Eric Verhaeghe ou l’art de devenir un renégat

Connaissez vous Eric Verhaeghe ? Oh… je vous vois, cher lecteur, chercher dans vos souvenirs. S’agit-il d’un chanteur, un de ces chanteurs qui occupe le haut des ventes pendant quelques jours avant de retomber dans l’oubli ? Du meurtrier en série dont Christophe Hondelatte a parlé dans son émission d’hier ? D’un des otages français kidnappés au Mali ?

 

Non, vous n’y êtes pas. Eric Verhaeghe est le héros d’une nouvelle forme de télé-réalité. Ou plutôt de “presse-réalité”. Ceux qui, par plaisir ou par obligation professionnelle, lisent l’ensemble de la presse quotidienne et hebdomadaire n’ont pu qu’être surpris de l’apparition partout de cet étrange personnage. De “20 minutes” au “Monde”, de l’Humanité à Marianne et au Nouvel Obs, d’entrefilet en entretien, chacun y est allé de sa plume pour annoncer au peuple ébahi que le président de l’APEC (représentant du MEDEF) renonçait à ses fonctions et à ses divers mandats dans les organisations patronales. Et accessoirement, que ce même individu avait découvert tout à coup combien le patronat, les élites, bref, le capitalisme actuel étaient pourris.

 

Mais qui est Eric Verhaeghe ? L’homme raconte lui même sa légende: celui d’un fils de maçon  passé par le prestigieux lycée parisien Henri IV puis plus tard par l’ENA (heureux pays où les fils de maçon peuvent accéder aux meilleurs lycées et aux écoles d’élite, n’est ce pas ?). Passage à l’ENA qui consista essentiellement, selon un certain nombre de ses anciens camarades, à critiquer vertement tout ce qui pouvait se rapporter à cette prestigieuse école et à l’administration en général. Suit un passage par l’administration de l’Education Nationale, ou son activité consista fondamentalement à critiquer l’administration qu’il avait l’honneur de servir. Et un jour, le jeune Eric vit la lumière: damned ! mais c’est bien sur ! sortons de cette vieille machine rouillée qu’est l’administration pour aller dans le privé ! La terre promise loin des rigidités, et où le salaire des hauts cadres n’est limité par d’absurdes règles statutaires. Cinq ans plus tard, le voilà revenu au point de départ. Le monde du privé n’a pas, semble-t-il, tenu ses promesses. Il est même (du moins si l’on croit Eric) encore plus absurde, plus idiot, plus rapace que celui de la haute fonction publique. Décidément, on ne peut plus faire confiance à personne.

 

Tout le monde a croisé, au cours de sa vie, des gens comme lui, incapables de faire la part des choses et d’avoir une vision mature d’eux mêmes et du rapport au monde qui les entoure. Et il faut les plaindre: cela doit être terrible de vivre toute sa vie entouré d’idiots et d’imbéciles qui détiennent les leviers de commande et qui refusent de reconnaître votre génie. Ce qui est plus inquiétant dans cette affaire, c’est que ce genre de discours reçoive dans la sphère médiatique un tel écho. Et ici il faut bien parler d’une mise en scène. Car après tout Eric Verhaeghe, outre le fait de n’être qu’un quatrième couteau du MEDEF, n’a rien à dire de bien nouveau. Dans son livre, dans ses entretiens, il annone le discours populiste/moralisant mille fois entendu ailleurs. Sa cible ? Les “élites”, bien entendu. Ses propositions ? Une “moralisation profonde” et une “révolution de la fiscalité et du système éducatif”. Pas de quoi se rouler par terre. Alors, pourquoi tous ces entrefilets, ces entretiens complaisants ?

 

Permettez-moi d’hasarder une hypothèse: après cinq années passées dans le milieu patronal, les imbéciles qui entourent le bel Eric, loin de reconnaître ses immenses capacités, s’apprêtent à le virer. Alors, mieux vaut leur griller la politesse et se constituer un capital de sympathie en endossant les habits de la victime. Pour cela, on peut jouer facilement sur une caractéristique de la gauche française: elle accueille à bras ouverts (et sans se poser de questions) les renégats à condition que leur discours corresponde à ses préjugés. Pouvoir épingler à sa boutonnière un ancien cadre du MEDEF (du MEDEF, rendez vous compte, ma chère…) qui accepte de cracher dans la soupe, cela fait toujours plaisir. Et question préjugés, le discours anti-élitiste est un vieux classique qui marche toujours, surtout par ces temps de populisme. Avec quelques “relations” dans la presse (et on se fait beaucoup de “relations” avec des guillemets lorsqu’on grenouille dans les milieux patronaux) le tour est joué. Voici Saint Eric transformé en prophète et bientôt en martyr d’une procédure de licenciement. Avant de ressusciter certainement comme candidat à une élection prochaine, ou comme membre d’un cabinet ministériel dans un futur gouvernement de gauche.

 

Personnellement, je me suis toujours méfié des renégats. Et il faut préciser le sens du terme: renégat, ce n’est pas celui qui change d’opinion, de parti ou de loyauté. Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et il peut y avoir d’excellentes raisons pour en changer. Le renégat, c’est autre chose: c’est celui qui fait de l’abomination publique des idées qui étaient les siennes et des organisations auxquelles il a appartenu son fonds de commerce. Bien sur, pour que ça marche, il faut une demande. Hier, quand il s’agissait de détruire le PCF, la cotisation du renégat communiste sur le marché était particulièrement haute, et plus d’un – je ne donnerai pas d’exemples pour ne pas faire de jaloux – a construit une brillante carrière sur ce marché. Aujourd’hui, le marché est devenu saisonnier: il monte avant les élections présidentielles pour s’effondrer ensuite. Tout est donc une question de timing…

 

L’autre particularité du marché du renégat, c’est que l’acte de reniement vaut amnistie des turpitudes passées. Bien de staliniens impénitents (1) sont devenus par la magie du reniement des paradigmes de démocratie et de défense des libertés, leurs épurations et leurs dénonciations oubliées. Eric Verhaeghe semble vouloir bénéficier à fonds de ce mécanisme. Sa campagne médiatique fait de lui l’homme qui, pour défendre ses convictions, devient un paria dans sa propre caste. Un héros moderne, en somme. Dommage que le héros omette de nous expliquer ce qu’il a fait de ses “convictions” pendant les longues années où il a servi le MEDEF fidèlement et sans états d’âme, ce dont les personnels de l’APEC pourraient témoigner. Et pourquoi un jour de 2011, à l’orée d’une campagne présidentielle (mais c’est certainement une coïncidence) il a brusquement eu une révélation et tout envoyé bouler. On aimerait avoir une explication sur cette brusque conversion. Le problème, c’est qu’il est difficile de trouver une explication admissible. Il faudrait  en effet admettre qu’Eric Verhaeghe s’est trompé, qu’il ne savait pas lorsqu’il a rejoint le MEDEF où il mettait les pieds. Est-ce crédible de la part d’un énarque ? Bien sur que non.

