Après le très bon résultat du Front de Gauche aux élections cantonales, les trois formations qui le composent se sont réunies pour faire le point de leurs échanges concernant le développement et l’élargissement de leur action, notamment en vue des échéances de 2012. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le communiqué (daté du 1er avril… tout un symbole) diffusé par les trois organisations qui composent le Front de Gauche. Ce document, passé largement inaperçu dans les grands médias, est pourtant essentiel pour comprendre ce qui se passe au Front de Gauche.
D’abord, le “très bon résultat”. Un résultat sur lequel les partenaires semblent ne pas avoir la même perception: pour le PCF, c’est 8,9%; Pour le PG 10,38%; pour Jean-Luc Mélenchon tout seul sur son blog c’est 10,50%; et finalement pour la Gauche Unitaire c’est, tenez vous bien, 11% (“10,92% exactement”). Un observateur perfide pourrait remarquer que plus le groupuscule est petit, plus le score est élevé. Mais laissons la perfidie de coté et concentrons nous sur le texte: il ne contient aucune référence précise au résultat électoral, qui n’est mentionné que deux fois: l’une pour dire qu’il marque “le rejet de la politique de Sarkozy” et qu’il “valide les choix” de la stratégie du Front de Gauche. On a de toute évidence décidé d’éviter les chiffres précis.
Vous trouvez mon interprétation arbitraire ? Peut-être. Mais elle s’appuie sur une constante de tous les textes du Front de Gauche, celle d’éviter d’aborder les sujets qui fâchent. Chaque fois qu’on se réfère à des sujets qui sont des pommes de discorde, au lieu d’entamer un débat et de trancher la question, on met le sujet sous le tapis. La question de la “nation” lors des élections européennes en est peut-être la meilleure illustration: en réponse à la demande du MRC de faire figurer clairement cette question le PCF et le PG avaient répondu que puisque la question faisait débat entre les différentes organisations il n’était pas question d’y faire référence. La logique du Front de Gauche, jusqu’à maintenant, a été de laisser vivre chaque organisation avec ses propres idées, sans jamais trancher les débats. Le texte qui nous occupe reprend cette logique. Et pas seulement sur l’interprétation du résultat des cantonales.
Mais il faut dire qu’avec le “Texte d’accord du Front de Gauche pour les présidentielles et législatives”, on aura poussé cette logique jusqu’au ridicule. Voici en effet la première phrase du texte:
Cet accord comportera au final ce texte « stratégique » et deux annexes : nos principales mesures du programme populaire et partagé et un accord cadre pour les législatives.
Est-ce la peine de publier un “accord pour les présidentielles et les législatives” qui finalement ne fait que montrer qu’il n’y a rien de bien nouveau sur les deux éléments essentiels, c’est à dire le programme, devenu “populaire et partagé”, et les accords électoraux ? Que nous dit exactement cet accord ? Qu’on est “d’accord” pour dire que Sarkozy est méchant, que les gens souffrent, et qu’il faut changer les choses, que le Front de Gauche cherche à “rassembler”, qu’on n’aime pas le Front National et que rien ne se fera sans l’intervention populaire ? Pas de quoi fouetter un chat: tout ça a été dit et redit tellement souvent que cela devient incantatoire. Alors, pourquoi à quoi ça sert précisément cet “accord” ?
C’est d’ailleurs sur le programme partagé que le texte est le plus désolant. Rappellons que lors de la “réunion d’étape” du Front de Gauche le 7 mars dernier il avait été dit que “un premier document synthétisant les principales propositions devrait être achevé d’ici la fin du mois de mars”. De cette synthèse, point de trace dans “l’accord”: on se contente de déclarer que “Pour élaborer notre programme, nous avons ouvert un processus qui, au travers d’une multitude d’initiatives à travers le pays, permette de construire à des dizaines de milliers de mains le contenu des grandes réformes qu’un gouvernement de gauche devra engager“. Et on nous promet que le “le Front de gauche adoptera son programme populaire et partagé au printemps“. Le problème reste qu’on n’a toujours pas défini une véritable méthode de travail. C’est très joli de dire qu’on élaborera “à des dizaines de milliers de mains”. Mais qui et comment fera la synthèse de ces discussions ? Qui approuvera le texte final ? Et surtout, qui tranchera les conflits et les contradictions inévitables dans une telle élaboration collective ? Sans une méthode de travail, on ne peut que tourner en rond. On n’ira jamais plus loin qu’un catalogue de bonnes volontés plus ou moins vagues (1). Or, de telles ambiguïtés ne sont pas permises dans une campagne présidentielle, où les candidats sont par force titillés sur l’ensemble des sujets. Nucléaire, immigration, sécurité, sortie de l’Euro… sur ces points, il faudra des réponses claires. Qui va les fournir ?
