Sarkozy le faiseur de miracles

Sarkozy fait des miracles.

 

Il y a quelques semaines, une cinquantaine de “gens du voyage” vandalisaient le village de Saint-Aignan, détruisant la signalisation, saccageant les commerces et coupant des arbres centenaires (1). Devant ces actes de vandalisme, la gauche, les organisations de défense des droits de l’homme et, last but not the least, les organisations représentatives de la collectivité des “gens du voyage” sont restées muettes. Pas un mot, pas un geste pour condamner ces actes ou pour soutenir les habitants de Saint-Aignan. Il a suffit cependant que Sarkozy organise une réunion ministérielle pour examiner les problèmes posés par un certain nombre de “gens du voyage”, et miraculeusement tous ces gens ont retrouvé l’usage de la parole. Si ce n’est pas un miracle, ça…

 

L’ennui, c’est que tous ces gens-là font un bien mauvais usage de la parole retrouvée. Il paraît qu’en organisant cette réunion Sarkozy “stigmatise” une communauté. C’est de la pure tartufferie: “cachez ce problème que je ne saurai voir”. Quelque soit le problème posé, la gauche bienpensante nous invite… à ignorer le problème. Qu’une cinquantaine de “gens du voyage” saccagent un village ne mérite pas de commentaire, parce que ce n’est pas le “vrai” problème. Le “vrai” problème, celui qui mérite toutes sortes de condamnations, c’est le méchant Sarkozy qui organise une réunion.

 

Qui a fait le plus pour dégrader l’image des “gens du voyage” ? Sarkozy en organisant sa réunion ? Ou la cinquantaine de vandales qui ont saccagé Saint-Aignan ? La réponse paraît évidente. Et pourtant, la gauche bienpensante tombe une fois de plus dans le piège communautariste, celui qui consiste à avoir des poids et des mesures différentes selon la “communauté” à laquelle appartient le coupable ou la victime. Qu’auraient dit ceux-là même qui sont restés silencieux si une cinquantaine de “gaulois” avaient ravagé un campement de “gens du voyage” pour venger la mort de l’un d’entre eux ?

 

Cette affaire met en lumière le communautarisme en ce qu’il y a de pire. La palme revient dans ce domaine aux associations représentatives de la collectivité des “gens du voyage”. Si celles-ci avaient pris une position condamnant sans ambiguïté les actes de vandalisme commis à Saint-Aignan, elles auraient montré à l’opinion qu’elles mettent les valeurs de la République au dessus de la solidarité communautaire. Mais voilà, si elles l’avaient fait, elles auraient été dénoncées comme ayant “trahi”. Parce qu’une organisation communautaire est là pour défendre les membres de la communauté (même lorsqu’ils sont des voyous) contre le reste du monde (même lorsqu’il a raison). Exactement le même raisonnement que celui des organisations juives pour justifier le soutien inconditionnel à Israel: un juif ne saurait pas refuser son soutien à un autre juif, même si celui-ci est un colon ultra-orthodoxe et raciste. Ce qui est drôle, c’est que les mêmes qui vouent aux gémonies le CRIF pour cette raison-là cautionnent le même comportement lorsqu’il s’agit des “gens du voyage” ou d’autres communautés reputées “opprimées”. Deux poids, deux mesures.

 

On attend toujours que la gauche fasse son analyse de ce qui s’est passé à Saint-Aignan, et formule ses propositions. La gauche fairait mieux de s’atteler à cette réflexion au lieu de perdre son temps à sacrifier au reflexe pavlovien d’aboyer chaque fois que Sarkozy ouvre la bouche. Mais peut-être qu’après leur avoir rendu la parole, Saint Sarkozy pourrait leur rendre la vue ?

 

 

Descartes

 

 

(1) On ne saurait banaliser la violence de ce dernier geste. D’une part, parce qu’un arbre est un être vivant, mais surtout parce que c’est un être irremplaçable. On peur reconstruire un bâtiment, on peut réparer un commerce, on peut refaire la signalisation. Mais un arbre centenaire est irremplaçable.

 

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