste rien. On sentait bien qu’au-delà du numéro du magicien, le chapeau était vide et le discours creux.
[A propos du quatuor Deloriste des années 70,quelle est la dernière cartouche à utiliser ? Evidemment, Martine Aubry, bon sang ne saurait mentir,future candidate après Royal, Hollande en 2017 ?]
Aubry est probablement celle qui a le mieux compris les limitations du personnage Hollande. Elle avait prévu la catastrophe, et fait en sorte de ne pas être dans le bateau qui coule, tout en s’assurant qu’on ne puisse pas l’accuser d’avoir envoyé des torpilles. Et du coup, elle sera probablement le seul recours, le seul éléphant socialiste qui puisse dire en 2017 « moi je n’y suis pour rien ».
[Bien sûr, Cambadélis, y veille….La commission européenne aussi.]
Cambadélis a trop de casseroles pour être un prétendant crédible. Outre son association avec DSK, que beaucoup au PS ne manqueront perfidement de sortir au cas où, il a toute une batterie de cuisine héritée de la période MNEF-UNEF-ID, assortie de deux condamnations pénales pour emploi fictif et détournement. Ce qui est tout de même un peu embêtant par les temps qui courent.
Bonjour Descartes,
M’autorisez-vous un hors-sujet complet ?
Je me suis toujours méfié intuitivement des prophéties des Rifkin (un Attali Américain ?) et autres gourous qui passent leur temps à annoncer des pseudo-révolutions dont ils croient identifier les ferments dans les dernières tendances technologiques, qu’il s’agisse d’un changement de modèle industriel, du dépassement du capitalisme dans l’"informationalisme" ou l’économie contributive, de l’émergence d’une prétendue "classe créative"… Quand ce n’est pas la fin du travail. Mon détecteur de fumée s’est ainsi affolé à la lecture de cet entretien :
http://www.telerama.fr/idees/jeremy-rifkin-ce-qui-a-permis-le-succes-inoui-du-capitalisme-va-se-retourner-contre-lui,117006.php#mW8qiCmpYRJ7CkhL.01
Notamment au passage suivant :
“Car chacun, demain, produira l’énergie dont il aura besoin ? Des milliers de personnes produisent déjà leur énergie pour un coût marginal proche de zéro. En Allemagne, 27% de l’électricité est verte, et la chancelière Merkel avec qui je travaille sur ces questions, vise les 35%. Il faut savoir que les coûts fixes de production de ce type d’énergie vont suivre la même courbe que ceux des ordinateurs : une chute libre. La source d’énergie, elle, n’est pas un problème : le soleil et le vent sont gratuits, il suffit de les capturer – et nous y arrivons de mieux en mieux. Quant au transport de l’énergie, nous avons vu ces dernières années le début de la transformation de la « grille » de l’énergie en Internet de l’énergie. Des millions de « prosumers » (à la fois producteurs et consommateurs) vont pouvoir vendre, ou échanger, l’énergie dont ils n’ont pas besoin, sur une plateforme internet, à travers tous les continents."
Connaissant votre expertise en la matière, j’étais curieux de connaître votre sentiment sur cet "Internet de l’énergie" en devenir qui a tout pour plaire aux ennemis du centralisme nucléocratique 🙂
Cette médiocre transition m’amène à vous demander si le lancement du "M6S" (kézako ?) vous inspire un commentaire quelconque, peut-être pas tant sur le fond -vous avez déjà dit à plusieurs reprises tout le bien que vous pensiez de la "refondation républicaine des institutions" à la mode pégiste- que du point de vue de la tactique politicienne. Alors, usine à gaz pilotée par la direction du PG ? Tentative désespérée de Mélenchon de s’arracher à l’orbite du PCF après avoir échoué dans sa prise de contrôle? Occasion de débat démocratique comme en 2005 ? Tremplin de fortune pour la prochaine présidentielle ? J’arrête là le hors-sujet, et vous remercie une fois de plus pour vos billets et les échanges stimulants qu’elles manquent rarement de susciter.
@Benjamin
[M’autorisez-vous un hors-sujet complet ?]
Bien entendu. Vous l’aurez compris, j’aime le débat. Le pire que vous risquez, c’est que je fasse un papier sur le sujet !
[Je me suis toujours méfié intuitivement des prophéties des Rifkin (un Attali Américain ?) et autres gourous qui passent leur temps à annoncer des pseudo-révolutions dont ils croient identifier les ferments dans les dernières tendances technologiques, qu’il s’agisse d’un changement de modèle industriel, du dépassement du capitalisme dans l’"informationalisme" ou l’économie contributive, de l’émergence d’une prétendue "classe créative"… Quand ce n’est pas la fin du travail.]
Rifkin est, tout comme Attali ou Serres, un charlatan. Il n’y a chez eux aucune analyse sérieuse du réel qui les conduit à une conclusion. Leur démarche est très différente : Ils assènent une conclusion – « le monde du futur sera comme ci ou comme ça », puis recherchent dans le présent des « exemples » censés illustrer cette transition, sans jamais se poser des questions stupides genre « est ce que cet exemple est représentatif », et sans jamais tenir compte des exemples qui ne vont pas dans leur sens.
Pourquoi ça marche ? Parce qu’ils prennent un grand soin dans leurs prédictions de peindre le monde du futur tel que les classes moyennes ont envie de le voir. Que ce soit Serres, Attali ou Rifkin, tous prédisent le triomphe des valeurs de ces couches sociales-là. Et les classes moyennes adorent qu’on leur dise qu’elles représentent le futur, que les couches populaires ne viendront pas leur disputer leur statut, et que tout ira bien. Rifkin, c’est les « lendemains qui chantent » des classes moyennes.
[Notamment au passage suivant : “Car chacun, demain, produira l’énergie dont il aura besoin. Des milliers de personnes produisent déjà leur énergie pour un coût marginal proche de zéro. En Allemagne, 27% de l’électricité est verte, et la chancelière Merkel avec qui je travaille sur ces questions, vise les 35%. Il faut savoir que les coûts fixes de production de ce type d’énergie vont suivre la même courbe que ceux des ordinateurs : une chute libre.]
Ce paragraphe est une illustration parfaite de la manière de procéder de ce genre de charlatan. Remarquez que toute la démonstration de Rifkin dépend d’une unique affirmation : « Il faut savoir que les coûts fixes de production de ce type d’énergie vont suivre la même courbe que ceux des ordinateurs : une chute libre ». Si cette prédiction ne devait pas se réaliser, le fait que le « coût marginal » des énergies renouvelables soit quasi nul n’aurait aucune importance, puisque le prix total de l’énerge est l’addition du coût marginal et du coût fixe.
Or, vous noterez que Rifkin n’apporte aucun argument pour appuyer cette affirmation. Il a recours à une ruse habituelle, celle de présenter la chose comme une évidence en la faisant précéder de la formule « il faut savoir ». Comment quelque chose « qu’il faut savoir » pourrait être fausse ? Mais il ne nous explique pas pourquoi les coûts fixes de production des énergies renouvelables devraient suivre « la même courbe que ceux des ordinateurs », plutôt que la courbe des coût fixes de production de l’acier, du beurre ou des robes de haute couture ? D’ailleurs, Rifkin tresse des lauriers à « l’électricité verte » de Mme Merkel, mais oublie que cette politique aboutit à un prix de l’électricité de deux fois plus élevé qu’en France, ou les énergies vertes représentent un peu plus de 11% du total. S’il faut doubler le prix pour passer de 11% à 27%, imaginez la suite…
Mais on trouve dans ce paragraphe une autre technique de Rifkin et consorts, celle qui construire un pseudo-argument par la confusion. Ainsi, il écrit : « Car chacun, demain, produira l’énergie dont il aura besoin. Des milliers de personnes produisent déjà leur énergie pour un coût marginal proche de zéro. En Allemagne, 27% de l’électricité est verte, et la chancelière Merkel avec qui je travaille sur ces questions, vise les 35% ». Et à partir de là il déroule son raisonnement sur les « prosumers ». Mais quel est le rapport entre les deux premières phrases et la troisième ? S’il est vrai qu’en Allemagne « 27% de l’électricité est verte », seule une infime partie de cette électricité est produite par « chacun ». La production d’énergie renouvelable en Allemagne reste centralisée, confiée à des grands parcs d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques. Mais la confusion entre « énergie produite par chacun » et « énergie verte » permet à Rifkin de donner l’illusion qu’il a donné un argument sérieux, chiffré, alors qu’il ne est rien.
[Connaissant votre expertise en la matière, j’étais curieux de connaître votre sentiment sur cet "Internet de l’énergie" en devenir qui a tout pour plaire aux ennemis du centralisme nucléocratique :)]
Je vous le dis tout net : c’est une idiotie. Et on n’a pas besoin d’une grande expertise du domaine pour le comprendre. Le progrès humain, depuis Neanderthal jusqu’à nos jours, a été celui de la division du travail et de la spécialisation. Au départ chacun devait, pour survivre, être capable de tout faire : construire une maison, élever des poules, creuser un puits, couper des arbres, tuer un loup, cultiver la terre, ferrer un cheval, se défendre des bandits, soigner les animaux – et les hommes – et parler aux dieux. Avec le temps, on a divisé le travail : on a confié la construction de la maison au maçon, le puits au puisatier, le ferrage au ferronnier, les bandits au gendarme, les dieux au prêtre. Cette spécialisation a permis un gain en efficacité énorme, et c’est ce qui nous permet aujourd’hui de bénéficier d’un niveau de vie infiniment supérieur à celui de notre lointain parent.
Le discours de Rifkin, c’est le retour en arrière vers un monde ou chacun produirait « son » énergie – et pourquoi ne pas étendre le raisonnement à la viande, les confitures, les médicaments, les ordinateurs et les livres… Mais combien de gens ont envie, après une journée de travail harassante, de monter à l’échelle pour graisser « leur » éolienne ou pour nettoyer « leurs » panneaux solaires ? A peu près les mêmes qui ont envie d’aller tuer et plumer le poulet du dîner. C’est-à-dire, pratiquement personne. L’immense majorité des gens est absolument ravie d’arriver chez elle le soir et pouvoir allumer la lumière en laissant les agents EDF s’occuper de la maintenance et des pannes, de sortir un poulet du réfrigérateur et de laisser le plumage et les maladies de la volaille à quelqu’un d’autre.
Le discours de Rifkin capitalise l’illusion « libertaire » qui veut qu’en tirant l’eau de son puits et en mangeant le poulet qu’on élève soi même on devient plus « libre ». Pour constater combien cette idée est absurde, il n’y a qu’à voir dans quel état de « liberté » vivent les gens dans les sociétés où ce mode de vie est la règle. C’est la négation de cette réalité que Marx avait déjà souligné : pour arriver au règne de la liberté, il faut passer par le règne de la nécessité. La liberté humaine a besoin d’une base matérielle, et cette base matérielle ne peut être que collective.
[Cette médiocre transition m’amène à vous demander si le lancement du "M6S" (kézako ?) vous inspire un commentaire quelconque, peut-être pas tant sur le fond -vous avez déjà dit à plusieurs reprises tout le bien que vous pensiez de la "refondation républicaine des institutions" à la mode pégiste- que du point de vue de la tactique politicienne. Alors, usine à gaz pilotée par la direction du PG ? Tentative désespérée de Mélenchon de s’arracher à l’orbite du PCF après avoir échoué dans sa prise de contrôle? Occasion de débat démocratique comme en 2005 ? Tremplin de fortune pour la prochaine présidentielle ?]
Difficile à dire. Je n’ai pas discuté avec ceux qui ont participé à la mise en orbite de cet « ovni » politique, et je n’ai donc aucune information « de l’intérieur ». J’en suis réduit comme vous à observer de l’extérieur, et pour le moment l’activité du « M6S » se réduit à la publication d’un site internet ou le seul texte affiché est celui d’une pétition appelant à une réforme institutionnelle dont le but est, schématiquement, de donner à la France ce dont la France a besoin. Avec ça, on ne va pas très loin dans la compréhension du projet politique qui est derrière.
Je ne peux donc, pour commenter cette affaire, que me référer à mon expérience et à ma connaissance des gens qui sont embarqués dans cette galère. Je pense, effectivement, que Mélenchon se sentait à l’étroit dans le FdG après l’échec de la stratégie d’OPA sur le PCF. Un parti politique « institutionnalisé », comme c’est le cas du PCF, peut s’accomoder d’un train-train rythmé par un calendrier liturgique annuel immuable – vœux en janvier, muguet en mai, fête de l’huma en septembre plus autres fêtes mineures – avec en prime le cycle quasi-annuel « désignation des candidats-campagne-élection » et le cycle triennal des congrès. Mais une telle routine est mortelle pour un homme politique solitaire qui n’existe que de par sa présence médiatique. Car pour intéresser les médias, il faut faire en permanence des « coups ». C’est un peu comme une bicyclette : son équilibre dépend de sa vitesse. Si elle s’arrête, elle tombe. Et dans le cadre du FdG, le vélo-Mélenchon était sérieusement embourbé. Pour faire des coups, il faut dire des choses scandaleuses. Mais si ces choses heurtent vos alliés, vous vous retrouvez en permanence en porte-à-faux.
En se positionnant en leader d’un mouvement hors du FDG, Mélenchon recupère une marge de liberté. Sous couvert du « M6R » – la ressemblance du nom avec le « mouvement 5 étoiles » est étonnante – Mélenchon peut dire à peu près n’importe quoi sans pour autant apparaître déloyal. Il faudra attendre un peu pour voir comment il compte utiliser cette liberté, et quels en seront les résultats. Je crains, par contre, que le « mouvement » soit affecté par le même problème que le PG, à savoir, l’étroitesse de sa base sociologique. Il est pour moi évident que la question institutionnelle n’est pas, loin de là, au cœur des préoccupations des couches populaires et je dirais même d’une partie des classes moyennes dont les emplois commencent à être menacés par les politiques euro-compatibles. Concentrer le débat sur cette question risque de confiner le « M6R » à la même base sociologique que « Podemos » et autres mouvements de la même espèce, qui associent une présence médiatique importante et un poids politique quasi-nul. Je pense d’ailleurs que c’est là le principal problème de l’analyse de Mélenchon : il ne s’aperçoit pas que le véritable pouvoir – au sens de la capacité à peser dans les débats et dans les choix des politiques mises en place – reste associé à la base sociologique, à la capacité de représenter des sections de la société, et non à la présence médiatique. Dans la « gauche radicale » on nous bassine en permanence avec « podemos » ou les mouvements du type « indignados », sans jamais se demander quel est le poids réel de ces mouvements – poids qui est proche de zéro.
Au risque de me répéter : il n’y a pas de problème institutionnel en France. Au contraire : les institutions républicaines – qui ne sont pas tout à fait celles de la Vème République gaullienne mais qui en portent encore, heureusement, la marque – résistent remarquablement toutes les tentatives de les bloquer. Nous avons des gouvernements stables et capables de légiférer, et dont les français reconnaissent la légitimité puisqu’ils obéissent aux normes qui en sont issues. On peut discuter à perte de vue sur la qualité « démocratique » du système, sur la représentativité et la qualité des élites qu’il dégage. Mais ce qui me semble incontestable, c’est que le peuple français s’en accommode. Ce que nos concitoyens exigent en priorité c’est un gouvernement qui gouverne, qui soit capable de conduire le pays et protéger les acquis conquis de haute lutte. Le « réferendum révocatoire » et autre « élection parlementaire », qui passionne le petit monde des militants, arrive bien loin dans leur liste de priorités.
[J’arrête là le hors-sujet, et vous remercie une fois de plus pour vos billets et les échanges stimulants qu’elles manquent rarement de susciter.]
Merci de l’encouragement. A votre tour, je vous remercie d’y participer. Si les échanges sont « stimulants », c’est surtout grâce à mes lecteurs.
@Descartes,
Le peuple souverain et juge ? vous me faites bien rire là Descartes !!! Les moutons ont juste le droit de mettre leur bulletin inactif dans l’urne et de savourer l’arnaque, servie à l’infini !
Bien sûr, que Hollande ait à respecter le protocole de la fonction présidentielle (bien entachée hein) est tout à fait dans l’ordre des choses, sauf que vu le vaudeville qui se déroule sous notre nez, hein il est humainement sain d’imaginer une suite encore plus cocasse au scénario, histoire de bien se fendre la gueule puisqu’il ne nous reste plus que ça pour se dilater le plexus solaire (rire) !
Ah, on peut dire, en effet, qu’avec son discours "j’aime les pauvres et gna gna gna", c’est vachement réussi comme attitude, censée exprimer la dignité et la réserve qui normalement devraient être liées à la fonction présidentielle ! On a que ce qu’on mérite dans la vie et si Hollande est si impopulaire, c’est que ses actions et comportements ne méritent pas mieux que cela !
Pour tout vous dire, je m’en tape grave de tout ça ! j’ai même pas encore lu le livre de la dame ! j’ai pas que ça à faire, en somme !
Pour Kerviel, bien que pensant que tout homme a droit de se racheter une conduite, j’ai trouvé ça un peu trop dégoulinant ces embrassades, ces je te tiens par la main et je te fais un gros bisou sur la joue !
Ce mec, qui si il n’avait pas été pris en flagrant délit de truanderie (même si pas le seul à devoir passer à la caisse) n’aurait eu aucun état d’âme à poursuivre sa besogne de fossoyeur, si bien rémunérée !
Bref, j’aime bien (gentiment) vous provoquer Descartes et puis j’aime bien me marrer aussi alors le livre de la Valérie, que j’ai pas lu, tant mieux si il amuse la galerie ! De plus, le Président qui au lieu de régler les problèmes de la France (défigurée) préfère s’affubler d’un casque et enfourcher un scooter (sa vie privée certes mais tout de même, comment être pris au sérieux après ça, images volées ou pas). Permettez moi de vous dire qu’il n’a pas eu besoin de la sortie de ce livre pour avoir perdu en crédibilité aux yeux des Français !
Bref, tout ça est bien lamentable, c’est vrai et le pire reste à venir !
@ l’inconnue de l’orient express
[Le peuple souverain et juge ? vous me faites bien rire là Descartes !!! Les moutons ont juste le droit de mettre leur bulletin inactif dans l’urne et de savourer l’arnaque, servie à l’infini !]
Je vous fais rire ? Et bien, confidence pour confidence, vous me faites pleurer. Mais dire qu’ils ont « juste le droit de mettre leur bulletin inactif dans l’urne », c’est un travestissement de la réalité. Les citoyens ont bien plus de droits que cela : ils ont le droit de choisir leurs représentants, ils ont le droit de pétition, de manifestation, d’expression, d’association politique. Ils ont le droit de grève. S’ils n’utilisent pas ces droits, ce n’est pas de peur d’être fusillés, mais parce qu’ils font le choix souverain de ne pas le faire. Et ce n’est pas respecter ce droit souverain que de mépriser les « moutons » – rappellons que cette formule s’applique aux citoyens français – dès lors qu’ils n’ont pas le bon goût de se comporter comme vous le souhaiteriez.
Au lieu de cracher votre mépris, vous feriez mieux de vous interroger. Pourquoi les « moutons » choisissent de ne pas adhérer à un parti politique ou un syndicat ? Pourquoi ne manifestent-ils pas ? Pourquoi ne font-ils pas grève ? En décrétant qu’ils « n’ont pas le droit », vous vous interdisez de poser ces questions.
Dans le "ce soir ou jamais" du 12 septembre, Marcel Gauchet, sans approuver (au contraire) expliquait le succes du livre de V. Trierweiler ainsi:
Dans un monde où les politiques menées sont les memes a gauche ou a droite, l’electeur n’a plus guere que la personnalité des candidats pour faire son choix. Or, comment mieux connaitre cette personnalité que par la connaissance de sa vie privée?
C’est ainsi qu’en 2012, on élit Hollande en reaction à la megalomanie de Sarkozy, alors qu’en 1981, on elit Mitterand malgré sa batterie de casseroles et à cause de ses 101 propoosition et de sa promesse d’une sorte de socialisme a visage humain.
De ce point de vue, on peut voir les derives actuelles comme une consequence de l"extinction des affrontements politiques…
J’avais trouvé ce point de vue de Gauchet aussi neuf qu’instructif…
@ democ-soc
[Dans un monde où les politiques menées sont les memes a gauche ou a droite, l’electeur n’a plus guere que la personnalité des candidats pour faire son choix. Or, comment mieux connaitre cette personnalité que par la connaissance de sa vie privée?]
J’ai une analyse proche de celle de Gauchet, mais pas tout à fait la même. Ce n’est pas l’électeur qui cherche à connaître la vie privée des personnalités. D’ailleurs, vous remarquerez que lorsqu’une personnalité s’abstient d’exposer sa vie privée, la presse et le public respectent en général ce choix. Nous ne savons guère de choses sur la vie privée de Jean-Pierre Chevènement ou de Laurent Fabius, de François Fillon ou de Jean-Pierre Raffarin, malgré le fait que tous quatre ont occupé des postes de tout premier plan. Mais certains politiques, parce qu’ils n’ont rien à dire sur les sujets de fond, font le choix d’exposer leur vie privée « pour faire la différence ». Et ce faisant, ils mettent le doigt dans l’engrenage infernal.
[De ce point de vue, on peut voir les derives actuelles comme une consequence de l"extinction des affrontements politiques…]
Tout à fait. D’ailleurs, dans les pays ou le consensus entre les grands partis est traditionnel, comme c’est le cas aux USA, la sphère privée est depuis longtemps inexistante pour les hommes politiques.
@ democ-sol
Giscard a été aussi victime d’un vote ‘contre’,’anti-Giscard’ en 1981.
Les affaires de ‘l’avion renifleur’,’des diamants de Bokassa’ ,’sa prétendue attitude hautaine’ ont provoqué une relative détestation épidermique de Giscard.
Certains ont affirmé que l’entourage de J.Chirac,certains d’extrème droite ont aussi,en sous main, oeuvré à la défaite inattendue de Giscard..
@ Descartes
["En démocratie, c’est entendu, le président de la République est notre employé. C’est le peuple qui le paye, et il a donc le droit de contrôler son travail. Mais cela ne lui donne pas un droit de s’immiscer dans sa vie privée, de la même manière qu’un employeur n’a pas le droit de se mêler de celle de ses employés."]
