La des-assimilation posthume de Charles Aznavour

Le déferlement médiatique qui a suivi la mort de Charles Aznavour a provoqué chez moi, je dois l’avouer, une véritable angoisse. J’ai toute ma vie – et ceux qui suivent ce blog le savent – défendu l’idée que l’assimilation était la meilleure solution pour les différents problèmes que peut poser la présence sur notre sol d’une population immigrée ou d’origine immigrée. J’ai aussi regretté que les politiques d’assimilation, qui ont fait des miracles par le passé, aient été progressivement abandonnées depuis les années 1980 pour leur substituer de vagues politiques « d’intégration », façon élégante de dire à chacun de rester à sa place et dans sa communauté tout en sachant assez le français pour pouvoir remplir un formulaire à Pole Emploi.

Mais avec la mort de Charles Aznavour m’est apparu l’étage suivant de cette logique : non seulement on n’assimile plus, mais on des-assimile dans la joie et l’allégresse. On savait que l’assimilé n’était plus le modèle, mais il devient aujourd’hui un repoussoir, au point que lorsqu’il s’agit de rendre hommage à un assimilé, la foire médiatique se met en quatre pour démontrer qu’il ne l’était pas.

Charles Aznavour était français par la naissance, et s’il a été élevé dans une « communauté » immigrée il était totalement assimilé. Au point de n’avoir utilisé sa vie durant que son nom et son prénom francisés (1), alors que son statut d’artiste lui aurait parfaitement permis de prendre un nom de scène arménien s’il l’avait voulu. Par ailleurs, il faut écouter la « Radioscopie » du 22 mai 1980 où il s’expliquait très clairement sur la question. Ainsi, à un Chancel qui lui demandait s’il « en quoi il était un arménien », il répond : « c’est mon folklore ». Et lorsque Chancel relance un « c’est plus qu’un folklore », Aznavour continue : « non, c’est mon folklore. Je suis arménien parce que j’ai été baptisé dans l’église arménienne, je baptiserai mes enfants dans l’église arménienne, je me suis marié à l’église arménienne, je parle encore arménien avec des Arméniens que je connais… oui, je le parle vraiment mais je ne le lis pas et je ne l’écris pas, et puis je recherche la reconnaissance du génocide (…) je suis un homme d’aujourd’hui, et non un homme d’hier. Je suis arménien jusqu’au moment où on aura tout ça… et puis je suis français. Quand j’étais en Arménie on m’a dit « vous ne chantez pas en arménien ». Je leur ai répondu « vous savez, je suis un artiste français avec un passeport français. Je suis d’origine arménienne mais je n’ai aucune raison de chanter en arménien ».

Et l’entretien continue avec Chancel demandant : « mais s’il n’y avait pas eu ce passé, s’il n’y avait pas eu vos parents, s’il n’y avait pas eu tout ce qui s’est passé, peut-être auriez-vous eu moins de force pour combattre ». Et la réponse d’Aznavour est claire : « probablement, mais ça ce n’est pas parce que j’étais Arménien, c’est parce qu’il y avait la misère, ce n’est pas pareil. Tous les boxeurs ne sont pas Arméniens, tous les cyclistes ne sont pas Arméniens… mais il y a beaucoup de gens qui se sentent déracinés à la base et qui veulent réussir pour gagner une terre, pour gagner un pays. Et le langage est un pays ».

En quelques minutes d’entretien, Aznavour exprime clairement sa vision de sa propre identité : un artiste français d’origine arménienne, et non un artiste « franco-arménien ». Il établit lui-même une hiérarchie entre ses deux identités celle du présent – française – et celle du passé – arménienne. Sa démarche, c’est de réussir pour « gagner un pays ». C’est la démarche type de l’assimilation, et je me reconnais en celle-ci, avec une réussite un peu plus modeste, évidement, parce que c’est exactement la formule que j’ai utilisé il y a quelques années pour me caractériser moi-même : « français d’origine étrangère ».

Imaginez-donc mon angoisse et mon horreur lorsque j’ai entendu à France Inter annoncer le décès de « Shahnourh Varinag Aznavourian dit Charles Aznavour », faisant référence à un prénom que le chanteur n’a jamais utilisé. Il est vrai que wikipédia, le meilleur ami du journaliste fainéant, explique que Aznavour serait « né Shahnourh Varinag Aznavourian », et qu’il aurait été inscrit à l’état civil sous le prénom de Charles » parce que l’infirmière ne savait pas épeler « Shahnourh ». Ce qui est évidement faux : à l’époque de a naissance d’Aznavour, il n’était pas possible d’inscrire des prénoms étrangers à l’état civil. Pendant plusieurs jours, tous les médias ont martelé cette absurdité, se référant à Aznavour comme chanteur « franco-arménien » et mettant en avant la « double culture » du personnage et sa parfaite « intégration ».

Si ce battage m’horrifie, c’est d’abord parce qu’il trahit la personne à laquelle il est censé rendre hommage. Aznavour était français et se déclarait tel. Pour lui l’Arménie faisait partie d’un « folklore », d’un « hier ». Il s’y intéressait à titre historique, comme chacun de nous peut s’intéresser à son histoire. Mais il admettait qu’il y avait dans cette histoire une rupture, un « avant » et un « après » l’émigration – celle de ses parents, d’ailleurs, lui-même n’ayant jamais vécu en Arménie. Il n’a jamais porté un nom ou un prénom arménien, il n’a jamais chanté en arménien et jugeait que la langue française était « sa terre, son pays ». La moindre des choses aurait été de respecter sa position et de le qualifier dans les termes où il se qualifiait lui-même. Mais non, la caste politico-médiatique a tellement besoin d’héros « multiculturels » qu’elle n’a pas hésité à trahir la personne pour dérouler sa démonstration. Qu’il l’ait voulu ou pas, il fallait ramener l’assimilé à son essence, forcément communautaire. Et s’il vient lui-même à déclarer son arménité « folklorique », il faut le ramener sur le droit chemin.

Si ce battage m’horrifie, c’est parce qu’au nom du « multiculturalisme » on ressuscite une idée qui était portée par l’extrême droite la plus réactionnaire, la plus raciste de l’entre-deux guerres. A savoir, qu’un français naturalisé ou même ses descendants nés en France ne seront jamais des « Français comme les autres ». Quels que soient leurs efforts, quels que soient leurs succès, quels que soient leurs sacrifices, ils resteront « différent ». Leurs intérêts, Leurs loyautés seront toujours partagées, contrairement aux Français « de souche ». Avouez qu’il est paradoxal, après avoir vu Nicolas Sarkzoy lors de sa première campagne présidentielle reprendre une fille « issue de l’immigration » et qui se prétendait « algérienne » en lui rappelant qu’elle n’avait qu’un seul pays, d’entendre toute la gauche bienpensante des-assimiler ce pauvre Aznavour en lui donnant deux patries pour le prix d’une.

Si ce battage m’horrifie enfin, c’est parce que je constate que le discours tolérant de la « diversité » cache – de plus en plus mal, en fait – une vision essentialiste. Etre étranger, ce n’est pas un état qui peut être modifié par l’effort ou par le temps. C’est une essence immuable. Aznavour a beau avoir francisé son nom, avoir chanté en français, avoir revendiqué son assimilation, il se retrouve ramené impitoyablement à son appartenance communautaire, à son essence arménienne. Ceux qui prétendent lui rendre hommage lui dénient le droit de devenir autre chose que ce qu’il était à la naissance.

Il est à mon sens essentiel de comprendre le pourquoi de ce travestissement. Alors que la logique « diversitaire » fait de l’eau de toutes parts, il est essentiel d’exhiber au public des exemplaires de réussite de ce modèle. Or, de telles réussites, il y en a fort peu. Si l’assimilation a produit des artistes, des scientifiques, des philosophes de premier plan – Aznavour, Ferrat, Charpak, Schwartz, Finkielkraut – l’intégration n’a rien produit de bien fameux. Il faut donc des-assimiler les assimilés  pour les rendre présentables dans la catégorie « succès du métissage ». Vous imaginez ce pauvre Finkielkraut devenant « philosophe franco-polonais » à titre posthume ?

 

 

Descartes

 

PS : Je ne peux résister à commenter la cérémonie d’adieux à Charles Aznavour dans la cour des invalides. Je trouve la chose indécente. A quel titre Charles Aznavour mérite l’hommage national ainsi rendu ? Aznavour était un immense artiste, un grand showman. Il a porté dans le monde la culture française. Mais cela suffit-il ? Pourquoi Aznavour et pas Johnny, puisqu’on y est ?

L’hommage national était traditionnellement réservé non pas à la célébrité, mais au dévouement. Il s’agissait de manifester la reconnaissance de la nation à ceux qui ont mis de côté leurs intérêts et envies personnels pour servir leurs concitoyens. Les fonctionnaires morts dans l’exercice de leur devoir comme Arnaud Beltrame, les hommes politiques qui auraient pu faire beaucoup d’argent dans le privé mais qui ont choisi plutôt de servir en sacrifiant au passage leur famille et leur santé comme Philippe Séguin méritent cet hommage. Mais où est le sacrifice d’Aznavour ? En quoi il a mis de côté ses envies et ses intérêts pour servir la patrie ?

De plus en plus, hommages nationaux et panthéonisations deviennent des cérémonies mondaines, ou l’on honore le succès et la célébrité plutôt que le dévouement. Johnny à la Madeleine, pourquoi pas. Aznavour aux Invalides, c’est hors de propos. Il ne manque plus que les sponsors. Avouez que commencer la cérémonie par l’annonce « cet hommage national vous est proposé par Coca-Cola, la boisson des héros », ça aurait de la gueule…

 

(1) Je n’ai pas réussi à établir comment la francisation du nom « Aznavourian » en « Aznavour » s’est opérée. Dans un entretien ancien, Charles Aznavour avait affirmé que son père avait francisé son nom « pour permettre une meilleure intégration » de ses enfants. Selon d’autres sources, c’est lui-même qui aurait francisé son nom.

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77 réponses à La des-assimilation posthume de Charles Aznavour

  1. C. dit :

    Bonjour Descartes,

    Meeci pour cet article. Vous nous gâtez en ce moment. Un peu trop jeune, je ne connaissais pas bien la vie de Charles Aznavour. Mais en entendant sa biographie à la radio l’autre jour, j’ai pensé : “Voilà un immigré parfaitement assimilé. Un beau modèle à suivre”. Puis, oreuve que je commence à vous connaître, quand on a commencé à faire tout un platsur sin “arménité”, je me suis dit : “Tiens, c’est Descartes qui va pas être content”.

    Sur le fond, pas grand chose à redire, en particulier quant à l’hommage aux Invalides. Encore un symbole galvaudé. On n’est plus à ça près…

    PS : Depuis un certain temps, il m’est impossible de vous laisser des commentaires depuis Firefox, aussi bien sur PC qu’avec mon smartphone. Je reçois un message d’erreur : “Le jeton CSRF est invalide. Veuillez renvoyer le formulaire.” J’ignore si le problème vient de moi ou d’over-blog…

    • Descartes dit :

      @ C.

      [PS : Depuis un certain temps, il m’est impossible de vous laisser des commentaires depuis Firefox, aussi bien sur PC qu’avec mon smartphone. Je reçois un message d’erreur : “Le jeton CSRF est invalide. Veuillez renvoyer le formulaire.” J’ignore si le problème vient de moi ou d’over-blog…]

      C’est un problème de votre configuration, puisque beaucoup d’intervenants y arrivent. Mais je ne saurais pas vous dire d’ou vient la difficulté…

    • bip dit :

      @ C.

      [Sur le fond, pas grand chose à redire, en particulier quant à l’hommage aux Invalides.]

      Sur le fond, peut-être pas mais il y a quand même eu de quoi rire : https://twitter.com/JeanMarie_Ricci/status/1048212839582846976

      [Depuis un certain temps, il m’est impossible de vous laisser des commentaires depuis Firefox, aussi bien sur PC qu’avec mon smartphone. Je reçois un message d’erreur : “Le jeton CSRF est invalide. Veuillez renvoyer le formulaire.” J’ignore si le problème vient de moi ou d’over-blog…]

      Peut-être une version obsolète de firefox ?

  2. luc dit :

    Une fois de plus,votre écriture ciselée, en créant des pont avec vos lecteurs,enrichit notre quotidien,pollué par les remugles médiatiques.
    Merci,encore une fois.
    Votre texte,une fois encore va droit là où ça ‘vibre’,humain,vrai.

    Différemment de vous,mon arbre généalogique ne sort pas de l’hexagone,et pourtant au mot,à mot votre texte exprime mes pensées.
    Je rajoute une information.
    Dans le début des années 40,lorsque certains des français de souche,parents de nombres de journalistes d’aujourd’hui,choisissaient
    la collaboration,avec les nazis,à l’opposé,les Aznavour,cachaient Manouchian,martyr de la section moï du pcf.
    Le petit Charles,a cotoyé et à même prêté sa chambre,pour cacher Manouchian ,de la hargne meurtrière des pétainistes et des occupants allemands.
    Les médias ont ils parlé de cette période ,de la vie d’Aznavour,où sans une part de chances inouïe,lui et toute se famille aurait pu être assassiné par des français pétainistes et des allemands, versus Gestapo,avec la bénédiction ‘Deutschland ûber alles’ ?
    Pourquoi,d’après,vous réécrit on l’histoire,comme si les allemands et les français étaient par nature,favorables et bienveillants aux communautaristes?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Dans le début des années 40,lorsque certains des français de souche, parents de nombres de journalistes d’aujourd’hui, choisissaient la collaboration avec les nazis, à l’opposé, les Aznavour cachaient Manouchian, martyr de la section moï du pcf.]

      A ma connaissance, les Aznavour ont caché Manouchian par solidarité communautaire, et non par une quelconque adhésion à la Résistance. Aznavour n’a d’ailleurs jamais présenté sa famille comme ayant participé au combat antinazi ou antivichy.

      [Les médias ont ils parlé de cette période de la vie d’Aznavour, où sans une part de chances inouïe, lui et toute se famille aurait pu être assassiné par des français pétainistes et des allemands, versus Gestapo, avec la bénédiction ‘Deutschland ûber alles’ ?]

      Je ne comprends pas très bien votre question. Les Aznavour n’étaient ni juifs, ni tziganes, ni résistants. Aucune loi de Vichy n’a privé de la nationalité française ou discriminé de quelque manière que ce soit les personnes d’origine arménienne naturalisés français. Il n’y avait aucune raison que lui et toute sa famille soient « assassinés par des français pétainistes et des allemands ».

