Il y a quelques semaines j’avais fait sur ces colonnes une analyse du processus de préparation du 36ème congrès du PCF. Mais pendant que les communistes préparent leur congrès, un autre congrès se prépare qui mérite lui aussi d’être suivi. Je parle bien entendu du congrès du PG programmé pour les 22,23 et 24 mars prochain.
Deux congrès très différents en vérité. Au moins sur un point: là où le PCF diffuse largement les textes prévus aux statuts (base commune, projet de modification des statuts) et le compte rendu analytique des débats des réunions du comité national qui ont voté ces textes – vous voyez, je peux dire du bien des gens à l’occasion – le PG semble avoir fait le choix exactement inverse. Il faut être initié pour avoir accès à la “plate-forme” proposée par le Bureau National au Conseil National, ainsi que les quatre “plate-formes” alternatives qui ont été proposées. Comme je ne suis pas initié mais que je bénéficie quand même d’un bon réseau d’espions et d’informateurs, j’ai pu me les procurer et, ne reculant devant rien pour servir mes fidèles lecteurs, je les tiens à votre disposition sur simple demande (1).
Commençons par le texte proposé par la direction du PG, qui est de loin le plus intéressant puisqu’il révèle la vision de la politique qui anime celle-ci. La structure du texte est fort classique. On commence par une introduction qui dit en substance: “En 2012 le peuple a chassé le gouvernement de droite et mis à sa place un social-démocrate, mais les sociaux-démocrates sont en faillite et devenus des sociaux-libéraux; heureusement qu’une autre gauche émerge”. Cette “autre gauche” est bien évidement le Front de Gauche, qui a tout ce qu’il faut pour gouverner: programme,plan d’urgence. Sauf – mais c’est un détail – le pouvoir. Il faut donc s’atteler à sa conquête. Et sur cette conclusion optimiste, on rentre dans le vif du sujet.
La partie suivante prétend faire une analyse de la situation. On commence en annonçant que le capitalisme touche ses limites, et en particulier “le capitalisme touche désormais du doigt une limite qu’il n’a jamais su surmonter, fut-ce par la guerre. C’est celle des ressources finies de la planète. Il n’a aucune réponse efficace à ce défi comme le démontre son incapacité à juguler la course mortelle du réchauffement global“. Le texte en tire comme conséquence – ce qui n’est pas la moindre surprise du texte – que “il était vital de battre Sarkozy, artisan avec Merkel du traité austéritaire TSCG, pour remettre en cause cette marche au désastre au sein de l’Union Européenne, première puissance économique du monde. Alors l’UE aurait mérité plusieurs prix Nobel pour ses services rendus à l’humanité ! Hélas François Hollande en a décidé autrement. Son ralliement au TSCG, qui n’a pas été renégocié contrairement à sa promesse, a ouvert la voie à la poursuite et à l’aggravation des politiques d’austérité en Europe“. J’avoue que le rapport entre la finitude des ressources de la planète, l’incapacité du capitalisme à juguler le réchauffement climatique d’une part et l’austérité et le TSCG d’autre part m’a échappé. Quelqu’un peut il m’aider ?
En fait, la lecture du texte donne une explication partielle: l’ennemi, c’est le productivisme. L’austérité empêche de le combattre puisque “la politique de baisse des dépenses publiques interdit les investissements nécessaires à la transition énergétique et à la réorientation écologique de l’économie“. Et les méchants productivistes ont donc les mains libres pour “le maintenir de grands projets inutiles, coûteux et polluants comme l’aéroport de Notre-Dame des Landes, au maintien du nucléaire comme source première d’énergie tout en augmentant la pression pour l’exploitation des gaz et huiles de schiste“. Mais attendez… si l’austérité empêche les investissements publics, comment font-ils les productivistes pour financer l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes ou l’exploitation des gaz et huiles de schiste ? Encore un mystère…
Le problème de cette partie du texte est qu’elle est largement contradictoire. D’un côté on vomit le “productivisme” et on parle de continuer le dialogue avec ceux qui proposent la “décroissance”, de l’autre on dénonce la politique d’austérité comme source de tous les maux. Mais cette vision oublie que pour dépenser il faut préalablement produire. Dans une logique de “finitude des ressources de la planète” l’austérité est la seule politique soutenable. Comment imaginer qu’on puisse en même temps réduire la production et augmenter les dépenses ? Il y a là un problème de cohérence: on a le droit d’être pour la “décroissance”, mais alors il faut assumer qu’en parallèle avec une baisse de la production de biens il y ait une basse de la consommation de ces mêmes biens, et donc de la dépense. Si au contraire on veut augmenter la dépense, il faut bien une politique “productiviste” pour la couvrir.
L’erreur du PG ici est à mon avis d’admettre le dogme de “la finitude des ressources de la planète” comme si c’était une vérité incontestable. Ce n’est pas le cas. Que les ressources physiques de la planète soient finies, c’est une évidence. Mais par chance les ressources sur lesquelles l’espèce humaine compte ne se réduisent pas aux ressources physiques. Il faut compter sur deux ressources qui, elles, sont quasi-illimitées. La première, est l’énergie qui nous vient du Soleil. La seconde est bien entendu l’ingéniosité et l’inventivité humaine. Or, dès lors qu’on dispose d’énergie, il n’y a aucune limite à la possibilité de recycler à l’infini les matières que notre terre contient (2). Il faut donc se méfier de la vision néo-malthusienne véhiculée par cette “écologie de la finitude”. Bien entendu, le jour où le soleil cessera de briller, on sera dans la mouise. Mais cela nous laisse quelques millions d’années pour voir venir…
Mais revenons à nos moutons. On passe ensuite à un paragraphe qui aurait du être passionnant, celui qui s’intitule “qu’est le PS devenu ?”. On y trouve un exposé assez chaotique de la théorie de “l’astre mort”. Le PS serait devenu social-libéral au delà de tout espoir de rédemption, et ce n’est donc plus la peine de fonder la stratégie de “l’autre gauche” sur l’idée qu’une pression amicale pourrait pousser le PS à “gauchir” sa politique. De même, il est vain d’espérer que la “gauche socialiste” puisse de l’intérieur infléchir la politique du PS. Il en résulte une conclusion qui rappelle la stratégie “classe contre classe” du PCF dans les années 1930: avec le PS, la seule politique c’est l’affrontement.
Et puisque nous sommes revenus en 1930, restons-y avec le paragraphe suivant qui taile son costard au FN. Et accessoirement fait l’éloge de la campagne mélenchonesque à Henin-Beaumont. Voici le paragraphe en entier:
“Pour affronter le FN, nous pouvons prendre appui sur les leçons de nos campagnes dans plusieurs circonscriptions considérées comme ses bastions, dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse ou le Pas-de-Calais par exemple. L’attention s’est focalisée sur la campagne menée par Jean-Luc Mélenchon face à Le Pen dans la circonscription d’Hénin-Beaumont. Elle est riche d’enseignements. Cela fait des années que le PS et l’UMP s’y révèlent au mieux incapables de juguler la montée du FN, au pire ses meilleurs agents électoraux. La stratégie de rapprochement idéologique avec le FN a fait dégringoler le candidat commun UMP-Modem à 8% des suffrages. La stratégie dite du Front républicain, appliquée aux municipales précédentes par la constitution d’une liste PS-PC-Modem a, elle, rabaissé la gauche à un niveau historiquement faible au second tour. Seul le Front de Gauche a choisi la confrontation idéologique, politique et militante avec le FN dans cette campagne, sur notre ligne sociale et autonome, tout en ne cédant rien à ses idées xénophobes. Cela a permis à Jean-Luc Mélenchon de gagner 1000 voix par rapport à la présidentielle en seulement trois semaines et malgré le recul en voix national. Dans le même temps l’UMP en perdait 15000 et le PS 8000 ! Et le FN ? Il en a gagné moins de 400”.
