« – Je me souviens, avant de perdre la vue, j’ai visité Omnia une fois. C’était avant que les frontières soient fermées, quand vous laissiez encore les gens voyager. Et dans votre Citadelle j’ai vu une foule lapider un homme à mort dans un trou. Vous avez déjà vu ça ? »
« – Cela doit être fait », murmura Brutha, « pour que l’âme soit séparée du corps et… »
« – Je ne sais pas. Je ne m’occupe pas de l’âme, je ne suis pas ce type de philosophe », dit Didactylos. « Tout ce que je sais, c’était que c’était horrible à voir ».
« – L’état du corps n’est pas… »
« – Oh, je ne parle pas du pauvre type dans le trou », dit le philosophe. « Je vous parle des gens qui lançaient les pierres. Ils étaient convaincus, c’est vrai. Ils étaient convaincus que ce n’était pas eux qui étaient dans le trou. Vous pouviez le voir à leur regard. Ils étaient tellement contents de ne pas être dans le trou qu’ils lançaient les pierres aussi fort que possible ».
(Terry Pratchett, « Les petits dieux »)
Je sais, c’est mal de se réjouir du malheur des autres. Mais j’ai beaucoup de mal à réprimer une certaine schadenfreude devant les malheurs des sieurs Quatennens et Bayou. Et j’ai d’autant plus de mal qu’il y a dans leur chute une forme de justice immanente. Que faisaient-ils, ces deux dirigeants, lorsque leurs partis installaient des « commissions de suivi contre les violences sexistes et sexuelles », véritables tribunaux d’inquisition à la composition secrète, aux procédures occultes, ignorant les principes « bourgeois » comme celui du contradictoire ? Quand d’autres qu’eux étaient la cible des mêmes attaques, ont-ils protesté ? Non, ils ont quelquefois applaudi des deux mains et même utilisé ces mêmes méthodes pour se débarrasser de leurs adversaires ou des « gêneurs ». Quatennens n’aura qu’à méditer à l’affaire Guénolé, Bayou à l’affaire Baupin. C’est Neruda je crois qui écrivait « malheur à celui qui s’est levé pour défendre son grenier/et qui ne s’est pas levé pour défendre le blé de tous en premier ».
Mais qu’ont-ils fait, Bayou et Quatennens, pour déclencher une telle tempête ? Pour Quatennens, on sait tout ce qu’il y a à savoir : il y a un an, dans le cadre d’un divorce mouvementé, il a donné une gifle à sa femme. Ah, mais c’est grave ça ! Parce que, comme dirait Sandrine Rousseau, « qui viole un œuf, viole un bœuf » – bon, ok, elle l’a dit d’une façon moins amusante, c’était plutôt « on commence par une gifle… », mais le sens y était. Cela ne lui est pas venu à l’idée que parmi ceux qui commencent par une gifle, seule une minorité va plus loin. Pour Bayou, c’est plutôt Kafka à l’âge des réseaux sociaux. On ne sait pas ce qu’il a fait, tout ce qu’on sait c’est qu’il aurait pu commettre des actes « de nature à mettre en danger la santé morale des femmes » – non seulement de SA femme, mais « DES femmes » en général. Personne ne semble s’interroger sur ce qu’est exactement la « santé morale », mais bon, on n’est pas à ça près.
Soyons réalistes : parmi nos concitoyens, combien exigeraient la démission de leur député en apprenant qu’il a giflé la femme dont il est en train de divorcer ? Qu’une majorité d’entre eux le désapprouvent, je veux bien le croire. Mais de là à exiger la mort du pécheur, il y a une nuance. Nos concitoyens ne s’attendent pas à ce que leurs représentants soient des saints – ou des robots. Ils savent que leurs hommes politiques sont des êtres humains, qu’ils peuvent comme nous tous se laisser emporter par les passions sur le moment. Ils comprennent parfaitement que dans un instant de colère on puisse faire des choses qui ne sont pas bien, et qu’on regrette plus tard. Et que ce geste malheureux ne fait pas de vous un monstre pas plus qu’il ne vous frappe d’indignité pour occuper une charge publique. C’est cette humanité même que les dragons de vertu qui prétendent régenter le monde politique aujourd’hui refusent. L’erreur, pour elles, n’existe pas : devant tout acte « inapproprié » – ou même devant la suspicion d’un tel acte – ils réagissent comme la reine dans « Alice au pays des merveilles », en criant en toute circonstance « qu’on leur coupe la tête ». Même si ici ce n’est pas la tête qui est visée.
Je suis intimement convaincu que pour la très grande majorité de nos concitoyens, le divorce de Céline et Adrien concerne d’abord Céline et Adrien, et éventuellement le procureur et le juge si un délit a été commis. Mais cela ne concerne pas le reste du monde, et cela inclut les médias, les gardiennes du dogme, et toute cette engeance qui prétend nous expliquer comment et avec qui on doit faire l’amour. Mais voilà, la gauche ne s’intéresse guère à l’opinion des citoyens. Au point que les dirigeants de la gauche parlementaire exigent de Quatennens qu’il se mette en retrait de son activité parlementaire, comme s’il tenait son mandat de député d’eux, et non des électeurs de sa circonscription, que personne n’a songé à consulter. Pire est la situation proprement kafkaïenne de Bayou, qui démissionne de son poste sous la pression médiatique… alors que ni lui ni nous ne savons de quoi on l’accuse exactement. Ce qui montre que les faits importent finalement peu. Dès lors que l’accusation sert une « bonne cause » – ici la « lutte contre les violences faites aux femmes » – elle est considérée par avance comme prouvée. Même si on ne sait pas en quoi elle consiste.
La question que je me pose et pour laquelle je ne suis pas sûr d’avoir une réponse, est « pourquoi cèdent-ils ? ». Pourquoi n’envoient-ils pas ces gardiennes des bonnes mœurs sur les roses ? Pourquoi n’appellent-ils à la bienveillance du peuple français, de leurs concitoyens, bien plus sages et moins dogmatiques que leurs petites camarades ? Pourquoi, au lieu de se battre et de vendre chèrement leur peau – car la contrition ne leur vaudra guère le salut, comme on l’a vu dans l’affaire Quatennens – les accusés se couchent misérablement devant ces dragons de vertu, présentent des excuses abjectes et acceptent leurs injonctions ? Pourquoi sont-ils incapables de défendre leur vie privée et d’ignorer les commérages ? Même Mélenchon, tout gourou qu’il est, se sent obligé à faire amende honorable en corrigeant sa première réaction de peur de déplaire à ces dames. Même le vieux lion, naguère si fier, n’ose défier ces jeunes panthères…
La réponse est pour moi évidente. Les politiciens à l’ancienne mode avaient une véritable base électorale. Ils étaient des personnalités connues et respectées. Leurs réseaux, ils les avaient forgés dans une activité professionnelle, dans la Résistance, pendant des décennies de militantisme. Ils pouvaient défier les médias parce qu’ils n’en étaient pas le produit. La nouvelle génération, elle, est un pur produit des médias, et notamment des réseaux sociaux. Et quand on a été fait par les réseaux sociaux, on peut être défait par eux. C’est pourquoi ils ne peuvent se permettre ni de les ignorer, ni de les défier. Ils en sont les esclaves. Quatennens peut-il dire « merde à Vauban » – ou plutôt « merde à Autain » – en s’appuyant sur son rapport aux électeurs de sa circonscription ? Peut-il résister à la pression des réseaux sociaux avec pour seul appui la confiance de ses concitoyens ? Lui-même ne semble pas le croire.
Avec cette nouvelle génération de politiciens, la gauche vit à l’écoute des médias et définit ses priorités en fonction d’eux. Or, les priorités des médias et celles des citoyens ne sont pas les mêmes. Dans un contexte où nos concitoyens attendent des réponses sur la situation internationale, sur la crise énergétique, sur l’inflation, sur la dégradation de l’éducation, sur la sécurité, la gauche ne parle que de ce qui intéresse les médias et fait vibrer les réseaux sociaux, c’est-à-dire, des gifles d’alcôve. Ces questions sont importantes, puisque tout le monde – le monde médiatique, s’entend – en parle. Et cela donne un pouvoir énorme, disproportionné, absolu, à ceux qui sont organisés pour chasser en meute dans les médias. Et de ce point de vue, le « gang des lesbiennes » est passé maître.
Bien sûr, ce qui se joue ici n’a rien à voir avec la défense des femmes. C’est une pure question de pouvoir. En abattant Quatennens et en faisant reculer Mélenchon, le « gang » en question a montré qu’il dispose d’un droit de véto sur la nomination du successeur du Gourou à la tête de LFI. Quant à Bayou, sa démission décapite EELV à un moment où Sandrine Rousseau est la seule figure écologiste ayant une certaine surface médiatique. Bien sûr, c’est bien connu, « celui qui porte le poignard ne portera pas la couronne ». Mais être faiseur de rois, c’est déjà pas mal.
Mais plus le « gang » prendra du pouvoir, plus la gauche sera en apesanteur, occupée à se regarder le nombril plutôt que de rétablir le contact avec les citoyens. Une gauche dirigée par Sandrine Rousseau et Clémentine Autain a autant de chances d’arriver au pouvoir qu’un chameau de passer par le chas d’une aiguille. Pour la gauche, les lendemains risquent de beaucoup déchanter.
Alors, cher Adrien, cher Julien – si vous me pardonnez cette petite familiarité qui traduit la fraternité des porteurs de pénis – et bien sur, vous les lâches qui devant leur défenestration regardez vos chaussures ou, pire, hurlez avec la meute pour en tirer profit ou en imaginant que celle-ci vous épargnera quand votre heure sera arrivée – laissez-moi vous adresser ce message : Il est grand temps de démontrer que les attributs que la nature vous a donnés n’ont pas qu’une fonction décorative, et que vous les avez toujours. Vous n’avez pas à vous excuser à chaque pas d’être ce que vous êtes. Vous n’avez pas à accepter le jugement des inquisiteurs auto-désignés, pas plus que vous n’avez l’obligation de leur rendre compte ou de justifier vos actes devant eux. Vous n’avez pas à lancer les pierres dans le trou pour bien montrer que vous n’y êtes pas. Vous expliquer, vous excuser, vous abaisser, c’est admettre leur pouvoir sur vous, et donc d’avoir perdu la bataille. C’est votre vie privée, c’est votre humanité, ayez le courage de la défendre.
Descartes
Qui se soucie de ‘la santé morale’ de Céline,et des femmes ? Tout les médias.Qui se soucie de ‘la santé morale’ de Quatenens ? Vous Descartes,moi et Mélenchon et bien d’autres mais qui se taisent..J’ai été giflé des dizaines de fois par mon ex femme en 17ans..Mais c’est moi qui était
Diabolisé dans nos 2 familles et nos amis pour l’avoir rabroué et bousculé j’étais tellement fatigué et excédé..J’ai fait une tentative de suicide après,ait souffert, culpabilisé et 25 ans après ça me taraude encore.
Ça. Vous fait quoi cher Descartes que Mélenchon pense comme vous et le dise?
@ Luc
[Qui se soucie de ‘la santé morale’ de Céline,et des femmes ? Tout les médias.Qui se soucie de ‘la santé morale’ de Quatenens ?]
Ah… mais vous, moi et Quatennens sommes des Hommes, des vrais, et nous sommes supposés être forts et avoir une “santé morale” d’acier. Il n’y a que les femmes dont la “santé morale” peut être irréparablement endommagée par une remarque méchante…
Je blague, bien sur – maintenant il faut préciser, au cas où une admiratrice de Sandrine Rousseau viendrait sur mon blog. Mais derrière la blague, il y a une réalité: les néoféministes reproduisent sans en être conscientes le modèle victorien d’un homme “fort” et d’une femme “faible”, qu’il faut protéger de tout.
[J’ai été giflé des dizaines de fois par mon ex femme en 17ans…]
Je vais vous avouer une chose: moi aussi, j’ai été quelquefois giflé par des femmes. Je me souviens une en particulier, qui m’avait administré un soufflet mémorable. Et qui plus est, en public. Elle occupe aujourd’hui une haute position administrative. Pensez-vous que je devrais lui coller une main courante, ne serait-ce que pour pouvoir me reconstruire ? Trente ans après, je vous accorde que cela ferait un peu rechauffé…
[Ça vous fait quoi cher Descartes que Mélenchon pense comme vous et le dise?]
Ca me ferait très plaisir si c’était le cas. Mais non, Mélenchon ne pense pas comme moi. Il défend Quatennens, oui, mais seulement parce qu’il appartient à son “clan”. Si Quatennens était l’un de ses critiques – comme Guénolé – il aurait été le premier à encourager la meute.
Vous vous êtes fait gifler sans réagir ? il fallait la démonter.
Si elle a osé, c’est qu’elle ne vous craignait pas.
@ Degorde Philippe
[Vous vous êtes fait gifler sans réagir ?]
J’ai été bien élevé, moi: “on ne frappe pas une femme”.
La bonne éducation chez les femmes consisterait à ne pas nous emmerder à longueur de temps comme elles le font.
@ Degorde Philippe
[La bonne éducation chez les femmes consisterait à ne pas nous emmerder à longueur de temps comme elles le font.]
Vous me semblez avoir été particulièrement malchanceux en amour…
@ Degorde Philippe
[La bonne éducation chez les femmes consisterait à ne pas nous emmerder à longueur de temps comme elles le font.]
Vous me semblez avoir été particulièrement malchanceux en amour…
L’homme doit devenir une femme comme les autres a dit Eric Zemmour… Si cela arrive, je plains Sandrine Rousseau et Clémentine Autain qui n’auront plus rien à se mettre sous la dent ! Elles pourront toujours aller enquêter chez les ânes pour savoir s’ils flanquent des gifles à leurs moitiés. En tout cas cela montre qu’il n’est pas besoin d’Inquisition pour intenter des procès en sorcellerie : Internet suffit et la liste de ses victimes serait trop longue. Ceci dit, je suis content que “l’arroseur arrosé” fonctionne toujours.
@ COUVERT Jean-Louis
[Ceci dit, je suis content que “l’arroseur arrosé” fonctionne toujours.]
Tout ça rappelle l’histoire du sénateur McCarthy, que l’establishment américain avait laissé libre de dénoncer « l’infiltration communiste » dans le cinéma, les universités et les laboratoires et de blacklister artistes et intellectuels, mais dont la chute était inévitable du moment où il a commencé à s’intéresser aux milieux politiques et surtout militaires. Le Gourou et ses principaux disciples ont-ils les moyens de faire rentrer les fauves néoféministes dans leur cage ?
@Descartes
Ah, enfin un vent de normalité, je dirais même de salubrité.
Souvenez-vous, il y a peu, je vous avais recommandé la lecture d’un article de Fatima Benomar, mettant en évidence les manœuvres kafkaïennes de la garde rapprochée de Mélenchon, dans une sorte de procès où l’intéressé ne sait même pas ce qui lui a été reproché. À l’époque, c’était l’image du Grand Gourou lui-même qui risquait d’être écornée par une femme. Et pas n’importe laquelle, une féministe pour jus, fort impliquée dans le Parti de Gauche. Et qui avait apparemment pour tort majeur d’avoir déplu à Sofia Chikirou, ex puis à nouvelle favorite du sultan Mélenchon. Vu comme ça, ce n’est ni plus ni moins qu’une dispute de femelles ? Il y a de cela. Mais on a fait passer cette pauvre Benomar par la case “ce que tu as fait est grave”, sans qu’elle sache ce qu’elle avait fait exactement, exactement comme Bayou aujourd’hui. Où étaient les Simonet, qu’elle avait pourtant appelée à la rescousse,les Autain, et consoeurs, si promptes à s’émouvoir pour une dispute conjugale qui ne les regarde pas, ou, encore pire, pour des confidences sans aucun élément? Fatima Benomar fut, bien que femme, une des premières de ceux qui passent par la case Inquisition en interne avant la case Justice.
Ben, le pouvoir. La clé de la chose. Ce pauvre ( car je le plains) Quatennens faisait figure de successeur fort crédible, car c’est le moins allumé de la bande, de Mélenchon. Et il fait de l’ombre à M. Panot, qui a un œil sur le pouvoir Ce désolant (car je le plains encore plus) Bayou, fait de l’ombre à S. Rousseau, qui se sent elle aussi des appétences pour le rôle de chef.
Or, Mélenchon porte la responsabilité d’avoir surfé sur la vague d’un féminisme mal compris, d’un électorat à gagner ( les femmes ), comme il a dragué le vote musulman, comme il a dragué le vote écolo. Et voilà le résultat. Je ne vous dis pas quand il demandera qu’il y ait parité entre hommes, femmes, et non genrés. C’est Mélenchon qui a adoubé des folles furieuses comme Panot et Rousseau, et comme dans toute meute, on se jette sur les bribes que distribue le maître, et on approuve en espérant pour soi-même quelque rogaton.
Je suis féministe, de la première heure, mais je vomis absolument me too, un mouvement né, à la base, de starlettes mécontentes de ne pas avoir obtenu le rôle de leur vie, après, pourtant, s’être montrées fort complaisantes. Voyez- vous, en bonne grammaire, on dit “être violée” quand on a subi cette abominable violence. Mais “se faire violer”, c’est une certaine passivité, sinon acceptation. Et quand la dame est passée par cette case après s’être rendue de son plein gré dans une suite d’hôtel, voire plusieurs fois, je crois que l’élémentaire prudence, sinon intelligence, a été mise de côté. Or, c’est de cela qu’est né le mouvement me too, bien états-unien, bien dans le sens du vent, et dont on commence à voir les conséquences en politique.
J’ai beau être féministe, je ne pense pas que le fait d’être femme décerne un brevet. Le genre ne doit pas, ne devrait jamais, être un critère. Que l’on demande un salaire égal, oui. Que l’on demande une absolue parité, non: les listes électorales devraient être établies en commission, après examen objectif de compétences. Lors de l’établissement de listes pour des municipales, j’ai assisté à des parties de casse-tête improbables pour une liste “chabadabada”, vous savez, ” un homme, une femme”. Et vint le jour où une vieille bique absconse , qui décrétait ” vouloir mettre du piment dans ma vie” (sic), fut inscrite au détriment d’un camarade plus aguerri, et plus capable. Et elle fut élue.
Mélenchon est pris à son propre piège: car ce sont les petites jeunes, celles dont il voulait capter les voix (après tout la prochaine présidentielle ce n’est que dans quatre ans et il n’a pas de successeur potentiel), ces petites jeunes, donc, sont les premières à lui reprocher son soutien à Quatennens. Parce qu’elles n’ont pas d’éducation politique en dehors des mantras de la FI, parce que les médias leur ont fait biberonner la haine de l’homme blanc moyen.
Un anecdote amusante pour finir. Simone de Beauvoir rapportait dans ses mémoires un soir de meeting à la Mutu, où, je crois que c’était elle, Jeannette van der Mersch interpellait l’auditoire, à grand renfort de ” les camarades hommes qui…”, les camarades hommes que..”, et où la voisine de fauteuil de Simone lui demanda: “camarad’s zom qui? Mais pourquoi elle parle russe?”
@ Cherrytree
[Ben, le pouvoir. La clé de la chose.]
Tout à fait. La fausse naïveté de certains commentateurs qui analysent les faits et gestes du « gang » comme si la question portait sur la bonne ou mauvaise manière de défendre les droits des femmes finit par m’énerver. Dans ces affaires – comme dans beaucoup d’autres – il faut regarder les intérêts des acteurs. Il y a un groupe installé dans le monde politico-médiatique qui utilise le discours néoféministe pour augmenter son pouvoir en écartant des concurrents. On peut trouver le combat pour la parité légale juste ou injuste, mais une chose est sûre : celles qui l’ont porté ne l’ont pas fait dans un souci de justice : celles qui l’ont porté ont bien compris que cela leur permettait de se réserver un plus grand nombre de postes, désormais fermés aux hommes de sexe masculin…
[Ce pauvre (car je le plains) Quatennens faisait figure de successeur fort crédible, car c’est le moins allumé de la bande, de Mélenchon. Et il fait de l’ombre à M. Panot, qui a un œil sur le pouvoir. Ce désolant (car je le plains encore plus) Bayou, fait de l’ombre à S. Rousseau, qui se sent elle aussi des appétences pour le rôle de chef.]
J’ai franchement un peu du mal à les plaindre. Après tout, ce sont eux qui ont creusé la fosse dans laquelle ils sont tombés aujourd’hui. Pire, ils ont à l’occasion précipité d’autres dans cette fosse pour s’en débarrasser. Où était Quatennens quand le procès kafkaïen de Guénolé (lisez « la chute de la maison Mélenchon », ça vaut la peine) ? Où était Bayou quand Rousseau et Cie se sont pris à Baupin ? A l’époque, ils ont au pire contribué, au moins laissé faire. Oui, je sais, vous connaissez comme moi l’anecdote sur Khrouchtchev que j’ai raconté ici… mais il n’empêche !
[Or, Mélenchon porte la responsabilité d’avoir surfé sur la vague d’un féminisme mal compris, d’un électorat à gagner ( les femmes ), comme il a dragué le vote musulman, comme il a dragué le vote écolo. Et voilà le résultat. Je ne vous dis pas quand il demandera qu’il y ait parité entre hommes, femmes, et non genrés. C’est Mélenchon qui a adoubé des folles furieuses comme Panot et Rousseau, et comme dans toute meute, on se jette sur les bribes que distribue le maître, et on approuve en espérant pour soi-même quelque rogaton.]