  3. Je me permettrais deux remarques:

    “Vous imaginez ce pauvre Finkielkraut devenant « philosophe franco-polonais » à titre posthume ?”
    Rassurez-vous, je ne crois pas que les bienpensants rendront un tel hommage à Finkielkraut… Mais je dois dire qu’un éloge d’Eric Zemmour, “journaliste et polémiste franco-algérien”, ça ne manquerait pas de saveur! Le pauvre Eric (auquel je souhaite une longue vie parce que je l’aime bien) se retournerait dans sa tombe.

    Concernant Aznavour à présent, je serais tenté de vous dire que sur la fin de sa vie, il a donné dans le multiculturalisme. Dans le discours, d’abord, il a soutenu régulièrement l’immigration et la diversité. Je me souviens d’une interview au 20h où, après avoir vanté la diversité au sein de sa famille (sa dernière femme est suédoise, sa fille a épousé un Maghrébin… la famille multiculturelle idéale en somme), il avait déclaré: “les Français de souche, ça n’existe pas”. Je me souviens avoir failli m’étrangler dans mon fauteuil.
    Mais surtout, il a accepté la nationalité arménienne en 2008, et il a représenté l’Arménie dans plusieurs instances internationales, si j’en crois Wikipédia. Il n’aurait pas dû. Ce faisant, il est devenu juridiquement “franco-arménien” et engagé comme citoyen arménien. En revanche, l’appellation “artiste franco-arménien” me paraît abusive, puisque son répertoire est exclusivement francophone.

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [« Vous imaginez ce pauvre Finkielkraut devenant « philosophe franco-polonais » à titre posthume ?
      » Rassurez-vous, je ne crois pas que les bienpensants rendront un tel hommage à Finkielkraut…]

      Tant qu’il est vivant, certainement pas. Mais une fois mort…

      [Concernant Aznavour à présent, je serais tenté de vous dire que sur la fin de sa vie, il a donné dans le multiculturalisme. Dans le discours, d’abord, il a soutenu régulièrement l’immigration et la diversité. Je me souviens d’une interview au 20h où, après avoir vanté la diversité au sein de sa famille (sa dernière femme est suédoise, sa fille a épousé un Maghrébin… la famille multiculturelle idéale en somme), il avait déclaré: “les Français de souche, ça n’existe pas”. Je me souviens avoir failli m’étrangler dans mon fauteuil.]

      Aznavour était un grand artiste, mais il n’avait rien d’un philosophe. Et en plus, comme dirait mon grand-père, il était surtout un excellent commerçant. Toute sa vie il a su se vendre, et il n’a pas pu ignorer qu’à partir des années 1990 le meilleur créneau commercial était celui du multiculturalisme. Je pense que la radioscopie de 1980 (Aznavour avait presque 60 ans) reflète bien plus l’opinion d’un homme qui a atteint la maturité que tout ce qu’il a pu dire par la suite.

    • Bannette dit :

      Les américains oseront-ils une épitaphe à la mort de Kirk Douglas du genre :ci-git Issur Danielovitch, acteur américano-russe, etc ^^ ?

    • Descartes dit :

      @ Bannette

      [Les américains oseront-ils une épitaphe à la mort de Kirk Douglas du genre : ci-git Issur Danielovitch, acteur américano-russe, etc ?]

      Ca dépend. Chez la gauche américaine les « américains à trait » (« hyphenated americans ») font fureur.

    • @ Descartes,

      “Chez la gauche américaine les « américains à trait » (« hyphenated americans ») font fureur.”
      Pardonnez mon ignorance, mais de quoi s’agit-il?

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [« Chez la gauche américaine les « américains à trait » (« hyphenated americans ») font fureur. » Pardonnez mon ignorance, mais de quoi s’agit-il?]

      Aux Etats-Unis, il est aujourd’hui de bon ton chez les bienpensants de qualifier le terme « american » qui identifie les citoyens de ce pays avec leur origine. On a ainsi les « native-americans » (les descendants des indiens), les « african-american » (les noirs), les « arab-american », « jewish-american », « irish-american » et ainsi de suite. Le signe « – » étant désigné en anglais par le mot « hyphen », le terme générique – et ironique – pour désigner ces étranges tribus est celui de « hyphenated american ».

      Le plus drôle, c’est que la formule avait été déjà utilisée entre 1890 et 1920. A l’époque, beaucoup d’immigrants utilisaient eux mêmes “l’hyphen” pour marquer leur loyauté vers leur pays d’origine et leur refus d’assimilation. Au point que le fait de s’assimiler était populairement désigné par l’expression “to drop de hyphen” (laisser tomber le signe “-“). La droite utilisait donc la formule “hyphenated americans” dans un sens méprisant, estimant que c’était des “demi américains”. La gauche, au contraire, avait à l’époque combattu l’utilisation des identités doubles. Comme les temps changent…

      Ce type de construction commence à arriver chez nous. A la formule « français d’origine arménienne (ou algérienne, ou juive, ou…) » qui marque une hiérarchie entre l’identité française qui est pleine, et l’identité communautaire ramenée à une simple « origine », on substitue de plus en plus la formule « franco-quelquechose » qui marque une symétrie, quand elle ne privilégie pas l’identité d’origine. Le glissement du langage marque bien le glissement d’une logique assimilatrice à une logique intégratrice…

      Vous noterez d’ailleurs qu’Aznavour, dans l’entretien que je cite et qui a eu lieu au début des années 1980, utilise encore la formule « français d’origine arménienne ». Je me demande si à la même question posée en 2018 il aurait donné la même réponse…

    • @ Descartes,

      “Je me demande si à la même question posée en 2018 il aurait donné la même réponse…”
      Vous auriez peut-être eu une bonne surprise. J’ai eu la dent dure contre ce vieux Charles, et je me dois de lui rendre justice. D’après Wikipédia, il aurait déclaré: “Je suis devenu Français d’abord, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma manière d’être, dans ma langue… J’ai abandonné une grande partie de mon arménité pour être Français… Il faut le faire. Ou alors il faut partir”, et c’était en 2013 sur RTL, donc au crépuscule de sa vie. L’Aznavour de 2018 n’avait peut-être pas totalement désavoué l’Azanvour de 1980.

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [Vous auriez peut-être eu une bonne surprise. J’ai eu la dent dure contre ce vieux Charles, et je me dois de lui rendre justice.]

      Cela vous honore, et me confirme dans ma conviction que le modèle assimilationniste a effectivement fonctionné en France pendant la plus grande partie du XXème siècle. Aznavour, quelques aient pu être ses embardées médiatiques – le show doit continuer – pour répondre à l’air du temps semble être resté dans sa tête un “français d’origine arménienne” parfaitement assimilé. Et il n’est pas le seul: de Jean Ferrat à Georges Charpak, on trouve des dizaines, des centaines de personnalités de premier plan qui ont contribue au rayonnement artistique et intellectuel de la France et que rien ne distingue des français “de souche”, au point qu’on ne s’aperçoit qu’ils viennent d’ailleurs que quand les médias décident de les “des-assimiler”.

      Notre échange de l’autre jour m’a fait beaucoup penser à Jean Ferrat. Un homme qui, fils d’un immigré russe, a peut-être écrit les plus belles chansons sur ces français “terriens” auxquels vous êtes si attaché: pensez à “la montagne” ou encore “ma France”…

    • @ Descartes,

      “Notre échange de l’autre jour m’a fait beaucoup penser à Jean Ferrat. Un homme qui, fils d’un immigré russe, a peut-être écrit les plus belles chansons sur ces français “terriens” auxquels vous êtes si attaché: pensez à “la montagne” ou encore “ma France”…”
      Tout à fait. J’aime beaucoup Ferrat, je l’avoue, beaucoup plus qu’Aznavour (dont j’apprécie cependant quelques chansons). Sa voix, ses textes, sont magnifiques et m’ont toujours ému (je pense à “Maria” et à la “chanson noire de Neruda”). Puisque nous en parlons, j’ai toujours trouvé que “la montagne” était une chanson très étonnante pour un interprète qui était plutôt du côté des communistes et des ouvriers. En effet, cette chanson contient une forme de dénonciation de l’exode rural (“Leur vie? Ils seront flics ou fonctionnaires, de quoi attendre sans s’en faire que l’heure de la retraite sonne. Il faut savoir ce que l’on aime et rentrer dans son HLM manger du poulet aux hormones”, je cite de mémoire). Comme le répertoire “engagé” de Ferrat est dans l’ensemble plutôt cohérent, j’avoue que cela m’intrigue. Qu’en pensez-vous? Au contraire, “ma France” me semble rétablir une forme d’équilibre entre France rurale et France urbaine.

      Cela étant, je pense que Ferrat était réellement tombé amoureux de la France rurale, au point de finir sa vie dans un village où il s’était, je crois, attaché à la population (et réciproquement).

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [Tout à fait. J’aime beaucoup Ferrat, je l’avoue, beaucoup plus qu’Aznavour (dont j’apprécie cependant quelques chansons). Sa voix, ses textes, sont magnifiques et m’ont toujours ému (je pense à “Maria” et à la “chanson noire de Neruda”).]

      Je partage. Aznavour a de très belles chansons, mais elles sont presque toujours intimistes, elles racontent l’histoire d’un individu comme vous et moi. Celles de Ferrat parlent des grandes questions. Aznavour est dramatique là où Ferrat est tragique.

      [Puisque nous en parlons, j’ai toujours trouvé que “la montagne” était une chanson très étonnante pour un interprète qui était plutôt du côté des communistes et des ouvriers. En effet, cette chanson contient une forme de dénonciation de l’exode rural (“Leur vie? Ils seront flics ou fonctionnaires, de quoi attendre sans s’en faire que l’heure de la retraite sonne. Il faut savoir ce que l’on aime et rentrer dans son HLM manger du poulet aux hormones”, je cite de mémoire).]

      Pourquoi « dénonciation » ? Non, je pense que dans « la montagne » on trouve en même temps la nostalgie pour un monde qui est en train de disparaître, et de l’autre la reconnaissance que cette disparition est inscrite dans l’ordre des choses parce que cette vie belle mais rude ne correspond plus à ce que les gens veulent :

      « Deux chèvres et puis quelques moutons
      Une année bonne et l’autre non
      Et sans vacances et sans sorties
      Les filles veulent aller au bal
      Il n’y a rien de plus normal
      Que de vouloir vivre sa vie »

      C’est justement parce qu’il n’est pas manichéen, parce qu’il explique plus qu’il ne dénonce, que Ferrat est à mon avis aussi profond.

      [Cela étant, je pense que Ferrat était réellement tombé amoureux de la France rurale, au point de finir sa vie dans un village où il s’était, je crois, attaché à la population (et réciproquement).]

      Sans aucun doute. Cela étant dit, Ferrat n’a jamais été quelqu’un de très « urbain ». Même pendant sa période de grande activité, il ne fréquentait guère le milieu « culturel » parisien…

  4. Bannette dit :

    En écho à cette lamentable récupération de l’histoire familiale de l’attachant Aznavour par le militantisme “racisé”, on peut encore rigoler sur le énième pilonnage de Zemmour. Je ne parle pas de l’altercation médiatique, mais la réception de son bouquin. Il y a beaucoup de choses qui m’irritent chez EZ, mais je le trouve très touchant dans son amour passionnel pour la France. EZ est autant issu de la diversité que les “personnalités préférées des français” du genre Zidane ou Noah mais la haine de la classe médiatique à son égard vient d’une part de la jalousie du fait qu’il vende plus de bouquins que les progressistes auto-proclamés réunis, mais surtout que son assimilation est parfaitement assumée et portée crâneusement en bandoulière.
    J’ai été très étonnée par l’intro de son dernier bouquin où c’est la 1ère fois qu’il parlait de sa berbérité juive, parce qu’il n’avait jamais joué cette carte de la diversité raciale ostentatoire, mais il provoque encore une fois en parlant de colonisation de son esprit par l’Esprit Français parfaitement acceptée (et réclamée par ses parents d’ailleurs), et que c’est ça qui l’a émancipé, au lieu d’être un de ces séfarades médiatiques jouant la carte de l’antisémitisme.
    C’est aussi assez effrayant tu as raison de voir le vomi versé que quelqu’un qui aime ardemment la France et qui en fait dans ses polémiques (parfaitement calculées hein) nous dit : pourquoi vous ne voulez plus vous montrer dignes de votre histoire grandiose, pourquoi cette fatigue de vous mêmes ? Après on laissera les historiens corriger ses erreurs, mais bon, son travail pour moi est dans la lignée d’un livre de Stefan Zweig, “Les très riches heures de l’Humanité” où il choisit une douzaine de moments historiques qui sont des bonds et l’inspirent ; bien sûr Zemmour n’a pas le talent d’écrivain de Zweig (il est meilleur à l’oral qu’à l’écrit) mais la démarche est assez comparable, EZ choisit ses “très riches heures” qui font le destin de la France. Un peu mégalo, il voudrait être le Lavisse de notre temps. C’est si dommage qu’il n’y en ait pas plus qui ambitionneraient d’être les Lavisse ou Renan de notre temps et aient la plume de Zweig.

    Plutôt que ces pseudo polémiques débiles, ou le soutien aveugle sans recul, j’aurai aimé que EZ doit challengé sur son pessimisme (il a un ton “tout est fouttu” qui m’agace), sur l’amour ardent réel mais finalement de nature platonique de l’Idée de la France et donc cet éternel débat sur une conception trop intellectuelle et politique du peuple français niant le côté charnel (qui me rappelle tes débat avec Nationaliste Ethniciste), son systématisme le conduisant à des prédictions hasardeuses : c’est très intéressant sa théorie selon laquelle pour lui la France est LE pays d’Europe qui soit la digne héritière de Rome en esprit, bien plus que l’Italie actuelle, ce qui le conduit à admirer la geste napoléonienne (encore une fois à rebours jouissif de nos contemporains pour qui Napoléon est le proto-Hitler) et donc à prédire la même fin civilisationnelle.

