Mélenchon pape ?

Quand un ami m’a proposé d’assister à « l’assemblée générale des Insoumis » des Bouches du Rhône le 8 octobre dernier, j’ai sauté sur l’occasion d’observer ces « insoumis » dans leur sauce. Je dois avouer en effet que depuis que j’ai quitté la région pour aller travailler ailleurs, je n’y fais que des sauts occasionnels et je ne garde que de loin un œil sur l’évolution de la situation politique locale. Nous nous sommes donc retrouvés à 250 dans une salle municipale de la banlieue de Marseille, avec la disposition « en cercle » devenue classique dans ce genre de réunion depuis que la « gauche radicale », se laissant aller à ses penchants gauchistes, a décidé qu’il n’y aurait plus d’estrade, de tribune, ni rien qui puisse établir une séparation entre « dirigeants » et « dirigés ». Oh, je vous rassure, la séparation est toujours là, plus forte que jamais, et c’est pourquoi il ne faut pas qu’elle soit visible. J’y reviendrai.

Après la disposition, le public. Je n’ai bien entendu aucun moyen de faire une statistique, mais sur les 250 personnes présentes, une très grande majorité de têtes blanches. En fait, cela avait un petit côté « minuit à Paris » : on se serait cru revenus aux « collectifs antilibéraux » de 2007. Etaient présentes le ban et l’arrière ban des vieilles gloires gauchistes locales que j’ai connues autrefois. Essentiellement des enseignants ou des professions libérales, abonnés permanents à tous les « forums », « collectifs » et autres causes perdues qui vont de la lutte contre un contournement routier aux campagnes contre « l’islamophobie ». Quelques jeunes, essentiellement des étudiants. Un ou deux syndicalistes. On notait la présence de beaucoup d’ex militants du PCF, et l’absence de tout dirigeant local de cette formation.

La réunion était structurée en trois temps : une intervention d’introduction confiée à Alexis Corbière en tant que porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, un débat de politique générale, et un deuxième débat sur l’organisation de la campagne. Pour ce qui concerne le débat de politique générale, c’était là encore un retour nostalgique vers le passé, qui m’a renforcé dans la conviction que ces gens n’ont rien oublié, et rien appris. On a entendu les mêmes discours devenus à force de répétition quasi-rituels. Il y eut le « jeune » qui intervient « en tant que jeune » et qui explique que les jeunes sont une « catégorie sociale » – comme si les intérêts du jeune ouvrier était plus proche du jeune bourgeois que de l’ouvrier adulte. Il y eut la militante « contre l’islamophobie » pour appeler les femmes présentes à « se baigner en burkini » en solidarité avec leurs sœurs musulmanes. Il y eut le traditionnel appel à « ne pas relativiser la question sociale » suivie d’une avalanche de questionnements sociétaux. Seule dissonance, venue d’anciens militants du PCF : la demande d’une position plus claire et plus ferme vis-à-vis de la sortie de l’Euro et de l’UE. Clairement, ceux qui militent dans les quartiers sentent combien il est difficile de contrer l’argumentaire du FN avec des logiques du type « plan A/plan B ».

Pour ce qui concerne le débat sur la campagne, ce fut là bien plus intéressant pour l’observateur dans la mesure où le sujet qui semble obséder les dirigeants « insoumis » est la cueillette des 500 parrainages. Le discours à tenir aux élus qu’on démarche semble d’ailleurs assez honnête : « on ne vous demande pas d’être d’accord avec nous, mais de permettre à un candidat soutenu par quelque 10% de l’électorat de se présenter ». C’était drôle d’entendre cela dans la bouche de ceux qui en d’autres circonstances se sont battus pour que Jean Marie Le Pen – qui à l’époque avait lui aussi le soutien de 10% de l’électorat – n’ait pas les parrainages pour se présenter, mais bon, s’il n’y avait que ça… Le principal problème est qu’on passe assez vite de cette noble position à la question des pressions qu’on peut exercer sur des élus – et surtout ceux du PCF – pour obtenir leur parrainage. Et très vite – chassez le nature, il revient au galop – une partie de l’audience perd de vue l’objectif stratégique pour voir dans cette affaire une opportunité de régler les comptes avec les communistes. Il faut « leur mettre la pression », les « menacer de mettre des candidats contre eux ». Ca promet pour la campagne…

Et finalement, le discours de Corbière. Au départ, un discours assez classique, répétant les différents arguments qu’on a entendu mille fois dans la bouche de Mélenchon – y compris les absurdités comme la « règle verte » (1). Mais le plus intéressant ne se trouvait pas là, mais dans la justification de l’organisation adoptée par – ou plutôt pour –  les « Insoumis ». Car si tous les « Insoumis » sont égaux, il apparaît clairement qu’à l’heure de participer aux décisions, certains sont bien plus égaux que les autres. Il y a « l’insoumis de base », qui écoute assis sur sa chaise et à qui on donne de temps en temps la parole, « l’insoumis intermédiaire », qui organise les réunions, distribue les tracts et colle les affiches. Et en haut de l’échelle, il y a « l’insoumis d’élite » qui fait partie du cercle étroit de ceux qui ont accès à Mélenchon en personne et qui participe aux décisions. Et cette division est subtilement dissimulée par le langage. Prenons par exemple l’usage du pronom « nous ». En général, il est utilisé par Corbière pour désigner l’ensemble des « insoumis ». Mais plus tard, ayant entendu des remarques et des critiques, il promet : « nous tiendrons compte de vos remarques ». Qui est ce « nous » particulier qui écoute ce que le « nous » général a à dire ? Georges Marchais avait pour habitude de dire « nous les communistes » où « nous au bureau politique », pour distinguer les deux cas. Chez les « insoumis », on ne prend pas de pareilles précautions.

Mais si je vous parle de tout ça, c’est qu’en écoutant Corbière j’ai vraiment pris conscience de quelque chose qui me tarabustait depuis longtemps dans l’organisation du mouvement mélenchonien. Et j’ai pu confirmer mon analyse en regardant la « convention de la France insoumise » de Lille la semaine suivante. Nous sommes devant un phénomène rare à gauche : celui d’un mouvement totalement vertical, où la souveraineté réside en une seule personne. Tous ceux qui chez les « insoumis » exercent une fonction, une autorité, le font au nom du Chef et investis par lui. Qui a décidé de faire d’Alexis Corbière un porte-parole ? De Manuel Bompard un directeur de campagne ? De confier à Jacques Généreux et Charlotte Girard la rédaction du programme ? Et cela ne concerne pas seulement les nominations. Qui décide en dernier ressort du contenu du programme ? Qui a décidé d’organiser la « convention » et fixé sa forme et son ordre du jour ? Qui choisit les candidats pour les législatives – ou ce qui revient au même, la commission chargée de les sélectionner ?

Ces questions ont une double réponse. La première est qu’on ne sait pas. Les processus de décision à l’intérieur du « mouvement des insoumis » sont totalement opaques. Celui-ci n’a  pas de statuts, pas de dirigeants connus (2), pas d’instances constituées. On ne connaît les processus de décision que par des confidences ou des lapsus de ses dirigeants. La deuxième, c’est que cette opacité a pour fonction – ou du moins pour effet –  d’occulter la toute-puissance du Petit Timonier, toute-puissance qu’il ne partage qu’avec quelques fidèles choisis par lui. Au PG, Mélenchon faisait déjà la pluie et le beau temps et se réservait le droit de décider en dehors de toute procédure et de toute instance – on l’a vu lors de l’adhésion au PG de Martine Billard et de ses amis, lorsqu’il fut annoncé que Martine Billard avait « accepté de co-organiser le congrès du PG » sans qu’on sache très bien qui lui avait proposé ni dans quel cadre statutaire se plaçait cette « co-organisation ». Mais même au PG la dictature de Mélenchon avait été occultée derrière les apparences de la démocratie, avec des comités nationaux et des bureaux exécutifs élus en théorie par les militants et des statuts votés par un congrès et rendus publics, même si in fine on n’en tenait aucun compte. Chez les « insoumis », on ne s’encombre plus de telles précautions.

Certains trouveront que je pinaille. Je ne le pense pas : la démocratie repose en dernière instance sur l’existence de procédures formalisées et transparentes de décision. Ce sont elles qui garantissent que les décisions reflètent la volonté des citoyens, et non celle d’un homme ou d’un groupe. Dès lors que le dirigeant peut les adapter ou les redéfinir à sa convenance sans avoir à rendre des comptes, il n’y a plus de démocratie. A cela, les partisans de Mélenchon répondent qu’on n’avait pas le temps de constituer des procédures car « il fallait agir vite ». Une sorte de « état d’urgence politique ». Or si l’argument de l’urgence est traditionnellement invoqué – et pas forcément à tort – pour justifier toutes sortes de violations des règles et des procédures démocratiques,  l’expérience fait que dans ce cas particulier la  justification paraît douteuse. Après tout, Mélenchon a eu huit ans pour donner au PG un véritable fonctionnement démocratique. Il ne semble pas qu’il se soit empressé de le faire. On est conduit à conclure donc que loin d’être une question d’urgence, la structuration du « mouvement des insoumis » en pontificat absolu de son leader obéit à un choix politique mûrement réfléchi, et non à une quelconque urgence.

Mais le plus surprenant, ce n’est pas tant que Mélenchon veuille devenir pontife. Après tout, sa trajectoire et ses affinités sont toujours allées dans ce sens. Ce n’est pas par hasard s’il y a toujours une place dans son autel intime pour Mitterrand. Ce qui est plus étonnant, c’est qu’il y ait autant de gens dans la « gauche radicale » pour le laisser faire. C’est d’autant plus surprenant lorsqu’on songe au fait que cette gauche a une vieille tradition de méfiance envers les sauveurs suprêmes et autres hommes providentiels, bref, envers tout ce qui sent de près ou de loin le pouvoir personnel. Ceux qui ont fréquenté cette gauche n’ont pu qu’être frappés par l’importance donnée aux procédures démocratiques formelles et aux instances délibératives, à la méfiance presque instinctive vers toute tentative d’accaparation du pouvoir par une personne ou un groupe. Et voilà que tout à coup, ces gens si sourcilleux de délibération collective et de démocratie participative – et croyez-moi, à Marseille ce jour-là j’ai vu des gens qui dans d’autres circonstances auraient crié à la manipulation – sont ravis, extatiques de se voir annoncer par le porte-parole du Chef des décisions prises en dehors d’eux et par une structure totalement opaque. Avouez qu’il y a de quoi perdre son latin…

Comment comprendre cette abdication ? Et bien, je ne vois une explication : lorsqu’on observe les choses, on s’aperçoit que le fonctionnement du « mouvement des insoumis » tient plus du mouvement religieux que du politique. La vision « insoumise » évacue le propre du politique – c’est-à-dire, le conflit entre des conceptions et des intérêts différents – pour se placer dans une logique de communion entre des gens qui partagent un projet « naturel » qui n’admet aucune discussion. Le mouvement se conçoit plus comme une élite d’illuminés qui, ayant vu la Vérité, vont porter la bonne parole au monde. Et bien entendu, une fois confronté à cette Vérité qui relève de l’évidence, l’homme de bonne foi ne pourra que l’admettre. Seuls la refuseront ceux qui ont partie liée avec Satan, les suppôts du « 1% » et du Grand Kapital. Cette Vérité est de l’ordre de la morale transcendante, et non politique. Ecoutez Mélenchon parlant à Toulouse en septembre dernier : vous entendrez un prêche – avec ses « Hypocrites ! » lancés à la volée –  pas un discours politique. C’est d’ailleurs pourquoi le « projet » n’est pour les « insoumis » qu’un exercice secondaire, qui n’intéresse personne. Au point qu’on adhère aux « insoumis » avant de connaître le projet, et même avant qu’il y ait un projet à connaître.

Ce penchant religieux concerne autant le fond que la forme. Les discours « déambulatoires » qui sont devenus la règle dans les rassemblements mélenchoniens rappellent curieusement les techniques des évangelistes américains. Le « défilé des insoumis » qui ressemblait drôlement à une procession, présenté par une Charlotte Girard aux accents de télé-évangeliste. Ajoutez à cela la rupture totale avec la symbolique traditionnelle du mouvement ouvrier français (la couleur rouge, l’Internationale…) qui permet de fabriquer un langage symbolique autoréférent (la couleur bleu ciel, le « phi »…), et vous retrouverez des éléments qui sont d’habitude l’apanage des églises et des sectes.

Mélenchon tire en fait profit de la demande de « religio » qui affecte notre société, et qui est particulièrement forte chez les  « classes moyennes » qui voient des catastrophes se profiler à l’horizon et que trente ans de matérialisme forcené ont laissée sans références transcendante. La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté. Il y a à gauche un public qui a besoin de croire, et ce public est prêt à tout abdiquer au bénéfice de celui qui répondra à ce besoin. Et ce besoin de croire s’impose à toutes les contradictions : on peut tonner contre la « monarchie présidentielle » et diriger son propre mouvement comme un monarque, et personne ne trouve rien la chose bizarre…

Le « mouvement des insoumis » n’est pas un parti politique, c’est une église. Une église avec un dieu – le « peuple » – qui comme sied à un dieu reste silencieux mais nous envoie un messie pour parler en son nom. Un messie qui tient son autorité non de l’investiture de ses camarades, non d’un projet, non d’une théorie politique, non d’une élection, mais qui s’autorise de lui-même. Et qui par conséquent ne saurait être contredit, ou voir son autorité contestée.

Le mérite de Mélenchon – dont on ne saurait trop dire que c’est un tacticien hors pair – est d’avoir compris avant tous les autres ce besoin de croire et de l’avoir exploité. Cependant, si Mélenchon est un grand tacticien il s’est révélé ces dernières années un piètre stratège, et on peut se demander jusqu’où le « mouvement des insoumis » peut survivre l’élection présidentielle. En effet, le contexte de l’élection présidentielle se prête particulièrement aux débordements messianiques. Mais une fois l’élection passée, la politique ne peut plus se faire d’une manière aussi centralisée. Rien que pour les législatives, la désignation des candidats implique rentrer dans des logiques locales complexes qu’il est difficile de piloter depuis un centre. Et une fois désignés, il sera difficile d’éviter que ces candidats deviennent autonomes, agissant en fonction de leurs propres idées – et leurs propres intérêts – plutôt que des directives venues du centre. On a vu les difficultés que la faiblesse de ses institutions internes a posé au PG lorsqu’il s’est agi de négocier des positions locales. Le refus de toute institutionnalisation chez les « insoumis » risque de poser des problèmes encore plus sérieux.

PS: Suite à la publication de ce papier et de l’avalanche de commentaires qu’il a provoqué, un de mes commentateurs m’a suggéré de signaler aux lecteurs combien ces commentaires démontrent post facto la thèse de mon papier, à savoir, que la logique des “insoumis” est d’ordre religieux et non politique. Je vous laisse découvrir…

Descartes

(1) La règle verte formulée par Mélenchon « consistant à ne pas prélever sur la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer » est en effet une absurdité. Si elle était appliquée – et l’ambition de Mélenchon est de l’inscrire dans la constitution – elle aboutirait à interdire tout prélèvement minéral, car les dépôts de fer, de cuivre, de pierre de construction, de sable, etc. ne se reconstituent jamais. Mais aussi tout prélèvement fossile, puisque les fossiles – charbon, gaz, pétrole – se reconstituent avec une extrême lenteur. Imagine-t-on une société qui à une échéance de quelques années voire de quelques décennies pourrait se passer de tout prélèvement sur les ressources minérales ou fossiles ?

(2) Dans les « mentions légales » du site internet JLM2017 on peut lire que l’éditeur responsable du site est une association, « l’Ere du peuple », dont il est impossible de se procurer les statuts ou la liste des dirigeants. Le JO nous dit que l’association a été dûment déclarée le 9 janvier 2016. La date n’est pas innocente, parce qu’elle montre que l’équipe Mélenchon songeait à partir en campagne en solo bien avant que le PCF se prononce pour une participation à une primaire de gauche…

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

199 réponses à Mélenchon pape ?

  1. “Il y eut la militante « contre l’islamophobie » pour appeler les femmes présentes à « se baigner en burkini » en solidarité avec leurs sœurs musulmanes.”
    J’ai relu deux fois, je n’en croyais pas mes yeux. Véridique?

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [« Il y eut la militante « contre l’islamophobie » pour appeler les femmes présentes à « se baigner en burkini » en solidarité avec leurs sœurs musulmanes. » J’ai relu deux fois, je n’en croyais pas mes yeux. Véridique?]

      Tout à fait véridique. Je copie ici textuellement mes notes de la réunion : « Defense des victimes de l’islamophobie : « on devrait se baigner tous en burkini » ; attaque contre l’interdiction du voile à l’école ». J’ajoute que, connaissant la personne en question depuis de longues années et ayant entendu pas mal de ses interventions, cela ne m’a guère surpris.

      J’ajoute que les choses avaient mal commencé : l’intervenant précédent avait commencé son intervention par « combien de participants musulmans y a-t-il dans la salle ? Levez la main ! ». Ca a provoqué un certain malaise, surtout lorsque une vieille militante communiste qu a conservé les bons réflexes – faut rendre hommage au PCF d’antan, il formait des militants extraordinaires – a crié « et ensuite on demandera aux juifs de lever la main ? ». Ca a jeté un froid.

      Je vous assure qu’aller aux « assemblées » et aux « forums » de la gauche radicale est souvent plus amusant que la comédie. On y voit des pompeux cornichons dire les énormités les plus énormes comme si c’était la vérité révélée sans craindre la contradiction puisqu’il est d’usage d’être très gentil avec tout le monde – du moins tant qu’on ne piétine pas les vaches sacrées.

  2. Excellente analyse. Mais pour aller plus loin : n’est-ce pas la logique des institutions qui produit cette structure ? Les autres partis ne sont pas différents. Et n’est-ce pas la singulière histoire de la France où l’État est héritier des structures de l’Église Romaine (qu’il a combattu pied à pied jusqu’à la remplacer – mais sans faire de place aux Protestants dans sa “Paix de religion” si différente des autres pays ?). Le problème en effet est qu’un Parti de Gauche est forcément une institution orwellienne et c’est le message profond de 1984 je pense car Orwell avait vu la chose en Espagne… Faire croire est une chose, faire croire à des “choses” de gauche, c’est dénaturer voire effacer toute analyse de gauche, c’est à dire matérialiste et de classe, appropriable par la Raison de chacun, la faisant fonctionner là où il est, dans les rapports (de production) où il se situe. En bref, c’est une révolution protestante qui serait nécessaire à gauche, autrement-dit que chacun lise Marx et se l’approprie personnellement en praxis (ou à travers de petits groupes, dont certains se transformeront évidemment en secte, mais le Protestantisme, ce n’est pas seulement les sectes.)

    • Descartes dit :

      @ Porte-Urinoirs Marcel Noël Bourdieu

      Dites donc, vous avez un certain art pour choisir votre pseudo…

      [Excellente analyse. Mais pour aller plus loin : n’est-ce pas la logique des institutions qui produit cette structure ? Les autres partis ne sont pas différents.]

      Faut quand même pas exagérer. On ne peut dire que les partis politiques français ne soient pas institutionnalisés. Du NPA au FN, en passant par le PCF, LR, le Modem ou EELV tous les partis ont des statuts publics, les militants votent pour élire des instances et des dirigeants, les programmes et les investitures sont approuvés par des instances prévues à cet effet. Rares sont les partis où les processus de décision sont totalement opaques, et où le pouvoir d’un homme est total, que ce soit au niveau des nominations ou des orientations, tout bêtement parce qu’il n’existe aucune instance en dehors de lui. Mais surtout, on ne trouve pas beaucoup de partis qui aient une vision aussi messianique de leur propre rôle. Même le PCF, qui pourtant a usé et abusé de la symbolique des « lendemains qui chantent » s’est toujours fixé des objectifs politiques réalistes.

      [En bref, c’est une révolution protestante qui serait nécessaire à gauche, autrement-dit que chacun lise Marx et se l’approprie personnellement en praxis (ou à travers de petits groupes, dont certains se transformeront évidemment en secte, mais le Protestantisme, ce n’est pas seulement les sectes.)]

      J’aime bien cette image d’un « protestantisme » marxien… mais je ne suis pas tout à fait d’accord. La gauche marxiste française a depuis longtemps fait sa révolution laïque. Déjà après la guerre, même si on célébrait encore le culte marxien, dans la pratique politique le PCF était devenu un parti réaliste. Cela lui avait d’ailleurs valu l’excommunication par les gardiens du temple gauchiste qui l’accusaient de l’horrible sacrilège de trahison de classe. Le fait que Mélenchon se soit formé politiquement dans une secte trotskyste avant de rejoindre le Mitterrandisme explique à mon avis pas mal de choses.

  3. stu dit :

    [Ecoutez Mélenchon parlant à Toulouse en septembre dernier : vous entendrez un prêche – avec ses « Hypocrites ! » lancés à la volée – pas un discours politique.]

    En musique : https://www.youtube.com/watch?v=cm1AQk30kFs

  4. Maurice dit :

    Sans les communistes JLM ne sera jamais élu, même avec le secours de MGB, aux élections de 2012, ce sont les militants communistes qui ont fait le travail, ceux du PG brillaient par leur absence sur le terrain , leur principale activité déjà était de nous savonner la planche, perso membre du PC depuis 1969 et communiste avant philosophiquement, je constate surtout que la promotion de JLM est assurée par les médias des 7 milliardaires qui se gardent bien de promouvoir notre projet, ILS l’ont déjà choisi ayant compris que sa stratégie d’isolement anticommuniste fait le jeux de la droite et du fn, ce type a un égo qui le conduit à sa perte, mais condamne toute alternative, déjà en 2012 son principal combat était d’empêcher le PC d’avoir des élus, pendant que lui concluait des alliances avec certaines mairies ps et verts.

    • Descartes dit :

      @ maurice

      [Sans les communistes JLM ne sera jamais élu, même avec le secours de MGB,]

      JLM ne sera pas élu, ni avec les communistes, ni sans. Pas la peine de fantasmer…

      [aux élections de 2012, ce sont les militants communistes qui ont fait le travail, ceux du PG brillaient par leur absence sur le terrain , leur principale activité déjà était de nous savonner la planche,]

      Bien entendu. Mais Mélenchon ce coup-ci Mélenchon ne parie pas sur une campagne « militante ». Il a plutôt conçu une campagne « à l’américaine », menée surtout sur les médias et les réseaux sociaux. Seul le temps dira si ce genre de campagne peut fonctionner en France.

  5. cdg dit :

    Je suis meme pas sur que Melanchon et ses insoumis aient un avenir a la presidentielle. Il beneficie certes du discredit de Hollande mais jusqu a maintenant Melanchon s est planté dans tout ses paris (cf le défit au FN a Henin Baumont ou meme le score finalement pas si formidable en 2012)
    J ignorait cette histoire de regle verte. Il y a un cote impossible que vous soulignez (on devrait arreter d utiliser charbon ou petrole). J ajouterai que si on le faisait, on plongerait dans lanarchie et la misere les pays exportateurs (qui en general n ont pas besoin de ca).
    Par contre, ca souligne bien le probleme des ressources minerales: qu est ce qu on fait quand il y aura plus de petrole (en fait ca sera plutot qu est ce qu on fait quand extraire du petrole coutera tellement cher que plus personne pourra se le payer). Hypothese optimiste: on aura developpe une autre source d energie en remplace la plasturgie (et oui, le petrole c est pas seulement l essence mais aussi tout les plastiques). Hypothese pessimiste: la population humaine retournera a la taille avant petrole (soit environ 1 millard d humains) , mais il est a craindre que la transition se passe dans la douleur
    PS : Pour le cuivre, le fer etc le probleme est different car il y a possibilite de recyclage

    • Descartes dit :

      @ cdg

      [Je ne suis même pas sûr que Mélenchon et ses insoumis aient un avenir a la présidentielle. Il bénéficie certes du discrédit de Hollande mais jusqu’a maintenant Mélenchon s’est planté dans tout ses paris (cf le défit au FN a Henin Baumont ou meme le score finalement pas si formidable en 2012)]

      Pas tous, pas tous : son pari de se faire investir par les militants du PCF pour l’élection présidentielle a été gagné… et ce ne fut pas une mince affaire ! Il est vrai que l’étape suivante, l’OPA sur le PCF, a été ratée. Mais il faut dire qu’il partait avec de très mauvaises cartes, son score à la présidentielle ne lui permettait pas de se poser en leader incontesté du Front de Gauche. Il est vrai qu’il a complètement raté l’affaire Hénin-Beaumont, mais il faut dire qu’il a commis l’erreur tactique de s’engager sur un terrain qu’il ne connaissait pas.

      Cela étant dit, ne sous-estimez pas le talent tactique de Mélenchon. Jusqu’ici, il a conduit magistralement sa barque « insoumise ». Il faut dire qu’il a bien bossé son sujet, allant étudier les expériences étrangères comme celles de Barack Obama ou de Bernie Sanders aux USA, celle de Podemos en Espagne. Il a bien compris que la gauche est un champ de ruines, et que le « peuple de gauche » est à la recherche d’un sauveur suprême. Son problème – et c’est le même qu’en 2012 – c’est de capter l’électorat du PS sans pour autant effaroucher l’électorat gauchiste. Sa fâcherie avec le PCF, le choix d’éliminer tous les symboles qui pourraient faire peur aux modérés, son discours moralisant vont dans ce sens. Mais est-ce que cela sera suffisant, notamment pour contrer le candidat que le PS finira bien par se choisir un jour ?

    • Antoine dit :

      Bonjour Descartes,

      Comme cdg j’imagine, j’ai été un peu étonné de cette affirmation selon laquelle Mélenchon serait un tacticien hors pair. J’ai plutôt l’impression que Mélenchon a perdu nombre de paris tactiques : non seulement Hénin-Beaumont, mais aussi le lancement du M6R, les marches “citoyennes” après la présidentielle, la tentative de se rallier les Verts, l'”autonomie conquérante”… ça fait beaucoup, en quelques années.

      Je suis par ailleurs un peu surpris de vous voir reprendre la notion de “peuple de gauche”. Que mettez-vous derrière cette expression ? L’électorat gauchiste ?

    • Descartes dit :

      @ Antoine

      [Comme cdg j’imagine, j’ai été un peu étonné de cette affirmation selon laquelle Mélenchon serait un tacticien hors pair. J’ai plutôt l’impression que Mélenchon a perdu nombre de paris tactiques : non seulement Hénin-Beaumont, mais aussi le lancement du M6R, les marches “citoyennes” après la présidentielle, la tentative de se rallier les Verts, l'”autonomie conquérante”… ça fait beaucoup, en quelques années.]

      Le tacticien est celui qui fait le choix qui lui assure les meilleurs résultats avec les moyens qu’il a. Il n’y a pas de « tactique » qui vous permette de gagner n’importe quelle bataille à tous les coups. Il est vrai qu’il faut en général choisir ses batailles et dans la mesure du possible s’abstenir d’engager celles qu’on ne peut gagner. Mais le choix des batailles, c’est une question de stratégie, pas de tactique.

      C’est pour ça que je dis que Mélenchon est un excellent tacticien et un piètre stratège. Une fois la bataille choisie, il fait le meilleur usage de ses armes – l’affaire de Hénin Beaumont est le seul contre-exemple que je connaisse. Mais il a du mal à choisir les bonnes batailles…

      [Je suis par ailleurs un peu surpris de vous voir reprendre la notion de “peuple de gauche”. Que mettez-vous derrière cette expression ? L’électorat gauchiste ?]

      Vous aurez remarqué que je mets « peuple de gauche » entre guillemets. Mon expression était ironique. Je pensais à cet électorat des « classes moyennes » qui a le cœur à gauche et le portefeuille à droite, et qui constitue le cœur de la « gauche bienpensante »…

  6. julie dit :

    Article ridicule, vous ne faites pas parti des insoumis donc vous ne pouvez pas parler du mouvement interne.
    Vous avez assisté à une réunion débat et vous croyez que vous avez tout compris.
    Concernant les propos sur le burkini, nous sommes là dans un mouvement démocratique, donc des gens peuvent exprimer des idées et parfois dire des conneries, ça ne veut pas dire que tout le monde dans la pièce adhère à l’idée.
    Vous êtes d’une mauvais fois….
    Bref je perd mon temps votre article est nul vraiment.

    • Descartes dit :

      @ julie

      [Article ridicule, vous ne faites pas parti des insoumis donc vous ne pouvez pas parler du mouvement interne.]

      Ah bon ? Et pourquoi pas ? Y aurait-il des secrets qui seraient inaccessibles auxquels seuls les initiés auraient accès ? Ne soyez pas absurde : on n’a pas besoin de « faire partie des insoumis » pour s’apercevoir que le « mouvement des insoumis » n’a pas d’instance déclarée, pas de dirigeants élus, et que les décisions se prennent dans la plus grande opacité. Tiens, je vous mets au défi : vous, vous « faites partie des insoumis ». Pouvez-vous me dire comment et par qui a été approuvé le programme affiché à la « Convention » ? Non ? Et vous ne trouvez pas ça embêtant ?

      [Vous avez assisté à une réunion débat et vous croyez que vous avez tout compris.]

      Je ne pense pas avoir « tout » compris, mais je pense avoir compris certaines choses. En particulier, que chez les « insoumis », il y a des « insoumis qui commandent », et des « insoumis qui obéissent ».

      [Concernant les propos sur le burkini, nous sommes là dans un mouvement démocratique, donc des gens peuvent exprimer des idées et parfois dire des conneries, ça ne veut pas dire que tout le monde dans la pièce adhère à l’idée.]

      Et où ai-je dit le contraire ? Relisez mon texte avec attention… et vous verrez que j’ai bien précisé qu’il y avait des opinions différentes dans la salle. Cependant, j’attire votre attention sur le fait que si les gens peuvent exprimer des idées et parfois dire des conneries, il faut quand même que la direction du mouvement prenne position et dise quelles sont les conneries qui sont partagées par le candidat, et quelles sont celles qui ne le sont pas. Or, devant cette intéressante déclaration Alexis Corbière n’a pas jugé opportun de dire quoi que ce soit…

      [Vous êtes d’une mauvaise foi….]

      Je raconte ce que j’ai vu…

      [Bref je perd mon temps votre article est nul vraiment.]

      Si vous le dites… en tout cas, votre commentaire est très utile. Il montre bien le niveau d’ouverture à la critique chez les « insoumis ». De toute façon, tout ce qui ne va pas dans votre sens est « nul, vraiment ». Continuez comme ça… et vous irez dans le mur.

  7. Jocker dit :

    Et que vous inspire des “néants politiques” comme Sarkozy, ou encore Hollande, Valls et autres tartuffes? Leurs électeurs ne sont-ils pas des “illuminés” lobotomisés? Vous écrivez : “La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté”. Si pour vous cela signifie “rejeter un système économique au nom d’un idéal de justice, d’humanisme et vouloir une société plus harmonieuse alors ok. Absolument rien à voir avec les “daeshiens” et leurs meilleurs alliés inavouables, le “fond nazional”.

    • Descartes dit :

      @ Jocker

      [Et que vous inspire des “néants politiques” comme Sarkozy, ou encore Hollande, Valls et autres tartuffes? Leurs électeurs ne sont-ils pas des “illuminés” lobotomisés?]

      Je ne comprends pas très bien cette question. Admettons un instant que vous ayez raison, que les électeurs de Sarkozy, de Hollande, de Valls et autres tarfufes soient des illuminés lobotomisés. Et alors ? En quoi cela rendrait plus ou moins acceptable la manière dont les choses se passent chez les « insoumis » ? Avez-vous si peu d’arguments qu’il vous faut recourir au traditionnel « chez les autres c’est pareil » ?

      Le fait est que chez LR et au PS – mais aussi au PCF, au NPA, et même au FN – les militants votent pour élire des dirigeants dans des instances dont la composition est rendue publique, et dont les compétences et les pouvoirs sont fixés par des statuts eux-mêmes votés par les militants et publiés. Au PCF, on peut même consulter à chaque réunion du Comité national un compte rendu analytique des discussions et le texte des rapports. Chez les « insoumis », rien de tout ça. On ne sait ni qui prend les décisions, ni comment, ni avec qui. Franchement, cela ne vous gêne pas ?

      [Vous écrivez : “La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté”. Si pour vous cela signifie “rejeter un système économique au nom d’un idéal de justice, d’humanisme et vouloir une société plus harmonieuse alors ok. Absolument rien à voir avec les “daeshiens” et leurs meilleurs alliés inavouables, le “fond nazional”.]

      Mais… croyez-moi, les « daeshiens » et les militants du FN sont eux aussi persuadés de vouloir « un idéal de justice, d’humanisme, et une société plus harmonieuse ». Seulement, ils ne placent pas la justice, l’humanisme ou l’harmonie au même endroit que vous…

      Ici, vous illustrez parfaitement ce que j’ai voulu dire quand j’ai parlé de « Vérité » avec un grand « V ». Vous, vous êtes dans le Vrai, tout le reste du monde est dans l’Erreur. Ce type de pensée est une pensée religieuse, à mille lieues d’une pensée politique. Parce qu’en politique, personne n’a tout à fait raison, et tout à fait tort. Mais surtout, on ne rejette pas le réel au nom d’un « idéal ». Parce que pour résoudre les problèmes qui se posent à nos concitoyens, il faut une pensée en prise avec le réel.

  8. Pierre-Louis dit :

    Bonjour.
    Ton analyse est très intéressante, mais elle se base cependant, si je comprend bien en lisant ton texte et tes réponses aux commentaires, sur un résumé de notes qui sont un résumé de réunion.
    Je veux bien croire que celui-ci soit le plus objectif possible, mais ton analyse gagnerait probablement à s’appuyer davantage sur un compte rendu plus précis, afin que chaque lecteur (moi compris) puisse comprendre de lui même et non juste croire tes propos bien formulés.
    Je ne renie pas l’intérêt de ta réflexion cependant.
    Au plaisir de te lire à nouveau.
    Cordialement.

    • Descartes dit :

      @ Pierre-Louis

      [Ton analyse est très intéressante, mais elle se base cependant, si je comprend bien en lisant ton texte et tes réponses aux commentaires, sur un résumé de notes qui sont un résumé de réunion.]

      Je me suis mal fait comprendre. J’étais présent à cette réunion, et j’ai pris moi-même des notes. Je ne me base pas sur un « résumé de notes »…

      [Je veux bien croire que celui-ci soit le plus objectif possible, mais ton analyse gagnerait probablement à s’appuyer davantage sur un compte rendu plus précis, afin que chaque lecteur (moi compris) puisse comprendre de lui même et non juste croire tes propos bien formulés.]

      J’ai beaucoup hésité. Mais en toute franchise, je n’avais pas trop envie de passer mon temps à essayer de résumer des discours qui en fait ne font que répéter ce qu’on peut entendre dans toutes les réunions de ce genre. Si vous voulez avoir une idée de la chose, je ne peux que vous encourager à y aller une fois, rien que pour observer. Je vous assure que c’est passionnant… du moins la première fois. Je n’ai pas la préténtion de voloir faire un compte rendu analytique de cette réunion, je la présente simplement parce qu’elle est l’un des déclencheurs de ma réflexion.

      [Je ne renie pas l’intérêt de ta réflexion cependant. Au plaisir de te lire à nouveau.]

      Je te remercie de ta fidélité.

  9. Marcailloux dit :

    @Descartes,
    Bonjour,
    “Mais le plus surprenant, ce n’est pas tant que Mélenchon veuille devenir pontife. Après tout, sa trajectoire et ses affinités sont toujours allées dans ce sens. Ce n’est pas par hasard s’il y a toujours une place dans son autel intime pour Mitterrand.”
    Ce serait, si l’on s’en tient aux définitions sémantiques précises, plutôt à un califat qu’aspirerait le digne successeur de Mitterrand – Dieu pour certains, pourquoi pas Mahomet pour d’autres – virtuose dans l’art de l’embrouille politicienne.
    Remarque personnelle à partir d’une impression sur une base morphopsychologique ( OK ce n’est pas une science): je lui (JLM) ai trouvé un peu du faciès de Staline, dans les derniers reportages télé qui lui sont consacrés. Est-ce que la fonction créerait l’organe ? ? ?

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Ce serait, si l’on s’en tient aux définitions sémantiques précises, plutôt à un califat qu’aspirerait le digne successeur de Mitterrand – Dieu pour certains, pourquoi pas Mahomet pour d’autres – virtuose dans l’art de l’embrouille politicienne.]

      « Je veux être calife à la place du calife » ?

      [Remarque personnelle à partir d’une impression sur une base morphopsychologique ( OK ce n’est pas une science): je lui (JLM) ai trouvé un peu du faciès de Staline, dans les derniers reportages télé qui lui sont consacrés. Est-ce que la fonction créerait l’organe ? ? ?]

      Allons, allons, pas d’attaques ad hominem. Quoi qu’on puisse penser de Mélenchon le politicien, l’homme reste respectable. Je pense cependant pour avoir échangé avec lui en deux occasions que le pouvoir absolu et l’admiration béate dont il bénéficie dans son mouvement est en train de lui monter à la tête. Il est vrai qu’il est difficile de résister lorsqu’on est entouré en permanence de sycophantes et d’admirateurs… il fut un temps ou les rois avaient des fous, qui avaient le droit de tout dire et qui les ramenaient de temps en temps à la réalité…

  10. Une véritable analyse sociologique du ou de la militant-e de gauche, de ce que provoque même cette construction politique qui se définit pourtant partout et à tous propos hors parti.

    Sans doute ne suis-je pas aussi courageuse que vous. Je n’ai pas encore participé à ce type de “rencontre”, alors qu’en 2012, j’ai été une fervente militante de la candidature JLM à la Présidentielle. J’ai très vite déchanté ensuite.

    Aujourd’hui, je suis dans une profonde expectative, avec une défiance très forte, bâtie justement sur les propos, attitude tant de JLM que des sectateurs et sectatrices zélé-e-s des Insoumis, moi qui le suis tout autant insoumise, mais à laquelle je conjugue l’indocilité, le libre arbitre et ne supporte pas/plus les paroles révélées devant être l’alpha et l’omega de toute chose.

    Quant JLM redeviendra “humain”, critiquable dans le sens noble du terme, qu’il descendra de son piédestal et fera partie de ce “nous” universel, alors peut-être pourrai-je revoir mon ressenti.

    • Descartes dit :

      @ Dominque TRIPET

      [Une véritable analyse sociologique du ou de la militant-e de gauche, de ce que provoque même cette construction politique qui se définit pourtant partout et à tous propos hors parti.]

      Cette revendication permanente de se trouver « hors parti » est d’ailleurs très révélatrice. Pourquoi tout à coup un homme politique qui a passé l’essentiel de sa vie politique comme élu d’un parti devient tout à coup allergique aux partis ? Le parti politique est l’institution qui permet à des gens qui partagent des convictions politiques de délibérer et d’agir collectivement. Mais pour cela, il faut des règles qui s’opposent à la volonté omnipotente d’un seul individu. Pour moi, cette insistance sur le fait d’être « hors parti » est une manière de s’affranchir de toute règle collective.

      [Sans doute ne suis-je pas aussi courageuse que vous. Je n’ai pas encore participé à ce type de “rencontre”, alors qu’en 2012, j’ai été une fervente militante de la candidature JLM à la Présidentielle. J’ai très vite déchanté ensuite.]

      Il faut y aller ne serait-ce que pour observer. Personnellement, je suis allé au moins une fois dans des réunions publiques de chaque parti. C’est très intéressant d’observer le langage, les habitudes, les règles, les traditions de chaque parti. A LR, par exemple, les femmes vont aux réunions comme on irait à une réunion sociale, toutes endimanchées et parfumées. Alors qu’à EELV on fait au contraire un point d’honneur d’être mal fagotée…

      Je dois dire que j’aime beaucoup les gens, même ceux qui ne pensent pas comme moi… j’aime les regarder, les écouter, bavarder avec eux, chercher à les comprendre…

      [Aujourd’hui, je suis dans une profonde expectative, avec une défiance très forte, bâtie justement sur les propos, attitude tant de JLM que des sectateurs et sectatrices zélé-e-s des Insoumis, moi qui le suis tout autant insoumise, mais à laquelle je conjugue l’indocilité, le libre arbitre et ne supporte pas/plus les paroles révélées devant être l’alpha et l’omega de toute chose.]

      Je partage un peu votre position. Je suis effrayé par le niveau de sectarisme chez les « insoumis ». Comme chez Arturo Ui, « celui qui n’est pas avec eux est contre eux ». Le moindre désaccord de fonds, le moindre refus d’adorer les icones vous place dans la catégorie d’ennemi. Tout débat est étouffé par ce « politiquement correct » rigidement surveillé par des dragons de vertu toujours prêts à chasser le « traître » dans la meilleure tradition gauchiste.

  11. Koba dit :

    Toutes ces remarques faites sur le mouvement de Mélenchon sont également valables pour d’autres mouvements : le FN de Fifille Le Pen, DLF de Dupont-Aignan, l’UPR d’Asselineau,…..Pour ce qui est de l’énormité et de la vacuité des propos des intervenants, je vous invite à visiter des réunions du FN et vous pourrez constater qu’ils n’ont rien à envier à la “gauche radicale”.

    • Descartes dit :

      @ Koba

      Tiens, votre pseudo me rappelle quelque chose…

      [Toutes ces remarques faites sur le mouvement de Mélenchon sont également valables pour d’autres mouvements : le FN de Fifille Le Pen, DLF de Dupont-Aignan, l’UPR d’Asselineau,…]

      Non. Allez sur le site du FN : sous l’onglet « Le Front » vous pourrez consulter la composition de toutes les instances décisionnaires : Bureau exécutif, Bureau politique, Comité central, Commission des investitures et Commission des conflits. On y trouve même la biographie des principaux dirigeants. Un petit coup de google m’a permis de consulter les statuts. Même chose pour DLF et même pour l’UPR d’Asselineau…

      Maintenant, pourriez-vous m’indiquer où je peux consulter les statuts du « mouvement des insoumis » et la composition de ses instances de direction ?

      [Pour ce qui est de l’énormité et de la vacuité des propos des intervenants, je vous invite à visiter des réunions du FN et vous pourrez constater qu’ils n’ont rien à envier à la “gauche radicale”.]

      Vous y êtes allé ?
      Franchement, si la seule défense de la qualité des débats dans la gauche radicale est « chez le FN c’est pareil », on est mal barrés…

  12. De Noni Daniel dit :

    Il n’y a pas de contenu dans votre “papier” essentiellement des généralités sans consistance. Pas un argument contradictoire, pas une proposition. Juste casser du Mélanchon. Rien pour faire avancer le débat. De plus du mépris pour les cheveux gris et les étudiants .

    • Descartes dit :

      @ De Noni Daniel

      [Il n’y a pas de contenu dans votre “papier” essentiellement des généralités sans consistance. Pas un argument contradictoire, pas une proposition.]

      Une « proposition » de quoi ? Mon papier concerne l’organisation du « mouvement de insoumis ». Si vous voulez une proposition, la voici : institutionnaliser le mouvement, lui donner des statuts, procéder à l’élection des instances par les militants, faire discuter le programme les alliances et sélectionner le candidat par ces instances de manière transparente. Ça vous va comme proposition ?