 

Mais qu’Eric se rassure: personne ne lui posera des questions gênantes sur les raisons de sa brusque conversion. Si son discours plaît, personne à gauche n’ira lui chercher des poux dans la tête. Il restera l’homme qui a osé défier le MEDEF et l’élite énarchique. Et grace à cette mise en scène on oubliera qu’avant de les défier, il a servi l’un et qu’il reste membre de l’autre. Un oubli qui demain lui permettra dans la course aux postes et aux honneurs de passer devant ceux qui, obscurement, besogneusement et sans éclat médiatique ont combattu depuis trente ans les maux qu’il déclare avoir découvert aujourd’hui.

 

Descartes

 

PS: Pour un point de vue complémentaire sur cette affairevoir ici

 

(1) Pour ne donner qu’un exemple, Annie Kriegel, stalinienne au pire sens du terme dans sa jeunesse, qui finira en coqueluche de l’intellectualité libérale de gauche et chroniqueuse anticommuniste au Figaro.

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28 réponses à Eric Verhaeghe ou l’art de devenir un renégat

  1. Bonjour,
    Merci de me consacrer un article aussi long et plutôt bien écrit. Je n’en partage pas le contenu, mais je le trouve amusant.
    En revanche, je n’y retrouve guère l’esprit cartésien, qui est fait d’objectivité sur les choses, sans jamais de ressentiment.
    Cordialement.

    • Descartes dit :

      Merci de me consacrer un article aussi long et plutôt bien écrit.

      Je ne vous ai pas consacré un article. C’est plutôt un article sur le reniement et son usage en politique. Vous n’êtes pas le sujet de mon article, tout au plus le prétexte…

      En revanche, je n’y retrouve guère l’esprit cartésien, qui est fait d’objectivité sur les choses, sans jamais de ressentiment.

      Ressentiment ? Pourquoi éprouverais-je du “ressentiment” pour quelqu’un que je n’ai pas le plaisir de connaître et qui en plus ne m’a jamais rien fait ? Si j’ai écrit sur ce sujet, c’est parce
      que je n’aime pas les manipulations. Or, dans votre “démission médiatique”, il y a à mon avis une grande part de manipulation.

      Vous dites ne pas partager le contenu de mon article.  Et bien, vous avez ici l’opportunité de rétablir “l’objectivité des choses”, que j’aurais malmenée par manque d’esprit cartésien. Je
      vous donne l’opportunité ici de répondre aux questions posées par mon papier. A vous de saisir l’opportunité…

  2. marc malesherbes dit :

    pas trop d’accord avec ce billet.

    Certes on peut soupçonner la bonne foi d’Eric Verhaeghe, mais il me semble qu’il n’y a pas assez d’éléments indiscutables pour faire un billet, surtout si long. Il me semble qu’il aurait suffit de
    quelques lignes du type: faire attention en attendant d’autres éléments.

    D’autant que dans ce domaine, il y a de plus gros poissons. Curieux que vous ne fassiez pas un billet de la même ampleur sur JL Mélenchon, ses motivations réelles, les ambiguïtés de son discours,
    ses errements dans certaines de ses agressions vis à vis de des journalistes, son traitement de Cuba, la Chine, Chavez, sans parler de sa position vis à vis du PCF, du contenu de son programme (ou
    du moins des mesures qu’il préconise) etc..

    Et vous pourriez aussi en faire un sur A Chassaigne, en citant son livre, son discours à la fête de l’Humanité de Bretagne, qui conduit à s’interroger sur ce qui le sépare encore du PS (ou plus
    exactement de la vulgate libérale) etc..

    Pour ne prendre que ces deux personnages, on peut réellement s’interroger sur leur bonne foi (ils s’affichent comme défenseur du peuple, mais qui défendent-ils ?), avec beaucoup plus d’éléments
    indiscutables.

    Vous me direz que vous vouliez faire un article sur les “renégats”, et que, au pire, JL Mélenchon et A Chassaigne ne sont que des trompeurs. OK, mais n’est-ce pas finalement de la même eau ?

    • Descartes dit :

      Certes on peut soupçonner la bonne foi d’Eric Verhaeghe, mais il me semble qu’il n’y a pas assez d’éléments indiscutables pour faire un billet, surtout si long. Il me semble qu’il aurait
      suffit de quelques lignes du type: faire attention en attendant d’autres éléments.

      J’ai bien entendu d’autres éléments. J’ai pu discuter avec des gens qui ont connu Eric Verhaeghe soit à l’ENA, soit dans l’exercice de ses responsabilités au ministère de l’Education Nationale,
      soit au MEDEF. J’ai préféré ne pas être trop spécifique pour protéger l’identité de mes sources.

      Mais je ne prétend pas que vous me croyez sur parole. Mon but, ce n’est pas de condamner la démarche d’Eric Verhaeghe. C’est plutôt un appel à la méfiance. La gauche a eu par le passé une
      certaine tendance à l’amnésie volontaire. L’exemple Mitterrand en est la preuve la plus éclatante. Alors, quand j’entends louer le discours de Verhaeghe aujourd’hui sans le moindre question sur
      son discours d’hier et surtout sur les raisons du changement, je tire la sonnette d’alarme.