Passons sur l’absurdité de comparer les scores d’une élection présidentielle à celui d’une élection législative. Ce qui est plus révélateur, c’est qu’il n’y ait dans ce texte le moindre brin d’autocritique, le moindre soupçon de retour critique sur les choix de campagne à Hénin-Beaumont. Pire, ce désastre est présenté non pas comme un événement dont il faudrait tirer les leçons pour ne pas le répéter, mais comme un exemple dont il faudrait s’inspirer. Ce n’est d’ailleurs qu’une illustration du ton général du document, qui ne formule la moindre critique sur la manière dont le PG a fonctionné depuis le dernier congrès. Tout va très bien, Madame la Marquise…
Le paragraphe suivant nous amène sur la scène internationale. Et les rédacteurs déclarent haut et fort que le PG “est l’expression française d’un mouvement international“. Fort bien. Mais en quoi consiste ce “mouvement” ? Sans surprise, les références viennent d’Amérique Latine: “En Amérique Latine, le candidat commun du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon a été invité suite à la campagne par les présidents de l’Argentine, de l’Uruguay, de l’Equateur et du Venezuela pour échanger sur nos expériences respectives. Nos liens s’approfondissent car nous avons conscience d’être les expressions nationales distinctes d’un même mouvement international. C’est pourquoi nous avons beaucoup à apprendre des expériences menées en Amérique Latine. C’est là que l’autre gauche est arrivée pour la première fois au pouvoir”. On est habitué à voir le PG répéter comme un mantra que “nous avons beaucoup à apprendre des expériences menées en Amérique Latine” sans que jusqu’à maintenant quelqu’un ait été en mesure de préciser ce qu’on pouvait apprendre. Ici, on a une piste: si l’Amérique Latine a tant à nous enseigner, c’est parce que “c’est là que l’autre gauche est arrivée pour la première fois au pouvoir“. C’est donc cet aspect qui intéresse le PG, et cela est confirmé par la conclusion qui est tirée à la fin de ce paragraphe:
“Sommes-nous les survivants d’une gauche de la gauche qui existe depuis longtemps aux côtés d’un PS dominant ou sommes-nous sur le continent européen aux avant-postes d’un mouvement mondial de révolution citoyenne ? Nous n’ignorons pas qu’un débat existe au sein du Front de Gauche sur le niveau d’ambition qui doit être le nôtre. Pour notre part, nous réaffirmons l’objectif clairement affiché par le Front de Gauche dans la présidentielle de devenir la force majoritaire à gauche. Si nous estimions cette voie impossible, alors la situation de notre peuple deviendrait durablement sans issue. Et faute d’être devenus une partie de la solution, nous deviendrions alors une partie du problème. L’issue de ces temps incertains dépendra de notre capacité effective à offrir une alternative gouvernementale“.
C’est donc la question du pouvoir qui est fondamentale. Cela étant dit, on voit mal comment la prise de pouvoir de Chavez au Vénézuela (un ancien militaire putschiste élu plus tard sur une plateforme populiste) ou celle de Kirchner en Argentine (dernier avatar du péronisme, un parti qui a exercé le pouvoir pendant plusieurs décennies dans l’histoire de l’Argentine) pourrait constituer une leçon à l’heure de vouloir devenir “la force majoritaire à gauche”…
On passe ensuite à la deuxième partie du texte, qui se veut la plus programmatique, sous le titre “une révolution citoyenne pour l’écosocialisme“. Ceux qui s’attendaient à voir définis dans le texte les termes “révolution citoyenne” et “écosocialisme” seront déçus: on en reste à l’effet de sens dans un débordement de formules creuses qui rappellent furieusement la “base commune” pour le 36ème congrès du PCF, le lyrisme en moins.
Franchement, j’ai eu du mal à m’intéresser à cette partie. On y retrouve tous les poncifs de “l’écologie politique” soixante huitarde passée à la sauce “socialiste”. Même le “patriarcat” – la gauche radicale ferait bien de lire le “Manifeste” – y passe. On y trouve même le discours contre la société de consommation qui fleure bon les années 1960:
“La transition globale qu’il propose consiste en effet à privilégier les biens répondant aux besoins réels des personnes, utiles et durables, compatibles avec la préservation de l’écosystème, produits par un travail de qualité d’un haut niveau de qualification, plutôt que des marchandises inutiles et jetables mais « compétitives »“.
Les rédacteurs ne semblent pas se rendre compte combien cette vision est élitiste. Qui en effet sera juge à l’heure de savoir si un bien “répond aux besoins réels des personnes” ? On peut supposer que si un bien est acheté par des millions de gens, c’est que ces gens le trouvent “utile”. Mais voilà, nous dit depuis trente ans l’extrême gauche: ces gens-là sont aliénés. Ils ne peuvent pas savoir ce qui est bon pour eux. Ils ont donc besoin d’une avant-garde – c’est à dire, de nous – pour décider à leur place ce qui est “utile”, ce qui “répond à leurs besoins réels” – qu’il ne faut pas confondre avec les “faux” besoins que les gens croient avoir – et ce qui est “inutile” et qui n’y répond pas. Cette vision qui distingue les besoins “réels” des autres implique nécessairement de découper le peuple entre ceux qui savent distinguer ce qui est “utile” et ce qui ne l’est pas, et ceux qui – pauvres veaux – ne le savent pas et doivent être “guidés” – à coups de pompes, si nécessaire – vers la vérité. Que devient dans ces conditions la “souveraineté populaire” dont se réclame le PG ?
Toute cette génuflexion devant les mânes de l’écologie aboutit à une conclusion troublante:
“Pour toutes ces raisons, l’écologie est politique. Et l’écologie politique conduit à la fois au socialisme et à la République, permettant de refonder la pensée progressiste au 21e siècle. Le Front de Gauche a commencé à en intégrer les acquis, il faut continuer. La mouvance écologiste dont le Parti de Gauche n’est qu’une jeune composante doit donc elle aussi prendre le pouvoir ! Pour l’avenir de l’humanité, il lui faut renforcer son poids et son influence. Cela implique qu’elle sache se rassembler, se lier aux luttes sociales, chercher la convergence avec le mouvement ouvrier et assumer la dimension nécessairement anticapitaliste de son combat. Une fenêtre s’est ouverte pour cela avec le vote majoritaire de l’organisation historique de l’écologie politique dans notre pays, Europe Ecologie Les Verts, contre le TSCG. C’est une chance considérable qu’il ne faut pas laisser passer. Il reste bien sûr des désaccords entre nous. Mais une convergence nouvelle devient possible“.
Tiens, tiens… on dirait un appel du pied vers EELV. D’abord, le PG se place “dans la mouvance écologiste”. Puis, il nous explique que cette “mouvance” doit “converger avec le mouvement ouvrier et assumer la dimension anticapitaliste de son combat”. Et pour finir, une “chance considérable” pour aboutir à cela existe aujourd’hui puisque EELV a voté en majorité contre le TSCG. N’est ce pas mignon ? Qui peut croire un instant que, vote ou pas vote, que EELV, qui est un ramassis de carriéristes prêts à vendre père et mère pour un groupe à l’Assemblée et au Sénat et deux postes ministériels serait, sur la base d’un seul vote – vote qui d’ailleurs ne changeait rien au résultat final – tout à coup prêt à converger avec “le mouvement ouvrier” et “assumer la dimension anticapitaliste de son combat” ? En lisant ce texte, on ne peut s’empêcher de penser que “l’écosocialisme” devient le hochet que le PG compte utiliser pour essayer de draguer les écologistes d’EELV. Vous avez dit “recomposition” ?
Après cette embardée écologiste, on passe à la troisième partie intitulée “Le Front de Gauche au coeur d’une majorité alternative”. Et là, on dérape d’une curieuse manière dans l’utilisation du terme “nous”. Jusqu’à ce point du texte, le “nous” désignait le PG. A partir de ce point, on ne sait plus très bien. Voici le paragraphe le plus révélateur:
Après quatre années d’existence, nous avons atteint les premiers objectifs que nous nous étions fixés. Nous avons été fondés dans l’onde de choc de la présidentielle de 2007. L’émiettement et la marginalisation de l’autre gauche avait alors ouvert la voie à la victoire d’une « droite décomplexée ». En 2012, nous avons mis un terme à cette dispersion avec un candidat commun soutenu par 8 formations. Le sortant de droite a été sorti. Nous avons dépassé les 11% des voix.
C’est qui le “nous” ici ? A l’évidence, c’est le Front de Gauche. Car “nous” le PG n’a pas “dépassé les 11%”…
Ensuite, on aborde deux époques. D’abord 2013 “l’année du premier choc austéritaire” (ou l’on jouera du pipeau en attendant que cela se passe) puis 2014 “année électorale” ou l’on passe aux choses sérieuses. Et c’est la que le “nous le PG” et le “nous le FdG” deviennent franchement comique lorsqu’on commence à aborder les difficultés avec les partenaires du PG à l’heure de décider des listes autonomes par rapport au PS. Ainsi par exemple:
“Nos listes autonomes seront autant d’espaces politiques de résistance et de rassemblement face aux politiques austéritaires. Elles contribueront à ancrer la dynamique du Front de Gauche dans la population. (…). Les mesures portées par nos listes contribueront à rendre concret le changement de société dont est porteur notre projet écosocialiste. C’est pourquoi une convention nationale du PG sera organisée en juin prochain pour déterminer les principales propositions de nos listes. Dans nos communes, nous nous heurtons sans cesse à des problèmes dont la solution est nationale ou européenne. C’est pourquoi nous ne concevons pas les municipales comme une addition d’élections locales. En défendant partout des éléments programmatiques communs, nous renforcerons la crédibilité de l’alternative et l’unification locale de nos forces aura une portée nationale.