      Le problème, c’est que cette « proposition » je la fais depuis des années. Depuis la fondation du PG pour être précis, à laquelle j’ai d’ailleurs participé. Et ces demandes – que je n’étais pas le seul à porter – n’ont jamais été entendues. Le PG est resté la « chose » de Mélenchon jusqu’à l’absurde. Je constate en tout cas que vous n’avez rien à redire sur la centralisation qui concentre tout le pouvoir dans les mains du Petit Timonier. De toute évidence ça ne vous préoccupe pas…

      [Juste casser du Mélanchon. Rien pour faire avancer le débat.]

      Quel « débat ». Chez les « insoumis » il n’y a aucun « débat » à faire avancer. Pour qu’il y ait débat, il faut qu’il y ait doute, qu’il y ait une question qui admette plusieurs réponses possibles. Pouvez vous me citer une seule question de fonds qui fasse l’objet d’un débat chez les « insoumis » ?

      [De plus du mépris pour les cheveux gris et les étudiants.]

      Je ne vois pas très bien en quoi dire qu’une assemblée était composée en majorité de têtes blancs et de quelques étudiants montrerait du « mépris » pour les uns et les autres. Vous savez, le coup du « mépris » ça commence à faire usé…

  13. Pavy dit :

    Ce qui est excessif est insignifiant. Comparer les Insoumis à Daesh ruine des réflexions qui sont par ailleurs intéressantes au sujet de l’absence de démocratie dans le mouvement de la France Insoumise. Mais il faudrait se demander pourquoi tant de gens acceptent ce fonctionnement. Une hypothèse : depuis des années les organisations de gauche appliquent avec pus ou moins de bonheur des procédures qui se veulent démocratiques et le résultat est bien décevant : le plus souvent ces procédures sont détournées et la démocratie tourne au pouvoir d’un petit nombre de spécialistes super investis qui décident en fait au nom des autres ; la bataille des egos n’est en rien limitée par ces mêmes procédures ; les débats se traduisent le plus souvent par des scissions qui créent des chapelles passant plus de temps à se dénoncer les unes les autres qu’à chercher ce qui es unit. Tout cela crée une certaine lassitude et un découragement et beaucoup de “militants de base” n’ont plus envie de pinailler sur le détail du programme, de participer à des votes pour des tendances etc… Est-ce pour autant qu’ils font une confiance aveugle à JLM et sont dans une attitude religieuse vis à vis du sauveur suprême ? C’est sans doute vrai pour une partie d’entre eux, mais je ne crois pas qu’on puisse appliquer cette lecture au plus grand nombre.

    • Descartes dit :

      @ Pavy

      [Ce qui est excessif est insignifiant. Comparer les Insoumis à Daesh (…)]

      Décidément, quand on veut tuer son chien… ou avez vu que je « compare les insoumis à Daesh » ? Relisez mon texte avec attention. Tout ce que j’ai dit, c’est qu’il existe dans notre société une recherche de « religio » – et avant que vous déformiez mes propos, je vous précise que l’omission du « m » est volontaire – et que cette recherche de discours simplistes réduisant la complexité du monde à l’opposition entre le camp du « mal » (celui des corrompus) à celui du « bien » (celui des nôtres, les purs) conduit certains à s’engager chez Daesh, d’autres à s’engager chez les « insoumis ». Examinez attentivement les derniers discours mélenchoniens – et notamment celui du pique-nique de Toulouse. Est-ce un discours politique, ou un prêche moraliste ?

      La morale et la politique vont très mauvais ménage…

      [des réflexions qui sont par ailleurs intéressantes au sujet de l’absence de démocratie dans le mouvement de la France Insoumise.]

      L’admettre c’est déjà un progrès…

      [Mais il faudrait se demander pourquoi tant de gens acceptent ce fonctionnement. Une hypothèse : depuis des années les organisations de gauche appliquent avec plus ou moins de bonheur des procédures qui se veulent démocratiques et le résultat est bien décevant : le plus souvent ces procédures sont détournées et la démocratie tourne au pouvoir d’un petit nombre de spécialistes super investis qui décident en fait au nom des autres ;]

      Admettons. Vous voulez dire que les gens, fatigués des partis ou le pouvoir est détourné « par un petit nombre de spécialistes super-investis » leur tournent le dos pour lui préférer un mouvement où on fait exactement la même chose ? Si les gens étaient déçus par le fonctionnement antidémocratique des partis, ils exigeraient au contraire d’un nouveau mouvement qu’il rompe avec des errements. Or c’est exactement le contraire qui se produit : les gens – enfin, ceux de la « gauche radicale », n’exagérons rien – suivent un mouvement qui est plus « vertical » que n’importe quel autre parti politique…

      [Tout cela crée une certaine lassitude et un découragement et beaucoup de “militants de base” n’ont plus envie de pinailler sur le détail du programme, de participer à des votes pour des tendances etc… Est-ce pour autant qu’ils font une confiance aveugle à JLM et sont dans une attitude religieuse vis à vis du sauveur suprême ? C’est sans doute vrai pour une partie d’entre eux, mais je ne crois pas qu’on puisse appliquer cette lecture au plus grand nombre.]

      Je ne peux en tout cas que constater qu’aucun désaccord ne s’exprime. Pensez-vous que cela soit possible dans un mouvement ou l’adhésion est critique chez « le plus grand nombre » ? je ne le pense pas. Un politique anglais aimait à dire « la où tout le monde est d’accord, il n’y a qu’un qui pense ».

  14. morvan56 dit :

    je recopie ci-dessous un article d’un ancien journaliste de l’Huma José Fort avec lequel je suis en complet accord :
    en plus j’ajouterai que son admiration sans borne pour Mitterrand me le rend suspect (hier soir sur la 5 -Mitterand l’américain !)

    La chance perdue de Mélenchon

    Il aurait pu être le « Mujica » français, à l’instar de l’ancien président de l’Uruguay, le rassembleur, l’homme de la gauche, la vraie, celle de la justice sociale, du respect de l’autre, de la solidarité. Il en a toutes les qualités : le talent, la culture, l’intelligence, la présence. Avec deux défauts : la suffisance et l’arrogance.

    Jean-Luc Mélenchon s’est autodétruit. Certains rappelleront son admiration pour François Mitterrand, d’autres son passé trotskyste, sa complicité amicale avec Lionel Jospin. Ceci explique peut être cela. Pourtant, l’explication première n’est-elle pas dans l’égo démesuré du personnage et son anticommunisme camouflé, selon les circonstances, et revenant régulièrement à la surface ? L’inverse de Mujica.

    Un micro caché l’avait surpris à la fin d’une émission de radio déclarant que les communistes « il en a rien à foutre ». Puis, des amabilités à l’égard des cocos parisiens, des « pleutres », selon lui. Et récemment d’affirmer concernant les récentes élections législatives en Espagne : « Du moins suis-je débarrassé des parallèles à propos de l’alliance avec les communistes qui semble avoir coûté si cher à Podemos. » Cerise sur le gâteau, une perle : « L’Europe, on la change ou on la quitte », à la manière de Sarkozy « La France tu l’aimes ou tu la quittes ». Il y a entre ces deux hommes d’étranges convergences. Dans la forme, s’entend.

    Dommage. J’en connais plus d’un qui, comme moi, sur la base d’objectifs discutés et partagés n’auraient pas hésité à travailler pour le succès de la candidature Mélenchon dans le cadre d’un front de gauche élargi. Trop tard. L’homme s’est dévoilé.

    José Fort
    http://josefort.over-blog.com/2016/07/la-chance-perdue-de-melenchon.html

    • Descartes dit :

      @ Morvan56

      [je recopie ci-dessous un article d’un ancien journaliste de l’Huma José Fort]

      Merci. Je partage le diagnostic de Fort, même si je trouve sa naïveté un peu excessive. On savait déjà en 2012 qui était Mélenchon, et quelle était sa trajectoire. Imaginer qu’il était devenu tout à coup l’ami des communistes, c’était vraiment croire au père Noël. Si à partir de 2008 Mélenchon n’a dit que des choses gentilles sur les communistes, c’est parce qu’il avait désespérément besoin d’eux pour être candidat à l’élection présidentielle en espérant faire un score suffisamment gros pour devenir incontournable et faire une OPA sur le PCF. Et s’il avait fait 17% et qu’ensuite il avait réussi à faire élire vingt ou trente députés communistes, l’appareil communiste l’aurait suivi parce que l’appareil communiste est prêt à suivre n’importe qui pourvu qu’il lui permette de sauver ses élus. Hélas!, trois fois Hélas! Mélenchon n’a fait que 11%, le PCF a perdu la moitié de ses députés et l’appareil du PCF a compris – trop tard comme d’habitude – qu’il avait donné la proie pour l’ombre. Et la lune de miel s’est cassée tout net.

      Aujourd’hui, Mélenchon pense ne pas avoir besoin du PCF. Pourquoi le ménager, alors ? On dirait que José Fort croit encore au père Noël…

  15. anonyme dit :

    et alors que proposes tu

    • Descartes dit :

      @ anonyme

      [et alors que proposes tu]

      La même chose que j’ai proposé – et je n’étais pas le seul – en 2008 lors de la fondation du PG. De construire ce « parti creuset » qui prétendant réunir ce qu’il y a de mieux dans la tradition socialiste et dans la tradition communiste en permettant de véritables débats et de véritables confrontations. De donner à ce parti de véritables institutions, des statuts qui donnent le pouvoir à des instances élues par les militants et délibérant en toute transparence.

  16. Jf treillou dit :

    La critique est audible jusqu’à un certain point
    Elle devient intolérable avec ce passage :
    “. La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté. Il y a à gauche un public qui a besoin de croire, et ce public est prêt à tout abdiquer au bénéfice de celui qui répondra à ce besoin.”
    Des travers de personnalisme oui sans doute, mais qui se colle le bouleau de porter le leadership incontournable pour mener un mouvement
    On le/la cherche

    • Descartes dit :

      @ Jf Treillou

      [La critique est audible jusqu’à un certain point]

      Et quelle serait ta réponse ?

      [Elle devient intolérable avec ce passage : « La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté. Il y a à gauche un public qui a besoin de croire, et ce public est prêt à tout abdiquer au bénéfice de celui qui répondra à ce besoin. »]

      Je ne vois pas ce qu’il y a « d’intolérable » là-dedans. Il y a dans notre société complexe un besoin pour certains de discours manichéens qui les placent du « bon » côté face aux « méchants ». Certains satisfont ce besoin en s’engageant en Syrie du côté des islamistes qui leur promettent un monde débarrassé de la corruption et où ils seront parmi les purs. D’autres s’engagent chez nous dans des mouvements qui leur permettent, là aussi, de se placer du côté des purs dans un monde corrompu. Je n’ai pas dit que les méthodes soient les mêmes, mais le mécanisme d’adhésion n’est pas très différent.

      [Des travers de personnalisme oui sans doute, mais qui se colle le bouleau de porter le leadership incontournable pour mener un mouvement]

      Faites un appel à candidatures… si Mélenchon est le seul à se présenter, ou s’il gagne contre les autres candidats dans un vote, alors je vous accorderai qu’il est légitime à « mener le mouvement ». Je constate en tout cas que la concentration de tous les pouvoirs dans les mains de Mélenchon et l’opacité des mécanismes de décision ne vous gêne guère…

  17. Gérard 54 dit :

    OK mais vous nous proposez quoi à la place. Sarkozy, Juppé, Le Pen, Hollande ? Melenchon n’est certainement pas parfait, mais peut-être est ce la voie la moins pire pour 2017. Mais si vous avez d’autres solutions fiables à me proposer pour avoir demain une vraie démocratie et un peu moins d’inégalités, je suis preneur. Bien à vous.

    • Descartes dit :

      @ Gérard 54

      [OK mais vous nous proposez quoi à la place. Sarkozy, Juppé, Le Pen, Hollande ?]

      Moi, ce que je vous propose que ce soient les militants qui décident qui doit être candidat et quel programme il doit porter. S’ils décident que Mélenchon est le meilleur candidat, alors je n’ai rien à redire. Et s’ils sélectionnent quelqu’un d’autre, alors ce serait cet autre qui serait légitime.

      J’ajoute que je ne vois pas pourquoi le choix serait forcément entre Mélenchon, Sarkozy, Juppé, Le Pen ou Hollande. Pourquoi ne pas avoir inclus dans la liste Montebourg, Chassaigne, ou Besancenot, par exemple ?

      [Melenchon n’est certainement pas parfait, mais peut-être est-ce la voie la moins pire pour 2017.]

      Peut-être. Mais c’est aux militants d’en décider, et non à un seul homme. J’ajoute qu’il me semble nécessaire de regarder l’après 2017. Supposons que Mélenchon soit, de tous les candidats de la « gauche radicale », celui capable de faire le meilleur résultat. Fort bien. Il fera ses 15%. Et ensuite ? Cette campagne laissera derrière elle un champ de ruines : la « gauche radicale » risque de ne plus avoir de représentation parlementaire. Mélenchon parti – parce qu’il finira bien par prendre sa retraite – le « mouvement des insoumis » deviendra une coquille vide…

      [Mais si vous avez d’autres solutions fiables à me proposer pour avoir demain une vraie démocratie et un peu moins d’inégalités, je suis preneur.]

      Et bien, pour commencer je pense qu’il faudrait commencer à pratiquer chez nous ce qu’on prêche. Comment un mouvement qui fonctionne comme une secte peut proposer une « vraie démocratie » en étant crédible ?

  18. Lucie in the sky dit :

    Ok, tu proposes quoi?

    • Descartes dit :

      @ Lucie in the sky

      [Ok, tu proposes quoi?]

      De démocratiser le mouvement. De lui donner des statuts, des instances, des dirigeants votés et élus par les adhérents. De prendre les décisions dans la transparence. Est-ce trop demander ?

  19. Vyk dit :

    Force est de constater que JL Mélenchon avance à visage découvert et bien des politicards tentent de s’emparer de sa façon de faire de la politique, pas comme “Descartes” qui écrit, dès la première phrase de ce compte-rendu digne d’un comptoir de café : “j’ai sauté sur l’occasion d’observer ces « insoumis » dans leur sauce”, c’est dire qu’il avait déjà une idée bien précise de ce qu’il voulait voir ou entendre. Bref, tout ceci n’est que de la daube

    • Descartes dit :

      @ Vyk

      [Force est de constater que JL Mélenchon avance à visage découvert et bien des politicards tentent de s’emparer de sa façon de faire de la politique,]

      Ah bon ? Lesquels ? Je ne vois pas beaucoup d’hommes politiques qui se soient proclamés candidats sans demander l’avis de personne et surtout pas de leurs militants…

      [pas comme “Descartes” qui écrit, dès la première phrase de ce compte-rendu digne d’un comptoir de café : “j’ai sauté sur l’occasion d’observer ces « insoumis » dans leur sauce”, c’est dire qu’il avait déjà une idée bien précise de ce qu’il voulait voir ou entendre.]

      Je ne saisis pas le raisonnement. Si je vous dit que j’avais l’intention d’observer les « insoumis », c’est que j’avais l’intention d’observer les « insoumis ». Je n’avais aucune idée, précise ou pas, de ce que je « voulais voir ou entendre ».

      [Bref, tout ceci n’est que de la daube]

      Contesteriez-vous le fait que dans le « mouvement des insoumis » toutes les décisions sont prises par Mélenchon et par le petit groupe de gens qu’il a coopté ? Je reste fasciné par la manière dont ce fonctionnement autocratique est acceptée par des gens qui par ailleurs se prétendent « insoumis »…

    • Vyk dit :

      ce qui s’est passé à la convention de St André prouve bien que tout n’est pas décidé par JLM puisqu’il y a eu tirage au sort des participants et vote sur le programme ébauché par les insoumis sur le site. Quant à dire “il n’y a pas de candidat qui se présente sans vote” j’attends de voir ce qui va se passer si Hollande se représente, pas sûr que la primaire PS ait lieu

    • Descartes dit :

      @ Vyk

      [ce qui s’est passé à la convention de St André prouve bien que tout n’est pas décidé par JLM puisqu’il y a eu tirage au sort des participants et vote sur le programme ébauché par les insoumis sur le site.]

      « Le programme ébauché par les insoumis sur le site » ? Aucun programme n’a été « ébauché par les insoumis ». La seule chose que nous sachions, c’est qu’un projet de programme a été publié sur le site. Nous ne savons pas qui l’a écrit, ni qui a donné le bon à tirer. Nous ne savons pas si les remarques envoyées par les « insoumis » ont été prises en compte, et si oui qui a choisi les remarques à retenir et celles à éliminer.

      Quant au vote auquel vous faites référence, quels sont ses effets ? Si le vote avait été négatif, qu’est ce que cela aurait changé ?

      [Quant à dire “il n’y a pas de candidat qui se présente sans vote” j’attends de voir ce qui va se passer si Hollande se représente, pas sûr que la primaire PS ait lieu]

      On verra. Mais pour le moment, aucun candidat ne s’est présenté de lui-même, sans obtenir au préalable l’investiture par l’instance décisionnaire de sa formation…

  20. claude garabedian dit :

    je suis totalement d’accord avec cette intervention.melenchon ne souhaiterait plus que l’on chante l’Internationale à la fin de ses discours et que le drapeau rouge soit remplacé par le bleu.A moins que les paroles de cet hymne ne l’incommode “ni dieu ni césar ni tribun.C’est beau le culte de la personnalité pour quelqu’un qui veut une sixième république ou justement ce culte du chef soit enfin aboli et que le pouvoir soit donné au peuple avec l’élection d’une assemblée constituante qui décidera en toute démocratie de la politique à mener dans le pays en faveur des plus larges couches de la population et contre les plus nantis.

    • Descartes dit :

      @ claude garabedian

      [A moins que les paroles de cet hymne ne l’incommode “ni dieu ni césar ni tribun.]

      Ça doit lui rappeler quelqu’un…

      [C’est beau le culte de la personnalité pour quelqu’un qui veut une sixième république ou justement ce culte du chef soit enfin aboli]

      C’est ce que je trouve le plus fascinant : Mélenchon vitupère contre la « monarchie présidentielle » mais gouverne son propre mouvement comme un autocrate. Comment son discours pourrait être crédible pour quiconque n’a pas la foi ?

  21. rodolphe dit :

    Bouh, un esprit cartésien qui franchit allègrement le point Zemmour de l’excès : Voilà les insoumis assimilés à Daesh, à la très sainte Eglise apostolique et romaine ou à des évangélistes en goguette… Ah ah ah au moins on est œcuméniques à la FI !
    Chez vous c’est pas le Sum qui pose problème mais bien le Cogito

    • Descartes dit :

      @ rodolphe

      [Bouh, un esprit cartésien qui franchit allègrement le point Zemmour de l’excès : Voilà les insoumis assimilés à Daesh, à la très sainte Eglise apostolique et romaine ou à des évangélistes en goguette…]

      Je me demande si vous faites exprès de ne pas comprendre. Relisez attentivement : je n’ai jamais « assimilé » les insoumis à quoi que ce soit. J’ai juste expliqué que dans notre société il y a pas mal de gens qui se cherchent une cause qui les place du côté des « purs » contre les forces de la corruption. Ce besoin, certains le satisfont en adhérant à l’islam radical, d’autres préfèrent chercher ce même discours simpliste chez d’autres…

    • rodolphe dit :

      Pas d’assimilation donc : ” La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté. “

    • Descartes dit :

      @ rodolphe

      [Pas d’assimilation donc : ” La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté. “]

      Aucune. Le fait que l’adhésion aux deux mouvements résulte d’un même mécanisme n’implique nullement que les deux mouvements soient similaires. Dire que les hommes et les tables s’appuient tous deux sur des pieds reviendrait-il à assimiler l’homme à une table ?

  22. Ellemra dit :

    Je viens de lire votre billet. Quel festival de mauvaise foi et de contre-vérités ! J’y étais aussi. Je ne vais pas reprendre par le menu vos assertions grossières et/ou mensongères (sur la règle verte par exemple ! ), j’ai mieux à faire mais cela me rend triste de voir que des ami-es, des camarades trouvent leur miel dans ce genre de papier méchant, suant la rancœur et l’aigreur. Vos oeillères vous ont obscurci la compréhension. C’est dommage.

    • Descartes dit :

      @ Ellemra

      [Je viens de lire votre billet. Quel festival de mauvaise foi et de contre-vérités ! J’y étais aussi.]

      Alors, vous ne verrez pas d’inconvénient à préciser exactement quelles sont, dans mon récit, les « contre-vérités ».

      [Je ne vais pas reprendre par le menu vos assertions grossières et/ou mensongères (sur la règle verte par exemple ! ),]

      Comme c’est facile… on commence par traiter l’autre de menteur, mais ensuite on se garde bien de préciser l’accusation… Allez-y, dites-nous en quoi mes assertions seraient « mensongères ». Tenez, commencez par la « règle verte », puisque vous y êtes…

      [j’ai mieux à faire mais cela me rend triste de voir que des ami-es, des camarades trouvent leur miel dans ce genre de papier méchant, suant la rancœur et l’aigreur. Vos oeillères vous ont obscurci la compréhension. C’est dommage.]

      Eh oui, je sais… il n’y a que vous qui ayez vu la Lumière de la Vérité. Nous autres, nous sommes dans l’obscurité…

  23. mti dit :

    Vous écrivez : « pas de statuts, pas de dirigeants connus », « une association, « l’Ere du peuple », dont il est impossible de se procurer les statuts ou la liste des dirigeants »

    Les statuts et la liste des dirigeants de n’importe quelle association loi 1901 sont des documents publics, on peut les consulter en préfecture. Certain-es fonctionnaires de bonne volonté acceptent même de les scanner et de les communiquer par mail. Si la consultation vous a été refusée, c’est sûrement un problème de méconnaissance de la loi au niveau des fonctionnaires que vous avez contactés, et non une preuve de la capacité d’influence de l’association sur l’administration pour imposer l’opacité.
    Après, on pourrait considérer que ces documents devraient être spontanément mis en ligne par l’association dans un souci de transparence, et manifestement, ce n’est pas le cas, mais cette relative opacité sur ce point n’est pas spécifique à cette association : il est courant, en la matière, de rester discret, déjà parce que la liste des dirigeants comporte leur adresse postale personnelle, mais aussi parce que les statuts sont souvent des documents pré-rédigés qui n’ont pas grand chose à voir avec l’organisation réelle de l’association, et présentent donc un intérêt limité à être communiqués.

    • Descartes dit :

      @ mti

      [Les statuts et la liste des dirigeants de n’importe quelle association loi 1901 sont des documents publics, on peut les consulter en préfecture.]

      Peut-être. Mais je ne vais pas prendre un TGV et monter à Paris pour le simple plaisir de consulter les statuts de l’association qui gère le site de JLM. Cela étant dit, je découvre que la Préfecture de Paris offre un service de communication des statuts et des déclarations des dirigeants des associations. Je fais ce soir la demande, et je vous tiendrai au courant de la réponse.

      Je vous fais remarquer qu’il ne s’agit que de l’association qui gère le site Internet. Le « mouvement des insoumis » lui-même n’est même pas à ma connaissance une association déclarée. Nous n’avons donc aucun moyen de savoir qui sont ses dirigeants ou ses statuts…

      [Après, on pourrait considérer que ces documents devraient être spontanément mis en ligne par l’association dans un souci de transparence, et manifestement, ce n’est pas le cas, mais cette relative opacité sur ce point n’est pas spécifique à cette association : il est courant, en la matière, de rester discret,]

      A ma connaissance, cela n’est guère courant pour les organisations politiques. Pratiquement toutes publient sur leur site leurs statuts et la composition de leurs organes dirigeants.

  24. CVT dit :

    @Descartes,
    gros hors-sujet: vous savez sûrement que la Belgique, ou plutôt la Wallonie, vient de refuser d’approuver le CETA. Beaucoup s’en réjouissent, et ceux au nom de la démocratie, mais connaissant assez bien le pays et le contexte politico-économique, je pense que c’est une mauvaise nouvelle à terme, car enfin, elle suscite deux problèmes: celui du “régionalisme” et par là même, celui de l’existence même de la Belgique.
    Je pense au régionalisme car ce refus est la conséquence de la “fédéralisation” (j’aurais plutôt parler de “confédéralisation”…) de la Belgique: le droit commercial étant une fonction régalienne, les Flamands, après N réformes institutionnelles, ont réclamé que celui-ci soit désormais “régionalisé”, de manière à ce que la Flandre puisse conclure des accords avec d’autres état-nations souverains.
    Mais tel est pris qui croyait prendre, car atavisme anglophile oblige, les Flamands, favorables à l’accord CETA, se voient opposés une fin de non-recevoir par le frère ennemi Wallon, qui à ce jour, a fait capoter l’adoption de l’accord Canada-UE.
    Alors se pose une question: est-il normal, pour ne pas dire sain, qu’une entité d’un état souverain décide du sort d’un accord de type souverain? La question se pose également pour le comportement des Ecossais face au Brexit, ou encore, des Basques et des Catalans en Espagne qui entendent signer des accords avec d’autres état-nations.
    Pour en revenir à la Belgique, je pense que ce refus du CETA risque de froisser la Flandre comme l’épisode dit de la “Question Royale”, où le père de Baudoin Ier dut abdiquer en faveur de son fils pour son comportement trop complaisant avec l’occupant allemand, alors que les Flamands étaient favorables à son retour, suite au résultat d’un référendum sur cette question. Une grève très dure se déclencha côté Wallon, sachant quel les gens du sud du pays avaient résisté en masse, là où les “nordistes” avaient massivement collaboré, au nom de la fraternité aryenne et germanique…
    Je m’emporte peut-être, mais ce refus du CETA ne me dit rien qui vaille, alors que dans le même temps, je suis vent debout contre le principe de cet accord…

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [Alors se pose une question: est-il normal, pour ne pas dire sain, qu’une entité d’un état souverain décide du sort d’un accord de type souverain? La question se pose également pour le comportement des Ecossais face au Brexit, ou encore, des Basques et des Catalans en Espagne qui entendent signer des accords avec d’autres état-nations.]

      Je ne crois pas qu’on puisse donner une réponse unique à votre question. Cela dépend de la nature de chaque « entité ». La souveraineté est certes indivisible. Mais conditionner la ratification au vote de plusieurs instances n’implique pas qu’on divise la souveraineté. Ainsi, par exemple, on peut imaginer un système dans lequel la ratification d’un traité nécessiterait une ratification par une majorité – ou par tous – les conseils régionaux. En quoi serait-il « anormal » de procéder ainsi ? Dans la mesure où les conseils régionaux sont issus du suffrage universel, et que chaque citoyen par le biais de ses représentants dans les conseils régionaux a le même poids pour décider ou s’opposer à la ratification, le système est parfaitement compatible avec l’idée que la souveraineté réside dans la Nation.

      Franchement, je suis très gêné par cette affaire mais pas tout à fait pour les raisons qui sont les vôtres. Ce qui me gêne est que cela illustre combien le morcellement des pouvoirs est en train de paralyser le système de décisions. Ce que j’ai toujours critiqué dans ma propre famille politique est que pour elle le but de la politique – et des systèmes politiques – n’est pas de faire, mais d’empêcher les autres de faire. Regardez les écrits des partisans de la VIème République : on trouve des pages et des pages sur l’organisation d’un pouvoir législatif fort capable de contrôler l’exécutif, mais personne n’explique comment on fait pour que l’exécutif puisse faire des choses. Et même chose avec la « démocratie participative ». Certains nous proposent de donner une sorte de « droit de véto » sur certaines décisions nationales aux régions. Mais si on le donne aux régions, pourquoi le refuser aux départements, aux communes, aux quartiers ? Et en suivant cette voie, on arrive à la conclusion que finalement le comble de la démocratie ce serait donner un droit de véto à chaque individu. Ce qui garantit qu’aucune décision ne sera possible.

      Après, sur le débat institutionnel en Belgique, je vous avoue ma totale incompétence…

  25. Aquarius dit :

    Pas mal ce film Aquarius, je vous le conseille. A un moment il y a un promoteur qui veut virer une dame de son appartement.
    Il fait tout un tas de saloperies pour la faire partir. Le type garde tout le temps le sourire et fait le mec qui discute. Mais il veut vraiment l’entuber vous voyez ce que je veux dire ?

    Votre texte me fait penser à ça. Vous utilisez de belles paroles dans vos réponses à tout ces gens qui vous répondent que votre texte est très tendancieux. C’est le moins que l’on puisse dire.

    Vous comparez les militants de la France insoumise à des illuminés qui seraient la bave aux lèvres, suivant JLM tels des zombies sans cervelle. Ou alors ce seraient de pauvres déçus (les classes moyennes) de la démocratie en recherche d’un “messie”.
    On appuit un petit coup avec la comparaison daesh. Vous utilisez du vocabulaire dans le registre religieux d’un bout à l’autre de l’article ….

    Bon vous prenez les lecteurs pour des lapins de deux semaines en somme.
    On dirait vraiment une pute à clic cet article (je n’ai pas inventé l’expression). Autre point fort de cet article “trollesque” au possible c’est votre pseudo, le nom du blog…

    Descartes ressucité !

    Oh mon dieu, ici on va nous faire des leçons intéressantes me suis-je dit !
    Et la vous parlez de la partie écologique. Le contre argumentaire pour les nuls. Les minéraux on ne peut pas les remettre dans la nature, le pétrole non plus. Un esprit simple assimilera vite cette phrase par “ben dis donc c’est vrai qu’il raconte n’importe quoi à la France insoumise”.
    Bien bien, mais on peut faire autre chose à la place, par exemple utiliser moins de pétrole, ou par exemple planter un arbre c’est mieux que rien après tout. Un arbre transforme le CO² rejeté en oxygène. Enfin il existe 1000 exemples pour essayer d’inverser la courbe. On fait déjà ce genre de choses quand on coupe un arbre (pefc tout ça tout ça).
    Et puis chacun aura compris le concept, qui n’est pas de faire des choses impossibles mais faire au mieux ce qui n’est pas le cas actuellement. Comme l’écologie à l’air de vous intéresser je vous propose d’aller lire des bouquins sur la permaculture d’ailleurs. Cela vous ouvrira un peu l’esprit sur la production locale à petite échelle et sur les choses simples qu’on peut faire pour mieux se nourrir, produire plus (oui oui produire plus !) et ne pas utiliser de saloperies.
    ex: https://www.youtube.com/watch?v=GLR5sMGHYjk c’est un agronome Hervé pas un druide attention !

    A bon entendeur M. Descartes !

    • Descartes dit :

      @ Aquarius

      [Pas mal ce film Aquarius, je vous le conseille. A un moment il y a un promoteur qui veut virer une dame de son appartement. Il fait tout un tas de saloperies pour la faire partir. Le type garde tout le temps le sourire et fait le mec qui discute. Mais il veut vraiment l’entuber vous voyez ce que je veux dire ? Votre texte me fait penser à ça. Vous utilisez de belles paroles dans vos réponses à tout ces gens qui vous répondent que votre texte est très tendancieux. ]

      Classique : quand on n’a pas de réponse à apporter aux arguments, on a recours à l’attaque ad hominem. Ici, sous la forme on ne peux plus classique du « vous me faites penser à… » suivi de la description d’un personnage infecte. Ce que les anglais appellent « jouer l’homme et non la balle »… et maintenant, passons à la suite :

      [Vous comparez les militants de la France insoumise à des illuminés qui seraient la bave aux lèvres, suivant JLM tels des zombies sans cervelle.]

      Je ne me souviens pas d’avoir parlé de « la bave aux lèvres ». Mais oui, pour avoir fréquenté pas mal les meetings de Jean-Luc, je trouve qu’il a recours à des techniques qui rappellent furieusement les télé-évangélistes américains, que ses discours s’adressent plus à l’émotion qu’à la raison, et qu’il arrive à provoquer dans son public un type d’écoute qui appartient à l’ordre du religieux. Notamment en ce qu’il n’y a aucun contrôle critique de ce qui est dit.

      [Ou alors ce seraient de pauvres déçus (les classes moyennes) de la démocratie en recherche d’un “messie”.]

      L’un n’exclut pas l’autre. On peut suivre comme un zombie sans cervelle tout en étant à la recherche d’un « messie ». En tout cas, vous pouvez constater vous-même que l’écoute dont bénéficie Mélenchon chez ses partisans est totalement a-critique. Quand il dit une absurdité – l’énoncé de la « règle verte » est un exemple, l’idée de remplacer le nucléaire par la géothermie et maintenant par les énergies marines en est un autre – non seulement personne ne le remarque, mais toute critique extérieure est rejetée sans examen. C’est le « credo quia absurdum » (« je crois parce que c’est absurde ») élevé au rang de méthode. Pire : quand JLM dit une bêtise trop évidente – et ça lui arrive, non ? – ses partisans sautent pour expliquer qu’il a été « mal compris », que ses paroles « ont été déformées » et ainsi de suite.

      [On dirait vraiment une pute à clic cet article (je n’ai pas inventé l’expression). Autre point fort de cet article “trollesque” au possible c’est votre pseudo, le nom du blog… ]

      Vous n’êtes pas obligé de le lire. Au cas où vous l’auriez oublié, vous êtes ici chez moi. Si le blog ne vous plait pas, vous n’avez qu’à aller ailleurs…

      [Oh mon dieu, ici on va nous faire des leçons intéressantes me suis-je dit !]

      Tout le monde peut se tromper…

      [Et la vous parlez de la partie écologique. Le contre argumentaire pour les nuls. Les minéraux on ne peut pas les remettre dans la nature, le pétrole non plus. Un esprit simple assimilera vite cette phrase par “ben dis donc c’est vrai qu’il raconte n’importe quoi à la France insoumise”.
      Bien bien, mais on peut faire autre chose à la place, par exemple utiliser moins de pétrole,]

      Non, vous ne pouvez pas. Lisez le programme de Mélenchon : il propose d’écrire la règle verte dans la Constitution. Et la règle verte interdit de « prélever plus que la nature ne peut reconstituer ». Puisque la nature ne peut reconstituer le pétrole, l’inscription de la « règle verte » dans la constitution ne permettrait pas de « utiliser moins de pétrole ». Elle vous interdirait d’utiliser du pétrole du tout. A moins que vous ne vouliez inscrire la « règle verte » pour ensuite ne pas l’appliquer ?

      [Et puis chacun aura compris le concept, qui n’est pas de faire des choses impossibles mais faire au mieux ce qui n’est pas le cas actuellement.]

      On n’écrit pas des choses dans la Constitution pour faire comprendre des « concepts », on écrit des règles. Et quand on écrit des règles, ce ne sont pas des règles théoriques. Elles s’appliquant dans la vie des gens. Ecrire dans la constitution qu’on ne prélèvera que ce que la nature est capable de renouveler, cela veut dire plus de pétrole du tout.

  26. Michel Louise dit :

    Que d’ inexactitudes dans cet article. A la fois sur le projet du mouvement et sur la méthode. Je voulais répondre point par point, et puis quand je suis arrivé à la comparaison entre la France Insoumise et Daech, je me suis dit que je perdrais mon temps. Car instantanément j’ai réalisé toute la vacuité du propos, sinon celle de l’auteur…

    • Descartes dit :

      @ Michel Louise

      [Que d’ inexactitudes dans cet article. A la fois sur le projet du mouvement et sur la méthode. Je voulais répondre point par point, et puis quand je suis arrivé à la comparaison entre la France Insoumise et Daech, je me suis dit que je perdrais mon temps.]

      Quel dommage. Vous étiez sur le point de répondre avec des arguments profonds, sérieux, étudiés… et puis vous vous êtes dit que ce n’était pas la peine. Quand je pense à tous ce que nous avons manqué…

      Quant à la “comparaison entre la France Insoumise et Daech”, je n’ai que deux choses à vous dire: la première, c’est que je n’ai jamais fait une telle “comparaison”. Je me suis contenté de mettre en évidence un mécanisme commun aux deux adhésions dans la recherche d’une vérité révélée qui simplifie le monde en réduisant la politique à une confrontation entre le camp du “bien”, celui des “purs”, et celui du “mal”, celui des “corrompus”. La deuxième chose, c’est qu’il n’y a que la vérité qui blesse. Si cette “comparaison” vous choque, demandez-vous pourquoi.

      En tout cas, je constate que si pour vous répondre point par point est une perte de temps, faire une réponse vide terminée par une attaque ad hominem vous semble au contraire une excellente utilisation de votre temps. C’est très courant chez les « insoumis » : vous trouverez quantité de commentaires ici sur le mode « j’aurais pu vous donner des arguments, mais ce n’est pas la peine/je n’ai pas le temps/ca ne sert à rien ». Etonnant, non ?

  27. Jacky Soulié dit :

    Bien que partisan de Jean-Luc Mélenchon et soutenant sa campagne, je ne peux que prendre note de votre réflexion qui suscite la mienne.
    Certes, il y a un côté religieux chez certains adeptes de Mélenchon ; certes il en joue plus ou moins volontairement mais l’enjeu me semble être de taille et s’appuyer sur certains antécédents historiques et politiques.
    Comme ne l’a jamais écrit Malraux (bien qu’on le lui attribue) “Le XXIème Siècle sera religieux ou ne sera pas !”. Nous vivons des temps troublés où le système économique s’effondre sous nos yeux, accompagné dans sa chute par celui politique. Le modèle occidental est cacochyme, ne tenant qu’à coup d’opérations militaires pour tenter de stopper l’inexorable en déstabilisant les modèles concurrents ou émergeants par voies militaires.
    Face à ce phénomène, les peuples qui en subissent les conséquences tentent de survivre comme un poisson hors de l’eau en tentant de revenir vers un milieu connu ou fantasmé en tentant la radicalité identitaire (les racines nationales, régionales, cultuelles, bref la “sunna” pour les musulmans, l'”heimat” pour les allemands (un “heimat” à taille continental), l'”âme” russe et autres tentations sécessionnistes pour les autres basées sur les racines).
    En France, certains en tiennent pour les Gaulois, d’autres pour Clovis ou Jeanne d’Arc ; Mélenchon, pour sa part, en tient pour Philippe IV le Bel, Louis XI, Robespierre chez les anciens et Jaurès, Mitterand et (plus surprenant) De Gaulle (dont il célèbre souvent son émerveillement à la lecture du Lacouture). Si l’on passe cela dans un robot ménager ça explique sa vision politique du moment.

    Prenant acte de la crise civilisationnelle (et environnementale au sens eschatologique du terme) contemporaine, il tente d’y apporter son remède. A temps de crise, tempérament de crise. C’est son côté De Gaulle. Pour se faire, prendre acte de l’inadéquation de la Vème République et passer à la VIème en prenant des idées dans l’Histoire et la Géopolitique : Constituante, ; Référendum révocatoire ; Tirage au sort des représentants.
    Comme De Gaulle, ses modèles sont de tempérament jacobin mais à la différence du susnommé il n’est pas de sensibilité monarchiste mais républicain. Une République plus conceptuelle que prosaïque, plus Robespierriste (le mot est lâché). Il se prétend parfois de plus en plus libertaire avec l’âge mais il le cache bien (le surmoi trotskiste étant malgré tout plus fort que le ça libertaire).

    Tandis qu’il prêche la Bonne Nouvelle, les marchands du Temple s’agitent, les Judas Laurent et les Pilate font leur oeuvre (lui-même n’hésitant pas à surjouer sa Passion) en attendant la Pâques de 2017 et, la VIème advenue, l’Ascension à la sauce Lucius Quinctius Cincinnatus (clef de l’Elysée jetée en Seine) les Apôtres s’activent.

    Pour conclure plus sérieusement mais de façon temporaire, son programme (n’en tiendrait-il que 50%) me semble, à ce jour, être le seul à la hauteur des enjeux actuels. Non, il ne nous offrira pas le Royaume de Dieu mais il peut impulser le mouvement pour sortir de l’ornière, son caractère, sa curiosité intellectuelle, sa sincérité madrée ainsi que sa capacité d’analyse peuvent impulser le mouvement pour sortir de l’ornière.

    • Descartes dit :

      @ Jacky Soulié

      [Bien que partisan de Jean-Luc Mélenchon et soutenant sa campagne, je ne peux que prendre note de votre réflexion qui suscite la mienne.]

      Et bien, cela prouve qu’il existe chez les « insoumis » des gens qui admettent la critique. Mais dites-vous bien que sur le grand nombre de commentaires que j’ai reçu – et même sans compter ceux, injurieux, que je n’ai pas publié – vous êtes bien minoritaire…

      [Certes, il y a un côté religieux chez certains adeptes de Mélenchon ; certes il en joue plus ou moins volontairement mais l’enjeu me semble être de taille et s’appuyer sur certains antécédents historiques et politiques. Comme ne l’a jamais écrit Malraux (bien qu’on le lui attribue) “Le XXIème Siècle sera religieux ou ne sera pas !”. Nous vivons des temps troublés où le système économique s’effondre sous nos yeux, accompagné dans sa chute par celui politique.]

      Oui, enfin, faudrait pas pêcher par excès d’optimisme. En 1929, mon grand père écrivit à ma grand-mère « le monde ancien est tombé, le temps de la révolution socialiste approche ». Et bien, on l’attend toujours, cette révolution… Mais au fond, vous dites à peu près la même chose que moi : devant les dérèglements du monde, les gens sont tentés par la pensée religieuse, et Mélenchon « joue » de ce fait.

      [Prenant acte de la crise civilisationnelle (et environnementale au sens eschatologique du terme) contemporaine, il tente d’y apporter son remède.]

      C’est une interprétation. L’autre étant qu’il profite de cette « crise » pour faire avancer sa carrière. Vous savez, j’ai perdu la charmante naïveté de ma jeunesse, quand je croyais que les politiques faisaient ça par amour du prochain. Il y en a, certes, qui défendent des idées. Mais dans le cas de Mélenchon, malheureusement, on aurait du mal à savoir lesquelles, tant il a changé d’avis au cours de sa carrière. Hier il nous disait qu’il fallait voter « oui » à Maastricht parce que c’était un « compromis de gauche ». Aujourd’hui, il nous dit qu’il faut sortir des traités européens. Que nous dira-t-il demain ?

      [A temps de crise, tempérament de crise. C’est son côté De Gaulle.]

      Sauf que De Gaulle, même en temps de crise, a cherché à doter son mouvement d’institutions démocratiques. Il n’a pas attendu la fin de la guerre pour créer le CNR ou le Conseil consultatif et pour y mettre des gens qui n’étaient pas vraiment de son camp. De Gaulle était un rassembleur, prêt à discuter et à faire des compromis pour élargir sa base. Il ne faudrait pas oublier que De Gaulle a discuté et passé des accords avec les communistes, qui pour beaucoup de gens dans sa classe et son entourage étaient pire que le diable. Tu imagines Mélenchon discutant et passant un accord avec le Front National ? Non, la comparaison entre Mélenchon et De Gaulle est absurde. Par contre, Mitterrand…

      [Pour se faire, prendre acte de l’inadéquation de la Vème République et passer à la VIème en prenant des idées dans l’Histoire et la Géopolitique : Constituante, ; Référendum révocatoire ; Tirage au sort des représentants.]