      D’autant que dans ce domaine, il y a de plus gros poissons. Curieux que vous ne fassiez pas un billet de la même ampleur sur JL Mélenchon, ses motivations réelles, les ambiguïtés de son
      discours,

      Je crois avoir dit au contraire bien plus sur Jean-Luc, sur son passé trotskyste et sur sa difficulté à se défaire de l’héritage mitterrandien. Cependant, quoi qu’on puisse dire de Jean-Luc, on
      ne peut l’accuser d’être un renégat. Jamais, à ma connaissance, il n’a fait du reniement son fonds de commerce. Il ne s’est jamais présenté comme ex-troskyste pour cracher sur le trostkysme, ou
      comme ex-socialiste pour cracher sur ses anciennes idées. Il faut lui rendre cette justice.

      Même chose par rapport à Chassagne. On peut critiquer ses idées, mais on ne peut pas lui faire le reproche d’utiliser le reniement comme outil de propagande. Or, c’est exactement ce que fait
      Verhaeghe, et c’est cela qui pour moi le rend criticable. Je l’ai bien dit dans mon papier: je me suis toujours méfié des renégats. Il y a dans le reniement une forme de manipulation qui m’est
      détestable.

      Vous me direz que vous vouliez faire un article sur les “renégats”, et que, au pire, JL Mélenchon et A Chassaigne ne sont que des trompeurs. OK, mais n’est-ce pas finalement de la même eau
      ?

      Non, justement. C’est toute la différence entre mentir et manipuler. Ais-je besoin de vous expliquer pourquoi la première méthode est un pêché véniel comparé à la seconde ?

  3. Christophe dit :

    Bonjour,
    Merci pour ce billet et cette mise en garde. Le doute un des grands sujets de Mr DESCARTE. Aujourd’hui je trouve qu’il est un peu tôt pour juger des intentions de Mr Vaherghe, car rien ne
    transparait de ses véritables intentions. Ne peut-on pas lui donner justement le bénéfice du doute sur ce sujet et se concentrer sur ce qu’il est possible de juger aujourd’hui : ces idées ?
    Je ne m’avancerai pas sur ce point étant car je suis encore à lire son livre. (Si son pari est de faire vendre le livre, honte à moi je viens de tomber dans le piège. D’ailleurs je remarque un
    cruel cynisme car un long paragraphe traite du conformisme de notre consommation notamment pas le biais de la publicité.)
    Effectivement “trahir” est en soit un acte douteux, mais ne vaut-il pas mieux changer d’opinion que de s’obstiner dans l’erreur ?

    • Descartes dit :

      Aujourd’hui je trouve qu’il est un peu tôt pour juger des intentions de Mr Vaherghe, car rien ne transparait de ses véritables intentions. Ne peut-on pas lui donner justement le bénéfice du
      doute sur ce sujet et se concentrer sur ce qu’il est possible de juger aujourd’hui : ces idées ?

      Je ne vois pas trop l’intérêt. Les idées exprimées par Verhaeghe ne sont que la répétition du crédo populiste/moraliste qu’on écoute partout depuis des lustres. Rien de bien original, ni de
      particulièrement intéressant.

      Effectivement “trahir” est en soit un acte douteux, mais ne vaut-il pas mieux changer d’opinion que de s’obstiner dans l’erreur ?

      Tout à fait d’accord. Mais que fait-on des opinions qu’on vient de quitter ? C’est là où se trouve la différence entre un honnête changement d’opinion et un reniement.

  4. Abel dit :

    Suite…
    je dois rappeler que les statuts du PCF ne sont pas ceux du FdG ni du PG dont vous aimez à préciser qu’ils sont flous .
    La notion de NATION, abusivement attribuée à la Révolution Française n’est, en fait que la traduction de l’absolutisme étatique de l’ancien Régime, bien incarnée par le personnage de Colbert dont
    la devise ( je ne l’avais pas remarqué auparavant ) prône à l’en-tête de votre blog . Ce centralisme étatique élaboré par Colbert( et qui lui a largement profité !) se déguise, en 89, sous le terme
    de nation où l’absolutisme de la monarchie de droit divin est remplacée par l’absolutisme de l’Etat Nation . C’est le fond du discours jacobin, éclairé dans ses intentions par un discours
    tonitruant de Robespierre au club des jacobins où il lance une féroce diatribe contre le discours des lumières et de la personne de Condorcet . Chaque pseudo nouvelle orientation politique a besoin
    de mythes fondateurs pour asseoir son mode de représentation ( voir Onfray et son Freud ) . Chevènement et JLM se situent dans ce courant ( pas freudien mais jacobin ) . Ils en ont le droit à
    condition de préciser qu’ils défendent un souverainisme étatique dont il faudra définir les caractéristiques et les perspectives .
    Pour en finir avec le Colbertisme, je pense que les Le Pen n’en renieraient pas une pensée . Il faut aussi se souvenir ( pour répondre à votre remarque ) que c’est Louis XIV qui impose la langue
    française comme langue nationale (étatique souverainiste française !).
    Pour ce qui est de la science et des assises historiques de l’apparition de certaines découvertes, permettez que je manifeste la plus grande prudence et pour plusieurs raisons ;
    J’ignore encore comment se construisent les individus, sinon je reproduirais des Einstein ou des Zidanes et ça me rapporterait gros !
    Je ne replongerai pas dans l’épistémologie des sciences pour dire que les lois de la thermodynamiques sont les mêmes partout .
    Enfin je n’ose pas penser qu’on puisse encore s’appuyer sur le matérialisme historique qui, utilisé étatiquement par Lyssenko en URSS, a tenté d’imposer le mythe de la science bourgeoise et de la
    science prolétarienne, avec des conséquences désastreuses pour l’économie agricole de son pays .
    Enfin, pour ne pas introduire de doutes, j’affirme ne pas avoir réponse à tout, loin de là . Et je manifeste une certaine méfiance à l’égard des systèmes de pensée qui sont incriticables ( Karl
    Popper), et je me désole de voir de vieilles recettes resservies sous des noms différents .
    Pour terminer, votre dernier article dépeint assez clairement l’attitude de nombreux élus nationaux .

    • Descartes dit :

      La notion de NATION, abusivement attribuée à la Révolution Française n’est, en fait que la traduction de l’absolutisme étatique de l’ancien Régime, bien incarnée par le personnage de Colbert
      dont la devise ( je ne l’avais pas remarqué auparavant ) prône à l’en-tête de votre blog.