Soyons justes: pour une fois, il y a un début de réflexion méthodologique, et cela dans le seul sujet qui semble vraiment intéresser les dirigeants du Front de Gauche: les candidatures.
Il est clair que pour ces dirigeants, l’élection présidentielle est un sérieux problème. Avec une candidature qui est forcément unipersonnelle, elle ne se prête pas à une négociation du genre “passe moi le sel, je te passerai le poivre”. Les acteurs ont bien compris que s’affronter sur la candidature présidentielle ne pouvait conduire qu’à une réédition de la crise des CUAL: le PCF, qui représente 95% des forces du Front de Gauche ne peut raisonnablement renoncer à imposer son candidat, et les autres ne peuvent rien attendre en prix de leur renonciation. Assez intelligemment, les dirigeants du Front de Gauche ont donc décidé de faire un “paquet” avec la candidature présidentielle et les candidatures législatives. Du coup, ce n’est plus une candidature qu’on discute, mais plusieurs centaines (avec en prime quelques postes éligibles). De plus, cela permet éventuellement de donner à chacun son “premier choix”, puisque la direction du PCF n’a pas très envie d’engager une candidature présidentielle mais tient absolument à sauver ses sièges aux législatives, alors que du côté du PG – et surtout de Jean-Luc Mélenchon – c’est exactement l’inverse: la priorité, c’est la présidentielle.
Mais la réflexion méthodologique de la “gauche radicale” est traditionnellement faible, et la proposition qui figure dans “l’accord” n’échappe pas à cette règle. Voici quelle est la proposition pour “institutionnaliser” le fonctionnement de la campagne:
“Un collectif national, présidé par une personnalité du Front de Gauche qui ne soit pas la ou le candidat(e) à la présidentielle, se mettra en place pour les deux élections. Il rassemblera des représentants de nos partis, des personnalités à l’image de la diversité de notre rassemblement et plusieurs des candidats et candidates aux législatives à qui il sera proposé d’être des porte-paroles nationaux de nos thèmes de campagne. Il sera chargé d’animer la campagne collective dans le respect de nos engagements et accords communs, la finalisation, la mise en débat et la popularisation de notre programme partagé”.
Belle idée, n’est-ce pas ? Le problème, c’est que cette “méthode” ne résout aucun problème et en contient des contradictions logiques insurmontables. D’abord, qui nomme le “collectif national” et son président ? C’est une question prioritaire, puisque ce collectif est censé animer “la finalisation (…) de notre programme partagé“, qui doit être adopté par le Front de Gauche “au printemps” (c’est à dire, pour ceux qui auraient oublié le calendrier, avant le 21 juin). Comment d’ailleurs un “collectif national” dont la mission serait d’animer la finalisation du programme partagé pourrait d’ailleurs contenir “plusieurs des candidats et candidates aux législatives” puisque ceux-ci ne seront désignés qu’après l’adoption du programme partagé et en fonction de lui (2) ?
Ce paragraphe met en évidence une constante de la “gauche radicale”: la superficialité de sa réflexion institutionnelle. On crée des instances non pas pour résoudre effectivement des problèmes, mais pour des questions d’affichage. D’ailleurs, dès que le problème devient compliqué, la réflexion méthodologique s’arrête: ainsi le texte nous promet un “Un accord national (à venir en annexe) fixera les modalités de désignation des candidat-e-s en tenant compte de leur aptitude à rassembler un maximum d’électeurs sur notre programme ainsi que d’une représentativité équitable des formations politiques actuelles et à venir du Front de Gauche“. Seulement, il faudrait que cet “accord national” soit signé très vite: sans cet accord, pas de candidats. Sans candidats, pas de “collectif national” (dont certains de ces candidats sont censés être membres et porte-paroles). Sans “collectif national”, pas de “programme partagé”. Et sans “programme partagé”… pas de candidats. C’est un cercle vicieux (3).