      Tout ça, c’est des machines à ne pas décider. La VIème République façon Mélenchon est un régime qui a le moteur d’une deux chevaux et les freins d’une Rolls-Royce. Il n’y a qu’à lire ses interventions : il est intarissable sur les moyens de contrôle, de révocation, d’obstruction, mais vous ne trouverez pas une ligne sur l’organisation du pouvoir exécutif.

      [Comme De Gaulle, ses modèles sont de tempérament jacobin mais à la différence du susnommé il n’est pas de sensibilité monarchiste mais républicain. Une République plus conceptuelle que prosaïque, plus Robespierriste (le mot est lâché).]

      Sauf que c’est un Robespierre assez bizarre. Je me demande ce que penserait l’Incorruptible, pour qui la loi était l’expression sacrée de la volonté du peuple, du sabotage de l’aéroport de NDDL par une bande organisée. Sûr qu’il ferait tomber quelques têtes. Non, Mélenchon est d’abord et avant tout un trotskyste. C’est un jacobin de pacotille, pour qui Maastricht est un « compromis de gauche » et la décentralisation une bonne idée… remarquez, peut-être que si l’une et l’autre n’avaient pas été faites par Mitterrand, son jugement serait différent…

      [Pour conclure plus sérieusement mais de façon temporaire, son programme (n’en tiendrait-il que 50%) me semble, à ce jour, être le seul à la hauteur des enjeux actuels.]

      Ah bon ? Sur quels aspects, par exemple ?

      [Non, il ne nous offrira pas le Royaume de Dieu]

      Mais si, mais si. Et comme tous les messies, il nous le promettra pour après notre mort… c’est plus sur.

      [mais il peut impulser le mouvement pour sortir de l’ornière, son caractère, sa curiosité intellectuelle, sa sincérité madrée ainsi que sa capacité d’analyse peuvent impulser le mouvement pour sortir de l’ornière.]

      Caractère ? Oui. Curiosité intellectuelle ? Je ne le pense pas. Je ne qualifierai pas de « curieuse » une personne qui ne s’intéresse qu’à ce qui est dans sa ligne. L’avez-vous jamais entendu citer un écrivain, un philosophe de droite ? Sincère ? Non, certainement pas. Quant à sa « capacité d’analyse », ses prises de position lors de la ratification du traité de Maastricht me dispensent de tout commentaire, je pense.

      Mélenchon a certainement beaucoup de qualités. C’est un excellent orateur, et un tacticien hors pair. Mais ce n’est ni un stratège, ni un penseur. Il n’a que quelques rares d’idées – presque toutes sont pompées – et préfère des slogans vagues du genre « planification écologique » ou « révolution citoyenne » auxquels il n’arrive pas à donner un véritable contenu.

    • Jacky Soulié dit :

      “Caractère ? Oui. Curiosité intellectuelle ? Je ne le pense pas. Je ne qualifierai pas de « curieuse » une personne qui ne s’intéresse qu’à ce qui est dans sa ligne. L’avez-vous jamais entendu citer un écrivain, un philosophe de droite ?”

      Oui, il apprécie beaucoup Jean d’Ormesson même s’il est en désaccord politique avec icelui.

    • Descartes dit :

      @ Jacky Soulié

      [Oui, il apprécie beaucoup Jean d’Ormesson même s’il est en désaccord politique avec icelui.]

      Qu’est ce qu’il a lu de lui ? L’avez vous entendu citer ?

  28. Molines Gérard dit :

    Concentré de mauvaise foi (e). Du style certes, de l’aisance à affirmer et à donner l’illusion de savoir, mais votre vrai problème c’est l’interprétation de vos affirmations péremptoires. Avec cela, on est dans le mur pour 30 ans! Descartes aurait disséqué point par point les éléments de cette diatribe pour en extraire le philtre salvateur. Ici, on est dans le monologue et le “monumental”. pour longtemps…

    • Descartes dit :

      @ Molines Gerard

      [Concentré de mauvaise foi (e). Du style certes, de l’aisance à affirmer et à donner l’illusion de savoir, mais votre vrai problème c’est l’interprétation de vos affirmations péremptoires. Avec cela, on est dans le mur pour 30 ans!]

      Si on compte sur les « insoumis » pour nous sortir d’affaire, effectivement on est dans le mur pour trente ans. Et ce n’est pas ma faute…

      Vous savez, a lire les différents commentaires laissés sur ce blog par des « insoumis » – ou du moins je le suppose – je me dis que j’ai du taper juste. Je ne compte plus les attaques ad hominem, les accusations de « mauvaise foi » ou de « mauvaise interprétation » et tutti quanti. Mais de réponse argumentée, de contradiction sérieuse, point.

      Contestez vous mes affirmations ? Allez-y, expliquez moi comment les décisions sont prises chez les « français insoumis ». Expliquez moi qu’il existe des organes délibérants, et donnez moi leur composition. Peut-être pouvez-vous m’indiquer ou l’on peut disposer des comptes rendus de leurs réunions – comme il existe des comptes rendus des réunions du CN du PCF, pour ne donner qu’un exemple. Non, vous ne pouvez pas ? Alors de quel droit m’accusez-vous « d’affirmation péremptoire » alors que ce que je dis n’est que la stricte vérité ?

      Je persiste et je signe : les « insoumis » fonctionnent sur un mode de pensée religieuse. Et dans cette logique, aucune critique n’est admise. Celui qui ose toucher au dogme n’obtiendra jamais une réponse sur le fond, seulement une critique de ses méthodes ou une mise en cause de ses motivations. Je vous le demande : pensez-vous vraiment qu’une règle comme « ne pas prélever sur la nature plus que la nature ne peut reconstituer » soit applicable ici et maintenant ? Oui ou non ? Et comment résolvez-vous le problème du pétrole ? Voilà, je ne vous inflige aucune « affirmation », péremptoire ou pas. Je vous pose une question simple sur la cohérence d’une proposition qui figure sur le programme de votre candidat et qui, je suppose, vous soutenez. Etes vous capable de répondre ? Si la réponse est négative, alors admettez que vous croyez à la « règle verte » comme d’autres à la Sainte Trinité.

  29. Marcel dit :

    Quand on voit le temps que vous perdez à vous faire démolir sur le blog d’Alexis Corbière, on se dit qu’ils vous fascinent drôlement, les insoumis !!

    • Descartes dit :

      @Marcel

      [on se dit qu’ils vous fascinent drôlement, les insoumis !!]

      Bien entendu. Je l’ai dit je crois plusieurs fois: la manière dont ce mouvement est apparu et dont il fonctionne me fascine, et je le dis sans aucune ironie. Connaissant bien le milieu de la “gauche radicale” qui a été mon école en politique, je suis en plus bien placé pour observer le phénomène et l’analyser que je ne le serai par exemple pour analyser le fonctionnement du FN.

  30. Ernesto 06 dit :

    [ Mélenchon tire en fait profit de la demande de « religio » qui affecte notre société, et qui est particulièrement forte chez les « classes moyennes » qui voient des catastrophes se profiler à l’horizon et que trente ans de matérialisme forcené ont laissée sans références transcendante ]

    Le mot matérialisme – en tant que marxiste – me semble galvaudé. Il faudrait plutôt parler d’idéalisme honteux, que Mélénchon permet d’exprimer par le biais d’un nouvel organe. Aubaine, car ce qui est nouveau demande d’abord analyse avant critique …. sauf que pour notre part, l’analyse est vite faite !

    A plus dans la lutte !

  31. 123 partez dit :

    Admettons que votre intention ait été de pointer ce qui n’allait pas et dans l’espoir de voir se démocratiser ce mouvement, était-il nécessaire d’user de provocation ? De caricaturer à ce point et pourquoi cet irrespect dans le ton ?
    En procédant ainsi, vous provoquez de l’irritation. Cela n’a pas pu vous échapper et on peut donc difficilement parler de maladresse.
    Si votre intérêt est réellement de faire en sorte que le mouvement des insoumis se développe de manière plus constructive, afin de permettre à JLM de se hisser suffisamment pour que ne disparaisse pas la gauche, ne vous paraîtrait-il pas plus efficace de faire dans la pacification ?
    Ou alors si vous ne voulez pas de Mélenchon comme candidat, venez-en au but.

    • Descartes dit :

      @ 123 partez

      [Admettons que votre intention ait été de pointer ce qui n’allait pas et dans l’espoir de voir se démocratiser ce mouvement, était-il nécessaire d’user de provocation ? De caricaturer à ce point et pourquoi cet irrespect dans le ton ?]

      Oui. Parce que quand vous le dites poliment, on ne vous écoute pas. Vous savez, j’étais là quand le PG a été fondé. J’ai essayé de bosser avec Mélenchon et ses amis – que je connais depuis de longues années – en étant doux comme un agneau. Et j’ai vu ce que cela a donné.

      Par ailleurs, puisqu’on y est, je ne pense pas être plus « caricatural et irrespectueux » envers les « insoumis » et leurs idées que ce qu’ils le sont avec les miennes. Avez-vous par exemple pensé que le discours antinucléaire du candidat Mélenchon et de ses amis pouvait être perçu par les gens qui travaillent dans le domaine comme « caricatural et irrespectueux » ? Et bien, pourquoi me demandez-vous de faire preuve envers eux d’une tolérance qui n’est pas réciproque ?

      [En procédant ainsi, vous provoquez de l’irritation. Cela n’a pas pu vous échapper et on peut donc difficilement parler de maladresse.]

      Sans aucun doute. La provocation est tout à fait intentionnelle. J’ai pu constater que la douceur et la critique constructive n’ont aucun effet. J’essaye donc l’autre voie, pour voir si elle donne plus de résultats.

      [Si votre intérêt est réellement de faire en sorte que le mouvement des insoumis se développe de manière plus constructive, afin de permettre à JLM de se hisser suffisamment pour que ne disparaisse pas la gauche, ne vous paraîtrait-il pas plus efficace de faire dans la pacification ?]

      D’abord, mon objectif n’est certainement pas de faire en sorte que « le mouvement des insoumis se développe ». Dans le meilleur des cas le « mouvement des insoumis » est un moyen, et non un but. Pour la même raison, la « disparition de la gauche » ne me préoccupe pas outre mesure : quand je vois ce que la « gauche » a fait au pouvoir ces trente dernières années, je vous avoue que sa disparition est le genre de catastrophe dont je pourrais parfaitement me remettre.

      Si je milite, si je fais de la politique, ce n’est pas pour éviter que la gauche disparaisse ou pour développer tel ou tel mouvement, mais pour faire avancer des idées, des réformes, des valeurs, des politiques qui me tiennent à cœur. J’étais séduit par l’idée du « parti creuset » qui présidait aux débuts du PG, parce qu’elle semblait ouvrir une possibilité de débat ouvert, franc et loyal ou ce qui me tient à cœur avait une chance d’être pris en compte. Je ne suis pas intéressé par contre par un mouvement qui me demande de me rallier inconditionnellement aux choix du Chef sans tenir le moins du monde compte de mes opinions. Si pour être « insoumis » il faut être antinucléaire sans aucun débat possible, alors le « mouvement des insoumis » peut crever avec ma bénédiction.

      [Ou alors si vous ne voulez pas de Mélenchon comme candidat, venez-en au but.]

      Je me fous du candidat. Et puisqu’on est sur Mélenchon, je n’ai aucun problème pour lui reconnaître toutes les qualités nécessaires pour faire un bon candidat : c’est un excellent orateur, il a du charisme et de la culture, il est tenace et dévoué. Mais Mélenchon ne se contente pas d’être candidat. Il veut en plus décider de tout. Et ça, je ne suis pas prêt à l’accepter. Si Mélenchon veut être MON candidat, alors il faudra qu’il porte – ne serait-ce qu’en partie – MES idées. Et non uniquement les siennes.

  32. Timo dit :

    @Descartes

    [Mélenchon tire en fait profit de la demande de « religio » qui affecte notre société, et qui est particulièrement forte chez les  « classes moyennes » qui voient des catastrophes se profiler à l’horizon et que trente ans de matérialisme forcené ont laissée sans références transcendante. ]

    Une autre illustration de ce phénomène c’est le culte qu’ils vouent à Pierre Rabhi dans les milieux “écolos”. J’imagine que vous en avez déjà entendu parlé tant les médias dit “de gauche” nous le couvrent d’éloges à longueur de journée.
    Pour se rendre compte du crédit qu’on lui donne, il y a quelques mois il venait faire une conférence dans le grand amphi de 900 places sur mon campus, en quelques heures toutes les places avaient été réservées sur internet, pour les malheureux qui restaient en rab c’était diffusé en streaming en ligne + sur des écrans géant à plusieurs endroits dans l’agglomération! Bref Johnny était de sortie.

    C’est le discours technophobique classique, tout le monde retourne à la campagne et vis en autarcie en faisant son potager, bref la logique ultra-individualiste où chacun ne vivrait que pour soi et il n’y aurait plus aucune interdépendance entre les individus. Mais ce qui est assez perturbant c’est quand on s’intéresse de plus près aux méthodes d’agriculture qu’il pratique, qu’il enseigne à ces disciples (avec l’association Terre et Humanisme), laquelle asso va ensuite (en tout humanisme) les enseigner à des agriculteurs dans les pays du tiers-monde. Ça s’appelle la biodynamie c’est une sorte d’agriculture biologique mais avec des rituels qui plutôt inspirés de l’astrologie, par exemple :
    “La Biodynamie associe l’agriculture aux forces du Zodiaque. Par exemple, pour les carottes, on les plante sous un signe de terre, comme le Taureau pour qu’elles poussent bien (alors que si on les plante en juin sous le signe d’air des Gémeaux seules leurs feuilles se développeront, car c’est un signe d’air et les feuilles sont liés à l’air, etc). Les cornes de vache sont des capteurs d’énergie astrale, on les remplit de substances qu’on aura touillées selon le signe de l’infini (“dynamisées”) et on les répand pour enrichir les sols. “

    En fait c’est des pratique qui viennent de l’anthroposophie, un mouvement qui ressemble plus ou moins à une secte et dont Pierre Rabhi serait probablement membre ou en tout cas très proche, on sait en tout cas qu’il intervient dans les école Steiner-Waldorf (associés à l’anthroposophie et où il y aurait un processus d’endoctrinement des élèves dans le mouvement).

    Et pourtant, visiblement ça ne semble pas perturber grand monde parmi la foule de journalistes qui font des reportages sur lui et ces fidèles qui apprennent ces méthodes aux stages de Terre et Humanisme pour les appliquer ensuite dans leur potager. Comme si le culte qu’ils vouent au personnage inhibait tout esprit critique vis à vis de ces pratiques.

    Un très bon article sur le sujet :
    https://blogs.mediapart.fr/yann-kindo/blog/120714/contre-pierre-rabhi-et-qualthusser-repose-en-paix

    Ça c’est un article d’un ancien membre de l’anthroposophie :
    https://veritesteiner.wordpress.com/2014/03/13/pierre-rabhi-la-biodynamie-et-lanthroposophie/

    (Je peux vous donner plein d’autres liens si vous voulez, j’ai même un dossier “Pierre Rabhi” dans les marque-pages de mon navigateur tellement le personnage me passionne!!)

    • Descartes dit :

      @ Timo

      [Mais ce qui est assez perturbant c’est quand on s’intéresse de plus près aux méthodes d’agriculture qu’il pratique, qu’il enseigne à ces disciples (avec l’association Terre et Humanisme), laquelle asso va ensuite (en tout humanisme) les enseigner à des agriculteurs dans les pays du tiers-monde. Ça s’appelle la biodynamie c’est une sorte d’agriculture biologique mais avec des rituels qui plutôt inspirés de l’astrologie, par exemple : « La Biodynamie associe l’agriculture aux forces du Zodiaque. Par exemple, pour les carottes, on les plante sous un signe de terre, comme le Taureau pour qu’elles poussent bien (alors que si on les plante en juin sous le signe d’air des Gémeaux seules leurs feuilles se développeront(…) »]

      Le plus fascinant n’est pas Rabhi lui-même. Après tout, quand on a réussi à se faire une niche et à en vivre, on la garde. Le plus fascinant, c’est que des gens bien éduqués et censés éclairer l’opinion peuvent porter aux nues un homme qui tient ce genre de discours délirant. Parce que de deux choses l’une : ou bien Rabhi croit ce qu’il dit, et alors c’est un fou, ou bien il n’y croit pas, et alors c’est un escroc.

      [Un très bon article sur le sujet : (…)]

      Très bon article en effet… comme vos autres références !

  33. Struthio dit :

    Cher Descartes,
    J’ai relu à plusieurs reprises votre analyse pour comprendre ce qui pouvait vous conduire à une conclusion avec laquelle je ne suis pas du tout d’accord, selon laquelle le mouvement de la France insoumise serait délibérément construit comme une « église » par un « clergé » autoproclamé et dont les membres seraient tous mus par une « foi » aveugle dans la parole d’un « prophète », en l’espèce Jean-Luc Mélenchon.

    Je crois que l’erreur fondamentale que vous commettez est de croire (sans preuves, vous l’admettrez peut-être) à l’existence de ce « clergé », c’est à dire une groupe restreint constitué par cooptation autour de JLM, qui manipulerait depuis le début tous les aspects de la constitution, de la vie et des productions de ce mouvement. Vous dites d’ailleurs vous-même que l’on ne trouve nulle part de traces de cette instance « dirigeante ». Ne sera it-il pas plus raisonnable de penser que si on ne la voit pas, c’est simplement qu’elle n’existe pas ?

    J’ai compris votre gout pour les organisations structurées, les partis politiques en quelques sorte, organisés selon votre conception de la démocratie : il y a des dirigés et des dirigeants, et ce sont les dirigés qui élisent les dirigeants selon des règles justes et équitables, préalablement définies. Un candidat à une élection représentant cette organisation doit donc nécessairement être issu de ce processus de « distillation », ou le candidat finalement proposé porte la synthèse de tout ce qui structure l’organisation. Soit !
    Mais pouvez-vous imaginer qu’un processus complètement opposé soit également légitime sans qu’il soit pour autant l’expression d’une volonté hégémonique de son initiateur ? Apparemment non.

    Pourtant, bien qu’il ne me soit pas possible d’indiquer d’où je parle, je peux vous donner quelques éléments de réflexion (et peut-être d’information) sur la genèse de ce « mouvement ».
    Partant du constat (renforcé par les diverses expériences observées à l’étranger et sur lesquelles il serait intéressant de revenir) qu’il est fort peu probablement qu’un mouvement populaire progressiste naisse spontanément et se structure sous l’effet de sa propre « gravité » jusqu’à être en mesure de produire démocratiquement pour l’élection présidentielle de 2017 un programme et un candidat, JLM décide en février 2016 de tenter la démarche qui lui semble la plus susceptible de conduire à un résultat approchant.

    Il « propose » sa candidature, seul, sur la base de ce que l’on sait être ses convictions profondes et du programme « L’Humain d’Abord » qu’il a défendu en 2012. Puis, aidé par une poignée de militants, il compose un outil informatique, des canaux d’information (Youtube, réseaux sociaux…) et propose à ceux qui comprennent et soutiennent sa démarche, de s’agréger au moyen de ces outils. Il prend ainsi le risque « personnel » d’être rapidement désavoué, que la mayonnaise ne prenne pas, ce qu’en l’absence de structure organisée, il serait bien en peine de corriger. Et d’une certaine façon, la mayonnaise prend !

    Et je peux vous assurer qu’il n’y a pas d’instance dirigeante, en dehors de groupes ad-hoc constitués à la demande, le plus souvent par tirage au sort, comme ce fut le cas pour la Convention de Lille. L’association que vous évoquez n’est pas « opaque », elle est seulement sans intérêt, son rôle se limitant à collecter les fonds de soutien sous le contrôle du Mandataire financier, comme l’exige la loi. Elle n’a aucun rôle politique.
    Quant au comité de campagne, son rôle se limite à une « orchestration » de la campagne, comme on peut légitimement s’y attendre. Vous connaissez d’ailleurs certains de ses membres que JLM a choisi de mettre en avant lorsque de quelques apparitions télévisée, de manière à valoriser leur implication militante et leur bénévolat.

    Pour finir, vous reprochez à JLM d’avoir « nommé » un porte-parole, un directeur de campagne, et des coordinateurs de l’élaboration du programme, y voyant de façon assez surprenante, le fait du Prince et la preuve de sa volonté hégémonique. Mais croyez-vous que le projet de rassemblement aurait été possible sans quelques acteurs clés, dont le rôle est à priori plus un rôle d’intermédiation qu’un rôle de direction ?

    Donc oui, le projet de « la France insoumise » part d’un seul homme (et pas d’un homme seul !) et n’a de sens que s’il s’étend pour acquérir une dynamique propre. Ce qu’il est en train de faire.
    Et oui, c’est inhabituel. Ce que JLM revendique haut et fort.

    Je vous reconnais bien volontiers le droit de ne pas adhérer à cette démarche, mais pas celui de la décrire sans preuves comme une volonté d’asservir une force militante au profit de ses ambitions personnelles. Vous noterez que l’ai employé la locution « a prirori ». Et je ne peux m’empêcher de penser que vous vous appuyez à votre tour sur des « a priori », nettement moins favorables que les miens.

    Pour le reste, je suis d’accord avec vous pour reconnaître la faiblesse des propositions, l’absence d’esprit critique et un sectarisme à toute épreuve d’une proportion importante de ceux qui se nomment eux –même les « insoumis », de même qu’un évident fétichisme pour tout ce qui est slogans et symboles, à commencer par la déification du « peuple ». Cela me rend assez pessimiste sur les chances de succès de la démarche.
    Mais cela me semble hélas inhérent à tout rassemblement de nature à attirer aussi bien gauchistes que bobos en recherche d’absolu ou de « religio » ;-), mais en aucun cas à la volonté de ses initiateurs.

    • Descartes dit :

      @ Struthio

      [J’ai relu à plusieurs reprises votre analyse pour comprendre ce qui pouvait vous conduire à une conclusion avec laquelle je ne suis pas du tout d’accord, selon laquelle le mouvement de la France insoumise serait délibérément construit comme une « église » par un « clergé » autoproclamé et dont les membres seraient tous mus par une « foi » aveugle dans la parole d’un « prophète », en l’espèce Jean-Luc Mélenchon.]

      Ce n’est pas tout à fait ce que j’ai dit. Je ne sais si chez Billard, Corbière, Amard et autres membres de la garde rapprochée de Mélenchon on croit tant que ça dans les jérémiades du prophète. Comme dans tout clergé, plus on est haut dans la hiérarchie, et moins on croit en dieu et plus en sa carrière. Mais oui, chez le bon peuple et les curés de campagne, on croit à fond. Comment j’arrive à cette conclusion ? Parce que je vois ces gens gober des discours qui contiennent de telles contradictions internes qu’on ne peut les croire que par la force de la foi. J’ai donné un exemple avec la « règle verte ». Trouvez quelqu’un qui puisse m’expliquer comment une telle règle pourrait s’appliquer en pratique, et je suis prêt à manger mon chapeau !

      [Je crois que l’erreur fondamentale que vous commettez est de croire (sans preuves, vous l’admettrez peut-être) à l’existence de ce « clergé », c’est à dire une groupe restreint constitué par cooptation autour de JLM, qui manipulerait depuis le début tous les aspects de la constitution, de la vie et des productions de ce mouvement.]

      Je ne crois pas avoir « admis » pareille chose. Je connais les membres de ce clergé, et je peux même vous en donner les noms.

      [Vous dites d’ailleurs vous-même que l’on ne trouve nulle part de traces de cette instance « dirigeante ». Ne sera it-il pas plus raisonnable de penser que si on ne la voit pas, c’est simplement qu’elle n’existe pas ?]

      Mais j’en conviens tout à fait. Parler d’une « instance » implique que celle-ci soit instituée. Or, ce n’est pas le cas. Chez les « insoumis », on n’en est même pas là, mais à une étape encore plus primitive. Il n’y a pas chez les « insoumis » de mécanisme de prise des décisions institutionnalisé. C’est le Prophète qui prend les décisions, éventuellement en consultation avec les Grands Prêtres qu’il choisit – ou pas – de consulter.

      [J’ai compris votre gout pour les organisations structurées, les partis politiques en quelques sorte, organisés selon votre conception de la démocratie : il y a des dirigés et des dirigeants, et ce sont les dirigés qui élisent les dirigeants selon des règles justes et équitables, préalablement définies. Un candidat à une élection représentant cette organisation doit donc nécessairement être issu de ce processus de « distillation », ou le candidat finalement proposé porte la synthèse de tout ce qui structure l’organisation. Soit !]

      Ce n’est pas une question de « goût ». Je préfère ce type d’organisation parce que c’est le seul qui assure que les décisions sont le fruit de la délibération collective, et non de la volonté d’un homme ou d’un petit groupe qui impose ses intérêts aux autres. Le despotisme éclairé a peut-être ses avantages, mais il y a toujours le risque que la couronne tombe sur le mauvais despote.

      [Mais pouvez-vous imaginer qu’un processus complètement opposé soit également légitime sans qu’il soit pour autant l’expression d’une volonté hégémonique de son initiateur ? Apparemment non.]

      Pour le moment, personne ne m’a décrit un tel processus. Mais essayez toujours… je suis toujours disposé à être convaincu par des arguments sérieux.

      [Il « propose » sa candidature, (…)]

      Ne jouons pas sur les mots. On ne peut pas parler de « proposition » quand il n’existe aucun moyen de la refuser. Mélenchon n’a pas « proposé » sa candidature, il l’a annoncée.

      [Il prend ainsi le risque « personnel » d’être rapidement désavoué, que la mayonnaise ne prenne pas, ce qu’en l’absence de structure organisée, il serait bien en peine de corriger. Et d’une certaine façon, la mayonnaise prend !]

      Ce que vous décrivez est le chemin d’un prophète. Un gourou aussi « prend le risque d’être désavoué » s’il n’arrive pas à fidéliser les adeptes. La différence entre une église et un parti politique est que dans un parti politique le militant est un être actif. Il ne se contente pas d’applaudir au discours du dirigeant et coller les affiches. Dans un parti, le militant a du pouvoir. Il vote pour élire ses dirigeants, désigner des candidats, pour amender le programme. Dans une église, l’adepte n’a aucun pouvoir, sauf celui de partir. Dans un parti politique, il y a de la place pour des compromis, dans une église, les fidèles sont priés d’adhérer au dogme sans discussion.

      [Et je peux vous assurer qu’il n’y a pas d’instance dirigeante, en dehors de groupes ad-hoc constitués à la demande, le plus souvent par tirage au sort, comme ce fut le cas pour la Convention de Lille.]

      Vous pouvez « m’assurer » de tout ce que vous voulez, mais les faits disent le contraire. Quand le site JLM2017 annonce que Jacques Généreux et Charlotte Girard coordonneront la rédaction du projet, allez-vous me dire qu’ils ont été tirés au sort ? Vous le croyez vraiment ?

      Je veux bien croire qu’il n’y ait pas de « instance dirigeante ». Mais les décisions sont prises. Quelqu’un a décidé du contenu du programme. Quelqu’un a décidé de la composition de la « Convention ». Quelqu’un a décidé que deux tiers seraient tirés au sort et a désigné le tiers restant. Quelqu’un a décidé d’adopter le « Phi ». Quelqu’un a décidé que X. serait directeur de campagne et Y. porte-parole. Si ce n’est pas une « instance », qui prend ces décisions ? Elles sont tirées au sort ?

      [L’association que vous évoquez n’est pas « opaque », elle est seulement sans intérêt, son rôle se limitant à collecter les fonds de soutien sous le contrôle du Mandataire financier, comme l’exige la loi. Elle n’a aucun rôle politique.]

      Non. Vous confondez l’association de financement – dont la forme et l’identité des dirigeants est publique et très réglementée, et l’association « l’Ere du peuple » qui sert à organiser la campagne du candidat.

      [Quant au comité de campagne, son rôle se limite à une « orchestration » de la campagne, comme on peut légitimement s’y attendre. Vous connaissez d’ailleurs certains de ses membres que JLM a choisi de mettre en avant lorsque de quelques apparitions télévisée, de manière à valoriser leur implication militante et leur bénévolat.]

      Mais alors, QUI PREND LES DECISIONS ? Si ce n’est pas le comité de campagne, si ce ne sont pas les dirigeants de l’association, s’il n’y a pas « d’instance », alors qui ?

      [Pour finir, vous reprochez à JLM d’avoir « nommé » un porte-parole, un directeur de campagne, et des coordinateurs de l’élaboration du programme, y voyant de façon assez surprenante, le fait du Prince et la preuve de sa volonté hégémonique.]

      Je ne sais pas si c’est JLM qui les a « nommés ». Je n’ai jamais vu une « nomination » en bonne et due forme. Mélenchon n’a jamais déclaré les avoir nommé. Il les a présenté X. comme étant son porte-parole, Y. comme étant son directeur de campagne. On peut supposer que c’est lui qui les a nommés, mais si c’est le cas, ce n’est pas assumé.

      [Mais croyez-vous que le projet de rassemblement aurait été possible sans quelques acteurs clés, dont le rôle est à priori plus un rôle d’intermédiation qu’un rôle de direction ?]

      Si leur rôle n’est pas un rôle de direction, alors QUI DIRIGE ?

      [Donc oui, le projet de « la France insoumise » part d’un seul homme (et pas d’un homme seul !) et n’a de sens que s’il s’étend pour acquérir une dynamique propre. Ce qu’il est en train de faire.]

      Le projet « part d’un seul homme » et il y reste. Vous admettez vous-même qu’il prend toutes les décisions. Et si l’on croit l’expérience du PG qui, huit ans après sa fondation n’a toujours pas un fonctionnement démocratique, ce n’est pas près de changer.

      [Je vous reconnais bien volontiers le droit de ne pas adhérer à cette démarche, mais pas celui de la décrire sans preuves comme une volonté d’asservir une force militante au profit de ses ambitions personnelles.]

      Je ne peux que constater les faits. Nous avons ici un dirigeant qui concentre tous les pouvoirs sur le mouvement, et qui ne semble pas songer à lâcher ce monopole du pouvoir. Pensez-vous que ce soit involontaire ?

      [Pour le reste, je suis d’accord avec vous pour reconnaître la faiblesse des propositions, l’absence d’esprit critique et un sectarisme à toute épreuve d’une proportion importante de ceux qui se nomment eux –même les « insoumis », de même qu’un évident fétichisme pour tout ce qui est slogans et symboles, à commencer par la déification du « peuple ». Cela me rend assez pessimiste sur les chances de succès de la démarche.]

      Vous admettez le sectarisme, l’absence d’esprit critique, le fétichisme. Bien. Mais pourquoi est-ce ainsi ? Je pense que vous ne réalisez pas que tout ça est la conséquence directe des choix de Mélenchon. Lorsqu’on construit un mouvement en le fondant sur le ralliement inconditionnel à un Chef omniscient et tout-puissant, vous n’attirez que des gens sectaires, dépourvus d’esprit critique et fétichiste. Quiconque a deux doigts d’esprit critique se méfiera d’un mouvement ou aucune discussion n’est possible.

    • Struthio dit :

      Je ne suis toujours pas d’accord avec vous mais je vous remercie pour la qualité de votre réponse.
      Je n’espérais de toutes façons pas vous convaincre.
      Je reste cependant convaincu de la sincérité de la démarche, en ce qui concerne JLM et son entourage, que je ne soupçonne pas comme vous le faites d’avoir voulu créer délibérément une secte d’affidés. C’était la seule raison de mon intervention.
      Pour autant, je n’ai aucue confiance dans cette démarche qui, comme cela s’est déja. produit avec M6R, ne peut à mon avis produire qu’une agitation chaotique et stérile. Vous déplorez que la décision soit concentrée entre les mains d’un gourou. Je suis presque désolé que ce ne soit pas le cas, tant il est vrai qu’aucune force de proposition ou de décision ne semble vouloir éclore au sein de cette assemblée de « suiveurs ». Rien ne s’y oppose pourtant, à part peut-être l’état d’esprit des « insoumis » qui ont trouvé quelqu’un à qui se soumettre. Mais est-ce bien la faute de JLM ?

    • Descartes dit :

      @ Struthio

      [Je ne suis toujours pas d’accord avec vous mais je vous remercie pour la qualité de votre réponse. Je n’espérais de toutes façons pas vous convaincre.]

      Pas en un coup, non. Mais en échangeant, on change forcément un peu… et puis, si cela permet déjà de comprendre l’autre, c’est toujours ça.

      [Je reste cependant convaincu de la sincérité de la démarche, en ce qui concerne JLM et son entourage, que je ne soupçonne pas comme vous le faites d’avoir voulu créer délibérément une secte d’affidés. C’était la seule raison de mon intervention.]

      J’attire votre attention sur le fait que JLM s’est toujours eu le même réflexe, celui de conserver tout le pouvoir dans ses mains en s’entourant d’une petite équipe d’hommes « sûrs » et en concentrant tout le pouvoir de décision, et en chassant tous ceux qui du fait de leur trajectoire ou de leur autorité pouvaient lui disputer ce pouvoir. Ce fut le cas dans la « gauche socialiste », à PRS, au PG et maintenant dans la « France Insoumise ». Et à chaque fois, il a établi entre ce groupe de pouvoir et le militant de base un rapport charismatique, ou le dogme prononcé d’en haut devait être obéi par le bas. Souvenez-vous de l’affaire de « l’apéritif de Périgueux »…

      Alors, expliquez moi. Si JLM est « sincère », s’il veut donner le pouvoir au peuple et démocratiser son mouvement, comment expliquez-vous qu’il reproduise à chaque fois le même schéma, aux antipodes des bonnes intentions proclamées ?

      [Pour autant, je n’ai aucue confiance dans cette démarche qui, comme cela s’est déja. produit avec M6R, ne peut à mon avis produire qu’une agitation chaotique et stérile. Vous déplorez que la décision soit concentrée entre les mains d’un gourou. Je suis presque désolé que ce ne soit pas le cas,]

      Je ne comprends pas. Contestez-vous que pour ce qui concerne les « insoumis » toutes les décisions sont prises par Mélenchon ? Pourriez-vous me donner l’exemple d’une seule décision d’une certaine importance qui n’ait pas été prise par lui ? Et si ce n’est pas lui qui prend les décisions, qui le fait ? Parce que je vous fais remarquer que des décisions, chez Mélenchon, on en annonce souvent. Tiens, par exemple, à votre avis, qui a approuvé la liste des « vingt premiers candidats insoumis » aux législatives, que Mélenchon a présenté ?

      [Rien ne s’y oppose pourtant, à part peut-être l’état d’esprit des « insoumis » qui ont trouvé quelqu’un à qui se soumettre. Mais est-ce bien la faute de JLM ?]

      Oui. Car ce n’est pas par hasard que JLM est entouré de « suiveurs ». Ceux qui n’étaient pas « suiveurs » ont été depuis longtemps chassés – Desbons, Dolez, Ramaux, ça vous dit quelque chose ? – ou bien découragés de venir par l’atmosphère sectaire qui règne autour de Mélenchon.

  34. Léa dit :

    Si j’ai soutenu en 2012, je ne suivrai plus. Melenchon, c’est qui m’aime me suive, j’ai horreur de cette methode et quoi qu’en disent les anticommunistes, les structures democratiques c la base : on debat, on discute. L’urgence est un motif dangereux qui a toujours fonctionné pr eviter le dialogue…. mais 5 ans, ca laisse le temps non? Maintenant, pour 2017, de la jouer comme ca ..il ne nous laisse pas le choix au fond….principe de la domination et de la soumission par excellence….vraiment l’impression d’avoir ete prise pour une idiote, et cela bien avant de lire ce billet. Elle est belle la 6eme république…

    • Descartes dit :

      @ Léa

      [Si j’ai soutenu en 2012, je ne suivrai plus. Mélenchon, c’est qui m’aime me suive, j’ai horreur de cette méthode et quoi qu’en disent les anticommunistes, les structures démocratiques c’est la base : on débat, on discute.]

      Je suis d’accord. Il n’y a pas de démocratie sans débat, sans discussion, et sans délibération collective. Et surtout, il n’y a pas de démocratie si on admet qu’une personne a le pouvoir d’établir un dogme.

      [L’urgence est un motif dangereux qui a toujours fonctionné pr eviter le dialogue…. mais 5 ans, ca laisse le temps non?]

      Oui. Mélenchon n’a jamais cherché à « institutionnaliser » le PG et lui donner un fonctionnement démocratique. Et pourtant ce n’est pas le temps et le loisir qui lui ont manqués. C’est pourquoi le discours selon lequel le « mouvement des insoumis » n’est pas démocratique aujourd’hui parce qu’on est dans l’urgence mais il le sera demain ne me paraît pas crédible. Mélenchon a toujours fonctionné avec la mentalité groupusculaire qu’il a apprise chez les trotskystes, et qui enseigne à concentrer le pouvoir. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il va changer…

  35. Marcel dit :

    Mais qu’est-ce que vous faites comme boulot pour avoir autant de temps à perdre ??

    • Descartes dit :

      @ Marcel

      [Mais qu’est-ce que vous faites comme boulot pour avoir autant de temps à perdre ??]

      Mais… le plus beau métier du monde, bien entendu…

  36. leo dit :

    Merci pour votre article cela confirme mon impression générale (et malaise avec ce mouvement).

    Un autre exemple m’a choqué :
    Quand les insoumis ont fait leur programme, ils l’ont fait par 1000 personnes dont 650 tirés au sort.
    Les autres complétés on ne sait comment (http://www.humanite.fr/2017-dans-la-tribu-des-insoumis-618256
    Il fait partie des 650 insoumis tirés au sort pour la convention nationale. « 325 femmes, 325 hommes, avec une moyenne d’âge de 43 ans, précise Manuel Bompard. Ensuite, on a comblé les places vacantes pour atteindre le chiffre de 1 000. »), mais ils devaient sans doute s’agir de militants du PG ou d’anciens militants censés verrouiller un minimum les débats…

    Un autre exemple qui m’avait choqué concernant les manières de faire deces formations. Quand celuic-ci avait démissionné de sa co-présidence du PG. Cela faisait des mois que le PG nous donnait des leçons de démocraties sur la co-gestion à 2, et quand M.Mélanchon a démissionné de la co-présidence, plutôt de continuer avec un nouveau binôme, ceux-ci change les règles…

    Plus que les désaccords politiques (travailleur détaché, smic, nucléaire…) de son programme c’est cette façon de faire qui m’enpèche de le soutenir.

    Un militant du PC.

    • Descartes dit :

      @ leo

      [Quand les insoumis ont fait leur programme, ils l’ont fait par 1000 personnes dont 650 tirés au sort.
      Les autres complétés on ne sait comment (…)]

      De toute manière, ce ne sont pas les participants à la convention qui ont « fait » le programme. Le programme a été rédigé on ne sait pas par qui ni comment. Il a été soumis à la « Convention » qui pouvait voter – mais pas amender. En d’autres termes, l’issue ne pouvait être que l’approbation ou le rejet, et le mode de sélection garantissait qu’un rejet était impossible. Et pour être doublement sur, le vote se déroule par internet et sans contrôle indépendant…

      [Cela faisait des mois que le PG nous donnait des leçons de démocraties sur la co-gestion à 2, et quand M.Mélanchon a démissionné de la co-présidence, plutôt de continuer avec un nouveau binôme, ceux-ci change les règles…]

      De toute manière, au PG on fait ce que veut Mélenchon. Il n’y a pas de règles, pas de statuts, rien. Lorsque Mélenchon décide d’accueillir Martine Billard et ses copains, tout à coup il annonce que Billard « co-organisera le congrès du PG », co-organisation qui n’est prévue nulle part. Mélenchon a toujours fonctionné dans la logique du groupuscule trotskyste. C’était vrai dans la « gauche socialiste » puis dans PRS du temps où il était au PS. C’est le cas au PG et aussi chez les « insoumis ».

      [Plus que les désaccords politiques (travailleur détaché, smic, nucléaire…) de son programme c’est cette façon de faire qui m’enpèche de le soutenir.]

      Moi, les deux.

      [Un militant du PC.]

      Courage, camarade…

  37. Ou-la-la-Ou-la-la dit :

    Mon texte qui suit sera, pour celui qui a pondu son article ci-dessus, à chier. (oui je sais moi aussi je suis habité par un pouvoir de devin, LOL)

    La France Insoumise se cale sur un processus qui a débuté en 2011 sur le programme de L’Humain d’abord.
    Une base de 5 ans, complétée par des milliers d’apports via une plate forme sur le net inédite en France sur plusieurs mois en 2016 dont le processus non terminé a été enrichi par une Convention les 15-16 octobre derniers qui a choisi un nom nouveau au programme L’Avenir en Commun complété avec plus de 10.000 apports sur une période de 20h. durant ce weekend. Soit 10 votes par minutes. (Put*** c’est énorme!).

    Vous présentez Mélenchon comme un Pape, un gourou de la secte des allumés de l’extême gauche. C’est une erreur. (Oui à ce moment-ci du texte je pensais encore avoir à faire à quelqu’un doté de la « juste raison », Descartes “s’est chié dessus” comme moi en vous lisant d’ailleurs (LOL)).

    D’abord être Tribun ne signifiera jamais nécessairement de vouloir être le Monarque, le Gourou, le Leader d’un Mouvement qu’on a initié car fondamentalement se limiter à la forme permet difficilement de juger le fond, qui est le PROGRAMME et pas son brillant porte-voix. (LOL).
    Le Pape-Tribun-VacheSacrée-Leader-JeanLuk a un programme inédit : jeter les clés de la Monarchie présidentielle de la 5eme Rép. pour une 6ème où le Parlement n’aurait plus à subir des 49.3 de l’exécutif et d’u Monarque-Président. Personne d’autre que Mélenchon ne porte çà dans son programme, personne. Personne. Personne. Personne. Personne. (LOL)

    C’est gentil de parler de la Règle verte mais c’est méchant (WOUINNN LOL) de ne pas la citer en entier donc de la déformer (LOL). Donc de vouloir nuire (LOL LOL AHAHA). Donc là je me demande encore pourquoi je continue à pondre mon commentaire face à votre article tout pourri…

    Le point (2) tout en dessous est du même acabit que le pt (1) car toute personne se donnant la peine d’aller consulter le JO et d’y retrouver une date devrait normalement être capable de reprendre la formule de la Règle verte sans la déformer (LOL LOL LOL AHAHAHA). Bref tout ceci n’est juste qu’un commentaire sur de la merde. (LOL LOL LOL LOL LOL).

    Sur le pt (1). La règle verte ne concerne que la nourriture ; vous savez ce que les humains mangent pour vivre. Pas tout le reste que vous avez rajouté de manière absurde (LOL). Point, barre.