Les obstacles que nous affrontons pour constituer ces listes autonomes sont divers : effectifs militants du PG ou du Front de Gauche trop faibles pour conduire des listes autonomes, préférence dans certaines localités des instances du PCF pour des listes communes avec le PS dès le premier tour, absence d’autres partenaires disponibles pour participer localement à des listes communes. Nous travaillerons à dépasser une à une ces difficultés, par la construction du PG, le renforcement d’un Front de Gauche autonome, le dialogue avec toutes les forces et citoyens disponibles pour porter au niveau local des mesures de rupture avec l’austérité mise en œuvre par la politique gouvernementale“.
Je vous invite à faire l’exercice suivant: pour chacun de ce “nous”, déterminez s’il s’agit d’un “nous le PG” ou d’un “nous le FdG”. Certaines formules posent d’intéressantes questions. Lorsqu’on évoque en début de paragraphe “nos listes autonomes”, s’agit-il de listes FdG ou de listes PG ? De même, lorsqu’on écrit que “une convention nationale du PG sera organisée pour déterminer les principales propositions de nos listes”, on peut déduire qu’il y aura des listes “autonomes” présentées par le PG en dehors du FdG (parce que dans le cas contraire on voit mal le PG tout seul “déterminer” les principales propositions de la liste). C’est arrivé là dans la réflexion que j’ai commencé à me demander si l’ambiguïté sur ce “nous” était un défaut de rédaction où si au contraire elle cache une véritable volonté d’autonomie par rapport au PCF qui annoncerait un changement de position du PG par rapport au Front de Gauche. Il n’échappe pas en effet au lecteur du texte qu’alors que les appels du pied vers EELV se multiplient, le PCF n’est guère mentionné. De toute évidence, ce n’est plus le grand amour. On retrouve cette constatation dans le paragraphe suivant, qui parle des élections européennes:
“Avec le Front de Gauche, nous avons déjà réunies les forces qui, opposées au TCE puis au Traité de Lisbonne, défendent notamment la désobéissance européenne, le contrôle démocratique de la BCE, la rupture avec la politique de l’euro fort et une harmonisation fiscale et sociale par le haut. Nos propositions en matière européenne inscrites dans l’Humain d’abord sont plus que jamais d’actualité face au cours austéritaire de la construction européenne. C’est pourquoi le projet écosocialiste contre l’austérité peut devenir majoritaire à gauche lors de l’élection européenne. De plus d’autres convergences à gauche sont possibles depuis le refus du TSCG par EELV et par l’aile gauche du PS. Sans être en accord sur tout nous pouvons construire une alliance sur le refus de l’Europe austéritaire et sur des propositions alternatives vers l’écosocialisme“.
On nage en plein œcuménisme: il faut vraiment se pincer pour s’assurer qu’on ne rêve pas. Ainsi il y aurait une possibilité “d’alliance” – rien de moins – entre les anciens partisans du TCE et ses adversaires. Un petit vote contre le TSCG, et le miracle s’accomplit… Comme si à l’heure de débattre du futur de l’Europe, les différences sur le fédéralisme, sur la supranationalité, sur la supériorité du droit et des institutions européennes sur leurs contreparties nationales étaient sans importance du moment qu’on “refuse l’Europe austéritaire”.
Il faut appeler un chat un chat. Ce texte annonce la poursuite de la ligne sinueuse qui a prévalu depuis l’OPA de Martine Billard et ses amis sur le PG. Il y a un an, Mélenchon faisait les yeux doux au NPA et le langage se faisait “anticapitaliste”. Maintenant, on commence à faire du pied à EELV et à la gauche du Parti socialiste et on invente “l’écosocialisme”. Avec à chaque fois le même mépris pour le projet, le but étant de ratisser le plus large possible. Le FdG est déjà devenu un ramassis qui marie la carpe du POCF avec le lapin de la FASE. Imaginez ce que cela deviendrait avec EELV et la gauche du PS en plus. Les dirigeants du PG devraient se souvenir du dicton qui veut que “qui trop embrasse mal étreint”. Il a été déjà difficile de fabriquer un semblant de programme alors qu’on était à deux. Imaginez-vous ce que ce sera lorsqu’il faudra trouver une position sur le nucléaire commune à EELV et au PCF ?
La suite devient de plus en plus “syncrétique” en termes idéologiques. Ainsi, dans le paragraphe suivant on nous explique que: “D’abord nous voulons faire du Front de Gauche un Front du peuple. Cela signifie qu’il doit devenir un vecteur d’unité concrète au service de la souveraineté populaire. Nous voulons construire l’expression politique d’une nouvelle majorité sociale, les « 99% » contre la finance“. On se demande si les rédacteurs de cette formule croient vraiment que le “99%” a des intérêts communs à l’heure de s’opposer “à la finance”… Mais cela n’empêche pas un dernier appel du pied en direction de EELV: “En même temps que ce travail de constitution d’un Front du peuple, il nous faut rassembler les forces politiques disponibles pour construire une majorité alternative. C’est pourquoi, sans cesser d’être disponibles pour nous retrouver avec ceux qui à l’autre gauche n’ont pas encore fait le choix de l’unité, nous nous adressons aux écologistes d’EELV et aux socialistes du PS qui ont voté non au TSCG“. On insiste lourdement, vous ne trouvez pas ?
Enfin, dans le dernier paragraphe du chapitre, cette attendrissante preuve de modestie: “Le Parti de Gauche sort considérablement renforcé de la dernière période. (…) Ses dirigeants ont conquis un grand crédit dans de nombreux secteurs, nationalement comme localement“. Et ce sont ses dirigeants qui vous le disent…
Descartes
(1) Vous pouvez vous les procurer avec les liens suivants. Malheureusement, il s’agit de liens “brisés” qui peuvent être effacés à tout moment. Si vous avez un problème pour les charger, faites-le moi savoir et je vous les enverrai par courriel.
Texte alternatif 2
Texte alternatif 3Texte alternatif 4
(2) Je ne fais ici que d’énoncer le deuxième principe de la thermodynamique.
Je sais pas si tu as jeté un œil au mix des plateformes qu’ils ont fait depuis. Ça donne par exemple un truc assez drôle sur les traités européens où on refuse d’appliquer l’euro tel qu’il est
sans rejetter les traités antérieurs à 2005 :
Voilà plusieurs années que nous disons que face aux désastres sociaux et écologiques l’Union Européenne n’est pas la solution mais qu’elle est devenue le problème. Le PG, le Front de
gauche et les organisations qui les ont précédés rejettent depuis 2005 l’intégralité des traités européens, du TCE au TSCG en passant par le MES. L’Union européenne est
maintenant totalement soumise à une logique de confiscation de la souveraineté économique et budgétaire des Etats-membres par des institutions illégitimes et non-élues, au premier rang
desquels la Commission européenne et la Banque centrale européenne. Cette Europe austéritaire est la négation de l’Europe des peuples, sociale et démocratique que nous voulons. Elle est
condamnée à subir un rejet croissant des peuples.
Dans le même temps, faute d’affronter la finance, l’Europe austéritaire est incapable de résoudre la « crise de l’euro ». L’éclatement de la zone euro reste un scénario tout à fait
plausible comme l’envisageait déjà la « résolution du Parti de Gauche sur l’euro » adoptée par le CN du 10 avril 2011 qui proposait des alternatives. Cette résolution est également
plus que jamais d’actualité lorsqu’elle affirme qu’un gouvernement du Front de Gauche refuserait d’appliquer l’euro tel qu’il est.
Je sais pas si tu as jeté un œil au mix des plateformes qu’ils ont fait depuis.
Pas encore. Mes espions sont partis en vacances et du coup je n’ai plus accès aux nouveaux textes… si tu les as, je serais ravi de jeter un oeil dessus!
La citation que tu proposes est en effet très amusante. On sent les relents d’europhilie déçue mais qui veut croire encore dans la phrase “L’Union européenne est maintenant
totalement soumise à une logique de confiscation de la souveraineté économique et budgétaire des Etats-membres par des institutions illégitimes et non-élues, au premier rang desquels la
Commission européenne et la Banque centrale européenne” (c’est moi qui souligne). Pourquoi ce “maintenant” ? Est-ce qu’il fut un temps quelconque où l’Union européenne ait été autre
chose qu’une machine à confisquer la “souverainete” des états membres pour la confier à des “institutions non élues” ? Ceux qui ont écrit ce texte devraient relire les Mémoires de Jean Monnet…
Mais le plus marrant est la conclusion. On croirait entendre le “je ne veux pas d’épinards, nan!” d’un enfant capricieux. Qu’est ce que cela pourrait bien dire pour un “gouvernement du Front de
Gauche” de “refuser d’appliquer l’Euro tel qu’il est”. Imaginons un instant la scène: Mélenchon prête serment comme premier ministre et déclare “nous réfusons d’appliquer l’Euro”. Comment se
traduit ce “refus” ? L’Etat arrêtera de payer ses fournisseurs et ses fonctionnaires en euros ? Il les payera avec quoi ? De l’or ? Des carambars ? Emettra-t-il une nouvelle monnaie pour cela ?
Interdira-t-il d’utiliser l’euro dans les transactions privées ? Imaginez-vous le chaos ?
