Lettre ouverte à mes anciens camarades

“Je rends ma carte du Parti tous les soirs, je la reprends tous les matins” (Aragon)

Chers ex-camarades

Dans quelques jours, vous aurez à voter pour choisir le positionnement du PCF lors des élections présidentielles de 2017. La décision que vous allez prendre est capitale pour la survie du PCF en tant qu’organisation politique autonome, et c’est pourquoi je voudrais avant ce vote vous apporter quelques modestes éléments d’éclairage.

Certains parmi vous pourraient se demander pourquoi, n’étant plus membre du PCF depuis de longues années, je m’intéresse encore à ses affaires au point de vous adresser cette lettre. A ceux-là je répondrai que je n’ai jamais quitté le Parti. C’est mon Parti qui m’a quitté au début des années 2000, sous le règne d’UbHue Ier, lorsqu’il a décidé que le sort des LGBT et autres minorités agissantes était plus important que celui de la classe ouvrière, que les questions sociétales passaient avant les questions sociales. Mais j’ai toujours conservé l’espoir que mon Parti me revienne, et même dans l’état de déliquescence où il est aujourd’hui je verrais sa disparition comme un recul dans la capacité des couches populaires de notre pays à faire valoir leurs droits.

Au-delà des « trois options » qui vous sont offertes, l’alternative est à mon sens simple : soit le PCF est capable de s’insérer dans une logique qui lui permette de faire valoir sa spécificité lors du choix du candidat, du projet, du programme, des thèmes de campagne ; soit il ne lui reste plus qu’à disparaître dans une logique de ralliement inconditionnel à un mouvement où ces choix seront faits par d’autres et en dehors de lui. C’est aussi simple que ça.

Vous trouvez que j’y vais fort en parlant de « ralliement inconditionnel » ? Et bien, regardons les choses en face. Supposons que les militants du PCF choisissent de rejoindre la campagne des « insoumis » de Jean-Luc Mélenchon. Ils n’auront pas leur mot à dire ni sur le choix du candidat, ni sur le projet, ni sur le programme, ni sur les thèmes ou le matériel de campagne. Toutes les décisions seront prises – comme elles l’ont été jusqu’à maintenant – par le candidat et le petit groupe de fidèles qui tourne autour de lui dans la plus grande opacité. Il ne restera plus aux militants communistes qu’à coller les affiches et distribuer les tracts – rédigées par d’autres et qui bien entendu ne porteront que le logo du candidat – et à remplir les salles et les caisses, pendant que les décisions sont prises en dehors d’eux, par les « grandes personnes ».

Quant aux candidats aux législatives, ce sera le même tonneau. Désignés eux aussi par une « commission des investitures » dont on ne sait pas grande chose, ou par Mélenchon lui-même – comme l’ont été les 20 premiers candidats présentés il y a quinze jours – ils auront à signer une « charte » par laquelle ils s’engagent là encore à faire campagne sur les thèmes qui auront été choisis par Mélenchon et son équipe et en cachant dans leur matériel de campagne leur appartenance partisane.

En 2012, Mélenchon a raté l’OPA sur le PCF lorsque Marie-George Buffet n’a pas réussi à vendre aux militants du PCF la transformation du Front de Gauche en parti politique par fusion de ses composantes. Aujourd’hui, il essaye plutôt d’absorber le PCF en le privant de visibilité et surtout en montrant son inutilité. Car comment une organisation politique incapable non seulement de mettre sur pied une candidature portant son projet, mais incapable même de négocier ses alliances d’égal à égal, dans le cadre de concessions mutuelles pourrait prétendre à la moindre utilité ? A qui ira-t-on raconter après que cela a un sens d’accorder son soutien et sa voix à une telle organisation ?

Je sais que certains au PCF sont tentés de rejoindre les « insoumis ». Faut-il les blâmer ? On a tous besoin de croire, et l’église mélenchonienne avec ses rituels collectifs, les discours enflammés des ses grands prêtres et ses promesses d’un paradis à portée de main répondent à cette demande. Seulement, faites attention, camarades. Parce que – comme c’est le cas pour toutes les églises – derrière la façade gentillette se cache la lutte pour le pouvoir. Pour les plus anciens d’entre nous, le souvenir de la campagne mitterrandienne de destruction du PCF au début des années 1980 est toujours cuisant. Et la tactique choisie par Mélenchon aujourd’hui ressemble un peu trop à celle là pour qu’il s’agisse d’une simple coïncidence.

Bien sur, cela ne réduit en rien les responsabilités des directions du PCF, dont le carriérisme et la bêtise – appelons les choses par leur nom – ont affaibli le Parti au point qu’il est devenu une proie facile. Il y aurait beaucoup à dire sur la « fédéralisation » de facto du Parti qui a donné le pouvoir aux « notables », sur l’incapacité de penser la politique autrement qu’en termes de sauvegarde de réseau d’élus et de démagogie envers les « communautés », sur la pratique d’un « politiquement correct » étouffant. Mais le choix aujourd’hui n’est pas entre un mode de direction et un autre, c’est le choix entre existence ou disparition. Choisir les « insoumis », c’est disparaître. Et ceux qui voteront pour rejoindre les « insoumis » doivent en être bien conscients.

Alors, présenter un candidat communiste ? Pourquoi pas. Soutenir un candidat qui accepte de discuter avec le PCF d’égal à égal dans le cadre de concessions mutuelles ? C’est possible aussi. Je n’ai pas de préférence, même si je ne vois pas la deuxième option praticable à courte échéance. On m’objectera qu’un candidat communiste fera 2-3% à tout casser ? Ce n’est pas grave : mieux vaut faire 3% en défendant son projet que permettre à quelqu’un d’autre qui refuse de discuter avec vous de faire 10%… surtout quand cet autre veut votre disparition.

Descartes

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73 réponses à Lettre ouverte à mes anciens camarades

  1. Gugus69 dit :

    Ami et camarade, si vous le permettez, je réclame le droit de signer votre lettre ouverte, sans en changer une virgule.

    • Descartes dit :

      @ Gugus69

      [Ami et camarade, si vous le permettez, je réclame le droit de signer votre lettre ouverte, sans en changer une virgule.]

      Je vous l’accorde volontiers!

  2. MARCHETTI Philippe dit :

    Chapeau bas Camarade,
    J’aurais pu l’écrire cet contribution.
    Je suis dans la même expectative, délicate, compliquée et pourtant si simple.
    Tout à fait d’accord avec toi, et plus s’il n’en fallait, jusqu’au dernier paragraphe.
    Et dans la même interrogation pour ce dernier.
    Ou il est possible de faire une “alliance” avec les forces de Gauche “la Vraie”, il me semble qu’il est bien tard, eu égard aux égos de chacun…
    Ou nous enclenchons la machine à perdre, et on se lamentera par la suite.
    Ou alors miracle, la réelle volonté du Peuple de Gauche peut enfin s’exprimer. Un seul candidat, derrière une seule bannière… Je parlais de miracle.
    Militant CGT, à jour de mes cotis, elle me lamente quelque peu. Heureusement le FSC y pallie.
    Militant PCF, à jour de mes cotisations, il me lamente quelque peu. Mais je me bats à l’intérieur, je vois que tu connais la problématique. Pour moi c’est avant tout les IDEES, les individus passent après.
    En attendant je te remercie vivement pour cette contribution que je trouve fort à propos.
    Amicalement et @+Fifi

    • Descartes dit :

      @ MARCHETTI Philippe

      [Chapeau bas Camarade, J’aurais pu l’écrire cet contribution.]

      Je pense qu’il y a des nombreux camarades et ex-camarades à pouvoir l’écrire… malheureusement.

      [Ou il est possible de faire une “alliance” avec les forces de Gauche “la Vraie”, il me semble qu’il est bien tard, eu égard aux égos de chacun…]

      Je n’en suis pas convaincu. Malheureusement, la « vraie » gauche – celle qui écouterait les couches populaires plutôt que les classes moyennes – est aujourd’hui rachitique. Ce n’est pas de gaîté de cœur que l’électorat populaire penche vers le FN. C’est parce que personne d’autre n’a l’air de l’écouter. Est-ce qu’une alliance entre le PCF et le NPA changerait quelque chose ?

      [Ou alors miracle, la réelle volonté du Peuple de Gauche peut enfin s’exprimer. Un seul candidat, derrière une seule bannière… Je parlais de miracle.]

      C’est qui, le « peuple de gauche » ? Entre l’ouvrier « beauf » qui vote FN et le bobo parisien qui vote « insoumis », lequel des deux et « à gauche » ? Je crains que la répétition obsessionnelle du mot « gauche » nous cache finalement les réalités. Le mot « gauche » décrit un passé, pas un présent. Aujourd’hui, on peut être « de gauche » et néo-libéral.

      [En attendant je te remercie vivement pour cette contribution que je trouve fort à propos.]

      Merci de ton encouragement, et n’hésite pas à t’exprimer ici, c’est fait pour.

  3. roux claudine dit :

    Je vote et je milite (dans les urnes et dans la rue) pour des idées donc un programme. Depuis 2005 c’est avec d’autres que j’ai construit le programme des insoumis. Les priorités sont celles que j’ai choisies. Le Parti aujourd’hui ne cherche qu’à sauver les places d’élus ‘du plus petit poste au plus grand, rien de neuf en cela ! Les égos c’est pour tout le monde. JLM aussi ! mais Pierre Laurent le bat et de loin et le programme comporte un côté productiviste qui m’agace toujours au plus haut point. Je me réclame toujours du communisme mais pas du stalinisme

    • Descartes dit :

      @ roux claudine

      [Je vote et je milite (dans les urnes et dans la rue) pour des idées donc un programme. Depuis 2005 c’est avec d’autres que j’ai construit le programme des insoumis. Les priorités sont celles que j’ai choisies.]

      S’il vous plait, évitons les lieux communs… ce n’est pas « dans les urnes et dans la rue » que le programme a été « construit », c’est dans un bureau avec un crayon et un papier – ou, modernité oblige, avec un ordinateur. Et quelqu’un l’a écrit, ce programme. Quelqu’un l’a corrigé, quelqu’un l’a approuvé et a donné le bon à tirer. Et ce quelqu’un, ce n’est pas vous. Ni toute seule, ni « avec d’autres ». Après, vous pouvez m’expliquer que ce programme coïncide heureusement avec ce que vous pensez, que les priorités qui y figurent coïncident avec les vôtres. Mais si tel est le cas, c’est une coïncidence, et rien d’autre. Votre participation à la « construction » de ce projet s’est réduite – au mieux – à un vote sur Internet ou à une contribution par la même voie dont vous n’avez aucun moyen de savoir ce qui en a été fait.

      [Le Parti aujourd’hui ne cherche qu’à sauver les places d’élus ‘du plus petit poste au plus grand, rien de neuf en cela !]

      Ce n’est pas nécessairement une objectif absurde. Ce sont les élus qui donnent un ancrage territorial, une tribune pour s’exprimer, l’accès aux dossiers et, et ce n’est pas négligeable, les moyens financiers. Faut arrêter d’opposer les « purs » qui se battraient pour des idées et les « corrompus » qui se battraient pour des sièges. Les idées c’est très joli, mais sans moyens pour les diffuser et les faire connaître, elles ne sont guère utiles.

      [Les égos c’est pour tout le monde. JLM aussi ! mais Pierre Laurent le bat et de loin]

      On peut reprocher beaucoup de choses à Pierre Laurent, mais certainement pas un égo surdimensionné, surtout comparé à JLM. Il suffit de comparer la carrière des deux hommes pour voir la différence. Franchement…

      [et le programme comporte un côté productiviste qui m’agace toujours au plus haut point.]

      Grand bien vous fasse. En tout cas, je vous rappelle que ce programme a été discuté, amendé et approuvé par un congrès national après avoir été discuté au niveau local et fédéral. Ce qui lui donne tout de même une légitimité que ne peut avoir un programme approuvé par un seul homme, fut-il providentiel.

      [Je me réclame toujours du communisme mais pas du stalinisme]

      Dans ce cas, il faudra m’expliquer le pourquoi de votre engagement dans un mouvement totalement vertical, où toutes les décisions sont concentrées entre les mains du Leader Bienaimé et de son entourage, ou les procédures sont opaques et où règne un culte de la personnalité qui n’est pas sans rappeler celui dont faisait l’objet le Petit Père des Peuples…

  4. Coma81 dit :

    Le PCF est agonisant. Non, le coupable n’est pas Mélenchon. Ce n’est pas un crime, c’est un suicide.
    A quoi sert un parti dont les élus sont pieds et poings liés au PS ? Un parti qui ne porte plus de projet si ce n’est celui “d’être ensemble” ? En 2017, la fin semble proche.
    Si j’ai bien suivi, il y a trois solutions :
    – la dissolution dans la campagne de Mélenchon
    – le déshonneur de se rallier à la social-démocratie progressiste, européiste et libérale, c’est-à-dire d’enfin assumer la ligne du PCF depuis R.Hue
    – Le choix de continuer à exister par une candidature autonome. Le plus dur pour ce parti sera de redéfinir et de faire entendre un projet alternatif.
    Au moins l’histoire avance.

    • Descartes dit :

      @ Coma81

      [Le PCF est agonisant. Non, le coupable n’est pas Mélenchon. Ce n’est pas un crime, c’est un suicide.]

      Ca se discute. Je ne vais pas chercher des excuses aux directions successives du PCF depuis R. Hue : je les ai assez combattues dans leur temps pour ne pas prendre leur défense maintenant. Mais il y a bien crime, et celui-ci a été commis dans les années 1980 par Mitterrand est ses amis. Et parmi ces amis, il y avait un jeune sénateur… rappelez-moi son nom…

      [A quoi sert un parti dont les élus sont pieds et poings liés au PS ? Un parti qui ne porte plus de projet si ce n’est celui “d’être ensemble” ? En 2017, la fin semble proche.]

      Un parti qui ne porte pas de projet, qui ne forme pas politiquement ses militants, qui ne fait pas vivre une collectivité militante ne sert à rien. Mais cela est indépendant de ses rapports avec le PS. Je pense qu’on fait une erreur d’analyse en pensant que les élus communistes sont « pieds et poins liés au PS ». C’est faux. Les élus communistes sont dans un rapport de force avec le PS, comme ils sont dans un rapport de force avec les autres partis politiques. C’est cela la politique.

      Il faut arrêter de croire qu’on peut gagner dans un splendide isolement. Pour changer quelque chose dans ce bas monde, il faut rassembler autour de son projet. Et pour rassembler, il faut faire des concessions, trouver des points de compromis, créer des rapports de force et négocier avec les autres. L’erreur du PCF à mon avis n’est pas d’avoir passé des accords avec le PS. C’est d’avoir fait croire à ses militants et à son électorat que ces accords étaient autre chose qu’un accord d’opportunité. Si le PCF au lieu de parler de « battre la droite » et autres bêtises avait dit à son électorat : « oui, nous faisons des accords avec le PS pour avoir plus de députés qui puissent vous défendre, et si la droite était prête à nous donner ces députés nous ferions des accords avec elle », les choses auraient pu être différentes. Mais en expliquant qu’il y a une différence entre PS et UMP que les électeurs ne voient pas dans leur quotidien, le PCF s’est enfermé dans une logique intenable.

      Le splendide isolement à la Mélenchon aboutira a un résultat infiniment pire que des accords équilibrés avec le PS. En juin prochain, la « gauche radicale » sera balayée de l’Assemblée. Il n’y aura pas de député « insoumis », et il est difficile de voir si le PCF réussira à sauver une partie des siens. Qu’est ce qu’on aura gagné, alors ? On pourra crier « on est purs, on n’a rien mais on ne doit rien au PS ». Et ensuite ?

      [Au moins l’histoire avance.]

      Toujours. Mais dans quelle direction ?

  5. Guy SOUTEIRAT dit :

    Rompons le silence!

    L’ article d’ aujourd’hui 01/11/2016 de Descartes qui suit aurait pu être le mien. Car, bien sur j’ ai quitté Le PC en 2002
    sous l’ Ère de Robert HUE parce que je n’ étais plus d’ accord avec la dérive social-libérale de la direction d’ alors. Vous pourriez me dire , en quoi cela te concerne aujourd’hui, et bien oui vous auriez raison. Mais je ne peux m’ empêcher d’ intervenir , je ne sais pas pourquoi peut être parce que le PCF m’ a fait faire mes premiers pas dans la vie. Alors je vous livre l’ article de Mr Descartes . Et je sais que cela ne va pas faire plaisir à beaucoup mais d’ autres s’ y reconnaîtront probablement.
    Je dirais pour finir bien que toujours pas d’ accord avec la direction actuelle du parti notamment sur ses alliances avec le PS n’ oublions pas l’ objectif de la bourgeoisie qui est toujours de faire disparaître le PCF.