En tout cas, l’objectif de cet “accord national sur la désignation des candidats est clair” (mais fort peu ambitieux): “Il rappellera notre volonté commune de faire réélire les député-e-s sortant(e)s Front de Gauche et de réunir nos élu-e-s dans un même groupe à l’assemblée nationale” (4) (c’est moi qui souligne). Il fallait en effet le rappeler, des fois que certains auraient oublier quelles sont les véritables priorités.
Descartes
(1) Il est intéressant d’observer que le mot “nucléaire” ne figure pas une seule fois dans la déclaration. Dans le paragraphe concernant le programme, on se fait très elliptique: “Les enjeux écologiques (réchauffement climatique, perte de biodiversité, pollutions) seront au cœur des politiques proposées, notamment, par la mise en œuvre de la Planification écologique débattue et votée au Parlement, afin d’organiser les moyens nécessaires à moyen et court termes“. Encore un merveilleux exemple de la tendance de mettre sous le tapis les questions épineuses…
(2) Le texte de l’accord le dit en toutes lettres “Le Front de gauche adoptera son programme populaire et partagé au printemps et c’est sur la base de ce programme qu’il désignera ses candidatures“. On ne peut donc préjuger de qui seront les candidats avant que le projet soit adopté.
(3) A moins, diront certaines voix perfides, que dans la tête des rédacteurs du texte le “collectif national” ait pour tâche de “finaliser le programme partagé” après son adoption. En d’autres termes, qu’on s’achemine vers un “programme partagé” vague et consensuel qui serait adopté pour la galerie ce printemps et qui serait “finalisé” par un “collectif national” de bureaucrates. Mais qui pourrait suggérer pareille infamie ?
(4) Allons, faisons nous plaisir. Signalons une fois encore le ridicule de ces “député-e-s sortant(e)s“, cette manie qu’on trouve maintenant dans beaucoup de textes de la “gauche radicale” mais surtout du PCF de féminiser à outrance. C’est d’autant plus ridicule que c’est une féminisation très sélective: son féminises assez systématiquement les mots “députés”, “élus”, “citoyen”, mais ce n’est pas toujours le cas: ainsi par exemple dans le texte de l’accord il est écrit que “Le Front National est un relais des politiques libérales et anti sociales qui vise en réalité à détourner l’aspiration au changement de nos concitoyens“. L’aspiration au changement de nos “concitoyennes” a été malheureusement oubliée. Encore une affreuse discrimination, que nos “féministes de genre” si influentes au PCF ne manqueront pas de signaler dans leur prochaine tribune. Par contre, il y a des mots qui ne sont jamais féminisés. On parlera toujours de “patrons”, “d’exploiteur”, de “gros actionnaires”. Jamais de “patron-e-s” ou de “exploiteurs et exploiteuses”. Quant aux “grosses actionnaires”, tout le monde sait que les riches sont minces…
“à quoi ça sert précisément cet “accord” ? “
si on ne s’attache pas au détails (bien consternants), cet accord sert à montrer que le Front de gauche continue, que le PCF continue à miser dessus et surtout qu’il va en prendre la direction de
fait. Les différentes instances annoncées ne pourront qu’être contrôlées par le PCF, compte tenu de son poids par rapport au PG/GUE.
Dans cette configuration, JL Mélenchon peut être candidat: le PCF continuera à diriger la manoeuvre.
Un exemple: le texte prépare ouvertement le rassemblement de la gauche au deuxième tour (présidentielle et législative). Une gauche qui s’élargie officiellement au Verts (1). C’est assez loin du
discours initial de JL Mélenchon, mais c’est nécessaire pour une gauche de compromission et de postes. En avant toute …
(1) je cite le texte “[les] autres forces de gauche, dont le Parti Socialiste et Europe Ecologie – Les Verts” On aurait fort bien pu citer les Verts comme des alliés potentiels; mais les faire
passer à gauche, c’est montrer qu’on est prêt à toutes les compromissions.