Je pense que faire de Panot une « folle furieuse » est un peu excessif. Panot est une dinde qui illustre parfaitement la formule de Churchill : « donnez-leur de la gelée royale, et elles deviennent reines ». Panot est une gentille fille, venue d’un gentil foyer des classes moyennes d’une gentille ville de province. Elle a fait de gentilles études, un « master en relations internationales » à SciencesPo, le genre d’études que fait une gentille fille des classes moyennes qui ne sait pas très bien quoi faire de sa vie. Elle a milité gentiment dans l’UNEF, elle entre dans le monde du travail gentiment comme salariée d’une gentille association, au gentil nom de « Voisin Malin ». Mais à SciencesPo – qui est fréquentée par des gens beaucoup moins gentils, soit dit en passant – elle est repérée par Laurent Mafféïs qui a besoin d’une potiche de confiance pour la constitution d’une obscure association, « l’Ere du Peuple », qui sera – et reste – le support juridique de LFI, et un bon moyen pour le Gourou de garder un contrôle absolu sur le nerf de la guerre, loin des interférences des militants trop curieux. C’est ainsi qu’elle rentre dans le cercle aulique du Gourou… mais Panot a bien compris – ou plutôt on lui a fait comprendre – que celui qui porte le poignard ne ceint que très rarement la couronne. D’où une certaine discrétion…
[J’ai beau être féministe, je ne pense pas que le fait d’être femme décerne un brevet. Le genre ne doit pas, ne devrait jamais, être un critère.]
Moi aussi, je me considère féministe. Mais d’un féminisme classique, qui est au rapport entre les sexes ce que la laïcité est en matière religieuse : la neutralité dans la sphère publique.
[Mélenchon est pris à son propre piège : car ce sont les petites jeunes, celles dont il voulait capter les voix (après tout la prochaine présidentielle ce n’est que dans quatre ans et il n’a pas de successeur potentiel), ces petites jeunes, donc, sont les premières à lui reprocher son soutien à Quatennens. Parce qu’elles n’ont pas d’éducation politique en dehors des mantras de la FI, parce que les médias leur ont fait biberonner la haine de l’homme blanc moyen.]
Comme l’apprenti sorcier, Mélenchon a cru qu’il pouvait contrôler sa création. Son problème est que sa création est devenue trop grosse. On peut maintenir en état « gazeux » un mouvement de quelques milliers d’adhérents, de quelques centaines de cadres, ayant une poignée de dirigeants. Mais lorsqu’on dépasse une certaine taille, les rapports personnels ne suffisent plus, il faut créer des institutions. C’est pourquoi les sectes deviennent des églises et les tribus deviennent des Etats. Plus un empire devient grand, et plus il a du mal à contrôler son territoire. Sans institutions fortes, sans une bureaucratie qui serve de relais fiable au pouvoir central, les provinces – et d’abord les plus lointaines – prennent leur autonomie…
La chute de Quatennens annonce en quelque sorte celle de Mélenchon. Bien entendu, le Gourou reste symboliquement en place – il a toujours fait en sorte d’être irremplaçable dans cette fonction. Mais on s’est permis de dégommer le coordonnateur désigné par lui sans même entendre son avis. Ce n’est donc plus lui qui fait et défait.
Oui c’est bien kafkaïen . Et tous les moyens sont bons pour détruire l’ adversaire , même les plus absurdes . Ce qui est remarquable , ce sont les ressources de cette classe dirigeante . Il viendra un temps , où pour en finir , il faudra appliquer la méthode forte d’ Octobre 1917 , quand toute discussion deviendra inutile . Mais peut-être faudra-t-il attendre que les assiettes soient vides .
@ Brochard
[Il viendra un temps, où pour en finir, il faudra appliquer la méthode forte d’Octobre 1917, quand toute discussion deviendra inutile. Mais peut-être faudra-t-il attendre que les assiettes soient vides.]
Il faudra surtout que le rapport de forces – et donc les « conditions objetives » – soit celui d’Octobre 1917. Contrairement à ce que pensent les idéalistes, ce ne sont pas les « assiettes vides » qui font les révolutions. Les assiettes en Russie ont été vides à de nombreuses reprises avant 1917, et aucune révolution n’en a résulté. En France, des jacqueries suite à des mauvaises récoltes qui ont « vidé les assiettes », il y en a eu à foison, mais il n’y a eu qu’un seul 1789.
La misère fait des révoltes. Mais pour que la révolte devienne révolution, encore faut-il que le mode de production dominant soit à bout de souffle, et qu’un nouveau mode de production soit prêt à prendre le relais. La difficulté est que le capitalisme ne donne pas vraiment de signes d’être à bout de souffle…
@Descartes
Au fait, Taha Bouhats a senti passer la sentence du tribunal interne, accusé de harcèlement sexuel sans aucune ombre de preuve, pour mieux lui commander de se retirer des législatives. Mieux, Éric Coquerel, qui fait l’objet d’une plainte en bonne et due forme, et à qui on n’a pas demandé sa démission. À croire que la meute chasse à courre, et qu’elle n’abandonne un gibier que pour en poursuivre un autre. Encore que Coquerel ait été fort mollement poursuivi. Juste discrètement mis sur la touche envers les médias, parce que là, ça ferait désordre.
Ce n’est pas sérieux cette façon de faire de la politique. Ça ne sert ni la politique, et encore moins la cause des femmes, en rabaissant le débat au niveau commérage, du on-dit. C’est aussi intelligent que si on voulait se débarrasser de Raquel Garrido parce qu’elle aurait cocufié Alexis Corbière avec Hanouna, “et ça, c’est très grave, tu vois”. 😂
@ Cherrytree
[Au fait, Taha Bouhafs a senti passer la sentence du tribunal interne, accusé de harcèlement sexuel sans aucune ombre de preuve, pour mieux lui commander de se retirer des législatives.]
Le cas Bouhafs est encore plus intéressant, parce que non seulement il a été accusé de harcèlement sexuel, mais le tribunal interne l’a sommé d’occulter cette accusation, et d’attribuer publiquement son retrait à la « campagne raciste » contre lui. On admirera le cynisme de la démarche…
[Mieux, Éric Coquerel, qui fait l’objet d’une plainte en bonne et due forme, et à qui on n’a pas demandé sa démission.]
C’est justement le contraste entre les deux situations qui me fait penser que ce qui se cache derrière cette affaire est une bonne vieille bataille pour le pouvoir. Dynamiter Coquerel n’avait pour le « gang » aucun intérêt : une fois Coquerel écarté, la place allait vraisemblablement échoir au RN. Par contre, écarter Quatennens ou Bayou ouvre la voie à des « successeures » plus conformes aux vœux du « gang ».
Bonjour,
On comprend bien le message. Je le soutiens.
Mais n’oublions pas que l’on parle d’organisations.
Pensez-vous qu’il soit agréable de se faire harceler en INTERNE par ses propres petits “camarades” vous demandant, vous enjoignant, de démissionner ou de vous mettre en retrait ?
Dans le cas de EELV, il y a encore des procédures et des statuts… Mais dans le cas de LFI ? Quand Quatennens perd la confiance de ses pairs il est de facto grillé et débranché aussi vite qu’il avait été “nommé”…
En clair si Bayou pouvait effectivement se maintenir même si humainement il avait la meute au cul, en utilisant tous les recours des statuts, dans un pénible combat interne dont il aurait d’ailleurs pu sortir gagnant mais politiquement et humainement rincé, ce n’était pas le cas de Quatennens, qui était “à la tête” d’une nébuleuse.
@ Gautier Weinmann
[Pensez-vous qu’il soit agréable de se faire harceler en INTERNE par ses propres petits “camarades” vous demandant, vous enjoignant, de démissionner ou de vous mettre en retrait ?]
Agréable ? Non, je ne pense pas. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’on entend par « harceler ». Les appels à la démission font partie du combat politique depuis que le monde est monde. La question est celle des motifs utilisés pour demander une démission. Lorsqu’on commence a piocher dans la vie privée des gens, c’est que l’ambiance est singulièrement dégradée…
[Dans le cas de EELV, il y a encore des procédures et des statuts… Mais dans le cas de LFI ?]
En fait, on voit dans ces affaires que l’irruption des réseaux sociaux et des médias gomme la différence enter les deux situations. Puisque le jugement et la condamnation se fait dans les médias, peu importe qu’il y ait ou non des statuts et des procédures. Bayou n’a pas été obligé de démissionner par la commission ad hoc de EELV, mais par la pression médiatique amorcée par l’intervention de Sandrine Rousseau.
En fait, cette affaire est très riche d’enseignements sur beaucoup d’aspects. L’un d’eux est celui de l’organisation institutionnelle des partis politiques. On s’aperçoit que sans une CULTURE INSTITUTIONNELLE, les statuts et les procédures ne servent pas à grande chose. Au PCF, qui a une longue tradition institutionnelle, on imagine mal un dirigeant obligé à démissionner alors que la procédure n’a pas été respectée. Ce n’est pas le cas partout…
[Quand Quatennens perd la confiance de ses pairs il est de facto grillé et débranché aussi vite qu’il avait été “nommé”…]
Mais a-t-il « perdu la confiance de ses pairs » ? Et la « confiance » en quoi, exactement ? En quoi le fait d’avoir giflé sa femme dans un moment d’énervement peut compromettre la « confiance » que ses « paris » peuvent avoir dans ses qualités de dirigeant politique et de coordonnateur de leur organisation ?
Quatennens n’a pas été défenestré parce qu’il a « perdu la confiance de ses pairs », mais parce qu’il est devenu encombrant. Dès lors qu’il est condamné par le tribunal des réseaux sociaux, le simple fait de montrer de la compréhension à son égard vous rend complice de son crime et promis à la même peine – Mélenchon a pu l’expérimenter à ses dépens. C’est pourquoi tous ses petits camarades, courageux mais pas téméraires, font ce qu’il faut pour marquer leurs distances, et prennent « les mesures qui s’imposent » pour qu’on ne puisse surtout pas les accuser de mansuétude. Et ce geste d’abandon est devenu si « naturel » pour cette génération de politiques que Quatennens et Bayou l’ont eux-mêmes internalisé : au lieu de chercher le soutien de leurs pairs – et de faire d’amers reproches à ceux qui leur refuseraient, comme l’aurait fait un politique de l’ancien monde – ils font amende honorable et quittent d’eux-mêmes leurs fonctions.
[En clair si Bayou pouvait effectivement se maintenir même si humainement il avait la meute au cul, en utilisant tous les recours des statuts, dans un pénible combat interne dont il aurait d’ailleurs pu sortir gagnant mais politiquement et humainement rincé, ce n’était pas le cas de Quatennens, qui était “à la tête” d’une nébuleuse.]
En théorie, non. Quatennens aurait pu continuer à assurer ses fonctions de « coordonnateur », du moins aussi longtemps que Mélenchon, qui est celui qui l’a nommé çà ce poste, le renvoie. Parce que la « nébuleuse » LFI n’est pas pour autant une anarchie : c’est le Gourou qui détient la somme des pouvoirs, qui nomme et révoque. Mais en pratique, vous noterez que Bayou et Quatennens sont logés à la même enseigne : tous deux ont été obligés de démissionner par l’effet combiné de la pression exercée par les médias et du manque total de solidarité de leur propre structure. Si cette affaire souligne quelque chose, c’est la solitude absolue des dirigeants de gauche aujourd’hui. En situation critique, ils ne peuvent compter sur leurs pairs… qui seront les premiers à leur lancer la pierre, contents qu’ils sont que ce ne soit pas eux qui sont dans le trou…
@Descartes,
Je note qu’en dix ans, la “désinstitutionalisation” des partis politiques a fait des progrès…
Naguère, sous Flamby Ier, sous le gouvernement Jean-Marc Zéro, nous devisâmes du sort réservé à l’ex-ministre des finances Jérôme Cahuzac, qui fut contraint à démissionner suite à une dénonciation de ce cafard d’E.Plenel (sa faute était avérée, mais ce n’est pas le sujet…).
Cahuzac avait alors préféré sauver sa peau et quitter le navire de Bercy, ayant pris conscience de son isolement au sein de la gauche sociale-démocrate. On avait alors pu constater que le PS n’était plus une organisation qui faisait bloc derrière ses militants…
Par contraste, à la même époque, le trésorier de feue l’UMP, Eric Woerth, était poursuivi dans le cadre d’une vendetta judiciaire anti-Sarkozy; au final, il fut relaxé au bout de quelques années. Nous notâmes alors que Woerth était un dinosaure, le dernier de son espèce, à savoir un politicien protégé par son parti, par une institution.
Depuis cette époque, sauf si vous à la bonne avec Macronléon, il ne fait pas bon être un militant politique, parce que désormais, la solidarité de clan/parti n’existe plus.
Remarquez que les motifs de démission ont évolué (probablement la féminisation qui est passée par là😈😬…): alors Woerth était poursuivi pour des motifs d’affaires PUBLIQUES et Cahuzac pour ses affaires professionnelles, aujourd’hui la sphère intime est le principal motif de poursuites médiatico-judiciaires.
J’ai un bon exemple en tête: dieu sait si je n’aimais pas du tout Tarik Ramadan, mais lui aussi est tombé pour une affaire de moeurs (avéré ou non, ce n’est pas la question…); alors que j’aurais préféré qu’il soit combattu politiquement!!! Et c’est pareil pour Bayou, que j’apprécie autant que le petit fils du fondateur des Frères Musulmans: ces gens-là peuvent tomber, mais contrairement au proverbe, tuer la bête est loin de tuer leur venin😱…
@ CVT
[Cahuzac avait alors préféré sauver sa peau et quitter le navire de Bercy, ayant pris conscience de son isolement au sein de la gauche sociale-démocrate. On avait alors pu constater que le PS n’était plus une organisation qui faisait bloc derrière ses militants…]
Vous oubliez un point fondamental : Cahuzac avait menti à son parti. Convoqué par Hollande pour savoir si les faits dont la presse se faisait l’écho étaient réels, il avait nié « les yeux dans les yeux ». Nous ne savons pas ce qu’aurait fait Hollande si Cahuzac lui avait dit la vérité, mais en mentant il justifie en grande partie l’abandon dont il fut victime. J’ajoute que l’acte qui était reproché à Cahuzac n’était pas un acte de la vie privée, mais un délit fiscal…
[Depuis cette époque, sauf si vous à la bonne avec Macronléon, il ne fait pas bon être un militant politique, parce que désormais, la solidarité de clan/parti n’existe plus.]
Pire : maintenant, vos petites camarades attendent que vous ayez le dos tourné pour vous assassiner par voie de presse.
[Remarquez que les motifs de démission ont évolué (probablement la féminisation qui est passée par là😈😬…): alors Woerth était poursuivi pour des motifs d’affaires PUBLIQUES et Cahuzac pour ses affaires professionnelles, aujourd’hui la sphère intime est le principal motif de poursuites médiatico-judiciaires.]
Woerth ou Cahuzac étaient poursuivis pour des actes délictueux. Quatennens et Bayou sont poursuivis pour des actes de la vie privée… oui, vous avez raison, la domesticité étant devenu le nouvel idéal, elle envahit la vie publique.
@Descartes
Je les plains. Mais tout relativement. Vous aurez noté peut-être que c’est de l’ironie.
À votre inverse, je ne crois pas que Mathilde Panot soit une gentille fille. Elle assume absolument la violence de ses propos et n’hésite pas à revendiquer l’emploi de tous les moyens pour faire du bruit ( le buzz pour ceux qui veulent parler djeun). Quant à Rousseau, je maintiens, c’est une folle.
Plus sérieusement, Quatennens, pour la succession de Mélenchon, devenait en effet encombrant. C’est le moins allumé de la bande, et il pouvait être crédible comme futur leader: il a une analyse cohérente, il est posé, il passe bien dans les media, n’insulte pas les journalistes et il est respectueux dans le débat. C’est pour cela que Mélenchon a ouvertement intronisé Panot, pour faire contre-poids, car d’abord il sait qu’il faut diviser pour régner. Mélenchon n’a plus aucun mandat ( il faudrait un putsch ou une dissolution du Parlement pour qu’il soit un jour chef du gouvernement et encore ce n’est pas gagné), il lui reste seulement le rôle de statue du Commandeur, en attendant les prochaines élections. Or, les statues, ça se déboulonne. En gros, c’est le roi Lear et de ses filles, qui se partagent ses dépouilles dès qu’il a laissé la couronne un instant. Personne ne se bouscule pour soutenir Mélenchon. Même Ruffin se met de la en partie, c’est dire. Coquerel a intérêt à se faire discret, Alexis Corbière aussi, sans cela il dément sa collègue et épouse.
Je suppose que si Coquerel a été un mis au frais avec une certaine discrétion, sans que ces dames de la FI fassent trop de cinéma, ( car une attitude lourdement insistante et répétée en public, devant témoins et donc en toute impunité, c’est quand même aussi sérieux, sinon plus qu’une gifle d’énervement dans l’intimité conjugale), c’est qu’il est moins encombrant que Quatennens.Il commence à faire partie des “vieux”, de ceux qui ont longuement frayé dans les allées du PS , et pour le rôle de futur leader, vis à vis des plus jeunes, il a à peu près le charisme d’un bulot.
Je ne comprends pas ce que le PCF est allé faire dans cette galère de la NUPES, au PCF en effet, il y a des camarades, pas de mâles blancs dominateurs en ou de fâââmes. Ce serait une raison de plus pour Fabien Roussel, de se demander s’il ne serait pas temps de quitter ce panier de crabes.
“La chute de Quatennens annonce celle de Mélenchon”, écrivez -vous. Mais vous savez, L’histoire est toujours la même, voyez de Néron à Robespierrere… Sic transit etc…
@ Cherrytree
[Je les plains. Mais tout relativement. Vous aurez noté peut-être que c’est de l’ironie.
À votre inverse, je ne crois pas que Mathilde Panot soit une gentille fille.]
Vous savez, moi aussi je peux être ironique…
Je pense que Mathilde Panot cache très bien son jeu. Par devant, c’est une « gentille fille », qui n’a fait que des « gentilles choses » dans sa vie. Cependant, il y a dans sa biographie officielle un truc étrange : elle était parmi les « trois mousquetaires » qui fondent l’association « l’Ere du Peuple », cette officine – une association qui n’a que trois membres et dont les statuts verrouillent absolument tout – qui permet au Gourou de garder le contrôle absolu sur son mouvement « gazeux » dont elle est la seule structure ayant personnalité juridique. Cette participation de Panot met la puce à l’oreille : qu’à-t-elle fait dans sa vie pour mériter ainsi la confiance du Gourou ?
[Plus sérieusement, Quatennens, pour la succession de Mélenchon, devenait en effet encombrant. C’est le moins allumé de la bande, et il pouvait être crédible comme futur leader : il a une analyse cohérente, il est posé, il passe bien dans les media, n’insulte pas les journalistes et il est respectueux dans le débat. C’est pour cela que Mélenchon a ouvertement intronisé Panot, pour faire contre-poids, car d’abord il sait qu’il faut diviser pour régner.]
Mélenchon a « intronisé » beaucoup de monde : Quatennens comme « coordonateur », poste aux compétences imprécises, puisque LFI n’a pas de statuts, Panot comme présidente de groupe, Bompard en apparence comme député de Marseille, mais en fait c’est l’homme qui contrôle l’appareil. Sans compter avec les hommes de l’ombre comme Chikirou… en fait, en bon trotskyste il sait que désigner un successeur, c’est se mettre lui-même à la retraite. Mélenchon n’a qu’une fois désigné un successeur, ce fut Delapierre, et il fut désigné le jour où on lui a diagnostiqué un cancer…
[Mélenchon n’a plus aucun mandat (il faudrait un putsch ou une dissolution du Parlement pour qu’il soit un jour chef du gouvernement et encore ce n’est pas gagné), il lui reste seulement le rôle de statue du Commandeur, en attendant les prochaines élections.]
Plus qu’un putsch ou une dissolution, il lui faudrait un miracle. Quelque soient les bizarreries de notre système électoral, on voit mal comment un pays qui penche largement à droite pourrait permettre à Mélenchon d’accéder au poste de Premier ministre, et encore moins comment il pourrait gouverner une fois arrivé.
[Or, les statues, ça se déboulonne. En gros, c’est le roi Lear et de ses filles, qui se partagent ses dépouilles dès qu’il a laissé la couronne un instant. Personne ne se bouscule pour soutenir Mélenchon. Même Ruffin se met de la en partie, c’est dire. Coquerel a intérêt à se faire discret, Alexis Corbière aussi, sans cela il dément sa collègue et épouse.]
Surtout que chez les Corbière, c’est elle qui donne les gifles… Mais oui, « la vieillesse est un naufrage » comme disait mongénéral, et Mélenchon n’échappe pas à la règle. Il pourrait comme De Gaulle choisir de partir sur un clash écrire ses mémoires, cela aurait une certaine grandeur. Mais son « je pars sans partir tout en partant mais je reste » va finir par lui jouer des tours.
[Je suppose que si Coquerel a été un mis au frais avec une certaine discrétion, sans que ces dames de la FI fassent trop de cinéma, (car une attitude lourdement insistante et répétée en public, devant témoins et donc en toute impunité, c’est quand même aussi sérieux, sinon plus qu’une gifle d’énervement dans l’intimité conjugale), c’est qu’il est moins encombrant que Quatennens.]
Bien entendu. Et puis, descendre Coquerel n’a aucun intérêt : il ne pèse rien dans les luttes de succession, et son poste à la commission des finances serait récupéré vraisemblablement par le RN ou la droite.
[Je ne comprends pas ce que le PCF est allé faire dans cette galère de la NUPES,]
Très simple : sauver son groupe à l’Asssemblée. C’était la priorité du moment. Sans son groupe, le PCF est mort…
Bonjour cher Descartes.
Je suis en accord avec 50% de ce que vous écrivez, et en désaccord avec 50%.
En accord : les “réseaux sociaux” sont une catastrophe à haute dose, une nouvelle Inquisition, terrifiante comme la précédente, ou comme le maccarthysme. A dose homéopathique, ils peuvent être utiles, par exemple pour lutter contre une dictature.
En désaccord : on ne fait plus travailler les enfants (occidentaux) dans les mines. Un certain Victor Hugo a écrit : “Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?“. Vous vous souvenez ? Les filles, on ne tape pas dessus, point. Même pas une gifle. C’est comme ça. Female lives matter.
Loin de moi l’idée de diaboliser les garçons, que j’aime tendrement, et de mettre sur un piedestal les filles. Mais défendre la gifle, non, non, et mille fois non, qu’elle soit infligée par un garçon ou par une fille.