Rappelons tout de même que c’est François Hollande lui-même qui, le premier, a en quelque sorte "immiscé" sa vie privée dans sa fonction, en élevant sa concubine au rang officiel de "Première Dame". Ce faisant, il a volontairement promu cet élément de sa vie privée au rang de fait public. C’est pourquoi il n’y a d’ailleurs, à mon sens, rien à reprocher au magazine Closer : en effet, il est bien certain que celui-ci aurait commis une violation hautement condamnable de la vie privée, s’il avait révélé une relation adultère au sein d’un couple marié. Mais en dévoilant le changement de concubine présidentielle, il n’a fait que délivrer une information intéressant le public, dès lors que la fonction officielle de "Première Dame" ne reposait sur rien d’autre, justement, que sur les sentiments privés du Président. Sauf à considérer que la "Première Dame" serait devenue une sorte de nouvelle fonction officielle de la République, qui n’aurait plus rien à voir, ni avec le mariage, ni même avec le concubinage, auquel cas il conviendrait, selon moi, d’inscrire un nouvel article dans la Constitution : "Le Président nomme et révoque la Première Dame, selon son bon plaisir, parmi une liste dressée par le Conseil Constitutionnel, et au sein de laquelle figurent de droit Miss France et ses quatre dauphines.". Quant au livre de Valérie Trierweiler, dont je m’afflige comme vous du chiffre des ventes, il n’est que la suite logique de ce "péché originel" de François Hollande, qui aura peut-être ainsi appris à ses dépens tout l’intérêt de cette institution qu’est le mariage.
@dsk
[Rappelons tout de même que c’est François Hollande lui-même qui, le premier, a en quelque sorte "immiscé" sa vie privée dans sa fonction, en élevant sa concubine au rang officiel de "Première Dame".]
Je ne suis pas d’accord. La fonction de « première dame » est une fonction traditionnelle, qu’ont assumée – de manière fort différente, certes – les femmes des différents présidents de la République. Que la compagne du président se voit reconnaître un statut de « quasi-épouse » ne me choque pas vraiment. Et cela n’a rien à voir avec la vie privée. Le rôle de « première dame » est un rôle public.
Là où Hollande a péché, c’est précisément que sa « première dame » n’a pas accepté son rôle officiel, et l’a fait savoir. C’est un peu le problème avec l’idée même de « présidence normale ». Le rôle du protocole, c’est précisément de marquer la frontière entre le privé et le public. Lorsqu’un monsieur entre précédé d’un huissier, nous savons qu’il s’agit du président. Lorsque le même monsieur entre en ouvrant lui-même la porte, on sait que c’est François Hollande. Mais lorsque l’on renonce au protocole, comment savoir où s’arrête le privé et commence le public ?
[C’est pourquoi il n’y a d’ailleurs, à mon sens, rien à reprocher au magazine Closer : en effet, il est bien certain que celui-ci aurait commis une violation hautement condamnable de la vie privée, s’il avait révélé une relation adultère au sein d’un couple marié. Mais en dévoilant le changement de concubine présidentielle, il n’a fait que délivrer une information intéressant le public, dès lors que la fonction officielle de "Première Dame" ne reposait sur rien d’autre, justement, que sur les sentiments privés du Président.]
Je ne partage pas. Le mariage ne change rien : Valérie Trierweiler était la « compagne officielle », l’autre n’était qu’une « maîtresse ». La différence de statut était claire, et François Hollande n’a jamais eu l’intention de donner un caractère officiel à sa relation avec sa maîtresse.
[Sauf à considérer que la "Première Dame" serait devenue une sorte de nouvelle fonction officielle de la République, qui n’aurait plus rien à voir, ni avec le mariage, ni même avec le concubinage, auquel cas il conviendrait, selon moi, d’inscrire un nouvel article dans la Constitution : "Le Président nomme et révoque la Première Dame, selon son bon plaisir, parmi une liste dressée par le Conseil Constitutionnel, et au sein de laquelle figurent de droit Miss France et ses quatre dauphines.".]
Oui, la fonction de « première dame » est une fonction officielle, au même titre que celle de femme d’ambassadeur ou de préfet. La République le reconnaît d’ailleurs puisque leur place est prévue dans le protocole, et que des dotations en argent pour couvrir les frais qu’elles encourent dans l’exercice de leurs « fonctions » sont prévues, tout comme sont prévues un certain nombre d’incompatibilités avec des emplois privés ou publics. Que les règles qui régissent ces « fonctions » soient coutumières et non-écrites n’empêche en rien qu’elles existent. L’empire chinois, d’ailleurs, avait poussé le raisonnement bureaucratique jusqu’à recruter la compagne de l’empereur par concours.
[Quant au livre de Valérie Trierweiler, dont je m’afflige comme vous du chiffre des ventes, il n’est que la suite logique de ce "péché originel" de François Hollande, qui aura peut-être ainsi appris à ses dépens tout l’intérêt de cette institution qu’est le mariage.]
Je ne saisis pas bien le rapport avec le mariage. Qu’est ce que cela aurait changé ?
@ Descartes
["Que la compagne du président se voit reconnaître un statut de « quasi-épouse » ne me choque pas vraiment."]
C’est un peu facile. On est "épouse" ou on ne l’est pas, il faut se décider. Lorsqu’on est "épouse", alors on est fondée juridiquement à être reconnue comme la "Première dame" par nos institutions. Même si les citoyens ne vous ont pas élue, il n’en demeure pas moins que légalement, vous formez un tout indissociable avec votre époux, et que la société est obligée de le prendre en considération. C’est cette seule réalité juridique du mariage qui justifie que l’on vous ménage une place au sein des institutions, et ce en dehors de toute expression de volonté en ce sens du peuple souverain.
["Et cela n’a rien à voir avec la vie privée. Le rôle de « première dame » est un rôle public."]
Certes. Mais qui décide de vous confier ce rôle public ? Lorsque vous êtes mariée, cela découle logiquement et automatiquement de votre statut, c’est indiscutable. Mais lorsque vous n’êtes pas mariée ? C’est nécessairement le Président lui-même. Or, pourriez-vous m’indiquer la référence du décret de nomination de Valérie Trierweiler par François Hollande au poste de Première dame ? Il faut donc considérer que c’est la situation de fait que constitue le concubinage qui constitue, en quelque sorte, un tel décret. C’est pourquoi je maintiens que Closer, en révélant cette nouvelle situation de fait qu’était la relation de notre Président avec Mlle Julie Gayet, n’a fait que nous délivrer là une information d’ordre politique, au même titre que s’il avait révélé la nomination d’un nouvel ambassadeur.
["Lorsqu’un monsieur entre précédé d’un huissier, nous savons qu’il s’agit du président. Lorsque le même monsieur entre en ouvrant lui-même la porte, on sait que c’est François Hollande. Mais lorsque l’on renonce au protocole, comment savoir où s’arrête le privé et commence le public ?"]
Exactement. Et comment savoir si Mme Trierweiler est la "Première dame" ou pas, si elle a renoncé à ce protocole absurde qu’est le mariage ?
["Je ne partage pas. Le mariage ne change rien : Valérie Trierweiler était la « compagne officielle », l’autre n’était qu’une « maîtresse ». La différence de statut était claire, et François Hollande n’a jamais eu l’intention de donner un caractère officiel à sa relation avec sa maîtresse."]
Une "compagne officielle", ça s’appelle, très exactement, une épouse. Tandis qu’une concubine, par définition, n’a, justement, aucune existence "officielle". On ne peut revendiquer à la fois le statut de "Première dame" et la liberté de tout plaquer quand ça vous chante. D’ailleurs, de quoi avons nous eu l’air, nous autres français, avec cette histoire grotesque ?
[Quant au livre de Valérie Trierweiler, dont je m’afflige comme vous du chiffre des ventes, il n’est que la suite logique de ce "péché originel" de François Hollande, qui aura peut-être ainsi appris à ses dépens tout l’intérêt de cette institution qu’est le mariage.] ["Je ne saisis pas bien le rapport avec le mariage. Qu’est ce que cela aurait changé ?"]
Il me semble avoir répondu à votre question.
@dsk
[« Que la compagne du président se voit reconnaître un statut de « quasi-épouse » ne me choque pas vraiment. » C’est un peu facile. On est "épouse" ou on ne l’est pas, il faut se décider. Lorsqu’on est "épouse", alors on est fondée juridiquement à être reconnue comme la "Première dame" par nos institutions.]
Mais pourquoi ne pas faire le même raisonnement en remplaçant « épouse » par « compagne » ? Pourquoi le mariage donnerait droit « juridiquement » à être reconnue comme « première dame », et pas le PACS, par exemple ? Le statut de « première dame » est accordé à celle qui est la « compagne permanente » du président, c’est-à-dire, la femme qui partage sa vie – par opposition à celle qui partage un bon coup de temps en temps.
[Même si les citoyens ne vous ont pas élue, il n’en demeure pas moins que légalement, vous formez un tout indissociable avec votre époux, et que la société est obligée de le prendre en considération. C’est cette seule réalité juridique du mariage qui justifie que l’on vous ménage une place au sein des institutions, et ce en dehors de toute expression de volonté en ce sens du peuple souverain.]
Personnellement, je renverserai les termes du débat : est « première dame » celle qui fait le boulot de « première dame », c’est-à-dire, qui accompagne le président à tous les raouts internationaux où le protocole le prévoit, qui s’occupe de promener les femmes des chefs d’Etat en visite en France pendant que leurs époux s’occupent de politique, qui se tape les dîners officiels, en un mot, qui accepte les contraintes du poste et le sacrifice d’une partie de sa propre vie aux besoins de la fonction. Le statut juridique de son lien avec le président n’a que peu d’importance : comme pour tout emploi de fonctionnaire, c’est le « service fait » qui compte…
[« Et cela n’a rien à voir avec la vie privée. Le rôle de « première dame » est un rôle public. » Certes. Mais qui décide de vous confier ce rôle public ?]
Le président de la République. Il nomme préfets et ministres, il peut bien nommer la « première dame ».
[Lorsque vous êtes mariée, cela découle logiquement et automatiquement de votre statut, c’est indiscutable. Mais lorsque vous n’êtes pas mariée ?]
Je dirais que lorsque vous êtes mariée, le rôle découle logiquement par défaut. Dès lors que vous avez promis « respect et fidélité », il semble évident qu’aucune autre femme ne peut jouer le rôle de « première dame » auprès d’un président marié. Auprès d’un président célibataire, le choix est ouvert.
[Or, pourriez-vous m’indiquer la référence du décret de nomination de Valérie Trierweiler par François Hollande au poste de Première dame ? Il faut donc considérer que c’est la situation de fait que constitue le concubinage qui constitue, en quelque sorte, un tel décret.]
Oui. Encore une fois, certaines règles non-écrites ont un poids supérieur à bien des règles écrites. Dès lors que le président fait savoir qu’une femme partage sa vie, qu’il l’installe à l’Elysée, qu’il lui fait faire le boulot de « première dame » et qu’elle l’accepte, elle le devient. En droit, c’est un « contrat de travail implicite », ce qui est certes interdit par la loi dans le cas « normal », mais il faut insister que ce genre de fonctions sont profondément « anormales ».
[C’est pourquoi je maintiens que Closer, en révélant cette nouvelle situation de fait qu’était la relation de notre Président avec Mlle Julie Gayet, n’a fait que nous délivrer là une information d’ordre politique, au même titre que s’il avait révélé la nomination d’un nouvel ambassadeur.]
Si le président avait eu l’intention de voir Mlle Gayet remplacer Mme Trierweiler dans ses fonctions, vous auriez raison. Mais ce n’est certainement pas le cas. Le président n’a jamais cherché à s’afficher avec Mlle Gayet lors des cérémonies publiques, celle-ci n’a jamais été chargé des corvées de visite ou de dîner. Hollande n’a rien fait pour mettre fin aux fonctions de sa « première dame » et en désigner une autre. Il s’est contenté de lui offrir une paire de cornes, ce qui est somme toute banal et est arrivé à pas mal de ses prédécesseures – oui, je sais, c’est pas français mais il faut sacrifier à la mode.
[« Lorsqu’un monsieur entre précédé d’un huissier, nous savons qu’il s’agit du président. Lorsque le même monsieur entre en ouvrant lui-même la porte, on sait que c’est François Hollande. Mais lorsque l’on renonce au protocole, comment savoir où s’arrête le privé et commence le public ? » Exactement. Et comment savoir si Mme Trierweiler est la "Première dame" ou pas, si elle a renoncé à ce protocole absurde qu’est le mariage ?]
Nous le savons parce qu’elle fait le boulot. La meilleure preuve qu’on est nommé à une fonction, c’est bien qu’on l’exerce effectivement. En quoi le mariage changerait quelque chose ?
[Une "compagne officielle", ça s’appelle, très exactement, une épouse. Tandis qu’une concubine, par définition, n’a, justement, aucune existence "officielle".]
Je ne vous savais pas aussi bourgeois. Pendant tout le XIXème siècle, le concubinage a été presque aussi fréquent dans les couches populaires de la société que le mariage, et l’on se mariait chez les bourgeois, c’était surtout pour des questions liées à l’héritage. Et puis, il y a quelques exemples célèbres : Mme Jeanette Thorez-Veermersch a toujours été considérée comme la « compagne officielle » de M. Maurice Thorez (au point d’accoler son nom au sien) lorsque celui-ci était ministre sans qu’ils soient passés devant Monsieur le Maire. Et cela à une époque où les règles sociales étaient bien plus rigides qu’aujourd’hui. La différence entre l’épouse et la « compagne », c’est que la première a toujours un « statut officiel », du fait même de son statut, alors que la « compagne » n’a de « statut social » que si son compagnon lui en confère explicitement. Mais une fois conféré, le statut n’est pas moins « officiel » que celui de l’épouse.
[On ne peut revendiquer à la fois le statut de "Première dame" et la liberté de tout plaquer quand ça vous chante.]
Dans votre logique, il faudrait interdire le divorce aux épouses des présidents de la République. Un ministre, un préfet, un ambassadeur peuvent démissionner du jour au lendemain et « tout plaquer quand ça les chante ». Pourquoi pas la première dame ?
[« Je ne saisis pas bien le rapport avec le mariage. Qu’est ce que cela aurait changé ? » Il me semble avoir répondu à votre question.]
Je ne vois toujours pas. Si Valérie Trierweiller avait été Mme Hollande, et qu’en remarquant sa belle paire de cornes elle avait claqué la porte du domicile conjugal et entamé une procédure de divorce pour faute, en quoi cela aurait changé la donne ?
@ Descartes
["Mais pourquoi ne pas faire le même raisonnement en remplaçant « épouse » par « compagne » ? Pourquoi le mariage donnerait droit « juridiquement » à être reconnue comme « première dame », et pas le PACS, par exemple ? Le statut de « première dame » est accordé à celle qui est la « compagne permanente » du président, c’est-à-dire, la femme qui partage sa vie – par opposition à celle qui partage un bon coup de temps en temps."]
Admettons. Mais alors, comment savez-vous qu’il ne partage qu’un bon coup de temps en temps avec l’une, tandis que l’autre serait sa "compagne permanente" ? Pour cela, vous devez nécessairement vous immiscer dans la vie privée du président, en lisant Closer, par exemple, ou bien le bouquin de Valérie Trierweiler.
["Personnellement, je renverserai les termes du débat : est « première dame » celle qui fait le boulot de « première dame », c’est-à-dire, qui accompagne le président à tous les raouts internationaux où le protocole le prévoit, qui s’occupe de promener les femmes des chefs d’Etat en visite en France pendant que leurs époux s’occupent de politique, qui se tape les dîners officiels, en un mot, qui accepte les contraintes du poste et le sacrifice d’une partie de sa propre vie aux besoins de la fonction. Le statut juridique de son lien avec le président n’a que peu d’importance : comme pour tout emploi de fonctionnaire, c’est le « service fait » qui compte…"]
Ah bon ? Mais alors, pour ce "boulot", pourquoi choisir Valérie Trierweiler ? Quelles étaient donc ses compétences pour assurer un tel "service" ? Carla Bruni, à la limite, je veux bien. En tant qu’ex-top model issue de la haute bourgeoisie italienne, il faut dire qu’elle avait le CV idéal. Elle s’y entendait certainement à merveille pour entretenir les autres "Premières dames" de sujets plus ou moins futiles avec charme et distinction, tandis que les hommes discutaient entre eux de haute politique dans le petit salon. En tout cas, s’il ne s’agit vraiment que d’un "boulot", je pense qu’il faut mettre en place un concours, comme au bon vieux temps des empereurs chinois.
["Certes. Mais qui décide de vous confier ce rôle public ?"] ["Le président de la République. Il nomme préfets et ministres, il peut bien nommer la « première dame »."]
Soit. Admettons qu’il s’agisse d’une nomination qui se passe de décret. Il serait clair, de ce fait, pour tout le monde, que la Première dame ne serait pas nécessairement, en privé, la compagne du président. Mais alors, notez bien que la fonction de "Première dame" prendrait son autonomie vis-à-vis de la notion de couple avec le Président. Elle ne deviendrait, dès lors, qu’une sorte de "super hôtesse", chargée d’accueillir les hôtes de marque, peut-être de les faire boire, ou même d’autres choses moins avouables, en vue de servir au mieux les intérêts de la France. En tout cas, il ne s’agirait plus du tout de cette brave "Première dame", collectionneuse de pièces jaunes, telle qu’on la conçoit actuellement.
["Je dirais que lorsque vous êtes mariée, le rôle découle logiquement par défaut. Dès lors que vous avez promis « respect et fidélité », il semble évident qu’aucune autre femme ne peut jouer le rôle de « première dame » auprès d’un président marié."]
Et pourquoi donc ? S’il était désormais clair que la "Première dame" n’était qu’une sorte de "super hôtesse", sans que cela préjuge d’un quelconque rapport intime entre elle et le président ? Au contraire, je dirais même qu’il vaudrait mieux que cette "Première dame" d’un nouveau genre ne soit pas l’épouse du président si, pour les besoins de la cause nationale, elle devait, par exemple, aller jusqu’à offrir ses faveurs à un chef d’État étranger.
["Nous le savons parce qu’elle fait le boulot. La meilleure preuve qu’on est nommé à une fonction, c’est bien qu’on l’exerce effectivement. En quoi le mariage changerait quelque chose ?"]
Parce qu’ainsi que je pense vous l’avoir démontré par l’absurde, le statut de "Première dame" ne saurait se résumer à une simple fonction. Il n’a de sens que par la relation de couple supposée réellement exister entre le Président et sa "Première dame". Du reste, il me semble que Danièle Mitterrand assurait assez peu ce rôle de représentation, ce qui n’empêcherait nullement qu’aujourd’hui, on la considère pleinement comme la "Première dame".
[Une "compagne officielle", ça s’appelle, très exactement, une épouse. Tandis qu’une concubine, par définition, n’a, justement, aucune existence "officielle".] ["Je ne vous savais pas aussi bourgeois."]
Je ne pense pas défendre ici un point de vue bourgeois. Sous l’Ancien régime, il y avait la Reine, dont le statut était indiscuté, et puis les favorites, dont la "fonction" était bien distincte. Les choses étaient donc parfaitement claires. Ce que je trouve très "bourgeois", en revanche, c’est cette conception ultra-libérale du concubinage vu comme un "quasi-mariage" qui pourrait s’affranchir des contraintes légales et statutaires du mariage.
["Pendant tout le XIXème siècle, le concubinage a été presque aussi fréquent dans les couches populaires de la société que le mariage, et l’on se mariait chez les bourgeois, c’était surtout pour des questions liées à l’héritage. Et puis, il y a quelques exemples célèbres : Mme Jeanette Thorez-Veermersch a toujours été considérée comme la « compagne officielle » de M. Maurice Thorez (au point d’accoler son nom au sien) lorsque celui-ci était ministre sans qu’ils soient passés devant Monsieur le Maire. Et cela à une époque où les règles sociales étaient bien plus rigides qu’aujourd’hui.La différence entre l’épouse et la « compagne », c’est que la première a toujours un « statut officiel », du fait même de son statut, alors que la « compagne » n’a de « statut social » que si son compagnon lui en confère explicitement. Mais une fois conféré, le statut n’est pas moins « officiel » que celui de l’épouse."]
Certes, mais il se trouve que la "Première dame" est justement une institution éminemment "bourgeoise". Je doute que Mme Jeanette Thorez-Veermersch ait accepté, ne serait-ce que d’endosser ce titre de "Première dame".
["Dans votre logique, il faudrait interdire le divorce aux épouses des présidents de la République."]
Le divorce n’équivaut pas à "tout plaquer quand ça vous chante". Il y a encore une procédure relativement lourde à suivre, au terme de laquelle c’est la société qui doit sanctionner votre divorce.
["Un ministre, un préfet, un ambassadeur peuvent démissionner du jour au lendemain et « tout plaquer quand ça les chante ». Pourquoi pas la première dame ?"]
Sans doute parce que dans notre "monarchie républicaine", la "Première dame" est une sorte d"équivalent de la Reine.
["Si Valérie Trierweiller avait été Mme Hollande, et qu’en remarquant sa belle paire de cornes elle avait claqué la porte du domicile conjugal et entamé une procédure de divorce pour faute, en quoi cela aurait changé la donne ?"]
D’abord, je pense que Closer aurait bien d’avantage hésité avant de révéler la relation de Hollande avec Julie Gayet, si celui-ci avait été marié avec Valérie Trierweiler. En tout cas, s’il l’avait tout de même fait, je crois que la réprobation aurait été nettement plus forte. D’autre part, cela n’aurait pas remis en cause le statut de "Première dame" de Valérie Trierweiler, tandis qu’au dépit d’apprendre qu’elle était trompée, s’est rajoutée comme une évidence la perte instantanée de son statut social enviable de "Première dame", ce qui a dû être particulièrement violent. Sans ce traumatisme, il n’y aurait sans doute pas eu le bouquin que vous déplorez dans votre article, et nous ne serions pas en train de discuter de tout cela. Quant à Hollande, il serait peut-être aujourd’hui, allez savoir, à 20% d’opinions favorables, ce qui est tout de même moins désastreux que 13%.