Avec des propositions comme celle-là, pas étonnant que le Front de Gauche devienne inaudible. Dans un domaine aussi fondamental on ne peut pas se contenter de “refuser d’appliquer”. Il faut
expliquer ce qu’on “appliquera” à la place. C’est sur des points comme celui-ci qu’on voit de manière éclatante l’immaturité politique du PG, qui n’est que le réflet de l’immaturité politique des
classes moyennes dont il est le porte-voix.
Woah !
Je viens de découvrir ce blog et je suis vraiment très heureux de lire des billets d’une telle qualité ! En effet, je trouve très pertinent de commenter un texte d’actualité comme ce texte du BN.
Bon certes de méchantes personnes pourraient faire remarquer qu’après le CN du PG il y a une dizaine de jours il a été lourdement amendé, mais bon, ce n’est en fait pas très important. C’est
l’intention qui compte.
Car après tout, votre argumentation est remarquable, lumineuse, coruscante même. C’est du plutonium politique, ça irradie de partout, il y a de quoi vitrifier plusieurs villes. De quoi effrayer
bien des Japonais et des Ukrainiens, ha ha ! Mais je m’égare. Je vous rejoins sinon sur vos analyses (souvent très drôles en plus, ça fait du bien de s’éloigner de la rigueur intellectuelle de
tant à autres) : le PG c’est rien que des aventuriers opportunistes et gauchistes, l’écologie c’est pour les bobos et les sinistres décroissants et tout le monde s’en tape (votre observation sur
la fausse finitude des ressources est juste… solaire ! je crois même en avoir eu un coup de soleil, c’est dire). L’aéroport de NDDL, c’est ça l’avenir, et vous avez bien raison de consacrer les
quelques ressources laissées par les politiques d’austérité à ce beau projet. Il faudrait même aller plus loin, et proposer de créer deux, trois, plusieurs NDDL ! Plus d’avions = plus de
croissance, car fric = pèze, les bobos !!!
Bon, je m’excite un peu tout seul là. Mais je tenais quand même pour finir à vous féliciter de votre courageux et politiquement incorrect combat contre la meute soixante-huitarde. Elle est en
effet élitiste : alors que nous nous savons qu’il suffit d’appeler le Peuple pour qu’il vienne et fasse ses choix en toute indépendance. Faut qu’ils arrêtent de nous les briser à la fin avec
leurs idées de domination, d’aliénation, d’hégémonie, d’émancipation, gna gna gna.
Voilà, je terminerai juste sur cette belle citation de Jésus-Marx Notre Sauveur : “Laissons les morts enterrer leurs morts et les pleurer.”
Je viens de découvrir ce blog et je suis vraiment très heureux de lire des billets d’une telle qualité !
Merci de vos encouragements. Cela fait toujours plaisir de sentir que le travail que je fais est apprécié. Et encore plus plaisir lorsqu’il est discuté !
C’est l’intention qui compte.
Tout à fait. Le texte reflète l’intention du BN. Qu’il ait été amendé ensuite ne change pas cet intérêt-là. Je comptais aussi commenter les textes “alternatifs”, d’autant que certains ne sont pas
piqués des hannetons… mais c’est moins intéressant parce que je ne connais pas la représentativité interne de ceux qui ont proposé ces textes. Et on ne peut pas analyser de la même manière un
texte qui est le fruit du travail de trois illuminés que celui qui est issu d’une tendance organisée et représentative à l’interieur du PG.
le PG c’est rien que des aventuriers opportunistes et gauchistes,
Pas tout à fait: il y a aussi un certain nombre de gens fort respectables qui ont été attirés vers le PG par les promesses de construction d’un “parti creuset” qui devait fondre en lui le
meilleur de la tradition communiste et de la tradition républicaine. Hélas…
l’écologie c’est pour les bobos et les sinistres décroissants et tout le monde s’en tape
Là encore, je dois préciser. L’écologie en tant que discipline – l’étude de l’interaction de l’homme avec son environnement – est fort respectable et mérite d’être prise en compte dans les
politiques publiques. Il ne faut pas la confondre avec “l’écologie politique” qui est une théorie obscurantiste et anti-humaniste.
L’aéroport de NDDL, c’est ça l’avenir, et vous avez bien raison de consacrer les quelques ressources laissées par les politiques d’austérité à ce beau projet.
Je détecte dans votre commentaire une certaine ironie. Mais je pense que vous avez tort. Je ne sais pas si l’aéoroport de NDDL “c’est l’avenir”. Je n’ai personnellement pas d’opinion sur cet
aéoroport, en dehors de la conviction que si l’ensemble des connaisseurs du secteur et des élus le soutiennent, il ne doit pas être si absurde. Mais l’histoire du dernier demi-siècle est remplie
de “grands projets inutiles” contre lesquels on a utilisé exactement les mêmes arguments qu’on utilise aujourd’hui contre NDDL, et dont on devrait remercier chaque matin les décideurs de l’époque
de les avoir mené à bien malgré les critiques. Parce que sans ces projets, notre vie serait bien moins agréable et riche qu’elle ne l’est aujourd’hui.
En toute franchise, préféreriez vous vivre dans une France sans chemins de fer, sans centrales électriques, sans aéroports, sans canaux, sans ports ? Moi pas, qu’est ce que vous voulez que je
vous dise. Lorsque j’ouvre le robinet chaque matin, je remercie silencieusement tous ceux qui m’ont permis de ne pas avoir à sortir pour puiser l’eau au puits…
Merci pour les liens vers les textes du congrès. Je les ai sauvegardés et les lirai plus tard.
Si j’ai bien compris, le PG délaisse momentanément le PC pour aller draguer du côté d’EELV faute de pouvoir le faire avec la gauche du PS. D’accord avec vous, sans projet politique, ça ne
sert à rien. D’autant que s’il est bien un parti où les adhérents ont encore moins de conscience politique qu’ailleurs, c’est bien chez EELV
A la lecture de votre résumé, on a l’impression que le PG soulève de bonnes questions mais y apporte des solutions absurdes, voir dangereuses.
Le productivisme est une calamité. Il faut donc réduire la production. Oui, mais si l’on réduit la production, on réduit la richesse, ce qui conduit à la décroissance, autre nom de l’austérité.
Il faut donc continuer de produire, mais autrement. En ne produisant que ce qui est bon pour l’homme. Et là arrive la question qui tue : Qui décide de ce qui est bon ?
Sur ce sujet, la lecture ou la relecture du petit mais magnifique bouquin d’Orwell “La ferme des animaux” ne semble pas inutile.
PS : votre paragraphe sur l’énergie illimitée est contestable. On ne sait toujours pas utiliser directement l’énergie solaire dans des proportions compatibles avec nos besoins actuels.
Sauf à souscrire à la théorie d’un complot des compagnies pétrolières qui voudraient préserver leur rente, il doit bien y avoir une raison bêtement technique. Dire que le génie humain finira bien
par résoudre un jour les problemes que pose notre consommation d’énergie, c’est au mieux optimiste, au pire une manière de refuser de voir le probleme. Le génie humain ne sait toujours pas quoi
faire des dechets nucléaires, et ne sait toujours pas comment enrayer les dérèglements climatiques dûs à l’utilisation massive d’énergies fossiles. Comme ni vous ni moi ne sommes prêts à nous
passer de cette énergie, nous n’avons d’autre choix que d’en accepter les conséquences, non ?
Si j’ai bien compris, le PG délaisse momentanément le PC pour aller draguer du côté d’EELV faute de pouvoir le faire avec la gauche du PS.
Je ne sais pas s’il le “délaisse” ou s’il le tient pour acquis. Le fait est que le texte ne mentionne guère la question de l’alliance avec le PCF. Celui-ci n’est mentionné que deux fois dans le
texte, une fois dans la liste des organisations intégrant le Front de Gauche, l’autre pour signaler les “difficultés” posées par certains dirigeants communistes qui préferent des listes
municipales d’union avec le PS au premier tour. Ce désintérêt contraste fortement avec les très nombreux appels du pied dirigés à EELV et à la “gauche socialiste” dont j’ai cité les exemples. Je
ne crois pas que ce soit une coïncidence.
D’accord avec vous, sans projet politique, ça ne sert à rien. D’autant que s’il est bien un parti où les adhérents ont encore moins de conscience politique qu’ailleurs, c’est bien chez
EELV
Je ne vois pas très bien comment on arrive à faire un “projet politique” moyennement cohérente dans ces conditions. C’est dejà quasi-impossible dans le FdG tel qu’il est, s’il fallait en plus
inclure EELV et la gauche du PS, cela deviendrait clairement impossible. Le risque est celui que j’ai signalé en citant le dicton “qui trop embrasse mal étreint”. Le risque est que pour maintenir
un semblant d’unité entre des groupes et groupuscules aussi disparates on abandonne toute réflexion programmatique pour se contenter de slogans et d’effets de sens…
Le productivisme est une calamité.