      Je crois justement que vous faites une confusion entre “Nation” et “Etat”. Or, ce sont deux concepts fondamentalement différents. La France a un Etat depuis Louis XI (certains diront Richelieu).
      Mais elle regroupait plusieurs “nations”. Elle devient elle même une Nation lorsque la Révolution, en cassant les statuts locaux, l’unifie.  

      Ce centralisme étatique élaboré par Colbert( et qui lui a largement profité !) se déguise, en 89, sous le terme de nation où l’absolutisme de la monarchie de droit divin est remplacée par
      l’absolutisme de l’Etat Nation.

      Mais ça veut dire quoi exactement “l’absolutisme de l’Etat Nation” ? C’est la Nation, et non l’Etat, qui remplace le souverain “absolu” de l’Ancien Régime. C’est la Nation qui, par
      l’intermédiaire de l’élection et plus tard du référendum exercera le pouvoir souverain. L’Etat n’est jamais qu’un instrument de ce pouvoir.

      Pour en finir avec le Colbertisme, je pense que les Le Pen n’en renieraient pas une pensée.

      Il y a encore des gens que ce genre d’arguments impressionne. Ce n’est pas mon cas. Ce n’est pas parce que Le Pen dit “il fait jour” qu’il fait forcément nuit.

      Il faut aussi se souvenir ( pour répondre à votre remarque ) que c’est Louis XIV qui impose la langue française comme langue nationale (étatique souverainiste française !).

      Pourriez vous indiquer par quel acte ce pauvre Louis XIV a fait de la langue française la “langue nationale” ? Vous dites vraiment n’importe quoi. La langue française était langue officielle pour
      les actes administratifs et judiciaires depuis l’ordonnance de Villiers-Cottêrets de 1539 faite sous le règne de François Ier, presque un siècle avant la naissance de Louis XIV. Et on a du mal à
      imaginer le terme “langue nationale” sous la plume de Louis XIV…

  5. vincent david dit :

    Bonjour/Bonsoir Descartes.

    Maintenant il y a un truc qui justifie tout, c’est le “Je ne fais que mon travail”.

    Alors arrêter de critiquer un Monsieur qui, au sein du Medef, ne faisais que son travail et qui maintenant ne fera que son travail ailleurs !

    Mince alors ! La mobilité de l’emploi vous connaissez ?

    (Et puis “renégat”, vous exagérez, le gars ne fait que dégommer ce qui maintenant est devenu pour lui la concurrence).

  6. marc malesherbes dit :

    vous écrivez concernant JL Mélenchon
    “Jamais, à ma connaissance, il n’a fait du reniement son fonds de commerce”

    Si vous lisez les billets du blog de JL Mélenchon, écoutez ses interviews, ses discours, vous constaterez qu’une partie très importante a trait à la critique du PS qu’il vient de quitter (comme
    Eric Verhaeghe critique le Medef qu’il vient de quitter). Alors pourquoi l’un serait appelé renégat, et pas l’autre ?

    Il y a une nuance que je ne saisis pas.

    nb: pour A Chassaigne, ok, c’est différent; pas de critique de son parti

    • Descartes dit :

      Si vous lisez les billets du blog de JL Mélenchon, écoutez ses interviews, ses discours, vous constaterez qu’une partie très importante a trait à la critique du PS qu’il vient de quitter
      (comme Eric Verhaeghe critique le Medef qu’il vient de quitter)

      J’imagine mal Mélenchon mettant comme sous titre d’un de ses livres “Jean Luc Mélenchon, professeur, membre du parti socialiste, je jette l’éponge”. Mélenchon a beau critiquer la ligne du PS ou
      certains de ses anciens camarades, il ne tire pas sa légitimité du fait d’avoir quité le PS. En forçant à peine le trait, on peut dire que Mélenchon se considère le continuateur du “vrai” PS,
      celui de François Mitterrand, alors que ceux qu’il critique (DSK, Aubry) ont trahi ses idéaux. Ce n’est pas du tout le cas de Verhaeghe: à l’entendre, c’est lui qui a changé, pas le
      MEDEF.

      Alors pourquoi l’un serait appelé renégat, et pas l’autre ?

      Je ne sais plus comment te l’expliquer. Disons qu’il y a une différence entre celui qui dit “j’ai changé d’avis mais j’assume la responsabilité de ce que j’ai fait” et celui qui dit “j’ai changé
      d’avis, et par conséquent tout ce que j’ai fait avant ne me concerne pas”.

  7. JMP dit :

    bonjour
    le cas de Verhaeghe n’est pas inintéressant , mais ce que je trouve plus curieux c’est sa concordance avec d’autres faits: ainsi, je viens récemment de lire un no entier de l’expansion de décembre
    2010 qui demande en long large et travers l’augmentation des salaires, qui dénonce le déséquilibre entre part du travail et du profit, etc ? quand je vois d’où cela vient, j’ai du mal a ne pas
    imaginer une opération de récupération politique de la part de petits malins qui sentent le vent venir; est ce votre avis?
    cordialement

    • Descartes dit :

      Pas forcément. Plus banalement, tu retrouves dans l’Expansion un certain nombre d’économistes néo-keynésiens qui reprennent l’initiative après la bérézina idéologique des libéraux-libertaires.
      C’est Keynes qui avait montré combien la politique de contraction des salaires menaçait le capitalisme en provocant des crises de la demande. Pas la peine d’être anticapitaliste pour demander une
      répartition raisonnable du revenu entre le capital et le travail.

      Que certains libéraux montent sur le char keynésien parce qu’ils sentent le vent venir, c’est bien possible. Mais je ne crois pas que ce soit le cas de Verhaeghe. J’imagine que sa motivation est
      plus personnelle et moins idéologique.

  8. vincent david dit :

    Notre hôte Descartes(le blogueur) souffre peut-être(je suppose, n’ayant pas accès à son intimité neuronale)d’une maladie mentale transmise par Descartes(le René) :
    le Cartésianisme. Horrible affliction qui oblige à ne s’exprimer que selon les principes de la logique.

    Mais moi, tralala, le cartésianisme, je suis vacciné et je m’en fous !