@ dsk
[Admettons. Mais alors, comment savez-vous qu’il ne partage qu’un bon coup de temps en temps avec l’une, tandis que l’autre serait sa "compagne permanente" ? Pour cela, vous devez nécessairement vous immiscer dans la vie privée du président, en lisant Closer, par exemple, ou bien le bouquin de Valérie Trierweiler. ]
Non. Je le sais parce qu’il l’installe à l’Elysée, parce qu’il se fait accompagner par elle dans ses déplacement officielles, parce qu’il lui accorde les moyens – secrétariat, chef de cabinet – attaché traditionnellement aux fonctions de « première dame ». Tout cela n’a rien à voir avec la « vie privée ». Imaginez la situation suivant : un président célibataire, mais qui pour des raisons protocolaires déciderait de se doter d’une « première dame » et demanderait à une amie de jouer ce rôle, en vivant comme colocataires à l’Elysée, en l’accompagnant dans ses déplacement… mais sans avoir avec elle le moindre rapport intime…
[Ah bon ? Mais alors, pour ce "boulot", pourquoi choisir Valérie Trierweiler ? Quelles étaient donc ses compétences pour assurer un tel "service" ?]
D’avoir des bons rapports avec le président et sa confiance absolue. Ce sont les seules « compétences » requises pour le job.
[Carla Bruni, à la limite, je veux bien. En tant qu’ex-top model issue de la haute bourgeoisie italienne, il faut dire qu’elle avait le CV idéal. Elle s’y entendait certainement à merveille pour entretenir les autres "Premières dames" de sujets plus ou moins futiles avec charme et distinction, tandis que les hommes discutaient entre eux de haute politique dans le petit salon. En tout cas, s’il ne s’agit vraiment que d’un "boulot", je pense qu’il faut mettre en place un concours, comme au bon vieux temps des empereurs chinois.]
Pourquoi pas… la difficulté est qu’il doit s’agir d’une personne ayant la totale et absolue confiance du président, puisqu’elle est censée pouvoir avoir accès à lui sans limite ni restriction, et partager son intimité.
[Soit. Admettons qu’il s’agisse d’une nomination qui se passe de décret. Il serait clair, de ce fait, pour tout le monde, que la Première dame ne serait pas nécessairement, en privé, la compagne du président. Mais alors, notez bien que la fonction de "Première dame" prendrait son autonomie vis-à-vis de la notion de couple avec le Président.]
Pas tout à fait : parce que la « première dame » est censée avoir un accès total et sans restriction au président et partage son intimité, on conçoit mal qu’un président ayant une relation intime avec une femme puisse accorder cette fonction à quelqu’un d’autre. Le conflit serait trop évident. Mais pour un président célibataire, il ne serait pas inconcevable qu’une amie charitable accepte de lui servir de « première dame » sans pour autant coucher dans le même lit.
[Et pourquoi donc ? S’il était désormais clair que la "Première dame" n’était qu’une sorte de "super hôtesse", sans que cela préjuge d’un quelconque rapport intime entre elle et le président ?]
L’idée de « première dame » implique bien un « rapport intime » (au sens d’un ami intime, pas au sens sexuel) avec le président. Son rôle n’est pas celui d’une « super hôtesse », c’est bien plus que ça. Il faut qu’elle puisse maintenir la fiction que lorsqu’elle est là pour ramasser des pièces jaunes, elle partage cette quête avec le président. Il faut que le visiteur étranger ait l’impression que s’il fait plaisir à la « première dame », celle-ci en parlera favorablement à son président. Il y a donc dans l’idée de la « première dame » une idée d’accès total à la personne du président, sans contrôle ni barrières.
[Du reste, il me semble que Danièle Mitterrand assurait assez peu ce rôle de représentation, ce qui n’empêcherait nullement qu’aujourd’hui, on la considère pleinement comme la "Première dame".]
De toutes les femmes de président, c’est certainement celle qu’on considère le moins comme ayant exercé cette « fonction ». Je ne crois pas qu’elle ait jamais été « pleinement » considérée comme la première dame.
[Certes, mais il se trouve que la "Première dame" est justement une institution éminemment "bourgeoise". Je doute que Mme Jeanette Thorez-Veermersch ait accepté, ne serait-ce que d’endosser ce titre de "Première dame".]
Je ne sais pas, et vous non plus. Nous ne saurons jamais quelle aurait été la réaction de Mme Thorez si M. Thorez était devenu président de la République. Mais je pense, connaissant par mes grands parents et leurs amis la mentalité d’une certaine France ouvrière, qu’elle l’aurait assumé par respect pour les institutions.
[« Si Valérie Trierweiller avait été Mme Hollande, et qu’en remarquant sa belle paire de cornes elle avait claqué la porte du domicile conjugal et entamé une procédure de divorce pour faute, en quoi cela aurait changé la donne ? » D’abord, je pense que Closer aurait bien d’avantage hésité avant de révéler la relation de Hollande avec Julie Gayet, si celui-ci avait été marié avec Valérie Trierweiler. En tout cas, s’il l’avait tout de même fait, je crois que la réprobation aurait été nettement plus forte.]
Qu’est ce qui vous amène à le penser ? Avez-vous des exemples ? Je pense que vous faites un anachronisme. Il est certain qu’il aurait été ainsi il y a quelques années. Mais plus maintenant. Quand Cecilia Sarkozy est partie en vacances avec un homme qui n’était pas son mari, Closer s’en est donné à cœur joie. Et pourtant, Cecilia et Nicolas étaient mariés…
[D’autre part, cela n’aurait pas remis en cause le statut de "Première dame" de Valérie Trierweiler, tandis qu’au dépit d’apprendre qu’elle était trompée, s’est rajoutée comme une évidence la perte instantanée de son statut social enviable de "Première dame", ce qui a dû être particulièrement violent.]
Je ne crois pas. Si Valérie Trierweiler était restée de marbre, avait continué à remplir ses fonctions de « première dame » et avait traité les révélations de Closer par le mépris, elle aurait été admirée et son statut n’aurait pas changé.
[Quant à Hollande, il serait peut-être aujourd’hui, allez savoir, à 20% d’opinions favorables, ce qui est tout de même moins désastreux que 13%.]
Pensez-vous vraiment que l’affaire Trierweiler ait un tel effet sur la cote de popularité du président ? Moi, j’ai mes doutes…
@ Descartes
["Mais alors, comment savez-vous qu’il ne partage qu’un bon coup de temps en temps avec l’une, tandis que l’autre serait sa "compagne permanente" ? Pour cela, vous devez nécessairement vous immiscer dans la vie privée du président, en lisant Closer, par exemple, ou bien le bouquin de Valérie Trierweiler.] ["Non. Je le sais parce qu’il l’installe à l’Elysée, parce qu’il se fait accompagner par elle dans ses déplacement officielles, parce qu’il lui accorde les moyens – secrétariat, chef de cabinet – attaché traditionnellement aux fonctions de « première dame »."]
Ah bon ? Autrement dit, vous "savez" qu’elle est la compagne permanente du président, tout simplement parce qu’elle remplit les fonctions de Première dame ? Je dois dire que c’est assez intéressant. Laissez-moi un peu de temps pour y réfléchir…
["Tout cela n’a rien à voir avec la « vie privée». Imaginez la situation suivant : un président célibataire, mais qui pour des raisons protocolaires déciderait de se doter d’une « première dame » et demanderait à une amie de jouer ce rôle, en vivant comme colocataires à l’Elysée, en l’accompagnant dans ses déplacement… mais sans avoir avec elle le moindre rapport intime…"]
Attendez… A l’instant, vous "saviez" que la Première dame était nécessairement la compagne permanente du Président, et maintenant, vous m’invitez à "imaginer" que la Première dame pourrait n’être qu’une simple amie qui n’aurait aucun rapport intime avec lui ? Pardonnez-moi, mais je vous avoue que je m’y perds un petit peu.
[Ah bon ? Mais alors, pour ce "boulot", pourquoi choisir Valérie Trierweiler ? Quelles étaient donc ses compétences pour assurer un tel "service" ?] ["D’avoir des bons rapports avec le président et sa confiance absolue. Ce sont les seules « compétences » requises pour le job."]
Cela ne suffit pas. Sans quoi, sa mère serait bien mieux indiquée pour ce "job" que sa "compagne permanente", ou même que son épouse.
["En tout cas, s’il ne s’agit vraiment que d’un "boulot", je pense qu’il faut mettre en place un concours, comme au bon vieux temps des empereurs chinois."] ["Pourquoi pas… la difficulté est qu’il doit s’agir d’une personne ayant la totale et absolue confiance du président, puisqu’elle est censée pouvoir avoir accès à lui sans limite ni restriction, et partager son intimité. "]
Tout-à-l’heure, vous m’affirmiez que tout cela n’avait "rien à voir avec la vie privée", et maintenant, vous me dîtes qu’il serait tout de même nécessaire que la Première dame "partage l’intimité" du Président. Il faudrait savoir…
["Mais pour un président célibataire, il ne serait pas inconcevable qu’une amie charitable accepte de lui servir de « première dame » sans pour autant coucher dans le même lit."]
Je trouve, en tout cas, que vous tenez là un assez bon point de départ pour un scénario de comédie romantique, telle qu’Hollywood les affectionne. Toutefois, pour que cela fonctionne auprès du public, il vous faudra trouver une explication crédible au fait que votre Président est toujours célibataire, alors que selon toute vraisemblance, il n’a qu’à se baisser pour ramasser une véritable "Première dame".
["Son rôle n’est pas celui d’une « super hôtesse », c’est bien plus que ça. Il faut qu’elle puisse maintenir la fiction que lorsqu’elle est là pour ramasser des pièces jaunes, elle partage cette quête avec le président. Il faut que le visiteur étranger ait l’impression que s’il fait plaisir à la « première dame », celle-ci en parlera favorablement à son président. Il y a donc dans l’idée de la « première dame » une idée d’accès total à la personne du président, sans contrôle ni barrières."]
Entièrement d’accord, si ce n’est que pour ma part, j’ajouterais encore une condition : il faut que la Première dame soit, légalement, l’épouse du Président.
["Je doute que Mme Jeanette Thorez-Veermersch ait accepté, ne serait-ce que d’endosser ce titre de "Première dame".] ["Je ne sais pas, et vous non plus. Nous ne saurons jamais quelle aurait été la réaction de Mme Thorez si M. Thorez était devenu président de la République. Mais je pense, connaissant par mes grands parents et leurs amis la mentalité d’une certaine France ouvrière, qu’elle l’aurait assumé par respect pour les institutions."]
Mais non celle du mariage ? Quoi qu’il en soit, je ne vois vraiment pas pourquoi Mme Jeanette Thorez-Veermersch aurait montré plus de respect pour l’institution de la "Première dame" que pour celle du mariage, ce d’autant que la "Première dame" n’est, après tout, qu’un produit d’importation américaine récente.
["Quand Cecilia Sarkozy est partie en vacances avec un homme qui n’était pas son mari, Closer s’en est donné à cœur joie. Et pourtant, Cecilia et Nicolas étaient mariés…"]
N’étant pas lecteur de Closer, je ne sais pas s’il s’en est donné "à cœur joie". Toutefois, je vous rappelle que nous étions ici dans une situation de "quasi-divorce", ce qui est tout de même autre chose que des rendez-vous épisodiques avec une maîtresse. Quoi qu’il en soit, là aussi, je prendrai la défense de Closer, en vous disant qu’après tout, Sarkozy l’avait en quelque sorte "cherché", en confiant à son épouse un rôle politique. C’est lui, je crois, qui, le premier, a attribué des moyens budgétaires à la "Première dame", et est allé jusqu’à lui confier des missions d’ordre diplomatique. Il a donc, là aussi, fait sortir la "Première dame" de son rôle strictement privé, de sorte que la question de sa légitimité pouvait se poser pour le public.
["Je ne crois pas. Si Valérie Trierweiler était restée de marbre, avait continué à remplir ses fonctions de « première dame » et avait traité les révélations de Closer par le mépris, elle aurait été admirée et son statut n’aurait pas changé."]
Justement, elle n’est pas restée "de marbre", car n’étant pas mariée, au nom de quoi aurait-elle pu considérer que le titre de "Première dame" lui revenait, plutôt qu’à sa rivale ? Peut-être aurait-il fallu, pour cela, un décret du Président Hollande élevant Julie Gayet à la fonction de "bon coup temporaire" ?
@ dsk
[Ah bon ? Autrement dit, vous "savez" qu’elle est la compagne permanente du président, tout simplement parce qu’elle remplit les fonctions de Première dame ? Je dois dire que c’est assez intéressant. Laissez-moi un peu de temps pour y réfléchir…]
Bien entendu. Mais je pense que dans cet échange nous avons un problème de vocabulaire. Le mot « intimité » a en français deux sens biens distincts. On peut être « intime » comme dans « ami intime », et on peut être « intime » comme dans « rapports intimes » (i.e. sexuels). Le « première dame » est forcément une personne qui entretien avec le président des rapports « intimes » au premier sens. Son statut est lié au fait qu’elle a accès sans restriction à la personne du président, qu’elle peut lui parler seul à seul sans que ses propos soient minutés. En ce sens, celle que le président proclame publiquement être sa « première dame » est forcément une « intime », une « compagne permanente » toujours au sens « amitié » du terme.
[Attendez… A l’instant, vous "saviez" que la Première dame était nécessairement la compagne permanente du Président, et maintenant, vous m’invitez à "imaginer" que la Première dame pourrait n’être qu’une simple amie qui n’aurait aucun rapport intime avec lui ? Pardonnez-moi, mais je vous avoue que je m’y perds un petit peu.]
Encore une fois : si le président a une « compagne sexuelle permanente », le rôle de première dame ne peut que lui échoir. Il est impensable qu’une « compagne sexuelle permanente » puisse tolérer qu’une autre personne ait avec le président le dégré de « amitié intime » suffisant pour remplir crédiblement ce rôle sans entrer en compétition avec elle. Mais si le président n’a aucune « compagne sexuelle permanente », alors le rôle pourrait parfaitement échoir à une amie intime.
[« D’avoir des bons rapports avec le président et sa confiance absolue. Ce sont les seules « compétences » requises pour le job. ». Cela ne suffit pas. Sans quoi, sa mère serait bien mieux indiquée pour ce "job" que sa "compagne permanente", ou même que son épouse.]
Non. D’abord, on n’a pas forcément de bons rapports et une confiance absolue en sa mère. L’amour filial est beaucoup plus compliqué que cela. Ensuite, le rapport mère-fils est en partie un rapport de subordination. La mère est donc, de toutes les femmes, la moins qualifiée pour être la « première dame ». Rappelons d’ailleurs que dans notre histoire certaines mères ont joué ce rôle… et cela s’est généralement très mal terminé.
[Je trouve, en tout cas, que vous tenez là un assez bon point de départ pour un scénario de comédie romantique, telle qu’Hollywood les affectionne. Toutefois, pour que cela fonctionne auprès du public, il vous faudra trouver une explication crédible au fait que votre Président est toujours célibataire, alors que selon toute vraisemblance, il n’a qu’à se baisser pour ramasser une véritable "Première dame".]
Bien entendu. Et c’est pourquoi la plupart des présidents trouve plus simple de simuler un rapport qui n’existe pas. Beaucoup de couples présidentiels sont des simulacres. On connaît plusieurs exemples – celui de Mitterrand est le plus notable, mais c’était aussi le cas pour Bill Clinton – de couples présidentiels qui n’avaient plus de « rapports intimes » au sens sexuel, des mariages qui n’étaient que des contrats professionnels. Le cas de « premières dames » qui ne font ce travail que par amitié, voire par intérêt, n’est pas rare…
[« Je ne sais pas, et vous non plus. Nous ne saurons jamais quelle aurait été la réaction de Mme Thorez si M. Thorez était devenu président de la République. Mais je pense, connaissant par mes grands parents et leurs amis la mentalité d’une certaine France ouvrière, qu’elle l’aurait assumé par respect pour les institutions. » Mais non celle du mariage ?]
Non, bien entendu, celle de la présidence de la République. C’est pourquoi je pense qu’elle aurait rempli le rôle sans se marier, et cela n’aurait posé aucun problème puisqu’elle était connue et assumée comme la « compagne permanente et exclusive ».
[Quoi qu’il en soit, je ne vois vraiment pas pourquoi Mme Jeanette Thorez-Veermersch aurait montré plus de respect pour l’institution de la "Première dame" que pour celle du mariage, ce d’autant que la "Première dame" n’est, après tout, qu’un produit d’importation américaine récente.]
Non. La fonction de « première dame » est aussi vieille que la fonction de chef d’Etat. Elle existait sous la monarchie, elle a existé sous les deux empires (pensez au couple Napoleon III – Eugénie) et aussi sous les différentes républiques. Ce qui a changé après 1945, c’est la médiatisation de la fonction présidentielle. Il est clair que lorsque le média dominant était le texte, la première dame n’avait qu’un rôle limité. Lorsque l’image domine, on commence à s’intéresser à cette figure qui est dans toutes les photos à côté du président.
[Toutefois, je vous rappelle que nous étions ici dans une situation de "quasi-divorce", ce qui est tout de même autre chose que des rendez-vous épisodiques avec une maîtresse. Quoi qu’il en soit, là aussi, je prendrai la défense de Closer, en vous disant qu’après tout, Sarkozy l’avait en quelque sorte "cherché", en confiant à son épouse un rôle politique.]
Je vous l’accorde volontiers. Mais vous voyez bien que, épouse ou concubine, pour « Closer » c’est la même chose. Le statut d’épouse légitime ne protège pas davantage la « première dame » que celui de « concubine officielle ».
[C’est lui, je crois, qui, le premier, a attribué des moyens budgétaires à la "Première dame", et est allé jusqu’à lui confier des missions d’ordre diplomatique. Il a donc, là aussi, fait sortir la "Première dame" de son rôle strictement privé, de sorte que la question de sa légitimité pouvait se poser pour le public.]
Votre anti-sarkozysme vous égare. Non : sous la cinquième République toutes les « premières dames » successives ont disposé de « moyens budgétaires » (secrétariat particulier, voyages, etc.). Giscard pousse d’ailleurs sa femme – qui goûte fort peu de l’exercice – a assumer un rôle politique. Danielle Mitterrand, elle, dispose de moyens considérables de l’Etat qu’elle utilise pour ses œuvres, et dont bénéficient aussi ses favoris – parmi eux, le bon docteur Kouchner. Bernadette Chirac, elle, a un véritable rôle politique et dispose assez librement des moyens de l’Elysée. Sarkozy a certainement donné à sa « première dame » un profil médiatique considérable, mais il n’est pas le premier, loin de là, à lui donner des moyens budgétaires. Quant aux « missions diplomatiques », il faut pas exagérer. Sa seule « mission » a été d’accompagner des otages libérés.
[Justement, elle n’est pas restée "de marbre", car n’étant pas mariée, au nom de quoi aurait-elle pu considérer que le titre de "Première dame" lui revenait, plutôt qu’à sa rivale ?]
On n’a pas besoin d’être marié pour rester « de marbre ». Le premier pas pour convaincre les autres de sa légitimité, est d’en être convaincu soi-même. Rappelez-vous la réaction de Ségolène Royal lorsqu’elle a été dans la même situation…
[Peut-être aurait-il fallu, pour cela, un décret du Président Hollande élevant Julie Gayet à la fonction de "bon coup temporaire" ?]
Pourquoi pas… il y aurait alors une "reine" et des "favorites"…
@ Descartes
["Bien entendu. Mais je pense que dans cet échange nous avons un problème de vocabulaire. Le mot « intimité » a en français deux sens biens distincts. On peut être « intime » comme dans « ami intime », et on peut être « intime » comme dans « rapports intimes » (i.e. sexuels)."]
Bien sûr. Mais même si l’on s’en tient au premier de ces sens, il s’agit toujours de vie privée. Nicolas Sarkozy et Patrick Buisson n’entretenaient pas de relation "intime" au second sens, que je sache. Pourtant, je vous rappelle que ce dernier a été condamné pour atteinte à la vie privée, au motif qu’il avait enregistré Sarkozy à son insu. La vie privée, ce n’est donc pas que le sexe… Il serait tout de même paradoxal que le défenseur de la vie privée que vous êtes s’en fasse une conception à ce point restrictive.
["Le « première dame » est forcément une personne qui entretien avec le président des rapports « intimes » au premier sens. Son statut est lié au fait qu’elle a accès sans restriction à la personne du président, qu’elle peut lui parler seul à seul sans que ses propos soient minutés. En ce sens, celle que le président proclame publiquement être sa « première dame » est forcément une « intime », une « compagne permanente » toujours au sens « amitié » du terme."]
Pourquoi donc "forcément" ? Quelle "fonction" tout cela remplirait-il ? Quelle en serait l’utilité pour l’État ? De mon côté, je vous l’explique très simplement : si la Première dame a "forcément" toutes ces caractéristiques, c’est parce qu’elle est l’épouse du Président. Sa "fonction", c’est celle de l’épouse dans le couple bourgeois. Quant à son utilité pour l’État, elle est nulle, d’où le fait que seul son mariage peut justifier son statut officiel, le mariage étant d’égale valeur, sur le plan juridique, que l’élection.
["Il est impensable qu’une « compagne sexuelle permanente » puisse tolérer qu’une autre personne ait avec le président le dégré de « amitié intime » suffisant pour remplir crédiblement ce rôle sans entrer en compétition avec elle. Mais si le président n’a aucune « compagne sexuelle permanente », alors le rôle pourrait parfaitement échoir à une amie intime."]
A moins d’imaginer que sa "compagne sexuelle permanente" serait une sorte de Jeannette Thorez-Veermersch version "grunge", qui ne voudrait en aucun cas entendre parler de mariage, et encore moins endosser le rôle ridicule et assommant de "Première dame". Elle proposerait alors au Président de faire de sa jeune sœur, une étudiante en relations internationales un peu gaffeuse, sa prétendue "Première dame". Vous devinez la suite… Plus sérieusement, si j’ai pris soin ici d’ajouter l’adjectif "prétendue", c’est qu’en dehors de vous, qui comprendrait que la "Première dame" ne soit, ouvertement, qu’une "amie intime" du Président ?