J’aimerais que quelqu’un justifie cette affirmation. Je ne vois nullement pourquoi le productivisme devrait être une “calamité”. D’abord, il faudrait peut-être dire précisement ce qu’on entend
par “productivisme”… si l’on utilise le terme dans son sens historique – celui d’une doctrine qui veut qui fait de l’augmentation de la production de biens un objectif – il faut admettre que
c’est le “productivisme” qui a rendu notre vie incomparablement plus sûre, plus longue, plus agréable que celle de n’importe quelle génération avant nous. En faire une “calamité” me semble donc
pour le moins imprudent.
Qui décide de ce qui est bon ? Sur ce sujet, la lecture ou la relecture du petit mais magnifique bouquin d’Orwell “La ferme des animaux” ne semble pas inutile.
Tout à fait. Dans ce livre, Orwell dénonce très effectivement les dangers d’une idéologie qui accorde à certains le droit de décider en fonction de leurs propres préjugés – ou pire encore, de
leurs propres intérêts – ce qui est bon pour les autres.
On ne sait toujours pas utiliser directement l’énergie solaire dans des proportions compatibles avec nos besoins actuels.
Ce n’est pas tout à fait ça: on sait le faire, mais cela a un prix. En d’autres termes, on pourrait parfaitement remplacer les sources fossiles ou le nucléaire par les énergies dérivées du
soleil, à condition d’en payer le prix, i.e. de sacrifier notre consommation de biens dans d’autres domaines.
Dire que le génie humain finira bien par résoudre un jour les problemes que pose notre consommation d’énergie, c’est au mieux optimiste, au pire une manière de refuser de voir le
probleme.
C’est pourtant un pari très rationnel: après tout, il a toujours marché depuis que Neanderthal a allumé le premier feu. Parier que le génie humain finira par résoudre les problèmes n’est pas plus
irrationnel que de parier que le soleil se levera demain.
Le génie humain ne sait toujours pas quoi faire des dechets nucléaires,
Je ne voudrais pas être désagréable, mais j’ai du mal à comprendre comment des gens intelligents peuvent continuer à répéter cette imbécilité. On sait parfaitement quoi faire des déchêts
nucléaires. Il y a au moins deux méthodes de traitement définitif de ce problème (l’enfouissement en couche géologique profonde, la dilution en mer), sans compter sur les techniques
conceptuellement connues mais économiquement peu accessibles. La difficulté n’est pas qu’on ne sache pas quoi faire des déchets nucléaires, c’est qu’on ne sait toujours pas quoi faire des
obscurantistes qui repètent le contraire contre toute évidence…
et ne sait toujours pas comment enrayer les dérèglements climatiques dûs à l’utilisation massive d’énergies fossiles
Encore une fois, on sait parfaitement comment enrayger les dérèglements climatiques en question. Il suffit d’arrêter l’utilisation des énergies fossiles. Bon, d’accord, cela reviendrait à vivre
comme à l’âge de pierre, ou du moins à réduire radicalement notre niveau de vie. Mais on sait comment faire. Vous semblez confondre ce qu’on ne sait pas faire et ce qu’on ne
veut pas faire. Seule la première catégorie relève du “génie humain”…
Comme ni vous ni moi ne sommes prêts à nous passer de cette énergie, nous n’avons d’autre choix que d’en accepter les conséquences, non ?
Nous avons le choix, et nous choisissons. Moi, par exemple, je prefère avoir 80% de nucléaire (commeen France) plutôt que 60% de charbon (comme en Allemagne, la mecque des écologistes). Et il
semble que cette position soit assez partagée par mes compatriotes…
Bonjour Descartes,
je sais que vous avez l’habitude d’analyser les programmes politiiques, mais là, je vous tire mon chapeau, surtout pour l’immense effort que vous avez fait! Bon sang, quel pensum, quelle
bouillie, quel globi-boulga! Et surtout, quelle déception! Si c’est pour que le PG finisse par rallier les Verts ou même le P”S” en douce, ça ne valait pas la peine que Mélenchon-Ducros se
décarasse! Quelle désolation! Je pensais être madré, voire cynique, mais je déprime quand même en voyant un gâchis pareil!
J’avoue que je n’attendais pas grand chose de ce programme, mais votre rapport m’a permis d’apprendre qu’il y a une petite nouveauté sur la ligne politique du PG: on passe d’une posture
trotskisante à une posture écolo-freak assumée, avec comme toujours en arrière-plan, en fil rouge, le gauchisme! Le logo du PG sera bientôt complètement vert ! C’est d’ailleurs à cause du virage écologiste que je ne suis plus au PG! La conséquence de ce choix idéologique, c’est qu’en terme
de résultats électoraux, on passe de Charybde en Scylla: les classes populaires ne se suivront toujours pas, mais comme on dit en Européen, how cares?
J’avoue que je suis curieux de voir la suite. Le départ de Dolez annonce à mon avis des lendemains agités.
Cher Descartes,
Je suis triste de voir que vous pensez qu’il y ait une quelconque ironie dans mon message précédent. Je suis un homme de premier degré, les 359 autres degrés, je les laisse à qui veut bien les
prendre.
Mais je voudrais revenir sur une idée qui m’a travaillé cette nuit, alors que je faisais mes répétitions de ukulélé : vous dites que l’on pourra recycler à l’infini grâce à l’énergie solaire et
jusqu’à ce que le Soleil n’existe plus. Mais vous faites erreur et vous vous couchez devant les exigences des Khmers verts de la décroissance punitive : en effet, je vous le prédis, demain nous
recyclerons le Soleil lui-même.
Le Soleil, lui, ne ment pas.
Je suis triste de voir que vous pensez qu’il y ait une quelconque ironie dans mon message précédent.
Triste mais pas surpris ?
Moi qui suis fonctionnaire, je refuse catégoriquement d’être rémunéré en carambars ! Quant à être payé en or, mon boulanger l’accepte, mais il rend la monnaie en crocodiles Haribo, et moi, je
n’aime que les nounours en guimauve. Aussi, je ne voterai pas pour le PGFDG…
Cela dit, puisqu’il a fallu moins de dix ans pour passer de Maastricht à l’euro, je propose un plan de dix pour revenir de l’euro au franc. ok ?
On pourrait imaginer cinq années où le franc serait réintroduit en France à parité absolue avec l’Euro et indexé sur lui. Pendant cette période, l’euro continuerait d’être accepté pour les
paiements en numéraires.
Puis cinq années pendant lesquelles seul le franc serait accepté en France, mais où la parité avec l’euro serait maintenue, au taux de change 1 pour 1.
Puis au bout de ces dix années, désindexation ! Le franc vit sa vie ; la Banque de France reprend la main sous la direction du seul gouvernement français. Et on revient en gros à la situation
d’avant l’euro, mais avec une sorte de “nouveau franc” bis.
Pendant ces dix années, les traités internationaux auront été repris, abrogés ou renégociés avec nos partenaires de la zone euro dans le sens de la restauration de la souveraineté nationale de la
Républque française. Libre à eux de maintenir la monnaie commune sans la France, ou de revenir à leurs anciennes monnaies nationales.
Maintenant que j’ai écrit ça à la louche, du haut de mon incompétence crasse en économie, j’attends de vous, Descartes, et de nos autres ami-e-s (comme on écrit au PCF) la réponse à cette
question qui tue :
Puisqu’on ne veut plus de l’euro, comment on fait -en vrai !- pour revenir à la souveraineté de la République sur sa monnaie, son économie, et tout le toutim ?
Je vous autorise à me traiter d’ane bâté, c’est les fêtes…
Cela dit, puisqu’il a fallu moins de dix ans pour passer de Maastricht à l’euro, je propose un plan de dix pour revenir de l’euro au franc. ok ?
Je crains que ce ne soit pas aussi simple. La sortie d’une monnaie unique (comme de tout système de parité monétaire fixe) crée chez les agents économiques des expectatives, et il faut empêcher
que ceux-ci anticipent le changement pour en tirer du profit. C’est pourquoi il faut faire les choses rapidement. Le passage à l’euro fut en effet long… mais la décision fondamentale, celle
d’avoir recours à une parité fixe, avait été mise en place rapidement à travers le SME.
Votre idée de créer un Franc qui sera maintenu “à parité fixe avec l’Euro” pendant un temps long aurait pour résultat immédiat une fuite vers l’Euro. Personne n’aurait envie d’avoir des francs,
puisqu’on sait bien qu’à l’issue de la période le franc sera dévalué (c’est tout de même l’objectif, non ?). Pour réussir, le passage au Franc doit s’accompagner d’une conversion générale – et
forcée – des prix, des salaires, des dépôts, des capitaux et en général de tout équivalent monétaire en francs suivi d’une dévaluation immédiate, qui mette le franc à sa parité réelle avec
l’Euro. Ce qui fait que personne n’aura intérêt à convertir ses francs en euros…
Puisqu’on ne veut plus de l’euro, comment on fait -en vrai !- pour revenir à la souveraineté de la République sur sa monnaie, son économie, et tout le toutim ?