    En parlant d’assimilation, je me rappelle des BD d’Alix que je lisais à la bibliothèque, et Alix était un gaulois assimilé volontaire à Rome. De temps en temps, il avait des conflits avec sa gauloiserie, mais la civitas romaine l’emportait toujours. Quand il avait affaire à des romains qui s’en montraient indignes, il se rebellait, mais il était toujours fidèle à Rome. La série a repris récemment où Alix a vieilli et est devenu sénateur, quelle ascension, d’esclave à sénateur… par l’assimilation. Cette BD fut très populaire et tout en étant très pédagogique.

    Tu touches juste quand tu dis que l’idéal intégrateur communautariste n’a rien produit de suffisamment puissant pour qu’on aille décortiquer l’arménité d’Aznavour en violation totale de la volonté de l’homme, au contraire de l’assimilation.
    Quand Adjani décédera, on la présentera comme une grande actrice franco-algérienne (étonnement sa germanité par sa mère n’est jamais mise en avant bien qu’elle parle la langue de Goethe et a joué dans un Nosferatu), alors qu’elle n’a jamais été meilleure que dans le costume des grandes héroïnes passionnées bien franchouillardes (sans compter sa bravache défense de Rushdie, très voltairienne dans l’esprit) ; depuis les années 2000, elle s’est essayée dans les rôles “réalistes” ou diversitaires, ce fut horriblement embarrassant, car avec sa formation dramatique elle n’est juste pas crédible (imagine-t-on Vivien Leigh chez les frères Dardenne ?). Son âge d’or fut totalement français (même si hors écran, elle a accompagné l’âge médiocre de Mitterrand). De même que les innombrables Lino Ventura, Romy Schneider, Simone Signoret, Maria Casares, et j’en passe, ont pu si bien incarner diverses figures de français, à leur époque on ne les ramenait pas à leur italianité, autrichianité, ou que sais-je.

    • Descartes dit :

      @ Bannette

      [Il y a beaucoup de choses qui m’irritent chez EZ, mais je le trouve très touchant dans son amour passionnel pour la France.]

      C’est ce qui chez lui rend tout le reste pardonnable. A une époque où il est de bon goût de faire étalage de cynisme et de détachement, EZ détonne dans l’espace médiatique. C’est peut-être cela, plus que ses erreurs historiques ou ses jugements à l’emporte-pièce – ce n’est pas le seul, loin de là, a avoir ces défauts – que l’establishment ne lui pardonne pas.

      [J’ai été très étonnée par l’intro de son dernier bouquin où c’est la 1ère fois qu’il parlait de sa berbérité juive, parce qu’il n’avait jamais joué cette carte de la diversité raciale ostentatoire, mais il provoque encore une fois en parlant de colonisation de son esprit par l’Esprit Français parfaitement acceptée (et réclamée par ses parents d’ailleurs), et que c’est ça qui l’a émancipé, au lieu d’être un de ces séfarades médiatiques jouant la carte de l’antisémitisme.]

      Tout à fait. Sa position rappelle celle, fort intelligente, des auteurs du « roman national » de la IIIème République lorsqu’ils parlaient de la colonisation romaine. La résistance de Vercingétorix était peut-être héroïque, mais le progrès, la civilisation, l’avenir étaient du côté de César.

      [C’est aussi assez effrayant tu as raison de voir le vomi versé que quelqu’un qui aime ardemment la France et qui en fait dans ses polémiques (parfaitement calculées hein) nous dit : pourquoi vous ne voulez plus vous montrer dignes de votre histoire grandiose, pourquoi cette fatigue de vous mêmes ?]

      Cela reste une question fondamentale, pour laquelle il n’est pas facile de trouver une réponse. Pourquoi avons-nous autant abdiqué de notre surmoi national, au point que l’argument « on fait comme ça en Allemagne » – ou en Finlande, ou aux Etats-Unis est devenu l’argument décisif quand il s’agit de défendre une réforme ? Pourquoi nous infligeons nous d’innombrables documentaires et films montrant combien nos ancêtres étaient méchants, sans être capables de fêter dignement les plus belles pages de notre histoire ?

      [Plutôt que ces pseudo polémiques débiles, ou le soutien aveugle sans recul, j’aurai aimé que EZ doit challengé sur son pessimisme (il a un ton “tout est foutu” qui m’agace), sur l’amour ardent réel mais finalement de nature platonique de l’Idée de la France et donc cet éternel débat sur une conception trop intellectuelle et politique du peuple français niant le côté charnel (qui me rappelle tes débat avec Nationaliste Ethniciste),]

      Il est malheureux que ceux qui aiment la France – je pense à Finkielkraut, à Zemmour, à Guaino – n’arrivent pas à mettre de côté leurs peurs pour prendre une attitude plus positive. Le discours « tout est foutu » ne sert à rien. Mieux vaut l’optimisme méthodologique de ceux qui, comme De Gaulle, pensaient que tout était possible à condition de le vouloir. Au moins cela pousse à l’action. Et c’est finalement la seule manière de savoir si ceux qui disent « tout est foutu » ont raison ou pas.

      [En parlant d’assimilation, je me rappelle des BD d’Alix que je lisais à la bibliothèque, et Alix était un gaulois assimilé volontaire à Rome. De temps en temps, il avait des conflits avec sa gauloiserie, mais la civitas romaine l’emportait toujours. Quand il avait affaire à des romains qui s’en montraient indignes, il se rebellait, mais il était toujours fidèle à Rome. La série a repris récemment où Alix a vieilli et est devenu sénateur, quelle ascension, d’esclave à sénateur… par l’assimilation. Cette BD fut très populaire et tout en étant très pédagogique.]

      Oui, je m’en souviens. En fait, la série reprenait le « roman national » : les gauloiseries c’est très bien, mais la civilisation c’est encore mieux !

    • Antoine dit :

      @Bannette

      > c’est très intéressant sa théorie selon laquelle pour lui la France est LE pays d’Europe qui soit la digne héritière de Rome en esprit, bien plus que l’Italie actuelle

      Il serait intéressant que vous nous disiez sur quels critères Zemmour se fonde, mais l’affirmation en elle-même me semble raisonnable. En effet, c’est la France qui a hérité du génie administratif et centralisateur romain, génie qu’elle cultive depuis près d’un millénaire. L’Italie, elle, en est toujours à essayer de panser les plaies d’une unité nationale boîteuse et acquise sur le tard, alors que ses grandes réalisations pré-modernes sont surtout le fait de cités indépendantes.

      Cela me rappelle une formule d’un collègue américain (de mémoire) : l’administration française, c’est la complexité italienne mise en oeuvre avec l’efficacité allemande.

    • Laurent dit :

      Bonjour. J’ai découvert se blog il y peu et je trouve vraiment les articles excellents. Je suis encarté au PCF et je suis en pleine réflexion sur mon orientation politique. Le parti me navre de plus en plus et le choix de Ian Brossat pour la tète de liste pour les Européennes a été la goutte d’eau de trop pour moi. Cependant , le choix du texte alternative de Chassaigne , Guérin etc me redonne de l’espoir et je vais attendre le congrès pour voir la futur orientation du parti.
      Pensez vous qu’il soit encore possible que les travailleurs reprennent le pouvoir au PCF ? Que le PCF puisse revenir a une doctrine social et non sociétal ?

    • Descartes dit :

      @ Laurent

      [Bonjour. J’ai découvert se blog il y peu et je trouve vraiment les articles excellents.]

      Merci, ce sont les encouragements comme le votre qui me donnent envie de continuer.

      [Je suis encarté au PCF et je suis en pleine réflexion sur mon orientation politique. Le parti me navre de plus en plus et le choix de Ian Brossat pour la tête de liste pour les Européennes a été la goutte d’eau de trop pour moi. Cependant, le choix du texte alternative de Chassaigne, Guérin etc me redonne de l’espoir et je vais attendre le congrès pour voir la futur orientation du parti.]

      Je ne voudrais surtout pas vous décourager. Militer dans un parti politique est une expérience vitale qui est toujours positive. Même si vous ne changez pas le monde, elle vous changera vous-même, et c’est déjà ça. Vous y apprendrez beaucoup sur les rapports humains, sur le pouvoir, ses grandeurs et ses petitesses, sur les gens. A condition bien entendu de garder les yeux ouverts, de prendre de la distance, de chercher à comprendre comment le système fonctionne. Ne demandez donc pas trop, ne rendez pas votre carte trop vite. Ian Brossat est un nain carriériste, mais sa génération n’a guère produit – du moins pour le moment – des figures politiques dignes d’attention. Gérin ou Chassaigne sont d’une autre dimension, mais ils sont peut-être trop vieux pour prendre la tête d’une liste européenne, qui est essentiellement un moyen de « satelliser » un jeune dirigeant.

      [Pensez-vous qu’il soit encore possible que les travailleurs reprennent le pouvoir au PCF ?]

      Pas dans le contexte actuel. Pour des raisons qui tiennent autant aux blocages du PCF que, et c’est beaucoup plus sérieux, au rapport de forces entre le monde du travail et le reste de la société. Les travailleurs, les couches populaires sont aujourd’hui dans un rapport de forces qui leur est extraordinairement défavorable, et cela du fait de la mondialisation de l’économie et de la mobilité du capital. Cela génère par contrecoup une impuissance politique : à quoi bon se regrouper dans un parti ouvrier ou dans un syndicat combatif si de toute façon on n’a pas les forces pour emporter la victoire, même partielle ? Hier, on s’organisait, on faisait grève et on avait une augmentation ses salaires parce que le patron avait intérêt à maintenir l’outil en production. Aujourd’hui, si on s’organise et qu’on fait grève, le patron délocalise l’usine en Roumanie non pas parce qu’il est méchant, mais parce qu’il a intérêt à le faire plutôt que d’augmenter les salaires.

      Les « classes moyennes » alliées à la bourgeoisie ont pris le pouvoir, et cela se traduit aussi par une prise de pouvoir dans les organisations politiques. Il n’y a plus que les « classes moyennes » qui militent, parce qu’il n’y a qu’elles qui savent pouvoir emporter des victoires. Il n’y a qu’à aller dans une réunion politique « de gauche » (peu importe que ce soit au PS, au PCF, à LFI ou au NPA). Qu’est ce qu’on voit ? Les ouvriers, les petits employés se retrouvent souvent parmi les « têtes blanches », restes militants des temps passés. Les jeunes qu’on peut voir sont très majoritairement des étudiants, des jeunes professionnels, des enseignants. Quant aux problématiques discutées, les questions économiques ou sociales sont abordées rituellement, avec la répétition des formules habituelles. Seules les questions « sociétales » donnent lieu à un véritable travail.

      Profitez du fait que vous êtes encarté pour faire ces observations sur vos camarades. Quelle est la composition sociologique de votre section ? De ses organes de direction ? Quels sont les sujets abordés et comment le sont-ils ? Quelles sont les références sociales, intellectuelles, historiques dans les discours des uns et des autres ?

      [Que le PCF puisse revenir a une doctrine social et non sociétal ?]

      Ce serait déjà pas mal si le PCF revenait à une analyse du réel, au lieu de répéter des slogans en espérant que le réel finisse par s’y conformer. Prenez par exemple la déclaration comme quoi « les gens veulent participer aux décisions qui les concernent ». On répète comme un mantra cette affirmation, malgré le fait que chaque fois qu’on invite les gens à participer au débat sur les affaires qui les concernent on fait un bide, une salle à demi vide ou se côtoient toujours les MEMES gens, militants des MEMES causes depuis trente ans…

  5. BolchoKek dit :

    Salut Descartes, complètement hors-sujet, mais tu as vu le résultat du vote pour le texte de base commune pour le 38ème congrès du PCF ? Le texte “Gériniste” a gagné avec 42% contre 38% pour celui du CN. Je ne pensais pas que cela arriverait de sitôt. J’avoue que depuis plusieurs années je me tiens éloigné de ce qui se passe à l’intérieur du parti, tu as des infos ou des analyses à partager ? En tout cas, cela m’a assez réjoui…

    • Descartes dit :

      @ BolchoKek

      [Salut Descartes, complètement hors-sujet, mais tu as vu le résultat du vote pour le texte de base commune pour le 38ème congrès du PCF ? Le texte “Gériniste” a gagné avec 42% contre 38% pour celui du CN. Je ne pensais pas que cela arriverait de sitôt.]

      Moi non plus. Pour être précis, je croyais que cela n’arriverait jamais ! En fait, cette affaire m’a totalement traumatisé. Imagine-toi que j’ai appris la nouvelle par les journaux ! Cela m’a fait réaliser combien peu de contacts que je garde à l’intérieur du PCF. Tous les amis que j’y avais sont soit morts, soit partis vers de nouvelles aventures, soit retirés de la vie politique…

      Certains y verront un signe que le Parti est devenu plus démocratique. Je ne le crois pas. Il est vrai que du temps de Marchais on n’aurait pas imaginé une majorité de communistes votant contre le texte de la direction. Mais ce n’était pas par manque de démocratie, au contraire : à l’époque, l’appareil du PCF permettait à la direction de connaître intimement les débats internes. Cela lui permettait d’expliquer les textes qu’elle proposait aux militants, de répondre à leurs objections, et de les modifier lorsqu’elle percevait que les militants ne la suivaient pas. En d’autres termes, les oppositions étaient minoritaires parce que la direction cherchait à coller à la majorité. Lorsque le texte arrivait au vote, cela n’était plus qu’une formalité, tout le travail avait été fait en amont. Cette habitude étant prise, il a été possible directions qui se sont succédées après le départ de Marchais de passer à chaque fois en force sans tenir compte de l’avis des militants de plus en plus nombreux à contester la ligne. Fallait bien qu’un jour la majorité s’inverse.

      Cette affaire montre surtout que la direction du PCF a perdu tout contact avec les militants. Pourtant, les signes avant-coureurs n’ont pas manqué : quand le CN a adopté le texte avec une faible majorité avec seulement le tiers des membres présents, la direction aurait dû anticiper un problème. Que penser d’une direction qui va devant les militants sans s’être assurée auparavant que le texte est acceptable à une large majorité ?