["Non. D’abord, on n’a pas forcément de bons rapports et une confiance absolue en sa mère. L’amour filial est beaucoup plus compliqué que cela. Ensuite, le rapport mère-fils est en partie un rapport de subordination. La mère est donc, de toutes les femmes, la moins qualifiée pour être la « première dame »."]
Il y avait donc bien au moins une troisième "compétence" requise pour le "job", outre les "bons rapports" et la "confiance absolue", à savoir l’absence de "rapport de subordination". J’avais donc raison de dire que celles-ci ne suffisaient pas… Quoi qu’il en soit, il peut arriver aussi que l’on n’ait, ni de bons rapports, ni une confiance absolue en son épouse. Diriez-vous que, dans ce cas, le rôle de "Première dame" devrait échoir, par exemple, à la maîtresse du Président, au motif que celle-ci disposerait en revanche de telles "compétences" ? Quant à moi, vous l’aurez compris, j’estime que la seule "compétence" requise pour être la "Première dame", c’est celle d’avoir épousé le Président.
["Beaucoup de couples présidentiels sont des simulacres. On connaît plusieurs exemples – celui de Mitterrand est le plus notable, mais c’était aussi le cas pour Bill Clinton – de couples présidentiels qui n’avaient plus de « rapports intimes » au sens sexuel, des mariages qui n’étaient que des contrats professionnels."]
Je ne parlerais pas de "simulacre". Le propre du mariage est de ne pas se réduire aux "rapports intimes", si bien que même lorsque ceux-ci n’existent plus, le mariage subsiste en tant qu’union économique, et demeure parfaitement valable en tant que tel.
["Le cas de « premières dames » qui ne font ce travail que par amitié, voire par intérêt, n’est pas rare…"]
Bien sûr. Puisque dans le cadre de cet union économique qu’est le mariage, l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari.
["C’est pourquoi je pense qu’elle aurait rempli le rôle sans se marier, et cela n’aurait posé aucun problème puisqu’elle était connue et assumée comme la « compagne permanente et exclusive »."]
"Exclusive" ? C’est ce que croyait aussi Valérie Trierweiler…
["Quoi qu’il en soit, là aussi, je prendrai la défense de Closer, en vous disant qu’après tout, Sarkozy l’avait en quelque sorte "cherché", en confiant à son épouse un rôle politique."] ["Je vous l’accorde volontiers. Mais vous voyez bien que, épouse ou concubine, pour « Closer » c’est la même chose. Le statut d’épouse légitime ne protège pas davantage la « première dame » que celui de « concubine officielle »."]
Ça dépend. A ma connaissance, Closer n’a jamais révélé la simple liaison adultère d’un Président marié. Pourtant, il me semble qu’un certain nombre de rumeurs insistantes avaient circulé à ce sujet sur Sarkozy.
["Justement, elle n’est pas restée "de marbre", car n’étant pas mariée, au nom de quoi aurait-elle pu considérer que le titre de "Première dame" lui revenait, plutôt qu’à sa rivale ?"] ["On n’a pas besoin d’être marié pour rester « de marbre ». Le premier pas pour convaincre les autres de sa légitimité, est d’en être convaincu soi-même."]
Eh bien il faut croire qu’en l’espèce, elle n’en était pas convaincue elle-même.
["Rappelez-vous la réaction de Ségolène Royal lorsqu’elle a été dans la même situation…"]
A ma connaissance, Ségolène Royal n’a pas cherché à se comporter comme si elle était toujours la compagne de François Hollande. Elle n’a fait que continuer à arborer son sempiternel sourire…
@ DSK
[La vie privée, ce n’est donc pas que le sexe… Il serait tout de même paradoxal que le défenseur de la vie privée que vous êtes s’en fasse une conception à ce point restrictive.]
Je ne vois pas en quoi elle serait « restrictive ». Au contraire : je suis tout à fait d’accord que les rapport intimes – au sens qu’a ce dernier mot dans l’expression « ami intime » – relève sans aucun doute de la sphère privée.
["Le « première dame » est forcément une personne qui entretien avec le président des rapports « intimes » au premier sens. Son statut est lié au fait qu’elle a accès sans restriction à la personne du président, qu’elle peut lui parler seul à seul sans que ses propos soient minutés. En ce sens, celle que le président proclame publiquement être sa « première dame » est forcément une « intime », une « compagne permanente » toujours au sens « amitié » du terme."]
[Pourquoi donc "forcément" ? Quelle "fonction" tout cela remplirait-il ? Quelle en serait l’utilité pour l’État ?]
C’est la logique même de la fonction. Il y a bien entendu la question protocolaire, qui implique que la « première dame » soit hors hiérarchie et ne cède la place qu’au président, sans pour autant avoir une fonction officielle. Ce fonctionnement n’est possible que s’il y a une fiction de proximité. Par ailleurs, si elle peut faire une sorte de « diplomatie parallèle », c’est parce qu’elle peut se prévaloir, auprès de ses interlocuteurs, d’un accès direct au président. Ajoutons d’ailleurs que certains amis intimes du président, dont l’amitié est publiquement connue, jouent quelquefois ce même rôle. L’Etat y gagne parce qu’un dirigeant étranger peut dire des choses à la « première dame » qu’il ne dirait pas spontanément à un ambassadeur.
[De mon côté, je vous l’explique très simplement : si la Première dame a "forcément" toutes ces caractéristiques, c’est parce qu’elle est l’épouse du Président. Sa "fonction", c’est celle de l’épouse dans le couple bourgeois.]
Quand même pas. Dans le couple bourgeois, la première fonction de l’épouse est de faire des enfants et fournir un héritier à l’affaire familiale. Même si notre constitution est par certains côtés « monarchique », on n’a pas été jusque là…
Vous avez raison du point de vue historique : l’histoire de la fonction est celle de l’épouse. Je dirais même que la fonction s’est construite à rebours : on n’a pas créé la fonction de « première dame » parce qu’on en a ressenti le besoin, on l’a créé parce qu’il a fallu trouver une position officielle pour cette personne qui est toujours à côté du président, qui partage son lit et ses confidences, qui reçoit à ses côtés les chefs d’Etat étrangers et qui est reçue par eux en retour. Mais l’histoire ne détermine pas tout, en le monde a changé depuis que Napoléon a pris le soin de couronner Joséphine. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire pour remplir la fonction de « première dame » de partager le lit et donner des enfants au président.
[Elle proposerait alors au Président de faire de sa jeune sœur, une étudiante en relations internationales un peu gaffeuse, sa prétendue "Première dame". Vous devinez la suite…]
La « suite » est facile à deviner : elle ne serait pas crédible dans le rôle. Sauf à imaginer un rapport très pervers, on n’imagine pas une « compagne sexuelle permanente » tolérer qu’une autre femme maintienne une proximité aussi étroite…
[Quoi qu’il en soit, il peut arriver aussi que l’on n’ait, ni de bons rapports, ni une confiance absolue en son épouse.]
Mais on est en train de parler d’une fonction symbolique, et pour cela la fiction suffit. Il est probable qu’entre François et Danielle Mitterrand il n’y ait eu, vers la fin, ni confiance, ni bons rapports. Il n’empêche que pour la galerie, ils ont fait semblant.
[Je ne parlerais pas de "simulacre". Le propre du mariage est de ne pas se réduire aux "rapports intimes", si bien que même lorsque ceux-ci n’existent plus, le mariage subsiste en tant qu’union économique, et demeure parfaitement valable en tant que tel.]
Pas tout à fait : je vous rappelle que d’après le code civil les époux se jurent respect, fidélité et toute une série d’autres choses, parmi elles la « vie commune », formule ambiguë qui pendant très longtemps a été interprétée comme ayant un contenu sexuel, au point que le droit pénal considérait qu’il ne pouvait y avoir de viol dans le mariage. Le refus de rapports sexuels a par ailleurs été considéré très longtemps comme une faute susceptible de justifier le divorce ou la nullité du mariage. Le mariage est d’abord institué pour protéger les enfants, et il est difficile de concevoir des enfants sans rapports sexuels.
[Bien sûr. Puisque dans le cadre de cet union économique qu’est le mariage, l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari.]
D’où sortez-vous ça ? Désolé, mais vous avez tout faux. L’intérêt du ménage ne se confond pas avec l’intérêt de chacun des époux, et l’intérêt de l’épouse ne se confond pas avec celui de son mari. La diversité des régimes matrimoniaux le prouve abondamment. Pourquoi instituer le régime de séparation des biens si « l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari » ?
[« C’est pourquoi je pense qu’elle aurait rempli le rôle sans se marier, et cela n’aurait posé aucun problème puisqu’elle était connue et assumée comme la « compagne permanente et exclusive ». ». "Exclusive" ? C’est ce que croyait aussi Valérie Trierweiler…]
Et pour autant que nous sachions, elle avait raison. Nous ne savons pas que l’affaire entre Hollande et Gayet ait été autre chose qu’une aventure. Ni Hollande, ni Gayet, ni même Trierweiller n’évoquent la possibilité que le Hollande et Gayet aient eu l’intention de se mettre en ménage.
[Ça dépend. A ma connaissance, Closer n’a jamais révélé la simple liaison adultère d’un Président marié.]
Je ne sais pas si Closer l’a fait, mais l’accident de voiture de Giscard revenant de chez sa maîtresse avaient fait la joie des magazines de l’époque. La liaison de Mitterrand avec Edith Cresson avait, elle aussi, fait l’objet de commentaires dans la presse.
["Rappelez-vous la réaction de Ségolène Royal lorsqu’elle a été dans la même situation…"][A ma connaissance, Ségolène Royal n’a pas cherché à se comporter comme si elle était toujours la compagne de François Hollande. Elle n’a fait que continuer à arborer son sempiternel sourire…]
Bien sur que si. Elle a même fait plus, en déclarant à la presse qu’elle songeait a convoler en justes noces avec son François, à la grande surprise de l’intéressé.
@Descartes
Il devient quelque peu difficile de se frayer un chemin à travers la forêt de publicités qui parasitent désormais votre site… Pour ma part, je n’y verrais aucun inconvénient, si cela pouvait vous rapporter la rémunération que vous méritez amplement pour votre travail. Toutefois, j’ai cru comprendre que tel n’était pas le cas, ce qui est tout de même assez extraordinaire.
[La vie privée, ce n’est donc pas que le sexe… Il serait tout de même paradoxal que le défenseur de la vie privée que vous êtes s’en fasse une conception à ce point restrictive.] ["Je ne vois pas en quoi elle serait « restrictive ». Au contraire : je suis tout à fait d’accord que les rapport intimes – au sens qu’a ce dernier mot dans l’expression « ami intime » – relève sans aucun doute de la sphère privée."]
Dans ce cas, vous ne pouvez, en même temps, dire que "La « première dame » est forcément une personne qui entretient avec le président des rapports « intimes » au premier sens." et affirmer, néanmoins, que "Tout cela n’a rien à voir avec la vie privée." CQFD.
["C’est la logique même de la fonction. Il y a bien entendu la question protocolaire, qui implique que la « première dame » soit hors hiérarchie et ne cède la place qu’au président, sans pour autant avoir une fonction officielle. Ce fonctionnement n’est possible que s’il y a une fiction de proximité."]
Je ne comprends pas pourquoi vous utilisez, ici, ce terme de "fiction". Voulez-vous dire que la "Première dame" pourrait ne même pas être une "amie intime" du Président, et qu’il suffirait qu’elle en donne l’apparence ?
["Par ailleurs, si elle peut faire une sorte de « diplomatie parallèle », c’est parce qu’elle peut se prévaloir, auprès de ses interlocuteurs, d’un accès direct au président. Ajoutons d’ailleurs que certains amis intimes du président, dont l’amitié est publiquement connue, jouent quelquefois ce même rôle. L’Etat y gagne parce qu’un dirigeant étranger peut dire des choses à la « première dame » qu’il ne dirait pas spontanément à un ambassadeur."]
Lesquelles ? Quoi d’important pourrait confier un chef d’État étranger à la "Première dame" qu’il ne pourrait dire à un ambassadeur ou à un simple "ami intime" du Président ?
["Sa "fonction", c’est celle de l’épouse dans le couple bourgeois."] ["Quand même pas. Dans le couple bourgeois, la première fonction de l’épouse est de faire des enfants et fournir un héritier à l’affaire familiale. Même si notre constitution est par certains côtés « monarchique », on n’a pas été jusque là…"]
Bien sûr. C’est justement pourquoi l’utilité pour l’État de la "Première dame" est douteuse, au contraire de celle de la Reine, qui, elle, était indispensable à la continuité de la monarchie.
["Mais l’histoire ne détermine pas tout, en le monde a changé depuis que Napoléon a pris le soin de couronner Joséphine. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire pour remplir la fonction de « première dame » de partager le lit et donner des enfants au président."]
Non. Mais il demeure nécessaire d’être son épouse, si l’on prétend à une reconnaissance par l’État du statut officiel de "Première dame", car celui-ci ne saurait découler que d’un autre statut officiel, celui d’épouse. Comment une simple concubine qui, par définition, ne possède, de ce fait, aucun statut pour l’État, pourrait néanmoins, sur la base d’un tel non-statut, réclamer celui de "Première dame" ? D’ailleurs, pourquoi accepter ce statut, et pas l’autre ? On ne peut, tout à la fois, demander à l’État de reconnaître votre couple et de ne pas le reconnaître. C’est une affaire de logique.
["Le mariage est d’abord institué pour protéger les enfants, et il est difficile de concevoir des enfants sans rapports sexuels."]
Vous avez raison du point de vue historique 😉 Je vous rappelle que désormais, grâce au "mariage pour tous", il y a dissociation complète entre mariage et procréation.
["Pourquoi instituer le régime de séparation des biens si « l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari » ?"]
C’est l’exception qui confirme la règle. La communauté réduite aux acquêts est le régime général. Pourquoi ? C’est bien parce que le principe, c’est que le mariage est une union économique.
["Et pour autant que nous sachions, elle avait raison. Nous ne savons pas que l’affaire entre Hollande et Gayet ait été autre chose qu’une aventure. Ni Hollande, ni Gayet, ni même Trierweiller n’évoquent la possibilité que le Hollande et Gayet aient eu l’intention de se mettre en ménage."]
Ah bon ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas lu le bouquin de Trierweiler…
@ dsk
[Il devient quelque peu difficile de se frayer un chemin à travers la forêt de publicités qui parasitent désormais votre site… Pour ma part, je n’y verrais aucun inconvénient, si cela pouvait vous rapporter la rémunération que vous méritez amplement pour votre travail. Toutefois, j’ai cru comprendre que tel n’était pas le cas, ce qui est tout de même assez extraordinaire.]
Je peux vous assurer que je ne touche pas un centime. Un lecteur attentionné de ce blog a signalé un plug-in anti-publicité. Je l’ai essayé et ca marche du tonnerre : simple à installer, il filtre les publicités sans toucher au contenu. Un vrai miracle. Vous le trouverez à l’adresse suivante : https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/adblock-plus/. Ok, ca ne marche qu’avec Firefox, mais si vous n’utilisez pas encore ce navigateur – gratuit – je ne peux que vous le conseiller.
[Dans ce cas, vous ne pouvez, en même temps, dire que "La « première dame » est forcément une personne qui entretient avec le président des rapports « intimes » au premier sens." et affirmer, néanmoins, que "Tout cela n’a rien à voir avec la vie privée." CQFD.]
Je ne comprends pas le raisonnement.
[Je ne comprends pas pourquoi vous utilisez, ici, ce terme de "fiction". Voulez-vous dire que la "Première dame" pourrait ne même pas être une "amie intime" du Président, et qu’il suffirait qu’elle en donne l’apparence ?]
Tout à fait. Le rôle de « première dame » est un rôle avant tout symbolique et protocolaire. L’apparence a plus d’importance que la réalité. Cela étant dit, comme toute « fiction », il faut qu’elle soit crédible. Et s’il n’est pas impossible pour deux étrangers de simuler un rapport intime, il est tout de même difficile de maintenir cette illusion sur la durée si elle ne repose que sur une simulation.
["Par ailleurs, si elle peut faire une sorte de « diplomatie parallèle », c’est parce qu’elle peut se prévaloir, auprès de ses interlocuteurs, d’un accès direct au président. Ajoutons d’ailleurs que certains amis intimes du président, dont l’amitié est publiquement connue, jouent quelquefois ce même rôle. L’Etat y gagne parce qu’un dirigeant étranger peut dire des choses à la « première dame » qu’il ne dirait pas spontanément à un ambassadeur."][Lesquelles ?]
N’ayant jamais été ni « première dame », ni président étranger, je ne peux que les imaginer, ou me fier aux témoignages. Selon des témoins de l’époque Kennedy, les rapports cordiaux entre Jacky Kennedy et De Gaulle ont permis à ce dernier de transmettre des messages à son mari, avec qui les rapports étaient au contraire exécrables.
[Quoi d’important pourrait confier un chef d’État étranger à la "Première dame" qu’il ne pourrait dire à un ambassadeur ou à un simple "ami intime" du Président ?]
Un message très personnel, un engagement « de homme à homme ». Un ambassadeur ne représente pas le président de son pays, il représente l’Etat. Il n’a pas accès direct au président, et doit rapporter à une hiérarchie qui elle-même rapportera, peut-être, au président mais qui peut tout aussi bien donner l’information à d’autres. Avec la femme du président, il y a une ligne confidentielle et directe. Un simple « ami intime » du président ferait aussi l’affaire, sauf qu’il est difficile de savoir qui est véritablement « intime » avec le président, et qui fait profession de l’être sans le voir jamais en tête à tête. La « première dame », parce que son investiture est publique, résout cette difficulté. Il y a des « faux amis intimes », il n’y a pas de « fausse première dame »…
[Non. Mais il demeure nécessaire d’être son épouse, si l’on prétend à une reconnaissance par l’État du statut officiel de "Première dame", car celui-ci ne saurait découler que d’un autre statut officiel, celui d’épouse. Comment une simple concubine qui, par définition, ne possède, de ce fait, aucun statut pour l’État, pourrait néanmoins, sur la base d’un tel non-statut, réclamer celui de "Première dame" ?]
Je vous l’ai déjà dit : parce qu’elle est investie par le président. Le fait de l’installer à l’Elysée et de lui donner un secrétariat particulier et un chef de cabinet vaut décret de nomination.
[D’ailleurs, pourquoi accepter ce statut, et pas l’autre ? On ne peut, tout à la fois, demander à l’État de reconnaître votre couple et de ne pas le reconnaître. C’est une affaire de logique.]
Mais l’Etat « reconnaît » les concubins aussi. Et cela depuis fort longtemps. Je vous rappelle qu’on délivre des certificats de « concubinage notoire » depuis la période révolutionnaire (et peut-être même avant, je n’ai pas vérifié). De nos jours, le concubinage reste défini par l’article 515-8 du Code Civil comme « une union de fait, caractérisée par une vie commune présentant un caractère de stabilité et de continuité, entre deux personnes, de sexe différent ou de même sexe, qui vivent en couple ». Et cette « reconnaissance » a des effets juridiques, puisqu’il donne des droits. Ainsi, l’article D212-4 du Code de l’Education précise qu’on droit d’occuper le logement de fonction d’un instituteur « Son conjoint ou, dans le cas où l’agent vit en concubinage dans les conditions définies par l’article 515-8 du code civil, son concubin ». Le « concubinage » est donc, au même titre que le mariage, un statut juridique.
["Pourquoi instituer le régime de séparation des biens si « l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari » ?"][C’est l’exception qui confirme la règle. La communauté réduite aux acquêts est le régime général. Pourquoi ? C’est bien parce que le principe, c’est que le mariage est une union économique.]
Je n’ai jamais contesté le fait que le mariage soit avant tout une institution économique. Mais quel rapport avec votre affirmation selon laquelle « l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari » ?
["Et pour autant que nous sachions, elle avait raison. Nous ne savons pas que l’affaire entre Hollande et Gayet ait été autre chose qu’une aventure. Ni Hollande, ni Gayet, ni même Trierweiller n’évoquent la possibilité que le Hollande et Gayet aient eu l’intention de se mettre en ménage."][Ah bon ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas lu le bouquin de Trierweiler…]
Moi non plus. Mais d’autres l’ont lu pour nous. Croyez- vous vraiment que si Trierweiler avait ne serait-ce que suggéré que Hollande avait songé à installer Gayet à l’Elysée nos cher journalistes auraient gardé l’affaire pour eux ?
@ Descartes
["Un lecteur attentionné de ce blog a signalé un plug-in anti-publicité. Je l’ai essayé et ca marche du tonnerre : simple à installer, il filtre les publicités sans toucher au contenu. Un vrai miracle."]
Je confirme : un vrai miracle, plus aucune pub. Merci Descartes.
[Dans ce cas, vous ne pouvez, en même temps, dire que "La « première dame » est forcément une personne qui entretient avec le président des rapports « intimes » au premier sens." et affirmer, néanmoins, que "Tout cela n’a rien à voir avec la vie privée." CQFD.] ["Je ne comprends pas le raisonnement."]
Je vous avais fait remarquer que vous aviez formulé deux affirmations qui me semblaient contradictoires : d’une part que "Tout cela n’a rien à voir avec la vie privée.", et d’autre part, "qu’il doit s’agir d’une personne ayant la totale et absolue confiance du président, puisqu’elle est censée pouvoir avoir accès à lui sans limite ni restriction, et partager son intimité.". Vous m’avez alors rétorqué que l’intimité avait deux sens, l’une sexuelle et l’autre non, ce que j’ai compris comme signifiant que pour vous, dès lors qu’il suffirait d’une simple intimité non sexuelle entre le Président et sa Première dame, il ne s’agirait plus nécessairement de vie privée. C’est alors que je vous ai répliqué que l’intimité, même non sexuelle, était toujours de l’ordre de la vie privée.
["Selon des témoins de l’époque Kennedy, les rapports cordiaux entre Jacky Kennedy et De Gaulle ont permis à ce dernier de transmettre des messages à son mari, avec qui les rapports étaient au contraire exécrables."]