    Sur le pt (2). La date de la démarche qui a abouti à la création de l’Association L’Ère du Peuple n’est pas le samedi 9 janvier 2016, désolé vraiment, mais pire encore pour notre ami, puisqu’elle donne à voir le 29 décembre 2015. Et pire encore que le pire encore, la date de la réunion où a été décidé de créer cette Association est encore antérieure à cette dernière date. Ou-la-la Ou-la-la Ou-la-la(LOL).
    Cette Association créée pour promouvoir deux trucs :
    UN LIVRE POLITIQUE “L’Ère du Peuple” sorti en Octobre 2014 ! Rien à voir avec une candidature de marque de margarine donc mais plutôt un bilan et une vision politique, UNE VISION POLITIQUE, PAS LA VISION, libre à tous d’être d’accord ou pas avec, faudrait-il encore savoir de quoi elle parle (LOL). Quant au second volet de l’association, il concerne la “Révolution Citoyenne”, Mélenchon en parle au moins depuis Juin 2015, au moins parce que cette expression est liée au thème de l’Amérique latine, thème présent depuis longtemps dans les écrits de Jean-Luc Mélenchon. Rien à voir encore avec une candidature solo.
    Mais ceci évidemment ne vous convaincra pas. L’intention est de salir. Les mots ont un sens, une mécanique Et la sincérité serait un caractère vulgaire. Celui-ci ne pourrait invalider ou nier la révélation d’une intention prétendument cachée que des dates ont « révélé » à l’évidence de tous.
    Les discutions entre le CNPCF / Pierre Laurent (qui ne représentent pas tout le PCF (LOL) , les autres acteurs de feu-leFDG et le PG de Mélenchon sur le sujet des primaires et un candidat de l’autre gauche datent, à votre avis, d’avant ou après janvier 2016 ?

    Et au delà de tout çà. Depuis quand créer une association pour défendre et promouvoir des idées politiques et un livre, implique de facto, prémédite, le fait pour cet acteur politique de présenter sa candidature à une élection sinon un procès d’intention ridicule puisque à la date de création de l’association personne ne savait encore que le CN-PCF et Pierre Laurent choisiraient de se positionner pour des Primaires ?

    Est-ce un crime de préparer-planifier son action politique pour faire face à des éventualités multiples ? Non. Tout le monde le fait ! La Droite comme la Gauche. Les Patrons du CAC40 avec leurs bénéfices et leurs R.O.I. comme les Syndicats et leurs appels à manifester pour leurs propres revendications.

    =======================

    Refaisons, pour toi publique, grâce à Martine Billard, la chronologie des faits (et de cette candidature faussement présentée ecore ici « en solo ») que beaucoup ont tendance à oublier.

    http://www.martine-billard.fr/post/2016/10/21/M%C3%A9lenchon-est-il-parti-tout-seul-%C3%A0-la-pr%C3%A9sidentielle-Ou-de-l-amn%C3%A9sie-collective.

    Et sinon encore. Parler du “manque d’ouverture” (cf un commentaire) d’ un autre insoumi qui en critique une autre qui «raconte de la m.» comme vous, auteur de ce blog, c’est assez amusant car pour moi et les 145.000 soutiens de la France Insoumise, cette critique, on appelle çà du bon sens.

    À bon entendeur, aurevoir. 🙂

    • Descartes dit :

      @ Ou-la-la-Ou-la-la

      [Mon texte qui suit sera, pour celui qui a pondu son article ci-dessus, à chier. (oui je sais moi aussi je suis habité par un pouvoir de devin, LOL)]

      Et bien, vos pouvoirs ont du vous déserter. Pourquoi devrais trouver votre commentaire « à chier » ? Je le trouve au contraire très intéressant… autant par ce qu’il révèle que par ce qu’il cache.

      [La France Insoumise se cale sur un processus qui a débuté en 2011 sur le programme de L’Humain d’abord. Une base de 5 ans, complétée par des milliers d’apports via une plate forme sur le net inédite en France sur plusieurs mois en 2016 dont le processus non terminé a été enrichi par une Convention les 15-16 octobre derniers qui a choisi un nom nouveau au programme L’Avenir en Commun complété avec plus de 10.000 apports sur une période de 20h. durant ce weekend. Soit 10 votes par minutes. (Put*** c’est énorme!).]

      Regardons une à une ces affirmations. Vous pensez d’abord que le programme part de l’Humain d’abord (ce qui est probablement exact). Mais qu’est ce qui vous permet d’affirmer qu’elle a été « enrichie par des milliers d’apports via une plate forme sur le net » ? Tout ce que nous savons, c’est que pendant quelques mois les internautes « insoumis » ont pu se donner à cœur joie en envoyant des propositions, et que ces propositions ont fait l’objet d’une synthèse. Mais qu’est ce qui vous permet d’affirmer qu’on a tenu compte de ces « apports » dans le texte soumis à la Convention ? Comment savez-vous que tous ces « apports » et leur synthèse n’ont fait simplement l’objet d’un classement vertical ?

      Ensuite, venons-en à la convention. Vous dites que celle-ci a « enrichi » le texte. Mais en quoi consiste exactement cet « enrichissement » ? En quoi le texte à l’entrée de la Convention est différent à celui qui en est sorti, et surtout, QUI A DECIDE DES CHANGEMENTS ? Et pour finir, pourriez vous clarifier ce que vous entendez par « L’Avenir en Commun complété avec plus de 10.000 apports sur une période de 20h. durant ce weekend. Soit 10 votes par minutes ». En quoi un vote est un « apport » ? Et plus fondamentalement, qui a compté ces votes ? Qui a contrôlé ce comptage ?

      Vous voyez bien sur cet exemple qu’en fait vous n’en savez rien. On vous a dit qu’on avait pris en compte les contributions des internautes. On vous a dit qu’il y avait eu 10.000 votes. Mais au fond, vous n’en savez rien. Vous êtes obligé de croire ces gens – que vous n’avez pas élu et que vous n’avez aucun moyen de contrôler – sur parole. Et si je vous dit que le programme était largement écrit avant que commence la « consultation », qu’on a sollicité les contributions des internautes simplement pour donner l’illusion d’une participation, et que leurs contributions ont été pure et simplement mises à la poubelle ? Avez-vous le moindre élément factuel à m’opposer ?

      [D’abord être Tribun ne signifiera jamais nécessairement de vouloir être le Monarque, le Gourou, le Leader d’un Mouvement qu’on a initié car fondamentalement se limiter à la forme permet difficilement de juger le fond, qui est le PROGRAMME et pas son brillant porte-voix.]

      Moi, je ne fait que constater une réalité : c’est le Tribun qui a choisi le candidat à la présidentielle. C’est le Tribun qui décide in fine de ce qu’il y aura dans le programme. C’est le Tribun qui désigne toutes les têtes visibles – et on peut supposer qu’il y va de même pour les invisibles – et qui annonce les noms des premiers 20 candidats du mouvement aux législatives. C’est le Tribun qui choisit la stratégie de campagne, les symboles, les couleurs. Ca commence à faire beaucoup, vous ne trouvez pas ?

      [Le Pape-Tribun-VacheSacrée-Leader-JeanLuk a un programme inédit : jeter les clés de la Monarchie présidentielle de la 5eme Rép. pour une 6ème où le Parlement n’aurait plus à subir des 49.3 de l’exécutif et d’u Monarque-Président. Personne d’autre que Mélenchon ne porte çà dans son programme, personne. Personne. Personne. Personne. Personne.]

      Un bon conseil : méfiez-vous des programmes électoraux… Je me souviens d’un certain politicien qui avait même écrit un livre complet pour dénoncer la monarchie présidentielle qu’était la Vème République. Le livre s’appelait, je crois, « le coup d’Etat permanent », et son auteur François Mitterrand. Et quand ce politicien est arrivé au pouvoir, que croyez vous qu’il arriva ? Et bien, il s’accommoda fort bien du « coup d’Etat permanent » et de réforme constitutionnelle il ne fut plus question. Tiens, ça me rappelle, ce François Mitterrand, n’est ce pas le même politicien pour lequel Mélenchon proclame à chaque opportunité son admiration ? Faudra que je vérifie…

      [C’est gentil de parler de la Règle verte mais c’est méchant (WOUINNN LOL) de ne pas la citer en entier donc de la déformer.]

      Et bien, vous avez parfaitement la possibilité de la citer en entier, et donc de mettre en évidence mon erreur. Allez-y, citez, citez… et par ailleurs, si vous pensez que vos gamineries dans le genre « WOUINNN LOL » contribuent à la discussion, je crains que vous ne fassiez fausse route.

      [Sur le pt (1). La règle verte ne concerne que la nourriture ; vous savez ce que les humains mangent pour vivre.]

      Vous ne connaissez même pas votre programme. Non, la « règle verte » concerne tous les domaines de la production. Voici ce que disait Mélenchon à Paul Ariès dans un entretien suite à la parution du bouquin ou il développe la « règle » en question : « Ainsi la rège verte protège la liberté. C’est donc un fil conducteur dans la conduite de la planification écologique. Concrètement il s’agit de produire en soldant la dette écologique. C’est-à-dire de ne pas consommer plus de ressources que l’écosystème ne peut en reproduire sur une période équivalente, ni de rejeter plus de déchets qu’il ne peut en absorber ». A moins d’admettre que la « planification écologique » ne concerne que la nourriture – vous savez, ce que les humains mangent pour vivre – il faut bien admettre que la « règle verte » touche tous les domaines, et pas seulement la nourriture.

      [Sur le pt (2). La date de la démarche qui a abouti à la création de l’Association L’Ère du Peuple n’est pas le samedi 9 janvier 2016, désolé vraiment, mais pire encore pour notre ami,]

      Faux : le dépôt en préfecture a été effectué le 9 janvier 2016 (http://www.journal-officiel.gouv.fr/publications/assoc/pdf/2016/0002/JOAFE_PDF_Unitaire_20160002_00980.pdf).

      [Cette Association créée pour promouvoir deux trucs : UN LIVRE POLITIQUE “L’Ère du Peuple” sorti en Octobre 2014 ! (…) ; UNE VISION POLITIQUE, PAS LA VISION, libre à tous d’être d’accord ou pas avec, faudrait-il encore savoir de quoi elle parle.]

      A cela deux remarques. D’une part, ne trouvez-vous pas étonnant qu’on crée en janvier 2016 une association destinée à diffuser un livre publié en octobre 2014 ? Et d’autre part, je ne sais pas d’où vous sortez l’idée que l’association vise seulement à « promouvoir un livre et une vision politique ». La déclaration est bien plus explicite : « servir de support technique et logistique à toutes initiatives prises au service des idées développées par Jean-Luc Mélenchon pour réaliser la « révolution citoyenne » (…) ». Mais pourquoi diable Mélenchon qui, nous explique-t-on, discutait toujours avec ses partenaires du Front de Gauche, a-t-il créé une association qui de toute évidence était destinée à supporter une campagne électorale ?

      [Mais ceci évidemment ne vous convaincra pas. L’intention est de salir.]

      Je ne réponds guère aux procès d’intention. Je les laisse pour ce qu’ils sont : des tentatives désespérés pour cacher une absence totale d’argumentation sur le fond.

      [Les discutions entre le CNPCF / Pierre Laurent (qui ne représentent pas tout le PCF)]

      C’est drôle : Laurent qui a été élu par un congrès de son parti « ne represente pas tout le PCF », mais Mélenchon qui n’a jamais été élu représente l’ensemble des « insoumis ». Curieux, n’est ce pas ?

      [Depuis quand créer une association pour défendre et promouvoir des idées politiques et un livre, implique de facto, prémédite, le fait pour cet acteur politique de présenter sa candidature à une élection]

      Le fait de créer une association pour défendre et promouvoir des idées politiques et un livre, non. Mais l’association créée par Mélenchon et ses amis fait bien plus que ça. Elle a pour but de «« servir de support technique et logistique à toutes initiatives prises au service des idées développées par Jean-Luc Mélenchon ». Expliquez-moi, de quel « support logistique et technique a-t-on besoin pour promouvoir un livre ?

      [sinon un procès d’intention ridicule puisque à la date de création de l’association personne ne savait encore que le CN-PCF et Pierre Laurent choisiraient de se positionner pour des Primaires ?]

      Parce que vous croyez que si le CN du PCF et Pierre Laurent avaient choisi la position inverse Mélenchon n’aurait pas été candidat ? Vous êtes vraiment si naïf que ça ? Allons… La décision de Mélenchon d’être candidat en 2017 coûte que coûte est bien antérieure au début 2016. Elle est exprimée en petit comité dès 2013. La seule inconnue était de savoir s’il arriverait à obtenir pour la deuxième fois l’investiture du PCF – et éventuellement celle d’EELV ou du NPA – ou s’il irait seul. Mais Mélenchon n’a jamais eu la moindre intention de laisser la candidature du FdG même élargi à quelqu’un d’autre. Franchement, vous imaginez Mélenchon laissant la place à un autre candidat ? Vous le connaissez mal…

      [Est-ce un crime de préparer-planifier son action politique pour faire face à des éventualités multiples ? Non.]

      Non. Par contre, prétendre qu’on a pris une décision sur la pression des circonstances alors qu’on aurait fait exactement la même chose dans toutes les hypothèses, c’est une manipulation. Mélenchon avait décidé depuis des années qu’il serait candidat en 2017 dans toutes les hypothèses. Pourquoi nous raconte-t-il le contraire ?

      =======================

      [Refaisons, pour toi publique, grâce à Martine Billard, la chronologie des faits (et de cette candidature faussement présentée encore ici « en solo ») que beaucoup ont tendance à oublier.]

      Cette chronologie (j’ai remplacé votre copier-coller par le lien vers le site de Martine Billard, pour économiser de la place) oublie quelques petits détails. Par exemple, elle omet d’indiquer que Mélenchon avait appelé à voter pour Hollande au deuxième tour sans négociation et sans conditions, et cela avant même que le premier tour ait lieu. Un petit détail, mais qui a son importance par la suite puisqu’il a empêché le FdG en général et le PCF en particulier de négocier des circonscriptions aux législatives, avec pour résultat la perte de la moitié des députés communistes. Martine Billard oublie – elle doit avoir un petit problème de mémoire – de rappeler ce qui s’est passé après les législatives de 2012, quand Mélenchon sans consulter personne a essayé d’imposer à ses partenaires du FdG la stratégie de « l’autonomie conquérante » et la rupture totale avec le PS, rupture qui ne lui coûtait rien mais qui mettait le PCF en situation de perdre l’ensemble de ses élus.

      Evidement, en oubliant ces deux détails de l’histoire, Martine Billard a beau jeu de présenter la méfiance du PCF comme un acte gratuit et injustifié d’hostilité… et tout le reste de cette « chronologie » est à l’avenant. En 1981, Mitterrand a affaibli le PCF en le présentant comme le coupable de la rupture de l’union de la gauche. En 2016, son disciple essaye de faire de même…

      [c’est assez amusant car pour moi et les 145.000 soutiens de la France Insoumise,]

      J’ignorais que les « 145.000 soutiens de la France Insoumise » vous avaient mandaté pour exprimer leur opinion. Toutes mes félicitations…

  38. 123 partez dit :

    Vous vous foutez du candidat, ok.
    Parce que vous croyez qu’un autre candidat que lui, allez Chassaigne, puisse être suffisamment armé, quand l’heure de débattre sera venue, face à des rompus aux coups tordus comme Sarko et compagnie ?
    Mélenchon est pourtant bel et bien le seul, taillé pour ça, qu’on ait sous la main, de par l’énergie qui le caractérise, la culture et la répartie dont il a déjà su faire preuve jusqu’ici, son charisme, sa ténacité et ses talents d’orateur, qui puisse être en capacité de les contrer. Je n’ai rien contre Chassaigne qui est certainement un brave homme, mais à ce genre d’exercice, il ne fera pas le poids.

    Le mouvement des insoumis est avant tout un moyen, certes mais pour atteindre son but, il faut tout de même qu’il soit porté et représenté par un homme ayant un minimum de charisme (ce qui n’a rien à voir avec le fanatisme).
    Un homme politique quel que soit le programme qu’il présente ne pourra jamais apporter, à tous, 100 % de satisfaction au travers ses propositions.

    • Descartes dit :

      @ 123 partez

      [Vous vous foutez du candidat, ok.]

      Oui. J’avoue que je me suis toujours méfié de cette idée selon laquelle il fallait pour postuler à la présidence de la République des profils exceptionnels. C’est la dynamique politique qui fait les grands hommes, autant que l’inverse. Jacques Duclos n’était pas à titre individuel beaucoup plus charismatique que Chassaigne, et cela ne l’a pas empêché de dépasser les 20%. Marine Le Pen est une personne travailleuse, besogneuse, mais sans grand charisme ou stature intellectuelle, et cela ne l’empêche pas de frôler les 30%.

      [Parce que vous croyez qu’un autre candidat que lui, allez Chassaigne, puisse être suffisamment armé, quand l’heure de débattre sera venue, face à des rompus aux coups tordus comme Sarko et compagnie ? Mélenchon est pourtant bel et bien le seul, taillé pour ça, qu’on ait sous la main, de par l’énergie qui le caractérise, la culture et la répartie dont il a déjà su faire preuve jusqu’ici, son charisme, sa ténacité et ses talents d’orateur, qui puisse être en capacité de les contrer.]

      Je crois que vous confondez le débat politique avec un spectacle. Je ne doute pas qu’un débat télévisé Sarkozy-Mélenchon soit bien plus intéressant – télévisuellement parlant – à regarder qu’un débat Sarkozy-Chassaigne. Mais une chose est de gagner un match de boxe, et une autre de convaincre le public. Notre histoire est pleine de figures que le public adorait regarder. Mais à l’heure de voter, ce n’est pas eux qu’on jugeait convaincants. Marchais était un débatteur hors pair, mais ce n’est pas lui qui a gagné en 1981.

      [Je n’ai rien contre Chassaigne qui est certainement un brave homme, mais à ce genre d’exercice, il ne fera pas le poids.]

      Mais est-ce que « ce genre d’exercice » – le débat entre candidats – est l’alpha et l’oméga d’une campagne présidentielle ? Et-ce que la capacité dans cet exercice doit être le critère essentielle du choix d’un candidat. Je ne le pense pas. Le candidat de la « gauche radicale » ne sera pas élu. A partir de là, la campagne doit avoir pour but de faire avancer des idées, de conquérir des positions politiques, de créer des liens militants en pensant à la suite. Et pour ça, je ferais bien plus confiance à Chassaigne qu’à Mélenchon.

      [Le mouvement des insoumis est avant tout un moyen, certes mais pour atteindre son but,]

      Mais quel est le « but » ? Qui le fixe ?
      Je crois que vous et moi voyons cette campagne d’un point de vue très différent. Pour vous, le monde s’arrête le soir du deuxième tour. Pour moi, il continue. Pour vous, l’objectif est de faire le meilleur score en 2017. Pour moi, de préparer dans les meilleures conditions ce qui se passera après.

      [il faut tout de même qu’il soit porté et représenté par un homme ayant un minimum de charisme (ce qui n’a rien à voir avec le fanatisme).]

      Pardon. Le charisme a beaucoup à voir avec le fanatisme. Au départ, les « charismes » sont les « dons » (« charisma » veut dire « don » en grec) de Dieu aux croyants. (premier épitre aux corinthiens, chapitre 12). Et ce n’est plus tard que par extension le mot prend le sens moderne pour désigner la capacité d’une personne à séduire, à influencer, à susciter la foi par sa seule présence. Vous noterez bien que le charisme est de l’ordre de l’émotion et non de la raison… alors dire que cela n’a rien à voir avec le fanatisme, c’est un peu rapide.

      [Un homme politique quel que soit le programme qu’il présente ne pourra jamais apporter, à tous, 100 % de satisfaction au travers ses propositions.]

      Certes. Mais il peut faire en sorte que le programme qu’il porte soit un compromis acceptable par le plus grand nombre. Mais bien sur, cela suppose d’accepter la discussion et le compromis, ce que Mélenchon refuse en exigeant des autres organisations un ralliement inconditionnel.

  39. Serres Jacques dit :

    Je suis assez écœuré de lire sur le blog de Descartes un texte particulièrement fielleux et plein de sous entendus hypocrites. Cet exercice de démolition systématique qui ne dit pas son nom est une tartine indigeste pleine d’aigreur, qui ne fait pas honneur à son auteur. N’importe qui peut écrire la même chose sur tous les candidats qu’il à envie de calomnier. Monsieur qui ne dit pas son nom passez plus de temps à défendre l’avenir d’un peuple qui souffre, votre ulcère cervical s’en portera beaucoup mieux.

    • Descartes dit :

      @ Serres Jacques

      [Je suis assez écœuré de lire sur le blog de Descartes un texte particulièrement fielleux et plein de sous entendus hypocrites.]

      Je regrette infiniment que vous soyez « écœuré », mais je pense que si vous l’êtes c’est parce que vous n’avez pas lu mon commentaire avec attention. Mon texte n’a rien de « fielleux ». Il décrit une réalité – réalité que d’ailleurs personne ici n’a pour le moment contesté avec des arguments substantiels. Et il n’y a dans mon texte aucun « sous-entendu », au contraire : tout ce que j’avais à dire, je l’ai dit je pense d’une manière on ne peut plus claire.

      J’ai écrit que le « mouvement des insoumis » fonctionne en fait comme une secte, où un seul homme détient la totalité des pouvoirs, que ce soit à l’heure de désigner les responsables, de choisir les candidats, de fixer le programme, de sélectionner la stratégie de campagne. Et que ce pouvoir s’exerce dans la plus totale opacité, sans qu’il existe une procédure connue et publique de décision. Est-ce que vous contestez cette affirmation, oui ou non ? Et bien, si la réponse est positive, alors j’aimerais entendre vos arguments. Et si la réponse est négative, alors je pense que vous choisissez bien mal vos « écœurements », en les consacrant non pas au dictateur mais à celui qui s’insurge contre cette dictature.

      [Cet exercice de démolition systématique qui ne dit pas son nom]

      Elle dit très clairement son nom, au contraire. Vous pouvez m’accuser de beaucoup de choses, mais pas d’avoir caché mes opinions. Mais puisque elles ne vous paraissent pas claires, je vais les expliciter une fois encore : Je pense que la candidature de Mélenchon est un « égo trip » qui satisfera peut-être la vanité de son auteur en lui permettant de rester sous les projecteurs et qui fera plaisir à une base militante des « classes moyennes » qui sont en recherche d’une communion laïque et à quelques trotskystes en rupture de ban qui y trouveront un prétexte pour se déchainer contre leur véritable ennemi, le PCF. Mais pour qui regarde l’après 2017, cette candidature est dangereuse parce qu’elle laissera derrière elle un champ de ruines, et en particulier en affaiblissant le PCF, seul parti de la « gauche radicale » qui, malgré ses errements et ses défauts, est le seul qui conserve une base un tant soi peu populaire. Il ne s’agit donc pas pour moi de démolir pour démolir, mais de dénoncer un danger qui me semble très réel. Vous pouvez ignorer cet avertissement, mais vous le faites à vos risques et périls. Ne venez pas ensuite pleurnicher quand la « gauche radicale » n’aura plus de représentation parlementaire et que le FN deviendra la seule force d’opposition visible par l’électorat populaire.

      [N’importe qui peut écrire la même chose sur tous les candidats qu’il à envie de calomnier.]

      Eh non. Difficile d’écrire que Poutou prend toutes les décisions au NPA, par exemple.

      [Monsieur qui ne dit pas son nom passez plus de temps à défendre l’avenir d’un peuple qui souffre,]

      C’est précisément ce que je fais. Je doute que l’avenir du peuple qui souffre gagne beaucoup à avoir une assemblée nationale où toute la représentation de l’électorat populaire serait assurée par l’extrême droite.

      [votre ulcère cervical s’en portera beaucoup mieux.]

      Quand j’aurais besoin de vos conseils sur comment occuper mon temps, je n’hésiterai pas à vous solliciter. Pour le moment, occupez vous de votre ulcère cervical, avant de soigner la mienne.

  40. bernard dit :

    Et ben les gauchistes aboient !

    • Descartes dit :

      @ bernard

      [Et ben les gauchistes aboient !]

      Ne soyons pas discourtois. Je dirais plutôt qu’ils expriment leurs opinions, qui ne sont pas les miennes – et si je comprends bien pas les vôtres non plus. Ce qui m’attristent, c’est qu’au lieu d’exprimer leur opinion sur ce que j’ai écrit, ils l’expriment sur ma modeste personne…

      J’ai écrit un papier provocateur, je m’attendais donc à des réactions violentes, et il est très bien qu’il en soit ainsi. Ce qui me gêne – mais je ne peux pas dire que je sois tout à fait surpris – est que ces réactions consistent presque toujours d’attaques ad hominem ou de commentaires qui balayent d’un revers de manche mes reproches en me chargeant d’adjectifs (fielleux, mesquin, malveillant, mensonger, et la liste est longue) sans jamais contester rationnellement une seule des lignes que j’ai écrites. Qui conteste le fait que Mélenchon conduit son mouvement en autocrate ? Qui conteste l’opacité des procédures de nomination et de décision chez les “insoumis” ? Qui conteste le caractère religieux du discours ? Personne. Où alors sur le mode “vous avez tort” sans autre argumentation.

      Si cela ne me surprend pas, c’est que ces discours confirment mon diagnostic. Lorsque les gens réagissent à toute critique comme si c’était un sacrilège, c’est qu’on est dans le domaine de la foi, et non de la raison. Et c’était finalement ça la conclusion de mon papier.

    • bernard dit :

      Pour vous conforter dans votre analyse je confirme qu’au niveau syndical et quand on aborde les mêmes sujets sur le monde réel on est confronté aux mêmes attaques et aux e allusions tu roule pour le Fn , l’action étant le but final recherché mais non plus le moyen

  41. Caton d'Utique dit :

    Hé bien, il semblerait qu’une vague d’inimitié s’abatte sur votre blog !

    Sans rire, j’ai trouvé l’article, comme d’habitude, intéressant, mais pour une fois, je trouve que la lecture des commentaires sont indispensables pour bien comprendre ce que vous décrivez.
    Non pas que ceux des articles précédents sont inutiles (bien au contraire) !
    Mais c’est juste qu’on a sous nos yeux des exemples vivants de cet aspect “religieux” (au sens latin de religare, de relier, amusant de voir que nombreux ont oubliés, ou n’ont jamais vu, la définition cicéronienne à laquelle vous renvoyez, d’ou leur confusion sur votre comparaison…) dont vous décrivez ces braves “insoumis”. La plupart des commentaires sont écrit sous le coup de la colère, des émotions. J’ai noté beaucoup d’attaques ad hominem, beaucoup de sophismes de comparaison “mais les autres c’est pas mieux”, etc., même si le crime de lèse-majesté semble d’avoir osé critiquer la place de Mélenchon.Quand aux réponses ou au débat de fond, c’est un peu le désert. C’est assez drôle, car je lis souvent les commentaires de ce blog, et sur d’autres sujets bien plus propices à la polémique, les désaccords étaient plus courtois et propices au débat. Ici, rien ou presque, sinon un mur de mépris et d’humour mauvais.

    J’ai l’impression que vous êtes un apostat, doublé d’un hérétique. Vous méritez finalement toutes les remontrances de ces braves gens bien orthodoxes.
    Je ne sais si c’est possible, mais je pense qu’il faudrait indiquer dans votre article que la lecture des commentaires “complète” ce dernier : cela permet de voir ‘in vivo” et d’une manière frappante cet aspect religieux chez les fidèles de Mélanchon.
    En tout cas, je vous souhaite bonne chance !

    • Descartes dit :

      @ Caton d’Utique

      [Hé bien, il semblerait qu’une vague d’inimitié s’abatte sur votre blog !]

      Je ne me plains pas. Quand on piétine les hosties, il faut s’attendre à ce genre de réaction. Je dirais même que du point de vue intellectuel je suis assez satisfait : finalement, qu’autant de commentateurs proches des « insoumis » réagissent ainsi démontre que ce que j’ai piétiné était bien une hostie. Or, c’était là précisément mon point.

      [Sans rire, j’ai trouvé l’article, comme d’habitude, intéressant, mais pour une fois, je trouve que la lecture des commentaires sont indispensables pour bien comprendre ce que vous décrivez.]

      Effectivement. Je pense que les commentaires font partie de la demonstration…

      [Mais c’est juste qu’on a sous nos yeux des exemples vivants de cet aspect “religieux” (au sens latin de religare, de relier, amusant de voir que nombreux ont oubliés, ou n’ont jamais vu, la définition cicéronienne à laquelle vous renvoyez, d’ou leur confusion sur votre comparaison…) dont vous décrivez ces braves “insoumis”.]

      Maintenant, je m’en veux un peu de ne pas avoir été plus explicite. J’ai toujours trouvé que lorsqu’on a la chance d’avoir reçu une bonne éducation – notez que j’écris « la chance » et non « le mérite » – on se doit d’en faire profiter aux autres. C’est pourquoi je me fais un devoir chaque fois que je mets une référence ou une citation qui n’est pas évidente d’expliquer en note pour que tout le monde en profite. Mais j’avais pensé que l’étymologie du mot « religion » était du domaine public, et que tout le monde comprendrait le jeu de mots avec « religio ». Il semble que je me sois trompé…

      [La plupart des commentaires sont écrit sous le coup de la colère, des émotions. J’ai noté beaucoup d’attaques ad hominem, beaucoup de sophismes de comparaison “mais les autres c’est pas mieux”, etc., même si le crime de lèse-majesté semble d’avoir osé critiquer la place de Mélenchon. Quand aux réponses ou au débat de fond, c’est un peu le désert.]

      Mais vous noterez aussi que ces commentaires viennent presque tous de personnes éduquées, qui dans l’attaque ad hominem utilisent des formules élaborées et correctes, et une orthographe souvent impeccable. Et c’est le plus inquiétant. Il semblerait que même lorsqu’il s’agit de défendre quelque chose qui leur tient à cœur, les « insoumis » aient du mal à construire un raisonnement substantiel alors qu’ils en ont les instruments…

      [C’est assez drôle, car je lis souvent les commentaires de ce blog, et sur d’autres sujets bien plus propices à la polémique, les désaccords étaient plus courtois et propices au débat. Ici, rien ou presque, sinon un mur de mépris et d’humour mauvais.]

      Parce que les autres débats portaient sur quelque chose qui est du domaine de la raison. Ici, on est dans le domaine de la foi. On ne traite pas de la même façon un contradicteur et un hérétique.

      [J’ai l’impression que vous êtes un apostat, doublé d’un hérétique.]

      Eh oui. Et ce n’est pas par hasard si l’hérétique et l’apostat sont souvent punis bien plus sévèrement que l’infidèle. C’est qu’il est bien plus dangereux !

      [Je ne sais si c’est possible, mais je pense qu’il faudrait indiquer dans votre article que la lecture des commentaires “complète” ce dernier : cela permet de voir ‘in vivo” et d’une manière frappante cet aspect religieux chez les fidèles de Mélanchon.]

      C’est tout à fait possible, et vous me donnez une excellente idée que je m’empresserai de mettre en pratique !

      [En tout cas, je vous souhaite bonne chance !]

      En tout cas, j’espère vous voir plus souvent par ici…

  42. Bruno dit :

    Ça fait longtemps que ça n’avait pas autant senti le bon gauchiste sur ce blog…
    Il faut croire que lorsque l’on s’attaque à leur messie les adeptes se sentent obligés de le défendre… Il manque quand même un peu de fond dans leurs attaques. Étrangement, il y a surtout d l’agressivité et des anathèmes.
    Je n’ai jamais compris comment autant de gens pouvaient se regrouper derrière quelqu’un comme Mélenchon. Le bougre n’est pas antipathique, mais il manque terriblement de fond, quant à son parcours…
    Un proverbe ancien affirme que la vie est l’épreuve des idées.
    Retournons-nous donc un instant sur la vie du chef des Insoumis. Admirateur de Tonton (aujourd’hui encore!!!), plus de vingt ans à la soupe au Sénat avec le PS, zélateur de Maastricht, Ministre de Jospin… Comment diable des gauchistes d’opérette ont-ils fait pour trouver un si piètre représentant ? Peut-être ont-ils pensé que l’égo boursouflé de Mélenchon arriverait à combler le trou d’air à gauche depuis la mort de Marchais (faut dire que Pierre Laurent a le charisme d’une huitre avariée…). Ou bien ses soutiens ne viennent pas du PCF… Quand je regarde sa garde rapprochée, notamment Corbières, je constate qu’il vient du PS.
    Je crains fort que le culte mélenchonien ne meurt avec son héraut. Car Descartes, si vous affirmez avec raison que ces gens sont dogmatiques, dieu que le dogme est creux et vide… De l’air sur un nuage.

    • Descartes dit :

      @ Bruno

      [Ça fait longtemps que ça n’avait pas autant senti le bon gauchiste sur ce blog…]

      C’est vrai que c’est une espèce qui s’exprime rarement ici… et cela ne me surprend pas. Le gauchiste cherche des blogs où tout le monde pense comme lui, et qui lui permettent une sorte de « communion ». D’ailleurs, vous noterez que sur les blogs gauchistes, tout intrus qui n’accepte pas de chanter avec le reste de la congrégation est impitoyablement chassé. Ce blog, ou l’accent est mis sur la coexistence pacifique et argumentée d’opinions différentes, n’a rien pour les attirer.

      [Il faut croire que lorsque l’on s’attaque à leur messie les adeptes se sentent obligés de le défendre… Il manque quand même un peu de fond dans leurs attaques. Étrangement, il y a surtout d l’agressivité et des anathèmes.]

      Ce n’est pas si « étrange » que ça. En fait, la violence et la nature des réactions montre que j’ai vu juste : Mélenchon est bien une sorte de « messie » si le simple fait de l’attaquer provoque le genre de réaction qui suit un sacrilège. On est donc bien dans le domaine du religieux.

      [Je n’ai jamais compris comment autant de gens pouvaient se regrouper derrière quelqu’un comme Mélenchon. Le bougre n’est pas antipathique, mais il manque terriblement de fond, quant à son parcours…]

      Vous ne pouvez pas le comprendre parce que vous n’avez pas une envie dévorante de croire. Je pense que les sceptiques n’arriveront jamais à comprendre cette dynamique qui conduit les gens à mourir – et surtout tuer – pour une croyance. Mélenchon satisfait un besoin très humain, celui de transcendance. Sa VIème République a toutes les caractéristiques du jardin d’Eden : les gens sont bons, honnêtes, généreux, personne ne tape sur personne et on ne mange pas de viande. Comment on y arrive ? Par ses œuvres. Vous voyez, on n’est pas loin d’une eschatologie judéo-chretienne…

      Et puis, quand quelqu’un essaye de vous faire manger le fruit de l’arbre de la Connaissance…

      [Retournons-nous donc un instant sur la vie du chef des Insoumis. Admirateur de Tonton (aujourd’hui encore!!!), plus de vingt ans à la soupe au Sénat avec le PS, zélateur de Maastricht, Ministre de Jospin… Comment diable des gauchistes d’opérette ont-ils fait pour trouver un si piètre représentant ?]

      Parce que le représentant importe peu. Ce n’est pas la première fois que cette gauche oublie convenablement le passé de ses leaders. Si Mitterrand, l’ami des collabos, le titulaire de la Francisque, le ministre de l’intérieur puis de la justice qui a couvert la torture en Algérie, l’ami des OAS et j’en passe a pu passer pour un parangon des vertus de gauche, pourquoi pas Mélenchon ? La droite a la religion pour se consoler. La gauche est obligée de construire des « religions laïques ».

      [Ou bien ses soutiens ne viennent pas du PCF… Quand je regarde sa garde rapprochée, notamment Corbières, je constate qu’il vient du PS.]

      Aucun des membres de son « cercle intime » ne vient du PCF. Ils ont pratiquement tous fait le même parcours que Mélenchon lui-même : le trotskysme puis le PS. Je ne pense pas que ce soit un hasard. J’imagine mal – et je parle d’expérience – une personne formée dans la discipline si particulière du PCF supporter les méthodes de direction groupusculaires de Mélenchon et ses proches. Le PCF a son propre style de « culte de la personnalité », qui va en parallèle avec le culte de la procédure. Jamais avant la « mutation » un dirigeant communiste ne s’était permis d’insinuer qu’on pouvait s’asseoir sur les statuts pour satisfaire son caprice. Le Comité central s’est réuni même sous la clandestinité, et nous savons que Marchais et même Thorez ont été plusieurs fois mis en minorité au Bureau politique. C’est dire si le principe de direction collective est enraciné au PCF.

      [Je crains fort que le culte mélenchonien ne meurt avec son héraut.]

      Je le pense aussi, et c’est bien le problème. Comme je l’ai dit à un autre commentateur, l’histoire ne s’arrête pas en mai 2017.

    • Aquarius dit :

      Vous faites exactement le contraire de ce que vous décrivez, vous avez mis une étiquette sur les gens en utilisant un ton condescendant. Alors bon vous balancez du fiel mais c’est creux. En somme si pour certains il est un messie pour vous c’est le démon. La démarche n’est pas vraiment éloignée finalement. C’est simpliste et ça ne fait pas avancer le schmilblik. Quand vous dites que certains gauchistes se gargarisent entre eux sur les forums vous ne faites pas mieux.

    • Molines Gérard dit :

      Pfff! Pirouettes et mauvaise foi. Le Béria des années 30 en Géorgie c’est pas mal du tout. Il fait ses classes pour le futur proche. Cela vaut la “vipère lubrique” (Mourre) de Vychinski. Mais à quoi bon chipoter sur ce blog?

    • Descartes dit :

      @ Aquarius

      [Vous faites exactement le contraire de ce que vous décrivez, vous avez mis une étiquette sur les gens en utilisant un ton condescendant.]

      J’adapte mon ton à mon interlocuteur. Avec les cordiaux je suis cordial, avec les méprisants je suis sarcastique…

      [Alors bon vous balancez du fiel mais c’est creux. En somme si pour certains il est un messie pour vous c’est le démon.]

      Pourquoi dites vous ça ? Je constate simplement qu’il dirige son mouvement comme le ferait un gourou, en concentrant tout le pouvoir dans ses mains, en refusant obstinément d’institutionnaliser son fonctionnement, en entretenant avec ses partisans un rapport qui est fondé sur la foi et non sur la Raison. Et je m’interroge sur les raisons qui font qu’un corps militant généralement sceptique envers le pouvoir personnel accepte d’être conduit de cette façon. Ce n’est pas un jugement de valeur, ce n’est pas une qualification morale, c’est la constatation d’un fait. Pour moi, Mélenchon n’est ni saint ni démon, c’est un sujet d’étude…

      [Quand vous dites que certains gauchistes se gargarisent entre eux sur les forums vous ne faites pas mieux.]

      Vous pouvez constater vous-même que contrairement à ces gauchistes, j’ai répondu poliment à tous ceux qui ont critiqué mon papier sans la moindre attaque ad hominem, sans la moindre injure. Essayez de critiquer Mélenchon sur un forum gauchiste, et vous verrez le résultat…

    • Descartes dit :

      @ Molines Gérard

      [Pfff! Pirouettes et mauvaise foi.]

      Oui, de votre part. Que vous essayiez de dévaluer votre contradicteur en comparant ses écrits “aux discours de Beria aux procès de Moscou”, c’est déjà assez bête. Mais quand on sait que Beria était absent à ces procès et n’a donc prononcé aucun discours, ça devient comique.

  43. Molines Gérard dit :

    Ce texte m’a rappelé les discours de Vychinski et de Béria. Nous étions en 1936…à Moscou.
    Oh! Descartes (quel est ton nom?), cesse de nous abreuvez de vieilleries du style “le retour du…”.

    • Descartes dit :

      @ Molines Gérard

      [Ce texte m’a rappelé les discours de Vychinski et de Béria. Nous étions en 1936…à Moscou.]

      Vous y étiez ? En tout cas, Béria, lui n’y était pas. Il était en Géorgie, et ne sera nomme à Moscou à la tête de la police politique qu’en 1938. Mais bon, j’aurais pu être comparé à Hitler et Goebbels, je m’en tire avec Vychinski et Béria. Je l’ai échappé belle…

  44. Aquarius dit :

    M. Descartes, Il semblerait qu’on ne peut pas discuter correctement sur votre blog. En effet, vous répondez à des commentaires mais il n’y a plus de bouton répondre ensuite. Existe-t-il une solution qui m’aurait échappé ?
    C’est bien dommage, ce n’est pas une critique ad hominem que je vous fais là mais cela pose problème car même si cela est indépendant de votre volonté vous avez toujours le dernier mot 🙂

    • Descartes dit :

      @Aquarius

      [M. Descartes, Il semblerait qu’on ne peut pas discuter correctement sur votre blog. En effet, vous répondez à des commentaires mais il n’y a plus de bouton répondre ensuite. Existe-t-il une solution qui m’aurait échappé ?]

      Oui, il faut utiliser le bouton “Répondre” qui se trouve dans le commentaire “de premier niveau” qui initie l’échange… oui, je sais, c’est idiot mais overblog c’est comme ça et malheureusement on ne peut pas le paramétrer… si vous n’y arrivez pas, envoyez moi votre commentaire en utilisant le formulaire de contact en indiquant votre pseudo et je le posterai.

  45. Aquarius dit :

    @Descartes

    J’aimerai bien débattre plus facilement avec vous en répondant directement à vos commentaires. Bon je vous réponds donc sur un de vos arguments qui m’a paru intéressant.

    “On n’écrit pas des choses dans la Constitution pour faire comprendre des « concepts », on écrit des règles. Et quand on écrit des règles, ce ne sont pas des règles théoriques.”

    Ah oui et parlons de Liberté Egalité Fraternité par exemple, comme tout le monde la connait celle-la.
    Si elle est écrite est elle toujours appliqué à tout moment en France, en êtes vous certain ?
    Au moment ou elle a été écrite était elle appliqué ou a-t-on progressé depuis ?
    Peut on imaginer faire la même chose avec la règle verte ?
    D’ailleurs la règle verte est un brouillon de ce qui pourrait être écrit, une assemblée constituante pourra réfléchir à améliorer cette règle. Encore faut il penser que des gens sorti de la population aient atteint un niveau de culture qui leur permettrait de penser à leur avenir mieux que des “professionnels” qui ont été formé à l’ENA.

    • Descartes dit :

      @ Aquarius

      [« On n’écrit pas des choses dans la Constitution pour faire comprendre des « concepts », on écrit des règles. Et quand on écrit des règles, ce ne sont pas des règles théoriques. » Ah oui et parlons de Liberté Egalité Fraternité par exemple, comme tout le monde la connait celle-la.]

      Vous êtes sérieux ? « Liberté, Egalité, Fraternité » figure dans la constitution en tant que devise de la République française. Ce n’est pas une règle. Maintenant, si vous voulez me dire que la « règle verte » n’est qu’une devise et qu’elle n’aura pas de caractère normatif, alors il faut le dire…

      [Si elle est écrite est elle toujours appliqué à tout moment en France, en êtes vous certain ?]

      Mais comment « Liberté, Egalité, Fraternité » pourrait être « appliquée » ? Ce n’est qu’un devise, comme le drapeau tricolore et La Marseillaise – qui sont d’ailleurs mentionnées dans le même article. Cela veut dire quoi « appliquer le drapeau tricolore » ou « appliquer La Marseillaise » ?

      [Peut on imaginer faire la même chose avec la règle verte ?]