    Guy Souteirat

    • Descartes dit :

      @ Guy SOUTEIRAT

      D’abord, une requête : ce n’est pas la peine de recopier tout l’article dans votre commentaire ! J’ai effacé la partie inutile, mais c’est du boulot… Si j’ai bien compris, votre commentaire est en fait la présentation de mon article que vous avez publié dans un autre blog.

      [L’ article d’ aujourd’hui 01/11/2016 de Descartes qui suit aurait pu être le mien. Car, bien sur j’ ai quitté Le PC en 2002 sous l’ Ère de Robert HUE parce que je n’ étais plus d’ accord avec la dérive social-libérale de la direction d’ alors. Vous pourriez me dire , en quoi cela te concerne aujourd’hui, et bien oui vous auriez raison.]

      Non, celui qui vous dira cela a tort. On ne guérit pas de sa jeunesse… et lorsqu’on a milité vingt ou trente ans dans une organisation, on ne peut lui tourner le dos et dire « ce qui vous arrive ne m’intéresse pas ». On est toujours concerné par ce qu’on a construit de ses mains, même si d’autres en ont fait une chose hideuse…

  6. Annie Lemon dit :

    Je ne connais pas grand-chose à la politique et je vote blanc, en général, de plus en plus déroutée face au “cirque” de la politique, mais puisqu’il est question du PCF, dans cet article, je m’interroge sur un point : pourquoi y a-t-il toujours un PCF, alors qu’il n’y a plus d’URSS ? Le PCF n’était-il pas affilié au régime communiste de l’URSS ? Ne recevait-il pas ses consignes de Moscou ? Qu’en est-il aujourd’hui ? C’est une question peut-être naïve, mais sérieuse… si quelqu’un pouvait m’éclairer…

    • Descartes dit :

      @ Annie Lemon

      [mais puisqu’il est question du PCF, dans cet article, je m’interroge sur un point : pourquoi y a-t-il toujours un PCF, alors qu’il n’y a plus d’URSS ? Le PCF n’était-il pas affilié au régime communiste de l’URSS ?]

      Non, le PCF n’a jamais été « affilié au régime communiste de l’URSS ». Le PCF a été affilié, lors de sa fondation en 1920, à la IIIème Internationale (dite « Internationale communiste » ou « Komintern »), association de partis politiques ouvriers acceptant les « 20 conditions » posées par Lénine pour l’adhésion. De la même façon que le Parti socialiste adhérait – et adhère toujours – à la IIème Internationale (dite « Internationale socialiste »).

      La IIIème Internationale a été dissoute en 1943. Après cette date, le PCF n’adhère plus à aucune organisation internationale, même s’il a gardé avec le PC de l’URSS mais aussi avec les autres partis communistes de par le monde des rapports étroits.

      [Ne recevait-il pas ses consignes de Moscou ?]

      Non. Dans les années 1930, le PCF recevait des « consignes » de l’Internationale communiste, « consignes » auxquelles il obéissait plus ou moins selon ses propres analyses. A partir de 1943, le PCF cesse de recevoir des « consignes » de qui que ce soit.

      L’idée que le PCF « recevait des consignes » de Moscou est une légende. La réalité est bien plus complexe. Le PCF et le PCUS avaient des rapports étroits, souvent amicaux, quelquefois conflictuels. Le PCUS avait certainement une certaine influence sur le PCF, notamment sur ses positions en politique internationale – et à son tour le PCF a eu une certaine influence sur les dirigeants soviétiques.

  7. luc dit :

    En ce qui mme concerne,c’est acquis.Il faut refuser l’OPA de Mélenchon.
    C’est à propos du calendrier qu’il me semble que ce n’est pas ce 05/11/2016 que le vote aura lieu,mais plus tard à une date qui pour l’instant n’est pas connue mais le sera peut être le 5/11/2016.
    Dans tous les cas,Merci pour votre blog et la haute tenue de respect mutuel qui y règne.
    Entre ceux qui pensent voter,NDA,MLP,JLM,ou autre,la passion de l’échange engagé et argumenté ne se dément pas car vous savez avec fermeté tenir votre ligne de discussion.

    • Descartes dit :

      @ luc

      [En ce qui mme concerne,c’est acquis.Il faut refuser l’OPA de Mélenchon.]

      Je suis d’accord. Mais cela suppose de mettre sur pied un projet alternatif. Cela n’a pas de sens de défendre une spécificité communiste si d’un autre côté on la vide de tout contenu spécifique. En quoi le message du PCF aujourd’hui est différent de celui des autres organisations de la « gauche radicale » ? Il faut se poser cette question si l’on veut comprendre pourquoi cette OPA est aujourd’hui possible.

  8. frdricb59 dit :

    Juste une question : avez-vous, durant vos années de militantisme au sein du PCF, été élu ? (que ce soit à des fonctions représentatives ou exécutives).

    • Descartes dit :

      @frdricb59

      [Juste une question : avez-vous, durant vos années de militantisme au sein du PCF, été élu ? (que ce soit à des fonctions représentatives ou exécutives).]

      Oui. J’ai été élu syndical (représentant du personnel, membre du comité d’établissement), et j’ai été élu dans diverses instances du PCF. Je n’ai par contre pas été élu de la République. On m’a proposé plusieurs fois d’être sur des listes même en position éligible, je n’ai jamais accepté, estimant que mes activités professionnelles et autres ne me laissaient pas le temps d’exercer convenablement de telles fonctions. Ca répond à votre question ?

      Juste par curiosité, pourquoi me le demandez vous ?

  9. Gautier Weinmann dit :

    Intéressant. Fraternellement.

    En ce qui me concerne je demande un vote sur ma proposition de candidature, que la direction méprise royalement. Nous avons des statuts.

  10. BolchoKek dit :

    J’avoue qu’étant moi-même trop jeune pour avoir connu le Parti avant l’ère post-huesque, ce parti où il suffit de prononcer “collectifs antilibéraux” pour qu’un frisson parcoure la salle à chaque réunion, je n’ai guère une nostalgie après tout impossible, mais une immense tristesse pour une grande et puissante organisation ouvrière, dont l’histoire est aujourd’hui petit à petit bradée ou volontairement oubliée et falsifiée pour coller à une narration officielle de l’histoire violemment anticommuniste. Je me suis senti un peu comme ces barbares récemment entrés dans la chrétienté, qui en pèlerinage à Rome on surtout trouvé des ruines, et ont été laissés ébahis par ce témoignage de l’ancienne grandeur de la Urbs…

    Ce qui me fait aussi très mal, c’est de voir combien même affaibli le PCF a tout pour obtenir des résultats décents, si tant est qu’il rompe un peu avec ces exécrables balivernes postmodernes et déclarations d’intention qui constituent nos programmes. Le PCF a une côte de sympathie très grande dans les couches populaires, et pourrait très bien barrer la route au FN, qui ces temps-ci se lance même à l’assaut de l’électorat musulman de banlieue. Les militants sont certes pour beaucoup blanchis sous le harnois, mais ont toujours une formation exemplaire. Il s’agirait d’un programme un minimum en phase avec les préoccupations des prolétaires, et on pourrait très bien faire des scores honorables. Mais il suffit de connaitre un peu les militants communistes d’aujourd’hui pour se rendre compte de l’extraordinaire manque de confiance qu’ils ont en eux-mêmes, ils ont presque honte d’être communistes…
    Je ne dis pas que Chassaigne est mon candidat de rêve, mais on ne sait jamais, au point où nous sommes rendus, ça ne coûte rien d’espérer un peu…

    • Descartes dit :

      @ BolchoKek

      [Je me suis senti un peu comme ces barbares récemment entrés dans la chrétienté, qui en pèlerinage à Rome on surtout trouvé des ruines, et ont été laissés ébahis par ce témoignage de l’ancienne grandeur de la Urbs…]

      J’aime beaucoup cette image…

      [Ce qui me fait aussi très mal, c’est de voir combien même affaibli le PCF a tout pour obtenir des résultats décents, si tant est qu’il rompe un peu avec ces exécrables balivernes postmodernes et déclarations d’intention qui constituent nos programmes.]

      Oui. Dans le contexte actuel, il ne faudrait pas grande chose pour que le PCF puisse reprendre l’initiative auprès des couches populaires. Beaucoup d’anciens camarades qui ont quitté le Parti et qui se réfugient dans l’abstention – quand ce n’est pas le vote FN – n’attendent qu’une alternative « populiste » – ce n’est pas un gros mot pour moi – à gauche. Mais cela implique de reconstruire un cadre de référence solide, d’arrêter d’embrasser le bla bla sociétal et de prendre en compte les vraies questions en partant de ce que les gens ont dans la tête.

      [Le PCF a une côte de sympathie très grande dans les couches populaires, et pourrait très bien barrer la route au FN, qui ces temps-ci se lance même à l’assaut de l’électorat musulman de banlieue. Les militants sont certes pour beaucoup blanchis sous le harnois, mais ont toujours une formation exemplaire.]

      Oui, c’est vrai. Ce capital militant existe – mais il ne durera pas éternellement.

      [Il s’agirait d’un programme un minimum en phase avec les préoccupations des prolétaires, et on pourrait très bien faire des scores honorables. Mais il suffit de connaitre un peu les militants communistes d’aujourd’hui pour se rendre compte de l’extraordinaire manque de confiance qu’ils ont en eux-mêmes, ils ont presque honte d’être communistes…]

      C’est qu’on leur a tellement répété qu’ils étaient « ringards » et « dépassés » qu’ils ont fini par le croire. Je me souviens encore ce qu’avait dit – c’était peu avant le congrès de Martigues – Marie-Pierre Vieu : « ce n’est pas avec les militants de l’ancien PCF que nous ferons le nouveau ». A chaque fois que les objectifs ne sont pas atteints, on répète aux militants que c’est leur faute, qu’ils n’ont pas « pris à bras le corps » les nouvelles orientations. Comment veux-tu que les militants aient confiance ?

      [Je ne dis pas que Chassaigne est mon candidat de rêve, mais on ne sait jamais, au point où nous sommes rendus, ça ne coûte rien d’espérer un peu…]

      Je n’ai pas une très haute opinion de Chassaigne. Mais quand on n’a pas ce qu’on aime, il faut aimer ce qu’on a. Et je préfère infiniment un Chassaigne – même à 2% – qu’un ralliement inconditionnel à Mélenchon.

    • dsk dit :

      @ Bolchokek

      [“Le PCF a une côte de sympathie très grande dans les couches populaires, et pourrait très bien barrer la route au FN, qui ces temps-ci se lance même à l’assaut de l’électorat musulman de banlieue. Les militants sont certes pour beaucoup blanchis sous le harnois, mais ont toujours une formation exemplaire. Il s’agirait d’un programme un minimum en phase avec les préoccupations des prolétaires, et on pourrait très bien faire des scores honorables. Mais il suffit de connaitre un peu les militants communistes d’aujourd’hui pour se rendre compte de l’extraordinaire manque de confiance qu’ils ont en eux-mêmes, ils ont presque honte d’être communistes…”]

      Je ne sais pas comment vous cacher mon enthousiasme.

      [“Je ne dis pas que Chassaigne est mon candidat de rêve, mais on ne sait jamais, au point où nous sommes rendus, ça ne coûte rien d’espérer un peu…”]

      Et Robert Hue, vous y avez songé ? Après tout, lui aussi escomptait, à l’aide d’un programme “un minimum” en phase avec les préoccupations des prolétaires, faire des “scores honorables” dans l’objectif ultime et sacré de “barrer la route au FN”. Quant au manque de confiance des militants “blanchis sous le harnois”, c’est très simple : pourquoi ne pas demander à Frédéric Beigbeder de concevoir une campagne en vue de rajeunir leur image ?

    • Descartes dit :

      @ dsk

      [« Mais il suffit de connaitre un peu les militants communistes d’aujourd’hui pour se rendre compte de l’extraordinaire manque de confiance qu’ils ont en eux-mêmes, ils ont presque honte d’être communistes… » Je ne sais pas comment vous cacher mon enthousiasme.]

      Vous êtes un méchant personnage. Vous irez en enfer, condamné à regarder une sélection d’enregistrements de discours de François Hollande pour les siècles de siècles, amen.

      [Et Robert Hue, vous y avez songé ? Après tout, lui aussi escomptait, à l’aide d’un programme “un minimum” en phase avec les préoccupations des prolétaires, faire des “scores honorables” dans l’objectif ultime et sacré de “barrer la route au FN”.]

      Jamais ! R.Hue a été un précurseur : bien avant que Terra Nova décrète qu’il n’y avait rien de plus à tirer des ouvriers, trop « beaufs » pour être de gauche, R.Hue avait théorisé le besoin de se tourner vers les « nouvelles » couches sociales – i.e. les classes moyennes – et vers les « communautés » pour trouver des électeurs. On peut accuser R.Hue de beaucoup de choses, mais certainement pas d’avoir cherché à « être en phase avec les préoccupations des prolétaires ».

  11. Brenon jacline dit :

    Bof, c’est du repli identitaire qui n’apporte rien, sauf à quelques militants qui veulent défendre la chapelle à tout prix. Ce sont les idées qui doivent primer sur les organisations politiques et moi, militante encore melbre du PCF, je regrette vivement qu’on n’ait pas su défenfre l’idée d’une organisation politique FdG regroupant tous les groupuscules.

    • Descartes dit :

      @ Brenon jacline

      [Bof, c’est du repli identitaire qui n’apporte rien, sauf à quelques militants qui veulent défendre la chapelle à tout prix. Ce sont les idées qui doivent primer sur les organisations politiques et moi, militante encore membre du PCF, je regrette vivement qu’on n’ait pas su défenfre l’idée d’une organisation politique FdG regroupant tous les groupuscules.]

      J’aimerais comprendre votre point de vue. Quand vous dites que « les idées doivent primer sur les organisations », vous avez l’air de croire que toutes ces « organisations » ont les mêmes idées. Mais ce n’est pas le cas. Chacun de ces « groupuscules » a sa propre analyse, sa propre vision du monde, et elles sont profondément contradictoires. Par exemple, le PCF reste très attaché à la tradition cartésienne et à l’humanisme des Lumières qui, rappelons-le, fait confiance à la Raison humaine, à la science et la technologie pour améliorer le sort de l’humanité. Ce point de vue n’est pas partagé par le PG ou les écologistes, qui sont eux anti-rationalistes et anti-scientifiques. Alors, votre « organisation politique regroupant tous les groupuscules » prendrait quelle position ?

      Contrairement à vous, je ne crois pas que ce soit une simple question de « quelques militants qui veulent défendre la chapelle à tout prix ». Il y a de véritables oppositions, de véritables différences d’idées. Regrouper tout ce petit monde sous le parapluie d’une même organisation ne peut conduire qu’à édulcorer le projet pour en faire le plus petit commun dénominateur, puisqu’il faudra faire plaisir à tout le monde. Au PCF, la majorité des militants et pro-nucléaire. Chez les autres, les anti-nucléaires sont majoritaires. Alors, votre organisation politique regroupant tout le monde, elle propose quoi dans ce domaine ?

    • Anne Iversaire dit :

      @ Descartes

      [Par exemple, le PCF reste très attaché à la tradition cartésienne et à l’humanisme des Lumières qui, rappelons-le, fait confiance à la Raison humaine, à la science et la technologie pour améliorer le sort de l’humanité. Ce point de vue n’est pas partagé par le PG ou les écologistes, qui sont eux anti-rationalistes et anti-scientifiques.]

      Et c’est assez logique… La science met en place (au moins en principe) “en interne” une sorte d’organisation institutionnelle de l’auto-correction (de ses énoncés, de ses productions, …), par exemple à travers les académies, le “peer reviewing”, etc.

      Comment ces gens qui ont une culture qui les pousse à se méfier (euphémisme) de tout ce qui ressemble à une institution pourrait-ils se reconnaître là-dedans ? Imagine-ton les “Robins des toits” s’auto-corriger ou, pire encore, accepter que d’autres les corrigent ?

    • Descartes dit :

      @ Anne Iversaire

      [Comment ces gens qui ont une culture qui les pousse à se méfier (euphémisme) de tout ce qui ressemble à une institution pourrait-ils se reconnaître là-dedans ? Imagine-ton les “Robins des toits” s’auto-corriger ou, pire encore, accepter que d’autres les corrigent ?]

      Remarque intéressante. En effet, le propre du raisonnement écologiste est qu’il n’est pas falsifiable – au sens poppérien du terme. Ses énonciations ne sont pas soumises au test de l’expérience. L’exemple des « Robins des toits » est particulièrement parlant : on sait que les phénomènes dit « d’électrosensibilité » sont des manifestations hystériques. Les expériences montrent en effet que des antennes provoquent ces symptômes bien avant d’être branchées… mais l’expérience n’a aucune importance, elle ne conduit à aucune révision. On se contente d’énoncer que « on ne sait pas tout », et le dogme subsiste…

  12. nicole dit :

    exposé très intéressant. Je partage l’avis sur Mélenchon, même si je pense qu’il faut un front de gauche fort, pluraliste dont le leader n’a pas vocation a être présidentiable !