Jacky Kennedy c’était LA Première dame… Je dirais qu’elle a sans doute su se rendre utile. Mais cela ne veut pas dire que sa fonction, en soi, comportait un aspect diplomatique. Rien n’oblige la Première dame à jouer ainsi les bons offices. Elle peut parfaitement se contenter de soigner son apparence physique et de sourire aux photographes.
["La « première dame », parce que son investiture est publique, résout cette difficulté. Il y a des « faux amis intimes », il n’y a pas de « fausse première dame »…"]
Et comment conciliez vous cela avec votre "fiction de proximité" existant entre le Président de la Première dame ?
["Mais l’État « reconnaît » les concubins aussi. Et cela depuis fort longtemps. Je vous rappelle qu’on délivre des certificats de « concubinage notoire » depuis la période révolutionnaire (et peut-être même avant, je n’ai pas vérifié). De nos jours, le concubinage reste défini par l’article 515-8 du Code Civil comme « une union de fait, caractérisée par une vie commune présentant un caractère de stabilité et de continuité, entre deux personnes, de sexe différent ou de même sexe, qui vivent en couple »."]
Exactement. Et cela confirme ce que je vous disais au début de cet échange : le concubinage est une "union de fait", contrairement au mariage, qui lui, est une union de droit. Si le statut de Première dame se fonde sur le concubinage, alors il disparaît à l’instant où cesse cet "union de fait".
["Et cette « reconnaissance » a des effets juridiques, puisqu’il donne des droits. Ainsi, l’article D212-4 du Code de l’Education précise qu’on droit d’occuper le logement de fonction d’un instituteur « Son conjoint ou, dans le cas où l’agent vit en concubinage dans les conditions définies par l’article 515-8 du code civil, son concubin ». Le « concubinage » est donc, au même titre que le mariage, un statut juridique."]
Ce n’est pas parce qu’ici où là, vous trouverez des dispositions conférant certains droits aux concubins, que cela fera du concubinage un statut juridique au même titre que le mariage. Il ne s’agit là que d’accommodements ponctuels et pratiques avec le principe qui est que le concubinage, par définition, est le contraire d’un statut juridique.
["Je n’ai jamais contesté le fait que le mariage soit avant tout une institution économique. Mais quel rapport avec votre affirmation selon laquelle « l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari » ?"]
L’intérêt d’une épouse est que le compte en banque de son mari soit le mieux garni possible, non ?
["Moi non plus. Mais d’autres l’ont lu pour nous. Croyez- vous vraiment que si Trierweiler avait ne serait-ce que suggéré que Hollande avait songé à installer Gayet à l’Elysée nos cher journalistes auraient gardé l’affaire pour eux ?"]
C’est un peu facile. Autrement dit, vous n’y touchez pas, vous refusez de lire le bouquin de Trierweiler, mais vous ne dédaignez tout de même pas de vous informer auprès de ceux qui l’ont "lu pour vous"… Quoi qu’il en soit, cela ne fait qu’aller dans mon sens. Contrairement à vous, je ne fais pas découler la "fonction" de Première dame d’une prétendue nomination sans décret consistant en sa simple "installation à l’Élysée". Je la fais découler de sa seule relation de couple, publique et officielle, qu’est son mariage. Or, si l’on admet que le concubinage est également de nature à faire accéder à cette fonction, alors la simple révélation de l’existence d’une maîtresse suffit à en priver sa titulaire, puisque celle-ci n’a rien qui puisse la distinguer de sa rivale. C’est pourquoi, même si Hollande n’a eu aucune intention d’installer Gayet à l’Elysée, la seule révélation de sa relation avec elle à mis fin au statut de "Première dame" de Trierweiler.
@ dsk
[Je vous avais fait remarquer que vous aviez formulé deux affirmations qui me semblaient contradictoires : d’une part que "Tout cela n’a rien à voir avec la vie privée.", et d’autre part, "qu’il doit s’agir d’une personne ayant la totale et absolue confiance du président, puisqu’elle est censée pouvoir avoir accès à lui sans limite ni restriction, et partager son intimité.". Vous m’avez alors rétorqué que l’intimité avait deux sens, l’une sexuelle et l’autre non, ce que j’ai compris comme signifiant que pour vous, dès lors qu’il suffirait d’une simple intimité non sexuelle entre le Président et sa Première dame, il ne s’agirait plus nécessairement de vie privée. C’est alors que je vous ai répliqué que l’intimité, même non sexuelle, était toujours de l’ordre de la vie privée.]
Je pense qu’il y a une subtilité sur laquelle on ne s’entend pas. Ce qui se passe dans le cadre d’un rapport « intime » (qu’il soit sexuel ou pas) relève bien évidemment de la vie privée. Mais le fait qu’un tel rapport existe est un fait qui relève, pour un président de la République, de la sphère publique.
[Jacky Kennedy c’était LA Première dame… Je dirais qu’elle a sans doute su se rendre utile. Mais cela ne veut pas dire que sa fonction, en soi, comportait un aspect diplomatique. Rien n’oblige la Première dame à jouer ainsi les bons offices. Elle peut parfaitement se contenter de soigner son apparence physique et de sourire aux photographes.]
De la même manière qu’un président de la République peut se contenter d’inaugurer les chrysanthèmes, ou bien être très actif dans la conduite de la politique de la nation. A ce niveau-là, les contours d’une fonction sont dans une large mesure définis par celui qui l’occupe. La fonction de « première dame » ouvre des possibilités en matière d’action diplomatique. Que certaines occupantes les aient utilisé plus que d’autres, c’est une évidence.
["La « première dame », parce que son investiture est publique, résout cette difficulté. Il y a des « faux amis intimes », il n’y a pas de « fausse première dame »…"][Et comment conciliez vous cela avec votre "fiction de proximité" existant entre le Président de la Première dame ?]
Je ne vois pas le problème. La « fiction de proximité » d’une première dame est créée par le président. Les « faux amis intimes » peuvent s’auto-proclamer.
[Exactement. Et cela confirme ce que je vous disais au début de cet échange : le concubinage est une "union de fait", contrairement au mariage, qui lui, est une union de droit.]
Mais infirme votre affirmation selon laquelle le concubinage n’est pas un statut juridique.
[Si le statut de Première dame se fonde sur le concubinage, alors il disparaît à l’instant où cesse cet "union de fait".]
Bien entendu. Qui a dit le contraire ?
["Et cette « reconnaissance » a des effets juridiques, puisqu’il donne des droits. Ainsi, l’article D212-4 du Code de l’Education précise qu’on droit d’occuper le logement de fonction d’un instituteur « Son conjoint ou, dans le cas où l’agent vit en concubinage dans les conditions définies par l’article 515-8 du code civil, son concubin ». Le « concubinage » est donc, au même titre que le mariage, un statut juridique."][Ce n’est pas parce qu’ici où là, vous trouverez des dispositions conférant certains droits aux concubins, que cela fera du concubinage un statut juridique au même titre que le mariage. Il ne s’agit là que d’accommodements ponctuels et pratiques avec le principe qui est que le concubinage, par définition, est le contraire d’un statut juridique.]
Révisez votre droit. Un « statut juridique » est précisément une situation associée à des droits et des devoirs définis par la loi. Dès lors que toute personne répondant à certain nombre de critères est considéré comme « vivant en concubinage » et que cette reconnaissance lui donne droits et/ou devoirs, le concubinage est un « statut juridique ».
["Je n’ai jamais contesté le fait que le mariage soit avant tout une institution économique. Mais quel rapport avec votre affirmation selon laquelle « l’intérêt de l’épouse se confond avec celui de son mari » ?"][L’intérêt d’une épouse est que le compte en banque de son mari soit le mieux garni possible, non ?]
Non. D’où avez-vous sorti pareille idée ? A la rigueur, on pourrait dire que l’intérêt de l’épouse est que le compte du ménage soit le plus garni possible. Mais le contenu du compte de son mari lui est parfaitement transparent.
[Contrairement à vous, je ne fais pas découler la "fonction" de Première dame d’une prétendue nomination sans décret consistant en sa simple "installation à l’Élysée". Je la fais découler de sa seule relation de couple, publique et officielle, qu’est son mariage. Or, si l’on admet que le concubinage est également de nature à faire accéder à cette fonction, alors la simple révélation de l’existence d’une maîtresse suffit à en priver sa titulaire, puisque celle-ci n’a rien qui puisse la distinguer de sa rivale.]
Si : le fait qu’elle réside dans le même appartement que le président, alors que sa rivale réside ailleurs, que et que le président est obligé de prendre son scooter pour aller la voir.
Tenez Descartes, pour vous qui ne comprenez pas pourquoi Mélenchon a fait de Kerviel, une vedette : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/jerome-et-jean-luc-a-la-fete-de-l-156784
Il a été largement moinssé le pauvre gus qui a écrit l’article dis donc (et qui pourtant était mélenchonniste avant que de rompre, d’après ce que j’ai pu comprendre de son parcours) et pourtant hein, je ne le trouve pas si excessif que ça dans son jugement !
Je pense que Jean-Luc va encore faire de bons gros faux pas qui feront que sa 6ème, sur laquelle il mise tout, va faire pshitttt !!! Donc déjà je me prépare à ne pas voter utile en 2017, d’autant plus si les veaux de Français que nous sommes vont devoir choisir entre Sarko bis et Hollande bis ! Pitié, non, tout mais pas ça !!!!!
On a la haine nous les Français (gueux, sans-dents, illettrés, tout ce que vous voulez) de toutes ces zélites qui nous prennent pour des cons !!! Alors ce livre d’une soit disant mégère, oh mon dieu (non je ne suis pas catho pour un sou, pire une païenne) quelle horreur ! il y a vraiment de quoi en faire tout un ramdam, hein ? de s’offusquer comme une vierge effarouchée qui découvre pour la première fois que les hommes ne sont pas des saints (ni les femmes d’ailleurs, du moins certaines, qui s’intéressent aux hommes de pouvoir par amour du fric et elles en connaissent un rayon toutes ces gourgandines) !
Ras le bol de tout ce cirque, on a en ras-le-bol, nous citoyens honnêtes qui ne demandons qu’un peu de vertu (politique, dans le sens où Montesquieu l’entendait) dans ce monde où les cocus cotoient les parvenus, dans une parfaite dysharmonie !
Que la cocotte explose et qu’on en finisse !
@l’inconnue de l’orient express
[Tenez Descartes, pour vous qui ne comprenez pas pourquoi Mélenchon a fait de Kerviel, une vedette : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/jerome-et-jean-luc-a-la-fete-de-l-156784%5D
Je n’en suis pas plus illustré. Je ne vois dans cet article aucune analyse des raisons qui ont amené Mélenchon à s’enticher de Kerviel.
[Donc déjà je me prépare à ne pas voter utile en 2017, d’autant plus si les veaux de Français que nous sommes vont devoir choisir entre Sarko bis et Hollande bis ! Pitié, non, tout mais pas ça !!!!! ]
C’est pourtant ce qui nous pend au nez. A moins que ce soit Sarkozy vs Le Pen.
[On a la haine nous les Français (gueux, sans-dents, illettrés, tout ce que vous voulez) de toutes ces zélites qui nous prennent pour des cons !!!]
« Nous » ? Vous êtes une gueuse ? Une illétrée ? Combien de dents vous manquent-il ? Allez, du calme. Ni vous ni moi n’avons le droit de dire « nous les gueux » et encore moins de parler en leur nom. Le faire serait commettre un pêché de « mépris » bien plus grave que celui que vous attribuez aux « zélites ».
[Ras le bol de tout ce cirque, on a en ras-le-bol, nous citoyens honnêtes (…)]
Encore le « nous » ? Quelqu’un vous a-t-il investi pour parler en son nom, ou utilisez vous le pluriel de majesté ?
[(…) qui ne demandons qu’un peu de vertu (politique, dans le sens où Montesquieu l’entendait) dans ce monde où les cocus cotoient les parvenus, dans une parfaite dysharmonie !]
Ne prenez vos désirs pour des réalités. Les « citoyens honnêtes », dans leur grande majorité, ne font pas de la « vertu politique » de leurs dirigeants leur priorité. Ils demandent d’abord et avant tout des dirigeants qui dirigent, qui pensent, qui agissent pour protéger leur emploi, leur niveau de vie, l’ordre public qui leur permet de s’épanouir. Qu’un homme politique qui a bien gouverné s’approprie quelques petits avantages, cela n’a jamais dérangé personne. Ce que les français ne supportent pas, c’est se faire voler par les incapables.
[Que la cocotte explose et qu’on en finisse !]
La politique du pire, en somme. Désolé, mais j’ai vu trop de violence politique dans ma vie pour avoir envie de voir des gens mourir pour des idées.
@Descartes
Vous évoquez la violence politique sujet qui n’est jamais abordé dans votre blog Descartes.Je suis né durant la guerre d’Algérie,seulement 14 ans après le 8 Mai 1945.
Dès que j’ai eu l’âge de mémoriser les images issues de mon environnement,en 1962,j’ai capté des messages où la violence était omni-présente.
Anciens combatatnts de 1914_1918,anciens bolchéviks,anciens guérilleros et brigadistes de la guerre d"espagne, d’Espagne,anciens résistants,anciens du srvice d’ordre du PCF et de la CGT durant les années 50,68,années 70.
Souvent je me remémorai la phrase d’Engels dans l’origine de la propriété privée et de l’état:’la violence peut être un moteur de’ l’Histoire’.
La confrontation de mes représentations avec celles des autres(cours d’écoles,de collège,de lycée,d’université) avec celles des autres et m’a éloigné de ces conceptions de la politique où la violence régnait.
Gandhi,l’exercice de la démocratie et le combat pour son existence allié avec la rigueur intellectuelle m’ont beaucoup apporté.
Cependant je suis tombé sur le c..,lorsque j’ai lu récemment que Lucien Sève affirmait que toutes les oeuvres de Marx et Hegel avait été mal traduite .
Il en tirait comme conclusion que seul lui et ses affidés (Martelli and co) était dans le vrai contrairement selon lui aux cohortes de germanistes,universitaires français depuis presque deux siècles sur ces sujets de Hegel et Marx.
Bien sûr je pense l’inverse ce qui discrédite Sève et sa bande engagé dans un bras de fer avec la direction du pcf dans un bras de fer depuis des décennies….Pour ce faire,les éditions sociales (dont la qualité de traduction était reconnu),ont été ressuscitée.s
En 2014/2015 le public aura droit à de nouveaux textes (aux éditions sociales!!) de Marx et Hegel où le terme de Abschaffung sera traduit à tort par ‘Dépassement ‘(du capitailsme) au lieu de la traduction exacte d”abolition’.
Le coup de la mauvaise traduction avait été déjà joué pour Freud afin d’assurer un succès d’édition un peu comme pour les disques des Beatles dont chaque année de nouveaux enregistrements sont proposés à la vente .
Malheur aux lecteurs qui croient en Sève et consorts..
Plus généralement, ce type de mensonge,de tripatouillage des concepts ne sont-ils pas une forme de terrorisme intellectuel?
@ bovard
[Vous évoquez la violence politique sujet qui n’est jamais abordé dans votre blog Descartes. Je suis né durant la guerre d’Algérie, seulement 14 ans après le 8 Mai 1945.]
Le sujet est bien évoqué sur mon blog : je me souviens d’avoir dans différents papiers avoir parlé de la violence politique pendant les « événements d’Algérie », non seulement dans les départements algériens, mais aussi en métropole. Une violence qui est d’ailleurs enfouie dans les recoins de notre mémoire nationale et dont personne ne veut trop parler. J’ai aussi commenté l’aventure d’Action Directe. Croyez que c’est un sujet qui est toujours présent dans mes réflexions.
[Dès que j’ai eu l’âge de mémoriser les images issues de mon environnement,en 1962,j’ai capté des messages où la violence était omni-présente. Anciens combattants de 1914_1918, anciens bolcheviks, anciens guérilleros et brigadistes de la guerre d’Espagne, anciens résistants, anciens du service d’ordre du PCF et de la CGT durant les années 50, 68, années 70.]
Cela fait partie de la « face cachée » de notre histoire, et c’est dommage. L’apaisement de la société, c’est là aussi une conquête, n’en déplaise à ceux qui rêvent encore de barricades et de « grand soir » dans leurs discussions de comptoir.
[Souvent je me remémorai la phrase d’Engels dans l’origine de la propriété privée et de l’état:’la violence peut être un moteur de’ l’Histoire’.]
Alors faut faire quelque chose avec votre mémoire : Engels écrit (dans « le rôle de la violence dans l’histoire », qui fait partie de « l’anti-Düring ») en reprenant la formule de Marx que la violence est « l’accoucheuse de toute vieille société en travail et qui contient la nouvelle dans ses flancs ». Mais pas le « moteur de l’histoire ».
[La confrontation de mes représentations avec celles des autres (cours d’écoles, de collège, de lycée, d’université) avec celles des autres et m’a éloigné de ces conceptions de la politique où la violence régnait. Gandhi, l’exercice de la démocratie et le combat pour son existence allié avec la rigueur intellectuelle m’ont beaucoup apporté.]
Pitié, pas ça… Ghandi n’était en rien un « démocrate ». Sa conception de la politique était au contraire passablement aristocratique. Il ne faut pas sortir les personnages historiques de leur contexte. Ce n’est pas la lutte non-violente de Ghandi qui a fait partir les anglais, c’est un niveau de violence sociale et politique difficile à imaginer aujourd’hui. Ghandi, dans un pays ou la violence politique et sociale était extrême, pouvait se permettre le luxe de jouer au « modérateur ». Transposer le contexte de cette société très particulière à la notre n’a pas de sens.
[Cependant je suis tombé sur le c.., lorsque j’ai lu récemment que Lucien Sève affirmait que toutes les oeuvres de Marx et Hegel avait été mal traduite. Il en tirait comme conclusion que seul lui et ses affidés (Martelli and co) était dans le vrai contrairement selon lui aux cohortes de germanistes, universitaires français depuis presque deux siècles sur ces sujets de Hegel et Marx.]
Curieux, n’est ce pas ? Et le plus drôle, c’est que Sève, germaniste lui-même, qui a travaillé sur les textes canoniques depuis son passage à l’Ecole Normale en 1945, ait attendu d’aborder sa huitième décennie pour réaliser que Marx était mal traduit et mal compris. Ce dont personne – lui compris – ne s’était aperçu jusqu’alors. Un commentateur perfide pourrait se demander quel est le Sève qui a mal lu Marx : Celui de 1945-1980, en pleine capacité intellectuelle, ou celui d’aujourd’hui ?
Lucien Sève, que j’admire par ailleurs pour avoir écrit un certain nombre de livres qui ont formé ma jeunesse, est affecté par la maladie chronique des communistes vieillissants : la culpabilité. Et son corollaire, le besoin irrépressible de brûler publiquement ce qu’ils ont adoré hier. Mais Sève, qui a consacré sa vie intellectuelle à l’œuvre de Marx, a réalisé – tardivement – que ces autodafés risquent d’emporter le marxisme tout entier et laisser le mouvement ouvrier sans cadre théorique. Depuis quelques années, il s’efforce donc de substituer au cadre marxiste « classique » un cadre nouveau. Mais Sève connaît trop bien son monde pour ne pas savoir le poids, la légitimité historique de la référence marxiste. D’où cette opération – qui dure depuis vingt ans – de fabriquer un « nouveau Marx » qu’on pourrait opposer à « l’ancien Marx ». Un nouveau Marx « sociétal », démocratique, qui épouse « les préoccupations de notre temps » – c’est-à-dire, celles des classes moyennes. Des revues comme « Actuel Marx » ont servi à ce travail.
Mais comment faire apparaître « nouveau Marx » alors que ses textes, ses écrits sont là pour témoigner de sa pensée ? Simple : il suffit de réinterpréter les textes canoniques. Ce qui est d’autant plus facile que ces textes ne nous sont accessibles que par traduction. Le procédé n’est pas nouveau, les protestants n’ont pas fait autre chose lorsqu’ils ont voulu contester le pouvoir de l’Eglise catholique. Ils ont repris le livre sacré, et l’ont re-traduit et re-interprété. Sève ne fait pas autre chose.
[Bien sûr je pense l’inverse ce qui discrédite Sève et sa bande engagé dans un bras de fer avec la direction du pcf dans un bras de fer depuis des décennies….Pour ce faire, les éditions sociales (dont la qualité de traduction était reconnu), ont été ressuscitées. En 2014/2015 le public aura droit à de nouveaux textes (aux éditions sociales!!) de Marx et Hegel où le terme de Abschaffung sera traduit à tort par « Dépassement » (du capitalisme) au lieu de la traduction exacte « d’abolition ».]
Franchement, la querelle des termes ne m’a jamais intéressé. Je pense que ce genre de querelle relève d’une démarche exégétique, c’est-à-dire, de la croyance que chaque détail du texte contient une vérité absolue, a laquelle on peut accéder au moyen de l’étude et de l’interprétation. Je ne suis pas convaincu que Marx lui-même, lorsqu’il a écrit « Le Capital », ait profondément réfléchi aux différents sens qu’on peut donner au mot « Abschaffung » en français. Ou qu’il ait choisi, parmi les différentes significations que le terme a en allemand, une signification précise. Peut-être que dans certaines sections du texte il entendait « abolition », et dans d’autres « dépassement ». Comment savoir ? Et à partir du moment où Marx n’a pas mis du sens dans le choix de ce mot, il est inutile d’en chercher un.
Je ne pense pas que changer « dépassement » ou « abolition » – ou vice-versa – change véritablement la compréhension du corps de la pensée de Marx. Ce genre de querelles terminologiques sont en fait de la poudre aux yeux, pour couvrir des conflits politiques. Les connotations des mots « abolition » et « dépassement » en français font que « dépassement » semble décrire un processus graduel, alors que « abolition » parle d’une rupture brusque. Utiliser « dépassement » permet aux « rénovateurs » de s’approprier Marx, alors que « abolition » donne l’avantage aux « conservateurs ». Mais au fonds, rien n’empêche de concevoir une « abolition » par étapes, ni un « dépassement » violent et rapide. Tout cela n’a pas de sens.