      La direction a commis une grave faute, qui ne fait que prolonger une suite de fautes qui se sont enchaînées depuis le dernier congrès, à commencer par l’incapacité à définir une stratégie et à s’y tenir dans les rapports avec Mélenchon. Mais cela n’est pas l’essentiel : ayant fait de la sauvegarde des positions électorales des « barons » locaux l’alpha et l’oméga de l’activité du Parti, dominé par les militants des « classes moyennes » et affaibli par le grenouillage de toutes sortes de groupuscules internes portant des questions « sociétales » (féministes, LGBT, etc.) le PCF n’offre aujourd’hui rien qu’on ne puisse trouver ailleurs. A quoi il sert ? Non seulement il ne pèse guère en nombre, mais il est intellectuellement mort. La dernière grande idée du PCF, celle de « la sécurité emploi formation », date bientôt de trente ans…

      [J’avoue que depuis plusieurs années je me tiens éloigné de ce qui se passe à l’intérieur du parti, tu as des infos ou des analyses à partager ? En tout cas, cela m’a assez réjoui…]

      Je crains que cette affaire annonce le naufrage du PCF dans les scissions à répétition. Il n’y a pas de majorité aujourd’hui sur un texte. Les pro-Mélenchon vont jouer leur jeu, et la coalition qui a emporté le plus de suffrages est hétérogène (on y trouve les amis de Chassaigne, de Guérin…). Le Congrès – et notamment la commission des candidatures – risque d’être sanglant !

    • Antoine dit :

      Pour info, il y a une cartographie des résultats ici :
      https://blogs.mediapart.fr/cartographe-encarte/blog/101018/cartographies-du-vote-des-communistes

      On voit que c’est le Nord et le Pas-de-Calais qui ont permis la victoire du texte “indépendantiste”. Je ne connais pas la sociologie du PCF mais, intuitivement, ce sont des départements où le PCF est resté plutôt ouvrier ?

    • Descartes dit :

      @ Antoine

      [On voit que c’est le Nord et le Pas-de-Calais qui ont permis la victoire du texte “indépendantiste”. Je ne connais pas la sociologie du PCF mais, intuitivement, ce sont des départements où le PCF est resté plutôt ouvrier ?]

      Vous avez tout à fait raison. C’est dans le nord que le PCF a gardé un caractère populaire et ouvrier. Les fédérations du Nord-Pas de Calais, mais aussi celles de Picardie sont celles qui ont le plus résisté à la « mutation » huesque. En dehors de cette région, on trouve des points de résistance locale liées à une histoire industrielle particulière et a des personnalités marquantes: dans le Rhône c’est Vénissieux avec André Gérin, en Auvergne avec Clermont-Ferrand et André Chassaigne.

      Le public qui soutient le texte « indépendantiste » est en général plus populaire que celui qui soutient le texte de la direction. L’exception est bien entendu Marseille…

  6. maleyss dit :

    Tout est dit ! Même les plus “franchouillards” des assimilés sont maintenant assignés à résidence par nos grands prêtres et petits marquis de la bienpensance. Témoin Goscinny, auteur franchouillard s’il en est, dont on ne cesse de rappeler les origines juives et la jeunesse argentine. Je pense que de son vivant, le grand René aurait fort peu apprécié la chose!

    • Descartes dit :

      @ maleyss

      [Tout est dit ! Même les plus “franchouillards” des assimilés sont maintenant assignés à résidence par nos grands prêtres et petits marquis de la bienpensance. Témoin Goscinny, auteur franchouillard s’il en est, dont on ne cesse de rappeler les origines juives et la jeunesse argentine. Je pense que de son vivant, le grand René aurait fort peu apprécié la chose!]

      Goscinny est un cas particulier : ses parents sont des juifs russes et polonais qui émigrent en France. Ses parents sont naturalisés français (et donnent à leurs enfants des noms très français : Claude et René). Son père part en expatriation en Argentine… mais fait éduquer son fils dans le lycée français de Buenos Aires. Après la mort de son père, il rejoint avec sa mère une partie de sa famille installée aux Etats-Unis (il avait songé à rejoindre la France Libre, mais la situation économique de sa famille ne lui permet pas). Il travaillera aux Etats-Unis, mais plutôt que faire le service militaire aux USA pour acquérir la citoyenneté américaine il préfère revenir en France pour faire son service militaire en 1946. Libéré de ses obligations militaires, il ne trouve pas de travail et retourne aux USA où les opportunités abondent. Et il retournera en France à la première opportunité pour s’y installer définitivement.

      Goscinny n’a jamais invoqué ses « racines », et on ne trouve d’ailleurs dans ses travaux aucun personnage qu’on puisse rattacher à celles-ci. Et je doute fort qu’il aurait beaucoup apprécié qu’on parle de lui comme d’un « dessinateur franco-russe ». Si l’on peut reconnaître en lui un “assimilé”, c’est surtout dans la tendresse du regard qu’il jette sur les grands et petits défauts des français dans Astérix. Je me demande si un français “de souche” serait capable d’une telle prise de distance ?

    • Robras dit :

      [ J’ai aussi beaucoup aimé sa reprise de la formule du petit-fils de De Gaulle en parlant de ses conversations avec son grand-père : « on pouvait parler très librement, la chose que l’on n’avait pas le droit de faire c’est de se plaindre ». C’est drôle venant d’un président qui passe son temps à se plaindre de ce peuple qu’il a l’honneur de gouverner…]

      Permettez-moi, monsieur, d’exprimer toute ma reconnaissance pour vos articles que je lis depuis longtemps, en complétant ce propos par celui d’un autre, Bernanos, dans son recueil posthume Français, si vous saviez… :

      “L’encombrement des faux prestiges nous a fait perdre la guerre, il nous fera perdre la paix. Ménager les faux prestiges, c’est la tentation habituelle et traditionnelle des politiques parce que les politiques méprisent les hommes. Ils honorent ou feignent d’honorer les faux prestiges de tout le mépris qu’ils portent aux hommes. Ce fait n’a rien qui puisse surprendre. L’incroyable, c’est que les gens ne se vengent pas de ce mépris sur les faux prestiges auxquels on les sacrifie. Ainsi justifient-ils le mépris des politiques.

      Les gouvernements prétendent convaincre les peuples qu’ils sont ingouvernables et, pour les rendre gouvernables, ils ne songent qu’à renforcer la puissance, déjà énorme, de l’État. Mais ce n’est pas l’État qu’ils renforcent, c’est l’administration, qui deviendra bientôt cette équipe de techniciens tout-puissants, incontrôlables, irresponsables, instrument nécessaire de la prochaine, de la très prochaine dictature universelle. Il n’est d’État que dans un pays libre. Un pays libre est un pays qui compte une certaine proportion d’hommes libres. C’est ce nombre plus ou moins grand d’hommes libres qui fait la légitimité, la dignité, l’honneur de l’État. Car on peut bien écrire la première lettre du mot État en caractère majuscule, on peut l’écrire tout entier en majuscules, le prononcer du nez, de la gorge, de la poitrine, n’importe ! L’État n’est rien s’il n’a son compte d’hommes libres capables non seulement de le servir, mais de le penser, de se faire de lui une idée juste et claire, acceptable par tous. Il faut donc refaire des hommes libres. Il faut les refaire ici, ou ailleurs si la place manque ici. Nous avons raté la guerre, c’est entendu, nous pouvons rater la paix, ce qu’il ne faut rater à aucun prix, coûte que coûte, ce sont les hommes libres de demain, c’est la prochaine génération d’hommes libres.”

      Je me doute que vous ne vous accorderez pas tout entier à Bernanos, mais j’ai préféré vous recopier l’ensemble et non la partie qui touche directement à ce que vous disiez, plutôt que de travestir ce qu’il avait écrit. La contradiction seule est féconde, et je vous remercie de contredire depuis si longtemps l’industrie de l’éloge et du blâme qui ne souffre, à l’entendre, aucune contradiction.

      Avec toute ma gratitude et mon respect,

      Robras

      P.S. : avez-vous jamais lu ce petit poème en prose qu’est l’article de Descartes sur la générosité, dans son Traité des passions ? Pour être plus précis, les articles 153, 154 et 155 de la troisième partie du traité.

    • Descartes dit :

      @ Robras

      [Je me doute que vous ne vous accorderez pas tout entier à Bernanos,]

      Vous vous en doutez bien ! Oui, je ne partage pas cette idée de Bernanos selon laquelle « pour rendre les peuples gouvernables [les gouvernements] ne songent qu’à renforcer la puissance, déjà énorme, de l’Etat ». C’était peut-être le cas lorsque ce texte a été écrit (entre 1945 et 1948), ce n’est certainement pas le cas aujourd’hui. De nos jours, les gouvernements cherchent plutôt à réduire la taille et le pouvoir de l’Etat… Mais pour le reste, c’est un très beau texte.

      [Avec toute ma gratitude et mon respect,]

      Merci de vos encouragements, et n’hésitez pas à commenter ici. Ce sont les commentaires, plus que mes papiers, qui font l’intérêt de ce blog.

      [P.S. : avez-vous jamais lu ce petit poème en prose qu’est l’article de Descartes sur la générosité, dans son Traité des passions ? Pour être plus précis, les articles 153, 154 et 155 de la troisième partie du traité.]

      Oui bien sûr. Ce n’est pas un texte facile… il faut le replacer dans son contexte historique pour le saisir en entier!

  7. CVT dit :

    @Descartes,
    au cas où cela ne vous aurait pas échappé, l’idée de décence est totalement étrangère au locataire de l’Elysée!
    Après tout, Macron n’a absolument pas été gêné de prendre prétexte du soixantième anniversaire de la Vè République, pour profaner la tombe du General De Gaulle en insultant, pour la nième fois, la France et les Français; le tout en prétendant se mettre dans les pas de son immense prédécesseur! Ce freluquet n’a jamais autant mérité son sobriquet de “Micron”…
    On parle donc d’un homme (et de ses “spin doctors”, bien sûr…) qui, contre la volonté de la famille du défunt chanteur FRANÇAIS, a décrété un hommage national; mais là encore, et c’est plus fort que lui, il a voulu saisir l’opportunité de nous faire encore la leçon et pousser encore plus loin le bouchon: nous ne sommes pas encore assez “gallo-saxon”, et désormais toute personne qui ne serait pas “hyphenated French” (c’est le terme américain pour dire “franco-quelque chose”) ne serait pas un bon Français: les Franco-français sont désormais des citoyens de seconde zone…
    J’irai un cran plus loin que vous: ce n’est plus l’assimilation qui est visée, elle est déjà plus ou moins morte; mais ce faisant, je dirais même c’est l’âme de la France qui est morte, puisque c’est justement l’assimilation est à l’origine même de sa fondation: en effet, c’est bien l’assimilation du roi barbare Clovis par les Gaulois qui donna naissance au royaume des Francs, devenu Royaume de France à partir du XIIIè siècle.
    On me dit qu’un pays qui laisse partir ses élites est un pays en cours d’effondrement, et c’est assez vrai pour les pays du tiers-monde; seulement, dans le cas de la France, plus je vois agir Macron, et plus je me dis que cela serait salutaire de laisser le partir (ou au pire, de chasser en cas d’abus de pouvoir manifeste…) lui et cette oligarchie LREM, qui me rappelle de plus en plus les Emigrés sous la Révolution: de véritables parasites prêts à livrer le pays à la canaille et la racaille à l’intérieur, et à le soumettre à des puissances extérieures (Coucou Merkel! Salaam le Qatar…) pour sauver ses privilèges…

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [au cas où cela ne vous aurait pas échappé, l’idée de décence est totalement étrangère au locataire de l’Elysée!]

      C’est surtout l’idée de cohérence qui lui fait défaut. J’ai trouvé très drôle qu’il parle de ceux qui « sautent comme des cabris en criant « VIème République » » quand il fait partie lui-même de ceux que mongénéral avait voulu dénoncer dans sa formule originale, à savoir, ceux qui sortent à tout propos « l’Europe, l’Europe »… J’ai aussi beaucoup aimé sa reprise de la formule du petit-fils de De Gaulle en parlant de ses conversations avec son grand-père : « on pouvait parler très librement, la chose que l’on n’avait pas le droit de faire c’est de se plaindre ». C’est drôle venant d’un président qui passe son temps à se plaindre de ce peuple qu’il a l’honneur de gouverner…

      [Après tout, Macron n’a absolument pas été gêné de prendre prétexte du soixantième anniversaire de la Vè République, pour profaner la tombe du General De Gaulle en insultant, pour la nième fois, la France et les Français; le tout en prétendant se mettre dans les pas de son immense prédécesseur! Ce freluquet n’a jamais autant mérité son sobriquet de “Micron”…]

      Oh, vous savez, le Général a les épaules larges, et il a dû souvent se retourner dans sa tombe en contemplant les gens venus soi-disant lui rendre hommage. On comprend mieux pourquoi il a tenu à se faire enterrer à bonne distance de Paris. S’il était à Montparnasse, tous les politiques – ceux-là même qui n’hésitent pas à piétiner son héritage – défileraient sur la tombe pour se faire un « selfie »… Personnellement, j’ai toujours pensé que se recueillir sur la tombe des grands hommes devrait être l’hommage des humbles comme vous et moi. Ceux qui occupent les hautes charges ont d’autres manières de rendre hommage aux grands : en prolongeant leur action, par exemple…

      [J’irai un cran plus loin que vous: ce n’est plus l’assimilation qui est visée, elle est déjà plus ou moins morte; mais ce faisant, je dirais même c’est l’âme de la France qui est morte, puisque c’est justement l’assimilation est à l’origine même de sa fondation: en effet, c’est bien l’assimilation du roi barbare Clovis par les Gaulois qui donna naissance au royaume des Francs, devenu Royaume de France à partir du XIIIè siècle.]

      J’avoue que je n’avais jamais vu les choses comme ça. Mais c’est une très belle image. En effet, associer la naissance de la France au baptême de Clovis revient – et je doute que beaucoup de ceux qui prônent cette association en aient conscience – à lier la naissance de la France à un acte d’assimilation. Car ce baptême est le symbole de la renonciation par Clovis à sa « culture d’origine » pour adopter celle du monde gallo-romain.

    • Bannette dit :

      @CVT : cette petite crapule pousse l’ignominie jusqu’à proposer de “vendre” notre siège (la moitié disons) permanent au conseil de sécurité de l’ONU à l’Allemagne ! Une de nos dernières cartes assurant notre statut de puissance et d’indépendance, il est prêt à la brader aux allemands ! Un siège franco-allemand, hein on ne représente plus que la moitié, sans doute en échange de l’indulgence de la Bundesbank face à nos déficits et rester dans l’euro bien sûr.
      Quelle insulte aux morts des 2 guerres mondiales où l’agresseur a été à chaque fois l’Allemagne, c’est aux allemands de gagner un siège s’ils le veulent, ce n’est pas à nous de leur offrir.
      Vivement que l’euro s’effondre, que l’Italie foute sa m****, n’importe quoi, tout sauf ce cauchemar d’un siège franco-allemand. Hitler doit être mort de rire dans sa tombe, c’est stupéfiant cette manie qu’ont les élites françaises à se coucher devant les allemands.