Un exemple: le texte prépare ouvertement le rassemblement de la gauche au deuxième tour (présidentielle et législative). Une gauche qui s’élargie officiellement au Verts (1). C’est assez loin
du discours initial de JL Mélenchon,
Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on soit “loin du discours initial de JL Mélenchon”. Le discours “initial” de JLM (par exemple, lors du rassemblement constitutif du PG à l’Ile-Saint-Denis
était au contraire très clair: il ne voulait pas d’un nouveau groupuscule d’ultra-gauche, mais bien d’une organisation capable d’aller au gouvernement avec le reste de la gauche (sans
discrimination) en “tirant” la coalition vers un véritable politique de gauche. Il n’a jamais été question de refuser tout gouvernement avec le PS ou les Verts.
Il est vrai que depuis quelque temps le discours de JLM s’est fait plus ambigu. Je pense qu’il y a eu de sa part une volonté d’attirer vers le Front de Gauche une aile “gauchiste” incluant le NPA
et un certain nombre d’autres groupuscules. Or, pour ces gens-là l’idée même d’aller au gouvernement avec les socialistes, ou même de se désister pour un candidat PS, est inacceptable. Et comme
les gens (en particulier dans la “gauche radicale”) ont une habilité particulière à l’heure de croire ce qu’ils veulent croire, certains ont pu s’auto-convaincre que JLM allait prendre la tête
d’une candidature anti-PS.
Que JLM ait alimenté avec ses ambiguïtés ces idées, j’en conviens. Mais son discours “initial” était clair et à mon avis, dans son for intérieur, il n’a jamais changé. Quelque soient ses
désaccords, il reste un homme “de gouvernement”. Sur ce point, il n’y a jamais eu de désaccord avec le PCF.
mais c’est nécessaire pour une gauche de compromission et de postes.
Tu veux dire à une gauche qui fait de la politique. A l’opposé d’une gauche “morale” qui se drape dans sa dignité et du haut de sa tour d’ivoire proclame que jamais, au grand jamais, elle ne se
compromettra. Le fait que cette gauche n’ai jamais rien apporté et rien changé ne semble pas décourager ses partisans, tant l’attrait de la “pureté” est grand, surtout dans les classes moyennes.
Bonjour Descartes
Ce document montre que le Front de Gauche semble être sur le plan programmatique une simple coquille vide. Comme vous le relevez avec justesse et un brin d’ironie, tous les sujets qui fâchent sont
mis de côté, sous le tapis. La question du nucléaire n’a pas été traitée et si le PG prone la sortie du nucléaire et bien le Front de Gauche par ce communiqué commun a lui par contre sorti le
nucléaire des sujets et des controverses au sein du Front de Gauche. Sur les institutions c’est tellement vague comme est vague le traitement de la question européenne. Bref, ce document n’annonce
t-il pas un programme fade, a minima, que pourrait partager le PS ?! C’est simple programme pour classes moyennes et petite bourgeoisie urbaines et péri-urbaines qui s’annonce sur fond d’européisme
! Bref, rien de bien nouveau à l’horizon.
Un verbe dur et un programme mou. Un peu la méthode chère à Guy Mollet. A ce rythme, les 110 propositions de Mitterrand vont passer pour un programme d’extrème gauche et le programme commun de 1972
pour un programme d’ultra gauche !
Les propositions du PG sont le cache misère de l’abssence totale d’idées républicaines et aussi d’idées de développement et d’indépendance pour notre pays.
Le mot planification écologique est un concept creux dans la bouche des militants du PG et surtout à but “commercial” (électoral si vous préférez). Pourquoi la planification n’est pas vue sous
l’angle de la planification économique, d’infrastructures, du financements des investissements lourds et des lois de programmation budgétaires et vue que sous l’angle de la remise en cause de la
production industrielle et agricole et de l’augmentation des plus values réalisées ?
La planification écologique versus PG et FdG est destructrice, régressive, a-productive et à-développementiste. Elle est à l’opposée de la planification gaulliste qui bâtissait, produisait,
dévelooppait !
Comme quoi, le Mélenchon, socialiste et républicain, jacobin, marxisant, dévale la pente à grandes enjambées vers la société de non production, de non consommation, de non développement ! Ne
serait-il passait de la première gauche à la troisième la libertaire écologique ? Et la non inscription du nucléaire au document publié n’est que pour pure raison tactique ! Mélenchon a du se dire
:” Une candidature vaut bien un oubli même si c’est le nucléaire !
Jean-Luc Mélenchon veut gouverner mais est-ce que son parti et les militants pgistes doopés et nourris certes au culte de la personnalité mais aussi au verbe gauchiste “totalitaire et
obscurantiste” le veulent ?