Par ailleurs, cela n’a de l’importance que si l’on considère Marx comme un préfigurateur du communisme. Mais pour moi l’intérêt de l’œuvre de Marx n’est pas là. Ce en quoi Marx nous est toujours indispensable, c’est dans les outils qu’il a développé pour analyser et comprendre l’économie et la société capitaliste. En cela, il n’a pas pris une ride. Par contre, je me permets de douter de l’intérêt des prophéties d’un philosophe de la fin du XIXème siècle sur la manière de construire le communisme au XXIème siècle.
@ Descartes,
Je ne comprends pas pourquoi vous faites référence à un supposé "mépris" de ma part (juger sans connaitre les gens de l’intérieur, c’est un peu excessif, vous ne trouvez pas ?) ! Le ton que j’emploie est volontairement provocateur et puis à la différence de certains qui n’osent pas nommer les choses (parce qu’au fond même anonymes sur le net, on est quand même pistés), moi je n’emploie pas de demi-mots, je taille dans le vif !
Et qu’en savez-vous de quel milieu je viens, si il ne me manque pas une dent par ci par là (vous savez une molaire qui viendrait à manquer ne se voit pas forcément) et ne compromet donc pas la ligne esthétique d’un visage ! Le coût des implants est tel que même la non gueuse que je serais (selon vous), ne peut peut être pas assumer une telle dépense (pas tant d’ordre esthétique) sans rogner sur l’équilibre d’un budget, de moins en moins maitrisable, à cause des politiques anti-sociales, menées par tous ces nantis de politicards !
Voilà pourquoi les bons mots méprisants (et là pour le coup, on peut bien parler de mépris de classe, de celle qui peut pas aligner l’oseille cash), d’un président qui se devrait d’être exemplaire, même en privée, puissent en irriter beaucoup, qui sont confrontés à cette difficulté de ne pouvoir se soigner correctement les dents et les yeux !
Parce que je me démerde pas trop mal à l’écrit, alors j’aurais été une favorisée de la vie, c’est ça, hein ?
Ben non, je suis juste une autodidacte, une nana qui consciente assez tôt, qu’elle n’était pas faite pour les travaux manuels, a fait en sorte (sans l’aide de personne, ni piston qu’il n’y avait pas pour ma tronche) d’occuper des fonctions (plutôt intellectuelles) correspondant un minimum à ses attentes et capacités ! suis-je dans mon élément pour autant ? Je préfère garder le mystère sur cet aspect des choses. Tant que je n’ai pas l’impression de me prostituer pour gagner ma croute et que même plus ou moins muselée comme tout salarié peut l’être et que je considère que j’estime être parfaitement en état de garder mon libre arbitre, ça me va.
Se lâcher sur le net, ça a du bon (pour le moral) mais faut le faire avec un minimum d’originalité, de piment et de doigté pour attirer l’attention (ou faire des jaloux en passant, ceux qui n’ont rien à dire de concret ou qui surtout ne veulent pas se mouiller mais qui ont toujours une petite pique malencontreuse envers ceux qui se défoncent d’une manière ou d’une autre pour faire connaitre leur point de vue) !
Quant à l’article, il est vrai, je viens d’y retourner, j’ai dû m’emmêler les pinceaux ! Que vous voulez-vous, on bosse comme des dingues pour remplir la marmite, on s’éparpille et puis après, on se plante ! Les commentaires, sous l’article, divers et variés sont quand même assez révélateurs !!!
J’aime bien me sentir plusieurs, est-ce un crime ? Le nous est réconfortant et même si je n’ai pas l’air comme ça, j’aime sentir une solidarité entre les gens ! employer le nous me fait me sentir moins seule à constater la laideur de ce monde en perdition !
Au fond, je crois que j’ai davantage l’âme d’une anarchiste ! j’aime pas les dogmes, j’aime pas les idéaux trop stricts qui cadenassent l’esprit, j’aime me sentir libre de mes mouvements, voilà pourquoi jamais je ne militerai pour aucun parti, de manière concrète et je remercie mes parents de ne m’avoir imposé ni leurs idées politiques (ils n’en avaient pas spécialement ! à part acheter l’huma aux voisins pour le programme télé, uniquement hein (rire à gorge déployée) ni une quelconque religion à la con !
Sinon pourquoi perdre votre temps à écrire cet article sur le livre d’une simple concubine ? Que ne nous parlez-vous pas en long, en large et en travers de la sixième que veut mettre en place Mélenchon ? vous n’y croyez pas, vous non plus et bien dans ce cas, dites-nous comment cela pourrait marcher, quelle méthode serait la plus propice à faire monter la sauce et à donner envie à ce brave peuple de participer ! sauf qu’il y en a qui s’offusquent sur son blog qu’il en appelle d’abord aux intellos ! ben oui quoi merde, toujours les mêmes experts aux commandes et les gueux à faire des travaux subalternes !!!
J’ai signé pour ma part leur bidule machin truc pour la 6ème, mais de toute façon ça n’engage à rien et restera un coup d’épée dans l’eau si les moyens utilisés pour créer une dynamique ne sont pas les bons et qu’attendez vous pour aller frapper à la porte de Mélenchon pour lui prodiguer vos précieux conseils ? vous, à la culture politique si densément nourrie, vous seriez le parfait expert dont la République a besoin pour permettre aux gueux d’évoluer plus dignement dans le futur, dans leur vie de tous les jours, si tant est que de passer de la 5e à la 6e, sera vraiment un plus pour eux !
A votre prochain article, Descartes parce que celui-là est très moyen, selon moi ! occupez vous donc des sujets pour lesquels vous êtes bons et laissez donc le bon peuple se fendre la poire à sa guise des malheurs de notre bon président (la thérapie par le rire pour éviter la dépression, c’est pas si con comme attitude, vous savez) !
@l’inconnue de l’Orient Express
[Je ne comprends pas pourquoi vous faites référence à un supposé "mépris" de ma part (juger sans connaitre les gens de l’intérieur, c’est un peu excessif, vous ne trouvez pas ?) ! Le ton que j’emploie est volontairement provocateur(…)]
Quand on utilise un « ton provocateur », il ne faut pas se plaindre lorsque de temps en temps on se prend une tarte dans la gueule. Oui, je pense qu’assimiler les citoyens français à des « moutons » qui n’ont pour droit que de « mettre leur bulletin inactif dans l’urne et de savourer l’arnaque » est profondément méprisant. Les gens ont plein de droits qui n’attendent qu’à être utilisés. Pourquoi refuser aux gens le droit de choisir de ne pas agir ?
[moi je n’emploie pas de demi-mots, je taille dans le vif !]
Alors ne vous plaignez pas quand on vous taille de même. « Qui tue par le fer, périra par le fer ».
[Voilà pourquoi les bons mots méprisants (et là pour le coup, on peut bien parler de mépris de classe, de celle qui peut pas aligner l’oseille cash), d’un président qui se devrait d’être exemplaire,]
Je ne vous comprends pas. Vous qualifiez les citoyens français de « moutons qui n’ont pour droit que de mettre leur bulletin inactif dans l’urne et de savourer l’arnaque », mais vous vous indignez des « mots méprisants du président » ? Que n’auriez-vous dit si le président avait prononcé les mots que vous avez écrit…
[Parce que je me démerde pas trop mal à l’écrit, (…)]
Ah bon ? Tiens, je n’avais pas remarqué…
[Ben non, je suis juste une autodidacte, une nana qui consciente assez tôt, qu’elle n’était pas faite pour les travaux manuels,]
J’ignorais « qu’on était fait », et encore moins « qu’on était fait pour les travaux manuels ». Je ne vous savais pas adepte des théories de prédestination…
[J’aime bien me sentir plusieurs, est-ce un crime ?]
Non, c’est une maladie. Ca s’appelle la schizophrénie…
[Sinon pourquoi perdre votre temps à écrire cet article sur le livre d’une simple concubine ?]
Parce que ça m’amuse. Je ne suis pas masochiste, et je ne me sens pas non plus investi d’une mission. J’écris sur les sujets qui m’amusent ou sur lesquels j’ai envie de réfléchir. Et si mes élucubrations sont utiles à quelqu’un, tant mieux.
[Que ne nous parlez-vous pas en long, en large et en travers de la sixième que veut mettre en place Mélenchon ?]
Parce que je ne sais toujours pas en quoi cette « sixième » consiste. Et lui non plus d’ailleurs, puisqu’il insiste sur le fait que la constitution qu’il est censé préparé n’est pas écrite et le sera « par le peuple ». Pour le moment, tout ce que j’ai vu sur les forums spécialisés, c’est des discussions interminables sur la manière d’élire/désigner les constituants – faut-il les tirer au sort ? les élire ? – mais absolument rien sur le fond du débat institutionnel.
[vous n’y croyez pas, vous non plus et bien dans ce cas, dites-nous comment cela pourrait marcher, quelle méthode serait la plus propice à faire monter la sauce et à donner envie à ce brave peuple de participer !]
Mais c’est précisement ce que je fais… j’ai assez répété que pour moi le débat prioritaire n’est pas celui sur les institutions. Celles de la Vème République – ou ce qui en reste – ne sont peut-être pas idéales, mais elles remplissent fort bien leur rôle, qui est de permettre au gouvernement de gouverner, au Parlement de légiférer, aux juges de contrôler et à l’administration d’administrer. Le débat prioritaire, c’est celui de la politique à mettre en œuvre. Si vous voulez que les gens participent, il faut que le débat porte sur la manière de résoudre LEURS problèmes. Je doute fort que vous arriviez à intéresser les habitants de Florange ou de Gennevilliers avec un débat sur le mode d’élection de la constituante. Vous remarquerez par ailleurs que les classes moyennes participent assez assidûment. Je vous laisse tirer la conclusion qui s’impose.
[sauf qu’il y en a qui s’offusquent sur son blog qu’il en appelle d’abord aux intellos ! ben oui quoi merde, toujours les mêmes experts aux commandes et les gueux à faire des travaux subalternes !!!]
J’attends avec une certaine gourmandise de savoir qui sont les « intellos » en question. Quelque chose me dit qu’on n’a pas fini de rigoler.
[et qu’attendez vous pour aller frapper à la porte de Mélenchon pour lui prodiguer vos précieux conseils ?]
J’ai beaucoup frappé il y a deux ans, et personne n’est venu ouvrir. Alors, je suis rentré chez moi. Si Mélenchon veut mes « précieux conseils », il sait où j’habite. Il peut venir quand il veut, et il sera bien réçu.
[vous, à la culture politique si densément nourrie, vous seriez le parfait expert dont la République a besoin pour permettre aux gueux d’évoluer plus dignement dans le futur, dans leur vie de tous les jours,]
N’est ce pas ?
@l’inconnue de l’orient express
Je me permets de vous adresser un message car les règles du blog Descartes le permettent
.
A propos de la 6ième république:dans l’esprit de JLM c’est un fourre-tout qui permet d’attraper n’importe quel suffrage d’un citoyen.
C’est très simple si des problèmes de chômage se posent,de scandales,de guerres,de mauvaises gouvernances etc …une solution miraculeuse existe,oui,une seule solution:La 6ième république !
Un peu comme pour certain(e)s………Une seule solution,….la révolution !Pour d’autres……… Une seule solution:le programme commun.ou encore… Une seule solution:le front de gauche ou Une seule solution…..:le socialisme ou Une seule solution: le communisme.ou Une seule solution : l’anarchisme.ou Une seule solution..la sociale..
pire,Une seule solution….100% de libéralisme!! ( très en cours dans les médias actuellement) !
Après 2002 la tendance du PS (Peillon,Montebourg,hamon),NouveauPartiSocialiste en a fait son mot d’ordre fer de lance !
des milliers de citoyens dont moi,les ont soutenus ce qui a abouti à la victoire de FH en 2012!
Aujourd’hui au pouvoir,les mêmes hiérarques du PS,n’ont rien fait pour lmettre en oeuvre cette 6 ième république qu’ils revendiquaient en 2002.
En 1997,c’était Jean marie lePen qui en appelait à la 6ième république ,mot d’ordre toujours présent en filigrane dans le programme de Bleu Marine.Dans un pays qui en est à sa 5ième république ,il est logique d’aller à la 6ième puis quand nous y serons à la 7ième,puis à la _8ième etc…Non,en définitive ,c’est le contenu social qui compte et pas le numéro de la république.
L’Angleterre n’a aucun numéro de république et est habitée de revendications et de législation sociales.
Ce talisman de la 6ième est un attrape gogos si aucun contenu n’y est mis!
Actuellement avec le dérivée de 5ième actuelle(après 18 modifications),nous avons:
-la meilleure sécu du monde , les meilleures allocations familiales du monde, les meilleure allocations chômage du monde, les 35 heures ,uniques au monde, la CMU unique au monde, le RSA unique au monde, les prud’hommes,uniques au monde, les congés maladies longue durées,un statut de la fonction publique très protecteur,le code du travail le plus fourni ,et protecteur , un RSA des plus élevés,une pratique de la démocratie,de la justice,de l’éducation,de la laïcité les plus permissives au Monde !
Le reste de l’humanité le sait qui veut venir même clandestinement ou en touristes goûter au parfum français.
Bien sûr beaucoup de lacunes,scandales ou autres dysfonctionnements affectent notre république !
Raisons de plus pour s’engager à son amélioration.
Mais attention !Le mieux peut être l’ennemi du bien!
JLM qui a été Deloriste jusqu’à la fin 2008 et Mitterandien jusqu’à aujourd’hui encore peut se tromper de nouveau. et plus grave nous tromper.
Justement,la 6ième république est un totem politique où tout le monde peut se prosterner et rentrer en transes.A quelles fins ?élire des gens comme JLM ou MLP certes mais pour quels avantages à l’électeur ?
Or nos institutions actuelles font vivre notre 5ième république socialement au pinacle ,comparé aux autres pays.
Alors que dans le fond la 6ième est une nouvelle 4ième où seuls les manoeuvriers partidaires à la JLM ou MLP ont trouvé leur compte.
Peuple français,Attention !
Tu sais ce que tu perdras socialement en perdant la 5ième !
Que gagneras tu avec la 6ième construite dans l’ambiance actuelle du compétitisme social exacerbé,stérile,bête et méchant..
@ bovard
[En 1997,c’était Jean marie lePen qui en appelait à la 6ième république ,mot d’ordre toujours présent en filigrane dans le programme de Bleu Marine.Dans un pays qui en est à sa 5ième république ,il est logique d’aller à la 6ième puis quand nous y serons à la 7ième,puis à la _8ième etc…Non,en définitive ,c’est le contenu social qui compte et pas le numéro de la république.]
Tout à fait. Dans le discours de ses partisans, la VIème République ce sera bien parce que ce sera la VIème. C’est très nettement insuffisant. Et lorsqu’on demande précisément en quoi consiste leur projet, on voit très vite qu’en fait c’est le processus qui les intéresse, et non son aboutissement. Ils sont persuadés – où ils font semblant de l’être – qu’une « vraie » constituante ne pourra qu’aboutir à une sage constitution qui fera le bonheur de tous, car comment le peuple pourrait-il se tromper ? Malheureusement, la constitution de la IVème République montre qu’une constituante, même suivie d’un référendum, n’est pas une garantie à l’heure de produire des institutions solides.
[JLM qui a été Deloriste jusqu’à la fin 2008 et Mitterandien jusqu’à aujourd’hui encore peut se tromper de nouveau. et plus grave nous tromper.]
C’est très injuste. JLM n’a jamais été « deloriste ».
Par curiosité, est-ce que vous mettriez Edgar Morin dans le même sac que Michel Serres ? Je me trompe peut-être, mais j’ai toujours du mal à les différencier.
Sinon, je voudrais revenir sur ce que dit Rifkin à propos du côut fixe de production des ordinateurs, pour lequel il a tout faux. En effet, l’évolution technologique dans la conception des processeurs (CPU) va vers toujours plus de complexité et fait au contraire exploser les coûts de conception et de mise en place de la production. Ainsi, la fabrication d’une usine de semiconducteurs coûte couramment plus d’un milliard de dollars. Ce qui, évidemment, force à la concentration des acteurs du secteur, et non au do-it-yourself.
@ Antoine
[Par curiosité, est-ce que vous mettriez Edgar Morin dans le même sac que Michel Serres ? Je me trompe peut-être, mais j’ai toujours du mal à les différencier.]
Il fut un temps ou Morin était un penseur sérieux. C’était le Morin de « La Méthode ». Mais depuis, il a été avalé par la machine et ces derniers temps, il joue les gourous au même titre qu’Attali ou Serres.
[Sinon, je voudrais revenir sur ce que dit Rifkin à propos du côut fixe de production des ordinateurs, pour lequel il a tout faux. En effet, l’évolution technologique dans la conception des processeurs (CPU) va vers toujours plus de complexité et fait au contraire exploser les coûts de conception et de mise en place de la production. Ainsi, la fabrication d’une usine de semiconducteurs coûte couramment plus d’un milliard de dollars. Ce qui, évidemment, force à la concentration des acteurs du secteur, et non au do-it-yourself.]
Je pense que Rifkin n’a jamais prétendu que l’industrie de l’équipement informatique va vers le do-it-yourself. Ce qu’il dit, c’est que le prix des équipements de production d’énergies renouvelables baissera comme a baissé l’équipement informatique. Mais votre observation est intéressante parce qu’effectivement, la baisse des coûts des équipements informatiques est la conséquence d’une hyper-standardisation, d’une hyper-automatisation et d’une hyper-concentration. En un mot, c’est la démonstration de l’efficacité du modèle « centralisé » que Rifkin voue par ailleurs aux gémonies.
Cher Descartes
Sur les qualificatifs de "gourou" et de "penseur sérieux":
Il fut un temps où Michel Serres était un remarquable philosophe, à mon avis beaucoup plus fécond et important que Morin.
Son livre sur Leibniz, "Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques" est un très grand livre, dans la lignée des travaux d’Yvon Bélaval.
C’est un livre technique, de philosophie mais en même temps c’est un livre qui est totalement innervé par la connaissance et la pratique intime des mathématiques.
Serres,élève de l’Ecole navale, a lu Leibniz qui certes a écrit la Théodicée mais fut aussi le fondateur du calcul infinitésimal.
Son bouquin sur les épicuriens est aussi un grand bouquin.
Comme quoi parfois chez les vaticinateurs il y a aussi du solide !
@ Baruch
[Il fut un temps où Michel Serres était un remarquable philosophe, à mon avis beaucoup plus fécond et important que Morin. Son livre sur Leibniz, "Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques" est un très grand livre, dans la lignée des travaux d’Yvon Bélaval.]
Peut-être. Mais je suis trop jeune je le crains pour avoir connu cette époque. Le livre que vous citez est son premier, et le seul qui ait été écrit avant 1968. Après, cela dérape assez vite au contact des « expériences » soixante-huitardes. Assez rapidement, il est devenu un exposant du « postmodernisme », cette imposture intellectuelle que Sokal a si brillamment ridiculisé.
[Serres,élève de l’Ecole navale, a lu Leibniz qui certes a écrit la Théodicée mais fut aussi le fondateur du calcul infinitésimal. Son bouquin sur les épicuriens est aussi un grand bouquin.
Comme quoi parfois chez les vaticinateurs il y a aussi du solide !]
Ce qui contribue à le damner : d’autres peuvent invoquer leur ignorance en excuse, pas lui. Le pire des pêchés, c’est celui qu’on commet en conscience…
Que de mauvaise fois Descartes (je sais ce qui vous dérange en moi mais schut) !!! Et vous croyez que je ne me comptais pas dans le terme "mouton" ? dans le sens où les zelites nous considèrent comme des moutons ! pas dans celui où c’est moi qui les traite de moutons, nuance ! mais vous êtes tellement persuadé que le mépris m’habite, je vous laisse donc à vos certitudes (encore une fois je suis bien ce que je veux sur le net, en dehors ça me regarde) et je n’ai aucun compte à vous rendre sur qui je suis ! sur le net, je suis qui je veux ! un mouton parmi les moutons par exemple ! Libre à vous de me censurer si le ton ne vous plait pas !
Libre à vous de ne pas aimer ma prose, chacun ses goûts et vu le ton acerbe à mon égard (dont je ne me plains pas), on en déduit bien ce que l’on veut ! et si vous prenez pour argent comptant ce que je veux bien raconter ici de manière caricaturale (parce que j’aime ça m’éloigner des sentiers battus), c’est votre affaire, pas la mienne !
Sinon, oui bien sûr, ils peuvent bien défiler en rang bien serrés, de Bastille à Nation, les citoyens mécontents et sagement sinon gare aux coups de matraque dans la gueule ! Franchement, vous n’avez que ça comme arguments pour justifier de l’existence de notre belle démocratie ! Les institutions protègent avant tout les Cahuzac, qui ne vont jamais en taule malgré leurs méfaits !
VOILA
@l’inconnue de l’Orient Express
[Que de mauvaise fois Descartes (je sais ce qui vous dérange en moi mais schut) !!!]
Correction : ou vous écrivez « je sais », il faudrait lire « je crois savoir… »
[Et vous croyez que je ne me comptais pas dans le terme "mouton" ?]
J’en suis convaincu. Je suis persuadé que vous estimez avoir d’autres droits que « de mettre dans l’urne un bulletin inactif » et de « savourer l’arnaque ». Celui de causer, pour ne mentionner que celui-là.
[dans le sens où les zelites nous considèrent comme des moutons ! pas dans celui où c’est moi qui les traite de moutons, nuance !]
C’est vous qui écrivez le commentaire auquel j’ai répondu, pas les zélites, que je sache. Et c’est donc dans ce dernier sens qu’il faut prendre votre commentaire. J’avais donc raison de considérer que vous ne vous incluiez pas dans les « moutons » en questino. CQFD.
[mais vous êtes tellement persuadé que le mépris m’habite, je vous laisse donc à vos certitudes]
Venant de quelqu’un qui plus haut écrit « je sais ce qui vous dérange en moi » comme si vous pouviez lire dans mes pensées, cette phrase est pleine d’ironie involontaire. En matière de « certitudes » et préjugés, vous me paraissez bien mal placée pour faire la leçon…
[(encore une fois je suis bien ce que je veux sur le net, en dehors ça me regarde)]
Vous vous bercez de bien d’illusions. Sur le net, on n’est pas ce qu’on veut, tout au plus ce qu’on peut…
[et je n’ai aucun compte à vous rendre sur qui je suis ! sur le net, je suis qui je veux ! un mouton parmi les moutons par exemple ! Libre à vous de me censurer si le ton ne vous plait pas !]