J’essaye depuis des mois d’écrire un papier sur la question pour lancer le débat. Mais c’est dur… j’ai pas envie de dire trop de bêtises…
Je vous autorise à me traiter d’ane bâté, c’est les fêtes…
Cette remarque m’a piqué au vif, je dois dire. Est-ce que je vous donne l’impression de traiter les gens “d’ânes bâtés” ? Vous me connaissez… et vous savez donc que je ne ferai jamais ça à mes
lecteurs, même pendant les fêtes 😉
Bonsoir Cher Descartes,
Je vous félicite pour cet immense travail d’analyse.
Je suis au PG et je me retrouve dans votre analyse.
De toute manière le congrès et les débats sont cadenassés pour que rien ne trouble la direction du PG.
Les échecs électoraux et bien on vous répondra quels échecs ? Nous avons progressé aux législatives de juin comme aux partielles de décembre ! Circulez, il n’y a rien à voir ou à redire !!
____
J’ai déposé, avec d’autres camarades, une plateforme alternative qui tournait autour de trois grands axes :
– la reconquête de souveraineté ;
– la reconstitution d’une économie productive et redistributive souveraine ;
– la refondation républicaine, laïque et jacobine de notre pays.
Cette plateforme a été discutée dans certains comités ou départements mais totalement scratchée par la direction. Les quatres textes alternatifs ne remettent fort peu en cause l’actuel corpus
idéologique du PG et sa stratégie ni la plateforme du BN. Il y a quelques observations souvent lénifiantes à la marge. Bref, tout ce qui est alternative républicaine n’est pas retenue. Les
sorties de l’UE et de l’euro sont quasiment taboues ! Les critiques des résultats électoraux sont considérés comme faisant partie d’un début de “trahison”. La sortie de Marc Dolez ne doit être vu
que sous l’angle de la ligne déviante, de l’égo froissé ou de la “trahison”.
La dérive obscurantiste et néo-naturaliste actuelle du PG (intégrisme écologique, anti-productivisisme forcené) doivent-être les versets dont doivent se nourrir les militants !
L’un de vos lecteurs, un peu plus haut, dit qu’il y a des mix (amendements, fusions, inclusions, intégrations) de textes. C’est exact et c’est même ce qui se passe dans différents comités locaux
ou dans certains départements où ont laisse la parole et l’écrit s’exprimer ! C’est parfois comique d’ailleurs ! Mais c’est limite “foutage de gueule” car tout est arrêté en haut lieu et on
continue de faire semblant et de faire croire que le PG est un parti d’expression démocratique.
Des textes ou des amendements ont été refusés au niveau départemental comme au national. Me demandez pas pourquoi ? Les justifications ne sont pas le fort des petits consuls !
Des comités sont en crise, je vous ai parlé de certains dans le Limousin notamment en Corrèze où il y a des démissions, dans le Pas de Calais, la belle vitrine qui foire à la première
tentative d’alliance “foireuse” entre le PG, EE-LV et les démissionnaires du PS. Les adhérents attendent des explications qu’ils n’auront pas !
Vous avez dû remarquer comme quoi que le camarade Moglia n’est plus encensé ou glorifié maintenant il passe pour être “le roi de la pirouette liftée !”(sic) ou de “faux rebelle” (re-sic).
Il ya du tangage dans le comité de l’Etang de Berre et je vous en passe et des pas belles ! Je crois que le départ de Marc Dolez (et les paroles fort peu amicales qui l’a reçues en retour)
font que le PG va tanguer longtemps ! Il n’y a même pas d’élections dans les tous prochains mois. Il faut attendre 2014 et là les élections locales vont faire mal au PCF (sauf alliance avec le
PS) et amènera la quasi disparition d’élus PG dans les exécutifs locaux ! Le temps va être dur et long pour Jean-Luc Mélenchon et pour tenir jusqu’à 2017 ! Il va être de même pour la
direction. L’Histoire ne repassera pas les plats comme certains souvent le croient ! L’Histoire souvent bégaie !
Besancenot croyez qu’apès ses bons résultats de 2002 et bien en 2007, il pensait qu’il serait à 10 % ou plus à la présidentielle…On a vu les résultats et aujourd’hui, en 2012,
où en sont Besancenot et le NPA sur le plan politique ? et bien ils sont agonisants et vont être réduit à pas grand chose !
C’est la dérive gaucho-écologiste, qu’a dénoncé à juste titre le Camarade Marc Dolez qu fait que le PG est de moins en moins républicain, de moins socialiste et ressemble de plus en
plus à une organisation d’extrème gauche qui deviendra, au fil des ans, de plus en plus groupusculaire ! Contrairement à ce que dit Jean-Luc Mélenchon qui veut devenir le 1er
Ministre de Hollande (j’ai bien rigolé lorsque j’ai entendu cela…!), le PG n’est pas prêt à être un parti de gouvernement et à gouverner la France.
Dans quelques temps, les militants apprendront que leur parti, le PG, change de nom et deviendra le Parti Eco-socialiste…Les annonces d’alliances avec certains EE-LV, certains socialistes
dissidents (fort peu nombreux !) et les alternatifs (fase) font que le PG ne veut plus d’une alliance et d’une action privillégiée avec le PCF ! D’ailleurs le PCF (à part quelques “djeunes”
convertis au “pablisme” du PG) va s’en sentir soulagé ! Les municipales approchent !
Le PG espère avoir quelques élus en se joignant à des listes EE-LV si le PCF s’engage auprès du PS ! Sauf que les verts risquent de rester avec les socialistes afin de garder leurs élus…
Une alliance avec EE-LV …et les cadres du PG continuent à parler de révolution citoyenne en France, en Europe, dans le Monde. Même si elle est atténuée et souvent accompagnée d’éco-socialisme !
Ce que je peux vous dire, c’est qu’au PG, Martine Billard, les écologistes de gauche et les tranfuges du NPA contrôlent le parti ! Les valeurs et concepts de république, de jacobinisme,
l’état-nation et bien sont passés aux oubliettes ! D’ailleurs, il ne fait pas bon les employer ou les soutenir vous êtes qualifiés de “nationalistes” voire de FN !
Mais la question qui n’ est pas trop abordée dans cette affaire c’est que le nerf de la guerre, à savoir, l’argent, risque de manquer au PG faute d’élus suffisants et surtout vu le
nombre d’adhérents. Les petits séjours pour les camarades en Amérique latine et bien qui les a financés ? Cela a dû coûter très cher à un parti qui n’est pas fortuné ! Mais c’est vrai que
pour voir Chavez (dans les années soixante c’était Castro ou Mao…) qu’est-ce que l’on ne ferait pas !
Bref, le PG “file un mauvais coton” et les erreurs stratégiques et programmatiques n’étant ni analysées, ni relevées et bien le PG risque de s’engager dans la voie de feu la Lcr ou du NPA ! Le
talent d’orateur, de tribun, de débatteur d’un Mélenchon bien relayé médiatiquement ne suffiront pas surtout si le programme n’est pas attractif et jugé sérieux et cohérent par le corps électoral
et qu’aucune autocritique et alternative n’est possible ! C’est la mort lente assurée !
Cher Descartes : qui a dit “qu’il créait un parti politique… pas une assurance vie ?”
Bref, tout ce qui est alternative républicaine n’est pas retenue.
De toute évidence, le texte est écrit pour draguer EELV et la “gauche socialiste”. Cela explique peut-être pourquoi tout ce qui peut sentir le jacobin a été soigneusement mis de côté.
Les sorties de l’UE et de l’euro sont quasiment taboues !
Et bien, pas tout à fait. Dans le texte sorti du CN, on a rajouté un paragraphe sur le protectionnisme et un autre sur l’euro qui sont proprement allucinants. Je compte les commenter dans un
prochain papier.
L’un de vos lecteurs, un peu plus haut, dit qu’il y a des mix (amendements, fusions, inclusions, intégrations) de textes.
Cela semble surtout avoir été le cas pour un texte: celui intitulé “Parti de gauche, parti du peuple”. C’est dans ce texte qu’ont été pris les plus gros ajouts au texte proposé par le BN. Un
texte au gauchisme tellement délirant – et tellement adolescent – qu’on a du mal à garder son sérieux. Est-ce que tu sais de quelle coterie sort ce texte ?
C’est la dérive gaucho-écologiste, qu’a dénoncé à juste titre le Camarade Marc Dolez qu fait que le PG est de moins en moins républicain, de moins socialiste et ressemble de plus en
plus à une organisation d’extrème gauche qui deviendra, au fil des ans, de plus en plus groupusculaire !
Je le crains, en effet. Le projet de “parti creuset” semble avoir vécu. Le niveau d’intolérance qui a accompagné le départ de Dolez montre bien que le PG fonctionne aujourd’hui comme un
groupuscule gauchiste de plus.