Certains commentaires sur le blog du Président du PG me laissent sans voix ou sans espoir notamment sur les institutions et sur l’appel à une constituante composée d’élus au suffrage universel et
de personnes tirées au sort ! Grave là. Nous passons du républicanisme de la démocratie représentative au conseillisme (luxembourgiste, Borguidiste ?)de la “démocratie” directe et participative
dont on sait quelles dérives elles ont entraînées ! Le gauchisme maladie infantile de la gauche ?! Le PG parti puéril des gauchistes et autres libertariens non encore sevrés ? Avec cela Jean-Luc
Mélenchon et le Front de GAuche vont droit dans le mur.
Au fait, je me demande ce que Gérin en pense de tout se dévinqondage gauchiste des militants du PG.
Bonne après midi à vous.
Sonia
Certains commentaires sur le blog du Président du PG me laissent sans voix ou sans espoir notamment sur les institutions et sur l’appel à une constituante composée d’élus au suffrage
universel et de personnes tirées au sort !
En effet, c’est un élément intéressant. Mais les militants qui écrivent ces sottises ne font que reprende ce qui est dans l’air du temps. On nous bassine depuis vingt ans qu’il faut que nos
assemblées soient “véritablement représentatives”. Et cette représentativité “véritable” est non pas la représentativité politique mais une représentativité
sociologique. Une assemblée ne saurait être “représentative” si elle ne comporte pas un pourcentage de femmes, de noirs, d’arabes, d’handicappés, d’ouvriers, de
bourgeois, de catholiques, de musulmans, de… etc. égal à leur pourcentage dans la société.
L’idée implicite derrière cette logique est qu’on ne peut être representé que par celui qui vous ressemble. Les femmes ne peuvent être représentées valablement par des hommes, les noirs par des
blancs, les handicappés par des valides, les ouvriers par les bourgeois, les catholiques par des musulmans, ou viceversa. Une fois qu’on accepte ce principe, le tirage au sort est la meilleure
manière d’avoir une assemblée véritablement “représentative”.
La République, dans l’esprit des Lumières, est fondée sur l’idée que les citoyens sont politiquement égaux, et qu’ils se choisissent leurs représentants en fonction de leurs compétences et de
leurs idées, et non pas de leurs marqueurs sexuels, religieux, ethniques. C’est pourquoi ce genre de propositions sont profondément anti-républicaines et nous ramenent à une vision communautaire
de la représentation.
Le gauchisme maladie infantile de la gauche ?!
Ca c’était en 1920. Aujourd’hui, ce serait plutôt la maladie sénile de la gauche.
Le PG parti puéril des gauchistes et autres libertariens non encore sevrés ? Avec cela Jean-Luc Mélenchon et le Front de GAuche vont droit dans le mur.
Je partage ce diagnostic.
Bonjour à vous tous/tes.
Comme le dit Sonia: “Un verbe dur et un programme mou. Un peu la méthode chère à Guy Mollet. A ce rythme, les 110 propositions de Mitterrand vont passer pour un programme d’extrème gauche et le
programme commun de 1972 pour un programme d’ultra gauche !”
J’ajouterai que rien est dit sur les recettes et la fiscalité. Par contre, le SMIC a 1600euros. Entendons-nous bien, entièrement d’accord avec cette revendication. Je ne suis pas certain que les
intéressés y croient et cela impacte les masses salariales des petites et moyennes entreprises”poumon de l’emploi” en France. Une unité ouvrière/an, c’est > 38000 – 42000 euros< charges
comprises. N’oublions pas que les patrons de ces entreprises vont être de vrais agents électoraux envers leurs employés avec lesquels ils ont des relations directes. Tant que nous n’aurons pas
réglé, l’équation salaire, charges sociales et compétivité, fiscalité vers l’emploi, aucun programme économique ne tiendra. J’espère m’être fait compris. Je suis prêt à développer mes idées.
Autre point que j’ai relevé est l’unité à géométrie variable. Un coup avec le Fdg, un autre à gauche, après avec les autres partis qui partagent les idées, avec le peuple de France…les couches
populaires!
Et puis c’est quoi…le programme du bonheur?