Sincèrement à vous,
A. P.
@ Parlange
[En accord : les “réseaux sociaux” sont une catastrophe à haute dose, une nouvelle Inquisition, terrifiante comme la précédente, ou comme le maccarthysme. A dose homéopathique, ils peuvent être utiles, par exemple pour lutter contre une dictature.]
Comme disait je ne sais plus qui, la guillotine peut être très utile… pour se couper les ongles, par exemple. J’attends de voir quelles sont les « dictatures » qui auraient été abattues grâce aux réseaux sociaux…
[En désaccord : on ne fait plus travailler les enfants (occidentaux) dans les mines. Un certain Victor Hugo a écrit : “Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?“. Vous vous souvenez ?]
Je me souviens, mais je ne vois pas trop le rapport entre le travail des enfants et la gifle entre époux lors d’un divorce mouvementé. Vous noterez que si on ne fait plus travailler les enfants, ce n’est certainement pas pour des raisons morales ou éthiques. C’est tout simplement parce que ce n’est plus rentable. Alors que les enfants sont plus rares et que les travaux de masse disparaissent, il est beaucoup plus rentable de les éduquer et les laisser grandir sainement pour avoir ensuite des travailleurs hautement qualifiés et en bonne santé qui pourront travailler longtemps. Pourquoi croyez-vous que le travail des enfants disparaît dans les pays développés et pas ailleurs ? Parce qu’on serait plus « moraux » que les autres ?
[Les filles, on ne tape pas dessus, point. Même pas une gifle. C’est comme ça. Female lives matter.
Ah bon ? Et les garçons, on peut taper ? Tiens, expliquez-moi ce point : pourquoi, alors qu’on revendique l’égalité entre les hommes et les femmes, vous faites une différence quant au droit de « taper dessus » entre les garçons et les filles ? Pourquoi « Female lives matter » et « Males lives don’t matter » ?
Taper sur les gens – qu’ils soient mâles ou femelles – c’est mal, on est d’accord. Mais dire « on ne tape pas dessus », c’est une pétition de principe. Parce que dans la réalité, et quelque soient les efforts qu’on puisse faire, il y aura toujours des gens qui continueront à taper sur d’autres gens. Alors, qu’est ce qu’on fait avec eux ? Celui qui dans un moment d’énervement, dans une situation difficile, donne une gifle, on lui fait quoi ? On le jette dans la Seine avec une meule attachée au cou ? On l’écartèle en place publique ? On le plonge dans l’huile bouillante ?
Vous voyez bien qu’on est obligé de faire une graduation dans les actes « inappropriés » et dans la manière de réagir devant eux. Si vous exilez tous ceux qui à un moment de colère ont fait des choses « qu’on ne fait pas », alors la France sera bien dépeuplée. Alors, qu’on dise à Quatennens « tu n’aurais pas du », pourquoi pas. Mais le déporter à l’Ile du Diable, est-ce raisonnable ?
[Loin de moi l’idée de diaboliser les garçons,]
Un peu tard, après avoir écrit que « Male lives don’t matter », non ?
[Mais défendre la gifle, non, non, et mille fois non, qu’elle soit infligée par un garçon ou par une fille.]
Il ne s’agit pas de la « défendre », mais de la placer dans une hiérarchie des infractions. Tiens, on va faire un petit exercice : si vous étiez juge et deviez donner une qualification pénale à la chose, quelle peine donneriez-vous à Alain Quatennens pour avoir giflé sa compagne dans le contexte que vous connaissez ?
@ Descartes
[Taper sur les gens – qu’ils soient mâles ou femelles – c’est mal, on est d’accord.]
Je n’irai même pas jusque là, puisque la gifle (comme la fessée d’ailleurs) est pour certains un acte de jeu érotique…
[[Les filles, on ne tape pas dessus, point. Même pas une gifle. C’est comme ça. Female lives matter.] Ah bon ? Et les garçons, on peut taper ?]
Ce qui m’épate le plus c’est que les “lives” des “female” en question puissent être en danger à cause d’une gifle… C’est avoir une bien faible opinion des femmes que de les imaginer si fragiles… Et reprendre maladroitement un slogan inspiré du “Black Lives Matter”, mouvement qui, quoi qu’on puisse en penser, avait pour point de départ des gens qui eux sont morts pour de vrai et ont enduré un peu plus qu’une gifle, c’est franchement indécent.
[Il ne s’agit pas de la « défendre », mais de la placer dans une hiérarchie des infractions.]
D’ailleurs il faudrait être cohérent : si on parle des “lives” de chacun.e, et qu’on est prêt à être intransigeant sur la condamnation des violences physiques, il est logique d’appliquer ce raisonnement à l’ensemble de l’appareil répressif. Je propose de commencer par la sécurité routière : alors que les morts liées chaque année aux violences conjugales sont de l’ordre de 150, les morts sur la route sont aux alentours de 3000. Vingt fois plus de “lives” ! Je recommande donc d’exécuter sommairement quiconque grille un feu rouge…
@ BolchoKek
[« Taper sur les gens – qu’ils soient mâles ou femelles – c’est mal, on est d’accord. » Je n’irai même pas jusque là, puisque la gifle (comme la fessée d’ailleurs) est pour certains un acte de jeu érotique…]
Ok, je corrige mon commentaire : « Taper sur les gens sans leur consentement – qu’ils soient mâles ou femelles – c’est mal ». On est d’accord ? 😉
[Ce qui m’épate le plus c’est que les “lives” des “female” en question puissent être en danger à cause d’une gifle…]
Ca s’est la pensée américaine : la gifle reçue à vingt ans laisse un traumatisme qui vous empêche ensuite de faire des études, de trouver un emploi, de former un couple… autrement dit, cette gifle vous aura privé d’une vie normale et donc elle vous aura « tué » symboliquement… Bien sûr, c’est du n’importe quoi. Nous recevons dans notre vie des traumatismes bien plus graves qu’une gifle. Et cela ne nous empêche pas de vivre – et même d’être heureux. J’ai reçu quelques baffes dans ma vie…
Je réponds à votre question : je ne donnerais aucune “peine” à Quatennens parce que ce n’est pas pénal. C’est juste du vivre ensemble. Même dans un divorce compliqué, on ne gifle pas.
Cela dit, la violence, ce n’est pas uniquement des coups physiques. Certaines femmes sont despotiques et paranoïaques. Les voix qui s’élèvent ici ou là me semblent souvent des voix fanatiques, ne voyant de la réalité que la facette qui correspond à leur idéologie.
Je n’oublie jamais que les garçons, pendant des millénaires, ont versé “l’impôt du sang”, mourant par millions dans des guerres atroces.
Cependant, on ne gifle pas. C’est tout, cher Descartes.
@ Parlange
[Je réponds à votre question : je ne donnerais aucune “peine” à Quatennens parce que ce n’est pas pénal. C’est juste du vivre ensemble. Même dans un divorce compliqué, on ne gifle pas.]
Vous éludez la question. Quand vous énoncez que « même dans un divorce compliqué, on ne gifle pas », que voulez-vous dire ? S’agit-il d’énoncer un fait ? Dans ce cas, vous avez de toute évidence tort puisque dans la réalité on a d’innombrables exemples qui montrent que dans un divorce compliqué – et dans d’autres circonstances – on gifle. Et s’il ne s’agit pas d’un fait, alors il s’agit d’une règle. Qui comme toute règle, peut être violée. Et lorsqu’elle est violée, que faites-vous ?
La réponse à cette question est forcément « pénale ». Non pas au sens du droit positif, mais au sens primitif du terme, dont la racine est celle du mot « punition ». Une règle sociale dont la violation n’entraine aucune punition est-elle véritablement une règle ? Non, bien sur que non. Tout au plus, une recommandation. Alors, je vous repose ma question : comment pensez-vous que Quatennens devrait être puni pour avoir violé la règle que vous énoncez ?
Bonsoir Descartes
Avant de réagir à votre papier (mes remerciements pour l’avoir écrit), je me permets de m’insurger poliment, mais fermement, contre vos propos présents dans votre réponse à Cherrytree sur Mathilde Panot “ Elle a fait de gentilles études, un « master en relations internationales » à SciencesPo, le genre d’études que fait une gentille fille des classes moyennes qui ne sait pas très bien quoi faire de sa vie”
Ayant moi-même une maitrise en relations internationales (avant de me tourner vers l’intelligence économique) je peux vous assurer que nombre des camarades de promotion et moi-même avions une idée assez précise de ce que nous voulions faire plus tard, à savoir travailler dans la diplomatie française ou certaines organisations internationales.
Toutefois, nombre d’entre nous ont bifurqué vers d’autres voies après avoir été confrontés aux diplomates français qui sont, pour leur grande majorité, totalement déconnectés de la réalité des RI.
Je peux vous assurer que lorsque vos professeurs vous organise des rencontres avec des diplomates qui sont sincèrement convaincues que la France va pouvoir faire avancer ses positions grâce au droit international et au multilatéralisme bienveillant, vous tomber de haut, d’autant plus si vous êtes formé à une vision réaliste des RI, où intérêts et rapports de forces sont les maitres mots.
De ce fait, je me suis réorienté dans une autre branche (mais toujours à l’international), découragé par ceux qu’une de mes camarades avait qualifié de “grands benêts”.
Pardon pour cette longue entrée en matière sur mon cas personnel, mais de grâce ne considérez pas Panot comme représentative des gens qui choisissent cette respectable discipline malmenée en France que sont les RI.
Sur le sujet de votre papier, je concède une certaine satisfaction de voir ceux qui ont pensé utiliser cette nouvelle inquisition se faire dévorer par cette dernière.
Mai comme vous je me pose une question, qu’est-ce qui empêche nos deux compères de faire fi de la pression médiatique et des réseaux sociaux ?
Les médias sont toujours à la recherche de sujets “brulants” certe, mais un sujet en chasse un autre très rapidement de nos jours, nos compères n’ont qu’à faire le dos rond quelques semaines avant de voir les scribouillards partir sur un autre “marronnier”.
Pour les réseaux sociaux (bon, j’avoue avoir une vision limitée de ces poubelles de l’intellect humain) mais nous sommes sur un cas de figure assez semblable au précédent. Les gens ayant sur les RS la capacité d’attention d’une mouche sous speed, nos deux messieurs n’ont qu’à laisser la tempête passer en attendant le prochain hashtag qui permettra aux paladins virtuels de partir dans une nouvelle croisade.
Je constate que, décidément, nos politiques n’ont pas le cuir résistant à la polémique et aux attaques personnelles qui ont pourtant toujours existé en politique.
@ Lingons
[Avant de réagir à votre papier (mes remerciements pour l’avoir écrit), je me permets de m’insurger poliment, mais fermement, contre vos propos présents dans votre réponse à Cherrytree sur Mathilde Panot “ Elle a fait de gentilles études, un « master en relations internationales » à SciencesPo, le genre d’études que fait une gentille fille des classes moyennes qui ne sait pas très bien quoi faire de sa vie”. Ayant moi-même une maitrise en relations internationales (avant de me tourner vers l’intelligence économique) je peux vous assurer que nombre des camarades de promotion et moi-même avions une idée assez précise de ce que nous voulions faire plus tard, à savoir travailler dans la diplomatie française ou certaines organisations internationales.]
Si je vous ai offensé, je m’en excuse humblement, ce n’était pas mon intention. Mais si vous le permettez, vous surinterprétez mon commentaire. J’ai dit que le « master en relations internationales » est le genre d’études que choisissent les gens qui ne savent pas quoi faire de leur vie. Je n’ai pas dit qu’à l’inverse TOUS ceux qui choisissent ces études le fassent pour cette raison.
Mon commentaire reflète une expérience personnelle. J’ai entendu tellement de fois la remarque « ma fille ne sait pas ce qu’elle veut faire, alors elle a choisi un truc international, ça peut toujours servir… ». Ce qui ne veut pas dire que l’étude des relations internationales soit une discipline noble, et que la France n’ait pas besoin de gens compétents dans ce domaine pour défendre ses intérêts.
[Je peux vous assurer que lorsque vos professeurs vous organise des rencontres avec des diplomates qui sont sincèrement convaincues que la France va pouvoir faire avancer ses positions grâce au droit international et au multilatéralisme bienveillant, vous tomber de haut, d’autant plus si vous êtes formé à une vision réaliste des RI, où intérêts et rapports de forces sont les maitres mots.]
Je ne peux que confirmer votre perception. J’ai pas mal travaillé avec des diplomates, et je dois dire que sauf quelques très honorables exceptions, je suis toujours surpris par leur naïveté et leur manichéisme…
[Mais comme vous je me pose une question, qu’est-ce qui empêche nos deux compères de faire fi de la pression médiatique et des réseaux sociaux ? Les médias sont toujours à la recherche de sujets “brulants” certe, mais un sujet en chasse un autre très rapidement de nos jours, nos compères n’ont qu’à faire le dos rond quelques semaines avant de voir les scribouillards partir sur un autre “marronnier”.]
Oui, mais vous ne pouvez tenir quelques semaines si vous êtes tout seul. Il vous faut pour cela être soutenu par une équipe. Je pense que les hommes politiques aujourd’hui sont beaucoup plus seuls que ceux d’hier. Quand j’étais au PCF, un dirigeant communiste pouvait compter sur le support inconditionnel de l’ensemble du Parti. On pouvait bien entendu le critiquer en interne, mais jamais au grand jamais on ne se serait permis de « hurler avec la presse bourgeoise ». Je me souviens encore ce que fut la campagne contre Paul Mercieca après l’affaire du « bulldozer de Vitry ». Et bien, je ne me souviens pas d’un seul dirigeant communiste lui donnant tort dans un média. Bayou fait la gueule à sa femme… et vous voyez une Sandrine Rousseau lui donner des leçons et exiger son départ.
[Pour les réseaux sociaux (bon, j’avoue avoir une vision limitée de ces poubelles de l’intellect humain) mais nous sommes sur un cas de figure assez semblable au précédent. Les gens ayant sur les RS la capacité d’attention d’une mouche sous speed, nos deux messieurs n’ont qu’à laisser la tempête passer en attendant le prochain hashtag qui permettra aux paladins virtuels de partir dans une nouvelle croisade.]
Sauf quand vous êtes vous-même entouré de gens qui ne jurent que par ce qu’ils lisent sur les réseaux sociaux, que vous-même vous êtes un produit des réseaux sociaux. En quelques jours, ces réseaux peuvent faire une figure… ou la défaire.
[Je constate que, décidément, nos politiques n’ont pas le cuir résistant à la polémique et aux attaques personnelles qui ont pourtant toujours existé en politique.]
Comme disait un de mes professeurs fort cyniquement, “avec un tas de chouettes copains, on s’en sort toujours”. Et à l’inverse, lorsqu’on n’a pas des “chouettes copains” sur qui on peut compter dans les coups durs, on ne tient pas longtemps…
Bonsoir Descartes,
Je me demande malgré tout si l’on arrive pas au bout de cette chasse aux sorcières, les walkyries commençant à s’attaquer à des poissons un peu trop gros avec Coquerel et Quatennens (qui selon moi n’est pas victime d’un règlement de comptes interne à LFI, mais provenant des flics, ayant trouvé une belle occasion de se venger du mépris de ce parti à leur égard), le premier ayant traversé le tumulte sans dégâts, le second ayant quand même reçu un soutien appuyé du Gourou (on est quand même loin d’une liquidation sans états d’âme d’un Taha Bouafs). Quelle crédibilité ces « commissions » en charge de lutter contre les « violences sexistes » (qui ne se donnent même pas la peine de ressembler à des parodies de procès) conservent, quand elles appliquent au vu et au su de tous la fameuse citation de Lafontaine tirée des Animaux malades de la peste :
De plus Éric Dupond-Moretti siffle la fin de la récrée. La Fouquier-Tinville en jupons qu’est Sandrine Rousseau va t-elle finir comme son illustre prédécesseur ?
Par ailleurs, j’ai du mal à cerner sa personnalité. Redoutable calculatrice aux dents acérées faisant délibérément dans l’outrance (une sorte de Trump de gauche), ou bien simple folledingue que le hasard des circonstances a propulsé au premier rang ?
@ François
[Je me demande malgré tout si l’on arrive pas au bout de cette chasse aux sorcières, les walkyries commençant à s’attaquer à des poissons un peu trop gros (…)]
Tout ce que je vois, c’est qu’ils ont avalé Quatennens d’un coup de dent, et que même Mélenchon a été obligé de sortir de l’eau en petit appareil pour pas se faire bouffer. Je crains que vous ne soyez un peu trop optimiste…
[avec Coquerel et Quatennens (qui selon moi n’est pas victime d’un règlement de comptes interne à LFI, mais provenant des flics, ayant trouvé une belle occasion de se venger du mépris de ce parti à leur égard),]
Je vois mal ce que les flics viennent faire là-dedans. Tout au plus, ils ont pu transmettre la main courante déposée par la femme de Quatennens à la presse. Cela n’aurait pas eu la moindre conséquence si l’establishment LFI l’avait soutenu. La preuve : Coquerel a été attaqué de la même manière et préside toujours la commission des finances à l’Assemblée. Comment expliquez-vous cette différence ?
[Quelle crédibilité ces « commissions » en charge de lutter contre les « violences sexistes » (qui ne se donnent même pas la peine de ressembler à des parodies de procès) conservent,]
Elle semble être suffisante pour pouvoir dégommer des candidats ou des dirigeants…
[De plus Éric Dupond-Moretti siffle la fin de la récrée. La Fouquier-Tinville en jupons qu’est Sandrine Rousseau va t-elle finir comme son illustre prédécesseur ?]
Je n’ai pas compris cette remarque. Qu’est ce qu’il a fait, Dupont-Moretti ?
[Par ailleurs, j’ai du mal à cerner sa personnalité. Redoutable calculatrice aux dents acérées faisant délibérément dans l’outrance (une sorte de Trump de gauche), ou bien simple folledingue que le hasard des circonstances a propulsé au premier rang ?]
Un mélange des deux, probablement…
@Descartes,
[Tout ce que je vois, c’est qu’ils ont avalé Quatennens d’un coup de dent, et que même Mélenchon a été obligé de sortir de l’eau en petit appareil pour pas se faire bouffer. Je crains que vous ne soyez un peu trop optimiste…]
Enfin, il n’a quand même pas été dégagé de LFI comme un lépreux, ayant eu droit à un soutien maladroit du gourou. Même Bompard pourtant considéré comme un rival s’est mouillé pour le défendre.
[Je vois mal ce que les flics viennent faire là-dedans. Tout au plus, ils ont pu transmettre la main courante déposée par la femme de Quatennens à la presse.]
Je pense justement que ce sont eux qui ont transmis la main courante à la presse en sachant le bordel que ça allait foutre à LFI.
[La preuve : Coquerel a été attaqué de la même manière et préside toujours la commission des finances à l’Assemblée. Comment expliquez-vous cette différence ?]
C’est simple, Coquerel connaît une règle fondamentale quand on traverse une tempête en politique : ne jamais chercher à se justifier.
[Elle semble être suffisante pour pouvoir dégommer des candidats ou des dirigeants…]
Vous voyez le verre à moitié vide, je vois le verre à moitié plein. Quatennens, même s’il a été sérieusement touché n’a pas fini purgé comme un Denis Baupin.
[Je n’ai pas compris cette remarque. Qu’est ce qu’il a fait, Dupont-Moretti ?]
Pas grand me répondrez vous à juste titre, mais simplement rappeler que dans ce pays, il y a une justice pour s’occuper des éventuels de comportements délictueux.
@ François
[Enfin, il n’a quand même pas été dégagé de LFI comme un lépreux, ayant eu droit à un soutien maladroit du gourou. Même Bompard pourtant considéré comme un rival s’est mouillé pour le défendre.]
Je pense que Bompard est le plus cynique, et celui qui comprend le mieux le fonctionnement de LFI. Je pense qu’il est certainement celui qui voit le mieux jusqu’où ces dérives peuvent aller, et il sait qu’il est le suivant dans la liste…
[Je pense justement que ce sont eux qui ont transmis la main courante à la presse en sachant le bordel que ça allait foutre à LFI.]
S’ils savaient cela, alors il faut les créditer d’une intelligence bien supérieure à ce qu’on attendrait habituellement…
[C’est simple, Coquerel connaît une règle fondamentale quand on traverse une tempête en politique : ne jamais chercher à se justifier.]
« Une seule règle : n’avouez jamais », disait Clemenceau… effectivement, Coquerel a gardé le silence et attendu que ça se passe. Mais il le pouvait parce qu’il a été soutenu par l’ensemble de ses camarades de LFI. On n’aura pas trouvé une voix chez les « insoumis » pour demander sa démission…
[Vous voyez le verre à moitié vide, je vois le verre à moitié plein. Quatennens, même s’il a été sérieusement touché n’a pas fini purgé comme un Denis Baupin.]
« Purgé » non… enfin, pas encore. Mais ce n’était pas tout à fait le but de la manœuvre. Pour Baupin, il s’agissait d’une vengeance, ici, d’une opération politique.
[Pas grand me répondrez vous à juste titre, mais simplement rappeler que dans ce pays, il y a une justice pour s’occuper des éventuels de comportements délictueux.]
Alors, qu’attend la justice pour s’intéresser aux agissements d’une Sandrine Rousseau, dont les insinuations relèvent de la diffamation…
“Qui vit par l’épée périra par l’épée” : nous ne devrions pas attendre longtemps avant de voir passer le cadavre (symbolique bien sûr, mais on n’est jamais trop prudent par les temps qui courent…) de la Sardine, poignardée dans le dos et en toute sororité par une consœur “racisée”.
@ Pierre
[“Qui vit par l’épée périra par l’épée”]
Ne soyez pas trop optimiste, j’en connais quelques uns qui ont beaucoup vécu par l’épée, et qui sont morts de vieillesse, dans leurs lit, riches et entourés par une nombreuse famille éplorée…
[nous ne devrions pas attendre longtemps avant de voir passer le cadavre (symbolique bien sûr, mais on n’est jamais trop prudent par les temps qui courent…) de la Sardine, poignardée dans le dos et en toute sororité par une consœur “racisée”.]