Ce que je peux vous dire, c’est qu’au PG, Martine Billard, les écologistes de gauche et les tranfuges du NPA contrôlent le parti ! Les valeurs et concepts de république, de jacobinisme,
l’état-nation et bien sont passés aux oubliettes !
Oui. Beaucoup de mes lecteurs ont trouvé que j’exagérais lorsque j’ai parlé de l’OPA de Billard & Co sur le PG. Je reste convaincu que c’est ce jour-là que le projet de “parti creuset” a pris
du plomb dans l’aile.
Mais la question qui n’ est pas trop abordée dans cette affaire c’est que le nerf de la guerre, à savoir, l’argent, risque de manquer au PG faute d’élus suffisants et surtout vu le
nombre d’adhérents.
J’avoue que je ne me suis pas encore trop intéressé à l’argent du PG. Peut-être devrais-je faire travailler mes espions là dessus ?
Allez, ne prenez pas tout ça trop à coeur, profitez de la saison et des fêtes pour manger de bonnes choses et voir ceux que vous aimez… en esperant que 2013 nous apporte du mieux. Mes meilleurs
voeux vous accompagnent.
Bonsoir,
J’avoue humblement avoir du faire un effort considérable pour lire et essayer d’ assimiler le billet ainsi que les commentaires qui l’accompagnent. Ce n’est pas qu’ils fussent abscons ou mals
construits.
Ils démontrent pour la plupart un degré de connaissance du sujet seul accessible à des membres du sérail. Or nous entrons là dans ce que l’on appelle la « politique politicienne » dont l’objet
n’est pas tant de gouverner la cité que d’accéder aux palais républicains. Les places étant de toute façon limitées, le jeu des coudes devient la règle absolue de survie. Les projets, les
programmes, ne servent que d’argument à l’opéra tragi-comique qui se joue devant les électeurs spectateurs de moins en moins mélomanes.
Personnellement je me sens complètement has-been devant cette explosion de partis, de courants, de groupuscules, de cellules et tutti quanti.……..sans compter les manœuvres individuelles.
Où est la vision cohérente d’un avenir pour le pays ?
Comment des partisans tels que ceux qui interviennent peuvent-ils venir s’épancher sur vos lignes et se maintenir dans ce foullis d’absurdités ?
Comment vous même, Descartes, conservez vous un grand intérêt à un parti qui sombre en quenouille par les incohérences qui lui sont congénitales ?
Heureusement que vos propos relèvent plus de René Descartes que de J.L.Mélanchon et qu’il y a plus à en tirer de la sagesse et de la claivoyance que d’éléments de décisions d’un choix politique.
Ce qui vaut pour le PG / FdG vaut aussi pour le PS, l’UMP et bientôt probablement pour l’UDI.
Bonne fin d’année tout de même à vous et à tous mes collègues lecteurs et commentateurs.
Personnellement je me sens complètement has-been devant cette explosion de partis, de courants, de groupuscules, de cellules et tutti quanti.……..sans compter les manœuvres individuelles.
Pourtant, cela devrait te rappeler ta jeunesse… mai 1968 et tout ça…
Comment vous même, Descartes, conservez vous un grand intérêt à un parti qui sombre en quenouille par les incohérences qui lui sont congénitales ?
Ce qui m’intéresse, c’est moins le Parti que la société. Que certaines choses soient écrites dit beaucoup sur la manière dont les classes moyennes pensent la politique.
Bonne fin d’année tout de même à vous et à tous mes collègues lecteurs et commentateurs.
Bonne année aussi pour toi et les tiens.
à propos de l’alliance potentielle Parti de gauche / EELV (les verts)
il faut reconnaître que c’est une ancienne idée de JL Mélenchon. Il avait surpris tout le monde en la proposant pour la première fois lors d’un débat télévisé (sur France 2 ?) avec Cohen Bendit
lors de la campagne présidentielle. Il s’en était d’ailleurs expliqué dans son blog, expliquant que c’était normal qu’un leader politique puisse prendre des initiatives en fonction des
circonstances.
On peut donc dire que la situation est maintenant “régularisée” puisqu’elle fait partie des textes officiels du PG.
nb: est-ce une bonne idée ? JL Mélenchon explique très directement que si le front de gauche veut dépasser les socialistes, il faut bien s’adjoindre les écolos. Bien sûr cela ne fait pas un
programme clair, mais c’est utile pour la conquête du pouvoir (dans ce cas, sans programme, peut-on parler de la conquête des places ? ce qui ne serait pas différent de ce qui sépare l’UMP du
PS))
JL Mélenchon explique très directement que si le front de gauche veut dépasser les socialistes, il faut bien s’adjoindre les écolos. Bien sûr cela ne fait pas un programme clair, mais c’est
utile pour la conquête du pouvoir
JLM raisonne comme si en ramassant les organisations il allait ramasser les voix. Je pense qu’il se trompe, et que les élections présidentielles ont montré les limites du raisonnement. Le FdG
peut se gausser de ses 11%, si l’on aditionne le total des voix de “l’autre gauche” aux élections précédentes, 11% c’est dans la fourchette basse. Plus ces organisations sont diverses, plus elles
ont des orientations divergentes, et plus il sera difficile de proposer une plate-forme qui propose des solutions concrètes et crédibles. Et croire qu’on fera voter les gens pour un catalogue de
vagues bonnes intentions c’est prendre les gens pour des imbéciles.
Une vision partiale et partielle sur le PG venant de Haute-Saône.
J’ai adhéré au PG en juin 2010, avec 2 autres camarades, attiré par sa démarche de parti creuset. Les valeurs, que je souhaitais portées, étaient socialistes et républicaines.
Mes points de vue et interrogations sur le nucléaire, la sécurité, l’immigration ou le maintien d’un secteur industriel fort me valurent, dès le mois de septembre 2010 une invitation de certains
adhérents d’aller voir au MRC ou au PCF si l’herbe était plus verte. Il faut dire que le PCF haut-saônois était et est toujours à plus de 2/3 de ses adhérents attaché à un communisme orthodoxe
(dernier congrès du PCF texte alternatif n°3 « Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe. Ni abandon, ni
effacement »).
A cette même période de l’automne 2010, le comité haut-saônois, dirigé par un ex-LCR et ex CGC à la fois, accusa un camarade et ami,
et seul élu local du Parti, d’enregistrer les réunions du PG avec son smartphone. Héléne FRANCO, qui était présente à cette réunion, trancha, plus tard, en tant que Présidente de
la Commission de résolution des conflits en faveur du Secrétaire Départemental.
Mettant mis en retrait, tout en prenant parti pour mon camarade, la nouvelle Secrétaire Départementale, et femme du précédent, me fit parvenir une lettre de dernier
avertissement avant mon exclusion. Elle m’accusait d’avoir lors d’une manifestation remis en cause l’autorité du Secrétaire Départemental et de participer à des négociations, sans mandat, avec la
direction fédérale du PCF. Mon passage au PG s’arrêta là.
Les informations que j’ai du PG70 ne vont pas dans le sens des chiffres du national. De la quinzaine d’adhérents initiaux, il ne doit qu’en rester 2 ou 3. L’ancien Secrétaire Départemental du
PG70 a rejoint le PCF sûrement pour nuire et détruire de l’intérieur. Sa santé étant fragile, j’ai conseillé au responsable du PCF d’avoir à portée de main un défibrillateur. Des rumeurs de
complot ont été colportées. Et les nouveaux convertis, qui ne viennent de je ne sais où, ont voulu me refourguer et à un adjoint au maire PCF tendance texte 3, et camarade de syndicat,
une carte du PG en novembre de cette année.
Il semblerait que le PG70 reste à une quinzaine d’adhérents comme à son lancement avec un impact et une implication nuls dans la vie des haut-saônois.
Mes points de vue et interrogations sur le nucléaire, la sécurité, l’immigration ou le maintien d’un secteur industriel fort me valurent, dès le mois de septembre 2010 une invitation de
certains adhérents d’aller voir au MRC ou au PCF si l’herbe était plus verte.
Vous auriez du les écouter….
A cette même période de l’automne 2010, le comité haut-saônois, dirigé par un ex-LCR et ex CGC à la fois, accusa un camarade et ami, et seul
élu local du Parti, d’enregistrer les réunions du PG avec son smartphone. Héléne FRANCO, qui était présente à cette réunion, trancha, plus tard, en tant que Présidente de la
Commission de résolution des conflits en faveur du Secrétaire Départemental.
Ce genre de fantasme est caractéristique des organisations groupusculaires. Il a d’ailleurs une fonction mégalomane: on imagine que ce qui se dit dans les réunions est si important, si vital, que
les “ennemis” cherchent à vous espionner. Je me souviens d’une plaisanterie qui courait dans le PS à une époque pour marquer la différence entre l’ancien trotskyste Jospin et l’ancien énarque
Fabius: “Dans une réunion de 30 personnes, Jospin se demande “qui est le traître” ? Dans une réunion de 300 personnes, Fabius se demande “qui est-ce que j’ai oublié d’inviter” ?”.