      Vous voulez dire, qu’on écrirait « règle verte » au fronton des bâtiments publics ? Oui, c’est possible. Mais je ne crois pas que c’est dans ce sens que Mélenchon l’entend…

      [D’ailleurs la règle verte est un brouillon de ce qui pourrait être écrit, une assemblée constituante pourra réfléchir à améliorer cette règle.]

      Ce n’est pas ce que propose Mélenchon. Vous vous enfoncez, là.

      [Encore faut il penser que des gens sorti de la population aient atteint un niveau de culture qui leur permettrait de penser à leur avenir mieux que des “professionnels” qui ont été formé à l’ENA.]

      Je ne vois pas le rapport. Sommes nous d’accord que la « règle verte » implique la renonciation totale aux ressources minérales et fossiles ? Oui ou non ? Pas la peine de sortir de l’ENA pour répondre à cette question.

    • Aquarius dit :

      [” Vous êtes sérieux ? “]
      Oui pourquoi ? Vous pinaillez en permanence, je n’ai pas un mot latin pour ça désolé, mais vous comprenez tout à fait ce que je veux dire, on ne va pas écrire ça sur les mairies. Enfin si on continue à foutre le bordel sur terre un jour on aura peut être pas le choix 🙂
      Ce n’est pas qu’une devise, ce sont les piliers de la constitution et aussi de la déclaration des droits de l’homme !

      [“Ce n’est pas ce que propose Mélenchon. Vous vous enfoncez, là.”]
      Non pourtant mon siège est bien rembourré je vous remercie. Il propose de les inscrire dans la constitution. Ensuite l’assemblée constituante devra décider de la constitution :

      “Une assemblée constituante est une institution collégiale avec pour tâche la rédaction, ou l’adoption, d’une constitution, c’est-à-dire le texte fondamental d’organisation des pouvoirs publics d’un pays.”

      Donc là faut potasser hein avant de dire aux autres qu’ils s’enfoncent 🙂

      [“Je ne vois pas le rapport. Sommes nous d’accord que la « règle verte » implique la renonciation totale aux ressources minérales et fossiles ? Oui ou non ? Pas la peine de sortir de l’ENA pour répondre à cette question.”]

      Nous ne sommes décidément pas d’accord, mais ce n’est pas une dêpêche afp. Ou avez-vous lu que les ressources minérales et fossiles devraient être réintroduites dans la nature ? Si vous avez acheté le bouquin tant mieux, vous pourrez aisément nous donner les passages intéressant appuyant votre argument. De plus je pense que c’est une proposition la règle verte car cf la réponse du dessus, une assemblée constituante devra décider quelles sont les limites.
      Ne vous inquiétez pas je vais me procurer le texte qu’on se mette d’accord une fois pour toute.

      EOF

    • Descartes dit :

      @ Aquarius

      [« Vous êtes sérieux ? » Oui pourquoi ?]

      Parce que tout indique le contraire. Ce n’est pas sérieux de comparer une règle (comme la « règle verte ») et un symbole (comme la devise « liberté, égalité, fraternité »). Dans une constitution il y a des éléments symboliques et des éléments normatifs. Pour vous, la « règle verte » entre dans quelle catégorie ?

      [Vous pinaillez en permanence, je n’ai pas un mot latin pour ça désolé, mais vous comprenez tout à fait ce que je veux dire, on ne va pas écrire ça sur les mairies.]

      Non, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Je ne suis pas devin. On parle d’une règle constitutionnelle, qui institue une obligation (celle de « ne pas prélever sur la nature plus que celle-ci ne peut renouveler »), et vous sortez une comparaison avec une formule symbolique, qui n’a aucun effet normatif. Ce n’est pas un « pinaillage » que de signaler que cette comparaison n’a pas de sens.

      [Ce n’est pas qu’une devise, ce sont les piliers de la constitution et aussi de la déclaration des droits de l’homme !]

      La formule « liberté, égalité, fraternité » est bien une devise. La « liberté » et « l’égalité (devant la loi) » sont, avec la définition précise que leur donnent les textes constitutionnels, des principes de valeur constitutionnelle (mais pas la « fraternité »). Il en découle des règles qui sont effectivement appliquées.

      [Il propose de les inscrire dans la constitution. Ensuite l’assemblée constituante devra décider de la constitution :]

      Vous voulez dire que Mélenchon propose d’inscrire dans la constitution une norme inapplicable avec l’espoir que l’assemblée constituante trouvera une manière de l’appliquer ? J’avoue que je ne comprends pas très bien votre raisonnement.

      [« Je ne vois pas le rapport. Sommes nous d’accord que la « règle verte » implique la renonciation totale aux ressources minérales et fossiles ? Oui ou non ? Pas la peine de sortir de l’ENA pour répondre à cette question. » Nous ne sommes décidément pas d’accord,]

      Donc, vous pensez qu’on peut éviter « de prélever sur la nature plus que ce qu’elle peut renouveler » tout en prélevant les ressources minérales et fossiles, par essence non renouvelables. J’ai bien compris ? Vous pensez avoir une position cohérente ?

      [Ou avez-vous lu que les ressources minérales et fossiles devraient être réintroduites dans la nature ?]

      Nulle part. Et je n’ai jamais dit pareille chose. C’est Mélenchon qui écrit que la « règle verte » consiste à ne prélever que les ressources que la nature peut renouveler, et pas plus vite qu’elle ne peut les renouveler. Dans la mesure où les ressources minérales ne se renouvellent pas, et que les ressources fossiles se renouvellent très, très lentement, l’application de la « règle verte » nous obligerait à nous passer des unes et des autres. C’est simple à comprendre, non ?

      [Si vous avez acheté le bouquin tant mieux, vous pourrez aisément nous donner les passages intéressant appuyant votre argument.]

      Je vous les ai déjà donnés : je vous ai cité la « règle verte » telle que Mélenchon l’énonce. Que voulez-vous de plus ?

      [De plus je pense que c’est une proposition la règle verte car cf la réponse du dessus, une assemblée constituante devra décider quelles sont les limites.]

      Mais à supposer que ce ne soit qu’une proposition, que pensez-vous d’un candidat qui fait une proposition inapplicable ?

  46. Ah bon ? dit :

    “Mais… le plus beau métier du monde, bien entendu…”

    A un moment, j’ai crû que vous alliez dire le plus vieux métier du monde 🙂
    Mais vous n’avez pas tort, ça reste un beau métier…heu…d’enseigner, bien sûr.

    • Descartes dit :

      @ Ah bon ?

      [A un moment, j’ai crû que vous alliez dire le plus vieux métier du monde :)]

      Lequel, politicien ?

      [Mais vous n’avez pas tort, ça reste un beau métier…heu…d’enseigner, bien sûr.]

      Qui a parlé d’enseigner ?

  47. Pino dit :

    je vois que tous ces reproches on peut les appliquer aussi au pc avec des règles en plus mais le résultat est que le pc tout puissant ,fait des alliances avec le diable pour des subventions ,pour garder ses députés ou des sénateurs et des maires ,mais tout cela pèse sur les français qui ne savent plus à qui faire confiance .Un appareil politique a t il plus de vérités que des citoyens qui proposeraient des doléances économiques, sociales ,salariales et européennes .car ces disputes d’appareils à gauche sur celui qui serait le plus légitime ou le plus digne pour appliquer sa politique, n’aide pas à la clarté du citoyen. même si les partis ,les élus ou comme les syndicats sont nécessaires , ils ne sont pas la paroles suprême.Nous les citoyens devons nous intéresser à la vie de tous les jours ,regarder ce qu’il faut améliorer dans l’économique ,le sociale (tous les services publiques )avec des choix et des priorités pour le bien de tous , mais pas pour une société qui fonctionne pour les privilèges de quelques uns qui pratiquent une pensée unique à tous les niveaux ,qui l’impose à tous les citoyens pas assez aguerri dans le combat .Soyez combatif ne vous laissez pas faire .Informez vous .

    • Descartes dit :

      @ Pino

      [je vois que tous ces reproches on peut les appliquer aussi au pc avec des règles en plus]

      Ah… mais ce « plus », ce n’est pas un petit détail. Ce « plus » est la garantie que les dirigeants ont un pouvoir limité, et ne peuvent faire ce qu’ils veulent comme ils veulent et quand ils veulent. Au PCF, les dirigeants sont obligés de tenir compte de leurs militants. Et quand le consensus des militants se fâche, les dirigeants reculent. Souvenez-vous du Congrès de Martigues…

      [mais le résultat est que le pc tout puissant, fait des alliances avec le diable pour des subventions, pour garder ses députés ou des sénateurs et des maires, mais tout cela pèse sur les français qui ne savent plus à qui faire confiance.]

      Vous trouverez peu de gens aussi critiques des choix politiques du PCF depuis le début de la période Hue. Mais il faut reconnaître au moins que ces choix correspondent à un consensus réel des militants, et que le PCF n’est pas la propriété personnelle de Pierre Laurent pas plus qu’il ne l’a été de Buffet, de Hue, de Marchais ou de personne.

      [Un appareil politique a-t-il plus de vérités que des citoyens qui proposeraient des doléances économiques, sociales ,salariales et européennes. Car ces disputes d’appareils à gauche sur celui qui serait le plus légitime ou le plus digne pour appliquer sa politique, n’aide pas à la clarté du citoyen. même si les partis, les élus ou comme les syndicats sont nécessaires, ils ne sont pas la paroles suprême.]

      C’est vrai. Et aussi vrai pour Pierre Laurent que pour Jean-Luc Mélenchon. Mais j’avoue que je ne saisis pas votre raisonnement. Les partis politiques sont là pour proposer des candidats au choix des électeurs, ensemble s’ils peuvent se mettre d’accord sur un projet et un candidat, séparément dans le cas contraire. Mélenchon et le PCF ne peuvent pas se mettre d’accord ? Et bien, que chacun aille de son côté et les citoyens choisiront lequel mérite leurs suffrages.

  48. marc.malesherbes dit :

    comme presque toujours, un billet bien intéressant et bien documenté.
    Un point de de vue différent (pas fondamental !) : le titre « Mélenchon pape »
    Vous savez mieux que moi que l’église catholique est très structurée, et que son chef est élu suivant des règles très précises par les cardinaux en place. Bien qu’il y ait beaucoup d’obscurité au Vatican, c’est la « transparence » comparée aux Insoumis.
    Le pape est certes infaillible dans ses déclarations « ex cathedra », extrêmement rares, mais pas du tout dans ses déclarations ordinaires. Il est même considéré comme faillible et pouvant commettre le péché ! Mélenchon serait vraiment très peu satisfait du statut de « Pape ». Et les catholiques sont bien plus divers et critiques que les partisans de Mélenchon, même les pratiquants assidus.
    Aussi votre titre aurait du être « Mélenchon Jésus Christ » ou Mélenchon Messie », ou même « Mélenchon Mahommed » car effectivement dans ces cas, ils ont rassemblés autour d’eux des fidèles qui les ont suivi avec passion, sans aucune structure de contrôle que ce soit.

    • Descartes dit :

      @ marc.malesherbes

      [Un point de de vue différent (pas fondamental !) : le titre « Mélenchon pape »]

      Vous avez oublié le « ? » à la fin du titre…

      [Vous savez mieux que moi que l’église catholique est très structurée, et que son chef est élu suivant des règles très précises par les cardinaux en place. Bien qu’il y ait beaucoup d’obscurité au Vatican, c’est la « transparence » comparée aux Insoumis.]

      Vous avez tout à fait raison, la critique est parfaitement justifiée. J’avoue que j’avais hésité à prendre un titre du genre « Mélenchon le gourou ? », mais j’ai trouvé que le papier était déjà assez provocateur pour ne pas exagérer encore…

      [Le pape est certes infaillible dans ses déclarations « ex cathedra », extrêmement rares, mais pas du tout dans ses déclarations ordinaires.]

      Là, la comparaison entre le Pape et Mélenchon est plus juste… cependant, ne confondez pas infaillibilité et autorité. Si le Pape n’est infaillible que dans ses déclarations ex cathedra, il ne reste pas moins que son autorité est absolue sur l’église et ne saurait être contestée. Ce n’est pas parce que vous avez tort qu’on a le droit de vous désobéir…

      [Aussi votre titre aurait du être « Mélenchon Jésus Christ » ou Mélenchon Messie », ou même « Mélenchon Mahommed » car effectivement dans ces cas, ils ont rassemblés autour d’eux des fidèles qui les ont suivi avec passion, sans aucune structure de contrôle que ce soit.]

      Un peu tard maintenant, mais il est vrai que les titres proposés sont probablement plus justes vis-à-vis du contenu de l’article…

  49. Tiepolo dit :

    Que d’anathèmes ! dans ce que vous décrivez de cette assemblée générale et les réactions à votre article je retrouve un fonctionnement d’exclusion de toute idée divergente qui se double souvent d’étiquetage du contradicteur comme si on ne pouvait être de gauche sans avoir le package complet des attendus d’authenticité garantie: antinucléaire, immigrationniste, pro-palestinien etc dans ces conditions il est difficile de ne pas se sentir rejeté par une famille politique… à laquelle on croyait appartenir… et pour aller où ? faut-il y voir une explication du détournement du politique ? J’ai été surpris de constater qu’à la projection du film « merci patron » dans une grande salle de ma région à 18h un lundi, salle pleine, le public était exclusivement composé de retraités ou personnes âgées de plus de quarante ans…. Pas un seul jeune ! Vous évoquez un constat similaire pour l’assemblée des insoumis… cela ne ferait-il pas rêver les jeunes ? J’espère que ce n’est pas la concurrence de Daesh la cause de cette désaffection ! mais sans mauvaise plaisanterie c’est tout de même inquiétant. Bon courage, mais vous n’en manquez pas, ni de répondant, cordialement.

    • Descartes dit :

      @ Tiepolo

      [Que d’anathèmes ! dans ce que vous décrivez de cette assemblée générale et les réactions à votre article je retrouve un fonctionnement d’exclusion de toute idée divergente qui se double souvent d’étiquetage du contradicteur comme si on ne pouvait être de gauche sans avoir le package complet des attendus d’authenticité garantie: antinucléaire, immigrationniste, pro-palestinien etc dans ces conditions il est difficile de ne pas se sentir rejeté par une famille politique… à laquelle on croyait appartenir…]

      Sans vouloir vous contredire, je ne crois pas personnellement « appartenir » à cette famille politique. J’ai toujours trouvé que le terme « gauche » sert en fait de mot valise pour regrouper des gens qui, même s’ils adhèrent nominalement au même discours sociétal, ont en fait des positions très différents – et même carrément conflictuelles – sur les questions économiques et sociales, qui sont pour moi le cœur de la politique. Que des trotskystes en rupture de ban prononcent mon excommunication ne me surprend donc pas outre mesure : je n’ai jamais appartenu à leur « famille », et ils n’ont jamais appartenu à la mienne.

      Cela étant dit, les réactions à mon article – mieux encore que l’assemblée que j’ai pu observer – montrent à quel point on est dans un phénomène religieux plutôt que politique. Non religieux au sens de la croyance transcendante, mais religieux au sens du « religio », du lien qui se constitue du fait de communier dans une croyance. Le « package » dont vous parlez est moins une conviction réelle qu’un « badge » qui vous identifie comme membre de la communauté. Le mettre en cause, c’est mettre en cause le lien qui unit la communauté. C’est pourquoi tout débat sur ces questions devient impossible, puisque le simple fait d’imaginer que ces croyances soient contestables vous met en dehors.

      [J’ai été surpris de constater qu’à la projection du film « merci patron » dans une grande salle de ma région à 18h un lundi, salle pleine, le public était exclusivement composé de retraités ou personnes âgées de plus de quarante ans…. Pas un seul jeune ! Vous évoquez un constat similaire pour l’assemblée des insoumis… cela ne ferait-il pas rêver les jeunes ?]

      Non, cela ne les fait pas rêver. Il y a là un discours, un vocabulaire, un mode de sociabilité politique qui correspond à une génération et qui n’a pas été transmise. Et ce n’est pas la transmission vers ceux qui ont aujourd’hui 20 ans qui est en cause, mais celle vers ceux qui ont aujourd’hui 45, c’est-à-dire, les enfants de la génération éduquée par ceux qui ont fait mai 1968. Si ces jeunes-là ont envie de voir « merci patron », ils la regarderont seuls devant leur ordinateur ou leur télé. Vous savez, je connais des vieux militants pour qui la sociabilité et le militantisme politique se confondait largement. Ce n’est plus du tout le cas pour les générations suivantes.

  50. Pascale Fautrier dit :

    A lire : article intéressant et ahurissant en même temps. Par exemple ceci : “C’est d’autant plus surprenant lorsqu’on songe au fait que cette gauche a une vieille tradition de méfiance envers les sauveurs suprêmes et autres hommes providentiels, bref, envers tout ce qui sent de près ou de loin le pouvoir personnel. Ceux qui ont fréquenté cette gauche n’ont pu qu’être frappés par l’importance donnée aux procédures démocratiques formelles et aux instances délibératives, à la méfiance presque instinctive vers toute tentative d’accaparation du pouvoir par une personne ou un groupe.” Et là je m’étonne. J’ai traîné ces deux dernières années (c’est le mot : j’aurais mieux fait de m’abstenir) dans les réunions du Front de gauche, et vu le fonctionnement du m6r également fondé et lancé par Mélenchon, j’ai été militante trotskiste comme on sait, je connais le fonctionnement du PCF : nulle part, jamais je n’ai vu cette “gauche” qui se “méfie des sauveurs suprêmes”. J’ai vu partout et toujours les mêmes rapports de force, plus ou moins visibles, les mêmes consultations truquées, les mêmes décisions prises à deux ou trois sous couvert de “collectif”. Mais poursuivons. L’article dit encore ceci : “Mélenchon tire en fait profit de la demande de « religio » qui affecte notre société, et qui est particulièrement forte chez les « classes moyennes » qui voient des catastrophes se profiler à l’horizon et que trente ans de matérialisme forcené ont laissée sans références transcendante.” D’abord disons que je suis absolument d’accord avec le constat : la religiosité ambiante, totalement acculturée, et dont le flou visqueux recouvre toutes les couleurs politiques, du laïcardisme le plus pur à la démocratie chrétienne (où c’est plus attendu) en passant par l’extrême-gauche (la “vraie” : pas la “gauche” mélenchonienne). Mais poursuivons : “Le mérite de Mélenchon – dont on ne saurait trop dire que c’est un tacticien hors pair – est d’avoir compris avant tous les autres ce besoin de croire et de l’avoir exploité.” étymologique du mot latin miles, soldat, chevalier : la “militia” déjà évoquée par Saint-Pau, c’est lui faire beaucoup d’honneur et manquer à un point extravagant de culture politique et historique que de prétendre que Mélenchon est le premier à exploiter le “besoin de croire”. Edgar Morin le premier, dans son Autocritique de 1959 comparait les partis communistes à des mouvements religieux ; mais surtout, relisez Robespierre! Et Napoléon Bonaparte! En voilà, de vrais inventeurs de la politique moderne et qui n’embarrassait nullement ni le besoin de croire, ni l’idée que la politique est une foi!! Ce qui me paraît ahurissant dans cet article, c’est que son auteur, “Descartes” (là je rigole) semble découvrir la lune : à savoir que le militantisme politique est une “conversion” et qu’il partage complètement avec l’Eglise et l’Armée tout son vocabulaire d’action : les “assemblées” = ecclesia en grec ; les “avant-gardes”, mot militaire ; et la militance elle-même tire sa racine ul, est bien une armée, une chevalerie. Il faut donc prendre le problème complètement à l’envers : enfin ouvrir les yeux et voir, ce que je propose dans Les Rouges, qu’en effet la politique est une “foi”. Et il ne s’agit pas d’une prescription, comme on l’a cru – mais d’une lucidité!! C’est de là précisément qu’il faut partir pour réfléchir. Il y a d’ailleurs trois problèmes et non un seul : le “besoin de croire” et l’identification au Chef – qui ne se recoupent pas tout à fait ; et le problème de l'”organisation”, de sa structuration hiérarchique. Alors certes il est évident que Mélenchon ne s’embarrasse plus de faux semblants : ces faux semblants qui conduisent ailleurs à des apparences de démocratie et de collégialité. Il est évident qu’il ne se préoccupe pas de construire une organisation politique, c’est-à-dire de faire émerger des cadres intermédiaires : et on retrouve ce comportement clanique ou féodal dans tout le reste de la société. Tout le tissu social actuel ,qui a quelque chose à partager en termes de puissance, fonctionne de cette manière : de petits groupes de proches structurés en étoile autour d’une vedette dont les autres sont des vassaux, et des systèmes transversaux de renvois d’ascenseur entre clans ; c’est d’ailleurs le cas entre les différents clans à la gauche du PS, il faut être aveugle pour ne pas le voir ; et c’est plus lisible encore à l’intérieur du parti socialiste, où les soi-disant “frondeurs” sont sans cesse compromis dans des tractations et autres ridicules révolutions de palais qui les livrent pieds et poings liés aux dirigeants de leur parti (l’une de ces tractations de coulisses nous vaut d’avoir Valls pour Premier ministre, c’est dire à quel point ils ne sont pas prêts de se délier ; quant à Montebourg, il ne prétend se délier de rien). Mais si tel n’était pas l’état d’émiettement féodal de tout le système, structuré par le haut, par les divers clans de l’oligarchie (la “vraie” : qui possède les plus gros capitaux, et les “visibles” : stars des médias), la “démocratie” fonctionnerait. Et il faut analyser tout autrement le cas Mélenchon : il n’est qu’un symptôme de cette situation générale. A l’évidence, toute personne raisonnable et sensée le voit : les élections présidentielles de cette Vème République déliquescente – et en son essence bonapartiste (et il faut lire les pages ambigües et en même temps limpides que Mélenchon consacre au rapport de Mitterrand à ces institutions pour le comprendre) ne laissent subsister de l’expression de la “souveraineté populaire” que son incarnation dans un leader plébiscité. Mélenchon assume ouvertement cette usurpation plébiscitaire de la souveraineté par un seul “grand homme”, et son modèle revendiqué est Mitterrand : de ce point de vue, l’article ci-dessous enfonce une porte ouverte (par Mélenchon qui ne s’en cache nullement et même théorise à longueur de pages de son dernier livre cette personnalisation charismatique). Mais de deux choses l’une (j’aime bien cette expression, j’ai toujours la tentation d’écrire “lune” et l’autre le soleil…), soit on décide que ces élections ont quand même un intérêt et on ne fait pas semblant de découvrir leur dimension bonapartiste (c’est-à-dire dictatoriale : le pouvoir entre les mains d’un seul, et Hollande se vante entre autres dans ce fameux “livre” de confidences d’avoir exercé davantage que Mitterrand le caractère absolu du pouvoir exorbitant que lui confèrent ces institutions : il explique comment il donne des ordres à ses ministres et tranche toutes les questions), soit pour toutes ces raisons, on refuse carrément toute cette pantalonnade de pseudo-démocratie. La seconde attitude est la plus logique, la plus intelligente et la plus digne. Mais je comprends “Descartes” : il n’arrive pas à se résigner à la “promesse” de démocratie contenue dans la liberté de voter – fût-ce dans ce cadre piégé où on n’a finalement le choix qu’entre différentes variantes de petits caporaux, au menton plus ou moins en avant, et plus ou moins “droit dans leurs bottes”, plus ou moins “nationaux”, revendiquant plus ou moins l’assassinat politique commandité par l’état comme moyen de gouvernance (voir, sur ce point encore, le dernier livre de Hollande qui en revendique quatre : Sarkozy avec le seul assassinat de Khadafi, à ma connaissance, peut aller se rhabiller… (j’écris ça avec l’envie de vomir, qu’on ne s’y trompe pas). Moi non plus je n’y arrive pas, à me détourner du cirque invraisemblable auquel on a commencé d’assister : c’est difficile de s’avouer à soi-même sa totale impuissance devant cette dégringolade générale dans le bourbier fasciste . Et somme toute, je préfère la promesse de Mélenchon de convoquer une constituante, à tous les autres coups de menton. Ce ne sera peut-être pas complètement démocratique mais sûrement pas moins que la situation actuelle – et ce qui en découle : les interdictions de manifester (sauf pour les policiers factieux) ; ce sont des dictatures policières et racistes qui se profilent avec à peu près tous les autres.

    • Descartes dit :

      @ Pascale Fautrier

      [A lire : article intéressant et ahurissant en même temps.]

      Je prends ça comme un compliment…

      [Et là je m’étonne. J’ai traîné ces deux dernières années (c’est le mot : j’aurais mieux fait de m’abstenir) dans les réunions du Front de gauche, et vu le fonctionnement du m6r également fondé et lancé par Mélenchon, j’ai été militante trotskiste comme on sait, je connais le fonctionnement du PCF : nulle part, jamais je n’ai vu cette “gauche” qui se “méfie des sauveurs suprêmes”. J’ai vu partout et toujours les mêmes rapports de force, plus ou moins visibles, les mêmes consultations truquées, les mêmes décisions prises à deux ou trois sous couvert de “collectif”. Mais poursuivons.]

      Avant de poursuivre, arrêtons-nous un peu. Pourquoi croyez-vous que lorsque les décisions sont « prises à deux ou trois », ceux-ci se sentent obligés de les mettre « sous couvert de « collectif » » ? Et bien, précisément pour la raison que j’ai indiqué : parce que le militant de la « gauche radicale » n’admettrait pas une décision qui serait manifestement prise par une « consultation truquée » ou par « deux ou trois ». Votre remarque illustre à la perfection mon commentaire : c’est parce que dans les électeurs et militants de cette gauche ont une profonde méfiance envers tout ce qui ressemble au pouvoir personnel que celui-ci, lorsqu’il existe, se cache soigneusement derrière le « collectif ». Lorsque j’écris que « cette gauche a une vieille tradition de méfiance envers les hommes providentiels (…) » c’est de ce que les militants ont dans la tête que je parle, pas du fonctionnement réel des organisations.

      [c’est lui faire beaucoup d’honneur et manquer à un point extravagant de culture politique et historique que de prétendre que Mélenchon est le premier à exploiter le “besoin de croire”. Edgar Morin le premier, dans son Autocritique de 1959]

      Certainement. Et c’est pourquoi il ne me serait pas venu à l’idée de dire ça. Vous confondez le « besoin de croire » en général avec un besoin de croire particulier. Lorsque j’écris que « Le mérite de Mélenchon est d’avoir compris avant tous les autres ce besoin de croire et de l’avoir exploité », il est clair dans le contexte que « ce besoin » est celui produit par le fait que « les « classes moyennes » voient des catastrophes se profiler à l’horizon et que trente ans de matérialisme forcené les ont laissée sans références transcendante ». Difficile donc à Morin de parler en 1959 d’un « besoin de croire » qui n’existait pas encore.

      [Ce qui me paraît ahurissant dans cet article, c’est que son auteur, “Descartes” (là je rigole)]

      Je ne vois pas ce qui vous fait rigoler. D’abord, vous avez peut-être un métier qui vous permet d’écrire librement et sans crainte ce qui vous passe par la tête dans les réseaux sociaux. Soyez conscient que ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains d’entre nous avons des patrons qui apprécieraient fort peu ce genre d’interventions, et notre seule garantie de pouvoir parler librement est l’anonymat. Ensuite, si j’ai choisi le pseudonyme « Descartes » c’est non seulement parce que je voulais rendre hommage à un grand penseur que j’admire, mais surtout parce que c’est un surnom que je porte depuis de longues années et qui m’a été accolé par un collègue a force de demander au travail qu’on fasse les choses « avec méthode ». Voilà, vous savez tout, et cela vous dispensera de « rigoler » bêtement.

      [semble découvrir la lune : à savoir que le militantisme politique est une “conversion”]

      C’est votre expérience, et elle est très respectable. Mais vous la généralisez abusivement. Tous les militants ne conçoivent pas leur activité comme un sacerdoce, ou leur adhésion comme une conversion. C’est peut-être le cas dans les milieux que vous avez fréquenté, mais ce n’est pas la règle générale. Et ce n’était certainement pas le cas au PCF que j’ai fréquenté pendant trente ans.

      [et qu’il partage complètement avec l’Eglise et l’Armée tout son vocabulaire d’action : les “assemblées” = ecclesia en grec ; les “avant-gardes”, mot militaire ; et la militance elle-même tire sa racine ul, est bien une armée, une chevalerie.]

      D’abord, je note le glissement : que vient faire l’Armée là dedans ? Quel rapport entre l’armée et la « conversion » dont vous parliez plus haut ? J’ai l’impression que vous généralisez un peu vite votre expérience acquise – si je vous ai bien comprise – dans la galaxie trotskyste. Oui, il y a des organisations politiques qui conçoivent l’activité politique sur le modèle du combat militaire, et le militant comme un soldat. Mais ces organisations sont restées toujours groupusculaires. Une organisation de masse ne peut fonctionner sur ce genre de modèle « chevaleresque ». Les « avant-gardes éclairées » ne peuvent se croire telles qu’aussi longtemps qu’elles sont peu nombreuses. Dès qu’on dépasse une certaine taille, la diversité des parcours et des opinions fait que l’obéissance verticale des armées atteint des limites.

      Ensuite, vous exagérez lorsque vous affirmez que le militantisme « partage COMPLETEMENT son vocabulaire avec l’église ou l’armée. Ainsi, par exemple, faudra m’expliquer en quoi des termes comme « porte à porte », « tractage », « affichage » ou « congrès » qui font partie aussi du vocabulaire d’action du militantisme, viendraient de l’église ou de l’armée. Quant au terme « assemblée », il est utilisé dans tellement d’autres activités de la vie qu’il est difficile de savoir comment il a cheminé jusqu’au vocabulaire militant.

      [Il faut donc prendre le problème complètement à l’envers : enfin ouvrir les yeux et voir, ce que je propose dans Les Rouges, qu’en effet la politique est une “foi”.]

      Je n’ai pas lu votre livre, mais je ne peux que m’inscrire contre cette idée que la politique serait une « foi ». Même si l’on peut accepter que le militantisme nécessite un « récit » auquel on puisse adhérer charnellement, la politique est une activité rationnelle et qui n’a rien à voir avec la foi.

      [Et il ne s’agit pas d’une prescription, comme on l’a cru – mais d’une lucidité!!]

      Je dirais plutôt une opinion. Vous savez, vous n’avez pas le monopole de la lucidité, et ceux qui ne pense pas comme vous sont convaincus d’être tout aussi « lucides ». Ce que vous affirmez comme une évidence qu’il suffirait d’être « lucide » pour voir – ce qui revient à traiter de bornés ceux qui ne la voient pas – n’a rien d’évident. J’aimerais entendre l’argumentation qui justifie une telle affirmation.

      [C’est de là précisément qu’il faut partir pour réfléchir. Il y a d’ailleurs trois problèmes et non un seul : le “besoin de croire” et l’identification au Chef – qui ne se recoupent pas tout à fait ; et le problème de l'”organisation”, de sa structuration hiérarchique.]

      Ces trois problèmes ne sont pas tout à fait indépendants. Il y a une dialectique entre la structuration hiérarchique, le mode d’identification au chef et le balance entre rationalité et irrationalité qui préside à l’engagement. Il est difficile de maintenir ne organisation verticale dès lors qu’on admet que l’engagement est rationnel…

      [Alors certes il est évident que Mélenchon ne s’embarrasse plus de faux semblants : ces faux semblants qui conduisent ailleurs à des apparences de démocratie et de collégialité.]

      Pourquoi « faux semblants » ? Il n’y a certes pas d’organisation où la démocratie soit parfaite. La perfection n’est pas de ce monde, ce qui n’implique pas qu’on ne doive pas tendre vers elle autant qu’on le peut. Beaucoup présentent un haut niveau de démocratie et de collégialité qui n’ont rien d’un « faux semblant ». Et encore une fois, je parle d’expérience.

      [Il est évident qu’il ne se préoccupe pas de construire une organisation politique, c’est-à-dire de faire émerger des cadres intermédiaires : et on retrouve ce comportement clanique ou féodal dans tout le reste de la société.]

      Encore une fois, je trouve que vous généralisez un peu vite. On trouve ce comportement dans certaines parties de la société… mais pas TOUTES. Par ailleurs, votre « totalisation » ici a une conséquence inquiétante : si TOUTE la société fonctionne ainsi, il y a donc des raisons de penser que ce comportement n’est pas contingent, mais qu’il est inscrit dans la structure même de l’être humain. Et dans ce cas, à quoi sert le politique ? A quoi bon chercher une construction collective qui est par avance impossible ?

      [Et il faut analyser tout autrement le cas Mélenchon : il n’est qu’un symptôme de cette situation générale. A l’évidence, toute personne raisonnable et sensée le voit :]

      En d’autres termes, toutes les personnes qui ne seraient pas d’accord avec vous ne seraient pas sensées ou raisonnables. On a bien compris ? A chaque paragraphe on voit le même raisonnement : vous assenez une affirmation, puis comme seul argument vous utilisez la massue du « toute personne raisonnable ou censée le voit ». A moins que ce ne soit plutôt « c’est une question de clairvoyance » ou « c’est une évidence ». Votre posture refuse par avance tout débat, parce qu’un débat avec des gens qui ne sont ni raisonnables ni sensées n’a pas de sens, et que celles qui le sont ne peuvent que partager votre point de vue.

      Résignez-vous : on peut être « sensé et raisonnable » sans pour autant partager vos affirmations. On peut être « clairvoyant » et ne pas voir le monde comme vous le voyez…

      [les élections présidentielles de cette Vème République déliquescente – et en son essence bonapartiste (et il faut lire les pages ambigües et en même temps limpides que Mélenchon consacre au rapport de Mitterrand à ces institutions pour le comprendre) ne laissent subsister de l’expression de la “souveraineté populaire” que son incarnation dans un leader plébiscité.]

      Encore une fois, c’est votre avis. Mais admettons un instant que ce soit le cas : qu’est ce que vous – ou Mélenchon – proposez à la place ? Parce que vous avez ici deux difficultés : la première, c’est de proposer un modèle d’exercice de la souveraineté populaire qui permette de gouverner le pays. La seconde, de vendre ce modèle à des citoyens qui, et cela se vérifie dans chaque élection, sont attachés à cette institution présidentielle et ne souhaitent pas le retour vers des régimes de pouvoir diffus ou personne n’est responsable de rien, comme ce fut le cas dans la IVème République.

      [Mélenchon assume ouvertement cette usurpation plébiscitaire de la souveraineté par un seul “grand homme”, et son modèle revendiqué est Mitterrand : de ce point de vue, l’article ci-dessous enfonce une porte ouverte (par Mélenchon qui ne s’en cache nullement et même théorise à longueur de pages de son dernier livre cette personnalisation charismatique).]

      Vous poussez le bouchon un peu loin. Mélenchon a beau admirer la personnalité charismatique de Mitterrand et en faire son modèle, il ne faudrait pas oublier que Mitterrand était d’abord un homme de la IVème, et qu’en restant au pouvoir après la défaite électorale de 1986 il a profondément modifié l’esprit des institutions pour revenir à une logique girondine, loin du jacobinisme de mongénéral. Mélenchon a beau « théoriser à longueur de pages » dans son livre, son discours public martèle qu’il faut « rendre le pouvoir au peuple » par le biais de la démocratie directe et participative.

      [Mais de deux choses l’une (…), soit on décide que ces élections ont quand même un intérêt et on ne fait pas semblant de découvrir leur dimension bonapartiste (c’est-à-dire dictatoriale : le pouvoir entre les mains d’un seul, (…)), soit pour toutes ces raisons, on refuse carrément toute cette pantalonnade de pseudo-démocratie.]

      Mais la question n’est pas là. Que Mélenchon se présente tout seul devant le peuple, qu’il décide au grand jour de tout, grand bien lui fasse. Ce qui me gêne, c’est qu’il n’assume pas le caractère bonapartiste de son aventure. De Gaulle ne prétendait pas que son programme était fait par mille internautes, que son mouvement était « participatif ». Il assumait ce qu’il était. Mélenchon, lui, tonne contre la « monarchie présidentielle » tout en l’appliquant dans son propre mouvement. C’est cette contradiction-là que je signale.

      Par ailleurs, le « pouvoir entre les mains d’un seul » n’implique pas nécessairement la « dictature », aussi longtemps que ce pouvoir est limité par des institutions solides, ce qui est très largement le cas dans la Vème République. En fait, comme souvent, pour comprendre un régime il faut regarder qui sont ses ennemis. Qui ont été les critiques les plus acerbes de la Vème ? Les gens comme Mitterrand, les « barons » de la IVème qui se partageaient le pouvoir et qui du fait de l’instabilité échappaient à toute responsabilité.

      [La seconde attitude est la plus logique, la plus intelligente et la plus digne.]

      J’en déduis que c’est la votre… car comment pourrait-on être « logique, intelligent et digne » sans être d’accord avec vous ? Toujours le même raisonnement implicite…

      [Mais je comprends “Descartes” : il n’arrive pas à se résigner à la “promesse” de démocratie contenue dans la liberté de voter – fût-ce dans ce cadre piégé où on n’a finalement le choix qu’entre différentes variantes de petits caporaux, au menton plus ou moins en avant, et plus ou moins “droit dans leurs bottes”, plus ou moins “nationaux”,]

      Vous savez, vous jetez un peu vite aux orties un droit que des gens sont morts pour gagner et que beaucoup de gens de par le monde nous envient, et à juste titre. Un système qui, malgré les imperfections, nous apporte quand même pas mal de choses qui rendent tout de même la vie plus agréable : la paix civile, la protection contre la vieillesse et la maladie, un niveau de vie raisonnable…

      Vous savez, ce n’est pas en maudissant l’obscurité qu’on fait la lumière. Les système qu’on a n’est pas parfait, mais il ne fonctionne pas si mal. Avez-vous quelque chose de mieux à proposer ? Non ? Alors vos jérémiades ne servent à rien.

      [Moi non plus je n’y arrive pas, à me détourner du cirque invraisemblable auquel on a commencé d’assister : c’est difficile de s’avouer à soi-même sa totale impuissance devant cette dégringolade générale dans le bourbier fasciste.]

      C’est une impuissance que vous organisez mentalement vous-même. A partir du moment ou vous avez décrété – sans pouvoir être contesté par quiconque serait « intelligent et sensé » – que toute politique est foi, que tout fonctionnement démocratique n’est que simulacre, il ne vous reste plus qu’à pleurer dans votre coin et d’attendre le pire.

      [Et somme toute, je préfère la promesse de Mélenchon de convoquer une constituante, à tous les autres coups de menton.]

      Ah… si vous vous contentez des promesses, vous ne risquez pas d’être déçue. Mais soyez cohérente : vous avez expliqué plus haut qu’on ne peut croire à cette promesse, puisque tout fonctionne « claniquement ». Qu’est ce qui vous fait panser que Mélenchon tiendrait la sienne, plutôt que de servir les intérêts de son « clan » ?

      [Ce ne sera peut-être pas complètement démocratique mais sûrement pas moins que la situation actuelle – et ce qui en découle : les interdictions de manifester (sauf pour les policiers factieux) ; ce sont des dictatures policières et racistes qui se profilent avec à peu près tous les autres.]

      Vous n’avez pas l’impression d’exagérer un tout petit peu ? « policiers factieux », « dictatures policières et racistes »… et pourquoi pas « CRS=SS », puisque vous y êtes ?

      Vous vous enfermez dans un système de pensée qui est purement sectaire : comme vous avez décidé que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous ne sont ni intelligents, ni sensés, ni clairvoyants, vous ne pouvez écouter que les discours qui vous ressemblent. Du coup, toutes les paranoïas sont permises : quiconque vous dira que les dangers que vous pointez sont imaginaires serait par avance disqualifié. C’est d’ailleurs l’une des techniques de base des sectes : persuader chaque adepte que toute critique venant de l’extérieur est motivée par la méchanceté, la bêtise ou la main de Satan…

  51. François dit :

    Bonsoir Descartes

    Si je peux me permettre de poser ces questions, pourquoi attachez vous encore autant d’importance à la «gauche radicale», alors que vous ne partagez plus rien idéologiquement, culturellement, sociologiquement avec celle-ci ? Surtout quand on voit avec quelle hargne elle vous insulte. Ne pensez pas qu’il serait plus constructif d’aller voir chez les Républicains de l’autre rive ? Plus généralement que sont devenus tous les Descartes du PCF depuis le processus de désintégration de celui-ci et pourquoi n’ont-ils pas réussi à l’empêcher ?

    Concernant la «règle verte», d’un point de vue physique, elle est complètement absurde : toute activité humaine fait augmenter de façon irréversible l’entropie de l’univers, donc dans l’absolu c’est un suicide collectif de l’humanité qu’il faut vouloir.

    Commentaire subsidiaire, mais dans le cas où vous n’étiez pas déjà au courant, je tenais à vous dire que votre billet «Policier, mon frère…» a été partagé par l’avocat Régis de Castelnau sur les réseaux sociaux.

    • Descartes dit :

      @ François

      [Si je peux me permettre de poser ces questions, pourquoi attachez vous encore autant d’importance à la «gauche radicale», alors que vous ne partagez plus rien idéologiquement, culturellement, sociologiquement avec celle-ci ?]

      Vous pouvez vous le permettre, et c’est une excellente question !
      Le PCF est ma famille. J’ai beau ne plus partager ses orientations ou sa sociologie – c’est moins évident avec la culture – il ne reste pas moins que c’est là que je me suis formé, que j’ai de nombreux amis (et de nombreux ennemis, ça crée aussi des liens), le territoire « où les formes de la terre et des arbres me sont aussi connues que mes mains et mes pieds », pour reprendre la formule de JRR Tolkien. Comment pourrais-je m’en désintéresser ? Et aujourd’hui, s’intéresser au PCF c’est s’intéresser à la « gauche radicale »…

      [Surtout quand on voit avec quelle hargne elle vous insulte. Ne pensez pas qu’il serait plus constructif d’aller voir chez les Républicains de l’autre rive ? Plus généralement que sont devenus tous les Descartes du PCF depuis le processus de désintégration de celui-ci et pourquoi n’ont-ils pas réussi à l’empêcher ?]

      Parce que ce processus de désintégration est inscrit dans la prise du pouvoir dans la sphère politique des « classes moyennes ». C’est cette prise de pouvoir qui a marginalisé les gaullistes à droite, et les « républicains » communistes à gauche. J’ai d’excellentes relations avec des républicains des deux rives, mais je pense que le plus efficace est que chacun laboure le terrain qu’il connaît. Mon langage, mes références, mon imaginaire font que je peux faire passer mon message plus facilement à gauche qu’à droite. Et si j’en juge par les réactions hargneuses que je récolte, j’en déduis que ce message fait effectivement peur à certains…

      [Concernant la «règle verte», d’un point de vue physique, elle est complètement absurde : toute activité humaine fait augmenter de façon irréversible l’entropie de l’univers, donc dans l’absolu c’est un suicide collectif de l’humanité qu’il faut vouloir.]