Vous me faites penser à l’histoire racontée par Christine Hoff-Sommers, une féministe américaine “classique” très critique du néoféminisme. Elle raconte comment à une conférence de féministes américaines où les organisatrices – intellectuelles blanches de 50 ans – dénonçaient la domination patriarcale, elles ont eu la surprise de se voir clouées au pilori par les femmes noires qui dénonçaient la domination… des intellectuelles blanches! Sardine n’est en effet pas à l’abri, dans le monde merveilleux des “intersectionnels”…
Un clou chasse l’autre…
Je ne saurais que trop vous recommander la lecture de “Faut pas prendre les cons pour des gens” – volume 2 (éd. Fluide Glacial) où cette questions est abordée de façon aussi hilarante que grinçante.
@Descartes & tous
Papier intéressant comme souvent sur ce blog.
Ceci dit, le destin de tel ou tel politique m’inquiète moins que le potentiel de développement de ce mouvement de jugement expéditif dans la vie des entreprises.
Là où je travaille, des représentants de nos syndicats admettent que face à des accusations de harcèlement, de comportements inappropriés et autres de la même eau ils ne savent pas nous défendre. Ce qui n’est sans doute pas sans rapport avec le fait qu’ils ne sont pas si mal classés dans la course à l’hyper féminisme. Mon sentiment est qu’on a encore rien vu, en matière de lutte des places déguisée.
@ Geo
[Ceci dit, le destin de tel ou tel politique m’inquiète moins que le potentiel de développement de ce mouvement de jugement expéditif dans la vie des entreprises. Là où je travaille, des représentants de nos syndicats admettent que face à des accusations de harcèlement, de comportements inappropriés et autres de la même eau ils ne savent pas nous défendre.]
Tous ces problèmes ont une origine commune, qui tient à la toute-puissance de la « victime » dans notre imaginaire social. Dès lors qu’une personne se place dans le rôle de « victime », elle est intouchable : d’une part, parce que dans la société du « care » la « victime » mérite par avance tous les soins, mais surtout parce qu’il est impossible de contester le discours de la « victime » sans être immédiatement accusé de prendre le parti des victimaires.
Tous les discours sur les « comportements inappropriés », le harcèlement, les « risques psycho-sociaux » partent toujours du même point de vue, celui de la « victime ». Et c’est d’ailleurs pourquoi tous ces concepts sont si difficiles de définir et de délimiter, puisqu’ils sont purement subjectifs. C’est la sensibilité de la « victime » qui trace la ligne entre l’acte « approprié » et l’acte « inapproprié ». Ce qui pour vous rentre dans le cadre de la plaisanterie, pour un ou une autre sera vécu comme offensant/discriminant/agressif.
[Mon sentiment est qu’on a encore rien vu, en matière de lutte des places déguisée.]
Je vois, un optimiste…
[Mon sentiment est qu’on a encore rien vu, en matière de lutte des places déguisée.]
c est clair que c est pour une femme tentant. Il suffit pour degager un homme de l accuser d harcelement. Il me semble de S Rousseau avait tenté le coup lors de la primaire ecolo (pas de bol pour elle, les cameras video avaient infirmé sa version). mais dans un cas professionnel, il n y a pas de cameras dans tous les bureaux ou ascenseurs. et en cas de doute, qui va risquer des problemes et sa propre carriere ? il vaut mieux sacrifier la personne accusée
Apres, il faut quand meme se dire que c est comme toutes les modes. ca va passer. les chasses aux sorcieres du moyen age se sont terminées un jour et mac carty aux USA a eut une fin peu glorieuse (Dépendant à la morphine et à l’alcool, Joseph McCarthy décède d’une hépatite aiguë (probablement causée par son alcoolisme)) https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_McCarthy
@ cdg
[Apres, il faut quand meme se dire que c est comme toutes les modes. ca va passer. les chasses aux sorcieres du moyen age se sont terminées un jour et mac carty aux USA a eut une fin peu glorieuse]
Je vous trouve bien optimiste. Bien sur, il n’y a pas de malheur qui dure toujours… mais en attendant que la mode passe, elle peut faire de gros dégâts.
N’ont-ils pas lâché rapidement parce que LFI-EELV est de plus en plus un parti qui méprise les hommes, les Blancs, les vieux, les hétérosexuels, les juifs et les asiatiques? Ce sont des hommes Blancs d’origine européenne, hétérosexuels. Ils sont le mal incarné et se font éliminer un peu à la fois. Coquerel pourrait ne bénéficier que d’un sursis ou ne dérange pas, pour le moment. Pour Taha Bouhafs, l’hypothèse serait qu’il va vraiment trop loin. J’ai entendu parler de viols et ce monsieur ne peut réfréner sa violence en public.
Sandrine Rousseau, qui apparaît comme une démente, n’est pas inquiétée, en partie, probablement parce qu’elle est une femme et que le féminazisme monte continuellement en puissance. Je ne comprends pas pourquoi vous les qualifiez de rebelles, susceptibles de participer à une alliance avec une gauche de travailleurs. On a là une petite bourgeoisie monstrueuse en devenir, un nouveau type d’extrême droite.
Ils reflètent le besoin de haïr l’autre groupe, porté par les régions contre-révolutionnaires, essentiellement du même système familial que celui des Allemands, les Bretons, différents, ne valant pas mieux. Cela devrait se terminer par un racisme relativement classique, au moins à l’égard des Noirs et des “Musulmans”. Les Asiatiques du sud-est deviennent considérés comme des Blancs aux USA. Ce sera le cocktail, besoin de haïr un autre groupe plus présence “immigrée”. Pour le moment, on a beaucoup moins d’immigration dans ces régions que dans celles qui votent traditionnellement à droite, le Bassin parisien et la bordure méditerranéenne. Regardez le long de la Garonne et l’évolution du vote en dix ans. Les Bretons votent très peu RN parce que les “immigrés” sont très peu nombreux en Bretagne. Après, nous aurons un vote identitaire. Ils ne seront pas considérés comme Bretons par les Bretons, ni Basques, par les Basques au pays Basque…
@ Vladimir
[N’ont-ils pas lâché rapidement parce que LFI-EELV est de plus en plus un parti qui méprise les hommes, les Blancs, les vieux, les hétérosexuels, les juifs et les asiatiques ? Ce sont des hommes Blancs d’origine européenne, hétérosexuels. Ils sont le mal incarné et se font éliminer un peu à la fois.]
Il est clair qu’à EELV tous les militants sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. Il est clair qu’on a tout intérêt à se définir comme membre d’une « minorité opprimée » si l’on veut pouvoir s’exprimer librement…
[Pour Taha Bouhafs, l’hypothèse serait qu’il va vraiment trop loin. J’ai entendu parler de viols et ce monsieur ne peut réfréner sa violence en public.]
Je ne pense pas que le problème passe par là.
[Sandrine Rousseau, qui apparaît comme une démente, n’est pas inquiétée, en partie, probablement parce qu’elle est une femme et que le féminazisme monte continuellement en puissance. Je ne comprends pas pourquoi vous les qualifiez de rebelles, susceptibles de participer à une alliance avec une gauche de travailleurs. On a là une petite bourgeoisie monstrueuse en devenir, un nouveau type d’extrême droite.]
Je ne me souviens pas avoir dit que ces « rebelles » pourraient participer à une alliance avec les travailleurs. J’ai dit exactement le contraire : la « rebellion » (ou si vous préférez, « l’insoumission ») est un geste narcissiste. C’est, suivant Giussani, la différence entre le rebelle et le révolutionnaire. Le révolutionnaire veut changer le monde. Le rebelle veut que sa rebellion se voie.
Je remarque la condamnation morale d’Elisabeth Badinter, mise au ban de la gauche par les néo-féministes. Elles privent ainsi la cause des femmes d’une brillante intellectuelle.
@ Paul
[Je remarque la condamnation morale d’Elisabeth Badinter, mise au ban de la gauche par les néo-féministes.]
Elisabeth Badinter a deux défauts rédhibitoires aux yeux des néoféministes: elle est intelligente, et elle a le sens de l’humour… et pour aggraver encore son cas, elle aime les hommes.
Je “n’élude” rien du tout. Simplement, nous ne parlons pas de la même chose. Et il n’est pire sourd qui ne veut entendre.
Qu’il me suffise de citer, de mémoire, l’écrivain Roger Vailland : “L’homme (à cette époque, on disait “homme” pour “être humain”) de gauche, c’est celui qui dit non”.
@ Parlange
[Je “n’élude” rien du tout. Simplement, nous ne parlons pas de la même chose.]
Vous n’avez toujours pas répondu à la question… peut-être parce que vous préférez “parler d’autre chose” ?
[Et il n’est pire sourd qui ne veut entendre.]
Et au pays des aveugles, les sourds sont muets…
[Qu’il me suffise de citer, de mémoire, l’écrivain Roger Vailland : “L’homme (à cette époque, on disait “homme” pour “être humain”) de gauche, c’est celui qui dit non”.]
L’homme qui dit “non” à quoi ? Parce que si être de gauche c’est dire “non” à tout…
Bonsoir, je me permets de mettre un article de Libé ici :
https://www.liberation.fr/politique/affaire-bayou-comment-des-militantes-et-des-ex-ont-mis-le-chef-dee-lv-sous-surveillance-20220930_V34QLSZHJ5GJ5K3PHVIGIHRBSE/
@ BolchoKek
[Bonsoir, je me permets de mettre un article de Libé ici : (…)]
L’article est passionnant, et montre très bien les mécanismes kafkaïens qui se mettent en place dans la gauche radicale. Ce à quoi on assiste, c’est à l’invasion de la sphère publique par la sphère privée, alors que la séparation des deux est l’essence même de la République…
Par contre, il m’est impossible de reproduire l’article en entier comme tu le proposais sans violer le droit d’auteur, puisque le texte sur le site de Libération est réservé aux abonnés…
@ Descartes
O tempora, o mores
Je constate quand même l’accélération de la vague des “féministes” enragées, en même temps que celle du “wookisme”. Les deux se définissent en creux, je veux dire par opposition. Être femme égale en droits, pour les premières, consiste hélas aussi à s’ériger en juges toutes puissantes, oserais-je dire castratrices, et de remplacer une domination par une autre. Pour les wookistes, on arrive à interdire des oeuvres, des débats, des réunions aux “non ethniques”, oui, oui, c’est comme ça que ça s’appelle. Ce phénomène ( me too, wookisme) qui nous vient des USA est un défi à la simple intelligence, comme toutes les chasses aux sorcières et autres Inquisitions. C’est vieux comme le monde. Mais contrairement au maccarthysme, l’ennemi dans la NUPES n’est pas un parti ou une idéologie honnis, l’ennemi c’est le potentiel rival au sein de son propre parti. L’interview d’hier de Yannick Jadot sur BFMTV, à 8h 30, montrait son évident embarras devant les éclats de S. Rousseau, difficile à pousser hors de son parti, sans agiter l’aréopage des Walkyries de la NUPES. Les pratiques de la FI ont fini par inspirer des vocations : entretenir une garde rapprochée, un cercle de fidèles en faisant et défaisant les favoris, et donc, pardonnez la hardiesse du rapprochement, une équipe d’amazones, exactement comme Kadhafi avait sa garde féminine, entièrement dévouée, car par rapport aux femmes voilées ça avait l’air bien plus révolutionnaire. Je suis bien étonnée de ne pas entendre plus que cela Cécile Duflot, pourtant sifflée copieusement à l’Assemblée parce qu’elle portait une (jolie) robe fleurie. Ou plutôt non, je ne suis pas si étonnée que cela , Cécile Duflot est aux oubliettes. Sandrine Rousseau n’a que faire d’une de ses semblables femmes, ex collègue à l’Assemblée et camarade de parti. Sandrine Rousseau ne connait que Sandrine Rousseau. Tout comme Mathilde Panot ne connait que Mathilde Panot, les deux ayant en commun de se servir de ce pseudo féminisme pour éliminer un potentiel rival.
Je suis curieuse de savoir comment Mélenchon (visé lui-même pour une enquête sur ses comptes de campagne), comment Mélenchon, donc, va réagir quand l’enquête sur Sofia Chikirou aura avancé. Elle va devoir répondre de ce qui lui est reproché : surfacturations, abus de biens sociaux, et surtout un mélange curieux entre son portefeuille et les finances de la FI. Elle est députée, c’est une femme ( et pour ne rien omettre c’est un secret de Polichinelle, sa compagne). Les Walkyries de la NUPES défendront- elles leur consoeur mise en cause quand l’enquête aura abouti? Disons que ce serait embêtant pour l’image de la FI si elles ne la désavouaient pas, et embêtant pour elles si elles le faisaient…
La vague “féministe” s’accélère. En consultant quelques articles, il m’est revenu qu’en 1997, Patrick Balkany fit l’objet d’une plainte de son épouse pour violence sexuelle sous la menace d’une arme. Un magnum 357. Elle se rétracta ensuite, et tout le monde au RPR, ou UMP, je sais plus, regarda ailleurs. 2010, le même est accusé de harcèlement sexuel sur son attachée parlementaire. Le même faisait partie de ceux qui sifflèrent copieusement Cécile Duflot à l’Assemblée. Qu’arriva-t-il? Rien. Il resta député et maire de Levallois. Pourquoi ? Deux réponses possibles, qui ne sont pas antagonistes. La première ? Le monde politique était encore bien masculin. Quoi que, 2010, c’est bien récent. seconde réponse : ces dames aux dents longues ne s’étaient pas encore avisées de ce que leurs accusations, leurs déclarations et autres ” tweet” vengeurs, pouvaient, en interne, être une arme redoutable dans la course au pouvoir. En 2010, il y avait encore des Partis, pas des ” mouvements” plus ou moins gazeux, avec une discipline de parti. Imagineriez-vous Rachida Dati, par exemple, dénoncer le machisme avéré et le comportement inadapté de Patrick Balkany pour se faire une place à l’UMP ou LR? Ou Nathalie Kosiusko Morizet? Et pourtant il y avait de la matière. L’innovation vint à mon sens de l’affaire Strauss-Kahn. On connaissait plus ou moins le caractère du bonhomme, chacun, comme pour Balkany, regardait ailleurs. Mais qu’aux portes du pouvoir, il se fasse éliminer pour une tentative d’agression sexuelle sur une femme, noire, et femme de chambre, personne au PS ne pouvait l’aider, sauf à se couler soi-même
Et je crois bien que ça a donné des idées à quelques-un(e)s.
@ Cherrytree
[Je constate quand même l’accélération de la vague des “féministes” enragées, en même temps que celle du “wookisme”. Les deux se définissent en creux, je veux dire par opposition.]
En fait, wokisme, néoféminisme, intersectionnalité, « diversitarisme » ont un tronc commun qui est fait de deux idées. La première, c’est l’idéologie de la « victime », qui organise les idées autour du rapport entre une société « victimaire » et un groupe « victime ». C’est une vision téléologique qui remplace le rapport d’exploitation, rapport anonyme qui relevait de la sphère économique, par un rapport personnel, individuel, qui touche les domaines du subjectif. La seconde idée, c’est la théorie de l’offense. La victime n’est pas seulement maltraitée, elle est « offensée » et a droit à ce titre à une réparation.
[Être femme égale en droits, pour les premières, consiste hélas aussi à s’ériger en juges toutes puissantes, oserais-je dire castratrices, et de remplacer une domination par une autre.]
Parce que l’objectif des néoféministes n’est pas l’égalité, mais la réparation d’une « offense ». L’universalisme des Lumières, qui prônait les mêmes droits pour tous, est mort et enterré. Nous sommes dans une société bâtie autour de l’idée de concurrence, et il ne faut pas s’étonner de voir les différents groupes entrer en concurrence pour obtenir des droits particuliers. L’idéologie de l’offense permet de soutenir cette concurrence, les souffrances d’hier justifiant les droits particuliers d’aujourd’hui…
[Mais contrairement au maccarthysme, l’ennemi dans la NUPES n’est pas un parti ou une idéologie honnis, l’ennemi c’est le potentiel rival au sein de son propre parti. L’interview d’hier de Yannick Jadot sur BFMTV, à 8h 30, montrait son évident embarras devant les éclats de S. Rousseau, difficile à pousser hors de son parti, sans agiter l’aréopage des Walkyries de la NUPES.]
Bien entendu, parce que « l’aréopage des Walkyries » – je trouve personnellement « le gang des lesbiennes » plus précis comme titre – est un groupe de pouvoir, qui a su exploiter très habilement l’idéologie gauchiste de LFI pour s’installer. Maintenant, il est difficile de le remettre à sa place sans remettre en cause l’idéologie elle-même ? Eriger en principe sacré l’idée que « il faut croire à la parole des femmes » (comme si la « parole des femmes » contenait une sorte de vérité absente dans la « parole des hommes »), c’est s’interdire toute remise en cause de cette parole. Et donc donner un pouvoir énorme à n’importe quel groupe qui prétend porter « la parole des femmes ». Ce qui arrive aujourd’hui à la NUPES est la conséquence évidente de choix idéologiques.
[Je suis curieuse de savoir comment Mélenchon (visé lui-même pour une enquête sur ses comptes de campagne), comment Mélenchon, donc, va réagir quand l’enquête sur Sofia Chikirou aura avancé. Elle va devoir répondre de ce qui lui est reproché : surfacturations, abus de biens sociaux, et surtout un mélange curieux entre son portefeuille et les finances de la FI. Elle est députée, c’est une femme ( et pour ne rien omettre c’est un secret de Polichinelle, sa compagne). Les Walkyries de la NUPES défendront- elles leur consoeur mise en cause quand l’enquête aura abouti ?]
Je ne pense pas que Chikirou aura droit à une défense appuyée. D’abord, parce qu’elle aime ostensiblement les hommes, autrement dit, elle a trahi la cause. Chikirou, quelque soient ses immenses défauts, n’a jamais joué la carte de la victime. Au contraire, elle a toujours assumé son rôle de Madame de Pompadour.
[Pourquoi ? Deux réponses possibles, qui ne sont pas antagonistes. La première ? Le monde politique était encore bien masculin. Quoi que, 2010, c’est bien récent. seconde réponse : ces dames aux dents longues ne s’étaient pas encore avisées de ce que leurs accusations, leurs déclarations et autres ” tweet” vengeurs, pouvaient, en interne, être une arme redoutable dans la course au pouvoir.]
Je pense que vous manquez l’explication matérialiste : celle d’une individualisation croissante des rapports sociaux qui poussent à des explications « victimistes » de la société. Et vous trouvez ce type d’idéologies partout, du « racisme systémique » des universitaires au complotisme des couches populaires. A la revendication sociale justifiée par le statut de travailleur se substitue une revendication sociétale fondée sur les souffrances de la « victime ». On en est à organiser des procès sans accusés ou des procédures judiciaires sans finalité – puisque les faits sont prescrits – qui n’ont d’autre but que de permettre aux « victimes » de se « reconstruire ».
Au risque de me répéter : nous vivons dans une société de marché, construite sur l’idée de concurrence. Le « victimisme » permet de transposer cette concurrence dans le domaine idéologique, transformant la vie politique en une concurrence permanente entre « victimes ». C’est pour cela que les accusations de sexisme, de racisme, de harcèlement et j’en passe ont une portée qu’elles n’avaient pas il y a dix ou vingt ans. Rachida Dati, pour reprendre votre exemple, n’aurait pas dénoncé le « machisme » pas plus que ne l’aurait fait une Marie-Claude Vaillant Couturier ou une Margaret Thatcher, parce qu’à cette époque le statut de « victime » n’apportait pas des points dans la course au pouvoir, au contraire : les peuples voulaient des leaders forts, et non des Caliméro resassant toutes les injustices dont ils avaient été victimes. Qui se souvient que dans les années 1960 le deuxième personnage de l’Etat en France était noir ? Personne, parce qu’à l’époque discourir sur les souffrances de son grand-père esclave n’apportait rien à un dirigeant politique. Aujourd’hui, l’arrivée d’un ministre d’éducation noir provoque une tempête médiatique parce que c’est la promotion d’une « victime »…
@ Descartes
[je trouve personnellement « le gang des lesbiennes » plus précis comme titre]
Je trouve ça méchant pour les lesbiennes… Je connais des lesbiennes qui n’ont rien contre les hommes et ne font pas de leur vie privée un combat politique !
@ BolchoKek
[Je trouve ça méchant pour les lesbiennes…]
Pas du tout. L’appelation “le gang des postiches” n’est en rien méchant pour ceux qui portent des postiches…
[“… pas plus que ne l’aurait fait une Marie-Claude Vaillant Couturier ou une Margaret Thatcher, parce qu’à cette époque le statut de « victime » n’apportait pas des points dans la course au pouvoir, au contraire”.]Marie-Claude Vaillant- Couturier a su porter la voix des victimes , quand il a fallu, là où il le fallait : au tribunal de Nuremberg.Si elle a pu être une députée , puis une Sénatrice, quand il n’était pas question de parité obligée, si elle a pu aussi porter la parole des femmes, ce n’était pas parce qu’elle cherchait “des points dans la course au pouvoir, mais parce qu’elle était une femme politique, éduquée par ses engagements, Résistante, déportée, dirigeante de l’union des femmes Françaises.Bref, une Communiste, qui ne confondait pas la lutte contre l’exploitation, pour l’émancipation , avec des postures victimaires de “réclamations de réparations”.J’avais bien compris votre argumentation,à laquelle vieille militante je souscris, mais je voulais simplement rappeler qui était Marie-Claude Vaillant-Couturier, déportée à Auschwitz avec Danielle Casanova, Charlotte Delbo …
@ Baruch
[Marie-Claude Vaillant- Couturier a su porter la voix des victimes , quand il a fallu, là où il le fallait : au tribunal de Nuremberg.]
Je ne pense pas que Marie-Claude Vaillant-Couturier se soit perçue elle-même comme une « victime ». Elle se considérait au contraire comme une combattante, une militante. Elle a été déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück non par accident, mais pour son engagement dans la résistance. C’était une grande dame, qui n’avait pas besoin de d’exciper de son « genre » pour imposer le respect.