    DONC :

    Cela fait 25 ans que je travaille en usine et j’ai pu constater les bienfaits de l’idéologie dont Monsieur Eric Verhaeghe s’est jusqu’à présent bien accommodé :

    Les horaires au bon vouloir du patron (“flexibilité” dans la langue Verhaegho-Médefienne)qui vous arrange bien la vie de famille, la productivité(“efficience” dans la langue Verhaegho-Médefienne)
    qui, se foutant de l’humain, demande à une dame proche de la retraite d’abattre le même boulot qu’un travailleur jetable (“intérimaire” dans la langue Verhaegho-Médefienne)de 20 balais, des
    ouvriers à la chaîne (“opérateurs sur ligne” dans la langue Verhaegho-Médefienne) souffrant des mains, du dos et qui ne veulent pas s’arrêter de peur de perdre la prime d’absentéisme….liste non
    exhaustive (“il faut encore plus libérer le marché du travail” dans la langue Verhaegho-Médefienne).

    Et tout d’un coup Monsieur Eric Verhaeghe découvre que «Le monde patronal défend ses intérêts».

    Il faut croire qu’il n’y a pas qu’à Lourdes qu’un aveugle peut retrouver la vue. Prions le Medef et Sainte Laurence Parisot !

    Descartes écrit, aujourd’hui à 19h53 :
    “Je ne sais plus comment te l’expliquer. Disons qu’il y a une différence entre celui qui dit “j’ai changé d’avis mais j’assume la responsabilité de ce que j’ai fait” et celui qui dit “j’ai changé
    d’avis, et par conséquent tout ce que j’ai fait avant ne me concerne pas”.

    Votre maladie cartésienne vous empêche-t-elle, Descartes, d’ exprimer ce qui échappe à la logique, des choses comme le mépris et le dégout ?

    Si oui tant pis, restez malade, vous contribuerez ainsi à la moindre augmentation du trou de la sécurité sociale(“l’état providence” dans la langue Verhaegho-Médefienne).

  9. Abel dit :

    Ah, bon , je dis n’importe quoi sur la langue françoise ? Voyons ça d’un peu plus près . L’ordonnance de Villers-cotterêts dit que le pouvoir veut que les actes officiels soient rédigés en ” langue
    maternelle française ” . Mais des langues maternelles il y en avait pas mal !
    C’est Louis XIV qui adopte le français comme langue officielle et l’impose par son ” bon vouloir” à la cour . Il sera aidé, en celà, par le centralisme étatique de Colbert . Puis les milieux des
    lettres et des sciences l’adopteront à la place du latin . C’est bien sous le règne du Roi soleil que le français va rayonner sur l’europe par la force des annexions et des guerres et,aussi, par
    l’émigration des protestants chassés par la révocation de l’édit de Nantes . Voilà pour ce petit point dont vous avez fait tout un foin pour éviter soigneusement de répondre sur l’essentiel de mon
    post .
    J’étais venu tester le personnage qui se cache sous le pseudo de ” Descartes ” dont le vieux dualisme ( que j’appelle austro-hongrois )n’est pas ma tasse de thé . Je vous le laisse bien volontiers
    .
    Il n’a pas les couleurs chatoyantes d’une argumentation à large palette de nuances !

    • Descartes dit :

      Ah, bon , je dis n’importe quoi sur la langue françoise ?

      Pas seulement, pas seulement…

      Voyons ça d’un peu plus près . L’ordonnance de Villers-cotterêts dit que le pouvoir veut que les actes officiels soient rédigés en ” langue maternelle française ” . Mais des langues
      maternelles il y en avait pas mal !

      Et c’est précisement parce que “des langues maternelles il y en avait pas mal”, que le bon roi François décida que les actes officiels seraient rédigés dans l’une seule d’entre elles, la “langue
      maternelle française”. L’ordonnance de Villiers-Cottêrets est ainsi le premier texte normatif imposant l’uniformité linguistique dans le royaume de France pour les actes officiels.

      C’est Louis XIV qui adopte le français comme langue officielle et l’impose par son ” bon vouloir” à la cour.

      Nous progressons. Hier, vous affirmiez que “que c’est Louis XIV qui impose la langue française comme langue nationale” (c’est moi qui souligne). Aujourd’hui, vous êtes redevenu
      raisonnable: ce n’est pas la “langue nationale”, mais la langue parlée à la Cour que Louis XIV a imposé. C’est déjà plus raisonnable.

      Il sera aidé, en celà, par le centralisme étatique de Colbert.

      J’avoue avoir du mal à comprendre en quoi le “centralisme étatique de Colbert” a pu aider Louis XIV à imposer le français comme langue de sa cour. Pratiquement tous les souverains d’Europe
      avaient imposé à leur cour la langue qui leur était la plus familière, avec ou sans l’aide de Colbert.

      Puis les milieux des lettres et des sciences l’adopteront à la place du latin . C’est bien sous le règne du Roi soleil que le français va rayonner sur l’europe par la force des annexions et
      des guerres et,aussi, par l’émigration des protestants chassés par la révocation de l’édit de Nantes . Voilà pour ce petit point dont vous avez fait tout un foin pour éviter soigneusement de
      répondre sur l’essentiel de mon post.

      C’est vous qui faites une diversion pour ne pas reconnaitre votre erreur. Le français a eu beau être adopté par “les milieux des lettres et des sciences”, il est resté la langue des élites
      cultivées. Les paysans, les artisans, les ouvriers ont continué à parler leurs patois. Il faudra attendre la Révolution pour que la “francisation” devienne un objectif politique, et la IIIème
      République pour que le français devienne la langue maternelle de la majorité des français.