    • Descartes dit :

      @ nicole

      [même si je pense qu’il faut un front de gauche fort, pluraliste dont le leader n’a pas vocation a être présidentiable !]

      Mais cela veut dire quoi exactement un front de gauche « pluraliste ». La difficulté, c’est que les désaccords entre le PCF, le PG et les autres groupuscules sont réels, que ce soit sur les questions de fond ou sur les questions de stratégie et de tactique. Alors, on fait comment ? On ne peut avoir deux ou plus tactiques, deux ou plus stratégies contradictoires…

  13. dudu87 dit :

    Bonjour à vous,

    Le PCF, un vrai crève-coeur!!!

    A l’heure où j’écris, j’en suis à voter blanc pour 2017 aux présidentielles, tant qu’aux législatives????

    Voter pour un candidat communiste aux présidentielles, il me faudrait avaler les couleuvres sur l’Europe, l’Euro et je ne parle pas des questions de politique étrangère, la Syrie et Poutine, des relations avec la Russie, les Brics etc…etc… Quelle politique industrielle, économique et financière ont la bande à Laurent à nous proposer? Rien. La seule chose qu’ils nous proposent, est d’aller à une contre manifestation face au FN dans l’Indre contre la venue d’immigrés arrivant de Calais.

    Sauver le PCF, son appareil, son histoire, pour reconstruire, OUI mais sauver les Laurent, Dartignoles, Beyssac….NON et NON!!!!

    • Descartes dit :

      @ dudu87

      [A l’heure où j’écris, j’en suis à voter blanc pour 2017 aux présidentielles, tant qu’aux législatives????]

      Aux présidentielles, j’attends de voir. En tout cas, je ne voterai pas Mélenchon si celui-ci n’accepte pas une vraie négociation avec le PCF. Aux législatives, je voterai pour le candidat communiste parce que, avec toutes ses limitations, l’élu communiste reste le moins mauvais défenseur des couches populaires.

      [Voter pour un candidat communiste aux présidentielles, il me faudrait avaler les couleuvres sur l’Europe, l’Euro et je ne parle pas des questions de politique étrangère, la Syrie et Poutine, des relations avec la Russie, les Brics etc…etc…]

      S’il y a une candidature communiste aux présidentielles, je la jugerai sur pièces en fonction du projet qu’elle portera.

      [Sauver le PCF, son appareil, son histoire, pour reconstruire, OUI mais sauver les Laurent, Dartignoles, Beyssac….NON et NON!!!!]

      Je comprends votre raisonnement. Mais malheureusement, en 2017 nous n’aurons le choix qu’entre de mauvaises solutions. S’il faut choisir entre Laurent et Mélenchon, je choisis Laurent.

  14. cdg dit :

    Je crois que vous etes dur avec Robert Hue. A mon avis, il n est pas pour grand chose dans le naufrage du PCF. L effondrement de l URSS lui a été fatal. Car qu on le veuille ou non, l idee communiste etait associée a l URSS. Pour le meilleur en 45 (le PCF a beneficié du prestige de la victoire russe) pour le pire lors de l effondrement (et je parle pas des justification oiseuses de l invasion en hongrie (56), tchecoslovaquie (68) ou afghanistan (79))
    Je vais etre un peu provocateur mais je pense que pour un jeune electeur, voter communiste c est comme voter monarchiste: un truc du passé. Qui rêve encore de construire une société sur les principes de Marx/Lenine ?

    A ceci s ajoute la perte du lien avec la base ouvriere (la je rejoint l auteur) et le fait que cette base disparaît petit a petit (soit parce que les usines ferment, soit parce quelles se modernisent et donc n emploient plus beaucoup d ouvriers. Je crois qu Adidas a meme ouvert une usine de chaussures en RFA: il n y a plus que des robots et quelques techniciens).
    Il est évident que si les ouvriers au sens classique disparaissent, ca ne veut pas dire que les problematiques sous-jacentes disparaissent (inegalités, conflit capital/travail …) mais elles evoluent aussi. Le modèle qui parlait a un mineur ou un metallo ne parle plus a une caissiere de supermarche ou un chauffeur uber

    PS:
    1) Je travaille dans une société ou sont de nombreuses personnes issues de l ex bloc de l est (RDA, roumanie, pologne, hongrie ). Le moins qu on puisse dire c est qu ils n ont pas la nostalgie de cette époque.
    2) J ai aussi eut l occasion de côtoyer des communistes “officiels” (autrement dit des membres d un parti communiste qui a le pouvoir, le PCC). C est franchement les pires

    • Descartes dit :

      @ cdg

      [Je crois que vous etes dur avec Robert Hue.]

      Et encore, je n’ai pas dit la moitié de ce que je pense de lui…

      [A mon avis, il n est pas pour grand chose dans le naufrage du PCF. L effondrement de l URSS lui a été fatal.]

      Je ne suis pas d’accord. D’abord, de quel effondrement parlons nous ? De celui du nombre d’adhérents ? De l’éffondrement électoral ? De l’effondrement idéologique et organisationnel ?

      Pour ce qui concerne le nombre d’adhérents et de sympathisants, Robert Hue porte une très lourde responsabilité. J’avais fait à l’époque une étude en partant des chiffres de vignettes vendues pour la Fête de l’Humanité : le nombre reste constat – autour de 600.000 – pendant les années 1980 et jusqu’en 1994. L’effondrement du mur en 1992 ne semble pas avoir d’effet. Par contre, dans les trois années qui suivent le 28ème congrès – celui de la « mutation » impulsée par R. Hue – le PCF perd les deux tiers de la vente. Celle-ci continuera à diminuer pour atteindre à peine 120.000 en 1999. A partir du congrès de Martigues en 2000, on ne publiera plus le nombre de vignettes vendues… D’autres indicateurs montrent la même chose : ce n’est pas la chute de l’URSS qui a découragé les militants et les sympathisants.

      Pour les électeurs, l’effet est encore plus dramatique : aux élections présidentielles de 1995, au début du mandat de R. Hue, le PCF fait 8,64%, un peu plus que les 6,76 qu’avait fait Lajoinie en 1988. Là encore, l’effondrement de l’URSS n’a pas provoqué de pertes, plutôt le contraire. Mais en 2002, après sept ans à la tête du PCF, R. Hue ne fait plus que 3,37%…

      Reste l’effondrement idéologique et organisationnel. Là encore, le bilan de R. Hue est accablant. C’est sous son règne que l’appareil de formation des militants et de sélection des cadres est démantelé. Les commissions du Comité Central – dont la commission économique, qui fut un vivier intellectuel remarquable – périclitent. R.Hue fait rentrer à la direction du PCF des personnalités « sociétales » comme Michaela Friggiolini ou des épaves du PS comme Fodé Sylla et la thématique « sociétale » remplace les questions sociales et économiques. Les cellules d’entreprise – clé de l’implantation du PCF dans le monde du travail – tout comme les cellules locales, et l’organisation est repensée pour « coller » à la logique électorale. Mais cela n’est que pêché véniel à côté de l’abolition du « centralisme démocratique », qui donne tout pouvoir aux « notables » locaux.

      Après ce bref tableau, pensez-vous que je sois trop sévère avec Hue ?

      [Car qu on le veuille ou non, l idee communiste etait associée a l URSS.]

      Chez les anticommunistes, certainement. Mais pour avoir milité de longues années au PCF, je peux vous assurer que l’intérêt pour ce qui se passait en URSS avait beaucoup diminué à partir de la fin de la guerre froide. Pour les militants et sympathisants communistes, l’URSS restait une référence symbolique importante, certes, mais je peux vous assurer que dans la réflexion et l’action quotidienne, elle ne pesait pas lourd. Dans notre section, il n’y avait ni buste de Lénine, ni drapeau soviétique…

      [Je vais etre un peu provocateur mais je pense que pour un jeune electeur, voter communiste c est comme voter monarchiste: un truc du passé. Qui rêve encore de construire une société sur les principes de Marx/Lenine ?]

      C’est quoi les « principes de Marx » ? A ma connaissance, Marx n’a guère laissé des « principes » pour « construire une société ». Quant à Lénine, c’était un homme d’Etat lié à une époque et un contexte particulier. Qui veut aujourd’hui construire une société sur les principes de Clémenceau ?

      [A ceci s ajoute la perte du lien avec la base ouvriere (la je rejoint l auteur) et le fait que cette base disparaît petit a petit (soit parce que les usines ferment, soit parce quelles se modernisent et donc n emploient plus beaucoup d ouvriers. Je crois qu Adidas a meme ouvert une usine de chaussures en RFA: il n y a plus que des robots et quelques techniciens).]

      Le nombre d’ouvriers reste remarquablement constant, au contraire. C’est ce que montre la statistique une fois corrigée des problèmes de nomenclature. Vous faites ici le même raisonnement malthusien selon lequel la technique supprime des postes de travail. Je vais encore une fois la réponse qu’a faite Schumpeter : si la technique diminuait le nombre d’ouvriers, alors le nombre d’ouvriers devrait diminuer continûment depuis le début de la révolution industrielle. Or, c’est le contraire qu’on observe. La raison est que si la technique supprime localement des postes de travail, l’augmentation de la productivité qu’elle entraîne crée plus de demande, donc plus d’usines.

      [1) Je travaille dans une société ou sont de nombreuses personnes issues de l ex bloc de l est (RDA, roumanie, pologne, hongrie ). Le moins qu on puisse dire c est qu ils n ont pas la nostalgie de cette époque.]

      Très possible. Mais vous parlez aux gens qui ont un travail. Faudrait demander aux chômeurs de l’ancienne RDA ce qu’ils en pensent. Paradoxalement, c’est dans ces territoires que l’ancien parti communiste fait ses meilleurs scores, alors qu’il reste faible dans la partie occidentale. Pourquoi, à votre avis ?

      [2) J ai aussi eut l occasion de côtoyer des communistes “officiels” (autrement dit des membres d un parti communiste qui a le pouvoir, le PCC). C est franchement les pires]

      Je n’ai jamais défendu le maoïsme, et ce n’est pas maintenant que je vais commencer…

    • cdg dit :

      @decartes.
      “de quel effondrement parlons nous” je parlais de l effondrement de l URSS. L effondrement du PCF a commence avant (le PCF etait a 20 % jusqu en 1980) et je pense que la chute de l URSS a ete un clou de plus dans le cerceuil (mais la je veux bien vous croire car vous avez une vue de l interieur)
      Par les principe de Marx j entendais essentiellement la nationalisation des moyens de production et la conception d une societe en classes antagonistes (la lutte des classes). J y ai associe Lenine car ca a ete la reference dans tous les pays ou le communisme est arrivé au pouvoir. Il y a certes des variations dans la mise en oeuvre (la chine de Mao n a pas le meme communisme que l URSS la Yougoslavie ou la Coree) mais la matrice est globalement la meme: parti unique, “dictature du proletariat” au niveau politique, nationalisation des terres et des industries au niveau economique

      Je connais l argument sur la mecanisation: mecaniser fait que le prix des produits chute et donc on en produit plus -> plus d usines. Ca a ete vrai au XIX et XX sciecle. Par contre c est moins vrai au XXI, surtout si on se limite a la france.
      Vous avez 3 phenomenes:
      1) les délocalisations font que les ouvriers francais sont remplaces par des chinois (ou autres pays a bas cout, par ex le textile est maintenant fait au vietnam car la chine est trop chere). Évidement les delocalisations generent des emplois en france: les dockers, les gestionnaires d entrepots et de logistique et bien sur le fait qu on consomme plus (si une TV coutait aussi cher qu en 1965 personne en aurait plusieurs chez lui) ou different (l argent economise par l achat d un produit importe va etre par ex depense en allant a eurodisney). Dans ce cas on voit bien que les emplois de type industriel (fabrication de TV ou de vetements dans de grosses usines) sont remplaces par des emplois de service (euro disney) , de non proletaire (logisticien) ou de personnes plutot isolees (chauffeur de camion) -> contexte peu favorable pour le PCF
      2) la robotisation. Vous allez la aussi supprimer des postes d ouvriers. une partie pourra se transformer en techniciens de maintenance voire en concepteur de robots. La encore les postes crées seront moins receptifs aux arguments du PCF
      3) si une partie des ouvriers passent a l etat de chomeur ou rmiste, vous avez une perte de revenu (directe pour la personne devenu chomeur et indirecte pour tous les autres travailleurs qui doivent payer plus de cotisations). dans tous les cas, vous avez une baisse de la demande car le pouvoir d achat baisse (ou pire un report sur la demande moins chere qui est importee, comme quand vous achetez une dacia au lieu d une laguna made in france)

      En ce qui concerne les ex pays de l est, il y a des gens qui regrettent le bon vieux temps du communisme. Assez logique pour des gens qui ont perdu tous leurs reperes et qui ont eut du mal a s adapter au nouveau systeme. Par contre ca pose un probleme au PC local vu que ca lui fait un electorat agé et qui diminue a chaque election pour cause de mortalité. Pire ils sont maintenant concurrencés par AfD comme en france le FN a preempté les ouvriers

      En ce qui concerne la Chine, ne vous trompez pas. Il n y a plus un seul vrai maoiste. Les dirigeants se servent de Mao pour avoir une legitimité. Le peuple affiche des portaits de mao par ex dans les voitures comme une sorte de porte bonheur. C est soit de la superstition soit une critique indirecte du regime actuel (qu on oppose au temps d une purete ideologique). Seuls les touristes achetent des petits livres rouges ou des copies des affiches de la revolution culturelle.
      Quant aux membres du PCC dont je parlais ils incarnent la caricature du capitalisme (absence de morale, nepotisme et corruption, mepris des proletaires) : ce qu on appelle le capitalisme rouge

    • Descartes dit :

      @ cdg

      [“de quel effondrement parlons nous” je parlais de l effondrement de l URSS.]

      Ma question était mal posée. J’aurais du écrire « de quel naufrage parlons nous », étant donné que vous aviez parlé du « naufrage du PCF ».

      [L effondrement du PCF a commence avant (le PCF etait a 20 % jusqu en 1980) et je pense que la chute de l URSS a ete un clou de plus dans le cerceuil (mais la je veux bien vous croire car vous avez une vue de l interieur)]

      Je ne crois pas qu’on puisse parler de « naufrage ». Le PCF a certes perdu de son influence électorale à partir de 1980, mais on ne peut pas parler de « naufrage » avant 1994, notamment parce qu’avant cette date le potentiel militant reste à peu près intact.

      [Par les principe de Marx j entendais essentiellement la nationalisation des moyens de production et la conception d une societe en classes antagonistes (la lutte des classes).]

      Marx n’a jamais fait de la « nationalisation des moyens de production » un principe. Vous aurez d’ailleurs beaucoup de mal à trouver chez Marx l’idée de « nationalisation », en particulier parce que ce terme implique une intervention de l’Etat alors que Marx considérait celui-ci comme un instrument de la bourgeoisie. Ce n’est qu’au XXème siècle, alors que la nature de l’Etat a beaucoup changé, que la « nationalisation » peut apparaître comme un mode de socialisation. Et encore, la formule consacrée parle de « nationalisation des GRANDS moyens de production et d’échange », ce qui suppose que les « petits » moyens de production peuvent rester dans des mains privées.

      Quant à la « conception d’une société en classes antagonistes », je ne comprends pas très bien votre logique. Vous aviez écrit « Qui rêve encore de construire une société sur les principes de Marx/Lenine » ? S’il s’agit de « construire une société » sur les principes de Marx ou de Lénine, ce serait plutôt une société sans classes (c’est la définition du communisme), et non une société de classes antagonistes…

      [J y ai associe Lenine car ca a ete la reference dans tous les pays ou le communisme est arrivé au pouvoir.]

      La référence à Lénine me semble plus compréhensible, parce que Lénine était un homme d’Etat qui a cherché à donner une forme à une société socialiste. Mais ce n’est pas le cas de Marx, qui reste d’abord un analyste du capitalisme plus qu’un théoricien du socialisme.

      [Il y a certes des variations dans la mise en oeuvre (la chine de Mao n a pas le meme communisme que l URSS la Yougoslavie ou la Coree) mais la matrice est globalement la meme: parti unique, “dictature du proletariat” au niveau politique, nationalisation des terres et des industries au niveau economique]

      Les différences ne portent pas seulement dans la « mise en œuvre », mais beaucoup plus profondément dans la conception de l’Etat et de ses rapports avec la société.