Vous censurer ? Mais ce serait pas drôle. Vous répondre est beaucoup plus amusant. Et si vous « êtes qui vous voulez », alors je peux répondre à qui je veut. Et lui demander des comptes si je veux. Merde alors !
[Libre à vous de ne pas aimer ma prose,]
La question n’est pas « d’aimer » ou pas votre prose. C’est que vous dites des bêtises. Et si c’est votre droit de les dire, c’est le mien de les souligner…
[Sinon, oui bien sûr, ils peuvent bien défiler en rang bien serrés, de Bastille à Nation, les citoyens mécontents et sagement sinon gare aux coups de matraque dans la gueule !]
Je vous renvoie aux incidents de Morlaix. Deux bâtiments publics ont été incendiés, et la chaussée obstruée par des choux-fleurs et des artichauts. Est-ce que cela rentre pour vous dans l’idée de « défiler sagement » ? Ne vous racontez pas d’histoires : nous ne vivons pas dans un régime de terreur, et quand les citoyens le veulent vraiment ils ont recours à de moyens d’action bien plus forts que les « sages défilés » entre la Bastille et la Nation sans pour autant prendre le risque d’une exécution sommaire. D’où on déduit, avec une implacable logique, que si les citoyens n’y ont pas recours, c’est qu’ils ne le veulent pas. C’est un choix qu’ils font, un choix que vous ne semblez pas respecter. Si au lieu d’imprécations sur les « moutons » vous essayiez de comprendre pourquoi diable les citoyens ne sortent pas dans la rue pour exiger un changement des institutions, cela serait nettement plus profitable pour tous.
[Franchement, vous n’avez que ça comme arguments pour justifier de l’existence de notre belle démocratie !]
Je n’ai rien à « justifier ». Notre « belle démocratie » se justifie par ses résultats. Le fait est que l’immense majorité de nos concitoyens partage cette vision de notre démocratie. L’immense majorité de nos concitoyens reconnaît la légitimité des institutions, et le manifeste de la manière la plus claire qui soit, en obéissant aux normes que ces institutions produisent. Et ceux qui proposent des reformes radicales rencontrent en général une indifférence polie quand ce n’est un rejet franc et massif.
[Les institutions protègent avant tout les Cahuzac, qui ne vont jamais en taule malgré leurs méfaits !]
Je vois que la vieille doctrine gauchiste est toujours vivante… Mais elle est aussi toujours aussi fausse. Les institutions ne protègent pas les forts, tout simplement parce que les forts n’ont pas besoin de protection. Dans un monde sans institutions, ou régnerait sans limite la loi du plus fort, les riches et les puissants seraient encore plus riches et plus puissants. Les institutions existent justement pour mettre une limite à la loi des plus forts. Robespierre le disait déjà : « entre le faible et le fort, c’est la liberté qui asservit et la loi qui libère ». Si comme vous dites « les institutions protégent avant tout les Cahuzac », comment expliquez vous qu’on trouve le plus ferme support aux institutions dans les couches populaires, alors que les idéologies anti-institutionnelles ont du soutien essentiellement dans les classes moyennes et supérieures ?
Bonjour Descartes.
[Robespierre le disait déjà : « entre le faible et le fort, c’est la liberté qui asservit et la loi qui libère »]
Ce n’est pas Robespierre qui a dit cela mais Henri Lacordaire.
A part ça, je vous souhaite une bonne continuation. Votre blog est excellent.
@ Michael Travis
En fait, il semblerait que les deux l’aient dit. Selon la source, la phrase est attribuée à l’un ou à l’autre…
En tout cas, merci de votre encouragement et n’hésitez pas à intervenir sur ce blog, vous êtes toujours le bienvenu.
mauvaise foi (il y a un s de trop)
"Parce que je ne sais toujours pas en quoi cette « sixième » consiste. Et lui non plus d’ailleurs…" dites-vous, Descartes ?
Ben voilà tout est dit et vous voudriez que les échaudés y croient !!! Autant voter pour François (l’autre, celui invité chez Ruquier, ce samedi) ! C’est grave si Mélenchon lui-même ne sait pas de quoi il retourne, mais bon c’est vous qui parlez à sa place et donc ça n’a la valeur que l’on veut bien accorder à vos dires !
"Pourquoi refuser aux gens le droit de choisir de ne pas agir ?", dites-vous.
Ai-je exprimé une telle pensée, de quelque manière que ce soit ? pas le moins du monde ! bien sûr qu’ils ont le droit de choisir de ne pas agir et je compte bien aussi me servir de ce droit si je n’ai d’autres alternatives plus appétissantes à l’horizon, en 2017 (voter pour Besancenot, c’est ne pas agir, ,Asselineau aussi…à moins que…), chacun ses recettes pour rester dans l’immobilisme et c’est très bien ainsi !
Sinon en brave mouton que j’ai été en 2012 et qui a fait la grosse bêtise d’aller voter et mal en plus, ben logiquement, je devrais aussi faire la grosse bêtise de voter pour Nicolas en 2017 ???? ou alors le mouton que je fus, devenu furieusement indocile, refusera de jouer le jeu (truqué) encore une fois !
Vous savez les gens disent bien ce qu’ils veulent sur le net, en réalité peut être et c’est leur droit le plus légitime, font-ils tout l’inverse de ce qu’ils prônaient (ou faisaient semblant) sur différents forums ! il faut bien ruser, brouiller quelque peu les pistes, sinon c’est pas marrant de devoir être le même pantin que dans la vraie vie, autant changer le lot de ficelles de temps en temps !
Et je vous le répète, Descartes, les gens qui viennent s’exprimer sur les blogs en général, n’ont pas de comptes à rendre à l’hébergeur du site ni n’ont pas non plus à lever la main droite et jurer qu’ils diront toute la vérité, de plus et en ce qui me concerne, c’est le cas, quand ils respectent la charte (à moins de considérer que la provoc et l’ironie sont à bannir alors là à quoi bon vous targuer de la création d’un blog soit disant anti-bien-pensance ????)
Et surtout de vous avoir vu monter sur vos grands chevaux , on devine aisément que ce n’est pas les termes aussi anodins et largement utilisés par tous, tels que moutons ou veaux, employés par mes soins (que je m’adresse à moi-même également, par pure ironie envers nos chères élites,) qui est le véritable motif de votre courroux !
ah que vous en viendriez facilement aux mains, n’est-ce-pas, sous prétexte que l’on n’exprime pas la même chose que vous et avec un vocabulaire qui vous défrise ! Finalement les frontistes qui évoquaient la violence des gauchistes, au moment des élections, ne mentaient-ils donc pas ? cette violence de toute évidence existe, de manière latente et elle n’est pas plus douce à ( l’extrême) gauche qu’à (l’extrême) droite !
Et donc en conclusion, je dis que ce n’est pas demain la veille, que j’irai exposer mon visage aux tirs de flashball des flics ni aux coups de poing des militants des partis de gauche et de droite !
Comme beaucoup de mes concitoyens, j’ai le droit en plus de celui de rester inactive, de me replier complètement sur mes acquis, sur ma petite vie, ma famille, mon boulot, mes passions et ne même plus sortir mon petit bout de nez dehors, en parfaite égoïste !
Après tout, se faire matraquer la gueule, y compris de manière virtuelle, juste pour venir défendre son bout de gras, non merci !
Alors je vous rejoins, mourir ou se faire tabasser pour ses idées politiques, ça n’en faut vraiment pas la peine, surtout que la plupart de ces idées (de toute nature que ce soit) sont extrêmement solubles et ne dépassent pas le cap du rêve, très souvent !
Mélenchon pour conclure avec lui, à fait rêver pas mal de gens à l’époque du bruit et de la fureur, mais qu’a-t-il provoqué de vraiment palpable, de vraiment utile au peuple (d’en bas, surtout) ? RIEN
@l’inconnue de l’Orient Express
[Ben voilà tout est dit et vous voudriez que les échaudés y croient !!!]
Moi, je ne veux rien. Le M6R, ce n’est pas mon idée.
[C’est grave si Mélenchon lui-même ne sait pas de quoi il retourne, mais bon c’est vous qui parlez à sa place et donc ça n’a la valeur que l’on veut bien accorder à vos dires !]
Peut-être, mais avec un brin de logique, vous devriez arriver à la même conclusion. Si Mélenchon a une idée claire de ce à quoi les institutions de la VIème République devrait ressembler, pourquoi nous maintient-il dans l’ignorance ? Pourquoi cette explication ne figure dans aucun de ses discours, dans aucun de ses livres ?
["Pourquoi refuser aux gens le droit de choisir de ne pas agir ?", dites-vous. Ai-je exprimé une telle pensée, de quelque manière que ce soit ?]
Oui. En les qualifiant de « moutons qui n’ont pour droit que de mettre leur bulletin inactif dans l’urne et de savourer l’arnaque ». Un mouton, voyez-vous, n’a pas le droit d’être autre chose qu’un mouton pas plus que l’inverse. Etre « mouton », c’est son essence. Si pour vous les citoyens sont des « moutons », alors ils ne peuvent pas « choisir de ne pas agir », puisque « ne pas agir » est dans leur essence.
[Sinon en brave mouton que j’ai été en 2012 et qui a fait la grosse bêtise d’aller voter et mal en plus, ben logiquement, je devrais aussi faire la grosse bêtise de voter pour Nicolas en 2017 ???? ou alors le mouton que je fus, devenu furieusement indocile, refusera de jouer le jeu (truqué) encore une fois !]
De quel « jeu truqué » parlez vous ? Le jeu me paraît au contraire parfaitement clair et honnête. Je peux comprendre que les règles ne vous plaisent pas, mais il n’en demeure pas moins qu’elles sont respectées.
[Vous savez les gens disent bien ce qu’ils veulent sur le net, en réalité peut être et c’est leur droit le plus légitime, font-ils tout l’inverse de ce qu’ils prônaient (ou faisaient semblant) sur différents forums ! il faut bien ruser, brouiller quelque peu les pistes, sinon c’est pas marrant de devoir être le même pantin que dans la vraie vie, autant changer le lot de ficelles de temps en temps !]
C’est votre cas ?
[Et je vous le répète, Descartes, les gens qui viennent s’exprimer sur les blogs en général, n’ont pas de comptes à rendre à l’hébergeur du site ni n’ont pas non plus à lever la main droite et jurer qu’ils diront toute la vérité, de plus et en ce qui me concerne, c’est le cas, quand ils respectent la charte (à moins de considérer que la provoc et l’ironie sont à bannir alors là à quoi bon vous targuer de la création d’un blog soit disant anti-bien-pensance ????)]
Je ne me souviens pas de vous avoir « demandé des comptes » ou de jurer quoi que ce soit. Dans ce blog, moyennant le respect d’un certain nombre de règles de courtoisie et bien entendu des lois en vigueur, chacun peut dire ce qu’il veut. Mais cette possibilité a une contrepartie : ceux qui commentent ses écrits disposent du même droit. Je ne vous ai pas censuré lorsque vous avez traité les citoyens de « moutons », mais je ne me suis pas privé de commenter votre saillie…
[Et surtout de vous avoir vu monter sur vos grands chevaux,]
C’est vous qui montez sur vos grands chevaux, pas moi. Je me suis contenté de vous répondre en un paragraphe, et vous me faites trois messages d’une page…
[Après tout, se faire matraquer la gueule, y compris de manière virtuelle, juste pour venir défendre son bout de gras, non merci !]
Mais arrêtez… le rapport entre le nombre de gens qui ont manifesté ces dix dernières années et ceux qui se sont « fait matraquer la gueule » est infinitésimal. Si vous ne voulez pas sortir dans la rue, ne sortez pas, c’est votre droit, mais ne vous trouve pas des prétextes. La France de 2014 n’est ni l’Espagne de 1939, ni l’Allemagne de 1933, ni même la France de 1962.
[Alors je vous rejoins, mourir ou se faire tabasser pour ses idées politiques, ça n’en faut vraiment pas la peine, surtout que la plupart de ces idées (de toute nature que ce soit) sont extrêmement solubles et ne dépassent pas le cap du rêve, très souvent !]
Vous ne me « rejoignez » pas, parce que je n’ai jamais dit pareille chose. Il y a des idées pour lesquelles je me ferais tabasser, je ne dirais pas avec plaisir, mais au moins avec le sens du travail bien fait. Et d’autres qui n’en valent pas la peine.
[Mélenchon pour conclure avec lui, à fait rêver pas mal de gens à l’époque du bruit et de la fureur, mais qu’a-t-il provoqué de vraiment palpable, de vraiment utile au peuple (d’en bas, surtout) ? RIEN]
Vous avez une vision épileptique de l’engagement politique. Hier, vous chantiez les louanges de Mélenchon sauveur de l’univers. Et parce que votre champion vous a déçu, vous partez de l’autre côté de l’échelle et proclamez votre intention de ne plus jamais rien faire…
[[J’aime bien me sentir plusieurs, est-ce un crime ?]
Non, c’est une maladie. Ca s’appelle la schizophrénie…]
Non, ça s’appelle trouble dissociatif de l’identité 🙂
http://fr.wikipedia.org/wiki/Schizophr%C3%A9nie#Confusion_avec_le_sens_commun
@Jean-François
I stand corrected…
@Descartes,
Je me contente de recopier-coller un message glané (auquel j’adhère) sur un site et là pour le coup, cela ne fait que mettre en évidence que Mélenchon avec sa sixième, va perdre et son temps et son énergie et faire perdre, par la même occasion, ceux de ses partisans, vu que le changement de constitution, on pourra l’avoir, par déduction, en jouant malin mais pour ça, faut pas être empêtré dans une idéologie à la noix qui paralyse toute action d’avenir (et moi comme je ne suis ni de gauche, ni de droite, ben je voterai (si je vote) pour celui ou celle, (qu’importe sa couleur politique) qui permettra au peuple de retrouver sa souveraineté (parce que là en l’occurrence, ce n’est absolument pas le cas) :
[Si le PS est éliminé au 1er tour, ce qui est probable en l’absence de retournement significatif de la conjoncture, et que le choix de 2e tour est FN contre UMP (ou sa nouvelle appellation PMU), de deux choses l’une :
– Soit le candidat de droite est Juppé ou Fillon, et le vote républicain permettra à ce candidat de capitaliser sur son nom un grand nombre de voix de gauche qui n’iront pas vers l’abstention ;
– Soit le candidat de droite est Sarkozy et un très grand nombre d’électeurs de gauche voteront Le Pen pour ne pas revivre le cauchemar du quinquennat précédent.
L’avantage de cette solution serait en outre d’ouvrir une crise de régime – la présidente Le Pen n’ayant pas de majorité législative – qui déboucherait sur la nécessité urgente de se débarrasser enfin d’une Ve République subclaquante pour aller vers une Constitution plus conforme aux attentes du peuple.}
Vous en pensez quoi Descartes de cette stratégie ?
Sinon, pour en revenir aux faits que les jeux sont truqués et bien un bon exemple déjà c’est le temps de parole des différents candidats qui ne sont pas les mêmes ! il est inadmissible qu’ Asselineau ait eu 0 % de temps d’antenne en 2012 et le Nico, plein pot !
Et pour tout vous dire, je me sens en accord avec les propositions d’Asselineau de sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN (que j’ai trouvé peu charismatique chez Ruquier mais on s’en fout hein, vu le contexte actuel) mais très intelligent et c’est un très bon conférencier (quoi qu’il faudrait qu’il apprenne à synthétiser si il veut que davantage de citoyens se donnent la peine de visionner ses vidéos) !
Et concernant Mélenchon, ce n’est pas de déception dont il s’agit et vous le savez ! on l’a déjà évoqué plus haut dans un autre billet ! Manque de pragmatisme du bonhomme (que par ailleurs j’aime toujours bien et cela n’a rien de rationnel mais qu’importe) ! Mais n’étant encore une fois pas conditionnée par une quelconque idéologie de gauche ou de droite, je suis donc plus apte à voir le potentiel des uns et des autres, indépendamment de l’étiquette (politique) qu’ils portent et ça c’est un plus, Descartes et même si j’ai moins d’expérience de la pratique politique que vous, je sais écouter et échanger avec des citoyens de tout bord (les intelligents, je veux dire, pas ceux qui traitent de fachos ou de racistes ceux qui osent remettre en cause la politique d’immigration) et en tirer les conclusions qui s’imposent, bien plus clairement, donc !
@ l’inconnue de l’Orient Express
[Je me contente de recopier-coller un message glané (auquel j’adhère) sur un site]
La règle sur ce blog est que celui qui copie un message glané sans le commenter fait sien les propos qui s’y trouvent. J’y réponds donc comme si c’était votre texte.
[ben je voterai (si je vote) pour celui ou celle, (qu’importe sa couleur politique) qui permettra au peuple de retrouver sa souveraineté (parce que là en l’occurrence, ce n’est absolument pas le cas)]
Encore une fois, vous tenez pour évident quelque chose qui ne l’est pas. Qu’est ce qui vous permet de dire que le peuple aurait perdu sa souveraineté ? Connaissez-vous un seul cas ou le peuple ait manifesté sans équivoque sa volonté et qu’il n’ait pas eu gain de cause ? Moi, pas. Quand le peuple a voté contre le TCE, le TCE est mort. Quand le peuple a décidé que Hollande serait président, Hollande a été président.
[« Si le PS est éliminé au 1er tour, ce qui est probable en l’absence de retournement significatif de la conjoncture, et que le choix de 2e tour est FN contre UMP (ou sa nouvelle appellation PMU), de deux choses l’une »]
Mélenchon consacre trop de temps aux analyses tacticiennes. Il ferait mieux de se désintéresser des scores du PS, de l’UMP ou du FN et consacrer utilement ce temps à organiser une réflexion qui puisse produire un véritable projet.
[L’avantage de cette solution serait en outre d’ouvrir une crise de régime – la présidente Le Pen n’ayant pas de majorité législative – qui déboucherait sur la nécessité urgente de se débarrasser enfin d’une Ve République subclaquante pour aller vers une Constitution plus conforme aux attentes du peuple]
En d’autres termes, la victoire de Le Pen serait une bonne chose. On retrouve la vieille antienne trotskyste de la politique du pire. Mais Mélenchon se trompe dans son analyse. Mitterrand a bien gouverné avec Chirac comme premier ministre. Pourquoi Marine Le Pen ne pourrait pas gouverner avec Valls, pour ne donner qu’un exemple ? La constitution de la Vème, même « subclaquante » est extraordinairement flexible, et a montré sa capacité à s’adapter à des contextes très différents. Elle est « bonapartiste » lorsqu’il se trouve un Bonaparte pour utiliser tous ses leviers, et redevient parlementaire lorsque le peuple ne se trouve pas un leader capable d’endosser la fonction. Je trouve d’ailleurs que Mélenchon utilise une formule amusante lorsqu’il parle d’une « Constitution plus conforme aux attentes du peuple ». On aimerait savoir quelles sont à son avis ces « attentes »…
[Vous en pensez quoi Descartes de cette stratégie ?]
Je ne vois pas très bien de quelle « stratégie » vous parlez. Mélenchon dans ce texte nous dit ce qui se passerait si untel passait devant untel, si untel était élu au lieu d’untel. Ce sont des hypothèses, une analyse, mais ce n’est pas une « stratégie ».
[Sinon, pour en revenir aux faits que les jeux sont truqués et bien un bon exemple déjà c’est le temps de parole des différents candidats qui ne sont pas les mêmes !]
Renseignez vous. Le temps de parole des différents candidats est illimité. Ils peuvent parler tout ce qu’ils veulent dans les marchés, les préaux, les meetings. Ils peuvent écrire et diffuser leurs écrits à volonté. Ils peuvent s’exprimer autant qu’ils le veulent sur les réseaux sociaux. La seule chose qui soit « différente », c’est leur temps d’expression lors de la campagne officielle sur les radios et télévisions publiques. Et franchement, croyez-vous vraiment que ce soient les émissions officielles qui font le résultat des élections ?
Quant au temps que les journalistes consacrent à chaque candidat… c’est la loi de l’information. On consacre du temps à ce qui intéresse le public. Nabilla a bien plus de « temps de parole » que beaucoup de « candidats ». Franchement, entendre Cheminade expliquer la priorité politique du voyage sur Mars n’intéresse qu’un tout petit nombre d’illuminés. Pourquoi lui consacrer du temps ?
[il est inadmissible qu’ Asselineau ait eu 0 % de temps d’antenne en 2012 et le Nico, plein pot!]
Nico risque de diriger demain la France, Asselineau, non. Ce n’est pas une question d’idées, c’est une question de perspectives. Savoir ce que pensent les gens qui demain nous gouverneront nous intéressent. Savoir ce que pense Cheminade, non.
[Et pour tout vous dire, je me sens en accord avec les propositions d’Asselineau de sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN (que j’ai trouvé peu charismatique chez Ruquier mais on s’en fout hein, vu le contexte actuel) mais très intelligent et c’est un très bon conférencier (quoi qu’il faudrait qu’il apprenne à synthétiser si il veut que davantage de citoyens se donnent la peine de visionner ses vidéos) !]
Je suis d’accord avec beaucoup de propositions d’Asselineau. Mais la conception groupusculaire qu’il a de la politique le condamnent à être une voix dans le désert. C’est là la limite de l’exercice. A la longue, soutenir des gens dont la seule perspective est de témoigner, ça lasse.
[Et concernant Mélenchon, ce n’est pas de déception dont il s’agit et vous le savez !]
Non, je ne « sais » rien. Je me contente d’interpréter ce que vous écrivez. Et ce que vous écrivez – et le contraste avec ce que vous écriviez en 2011, comme le temps passe – me conduit à parler de « déception »…
[Mais n’étant encore une fois pas conditionnée par une quelconque idéologie de gauche ou de droite,]
Vous énoncez une impossibilité. Nous sommes TOUS conditionnés par une idéologie. Sans idéologie, impossible de donner un sens, une signification, une cohérence aux faits que nous observons.