[Si elle a pu être une députée , puis une Sénatrice, quand il n’était pas question de parité obligée, si elle a pu aussi porter la parole des femmes, ce n’était pas parce qu’elle cherchait “des points dans la course au pouvoir, mais parce qu’elle était une femme politique, éduquée par ses engagements, Résistante, déportée, dirigeante de l’union des femmes Françaises. Bref, une Communiste, qui ne confondait pas la lutte contre l’exploitation, pour l’émancipation, avec des postures victimaires de “réclamations de réparations”.]
Tout à fait. Et vous noterez qu’on ne trouve pas un seul « féministe » pour proposer de la faire rentrer au Panthéon, alors que Simone Veil, par exemple, est entrée sous le chœur des louanges « féministes ». Pourquoi ? Parce que Veil est le prototype de la « victime », déportée à Auschwitz pour ce qu’elle ETAIT, et non pour ce qu’elle avait FAIT. Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est exactement le contraire.
@cher Descartes
Et voici que les bras m’en tombent. Sandrine Rousseau retiré son soutien à Charlie Hebdo, au motif qu’elle y a été caricaturée. Qu’est-ce à dire? On accorde deci-delà l’imprimatur à toute critique, à condition qu’on ne soit pas soi-même visé(e,).
Voilà une belle démonstration de la démocratie à la sauce FI. Je ne dis pas NUPES par égard au PCF, dont j’espère que Fabien Roussel retirera le PCF de ces agités du cervelet. Je reprendrai ma carte quand il l’aura fait. Et encore
C’est quoi cette censure envers tout ce qui vous vise? C’est quoi cette indignation sélective?. Même Mélenchon a été caricaturé par Charlie Hebdo. Et il n’en a pas fait un fromage, accordant son droit à la liberté de la presse ( mais ne se privant pas d’insulter les journalistes, dont ma copine de classe Véronique Gaurel, qui a le tort majeur d’avoir l’accent du Midi, et qu’aucune féministe de la FI n’a soutenue. T’inquiète, les rédactions locales s’en sont chargées. Mais il n’a pas crié au scandale ni appelé à la censure, conscient de ce que les media pouvaient lui apporter.
Je ne sais quel soutien sera accordé au Grand Gourou ni à ses Gourettes girls, mais là pour le moment c’est cuit. Et vu l’intelligence à court terme de ces dames( Brassens dirait ” femelles”, féminine engeance”.j?Je me marre, d’autant plus que féministe de la première heure, ces folasses ne m’inspirent que de la consternation.
Rachida Dati a un boulevard devant elle.
@ Cherrytree
[Et voici que les bras m’en tombent. Sandrine Rousseau retiré son soutien à Charlie Hebdo, au motif qu’elle y a été caricaturée. Qu’est-ce à dire? On accorde deci-delà l’imprimatur à toute critique, à condition qu’on ne soit pas soi-même visé(e,).]
N’exagérons rien. Sandrine Rousseau n’a pas « retiré son soutien à Charlie Hebdo ». Elle a au contraire réaffirmé qu’elle continuait à le soutenir, tout en considérant que la publication était devenue « un torchon » suite à la publication d’une caricature où on la voit en train de sodomiser ce pauvre Bayou. Comme Charlie Hebdo est coutumier depuis des années de ce genre de dessins concernant d’autres personnalités, on peut se demander en effet pourquoi Rousseau a mis autant de temps à s’émouvoir… peut-être parce que c’est elle qui est visée ?
[Voilà une belle démonstration de la démocratie à la sauce FI.]
Plutôt à la sauce EELV. LFI a suffisamment d’hurluberlus en propre pour en plus devoir prendre en charge les hurluberlus écolos…
[Je ne dis pas NUPES par égard au PCF, dont j’espère que Fabien Roussel retirera le PCF de ces agités du cervelet. Je reprendrai ma carte quand il l’aura fait. Et encore]
Pour le PCF, la NUPES est essentiellement un choix de tactique électorale qui, soit dit en passant, lui a permis de sauver son groupe parlementaire. Je doute que dans la tête de la direction communiste on y voit autre chose – si ce n’est une n-ième tentative – souvenez-vous du « Front de Gauche » – de LFI de faire une OPA sur d’autres organisations.
[C’est quoi cette censure envers tout ce qui vous vise ? C’est quoi cette indignation sélective ?.]
C’est classique : ces gens n’ont pas de sens de l’humour, et cela se voit encore plus quand ce sont eux qui sont visés par la plaisanterie. Ce n’est pas le cas partout : c’est dans les réunions internes du PCF, du PS, du RPR qu’on entendait les meilleures blagues sur leurs dirigeants et leurs partis respectifs… je pense que vous connaissez l’histoire des « trois blâmes » qu’on racontait au PCF (1), ainsi que les phrases acides du RPR (sur Chirac : « on croyait qu’il était du marbre dont on fait les statues, mais il est de la faïence dont on fait les bidets »). Mais la « gauche radicale », qui se croit investie d’une mission divine, ne supporte pas la raillerie.
(1) Pour ce qui ne la connaissent pas : Igor croise Ivan dans la rue, et lui dit « j’ai cru comprendre que tu avais été exclu du Parti, qu’est ce qui s’est passé ? ». Et Ivan répond « j’ai eu les trois blâmes » (au PCUS, trois blâmes successifs entrainaient l’exclusion). Igor lui demande comment il a fait pour les avoir, et Ivan lui raconte :
« – Je m’étais endormi dans une réunion de cellule, et à un moment le secrétaire me reveille d’un coup de coude et me demande quelque chose. Alors je lui raconte que j’étais en train de rêver, que j’étais dans une réunion, et assis à ma droite il y avait dieu, et à ma gauche il y avait une motte de beurre. Alors le secretaire me dit « mais tu sais bien que dieu n’existe pas », et je lui réponds « et le beurre, lui, il existe ? ». Et j’ai eu mon premier blâme »
« Le second blâme, je l’ai eu le 1er mai. Pour préparer la fête, j’avais accroché au mur du local du Parti tous les portraits de nos dirigeants : Lénine, Staline, Trotsky, Boukharine… ». Le secrétaire est rentré, a regardé les portraits, et me crie « qu’est ce que ce porc fait là ? ». Et moi je lui réponds « lequel d’entre eux ? ». Et j’ai eu mon deuxième blâme… »
« Et le troisième ? » demande Igor. « Le troisième, je l’ai eu quand mon secrétaire de cellule m’a appelé pour me dire pourquoi j’étais absent à la dernière réunion de cellule. Je lui ai répondu que je ne savais pas que c’était la dernière, mais que si j’avais su, je serais certainement allé. »
à tous
Petit hors-sujet (encore que…) pour signaler la parution en librairie d’un petit livre de P.A Taguieff, “Qui est l’extrémiste ?” dans lequel l’effort de clarification nous vaut un tour d’horizon assez vertigineux.
@Descartes
Oh oui, cher Descartes, j’ai toujours aimé l’autodérision. Et je vous recommande la lecture de ce qui fit mes délices : “Le communisme est-il soluble dans l’alcool”. Vous connaissez peut-être? Parmi les blagues racontées, j’aime particulièrement celle du perroquet de Georges Marchais. Et celle -ci, qui date bien sûr d’avant la chute du mur de Berlin
“Quelle est la différence entre une boucherie de RFA et une boucherie de RDA?
Bah, en RFA, il y a une enseigne “Boucherie”, avec le nom du boucher, et à l’intérieur il y a de la viande. En RDA, il y a une enseigne avec le mot “viande”, et à l’intérieur il n’y a que le boucher. 😂
Sandrine Rousseau sait-elle rire??? Même Arlette Laguiller était une grande comique en comparaison.
Ceci dit, je n’aime pas trop l’expression “, le gang des lesbiennes”, car ce n’est pas gentil pour les lesbiennes. J’en connais de fort estimables qui vivent normalement, je veux dire sans mettre leur différence et leur choix en bandoulière. Ensuite, les Garrido et autres Autain n’illustrent pas vraiment l’appellation. Mais je comprends ce que vous voulez dire: ces enragées de la féminitude, avec comme marque distinctive cette fixette de l’écriture inclusive qui est une offense à la linguistique, et qui est un désastre pour les dyslexiques (malheureuse minorité plutôt importante) à laquelle personne, chez ces imbéciles, n’a pensé dans leur délire absolu. Le “gang des lesbiennes”, pour moi, et très vulgairement, serait plutôt le “gang des frustrées”,ou plus vulgairement, des “mal baisées”. Et c’est une femme qui le dit.😉
@ Cherrytree
[Oh oui, cher Descartes, j’ai toujours aimé l’autodérision. Et je vous recommande la lecture de ce qui fit mes délices : “Le communisme est-il soluble dans l’alcool”. Vous connaissez peut-être?]
Oui, je connais, mais je n’aimais pas trop. Non parce que les blagues étaient anticommunistes, mais parce qu’elles étaient assez bêtes, sans cette grâce – et cette tendresse – qui fait une bonne blague…
[Parmi les blagues racontées, j’aime particulièrement celle du perroquet de Georges Marchais.]
Pour ceux parmi les lecteurs qui n’ont pas de culture communiste, je la recopie ici :
« Du temps de la guerre froide, Marchais reçoit un coup de fil :
‘- Camarade Marchais, ici le camarade Brejnev. Je suis à Paris pour la journée ; puis-je vous rendre visite’ ?
‘- Bien sûr camarade Brejnev, c’est un grand honneur’.
Il raccroche, et son perroquet se met à crier: ‘A mort Brejnev’, ‘A mort Brejnev’ et il n’arrête pas.
On sonne à la porte et le perroquet n’arrête toujours pas. Alors Marchais le cache dans le premier endroit insonorisé qui lui vient à l’esprit : le congélateur.
Brejnev entre et Marchais lui propose, comme il se doit, une vodka.
‘- Bonne vodka, camarade Marchais. Mais nous autres soviétiques la buvons plus fraîche. Ne bougez pas, je vais chercher de la glace’.
‘- NON’!
Trop tard, Brejnev a ouvert le congélateur et se retrouve nez à nez avec un perroquet grelottant. Il le prend dans ses bras et le caresse en disant ‘pauvre petite bête’.
Marchais est bien ennuyé et doit lui expliquer toute l’histoire. A ce moment-là, le perroquet se met à crier ‘Vive Brejnev’.
Et Brejnev de dire ‘Tu vois camarade Marchais, le goulag, ça a du bon…’
[Et celle -ci, qui date bien sûr d’avant la chute du mur de Berlin (…)]
Celle-là est un bon exemple de mauvaise blague anticommuniste. Dès qu’on entend le début, on devine la fin. Et il n’y a derrière aucune trace d’intérêt ou de tendresse pour les personnages…
J’ajoute que je connais des douzaines d’histoires drôles anti-communistes, anti-socialistes, anti-chiraquiennes, anti-FN de l’époque… mais ca fait très longtemps que je n’ai pas entendu une bonne. Est-ce que l’art de la blague se perd ? Ou peut-être que les hommes politiques aujourd’hui sont tellement caricaturaux qu’il est difficile d’aller plus loin dans la caricature ?
[Ceci dit, je n’aime pas trop l’expression “, le gang des lesbiennes”, car ce n’est pas gentil pour les lesbiennes. J’en connais de fort estimables qui vivent normalement, je veux dire sans mettre leur différence et leur choix en bandoulière.]
C’est vrai. Mais le « gang des lesbiennes » n’est pas « le gang de TOUTES les lesbiennes »… comme vous dites, il y a des lesbiennes qui vivent leur orientation sexuelle comme une affaire privée et ne la portent pas en bandoulière pas plus qu’elles n’en font un sujet de revendication. C’est bien entendu leur droit et leur affaire.
[Ensuite, les Garrido et autres Autain n’illustrent pas vraiment l’appellation.]
Je ne sais pas, je n’ai pas l’honneur de les connaître dans l’intimité, et je ne connais donc pas leurs préférences sexuelles.
[Mais je comprends ce que vous voulez dire: ces enragées de la féminitude, avec comme marque distinctive cette fixette de l’écriture inclusive qui est une offense à la linguistique, et qui est un désastre pour les dyslexiques (malheureuse minorité plutôt importante) à laquelle personne, chez ces imbéciles, n’a pensé dans leur délire absolu. Le “gang des lesbiennes”, pour moi, et très vulgairement, serait plutôt le “gang des frustrées”,ou plus vulgairement, des “mal baisées”. Et c’est une femme qui le dit.😉]
Je vous laisse la responsabilité de vos paroles… que seule une femme peut tenir aujourd’hui.
Je n’ai pas l’âge d’avoir connu de bonnes blagues à ce propos…
Mais je suis friand de bonnes blagues!
Un petit exemple ?
Amicalement ,
@ Kranck
[Je n’ai pas l’âge d’avoir connu de bonnes blagues à ce propos… Mais je suis friand de bonnes blagues! Un petit exemple ?]
“Un homme s’énerve tellement à propos de la file d’attente à faire pour acheter de la vodka qu’il dit « Je vais aller au Kremlin et je vais tuer Gorbatchev. »
Lorsqu’il revient, les autres dans la file lui demandent : « Alors, as-tu tué Gorbatchev ? », et il répond : « Non, la file d’attente est encore plus longue là-bas. »” (racontée par M. Gorbatchev lui-même).
Deux Berlinois de l’Est se rencontrent dans un bar autour d’une bière.
– « Tu connais la dernière blague politique ? demande l’un.
– Non. Tu peux me la raconter, mais je te préviens : je suis de la Stasi.
– Ça fait rien, je t’expliquerai jusqu’à ce que tu comprennes. »
Ce matin, une rumeur parcourt Moscou : des chaussures sont arrivées au magasin d’état ! Aussitôt, une file d’attente interminable se forme devant la bâtisse enneigée.
Les heures passent. Vers 17 heures, un fonctionnaire sort la tête et hurle : “il n’y en aura pas pour tout le monde : les juifs, rentrez chez vous !”
Vers 19 heures, le même fonctionnaire : “On n’a pas assez de chaussures. Ceux qui ne sont pas membres du parti, vous pouvez partir !”
Vers minuit, le fonctionnaire fatigué : “Décidément, vous êtes trop nombreux, camarades. Je suis désolé, mais on ne pourra servir que les agents du KGB. Les autres camarades, revenez un autre jour…”
Vers deux heures du matin, le fonctionnaire un peu gêné revient sur le perron : “Je suis vraiment navré, chers camarades. On vient de recevoir des ordres : la distribution de chaussures est annulée…”
Alors, du petit groupe transi rassemblé devant le magasin monte un cri : “Et voilà ! Ce sont encore les juifs qui sont servis les premiers !!!”
Bonjour,
Pourquoi qualifiez-vous Jean-Luc Mélenchon de gourou ?
Ce terme à un sens, il désigne un maitre à penser indiscutable et indiscuté qui pratique la manipulation mentale, l’abus de faiblesse, le culte de la personnalité ou encore l’isolement social des « fidèles ». Aucune de ces caractéristiques ne s’applique à Mélenchon.
@ Colaux
[Pourquoi qualifiez-vous Jean-Luc Mélenchon de gourou ? Ce terme à un sens, il désigne un maitre à penser indiscutable et indiscuté qui pratique la manipulation mentale, l’abus de faiblesse, le culte de la personnalité ou encore l’isolement social des « fidèles ». Aucune de ces caractéristiques ne s’applique à Mélenchon.]
Vous allez un peu vite en besogne… diriez-vous par exemple que Jean-Luc Mélenchon n’est pas pour les insoumis « un maître à penser indiscutable et indiscuté » ? Seriez-vous en mesure de m’indiquer un dirigeant insoumis, un seul, qui sur une question de fond ait exposé publiquement le moindre désaccord, la moindre critique envers la position prise par Mélenchon – et qui ait vécu pour le raconter ? Je pourrais personnellement vous faire la longue liste de ceux qui, en désaccord avec Mélenchon, ont été poussés vers la sortie – quelquefois avec des méthodes fort contestables, comme ce fut le cas pour Thomas Guénolé – ou sont partis constatant l’hostilité de leurs camarades. Mais je pense que de ce point de vue la formule la plus éclairante est celle utilisée par Charlotte Girard, pourtant peu suspecte d’animosité personnelle envers Mélenchon, sur sa lettre de départ : « tant qu’on est d’accord tout va bien. Mais il n’y a pas de moyen de ne pas être d’accord ». Tout est dit.
Mais plus largement, vous noterez que Mélenchon parle au nom des « insoumis », nomme leurs dirigeants et décide de leurs actions alors qu’il ne détient aucune fonction dans l’organisation, aucun mandat électif de qui que ce soit. Comment expliquez-vous ce phénomène, sinon par une forme d’emprise mentale ? Connaissez-vous beaucoup de mouvements où un homme détient un tel pouvoir sans aucun mandat ? En dehors des sectes, j’ai du mal à en trouver…
Enfin, vous noterez que la France Insoumise pratique une forme de « isolement social », en exigeant de ses militants qu’ils rompent tout contact avec les personnes jugées « non sanctas » par le cabinet noir de Mélenchon. Je vous renvoie par exemple à l’affaire du « whisky tragique de Périgueux » qui avait vu un candidat LFI sanctionné pour avoir… partagé un verre avec Yves Guéna au local de campagne d’un candidat de droite (https://descartes-blog.fr/2014/02/16/whisky-tragique-a-perigueux/).
Seulement un seul ? Facile, François Ruffin, qui a critiqué les résultats de la FI dans les anciens bassins industriels du nord et de l’est. Dernièrement, il y a eu Pascale Martin qui a critiqué le tweet de Mélenchon. Aucun n’a été poussé vers la sortie.« beaucoup de mouvements où un homme détient un tel pouvoir sans aucun mandat » Seulement un seul ? Nicolas Sarkozy, qui conserve une forte influence sur son camp malgré son retrait et ses casseroles, qui a contribué à la présence de Macron au seconde tour.
Inutile d’invoquer l’emprise mentale pour expliquer le poids de Mélenchon. C’est un des fondateurs historiques du Parti de Gauche, qui conserve une forte présence médiatique et qui jouit de très bon scores aux présidentielles, naturellement il continu d’avoir de l’influence sur son mouvement, tout comme d’autres anciens chefs de file comme Jean-Marie Le Pen.Enfin vous ne pouvez pas parler d’«isolement social » pour des milliers de militants LFI sur la base d’un obscure cas qui date des municipales de 2014.
Il me semble que vous faites là des amalgames très douteux. Ce n’est pas ça l’emprise mentale ni l’isolement social. Nous parlons de gens en état de dépendance psychique qui coupent les ponts de toute leur relations sociales. Les dérives sectaires ont pour conséquence un dévouement total des « fidèles », qui y versent la totalité de leurs économies et de leurs temps, voire plus. Ça pourrait peut-être concerner LO à la limite, mais certainement pas LFI.Si la FI était seulement vaguement concerné par les dérives sectaires, alors elle devrait avoir fait l’objet de signalements à la MIVILUDES (ou ce qui en tient lieu). Ce n’est à ma connaissance pas le cas.
@ Colaux
[Seulement un seul ? Facile, François Ruffin, qui a critiqué les résultats de la FI dans les anciens bassins industriels du nord et de l’est.]
Vous avez mal lu. Je vous ai demandé « un dirigeant insoumis, un seul, qui sur une question de fond ait exposé publiquement le moindre désaccord, la moindre critique envers la position prise par Mélenchon ». Je ne me souviens pas que Mélenchon ait pris une position sur les résultats de la FI dans les anciens bassins industriels du nord et de l’est. Ruffin n’était donc pas en position de contredire une position qui n’a jamais été formulée. Par ailleurs, vous noterez que Ruffin n’est pas un « dirigeant de la FI ». C’est un député élu sous l’étiquette FI, certes, mais largement sur sa personnalité propre, et n’a jamais eu des fonctions dirigeantes dans l’appareil de la FI.
[Dernièrement, il y a eu Pascale Martin qui a critiqué le tweet de Mélenchon.]
Même remarque. Ce n’est pas la même chose d’être un élu que d’être un dirigeant. Que je sache, Pascale Martin n’a jamais occupé la moindre fonction de direction dans la France Insoumise.
[« beaucoup de mouvements où un homme détient un tel pouvoir sans aucun mandat » Seulement un seul ? Nicolas Sarkozy, qui conserve une forte influence sur son camp malgré son retrait et ses casseroles, qui a contribué à la présence de Macron au seconde tour.]
Ici, vous confondez « pouvoir » et « influence ». Sarkozy conserve une certaine influence par ses réseaux amicaux ou politiques. Mais il n’a certainement pas le pouvoir de nommer les dirigeants de LR ou d’utiliser à sa guise l’argent du parti. Mélenchon, si. Je vous rappelle comment il a désigné Quattenens « coordonnateur », pour ne donner qu’un exemple. En France, tous les partis politiques ont des statuts, instituant des organes de décision et des procédures pour les désigner. Tous sauf un, LFI. Mélenchon a d’ailleurs théorisé le mouvement « gazeux », sans statuts, sans instances, sans votes, où tout se décide on ne sait pas comment. Et ce n’est pas moi qui le dit, c’est Charlotte Girard.
Je voudrais vous poser une question : la main sur le cœur, vous pensez vraiment qu’à LFI il est possible de prendre des décisions de fond en dehors de Mélenchon, voire contre lui ?
[Inutile d’invoquer l’emprise mentale pour expliquer le poids de Mélenchon. C’est un des fondateurs historiques du Parti de Gauche, qui conserve une forte présence médiatique et qui jouit de très bon scores aux présidentielles, naturellement il continu d’avoir de l’influence sur son mouvement, tout comme d’autres anciens chefs de file comme Jean-Marie Le Pen.]