       

  10. Marcailloux dit :

    Bonjour
    L’homme raconte lui même sa légende: celui d’un fils de maçon passé par le prestigieux lycée parisien Henri IV puis plus tard par l’ENA (heureux pays où les fils de maçon peuvent accéder aux
    meilleurs lycées et aux écoles d’élite, n’est ce pas ?).
    Vous nous avez habitué, Descartes à plus de rigueur. Lorsque vous utilisez le mot légende, je le traduit conformément à sa définition, par une falsification de la vérité, une transformation du
    réel.
    Or là vous en dites trop ou pas assez.
    Concernant des faits se rapportant à une personne, les mots utilisés ne peuvent instiller le doute.
    Souvenez vous des paroles de Beaumarchais par la bouche de Basile dans le Barbier de Seville.
    Au demeurant, je ne trouve pas le personnage d’E. Verhaeghe, digne de l’attention que vous lui accordez. Il n’est que l’un parmi les plusieurs milliers de Rastignac parisiens qui poluent les média.
    S’il s’est trompé de crèmerie, et ce à plusieur reprises , je lui conseille d’aller élever des chêvre dans le Larzac, cela lui donnera le recul nécéssaire à ses ambitions.
    Mais actuellement, foin de ses états d’ame.
    Vous écrivez aussi : « fils de maçon peuvent accéder » le « peuvent » s’adresse-t-il aux années 2010….. ou aux années 1980……. ?
    Fait significatif, ce monsieur qui logiquement (milieu d’origine oblige) ne vit que de son bagage professionnel, semble bien réactif sur le sort médiatique d’où qu’il vienne, qui est fait de son
    pamphlet.
    Plutot que de réagir immédiatement au mot d’humeur de quelqu’un qui ne le connaît pas –dixit vous même- il ferait peut être mieux, comme tout citoyen qui se respecte, d’employer toute son énergie à
    trouver un nouveau job.
    D’une manière plus large, on pourrait attendre de tous les leaders d’opinion, les intellectuels, les experts qui s’expriment, les « sages » en qque domaine que ce soit, qu’ils consacrent leur
    talent, plus à la matière qu’à l’écume.
    Leurs interventions, autant qu’humainement possibles, sont le gage absolu d’une élévation du niveau de conscience et de connaissance du peuple citoyen.
    C’est là que réside la seule et vraie révolution citoyenne.
    Ainsi, JLMélanchon, -dont il est très souvent question dans vos propos- bien qu’entravé par ses négociations dans le FdG, serait bien inspiré, à mon humble avis, en traitant dans ses billets, un
    seul sujet en rapport avec l’actualité et pour lequel le PG offre une réponse alternative étayée par des arguments difficilement contestables.
    Par ses réactions épidermiques, certes fondées, il ne se place ni plus ni moins que sur le registre de l’émotion.
    Si c’est cela que l’on attend d’un homme d’État, alors là N.Sarkozy est imbatable et il sera réelu.
    Ses deux dernières têtes de turc, ont sur son impulsion, contribué à déclencher un tsunami d’invectives par la meute hurlante des loups de garde de la plupart des commentateurs de son blog.
    Résultat : de deux quidams ( ou presque) on fait deux « vedettes » dont on va maintenant guetter chaque trait. Merçi monsieur Mélanchon, signé Plantu et Quatremer.
    Heureusement que cela ne constitue qu’une petite minorité parmi les sympatisants, sinon, on peut imaginer la rué vers les “« guillotines » en cas de succès.
    Bien à vous.

    • Descartes dit :

      Vous nous avez habitué, Descartes à plus de rigueur. Lorsque vous utilisez le mot légende, je le traduit conformément à sa définition, par une falsification de la vérité, une transformation
      du réel.

      Et bien, je ne pense pas avoir manqué à la rigueur. Une “légende” est, stricto sensu, un récit destiné à être lu publiquement. Bien que le recit soit souvent fictif, une “légende” peut
      parfaitement raconter des faits réels. Le terme “légende” fait plutôt référence à la forme de présenter le récit plutôt qu’à son adhésion aux faits. C’est dans ce sens que Debray parle d’une
      “légende gaullienne”.

      Lorsque j’écris que Verhaeghe présente “raconte sa propre légende”, je fais référence à ces éléments de forme: d’une part, c’est un récit destiné à être “lu en public”. Et d’autre part, il est
      construit de manière à faire de son acteur un personnage “fantastique”…

      Au demeurant, je ne trouve pas le personnage d’E. Verhaeghe, digne de l’attention que vous lui accordez. Il n’est que l’un parmi les plusieurs milliers de Rastignac parisiens qui poluent les
      média.

      Certes. Mais lorsqu’on voit pointer dans un certain nombre de milieux proches de la “gauche radicale” un discours d’admiration, lorsque quelques voix s’élèvent pour mentionner la possibilité
      qu’il réjoigne le Front de Gauche… je pense qu’on se doit de réagir. On a vu tant de ces Rastignacs devenir députés, maires, conseillers…

      Vous écrivez aussi : « fils de maçon peuvent accéder » le « peuvent » s’adresse-t-il aux années 2010….. ou aux années 1980……. ?

      Je crois savoir que le fils de maçon qui nous occupe à fréquenté les bancs de l’ENA dans les annés 2000. On est donc plus proches des années 2010 que des années 1980. Cependant, je partage l’idée
      qu’il est plus difficile aujourd’hui pour un fils d’ouvrier d’accéder à l’élite que cela ne l’était dans les années 1970. Mai 1968 est passé par là…

      Plutot que de réagir immédiatement au mot d’humeur de quelqu’un qui ne le connaît pas –dixit vous même- il ferait peut être mieux, comme tout citoyen qui se respecte, d’employer toute son
      énergie à trouver un nouveau job.

      A mon tour de vous trouver un peu sévère. Eric Verhaeghe a lancé sa campagne médiatique, il scrute certainement de très près la toile pour voir les réactions. Il n’est pas étonnant qu’il soit
      tombé ainsi sur mon billet parmi d’autres. J’ai l’impression (pour avoir aussi scruté les réactions sur la toile en rédigeant mon papier) qu’il se fait un point d’honneur à répondre à chacun
      d’entre eux, ce qui est parfaîtement son droit. Ce qui est plus regrettable, c’est que ses réponses aux billets critiques se limitent souvent à une réponse “gentille” de pure forme, sans jamais
      adresser le fonds.

      Par ses réactions épidermiques, certes fondées, il [JLM] ne se place ni plus ni moins que sur le registre de l’émotion.

      Je partage tout à fait ce point de vue. Je pense que JLM a tort de mépriser le travail sur le fonds des dossiers. Tôt ou tard, cela va lui jouer un mauvais tour…

  11. argeles39 dit :

    Et si le retournement de veste d’E. verhaeghe était le signe que le vent est en train de tourner ?