      Exactement. L’idéologie écologiste poussée à ses dernières conséquences est au fond l’illusion qu’on peut violer le deuxième principe de la thermodynamique en laissant l’univers tel que nous l’avons trouve en rentrant. C’est bien entendu impossible, pour la raison que vous évoquez. On peut réduire notre empreinte par une utilisation intelligente de notre environnement, mais guère plus.

      [Commentaire subsidiaire, mais dans le cas où vous n’étiez pas déjà au courant, je tenais à vous dire que votre billet «Policier, mon frère…» a été partagé par l’avocat Régis de Castelnau sur les réseaux sociaux.]

      J’ai vu. Je crois qu’il lit souvent mes articles…

  52. 123 partez dit :

    « alors dire que cela n’a rien à voir avec le fanatisme, c’est un peu rapide »

    Pardon, je me suis mal fait comprendre. Je parlais plus exactement de charisme républicain, qui émerge lorsqu’une refondation s’impose, et qu’un engagement politique populaire alimente, justement, une conviction républicaine.

    Le charisme d’un individu facilite, au delà du statut de leader, la dynamique d’interaction des membres d’un groupe, les incitant à se dépasser eux-mêmes, pour la réussite de l’ensemble.

    Il ne s’agit pas que le leader charismatique soit le « meilleur », mais qu’il ait une fonction de « catalyseur », celui qui est perçu comme le mieux placé pour mettre en contact des individus qui, sans lui, ne communiqueraient pas efficacement leurs opinions, celui qui peut permettre l’adhésion du plus grand nombre.

    Le leader charismatique assume un rôle de transformation dans le sens qu’il stimule de nouvelles manières d’envisager le changement de croyances et de valeurs. Il est un soutien pour ceux qui ont besoin d’aide pour se développer.

    Il n’est point donc là question, comme je vous le démontre, de susciter la foi mais de provoquer le mouvement, d’engendrer l’action.

    Il n’y a pas de chef sans suiveurs et chacun est libre de voir en ces insoumis ou des suiveurs manipulés par un gourou ou au contraire, des individus, capables de se mettre en ordre de bataille, mûs par l’envie d’un changement d’avenir, en transformant la parole en actes.
    Et cela est d’autant plus crucial, que nous sommes dans un contexte de perte de cohésion sociale, où se cumulent la dissolution de l’identité, l’attitude hostile face à l’autorité due, notamment, à la faillite des élites et l’absence d’un projet capable de mobiliser l’ensemble.
    Le besoin est flagrant d’une grande conversion idéologique et morale.

    Je considère donc que Mélenchon est celui qui a le plus d’atouts pour provoquer une telle cohésion, propice à amorcer une dynamique réellement porteuse, et donc très loin de n’offrir que du spectacle ! ça c’est le bonus et pratiquement devenu obligatoire pour exister en politique. On peut le regretter.

    • Descartes dit :

      @ 123 partez

      [Le charisme d’un individu facilite, au delà du statut de leader, la dynamique d’interaction des membres d’un groupe, les incitant à se dépasser eux-mêmes, pour la réussite de l’ensemble.]

      Pas forcément. Hitler avait un énorme charisme, et on ne peut dire que la réussite ait été au rendez-vous. Un personnage charismatique peut motiver son entourage et le pousser à se dépasser. Il peut aussi écraser sa réflexion critique qui pourrait lui signaler des erreurs ou des catastrophes à venir. Il n’y a pas de lien entre charisme et réussite…

      [Le leader charismatique assume un rôle de transformation dans le sens qu’il stimule de nouvelles manières d’envisager le changement de croyances et de valeurs. Il est un soutien pour ceux qui ont besoin d’aide pour se développer.]

      Encore une fois, vous attribuez au « charisme » des vertus qu’il n’a pas. Le charisme est la capacité qu’a un individu à séduire, à impressionner, à susciter l’adhésion par sa simple présence. Mais ce n’est pas parce qu’on est charismatique qu’on a envie de « transformer » quoi que ce soit ou de « changer les croyances et les valeurs ». On peut être charismatique et conservateur…

      [Il n’y a pas de chef sans suiveurs et chacun est libre de voir en ces insoumis ou des suiveurs manipulés par un gourou ou au contraire, des individus, capables de se mettre en ordre de bataille, mûs par l’envie d’un changement d’avenir, en transformant la parole en actes.]

      Non. La question de savoir si les « individus » sont des croyants qui suivent un gourou ou des individus qui font un choix rationnel en vue d’un changement n’est pas purement subjective. On n’est donc pas « libre » de qualifier une réalité comme on veut. Et lorsqu’on constate que ces « insoumis » réagissent à toute critique non par une défense rationnelle de leur choix mais par des attaques ad hominem et le refus de débat, on peut raisonnablement conclure que leur position doit plus à la foi qu’à la Raison.

  53. Gugus69 dit :

    Ami et camarade, vous argumentez avec patience, comme d’habitude.
    Moi, je fais souvent appel à mon instinct de classe, comme mon papa me l’a transmis.
    Et je me dis simplement : Mélenchon est un militant socialiste de hautes responsabilités, ancien parlementaire, ancien membre du gouvernement, mitterrandôlatre affirmé, europhile maastrichtien de la première heure. Encore récemment, il essayait de nous vendre comme modèle indépassable, un certain Alexis Tsipras, qui allait sauver la Grèce du capitalisme.
    Et surtout, toujours, le dit Mélenchon fait partout la promotion de ce qui concurrence les communistes et leurs luttes : on l’a vu avec Syriza en Grèce, mais aussi Podemos en Espagne comme les Insoumis en France.
    Alors, un petit tocsin sonne dans mon subconscient de vieux coco ; pourquoi ce type-là serait-il, par autoproclamation, le mieux placé pour représenter mes idées à l’élection présidentielle ??? Parce qu’il tient un discours vaguement gaucho, et finalement assez attrape-tout, destiné à séduire les carpes et les lapins d’EELV, les “frondeurs” du PS à qui il manque toujours une voix pour censurer le gouvernement, et les désespérés du huisme, du buffetisme, du laurentisme…?
    À ceux qui se pâment chaque fois que JLM lance une diatribe contre les méchants patrons, je conseille de relire les discours de François Mitterrand dans les années soixante-dix. Difficile de trouver plus à gauche à l’époque ! On sait ce qu’il advint pendant les deux décennies suivantes.
    À l’élection présidentielle, je voterai pour un candidat, une candidate, qui proposera de sortir de l’union européenne et de l’euro. qui proposera de sortir de l’OTAN, qui proposera de relancer une grande politique industrielle, qui voudra revenir à plus de justice sociale, qui proposera une politique internationale de coopération et d’amitié entre les peuples et de lutte contre l’impérialisme, qui rétablira l’autorité de l’État laïque et républicain, et éventuellement proposera à la Nation l’objectif sur le long terme d’aller vers la construction d’une société socialiste.
    Ce candidat ne peut pas venir de la mouvance gaucho-écolo-socialo post soixante-huitarde qui, dans les faits et depuis quarante ans, a conduit la France là où elle en est. En fait, la bourgeoisie nous sort toujours de son chapeau un “vraiment de gauche”, chaque fois que la gauche au pouvoir est déconsidérée en raison de ses trahisons multiples.
    Je ne voterai pas pour Jean-Luc Mélenchon, le nouveau “vraiment de gauche”.
    Moi, j’aimerais pouvoir voter pour un “vraiment communiste”, mais ça…

    • Descartes dit :

      @ Gugus69

      [Alors, un petit tocsin sonne dans mon subconscient de vieux coco ; pourquoi ce type-là serait-il, par autoproclamation, le mieux placé pour représenter mes idées à l’élection présidentielle ???]

      Vous voyez, je ne suis pas prolétaire et pourtant je me pose la même question. En 2012, c’était différent : le PCF avait son mot à dire sur le programme, sur la campagne et un engagement avait été pris pour les législatives. Mais maintenant ? Pourquoi devrait-on faire confiance à quelqu’un qui prétend décider tout seul de tout sans aucun contrôle, alors qu’il a été pendant l’essentiel de sa vie politique du côté des adversaires du PCF…

      [À l’élection présidentielle, je voterai pour un candidat, une candidate, qui proposera de sortir de l’union européenne et de l’euro. qui proposera de sortir de l’OTAN, qui proposera de relancer une grande politique industrielle, qui voudra revenir à plus de justice sociale, qui proposera une politique internationale de coopération et d’amitié entre les peuples et de lutte contre l’impérialisme, qui rétablira l’autorité de l’État laïque et républicain, et éventuellement proposera à la Nation l’objectif sur le long terme d’aller vers la construction d’une société socialiste.]

      Ce serait en effet le candidat idéal… mais qui, bordel, qui ?

  54. Electron libre dit :

    C’est extrêmement généreux à vous que de concéder aux soutiens de JLM, leur non analphabétisme, vraiment !
    Que faites-vous de ceux qui n’ont pas encore appuyé sa candidature et se tâtent encore ? Pensez-vous réellement qu’à la lecture de votre billet, ceux qui hésitent encore, vont s’en trouver perturbés ?

    D’où croyez-vous donc qu’ils déboulent ? et il n’est pas de votre ressort de présumer de leurs niveaux d’études et autres capacités cognitives ou des fonctions qu’ils occupent, certainement, pas moins reluisantes que celles que vous prétendez occuper.

    Pensez-vous donc qu’ils soient si peu à même de porter hautement des valeurs d’une république à l’agonie, qu’ils souhaiterait, plus irréprochable, moins plombée par la corruption ?

    Et que faites-vous de la part, non négligeable, d’électrons libres, que même un billet aussi délétère tel que le vôtre, n’empêcheront pas d’être tentés de rejoindre le bataillon, tôt ou tard, emportés par la foule…et parmi eux sans doute un nombre non négligeable de mécréants, du moins ceux que vous avez tendance à juger comme tels et que vous ne connaissez pas.

    Figurez-vous que l’heure n’est plus à défendre des valeurs étiquetées de gauche ou de droite, l’enjeu est ailleurs !

    Les impressions peuvent parfois être trompeuses, vous savez !
    Pour ma part, bien que ne faisant par partie du troupeau, que vous tentez de faire apparaître comme mal dégrossi, je trouve au contraire que ce blog n’ a jamais autant débordé de vie que depuis l’assaut de ceux que vous assimilez à des illuminés !

    Méfiez-vous, à ce petit jeu, vous risquez de ne pas gagner que de la satisfaction de les avoir provoqués.

    Mais c’est vrai, il restera qui aux électeurs anti-gauchistes primaires,comme séducteur à porter aux nues ? Bruno le renouveau ? bien beau et si propre sur lui ! plus intelligent et cultivé, certes qu’un Sarkozy, moins tête à claque aussi, quoi que  !

    Maintenant que vous avez eu ce que vous avez voulu, vous avez provoqué, vous les avez fait sortir de leurs gonds, même procédé qu’ailleurs…que certains bouffeurs de gauchistes se sont sentis ragaillardis à venir placer leurs habituelles formules aussi pompeuses que creuses, il va se passer quoi ?

    RIEN ! Ceux qui avaient entrevu de soutenir Mélenchon n’en démordront pas et ceux qui hésitaient encore n’en resteront pas moins sur leur faim et choisiront en leur âme et conscience, le moment venu !
    Quant à ceux qui voient déjà en Juppé, ex repris de justice, le sauveur de la France, soumis aux diktats de Bruxelles et qui ont intérêt à ce que les choses ne changent pas, ils iront gaillardement fourrer leur bulletins dans l’urne, persuadés de faire une bonne action, plus pour assurer leurs arrières, que par soucis de voir la France, reprendre du galon !
    Comme illuminés potentiels, ceux-là n’ont rien à envier à ceux dont vous vous moquez  allègrement !

    Moi qui ne suis qu’un électron libre, pas de leur paroisse (et pour cause, n’en soutenant aucune véritablement), à ces braves insoumis, voyez-vous, je les trouve plus photogéniques dans l’expression de leur colère que bien des tiédasses, aux vues soient disant plus ancrées dans la réalité, mais en définitive, bien trop limitées à mon goût !

    Votre attaque est un coup d’épée dans l’eau, beaucoup d’effervescences pour un non événement !
    Il n’en restera rien, pas même l’once d’une goutte d’amertume au fond de la gorge !

    Et si vous en êtes encore à déplorer leur manque d’audace à venir parler du fonds, c’est que certainement, ils ne disposent pas comme vous, d’autant de temps libres pour se permettre de le perdre en vaines discussions, stériles de surcroît.

    D’ici peu, votre blog retrouvera son rythme de croisière habituel…

    • Descartes dit :

      @ Electron libre

      [C’est extrêmement généreux à vous que de concéder aux soutiens de JLM, leur non analphabétisme, vraiment !]

      J’ai même concédé qu’ils étaient plutôt éduqués et capables d’écrire correctement. Vous voyez, il m’arrive d’être généreux… même si dans le cas présent, je n’ai fait que rapporter une observation fondée sur ceux qui sont intervenus sur ce blog.

      [Que faites-vous de ceux qui n’ont pas encore appuyé sa candidature et se tâtent encore ? Pensez-vous réellement qu’à la lecture de votre billet, ceux qui hésitent encore, vont s’en trouver perturbés ?]

      Je n’en ai pas la moindre idée. Mais puisque vous en posez la question, vous avez une idée derrière la tête. A votre avis, quel effet mon papier pourrait avoir sur ceux qui hésitent encore ?

      [D’où croyez-vous donc qu’ils déboulent ? et il n’est pas de votre ressort de présumer de leurs niveaux d’études et autres capacités cognitives ou des fonctions qu’ils occupent,]

      Vous savez, ici je suis chez moi. Alors je « présume » ce que je veux. Vous avez le droit de penser que je me trompe et de l’exprimer, de préférence en argumentant votre position. Mais pas plus. Les gens qui prétendent m’imposer ce que j’ai le droit de dire et de penser sur mon blog, ça commence à bien faire.

      [Pensez-vous donc qu’ils soient si peu à même de porter hautement des valeurs d’une république à l’agonie, qu’ils souhaiterait, plus irréprochable, moins plombée par la corruption ?]

      Je n’en sais rien. Je ne les connais pas tous, je n’ai pas les moyens de faire une étude statistique sur leurs capacités à porter telle ou telle valeur, ni même s’ils la souhaitent plus irréprochable. Je ne peux que tirer des conclusions à partir des études disponibles, de ma connaissance du milieu et des observations que je peux faire. Je n’ai pas comme d’autres la joie d’avoir une ligne directe avec la Vérité…

      Maintenant, j’avoue que, lorsque je vois des gens répéter comme des cabris « règle verte, règle verte » sans jamais s’interroger sur le contenu de cette règle et sur les conséquences de son application, oui, j’ai des doutes sur leur capacité de « porter hautement » un projet politique.

      [Et que faites-vous de la part, non négligeable, d’électrons libres, que même un billet aussi délétère tel que le vôtre, n’empêcheront pas d’être tentés de rejoindre le bataillon, tôt ou tard, emportés par la foule…]

      Moi, je ne fais rien. J’ai dit ce que j’en pense. Après, chacun fait ce qu’il veut. Si vous voulez entrer dans les ordres, qu’elles soient catholiques ou mélenchoniennes, c’est votre problème, pas le mien.

      [Figurez-vous que l’heure n’est plus à défendre des valeurs étiquetées de gauche ou de droite, l’enjeu est ailleurs !]

      Ou ça ?

      [Les impressions peuvent parfois être trompeuses, vous savez !]

      Et elles vous trompent souvent ?

      [Pour ma part, bien que ne faisant par partie du troupeau,]

      Encore un qui fait partie du troupeau de ceux qui ne sont pas partie du troupeau…

      [que vous tentez de faire apparaître comme mal dégrossi, je trouve au contraire que ce blog n’ a jamais autant débordé de vie que depuis l’assaut de ceux que vous assimilez à des illuminés !]

      La quantité y est. La qualité…

      [Méfiez-vous, à ce petit jeu, vous risquez de ne pas gagner que de la satisfaction de les avoir provoqués.]

      Pourriez-vous préciser ?

      [Mais c’est vrai, il restera qui aux électeurs anti-gauchistes primaires,]

      André Chassaigne, peut-être ? Ce n’était pas mon candidat au départ, mais plus je regarde les « insoumis », plus je commence à lui trouver du charme…

      [RIEN ! Ceux qui avaient entrevu de soutenir Mélenchon n’en démordront pas et ceux qui hésitaient encore n’en resteront pas moins sur leur faim et choisiront en leur âme et conscience, le moment venu !]

      Fort bien. J’espère les avoir aidé à faire un choix plus éclairé…

      [Votre attaque est un coup d’épée dans l’eau, beaucoup d’effervescences pour un non événement !
      Il n’en restera rien, pas même l’once d’une goutte d’amertume au fond de la gorge !]

      Et votre long commentaire, bien entendu. Je m’étonne que vous ayez consacré un si long commentaire à un papier aussi négligéable que le mien…

      [Et si vous en êtes encore à déplorer leur manque d’audace à venir parler du fonds, c’est que certainement, ils ne disposent pas comme vous, d’autant de temps libres pour se permettre de le perdre en vaines discussions, stériles de surcroît.]

      Peut-être. Ou peut-être qu’ils n’ont aucun argument à présenter. En tout cas, je constate que vous disposez du temps libre pour écrire un long message… et pas un argument de fonds.

  55. Marcel dit :

    Quand on dit “le plus beau métier du monde”, on comprend généralement “prof”, référence au film avec Depardieu ; voir aussi le slogan de campagne de recrutement célèbre me semble-t-il pour les contrepèteries auxquelles il donnait lieu “quel beau métier : professeur”

    • Descartes dit :

      @ Marciel

      [Quand on dit “le plus beau métier du monde”, on comprend généralement “prof”, référence au film avec Depardieu]

      Je sais… mais je pense que le plus beau métier du monde est celui que je fais. Autrement je ne l’aurais pas choisi ! 😉

  56. Al dit :

    Ouf! Ce n’est pas une majorité de têtes blanches mais une très grande majorité. Je suis soulagé, nous sommes enfin débarrassés de cette engeance. On aurait pu lâcher le texte dès ce moment-là. S’il s’agit d’éliminer les classes populaires en rampant devant l’Allemagne et en vénérant les Français et les étrangers de couleur, le fonctionnement démocratique ou non de ce parti n’a pas d’importance. C’est peut-être même la dictature qui permettrait à Mélenchon de proposer autre chose que le conformisme de ces monstrueuses classes moyennes de gauche. Je ne sais pas si ceci peut être une hypothèse sérieuse.
    La gauche est non seulement finie mais semble le moteur dans l’élimination des classes populaires. Une résurrection paraît improbable.

  57. Sébas C. dit :

    Je vous félicite pour votre remarquable rigueur intellectuelle. Et c’est d’autant plus étonnant de la trouver sur Internet, plus propice à la rapidité et à la réaction émotionnelle, que le papier. Et qui plus est avec des commentaires ouverts où vous répondez de manière méthodique !
    Je serais bien en peine de vous mettre en défaut ou de débattre, quand bien même le désirerais-je, puisque je partage votre opinion sur cet article, sur l’attitude et le parcours de Mélenchon.

    Toutefois vous dites : « Le mouvement se conçoit plus comme une élite d’illuminés qui, ayant vu la Vérité, vont porter la bonne parole au monde. » Vous n’avez pas précisé qu’elle était la Vérité de ces adeptes.
    Ne pensez-vous pas que ce penchant religieux ne procède pas, en partie, du rôle des médias dans la sélection des élites politiques ? Ce que d’aucuns appellent la « médiacratie » rendrait caduque les statuts démocratiques des partis politiques dans la recherche de la conquête du pouvoir politique. Celle-ci étant in fine bien plus tributaire de l’empreinte médiatique de la figure du parti que du débat argumentatif entre militants à convaincre. Attitude que l’on peut retrouver aussi chez Macron par exemple qui explique que les élections en politique c’est has been et que l’on peut faire de la politique différemment.
    Finalement si vous avez raison sur les moyens, les Insoumis n’ont ils pas raison sur la fin ? À savoir que s’il peut y avoir un deuxième tour FN-gauche de la gauche, c’est plutôt avec Mélenchon que le PCF ? Ce scénario, même improbable, vous semble-t-il impossible ?

    • Descartes dit :

      @ Sebas C.

      [Toutefois vous dites : « Le mouvement se conçoit plus comme une élite d’illuminés qui, ayant vu la Vérité, vont porter la bonne parole au monde. » Vous n’avez pas précisé qu’elle était la Vérité de ces adeptes.]

      Pour cela, il suffit d’écouter un discours de Mélenchon…

      [Ne pensez-vous pas que ce penchant religieux ne procède pas, en partie, du rôle des médias dans la sélection des élites politiques ? Ce que d’aucuns appellent la « médiacratie » rendrait caduque les statuts démocratiques des partis politiques dans la recherche de la conquête du pouvoir politique. Celle-ci étant in fine bien plus tributaire de l’empreinte médiatique de la figure du parti que du débat argumentatif entre militants à convaincre. Attitude que l’on peut retrouver aussi chez Macron par exemple qui explique que les élections en politique c’est has been et que l’on peut faire de la politique différemment.]

      En effet, les médias – et les réseaux sociaux – rendent possible l’apparition d’un nouveau type de politicien, celui que j’avais appelé « l’égo-politicien », dont Mélenchon et Macron sont des bons exemples. Ce type de politicien ne représente pas un parti, une collectivité militante, puisque la représentation exige un mandat. Ce type de politicien propose son discours et demande à ses militants un ralliement acritique.

      [Finalement si vous avez raison sur les moyens, les Insoumis n’ont ils pas raison sur la fin ? À savoir que s’il peut y avoir un deuxième tour FN-gauche de la gauche, c’est plutôt avec Mélenchon que le PCF ? Ce scénario, même improbable, vous semble-t-il impossible ?]

      Rien n’est impossible dans ce bas monde… mais ce scénario me paraît ce qu’on peut en faire de plus proche ! Ou trouvez-vous un électorat pour voter pour Mélenchon et le placer au second tour ?

    • Sébas C. dit :

      @ Descartes

      [En effet, les médias – et les réseaux sociaux – rendent possible l’apparition d’un nouveau type de politicien, celui que j’avais appelé « l’égo-politicien », dont Mélenchon et Macron sont des bons exemples. Ce type de politicien ne représente pas un parti, une collectivité militante, puisque la représentation exige un mandat. Ce type de politicien propose son discours et demande à ses militants un ralliement acritique.]

      À mon avis les médias font plus que le rendre possible. Pensez-vous qu’il suffirait de légiférer sur les statuts et l’organisation des partis politiques pour contrer cette tendance ?

      [Rien n’est impossible dans ce bas monde… mais ce scénario me paraît ce qu’on peut en faire de plus proche ! Ou trouvez-vous un électorat pour voter pour Mélenchon et le placer au second tour ?]

      Plutôt derrière des écrans interactifs que des écrans simples récepteurs. De la paupérisation croissante de cette classe moyenne qui n’est quand même pas marquée au fer rouge du Parti Soumis.
      Enfin, je vous accorde volontiers qu’il doit encore manquer quelques % à ce scénario. Mais que reste-t-il à espérer sinon pour la gauche de la gauche ? Mélenchon, dernier rempart contre la révolte ?

    • Descartes dit :

      @ Sebas C.

      [À mon avis les médias font plus que le rendre possible. Pensez-vous qu’il suffirait de légiférer sur les statuts et l’organisation des partis politiques pour contrer cette tendance ?]

      En fait, cette tendance se « contre » d’elle-même. Je vous le répète : tous les hommes politiques qui ont cru pouvoir se faire élire sur cette base se sont cassés la gueule. Les électeurs savent faire la part entre une « égo-candidature » et une véritable offre politique.

      [De la paupérisation croissante de cette classe moyenne qui n’est quand même pas marquée au fer rouge du Parti Soumis.]

      Où voyez-vous cette « paupérisation » ? Pour le moment, elle est assez limitée.

      [Enfin, je vous accorde volontiers qu’il doit encore manquer quelques % à ce scénario. Mais que reste-t-il à espérer sinon pour la gauche de la gauche ? Mélenchon, dernier rempart contre la révolte ?]

      De quelle « révolte » parlez-vous ? Celle des « classes moyennes » ?

    • Sébas C. dit :

      [En fait, cette tendance se « contre » d’elle-même. Je vous le répète : tous les hommes politiques qui ont cru pouvoir se faire élire sur cette base se sont cassés la gueule. Les électeurs savent faire la part entre une « égo-candidature » et une véritable offre politique.]

      Alors pourquoi le PCF est à 2 % et Mélenchon à 12 % ?

      [Où voyez-vous cette « paupérisation » ? Pour le moment, elle est assez limitée.]

      Tout dépend de ce que l’on considère comme « limitée ». Notamment dans les difficultés des générations les plus jeunes. Pour cela aussi que le parti le plus jeune est le FN.

      [De quelle « révolte » parlez-vous ? Celle des « classes moyennes » ?]

      J’aurais dû préciser « sentiment de révolte », cela aurait été plus simple à comprendre. Je signifiais par la phrase : « Mélenchon, dernier rempart contre la révolte ? » que la figure Mélenchon représente encore un espoir pour de nombreux électeurs de gauche. Sans espoir que reste-t-il ?

    • Descartes dit :

      @ Sébas C.

      [« En fait, cette tendance se « contre » d’elle-même. Je vous le répète : tous les hommes politiques qui ont cru pouvoir se faire élire sur cette base se sont cassés la gueule. Les électeurs savent faire la part entre une « égo-candidature » et une véritable offre politique ». Alors pourquoi le PCF est à 2 % et Mélenchon à 12 % ?]

      Je ne vois pas très bien d’où sortent ces chiffres. En 2007, le PCF a fait 2% mais on ne sait combien aurait fait Mélenchon, puisque celui-ci soutenait à l’époque Ségolène Royal. En 2012, Mélenchon a fait 11% en étant le candidat soutenu par le PCF. On ne sait donc pas ce qu’auraient fait Mélenchon et un candidat PCF s’ils s’étaient affrontés. Et en 2017… le vote n’a pas encore eu lieu.

      Mais la question n’est pas tant de savoir si un égo-candidat peut faire un score à deux chiffres. C’est de savoir s’il a une chance d’être élu. Or, pour le moment aucun égo-candidat n’est arrivé même à se qualifier pour le deuxième tour, ni même à être le « troisième homme ». Les égo-candidats sont un phénomène marginal de la politique française : ils font de la mousse dans les médias, et bénéficient d’un « vote de sympathie », mais leur poids politique jusqu’ici est et a toujours été nul. Pensez au général Boulagner…

      [« Où voyez-vous cette « paupérisation » ? Pour le moment, elle est assez limitée ». Tout dépend de ce que l’on considère comme « limitée ». Notamment dans les difficultés des générations les plus jeunes. Pour cela aussi que le parti le plus jeune est le FN.]

      Je vous rappelle qu’on parlait ici de la « paupérisation » des « classes moyennes ». Je doute qu’on trouve beaucoup de jeunes des « classes moyennes » au FN… Par ailleurs, vous noterez que les « difficultés des générations plus jeunes » ne se traduisent pas par une baisse de leur niveau de vie, au contraire. Jamais les jeunes n’avaient fait d’études aussi longues. Jamais les jeunes n’ont eu autant accès à des biens matériels comme le téléphone, l’ordinateur ou la voiture. Il ne faut pas idéaliser le passé.

      [J’aurais dû préciser « sentiment de révolte », cela aurait été plus simple à comprendre. Je signifiais par la phrase : « Mélenchon, dernier rempart contre la révolte ? » que la figure Mélenchon représente encore un espoir pour de nombreux électeurs de gauche. Sans espoir que reste-t-il ?]

      Je comprends mieux. Au fond, votre analyse coïncide avec la mienne. Mélenchon joue le même rôle que le Paradis dans la vision chrétienne : celle du dernier « espoir » qui reste dans cette vallée de larmes…

    • Sébas C. dit :

      [
      Je ne vois pas très bien d’où sortent ces chiffres. En 2007, le PCF a fait 2% mais on ne sait combien aurait fait Mélenchon, puisque celui-ci soutenait à l’époque Ségolène Royal. En 2012, Mélenchon a fait 11% en étant le candidat soutenu par le PCF. On ne sait donc pas ce qu’auraient fait Mélenchon et un candidat PCF s’ils s’étaient affrontés. Et en 2017… le vote n’a pas encore eu lieu.

      Mais la question n’est pas tant de savoir si un égo-candidat peut faire un score à deux chiffres. C’est de savoir s’il a une chance d’être élu. Or, pour le moment aucun égo-candidat n’est arrivé même à se qualifier pour le deuxième tour, ni même à être le « troisième homme ». Les égo-candidats sont un phénomène marginal de la politique française : ils font de la mousse dans les médias, et bénéficient d’un « vote de sympathie », mais leur poids politique jusqu’ici est et a toujours été nul. Pensez au général Boulagner…]

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_sondages_sur_l%27%C3%A9lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_2017#octobre
      pour Mélenchon et les 2 % de 2007 pour le PCF. Il est juste de dire, même si c’est approximatif, que Mélenchon à 6 fois plus de chances de passer au second tour que le PCF. On peut alors comprendre que cela suscite des espérances.
      Quant à Boulanger, il aurait dû écouter Naquet et marcher sur l’Élysée le soir de sa victoire. 🙂 Mélenchon marchera-t-il sur l’Élysée ? Mdr plié en 4. Il appellera plutôt à faire barrage au FN au second tour. Mdr plié en 8. Soit l’exact contraire de Boulanger qui avait aussi le vote des bonapartistes acquis à sa cause.

      [Je comprends mieux. Au fond, votre analyse coïncide avec la mienne. Mélenchon joue le même rôle que le Paradis dans la vision chrétienne : celle du dernier « espoir » qui reste dans cette vallée de larmes…]

      Voilà. Le seul risque dans cette comedia c’est que la figure se fasse éjecter par un mouvement sincère au sein du parti en récoltant son empreinte médiatique. Ce serait un joli coup.
      Mais cela ne risque pas d’arriver puisque tout est construit dans ce parti pour que rien n’existe de signifiant en dehors de la figure du commandeur des croyants, comme vous l’indiquez. Les choses sont bien faites quand même, vous ne trouvez pas ?

    • Descartes dit :

      @ Sébas C.

      [pour Mélenchon et les 2 % de 2007 pour le PCF. Il est juste de dire, même si c’est approximatif, que Mélenchon à 6 fois plus de chances de passer au second tour que le PCF.]

      Non : ce n’est pas « juste », c’est même ridicule. Comment pouvez-vous sérieusement comparer ce qui n’est qu’un sondage aujourd’hui et un résultat vieux de dix ans ? Tout ça n’est pas sérieux. Pourquoi ne pas comparer avec le résultat de Georges Marchais en 1981, puisque vous y êtes ? Par ailleurs, à supposer même que Mélenchon ait « 6 foix plus de chances de passer au second tour que le PCF », six fois zéro ça fait toujours zéro.

      [On peut alors comprendre que cela suscite des espérances.]

      Oui. Il suscite des espérances pour les mêmes raisons que le paradis chrétien ou islamique suscite des espérances parmi les fidèles. C’était l’un des points que je voulais faire dans mon papier. Cela étant dit, les chances que Mélenchon soit au deuxième tour est à peu près du même ordre que celle qu’un jihadiste a de se voir entouré de 72 vierges après s’être fait sauter.

      [Voilà. Le seul risque dans cette comedia c’est que la figure se fasse éjecter par un mouvement sincère au sein du parti en récoltant son empreinte médiatique. Ce serait un joli coup. Mais cela ne risque pas d’arriver puisque tout est construit dans ce parti pour que rien n’existe de signifiant en dehors de la figure du commandeur des croyants, comme vous l’indiquez. Les choses sont bien faites quand même, vous ne trouvez pas ?]

      Je l’ai toujours dit : Mélenchon est un grand tacticien…

    • Sébas C. dit :

      [Non : ce n’est pas « juste », c’est même ridicule. Comment pouvez-vous sérieusement comparer ce qui n’est qu’un sondage aujourd’hui et un résultat vieux de dix ans ? Tout ça n’est pas sérieux. Pourquoi ne pas comparer avec le résultat de Georges Marchais en 1981, puisque vous y êtes ? Par ailleurs, à supposer même que Mélenchon ait « 6 foix plus de chances de passer au second tour que le PCF », six fois zéro ça fait toujours zéro.

      [On peut alors comprendre que cela suscite des espérances.]

      Oui. Il suscite des espérances pour les mêmes raisons que le paradis chrétien ou islamique suscite des espérances parmi les fidèles. C’était l’un des points que je voulais faire dans mon papier. Cela étant dit, les chances que Mélenchon soit au deuxième tour est à peu près du même ordre que celle qu’un jihadiste a de se voir entouré de 72 vierges après s’être fait sauter.]

      Ah ! Ah ! Ah ! Vous me faites rire Descartes. J’en ai mal à ma Foix.
      Allez, vous devez le savoir ; au fond qu’elle est le point commun entre la politique et la religion ?
      Mais oui, c’est ça, les deux parlent d’espérance. Dans cette optique 6×0 ça marchera toujours mieux que 0x0. Pas que chez Mélenchon. De Gaulle disait qu’il faisait « comme si » ; c’est qu’il fallait bien susciter l’espérance mon bon monsieur. Y-a-t-il autre chose en politique que l’espérance ? Est-ce que celle-ci est rationnelle ? Le pire dans tout ça c’est que parfois ça marche. Ah ! Ah ! Ah !
      À +

    • Descartes dit :

      @ Sébas C.

      [ Ah ! Ah ! Ah ! Vous me faites rire Descartes. J’en ai mal à ma Foix.]

      A votre foi, vous voulez dire…

      [Allez, vous devez le savoir ; au fond qu’elle est le point commun entre la politique et la religion ? Mais oui, c’est ça, les deux parlent d’espérance.]

      Oui, et la différence est que la politique parle d’espérance dans ce monde tangible, alors que la religion la réserve à un autre monde imaginaire…

      [De Gaulle disait qu’il faisait « comme si » ; c’est qu’il fallait bien susciter l’espérance mon bon monsieur.]

      Barnum disait la même chose. Vous savez, ce Barnum dont la politique commerciale était fondée sur un sage dicton : « n’oubliez pas qu’il naît un imbécile chaque minute ».

      [Y-a-t-il autre chose en politique que l’espérance ?]

      Bien sur qu’il y a « autre chose ». Si De Gaulle s’était contenté de « faire comme si », nous n’aurions ni bombe atomique, ni centrales nucléaires, ni des institutions solides… Je crois que vous venez de mettre le doigt sur le cœur du problème : que l’espérance soit important en politique n’implique pas que la politique se réduise à l’espérance. Et beaucoup trop de dirigeants confondent la politique avec le « faire comme si »…

    • Sébas C. dit :

      Bien sûr mon propos se limitait à la politique électoraliste. Heureusement que des décisions sont prises et mises en branle. La politique c’est aussi de l’action, on est bien d’accord.

      [Je crois que vous venez de mettre le doigt sur le cœur du problème : que l’espérance soit important en politique n’implique pas que la politique se réduise à l’espérance.]
      Effectivement le fond du problème est que nous ne sommes plus souverains en France pour prendre des décisions importantes qui mettront en branle des décisions qui comptent vraiment. D’où tout ce barnum comme vous dîtes.

  58. Barbey dit :

    Bon article (comme presque toujours!)

    Trois questions :
    -Avez vous déjà connu un mouvement politique qui soit vraiment démocratique? Et qui est été victorieux?

    -Pour le peu que je connaisse, la plupart des militants défendent corps et âme leur champion. A un point que, dans le même parti, il est bien difficile de critique le président.

    –Vos impressions concernant les parrainages de Mélenchon. Pensez vous qu’il va y arriver ou que Hollande a encore quelques tours dans son sac?

    • Descartes dit :

      @ Barbey

      [-Avez vous déjà connu un mouvement politique qui soit vraiment démocratique? Et qui est été victorieux?]

      Ca dépend ce que vous appelez « vraiment démocratique ». La démocratie parfaite n’existe pas. Et pas seulement à cause de la méchanceté de « ceux d’en haut » : une démocratie parfaite implique que « ceux d’en bas » prennent le temps de participer à la vie civique, de s’informer, d’étudier les dossiers…

      J’ai connu, oui, des partis raisonnablement démocratiques. Et cette démocratie peut prendre deux formes. La première est une démocratie de type formel, ou des procédures explicites garantissent la participation des militants aux décisions. Ainsi, par exemple, EELV peut être considéré comme un parti très largement démocratique. La deuxième forme est un peu plus complexe : aux procédures formelles se superposent des conditions qui font que les dirigeants prêtent une attention particulière aux opinions de la base. Le PCF a fonctionné pendant des décennies sur ce modèle.

      [-Pour le peu que je connaisse, la plupart des militants défendent corps et âme leur champion. A un point que, dans le même parti, il est bien difficile de critique le président.]

      Il est normal de défendre « corps et âme » le « champion » qu’on s’est soi-même donné. Mais ce qu’on défend n’est pas l’homme en soi, mais la fonction de représentation. Cela n’exclut pas la critique en tant que personne. C’est un peu comme avec les élus : je trouve scandaleux qu’on crache sur le président de la République, mais on peut parfaitement cracher sur Monsieur Hollande.

      [-Vos impressions concernant les parrainages de Mélenchon. Pensez vous qu’il va y arriver ou que Hollande a encore quelques tours dans son sac?]

      Je pense qu’il va y arriver : la droite lui donnera les parrainages qui lui manqueront. Après tout, elle à tout intérêt à permettre la multiplication des candidatures à gauche. Les seul problème est comment faire pour justifier ces parrainages venus de l’autre rive. Je fais toute confiance à Mélenchon pour nous expliquer que « donner son parrainage ce n’est pas manifester un accord avec nos idées, mais permettre le libre jeu de la démocratie »…

  59. Coma81 dit :

    Je partage l’analyse concernant le mouvement des insoumis même si la métaphore religieuse est poussée un peu trop loin. Mais ce que Descartes ne perçoit pas c’est que le mouvement s’inscrit parfaitement dans le contexte de la démocratie représentative telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Les structures militantes sont en ruine, et ce bien avant l’arrivée de Mélenchon. L’heure est à l’incarnation d’un projet par une personnalité charismatique. Les militants ne sont plus que des petites mains le temps de la campagne. De ce point de vue Obama, Sanders, Macron, Mélenchon, même combat. Pour reprendre les catégories de Hirshman (loyaulty, exit, voice) les militants ont le choix soit de se soumettre soit de quitter le mouvement, mais pas de peser (réellement) dans les décisions. Il faut interpréter ce mouvement d’ensemble comme un approfondissement de la démocratie représentative : l’offre politique se structure indépendamment des “masses” tout en cherchant à capter les demandes électorales. La compétition électorale correspond de plus en plus à un marché politique. Certes rien de réjouissant pour tout ceux qui rêvent d’une “vraie” démocratie.
    Mais vous comprendrez que je trouve votre article un peu injuste vis à vis de Mélenchon. On ne peut se réjouir du phénomène Bernie Sanders et faire la fine bouche quand la même chose se produit en France. La “verticalité” du mouvement des insoumis n’est pas propre à ce mouvement. Il s’agit, pour la “gauche radicale française” d’un simple alignement sur les pratiques politiques, lequel est inévitable si on prétend participer à une élection aujourd’hui.
    Évidement, dans ces conditions, pour que les électeurs puissent exprimer réellement un choix politique, il faut que l’offre politique soit suffisamment diversifiée. Le pluralisme devient plus que jamais le point décisif.
    A cet égard, je ne peux qu’offrir un témoignage personnel. Je me suis abstenu pendant 5 ans aux élections ne trouvant pas d’offre politique souverainiste à gauche. La candidature de Mélenchon vient combler ce vide (quoi qu’en disent certains) et m’offre la possibilité de me réinvestir en politique pour au moins quelques mois le temps des élections.

    • Descartes dit :

      @ Coma81

      [Je partage l’analyse concernant le mouvement des insoumis même si la métaphore religieuse est poussée un peu trop loin.]

      Ce n’est pas une « métaphore ». Le mode de pensée des « insoumis », leur vision du monde est une vision véritablement religieuse. Et leur mouvement fonctionne comme une église.

      [Mais ce que Descartes ne perçoit pas c’est que le mouvement s’inscrit parfaitement dans le contexte de la démocratie représentative telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Les structures militantes sont en ruine, et ce bien avant l’arrivée de Mélenchon. L’heure est à l’incarnation d’un projet par une personnalité charismatique.]

      Non, décidément non. Je vous fais remarquer que pour le moment toutes les « personnalités charismatiques » qui se sont présentées sans avoir derrière elles le soutien plein et entier d’une « structure militante » se sont cassées la gueule. Malgré la gonflette médiatique, Macron n’a aucune chance sérieuse d’être élu, pas plus que Mélenchon. L’échec de Ségolène Royal illustre aussi très bien l’échec des tentatives de contourner les structures militantes. Alors, on peut dire que les partis sont en décadence, qu’ils ne font pas le boulot qu’ils devraient faire… mais il me semble un peu prématuré d’annoncer leur mort.

      [Les militants ne sont plus que des petites mains le temps de la campagne. De ce point de vue Obama, Sanders, Macron, Mélenchon, même combat.]

      Vous faites un mauvais diagnostic : Obama et Sanders sont membres d’un « parti de gouvernement », le Parti Démocrate. Après y avoir milité pendant des années, ils se sont présentés à la procédure de sélection interne de leur parti – la primaire – et accepté son verdict : Obama a été désigné candidat et élu, Sanders a été battu à la primaire et soutient la candidate de son parti. Obama et Sanders ressemblent plus respectivement à Hollande ou à Montebourg qu’à Macron ou Mélenchon…

      [Pour reprendre les catégories de Hirshman (loyalty, exit, voice) les militants ont le choix soit de se soumettre soit de quitter le mouvement, mais pas de peser (réellement) dans les décisions.]

      Je ne comprends pas très bien de quels « militants » vous parlez. A l’heure de choisir entre Sanders et Clinton, j’ai l’impression que les militants ont effectivement pesé. Les catégories de Hirshman s’appliquent aux rapports entre une organisation et son entourage – en fait une compagnie et ses clients – mais pas dans les rapports entre une organisation et ses membres. On ne peut pas dire que Hollande n’ait, dans ses rapports à l’Etat, que trois choix : loyalty, exit, voice…

      [Il faut interpréter ce mouvement d’ensemble comme un approfondissement de la démocratie représentative : l’offre politique se structure indépendamment des “masses” tout en cherchant à capter les demandes électorales. La compétition électorale correspond de plus en plus à un marché politique. Certes rien de réjouissant pour tout ceux qui rêvent d’une “vraie” démocratie.]

      Je ne dirais ps qu’il s’agit d’un « approfondissement ». Je pense plutôt qu’il s’agit de la tentative de certains de se « vendre » comme on vendrait un produit, avec des méthodes empruntées du marketing. Mais je pense qu’ils font une analyse fausse, qu’ils se laissent intoxiquer par la vulgate médiatique auxquelles les gens comme Séguéla et ses successeurs. Dans les faits, aucun politique n’a pour le moment réussi à prendre le pouvoir dans un pays de tradition démocratique sans avoir derrière lui un vrai parti politique. Les « offres politiques qui se structurent indépendamment des masses » arrivent rarement à faire autre chose que des feux de paille.