      [1) les délocalisations font que les ouvriers francais sont remplaces par des chinois]

      Certes, mais cela n’a aucun rapport avec la mécanisation ou la robotisation. Si vous me dites que la délocalisation détruit des emplois ouvriers chez nous, je serai d’accord avec vous. Mais lorsque vous me dites que c’est la mécanisation qui détruit l’emploi ouvrier, je serais plus nuancé…

      [Dans ce cas on voit bien que les emplois de type industriel (fabrication de TV ou de vetements dans de grosses usines) sont remplaces par des emplois de service (euro disney), de non proletaire (logisticien) ou de personnes plutot isolees (chauffeur de camion) -> contexte peu favorable pour le PCF]

      Vous faites une division arbitraire entre « prolétaires » et « non prolétaires ». Ce qui fait le prolétaire, c’est le rapport d’exploitation. Dès lors qu’une personne vend sa force de travail pour une valeur inférieure à celle produite par ce travail (la différence étant empochée par son employeur) c’est un « prolétaire ». Le chauffer de camion salairé, le logisticien, et même le réparateur des manèges de chez Disney sont des « prolétaires » au sens marxiste du terme, même si les catégories de la comptabilité nationale n’en font pas des ouvriers.

      L’ouvrier au sens sociologique du terme – c’est-à-dire, le salarié sans aucune qualification travaillant dans la grande industrie – tend effectivement à disparaître de nos contrées. Mais le prolétaire, au sens marxiste du terme, ne disparaît pas pour autant. Je vais vous donner l’exemple classique. Le salarié employé par Peugeot pour nettoyer les ateliers était classée dans la statistique nationale comme travailleur industriel. Ce même salarié, employé par une entreprise de nettoyage et affectée en permanence à l’usine Peugeot dans le cadre de la sous-traitance pour nettoyer les ateliers est comptée comme employé de service. Pourtant, le travail est le même, les qualifications sont les mêmes, le rapport d’exploitation est le même.

      Bien sur, les changement sociologiques du prolétariat nécessitent de la part des organisations ouvrières des remises en cause que celles-ci n’ont pas toujours bien anticipées. On ne représente pas des logisticiens ou des chauffeurs de camion comme on représente les mineurs ou les travailleurs de la sidérurgie.

      [2) la robotisation. Vous allez la aussi supprimer des postes d ouvriers. une partie pourra se transformer en techniciens de maintenance voire en concepteur de robots. La encore les postes crées seront moins receptifs aux arguments du PCF]

      Encore une fois, soyez dialectique : l’ouvrier qui travaillait directement la matière et le technicien qui entretien le robot sont tous deux « prolétaires » – au sens marxiste du terme. C’est aux partis ouvriers d’adapter leurs « arguments » – et leurs projets – aux changements de du prolétariat. Et le PCF a su faire cela dans certains cas : ainsi, par exemple, le PCF reste fort dans des organismes comme le CEA ou EDF, où les ouvriers ont pratiquement disparus pour être remplacé par des techniciens. Dans d’autres secteurs, il n’a pas réussi à adapter son discours et son projet pour le rendre attractif, et il a perdu bien plus rapidement son influence.

      [En ce qui concerne les ex pays de l est, il y a des gens qui regrettent le bon vieux temps du communisme. Assez logique pour des gens qui ont perdu tous leurs reperes et qui ont eut du mal a s adapter au nouveau systeme. Par contre ca pose un probleme au PC local vu que ca lui fait un electorat agé et qui diminue a chaque election pour cause de mortalité. Pire ils sont maintenant concurrencés par AfD comme en france le FN a preempté les ouvriers]

      Je vous rappelle que je répondais à votre commentaire, qui concernait les gens qui « avaient connu la RDA ». Je vous faisais remarquer que c’est parmi ceux qui avaient connu le régime socialiste que les héritiers des communistes faisaient leurs meilleurs scores, ce qui prouve que la corrélation entre le fait d’avoir expérimenté le régime socialiste et le fait de le rejeter est moins évidente que vous ne le pensiez. Cela étant dit, si le socialisme doit triompher un jour, ce sera parce qu’il est capable de proposer des nouvelles solutions aux nouveaux problèmes, et non pour retourner à un passé, fut-ce paradisiaque.

      [En ce qui concerne la Chine, ne vous trompez pas. Il n y a plus un seul vrai maoiste.]

      Je ne suis pas aussi convaincu que vous. Je pense que beaucoup de dirigeants sont dans la droite ligne de Mao, qui n’était pour moi qu’un vulgaire opportuniste.

  15. raphaël dit :

    Bonjour à tous, salut à toi, rené.
    Ce soir, c’est sur ton blog que je viens te répondre, faisant ainsi exception à ma “fidélité exclusive” à celui d’Alexis Corbière, notamment faute de temps. Parce que j’ai envie de m’adresser aux camarades communistes qui liront ta lettre.
    Je suis militant au Parti de Gauche depuis sa création (formellement adhérent depuis 2011), après quelques années au PS (pour des raisons essentiellement locales), et membre de la direction de ma section départementale. A ce titre, je suis en contact permanent avec l’ “état d’esprit” de la direction de mon parti, notamment vis à vis du PCF.
    Et je voudrais commencer par démentir catégoriquement une idée phare de ton raisonnement: non, à aucun moment l’objectif de Mélenchon a été d’affaiblir ou d’absorber le PCF. Son objectif, et le notre au PG, a été de mettre sur rail un mouvement politique capable de disputer l’hégémonie du PS à gauche. Et donc au contraire de renforcer le PCF.
    Quand j’étais au PS, j’entendais partout la même musique:” le PCF est notre idiot utile pour ramener vers nous les voix de ceux qui croient encore à la révolution. Alors qu’on sait bien, la réforme des retraites, les privatisations, tout ça, c’est inéluctable, etc, etc, …”. Crois-tu vraiment que si Chassaigne avait été le candidat du PCF en 2012, qu’il aurait fait les 2% de MGB, ou peut-être 3 ou 4, le PCF aurait pu s’appuyer sur un groupe parlementaire autonome pendant cette législature finissante? Non, il aurait été laminé, à moins de faire comme les écologistes et d’accepter d’avaler toutes les couleuvres que lui aurait servi Hollande. Et bien moi je suis bien content que les 11% de Mélenchon aient pu servir au PCF et au FdG pour gagner leurs députés par un rapport de force politique.
    Ce que nous, PG mais aussi Ensemble, voulions alors, pour prolonger la dynamique de cette campagne, c’était non pas de fondre le PCF en le fusionnant aux autres organisations du FdG, mais de doter ce dernier d’un fonctionnement lisible pour tous ceux qui s’étaient investi dans cette campagne, notamment les “non-encartés” en leur permettant d’adhérer directement au FdG. De se doter d’un outil efficace pour défendre vis à vis des citoyens l’idée qu’une alternative à la résignation ambiante était possible.
    Le PCF, tout au moins sa direction, a préféré rester sur l’idée d’un FdG “cartel de partis”, où les décisions se prenaient en petit comité, et de plus à géométrie variable, afin de ménager notamment ces mêmes notables dont tu fustigies toi-même “le carriérisme et la bêtise”, les emmenant à privilégier la soumission au PS plutôt que la fidélité au combat historique de leur parti.
    Et malgré toutes les déconvenues que nous avons vécu, durant cette législature, nous, au PG, sommes toujours resté fidèles à cette idée, martelée de bas en haut de notre parti: l’union avec le PCF est la priorité. Parce que le PCF est le parti historique des travailleurs face au capital, parce que militants nous nous retrouvons toujours ensemble sur le terrain des luttes quotidiennes, parce que c’est ensemble que nous pouvons espérer remporter des victoires. C’est sûr, il y a toujours eu chez nous des voix pour clamer un anti-communisme, parfois “primaire”, bête et méchant, le plus souvent sincèrement motivé par ces “trahisons de notables”, mais elles ont toujours été endiguée par la fidélité à l’idée de l’union.
    Et cela reste aujourd’hui encore le cas. La candidature “unilatérale” de Mélenchon a été provoqué par l’annonce tout aussi unilatérale de Pierre Laurent que le PCF allait participer à un processus de primaires visant à ce qu’il n’y ait qu’un seul candidat “de gauche” au 1er tour de la présidentielle. PS compris. Alors même que les composantes du FdG, dans l’opacité de fonctionnement du cartel, étaient en train de tenter de se mettre d’accord pour une stratégie commune. L’idée de voir ainsi disparaître l’idée qu’une alternative au PS était possible était inacceptable. La candidature de Mélenchon n’a certes pas été “démocratiquement choisie” par les militants du PG, mais tout de même validée par un bon paquet de signatures de citoyens, bien au delà de nos effectifs!
    Et depuis, le processus enclenché, avec toutes ses imperfections, a permis quand même d’avancer sur un certain nombre de points. Notamment le programme, qui contrairement à ce que tu affirmes n’a pas été écrit par Mélenchon et son “cercle de fidèles”. Certes, il n’y a pas eu de procédures démocratiques formelles de choix de tel ou tel positionnement, mais de l’avoir suivi je peux affirmer que les contributions des milliers de citoyens sur le site jlm2017 ont réellement eu un impact important sur le contenu du programme. Juste un exemple pour l’illustrer: Mélenchon et en général le PG ont “toujours” été favorables à l’idée d’un revenu de base inconditionnel, financé par l’impôt (la solidarité) et versé à chacun en complément des revenus du travail. Les réflexions de Bernard Friot sur le “salaire à vie” et le potentiel révolutionnaire du salariat et de la cotisation, plaçant le travail au coeur de tout processus d’émancipation, à la suite de ce que le PCF et la CGT ont imposé seuls contre tous à la Libération (la sécurité sociale), étaient au PG difficiles à faire passer, j’en sais quelque chose. Et bien sur le site de construction collective du programme des “insoumis”, ces réflexions se sont largement imposées face à l’idée du revenu de base. Des auditions ont été organisées avec notamment B. Friot et des syndicalistes CGT, et dans le programme, finalement, ce sont bien ces pistes que l’on retrouve. Je pourrais dire la même chose pour l’agriculture, ou tous les autres sujets qui me passionnent: les propositions avancées par les contributeurs et les auditions des “experts” des domaines concernés (syndicalistes, chercheurs, …) ont eu un impact très important sur l’écriture du programme. Et ce processus continue, et ne s’arrêtera qu’une fois la campagne officiellement lancée, alimenté par tous les “nouveaux arrivants” dans le mouvement.
    Alors certes, sur certains points, les choix que nous avons validés à l’heure qu’il est ne sont peut-être pas partagé par le PCF. La sortie du nucléaire est certainement le plus “fort”, encore que j’ai l’impression que la position des militants de ce parti évolue avec le temps (chez nous, le PCF est en pointe, bien plus investi que le PG, dans le combat contre le centre d’enfouissement de Bure). Il y a aussi le positionnement face à l’UE, mais là j’avoue que je ne te comprends pas. Tu milites sans cesse pour une sortie de l’euro mais tu préférerais voter pour un parti ‘euro-réformiste” alors que nous affirmons clairement l’option de la sortie comme certainement nécessaire à la réalisation de notre programme. Et là-dessus aussi, je pense que les militants du PCF, après notamment “l’épisode Tsipras”, ont évolué dans leur positionnement.
    Dans tous les cas, tout reste à discuter, même si évidemment le travail déjà réalisé depuis des mois ne sera pas remis en cause fondamentalement. Mais comme lors de la rédaction de l’Humain d’abord (en petit comité, celui-là), des compromis sont possibles, par exemple le recours à l’arbitrage démocratique (référendum) pour les points qui resteront clivants. Et le coeur de notre programme est précisément la refonte profonde du fonctionnement de nos institutions et notamment des processus de choix démocratiques, pour que ceux-ci soient réellement ceux aspirés par les citoyens.
    “Alors camarades communistes, nous n’attendons que ça que vous nous rejoignez dans notre tentative de “renverser la table”, car nous savons que vous avez beaucoup à apporter.”, voilà ce que j’ai envie d’affirmer aux lecteurs de ton adresse.
    “Vous voulez participer aux choix stratégiques, des élus pour votre parti. C’est tout naturel, et les organisations qui nous ont déjà rejoint, la Nouvelle Gauche Socialiste, les collectifs “insoumis” issus d’Ensemble ou déjà du PCF, témoigneront que les choses se passent bien avec eux, qu’ils sont associés pleinement au processus. Le seul point qui est imposé est la nécessité d’une stratégie nationale d’autonomie conquérante. Il ne s’agit plus de peser pour négocier avec le PS, mais de construire un mouvement à vocation majoritaire, s’adressant au peuple dans son ensemble.”

    • Descartes dit :

      @ raphaël

      [Bonjour à tous, salut à toi, rené.]

      Bonjour, et sois le bienvenu sur ce blog.

      [Je suis militant au Parti de Gauche depuis sa création (formellement adhérent depuis 2011), après quelques années au PS (pour des raisons essentiellement locales), et membre de la direction de ma section départementale. A ce titre, je suis en contact permanent avec l’ “état d’esprit” de la direction de mon parti, notamment vis à vis du PCF.]

      Pourrais-tu être plus précis ? Quand tu parles de « la direction de ton parti », c’est de qui précisément que tu parles ? Des membres du Conseil national ? Du Secrétariat exécutif national ? Participes-tu à leurs travaux ? Ou tes contacts se réduisent à une discussion de temps en temps avec un membre de ces instances ?

      [Et je voudrais commencer par démentir catégoriquement une idée phare de ton raisonnement: non, à aucun moment l’objectif de Mélenchon a été d’affaiblir ou d’absorber le PCF.]

      J’admire ta capacité à lire dans la pensée de Mélenchon. Comment le sais-tu ? As-tu discuté de ces questions avec lui ? Moi, oui. Comme j’ai pu discuter avec des gens qui le connaissent bien et qui le fréquentent depuis des années. Déjà lorsqu’il était au PS Mélenchon avait fait sien le projet mitterrandien d’affaiblir le PCF. Lorsqu’il étudie la possibilité de quitter le PS en 2008, il examine avec son entourage les possibilités de prendre le pouvoir au PCF, soit par adhésion directe de son groupe en échange de postes de direction – un peu ce qui a été fait récemment par Piquet – soit par la stratégie d’une OPA après une campagne présidentielle réussie. C’est la seconde stratégie qui sera choisie, la première étant jugée trop aléatoire.

      Depuis, les actes se sont multipliés qui montrent qu’il n’a pas changé d’avis : l’appel aux militants du PCF a désavouer leur direction lors de la préparation de la campagne municipale à Paris, est un bon exemple. La décision d’imposer sa candidature, son programme et ses thèmes de campagne par la logique de fait accompli en est un autre.

      [Son objectif, et le notre au PG, a été de mettre sur rail un mouvement politique capable de disputer l’hégémonie du PS à gauche.]

      Possible. Mais pourquoi ne pas mélanger l’utile à l’agréable ? J’ai parlé plus haut des « objectifs » de Mélenchon, je n’y reviens pas. Quand à « notre objectif au PG », je ne sais quels rapports le PG et le PCF entretiennent dans votre coin, mais dans d’autres endroits la volonté des militants du PG d’affaiblir le PCF est assez évidente.

      [Et donc au contraire de renforcer le PCF.]

      Que c’est émouvant… attendez, je vais chercher un mouchoir, et je reviens. Tiens, juste un exemple : quand le PG laisse au PCF l’ardoise d’un demi million d’euros après la dernière campagne présidentielle, c’était avec le but de le « renforcer » ?

      [Quand j’étais au PS, j’entendais partout la même musique:” le PCF est notre idiot utile pour ramener vers nous les voix de ceux qui croient encore à la révolution. Alors qu’on sait bien, la réforme des retraites, les privatisations, tout ça, c’est inéluctable, etc, etc, …”.]

      Oui. Et Mélenchon a tenu ce discours pendant trente ans. Qu’est ce qui te fait penser qu’il aurait tout à coup changé d’avis en 2008 ?

      [Crois-tu vraiment que si Chassaigne avait été le candidat du PCF en 2012, qu’il aurait fait les 2% de MGB, ou peut-être 3 ou 4, le PCF aurait pu s’appuyer sur un groupe parlementaire autonome pendant cette législature finissante?]

      Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’en 2007, MGB a bien fait 2%, et le PCF a eu son groupe parlementaire aux élections législatives suivantes. Et sans avoir besoin de l’appoint d’un certain nombre de députés d’outre-mer qui n’ont rien de « communiste », comme ce fut le cas en 2012. Il n’y a aucune raison de penser que ce qui était vrai en 2007 ne l’aurait pas été en 2012. La théorie selon laquelle c’est le résultat de Mélenchon aux présidentielles qui a permis au PCF d’avoir un groupe en 2012 est pour le moins hasardeuse…

      [Ce que nous, PG mais aussi Ensemble, voulions alors, pour prolonger la dynamique de cette campagne, c’était non pas de fondre le PCF en le fusionnant aux autres organisations du FdG, mais de doter ce dernier d’un fonctionnement lisible pour tous ceux qui s’étaient investi dans cette campagne, notamment les “non-encartés” en leur permettant d’adhérer directement au FdG. De se doter d’un outil efficace pour défendre vis à vis des citoyens l’idée qu’une alternative à la résignation ambiante était possible.]

      Je trouve ironique que le PG, organisation dont le fonctionnement reste d’une totale opacité, ait pu vouloir donner au FdG « un fonctionnement lisible »… Ne soyons pas ingénus. Donner au FdG « un fonctionnement lisible » aurait impliqué lui donner des institutions, c’est-à-dire, des organes de direction. Et comment ces organes auraient été composés ? S’ils l’avaient été en proportion du nombre d’adhérents, le PCF aurait écrasé toutes les composantes du FdG et il est évident qu’une telle solution était impraticable. La proposition était donc de constituer des organes « paritaires », ou le PCF et sa centaine de milliers d’adhérents aurait pesé moins que Ensemble et le PG réunis. Autrement dit, une mise sous tutelle du PCF. Un accord entre le PG et Ensemble aurait suffit pour imposer au PCF ses alliances, son programme…

      [Le PCF, tout au moins sa direction,]

      Je note que s’agissant du PG c’est le « nous » qui s’impose. Tandis qu’au PCF, c’est « au moins sa direction »… Je trouve cela très drôle : au PCF, ou les instances sont élues par des congrès et leurs délibérations font l’objet de comptes-rendus détaillés et publics, on n’est pas sûr que les directions représentent l’ensemble du Parti. Au PG, ou les instances sont choisies « au doigt » par le Grand Dirigeant et elles siègent dans la plus parfaite opacité, on parle de « nous »…

      [a préféré rester sur l’idée d’un FdG “cartel de partis”, où les décisions se prenaient en petit comité, et de plus à géométrie variable, afin de ménager notamment ces mêmes notables dont tu fustigies toi-même “le carriérisme et la bêtise”, les emmenant à privilégier la soumission au PS plutôt que la fidélité au combat historique de leur parti.]

      Le PCF avait annoncé la couleur dès le départ : il était hors de question de se fondre dans un nouveau parti politique. On peut être d’accord ou pas avec ce choix, mais il avait été largement discuté à l’intérieur du PCF, voté dans un congrès et annoncé loyalement dès le départ. Reprocher au PCF ce choix à posteriori comme s’il constituait une surprise est pour le moins indécent.

      Je ne vais pas défendre la direction du PCF, ayant exprimé à des nombreuses reprises des reproches qui pourraient remplir des pages. Mais quelque soient ses défauts et ses errements, je préfère encore la logique collective qui préside le fonctionnement du PCF à celle verticale qui préside le fonctionnement du PG ou le « mouvement des insoumis ». Les « notables » du PCF sont souvent – mais pas toujours, loin de là – « bêtes et carriéristes », mais chez le PG ou les « insoumis » les « notables » – y compris le Grand Notable tout en haut – ne font guère mieux.

      [Et malgré toutes les déconvenues que nous avons vécu, durant cette législature, nous, au PG,]

      Et le « au moins la direction » ? Je trouve que vous abusez un peu trop du « nous »…

      [sommes toujours resté fidèles à cette idée, martelée de bas en haut de notre parti: l’union avec le PCF est la priorité.]

      Quel dommage que les actes n’aient pas suivi… les municipales à Paris ou à Grenoble ont largement démenti ce discours. Dans les deux cas, le PG a préféré partir soit tout seul, soit avec d’autres. Au Conseil de Paris, cela aboutit au ridicule d’avoir deux groupes « front de gauche »…

      Une « priorité », par définition, c’est quelque chose à laquelle on est prêt à sacrifier tout le reste. De toute évidence, l’alliance avec le PCF était bien moins « prioritaire » que marquer la rupture totale avec le PS. C’est cette rupture qui constituait « la priorité ».

      [Parce que le PCF est le parti historique des travailleurs face au capital, parce que militants nous nous retrouvons toujours ensemble sur le terrain des luttes quotidiennes, parce que c’est ensemble que nous pouvons espérer remporter des victoires. C’est sûr, il y a toujours eu chez nous des voix pour clamer un anti-communisme, parfois “primaire”, bête et méchant, le plus souvent sincèrement motivé par ces “trahisons de notables”, mais elles ont toujours été endiguée par la fidélité à l’idée de l’union.]

      Je ne connais pas la situation dans les Vosges. Mais je la connais dans d’autres départements, et c’est loin de correspondre au tableau idyllique que vous en faites. Il y a pas mal de départements ou les « voix clamant l’anti-communisme » sont majoritaires au PG, et encore plus les départements ou les « voix » ne clament rien mais agissent quand même dans ce sens.

      [Et cela reste aujourd’hui encore le cas. La candidature “unilatérale” de Mélenchon a été provoqué par l’annonce tout aussi unilatérale de Pierre Laurent que le PCF allait participer à un processus de primaires visant à ce qu’il n’y ait qu’un seul candidat “de gauche” au 1er tour de la présidentielle.]

      Je vous mets au défi de m’indiquer quand Pierre Laurent aurait « annoncé que le PCF allait participer à un processus de primaires ». En janvier 2016, Laurent s’est contenté d’indiquer – en réponse à une pétition publiée par « Libération » pour demander une primaire de la gauche et des écologistes – qu’il « n’excluait rien », et qu’il était ouvert à la discussion sur tout processus qui pourrait faire surgir « un candidat de gauche au service du peuple, un candidat porteur d’un projet de gauche pour la France, sur les valeurs de la gauche, qui rompe avec les errements du pouvoir actuel », tout en précisant d’ailleurs que « la primaire, ce n’est pas ma culture ». C’est tout.

      Il faut être rigoureux avec les faits. On n’a pas le droit de falsifier les déclarations de Laurent pour justifier la décision de Mélenchon. C’est d’autant plus absurde que la décision de Mélenchon d’être candidat avait été prise par l’intéressé bien avant, fin 2013. Croyez-vous vraiment que Mélenchon ait envisagé une hypothèse où il ne serait pas candidat en 2017 ? Croyez-vous vraiment que si le PCF avait dit « pas de primaires, faisons une candidature Front de Gauche indépendante du PS » et avait désigné Chassaigne comme candidat Mélenchon aurait accepté de passer la main ? Vous rêvez…

      [La candidature de Mélenchon n’a certes pas été “démocratiquement choisie” par les militants du PG, mais tout de même validée par un bon paquet de signatures de citoyens, bien au delà de nos effectifs!]

      Vous voulez dire que le PG aurait soutenu n’importe quel candidat « validé par un bon paquet de signatures de citoyens » ? Franchement, je ne comprends pas cette remarque. Vous semblez trouver normal que les militants du PG n’aient pas eu leur mot à dire sur le candidat que leur parti soutient.

      [Et depuis, le processus enclenché, avec toutes ses imperfections, a permis quand même d’avancer sur un certain nombre de points. Notamment le programme, qui contrairement à ce que tu affirmes n’a pas été écrit par Mélenchon et son “cercle de fidèles”.]

      Et par qui alors ? Si tu le sais, il faut le dire. Je répète mes questions : qui a rédigé le projet ? Qui a décidé en dernier ressort ce qui était retenu et ce qui ne l’était pas ? Qui a donné le « bon à tirer » ?

      [Certes, il n’y a pas eu de procédures démocratiques formelles de choix de tel ou tel positionnement,]

      Mais s’il n’y a pas eu de « procédures formelles », il y a donc quelqu’un qui en dernier ressort a décidé ce qui était retenu et ce qui ne l’était pas. Qui était ce quelqu’un, bordel ?

      [Je pourrais dire la même chose pour l’agriculture, ou tous les autres sujets qui me passionnent: les propositions avancées par les contributeurs et les auditions des “experts” des domaines concernés (syndicalistes, chercheurs, …) ont eu un impact très important sur l’écriture du programme.]

      Je crois que vous n’avez pas compris mon point. Je n’ai jamais dit que les commentaires des internautes ou les auditions d’experts n’ont pas « eu d’impact ». Je suis persuadé que l’équipe autour de Mélenchon a au contraire été très attentive à ce qui s’est dit, et repris les thèmes qui pourraient s’avérer « payants » électoralement. Mais c’est l’équipe autour de Mélenchon qui a choisi quoi garder et quoi jeter. La question que je pose est la question du pouvoir : qui a le pouvoir de décider ? Les internautes ? Les experts auditionnés ? Ou Mélenchon et son équipe ?

      Imaginez qu’on remplaçait l’Assemblée nationale par un système où le président de la République auditionnerait des experts, recevrait des contributions d’internautes, et ensuite décidait tout seul ce qui doit être écrit dans la loi. Que penseriez-vous d’un tel système ? Diriez-vous que ce sont les citoyens qui y font la loi ?

      J’avoue que je suis fasciné par la manière dont finalement les « insoumis » semblent n’accorder aucune importance à la question du pouvoir. Dès lors que vous avez le droit de vous exprimer, peu importe qui fait les choix. Les « procédures formelles » ne sont pas un luxe. Elles font apparaître clairement où se trouve le pouvoir de décider, qui n’est pas la même chose que la possibilité de participer. Je veux bien entendre que les internautes ont « participé » à la rédaction du programme des « insoumis ». Mais qui a le POUVOIR de décider ? Pas eux.

      [Et ce processus continue, et ne s’arrêtera qu’une fois la campagne officiellement lancée, alimenté par tous les “nouveaux arrivants” dans le mouvement.]

      En d’autres termes, le programme et les fameux « livrets » qui commencent déjà à être publiés sont susceptibles d’être modifiés ? Qu’il y aura plusieurs versions éditées et distribuées en fonction des avatars de la campagne ? Pourriez-vous me citer la moindre déclaration de Mélenchon indiquant une telle possibilité ?

      [Alors certes, sur certains points, les choix que nous avons validés à l’heure qu’il est ne sont peut-être pas partagés par le PCF. La sortie du nucléaire est certainement le plus “fort”,]

      C’est certainement le plus visible, mais il y a beaucoup d’autres.

      [Il y a aussi le positionnement face à l’UE, mais là j’avoue que je ne te comprends pas. Tu milites sans cesse pour une sortie de l’euro mais tu préférerais voter pour un parti ‘euro-réformiste” alors que nous affirmons clairement l’option de la sortie comme certainement nécessaire à la réalisation de notre programme.]

      Je vous conseille de relire avec attention le programme des insoumis. Nulle part on parle de « sortie de l’UE » ou de « sortie de l’Euro ». On parle de « sortie des traités ». Et encore : cette « sortie » ne figure que dans le titre : dans les mesures détaillées, il n’est nulle part question. Mais plus profondément, ni le programme ni le discours de Mélenchon ne rejette une Europe supranationale ou la monnaie unique. Il s’agit au contraire de faire un « autre Euro » et une « autre Europe », tout aussi supranationale que celle que nous avons. C’est là un point de désaccord majeur. Pour moi, une « autre Europe » et un « autre Euro » sont impossibles : une construction supranational amène nécessairement à une logique de compétition et d’austérité.

      Vous me direz que le PCF n’est guère moins « européiste » que Mélenchon. Dans le discours, c’est vrai. Mais ce qui au PCF est une concession à l’air du temps est chez Mélenchon une conviction profonde. Je n’oublie jamais que Mélenchon et ses amis ont fait campagne pour le « oui » à Maastricht. Le PCF, lui, a appelé à voter « non ».

      [Dans tous les cas, tout reste à discuter, même si évidemment le travail déjà réalisé depuis des mois ne sera pas remis en cause fondamentalement.]

      Dans ce cas, je ne vois aucune raison pour réviser ma position « fondamentalement ». Si la seule concession en échange d’un ralliement est le choix de la couleur du papier peint – et encore, je ne suis pas persuadé que même sur ce point Mélenchon soit prêt à la moindre concession – cela restera un ralliement inconditionnel. Et pour moi, c’est non.

      [Mais comme lors de la rédaction de l’Humain d’abord (en petit comité, celui-là), des compromis sont possibles, par exemple le recours à l’arbitrage démocratique (référendum) pour les points qui resteront clivants.]

      Vous me répétez que « des compromis sont possibles », mais j’attends toujours que vous m’indiquiez ce qui vous fait penser qu’ils le sont. Mélenchon n’a pas, à ma connaissance, ouvert la porte au moindre compromis ni même à la moindre discussion. Avez-vous une référence, un discours, un écrit de lui ?

      [Et le coeur de notre programme est précisément la refonte profonde du fonctionnement de nos institutions et notamment des processus de choix démocratiques, pour que ceux-ci soient réellement ceux aspirés par les citoyens.]

      Ce projet serait nettement plus crédible si ce travail institutionnel avait été fait au PG ou au « mouvement des insoumis ». Je n’ai pas beaucoup de confiance aux gens qui gèrent leur boutique comme des dictateurs pour définir des « processus de choix démocratiques »…

      [“Alors camarades communistes, nous n’attendons que ça que vous nous rejoignez dans notre tentative de “renverser la table”, car nous savons que vous avez beaucoup à apporter.”, voilà ce que j’ai envie d’affirmer aux lecteurs de ton adresse.]

      Et vous dites vrai : les communistes ont beaucoup à apporter. Leurs ressources, leur organisation, leur travail militant. La question est ce qu’ils peuvent recevoir en échange. Et je ne suis pas persuadé qu’ils soient payés en retour, au contraire.

      [“Vous voulez participer aux choix stratégiques, des élus pour votre parti. C’est tout naturel, et les organisations qui nous ont déjà rejoint, la Nouvelle Gauche Socialiste, les collectifs “insoumis” issus d’Ensemble ou déjà du PCF, témoigneront que les choses se passent bien avec eux, qu’ils sont associés pleinement au processus.]

      Encore une fois, la question n’est pas d’être « associé » ou de « participer », mais de savoir qui décide. Par ailleurs, je ne vois pas en quoi la NGS, où les collectifs dont vous parlez aient pour le moment eu la moindre « participation aux choix stratégiques ». Pourriez-vous être plus précis ? Donner un exemple, peut-être ?

      [Le seul point qui est imposé est la nécessité d’une stratégie nationale d’autonomie conquérante.]

      Ah bon ? Le nom du candidat à l’élection présidentielle n’est pas « imposé » ?

  16. luc dit :

    Comme en 1993,le PS est en déroute,mais il restera la principale force de gauche aprés 2017.
    Le PS,1èreForce de gauche, à laquelle les Mélenchonistes d’Occitanie, d’ile de France, ont demandé de fusionner pour être élu sur les listes,Hollandiste aux dernières régionales.
    Mélenchon,sa France insoumise,et son PG feront de même en 2017 après le 1er tour.A qui bon,laisser tuer le PCF,si c’est pour avoir un ralliement sans conditions des Mélenchonistes,comme en 2012?Car les forces progressistes font face à de terribles difficultés.D’abord, elles sont profondément affaiblies, désorganisées, et notre parti en est l’exemple, mais nous connaissons tous l’état de la vie associative et syndicale. Le mouvement contre la loi El Khomri a peut-être été le signal d’un inversement de tendances, en tout cas pour la CGT, mais il a aussi montré la grande difficulté à organiser et tenir les manifestations face aux provocations, à organiser un service d’ordre à la hauteur de la situation.Ensuite, elles sont profondément divisées dans leur réalités sociales, entre précaires et statutaires, urbains et ruraux, banlieue et villes, public et privé, et le racisme et l’intégrisme pèsent fortement sur les capacités de solidarité.Enfin, elles sont émiettées dans une grande confusion sur le projet de société qui pourrait être une alternative au capitalisme mondialisé. Elles sont écartelées entre l’idéalisme écologiste, qui est le plus souvent un conservatisme conduisant par exemple pour l’énergie à préférer le marché au service public, et ce que j’appelle la nostalgie de la gauche, qui refusant de tirer les leçons de décennies d’échecs ne peut voir que la gauche est dans une impasse dont elle ne sortira pas dans la recherche désespérée d’un nouveau “programme commun” et d’une nouvelle démarche électorale, enfin d’un gauchisme dont nous savons tous qu’il est l’arme de la division, de l’isolement, de la perte d’utilité pour le monde ouvrier, le peuple.Ces blocages sont là, profonds, anciens, et les difficultés politiques n’en sont que la traduction. Un marxiste prendrait le temps de chercher dans les conditions actuelles en se posant la question de Brecht:’idée,qui sert tu?”.L’idée d’une candidature de JLM,ne sert en aucune façon les intérêts des marxistes partisans d’une organisation pérenne,le PCF,non?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Comme en 1993, le PS est en déroute, mais il restera la principale force de gauche après 2017.]

      C’est très probable. Je crois que c’est là l’erreur majeure de Mélenchon : croire que parce que le PS sera battu à la présidentielle son réseau d’élus et de notables locaux va disparaître. On verra aux législatives combien de députés les « insoumis » arrivent à placer sans rompre avec la logique de « l’autonomie conquérante ».

      [Mélenchon, sa France insoumise, et son PG feront de même en 2017 après le 1er tour.]

      Je ne le crois pas, tout simplement parce qu’il n’y aura pas de candidat socialiste au deuxième tour.

  17. Barbey dit :

    Bonjour Descartes,

    Question hors sujet : Êtes vous d’accord avec la phrase suivante : si le capital et “”l’organisation politique”” sont liés, et que l’un rattrape toujours l’autre comme on peut le constater dans l’histoire. Le capital étant mondialisé, alors l’organisation politique doit l’être aussi. L’Etat est mort, la France aussi.

    • Descartes dit :

      @ Barbey

      [Question hors sujet : Êtes vous d’accord avec la phrase suivante : si le capital et “l’organisation politique” sont liés, et que l’un rattrape toujours l’autre comme on peut le constater dans l’histoire. Le capital étant mondialisé, alors l’organisation politique doit l’être aussi. L’Etat est mort, la France aussi.]

      Totalement en désaccord. Il y a un rapport dialectique entre les organisations politiques et le mode de production. Mais cela n’implique pas un parallélisme parfait entre l’un et l’autre. Si votre raisonnement était juste, on aurait par exemple du observer aux Etats-Unis le dépérissement des états fédérés au profit de l’Etat central tout au long du XIXème et la première moitié du XXème siècles, puisque c’est à l’échelle nationale le capitalisme s’est développé pendant cette période. Or, ce n’est pas du tout ce qui est arrivé, au contraire : les états fédérés ont conservé l’intégralité de leurs compétences et de leur poids dans la politique américaine…

      Si la « nationalisation » du capitalisme n’a pas tué la Californie, pourquoi voulez-vous que la mondialisation du capitalisme tue la France ?

    • Barbey dit :

      Merci pour votre réponse Descartes et désolé pour le temps de réponse.

      Les États-Unis sont un cas à part. Ils ont une langue en commun, une monnaie unique. Y-a-t-il vraiment une différence entre des Etats Unis avec des états fédérés et des Etats Unis avec un Etat central?

      Je vous avoue que cette réflexion n’était pas mienne, et je n’arrive pas à la restituer véritablement. Pour vous répondre, je dirai que les intérêts de la mondialisation du capitalisme seront différents de ceux de la France (bien plus que le capitalisme de papa d’antan).

      Si le mode de production et les organisations politiques ne sont pas liés, pourquoi les pays les plus développés sont des démocraties?

    • Descartes dit :

      @ Barbey

      [Les États-Unis sont un cas à part. Ils ont une langue en commun, une monnaie unique. Y-a-t-il vraiment une différence entre des Etats Unis avec des états fédérés et des Etats Unis avec un Etat central?]

      Je crois que vous n’avez pas compris mon point. Vous aviez posé comme axiome que les structures politiques sont parallèles aux structures économiques et en déduit que les états nationaux étaient condamnés dès lors que le développement du capitalisme se fait à l’échelon global. Je vous ai signalé que si ce raisonnement était vrai, alors les états fédérés des Etats-Unis – j’aurais pu aussi parler des Länder allemands – auraient du être « condamnés » dès la fin du XIXème siècle puisque le développement du capitalisme à l’époque s’est fait au niveau des états-nations. Or, ce n’est pas du tout ce qu’on observe : les états fédérés, en Allemagne comme aux Etats-Unis sont restés des entités dynamiques et leurs compétences n’ont pas été amoindries. On doit donc conclure que ce n’est pas parce que le capitalisme se développe à une certaine échelle que celle-ci devient politiquement dominante.

      [Pour vous répondre, je dirai que les intérêts de la mondialisation du capitalisme seront différents de ceux de la France (bien plus que le capitalisme de papa d’antan).]

      Mais c’est quoi « les intérêts de la mondialisation du capitalisme » ? Un système ne peut pas avoir des « intérêts ». Seules les personnes physiques – et par extension, les institutions – peuvent en avoir. Je peux parler des intérêts d’un actionnaire, des intérêts d’une banque, mais je ne peux pas parler des « intérêts de la mondialisation »…

      [Si le mode de production et les organisations politiques ne sont pas liés, pourquoi les pays les plus développés sont des démocraties?]

      Elles sont liées, mais cette liaison n’est pas mécanique, elle est dialectique. Par ailleurs, vous faites erreur si vous croyez que « les pays les plus développés sont des démocraties ». Cela dépend beaucoup de ce que vous mettez sous le terme « démocratie ». Je dirais que la plupart des pays développés – mais aussi les autres – sont des « démocraties conditionnelles » : le peuple peut débattre et choisir librement ses dirigeants et ses politiques aussi longtemps qu’il a le bon goût de ne pas choisir certaines d’entre elles. L’exemple classique est le Chili : pays impeccablement démocratique aussi longtemps que le peuple a eu le bon gout de voter à droite, il a cessé de l’être du jour ou les gens ont eu la mauvaise idée de voter autre chose.

      Cette « démocratie conditionnelle » fonctionne bien entendu beaucoup mieux dans les pays riches – et donc développés – parce que les riches ont plus à perdre et donc moins tendance à faire des choix radicaux que les pauvres. Avec donc un minimum d’interventions on arrive donc à éviter que le peuple fasse le « mauvais choix » qui obligerait les classes dominantes à rompre la fiction démocratique. En même temps, cette fiction n’est pas inutile : la crainte du « mauvais choix » oblige les classes dominantes à faire des concessions importantes qui ont considérablement amélioré le niveau de vie des couches populaires. Le PCF et le PCI ont eu peu d’opportunités d’appliquer leurs politiques, mais leur existence même a obligé la bourgeoisie à reprendre à leur compte une partie de ces politiques pour leur couper l’herbe sous le pied.

      En fait, le système fonctionne parce que cette « démocratie conditionnelle » reste le moyen le plus économique pour les couches dominantes – et pour les autres – de gérer les contradictions d’une société capitaliste. C’est mieux pour tout le monde que les rapports de force se manifestent dans des élections et des négociations que dans les barricades. Et tout le monde sera donc d’accord pour maintenir cette fiction… du moins aussi longtemps que les contradictions ne sont pas trop fortes pour être gérées de cette façon. Le jour ou le rapport de forces mettra en danger le capitalisme lui-même…

    • BolchoKek dit :

      @ Descartes

      >les états fédérés des Etats-Unis – j’aurais pu aussi parler des Länder allemands – auraient du être « condamnés » dès la fin du XIXème siècle puisque le développement du capitalisme à l’époque s’est fait au niveau des états-nations.< Dans le cas de l’Allemagne, c’est un peu plus compliqué, le fédéralisme est bien moins “naturel” qu’il n’y paraît. Depuis 1871, les différentes entités “autonomes” (on ne parle de “Länder” que depuis la RFA) on toujours défendu becs et ongles leur autonomie contre un état central, pendant longtemps la Prusse, qui constituait de loin le plus puissant. Bismarck par exemple a toujours cherché à réduire le poids politique effectif des entités fédérées, et les mouvements sécessionnistes avaient une véritable audience – Adenauer a par exemple un temps flirté avec le séparatisme rhénan. Seul Hitler a eu suffisamment d’autorité politique pour réorganiser le territoire du reich en “Gaue” qui étaient bien plus des échelons administratifs que réellement des entités fédérales. La réorganisation en “Länder” d’une taille rationalisée et avec des pouvoirs étendus était en fait une précaution pour s’assurer la faiblesse d’un état Allemand central. Ce qui est assez ironique, quand on y pense, est que ce modèle fédéral donné en exemple aujourd’hui a en fait été de fait imposé par les puissances occupantes…

    • Descartes dit :

      @ BolchoKek

      [Dans le cas de l’Allemagne, c’est un peu plus compliqué, le fédéralisme est bien moins “naturel” qu’il n’y paraît.]

      J’aurais tendance à dire le contraire : le fédéralisme allemand est héritier de la structure du Saint-Empire Romain, ensemble de principautés, duchés et villes franches indépendantes réunies sous la vague autorité d’un Empereur électif et conservant chacune une très grande autonomie. Même après la création de l’Empire allemand en 1871, la volonté de la Prusse de mettre au pas ces autonomies a été infructueuse, et comme vous le dites seul Hitler – et encore – a eu suffisamment d’autorité pour mettre en veilleuse les autonomies locales.

      Vous avez raison de souligner que le caractère fortement fédéral de l’Allemagne de l’après 1945 résulte en partie de la volonté des français et des britanniques de réduire la puissance de l’Etat central. Mais cette volonté politique a rencontré un courant puissamment implanté dans la société allemande.

    • BolchoKek dit :

      >J’aurais tendance à dire le contraire : le fédéralisme allemand est héritier de la structure du Saint-Empire Romain, ensemble de principautés, duchés et villes franches indépendantes réunies sous la vague autorité d’un Empereur électif et conservant chacune une très grande autonomie< Par la chose des choses, oui, mais non par gaité de cœur ou conviction. Il faut bien se rendre compte que le SERG disparaît en 1806 et l’Allemagne est unifiée en 1871 – sur le modèle “petit-allemand” qui ne satisfait pas tout le monde d’ailleurs. Ca fait quand même un bon bout de temps, et pendant ce temps touts les états constituants sont des états souverains de plein droit, qui d’ailleurs sont pour beaucoup autonomes depuis le moyen-âge et la renaissance, et qui disposent de leur droit, leur histoire, de leurs traditions distinctes. Depuis la guerre de 30 ans, le SERG n’était d’ailleurs guère plus qu’un titre ronflant qui permettait à l’archiduc d’Autriche de se faire appeler empereur.
      Mon point était en fait que le fédéralisme américain est profondément ancré dans les institutions, mais le fédéralisme allemand est différent. Après la réunification, le “gouvernement fédéral” (l’empire d’Allemagne) est en même temps de loin la plus puissante des entités fédérées (le royaume de Prusse). Ce qui, c’est peu dire, est un conflit d’intérêt…
      Une carte des états de l’empire Allemand après 1871 pour bien s’en rendre compte :
      http://www.extremnews.com/images/full-b110e08658bc4dfd81d4e98b82b06836.png
      La Prusse a en fait annexé purement et simplement bien de petits états auparavant :
      https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6c/Deutscher_Bund.png

      Mon point étant que la nature fédérale de l’Allemagne réunifiée était particulièrement tendue et précaire, et les autorités fédérales auraient bien volontiers tout centralisé à Berlin s’ils en avaient eu la possibilité…

    • Descartes dit :

      @ BolchoKek

      [Mon point était en fait que le fédéralisme américain est profondément ancré dans les institutions, mais le fédéralisme allemand est différent.]

      Les deux fédéralismes sont différents en effet. Le fédéralisme américain est d’abord ancré dans la géographie : difficile d’administrer un pays aussi grand avec un régime unitaire. Celui de l’Allemagne est ancré dans l’histoire, celle du Saint-Empire. Mais les deux sont je pense très profondément ancrés dans les institutions des deux pays.

      [Mon point étant que la nature fédérale de l’Allemagne réunifiée était particulièrement tendue et précaire, et les autorités fédérales auraient bien volontiers tout centralisé à Berlin s’ils en avaient eu la possibilité…]

      Je dirais plutôt le contraire : c’est la nature unitaire de l’Allemagne unifiée qui était fragile après 1871. Il avait fallu une guerre extérieure pour coaliser les petits états allemands autour de la Prusse, et il a fallu tout le doigté politique de Bismarck pour éviter que le tropisme séparatiste défasse l’unification. Le fédéralisme fut un compromis entre la volonté d’unité et l’histoire…

  18. Maurice dit :

    N’oublions pas,l’ADN de JLM:le trotskysme,la Mitterandie,la gauche socialiste,PRS,les collectifs anti-libéraux,le PG,le FDG,M6R,la France Insoumise!
    Toutes ces organisations ont été fondées par le même groupe de militants,hermétique,comme des attrapes militants,des pièges à communistes ingénus.
    C’est la raison qui pousse à se méfier de JLM car toutes cesorganisations avaient pour but d’affaiblir le PCF.
    C’était explicite ,avant 2008,pour le coup de grâce de 2017, le discours est charmeur c’est même dit que l’intérêt du pcf qui a perdu presque tous ces élus dans ces aventuresque de disparaitre .
    Cette technique hypnotique est cependant contredite par l’extrème violence des blogs Mélenchonistes contre le PCF.
    D’ailleurs rappelons que pendant 35 ans le Maastrichtien JLM a été permanent,sénateur,Ministre du PS,où de l’aveu même du raphaël,le pcf était méprisé,par JLM lui même:’Quand j’étais au PS, j’entendais partout la même musique:” le PCF est notre idiot utile pour ramener vers nous les voix de ceux qui croient encore à la révolution.’
    Les loups Mélonchoniens sont dans le pcf et le carnage débutera début 2017,quand il s’agira des investitures aux législatives.
    C’est pour ça qu’il ne faut pas soutenir JLM,le fossoyeur du PCF.
    JLM n’a fait tout au long de ces discours récents que redire ce que Duclos ou Marchais disait à l’époque où lui JLM luttait à mort avec l’AJS et Mitterand contre le PCF.
    Aujourd’hui,pour lui il s’agit d’oeuvrer à la mise à mort du PCF,avec la complicité de MGB,et PL..

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [N’oublions pas,l’ADN de JLM:le trotskysme,la Mitterandie,la gauche socialiste,PRS,les collectifs anti-libéraux,le PG,le FDG,M6R,la France Insoumise!]

      Soyons justes : l’ADN de JLM inclut le trotskysme, la mitterrandie, la gauche socialiste, PRS, le PG, le FDG, M6R et la France insoumise. Mais pas les « collectifs antilibéraux ». Soyons justes : le PCF s’est fourré dans ce guépier tout seul. JLM n’y était pas.

      [C’est la raison qui pousse à se méfier de JLM car toutes ces organisations avaient pour but d’affaiblir le PCF.]

      N’exagérons rien. Toutes ces initiatives n’avaient pas pour « but » d’affaiblir le PCF, même si c’était dans certains cas un objectif, dans d’autres un effet…

      [D’ailleurs rappelons que pendant 35 ans le Maastrichtien JLM a été permanent, sénateur, Ministre du PS, où de l’aveu même du raphaël, le pcf était méprisé par JLM lui même:’Quand j’étais au PS, j’entendais partout la même musique:” le PCF est notre idiot utile pour ramener vers nous les voix de ceux qui croient encore à la révolution.’]

      Exact. Mélenchon n’est pas né en 2008, il avait déjà une longue carrière derrière lui. Bien entendu, tout le monde peut changer d’avis. Mais si c’est le cas, on aimerait qu’il nous explique ce qui l’a fait changer d’avis, et avoir l’analyse sur les raisons de son erreur. En l’absence de ce retour sur soi, je reste dubitatif quant à la sincérité de sa conversion.

    • raphaël dit :

      Je n’ai pas écrit “par JLM lui-même”. Il était au contraire l’exception qui confirme la règle. Mais si ça vous satisfait de vous complaire dans votre aigreur paranoïaque, et bien ma foi, bon vent!

    • Descartes dit :

      @ raphaël

      [Je n’ai pas écrit “par JLM lui-même”. Il était au contraire l’exception qui confirme la règle.]

      Je me permets d’intervenir pour vous répondre. Oui, vous avez raison, vous n’avez pas écrit « par JLM lui-même ». Mais vous avez écrit « Quand j’étais au PS, j’entendais PARTOUT la même musique:” le PCF est notre idiot utile pour ramener vers nous les voix de ceux qui croient encore à la révolution. Alors qu’on sait bien, la réforme des retraites, les privatisations, tout ça, c’est inéluctable, etc, etc, … » (c’est moi qui souligne). Ce « partout » semble indiquer qu’il n’y avait pas « d’exception » pour confirmer la règle…

      J’ai fait la connaissance Mélenchon au début des années 1990, lors de la campagne de ratification du traité de Maastricht, par un ami commun. Je peux vous assurer qu’à l’époque, s’il ne proclamait pas l’inéluctabilité de la réforme des retraites ou des privatisations, il manifestait un mépris total pour le PCF, ses dirigeants et ses militants, considérés non seulement comme des « idiots utiles », mais comme des idiots à exterminer – politiquement s’entend. Il était en cela parfaitement au diapason de la pensée socialiste – et mitterrandienne – de l’époque. Relisez son discours au sénat lors de la ratification du traité, particulièrement le paragraphe où il s’adresse aux sénateurs communistes, et vous aurez un échantillon de cette pensée.

      J’ai ensuite perdu de vue Mélenchon pendant de longues années. Je ne sais pas à quelle époque vous avez fréquenté le PS, ni quel était son discours en interne à cette période. Il est possible qu’il ait changé d’avis. Mais je vous avoue que j’ai du mal à le croire. D’abord, parce que je ne vois pas comment il aurait pu réviser sa position sans du même coup remettre en cause son adoration pour la figure de Mitterrand, et vous savez comme moi que cette remise en cause n’a jamais eu lieu. Et ensuite, parce que je me méfie des gens qui changent d’avis sans jamais expliquer pourquoi ils se sont trompés et quel est le cheminement qui les conduit à leur nouvelle position.

      Non, je ne pense pas que Mélenchon ait changé. Lorsqu’on a consacré trente ans à une certaine conception de la politique, on ne change pas du tout au tout sans une douloureuse remise en cause, et cette remise en cause laisse des traces. Je ne trouve aucune trace chez Mélenchon. Le traité de Maastricht ? Pendant longtemps, il l’a mis sous le tapis et évitait d’en parler. Depuis, il a concédé du bout des lèvres que « Chevènement avait au raison » sans pour autant admettre qu’il avait eu tort. Et depuis, s’il aborde la question, c’est pour dire que ce qui est mal ce n’est pas l’essence du traité, mais ce qu’on en a fait. Pour lui, la supranationalité n’est pas le problème : une monnaie unique serait « bonne » si la BCE était sous contrôle « démocratique », les institutions supranationales seraient louables si elles faisaient une politique sociale au lieu de l’austérité. En cela, il reste parfaitement fidèle à la logique Mitterrand-Delors.

      [Mais si ça vous satisfait de vous complaire dans votre aigreur paranoïaque, et bien ma foi, bon vent!]

      Je ne sais pas si vous avez vécu le début des années 1980 avec les yeux ouverts. Relisez les textes de l’époque, et vous comprendrez mieux le pourquoi de certaines aigreurs, de certaines paranoïas. Vous savez, ceux qui oublient leur passé sont condamnés à le revivre, et il y a pas mal de communistes – et d’anciens communistes – qui n’ont aucune envie de revivre ces années noires. Mélenchon à beau jeu de dire « embrassons nous et oublions le passé », lui qui était à l’époque du côté des vainqueurs. Mais pour ceux qui à l’époque ont été harcelés, persécutés, humiliés, l’oubli est un art bien plus difficile. Quant au pardon…

    • raphaël dit :

      @ rené: oh moi mon passage au PS a été bien plus récent et très bref (de 2007 à 2011), mais j’ai suivi la campagne référendaire en 2005 où Mélenchon a été grossir les rangs du “non”, en opposition avec son parti d’alors, et main dans la main avec le PCF, puis la préparation de celle de 2007 où tout en soutenant Fabius en interne il a agit avec “Trait d’union” pour faire émerger une candidature commune de la gauche anti-libérale, et son candidat à cette tâche m’a bien semblé être MG Buffet, et pas Bové, Besançenot, Salesse, Autain, … ou lui-même.
      Et avant cela, à propos de Maastricht, je rappelle en passant que c’est dès 1996 qu’il regrette son choix de 1992, considérant le traité comme un “échec total”, qu’en 1998 il est le seul sénateur socialiste à s’opposer au passage à l’euro et à l’intégration de la Banque de France dans le système européen des banques centrales, et en 1999 au traité d’Amsterdam.
      Si, tout le monde évolue, et c’est parfois dans les luttes communes que cela se fait le plus profondément. Mélenchon a peut-être un temps épousé le “combat” de Mitterrand concernant le PCF, mais sa perception lucide de l’évolution de son parti l’a conduit à se rendre compte que c’est bien autour du PCF que pouvait se construire une alternative. Et quand je suis arrivé au PS, juste avant la présidentielle, lui et les militants et publications de Trait d’union étaient les seuls qui défendaient le rôle majeur qu’avait eu ce parti dans les conquêtes sociales (pour les autres, le front populaire c’était Blum!) et l’ardente nécessité de construire toute alliance politique en priorité avec lui.
      Après je comprends les rancoeurs tenaces, je trouve juste que c’est dommage car cela empêche d’avancer. Et quelque soient les intentions que l’on peut prêter aujourd’hui à Mélenchon, je pense aussi que la politique, c’est un rapport de force, et que c’est au PCF et à toutes les autres forces qui ont du mal à se rassembler autour de sa candidature de trouver une stratégie pour imposer à Mélenchon leurs singularités, comme c’est aux citoyens épris d’horizontalisme de le prendre au mot et de lui signifier que ces mots ont un sens et qu’ils entendent le lui rappeler!

    • Descartes dit :

      @ raphaël

      [il a agit avec “Trait d’union” pour faire émerger une candidature commune de la gauche anti-libérale, et son candidat à cette tâche m’a bien semblé être MG Buffet, et pas Bové, Besançenot, Salesse, Autain, … ou lui-même.]

      Tout a fait. C’est alors que Mélenchon a bâti son projet d’OPA sur le PCF, projet dont Marie-George Buffet était une pièce maîtresse…

      [Et avant cela, à propos de Maastricht, je rappelle en passant que c’est dès 1996 qu’il regrette son choix de 1992, considérant le traité comme un “échec total”, qu’en 1998 il est le seul sénateur socialiste à s’opposer au passage à l’euro et à l’intégration de la Banque de France dans le système européen des banques centrales, et en 1999 au traité d’Amsterdam.]

      J’aimerais bien avoir les références de ces différentes positions. Particulièrement, de ses « regrets » de 1996. Oui, à l’époque Mélenchon a écrit que l’Europe issue de Maastricht était un « échec total », mais je ne me souviens pas qu’il ait considéré que cet « échec » était inscrit dans le traité.

      [Si, tout le monde évolue,]

      Beaucoup moins que tu ne le crois, si je fais confiance à mon expérience. Mais admettons que ce soit le cas : pourquoi alors ne pas faire confiance à Montebourg quand il dit que lui aussi, il a changé ?

      [Mélenchon a peut-être un temps épousé le “combat” de Mitterrand concernant le PCF, mais sa perception lucide de l’évolution de son parti l’a conduit à se rendre compte que c’est bien autour du PCF que pouvait se construire une alternative.]

      C’est ta foi qui parle, ou as-tu un élément objectif pour justifier cette affirmation ? Je te rappelle que Mélenchon tresse des couronnes à Mitterrand à chaque opportunité qui lui est donné. Je ne l’ai jamais entendu, en public comme en privé, faire le moindre retour critique sur le « combat de Mitterrand concernant le PCF ». Alors, qu’est ce qui te fait penser qu’il a pu changer d’avis ?

      [Et quand je suis arrivé au PS, juste avant la présidentielle, lui et les militants et publications de Trait d’union étaient les seuls qui défendaient le rôle majeur qu’avait eu ce parti dans les conquêtes sociales (pour les autres, le front populaire c’était Blum!) et l’ardente nécessité de construire toute alliance politique en priorité avec lui.]

      En son temps, si je ne me trompe pas, Mitterrand avait soutenu exactement la même ligne. Penses-tu qu’il était sincère ? Que Mélenchon, chef d’un groupuscule situé à la gauche du PS soit allé chercher des alliances sur sa gauche n’est pas surprenant. Reste à savoir quelle était la sincérité du discours…

      [Après je comprends les rancoeurs tenaces, je trouve juste que c’est dommage car cela empêche d’avancer.]

      Ce n’est pas une question de « rancœur ». Si je tue le crocodile qui a bouffé mes parents, ce n’est pas parce que je suis « rancunier », mais parce que je sais que ce crocodile peut me bouffer moi aussi. Et il faudra un grand effort au crocodile pour me convaincre qu’il est devenu végétarien. Tant que Mélenchon ne m’expliquera pas pourquoi il rejette aujourd’hui la politique qu’il a soutenu avec enthousiasme pendant presque trente ans, je ne croirais pas qu’il a changé d’avis. Tout au plus qu’il fait semblant pour des raisons tactiques. Alors, si vous avez envie de croire sans autre forme de procès que le crocodile est devenu végétarien, à vos risques et périls. J’ai perdu trop de bons amis dans sa gueule ces dernières années pour m’y risquer.

      [Et quelque soient les intentions que l’on peut prêter aujourd’hui à Mélenchon, je pense aussi que la politique, c’est un rapport de force,]

      Tout à fait. Et pour créer ce rapport de force, mieux vaut aujourd’hui présenter un candidat communiste, et accessoirement refuser à Mélenchon le soutien de l’appareil militant et des réseaux du PCF. Et les parrainages, bien entendu.

      [et que c’est au PCF et à toutes les autres forces qui ont du mal à se rassembler autour de sa candidature de trouver une stratégie pour imposer à Mélenchon leurs singularités,]

      Ce n’est pas en se ralliant inconditionnellement à un candidat qui veut votre destruction qu’on « impose sa singularité ».

      [comme c’est aux citoyens épris d’horizontalisme de le prendre au mot et de lui signifier que ces mots ont un sens et qu’ils entendent le lui rappeler!]

      Et vous allez vous y prendre comment ? Tiens, ça devient intéressant. Oublions un instant le PCF et pensons à vous : comment comptez vous imposer votre « horizontalisme » à Mélenchon le Vertical ?

  19. obelix dit :

    A vous lire tous,si le communisme en France ou dans le monde en est là,c’est la faute des autres…………..

    • Descartes dit :

      @ obelix

      [A vous lire tous,si le communisme en France ou dans le monde en est là,c’est la faute des autres…]

      Ca dépend de ce que vous appelez “les autres”. Si par “autres” vous entendez l’extérieur du PCF, je ne crois pas avoir dit ça. Je pense au contraire avoir bien souligné les énormes erreurs commises par la direction du PCF pendant les années Hue, pour ne donner qu’un exemple. Mais il me semble difficile de contester que la stratégie mitterrandienne et le “deuxième maccarthysme” des années 1980 a bien aidé à mettre le PCF dans l’état où il est…

      Pour aller plus loin, si “le communisme en est là”, c’est essentiellement pour des raisons qui tiennent à l’évolution du capitalisme. En effet, l’affaiblissement du mouvement communiste n’est pas un phénomène français, ni même européen. Des partis communistes qui ont fait des choix stratégiques très différents ont finalement subi le même sort. Pensez aux partis communistes italien ou espagnol, tous deux “eurocommunistes”, qui ont rompu avec l’URSS et le stalinisme et fait preuve d’une grande ouverture. Sont-ils en meilleur état que le PCF, qui a fait un autre choix ? Non, l’essor du mouvement communiste correspond à une crise systémique du capitalisme qui, à partir des années 1930, a créé un rapport de force entre capital et travail plus favorable à ce dernier. A partir des années 1970, la deuxième révolution industrielle a permis au capitalisme de rétablir le rapport de force en faveur du capital. Du coup, le poids politique des couches populaires s’est affaibli, tout comme les organisations qui encadraient ces couches… la politique mitterrandienne de destruction du PCF a réussi là ou les autres avaient échoué parce qu’elle a été déployée dans un contexte favorable.

      Si la direction du PCF n’avait pas commis d’énormes erreurs, le PCF pourrait aujourd’hui être un peu plus fort qu’il ne l’est, en termes numériques et surtout en termes idéologiques, et surtout être en mesure de capter le mécontentement qui aujourd’hui pousse les classes populaires dans les bras du FN. Vous voyez ? Ce n’est pas moi qui irait dire que “c’est la faute des autres”… lorsque vous perdez la bataille, ce n’est jamais “la faute” de l’ennemi…

  20. bernard dit :

    Apparemment Pierre Laurent s’apprête à demander aux communistes a soutenir la candidature de Mélenchon selon FR3 ce midi !

    • Descartes dit :

      @ bernard

      [Apparemment Pierre Laurent s’apprête à demander aux communistes a soutenir la candidature de Mélenchon selon FR3 ce midi !]

      La formule de Pierre Laurent est un peu plus ambiguë: “une candidature communiste n’a pas ma préférence”. La formule semble en effet indiquer qu’il recommandera le soutien à Mélenchon, mais elle pourrait aussi suggérer une position d’attente… reste à savoir ce que voteront les participants à la conférence. On peut toujours rêver…

  21. obelix dit :

    @Descates
    Complètement d’accord avec votre analyse.Et maintenant on fait quoi? Nous “en bas” on s’accroche aux 1ou 2 % du PCF si il y un “volontaire”, on se trompe comme beaucoup et on file au FN ou on espère vivre encore un peu avec Mélenchon ?
    Là encore ce ne sera pas la faute de l’ennemi….

    • Descartes dit :

      @ obelix

      [Complètement d’accord avec votre analyse. Et maintenant on fait quoi? Nous “en bas” on s’accroche aux 1 ou 2 % du PCF si il y un “volontaire”, on se trompe comme beaucoup et on file au FN ou on espère vivre encore un peu avec Mélenchon ?]

      Personnellement, c’est la solution du « 1 à 2% » qui a ma préférence. Si la réalité est qu’un candidat communiste ne fait aujourd’hui que 1 ou 2%, alors il faut accepter cette réalité, se demander pourquoi et changer ce qui ne va pas. Et non chercher à cacher le problème derrière une candidature « autre » qui dispenserait les communistes de se compter.

      La nature des institutions fait que la présidentielle est l’élection nationale par excellence. Un parti qui est incapable de proposer un projet et de mettre en avant un candidat est un parti qui renonce à toute présence nationale. C’est un choix : après tout, le parti Radical a perdu depuis longtemps toute ambition de définir un projet national et se contente avec les questions locales. Si c’est là l’ambition du PCF, il faut le dire. D’ailleurs, au 28ème Congrès j’avais dit à la tribune que la « mutation » à la sauce Hue allait transformer le PCF en un nouveau Parti radical, un parti de « notables » recroquevillés sur leur petit pays. Nous y sommes…

  22. Baruch dit :

    Les développements de la journée: P.Laurent appellerait à proposer comme candidat à la présidentielle Mélenchon.
    Sur le site de celui-ci c’est l’hallali ! Hallali qui porte non sur une éventuelle investiture de Mélenchon à la présidentielle mais sur les législatives, main mise posée d’avance.
    La liquidation de toute référence au PCF est demandée, ne plus se dire communiste, rendre sa carte, se mettre en congé si encore “on” veut bien daigner vous autoriser à être candidat.
    Je relève cette phrase d’un commentaire.
    Les communistes ne pourront dire qu’ils ne savaient pas ce qui les attend si ils choisissent Mélenchon,
    “S’il me paraît légitime que chaque citoyen(ne) puisse se réclamer de la France insoumise, il me paraît tout autant indispensable qu’aucun parti politique ne puisse s’en prévaloir et agisse comme bon lui semble sous couvert de ce « label ». Ce qui devrait éviter, si le nom a été déposé bien entendu, de voir se reproduire les mésaventures du Front de gauche avec des documents du parti communiste labellisés cette fois-ci « La France insoumise ». Pour n’être qu’un mouvement, La France insoumise n’en est pas moins une réalité politique qui justifie que chaque candidat investi par elle aux législatives se mette préalablement en congé de son parti, le cas échéant, et n’utilise que la signalétique du mouvement à l’exclusion de toute autre.”

    Le PCF a disparu et est prié de disparaître …

    • Descartes dit :

      @ Baruch

      [Les développements de la journée: P.Laurent appellerait à proposer comme candidat à la présidentielle Mélenchon.]

      A ma connaissance, Laurent a été bien plus ambigu. Interrogé sur la possibilité d’une candidature PCF, il a déclaré « ce n’est pas l’option que je privilégie ». Cela laisse deux choix parmi les trois retenus par le Conseil national du 24 et 25 septembre : « Prendre de nouvelles initiatives de rassemblement sans faire de choix de candidat au 5 novembre » ou « Un appel à voter Jean-Luc Mélenchon, en affirmant l’autonomie du PCF, sa démarche de rassemblement ». Mais vous avez probablement raison, à la fin P. Laurent appellera à soutenir Mélenchon.

      [Sur le site de celui-ci c’est l’hallali ! Hallali qui porte non sur une éventuelle investiture de Mélenchon à la présidentielle mais sur les législatives, main mise posée d’avance.
      La liquidation de toute référence au PCF est demandée, ne plus se dire communiste, rendre sa carte, se mettre en congé si encore “on” veut bien daigner vous autoriser à être candidat.]

      Normal. Mélenchon reste un adepte de la logique mitterrandienne : quand un adversaire est à terre, on l’achève et on le dépouille. Si le PCF est si faible qu’il n’est même plus en mesure de mettre sur pied une candidature, pourquoi lui céder quoi que ce soit ? Ceux qui se font des illusions sur la nature du mouvement des « insoumis » vont vite être rappelés à la réalité. J’ajoute qu’il faut lire sur le blog de Mélenchon sa longue disquisition sur le « mouvement » opposé au « parti », où il revendique hautement l’absence de toute procédure démocratique.