Tant qu’à A. Gérin pour l’avoir rencontré dans une réunion syndicale inter-usine et connaissant la culture des ex-Berliet, il doit être “fou de rage”.
J’ajouterai que rien est dit sur les recettes et la fiscalité. Par contre, le SMIC a 1600euros. Entendons-nous bien, entièrement d’accord avec cette revendication. Je ne suis pas certain que
les intéressés y croient
Difficile d’y croire alors qu’aucun chiffrage n’est disponible, et qu’il est évident qu’aucun n’a été fait avant de proposer la mesure. Je sais que je radote, mais je le dirai une fois de plus:
la gauche radicale a un déficit historique de crédibilité à remonter. Personne ne se fait des illusions sur le fait que la rédaction de ses programmes ressemble beaucoup plus à celle d’une lettre
au père Noël que d’un véritable calcul de ce qui est possible.
Combien coûterait à l’économie cette revindication ? Et qui la paierait ? On en sait rien et je suis persuadé que personne dans le Front de Gauche n’a pris la peine de faire le calcul (qui n’est
pas simple, parce qu’il faut tenir compte de l’effet d’entraînement du SMIC sur les autres salaires).
Tant qu’à A. Gérin pour l’avoir rencontré dans une réunion syndicale inter-usine et connaissant la culture des ex-Berliet, il doit être “fou de rage”.
C’est fort probable. Je doute que cette bouillie pour les chats soit à son goût.
C’est très constructif tout ca !
Merci beaucoup de vos encouragements!
Bonjour,
En complément de la réponse précédente:
“Combien coûterait à l’économie cette revindication ? Et qui la paierait ? On en sait rien et je suis persuadé que personne dans le Front de Gauche n’a pris la peine de faire le calcul (qui n’est
pas simple, parce qu’il faut tenir compte de l’effet d’entraînement du SMIC sur les autres salaires)”.
En effet le calcul n’est pas simple du tout , même probablement impossible si l’on intègre à moyen terme – délai de 2 à 5 ans – les conséquences sur l’économie du pays, sur l’économie des ménages :
compétitivité des entreprises sur le marché intérieur, sur les marchés européens et mondiaux , sur le pouvoir d’achat réel des ménages, sur les rentrées fiscales et sociales, sur l’inflation, etc,
etc.
Il y a là une dimension de pari ( je sais , c’est plus pascalien que cartésien !) qui ne peut pas se réaliser hors d’une réorganisation globale et cohérente de l’économie et particulièrement une
réforme des modes de financement ou de rémunération et de la valorisation des contributions individuelles et collectives à la création de richesses, matérielles et immatérielles, etc, etc, etc.
En disant cela, j’ai conscience de nager en pleine utopie, cependant, une vision précise et chiffrée de ce que l’on souhaite à moyen et long terme -3 à 15 ou 20 ans –me semble absolument
souhaitable sinon indispensable.
L’ensemble de la population est elle prête à entendre un tel discours ?, à accepter des réformes programmées qui ne vont pas plus vite que la musique électoraliste ? J’ai la conviction que dans
l’état de confort général qui est peu ou prou celui de la France, celui qui présenterait un programme ambitieux et rigoureux avec néanmoins cette longueur de mise en œuvre,et les obligations
induites, donc quelques sacrifices pour pratiquement tous ( je pense là particulièrement à l’équilibre droits/devoirs), n’obtiendrait jamais les 5% lui permettant de survivre politiquement.
De toute façon, un salmigondis de programmes, d’ambitions personnelles, de cécité partisane, de course permanente à des rentes de situation, ne peuvent en aucun cas déboucher sur quoi que ce soit
de vraiment constructif.
A titre personnel, et j’imagine que je ne suis pas le seul, je ne suis pas prêt à me confectionner un costume de dindon vis à vis de qui que ce soit sur les données actuelles et je regrette que le
vote blanc, premier pas des citoyens vers une exigence républicaine, ne soit pas mieux reconnu et considéré. Il ne nous est accordé que le choix entre Charybde et Scylla.
A Descartes particulièrement,
Vous m’avez gentiment tancé lors d’un billet précédent, sur mon attachement au vote blanc. Or, donner son bulletin à un programme ou un parti qui n’est pas vraiment porteur de ses exigences, n’est
ce pas faire preuve de duplicité?.