Encore une fois, il n’est pas question ici « d’influence », mais de « pouvoir ». Jean-Marie Le Pen a certainement de « l’influence » au RN. Mais cette « influence » n’a pas empêché son successeur de l’exclure. Imaginez-vous LFI exclure Mélenchon ? C’est parfaitement impossible : il n’y a pas d’instance habilité à prononcer une telle exclusion…
Au risque de me répéter : la question n’est pas ici celle de « l’influence ». Une personnalité politique, intellectuelle, sociale a toujours plus ou moins « d’influence » sur l’organisation qu’il a créée ou à laquelle il appartient. Mais ce qui rend la situation de Mélenchon singulière, c’est que lui, il y a du « pouvoir ». Quand il désigne un dirigeant, ce dirigeant acquiert automatiquement de l’autorité. Quand il lui retire sa confiance, le dirigeant en question devient un hérétique (pensez à Desbons ou a Ramaux). Quand il décide d’installer une commission pour désigner les candidats aux législatives, les militants sur le terrain acceptent ses décisions. Quand il décide lui-même de s’auto-désigner candidat dans une circonscription à la place du candidat désigné par la commission – et sans même demander l’avis de l’une ou de l’autre – les militants l’acceptent. Ce n’est pas là de « l’influence », c’est du « pouvoir ». Maintenant, posez-vous la question : comment et pourquoi les militants acceptent de se soumettre à l’arbitraire d’un seul homme ? Comment et pourquoi acceptent-ils de voter pour le candidat désigné par le doigt venu d’en haut ? Comment et pourquoi acceptent-ils de militer pour un programme dans l’élaboration duquel ils n’ont pas leur mot à dire ? Une telle démission, une telle abolition de toute volonté d’influer sur le cours des choses n’est explicable que par une forme d’emprise.
[Enfin vous ne pouvez pas parler d’«isolement social » pour des milliers de militants LFI sur la base d’un obscure cas qui date des municipales de 2014.]
Pourquoi, le passage du temps change la nature des faits ? Non. Il y a une volonté chez LFI de couper les militants de toute parole dissidente, de toute source d’information autre que celle qui véhicule le discours de sa direction. Allez sur les forums de LFI – ou croyez-moi, je les ai très longtemps fréquenté – et vous verrez le nombre d’injonctions à « ne pas écouter » tel ou tel intervenant. Ce type de réflexe est typiquement sectaire : c’est celui d’une organisation qui ne tient que par l’unité de son discours, et qui a peur de l’effet « corrupteur » de toute parole alternative.
[Il me semble que vous faites là des amalgames très douteux. Ce n’est pas ça l’emprise mentale ni l’isolement social. Nous parlons de gens en état de dépendance psychique qui coupent les ponts de toutes leurs relations sociales.]
Comme dans tout, il y a des degrés. Il y a des mouvements sectaires qui arrivent à créer une dépendance psychique totale et isolent leurs membres de tout contact, il y en a d’autres qui se contentent de formes de dépendance psychique moins brutales et qui ne créent qu’un isolement relatif. Tous les degrés sont dans la nature.
[Les dérives sectaires ont pour conséquence un dévouement total des « fidèles », qui y versent la totalité de leurs économies et de leurs temps, voire plus.]
Vous voulez dire qu’un mouvement qui obtient que ses fidèles lui versent 90% de ses économies n’est pas en « dérive sectaire » ? Et s’ils versent 99% ? Et s’ils versent 99,99% ? A partir de quel pourcentage vous êtes en « dérive sectaire » ? Vous faites comme si le monde était en noir ou blanc, alors qu’il y a une infinité de nuances de gris. Une dérive sectaire peut aboutir à un « dévouement total » ou à la « totalité des économies ». Mais elle n’est pas moins sectaire pour ne pas être « totale »…
[Si la FI était seulement vaguement concerné par les dérives sectaires, alors elle devrait avoir fait l’objet de signalements à la MIVILUDES (ou ce qui en tient lieu). Ce n’est à ma connaissance pas le cas.]
Pas nécessairement. Les signalements à la MIVILUDES ne sont nullement exhaustifs.
Donc vous écartez arbitrairement le contre-exemple de François Ruffin bien que ce soit un responsable politique très médiatisé et membre de la commission des affaires économiques au prétexte qu’il n’aurait pas de fonction de cadre dans LFI ? Ça doit limiter l’éventail à quelques dizaines de personnes tout au plus.Inutile de chercher des explications psychologiques complexe pour expliquer un phénomène simple : Les montres n’ont pas besoin de comploter pour indiquer la même heure, et Mélenchon n’a pas besoin d’exercer une quelconque emprise mentale pour attirer à lui des gens qui pensent en gros comme lui.Mélenchon a répondu et a critiquer ouvertement face caméra les positions de François Ruffin, mettant en avant ses bon scores dans certaines régions de la France périurbaines. Votre proposition est que Mélenchon écarte systématiquement les critiques en interne. Ces deux exemples récents à eux seuls montrent que c’est faux.« Imaginez-vous LFI exclure Mélenchon ? C’est parfaitement impossible » C’est vous qui l’affirmer. On n’exclut pas gratuitement. La question se poserais si et seulement s’il avait commis des actes fondamentalement opposés à l’idéologie ou la stratégie du parti, comme Jean-Marie Le Pen.« le candidat désigné par le doigt venu d’en haut ? »Simple : nous vivons dans la cinquième république, ce qu’il veut dire qu’il faut une personnalité qui sert de figure de proue pour prendre d’assault la présidentielle, dans le but d’en fonder une sixième plus parlementaire. Mais tant que nous vivrons sous la cinquième, il faudra une figure de proue, Mélenchon ou un autre.« pourquoi acceptent-ils de militer pour un programme dans l’élaboration duquel ils n’ont pas leur mot à dire ? » Parce que les militants qui adhèrent à LFI sont d’accord pour l’essentiel avec ce programme et avec la stratégie. À la différence d’autres partis, la stratégie de LFI a toujours été de se tenir fermement à un programme pour susciter la confiance des électeurs. Pour ceux que la stratégie rebute, il existe d’autres formations politiques avec plus de collégialité interne comme le PCF.Vous parlez de pouvoir, mais Mélenchon n’a plus de pouvoir à LFI, juste de l’influence. Il vit de sa retraite et peut espérer du financement du parti de gauche (et non de LFI) pour les actions d’ordre politique. Sauf si vous avez des éléments qui montrent qu’il se sert des financements du parti de gauche pour rénover son appartement ou faire des courses de chevaux. Pour le reste, LFI vit et s’organise sans Mélenchon pour l’essentiel, les cadres s’élisent entre eux.Rien à voir avec le temps qui passe ou la « nature des faits ». Vous ne pouvez pas créer une généralité sur tout un mouvement à partir d’un exemple de 2014 de la part de quelqu’un qui n’est pas non plus cadre du mouvement.« Allez sur les forums de LFI » Je cottoie moi-même lesdits forums LFI. Tout le monde est au courant de mes divergences et de mes critiques de Mélenchon – en particulier sur le nucléaire, et personne n’a cherché à m’isoler. Vous ne vous basez que sur vos impressions, sur votre propre expérience. « Comme dans tout, il y a des degrés. »Vous faites juste dans le relativisme. Les dérives sectaires désignent quelque chose de précis, qui affecte la vie de gens, une dépendance affective telle que suivie de contributions financières susceptibles de menacer jusqu’à la survie matérielle. Vous ne pouvez pas amalgamer la FI avec une secte au prétexte que « il y a des trucs qui ressemblent vaguement à ce qu’on pourrait se rattacher de loin à des dérives sectaires », sauf à y inclure la quasi-totalité des structures sociales du monde.Que dire alors de LREM, dont la structure est celle d’un parti africain ? Dont la seule raison d’exister est de défendre est de promouvoir le chef ? Son armée de perroquets qui usent de toute la mauvaise foi du monde pour défendre le chef face à ses propres contradictions ? Pourquoi Macron n’a pas droit au qualificatif de Gourou quand il décide d’écarter Stéphane Vojetta au profit de Manuel Valls pour ne citer que cet exemple ?Et Reconquête! ? Son dirigeant créer un véritable culte de la personnalité en vantant ses qualités personnelles dans ses professions de foi, son armée de fanboys avec ses pancartes « Ben voyons ! », ses supports néonazis qui tabassent les manifestants devant les meetings ?Si vous le sentez, vous êtes libre de faire vous-même un signalement à la MIVILUDES puisque vous êtes sûr de vous. Je doute fortement que cela aboutisse cependant.
@ Colaux
[Donc vous écartez arbitrairement le contre-exemple de François Ruffin bien que ce soit un responsable politique très médiatisé et membre de la commission des affaires économiques au prétexte qu’il n’aurait pas de fonction de cadre dans LFI ?]
Je n’écarte rien « arbitrairement ». Je vous avais mis au défi de trouver un DIRIGEANT de LFI qui oserait s’opposer à une POSITION PRISE PAR MELENCHON. Vous me proposez comme contre-exemple quelqu’un qui n’est pas un « dirigeant » de LFI (puisque vous admettez vous-même qu’il n’a pas de fonction dans ce parti) et qui a formulé des critiques sur des résultats électoraux sur les quels Mélenchon n’a jamais pris une « position ». Votre contre-exemple ne répond donc pas à la demande. Rien d’arbitraire là-dedans.
[Ça doit limiter l’éventail à quelques dizaines de personnes tout au plus.]
Pourquoi ? LFI a des centaines de cadres. Mais quand bien même il n’aurait que quelques dizaines, avouez que c’est étrange que dans un mouvement qui a maintenant plus de six ans d’existence pas un seul dirigeant n’ait exprimé le moindre désaccord sur un sujet de fond – et vécu pour raconter son histoire. Tous ceux qui l’ont fait l’ont fait en annonçant son départ, ou après avoir été exclus. Cela ne vous interpelle pas ? Quand Charlotte Girard, qui connaît mieux que personne les arcanes de LFI et la pensée mélenchonienne explique dans sa lettre d’adieux que « il n’y a pas moyen d’être en désaccord », qu’est-ce que vous en déduisez ?
[Inutile de chercher des explications psychologiques complexe pour expliquer un phénomène simple : Les montres n’ont pas besoin de comploter pour indiquer la même heure, et Mélenchon n’a pas besoin d’exercer une quelconque emprise mentale pour attirer à lui des gens qui pensent en gros comme lui.]
Ce serait logique que Mélenchon attire des gens qui pensent EN GROS comme lui. C’est d’ailleurs le cas dans tous les partis : les communistes sont EN GROS d’accord avec Roussel, les socialistes sont EN GROS d’accord avec Faure. Mais lorsque vous regardez plus finement, vous verrez que toutes ces organisations gèrent des désaccords, des différences, des oppositions. Qui se manifestent dans des votes des instances de direction, ou des militants lors des congrès. Toutes sauf une : LFI. Parce qu’à LFI, on ne vote pas. On ne gère pas les différences, les désaccords, les oppositions, on les supprime. Celui qui n’est pas d’accord avec le Chef a le choix de se taire ou de s’en aller.
[Mélenchon a répondu et a critiquer ouvertement face caméra les positions de François Ruffin, mettant en avant ses bon scores dans certaines régions de la France périurbaines.]
C’est donc Mélenchon qui a critiqué Ruffin, et non l’inverse…
[Votre proposition est que Mélenchon écarte systématiquement les critiques en interne. Ces deux exemples récents à eux seuls montrent que c’est faux.]
Non. Ruffin, je vous le répète, n’est pas en « interne ». En tant que député, il est élu par les citoyens de sa circonscription, dans laquelle il est bien implanté, et non désigné par Mélenchon, qui n’a aucun pouvoir de « l’écarter ». Et comme il n’exerce aucune fonction dans la structure LFI, il peut difficilement être sanctionné. C’est d’ailleurs pourquoi il bénéficie d’une marge de manœuvre que n’ont ni Quatennens, ni Panot, ni Bompard…
[« Imaginez-vous LFI exclure Mélenchon ? C’est parfaitement impossible » C’est vous qui l’affirmer.]
Non, c’est une réalité. Pour le moment, le seul décideur à pouvoir nommer, révoquer et exclure dans la structure LFI, c’est Mélenchon. Pour qu’il soit exclu, il faudrait qu’il s’exclue lui-même…
[On n’exclut pas gratuitement. La question se poserais si et seulement s’il avait commis des actes fondamentalement opposés à l’idéologie ou la stratégie du parti, comme Jean-Marie Le Pen.]
Ou bien qu’il prenne un whisky avec un candidat de droite… si cela suffit pour exclure un militant de base, pourquoi pas le chef ? La loi à LFI ne serait pas la même pour tous ?
[« le candidat désigné par le doigt venu d’en haut ? » Simple : nous vivons dans la cinquième république, ce qu’il veut dire qu’il faut une personnalité qui sert de figure de proue pour prendre d’assaut la présidentielle, dans le but d’en fonder une sixième plus parlementaire. Mais tant que nous vivrons sous la cinquième, il faudra une figure de proue, Mélenchon ou un autre.]
Et pourquoi pas « un autre » ? Les militants seraient-ils trop bêtes pour pouvoir choisir leur candidat eux-mêmes ? Vous noterez par ailleurs que le « doigt » en question ne s’arrête pas à la candidature présidentielle, il fonctionne aussi pour les législatives. Qui a décidé que Mélenchon serait candidat à Marseille en 2017 ? Mélenchon. Qui a décidé que Bompard le remplacerait en 2022 ? Mélenchon.
[« pourquoi acceptent-ils de militer pour un programme dans l’élaboration duquel ils n’ont pas leur mot à dire ? » Parce que les militants qui adhèrent à LFI sont d’accord pour l’essentiel avec ce programme et avec la stratégie.]
Comme disait je ne sais plus qui, là où tout le monde pense la même chose, il n’y a qu’un seul qui pense.
[À la différence d’autres partis, la stratégie de LFI a toujours été de se tenir fermement à un programme pour susciter la confiance des électeurs.]
Arrêtez… les communistes font cela depuis soixante-dix ans. La différence, c’est que leur programme est discuté dans les sections et les fédérations, et voté dans un congrès, et non pas écrit on ne sait pas par qui et adopté on ne sait pas comment. C’est d’ailleurs très abusif de parler de « la stratégie de LFI », comme si LFI décidait collectivement de sa stratégie. Pour être précis, il faut parler de la stratégie de Mélenchon, parce que c’est lui et lui seul qui décide.
[Pour ceux que la stratégie rebute, il existe d’autres formations politiques avec plus de collégialité interne comme le PCF.]
Je ne comprends pas cet argument. En quoi le fait que les gens qui n’aiment pas la stratégie de Mélenchon peuvent aller ailleurs change quelque chose au fait que LFI fonctionne comme une secte ? Les gens qui adhèrent à une secte ont eux aussi, dans la plupart des cas, le choix d’aller ailleurs… mais n’y vont pas.
[Vous parlez de pouvoir, mais Mélenchon n’a plus de pouvoir à LFI, juste de l’influence.]
Franchement, vous croyez ce que vous écrivez ici ? Quand Mélenchon décide décide en dernière instance et sans possibilité d’appel qui sera candidat dans telle ou telle circonscription, c’est de « l’influence » pour vous ?
[Il vit de sa retraite et peut espérer du financement du parti de gauche (et non de LFI) pour les actions d’ordre politique. Sauf si vous avez des éléments qui montrent qu’il se sert des financements du parti de gauche pour rénover son appartement ou faire des courses de chevaux.]
Là encore, je ne comprends pas votre raisonnement : si Mélenchon décide souverainement et sans rendre compte à personne à quelles actions ira le financement de LFI, alors il a le pouvoir quand bien même il n’utiliserait pas cet argent pour des usages privés.
[Pour le reste, LFI vit et s’organise sans Mélenchon pour l’essentiel, les cadres s’élisent entre eux.]
Pourriez-vous me donner un exemple où les cadres « se soient élus entre eux » ? A ma connaissance, il n’y a pas « d’élections » à LFI, et Mélenchon a même théorisé ce fonctionnement en déclarant que les votes ne servaient qu’à diviser les militants. Quant à l’idée que LFI « s’organise sans Mélenchon », j’attends là aussi un exemple de décision d’organisation prise par une instance de LFI en dehors de lui… vous allez avoir du mal, parce qu’il n’existe pas d’instance à LFI dont le pouvoir n’émane du Chef, puisqu’il n’y a pas de statuts…
[Rien à voir avec le temps qui passe ou la « nature des faits ». Vous ne pouvez pas créer une généralité sur tout un mouvement à partir d’un exemple de 2014 de la part de quelqu’un qui n’est pas non plus cadre du mouvement.]
Non, mais je peux constater que dans cette affaire une sanction a été prononcée, et que les militants de LFI – de TOUT LE MOUVEMENT donc – l’ont acceptée, puisqu’à ma connaissance il ne s’est guère levé de voix pour contester la sanction en question. Cela vous dit quelque chose, non ?
[« Allez sur les forums de LFI » Je cottoie moi-même lesdits forums LFI. Tout le monde est au courant de mes divergences et de mes critiques de Mélenchon – en particulier sur le nucléaire, et personne n’a cherché à m’isoler.]
Vous exprimez dans ces forums ces divergences et ces critiques ? Comment sont-elles reçues ? La encore, il y a une nuance entre « tout le monde connaît mes divergences » et « j’exprime mes divergences ».
[Vous ne vous basez que sur vos impressions, sur votre propre expérience.]
Que voulez-vous, tout le monde ne peut avoir accès à la vérité révélée… personnellement, je ne peux que me fonder sur ce que j’observe. N’est-ce pas votre cas aussi ?
[« Comme dans tout, il y a des degrés. » Vous faites juste dans le relativisme. Les dérives sectaires désignent quelque chose de précis, qui affecte la vie de gens, une dépendance affective telle que suivie de contributions financières susceptibles de menacer jusqu’à la survie matérielle.]
Non. Si l’on parle de « DERIVES sectaires », c’est précisément parce que certaines organisations peuvent « dériver » à des degrés divers pour s’approcher plus ou moins d’un modèle sectaire. Les « dérives sectaires » ne désignent donc pas une situation précise, mais des situations très diverses dans lesquels on trouve, à des degrés différents, quelques caractères communs.
[Vous ne pouvez pas amalgamer la FI avec une secte au prétexte que « il y a des trucs qui ressemblent vaguement à ce qu’on pourrait se rattacher de loin à des dérives sectaires », sauf à y inclure la quasi-totalité des structures sociales du monde.]
Absolument pas. Le fait que l’organisation reconnaisse l’autorité absolue et incontestable d’un homme en dehors de toute institutionnalisation, que tous ceux qui contestent cette autorité soient non seulement exclus mais salis, que l’organisation établisse une frontière entre « les notres » et « les autres », et qu’elle mette en garde en permanence ses adhérents contre tout discours qui n’émanerait pas d’elle n’est pas une « vague ressemblance ». C’est bien plus que ça.
Vous noterez que « la quasi-totalité des structures sociales du monde » ont des règles écrites ou coutumières, qui établissent des instances et des institutions aux pouvoirs bien définis et limités. Encore une fois, j’aimerais connaître votre avis : pourquoi à votre avis LFI ne s’est pas doté de statuts ? Pourquoi les décisions sont prises par un cabinet noir aux contours flous où le Chef fait et défait selon son bon plaisir ?
[Que dire alors de LREM, dont la structure est celle d’un parti africain ? Dont la seule raison d’exister est de défendre est de promouvoir le chef ? Son armée de perroquets qui usent de toute la mauvaise foi du monde pour défendre le chef face à ses propres contradictions ?]
Que dire ? Et bien… qu’il ressemble drôlement à LFI !
[Pourquoi Macron n’a pas droit au qualificatif de Gourou quand il décide d’écarter Stéphane Vojetta au profit de Manuel Valls pour ne citer que cet exemple ?]
Parce que LREM a au moins fait l’effort de se doter de statuts, de définir des instances et des procédures de désignation de ses dirigeants. Encore une fois, et au risque de me répéter : pourquoi à votre avis LFI n’a fait aucun effort pour définir des règles publiques et connues de tous de fonctionnement interne ?
[Et Reconquête! ? Son dirigeant créer un véritable culte de la personnalité en vantant ses qualités personnelles dans ses professions de foi, son armée de fanboys avec ses pancartes « Ben voyons ! », ses supports néonazis qui tabassent les manifestants devant les meetings ?]
Donc, si je comprends bien, LFI ne vaudrait pas mieux que LREM ou Reconquête ! Ais-je bien compris votre raisonnement ?
Le recours à l’argument « les autres font pareil » est généralement le degré zéro de l’argumentation.
[[« […] je ne peux que me fonder sur ce que j’observe. N’est-ce pas votre cas aussi ? » Non et j’espère que vous non plus, ou vous pourriez croire que la terre est plate.]
Pas vraiment. Quand un voilier s’éloigne, je cesse de voir le bas avant de cesser de voir le haut. Une observation qui n’est pas compatible avec une terre plate…]
Je ne rentre pas dans le débat sur la dérive sectaire de LFI, à mon humble avis notre hôte a déja plaidé avec succès son dossier dans plusieurs de ses billets et espaces commentaires.
En revanche je ne peux pas laisser passer la remarque ci-dessus, alors que c’est justement sur ce blog que j’ai appris le principe de construction institutionnelle du savoir. En effet pour savoir que la Terre et ronde, que les vaccins sont efficaces et que le boson de Higgs existe, je puis d’avantage que seulement “me fonder sur ce que j’observe”. Je peux déléguer à une institution le soin d’appliquer la méthode scientifique et me fonder ensuite sur les résultats obtenus sans en refaire personnellement l’observation.
La réponse initiale de Descartes “… personnellement, je ne peux que me fonder sur ce que j’observe.” était appliquée uniquement au sujet d’observations sur la dérive sectaire de LFI. Ce que je pense est raisonnable en l’absence d’une institution servant d’arbitre de confiance sur la question. Je m’étonne beaucoup de vous voir utiliser le même principe au sujet de l’hypothèse terraplaniste.
Ps : un grand merci pour vos billets et surtout le soin apporté aux réponses dans les commentaires!