      [Le PCF a disparu et est prié de disparaître …]

      « La France avait à choisir entre la honte et la guerre, elle a choisi la honte, elle a eu la guerre »…

  23. luc dit :

    La messe n’est pas dite pour l’intronisation du pape Mélenchon par le pcf: un vote de l’ensemble des adhérents sur cette question, prévu les 24, 25 et 26 novembre. “La décision n’est pas prise, nous sommes un parti démocratique. Il y a des camarades qui pensent que l’attitude de Jean-Luc Mélenchon n’a pas été suffisamment respectueuse et qu’elle pose des problèmes .
    Cependant,les magouilleurs pro-Mélenchon qui cherchent à s’imposer,ont marqué un point avec les dates du vote qui leurs sont favorables.L’ingénu PL pourra méditer cette pensée de Confucius.’Chacun a deux vies:le deuxième commence lorsqu’on se rend compte que nous sommes mortels’.
    Mais est on sûr qu’au fond PL n’ait pas chercher à favoriser JLM?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [La messe n’est pas dite pour l’intronisation du pape Mélenchon par le pcf:]

      Comme on dit à Rome… “il y en a beaucoup qui rentrent Pape au concile, et qui en ressortent cardinaux”…

      [Mais est on sûr qu’au fond PL n’ait pas chercher à favoriser JLM?]

      Je ne crois pas. Je pense que la priorité de Pierre Laurent – comme elle le fut pour Marchais en son temps – est de sauvegarder l’unité du Parti. Et il a fait plutôt un bon boulot.

  24. xc dit :

    Simple curiosité: pourquoi avoir fait voter la Conférence Nationale si la décision finale appartient aux adhérents ?

    • Descartes dit :

      @xc

      [Simple curiosité: pourquoi avoir fait voter la Conférence Nationale si la décision finale appartient aux adhérents ?]

      Parce que le PCF a une tradition de décisions étagées, permettant un débat à plusieurs niveaux. Les militants locaux auront préparé la Conférence nationale, en discutant les questions posées et en élisant leurs représentants. Maintenant, ils auront vu leurs représentants discuter et se confronter aux représentants des autres fédérations. Ca leur fait un deuxième élément d’information pour pouvoir voter la décision finale en toute connaissance de cause.

  25. Maurice dit :

    Oui,ça fait bizarre de constater que Mélenchon mène les troupes de militants,léninistes,nihilistes,anarchistes,communistes,socialistes,trotskystes,sa­ns étiquettes,à la baguette.
    La comparaison avec Perron en Argentine,ne peut elle être faite ?
    La direction d’Ensemble ,cf:Roger Martelli,suit sa logique anti-PCF, sauf sur un point:Martelli dit rester un intellectuel organique du PCF(favorable à sa disparition),alors qu’il l’a quitté en 2011..
    La preuve ?Le résultat de Samedi au CN du PCF où les thèses soutenues par les Mélenchonistes du pcf et d’Ensemble ont reccueilli 210 voix soit 44%,pour le ralliement à Mélenchon.Chez les miltants le ratio,ne doit pas être éloigné et c’est énorme.
    Comme intellectuel organique (mais illégitime car les 2 organisations sont séparées),PCF/EnsembleMartelli propose depuis des décennies la dissolution,puis le recyclage du PCF.N’est ce pas de l’écologie en acte,en faveur du recyclage …
    C’est le sens du combat de Martelli et ses compères depuis au moins 1984 ;Les 44% actuels du derenier CN pour la dissolution du pcf sont représentatifs de la masse qu’ils influencent au sein du PCF.Comme les Maires des villes daministrées par un maire PCF qui se sont presque tous prononcés pour Mélenchon,pourquoi?
    Ce bon résultat des Mélenchonistes montrent q’ulsi peuvent encore l’emporter.
    Ayant très bien connu Roger,j’ai beaucoup d’éléments pour étayer cette thèse.Sa ténacité anti-PCF,entre autre dissimilée en interne,jusqu’en 2011
    Si la bataille à ce CN du 5/11/2016 a été perdue de peu,la victoire pour Roger que représentera la fin du PCF,reste encore à portée.7 mois nous séparent des présidentielles,pour continuer à saper le PCF.Mais attention de ne pas trop dévoiler,sa haine du PCF,qui l’empêche de développer son gropuscule d’Ensemble..
    Le PCF ,en tant qu’organisation politique,pour les Mélenchoniste, a raté son RV avec l’histoire dans les années 80-90, au moment de l’effondrement du système soviétique,et de la Mitterandie-Mélenchonie qui lui a été fatale. Depuis Jacques Duclos ( plus de 21%à l’élection présidentielle en 1969), tous les candidats communistes ont enregistré des échecs que les dirigeants du PCF avaient anticipé à cause de la personnalisation extrème de cette élection étrangère à la culture du PCF. : Marchais sauva courageusement les meubles mais aprés ce fut, Lajoinie dont PL,directeur de sa campagne,ne se remit jamais du résultat….jusqu’à Marie Georges Buffet qui n’osa pas se présenter comme PCF,,elle fit à moins de 2%,comme candidate (sabotée) du CNAL.
    Presque à chaque présidentielle,le PCF s’en sortait avec des pertes sèches d’électeurs de plusieurs millions de voix.
    L ’ analyse par des explications externes au Parti ( la faute aux socialistes, au néolibéraux, aux écologistes, aux fachistes, etc….) certes justes,a délaissé les maladresses des cadres du pcf de l’époque,et leurs explications internes ( fonctionnement du parti, orientation, alliances….). C’est cette faille qui ressurgit à chaque élection présidentielle.
    PL et une grande partie de l’appareil du PCF,ne commettent ils pas sans arrêts des erreurs de mésestime du PCF?
    La question est de savoir, si le PCF se contente de se positionner comme parti d’opposition, quelle que soit la majorité de gauche en place, ou si le PCF se positionne comme parti de rassemblement à gauche avec la volonté de gouverneen fédérant d’autres secteurs que les gauchistes Perronisés,non?
    Dans ce cas,l’appareil du PCF,son secrétaire doivent être plus affuté,moins ingénu,plus offensif et plus présent médiatiquement en prenant exemple sur quelques facettes positives de Mélenchon..
    La position du CN d’hier est significative de cette situation idéologique de blocage du PCF,non clarifiée par un congrès.
    Ne pas se rallier à une candidature de gauche non communiste, tout en prônant un rassemblement de la gauche de gauche ( derrière une candidature communiste) est un exercice d’équilibriste qui peut se terminer très mal pour l’influence communiste et le parti lui-même,si PL tient mal le gouvernail,non?.
    Malheureusement,outre le caractère défavorable pour le pcf,de la présidentielle,les qualités dont manquent les Mélenchonistes du PCF,et d’Ensemble,de Martelli à Parny,fonctionnant de concert,sont aussi absentes chez de nombreux autres cadres du PCF,dont l’estime de soi semble au plus bas, dommage?
    La vie politique n’est elle pas un combat impitoyable?Ce combat dans le PCF se fait entre deux forces d’égales valeurs et l’issue en est incertain.

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [La comparaison avec Peron en Argentine, ne peut elle être faite ?]

      Non, pas vraiment. Dans la période 1944-1955, Peron a contre lui les communistes, les socialistes, les anarchistes, les trotskystes, etc. Ce n’est que dans son exil, après onze années de pouvoir, qu’il s’est posé en fédérateur dans une logique « qui m’aime me suive ». Quand Mélenchon aura exercé le pouvoir pendant onze ans, on pourra en parler…

      [La direction d’Ensemble , cf:Roger Martelli, suit sa logique anti-PCF, sauf sur un point: Martelli dit rester un intellectuel organique du PCF (favorable à sa disparition), alors qu’il l’a quitté en 2011..]

      Martelli joue depuis des lustres la logique « un pied dehors, un pied dedans » pour jouer sur les deux tableaux. Il est communiste ou pas, selon ce qui l’arrange. Pour moi, c’est un personnage sans le moindre intérêt.

      [La preuve ? Le résultat de Samedi au CN du PCF où les thèses soutenues par les Mélenchonistes du pcf et d’Ensemble ont reccueilli 210 voix soit 44%,pour le ralliement à Mélenchon.]

      Je pense que vous faites une lecture faussée du débat. Ce ne sont pas les thèses des « Mélenchonistes » qui ont recueilli 210 voix. Si vous regardez le débat, vous verrez que ceux qui ont défendu le ralliement à Mélenchon le font presque toujours avec des arguments négatifs, du genre « on n’arrivera pas à expliquer à nos électeurs », « on se fera étriller par les médias » ou « on n’a pas les moyens de faire campagne tous seuls ». A chaque fois, Mélenchon est vu comme un pis-aller, un choix entre la peste et le choléra, et non comme une perspective enthousiasmante. En fait, au Conseil national on n’a pas vu tant des « partisans de Mélenchon » comme des partisans du « on n’a pas le choix ».

      [Mais attention de ne pas trop dévoiler,sa haine du PCF,qui l’empêche de développer son gropuscule d’Ensemble..]

      « Ensemble » va avoir lui-même un problème, car Mélenchon ne veut pas bouffer que le PCF. Et Ensemble a aussi pas mal d’élus, qu’il sera difficile de faire réélire dans le contexte « insoumis »…

  26. marc.malesherbes dit :

    pourriez-vous commenter le vote du conseil national du PCF ?
    Merci

    • Descartes dit :

      @ marc.malesherbes

      [pourriez-vous commenter le vote du conseil national du PCF ?]

      Je le peux et je le fais… vous trouverez le commentaire dans mon papier publié aujourd’hui!

  27. luc dit :

    Une camarade m’a présenté ces arguments,qu’en penses tu?:’La direction du PCF, elle, non contente de nous faire voter sur des alternatives totalement bidouillées joue la montre, elle a déjà réussi à nous faire perdre un Congrès, une fête de l’Humanité et elle tente de repousser la campagne jusqu’au moment où celle-ci sera sûre de nous faire assumer moins de 1% quitte à nous dire: on vous l’avait bien dit, et ce après nous avoir divisés, avoir vidé nos sections… Il est là le miracle à savoir qu’après 20 ans de pareil traitement il reste encore des communistes… C’est en quelque sorte ce miracle qu’a représenté le vote en faveur de la candidature communiste.Et ce alors même que l’on s’aperçoit à quel point la classe ouvrière, les couches populaires, ceux qui subissent la crise de plein fouet ont besoin d’avoir une expression propre en faveur de la justice et de la paix. Tout est fait pour en finir avec le PCF en l’offrant aux ambitions individuelles et aux aventures dont nous savons les limites. Pourtant nous avons fait l’expérience de puis plus de vingt ans à quel point l’affaiblissement, voire la disparition programmé des communistes est une mauvaise affaire pour tous. Avec eux disparaissent les freins mis à l’exploitation patronale, le débat public s’appauvrit et même la culture perd ses ambitions. Et c’est au moment où chacun s’interroge sur la dramatique rupture entre les « élites et le peuple » que l’on prétend en finir avec ceux qui depuis toujours ont fait sortir du peuple les propositions et les actions politiques.Rien n’est terminé et le vote en faveur du candidat communiste s’il demeure lourd de contradictions a été néanmoins un coup d’arrêt non prévu à leur programme. Il n’y a pas d’autre solution que d’élargir la brèche et se dire qu’il y a là aussi le résultat de nos efforts. Il n’y a pas d’autre bataille possible et le retrait pur et simple au nom du fait que nous sommes loin d’un programme communiste ne fait qu’accélérer la destruction. La seule solution est dans la reconstruction par le dialogue à partir de la volonté de ceux qui veulent conserver le parti et une perspective réellement socialiste pour notre pays et cela passe par le choix d’un candidat communiste. .’
    Cela me semble d’une logique implacable,mais ce complotisme est de mauvais aloi,je privéligie l’idée que la direction surfe ,en attendant que l’unité du PCF se reconstitue,non?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Une camarade m’a présenté ces arguments,qu’en penses tu?:’La direction du PCF, elle, non contente de nous faire voter sur des alternatives totalement bidouillées joue la montre, elle a déjà réussi à nous faire perdre un Congrès, une fête de l’Humanité et elle tente de repousser la campagne jusqu’au moment où celle-ci sera sûre de nous faire assumer moins de 1% quitte à nous dire: on vous l’avait bien dit, et ce après nous avoir divisés, avoir vidé nos sections…]

      Vous savez ce que je pense des théories du complot : l’existence des complots ne se présume pas sur la base de coïncidences ou du « pourquoi pas », elle se prouve. Sauf à présenter des éléments factuels montrant qu’un tel complot existe – éléments que je ne vois nulle part dans le cas d’espèce – l’explication complotiste doit être rejetée.

      Qu’est ce qui vous fait penser que la direction du PCF se serait réunie secrètement pour décider de « faire perdre un Congrès, une Fête de l’Humanité et de repousser la campagne » avec pour objectif de mettre le PCF à « moins de 1% » ? Quel serait leur intérêt, d’ailleurs ? Mieux vaut sortir son rasoir d’Occam : si la direction du PCF a perdu tant de temps, c’est tout simplement parce qu’elle est profondément divisée et n’arrive pas à prendre une décision. Et comme aucune des deux branches de l’alternative n’enchante personne, il y a eu consensus chez les dirigeants pour une politique d’attente, avec l’espoir que le panorama finira par s’éclaircir. Aujourd’hui, elle comprend bien que la décision ne peut être différée éternellement…

      [Et c’est au moment où chacun s’interroge sur la dramatique rupture entre les « élites et le peuple » que l’on prétend en finir avec ceux qui depuis toujours ont fait sortir du peuple les propositions et les actions politiques.]

      Eh oui. Si le PCF avait les instruments idéologiques qui étaient les siens dans les années 1970, il pourrait aujourd’hui rafler la mise. Seulement voilà, son idéologie est une sorte de magma informe de bonnes volontés « sociétales »… comment cela pourrait intéresser l’électeur populaire ?

  28. Maurice dit :

    https://94.citoyens.com/2016/soutiens-nuances-a-jean-luc-melenchon-en-val-de-marne,11-11-2016.html#wfXrz6ad1E7EtxVU.99
    Le journaliste, transforme son article en propagande pour JLM,dans quel but?Un lecteur:Avec l’aide des principaux médias départementaux , une campagne semble être menée par de nombreux élus communistes du département pour peser sur le choix que doivent faire à la fin du mois les communistes de la base du PCF quant à leur positionnement pour l’élection présidentielle. Ils ont naturellement le droit de donner leur avis dans le débat que mènent les communistes , mais leur statut d’élu ne leur confère pas plus d’autorité qu’aux adhérents de base du PCF , dont je suis , qui par respect pour la démocratie dans leur parti n’ont pas voulu s’exprimer publiquement . Pourtant beaucoup d’entre eux portent un choix différent , celui d’un soutien à une candidature communiste à l’élection présidentielle qui, que cela plaise ou non ,structure la vie politique de pays . Leurs représentants l’ont montré à la conférence nationale de samedi dernier , avec un vote largement majoritaire ( plus de 55% des exprimés) en faveur de cette option. Alors, mesdames et messieurs les élus communistes laissez vivre et décider vos camarades de parti en toute liberté ! Nous ne sommes pas que des petits soldats juste bon à obéir sans discernement dans les campagnes électorales, y compris celles qui vous conduisent aux postes que vous occupe,n’est ce pas?…

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [Le journaliste, transforme son article en propagande pour JLM, dans quel but?]

      De faire la campagne de Mélenchon bien entendu…

      [Ils ont naturellement le droit de donner leur avis dans le débat que mènent les communistes, mais leur statut d’élu ne leur confère pas plus d’autorité qu’aux adhérents de base du PCF , dont je suis , qui par respect pour la démocratie dans leur parti n’ont pas voulu s’exprimer publiquement.]

      C’est une pétition de principe. Mais en pratique, vous savez bien que ce n’est pas le cas. Depuis que la « mutation » a mis au rencart le « centralisme démocratique », les « notables » – et tout particulièrement les élus – sont devenus les véritables « patrons » du PCF. Et c’est pourquoi on risque de voir un vote éclaté en fonction des problématiques régionales : là où les « notables » auront pris position contre Mélenchon, le « non » partira avec de l’avance, et à l’inverse là où ils auront choisi de se rallier à lui. Je ne connais pas les équilibres politiques du Val de Marne et le calcul des différents élus…

      La difficulté, sera ensuite de faire accepter le verdict des urnes – quel qu’il soit – aux notables qui auront fait le choix inverse. Dans un parti qui ne connait plus le sens du mot « discipline », il risque d’y avoir du sport !

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