  8. Enoch dit :

    Triste constat d’une société qu’on décompose. Il va s’en dire que la décomposition nationale commence par ce qu’il y a de plus symbolique, l’accès à la citoyenneté.
    Nos « élites » médiatico-politique ne croient plus en la nation. Ils ont pénétré une autre sphère, où l’individu est roi, voir Dieu, et il peut se mouvoir comme bon lui semble dans un cosmos liquide dénommé mondialisation.
    Cette individu tout puissant, rempli de droit, doit pour remplir les cases complètes appartenir à une minorité dite opprimée. Dans ce cas, l’individu peut parler au nom du groupe.
    On a bien une méta recomposition identitaire.
    Il va s’en dire que cette nouvelle identité n’est pas venu de nulle part. Et que l’idée virale ne peut se propagé que soutenu par de solide canaux des faiseurs d’opinion.
    On voit aussi la dérive sur les campus Américain avec les « sociales justices warriors » qui ne savent plus débattre mais seulement vitupérés des mensonges issus des nouvelles doctrines, où les thématiques sont le genre, le sexe, les races, etc.
    On voit les vagues venir en France. La première étape est venue de l’antiracisme institutionnel, qui fut le chancre de la différence et de la victimisation. Maintenant, nous voyons, la deuxième étape avec le PIR, où les racisés transforment leurs victimisations en outils de ségrégations (camp décoloniaux).
    L’antiracisme 2.0 est simplement un outil de propagation de haine et les fermants potentiels de conflit ethniques.
    Dans la sphère politique, il y a eu me semble-t-il, une double injonction : le plus jamais ça des guerres nationalistes et la fascination du modèle américain multiculturel.
    L’assimilation de papa étant devenue un outil ringard et réactionnaire pour les amoureux du progressisme. Non, le monde, grâce aux énergies abondantes et quasi gratuite, était devenu un lieu d’aventure pour l’individu jouisseur et il aurait été bien rabat-joie de rappeler à ce dernier les devoirs citoyens.
    D’ailleurs tous les politiques qui ont vu venir la crise actuelle, ont dû subir les ires de la bienpensance médiatique et le subissent encore.
    Le journaliste le plus détesté de toute la caste bienpensante de la gauche culturelle, possède un nom berbère qui veut dire Olivier, et à le malheur de défendre sa terre d’adoption, comme aucun français n’a le droit de faire ! Ce que les journalistes (dois-je vraiment signifier de gauche) détestent le plus chez Zemmour c’est son amour inconditionnel de la France.
    N’importe quel immigré ou descendant d’immigré à le droit de s’exprimer pour décrire son malheur, ses souffrances. Par contre, si avec le même pédigrée, il clame son amour, alors il est COUPABLE.
    Franchement, on ne vit pas une époque, où des gens avec de sérieuses pathologies ont pris le pouvoir ?
    N’importe qui peut s’assimiler, mais ça passe par 2 choses non négociables : l’amour de la culture du pays d’accueil et l’amour de la terre qui la compose. On parle d’AMOUR, un niveau plus profond que l’intellect. C’est de l’émotion, des vibrations profondes. C’est ça l’Assimilation !!

    • Descartes dit :

      @ Enoch

      [Nos « élites » médiatico-politique ne croient plus en la nation. Ils ont pénétré une autre sphère, où l’individu est roi, voir Dieu, et il peut se mouvoir comme bon lui semble dans un cosmos liquide dénommé mondialisation.]

      Tout à fait. On a du mal à croire qu’il fut une époque où le passeport avait une charge symbolique extraordinaire. Il faut d’ailleurs regarder ce qu’étaient les passeports anciens, véritables objets de communication et non simples objets utilitaires. Aujourd’hui, c’est devenu un document standardisé qui n’invoque rien, et certainement pas une quelconque fidélité, un quelconque attachement. On voit ainsi des gens dans les aéroports fleurir plusieurs passeports, comme on fleurirait des cartes de crédit…

      [Cette individu tout puissant, rempli de droit, doit pour remplir les cases complètes appartenir à une minorité dite opprimée. Dans ce cas, l’individu peut parler au nom du groupe. On a bien une méta recomposition identitaire.]

      Une recomposition fort intéressée. En fait, c’est une conséquence assez prévisible de la revalorisation de l’image de la « victime » dans notre société. Car si la victime est valorisée, chacun voudra être reconnu comme telle. Seulement voilà, il n’est pas facile de se faire reconnaître comme victime à titre individuel, surtout lorsqu’on a mené une vie relativement banale. Le mieux dans ce cas, est de se rattacher à un groupe « victimisé », ce qui permet de se déclarer « victime » sans avoir à en souffrir les inconvénients. Ainsi, un avocats noir richissime peut se présenter en « victime » de l’esclavage par procuration, une femme qui a mené une vie prospère et heureuse se dire « victime » d’une « violence de genre » qui arrive aux autres.

      En cherchant bien, chacun d’entre nous peut se rattacher à un groupe victimisé. Vous êtes mâle, blanc, la cinquantaine, riche, hétérosexuel ? Pas de chance… mais il y a de l’espoir pour vous : vous êtes gros, ou myope, ou végétarien ? Vous êtes sauvé, vous pourrez vous proclamer victime du « racisme anti-gros », du « racisme anti-myopes », du « racisme végétarien », et vous plaindre parce que des sièges spéciaux ne sont pas disponibles dans les avions, parce que les écriteaux sont écrits trop petits ou parce que Hippopotames n’a pas prévu de menu vegan. Et si personne ne vous discrimine REELLEMENT, vous pourrez prétendre que quelqu’un, quelque part (dans l’espace ou dans le temps, peu importe) discrimine les gens comme vous. Et voilà, vous êtes une « victime », avec tous les droits afférents. Comme vous dites, « victime » c’est la nouvelle identité à la mode.

      Je dois avouer qu’à ce jeu je suis très mauvais. Je suis un immigré, et personne ne m’a jamais maltraité pour cela. Je suis juif, et je dois dire que je n’ai jamais eu à souffrir de l’antisémitisme. Que d’opportunités de victimisation gâchées… Je mens, j’ai été discriminé une seule fois, lors d’un entretien d’embauche pour un poste ou l’on m’a fait comprendre que l’institution en question cherchait un candidat qui appartienne à une « minorité ». J’ai fait remarquer qu’étant immigré naturalisé, je cochais cette case. Ce à quoi le recruteur m’a répondu « oui, mais ça ne se voit pas, vous n’avez pas d’accent et vous n’êtes pas assez foncé ». J’ai finalement été « victime » de ma trop bonne assimilation. Vous pensez que ça compte ?

      [On voit aussi la dérive sur les campus Américain avec les « sociales justices warriors » qui ne savent plus débattre mais seulement vitupérés des mensonges issus des nouvelles doctrines, où les thématiques sont le genre, le sexe, les races, etc.]

      Que voulez-vous. Quand les immigrants puritains qui ont fondé les Etats-Unis sont arrivés, ils ont emporté avec eux une vieille tradition de chasse aux sorcières. Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs émigré parce qu’ils trouvaient que dans l’Angleterre on ne chassait plus les sorcières avec assez de vigueur. La société s’est sécularisée, mais la tradition reste. Ce qui est plus embêtant, c’est qu’on voit s’implanter ce genre de logique en France…

      [N’importe quel immigré ou descendant d’immigré à le droit de s’exprimer pour décrire son malheur, ses souffrances. Par contre, si avec le même pédigrée, il clame son amour, alors il est COUPABLE.]

      Je confirme. Et cela ne se trouve pas seulement chez les stars, mais dans la vie quotidienne. Combien de collègues bien intentionnés en apprenant que je viens d’ailleurs me parlent de la nostalgie que je devrais sentir pour « mon pays ». Je leur réponds – le plus poliment possible, même si ça finit par me gonfler – que je n’ai aucune nostalgie pour « mon » pays, parce que « mon pays », c’est ici.

      [N’importe qui peut s’assimiler, mais ça passe par 2 choses non négociables : l’amour de la culture du pays d’accueil et l’amour de la terre qui la compose. On parle d’AMOUR, un niveau plus profond que l’intellect. C’est de l’émotion, des vibrations profondes. C’est ça l’Assimilation !!]

      L’amour, vous savez, c’est rare. Disons de l’attachement. Cet attachement n’est pas, vous avez raison, tout à fait rationnel. Mais il a une base objective, et cette base est la reconnaissance. Je ne peux oublier que la France m’a accueilli, moi et mes parents, à une période difficile de notre vie. Je ne peux oublier que les institutions françaises m’ont offert accueil, protection, éducation, et finalement la reconnaissance de la pleine citoyenneté ; que des Français, dont beaucoup sont devenus des amis, m’ont patiemment accueilli, accompagné, enseigné leur langue et leurs traditions. Comment je pourrais ne pas être attaché à ces gens, à ce pays et a l’histoire et la géographie qui l’a façonné ?

      On peut d’ailleurs constater, en comparant les histoires migratoires des gens qui sont partis en même temps que mes parents, qu’elles sont très différentes selon les pays d’accueil. Ainsi par exemple ceux qui ont migré en Angleterre ou en Suède, deux pays à l’époque très accueillants, sont pratiquement tous revenus au pays d’origine – exception faite de ceux dont les parents ou grands-parents étaient eux-mêmes originaires de ces pays. En France, ceux qui ont fait le choix de l’assimilation sont tous restés. Ayant moi-même vécu longtemps en Grande Bretagne, je comprends pourquoi : j’adore l’Angleterre et les anglais… mais pas un instant je ne me suis senti « chez moi » là-bas. Anglais, c’est quelque chose qu’on est, pas quelque chose qu’on devient. Et l’étranger est chez eux à jamais étranger.

  9. @Descartes

    “Si ce battage m’horrifie, c’est parce qu’au nom du « multiculturalisme » on ressuscite une idée qui était portée par l’extrême droite la plus réactionnaire, la plus raciste de l’entre-deux guerres.”

    Vous noterez que ce n’est pas la première fois que les antifascistes de carnaval (dénoncés par Pasolini), les pourfendeurs infatigables du retour-aux-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire (qui finissent par devenir l’essentiel de ladite histoire nationale), réhabilitent (inconsciemment ?) la Bête immonde. Ainsi M. Macron nous a expliqué -à la suite de la déclaration de Chirac du 16 juillet 1995- que “Vichy, c’était la France”…

    • Descartes dit :

      @ Johnathan R. Razorback

      [Vous noterez que ce n’est pas la première fois que les antifascistes de carnaval (dénoncés par Pasolini), les pourfendeurs infatigables du retour-aux-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire (qui finissent par devenir l’essentiel de ladite histoire nationale), réhabilitent (inconsciemment ?) la Bête immonde. Ainsi M. Macron nous a expliqué -à la suite de la déclaration de Chirac du 16 juillet 1995- que “Vichy, c’était la France”…]

      Je ne peux pas dire que ça m’étonne. Souvent « l’antifascisme » de ces antifascistes de carnaval n’est qu’une posture morale, un « pour tout ce qui est bon, contre tout ce qui est mauvais ». Il n’y a là-dedans aucune véritable analyse historique. D’ailleurs, ces moralistes n’aiment pas l’Histoire, parce que l’Histoire n’est jamais morale. L’Histoire oblige toujours à nuancer, parce que – et c’est là le côté tragique dans l’histoire – l’analyse montre toujours que les méchants n’étaient pas nécessairement animés de mauvaises intentions, et que les bons n’étaient pas nécessairement poussés par les instincts les plus nobles.

      Je ne sais pas si les gens qui font de Aznavour un « franco-arménien » se rendent compte que cette opération revient faire d’Aznavour un « français à demi », l’autre moitié étant arménienne. Et que cette logique est formellement la même que celle de l’extrême droite qui faisait de Blum un « franco-juif » ou un « franco-polonais ». Mais la différence est subjective : dans les années 1930, être privé symboliquement du titre de « français à part entière » était vécu comme une infamie. Aujourd’hui, c’est présenté comme une qualité. Si ce qui était insupportable aux progressistes de 1930 est devenu recommandable à ceux de 2018, c’est que la signification de l’attachement national a profondément changé. Titre de gloire naguère, la citoyenneté nationale est devenue dans l’imaginaire des élites un boulet auquel chacun est fortement prié de renoncer.

  10. morel dit :

    Je ne partage pas votre avis. Aznavour n’est pas ce parangon d’assimilation que vous décrivez. Il a terminé sa vie comme partie de ces élites (au titre de la chanson et de la fortune et notoriété qu’il en tire) mondialisées. En 1980, date de l’interview son parcours n’était pas achevé.
    Ensuite, c’est le « retour » de « l’arménité » voyez sa bio.

    Dernière déclaration en date :
    “Je suis Français et Arménien, il est impossible de séparer les deux, comme le café mélangé au lait qu’on ne peut séparer… Et c’est fantastique d’avoir deux cultures différentes travaillant pour vous, si vous voulez atteindre quelque chose. C’est ce que j’ai fait !”
    Le discours de Charles Aznavour lors de la cérémonie d’inauguration de son étoile à Hollywood #WalkofFame !

    In : https://www.tekiano.com/2018/10/01/charles-aznavour-le-geant-de-la-chanson-francaise-decede-a-94-ans-retour-sur-ses-tubes-en-videos/

    J’ajoute que pour moi, un citoyen Français se doit de contribuer à la mesure de ses moyens à la collectivité nationale. M, Aznavourian à l’instar de M, Smet préférait les montages financiers au Luxembourg et la résidence fiscale en Suisse et osait parler de « persécution » lorsque le sujet était évoqué.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [Je ne partage pas votre avis. Aznavour n’est pas ce parangon d’assimilation que vous décrivez. Il a terminé sa vie comme partie de ces élites (au titre de la chanson et de la fortune et notoriété qu’il en tire) mondialisées. En 1980, date de l’interview son parcours n’était pas achevé. Ensuite, c’est le « retour » de « l’arménité » voyez sa bio.]