@ Fabien
[En revanche je ne peux pas laisser passer la remarque ci-dessus, alors que c’est justement sur ce blog que j’ai appris le principe de construction institutionnelle du savoir. En effet pour savoir que la Terre et ronde, que les vaccins sont efficaces et que le boson de Higgs existe, je puis d’avantage que seulement “me fonder sur ce que j’observe”. Je peux déléguer à une institution le soin d’appliquer la méthode scientifique et me fonder ensuite sur les résultats obtenus sans en refaire personnellement l’observation.]
Vous avez tout à fait raison de me reprendre. Effectivement, la manière dont j’ai formulé mon propos peut laisser penser que je me contente d’un empirisme schématique. Vous avez raison, le principe de division du travail s’applique aussi dans le domaine de la connaissance, et sans une délégation à des institutions, l’humanité n’aurait pas pu dépasser un niveau de connaissances relativement faible.
Mais mon point visait un problème différent. Même en admettant qu’on délègue à des institutions le soin de fabriquer la connaissance, pourquoi avoir confiance dans telle ou telle institution ? Pourquoi croire l’Académie de médecine plutôt que le club des homéopathes ? Pourquoi faire confiance à la science plutôt qu’à la sorcellerie ? La réponse se trouve dans une expérience empirique : nous faisons confiance à la science parce qu’elle a montré empiriquement sa capacité à changer la vie. Les ponts construits par des ingénieurs tiennent, les ponts construits par les sorciers, non. Et nous déduisons donc qu’on peut faire confiance aux ingénieurs, et non aux sorciers. Autrement dit, la construction institutionnelle du savoir ne fait que transférer l’expérience empirique : l’être humain moyen n’a pas les moyens de vérifier « expérimentalement » que le boson de Higgs existe ou que les vaccins sont efficaces, mais il peut vérifier « expérimentalement » que la physique des particules ou la médecine scientifique donnent des résultats…
[La réponse initiale de Descartes “… personnellement, je ne peux que me fonder sur ce que j’observe.” était appliquée uniquement au sujet d’observations sur la dérive sectaire de LFI. Ce que je pense est raisonnable en l’absence d’une institution servant d’arbitre de confiance sur la question. Je m’étonne beaucoup de vous voir utiliser le même principe au sujet de l’hypothèse terraplaniste.]
Si la délégation à des institutions est indispensable au vu de la masse de connaissances que l’humanité a accumulée, il reste quand même des domaines où l’expérience individuelle permet à chacun d’entre nous de rejeter certaines hypothèses. La rotondité de la terre est l’une d’entre elles. Pour ce qui concerne la dérive sectaire de LFI, s’agissant d’établir un fait et non un mécanisme, l’observation est largement suffisante. Il faudrait certainement une étude sociologique complexe pour expliquer le POURQUOI de cette dérive. Mais pour conclure que Mélenchon exerce sur son mouvement une autorité absolue et incontestable, l’observation suffit largement.
Vous avez arbitrairement choisit des critères qui excluent François Ruffin et d’autres malgré leur importance dans le mouvement de LFI (Union populaire) qui est une coalition de coalition de mouvements. Les zététiciens l’appellent le sophisme du vrai écossais, vous excluez les cas particulier qui ne collent pas avec votre règle générale.« C’est donc Mélenchon qui a critiqué Ruffin, et non l’inverse… »Non, c’est Ruffin qui a critiqué les résultats de LFI en région, et Mélenchon (et d’autres) qui a répondu. Si comme vous le prétendez, LFI = Mélenchon, alors selon vos hypothèses ça revient au même.« Pourriez-vous me donner un exemple où les cadres « se soient élus entre eux » ? »Un seul ? Tous les responsables de la FI, dont Adrien Quattenens, sont élus par l’assemblée représentative constituée à deux-tiers de militants tirés au sort. La présidente du groupe à l’assemblée et au parlement européen sont élus par les députés. Il y a aussi le parlement de l’union populaire, qui reste consultatif mais à le mérite d’exister. Il est prévu de mettre en place des assemblées de circonscription centré autour du député ou du candidat malheureux, j’attends de voir ce que ça va donner.Vous pouvez critiquer le manque de collégialité pour le programme ou la stratégie de la FI, ce qui ce comprends, mais certainement pas qu’il serait à la botte d’un pouvoir absolu et sans partage du guide suprême.« Franchement, vous croyez ce que vous écrivez ici ? Quand Mélenchon décide décide en dernière instance et sans possibilité d’appel qui sera candidat dans telle ou telle circonscription, c’est de « l’influence » pour vous ? »À l’heure actuelle, LFI n’a pas de « chef ». Les candidats au législatives sont décidés en interne par le parti de gauche, le fonctionnement est certes obscure mais c’est vous qui donnez tout le pouvoir de décision a Mélenchon seul.« pourquoi à votre avis LFI ne s’est pas doté de statuts ? »À mon avis ? Parce que c’est le bordel à LFI. Ça essaie tout plein de choses de tous les sens, dont les assemblées régionales, les caravanes populaires et tutti quanti. Donc c’est du travail en cours et j’attends de voir comment ça va évoluer.(Si vous parliez de statut juridique, évidemment qu’ils en ont un)« Parce qu’à LFI, on ne vote pas. »Si. Mais pas pour le programme ni la stratégie parce que les adhérents qui y entrent sont pour l’essentiel d’accord. Ce serait gênant dans un pays avec parti unique ou bi-partique comme aux États-Unis.« Celui qui n’est pas d’accord avec le Chef a le choix de se taire ou de s’en aller. »Comment vous expliquez que j’y sois toujours alors ?« Les militants seraient-ils trop bêtes pour pouvoir choisir leur candidat eux-mêmes ? »Les militants s’en foutent tant que ça donne une chance de gagner et donc de dégager la cinquième république. L’important est le programme, pas la personne qui la porte.« Pour être précis, il faut parler de la stratégie de Mélenchon, parce que c’est lui et lui seul qui décide. »Vos impressions, toujours vos impressions… vous affirmez sans preuve, je rejette sans preuve.« Mélenchon décide souverainement et sans rendre compte à personne à quelles actions ira le financement de LFI, alors il a le pouvoir quand bien même il n’utiliserait pas cet argent pour des usages privés. »J’ignore comment est décidé comment sont utilisés les fonds du Parti de Gauche – c’est vous qui suggérez que Mélenchon serait seul maître à bord – mais tant bien même je n’aurais pas d’objection à ce qu’il soit utilisé pour organiser des meetings et j’en aurais pour les courses de chevaux.« Comme disait je ne sais plus qui, là où tout le monde pense la même chose, il n’y a qu’un seul qui pense. »Vous faites d’un dicton une vérité ? Très BHL.« Les gens qui adhèrent à une secte ont eux aussi, dans la plupart des cas, le choix d’aller ailleurs… mais n’y vont pas. »Et ceux qui portent des bottes ont le choix de porter des mocassins … mais ne le font pas. Corrélation n’est pas causalité, vous ne pouvez pas dire que dans une secte c’est pareil donc LFI est une secte.« des situations très diverses dans lesquels on trouve, à des degrés différents, quelques caractères communs »Situations très diverses, pourquoi pas, mais le mot « dérive sectaire » à un sens. Il y a un cahier des charges bien précis, comme déjà rappelé : emprise mentale, isolement social des militants, culte de la personnalité, sujétisation des individus avec des conséquences dommageables pour la santé physique ou mentale ou le libre arbite. Vous faites encore dans le relativisme.Je crois que vous êtes enfermé dans un biais de confirmation. Vous voyez le moindre conflit à LFI comme renforçant votre opinion déjà établie qu’il s’agit d’une secte.« Que dire ? Et bien… qu’il ressemble drôlement à LFI ! »C’est vous qui parlez plus bas du « niveau zéro de l’argumentation ». En voici un bon exemple.LFI défend le programme, pas Mélenchon.
« Pourquoi les décisions sont prises par un cabinet noir aux contours flous où le Chef fait et défait selon son bon plaisir ? »Affirmation sans preuve rejetée sans preuve.« Ou bien qu’il prenne un whisky avec un candidat de droite »Mélenchon est connu pour bien s’entendre avec Rachida Dati. Je ne sais combien de députés LFI doivent travailler avec des élus de partis adverse. Ceux qui se sont retrouvés à la buvettes auraient été exclus sans que je ne le sache ?J’ignore les détails du cas que vous mentionnez en particulier, mais vous ne pouvez pas en faire des généralités.« Parce que LREM a au moins fait l’effort de se doter de statuts … »Que dire de statuts qui permettent au chef de virer les candidats sortants à sa guise pour placer ses raclures de potes sinon qu’elles sont en trompe l’œil ?« Comment sont-elles reçues ? »De la manière la plus naturelle de monde : « Nous prenons acte de vos divergences et pouvons éventuellement en discuter ».« […] je ne peux que me fonder sur ce que j’observe. N’est-ce pas votre cas aussi ? »Non et j’espère que vous non plus, ou vous pourriez croire que la terre est plate.Les connaissances empiriques ont leur limite.« Pour le moment, le seul décideur à pouvoir nommer, révoquer et exclure dans la structure LFI, c’est Mélenchon. » Vous ne faites rien d’autre que l’affirmer, et ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve.Il est de toute façon clair qu’on ne le saura probablement jamais.« Le recours à l’argument « les autres font pareil » est généralement le degré zéro de l’argumentation. »Ce n’est pas mon argument, vous caricaturez et bottez en touche. Mon argument est que selon vos propres critères, toutes ces formations politiques devraient également être qualifiées de sectaires et leur dirigeant de gourous. Pourquoi ce n’est pas le cas ?De toute évidence, vous ne semblez pas avoir le moindre critère pertinent qui puisse rapprocher de près ou de loin le fonctionnement de LFI à celui d’une secte, qui n’a rien à voir avec l’influence du « chef » ou la question de statuts. Pas d’emprise mentale, pas d’isolement social des militants, pas de culte de la personnalité, rien qui ne définit une « secte ».Je vous invite donc a assumer votre position, à rapporter la FI à la MIVILUDES et à partager leur réponse quand ils vous riront au nez.
@ COLAUX
[Vous avez arbitrairement choisit des critères qui excluent François Ruffin et d’autres malgré leur importance dans le mouvement de LFI (Union populaire) qui est une coalition de coalition de mouvements.]
Nullement. Je vous ai posé une question, vous avez préféré répondre à une autre, c’est tout. Ma question portait sur le fonctionnement INTERNE de LFI, vous me répondez en donnant comme exemple un personnage qui ne participe pas à ce fonctionnement.
Ruffin n’est pas un « insoumis », il est ce qu’on appelait autrefois un « compagnon de route ». LFI tire un avantage d’avoir dans ses rangs une personnalité connue est respecté dans certains cercles altermondialistes, et Ruffin tire un certain avantage à être soutenu par LFI. Cet intérêt réciproque permet à Ruffin de bénéficier d’une certaine liberté en échange d’une relative discipline. Mais les choses sont très différentes lorsque vous considérez des gens venus de l’intérieur du mouvement, qui doivent tout au Gourou, et qui par conséquent peuvent être faits ou défaits par lui.
[Les zététiciens l’appellent le sophisme du vrai écossais, vous excluez les cas particulier qui ne collent pas avec votre règle générale.]
Je « n’exclus » rien du tout. Je vous ai posé une question précise, celle de trouver un exemple d’un DIRIGEANT de LFI qui se soit permis de critiquer sur le fond Mélenchon et qui ait conservé sa place. Donner comme exemple une personnalité qui n’est pas un DIRIGEANT, c’est refuser de répondre à la question. C’est aussi simple que cela. Aucun sophisme là-dedans : si vous me demandez de citer un auteur anglais de théâtre et je vous cite un cinéaste français, je suis hors sujet. Et la zététique n’a rien à voir là-dedans.
[« C’est donc Mélenchon qui a critiqué Ruffin, et non l’inverse… » Non, c’est Ruffin qui a critiqué les résultats de LFI en région, et Mélenchon (et d’autres) qui a répondu.]
C’est bien ce que j’ai dis : Ruffin a critiqué des RESULTATS, et non la position de Mélenchon. A l’inverse, Mélenchon dans sa réponse a critiqué la position de Ruffin…
[Si comme vous le prétendez, LFI = Mélenchon,]
Je n’ai jamais prétendu pareille chose. Je vous ai dit que Mélenchon a un pouvoir absolu sur LFI, et que par conséquent on ne peut parler de « politiques de LFI » ou de « programme de LFI », puisqu’il s’agit du programme ou des politiques décidées par Mélenchon. Mais je n’ai jamais confondu l’instrument et l’homme qui le manie…
[« Pourriez-vous me donner un exemple où les cadres « se soient élus entre eux » ? » Un seul ? Tous les responsables de la FI, dont Adrien Quattenens, sont élus par l’assemblée représentative constituée à deux-tiers de militants tirés au sort.]
Vous faites erreur. La désignation de Quatennens comme « coordonateur » a été annoncée par Mélenchon le 22 juin 2019, en ouverture de la première journée de « l’assemblée représentative », et sans qu’aucun vote ne soit organisé. Et il n’y a pas que lui. Dans une note interne confidentielle rédigée à l’époque par une quarantaine de dirigeants de LFI aussi éminentes Charlotte Girard, Manon Le Breton ou Hélène Franco, on peut lire ceci : « « Aucune véritable instance de décision collective ayant une base démocratique n’a été mise en place. (…) Les décisions stratégiques fondamentales sont finalement prises par un petit groupe de personnes, dont on ne connaît même pas précisément la démarcation – prérogatives, champ d’action, identité, statut sans qu’ils aient pour autant reçu de véritable délégation de la part du mouvement pour le faire ». Difficile de concilier ces paroles avec votre théorie d’une direction « élue »…
[La présidente du groupe à l’assemblée et au parlement européen sont élus par les députés.]
Ce sont les règles imposées par le règlement des assemblées en question, les « insoumis » n’ont donc guère le choix. Vous noterez cependant qu’à cette élection, il n’y a jamais qu’un seul candidat, choisi par des voies mystérieuses… Qui à votre avis a décidé que Mathilde Panot serait la seule candidate à la présidence du groupe ?
[Il y a aussi le parlement de l’union populaire, qui reste consultatif mais à le mérite d’exister.]
Comment et par qui ses membres ont-ils été choisis ?
[Vous pouvez critiquer le manque de collégialité pour le programme ou la stratégie de la FI, ce qui ce comprends, mais certainement pas qu’il serait à la botte d’un pouvoir absolu et sans partage du guide suprême.]
Et bien, si le mouvement n’est pas « à la botte d’un pouvoir absolu et sans partage du guide suprême », alors il devrait être possible de trouve un ou deux exemples ou le mouvement ait pris une décision, choisi une ligne, mis en œuvre une stratégie à l’opposé de celle souhaitée par le « guide suprême ». Or, chaque fois que je vous pose cette question, vous évitez de donner une réponse. Je ne demande pas beaucoup : un ou deux exemples me suffiront. Mais non, ces exemples sont introuvables. Alors de deux choses l’une : ou bien le gourou a un « pouvoir absolu et sans partage » pour imposer ses décisions à ceux qui ne sont pas d’accord, ou bien il exerce une telle emprise que, comme le dit Girard, « il n’y a pas de moyen d’être en désaccord ». Je vous laisse choisir…
[« Franchement, vous croyez ce que vous écrivez ici ? Quand Mélenchon décide décide en dernière instance et sans possibilité d’appel qui sera candidat dans telle ou telle circonscription, c’est de « l’influence » pour vous ? » À l’heure actuelle, LFI n’a pas de « chef ». Les candidats aux législatives sont décidés en interne par le parti de gauche,]
J’ai l’impression que vous connaissez mal le fonctionnement de votre propre organisation. Les candidatures sont décidées par une « commission des candidatures » dont les membres sont nommés par une procédure opaque mais dont on peut deviner qui a le dernier mot. Et non content de cela, Mélenchon est deux fois au moins passé publiquement par-dessus la commission. Une fois, lorsqu’il a décidé d’être candidat à Marseille alors que la commission avait déjà désigné quelqu’un. Le malheureux a appris par la presse qu’on lui avait pris sa place. La deuxième fois, lorsqu’il a désigné Bompard pour être son successeur, sans prendre la peine de demander l’avis de la commission en question. Vous avez raison de dire que LFI n’a pas de « chef ». Un « chef » est désigné dans le cadre d’un dispositif réglementaire, avec des pouvoirs définis et limités. LFI n’a pas un « chef », elle a un « gourou », dont les pouvoirs sont illimités, parce qu’ils ne sont définis par aucun texte, limités par aucune instance.
[le fonctionnement est certes obscure mais c’est vous qui donnez tout le pouvoir de décision a Mélenchon seul.]
Quand je vois une organisation comptant des milliers de militants venus d’horizons très différents et qui pourtant est toujours d’accord avec un homme, je me dis qu’une telle unanimité ne peut être le fruit d’une coïncidence… Vous savez, j’ai longtemps milité au PCF, du temps du « stalinien » Georges Marchais. Et bien, il est arrivé plusieurs fois que, tout dirigeant suprême qu’il était, il soit mis en minorité au Bureau Politique. Pouvez-vous me citer une fois, une seule, où Mélenchon ait été mis en minorité dans son mouvement ?
[« pourquoi à votre avis LFI ne s’est pas doté de statuts ? »À mon avis ? Parce que c’est le bordel à LFI. Ça essaie tout plein de choses de tous les sens, dont les assemblées régionales, les caravanes populaires et tutti quanti.]
Mais curieusement, on essaye « plein de choses », mais surtout pas d’écrire des statuts. Et contrairement à ce que vous croyez, ce n’est pas parce que « c’est le bordel ». Cette absence de statuts a été formellement théorisée par Mélenchon, dans le fameux article dans lequel il parle d’un « mouvement gazeux ». Un caractère « gazeux » qui justement lui permet de conserver un contrôle absolu sur son mouvement. Faites voter les militants, et vous prenez toujours le risque qu’ils votent contre vous…
[Donc c’est du travail en cours et j’attends de voir comment ça va évoluer.]
Ce genre de raisonnement tenait quand LFI avait un an. Mais après six ans d’existence, c’est un peu maigre.
[(Si vous parliez de statut juridique, évidemment qu’ils en ont un)]
Vous confondez ici « statut » et « statuts ». Je parle de « statuts », c’est-à-dire, d’un texte qui régule le fonctionnement d’une institution, qui établit les instances et définit leurs compétences, leurs pouvoirs et leurs modes de désignation, qui détermine les conditions d’adhésion et d’exclusion… bref, qui sont à une organisation ce qu’une constitution est à un état.
[« Parce qu’à LFI, on ne vote pas. » Si. Mais pas pour le programme ni la stratégie parce que les adhérents qui y entrent sont pour l’essentiel d’accord.]
Comment le savez-vous ? Le fait qu’ils adhèrent n’est pas preuve suffisante. Il suffit de voir ce qui se passe dans les autres partis, ceux où l’on vote. On peut être adhérent au PCF et ne pas être d’accord avec la stratégie du Parti (pensez par exemple au vote pour décider s’il fallait ou non présenter un candidat communiste à la présidentielle). On peut adhérer au PS et ne pas être d’accord avec la stratégie du Parti (pensez au débat sur l’adhésion ou non à la NUPES). Alors, pourquoi en irait-il différemment à LFI ? Pourquoi l’adhésion à LFI garantit par elle-même un accord « essentiel » sur la stratégie ?
Je vais vous proposer une réponse : parce qu’adhérer au PS ou au PCF est un geste politique, alors que l’adhésion à LFI est un geste religieux. On adhère à LFI comme on adhère à une église – ou une secte – et l’adhésion vaut acceptation du dogme. Cette réponse, je sais, ne vous satisferait pas. Alors, je serais intéressé de connaître la votre…
[« Celui qui n’est pas d’accord avec le Chef a le choix de se taire ou de s’en aller. » Comment vous expliquez que j’y sois toujours alors ?]
Probablement, parce que vous vous taisez. Je vous ai demandé je crois dans quel moyen vous avez rendu publics vos désaccords. J’attends toujours la réponse…
[« Les militants seraient-ils trop bêtes pour pouvoir choisir leur candidat eux-mêmes ? » Les militants s’en foutent tant que ça donne une chance de gagner et donc de dégager la cinquième république. L’important est le programme, pas la personne qui la porte.]
Dans ce cas, pourquoi ne pas les faire voter ? Si je suis votre raisonnement, cela ne comporte aucun risque et ne ferait que donner à la candidature une plus grande légitimité…
Si Mélenchon a décidé qu’on ne vote pas à LFI, c’est parce que parler de vote implique parler de débat, de confrontation d’opinions différentes. Et c’est exactement ce que Mélenchon ne veut à aucun prix. C’est d’ailleurs lui-même qui le dit, lorsqu’il parle des votes comme facteur de division et donne à ce propos les effets délétères de la guerre des courants au PS.
[« Pour être précis, il faut parler de la stratégie de Mélenchon, parce que c’est lui et lui seul qui décide. » Vos impressions, toujours vos impressions… vous affirmez sans preuve, je rejette sans preuve.]
Sans preuve peut-être, mais avec un faisceau d’indices impressionnant. Prenez par exemple le texte de Girard et al. « Aucune véritable instance de décision collective ayant une base démocratique n’a été mise en place. (…) Les décisions stratégiques fondamentales sont finalement prises par un petit groupe de personnes, dont on ne connaît même pas précisément la démarcation – prérogatives, champ d’action, identité, statut sans qu’ils aient pour autant reçu de véritable délégation de la part du mouvement pour le faire ». Or, on ne peut que constater que ces décisions, sans aucune exception, ne contredisent jamais les positions du gourou. Admettez qu’une telle coïncidence est troublante…
[« Mélenchon décide souverainement et sans rendre compte à personne à quelles actions ira le financement de LFI, alors il a le pouvoir quand bien même il n’utiliserait pas cet argent pour des usages privés. » J’ignore comment est décidé comment sont utilisés les fonds du Parti de Gauche – c’est vous qui suggérez que Mélenchon serait seul maître à bord – mais tant bien même je n’aurais pas d’objection à ce qu’il soit utilisé pour organiser des meetings et j’en aurais pour les courses de chevaux.]