Mettant mis en retrait, tout en prenant parti pour mon camarade, la nouvelle Secrétaire Départementale, et femme du précédent, me fit parvenir une lettre de dernier avertissement avant
mon exclusion. Elle m’accusait d’avoir lors d’une manifestation remis en cause l’autorité du Secrétaire Départemental et de participer à des négociations, sans mandat, avec la direction fédérale
du PCF. Mon passage au PG s’arrêta là.
Avez-vous gardé la lettre ? Je serais très intéressé de pouvoir la lire – en toute confidentialité, bien entendu. Mais votre exemple est très intéressant pour illustrer ce que je disais dans un
autre commentaire: le flou des procédures permet aux directions de contrôler le parti et de bloquer toute mise en cause. Ici, par exemple, une secrétaire départementale s’attribue le pouvoir
d’exclusion pour des “crimes” non punis dans les statuts… (je doute que les statuts prévoient l’exclusion pour avoir “mis en cause l’autorité du secrétaire départemental”…). D’ailleurs, aux
termes des statuts seul le BN peut prononcer une exclusion…
Les informations que j’ai du PG70 ne vont pas dans le sens des chiffres du national. De la quinzaine d’adhérents initiaux, il ne doit qu’en rester 2 ou 3.
C’est classique. Une manière assez habituelle de “gonfler” les effectifs est de ne pas compter les départs. Souvent, d’ailleurs, les partants ne prennent pas la peine de formaliser leur démission
et préfèrent quitter l’organisation sur la pointe des pieds. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le PCF avait pratiqué la remise des cartes annuelles: cela permettait, en comptant les cartes
remises chaque année, d’avoir une idée exacte des effectifs. Le PCF a abandonné cette pratique depuis quelques années en remettant une carte “permanente” qui permet de garder dans les effectifs
ceux qui partent discrètement et même les camarades décedés. Est-ce pour cela que l’érosion des effectifs déclarés est devenue beaucoup plus lente depuis lors ? Je n’oserai le croire…
Bonjour à tous.
A lecture de ce billet et de ces commentaires fort intéressants, j’ai envie de reposer la question suivante: pourquoi vous concentrez-vous sur les positions du PG, alors que les votres semblent
plus proches de celles du MRC ? Descartes m’a déjà brièvement répondu que le MRC lui paraissait un peu trop “groupusculaire” et que ses adhérents lui semblaient “opportunistes”. Mais je serais
intéressé par la réponse des différents lecteurs/commentateurs de ce blog.
Cordialement,
Jérémy
@ Jeremy
J’ai envie de te retourner ta question : pourquoi diable t’intéresses-tu au MRC, qui n’a, à l’évidence, aucune chance de grimper un jour au mât du pouvoir, et d’y mettre en application les bonnes
idées du Che ? Aurais-tu quelques infos sur de belles filles faciles que l’on peut y rencontrer ? Quoi qu’il en soit, je ne te cache pas qu’à l’instar de l’ex-chevènementiste conséquent qu’est
Florian Philippot, j’ai fait le choix du FN qui, crois moi, pullule en sus de belles blondes excitantes et dominatrices.
Ordre dans la salle! Ne commençons pas avec des allusions aux préférences sexuelles des uns ou des autres…
Il y a une grande différence entre Mélenchon et Chèvenement et, partant, entre le MRC et le PG. Chèvenement est avant tout un homme de réflexion. Il est beaucoup plus intéressé dans l’élaboration
et la propagation de ses idées que dans les questions de basse tactique politique. En dehors d’alliances d’opportunité pour essayer d’avoir un minimum de temps de parole dans les assemblées, il
s’est désintéressé des discussions tactiques sur la conquête du pouvoir, sujets qu’il aborde d’ailleurs très rarement dans ses livres ou dans ses interventions. Le MRC n’a jamais été le parti de
Chèvenement. Ce fut plutôt l’organisation que les admirateurs de Chèvenement ont construit pour essayer de pousser leur champion – et eux mêmes, n’ayons pas peur des mots – vers le pouvoir. Mais
Chèvenement ne s’y est pas beaucoup impliqué, et il ne se considère nullement lié par les délibérations du MRC, pas plus qu’il n’essaye de lier le MRC aux siennes. Mélenchon, c’est l’inverse.
Pour lui, la réflexion sur la conquête du pouvoir est presque plus importante que la réflexion sur son exercice. Pour lui, le PG est un instrument tactique et stratégique dont il entend conserver
le contrôle.
C’est pourquoi s’intéresser au MRC n’a pas le même sens que s’intéresser au PG. Le MRC ne m’intéresse pas parce qu’il ne produit rien. C’est un petit club de gens en général bien intentionnés
mais qui, collectivement, ne produisent rien et ne prétendent rien produire. Le PG, lui, a une autre dimension. D’abord, il prétend être un “parti creuset” et donc produire une synthèse
idéologique à gauche. Cette prétension le rend beaucoup plus intéressant. Ensuite, il essaye de devenir le parti dominant de la “gauche radicale” et de la gauche tout court. Là aussi, l’ambition
n’est pas la même…
A Jérémy.
Je suis d’une région où le MRC-MDC a eu de l’influence.
J’ai assisté en septembre dernier à son université d’été. Les conférences étaient très intéressantes et d’un haut niveau (bien apprécié l’intervention d’Autexier). Mais, j’ai plus eu l’impression
d’assiter à la réunion d’un cercle de réflexion, d’une tendance d’un parti plutôt qu’à la réunion d’un mouvement fort et dynamique et qui avait un avenir. J’avais lu le livre de Jean-Loup Coly
sur Chevènement “L”énigme”. Je le rejoins sur le fait que Chevènement n’a pas rencontré le peuple, qu’il n’a pas su ou s’attelé à la construction d’un parti puissant. Le peuple, en tant que force
sur laquelle s’appuyer, reste aujourd’hui encore absent.
Opportuniste, je ne sais. Les accords avec le PS se font toujours, sont discutés à Solférino et imposés localement (les socialistes du PS ont toujours été d’un courage exemplaire). Chevènement
savait jusqu’à maintenant se faire entendre, comme ex-socialiste, et placer ses proches.
Avec l’effacement de Chevènement de la politique active, le MRC a peu de perspective en étant autonome si ce n’est d’être un satellite du PS.
@ Jeremy
Sans être adhérent du MRC, il me semble que pour le citoyen lambda, c’est le positionnement public du ou des leaders d’un mouvement ou parti, qui détermine son intérêt et éventuellement son vote.
Personnellement adepte, sans beaucoup d’illusion, du vote blanc, j’ai voté N.Dupont Aignan au premier tour des présidentielles, mais j’aurais choisi JPChevènement s’il s’était présenté. Pourquoi
?
– Parce que l’un et l’autre m’ont paru avoir un discours clair et cohérent et aussi assez courageux, bien que je ne partage pas systématiquement l’ensemble de leurs positions.
– Parce que les autres candidats ( les principaux ) voulant ratisser tellement large que l’on se crirait dans un super marché des mesures politiques, où ils il en a pour tout le monde et qui en
fin de compte ne peut satisfaire personne et surtout pas le plus grand nombre.
– Parce que je souhaite soutenir des initiatives, certes vouées à l’échec électoral, mais qui posent les véritables questions sur les enjeux majeurs de notre société.
Le vote blanc ne représente qu’une protestation civique face aux opérations d’enfumage dans un mépris complet des citoyens et à laquelle je me refuse de collaborer par un vote par défaut.
@ Descartes
Je profite de ce post pour vous dire qu’en 68, technicien dans une entreprise de machines outils à Castres, je n’ai défilé qu’une fois, particulièrement pour manifester mon oposition au
démantellement de la machine outil française, et avec comme conséquence pour mon emploi, la fermeture de l’entreprise dans les mois qui ont suivi.
Je ne sais pas ce qu’avait fait le PC à l’époque, mais je n’ai pas le sentiment de l’avoir vu très en avant sur ce sujet. En tout cas, je n’étais pas bras dessus – bras dessous avec D. Cohn
Bendit sur les grands boulevards parisiens et je ne retiens aucune nostalgie de cette époque.
Je ne sais pas ce qu’avait fait le PC à l’époque, mais je n’ai pas le sentiment de l’avoir vu très en avant sur ce sujet.
Je ne saurais vous dire en 68. Mais je me souviens lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la politique dans les années 1970 de plusieurs actions du PCF en faveur de l’industrie de la
machine-outil française. Si je ne me trompe pas, il y avait d’ailleurs un volet sur la question dans le Programme Commun.
militant syndical je rencontre le même discours européiste et sociétal dans les débats avec en toile de fond , l Europe sociale et les directives de la Ces que je ne partage pas !
Merci à tous ceux qui m’ont répondu.
Je retiens de vos réponses que vous voyez surtout le MRC comme un “cercle de réflexion” et non comme un parti politique qui se donnerait vraiment les moyens d’accéder au pouvoir. Il lui
manquerait donc à la fois une base militante et une direction “active”.