[Descartes et même si j’ai moins d’expérience de la pratique politique que vous, je sais écouter et échanger avec des citoyens de tout bord (les intelligents, je veux dire, pas ceux qui traitent de fachos ou de racistes ceux qui osent remettre en cause la politique d’immigration) et en tirer les conclusions qui s’imposent, bien plus clairement, donc !]
En d’autres termes, vous savez échanger avec les « citoyens intelligents », « intelligence » qui par une rare coïncidence ne se trouve que chez ceux qui ont la même posture que vous. J’aurais tendance à dire que ce sont les autres, les « citoyens idiots », qui sont les plus intéressants à échanger avec. Ce sont eux qui peuvent vous apprendre des choses nouvelles…
Je considérerai que le peuple sera VRAIMENT souverain et juge, Descartes, le jour où il aura le pouvoir de sanctionner et donc de débarquer tout chef d’Etat qui aura manqué à son devoir ou qui appliquera un tout autre programme que celui pour lequel il aura été élu et c’est bien le cas en ce moment et Hollande on va se le farcir jusqu’en 2017 (sauf évènement imprévu) sans que le peuple n’ait aucun moyen pour contrer cette catastrophe (mauvaise foi quand tu nous tiens, hein) !
Et autre chose, si autre constitution un jour, j’aimerais voir rendu obligatoire le débat entre tous les candidats qui postulent pour le rôle de Président, un petit face à un gros et vice et versa !
Oui le peuple qui doit voter alors qu’il n’a pas eu droit à tous les débats nécessaires ne peut que voter de manière irresponsable (on se souvient bien du refus d’un Hollande de débattre avec un Mélenchon et j’ignore si ce brave Jean-Luc aurait su tirer son épingle du jeu mais c’est pour le principe, la lâcheté institutionnalisée d’un type qui estime que le peuple doit le croire sur parole, ben voyons et avec ça le peuple serait roi ha ha ha ha ha hahh) !
Rien à foutre de la probabilité plus grande qu’aurait un Sarko sur un Asselineau de diriger le pays (vu son incompétence notoire et on a eu 5 longues années pour le constater) !
Sur le net, je dis ce que j’ai à dire et après je m’en tape de ce qui subsistera de mes propos ! l’essentiel est d’avoir livré mon point de vue et qu’on soit d’accord ou non avec moi n’est nullement un problème pour moi ! je garde mon libre arbitre en toute circonstance et je ne me laisse influencer par personne et quand ça m’arrive d’avoir un faible, je retrouve assez vite mes esprits, en général et contrairement à vous, je peux parfaitement me passer de la politique et elle de moi et c’est tant mieux (j’ai tellement d’autres centres d’intérêt pour lesquels j’ai quelques bonnes prédispositions bien ajustées) !
Inutile de publier ma réponse, c’est juste de vous à moi (perso, je n’ai pas de page facebook et si je recherchais vraiment à plaire ou à polémiquer sur des sujets pas faciles, j’aurais fait en sorte que….. mais non pas le temps déjà et je préfère ma tranquillité, parsemée de temps en temps d’une sortie de réserve de ma part et puis je repars m’occuper de ma vraie vie et sans doute que vous ne me reverrez plus pour un bout de temps, voir jamais plus vous casser les joyeuses (rire) !
FIN
@ l’inconnue de l’Orient Express
[Je considérerai que le peuple sera VRAIMENT souverain et juge, Descartes, le jour où il aura le pouvoir de sanctionner et donc de débarquer tout chef d’Etat qui aura manqué à son devoir ou qui appliquera un tout autre programme que celui pour lequel il aura été élu]
Attendez que je comprenne bien. Le peuple souverain, selon vous, ne peut donc pas décider de déléguer une compétence pour un temps donné. Il cesse d’être « VRAIMENT souverain et juge » dès lors qu’il accorde à un élu un mandat à temps, et décide de ne lui demander des comptes qu’à l’issue de ce mandat. J’ai bien compris ?
Dans ce cas, votre position est très contradictoire. Le peuple est souverain puisqu’il n’est soumis qu’aux règles qu’il fait lui même. Mais une fois qu’il a décidé que le mandat présidentiel est un mandat à temps, et non un mandat revocable chaque jour, il est soumis à la règle qu’il a lui même faite. Si le peuple souverain pouvait à tout moment violer ses propres règles, s’il pouvait « sanctionner » sans qu’il y ait une incrimination préalable, cela deviendrait vite invivable. Et dangereux.
Par ailleurs, si le peuple ne peut « débarquer » constitutionnellement le Chef de l’Etat, il peut sans aucun doute lui indiquer la porte. S’il y avait cinq millions de grévistes et deux millions de manifestants dans les rues, Hollande serait obligé – comme De Gaulle naguère – à retourner aux urnes et demander la confiance du peuple. Le fait, c’est qu’il n’y a pas deux millions de manifestants dans la rue. Ni même un. Ni même un demi-million. Ni même deux cent mille. Alors, qu’est ce qui vous permet d’affirmer que le peuple ait vraiment envie de voir Hollande ne pas terminer son mandat ?
[Et autre chose, si autre constitution un jour, j’aimerais voir rendu obligatoire le débat entre tous les candidats qui postulent pour le rôle de Président, un petit face à un gros et vice et versa !]
Et pourquoi pas obliger les citoyens à les regarder sous peine d’amende ? Franchement, combien de temps seriez-vous prête à consacrer aux débats entre François Hollande et Jacques Cheminade, entre Philippe Poutou et Marinne Le Pen, entre Nicolas Sarkozy et Nathalie Arthaud ?
[Oui le peuple qui doit voter alors qu’il n’a pas eu droit à tous les débats nécessaires]
Je ne vois pas l’intérêt de tels « débats ». Un débat entre un homme qui aspire à gouverner – comme Hollande ou Sarkozy – et qui sont donc obligés de mesurer leurs paroles, et des candidats qui aspirent simplement à témoigner et qui peuvent donc se permettre de dire n’importe quoi n’a guère d’intérêt. Le peuple n’a pas besoin de débats télévisés : il peut lire les programmes – et les biographies – des candidats et tirer ses propres conclusions. Voir des gens dans la lucarne se jeter des noms d’oiseau à la figure n’ajoute guère au débat démocratique.
[(on se souvient bien du refus d’un Hollande de débattre avec un Mélenchon et j’ignore si ce brave Jean-Luc aurait su tirer son épingle du jeu mais c’est pour le principe, la lâcheté institutionnalisée d’un type qui estime que le peuple doit le croire sur parole, ben voyons et avec ça le peuple serait roi ha ha ha ha ha hahh) !]
Un débat Hollande-Mélenchon n’a aucun intérêt. Il est évident que Mélenchon aurait le dessus, tout simplement parce que comme il n’a aucune chance de se trouver en position d’exercer le pouvoir, il peut dire n’importe quoi. Hollande, au contraire, étant en position d’exercer le pouvoir sait que ce qu’il dit pourra être utilisé contre lui.
[Sur le net, je dis ce que j’ai à dire et après je m’en tape de ce qui subsistera de mes propos !]
C’est l’avantage du pseudonyme…
Ah oui, je reviens juste deux secondes car je ne peux pas vous laisser dire que ce passage que j’ai cité est de Mélenchon ! il s’agit des propos d’un simple citoyen comme vous et moi et socialiste de plus (pas ma tasse de thé) et malgré tout, voyez, je suis d’accord avec lui sur ce sujet là (pas forcément sur le reste), comme quoi hein vos raccourcis me concernant sont régulièrement à côté de la plaque !
Désolée je lis tellement d’articles sur le net que je ne sais plus duquel il s’agit et donc ne peux donner le lien ! Je ne vois pas ce qui aurait pu vous faire penser qu’il s’agissait de Mélenchon !!! ou alors le type aurait repris les termes de Mélenchon !!! mais alors là je n’en sais rien du tout vu que je n’ai pas consulté le blog de Mélenchon très récemment et je n’ai pas envie d’aller vérifier, là ce soir et peut être même jamais !!!
Qu’importe, il y a de fortes probabilités que Marine Le Pen passe le second tour et ce sera poilant de voir les électeurs socialistes être obligés de faire le grand écart pour éviter le retour de Nico le fier à bras (rire) ! Voter pour celui qui voulait éradiquer les racailles des banlieues au karcher, non merci ! paroles, paroles, paroles……
@ l’inconnue de l’Orient Express
[Ah oui, je reviens juste deux secondes car je ne peux pas vous laisser dire que ce passage que j’ai cité est de Mélenchon ! il s’agit des propos d’un simple citoyen comme vous et moi et socialiste de plus (pas ma tasse de thé)]
Votre citation était ambiguë. Ce n’est pas du Mélenchon, dont acte.
[comme quoi hein vos raccourcis me concernant sont régulièrement à côté de la plaque !]
Je ne vois pas très bien le rapport. Ici, il s’agissait d’un « raccourci » sur Mélenchon, pas sur vous. Mais si cela vous fait plaisir de jouer la scène de l’incomprise, ce n’est pas moi qui vous le refusera.
[Qu’importe, il y a de fortes probabilités que Marine Le Pen passe le second tour]
« Fortes probabilités » ? Je crois me souvenir que vous disiez la même chose de Mélenchon il y a trois ans. Je vois que vous êtes toujours aussi forte en matière de pronostics électoraux…
[et ce sera poilant de voir les électeurs socialistes être obligés de faire le grand écart pour éviter le retour de Nico le fier à bras (rire) !]
Si comme vus dites Marine Le Pen « passe le second tour », le problème ne se posera pas.
[Voter pour celui qui voulait éradiquer les racailles des banlieues au karcher, non merci ! paroles, paroles, paroles……]
Vous voterez donc pour Marine Le Pen ?
@ Descartes,
Si je voterais pour Marine Le Pen ? c’est une hypothèse comme une autre et vous, en seriez-vous capable si la situation l’exigeait ?
A quoi bon faire des projections à 2 ans et demi de la présidentielle ? d’ici là peut être (même si je n’y crois pas plus que cela), qu’Asselineau ne sera plus un groupuscule, que Mélenchon aura pris son envol ou tout simplement que le peuple se sera révolté et Hollande parti en douce de peur de ne se prendre une fourche dans les fesses (rire) ! ça mange pas de pain de rêver mais cette saloperie de réalité rattrape toujours les pauvres naïfs que nous sommes tous, plus ou moins à des degrés divers et variés !
Une chose est certaine pour moi, je ne calculerai ni le PS, ni l’UMP et ce quel que soit celui ou celle qui postulera pour le rôle (Jupé, Fillon ou Sarko ; Hollande, Aubry ou Valls) !
Me restera donc plus que : soit à ne pas voter ou soit voter pour un groupuscule (si rien ne bouge en deux ans et demi), soit pour Marine (et si je le fais ce sera sans aucune culpabilité) ! tout dépendra de mon état d’esprit du moment, de ma motivation, de la situation de la France (qui ne pourra qu’empirer) !
Sinon pour l’anonymat, ça vous arrange bien aussi de cacher qui vous êtes à tenir ce blog ! Si des citoyens honnêtes, au casier judiciaire vierge se trouvent dans l’obligation de critiquer le gouvernement en place de manière anonyme, peut-on considérer que l’on est vraiment en démocratie ? certes pas encore une dictature mais en tout cas une dictamolle et ce n’est pas forcément mieux car tout laisse à penser au citoyen qu’il a l’entière liberté de parole ou de mouvement mais au fond il doit se cacher pour l’ouvrir sinon SIC !
P.S. : sinon pour l’histoire du raccourci, je voulais juste dire que quand vous prétendez que je ne discute ou en accord qu’avec des gens qui pensent comme moi, c’est archi-faux dans le sens où je peux puiser des arguments qui pourraient être les miens tant parmi des personnes communistes que frontistes (je me sens communiste dans le sens d’un partage plus équitable du gâteau mais par contre, je ne suis pas d’accord avec eux quant aux problèmes liées à l’immigration (massive) et là pour le coup sur ce point, je suis plus proche de Philippot) !
Ah c’est sûr je ne fonctionne pas comme la plupart des gens, c’est ce qui crée cette répulsion à mon égard et j’aime en abuser (sur le net du moins parce que dans la vraie vie, je m’abstiens de trop me démarquer (mais rassurez-vous, j’ai été nourrie au mêmes filtres que la masse et quand le père Le Pen passait à la télé, quand j’étais gamine, j’étais vraiment persuadée que c’était le mal incarné ! heureusement, l’être humain peut développer son propre potentiel et libre arbitre, indépendamment de l’éducation reçue (et la mienne fut une bonne éducation dans l’ensemble) !
@ L’inconnue de l’Orient Express
[Si je voterais pour Marine Le Pen ? c’est une hypothèse comme une autre et vous, en seriez-vous capable si la situation l’exigeait ?]
Si la situation l’exigeait, bien entendu. Mais ce n’est pas moi qui affirme que « je ne calculerai ni le PS, ni l’UMP ». Cela ne vous laisse guère de choix au deuxième tour. Ce n’est donc pas une question des « exigences de la situation », mais un choix personnel.
[A quoi bon faire des projections à 2 ans et demi de la présidentielle ?]
A se donner le temps pour analyser et réfléchir. Et à agir en conséquence. On voit avec l’élection de François Hollande que les « primaires », dont on nous vantait il y a peu les vertus, sont en fait des machines infernales contre la République. Par ce biais, le « régime des partis » que la Vème République gaullienne avait chassé par la porte revient par la fenêtre. Au lieu de retrouver au deuxième tour les deux candidats préférés des français, on retrouve les deux candidats préférés l’un par l’UMP, l’autre par le PS. Et comme chaque parti désigne finalement le candidat qui dérange le moins – on l’a vu avec la désignation de François Hollande – on se retrouvera au deuxième tour à départager les plus médiocres. Un deuxième tour Hollande-Juppé, belle perspective…
[d’ici là peut être (même si je n’y crois pas plus que cela), qu’Asselineau ne sera plus un groupuscule, que Mélenchon aura pris son envol ou tout simplement que le peuple se sera révolté et Hollande parti en douce de peur de ne se prendre une fourche dans les fesses (rire) !]
Et vous aurez gagné le loto ?
[ça mange pas de pain de rêver mais cette saloperie de réalité rattrape toujours les pauvres naïfs que nous sommes tous, plus ou moins à des degrés divers et variés !]
Et c’est très heureux. Je vous rappelle la formule de Goethe : « quand les dieux veulent nous punir, ils réalisent nos rêves ». Je vous assure qu’il vaut mieux pour vous que Mélenchon n’ait pas été élu président…
[Sinon pour l’anonymat, ça vous arrange bien aussi de cacher qui vous êtes à tenir ce blog !]
Bien entendu. Mais contrairement à vous, je n’ai pas la prétention de dire la vérité sur tout…
[Si des citoyens honnêtes, au casier judiciaire vierge se trouvent dans l’obligation de critiquer le gouvernement en place de manière anonyme, peut-on considérer que l’on est vraiment en démocratie ?]
Bien sur que oui. Franchement, si j’ai recours à un pseudonyme, ce n’est pas de peur que le « gouvernement » me fasse payer mes critiques. C’est plutôt que je n’ai pas envie de me fâcher avec mon patron, avec des voisins ou des amis. La critique sous pseudonyme est aussi ancienne que l’écriture.
[P.S. : sinon pour l’histoire du raccourci, je voulais juste dire que quand vous prétendez que je ne discute ou en accord qu’avec des gens qui pensent comme moi, c’est archi-faux dans le sens où je peux puiser des arguments qui pourraient être les miens tant parmi des personnes communistes que frontistes (je me sens communiste dans le sens d’un partage plus équitable du gâteau mais par contre, je ne suis pas d’accord avec eux quant aux problèmes liées à l’immigration (massive) et là pour le coup sur ce point, je suis plus proche de Philippot) !]
C’est vous qui aviez affirmé ne discuter qu’avec des gens « intelligents », et qui ensuite aviez donné de « l’intelligence » une définition qui au fond équivalait à partager vos opinions.
[Ah c’est sûr je ne fonctionne pas comme la plupart des gens, c’est ce qui crée cette répulsion à mon égard]
« Répulsion » ? N’exagérons rien… Vous avez simplement une certaine tendance à ne pas respecter les positions ou les opinions qui ne sont pas les siennes. Dans le message précédent, par exemple, vous avez déclaré qu’on n’était « intelligent » que si l’on partageait certaines de vos positions…
J’entendais par "intelligence" (le mot n’a pas été bien choisi alors), être capable de dépasser son dogmatisme !
J’ai constaté que les frontistes aimaient plaisanter sur des sujets qui irritent les gauchistes et leurs blagues, pas toujours fines, font donc se mettre en colère les gauchistes, qui du coup les insultent ! Je vois plus souvent des gauchistes intolérants, en parcourant les forums, prenant tout au premier degré que l’inverse !
Je vous avais cité l’exemple d’un type (ex-socialiste) avec qui je discutais de temps en temps par mail et puis du jour où j’ai commencé à émettre quelques doutes sur la tactique de Mélenchon etc, ça a été terminé ! il préférait m’éviter plutôt que d’avoir à se remettre en question ou devoir remettre en question l’image qu’il avait de l’Homme ! Il fallait être du bon côté, selon sa définition, sinon point de salut !
Franchement moi je ne suis jamais le cul entre deux chaises, où j’apprécie d’entretenir des relations (là en l’occurrence épistolaires) avec des gens avec qui le courant passe (et même quand ça se crêpe le chignon de temps en temps, au contraire ce n’est pas pour me déplaire) ou ça me gonfle ou m’ennuie et alors là à quoi bon se forcer ?
Je ne joue pas au loto alors je ne risque pas de gagner !
Dis donc votre pauvre billet sur le livre de la concubine, il est parti en couille, on dirait ! Enfin bon, ce n’est peut être pas plus mal (rire)
@ l’inconnue de l’Orient Express
[J’entendais par "intelligence" (le mot n’a pas été bien choisi alors), être capable de dépasser son dogmatisme !]
"Quand j’emploie un mot, dit Humpty Dumpty avec un certain mépris, il signifie ce que je veux qu’il signifie, ni plus ni moins.
La question est de savoir, dit Alice, si vous pouvez faire que les mêmes mots signifient tant de choses différentes
La question est de savoir, dit Humpty Dumpty, qui est le maître, c’est tout."
(Lewis Carroll, « Alice à travers le miroir »).
[Je vous avais cité l’exemple d’un type (ex-socialiste) avec qui je discutais de temps en temps par mail et puis du jour où j’ai commencé à émettre quelques doutes sur la tactique de Mélenchon etc, ça a été terminé ! il préférait m’éviter plutôt que d’avoir à se remettre en question ou devoir remettre en question l’image qu’il avait de l’Homme ! Il fallait être du bon côté, selon sa définition, sinon point de salut !]
Il ne faut pas négliger le fait que beaucoup de gens à gauche sont à la recherche d’une « religio », d’un lien qui leur permet de communier. Le PCF a pendant des années fonctionné sur ce modèle « religieux ». Mélenchon ne fait qu’essayer de reconstituer ce mécanisme à son profit. Le problème, c’est que ce genre de lien exclut toute posture critique : celui qui n’est pas d’accord est au mieux un imbécile, au pire un traître.
[Dis donc votre pauvre billet sur le livre de la concubine, il est parti en couille, on dirait !]
Ah bon ? C’est qui « on » ?
« Heaven has no rage like love to hatred turned,
nor hell a fury like a woman scorned (1) »
William Congreve, « The mourning bride », 1697
« Le ciel n’a de colère comparable à l’amour transformé en haine, l’enfer ne connaît de furie comparable à celle d’une femme humiliée ».William Congreve
merci Descartes de m’avoir fait connaître cette citation datant de 1697.
Cela confirme ma trés fraternelle appréciation à votre égard.
De même pour la culture anglaise qui manifestement n’a pas produit que Shakespeare comme grand observateur.
Mon propre divorce confirme cette citation de Congreve.
F.Hollande m’apparaît plus sympathique ‘étrangement’,après ‘l’assassinat’ dont il a été victime.
J’évoque le coup de poignard que constitue la parution de ce livre de V.Triervaler.
2voquons brièvement en illustration de cette folie politico-amoureuse universelle mon propre cas.
Comme lui,l’histoire d’amour avec celle qui plus tard me cloua au pilori fut une’ histoire grand format’.
Avec elle mon ex épouse,la mère de mes enfants,je connus l’Amour.
Partie de ‘rien'(façon d’écrire télégraphique),j’emmenai ma compagne à une trés belle situation sociale et familiale.
Elle fit de même,réciproquement.
Nous connûmes 18ans, le bonheur ensemble jusqu’à la déchirure.
Aujourd’hui,16 ans après c’est assimilable à un veuvage pour moi et pour elle sauf que je lui ai payé plus de 150000euros en contributions d’éducation.
La séparation commença,quand nos pères respectifs se mirent à casser du sucre l’un sur l’autre au sens propre ..à propos du conflit israélo-palestinien puis plus généralement sur leurs personnalités respectives.
L’un était descendant de juif allemand devenu subitement militant sioniste sans l’avoir été en 1982,l’autre président du comité de soutien local au peuple palestinien.
Alors,à chaque réunion de famille…Vous imaginez,les empoignades stériles.
L’échec de cette union a débouché pour elle comme pour Valérie,sur un bonheur apparent .
Pour moi (dans un premier temps de plusieurs dizaines de mois) sur un trauma profond,assumé car je pensais à juste raison que c’était mieux pour les enfants et leur mère:comme pour F.Hollande.
Identification au chef de l’état.
Remontée de ma sympathie pour F.Hollande.
Peut être ,cela n’est qu’un prétexte.mais en lisant ‘scènes de ménage’,en repensant à mon divorce,je pense à Shakespeare et à son trés politique ‘mélo’:Roméo et Juliette..
William Congreve aussi savait de quoi il parlait…
vous avez tord vous raisonnez en homme qui comme Hollande n’assume pas, personne ne l’a forcé à jouer au daft punk rue du cirque le petit gros sous viagra n’avait qu’à dire qu’il se séparait, point..