    Je ne connaissais pas du tout E. Verhaeghe, il faut dire que l’organigramme du MEDEF n’est pas ma lecture de chevet (ce qui ne m’empêche pas de connaître un petit peu les grands penseurs de cet
    illustre mouvement, à fortiori si ce sont des transfuges de gauche comme D.KESLER, l’homme qui veut en finir avec ce qu’il reste du programme du CNR).
    La première fois que j’en ai entendu parler, c’est l’autre jour sur le blog de JLM, et, quelques minutes après, sur le blog de Jorion où E. verhaeghe a publié un article.
    Article relativement intéressant, mais qui enfonce des portes ouvertes sans vraiment donner de solutions:
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=20719
    E. Verhaghe me fait penser à ces résistants de la 25ème heure, du type de ceux qui publiaient des articles dans “Combat” à partir de fin 43, début 44, parfois sous un pseudo (car la victoire des
    alliés n’était pas encore certaine et qu’ils avaient encore un rang à tenir dans l’ordre établi par Vichy).
    Je pense que beaucoup de ces résistants de la 25ème heure étaient sincères en changeant de camp (le maréchal avait beaucoup déçu…….), d’ailleurs ceux qui étaient dans les rouages de Vichy n’ont pas
    tous subi l’épuration, car ils se sont avérés très utiles pour faire tourner l’état, compte tenu de leurs technicité et de leurs compétences.
    Tu vas me trouver naïf, ou cynique, mais je me risque à une analogie entre ce que j’expose ci-dessus et le cas d’E. Verhaeghe, peut-être que lui aussi est sincère dans son cheminement et que, le
    cas échéant, il pourrait rendre des services à la nation dans le cadre de la « révolution citoyenne » prônée par le FdG ?

    • Descartes dit :

      Et si le retournement de veste d’E. verhaeghe était le signe que le vent est en train de tourner ?

      Je pense qu’il faut se garder de cette tendance à interpréter tout événement comme une “signe” qui irait dans le sens qu’on voudrait. Utilisons le rasoir d’Occam: on peut interpréter
      le   “retournement de veste” de beaucoup de manières. Par exemple – c’est l’interprétation que je proposais dans mon papier – comme une stratégie pour faire face à la dégradation de ses
      rapports avec son employeur. Avec cette démission médiatisée, il se pose en victime et prend date pour un poste de l’autre côté. Cela n’implique pas que “le vent soit en train de tourner”
      globalement.

      Article relativement intéressant, mais qui enfonce des portes ouvertes sans vraiment donner de solutions:

      Exactement. La question à se poser est: pourquoi quelqu’un qui ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes, qui ne propose rien de nouveau ni en termes d’analyse ni en termes de proposition,
      bénéficie d’un tel battage médiatique ?

      E. Verhaghe me fait penser à ces résistants de la 25ème heure, du type de ceux qui publiaient des articles dans “Combat” à partir de fin 43, début 44, parfois sous un pseudo (car la victoire
      des alliés n’était pas encore certaine et qu’ils avaient encore un rang à tenir dans l’ordre établi par Vichy).

      Il y a de ça. Sauf que le Medef c’est tout de même pas Vichy. Je ne crois pas qu’on doive faire ce genre de parallèle s’agissant d’EV.

      Tu vas me trouver naïf, ou cynique, mais je me risque à une analogie entre ce que j’expose ci-dessus et le cas d’E. Verhaeghe, peut-être que lui aussi est sincère dans son cheminement et que,
      le cas échéant, il pourrait rendre des services à la nation dans le cadre de la « révolution citoyenne » prônée par le FdG ?

      Oui, je te trouve très naïf. Je ne connais pas EV, et je ne sais pas quels sont les “services” qu’il peut rendre. Mais j’imagine qu’on peut trouver des gens qui, à égalité de compétences, aient
      le bénéfice de la constance dans les idées, et qui soient moins suspects de jouer perso. Peut-être suis-je injuste. Mais je pense qu’il faut traiter les renégats avec la plus grande méfiance.
      Après tout, ce qu’il a fait aujourd’hui au MEDEF, demain il pourrait nous le faire à nous…

  12. béber dit :

    Rappelons ici que Descartes a aussi , comme tout un chacun, commis des imbécilités magistrales :
    “Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée.” disait dédé dans son Discours de la Méthode – 1637.

    Non, ce qui est le plus partagé , ce n’est pas le bon sens mais les émotions .

    Ce doigt accusateur qui désigne à la vindicte populaire le “renégat” fait vibrer la corde sensible de la haine , du dégoût.C’est de la manipulation et non point du bon sens.

    C’est aussi oublier que le discrédit est un frein à l’intelligence des propos.

    Descartes , pourtant , vous invite à plus de tolérance et de finesse :
    “Le remords de conscience est une tristesse causée par le doute.”
    Passions de l’âme (177) 1649.

    Conseil d’ami, puisque de toute façon, de droite ou de gauche , nous ne sommes tous que des humains :

    Osez le doute avant qu’il ne s’impose à vous par la dureté des événements qui viennent .

  13. vincent david dit :

    Le “Bon Sens” ben oui, celui qui parle à la télé, à la radio.

    A la télé, à la radio, où jamais ne s’ exprimera le dégout, ni la haine (dangereux ces trucs là).

    Parce qu’il faut bien apprendre au populo que la haine et le dégout c’est pas bien.

    Hé oui, sinon ces gens là, plein de dégout et de haine, ils pourraient faire des choses, mon dieu, inspirées par le dégout et la haine ?