Après tout, en imaginant que 51% de citoyens votent blanc ou nul, la crise qui en découlerait ne serait elle pas plus salutaire que tous les votes protestataires qui ne font que s’annihiler.
J’attends le dénouement de la crise belge pour découvrir les conséquences d’une mise entre parenthèses d’une partie de leur personnel politique.
Vous m’avez gentiment tancé lors d’un billet précédent, sur mon attachement au vote blanc. Or, donner son bulletin à un programme ou un parti qui n’est pas vraiment porteur de ses exigences,
n’est ce pas faire preuve de duplicité?.
Non, c’est une preuve de réalisme. Dans le monde réel, on est obligé de choisir la moins mauvaise parmi les options possibles. Si j’avais attendu pour me marier de trouver la femme qui porterait
100% de ms exigences…
Après tout, en imaginant que 51% de citoyens votent blanc ou nul, la crise qui en découlerait ne serait elle pas plus salutaire que tous les votes protestataires qui ne font que
s’annihiler.
Pourquoi 51% de votes blanc devrait-il provoquer une crise plus grave que 51% d’abstentions ?
“Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on soit “loin du discours initial de JL Mélenchon”. Le discours “initial” de JLM (par exemple, lors du rassemblement constitutif du PG à l’Ile-Saint-Denis
était au contraire très clair: il ne voulait pas d’un nouveau groupuscule d’ultra-gauche, mais bien d’une organisation capable d’aller au gouvernement avec le reste de la gauche (sans
discrimination) en “tirant” la coalition vers un véritable politique de gauche. Il n’a jamais été question de refuser tout gouvernement avec le PS ou les Verts. “
L’intention du PG à sa création était aussi de “tirer” le PS vers sa gauche hors de la tentation centriste (et vets). Ce qui est loin d’être le cas. Un Front de Gauche à 6% ne pèse pas face à un
centre-verts à 15%, je le crains.
Et puis comment une gauche qui s’allierait au second tour sur la base du programme que vient de pondre le PS pourrait-elle le réaliser, alors qu’elle ne reviendrait pas sur l’Euro, sur la
domination de l’Allemagne, un protectionnisme, une relance industrielle supposant un programme énergétique suffisant?
Ce n’est alors pas seulement le PG ou le FdG, mais la gauche qui irait dans le mur avant la fin du quinquennat.
Et puis comment une gauche qui s’allierait au second tour sur la base du programme que vient de pondre le PS pourrait-elle le réaliser, alors qu’elle ne reviendrait pas sur l’Euro, sur la
domination de l’Allemagne, un protectionnisme, une relance industrielle supposant un programme énergétique suffisant?
Une alliance de second tour ne se fera pas sur le programme du PS, mais sur un accord programmatique qui sera un compromis. Par contre, je ne comprends pas votre référence à la “sortie de
l’Euro”. A ma connaissance, le Front de Gauche ne propose pas, lui non plus, la sortie de l’Euro. Sur ce point, il n’y a pas donc de véritable désaccord entre le Front de Gauche et le PS.
“Non, c’est une preuve de réalisme. Dans le monde réel, on est obligé de choisir la moins mauvaise parmi les options possibles. Si j’avais attendu pour me marier de trouver la femme qui porterait
100% de ms exigences… “
A mes yeux, la moins mauvaise est celle qui préserve mon intégrité intellectuelle,puis je suis prêt à accepter des écarts par rapport à mon idéal à condition qu’ils ne soient pas rédhibitoires vis
à vis de mes principes et valeurs et enfin, il existe le célibat (le vote blanc) avec la cohorte d’insatisfactions qu’il faut assumer bien le cas échéant.
Enfin, une majorité exprimée clairement (blanche) est toujours bien plus significative que la même obscure majorité abstentionniste.
ps: marié -3 enfants et 3 petits enfants, je ne suis pas pour autant un thuriféraire du célibat.
cordialement.
Enfin, une majorité exprimée clairement (blanche) est toujours bien plus significative que la même obscure majorité abstentionniste.
La répétition ne constitue pas un argument.
http://www.blogandregerin.fr/2011_03/110310.html
Je l’aime bien ce Gérin, il coupe un peu avec la ligne gauchiste et molle du PC. Il compte se présenter comme potentiel candidat du PCF/ou FdG? Parce que j’ai vu sur sa page plusieurs débats avec
en face Chassaigne.