      [Mais vous comprendrez que je trouve votre article un peu injuste vis à vis de Mélenchon. On ne peut se réjouir du phénomène Bernie Sanders et faire la fine bouche quand la même chose se produit en France.]

      Je vous le répète : rien de commun entre Mélenchon et Sanders. Sanders est un militant démocrate de longue date, qui s’est soumis à la primaire de son parti, et qui une fois battu a négocié son soutien au candidat victorieux en échange de quelques concessions programmatiques. Mélenchon s’est proclamé candidat de lui-même, marqué son indépendance par rapport à tous les partis, rejeté toute possibilité de soumettre cette candidature au suffrage des militants, que ce soit dans une primaire ou sous tout autre forme. La comparaison ne tient pas

      [La “verticalité” du mouvement des insoumis n’est pas propre à ce mouvement. Il s’agit, pour la “gauche radicale française” d’un simple alignement sur les pratiques politiques, lequel est inévitable si on prétend participer à une élection aujourd’hui.]

      De quelles « pratiques politiques » parlez vous ? Pourriez-vous me citer un exemple d’organisation aussi « verticale » que le « mouvement des insoumis » ?

      [A cet égard, je ne peux qu’offrir un témoignage personnel. Je me suis abstenu pendant 5 ans aux élections ne trouvant pas d’offre politique souverainiste à gauche. La candidature de Mélenchon vient combler ce vide (quoi qu’en disent certains) et m’offre la possibilité de me réinvestir en politique pour au moins quelques mois le temps des élections.]

      En quoi « l’offre » Mélenchon comble le vide d’une demande « souverainiste de gauche » ? Mélenchon est très clair sur ce point : qu’on passe par un « plan A » (réforme des institutions européennes) ou par un « plan B » (désobéissance aux traités, voire sortie), le but n’est pas de restaurer la souveraineté nationale, mais de construire une « autre Europe » tout aussi fédérale que celle que nous avons – et même bien plus. Le projet de Mélenchon est le projet de Mitterrand remis au goût du jour. Qu’est ce qu’il y a de « souverainiste » là dedans ? Etre « souverainiste », ce n’est pas rejeter cette Europe particulière. C’est rejeter l’idée même que notre avenir réside dans une construction supranationale quelque elle soit. Un souverainiste ne se bat pas contre l’UE parce qu’elle fait une politique d’austérité. Il se bat contre l’UE parce qu’il a compris qu’une telle construction ne peut QUE produire ce type de politiques.

      Non, Mélenchon n’offre en rien une proposition souverainiste. Si vous trouvez que Mélenchon « comble ce vide », c’est parce que vous avez envie de croire, une envie telle qu’elle vous fait voir chez lui ce que vous avez envie de voir. Attention aux déceptions…

  60. JJD dit :

    bonjour
    ce billet est très éclairant et croise mes préoccupations (le mot est faible) sur la démarche de Mélenchon

    ce que vous dites de la « règle verte » est tout à fait juste
     si on se doit se limiter à ce que la nature peut renouveler , il n’y a plus d’industrie, plus de transports , plus de vie urbaine si on n’a plus d’acier ou de béton, plus d’électricité, et pour l’agriculture , on revient avant l’an 1000 (la charrue à soc de fer)
     ce qui est amusant dans cette logique , c’est qu’il n’a plus non plus d’énergies renouvelables : certes le vent ou le soleil sont éternels mais pas les terres rares sans lesquelles ces moyens de production n’existent pas
     on pourrait dire la même chose pour la fameuse économie de la mer qui, pertinente ou pas, doit quand même exiger quelques aciers spéciaux
     il est évidemment plus facile de se cacher derrière un tel slogan creux que d’envisager comment économiser les ressources minérales , trouver des substituts à celles qui sont en voie d’épuisement rapide, bref affronter la complexité et les contradictions du réel
     et il y a tout une conception du rapport au peuple : faut il lui donner les éléments pour réfléchir , ce qui est évidemment compliqué , ou se limiter à des mantra à croire d’office.

    la démarche « religieuse » tend à écarter tout débat rationnel sur ce qui pourrait gêner , sachant qu’évidemment revenir sur le terrain de la raison serait désastreux pour ceux qui mènent cette entreprise

    sur le contenu vertical de la démarche , je m’exprime à la fois en tant que vieux militant syndical et historien, c’est en rupture totale avec 150 ans d’histoire du mouvement ouvrier français et au delà avec notre histoire depuis la Révolution.
    A tout moment , les dirigeants du mouvement ouvrier , politique ou syndical, s’ils peuvent évidemment influencer largement les décisions à prendre , ne sont pas tout puissants , ils doivent tenir compte dans ce qu’ils présentent , dans leur expression des attentes et de la culture de ceux qu’ils représentent ;
    s’ils ne le font pas (ce qui arrive bien sûr) , ils ont de fortes chances de se prendre un rateau, et tout militant qui a été un tant soit peu responsable en a pris , et çà forme à la modestie

    que Mélenchon puisse avoir ainsi l’adhésion de nombre de gens qui par ailleurs ne sont pas idiots ni bornés , et sont bien intentionnés(en ce sens , l’assimilation à une secte ne me parait pas le bon diagnostic) me parait traduire l’état de sidération d’une large partie de la gauche , après 30 ans de néo libéralisme et la calamité Hollande : réaction de désespoir où on s’accroche à la bouée qui passe sans savoir (et sans vouloir savoir )où çà nous mène et comme Mélenchon est un brillant tacticien, tout à fait capable d’être en phase (et brillamment ) avec les préoccupations de beaucoup dans son expression, on évite de s’interroger (et de l’interroger) sur la cohérence de sa démarche.
    Mélenchon n’est que le symptôme d’un phénomène bien plus large

    • Descartes dit :

      @ JJD

      [ce que vous dites de la « règle verte » est tout à fait juste (…) il est évidemment plus facile de se cacher derrière un tel slogan creux que d’envisager comment économiser les ressources minérales , trouver des substituts à celles qui sont en voie d’épuisement rapide, bref affronter la complexité et les contradictions du réel]

      La question est : alors qu’une telle règle est si évidemment absurde, pourquoi les « insoumis » continuent à répéter – où écoutent répéter sans réagir, ce qui revient au même – cette fameuse « règle » ? Pourquoi tolèrent-ils qu’on mette une telle absurdité dans un programme ? La seule réponse que je trouve à ces questions, c’est que les « insoumis » ont un pensée qui tient plus du religieux que du politique. On croit à la « règle verte » comme d’autres croient à l’Immaculée conception où à la Trinité. A la rigueur, plus c’est absurde, plus on croît parce que la croyance dans l’absurde est la preuve de la vraie foi : « credo quia absurdum ».

      [que Mélenchon puisse avoir ainsi l’adhésion de nombre de gens qui par ailleurs ne sont pas idiots ni bornés , et sont bien intentionnés (en ce sens, l’assimilation à une secte ne me parait pas le bon diagnostic)]

      Pourquoi ? Qu’est ce qui vous fait penser que les membres des sectes ne sont pas « bien intentionnés » ? Vous savez, discutez avec les Témoins de Jéhovah. On peut leur reprocher beaucoup de choses, mais pas de ne pas vouloir sauver tous les hommes…

      [me parait traduire l’état de sidération d’une large partie de la gauche , après 30 ans de néo libéralisme et la calamité Hollande : réaction de désespoir où on s’accroche à la bouée qui passe sans savoir (et sans vouloir savoir )où çà nous mène]

      Je ne crois pas. Je fais une analyse bien plus cynique : les « classes moyennes » ont depuis de longues années le cœur à gauche et le portefeuille à droite. Elles veulent perpétuer le capitalisme globalisé et l’alliance avec la bourgeoisie qui sert leurs intérêts, mais d’un autre côté a besoin d’une idéologie qui la justifie, qui transfère la culpabilité sur quelqu’un d’autre. C’est l’idéologie du « 1% » opposé au « 99% », ce qui permet aux « classes moyennes » de se mettre du côté des victimes, alors qu’ils sont en fait du côté des exploiteurs. Mélenchon, de ce point de vue, offre un produit idéologique idéal : une action qui nominalement va contre tout ce qui est mauvais et pour tout ce qui est bon, qui ne touche les intérêts de personne sauf de ce « 1% » fantasmatique.

      [Mélenchon n’est que le symptôme d’un phénomène bien plus large]

      Oui, mais guère nouveau.

  61. Baruch dit :

    [À l’élection présidentielle, je voterai pour un candidat, une candidate, qui proposera de sortir de l’union européenne et de l’euro. qui proposera de sortir de l’OTAN, qui proposera de relancer une grande politique industrielle, qui voudra revenir à plus de justice sociale, qui proposera une politique internationale de coopération et d’amitié entre les peuples et de lutte contre l’impérialisme, qui rétablira l’autorité de l’État laïque et républicain, et éventuellement proposera à la Nation l’objectif sur le long terme d’aller vers la construction d’une société socialiste.]dit Gugus69, entièrement d’accord avec lui, la question est que le PCF dans la phase actuelle ne propose pas cela.
    En aucun cas je ne peux voter Mélenchon, car sur tous ces points il est totalement en deçà de ces exigences.
    Et que depuis 2012 ses prises de positions et actions n’ont eu pour résultats (peut-être était-ce d’ailleurs un but recherché) que de liquider toutes les positions sur lesquelles on pouvait s’appuyer pour développer une politique de ce type.
    Il a développé une phraséologie dévastatrice (la lutte des places) pour contrer Chassaigne, (sur la ligne politique duquel je ne suis pas) mais qui élu lui comme député et président de groupe cherchait à faire entendre et défendre les positions communistes et même progressiste.
    La résistance à la loi-travail n’a pas eu lieu que dans la rue, mais aussi à l’Assemblée, pied à pied, pas à pas.
    Le travail parlementaire “communiste” dans un système capitaliste, ce n’est pas lancer de belles phrases ,c’est mener un combat.
    Les forces du travail ont subi une défaite lourde, Mélenchon et ses élucubrations y est à mon avis pour quelque chose, dans la confusion gauchiste qu’il a porté partout.
    C’est bel et bon de se porter sur le bord des cortèges avec le triangle des déportés communistes à la boutonnière (personnellement je n’oserais pas m’en emparer, car je n’en étais pas, même si j’en ai beaucoup connus et qu’ils étaient mes camarades) c’est plus difficile de mener dans le système, la tâche précise pour laquelle on, c’est à dire mes camarades, m’a élu.

    • Descartes dit :

      @ Baruch

      [En aucun cas je ne peux voter Mélenchon, car sur tous ces points il est totalement en deçà de ces exigences. Et que depuis 2012 ses prises de positions et actions n’ont eu pour résultats (peut-être était-ce d’ailleurs un but recherché) que de liquider toutes les positions sur lesquelles on pouvait s’appuyer pour développer une politique de ce type.]

      Je ne crois pas aux théories du complot. Les limitations de Mélenchon ne viennent pas d’un quelconque machiavélisme du personnage, mais de ce qu’il est. C’est un trotskyste fasciné par le rapport qu’entretenait Mitterrand avec le pouvoir au point d’en faire un modèle. C’est un Maastrichien convaincu que la construction européenne surpanationale est notre avenir, même s’il est déçu par l’Europe telle qu’elle est. Il a réussi un syncrétisme curieux entre une forme de jacobinisme un peu caricaturale, le victimisme ambiant et la gauchisme soixante-huitard. Mais faut pas lui demander plus. Il reste un gauchiste, et en bon gauchiste il cherche à détruire tout ce qu’il n’arrive pas à contrôler.

      [Le travail parlementaire “communiste” dans un système capitaliste, ce n’est pas lancer de belles phrases ,c’est mener un combat. Les forces du travail ont subi une défaite lourde, Mélenchon et ses élucubrations y est à mon avis pour quelque chose, dans la confusion gauchiste qu’il a porté partout.]

      Tout à fait. Le problème est que le combat sur la durée n’intéresse pas Mélenchon, qui est l’homme des « coups ». Ce patient travail qu’il faut faire pour construire un parti, pour l’institutionnaliser, pour lui donner une véritable vie démocratique, pour l’organiser comme instrument du combat politique ne l’intéresse pas. Et du coup, c’est un homme qui passe…

  62. Blandine perret dit :

    Vous avez raison l’aprés 2017 risque d’être destructeur si le culte de la personnalité de JLM ne sert pas un collectif.
    J’avais mis beaucoup d’espoir en JLM, et même milité dans son parti. Je suis très déçue de la dérive populiste du bonhomme.
    Comment un individu aussi imbu de lui-même prétend-il défendre la démocratie ?
    Son égocentrisme est incompatible avec les idées du renouvellement qu’il prétend incarner. Ce “qui m’aime me suive” est pitoyable.
    D’autre part, je suis en désaccord total avec sa conception de la laïcité, surtout quand on sait qu’elle lui est inspirée soi disant par l’ Peña-Ruiz,quen pensez vous?
    Tout mon soutien à Pierre Laurent, à André Chassaigne pour porter une parole plus ouverte et plus collective.

    • Descartes dit :

      @ Blandine perret

      [Vous avez raison l’aprés 2017 risque d’être destructeur si le culte de la personnalité de JLM ne sert pas un collectif.]

      Je pense que c’est là le risque principal de son aventure. Cela va créer des blessures qu’on aura du mal à refermer lorsqu’il faudra conquérir une représentation parlementaire après l’élection présidentielle. Et ne parlons même pas des élections municipales suivantes…

      [D’autre part, je suis en désaccord total avec sa conception de la laïcité, surtout quand on sait qu’elle lui est inspirée soi disant par l’ Peña-Ruiz,quen pensez vous?]

      Je n’ai pas compris ce qui vous gêne dans sa conception de la laïcité. Pourriez-vous être plus explicite ?

  63. dudu87 dit :

    @Gugus69

    Bien d’accord avec toi… “Ce serait en effet le candidat idéal… mais qui, bordel, qui ?” comme tu réponds Descarte.

  64. luc dit :

    En fait ils sont très malins à la direction du pcf ; Ils se la jouent outrés, face à la mégalomanie supposée de JLM et s’y opposent,jouant le conformisme et le légalisme de l’électorat.Ils prennent des postures effarouchées ridicules et sans objet,envers le tribun qualifié à tort de “national populiste” mais en fait ils jouent la carte sécurité,comme en 2011/12.
    Personne ne songe sérieusement que le PCF ne soutiennent pas JLM car devant une telle cacophonie à gauche plein de gens qui ne votaient plus, dégoutés par cette gauche,s’abstiendront .D’autres pourraient s’intéresser au mouvement de Melenchon.
    Ceux ci, risquent de se lasser de ce cirque et rester dans l’abstention ce qui est très bon pour les gros partis installés et leurs fidèles votants.”Il faut que tout tremble pour que rien ne bouge”.
    La surprise 2017 ce sera peut être que le ps sera toujours plus que jamais “la gauche” et saura récompenser ses soutiens.
    Pour la seconde fois,Chassaigne se propose à la présidentielle.En fait ,il vise sa réélection comme député pour çail faut qu’il récupère toutes les voix à gauche.
    Il l’avait déjà fait en 2011,puis avait soutenu JLM qui a obtenu le bon scorede 11%.Lui avait été réélu ainsi qu’une demi douzaine de pcf qui compte réitérer l’exploit en usant de la maneuvre Chassaigne.
    En 2016,voici donc de nouveau Chassaigne,qui à n’en pas douter en Janvier 2017se retirera pour laisser la place à JLM,mais récoltera en retour son soutien dans sa circonscription..
    Il y a bien longtemps que MGB,PL et associés ont programmé la candidature JLM,avec son aval bien sûr.
    Nous pouvons même qualifier cette pratique de Chassaignisme.
    Aussi pour 2022 ,2027,2032 et 2037,Chassaigne sera comme en 2011 et 2017,un vrai faux candidat ,puis se retirera au profit de JLM,seul Pape légitime de la gauche de la gauche.
    Conçu en 2011,le Chassaignisme sera l’alpha et l’oméga des stratégies de JLM et du PCF,n’est ce pas?
    Pourquoi changer une pratique gagnante qui permettra au second tour des législatives les électorats du PS,JLM et PCF.?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [En fait ils sont très malins à la direction du pcf ; Ils se la jouent outrés, face à la mégalomanie supposée de JLM et s’y opposent, jouant le conformisme et le légalisme de l’électorat.]

      Vous êtes ironique, je suppose… Non, ils ne sont pas « très malins » à la direction du PCF. On en arrive au contraire au désastre final. A force de transférer le pouvoir aux « notables », la direction nationale du PCF est vidée de toute énergie vitale. Ils n’ont aucune idée, aucune stratégie, aucun projet autre que de durer. Ils ne pensent qu’en termes de stratégie électorale. C’est le degré zéro de la politique. Et maintenant, ils se sont laissés coincer par la logique du fait accompli de Mélenchon…

      [Personne ne songe sérieusement que le PCF ne soutiennent pas JLM car devant une telle cacophonie à gauche plein de gens qui ne votaient plus, dégoutés par cette gauche, s’abstiendront.]

      Si le PCF soutient Mélenchon, il est mort. Quel avenir peut avoir un parti politique si peu dynamique qu’il en arrive à se faire imposer son candidat et son programme de l’extérieur ? A quoi ça sert que les militants communistes se décarcassent, qu’ils aillent à des réunions, qu’ils votent des documents, si in fine leur seule utilité est de coller les affiches et de remplir les meetings de quelqu’un qu’ils n’ont pas choisi, de diffuser un programme qu’ils n’ont pas rédigé ? Si le PCF n’a pas de projet autonome, à quoi sert-il bon dieu ?

      [La surprise 2017 ce sera peut être que le ps sera toujours plus que jamais “la gauche” et saura récompenser ses soutiens.]

      Oui. Et punir ceux qui ne l’auront pas soutenu. Je ne donne pas cher de la peau des candidats communistes qui auront à affronter un candidat PS et un autre « insoumis »…

      [En 2016,voici donc de nouveau Chassaigne, qui à n’en pas douter en Janvier 2017 se retirera pour laisser la place à JLM, mais récoltera en retour son soutien dans sa circonscription.]

      Ah bon ? Pourtant Mélenchon a été très clair : les « insoumis » présenteront des « nouveaux candidats » dans les 577 circonscriptions. Pensez-vous que Chassaigne arrivera à se faire passer pour un « nouveau candidat » ?

  65. Anne Iversaire dit :

    @ JJD, @ Descartes

    [que Mélenchon puisse avoir ainsi l’adhésion de nombre de gens qui par ailleurs ne sont pas idiots ni bornés , et sont bien intentionnés]

    J’ajouterais que d’un point de vue progressiste, la pierrerabhisation (réelle) des esprits me semble bien plus grave que leur prétendue lepenisation…

  66. Electron libre dit :

    « En tout cas, je constate que vous disposez du temps libre pour écrire un long message… et pas un argument de fonds. »

    Comment voulez-vous que je puisse argumenter dans un sens ou dans un autre ? puisque je ne suis que dans l’observation, à ce stade.
    Si je me présente comme un électron libre, c’est que je n’ai jamais milité et je ne pense pas militer un jour, physiquement, pour quelque parti que ce soit.
    Par contre, intellectuellement, je ne me sens pas devoir brader pour autant mon rôle de citoyen, sous prétexte que je n’ai pas définitivement choisi mon camp !
    Je m’autorise donc tous les scénarios possibles, y compris celui de ne pas participer, le moment venu, faute d’avoir été convaincue par les propositions des uns et des autres.

    Et puis le temps libre, selon l’usage que vous en faîtes, ne fait que vous positionner là où votre cheminement intellectuel vous pousse, naturellement !
    Ecrire est pour moi d’un grand intérêt et m’apporte d’immenses bienfaits.
    Mettre des mots sur des impressions le plus souvent mouvantes, m’aide à y voir plus clair quant au possible attrait que tel mouvement (politique mais pas que) pourrait exercer sur moi, de manière non nécessairement permanente…

    La longueur d’un texte, n’a donc rien d’effrayant en terme de temps consommé, tout arrive d’un jet généralement chez moi. Je ne me plie jamais à ce genre d’exercice parce qu’il faut s’y coller mais parce que l’inspiration ou le sentiment d’urgence d’une situation donnée, m’y aura incitée furieusement.

    Cela vous suffit-il comme réponse ?

    Ce que je constate surtout, c’est que taper pour taper (ce que vous faites dans votre billet), rend celui qui s’adonne à cette pratique, le plus souvent encore plus inaudible !
    Vouloir avoir raison sous de fallacieux prétextes, ne conduit qu’au rejet pur et simple, combien même, en certains points, vous énonceriez quelques vérités.
    Maintenant, vous avez beau jeu de vous étendre sur l’absence d’arguments de fond de personnes que vous avez placées au centre d’une polémique, nuisant particulièrement à leur image, tout court, et vous riant de leur combat, selon vous, perdu d’avance.

    Pour ma part, votre billet ne m’aura influencée d’aucune manière.
    Je regarde plus que jamais ces « insoumis » avec bienveillance et je compte bien qu’ils parviennent, de par leur acharnement militant, à me donner envie de leur filer un coup de main, selon mes modestes moyens.

    • Descartes dit :

      @ Electron libre

      [« En tout cas, je constate que vous disposez du temps libre pour écrire un long message… et pas un argument de fonds. » Comment voulez-vous que je puisse argumenter dans un sens ou dans un autre ? puisque je ne suis que dans l’observation, à ce stade.]

      Pas tout à fait. Lorsque vous écrivez « Figurez-vous que l’heure n’est plus à défendre des valeurs étiquetées de gauche ou de droite, l’enjeu est ailleurs ! », on n’est pas dans l’observation mais bien dans un raisonnement. Peut-être pourriez vous l’exposer ? Où est « l’enjeu », et pourquoi ?

      [Si je me présente comme un électron libre, c’est que je n’ai jamais milité et je ne pense pas militer un jour, physiquement, pour quelque parti que ce soit.]

      C’est votre droit. Mais il n’y a pas de quoi être fier. Le militantisme, c’est l’école de la politique. Et ceux qui n’ont jamais eu la chance de militer, c’est un peu comme ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.

      [Je m’autorise donc tous les scénarios possibles, y compris celui de ne pas participer, le moment venu, faute d’avoir été convaincue par les propositions des uns et des autres.]

      Dois-je comprendre que vous n’excluez pas de voter pour Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen ?

      [Ce que je constate surtout, c’est que taper pour taper (ce que vous faites dans votre billet), rend celui qui s’adonne à cette pratique, le plus souvent encore plus inaudible ! Vouloir avoir raison sous de fallacieux prétextes, ne conduit qu’au rejet pur et simple, combien même, en certains points, vous énonceriez quelques vérités.]

      Mais ou sont les « fallacieux prétextes » ? Je ne vois rien de « fallacieux » dans ce que j’ai écrit.

      [Maintenant, vous avez beau jeu de vous étendre sur l’absence d’arguments de fond de personnes que vous avez placées au centre d’une polémique, nuisant particulièrement à leur image, tout court, et vous riant de leur combat, selon vous, perdu d’avance.]

      Je ne vois pas en quoi j’aurais « beau jeu ». Je ne fais que décrire le fonctionnement d’un mouvement, en soulignant des éléments qui me semblent dangereux. Je le fais honnêtement, et les personnes qui se sentiraient mises en cause ont toute liberté ici pour apporter leurs arguments et démontrer avec des arguments que ma vue est erronée.

      [Pour ma part, votre billet ne m’aura influencée d’aucune manière.]

      De cela vous seul êtes juge. Je note tout de même que vous vous êtes senti suffisamment interpellé pour y répondre, et j’imagine pas que vous fassiez de même pour chaque papier publié sur chaque blog. J’en déduis que ce papier à du exercer sur vous une certaine influence, même si elle vous est imperceptible…

      [Je regarde plus que jamais ces « insoumis » avec bienveillance et je compte bien qu’ils parviennent, de par leur acharnement militant, à me donner envie de leur filer un coup de main, selon mes modestes moyens.]

      Moi aussi je les regarde avec bienveillance. Mais la bienveillance n’exclut pas la lucidité.

  67. Flattot dit :

    “Une stratégie d’illuminés semblable à celle de Daesh.” Tel est le coeur des propos de ce monsieur qui se revendique de Descartes.

    Mais ce brouilleur de cartes, à grand renfort d’approximations et par la vacuité de son délire, nous en révèle bien plus sur son jeu, que sur celui de ceux qu’il prétend dénoncer.

    Ce jeu c’est celui de Franz-Olivier Giesbert, Gattaz, Hollande,Valls, Macron,etc… Daesh, CGT même combat! Leurs obsessions, leurs cauchemars: L’intelligence et la parole d’une multitude de sans-dent, de sans voix, de voyous enfin capable de les démystifier, eux, les grands prêtres de la religion néolibérale. Cette religion qui revendique l’ouverture de ses chapelles le dimanche. Cette religion à échappé à notre brouilleur de carte, étrange!

    • Descartes dit :

      @ Flattot

      [“Une stratégie d’illuminés semblable à celle de Daesh.” Tel est le coeur des propos de ce monsieur qui se revendique de Descartes.]

      Certainement pas. La seule référence à Daesh dans mon papier fait référence au mécanisme d’adhésion des « insoumis » : « dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté ». C’est tout. Aucune référence à la « stratégie » ou aux « illuminés » dans cette comparaison. Vous feriez mieux de lire avec attention mon texte avant de répondre.

      [Leurs obsessions, leurs cauchemars: L’intelligence et la parole d’une multitude de sans-dent, de sans voix, de voyous enfin capable de les démystifier, eux, les grands prêtres de la religion néolibérale.]

      Vous croyez vraiment que ce genre de jérémiade fait avancer le schmilblick ? Si vous voulez croire que vous faites cauchemarder quelqu’un, faites vous plaisir. Mais je crains que vous vous fassiez de grandes illusions… surtout si vous croyez que le « mouvement des insoumis » va donner la parole aux « sans-dent ». Vous devriez aller plus souvent aux assemblées des « insoumis », et compter les « sans-dent » et les « sans-voix » dans l’assistance…

  68. Electron libre dit :

    “Mais il n’y a pas de quoi être fier. Le militantisme, c’est l’école de la politique. Et ceux qui n’ont jamais eu la chance de militer, c’est un peu comme ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.”
    Voyons, voyons relisez-moi ! où ai-je parlé de fierté ?
    Investissement professionnel oblige (+ passions), le temps me manquerait…
    Je suis cependant réceptive envers ceux qui ont cette fibre militante.
    Donc, on ne peut que les remercier de toute l’énergie qu’ils vont y consacrer, bien que bon nombre d’entre eux aient aussi, par ailleurs, des charges professionnelles importantes.
    Vous avez de la bienveillance pour eux, dites-vous ? A première vue, ce n’est pas si évident, à lire votre billet, mais admettons, les apparences, après tout….

    • Descartes dit :

      @ Electron libre

      [Voyons, voyons relisez-moi ! où ai-je parlé de fierté ? ]

      Voyons, voyons relisez-moi. Où ais-je dit que vous aviez parlé de fierté ?

      [Vous avez de la bienveillance pour eux, dites-vous ? A première vue, ce n’est pas si évident, à lire votre billet, mais admettons, les apparences, après tout….]

      Si je n’avais pas une grande bienveillance pour les militants – et même une grande estime – je ne perdrai pas mon temps à les avertir qu’ils sont en train de se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’au coude. C’est précisément parce que je les estime que la pensée qu’ils suivent un illusionniste comme les enfants de Hamelin suivaient le flûtiste du conte m’est insupportable.

  69. Cerné dit :

    Au fond si JLM arrive à représenterl’estime de soi des français résistants à l’UMPS,ne mérite t il pas d’être le pape inamovible dirigeant le gauche de la gauche comme il le fait depuis 2010 avec les consentements actifs de PL et MGB?
    Toutes ces discussions ,ça me fait doucement rigoler…voilà comment ça va se terminer:s’il y a la Le Pen au second tour face à Hollande,on votera pour lui pour ne pas avoir le risque d’un fascisme.Si c’est un mec de droite face à elle,on votera pour le mec de droite pour les mêmes raisons,même s’il nous promet des lendemains qui déchantent…donc autant voter Hollande tout de suite si on est efficace ou Poutou pour son honnêteté et ses convictions.Et vous pouvez échanger des heures,ça ne changera rien…vu les prédispositions actuelles du “peuple” dont je ne préfère pas parler…
    2017 se jouera entre Marine et un candidat UMPS,qui sera élu,alors pourquoi ne pas voter JLM?

    • Descartes dit :

      @ Cerné

      [Au fond si JLM arrive à représenter l’estime de soi des français résistants à l’UMPS, ne mérite t il pas d’être le pape inamovible dirigeant le gauche de la gauche comme il le fait depuis 2010 avec les consentements actifs de PL et MGB?]

      Personnellement, je ne pense pas que la fonction du politique soit de « représenter l’estime de soi ». Par ailleurs, je vois que les électeurs « résistants à l’UMPS » tendent à voter Marine Le Pen plutôt que Jean-Luc Mélenchon. Et finalement, je ne suis pas très croyant, alors les « papautés inamovibles »…

      [Toutes ces discussions, ça me fait doucement rigoler…voilà comment ça va se terminer:s’il y a la Le Pen au second tour face à Hollande, on votera pour lui pour ne pas avoir le risque d’un fascisme.]

      Je doute que ce scénario se réalise. Mais à supposer même que ce soit le cas, cela ne se « terminera » pas comme ça. Vous savez, après la présidentielle, l’histoire continue. Et les résultats des présidentielles auront un effet sur ce qui se passera par la suite. Ce n’est pas la même chose Hollande au deuxième tour avec une gauche à 45% qu’avec une gauche à 25%.

      [Si c’est un mec de droite face à elle, on votera pour le mec de droite pour les mêmes raisons, même s’il nous promet des lendemains qui déchantent…]

      Qui ça, « on » ? Vous savez, je pense qu’il y aura des gens pour voter FN…

      [donc autant voter Hollande tout de suite si on est efficace ou Poutou pour son honnêteté et ses convictions.]

      J’ai pas compris pourquoi « si on est efficace » il faudrait voter « tout de suite » Hollande plutôt que Sarkozy ou Juppé, par exemple. Quand à Poutou, en quoi serait-il plus « honnête » que Arthaud, par exemple ?

      [2017 se jouera entre Marine et un candidat UMPS, qui sera élu, alors pourquoi ne pas voter JLM?]

      Décidez vous : plus haut vous me dites qu’il faut voter Hollande – si on veut être efficace – ou bien Poutou – si on choisit le vote honnête. Et maintenant vous me dites qu’autant voter JLM ?

      L’élection de 2017 donnera à la sortie un président venu de l’UMPS. Ce qui, après tout, est le cas pour toutes les élections présidentielles depuis au moins 1981. Mais l’histoire ne s’arrête pas avec l’élection présidentielle. Il faut donc choisir son vote en pensant à la suite. Personnellement, je n’ai pas envie d’installer à la « gauche de la gauche » un mouvement charismatique qui privera le PCF des rares députés qu’il a réussi à sauver.

  70. Electron libre dit :

    “C’est précisément parce que je les estime que la pensée qu’ils suivent un illusionniste comme les enfants de Hamelin suivaient le flûtiste du conte m’est insupportable.”

    Puissent-ils vous écouter, alors ! L’estime que vous dites leur porter, bien camouflée entre les lignes, finiront-ils par la débusquer ?
    Il est des moyens plus efficaces et directs, je pense…
    Sinon, des bruits courent que la CGT appellerait à voter pour Mélenchon ???

    • Descartes dit :

      @ Electron libre

      [Il est des moyens plus efficaces et directs, je pense…]

      Par exemple ? L’expérience m’a montré que sans un peu de provocation, vous n’êtes pas écouté.

      [Sinon, des bruits courent que la CGT appellerait à voter pour Mélenchon ???]

      Méfiez-vous des intox…

  71. Louis dit :

    Vous voterez donc pour Hollande ou blanc ou abstention pour sortir du capitalisme ? Mais peut-être êtes vous un ennemi de l’abrogation de la loi El Khomri ? Ou d’une augmentation du SMIG ?
    Quand à moi, je lirai L’Avenir en Commun (un très beau titre !) dès que le guide suprême l’aura avaliser. Malheureusement, des camarades encore au PG, qui espéraient vainement un programme d’émancipation sociale, m’ont prévenu. Attends encore quelques semaines, m’a dit l’un d’eux…Et j’en ferai la critique, pour reconstruire un Avenir Communiste.Soyons sérieux,quand même!
    Il y a trois choses ici à comprendre :
    1) Personne n’est jamais sorti du capitalisme avec un vote. C’est l’art des politiciens de “gauche” d’utiliser une telle croyance religieuse pour faire leur carrière.,Mis à part la parenthèse extraordinaire de 1946 où le PCF a pu faire appliquer le programme du CNR,avec De Gaulle et la sfio ,et l’expérience de 1936,aucune grève générale n’a amélioré le sort des salariés durablement.
    Les acquis n’ont été possibles que lorsque le PCF influençait le gouvernement avec un rapport de forces en sa faveur.
    2) Par contre, ce qu’il reste de conquêtes démocratiques peut permettre à ceux qui appris de l’histoire comment on sort du capitalisme.
    Les militants formés à la lutte de classe, lucidement et réalistement anti-capitaliste, se permettent d’utiliser l’élection comme tribune. Jamais en condition d’égalité,mais un petit peu de tribunes est toujoursbon à prendre pour le PCF depuis des décennies aphone.. Il n’y en aura jamais sous la domination du capital,de permissivité pour le PCF, mais c’est mieux que rien,une élection présidentielle.
    3) A condition bien sûr de faire une campagne au service de la reconstruction du mouvement ouvrier, dans son projet, et dans ses organisations, y compris parti(s) révolutionnaire(s) sans lesquels il n’y a jamais eu, nulle part, de renversement de la bourgeoisie. Rien à voir avec le programme, bien intentionné, d’aménagement du capitalisme de JLM, vieille recette keynésienne totalement dépassée par l’évolution du monde.
    Soyons réaliste ,repensons le communisme du 21ième siècle,car il est en échec actuellement.Ce dont profite les aventuriers solitaires comme Mélenchon,jusqu’à quand?
    Seule, la volonté d’exister,est elle suffisante?

    • Descartes dit :

      @ Louis

      [Vous voterez donc pour Hollande ou blanc ou abstention pour sortir du capitalisme ?]

      Contrairement à Mélenchon, je n’ai jamais voté socialiste, je n’ai pas voté Hollande en 2012, et je ne vais pas commencer en 2017. Je n’ai aucune intention non plus de voter blanc ou de m’abstenir. Voilà pour votre question. J’attire quand même votre attention sur le fait qu’en 2017 on vote pour élire un président de la République, et non pour « sortir du capitalisme ». Relisez Marx : on ne sort pas du capitalisme par un acte de volonté. On sort quand le capitalisme rentre en crise systémique et devient « un obstacle au développement des forces productives ». Or, vous pouvez constater chaque jour que non seulement le système n’est pas en crise, mais qu’il est toujours en expansion. La sortie du capitalisme n’est pas donc pour demain. Il faudra donc voir ce qu’on peut faire pour améliorer la condition ouvrière en attendant.

      [Mais peut-être êtes vous un ennemi de l’abrogation de la loi El Khomri ?]

      Je me suis battu contre la loi El Khomri et je suis pour son abrogation. Mais je ne saisis pas trop le rapport avec la choucroute.

      [Ou d’une augmentation du SMIG ?]

      Le SMIG n’existe plus depuis 1970. On peut donc difficilement l’augmenter.

      [Quand à moi, je lirai L’Avenir en Commun (un très beau titre !) dès que le guide suprême l’aura avalisé.]

      Vous risquez d’être déçu. Le contenu est loin d’être aussi beau que le titre…

      [1) Personne n’est jamais sorti du capitalisme avec un vote.]

      Admettons. Et alors ? La « sortie du capitalisme » n’est pas l’alpha et l’oméga de la politique. Pour les raisons que j’ai expliqué plus haut, la sortie du capitalisme n’est pas pour demain. Et en attendant, le pays peut être gouverné plus ou moins bien. Vous l’admettez puisque plus haut vous me parlez de la loi El Khomri ou l’augmentation su SMIG. A ma connaisance, on n’est jamais sorti du capitalisme en abrogeant une loi ou en augmentant le salaire minimum.

      [Les acquis n’ont été possibles que lorsque le PCF influençait le gouvernement avec un rapport de forces en sa faveur.]

      Oui. Et le fait est qu’aujourd’hui non seulement le rapport de forces n’est pas très favorable au travail, mais surtout que le PCF a cessé de défendre la classe ouvrière pour s’occuper en priorité des classes moyennes.

      [2) Par contre, ce qu’il reste de conquêtes démocratiques peut permettre à ceux qui appris de l’histoire comment on sort du capitalisme. Les militants formés à la lutte de classe, lucidement et réalistement anti-capitaliste, se permettent d’utiliser l’élection comme tribune.]

      Comme tribune pour parler à qui ? Vos « militants formés à la lutte de classe » ont laissé la classe ouvrière partir chez le FN. Pourquoi ? Parce qu’ils ont trop parlé de « sortir du capitalisme » et pas assez des problèmes qui préoccupent les travailleurs concrètement. Comme disait un célèbre dirigeant communiste, il faut partir de ce que les gens ont dans la tête. Et pour le travailleur aujourd’hui, le problème prioritaire est l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité, la dégradation de son cadre de vie. Et non la « sortie du capitalisme ».

  72. gb dit :

    Si JL MELENCHON continue de vouloir imposer sans discussion possible son cadre politique de la France insoumise, cela va mal se passer !
    Une union ne peut pas commencer par une soumission au projet du chef.
    Elle doit se fonder sur un socle politique partagé dans le respect des partenaires.
    Pour ma part, je suis persuadé que JL MELENCHON est motivé essentiellement par la recomposition à gauche qui suivra la débâcle de 2017.
    La France insoumise se transformerait en force politique avec la prétention d’être le pôle de rassemblement.

    • Descartes dit :

      @ gb

      [Si JL MELENCHON continue de vouloir imposer sans discussion possible son cadre politique de la France insoumise, cela va mal se passer ! Une union ne peut pas commencer par une soumission au projet du chef.]

      Pour le moment, ça ne lui a pas si mal réussi… Vous savez, en période d’incertitude le führerprinzip marche toujours très bien. Les gens sont déboussolés, inquiets, ne savent pas à quel saint se vouer… et tout à coup apparaît un Homme qui sait tout, qui ne doute de rien, et qui leur dit que tout ira bien à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit.

      Mais le pouvoir absolu corrompt absolument. Les vrais hommes d’Etat le savent, et c’est pourquoi alors même qu’ils pourraient être des dictateurs préfèrent créer des institutions qui, en limitant leur pouvoir, les protègent de la démesure. Mélenchon n’a pas cette sagesse… et il y a fort à parier que tôt ou tard, lorsqu’il dérapera, il n’y aura personne pour le contrôler.

      [Elle doit se fonder sur un socle politique partagé dans le respect des partenaires.]

      « Respect » ? Vous êtes un grand idéaliste… en politique, seul le rapport de forces compte. En 2008, Mélenchon se faisait tout petit et caressait les communistes dans le sens du poil parce qu’il en avait besoin, parce que sa survie politique hors du PS dépendait d’eux, et parce qu’il avait l’espoir de les bouffer. Comme Mitterrand en 1974, maintenant que j’y pense…

      [Pour ma part, je suis persuadé que JL MELENCHON est motivé essentiellement par la recomposition à gauche qui suivra la débâcle de 2017.]

      C’est très possible. Mais à mon avis il fait une erreur de stratégie : une fois l’élection présidentielle passée, il y aura beaucoup moins de place pour un mouvement charismatique.

  73. Roman dit :

    Bonjour (ou bonsoir) Descartes

    J’ai voté Mélenchon en 2012 et je voterais probablement pour NDA faute de mieux en 2017, l’alliance avec les écolos qui représente en partie ce que j’exècre en politique ainsi que les louvoiements sur la sortie de l’euro m’ont définitivement éloigné de l’expérience même si je lui reconnais pas mal de qualités. J’ai deux questions à soumettre à votre légendaire sagacité.
    J’aimerais savoir quelle acception donnez-vous au terme trotskiste à l’heure actuelle ? Et en quoi Mélenchon est-représentatif de cette idéologie ?
    Et plus globalement quel est l’avenir d’un mouvement souverainiste en France alors que la majorité des français (certes une majorité loin d’être écrasante mais essentiellement concentré chez les personnes âgées, catégorie vouée à prendre une place de plus en plus importante étant donné l’évolution démographique) n’approuve pas une sortie de l’euro ?

    • Descartes dit :

      @ Roman

      [J’ai voté Mélenchon en 2012 et je voterais probablement pour NDA faute de mieux en 2017,]

      Je ne suis pas loin de la même conclusion : NDA c’est une candidature de témoignage, mais au moins le sens qu’on donnera au résultat est clair.

      [l’alliance avec les écolos qui représente en partie ce que j’exècre en politique ainsi que les louvoiements sur la sortie de l’euro m’ont définitivement éloigné de l’expérience même si je lui reconnais pas mal de qualités.]

      Les qualités personnelles et humaines de JLM ne sont pas pour moi en question. Mais comme vous je ne supporte plus son positionnement politique.

      [J’ai deux questions à soumettre à votre légendaire sagacité.]

      « Légendaire » ? Comme vous y allez… vous savez, je suis pas si vieux que ça ! 😉

      [J’aimerais savoir quelle acception donnez-vous au terme trotskiste à l’heure actuelle ? Et en quoi Mélenchon est-représentatif de cette idéologie ?]

      Le trotskysme est moins une « idéologie » au sens plein du terme qu’une vision particulière de l’action politique. C’est une vision ou l’acteur politique par excellence est le « groupuscule », petit groupe de gens unis par des liens de solidarité absolue et partageant totalement les mêmes options politiques. C’est d’ailleurs pourquoi la scission est une pratique permanente, puisque dès lors qu’il existe la moindre différence d’analyse, la solidarité absolue n’est plus garantie et il faut se séparer.

      En dehors de ça, le trotskysme n’implique aucune idéologie particulière – en dehors d’un attachement général et vague à une phraséologie. On peut être trotskyste et anticlérical, tout comme on peut être trotskyste et présenter des candidates voilées à une élection. Julien Dray, Lionel Jospin, Alain Krivine et Jean-Luc Mélenchon ont des options politiques très différentes, et cela n’empêche pas qu’on reconnaît dans leur action beaucoup d’éléments communs que vous ne trouverez pas par exemple chez un dirigeant communiste.

      [Et plus globalement quel est l’avenir d’un mouvement souverainiste en France alors que la majorité des français (certes une majorité loin d’être écrasante mais essentiellement concentré chez les personnes âgées, catégorie vouée à prendre une place de plus en plus importante étant donné l’évolution démographique) n’approuve pas une sortie de l’euro ?]