      En 1980, Aznavour avait presque 60 ans. On peut dire qu’il avait eu le temps de réfléchir à sa propre identité, et que l’opinion exprimée à l’époque représentait une position raisonnée. Après, il faut se souvenir qu’Aznavour était un excellent commerçant, et qu’il s’avait parfaitement vendre sa marchandise. Je ne suis donc pas étonné qu’il ait tenu aux Etats-Unis dans les années 2015 un discours bien plus « communautaire » que celui qu’il tenait en France dans les années 1980.

      Personnellement, je tiens pour plus significative une déclaration faite par un Aznavour dans les années 1980 au sommet de sa gloire et de ses capacités que ce qu’il a pu dire dans les années 2010 quand il n’était plus qu’un vieil homme fatigué luttant désespérément pour rester jusqu’au bout « en haut de l’affiche ». Et je tiens pour preuve le fait qu’il n’a jamais chanté en arménien, et cela malgré des sollicitations multiples et appuyées.

      [J’ajoute que pour moi, un citoyen Français se doit de contribuer à la mesure de ses moyens à la collectivité nationale. M, Aznavourian à l’instar de M, Smet préférait les montages financiers au Luxembourg et la résidence fiscale en Suisse et osait parler de « persécution » lorsque le sujet était évoqué.]

      Ah… si vous privez de la citoyenneté tous ceux qui ont tenté de frauder les impôts, vous allez vous retrouver très seul… Cela étant dit, je vous accorde qu’à l’heure de faire d’Aznavour une sorte de saint laïque, la question aurait du être rappelée !

  11. morel dit :

    Vous avez évoqué « l’ego-ploliticien » mais allons plus loin : dans ce monde de triomphe de individualisme, l’ego n’épargne aucun domaine et sévit particulièrement chez les riches et qui ont la notoriété (rien d’étonnant car quand on a ni le sou, ni le statut, difficile d’avoir « le melon »). Époque aidant, Ils finissent par se persuader qu’ils ont une valeur inestimable alors qu’ici, par exemple, ils ne font que pousser la chansonnette. Ils oublient allégrement qu’ils ne vivent de leur job que grâce à une infrastructure sociale et ses milliers de soutiers dans un pays suffisamment développé. Ils en oublient tout devoir social : le fric, je ne dois qu’à moi-même et pas au fisc du pays qui m’a permis de devenir… Et ils se scrutent le nombril : mon génie, c’est deux cultures différentes ! Mon œil (oui, je reste poli) ! Qu’est-ce qu’il y a d’arménien dans l’œuvre d’ Aznavour ?? Qui peut sans rire affirmer que son « arménité » ait concouru à son succès ? Où et quand l’Arménie a contribué à faire de lui ce qu’il a été ? Ne serait-ce pas plutôt la France ?
    Alors donner un hommage national à ces saltimbanques égoïstes… Assez de tout cela.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [Mon œil (oui, je reste poli) ! Qu’est-ce qu’il y a d’arménien dans l’œuvre d’ Aznavour ? Qui peut sans rire affirmer que son « arménité » ait concouru à son succès ?]

      Rien. Pas même lui, du moins du temps ou le discours sur la « diversité » n’était pas une figure imposée à tout personnage public. Son expression à « Radioscopie » en 1980 est de ce point de vue très explicite : ce n’est pas l’arménité, mais la misère vécue dans sa jeunesse qui marque l’œuvre d’Aznavour.

      [Alors donner un hommage national à ces saltimbanques égoïstes… Assez de tout cela.]

      Il n’est pas inutile de rappeler ici que lorsque Louis Aragon – probablement le plus grand poète français du XXème siècle – est mort, il n’a eu pour tout hommage que celui du PCF.

  12. @Descartes
    “Titre de gloire naguère, la citoyenneté nationale est devenue dans l’imaginaire des élites un boulet auquel chacun est fortement prié de renoncer.”

    Allons Descartes, point de sentimentalisme. Il y aurait bien quelques attachements spontanés piétinés par le char du progrès, mais penser au résultat à construire, l’Homme nouveau… pardon, je veux dire, le “bon européen”. Et la culpabilisation est une méthode de dressage qui a fait ses preuves (les curés peuvent en témoigner):

    « Clercs de tous les pays, vous devez être ceux qui clament à vos nations qu’elles sont perpétuellement dans le mal, du seul fait qu’elles sont des nations. Vous devez être ceux qui font qu’elles gémissent, au milieu de leurs manœuvres et de leurs réussites : ” Ils sont là quarante justes qui m’empêchent de dormir. ” Plotin rougissait d’avoir un corps. Vous devez être ceux qui rougissent d’avoir une nation. Ainsi vous travaillerez à détruire les nationalismes. À faire l’Europe. »
    -Julien Benda, Discours à la nation européenne, 1933.

    • Descartes dit :

      @ Johnathan R. Razorback

      [Allons Descartes, point de sentimentalisme. Il y aurait bien quelques attachements spontanés piétinés par le char du progrès, mais penser au résultat à construire, l’Homme nouveau… pardon, je veux dire, le “bon européen”.]

      Je crains que votre ironie ne soit dépensée en pure perte. Je vais vous faire un aveu : je n’ai jamais cru à « l’homme nouveau ». Même quand j’étais ce qu’on pourrait appeler un « stalinien », j’ai reçu de ma mère une formation trop cartésienne pour ne pas remettre en cause les Saintes Ecritures. Je n’ai jamais cru qu’on puisse changer les gens par une opération de la volonté.

      [Et la culpabilisation est une méthode de dressage qui a fait ses preuves (les curés peuvent en témoigner): (…)]

      Je dois vous remercier encore une fois des citations originales que vous proposez. Ici, un texte qui aurait pu être écrit par Jacques Delors… ou par Jean-Luc Mélenchon !

  13. Sur Jean dit :

    félicitations et remerciements pour ce remarquable texte.

  14. Claude dit :

    Je suis totalement en phase avec vous sur ce billet, et en particulier sur le PS.
    Or quand je me suis exprimée en ce sens (à titre privé bien sûr) la semaine dernière, je me suis fait engueuler par tout mon entourage…
    Le terrorisme intellectuel prend de l’ampleur.

    • Descartes dit :

      @ Claude

      [Or quand je me suis exprimée en ce sens (à titre privé bien sûr) la semaine dernière, je me suis fait engueuler par tout mon entourage… Le terrorisme intellectuel prend de l’ampleur.]

      Nous vivons un temps d’intolérance. Je crois qu’il faut revenir à la fin des années 1940 pour retrouver un tel niveau de polarisation du débat. Peggy Sastre, l’un des auteurs de la tribune sur la « liberté d’importuner », écrivait dans « Le Monde » daté du 7-8 octobre :

      « En général, ces gens-là s’avancent vers moi la tête rentrée dans les épaules. Ils baissent les yeux et la voix, regardent alentour comme pour vérifier que personne ne les surveille et m’avouent tous à peu près la même chose : « Je suis d’accord avec vous, mais je ne peux pas le dire ». Biais d’échantillonnage oblige, ces individus font surtout partie de l’intelligentsia. A priori, ils seraient donc non seulement capables de déployer une parole publique, mais aussi de le faire en prenant un maximum de liberté et un minimum de risques. Sauf que non, ils pètent de trouille et réfléchissent à deux fois avant d’exprimer ce qu’ils pensent. Quitte à se taire ou à travestir leurs opinions pour ne pas s’attirer les foudres de tel agent de la police des idées patrouillant dans leur quotidien (…) Dernièrement, il m’est aussi arrivé d’ouvrir grand les yeux dès qu’on louait mon courage en des termes largement mieux adaptés à un athée bloguant au Bangladesh ou à un journaliste algérien voulant faire son travail durant la décennie noire ».

  15. luc dit :

    Vous n’attachez aucune valeur au fait qu’Aznavour,ait avec sa famille,caché Manoucian au début des années 1940,lorsque certains des français de souche,parents de nombres de journalistes d’aujourd’hui,choisissaient
    la collaboration,avec les nazis,soi disant par ‘nationalisme d’extrème droite?
    à l’opposé,les Aznavour,cachaient Manouchian,martyr de la section moï du pcf.
    Une campagne politique, est aussi une affaire de symboles? Au Parti communiste, on souhaite pour être original,présenter un attelage qui serait représentatif des luttes sociales, du monde du travail, ouvert sur la société civile et pas seulement composé de communistes,pourquoi?
    Née dans l’esprit de l’eurodéputée Marie-Pierre Vieu :cette idée d’ inviter sur la liste communiste l’un des dix « prisonniers politiques » catalans, ces ex-dirigeants nationalistes arrêtés pour rébellion, après le référendum d’indépendance illégal de la Catalogne,vous semble t elle pertinente? L’idée plaît elle aux militants de base du PCF,comme moi?Pas du tout,une liste du PCF ne doit elle pas rassembler que des PCF?Une dizaine de militants indépendantistes catalans sont en prison. Leur procès doit se tenir cet hiver en Espagne. Pendant ce temps, leur leader, l’ancien président de l’exécutif catalan Carles Puigdemont est lui toujours exilé en Belgique.
    Le chef de file des communistes pour les Européennes, l’adjoint (PCF) à la mairie de Paris, Ian Brossat, verrait cette option catalane d’un œil favorable. Parallèlement, les communistes n’ont pas fermé la porte aux discussions avec les autres partis de gauche. La France insoumise, Europe Ecologie-les Verts et le PS ont pourtant bien laissé entendre qu’ils présenteraient chacun leur liste aux Européennes. Reste le mouvement de Benoît Hamon, Génération-s, avec qui les contacts existeraient. Sans que rien de concret ne se dessine encore.Tout ceci n’est il pas,le signe de l’extrême incohérence de la direction du PCF?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Vous n’attachez aucune valeur au fait qu’Aznavour ait avec sa famille caché Manoucian au début des années 1940, lorsque certains des français de souche, parents de nombres de journalistes d’aujourd’hui, choisissaient la collaboration avec les nazis soi disant par ‘nationalisme d’extrème droite?]

      Disons plutôt que j’attache au fait que la famille d’Aznavour ait caché Manouchian sa juste valeur. Les Aznavour ont caché Manouchian non pas parce qu’ils partageaient son combat, mais parce qu’il appartenait à la même « communauté ». Ce n’était pas un geste de résistance à l’occupant, mais un geste de solidarité communautaire. Si au lieu d’être poursuivi par les Allemands pour faits de résistance Manouchain avait frappé à leur porte poursuivi pour faits de collaboration, pensez-vous que les Aznavour lui auraient fermé ?

      [Une campagne politique, est aussi une affaire de symboles?]

      C’est surtout une affaire de symboles. Et c’est d’autant plus vrai pour un parti « de témoignage » comme l’est devenu le PCF. Parce que soyons lucides, matériellement le PCF ne pèse plus rien. Son action ne peut être aujourd’hui que symbolique. Et cela suppose justement de soigner les symboles.

      [Au Parti communiste, on souhaite pour être original, présenter un attelage qui serait représentatif des luttes sociales, du monde du travail, ouvert sur la société civile et pas seulement composé de communistes, pourquoi? Née dans l’esprit de l’eurodéputée Marie-Pierre Vieu : (…)]

      Tiens, tiens, tiens… Marie-Pierre Vieu, ce « bébé Hue » qui disait lors de la « mutation » que « on ne fera pas le nouveau PCF avec les militants de l’ancien » ? La Marie-Pierre Vieu qui s’était « pleinement investie » (c’est elle-même qui l’a dit) dans la liste « bouge l’Europe ! » ? Elle exerce encore ?

      Marie-Pierre Vieu est peut-être le plus bel exemple de la « haine de soi » qui a traversé le PCF sous le règne du père UbHue. Il s’agissait alors de se frapper la poitrine, d’oublier qu’on était communiste, de « s’ouvrir » quitte à accueillir les épaves comme Fodé Sylla ou Roland Castro (protégés par Jack Lang), les carriéristes comme Clémentine Autain ou Michaela Friggiolini. Comme disait Einstein, la folie consiste à répéter la même expérience en espérant un résultat différent. Marie-Pierre Vieu n’a tiré aucune leçon de la « mutation », ou du désastre de « bouge l’Europe ! ». Elle est prête à recommencer en se disant que « cette fois-ci, ce sera différent ».

      [(…) cette idée d’ inviter sur la liste communiste l’un des dix « prisonniers politiques » catalans, ces ex-dirigeants nationalistes arrêtés pour rébellion, après le référendum d’indépendance illégal de la Catalogne, vous semble-t-elle pertinente?]

      Non, elle me semble idiote. Je vois mal en quoi les « prisonniers politiques » catalans, tous issus des « classes moyennes » et politiciens professionnels jusqu’au dernier formeraient « un attelage représentatif des luttes sociales et du monde du travail ». S’il s’agit de représenter des combats sociaux ou le monde du travail, je trouve qu’il y a pas mal de combats bien plus dignes d’être représentés que celui pour l’indépendance de la Catalogne. L’indépendantisme catalan est l’indépendantisme d’une région richissime qui ne veut plus payer pour les régions pauvres. C’est le genre de combat que le PCF entend « symboliquement » promouvoir ?

      [L’idée plaît elle aux militants de base du PCF comme moi? Pas du tout une liste du PCF ne doit elle pas rassembler que des PCF?]

      Pour moi la question ne se pose pas. La liste PCF doit être composée de personnalités qui portent les combats du PCF. S’il se trouve des personnalités qui sans avoir leur carte portent ces combats, pourquoi pas les prendre ? Mais la recherche obsessionnelle de personnalités dont le « non-communisme » est porté en bandoulière comme un gage de… de quoi, au juste ? De sérieux ? D’ouverture ? Si les communistes sont eux-mêmes persuadés que le fait d’avoir sa carte vous rend « fermé » et idiot, alors pas la peine de continuer.

      J’ajoute que je trouve très drôle que le PCF dénonce les dangers du « nationalisme » quand il est français, mais envisage de mettre sur sa liste des personnages qui revendiquent un combat « nationaliste » catalan. Y aurait-il des « nationalismes de gauche » et des « nationalismes de droite » ?

      [Le chef de file des communistes pour les Européennes, l’adjoint (PCF) à la mairie de Paris, Ian Brossat, verrait cette option catalane d’un œil favorable.]

      C’est ce que dit « Le Parisien » – dont votre commentaire est presque totalement pompé, encore une fois sans indiquer la source, c’est une manie chez vous. Pour le moment, tout ça ressemble à un « coup de com » de Marie-Pierre Vieu. Ni Brossat, ni personne dans la direction à ma connaissance ne s’est exprimé sur le sujet.

      [Tout ceci n’est-il pas le signe de l’extrême incohérence de la direction du PCF?]

      Peut-on encore parler de « direction » dans un Parti ou chacun fait ce qui lui plait avec qui il veut sans rendre compte à personne, et surtout pas aux militants ?

  16. Jean-François dit :

    [Comme disait Einstein, la folie consiste à répéter la même expérience en espérant un résultat différent.]

    Comme disait Rita Mae Brown 😉

    https://books.google.fr/books?id=G_iziBAPXtEC&pg=PA474&lpg=PA474&dq=Rita+Mae+Brown+“Insanity+is+doing+the+same+thing+over+and+over+again+and+expecting+different+results”

    • Descartes dit :

      @ Jean Ferrat

      [Comme disait Rita Mae Brown ;-)]

      Disons que la paternité de la citation est disputée…

    • luc dit :

      @Descartes[Je crois d’ailleurs que je vais changer de vocabulaire : les « classes moyennes » au sens ou je l’entend deviendront désormais « classes intermédiaires ».]

      Ce serait dommage,car avec ma culture,pcfienne,je vous comprenais totalement,sans cette notion,édulcorante,de’classes intermédiares’..

      • Antoine dit :

        Que ces classes soient « moyennes » ou « intermédiaires », on retombe sur le même problème : celle de leur donner un nom qui implique une sorte d’entre-deux (quelque part sur un continuum entre la bourgeoisie et la classe ouvrière), alors que votre définition tente une caractérisation propre à cette classe.

        (« intermédiaire » rappelle les « professions intermédiaires » des classifications en catégories socio-professionnelles : là aussi, une sorte de fourre-tout rassemblant ce qui n’est ni CSP- ni CSP+)

        PS : félicitations pour le transfert du site !

        • Descartes dit :

          @ Antoine

          [Que ces classes soient « moyennes » ou « intermédiaires », on retombe sur le même problème : celle de leur donner un nom qui implique une sorte d’entre-deux]

          C’est toute la difficulté de trouver un nom approprié, qui indique à la fois la position “intermédiaire” de ces couches entre la bourgeoisie et le prolétariat, et qui marquerait d’autre part la discontinuité entre elles…

    • Descartes dit :

      @ Jean Valjean

      [Je ne sais pas, en tout cas on trouve la citation dans le livre de Rita Mae Brown.]

      Je n’en ai jamais douté. Ce que je voulais dire, c’est que le débat sur la source d’une citation est souvent inutile. Il y a des citations qui se retrouvent chez plusieurs auteurs, indépendamment les uns des autres, tout simplement parce que finalement ce sont des idées assez banales, et que leur forme est assez “naturelle”. C’est le cas je pense de cette citation: pour un physicien, l’idée qu’on puisse répéter la même expérience plusieurs fois et espérer des résultats différents est assez naturellement absurde, et la forme sous laquelle c’est exprimé n’est pas particulièrement recherchée. Einstein a parfaitement pu dire cette phrase lors de l’un de ses cours de physique ou dans un lettre a des amis qui l’auront retenu et répétée. Certains relèvent l’apparition de cette formule dans un tract de “Narcotics Anonymous”, une association religieuse de lutte contre les addictions, datant de 1981, soit trois ans avant la publication du livre de Rita Mae Brown…

    • Jean Convient dit :

      C’est vrai, la formule n’est pas vraiment exceptionnelle, un peu comme les mélodies des chansons populaires, beaucoup de monde peut avoir dit à peu près la même chose par le passé.

      Ajouter “comme disait Einstein” avant la citation fait plus cultivé. Je pense que je vais utiliser la formule “comme l’a peut-être dit Einstein” la prochaine fois.

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Ce serait dommage,car avec ma culture,pcfienne,je vous comprenais totalement,sans cette notion,édulcorante,de’classes intermédiares’..]

      C’est pas encore fait.Je réflechis…

  17. Paul I dit :

    Bonjour, hors sujet de ma part. Mais sur une question que vous travaillez, celle des “classes moyennes”. Avez-vous lu le dernier ouvrage de Christophe Guilluy, qui parle de la disparition des classes moyennes, et si oui, qu’en pense-vous ? (pour ma part, je n’ai pas encore eu le temps de le lire, malheureusement). J’ai visionné aussi la conférence donnée par Emmanuel Todd à Sciences Po: lui-même parle de la médiocrité de la classe moyenne qui a porté Macron aux commandes. Il n’est pas tendre, mais au-delà de l’irrespect de son discours envers le Président de la République, celà me semble fort juste.

    Sur le sujet de votre article, je trouve vraiment attristant qu’après avoir perdu la bataille du voile, celui de l’assimilation l’est aussi. Je souhaiterais partager votre optimisme, en effet, des voix comme celle de Kepel se font entendre au travers de medias comme Marianne, et il est satisfaisant de constater que Natacha Polony en est à présent rédactrice en chef. Cependant, le service public de l’audio-visuel (France Culture après France Inter, sans parler d’Arte ou la 5)) est privatisé par le discours du Bien. Il y a du boulot, donc, et comment le faire ?

    • Descartes dit :

      @ Paul I

      [Bonjour, hors sujet de ma part. Mais sur une question que vous travaillez, celle des “classes moyennes”. Avez-vous lu le dernier ouvrage de Christophe Guilluy, qui parle de la disparition des classes moyennes, et si oui, qu’en pense-vous ? (pour ma part, je n’ai pas encore eu le temps de le lire, malheureusement).]

      Je l’ai feuilleté, mais il est sur ma pile d’ouvrages à lire… Je crains par contre que Guilluy n’utilise pas le terme « classes moyennes » dans le même sens que moi. Si l’on s’en tien à la définition classique, il a probablement raison : un fossé de plus en plus profond sépare d’un côté les bourgeois et les cadres supérieurs, de l’autre côté les ouvriers et employés.

      Je crois d’ailleurs que je vais changer de vocabulaire : les « classes moyennes » au sens ou je l’entend deviendront désormais « classes intermédiaires ».

      [J’ai visionné aussi la conférence donnée par Emmanuel Todd à Sciences Po: lui-même parle de la médiocrité de la classe moyenne qui a porté Macron aux commandes. Il n’est pas tendre, mais au-delà de l’irrespect de son discours envers le Président de la République, celà me semble fort juste.]

      Todd a souvent raison sur les faits, même s’il se trompe tout aussi souvent dans les analyses…

      [Sur le sujet de votre article, je trouve vraiment attristant qu’après avoir perdu la bataille du voile, celui de l’assimilation l’est aussi.]

      Je ne trouve pas qu’on ait « perdu la bataille du voile ». Au contraire, l’Etat a bien montré sa capacité à faire appliquer la loi. Par contre, il est clair que le combat de l’assimilation est – au moins provisoirement – perdu. En effet, en dehors de quelques voix isolées, l’ensemble de l’opinion et des institutions est acquise à l’idée d’intégration et répugne à toute option coercitive inséparable de la notion d’assimilation.

      [Je souhaiterais partager votre optimisme, en effet, des voix comme celle de Kepel se font entendre au travers de medias comme Marianne, et il est satisfaisant de constater que Natacha Polony en est à présent rédactrice en chef. Cependant, le service public de l’audio-visuel (France Culture après France Inter, sans parler d’Arte ou la 5)) est privatisé par le discours du Bien. Il y a du boulot, donc, et comment le faire ?]

      J’ai entendu ce matin la chronique du dernier livre du duo Davet-Lhomme, « Inch’allah : l’islamisation à visage découvert ». J’ai l’impression que les bienpensants commencent à découvrir ce que d’autres disent – pas nécessairement pour de bonnes raisons – depuis vingt ou trente ans, et qu’ils commencent même à le dire tout haut. Et on se prend à rêver : si on avait écouté ceux qui à la fin des années 1970 ont essayé de mettre le débat sur la place publique – et ont été trainés dans la boue accusés de « racisme », souvenez-vous de Paul Mercieca et l’affaire dite « du bulldozer de Vitry » – les populismes d’extrême droite ne serait peut-être pas en haut de l’affiche aujourd’hui.

  18. luc dit :

    Voici,cher Descartes,quelques informations concernant le PCF,qui hébergeait une multitude de communistes arméniens,juifs,espagnole,au sein de la MOI.
    Comme,depuis quelques uns de mes posts,les réponses de votre blog,sont réalisées par une plume,totalement,ignorante,du PCF,voici quelques précisions tirées de la revue’GUERILLEROS’,toujours en activité,qui rend compte de ce que furent les positions des étrangers résistants aux Hitlériens.En aucun cas,le soutien à Manouchian,échappait à la solidarité communiste.En France,le communautarisme,était clivé par l’idéologieLes allemands communistes étaient massacrés par les allemands nazis,les espagnols communistes(cf/revue GUERILLEROS),massacrés par les espagnols franquistes.Les arméniens communistes massacrés par les Arméniens anti-communistes,pétainistes ou Hitlériens.C’était avant tout une guerre idéologique(cg:Politzer) et non une guerre communautariste.Le rédacteur des réponses à mes posts,est totalement ignorant de ces notions,mais il est certain que Manouchian,se soit réfugié chez les AZnavours si ceci avaient été des Arméniens anti-PCF(Il y en avait beaucoup).Voici,donc la notice nécrologique d’un autre pro PCF,arménien,comme la famille Aznavour,telle qu’elle apparait dans la dernière édition(non numérisée) de la revue:GUERILLEROS.’Le 4 août 2018, Arsène TCHAKARIAN s’est
    éteint à Villejuif. Il était né le 21 décembre 1916
    en Turquie (alors Empire Ottoman). Le géno-
    cide des Arméniens, décide la famille à fuir ;
    elle parvient finalement en France (Marseille)
    en 1930. Le père travaille à la mine à Decaze-
    ville ; Arsène monte à Paris où il devient tailleur.

    Au moment du Front Populaire, il adhère à la
    CGT puis au PCF. Il fait la connaissance de
    Missak MANOUCHIAN ; avec le groupe armé-
    nien de la M.O.I. (Main d’œuvre Immigrée) il mi-
    lite pour la solidarité avec l’Espagne républi-
    caine ; à Pantin, le 25 août 2017, il nous a ra-
    conté comment, avec Missak depuis Paris, ils

    avaient amené un camion chargé de chaus-
    sures, jusqu’à la frontière espagnole : « nombre
    d’Arméniens étaient cordonniers ! »
    Comme beaucoup le savent bien, les
    étrangers de la MOI se sont engagés très tôt
    (été 1941) dans la lutte physique contre
    l’occupant(1). Le premier chef des groupes
    armés parisiens issus de la MOI fut le Catalan
    Ce n’est qu’après sa mort (27 février 1942, pri-
    son de la Santé) et celle d’une trentaine de ses
    compagnons que furent formés les FTP-MOI ;
    à Paris, leur premier chef, de juin 1942 jusqu’en
    août 1943, fut le Roumain Boris HOLBAN. Il fut
    remplacé par Missak MANOUCHIAN, qui avait
    rejoint les FTP-MOI en mars 1943.
    Arsène est alors un proche compagnon de
    Missak, impliqué avec lui dans de nombreuses
    actions, jusqu’à l’arrestation de celui-ci, le 17
    novembre 1943. Le 21 février 1944, Missak et
    21 autres étrangers, dont 1 Espagnol, Celesti-
    no ALFONSO, sont fusillés. Arsène se cache à
    Paris puis Bordeaux, rejoint un maquis du Loiret
    et revient participer à la libération de la capitale.

    Après la guerre, il reprend son métier de tail-
    leur. Il travaille aussi constamment sur l’Histoire

    de la Résistance. Sachant ce qu’a coûté la lutte
    armée dans la capitale (résistants sans uni-
    forme, français et étrangers, de 1941 à 1944,
    soldats français et étrangers jusqu’à la dure ba-
    taille finale du 25 août), Arsène n’était pas de
    ceux qui glosent étroitement et injustement sur
    « Ces Espagnols qui ont libéré Paris ».
    D’accord avec l’AAGEF-FFI, il tenait à faire
    connaître et honorer les mérites de tous les
    combattants. Sans œillères ni vanités.
    Arsène n’était chevalier de la Légion d’Honneur
    que depuis 2005 (officier en 2012, puis comman-
    deur .
    Ce 15/102018,Jean Luc Moudenc,Maire de Toulouse honorera ,en sa présence et celle de l’association ‘Les GUERILLEROS’, le
    Guerilleros Jesus Garcie,pour son 100ième anniversaire.’

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Voici, cher Descartes, quelques informations concernant le PCF qui hébergeait une multitude de communistes arméniens, juifs, espagnole, au sein de la MOI.]

      J’avoue que je ne vois pas très bien l’intérêt de ce long article pour le sujet qui nous occupe. Je n’ai pas besoin de vous pour savoir que la MOI permettait au PCF de regrouper des militants communistes étrangers résidents en France. Mais le fait est que les Aznavour n’y appartenaient pas. Et que s’ils ont hébergé Manouchian dans la clandestinité, c’était plus par solidarité communautaire que par solidarité politique.

      [Comme depuis quelques uns de mes posts les réponses de votre blog sont réalisées par une plume totalement ignorante du PCF,]

      Vous vous foutez du monde…

      [voici quelques précisions tirées de la revue ‘GUERILLEROS’, toujours en activité, qui rend compte de ce que furent les positions des étrangers résistants aux Hitlériens.]

      Je n’ai pas réussi à trouver de référence à cette revue, « toujours en activité ». Pourriez-vous être plus précis ? Qui l’édite ?

      [En aucun cas le soutien à Manouchian échappait à la solidarité communiste. En France, le communautarisme, était clivé par l’idéologie. Les allemands communistes étaient massacrés par les allemands nazis, les espagnols communistes(cf/revue GUERILLEROS), massacrés par les espagnols franquistes. Les arméniens communistes massacrés par les Arméniens anti-communistes, pétainistes ou Hitlériens.]

      Vous oubliez qu’à côté des espagnols franquistes et des espagnols antifranquistes, il y avait des espagnols qui n’avaient pas pris parti, qui avaient subi la guerre civile plus qu’ils ne l’avaient pratiqué, et qui ne « massacraient » personne. Et qui, à l’étranger, pouvaient pour des raisons d’identité communautaire protéger des militants de l’un ou de l’autre camp contre un ennemi « étranger » à la communauté. Et c’était la même chose pour les Allemands, pour les Arméniens, et ainsi de suite. Il est très rare qu’un conflit polarise 100% d’une population, et pour l’Espagnol ou l’Armenian « neutre », un concitoyen vaut toujours mieux qu’un Allemand.

      [C’était avant tout une guerre idéologique (cg:Politzer) et non une guerre communautariste.]

      Et alors ? Encore une fois, vous trouverez sans difficulté des exemples de français partisans du régime de Vichy et qui ont caché des juifs ou des résistants plutôt que de les donner aux Allemands. Dans les cas où un conflit idéologique croise un conflit national, on voit souvent l’allégeance nationale prendre le pas sur l’allégeance idéologique. Les Russes blancs ont très souvent été anti-nazis après l’attaque de l’Allemagne nazi contre l’Union Soviétique.

      [Le rédacteur des réponses à mes posts, est totalement ignorant de ces notions,]

      Pardonnez-le, Seigneur…

      [mais il n’est pas certain que Manouchian se soit réfugié chez les AZnavours si ceci avaient été des Arméniens anti-PCF (Il y en avait beaucoup).]

      Possible. Mais encore une fois, il y avait des Armeniens qui n’étaient ni « pro-PCF » ni « anti-PCF », et qui accueillaient chez eux n’importe quel Armenien persécuté, simplement parce qu’il était arménien et qu’il était persécuté. C’était le cas des Aznavour.

      [Voici donc la notice nécrologique d’un autre pro PCF, arménien, comme la famille Aznavour, telle qu’elle apparait dans la dernière édition(non numérisée) de la revue: GUERILLEROS.]

      Je ne vois pas le rapport avec la choucroute. On peut faire toute une collection de notices nécrologiques de militants communistes d’origine arménienne. Qu’est ce que cela prouve ?

  19. Paul I dit :

    Melenchon, par grand souci humanitaire, transforme la FI en Aquarius pour les migrants économiques du PS, avec le souci de leur intégration: tout de suite un emploi assuré de députés européens. quelle belle générosité que le sans-frontierisme !

    • Descartes dit :

      @ Paul I

      [Melenchon, par grand souci humanitaire, transforme la FI en Aquarius pour les migrants économiques du PS, avec le souci de leur intégration: tout de suite un emploi assuré de députés européens.]

      Il y a tout de même une différence fondamentale : contrairement aux migrants de l’Aquarius, les migrants économiques du PS négocient leur place dans le bateau avant de sauter à l’eau. Cela fait des semaines que Maurel et Lienemann discutent leurs garanties de reclassement – tout comme Mélenchon avait lui-même négocié pendant des mois le soutien des communistes lorsqu’il a choisi de quitter le PS en 2008. Au PS, personne ne quitte le navire sans être assuré que la croisière pourra continuer ailleurs.

      Sauf que, contrairement au PCF qui est connu pour avoir observé scrupuleusement les engagements qu’il a pris, Mélenchon offre peu de garanties sur le long terme. Il est drôle d’ailleurs entendre Mélenchon déclarer que « personne ne rallie l’autre (…), nous faisons converger des gens qui constatent qu’ils sont d’accord sur les fondamentaux » pour conclure « ce sera facile pour eux de trouver leur place, si naturellement ils respectent le cadre ». En d’autres termes, « personne ne rallie personne » mais les nouveaux venus sont priés de « respecter le cadre » imposé par Mélenchon. Ce n’est qu’à cette seule et unique condition qu’ils « trouveront leur place ». Et en quoi consiste le « cadre » ? Et bien… au hasard… dire « amen » à tout ce que dit le gourou ? S’il intègre LFI – et c’est en bonne voie – Maurel comprendra vite que l’époque où il pouvait se permettre d’ouvrir un débat dans son organisation est bel et bien révolue. Chez les « insoumis », tout le monde est libre de penser ce qu’il veut à condition de garder ses pensées pour lui et dire comme le Chef.

      Cette affaire montre le principal inconvénient du scrutin proportionnel : comme les premiers de liste sont assurés d’être élus, le Chef peut conférer des postes de député européen pour se fabriquer une clientèle…

  20. Paul Lerend dit :

    11467 pour Pierre Laurent,sur 49435 cotisants,soit 82% des membres du PCF,qui ne sont pas pour Pierre Laurent,ça fait,beaucoup.
    Beaucoup trop,pour quelqu’un dont l’entourage croit à cette fable inventée par BHL,des rouges-bruns.
    Au Conseil National,les principaux soutiens ont hystérisé le débat.Direct,sur le point Goldwin,qui n’a pourtant rien à voir avec le sujet !
    Ils et Elles ont dit,’l’heure est grave pour le PCF.Il va tomber dans les soutiens,à Erdogan,Poutine’..
    Le Pompon de ces crises hystériques(à la Anselme,cet universitaire gâteux qui dit n’importe quoi dans les Universités du PCF depuis des années),fut lorsque,sans honte,et en pleurnichant,il fut dit:’ qu’avec Chassaigne,qualifié de vieillot,le PCF allait tomber chez les Hitléro-communistes!(les rouges-bruns,inventés de toute pièce par BHL)’.
    Cela fait beaucoup trop de suffrages,ces 11467 voix, pour Pierre Laurent dont aucun proche ne se sent fier de l’histoire du PCF.
    Pierre Laurent n’aime pas le PCF,il peut y rester,mais le diriger ,NON !
    D’ailleurs,aucune personne dans l’entourage de P.Laurent,se dit:communiste,ou membre du pcf.
    Non,ils sont,de gauche et beaucoup disent qu’ils sont anti-communiste;c’est leur droit,mais alors ils ne doivent pas diriger le pcf même si la place est confortable..
    Mais si le personnage (et son entourage que seul le mot débile,au sens médical,convient,pour le qualifier),persiste à continuer à délirer ainsi,je serai TROP heureux !
    Ce sera la parfaite démonstration que le Manifeste est dans le Juste,et que les liquidateurs sont bien ce groupe autour de Pierre Laurent,soucieux de continuer un salariat aussi doux,que celui au PCF…
    Au fond,pour eux,c’est ça,le communisme,’à chaque membre de l’entourage,de P.Laurent,selon ses besoins,même si cette personne est anti-PCF..’

    • Descartes dit :

      @ Paul Lerend

      [11467 pour Pierre Laurent sur 49435 cotisants, soit 82% des membres du PCF qui ne sont pas pour Pierre Laurent, ça fait beaucoup.]

      Oui, enfin, je ne me souviens pas que le vote ait été présenté comme un référendum pour ou contre Pierre Laurent. On peut reprocher beaucoup de choses à Laurent, mais certainement pas d’avoir personnalisé à outrance le vote ou même son mandat de secrétaire national du PCF. Il se présente plus comme le porte-voix d’une direction collective que comme un dirigeant qui décide et tranche. C’est d’ailleurs à mon sens l’une de ses principales faiblesses en tant que secrétaire national.

      [Beaucoup trop pour quelqu’un dont l’entourage croit à cette fable inventée par BHL des rouges-bruns. Au Conseil National, les principaux soutiens ont hystérisé le débat. (…) Le Pompon de ces crises hystériques(à la Anselme, cet universitaire gâteux qui dit n’importe quoi dans les Universités du PCF depuis des années), fut lorsque sans honte et en pleurnichant, il fut dit:’ qu’avec Chassaigne, qualifié de vieillot, le PCF allait tomber chez les Hitléro-communistes! (les rouges-bruns ,inventés de toute pièce par BHL)’.]

      Je ne sais pas d’où vous sortez tout ça. C’est dans le compte-rendu du Conseil national ? Avez-vous des informations internes sur comment ça s’est passé ? Je suis curieux d’ailleurs de savoir qui est cet « Anselme », je n’ai trouvé aucune référence sur la toile !

      Pierre Laurent n’aime pas le PCF. Il peut y rester, mais le diriger, NON !]

      Je ne pense pas qu’il faille personnaliser le débat. La question de savoir si Laurent « aime » ou pas le PCF est une question qui ne concerne que lui. La question est : a-t-il les qualités nécessaires pour faire un bon secrétaire national, et est-il prêt à conduire la politique voulue par les militants ?

      Quant à « l’entourage » de Laurent, on y trouve les mêmes parasites qui ont été mis en selle du temps de Robert Hue et de Marie-George Buffet, avec quelques années de plus et quelques illusions en moins. Des gens qui, comme disait Talleyrand, n’ont rien oublié et rien appris.

    • Cadmoslao dit :

      Je pense que Paul Lerend fait référence à Jean-Loup Amselle, un anthropologue qui a publié “Les nouveaux rouges-bruns” en 2014.

    • Descartes dit :

      @ Cadmoslao

      [Je pense que Paul Lerend fait référence à Jean-Loup Amselle, un anthropologue qui a publié “Les nouveaux rouges-bruns” en 2014.]

      J’avais pas fait le lien. Effectivement, un triste sire…

  21. Tythan dit :

    Un lien qui pourrait vous intéresser : Jean-Luc Mélenchon est perquisitionné et se filme en direct (il se prétend persécuté).

    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1389245074542796&id=11450328749&refsrc=http%3A%2F%2Ft.co%2FAWJWfaPDES&_rdr

    • Descartes dit :

      @ Tythan

      [Un lien qui pourrait vous intéresser : Jean-Luc Mélenchon est perquisitionné et se filme en direct (il se prétend persécuté).]

      Mélenchon se prétend persécuté ? Non, ce n’est pas possible…

      C’est d’autant plus drôle lorsqu’on se souvient de sa réaction lors des perquisitions chez les Le Pen et au siège du FN au début de l’affaire des attachés parlementaires. A l’époque, il n’avait pas de mots assez durs pour les politiques qui refusaient de coopérer avec la justice. C’est fou ce qu’un changement de perspective peut changer les positions de Mélenchon.

    • Descartes dit :

      @ bip

      [La scène vue sous un autre angle :]

      C’est pas gentil, se moquer des vieux…

  22. jo2 dit :

    D’accord avec l’article, Aznavour n’est pas le seul à être désassimilé ça arrive aussi a beaucoup de gens qui n’ont pas sa notoriété. Par contre je me demande si sa position des années 80 n’est pas tout aussi artificiel que la position qu’il avait en 2018.

    Partie hors-sujet du message, qu’est-ce que vous pensez de la dernière séquence de Mélanchon suite à la perquisition? Est-ce surjoué ou sincère et ce la va t’il le servir ou le desservir électoralement?

    • Descartes dit :

      @ jo2

      [D’accord avec l’article, Aznavour n’est pas le seul à être désassimilé ça arrive aussi a beaucoup de gens qui n’ont pas sa notoriété.

      Je crois que je me suis mal fait comprendre. Quand je parle de la « désassimilation » d’Aznavour, je parle de la manière dont la caste politico-médiatique a fait de lui un « franco-arménien » sans même lui demander son avis et à titre posthume. Je ne crois pas un instant qu’Aznavour se soit lui-même jamais conçu comme « franco-arménien ». Vous noterez qu’il n’a jamais chanté en arménien, jamais écrit le moindre texte en arménien. Pour un homme qui avait coutume de dire que « la langue est aussi un pays », cela me semble très signifiant.

      [Par contre je me demande si sa position des années 80 n’est pas tout aussi artificielle que la position qu’il avait en 2018.]

      Non, je ne le crois pas. Celle qu’il avait exprimé dans les années 1980 était en parfaite cohérence avec sa trajectoire, avec son refus de chanter en arménien. La position qu’on lui attribue en 2018, elle, est totalement incohérente avec sa trajectoire.

      [Partie hors-sujet du message, qu’est-ce que vous pensez de la dernière séquence de Mélanchon suite à la perquisition?]

      Vous voulez me faire tirer sur les ambulances ?

      [Est-ce surjoué ou sincère et ce la va t’il le servir ou le desservir électoralement?]

      Je pense surtout qu’il est mort de trouille – lui et son entourage – parce qu’il risque gros dans cette affaire. Et que tout ça risque de lui coûter électoralement très cher. Mais comme j’essaye d’écrire un papier sur cette affaire, je préfère ne rien ajouter !

  23. obelix dit :

    ……..commencer la cérémonie par l’annonce” cet hommage national vous est proposé par Coca-Cola,la boisson des héros”….
    Ne vous en faites pas cher Descartes ça vient,ça sera sur BFM/tv animé par Eric Brunet et P. Perri……..on pari?

  24. Vincent dit :

    Rien à voir avec l’article, mais je trouve cela plutôt amusant :
    https://www.ihedn.fr/les-lundis-de-lihedn-0
    Daniel Cohn Bendit, antimilitariste assumé, rebelle reconnu, etc. qui est le grand invité de l’IHEDN, dans les locaux de l’école militaires, avec essentiellement un public de militaires ou des milieux proches de la Défense…

    • Descartes dit :

      @ Vincent

      [Daniel Cohn Bendit, antimilitariste assumé, rebelle reconnu, etc. qui est le grand invité de l’IHEDN, dans les locaux de l’école militaires, avec essentiellement un public de militaires ou des milieux proches de la Défense…]

      Et surtout, drôlerie suprême, pour expliquer aux militaires et autres barbouzes “l’Europe dont ils ont besoin”. Mongénéral avait raison: la vieillesse est un naufrage… Mais en fait, si l’on regarde de plus près, la trajectoire de Cohn-Bendit est en fait parfaitement cohérente. En 1968, être “rebelle” c’était d’abord entre contre ce Général qui avait dit merde aux américains, qui nous avait fait sortir du commandement intégré de l’OTAN et doté la France de l’arme nucléaire. En défendant une Europe qui désarme progressivement la France et met ses moyens militaires sous le contrôle toujours plus étroit des américains, il fait preuve d’une remarquable cohérence…

      • Antoine dit :

        La question, ce serait plutôt : pourquoi a-t-il été invité ? L’IHEDN pense-t-il qu’il fera un exposé de qualité ? Cohn-Bendit est-il qualifié sur les questions de Défense ?

        • Descartes dit :

          @ Antoine

          [La question, ce serait plutôt : pourquoi a-t-il été invité ?]

          Parce que c’est une personnalité connue, qu’il fait le buzz, et que le vénérable IHEDN ne peut plus se contenter de choisir des intervenants de haute qualité académique, il lui faut aussi faire de la “com” pour attirer les chalands et justifier ses budgets. C’est très triste, mais c’est comme ça: la com et la pub n’épargnent aucun secteur.

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