    Quant à l’émotion, souvenir, souvenirs, spéciale dédicace à Monsieur
    Albert (dit béber):
    http://www.youtube.com/watch?v=Ak5V-i_qTOc

  14. fadzios dit :

    Bonjour,

    Je redécouvre M.Verhaeghe.
    En janvier février 2005, M.Verhaeghe a été nommé directeur de la Maison des examens. De suite, il n’a eu en tête que de mettre en place une politique souhaitée par N.Sarkozy alors seulement
    candidat potentielle à la candidature pour la présidentielle. Réduction des personnels, demande de non remplacement d’agents malades avec répartition plus ou moins forcée sur les agents présents
    (avec il est vrai une petite rémunération), une politique de management avec une carotte mais aussi le bâton, des dématérialisations.Tout ça à la hussarde……pour plaire au futur maître.
    Je suis d’accord avec vous Descartes, cela sent le changement de régime. Il ne prépare purement et simplement que sa réaffectation dans le camp qu’il a quitté il y a 6 ans. Il anticipe!!!!!
    Il plaide maintenant qu’il ne veut pas baisser l’échine et qu’il souhaite rester vent debout contre ce scandale qu’il ne découvre que trop tard. Combien d’agents, de cadres a-t-il cassé ou humilié
    (les syndicats s’en souviennent un peu) parce que ceux-ci ne suivaient pas le mouvement que lui imprimait.
    C’est un homme intelligent mais ambitieux. Il peut servir toutes les causes pourvu que son ambition soit comblée. Q”‘importe le mâitre, pourvu qu’on ait le poste! Alors oui il est vrai de temps à
    autre, une crise de foi s’impose pour atteindre une rédemption mais jusqu’à quelle autre ambition. Les maîtres de demain arrivent mais qui sont-ils?
    Ses commentaires sont intéressants et souvent réalistes, en tout cas fondés. Mais l’homme?????? les croit-il si puissamment ancrés dans sa foi ou est-ce encore qu’une illusion d’optique, au cas où
    les maîtres de demain soient différents d’aujourd’hui? Cela me fait penser à l’abbée dans “Ridcule” qui après une démonstration brillante applaudie sur l’Existence de Dieu annonce dans u élan mal
    calculée (la gloire grise les esprits) qu’il aurait pu tout aussi bien prouver le contraire). Gare, oui aux maîtres qui se lassent…….

  15. mathieu cousy dit :

    Cher Descartes,

     

    De quoi vivez vous donc ? Quelle profession ? Pas que je m’intéresse au détail précis de la réponse, mais plutôt au simple fait que tous nos chers compatriotes ont souscrit, bonnant malant
    pourrait-on dire, à ce fameux contrat social français.

    Et donc, sans connaitre précisément vos accointances idéologiques, je me demande, en toute innocence, si vous n’êtes pas tout autant un renégat, de même que tout salarié / professeurs / smicard /
    étudiant et autres français & un tant soit peu atterré par la tournure actuelle des évènements de la sphère “éco-politique” ? Pour ma part je pense que nous le sommes tous un peu, dès lors
    que l’on continue à vivre dans ce système; personnellement j’ai déjà fait la blague de dire que je partirais bien de France, par exemple au lendemain d’une élection présidentielle à venir &
    si le résultat s’avérait funeste… mais je ne sais si j’en aurai le courage.

     

    Et du coup, tous logés à la même enseigne, je me dis qu’après tout seules les idées comptent,

    – et surtout: qu’elles soient le plus dissonantes possible entre elles, et qu’elles portent loin aussi… enfin bref, qu’elles alimentent le débat,et que chacun puisse se forger une opinion en
    connaissance du plus de causes possible,

    – et oui surtout, qu’elles alimentent ce fameux débat d’idéologie, plutôt que les pauvres controverses que vous pouvez initier à l’encontre d’EV dans votre triste blog.

    Car si ce qu’il dit relève de la classique dénonciation des élites  etc etc, comme vous dites, il semble toutefois nécessaire que ce type de dénonciation trouve des relais de communication
    autres que votre blog, qui s’apparente, au moins dans cette succession de commentaires, à un échange d’amabilités personnelles… tout à fait stériles, à mon sens.

    Et de fait, je ne pense pas que je perdrai mon temps à lire vos autres billets.

    Bonne continuation,

     

    • Descartes dit :

      De quoi vivez vous donc ? Quelle profession ?

      Je vis de mon travail. Et je n’en dirai pas plus. 

      Et donc, sans connaitre précisément vos accointances idéologiques, je me demande, en toute innocence, si vous n’êtes pas tout autant un renégat,

      La réponse est clairement “non”. Je n’ai jamais rien renié, que je sache. Je me suis trompé souvent. Mais j’en ai jamais tiré fierté, et encore moins utilisé le fait pour faire ma propagande.

      Pour ma part je pense que nous le sommes tous un peu, dès lors que l’on continue à vivre dans ce système;

      J’avoue que je ne vois pas le rapport.

      Et du coup, tous logés à la même enseigne, je me dis qu’après tout seules les idées comptent,

      Pas seulement. Il y a aussi les actes. Et c’est justement le décalage entre les idées que EV exprime aujourd’hui et ses actes d’hier qui excite ma méfiance….

      Car si ce qu’il dit relève de la classique dénonciation des élites  etc etc, comme vous dites, il semble toutefois nécessaire que ce type de dénonciation trouve des relais de
      communication autres que votre blog,

      Je n’en vois pas la “nécessité”. L’énarque EV, qui a servi pendant une décennie le patronat, dénonce les élites le jour où il se fait virer. Ne trouvez-vous pas cela un petit peu suspect ?

      Et de fait, je ne pense pas que je perdrai mon temps à lire vos autres billets.

      Je ne sais pas si j’arriverai à me remettre…

       

  16. verhaeghe véronique dit :

    oui, je porte le même nom, car je suis sa soeur. Vous n’êtes certainement pas issu comme nous des bas fonds. Cadre de santé, que vous critiquiez la façon de faire, de penser, cela ne me regarde
    de pas, mais j’aurais aimé que mon père ne soit pas cité dans cet article, lui qui s’est tué à la tâche au sens propre du terme lorsque j’avais 6 ans et mon frère Eric 2 ans et demi.

    • Descartes dit :

      Vous n’êtes certainement pas issu comme nous des bas fonds.

      Qu’est-ce que vous en savez ? Vous ne me connaissez pas, vous ne savez rien de mes origines, de ma vie familiale, qui étaient mes parents. Et vous vous permettez de juger d’où je viens, et en
      plus “certainement” ? Vous en avez, du culot…

      mais j’aurais aimé que mon père ne soit pas cité dans cet article,

      Si votre frère Eric met votre père sur la place publique, et s’en sert pour faire sa publicité, alors il en fait un sujet de débat public. C’est à lui que vous devriez faire le reproche, pas à
      moi.

       

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