Si « vous ne savez pas comment sont utilisés les fonds », vous pourriez difficilement avoir des « objections » si l’argent était mal utilisé. Si je vous dis par exemple que cet argent est utilisé pour enrichir un certain nombre de camarades à travers des entreprises qui surfacturent à LFI des prestations, quelle conclusion tireriez-vous ?
Mais plus fondamentalement, trouvez-vous normal qu’étant militant d’une organisation vous n’ayez aucun moyen de demander des comptes sur comment l’argent de votre organisation est utilisé ?
[« Comme disait je ne sais plus qui, là où tout le monde pense la même chose, il n’y a qu’un seul qui pense. » Vous faites d’un dicton une vérité ?]
Non, juste une illustration. Ce qui m’étonne est que vous trouviez normal que dans une organisation comptant des milliers de membres venant d’horizons économiques, sociaux, politiques, intellectuels très différents, il y ait unanimité pour soutenir les choix – tous les choix – d’un seul homme. Si l’on exclut une improbable coïncidence, il faut se demander quel est le mécanisme qui assure une telle unanimité. On peut en tout cas constater qu’on ne retrouve une telle unanimité dans aucune organisation politique. Ce type de phénomène ne se trouve que dans les organisations sectaires. Même les églises ont leurs dissidents…
[Très BHL.]
Ce genre d’amalgames est intellectuellement malhonnête, et ne fait en rien avancer le débat. Je ne pense pas avoir usé à votre égard des attaques ad hominem, rendez moi la politesse.
[« Les gens qui adhèrent à une secte ont eux aussi, dans la plupart des cas, le choix d’aller ailleurs… mais n’y vont pas. » Et ceux qui portent des bottes ont le choix de porter des mocassins … mais ne le font pas.]
Bien sur que si. La plupart des gens ne portent pas un seul type de chaussures, ils en changent selon l’occasion et leur humeur. Votre analogie n’est pas très pertinente…
[Corrélation n’est pas causalité, vous ne pouvez pas dire que dans une secte c’est pareil donc LFI est une secte.]
Non, mais corrélation implique qu’il y ait un mécanisme sous-jacent qui maintient cette corrélation.
[« des situations très diverses dans lesquels on trouve, à des degrés différents, quelques caractères communs » Situations très diverses, pourquoi pas, mais le mot « dérive sectaire » à un sens. Il y a un cahier des charges bien précis, comme déjà rappelé : emprise mentale, isolement social des militants, culte de la personnalité, sujétisation des individus avec des conséquences dommageables pour la santé physique ou mentale ou le libre arbite.]
Oui, mais encore une fois, ce cahier des charges peut être rempli a des degrés divers. Si vous réduisez l’emprise sectaire non seulement à la réalisation de TOUS ces éléments, mais à leur réalisation d’une manière ABSOLUE, alors vous n’allez pas trouver beaucoup d’organisations en dérive sectaire…
[Vous voyez le moindre conflit à LFI comme renforçant votre opinion déjà établie qu’il s’agit d’une secte.]
Je ne comprends pas très bien ce raisonnement. Ce qui me fait penser qu’il y a un fonctionnement sectaire à LFI, c’est précisément qu’il n’y a pas de « conflit ». Dès qu’un désaccord apparaît, celui qui le porte est désigné comme un corps étranger et expulsé sous les quolibets et les calomnies. En démocratie, le conflit est sain, et les organisations les plus puissantes et créatives sont celles qui arrivent à gérer les conflits sans les évacuer.
[« Que dire ? Et bien… qu’il ressemble drôlement à LFI ! » C’est vous qui parlez plus bas du « niveau zéro de l’argumentation ».]
Vous me posez une question, je vous réponds… j’ignorais que vous souhaitiez une argumentation.
[LFI défend le programme, pas Mélenchon.]
C’est inexact : chaque fois que Mélenchon a fait ou dit une bêtise, le mouvement l’a défendu mordicus, y compris lorsque c’était indéfendable. Quant au programme, c’est le programme de Mélenchon.
[« Pourquoi les décisions sont prises par un cabinet noir aux contours flous où le Chef fait et défait selon son bon plaisir ? » Affirmation sans preuve rejetée sans preuve.]
Je vous ai donné plusieurs « preuves ». Par exemple, la manière dont Mélenchon s’est auto-désigné candidat à Marseille, défaisant par cette décision la désignation faite par la commission des candidatures. Et je vais citer pour la troisième fois la note interne rédigée par Girard et al. : « « Aucune véritable instance de décision collective ayant une base démocratique n’a été mise en place. (…) Les décisions stratégiques fondamentales sont finalement prises par un petit groupe de personnes, dont on ne connaît même pas précisément la démarcation – prérogatives, champ d’action, identité, statut sans qu’ils aient pour autant reçu de véritable délégation de la part du mouvement pour le faire ».
Je vous ai exposé dix fois ces faits, vous les ignorez. Pas une seule fois vous n’avez répondu sur le fond. J’en conclus que vous ne voulez pas les voir…
[« Ou bien qu’il prenne un whisky avec un candidat de droite » Mélenchon est connu pour bien s’entendre avec Rachida Dati. Je ne sais combien de députés LFI doivent travailler avec des élus de partis adverse. Ceux qui se sont retrouvés à la buvettes auraient été exclus sans que je ne le sache ? J’ignore les détails du cas que vous mentionnez en particulier, mais vous ne pouvez pas en faire des généralités.]
Ce n’est pas parce que vous « ignorez les détails du cas » que celui-ci n’existe pas. Le candidat a bien été exclu, et les militants LFI ont accepté cette sanction sans protester. Maintenant, si vous me dites que Mélenchon peut prendre un whisky avec qui il veut, je ne peux que signaler un étrange « deux poids deux mesures »…
[« Parce que LREM a au moins fait l’effort de se doter de statuts … » Que dire de statuts qui permettent au chef de virer les candidats sortants à sa guise pour placer ses raclures de potes sinon qu’elles sont en trompe l’œil ?]
Qu’au moins ils ont le mérite d’exister. La pire des constitutions vaut mieux que pas de constitution du tout.
[« Comment sont-elles reçues ? »De la manière la plus naturelle de monde : « Nous prenons acte de vos divergences et pouvons éventuellement en discuter ».]
Et ensuite ? Vous avez pu « éventuellement en discuter » ? A votre avis, que se passerait-il si vous exprimiez ces divergences en public, et non sur un forum interne ?
[« […] je ne peux que me fonder sur ce que j’observe. N’est-ce pas votre cas aussi ? » Non et j’espère que vous non plus, ou vous pourriez croire que la terre est plate.]
Pas vraiment. Quand un voilier s’éloigne, je cesse de voir le bas avant de cesser de voir le haut. Une observation qui n’est pas compatible avec une terre plate…
[Les connaissances empiriques ont leur limite.]
Laquelle ? C’est quoi pour vous une connaissance « non-empirique » ? Il n’y a pas de connaissance scientifique qui ne soit issue de la confrontation avec l’expérience. Relisez Popper.
[« Pour le moment, le seul décideur à pouvoir nommer, révoquer et exclure dans la structure LFI, c’est Mélenchon. » Vous ne faites rien d’autre que l’affirmer, et ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve.]
Encore une fois, je vous ai exposé les faits. Et le fait est qu’à LFI personne n’a jamais été nommée contre la volonté de Mélenchon, personne n’a jamais été exclue qu’il n’ait pas voulu exclure. Est-ce raisonnable d’attribuer cette remarquable coïncidence au hasard ?
[Il est de toute façon clair qu’on ne le saura probablement jamais.]
On le sait déjà. Ne m’obligez pas à citer une fois de plus Charlotte Girard… dont le témoignage coïncide d’ailleurs avec ceux de pas mal d’autres personnalités ayant quitté LFI. En cela, d’ailleurs, LFI s’ajuste au fonctionnement sectaire : les seules informations proviennent de ceux qui ont quitté le groupe…
[Mon argument est que selon vos propres critères, toutes ces formations politiques devraient également être qualifiées de sectaires et leur dirigeant de gourous.]
Bien sur que non. Dans les autres formations politiques, les dirigeants en place sont régulièrement contestés à l’intérieur même de l’organisation, et dans certains cas mis en minorité et obligés à laisser leur place. Des propositions sont régulièrement mises au vote, et peuvent être battues. La rédaction des programmes donne lieu à des débats, et le dirigeant suprême, tout suprême qu’il est, est souvent obligé de faire des concessions pour faire passer le texte. Je tiens bien entendu des exemples à votre disposition, mais je pense que vous êtes tout à fait capable d’en citer vous-même.
Regardons maintenant LFI. Qu’est ce qu’on peut constater ? Que les dirigeants ne sont jamais contestés, qu’il n’y a pas de vote qui pourrait les mettre en minorité, qu’ils ne sont jamais obligés de laisser la place – sauf par la décision du tout-puissant gourou. Que le dirigeant suprême fabrique le programme à sa convenance. Des différences assez larges, vous ne trouvez pas ?
[De toute évidence, vous ne semblez pas avoir le moindre critère pertinent qui puisse rapprocher de près ou de loin le fonctionnement de LFI à celui d’une secte, qui n’a rien à voir avec l’influence du « chef » ou la question de statuts.]
Affirmation sans preuves qui peut être rejetée sans preuve. Tiens, je me demande où j’ai pu trouver cette expression…
La répétition d’une affirmation n’est pas un argument. Je vous ai donné un grand nombre d’exemples, j’ai cité des témoignages d’anciens dirigeants, et à chaque fois vous répétez votre « sans preuves » sans même prendre la peine de répondre aux faits. Remarquez, si cela vous fait plaisir d’adorer un gourou et le suivre acritiquement, si cela ne vous gêne pas que le gourou et sa « cour » décident de tout, y compris de l’utilisation de l’argent du mouvement, sans vous en rendre compte ou demander votre avis, c’est votre problème, pas le mien. Cela étant dit, il arrivera un jour où vous vous rendrez compte que l’argent et l’effort militant que vous avez apporté au mouvement aura été détourné et utilisé pour des buts auxquels vous ne souscrivez pas. Un jour, vous vous demanderez comment vous avez pu être aussi aveugle, comment avez-vous pu refuser de voir ce qui était évident. Ce jour-là, souvenez-vous de cet échange.
[Pas d’emprise mentale, pas d’isolement social des militants, pas de culte de la personnalité, rien qui ne définit une « secte ».Je vous invite donc a assumer votre position, à rapporter la FI à la MIVILUDES et à partager leur réponse quand ils vous riront au nez.]
J’ai des choses plus utiles à faire avec mon temps que d’essayer de sauver des gens qui ne veulent pas être sauvés. Si vous voulez entretenir un gourou, c’est votre problème, pas le mien.
[[Et Reconquête! ? Son dirigeant créer un véritable culte de la personnalité en vantant ses qualités personnelles dans ses professions de foi, son armée de fanboys avec ses pancartes « Ben voyons ! », ses supports néonazis qui tabassent les manifestants devant les meetings ?]]
A droite effectivement, nous n’avons pas la même culture démocratique interne que la gauche, et nous suivons effectivement des personnalités que nous avons identifiées comme défendant un projet de société proche de celui que nous souhaitons, et le problème du “culte du chef” tient en fait surtout en l’incarnation, le modèle indépassable de Charles de Gaulle écrasant tout sur son passage. Je vous le dis tout de go, je n’ai strictement rien à foutre du respect des statuts de Reconquête, ce que je veux, c’est du Zemmour (à savoir, une droite gaulliste, libérale en économie, sauvegardant le service public, assurant le régalien, souverainiste, ferme sur l’immigration et intraitable sur l’assimilation, conservatrice et protégeant la famille), si demain Zemmour meurt et que Marion Maréchal est la mieux qualifiée pour défendre ces idées, et bien ce sera elle (bien que je n’apprécie pas du tout sa famille et préfère de loin un G Peltier).
Ceci étant dit, s’agissant d’Eric Zemmour, il était évident que n’étant pas connu comme un homme politique ayant exercé des responsabilités, il devait, dans le cadre d’une campagne électorale, vanter ses qualités personnelles, exercice qui prêtait d’autant moins à discussion que l’élection dont il s’agissait est éminemment personnelle. J’ajoute que nos adversaires, qu’ils soient politiques ou médiatiques, s’étant attaché à le diaboliser, il était indispensable de répondre à ces critiques en mettant en avant ses qualités humaines.
Autre point, si vous avez beau jeu de critiquer “l’armée de fanboy avec ses pancartes “Ben voyons”!”, je me permets de vous faire remarquer que le principe d’un meeting politique est de galvaniser ses soutiens et d’entraîner, par l’enthousiasme qui s’en dégage, une dynamique positive.
Et de ce point de vue, pour avoir assisté aux trois meetings parisiens d’Eric Zemmour, je trouve que c’était réussi : ce n’est pas de notre faute si les meetings de nos concurrents, qu’il s’agisse de Valérie Pécresse ou de Marine Le Pen ont été particulièrement peu marquants, la première en raison de ses piètres talents d’oratrices, et la seconde parce que sa stratégie était de se faire discrète.
Bref, j’entends votre critique, mais je peux vous garantir que si l’on pouvait évidemment trouver des supporters à l’enthousiasme excessif à Reconquête, tous les autres partis auraient aimé en dire de même.
Sur ces points, un débat entre nous peut très bien s’instaurer, même si j’ai conscience qu’il s’agissait d’une balle perdue dans un débat sur la gauche et que je ne suis pas sûr que vous le souhaitiez. En fait, si j’ai réagi, c’est que je me sens particulièrement insulté lorsque vous prétendez que des “supporters néonazis” auraient profité de nos meeting pour tabasser des manifestants.
Il n’y a évidemment aucun “néo-nazi” supportant Reconquête, le nazisme étant une idéologie explicitement dirigée contre la France, et dont l’antisémitisme est là-encore évidemment totalement incompatible avec la désignation d’un dirigeant dont personne n’ignore la confession juive.
Vous reprenez là une attaque absolument ignoble de Marine Le Pen, dont je m’étonne d’ailleurs qu’elle n’ait pas fait plus grand bruit : si elle avait concédé, devant l’absurdité de cette prétention, qu’Eric Zemmour n’était pas néo-nazi, elle expliquait que son entourage l’était, ajoutant benoîtement qu’elle pouvait en attester pour bien les connaître puisqu’elle aurait exclu du FN les personnes visées. Sauf qu’il suffisait de les lister pour s’apercevoir qu’aucune, bien qu’ayant soutenu publiquement le candidat, n’avait jamais fait partie de son entourage proche ou même éloigné, alors qu’il s’agissait d’anciens candidats ou cadres du RN, parfois à des niveaux importants. Par dessus le marché, s’agissant de plus proéminent d’entre eux, le fameux Thomas Joly du “Parti de la France” (qui au passage est plus un pétainiste qu’un néo-nazi s’il fallait qualifier la “pensée” de ce que je suis désolé de qualifier de cas social), il s’avère qu’il n’a en fait jamais été exclu du FN mais était parti de son plein gré.
Dans n’importe quel pays à peu près normal, Marine Le Pen aurait été, à raison, vertement critiquée voire pourfendue pour avoir ainsi traîné dans la boue son adversaire sans s’apercevoir que c’était de sa propre fange qu’elle se recouvrait. Mais comme c’était Zemmour, alors en pleine dynamique et qui faisait alors peur à toute la classe politique, c’était passé crème.
Ce qui est vrai en revanche, c’est qu’il y a eu deux cas distincts : dans un meeting, un supporter a été vu faisant un geste qui a été interprété comme un salut nazi, ce qui a fait à raison scandale. Sauf qu’il a été immédiatement exclu du meeting. Il se trouve que l’un des responsables de la sécurité du meeting m’a confirmé qu’en réalité son geste n’avait rien à voir : alors que Marion Maréchal envoyait des baisers à la salle, il a voulu répondre et sa maladresse a fait qu’il a été interprété comme je l’ai dit : pour ne pas rajouter dans la polémique, Eric Zemmour a préféré s’en tenir à la seule version de son exclusion, ce en quoi à mon avis il a eu grand tort.
Il y a eu également des scènes de violence lors du grand meeting de Villepinte, où des militants de SOS Racisme ont déployé un message qui en gros insultait les supporters de Zemmour en sous-entendant que nous serions racistes. Et oui, des imbéciles présents dans la salle, dont l’un est Louis de C, activiste d’un groupuscule d’extrême droite, ont perdu leurs nerfs et ont frappé ces perturbateurs, occasionnant ce moment mémorable de télévision où une jeune femme demandait à quelqu’un de ne pas lui essuyer le visage pour que ses blessures superficielles se voient mieux devant les caméras. Eric Zemmour s’est très rapidement désolidarisé de ces actes et a condamné avec la plus grande des fermetés tous ceux qui commettraient des violences en se réclamant de lui.
J’ajoute enfin que la calomnie que vous avez proféré est d’autant plus abjecte que ce sont bien les soutiens de Reconquête qui ont fait l’objet de menaces d’actions violentes, et ce sont par exemple des groupes des prétendus “anti-fas” qui ont au départ tenté de perturber ce meeting de Villepinte. J’y étais, et je peux témoigner de ce que mon voisin, un petit retraité tout mignon avec un béret (ça m’avait marqué), était terrorisé : il m’a dit ainsi avoir garé sa voiture à plusieurs kilomètres de peur de la voir vandalisée.
@ Tythan
[A droite effectivement, nous n’avons pas la même culture démocratique interne que la gauche, et nous suivons effectivement des personnalités que nous avons identifiées comme défendant un projet de société proche de celui que nous souhaitons, et le problème du “culte du chef” tient en fait surtout en l’incarnation, le modèle indépassable de Charles de Gaulle écrasant tout sur son passage.]
Je ne dirais pas que la droite n’a pas de culture démocratique. Je dirais plutôt que la gauche a une culture institutionnelle là où la droite a une culture tribale. A gauche la démocratie se traduit par des débats sur des textes, des votes et des élections, à droite par la guerre permanente entre les différentes tribus. L’image de « Charles de Gaulle écrasant tout sur son passage » est largement une fiction : De Gaulle a présidé une droite divisée en tribus dont les rapports étaient parsemés de coups bas, de complots, de couteaux dans le dos… une guerre permanente que le grand Charles faisait semblant de ne pas voir.
A gauche, où les institutions sont fortes, on arrive au pouvoir en contrôlant l’appareil. A droite, on arrive au pouvoir en montrant une capacité à réunir les tribus derrière soi en leur promettant une part du gâteau en cas de victoire. Sarkozy et Hollande illustrent à la perfection cette opposition.
[Ceci étant dit, s’agissant d’Eric Zemmour, il était évident que n’étant pas connu comme un homme politique ayant exercé des responsabilités, il devait, dans le cadre d’une campagne électorale, vanter ses qualités personnelles, exercice qui prêtait d’autant moins à discussion que l’élection dont il s’agissait est éminemment personnelle. J’ajoute que nos adversaires, qu’ils soient politiques ou médiatiques, s’étant attaché à le diaboliser, il était indispensable de répondre à ces critiques en mettant en avant ses qualités humaines.]
De toute façon, la candidature de Zemmour est une candidature personnelle. Zemmour est allé dans l’arène pour défendre SES idées, et non pas un programme adopté collectivement. « Reconquête ! » est le fils de cette candidature, pas le père. Dans ces conditions, parler de « statuts » n’a pas trop de sens. Par contre, si « Reconquête ! » veut devenir un véritable parti politique, il lui faudra s’intentionnaliser, au risque de dévier de la pure vision zemmourienne.
[Sur ces points, un débat entre nous peut très bien s’instaurer, même si j’ai conscience qu’il s’agissait d’une balle perdue dans un débat sur la gauche et que je ne suis pas sûr que vous le souhaitiez. En fait, si j’ai réagi, c’est que je me sens particulièrement insulté lorsque vous prétendez que des “supporters néonazis” auraient profité de nos meetings pour tabasser des manifestants.
Il n’y a évidemment aucun “néo-nazi” supportant Reconquête, le nazisme étant une idéologie explicitement dirigée contre la France, et dont l’antisémitisme est là-encore évidemment totalement incompatible avec la désignation d’un dirigeant dont personne n’ignore la confession juive.]
Malheureusement, pour une bonne partie de la gauche le terme « nazi » (néo ou pas) comme le terme « fasciste » ne font pas référence à une idéologie précise et historiquement située, mais devient le synonyme de « pas beau ». On peut noter d’ailleurs la facilité avec laquelle on qualifie de « néo-nazi » des gens qui, lorsqu’on regarde bien, sont à l’opposé du nazisme. Car qu’est ce qui caractérise le nazisme ? La fascination de la technique, le biologisme qui se matérialise dans le darwinisme racial, l’adoration de la nature, la détestation des traditions sociales et surtout religieuses considérées comme une « faiblesse bourgeoise », le mépris de la culture livresque opposée à « l’action ».
Difficile de retrouver Zemmour dans cette matrice. On peut établir une filiation entre Zemmour et une droite conservatrice bourgeoise et traditionnelle. Mais « nazi » ? Certainement pas.
[Il y a eu également des scènes de violence lors du grand meeting de Villepinte, où des militants de SOS Racisme ont déployé un message qui en gros insultait les supporters de Zemmour en sous-entendant que nous serions racistes. Et oui, des imbéciles présents dans la salle, dont l’un est Louis de C, activiste d’un groupuscule d’extrême droite, ont perdu leurs nerfs et ont frappé ces perturbateurs, occasionnant ce moment mémorable de télévision où une jeune femme demandait à quelqu’un de ne pas lui essuyer le visage pour que ses blessures superficielles se voient mieux devant les caméras. Eric Zemmour s’est très rapidement désolidarisé de ces actes et a condamné avec la plus grande des fermetés tous ceux qui commettraient des violences en se réclamant de lui.]
Pour avoir été victime de ce genre de provocation lorsque j’étais au PCF, j’ai peut-être plus d’empathie avec ceux qui ont « perdu les nerfs ». Cette technique de perturber les manifestations politiques des autres est détestable et devrait à mon avis être très lourdement condamnée.