      Les faits, comme disait Lénine, sont têtus. En 1940, les français étaient en grande majorité pacifistes et ceux qu’on appelait les « bellicistes » – c’est-à-dire ceux qui appelaient à affronter l’Allemagne nazi – étaient cloués au pilori. Les français ont eu la guerre quand même, et ce sont les « bellicistes » qui ont dirigé la France Libre. L’avenir du mouvement souverainiste dépend étroitement des crises à venir. Pour moi, il doit être le réservoir à idées. Si le système s’effondre sous le poids de ses contradictions, alors il faudra chercher des idées nouvelles quelque part.

  74. Electron libre dit :

    @Descartes,

    Une alliance entre Mélenchon et l’UPR en vue d’un FREXIT, voilà qui aurait de quoi m’emballer un max. Voilà comment j’aimerais que les choses se passent et qui emporterait plus certainement mon adhésion. Il y a hélas fort peu de chance pour que ce scénario se produise.

    Le programme écologique de Mélenchon (si bancal vous semble-t-il) ne pourrait vraisemblablement être appliqué que par la sortie de l’UE, étant interdit à un pays européen de faire une politique intérieure nationale. En effet, la Commission européenne qui a l’initiative des lois, passe 90% de son temps avec les lobbies industriels et ses décisions sont tout, sauf écologiques !

    Quoi qu’il en soit, Asselineau, d’après ses soutiens, réussirait à avoir ses 500 signatures….Ce qui ne fut pas le cas en 2012…

    • Descartes dit :

      @ Electron libre

      [Une alliance entre Mélenchon et l’UPR en vue d’un FREXIT,]

      Mettez vous bien dans la tête que Mélenchon ne veut pas et ne voudra jamais d’un « Frexit ». Que voulez-vous, on ne se refait pas. Mélenchon est et restera jusqu’au jour de sa mort un mitterrandien. Pour lui, la construction européenne est un horizon indépassable. Je l’ai connu quand en 1992 il faisait campagne pour le « oui » à Maastricht. Je peux vous assurer qu’il croyait ce qu’il disait, et qu’il y croit toujours. Pour lui, l’objectif n’est pas de défaire l’Europe supranationale pour faire l’Europe des nations, c’est de faire une « autre Europe » tout aussi supranationale que celle que nous avons, sinon plus.

      Bien sur, Mélenchon est d’abord un politicien, et la politique commande. Il a bien compris – et il y a mis bien longtemps à se résigner – que dans sa base électorale le message europhile ne passait pas, et qu’il fallait prendre une position plus dure s’il ne voulait pas voir une partie de son électorat potentiel migrer chez NDA ou, horresco referens, chez Le Pen. Alors il a inventé tout ce galimatias du Plan A/Plan B, qui consiste à menacer nos partenaires d’utiliser la bombe atomique alors qu’ils savent parfaitement qu’on ne veut pas l’utiliser. Si vous ne me croyez pas, lisez ce qu’écrivait Mélenchon du temps des élections européennes de 2014 et ce qu’il raconte aujourd’hui, vous verrez que la différence est saisissante…

      [Le programme écologique de Mélenchon (si bancal vous semble-t-il) ne pourrait vraisemblablement être appliqué que par la sortie de l’UE,]

      La « règle verte » ne pourrait s’appliquer que par la sortie du monde réel. Quant au reste… je trouve les mesures concrètes – sortie du nucléaire, par exemple – très eurocompatible. Et le reste est tellement vague…

      [En effet, la Commission européenne qui a l’initiative des lois, passe 90% de son temps avec les lobbies industriels et ses décisions sont tout, sauf écologiques !]

      Vous faites erreur. Les lobbies écologiques ont un pouvoir considérable à la Commission. Pourquoi croyez-vous qu’on dépense chaque année des milliards en pure perte pour développer les énergies renouvelables ?

  75. Ribus dit :

    Descartes,

    Après avoir lu votre texte, je suis allé voir le site des insoumis. C’est surprenant car en fait, Mélenchon est assisté par deux juristes qui sont eux-mêmes secondés par « de jeunes rapporteurs » dont la plupart ont moins de 30 ans. Mais tous ou presque sont des universitaires travaillant dans l’enseignement ou la haute fonction publique.

    Ainsi, celui qui prétend redonner la parole au peuple et aider à restituer le pouvoir à ce peuple n’a dans dans son entourage direct aucun artisan, aucun commerçant, aucun chef d’entreprise, aucun petit fonctionnaire, aucun ouvrier, aucun employé.

    Vous utilisez le mot « religieux » pour caractériser la démarche de Mélenchon. C’est exact que sa manière de faire est très proche des prédicateurs évangéliques qui haranguent les foules pendant des heures pour les saouler d’idées plus ou moins farfelues.

    Il connaît ses talents de tribun et en fait une arme d’intoxication massive des gens qui viennent l’écouter. C’est davantage à mon avis des méthodes employées par les sectes que par les religions. Mélenchon s’est transformé en une sorte de gourou.

    Par ailleurs, il suffit de lire le document « 18 thèses pour l’écosocialisme » pour s’apercevoir que ce type est dans une logique révolutionnaire et qu’il ne cherche pas à gagner une élection mais à provoquer une insurrection et un renversement du système en place par la force et la violence.

    Généralement, on l’écoute avec sympathie ; à présent, grâce à vous, je le considère comme un homme dangereux.

    • Descartes dit :

      @ Ribus

      [Après avoir lu votre texte, je suis allé voir le site des insoumis. C’est surprenant car en fait, Mélenchon est assisté par deux juristes qui sont eux-mêmes secondés par « de jeunes rapporteurs » dont la plupart ont moins de 30 ans. Mais tous ou presque sont des universitaires travaillant dans l’enseignement ou la haute fonction publique.]

      « Travaillant » est un bien grand mot. En fait, il y a un paquet d’étudiants qui ne finiront pas leurs études, de « doctorants » qui ne finiront jamais leur doctorat – ou alors avec la complicité d’un professeur idéologiquement « ami », voir l’affaire Cambadélis pour une illustration de cette technique. En fait, cela permet à des gens qui sont déjà des politiciens professionnels d’avoir un statut social – et la sécurité sociale – pendant qu’ils attendent de devenir élus locaux, attachés parlementaires ou membres d’un cabinet.

      [Ainsi, celui qui prétend redonner la parole au peuple et aider à restituer le pouvoir à ce peuple n’a dans dans son entourage direct aucun artisan, aucun commerçant, aucun chef d’entreprise, aucun petit fonctionnaire, aucun ouvrier, aucun employé.]

      Sur ce point, je ne partage pas votre reproche. Que des artisans, des ouvriers, des employés soient représentés dans les organes de décision, c’est tout à fait désirable. Mais lorsqu’il s’agit des organes de réflexion, chargés du travail programmatique, il n’est pas anormal que ce soient les experts de chaque domaine qui soient appelés à faire le travail. Ce qui est plus gênant, c’est le fait que la quasi-totalité des profils soient juristes ou économistes. Aucun ingénieur industriel, et un seul ingénieur agronome… cela donne une idée de la vision qu’on a de la politique.

      [Vous utilisez le mot « religieux » pour caractériser la démarche de Mélenchon. C’est exact que sa manière de faire est très proche des prédicateurs évangéliques qui haranguent les foules pendant des heures pour les saouler d’idées plus ou moins farfelues.]

      Tout à fait. Mais le plus fascinant, c’est que ça marche, et cela auprès d’un public qu’on aurait pu imaginer à priori peu sensible à ce genre de méthodes. Cela donne à mon avis une bonne mesure de « l’envie de croire » des classes moyennes qui font l’essentiel de l’audience de ce mouvement.

      [Par ailleurs, il suffit de lire le document « 18 thèses pour l’écosocialisme » pour s’apercevoir que ce type est dans une logique révolutionnaire et qu’il ne cherche pas à gagner une élection mais à provoquer une insurrection et un renversement du système en place par la force et la violence.]

      J’avoue que cet aspect ne m’a pas frappé. Je pense que Mélenchon serait tout à fait pour une dictature à condition d’être le dictateur, mais il ne faudrait pas confondre « dictature » et « révolution ». Au fond, et une fois dépouillée de sa phraséologie, la logique de Mélenchon est plus réactionnaire que révolutionnaire. Pour ne donner qu’un exemple, sa vision de l’écologie rappelle plus Heiddegger que Lénine…

  76. Tom-Personne dit :

    Malgré mon inculture politique, je romps avec mon habitude de lecteur silencieux pour ajouter un commentaire à la longue liste que suscitent toujours vos articles.

    Je dois vous remercier pour avoir mis le doigt sur un point que je n’arrivais pas à saisir jusque là.
    Depuis des années, je peste contre les visions promues par le personnel politique de ce que j’appelle désormais la gauche métaphysique.
    Mais, probablement parce que je n’ai jamais milité de ma vie, je ne comprenais pas pourquoi elles résonnaient tant auprès de leurs soutiens.

    Pour illustrer le cheminement par l’anecdote, j’ai longtemps voté pour les verts/EELV.
    Je suppose que j’ai le profil sociologique cible, mais j’étais motivé avant tout par l’importance que j’accorde aux sujets d’environnement et d’énergie.
    Au fil des années, je n’ai fait que déchanter, mais le clou dans le cercueil a été la primaire de 2012.

    Les militants et sympathisants avaient une occasion unique de présenter un candidat éloquent et convaincu, parfaitement au fait de tous les codes des médias, et capable de mettre sur la table les fondamentaux du programme du parti, le tout de façon non clivante.
    Quoi qu’on pense de Nicolas Hulot par ailleurs, j’avais alors trouvé son éviction ahurissante.
    Même s’il n’aurait jamais été élu, il aurait pu peser de tout son poids dans le débat public.

    Au lieu de ça : l’entre-soi et la pureté idéologique.
    Il faut croire qu’on ne s’acoquine pas impunément avec certaines firmes transnationales… mais alors pourquoi continuer, quoi qu’il en coûte, à soutenir l’UE dont la commission est quasiment la chambre d’enregistrement des leurs lobbies?
    Surtout pas Hulot, mais Ok pour Dany le rouge-vert?

    A ce moment, j’ai compris que le but des militants n’était en aucun cas d’influer sur le cours de choses.
    Mais je n’avais encore jamais perçu la dimension de communion qui peut être sous-jacente à l’engagement politique.

    Je commence à penser que le reflux du religieux a des effets aussi profonds qu’inattendus dans la société.
    Cela pourrait expliquer le mysticisme qui imprègne la droite autoproclamée dissidente sur les réseaux sociaux, obsédée par le “satanisme” des élites, ou fascinée par les visions eschatologiques de je ne sais quel cheikh iranien.
    Cela pourrait aussi expliquer pourquoi l’écologie dite politique est fondée sur des restes de romantisme germanique, plus que sur la rationalité des lumières (sans parler de “l’islamo-gauchisme” et autres mouvements tout aussi incohérents).

    • Descartes dit :

      @ Tom-Personne

      [Malgré mon inculture politique, je romps avec mon habitude de lecteur silencieux pour ajouter un commentaire à la longue liste que suscitent toujours vos articles.]

      Ne vous privez surtout pas. La « culture politique » se construit en participant au débat. Vous vous prendrez peut-être quelques tartes au début – j’essaye d’éviter, mais ça m’arrive aussi d’en donner – mais avec le temps, vous verrez, ça vous ouvrira de nouveaux horizons… en tout cas, c’est comme ça que j’ai commencé (certains vous diront que ce n’est pas une recommandation)…

      [Depuis des années, je peste contre les visions promues par le personnel politique de ce que j’appelle désormais la gauche métaphysique.]

      J’aime beaucoup la formule. Si vous permettez, je vais l’adopter…

      [Au lieu de ça : l’entre-soi et la pureté idéologique.]

      Tout à fait. Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous conseille le roman « Le nom de la rose » – il faut lire le livre, le film ne reprend pas tout le contenu philosophique. Il y a là une bonne réflexion sur la problématique de la pureté en rapport avec l’extrémisme politique. C’est là je pense d’ailleurs la différence fondamentale entre les communistes de matrice léniniste et les « gauchistes » de différentes espèces. Chez les communistes, il y a toujours le rassemblement large – quitte à ne pas être d’accord surtout – pour aboutir à un mouvement de masse. Chez les gauchistes, il y a la problématique groupusculaire de l’épuration permanente pour éliminer les « traîtres » et les « déviationnistes » et rester dans une pureté idéale, quitte à être peu nombreux. La où les léninistes associent la force au nombre, les gauchistes pratiquent une forme d’élitisme extrême.

      [A ce moment, j’ai compris que le but des militants n’était en aucun cas d’influer sur le cours de choses. Mais je n’avais encore jamais perçu la dimension de communion qui peut être sous-jacente à l’engagement politique.]

      Elle est essentielle en ce moment. Plus le cadre de référence est pauvre, plus la formation des militants est faible, plus les incertitudes sont grandes, et plus les militants ont besoin qu’on confirme leurs opinions, et donc d’entendre d’autres militants confirmer leurs croyances. Si vous avez la curiosité, allez à des réunions, et vous pourrez entendre une longue litanie de gens qui disent tous exactement la même chose avec des mots et des exemples différents. Et si quelqu’un d’aventure ose critiquer la « vulgate », vous entendrez tous les intervenants suivants descendre l’hérétique qui a osé rompre la harmonie de la communauté. Je peux vous le dire par expérience, il m’est souvent arrivé de jouer le rôle de l’hérétique. Il y avait même des organisateurs qui m’invitaient précisément pour cela, sachant que rien ne soude autant une communauté de croyants qu’une hérésie à persécuter…

      Il ne faut pas confondre avec une autre forme de communion qui, elle, est beaucoup plus symbolique. On la trouve dans des partis qui sont en butte à l’hostilité permanente de l’environnement, comme le PCF naguère ou le FN aujourd’hui, mais aussi la maçonnerie. Ces organisations ont été obligées de mettre en place une sorte de d’espace protégé ou les militants peuvent se sentir à l’aise « entre soi » et s’exprimer librement sans craindre la censure ou le harcèlement auquel ils sont habitués dans le monde « profane ». La délimitation de cet espace se fait, par des rituels, des cérémonies, un langage codé commun aux initiés qui permet une forme de communion. Mais cette communion, contrairement à celle que j’ai expliqué plus haut, n’empêche pas de débattre librement, à la seule condition que les débats restent confinés à l’intérieur de l’espace protégé. On a le droit de contredire la « ligne », mais seulement entre gens de « bonne compagnie ». Devant l’extérieur vécu comme agressif, aucune divergence n’est tolérée.

      [Cela pourrait expliquer le mysticisme qui imprègne la droite autoproclamée dissidente sur les réseaux sociaux, obsédée par le “satanisme” des élites, ou fascinée par les visions eschatologiques de je ne sais quel cheikh iranien.]

      Tout à fait. La disparition des religions, qu’elles soient vraiment religieuses ou « laïques » comme le fut à une époque le communisme, a laissé un immense vide… et la nature, on le sait bien, en a horreur.

      [Cela pourrait aussi expliquer pourquoi l’écologie dite politique est fondée sur des restes de romantisme germanique, plus que sur la rationalité des lumières (sans parler de “l’islamo-gauchisme” et autres mouvements tout aussi incohérents).]

      Tout à fait. La rationalité est lourde à porter, parce que l’homme rationnel est totalement libre et donc totalement responsable de ses actes. Cette responsabilité est écrasante. Mieux vaut une idéologie qui vous permet de rejeter la responsabilité de vos malheurs sur les autres. Et vous avez le choix : une divinité, un complot, le capitalisme…

    • @ Descartes,

      “Il ne faut pas confondre avec une autre forme de communion qui, elle, est beaucoup plus symbolique.”
      En somme, si je comprends bien, le communiste ou le frontiste est dans une logique de citadelle assiégée par l’ennemi extérieur, là où le gauchiste est obsédé par les traîtres de l’intérieur.

      “Il y avait même des organisateurs qui m’invitaient précisément pour cela”
      Et… vous y êtes allé?

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [En somme, si je comprends bien, le communiste ou le frontiste est dans une logique de citadelle assiégée par l’ennemi extérieur, là où le gauchiste est obsédé par les traîtres de l’intérieur.]

      Exactement. J’admire votre pouvoir de synthèse : vous avez mis en une formule simple ma pensée ! Le PCF s’est conçu – du moins après 1936 – comme un parti de masse, cherchant à attirer le plus de gens possible quitte à faire des compromis. On voit cette logique à l’oeuvre par la création de nombreuses organisations « de masse » indépendantes du PCF mais ayant des rapports étroits avec celui-ci, qui permettaient à des gens qui ne partageaient pas l’ensemble de la vision communiste mais avaient une certaine sympathie pour celle-ci d’entrer dans l’orbite du Parti. C’est aussi dans cette logique que sont apparus les « compagnons de route », personnes qui sans adhérer au Parti – et donc sans partager l’ensemble de sa vision et de sa discipline – pouvaient faire un bout de chemin avec lui. Ces structures permettaient de rompre l’isolement d’un Parti fortifié. Car si les communistes ont fait de leur parti une « citadelle » ou l’on rentrait en montrant patte blanche, ce n’est pas par choix idéologique, par recherche d’un entre-soi entre « purs », mais sous l’effet d’un environnement très agressif, d’un harcèlement permanent. Tout le contraire des organisations « groupusculaires », pour qui l’enfermement et l’épuration permanente est un choix idéologique alors même que leur environnement leur est plutôt amical.

      Le cas du FN est intéressant : alors qu’au départ c’est une organisation « groupusculaire », elle se conçoit de plus en plus comme une organisation de masse. Le fait que cela coïncide avec la volonté de séduire l’électorat populaire qui fut celui du PCF n’est pas, à mon avis, une coïncidence…

      [« Il y avait même des organisateurs qui m’invitaient précisément pour cela ». Et… vous y êtes allé?]

      Bien entendu. J’ai pour politique de ne jamais refuser une tribune. Car même si on m’invite pour jouer les hérétiques de service et unir les fidèles, il y a toujours la possibilité que j’arrive à planter la graine de la pensée critique ne serait-ce que chez l’un seul de mes auditeurs. Et chaque personne gagnée est une victoire… Et j’avoue que j’ai eu quelquefois de très bonnes surprises, avec des gens qui après la réunion sont venus me voir – très discrètement – pour me remercier de mon intervention.

    • @ Descartes,

      “Le cas du FN est intéressant :”
      Très intéressant, en effet. Je me faisais d’ailleurs cette réflexion, que je vous livre: l’éviction de Jean-Marie Le Pen n’est-elle pas paradoxalement la preuve de sa réussite comme homme politique? Je veux dire par là que le fait que le FN soit capable de vivre hors du giron de son fondateur prouve que le Pen père, malgré ses travers, avait d’une certaine manière commencé à institutionnaliser son mouvement, même s’il se présentait volontiers en autocrate. Le processus s’est amplifié avec Marine le Pen, sans doute, mais je ne crois pas qu’elle soit partie de rien. Je trouve assez savoureux de constater que le Pen père, peut-être à son corps défendant, a “légué” à sa fille une machine institutionnelle assez efficace. Il se pourrait finalement que Jean-Marie le Pen ait été bien meilleur que Jean-Luc Mélenchon pour “construire” un parti dans la durée…

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [Très intéressant, en effet. Je me faisais d’ailleurs cette réflexion, que je vous livre: l’éviction de Jean-Marie Le Pen n’est-elle pas paradoxalement la preuve de sa réussite comme homme politique?]

      Pas forcément comme « homme politique », mais certainement comme créateur d’une institution. De la même manière que l’enfant qui quitte la maison de ses parents pour vivre sa vie comme personne autonome est la marque du succès de ses parents, le fait qu’une institution puisse vivre et prospérer de manière autonome est la marque d’un succès dans le processus de création d’une institution. Avec l’expulsion de Jean-Marie Le Pen, le FN montre que c’est bien plus qu’une simple affaire familiale, qu’il a une consistance propre.

      [Il se pourrait finalement que Jean-Marie le Pen ait été bien meilleur que Jean-Luc Mélenchon pour “construire” un parti dans la durée…]

      Ca, c’est certain. Mélenchon a créé dans sa vie politique plusieurs groupuscules : la Gauche socialiste, PRS, le PG, le M6R… toutes ont végété ou disparu dès lors que le Chef a cessé de s’intéresser à elles. Aucune n’a acquis une personnalité propre qui lui aurait permis d’exclure le Chef et de continuer à vivre sans lui… imaginez-vous Mélenchon expulsé du PG par le duo Coquerel-Simonnet ?

  77. Patrick dit :

    Pourquoi faut-il qu’il y ait des gens qui passent leur temps à essayer de casser ce que les autres essaient de construire ??
    Comment qualifier ces gens là ? Pour qui roulent-ils ? Quels intérêts ont-ils à agir de la sorte ??
    Il n’y a pas que des cons sur le net, mais il est certain que quasiment tous les cons y sont !!!!!!!!!!!!

  78. odp dit :

    Bonjour Descartes,

    Article intéressant et bien inspiré: Mélenchon a en effet une tendance naturelle à marcher sur l’eau qui n’a fait qu’empirer depuis la consommation de sa rupture avec le PCF. Sa dernière sortie (la charte des candidats aux législatives) est à ce titre proprement ahurissante pour un homme qui dit vouloir renforcer le parlementarisme. Atterrant. Incidentalement, il est est amusant de voir qu’en cette matière au moins l’extrême gauche se Lepénise (à la mode Jean-Marie avec un parti croupion et un porte-parole guignolisé) tandis que le FN se structure un peu sur un mode PCF. Peut-être Mélenchon, tentera-t-il, dans quelques années de recaser sa fille? Ceci dit, c’est, à la gauche de la gauche, le plus fort ; et, en politique, c’est en général le plus fort qui l’emporte. La position du PCF est très très délicate, à moins d’envisager une alliance avec Montebourg et d’autres qui puisse leur laisser espérer autre chose qu’une capitulation en rase campagne ou une nouvelle humiliation électorale.

    Ceci dit, pour persifler un peu, je suis surpris de vous voir critiquer ainsi l’esprit religieux qui animerait les Insoumis, car c’est un lieu commun que de comparer le PCF que vous avez tant aimé (celui des glorieuses années 1941-1986) à une Eglise, la foi en l’URSS à celle du charbonnier pour le Christ et le couple Staline/Thorez à celui de Dieu et de son prophète. Autre temps autres moeurs?

    • Descartes dit :

      @ odp

      [Article intéressant et bien inspiré: Mélenchon a en effet une tendance naturelle à marcher sur l’eau qui n’a fait qu’empirer depuis la consommation de sa rupture avec le PCF. Sa dernière sortie (la charte des candidats aux législatives) est à ce titre proprement ahurissante pour un homme qui dit vouloir renforcer le parlementarisme.]

      Tout à fait. Du temps où Mélenchon cherchait le soutien de ses partenaires, cela l’obligeait à négocier et faire des compromis. Et cela faisait une corde de rappel vers la réalité. Depuis 2013, il vit en vase clos avec un entourage qui lui répète qu’il est le plus beau, le plus fort, et qu’il n’a besoin de personne. Et du coup il semble avoir perdu toute notion de réalité. Je crois que l’exemple de la Charte, et plus encore la nomination a divinis des vingt premiers candidats aux législatives, sont des illustrations flagrantes de cette tendance. Ca va finir par lui jouer des tours…

      [Incidentalement, il est est amusant de voir qu’en cette matière au moins l’extrême gauche se Lepénise (à la mode Jean-Marie avec un parti croupion et un porte-parole guignolisé) tandis que le FN se structure un peu sur un mode PCF. Peut-être Mélenchon, tentera-t-il, dans quelques années de recaser sa fille?]

      Il a déjà recasé son gendre… alors, effectivement, il ne faudrait pas grande chose !

      [Ceci dit, c’est, à la gauche de la gauche, le plus fort ; et, en politique, c’est en général le plus fort qui l’emporte.]

      La question – à laquelle, je vous préviens, je n’ai pas de réponse – est de savoir à quel point Mélenchon est fort. Pour le moment, les sondages le placent entre 11 et 15%, mais il faut voir qu’il est le seul candidat médiatisé à gauche. Qu’en sera-t-il une fois que se sera dégagé un candidat socialiste – et peut-être un candidat communiste ? Souvenez-vous qu’en 2002 on donnait Chevènement à 12%. Il fit in fine 5%. Par ailleurs, le score à la présidentielle n’est pas la seule question. Que deviendront les « insoumis » une fois la campagne présidentielle terminée, lorsqu’il s’agira de participer à des scrutins ou l’implantation locale est plus importante que la visibilité médiatique nationale ?

      [La position du PCF est très très délicate, à moins d’envisager une alliance avec Montebourg et d’autres qui puisse leur laisser espérer autre chose qu’une capitulation en rase campagne ou une nouvelle humiliation électorale.]

      La position du PCF est délicate parce que sa direction est incapable de trancher. Je ne crois pas que le risque d’une « humiliation éléctorale » soit réel : Comme disait ce vieux juif qui était mon père, « quand on dort avec un malheur, on s’habitue ». En 2007, les 2% de Buffet ont été un traumatisme. Mais aujourd’hui, avec un peu d’habitude, à 2% les militants seraient contents, et à 3% ils auraient l’impression d’avoir remporté une victoire. Il faut donc relativiser le risque.

      [Ceci dit, pour persifler un peu, je suis surpris de vous voir critiquer ainsi l’esprit religieux qui animerait les Insoumis, car c’est un lieu commun que de comparer le PCF que vous avez tant aimé (celui des glorieuses années 1941-1986) à une Eglise, la foi en l’URSS à celle du charbonnier pour le Christ et le couple Staline/Thorez à celui de Dieu et de son prophète. Autre temps autres moeurs?]

      Très bonne question. Je vais en profiter pour clarifier ma pensée. Je n’ai rien contre la foi. La foi donne la force aux gens de se surpasser, de faire des choses extraordinaires qu’ils ne feraient pas sous le seul l’empire de la raison. Par ailleurs, vous connaissez ma « théorie des fictions nécessaires ». Toute société nécessite des croyances communes, des choses qu’on croit non pas parce qu’elles sont vraies, mais parce que cette croyance est utile. C’est vrai pour toute institution, c’est vrai pour un parti politique. Ce qui me gêne, ce n’est pas la foi, c’est quand la foi devient un instrument du pouvoir, quand la foi devient l’instrumentation de légitimation du pouvoir d’un homme ou d’un groupe. La foi en Dieu ne me gêne pas, c’est quand cette foi se transforme en infaillibilité papale que cela devient problématique.

      Or, si le mouvement communiste à « divinisé » des personnalités comme Staline, cette divinisation n’a jamais servi à légitimer leur pouvoir. Admettons – ce n’est pas mon analyse, mais peu importe – un instant que Staline, Mao ou Kim il Sung aient exercé un pouvoir personnel absolu. Posez-vous la question : ont-ils maintenu ne serait-ce qu’une fiction de direction collective ? Pourquoi ont continué à convoquer des congrès, à réunir des comités centraux, des bureaux politiques, des Soviets ou des Assemblées nationales ? Pourquoi ont-ils dicté des constitutions et construits des états qui étaient largement régis par le droit ? Pourquoi n’ont-ils jamais rendu explicite leur pouvoir personnel, assumé le caractère arbitraire de ce pouvoir ? Ma réponse est qu’ils l’ont fait parce que les militants n’auraient jamais accepté une telle logique. Dans la « religion » communiste la foi s’investit dans le marxisme, dans le « sens de l’histoire », dans les « lendemains qui chantent ». Pas dans une personne. On pouvait chanter les louanges de Staline, en faire le « coryphée des sciences », prétendre qu’il n’y avait pas meilleur interprète de Marx ou de Lénine. Mais son pouvoir ne venait pas de sa « divinité », mais de son investiture par le Comité central du PCUS. Que cette investiture ne fut qu’une formalité n’enlève rien au fait que l’existence même de cette formalité révèle les limites de la « foi ».

      A ma connaissance, aucun dirigeant communiste n’a jamais osé se passer d’investiture collective, et se légitimer de lui-même. Et cela même en période révolutionnaire ou de grande crise, quand la difficulté de faire fonctionner un organe collectif peut servir de prétexte au pouvoir personnel. Pensez par exemple que pendant l’occupation, le PCF fonctionne avec une direction collective, et le Secrétariat continue à se réunir régulièrement. Lénine, pendant la révolution de 1917, rend compte quotidiennement au Bureau politique. Les pays socialistes n’ont jamais connu la logique du « fuhrerprinzip », qui donnait au dirigeant « naturel » le pouvoir absolu. Staline pouvait faire voter la loi qui lui plaisait, mais il lui fallait la faire voter, autrement, elle ne s’appliquait pas.

      Ce qui est extraordinaire chez Mélenchon, c’est qu’il n’a même pas ressenti le besoin d’une investiture collective, d’un processus de décision collectif, fut-il vicié, fut-il fictif. Aujourd’hui, il a plus de pouvoir au mouvement des « insoumis » que Thorez n’en a jamais eu au PCF. Il exerce le pouvoir non au nom de tous, mais en son nom propre. Sa légitimité n’est pas conférée, elle est essentielle. C’est cela qui me gêne, et non la foi en elle-même. Un dirigeant dont la légitimité vient d’une investiture peut toujours être contesté, ses décisions discutées. Un dirigeant dont la légitimité vient de lui-même est indiscutable…

    • odp dit :

      @ Descartes

      Merci pour vos réponses et précisions si bien exposés: vous répondez tout à fait mon objection. Dans ce genre de moments, c’est un vrai plaisir de vous lire.

    • Descartes dit :

      @ odp

      [Merci pour vos réponses et précisions si bien exposés: vous répondez tout à fait mon objection. Dans ce genre de moments, c’est un vrai plaisir de vous lire.]

      Connaissant votre culture et votre niveau d’exigence, croyez que je suis très sensible à ce compliment !

  79. luc dit :

    @odp[comparer le PCF que vous avez tant aimé (celui des glorieuses années 1941-1986) à une Eglise, la foi en l’URSS à celle du charbonnier pour le Christ et le couple Staline/Thorez]
    La réalité est plus complexe,selon mon expérience personnelle.
    Le pcf comptait aussi des personnalités comme Aragon,Juquin,Vaillant-Couturier,Duclos,Kanapa,Marty,Tillon,Souvarine,Jean jérome,villon,ambroise croizat et des milliers d’autres personnalités.
    Parmi toutes ces personnalités,nombreuses étaient différentes de Plissonnier,chargé de recevoir les fonds venus de l’URSS.
    Si vous lisez le livre de Juquin,sur Aragon,vous constaterez que celui-ci,pratiquait son mentir-vrai,tordu certes,mais constant,vis à vis de l’URSS.Toutes les directions pré Thoréziennes étaient en délicatesse avec l’URSS.Dans ses articeles au New york times,Thorez s’est différencié des consignes de l’URSS comme pour la construction du front populaire en 34-36.Duclos était réputé pour pencher du côté de Mao,plus que de l’Urss dans les différents sur l’Amour en 69.Copin,Fizbin,Paul Laurent étaient des dirigeants connus pour leur ‘anti’ soviétisme.Althusser,Garaudy aussi..Quant à la dénonciation de l’invasion par le pacte de varsovie de la tchécoslovaquie en 68,le soutien aux dissidents aprés,les réserves nombreuses vis à vis de l’invasion de l’afghanistan en 79,les crirtiques nombreuses des pays de l’est ,aprés Kroutchev par de nombreux communistes dont moi,elles constituent aussi un aspect du pcf à ne pas méconnaitre.
    Aborder l’histoire du pcf sous son aspect des distances vis à vis de l’URSS,depuis sa création,constitue un viatique fructueux de la découverte du paysage politique français,que je conseille à toute personne curieuse…

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Si vous lisez le livre de Juquin, sur Aragon, vous constaterez que celui-ci, pratiquait son mentir-vrai, tordu certes, mais constant, vis à vis de l’URSS.]

      Je pense que Juquin, qui a beaucoup à se faire pardonner, pratique un « mentir vrai » très tordu vis-à-vis d’Aragon. Franchement, je ne prendrai pas trop au sérieux les analyses de Juquin…

      [Toutes les directions pré Thoréziennes étaient en délicatesse avec l’URSS.]

      Toutes les directions du PCF ont eu des rapports compliqués avec l’URSS. Autant les communistes français avaient une réelle tendresse envers le « pays du socialisme », autant l’esprit gaulois des dirigeants communistes français s’accommodait mal des prétentions du PCUS de gouverner le mouvement communiste mondial, ou de donner des directives qui de toute évidence n’étaient pas adaptées à la situation et la culture française. Thorez reste l’un des rares dirigeants communistes qui a osé tenir tête à Staline, comme le montrent les comptes rendus de réunion aujourd’hui publiés.

    • BolchoKek dit :

      >Thorez reste l’un des rares dirigeants communistes qui a osé tenir tête à Staline, comme le montrent les comptes rendus de réunion aujourd’hui publiés.< Intéressants, n’est-ce pas ? Bien sûr de façon très différente, mais cette attitude envers un allié auquel on doit beaucoup, sinon tout, m’a vraiment rappelé la relation entre De Gaulle et Churchill. “La croix la plus lourde que j’aie porté pendant la guerre est la croix de Lorraine”…
      De vrais emmerdeurs, ces Français !

    • Descartes dit :

      @ BolchoKek

      [De vrais emmerdeurs, ces Français !]

      Tout à fait. C’est ça, être un grand pays: refuser de faire ce qu’on vous dit!

    • odp dit :

      @ luc

      Merci pour ces conseils. Je ne doutais que les choses fussent plus complexes que ce que j’exposais (après tout, même Jésus a, sur la croix, douté de son Père…); j’étais juste surpris de voir Descartes moquer l’esprit religieux alors que la “foi” me paraissait une des composantes essentielle de ce que fut le mouvement communiste, tant dans sa grandeur que dans ses misères. Les précisions qu’il a apporté depuis ont fait tomber mon objection.

  80. Maurice dit :

    Quant au pcf,il va encore porté sa croix Mélenchonienne,longtemps.
    Car outre les saboteurs Huïstes, sa direction est maladroite et engaussée .
    Elle n’arrive pas à se dépètrer de l’imbroglio où elle est.
    De plus,’les vieux’ ne l’aident pas au contraire l’enfoncent!
    Leroy,Fort,Ortiz et la plupart des Maires pcf actuels, font mine de pester contre la décision,pourtant très pertinente du CN!
    http://www.legrandsoir.info/lettre-ouverte-a-jean-luc-melenchon-30214.html
    Au bal des égos,les Matuvu ont rarement des comportements fidèles!

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [Car outre les saboteurs Huïstes, sa direction est maladroite et engaussée.]

      C’est vrai. En plus elle reflète aujourd’hui essentiellement les problématiques chères aux « classes moyennes », ce qui limite très fortement la portée de son message. Mais pour moi le pire est la « fédéralisation » du PCF, avec un pouvoir démesuré pour les « notables » locaux.

      [De plus,’les vieux’ ne l’aident pas au contraire l’enfoncent! Leroy,Fort,Ortiz et la plupart des Maires pcf actuels, font mine de pester contre la décision,pourtant très pertinente du CN!]

      Le lien que vous citez date du mois d’avril. Alors s’ils pestent contre la décision de la CN, c’est qu’ils sont devins !

  81. luc dit :

    Inutile de se raconter des histoires, la France Insoumise est une escte en construction, et non pas un rassemblement de citoyens ou un parti.
    La charte des législatives 2017 proposée est un véritable carcan, une soumission à Mélenchon et au mode de fonctionnement établi par le chef suprême.C’est de l’autoritarisme délirant!
    La -ième république de JLM ressemblera au temple du soleil,où les sacrifices militants se feront sous l’oeil désabusé du Maître mégalo JLM.
    Cela fait quand même bizarre à gauche de découvrir un mode aussi autoritaire. C’est çà la révolution citoyenne ? La Raison jetée aux oubliettes?
    Ensemble ne soulève pas d’objections ?
    Cette affaire met en lumière la monstruosité démocratique qu’est ‘France insoumise’ où tous sont soumis à Mélenchon,militant suprème.
    Les masques sont tombés,c’est même une erreur incroyable que Mélenchon a faite.
    Comment pouvait il imaginer qu’en exigeant de tenir seul les cordons de la bourse,les investitures et la direction de la campagne,il pouvait rallier des personnes raisonnables?
    Mélenchon aiment les soumis à ces diktats mais veut bien les suffrages des insoumis?
    Pour moi,c’est incroyable!
    JLM ne se serait jamais tromper avec une telle ampleur ,s’il n’avait pas cru que ses agents au sein dela direction du PCF ne pouvaient mener celui-ci par le bout du nez au point que cette journée du CN du PCF,du 5/11,me semble être un véritable’Deus pcfus ex-machina’,trop beau pour être vrai’!
    Mais,attention au retour de manivelle,non?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [La charte des législatives 2017 proposée est un véritable carcan, une soumission à Mélenchon et au mode de fonctionnement établi par le chef suprême.C’est de l’autoritarisme délirant!]

      Je n’ai pas réussi encore à me procurer un exemplaire du texte. Tu as réussi, toi ?

      [Cela fait quand même bizarre à gauche de découvrir un mode aussi autoritaire. C’est çà la révolution citoyenne ? La Raison jetée aux oubliettes?]

      La bizarrerie n’est qu’apparente. L’extrême gauche, avec sa vision conspirative et groupusculaire, est pleine d’exemples de ce genre.

      [Les masques sont tombés,c’est même une erreur incroyable que Mélenchon a faite. Comment pouvait il imaginer qu’en exigeant de tenir seul les cordons de la bourse, les investitures et la direction de la campagne,il pouvait rallier des personnes raisonnables?]

      J’avoue que j’observe avec intérêt le « mouvement des insoumis ». Je me demande combien de temps cela va tenir, combien de temps Mélenchon pourra fonctionner comme un chef de secte avant qu’apparaissent les premières fissures…

    • Tietie007 dit :

      Petit Père des Peuples alors !

  82. Tietie007 dit :

    Pape, je ne sais pas, plutôt grand timonier !

  83. Sandra dit :

    Bonjour ,
    j’ai lu votre article avec attention et je suis partiellement en accord avec ce dernier. Certes le mouvement d’adhésion correspond plus à une secte qu’un mouvement politique.
    Cependant je crois qu’il faut prendre en compte, comme tu l’as écrit, que les adhérents sont souvent de la classe moyenne. Mais également beaucoup de personne dont l’éducation politique a fait défaut.
    Ainsi pour effectuer la lecture des commentaires sur les différent sites de diffusions des discours et éditos, il apparait qu’ énormément de jeunes apolitiques, de déçus et de communistes.
    Bien qu’excellent tribun, je crois que ce qui attire le plus chez Melenchon est le ton proffessoral de son discours plus qu’un évangélique.
    Il ne faut pas oublier que l’éducation populaire manque cruellement dans notre société.
    Le manque de repère politique et religieux aujourd’hui donnent une large place à ces discours.
    Ainsi je rejoins l’un des commentaires, je ne suis pas sûre que cela soit calculé.
    Enfin et pour finir, comme tu l’as dis, Il est miterrandien, et pas communiste.
    Par ailleurs il me semble que le monde actuel montre (notamment les élections américaines) une certaine envie de renverser la table.
    A voir de quel coté va-t-elle tomber.
    Ce vide rend les personnes sensibles à ce type de discours.

    • Descartes dit :

      @ Sandra

      [Cependant je crois qu’il faut prendre en compte, comme tu l’as écrit, que les adhérents sont souvent de la classe moyenne. Mais également beaucoup de personne dont l’éducation politique a fait défaut.]

      Je partage votre diagnostic. Le problème, c’est que les organisations à qui il incombait en premier de donner une « éducation politique », c’est-à-dire les partis politiques, ont pour une large part abandonné cette mission, cédant à la démagogie qui consiste à faire croire aux militants qu’ils n’ont rien à apprendre. En cela, ils ne font que suivre l’ensemble de la société dans la dévalorisation de l’apprentissage conçu comme une transmission entre « ceux qui savent » et « ceux qui ne savent pas ».

      [Bien qu’excellent tribun, je crois que ce qui attire le plus chez Melenchon est le ton professoral de son discours plus qu’un évangélique.]

      Là, par contre, je suis en total désaccord. Mélenchon a peut-être un ton professoral, mais il se garde bien d’apprendre aux gens des choses qui iraient contre leurs préjugés. Un éducateur vous fait découvrir des choses nouvelles, qui parce qu’elles sont nouvelles bousculent vous préjugés et vous obligent à vous poser des questions. Le discours de Mélenchon est à l’opposé : il ne fait que confirmer les gens dans leurs croyances, en leur offrant un récit renouvelé sur la forme mais qui est toujours le même sur le fond. C’est en cela que son discours est plus « évangélique » que « professoral »…

      [Il ne faut pas oublier que l’éducation populaire manque cruellement dans notre société.]

      J’irais bien plus loin que vous : c’est l’éducation en général qui manque dans notre société. Le processus d’éducation nécessite, comme le dit Roger Scruton, qu’il y ait consensus sur trois éléments : qu’il y a des choses qui méritent d’être apprises, qu’il y a un professeur qui sait, qu’il y a un élève qui ne sait pas. Or, notre société a démagogiquement détruit ce triangle pour le remplacer par un autre : il faut se méfier de ceux qui savent, il n’y a personne qui ne sache pas, et rien ne vaut la peine d’être appris.

      Vous me trouvez sévère ? Examinons ces trois éléments si vous le voulez bien. Je laisse de côté la méfiance envers ceux qui savent, elle est assez évidente pour me dispenser de développer. Sur la disparition de « ceux qui ne savent pas », vous noterez le discours dominant sur le fait que « l’enseignant apprend de ses élèves tout comme les élèves apprennent de l’enseignant », « tout le monde a quelque chose à enseigner », etc. Et finalement, sur l’inutilité des connaissances, vous noterez comment le baccalauréat – mais aussi d’autres diplômes – ont été dévalorisés, l’important étant d’avoir le diplôme et non les connaissances que celui est censé certifier.

      L’éducation populaire ne peut que suivre ce grand mouvement social. Si il y a trente ans des militants communistes s’enfermaient un samedi après-midi pour écouter un philosophe ou un historien marxiste venir leur faire la leçon, c’est parce qu’ils reconnaissaient le « triptyque de Scruton ». Aujourd’hui, les séances de formation des partis politiques sont des « discussions » ou chacun déverse son ignorance sous forme « d’opinion ».

      [Ainsi je rejoins l’un des commentaires, je ne suis pas sûre que cela soit calculé.]

      Calculé, non. Je ne crois pas à une vision conspirative de la société. Mais cela fait partie de la dialectique du système. En dynamitant l’idée même d’éducation, les classes dominantes se réservent la connaissance. Parce que, croyez-moi, les « classes moyennes » qui envoient leurs enfants à Henri IV ou à Louis-le-Grand ne mettent guère en pratique les idées bisounoursiennes qu’elles prêchent pour les lycées de banlieue…

  84. sdm94 dit :

    Un bon exemple de la centralité du “gourou” dans son équipe de campagne vient d’être mis en ligne hier : https://www.youtube.com/watch?v=3iOUqUp1r3w

Répondre à rodolphe Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *