Mélenchon l’incorrigible (II)

Hier soir, j’ai fait mon devoir. Je me suis installé dans mon fauteuil, confortablement, devant la télévision. Un petit carnet pour prendre des notes à ma droite, une boîte de chocolats pour me consoler à ma gauche, et en avant le spectacle. Et du spectacle il y en a eu. Je parle bien entendu de l’émission “des paroles et des actes” – un drôle de titre, soit dit en passant – sur France 2, et dont l’invité était Jean-Luc Mélenchon.

 

D’abord, un petit point de nostalgie. Il fut un temps où les hommes politiques se retrouvaient devant des journalistes pour répondre à des questions politiques, ou alors devant d’autres hommes politiques pour avoir des débats politiques. On ne consacrait que quelques paragraphes à présenter l’invité, on ne montrait pas ses photos d’infance, des vidéos sur sa ville natale, des micro-trottoirs ou des extraits de ses discours et de ses petites phrases. On était là pour parler politique. Tout le contraire des émissions politiques d’aujourd’hui, ou l’important est l’individu et les projets, opinions ou idés finissent par passer au second plan. Et l’émission d’hier soir était dans cette norme. Je n’ai bien entendu rien contre l’usage des nouvelles technologies, de la vidéo, des projections et autres, lorsque leur usage permet de rendre plus compréhensible et plus riche le message. Mais lorsqu’elles se substituent au message, les nouvelles technologies finissent par faire gadget.

 

Mais laissons ces lamentations de côté, pour revenir à la prestation de Jean-Luc Mélenchon. Comme souvent, sa prestation a été formellement bonne. Je dirais même exceptionnellement bonne. Même s’il a été à certains moments peut-être un tantinet trop brusque, il a su être mordant sans être excessivement agressif envers les journalistes présents. Il a été excellent sur la partie “humaine” de l’émission, celle qui était centrée sur son profil personnel et son passé, même s’il a une certaine tendance à prendre des libertés avec les faits où à les réinterpréter rétrospectivement pour se donner le beau rôle, par exemple lorsqu’il aborde son passage de l’OCI au PS (1). Mais bon, cela fait partie de l’exercice et il le fait avec suffisamment d’élégance pour que ça passe. A souligner aussi sa manière d’expliquer ses “trucs” un peu comme un magicien qui expliquerait ses tours. C’est intelligent et cela donne au spectateur l’impression d’être pris pour un adulte à qui on peut expliquer les choses et non pour un imbécile manipulable.

 

Mais – car il y a un mais – cette prestation a mis à nu la faiblesse de Mélenchon sur les questions concrètes et précises. Tant qu’il s’agit de manipuler des idées générales, de défendre une position éthique ou morale, le candidat est parfait. Mais dès lors qu’il s’agit de commenter une proposition où une mesure concrète, d’aborder une question plus technique ou tout simplement une question complexe, c’est le vide sidéral. Ce fut le cas sur la dépénalisation du cannabis, par exemple. Mais plus critique, ce fut le cas sur les questions économiques et sociales. A la question concernant le quotient familial – une question pourtant prévisible, compte tenu du contexte – il a répondu d’une manière tellement confuse qu’il est difficile d’en tirer une quelconque conclusion. Sur les questions économiques générales, posées pourtant de manière fort pertinente par François Lenglet, le candidat à cafouillé et en dernière instance a eu recours au dernier refuge des politiciens en détresse, à savoir, interrompre en permanence son vis à vis pour l’empêcher de poser ses questions et ensuite l’assommer avec des réponses moralisantes qui n’avaient rien à voir avec la choucroute (2). Sur la question de la régularisation des sans-papiers, il a esquivé la question en se limitant à parler des travailleurs sans-papiers, pour ensuite expliquer qu’une telle mesure était nécessaire pour mieux défendre les intérêts des travailleurs, en ignorant superbement le fait que le MEDEF est et a toujours été partisan de l’ouverture la plus large de l’immigration de travail.

 

Au risque de me répéter, la prestation de Jean-Luc Mélenchon hier soir met en évidence une fois de plus le talon d’Achile du candidat – et par voie de conséquence celui de sa campagne. Le candidat n’arrive pas – ou ne veut pas, ou les deux – à s’entourer d’une équipe de campagne capable de travailler pour lui et avec lui les dossiers de fond. Le “programme populaire partagé” reste un catalogue de mesures pour faire plaisir à tout le monde mais ne contient finalement qu’assez peu de substance concrète. Pire: comme aucun effort de chiffrage n’a été fait, les arguments du candidat dans un débat économique tournent très vite à des positions de principe, style “de l’argent il y en a”, “les riches peuvent payer” et autres rodomontades.

 

Je crains malheureusement que l’entourage du candidat et le candidat lui même ne réalisent pas à quel point cet amateurisme est dommageable. Et surtout, à quel point le refus de travailler sur le réel traduit un déni et une indifférence au sort des gens que ce réel broie. Appelons un chat un chat: faire miroiter devant les électeurs populaires  des mesures dont on n’a pas la moindre idée de comment elles pourraient être financées et quels seraient leurs effets macroéconomiques, c’est jouer avec la vie des gens. Un homme d’Etat s’engage par sa parole, ce qui suppose qu’il fasse gaffe à ce qu’il dit et qu’avant de s’engager il vérifie ses engagement comme on vérifierait avant de signer un contrat en bonne et due forme. Le discrédit de la politique – et de la “gauche radicale” en particulier – vient aussi des abus commis par des politiques qui ont fait leur le principe pasquaïen selon lequel “les paroles n’engagent que ceux qui y croient”.

 

Le problème, c’est que Mélenchon et son entourage ne travaillent pas leurs dossiers, et du coup disent n’importe quoi. Je vais prendre le dernier exemple en date. J’avais, dans un article récent (“Mélenchon l’incorrigible”), commenté la déclaration du candidat du Front de Gauche concernant l’affaire Pétroplus, pour montrer combien il reposait sur une méconnaissance du dossier. Et voilà qu’il récidive. Voici quelques extraits de ce qu’il écrit dans son blog le 12 janvier 2012.

 

“Situons d’abord l’entreprise. Petroplus est un groupe suisse qui compte cinq raffineries en Europe dont celle de Petit-Couronne où je me trouvais avec Pierre Laurent et Laurence Sauvage ce vendredi-là. Le groupe a été créé en 1993 et racheté en 2005 par le fonds d’investissement Carlyle pour 523 millions d’euros. Un fond de pension ! Cela sent bon l’argent facile quand ce genre d’aventure s’annonce. Fine mouche Carlyle ! En 2006, le titre est introduit en bourse pour cinq fois ce montant ! La compagnie prospère avait repris les installations dont ne voulaient plus les grands pétroliers. Ceux-là, en effet, suivaient une ample stratégie de relocalisation de leurs sites de production dans un but de dumping social et environnemental. Petroplus profitait de la conjoncture de ce chassé-croisé. Car les miettes du festin des majors restaient bien belles. D’autant que le modèle économique de l’entreprise était entièrement fondé sur le court terme. Petroplus empruntait à très court terme auprès des banques pour acheter la matière première et sitôt revendue, sitôt remboursé. Et ainsi de suite, de commande en commande, pour que le risque soit minime et la servitude au long terme de plus en plus réduite. Mais la crise de 2008 a réduit les marges. On sait que pour un fond de pension ce qui compte c’est avant tout le niveau de profitabilité, la rente. L’entreprise n’a plus versé de dividendes depuis 2009. Pas de profits redistribués pendant deux ans, c’est l’horreur pour un fond de pension. Le potentiel de profit est ailleurs. Liquider la raffinerie rend disponible les cuves de stockage pour les produits importés. Justement les majors courent après ce genre d’installation. La Shell qui avait vendu Petroplus au fond de pension est dorénavant sur les rangs pour racheter ces cuves. Tel est ce monde gouverné par l’argent”.

 

Ce paragraphe est truffé d’erreurs de fait ou de raisonnement. Pour commencer, Mélenchon qualifie – pour le diaboliser – Carlyle de “fonds de pension” et en tire toute sortes de conclusions (“pas de profits pendant deux ans, c’est l’horreur pour un fond de pension”). Or, Carlyle n’est pas et n’a jamais été un fonds de pension, mais une société d’investissement regroupant des investisseurs privés dont certains fort riches. Ensuite, on a du mal à comprendre son raisonnement: d’un côté, les méchants capitalistes vendent leurs raffineries en France, “relocalisent” le raffinage ailleurs pour faire “du dumping social et environnemental” et ce faisant gagnent beaucoup d’argent. En même temps, d’autres méchants capitalistes rachetant ces mêmes raffineries, continuent à produire en France… et gagnent aussi beaucoup d’argent (“le titre est introduit en bourse pour cinq fois ce montant!”). Un peu contradictoire, non ? Et pour finir, Mélenchon montre sa méconnaissance de l’affaire en condamnant le fait que “le modèle économique de l’entreprise était entièrement fondé sur le court terme. Petroplus empruntait à très court terme auprès des banques pour acheter la matière première et sitôt revendue, sitôt remboursé”. Non: Petroplus ne revendait pas la matière première mais des produits transformés. Et l’utilisation du crédit est la manière rationnelle de financer l’achat des matières premières, tout simplement parce que les taux du crédit sont d’autant plus élevés que leur terme est long. Un menuisier qui achète du bois et compte rembourser sur la vente des meubles qu’il fabrique a tout intérêt à emprunter à court terme – le temps qu’il lui faut pour transformer le bois en meuble et vendre ce dernier. Et c’est la même chose pour le raffinage.

 

Et Mélenchon continue:

 

L’élément déclencheur de la crise en cours se produit le 27 décembre dernier. (…) Petroplus annonçait qu’une ligne de crédit d’un milliard de dollars avait été gelée par ses banques. (…) , une ligne de crédit pour la production réelle à Petroplus était bloquée. Le groupe a donc sauté sur l’occasion pour justifier la mise à l’arrêt provisoire de trois des cinq raffineries européennes dont celle de Petit-Couronne et celles de Belgique et de Suisse.

 

On se demande pourquoi diable une entreprise qui gagne autant d’argent en raffinant du pétrole (c’est Mélenchon qui le dit, pas moi…) au point de pouvoir quintupler sa valeur en quelques années (là encore, c’est Mélenchon qui le dit) aurait intérêt à mettre à l’arrêt ses installations. Pouquoi “sauterait-il” sur l’occasion ? Mais évidement, il faut bien qu’il y ait un complot, même lorsque le but est obscur. A l’inverse, le paragraphe suivant déduit qu’il y a complot sans aucune base factuelle sur la simple supposition que quelqu’un aurait intérêt à l’organiser:

 

« Nous ne pouvons actuellement plus acheter de pétrole, alors que nous en achetons normalement 500.000 barils par jour ». Après l’annonce, le cours en bourse a chuté de 40%. On ne demande pas si le même fonds n’avait pas prévu et spéculé sur cette baisse hautement prévisible dès que la décision de stopper une partie de l’activité serait annoncée.

 

Et “on ne se le demande pas” parce qu’il n’existe aucune base factuelle pour l’affirmer. Pas d’opérations anormales sur les actions de Petroplus. Pas de vente massive des actions par Carlyle… en fait, le commentaire de Mélenchon relève de l’insinuation, et rien de plus. Pas très sérieux pour un candidat à la présidence qui prétend en plus conduire une “révolution citoyenne”.

 

Voilà donc un petit exemple qui illustre combien le principe qui veut que les faits soient sacrés est ignoré par le candidat du Front de Gauche. Je ne crois pas que Mélenchon soit un menteur – c’est à dire, qu’il exprime des faits qu’il sait être inexacts. Je pense plutôt qu’il est indifférent à la véracité de ce qu’il dit. Que Carlyle soit ou non un fonds de pension n’a pas pour lui d’importance. Pas plus que les problèmes – très réels – du secteur du raffinage pétrolier dont l’affaire Petroplus n’est qu’un avatar. Il ne s’agit pas de présenter et d’analyser les faits, mais de bâtir un récit utile pour mobiliser les masses. Un récit qui contienne les éléments qu’on veut mettre en valeur: le fonds de pension rapace, le patron irresponsable, la conspiration pour sacrifier les salariés sur l’autel de la finance. Et si un élément est absent dans la réalité, et bien, on l’invente. Comme dans l’affaire de Bruay en Artois, ignorer la vérité factuelle au nom d’une “vérité idéologique” qui lui est supérieure est pardonnable si c’est pour la bonne cause.

 

Il est aujourd’hui presque trop tard pour insuffler dans la campagne un minimum de sérieux. Il faudrait une action décisive du candidat pour que se mette en place la structure qui fasse le boulot de chiffrage et le travail de fond sur les dossiers dont le candidat a besoin. Faut-il perdre espoir ?

 

 

Descartes

 

 

 

(1) Point très positif à mon sens, il a reconnu pour la première fois explicitement s’être trompé sur la nature du traité de Maastricht, allant même jusqu’à dire “Chèvenement avait raison”. On peut espérer qu’il en tire toutes les conséquences pour ce qui concerne son programme, et notamment sa position concernant l’Euro. On peut toujours rêver…

 

(2) Que les données statistiques aient été présentées par Lenglet d’une manière tendancieuse ne justifie pas le comportement du candidat. Après tout, c’est la règle du jeu. Mélenchon aurait été plus crédible en montrant pourquoi cette présentation falsifiait la réalité plutôt que de les balayer d’un revers de manche ou d’agresser leur auteur. Il faut dire que sur certaines données, il aurait eu du mal: le graphique montrant le partage de la valeur ajoutée entre capital et travail, en particulier, mettait en évidence combien la formule que Mélenchon répète chaque fois qu’il le peux sur “les dix points passés du capital au travail” est fausse. Et accessoirement, on y voit que le septennat pendant lequel l’évolution de ce paramètre fut le plus favorable au travail… fut le septennat de Valéry Giscard d’Estaing.

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46 réponses à Mélenchon l’incorrigible (II)

  1. Sigbjörn dit :

    Monsieur Mélenchon est né trop tard. Il s’exprime comme un orateur talentueux de la Troisième République, lorsque la magie du verbe tenait lieu de programme de gouvernement. Ils enflammaient les
    peuples par des formules simplistes, stigmatisant des boucs émissaires fédérateurs, selon la sociologie de leur public : l’étranger, le patron, l’ouvrier…

    Cette recette a aujourd’hui du plomb dans l’aile, elle doit prendre en compte une réalité plus complexe, plus “rhizomique”. Même si jamais je n’ai eu l’intention de voter pour lui, je regrette,
    pour l’intérêt de la campagne, que Mélenchon ne passe pas la rampe de la scène sur laquelle il se donne en spectacle.

    Mais, au fait, les chocolats vous ont-ils au moins satisfait ?

    Cordialement.

    • Descartes dit :

      Il s’exprime comme un orateur talentueux de la Troisième République, lorsque la magie du verbe tenait lieu de programme de gouvernement.

      Je ne crois pas que la “magie du verbe” ait jamais tenu lieu de programme de gouvernement. Et encore moins sous la IIIème République. Je ne vois pas un seul gouvernement qui ait réussi à se faire
      élire par la seule magie du verbe…

      Mais, au fait, les chocolats vous ont-ils au moins satisfait ?

      Sans eux, je ne serais plus de ce monde.

  2. sigbjörn dit :

    Vous devez avoir raison au sujet de la magie, elle m’a sans doute envoûté lors de certaines lectures… Vous m’accorderez cependant qu’elle se cache bien dans quelques carrés de chocolat, non?

    Bonne continuation.

  3. marc malesherbes dit :

    vous signalez des approximations de JL Mélenchon au sujet de Petrofina, mais ce qui me soucie le plus c’est de savoir quelles sont réellement ses positions économiques globales.

    D’un coté il dit vouloir rester dans l’euro, dans l”europe d’aujourd’hui, en “résistant” aux politiques libérales européennes. Le mot qu’il emploie “résister” est déjà inquiétant: c’est en
    quelque sorte admettre que l’on va perdre, mais essayer de limiter les dégats, tout ren pouvant dire après coup “j’ai tout essayé .., j’ai résisté …”

    D’un autre coté la plupart des mesures qu’il propose sont incompatibles avec l’union européenne et l’orientation politique de la grande majorité de nos partenaires. Il le sait bien, alors
    j’envisage un JL Mélenchon qui ne dit pas qu’il veut sortir de l’Europe de Bruxelles, de l’euro car il sait que c’est politiquement incorrect et que cela le ferait “pilonner” et “ostraciser” par
    les médias. N’est-ce pas un JL Mélenchon qui prépare l’opinion à le faire en posant des exigences qui le conduiront à le faire  (ex emblématique un peu tortueux “le non remboursement de
    notre mauvaise (?) dette” qui fait passer l’idée d’un défaut de paiement de la France, comme la Grèce)

    Une autre interprétation serait qu’il envisage d’abandonner ses exigences une fois élu, mais cela, je ne veux pas le croire.

    nb: JL Mélenchon est tout à fait capable d’avoir une stratégie “non déclarée” persévérante: voir la manière dont il a amené progressivement le PCF à le nommer comme son représentant. Et c’est une
    belle manoeuvre que l’on pourrait étudier plus tard, comme on analyse les batailles de Napoléon.

    • Descartes dit :

      vous signalez des approximations de JL Mélenchon au sujet de Petrofina, mais ce qui me soucie le plus c’est de savoir quelles sont réellement ses positions économiques globales

      Les deux sont liées. Il n’y a pas de politique économique “hors sol”. Une organisation politique, un homme politique élaborent leurs “positions économiques” en fonction de leur analyse du réel.
      Si l’on prend des libertés avec celui-ci, si on invente les faits en fonction de préjugés idéologiques (comme le fait Mélenchon lorsqu’il transforme Carlyle en “fonds de pension”), alors les
      “positions économiques” qui en sortent ne peuvent pas être rationnelles. Accessoirement, je vous trouve bien indulgent lorsque vous qualifiez “d’approximation” ce qu’il faut bien appeller
      “erreurs”.

      Le mot qu’il emploie “résister” est déjà inquiétant: c’est en quelque sorte admettre que l’on va perdre,

      Exact. La vision “résistente” de Mélenchon contient un élément essentiellement réactif, qui reflète le niveau d’aliénation d’une certaine gauche qui est incapable de définir ce qu’elle veut
      autrement qu’en opposition à ce que veulent les autres.  Comme si frustrer le projet d’un autre pouvait constituer un projet.

      lors j’envisage un JL Mélenchon qui ne dit pas qu’il veut sortir de l’Europe de Bruxelles, de l’euro car il sait que c’est politiquement incorrect et que cela le ferait “pilonner” et
      “ostraciser” par les médias.

      Si c’était le cas, on ne pourrait le blâmer. Il faut dire que le lobby fédéraliste a encore un énorme pouvoir, non seulement sur les médias, mais aussi sur le cerveau des gens. Les graines
      eurobéates ont été semées dans la tête des français depuis l’école maternelle depuis trente ans. Il faudra du temps pour que l’Europe réelle en finisse avec ce rêve.

      N’est-ce pas un JL Mélenchon qui prépare l’opinion à le faire en posant des exigences qui le conduiront à le faire  (ex emblématique un peu tortueux “le non remboursement de notre
      mauvaise (?) dette” qui fait passer l’idée d’un défaut de paiement de la France, comme la Grèce)

      Je ne le crois pas. On peut penser que lorsque Chèvenement parle dans son livre de ne pas sortir de l’Euro “sauf s’il se revèle impossible de le réformer”, il le fait pour éviter de choquer ses
      lecteurs encore séduits par les syrènes eurobéates tout en les conduisant par le raisonnement vers l’inévitable conclusion. Mais on peut le penser parce que Chèvenement a une trajectoire
      cohérente d’opposition idéologique à la monnaie unique et aux traités successifs qui lui ont donné forme. Rien, par contre, dans la trajectoire de Mélenchon permet de lui accorder le bénéfice du
      doute. Mélenchon a été favorable à la ratification de l’Acte Unique, du traité de Maastricht, du traité de Bruxelles (celui qui contient le “pacte de stabilité”). On peut dire qu’il s’est
      reveillé aux conséquences néfastes de la construction européenne bien tard… et ce réveil tient plus à des questions contingentes qu’à une véritable mise en cause idéologique, qui le mettrait
      d’ailleurs dans l’obligation de faire descendre de son piédestal son idole François Mitterrand.

      Une autre interprétation serait qu’il envisage d’abandonner ses exigences une fois élu, mais cela, je ne veux pas le croire.

      Je ne pense pas qu’il envisage un instant d’être élu, et le problème ne se pose donc pas. Mélenchon appartient idéologiquement à une extrême gauche dont la caractéristique la plus marquante est
      qu’elle ne se pense jamais en train de gouverner. Parce que gouverner, c’est nécessairement trouver des compromis entre le possible et le souhaitable. Et l’extrême gauche ne connaît pas le mot
      “compromis”.

      Mélenchon est tout à fait capable d’avoir une stratégie “non déclarée” persévérante: voir la manière dont il a amené progressivement le PCF à le nommer comme son représentant.

      Je crois que vous confondez tactique et stratégie. Je ne doute pas de la perséverance tactique de Mélenchon. Ni d’ailleurs de son intelligence tactique, là encore un héritage des combats
      groupusculaires de l’extrême gauche, qui reste à mon sens l’une des meilleures écoles de tactique politique. Il n’y a qu’à voir les brillantes carrières personnelles qu’ont fait la plupart des
      personnalités “gauchistes” de Mai 1968. Mais s’ils sont excellents tacticiens, ces ex-gauchistes sont des piètres stratèges, parce qu’ils ne sont pas capables de sortir de la petite magouille
      politique et avoir une vision et un projet. Et Mélenchon n’est pas une exception: il a brillament analyse les rapports de pouvoir à l’intérieur du PCF, compris et utilisé avec doigté la terreur
      de l’appareil communiste d’une nouvelle claque à l’élection présidentielle et la priorité absolue que la direction communiste accorde au sauvetage des élus. Mais il se revèle incapable
      d’organiser une force politique qui pourrait lui survivre et qui serait capable de produire un projet.

       

       

  4. Yohann dit :

    Sur les questions européennes, je crois sincèrement que Mélenchon est en train d’évoluer. J’ai l’impression qu’il envisage désormais d’autres options que le fédéralisme “coercitif”, qu’il
    abandonne petit à petit l’idée d’une défense acharnée de l’euro et la chimère de “l’Europe sociale”.

     

    Au cours de l’émission, lorsque le sujet a été abordé, on a senti sa déception : il est en train d’accepter la réalité. Elle ne lui plaît pas, mais il en prend acte. Il faudra continuer à écouter
    ce qu’il dit, mais j’ai bien l’impression qu’il n’est plus dans le déni. J’avais aussi eu cette impression en écoutant Jacques Généreux. Les choses sont peut-être (enfin !) en train de bouger à
    gauche…

    • Descartes dit :

      Sur les questions européennes, je crois sincèrement que Mélenchon est en train d’évoluer. J’ai l’impression qu’il envisage désormais d’autres options que le fédéralisme “coercitif”, qu’il
      abandonne petit à petit l’idée d’une défense acharnée de l’euro et la chimère de “l’Europe sociale”.

      Personnellement, je n’ai detecté aucune “évolution”, si ce n’est la reconnaissance pour une fois formelle à une heure de grande écoute, que “Chèvenement avait raison” sur Maastricht – ce qui
      revient à admettre que Mitterrand avait tort. Il est d’ailleurs un peu tard pour commencer à “évoluer” sur le sujet: la candidature et les alliances qui vont avec sont maintenant configurées dans
      une perspective “fédéraliste”.

      Mais peut-être avez vous raison… en tout cas, je l’espère!

       

  5. Marcailloux dit :

    Bonjour,

    ……les alliances qui vont avec sont maintenant configurées dans une perspective “fédéraliste”.

    Entre fédération et confédération, à part les définitions du Petit Larousse simples et sans nuances, j’éprouve de la peine à vraiment m’y retrouver. Car il s’agit en grande partie d’une question
    de nuances ou de degrés. Et les uns comme les autres, emploient ces termes sans précisément définir ce qu’ils entendent          
    “ factuellement ” par fédéralisme ou confédéralisme, le péquin–citoyen me semble maintenu dans un état de connaissance floue propice à toute les manipulations.

    Vous employez, Descartes, avec de prudents guillemets, la formule : perspective “ fédéraliste ”. Or, quelle peut être à terme une interconnexion dense des cultures, une interdépendance des
    finances et de l’économie, une mutualisation croissante des connaissances, un métissage des origines ethniques, des pratiques quotidiennes : sports, tourisme, jumelages divers, échanges de tous
    ordres entre citoyens d’une même collectivité géographique, etc, etc…, sinon à une forme unitaire fait tendre vers une asymptote fédéraliste ?

    Dans l’état actuel de nos sociétés européennes, je ne vois pas très bien comment, maintenant et demain, une perspective fédéraliste peut résoudre les problèmes auxquels l’Europe est confrontée.
    Néanmoins, à terme de 20 ou 30 ans, je ne vois pas comment les pays de moyenne importance – les grands pays européens – pourraient échapper sans dommages, à de rares exceptions près pour des
    raisons spécifiques, à un modèle au mieux de confédération fortement intégrante, qui serait à mon sens, ni plus ni moins qu’un fédéralisme sur mesure.

    L’erreur serait de forcer l’allure, l’histoire européenne ne le permettrait pas. Mais j’imagine qu’il y a quelques dizaines de milliers d’années, les occupants néanderthaliens formaient une
    myriade de communautés peuplant l’Europe actuelle et qu’insensiblement elles se sont regroupées pour défendre des intérêts communs, pour arriver à la création des états que nous connaissons
    aujourd’hui. Ainsi va l’évolution et il est à parier que dans 300 ou 500 ans, une gouvernance mondiale sera advenue.

    N’a – t – elle pas déjà quelques précurseurs ? Le problème n’est pas de repousser l’inéluctable, mais de le contrôler, de l’orienter démocratiquement et pour le bien du plus grand nombre.

     Cordialement votre.

     

    • Descartes dit :

      Or, quelle peut être à terme une interconnexion dense des cultures, une interdépendance des finances et de l’économie, une mutualisation croissante des connaissances, un métissage des
      origines ethniques, des pratiques quotidiennes : sports, tourisme, jumelages divers, échanges de tous ordres entre citoyens d’une même collectivité géographique, etc, etc…, sinon à une forme
      unitaire fait tendre vers une asymptote fédéraliste ?

      Il y a beaucoup d’autres options. Après tout, un observateur qui se serait placé en 1914 ou en 1939 aurait pu se poser la même question, et constater qu’après plus de mille ans d’interconnexion
      des cultures, d’interdépendance économique et financière, d’un métissage constant des origines etc. etc. les européens n’étaient pas murs pour une “forme unitaire tendant vers le fédéralisme”,
      sinon plutôt tout son contraire. L’idée qu’il y aurait un “sens de l’histoire” et que “mutualisation”, “métissage” et “interdépendance” doivent conduire nécessairement à une perspective fédérale
      me parait aller contre tous les exemples historiques. Prenez l’empire Russe: ils ont eu des siècles d’intégration, de mutualisation et de métissage. Ils avaient même une langue véhiculaire et une
      monnaie commune. Et bien, toute cette construction séculaire s’est effondré en quelques années.

      Néanmoins, à terme de 20 ou 30 ans, je ne vois pas comment les pays de moyenne importance – les grands pays européens – pourraient échapper sans dommages, à de rares exceptions près pour des
      raisons spécifiques, à un modèle au mieux de confédération fortement intégrante, qui serait à mon sens, ni plus ni moins qu’un fédéralisme sur mesure.

      Ce n’est pas parce que vous ne le voyez pas que ce n’est pas possible. Je vous renvoie encore une fois aux exemples historiques. L’histoire est pleine de cas d’ensembles “fédéraux” qui se sont
      effondrés pour laisser place à des “pays de moyenne importance”. De l’empire romain à l’URSS, en passant par l’empire austro-hongrois, l’histoire est une suite de morcellements et d’unions.
      Prétendre que l’UE est éternelle est un défi à l’Histoire…

      Les seules unités qui soient relativement stables, n’en déplaise aux partisans du fédéralisme, ce sont les nations. Sur ce point de vue – comme sur beaucoup d’autres – De Gaulle avait raison:
      dans mille ans, il n’y aura peut-être plus d’URSS, mais il y aura toujours une Russie.

       

  6. Sonia Bastille dit :

    @Descartes @ Yohann

    Bonjour à tous les deux.

    Je partage le contenu de votre article et la réponse que vous faîtes à Yohann.

    Jean-Luc Mélenchon reconnait que sur “Maastricth” il s’est trompé et que c’était Jean-Pierre Chevènement qui avait raison.  Fort bien !

    Etant membre du PG, je vis les choses de l’intérieur et j’aimerai partagé l’optimisme de Yohann mais hélas j’en suis loin et je me retrouve pleinement sur ce que vous dîtes.

    Je voudrais vous rappelez qu’en 1996, lors d’une convention thématique du PS consacrée à l’Europe , la Gauche Socialiste (animée par Jean-Luc Mélenchon, Julien Dray, Marie-Noêlle Lienemann
    et Gérard Filoche) avait déposé un texte amendement : “Maastricht c’est fini ! Pour un  autre traité” ! Cet amendement au texte européiste et social-démocrate de la direction du PS, fut
    majoritaire dans le vote des adhérents du PS ! D’après vous qu’est-ce qu’il arriva ? Et bien au lieu de se tenir à leur victoire et d’en faire tirer les conséquences,  les leaders de la
    GS renoncèrent à leur victoire et à leurs amendements qui étaient majoritaires pour je ne sais quel accord interne mais aussi sur une vague promesse que le PS ne soutiendrait pas ce qui allait
    devenir quelques temps plus tard le Traité d’Amsterdam et aussi refuserait l’indépendance de ce qui allait devenir la BCE. On connaît la suite. Jospin devient Premier Ministre à la suite de la
    victoire de la Gauche plurielle suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en 1997. 6 Mois après la victoire de la gauche plurielle (PS-PCF-Verts-MDC-Radicaux de Gauche), Lionel Jospin
    capitulera d’abord sur la fermeture de Renautlt Vilvoorde et puis ensuite sur  le Traité d’Amsterdam et donc sur l’indépendance de la Banque Centrale Européenne. La Gauche Socialiste
    fut secouée en interne entre les  partisans de la condamnation et la validation de cette “trahison”. Bref, le dépôt des contributions au congrès socialiste de Brest, fut l’unanimité en
    soutien à la politique de Jospin. François Hollande jubilait, lui le nouveau Premier Secrétaire. La GS s’opposa d’abord par une contribution fortement “teintée” de marxisme et d’ouvrièrisme ! La
    GS fut rappelée à l’ordre par Matignon (Lionel Jospin) et une motion plus édulcorée fut présentée aux votes des militants : 10 et quelques %. Jean-Luc Mélenchon se présenta contre François
    Hollande au poste de Premier Secrétariat (première fois que le 1er Secrétaire du PS était élu directement par l’ensemble des militants et non pas par le Conseil National comme depuis
    l’ancienne SFIO). Jean-Luc Mélenchon obiendra qu’un 9% et fut fort dépité ! De 1998 à 2002, la GS ne fera aucune constestation individuelle ou collective sur l’Union Européenne et les
    privatisations, avalant les couleuvres, les couleuvres avalant la résistance de Jean-Luc Mélenchon qui deviendra Ministre de l’Enseignement professionnel en 2000. Sa consoeur Marie-Noëlle
    Lienemann deviendra,elle, Secrétaire d’Etat en 2001 au Logement. Julien Dray en fut tout frustré et s’éloigna de Jean-Luc Mélenchon ! La GS ira ensuite à la rupture en 2002 !

    Durant, son passage au Ministère de l’Enseignemet professionnel (j’étais moi-même Conseillère technique dans une autre Ministère), les directives européennes arrivaient à marche forcée sur le
    bureau de l’Assemblée nationale pour les retranscrire dans la loi française ! La GS, au parlement, et Jean-Luc Mélenchon, Ministre,  ne ruèrent absolument pas dans les brancards ! Ni la
    libération du marché de l’énergie, ni celui des transports, ni des télécoms ne le firent bouger ! Mieux, au congrès de Grenoble en 2000, Emmanuelli et Vidalies (un ex popereniste) montèrent une
    motion fort critique contre Lionel Jospin et François  Hollande reprenant des propositions de ceux que développèrent les partisans du non au sein du PS en 2005 ! La GS de Jean-Luc Mélenchon
    et de Julien Dray refusèrent l’offre de Emmanuelli de fusion des motions parce que la GS soutenait Jospin. Elle présentera une motion “nunuche” bien pensante “7 jours dans la vie d’Anika” d’une
    nullité sans fond. Résultat, la GS se retrouvera bonne dernière et privera l’opposition interne au PS d’une forte présence. Jean-Luc Mélenchon après sa rupture avec Julien Dray  en 2002 ira
    se réconcillier avec Emmanuelli et ils fondèrent le courant “Nouveau Monde” qui n’obtient aucun succès devancé par le NPS de Peillon-Montebourg au congrès de Dijon de 2003 !

    Lors de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s’en prendra vivement à Jean-Pierre Chevènement à la fois sur son projet républicain et de rupture avec l’UE et l’euro et le condamnera sans
    réserve après que Jospin ne soit pas au second tour !

    Lors de la campagne référendaire de 2005 sur le TCE, Jean-Luc Mélenchon se séparera de Emmanuelli, le Nouveau Monde n’y survivra pas. Jean-Luc Mélenchon ira faire campagne avec le reste de la
    gauche. Le non l’emporta suite à une excellente campagne. J’avais bon espoir surtout que lors de l’université d’été de PRS (Pour la République Sociale courant créé en 2004 par Jean-Luc Mélenchon,
    Catherine Picard et Jean-Pierre Michel), la gauche dit du “non” se retrouva à Arles en juillet 2005. Galvanisée, cette gauche pouvait espèrer un sursaut de la gauche, une unité des “non” et aussi
    une belle perspective en 2007 ! Hélas deux mois plus tard, Jean-Luc Mélenchon signa une motion molle avec Laurent Fabius et on connait la suite car elle échouera et arrivera une nouvelle fois
    bonne dernière devancée par l’alliance Montebourg, Peillon, Dollez, Filoche, Emmanuelli et par une nette victoire de François Hollande. Jean-Luc Mélenchon ira signé la synthèse européiste et
    sociale-libérale avec le  courant majoritaire de François Hollande. Seul quelques partisans de Montebourg et Montebourg lui même, et aussi Marc Dollez et Gérard Filoche la
    refusèrent !

    En 2006, suite à l’échec de Fabius, le poulain choisi par Jean-Luc Mélenchon lors de la primaire interne qui verra la large victoire de Ségolène Royal, le leader de Trait d’Union et de PRS
    essaiera d’aller faire sa place dans les obscurs et nébuleux “comités du non” où la concurrence libre et totalement faussée règnait en maitre entre les partisans de MG Buffet, de José Bové, de
    Salesse,  etc… Jean-Luc Mélenchon se posant en recours ! La suite, on la connait encore ! Une folle quantité de candidatures “gauchistes” qui ne représentèrent pas grand chose et pas
    grand monde lors de la Présidentielle et le ralliement de Jean-Luc Mélenchon à Ségolène Royal ! Ensuite, il faudra attendre plus de dix-huit mois pour que Jean-Luc Mélenchon rompt avec le PS
    et le fît dans de très mauvaises conditions et avec fort peu de troupes socialistes. L’arrivée de socialistes écologistes “utopia” et des “verts de Gauche” plus l’intégration successive en
    provenance de certains groupes lobyistes en provenance du NPA et des “Alternatifs” font que la question Européenne ne fut en aucun cas tranchée et à mon avis pas tranchée avant la Présidentielle.
    Tous les composantes, à part peut-être les communistes et quelques membres du PG , sont tous des partisans de la disparition de l’Etat-Nation, de ce qui constitue la République
    et  l’économie productive.

    Je poste des commentaires, de temps à autre, sur le blog de Jean-Luc Mélenchon  à propos d’une mise en perspective de la sortie de la France de l’UE et de l’euro et à chaque fois c’est
    le refus, la levée de bouclier ou alors la catégorisation de mon propos comme étant d’extrème droite. Parfois, certains me voient comme une infiltrée ou un(e) troll !

    Je voudrais rappeler ici, que Jean-Luc Mélenchon avait plus ou moins traité les partisans du retrait de la France de l’UE et de l’euro de “maréchalistes” et de “défaitistes” et n’a jamais donné
    suite aux propositions du Mpep et à refuser  de faire converger ses propositions avec celles du MRC de Chevènement tant en 2009 que l’année dernière.

    A chaque fois que l’on lui pose de la question de savoir  s’il envisage une sortie de la France de l’UE et de l’euro. Il cherchera alors toujours a biaisé sa réponse et repond
    qu’il est dans la perspective de la sortie du traité de Lisbonne mais en aucun cas dans la sortie de l’UE et de l’euro. Cette UE et cet euro qu’il trouve utiles pour nous défendre
    contre la spéculation, le dollard et  les Eta

    • Descartes dit :

      Je te remercie de ce rappel des épisodes précédents. Oui, il faut se référer à l’histoire pour comprendre les positionnements des hommes politiques…

  7. argeles39 dit :

    Quand Méluche a quitté le PS j’ai eu un à priori favorable, car le fait qu’il abandonne sa confortable position d’apparatchik, au sein d’un
    grand parti distributeur de prébendes, pour fonder un nouveau parti creuset, est un acte qui au prime abord force le respect.

    Mais avec le recul je formule une hypothèse, son départ du PS était une réaction d’orgueil de la part de quelqu’un ayant visiblement une haute
    opinion de lui-même et dont la carrière (et l’influence) au sein du PS n’était sans doute pas à la hauteur de ses aspirations, pas vraiment une rupture avec le Mitterrandisme (même si du bout des
    lèvres il finit par avouer qu’avec Maastricht il s’est gravement fourvoyé).

    Comme toi j’ai regardé l’émission (pas avec des chocolats mais avec un paquet de clopes, chacun ses addictions et ses béquilles) et je dois
    avouer que je ne l’ai pas trouvé bon.

    Sur la forme je l’ai trouvé trop agressif, survolté, vociférant et faisant la leçon aux journalistes malgré ses flagrantes insuffisances. Il a
    sans aucun doute satisfait son fan club, mais ce n’était pas la forme adaptée pour fédérer au-delà des convaincus, dans un esprit de concorde.

    Sur le fond, comme tu le soulignes, il a été mauvais, surtout face à F. Lenglet. Quand ce dernier a sorti son power point avec l’évolution de
    la répartition « salaires-dividendes » ça a été « échec et mat », « KO debout ».

    De mémoire il n’a pas abordé son dada, la géothermie en remplacement du nucléaire, et heureusement pour lui ; imaginons que Lenglet ait
    aussi quelques notions de physique, ça aurait été de la boucherie……..

     

    • Descartes dit :

      Sur la forme je l’ai trouvé trop agressif, survolté, vociférant et faisant la leçon aux journalistes malgré ses flagrantes
      insuffisances.

      Sur ce point, je ne partage pas tout à fait votre point de vue. Sur les sujets où il est bon (les questions de personnalité, d’éthique…) il
      a été plutot plus modéré et empathique. C’est lorsqu’il se trouve confronté aux questions qu’il connait mal (l’économie, par exemple) qu’il choisit l’attitude de “l’héroisme primitif” (sur le
      mode “vous n’allez pas me coincer comme ça”) pour occulter ses insuffisances.

      Pour le reste, 100% d’accord avec vous.

  8. Castel dit :

     Bonsoir. Cela fait quelques mois maintenant que je lis régulièrement votre blog. Melenchon en est régulièrement source d’inspiration et, tout aussi régulièrement, cible privilégiée de votre
    prose. Je note d’ailleurs une certaine différence entre (comme vous l’avez indiqué) être confortablement installé dans son fauteuil avec une boite de chocolats et être installé sur “le grill”
    tout en recevant également  des chocolats mais d’une autre saveur que les votres  durant plus de deux heures offerts par des contradicteurs chiens de garde d’un système !  Bien
    sûr, cela vous permet tout de même la critique, elle est même nécessaire, mais vous conviendrez peut être que je lis vos propos avec un petit sourire vous rappelant que si la critique est
    aisée….l’art est plus difficile !  Vous nous avez signalé à maintes reprises avoir approché J-Luc Mélenchon et, semble t-il, vous n’avez eu la capacité à lui faire entendre raison sur
    l’importance capitale de s’entourer de conseillers sérieux ! En tiendrez vous sinon une rancune du moins quelconque aigreur?    Que diable, J-L Melenchon n’a su préter oreille à
    votre infini compétence !    Dans ce cas, vous avez bien raison cher Descartes, quel incorrigible Melenchon, .

         Cordialement   

    • Descartes dit :

      Cela fait quelques mois maintenant que je lis régulièrement votre blog. Melenchon en est régulièrement source d’inspiration et, tout aussi régulièrement, cible privilégiée de votre
      prose.

      “Qui aime bien châtie bien…”. Franchement, je ne vois pas trop l’intérêt de consacrer du temps à gloser sur la vie et l’oeuvre de Sarkozy, Hollande ou Bayrou. Etant donnée la tonalité
      générale de mon blog, j’imagine que mes lecteurs peuvent se figurer ce que j’en pense sans que j’aie besoin de longs développements. Et j’essaye d’éviter de céder à la tentation de me faire
      plaisir en jouant au jeu de massacre des gens que je n’aime pas.

      Oui, je suis plus attentif à Mélenchon qu’aux autres parce qu’il m’a donné beaucoup d’espoir – et ensuite beaucoup déçu. Je le suis parce que je garde au fond de moi un petit espoir – contre
      toute évidence rationnelle, pardonne moi Réné – que l’aventure du Front de Gauche puisse être remise sur les bons rails. Le jour ou j’aurai perdu tout espoir, je cesserai d’écouter ses
      interventions, de lire ses écrits… et ce jour là je n’écrirai plus sur lui.

      Je note d’ailleurs une certaine différence entre (comme vous l’avez indiqué) être confortablement installé dans son fauteuil avec une boite de chocolats et être installé sur “le grill” tout
      en recevant également  des chocolats mais d’une autre saveur que les votres  durant plus de deux heures offerts par des contradicteurs chiens de garde d’un système !

      Je me permettrai de noter que Jean-Luc Mélenchon a toujours voulu cette place, et a fait des pieds et des mains pour l’avoir. En tout cas, s’il veut me laisser sa place sur le grill, je veux bien
      lui céder mon fauteuil et mes chocolats. C’est quand il veut.

      La difficulté de l’exercice ne justifie pas l’amateurisme et l’impréparation de l’équipe Mélenchon. Une impréparation et un amateurisme que beaucoup de gens bien plus sérieux et importants que
      moi et bien plus proches de lui ont dénoncé (relisez la lettre de démission de Christophe Ramaux, tout est là). Au risque de me répéter: il faut au candidat une équipe sérieuse de techniciens qui
      travaillent les sujets au fond, et il faut que le candidat travaille avec eux et les écoute.

      Bien sûr, cela vous permet tout de même la critique, elle est même nécessaire, mais vous conviendrez peut être que je lis vos propos avec un petit sourire vous rappelant que si la critique
      est aisée….l’art est plus difficile !

      Je n’en doute pas. Mais permettez-moi de vous rappeler à mon tour que c’est lui qui demande nos suffrages, et non nous qui demandons le sien. J’ai tout à fait conscience de la difficulté de la
      tâche de JLM. Mais il a demandé à la faire. On est donc en droit d’attendre de lui qu’il la fasse correctement. Et s’il n’en est pas capable, alors il n’est pas l’homme de la situation, c’est
      tout. 

      Vous nous avez signalé à maintes reprises avoir approché J-Luc Mélenchon et, semble t-il, vous n’avez eu la capacité à lui faire entendre raison sur l’importance capitale de s’entourer de
      conseillers sérieux !

      Oui. Et j’admets tout à fait mon échec. Comme je constate celui de beaucoup d’autres qui ont essayé la même démarche. Certains, comme C. Ramaux, a été jusqu’à démissionner publiquement de ses
      responsabilités dans l’équipe du PG pour marquer son désaccord. Dans cette lettre, qui mérite d’être lue, il explique combien JLM refuse de tenir compte des réalités dans son discours, et
      continue à y soutenir des idées fausses malgré les appels de ses collaborateurs.

      En tiendrez vous sinon une rancune du moins quelconque aigreur ?

      Ni rancune, ni aigreur. De la tristesse et de la frustration, oui, de voir gâchée ce qui aurait pu être une grande opportunité. Qui disait que le cynisme est la fumée qui monte des illusions
      brûlées ?

      Que diable, J-L Melenchon n’a su préter oreille à votre infini compétence !

      Oh, s’il ne s’agissait que de mes bien modestes compétences… mais le problème, c’est qu’il n’a pas su prêter l’oreille à celles de gens bien plus compétents que moi. C’est cela que j’ai du mal
      à accepter.

      Je trouve votre ironie bien mal placée. En fait, vous n’avez rien à redire de mon commentaire sur le fond. Vous vous contentez d’instruire à mon encontre un procès d’intention: si je critique le
      Petit Timonier, ce serait par “aigreur”, par “rancune” de n’avoir pas vu mon “infinie compétence” reconnue par le Grand Homme. Et vous instruisez ce procès sans me connaître personnellement, et
      donc sans avoir la moindre idée de ce que peuvent être mon passé, mon expérience politique, mes rapports avec Jean-Luc et ses amis. N’est-ce pas dans ces conditions un peu imprudent de gloser sur
      mes “motivations” ?

      Mélenchon n’a pas de difficulté pour se trouver des thuriféraires prêts à louer le moindre de ses gestes jusqu’au ridicule. Il suffit de lire la section “commentaires” de son blog pour s’en
      convaincre. Souffrez alors qu’il en reste quelques uns qui, tout en voulant à Jean-Luc le plus grand bien, jugent nécessaire de pointer les défauts et les insuffisances de sa campagne.

       

       

  9. Jibal dit :

    Je reviens un peu sur l’avis que j’avais donné dans mon précédent commentaire. Car, quand je passe en revue l’ensemble des articles (et commentaires) que vous avez écrits sur Jean-Luc Mélenchon, je
    m’aperçois qu’il ne s’agit pas simplement des critiques constructives que j’avais cru y voir dans un premier temps, mais que cela confine parfois carrément à de l’acharnement ! Ainsi, même quand
    celui-ci reconnait officiellement que son engagement sur Maastricht était une erreur et que “Chevènement avait raison”, ce n’est pas encore suffisant pour vous. Tout au plus une feinte “tactique” ?
    Je constate avec tristesse que vous, qui distribuez si généreusement le terme d’extrême-gauche (alors que M. Mélenchon a également précisé, au cours de l’émission que vous évoquez, qu’il était
    simplement “de gauche”), semblez être vous-mêmes singulièrement très affecté par ce gros travers typique de cette mouvance qui consiste à faire systématiquement de l’autre un ennemi d’autant plus
    abhorré qu’il est proche de vos convictions. C’est bien dommage. PS: Pour revenir sur la réponse que vous fîtes à mon précédent commentaire, m’assurant que le programme du Front de Gauche “défend
    essentiellement les intérêts des classes moyennes”: Soyons donc totalement “cartésiens” et proposez-moi, parmi les candidats à l’élection présidentielle, une personne qui serait à la fois
    susceptible de gouverner et de mieux défendre les intérêts des classes modestes que celui du Front de Gauche, je suis preneur…

    • Descartes dit :

      Car, quand je passe en revue l’ensemble des articles (et commentaires) que vous avez écrits sur Jean-Luc Mélenchon, je m’aperçois qu’il ne s’agit pas simplement des critiques constructives
      que j’avais cru y voir dans un premier temps, mais que cela confine parfois carrément à de l’acharnement !

      Vraiment ? Vous savez, souvent on voit ce qu’on a envie de voir…

      Ainsi, même quand celui-ci reconnait officiellement que son engagement sur Maastricht était une erreur et que “Chevènement avait raison”, ce n’est pas encore suffisant pour vous. Tout au plus
      une feinte “tactique” ?

      J’ai abordé ce point trois fois. Une première dans une note à mon papier, qui disait ceci: “Point très positif à mon sens, il a reconnu pour la première fois explicitement s’être trompé sur
      la nature du traité de Maastricht, allant même jusqu’à dire “Chèvenement avait raison”” (vous noterez le “point très positif…”). Plus loin, à une question concernant la sortie de l’Euro,
      je réponds qu’à mon avis le changement de position sur Maastricht est “plus à des questions contingentes qu’à une véritable mise en cause idéologique”, ce qui n’est que la constatation
      d’un fait, puisqu’au jour d’aujourd’hui Mélenchon ne tire aucune conséquence de son changement de position sur Maastricht. Et finalement, j’aborde une troisième fois cette question en réponse à
      un deuxième commentaire en notant que son commentaire sur Maastricht est la seule “évolution” de son discours qu’on pouvait constater sur la question.

      Maintenant, puis-je vous demandez où m’avez vous vu écrire que le changement de position de Mélenchon serait une “feinte tactique” (le mot “tactique” étant entre guillemets dans votre texte, je
      suis en droit de penser qu’il s’agit d’une citation…) ?

      Je prends toujours la responsabilité de ce que j’écris. Mais vous comprendrez que je refuse de prendre la responsabilité des dires que l’on m’attribue. Comme je vous l’ai dit plus haut, on voit
      souvent ce qu’on a envie de voir. Et dans votre empressement de défendre l’image bafouée de votre champion, vous m’attribuez des choses que je n’ai pas écrites.

      Je constate avec tristesse que vous, qui distribuez si généreusement le terme d’extrême-gauche (alors que M. Mélenchon a également précisé, au cours de l’émission que vous évoquez, qu’il
      était simplement “de gauche”)

      Ce n’est pas parce que M. Mélenchon dit quelque chose que c’est vrai. J’essaye d’éviter le terme “extrême gauche”, qui au fond ne veut pas dire grande chose, pour lui préferer le terme
      “gauchiste” qui décrit nettement mieux le discours de Mélenchon.

      semblez être vous-mêmes singulièrement très affecté par ce gros travers typique de cette mouvance qui consiste à faire systématiquement de l’autre un ennemi d’autant plus abhorré qu’il est
      proche de vos convictions.

      Là encore, vous m’attribuez des choses que je n’ai jamais dites. Qu’est ce qui vous fait penser que Mélenchon serait “mon ennemi” et que je “l’abhorre” ? Revenons sur terre: je critique un
      certain nombre des travers de la campagne de Mélenchon. Et si je les critique, c’est que la candidature Mélenchon signifie quelque chose pour moi. Cela ne me viendrait pas à l’idée d’analyser la
      campagne de Poutou ou de Arthaud, pourtant aussi “gauchistes” que Mélenchon, tout simplement parce qu’ils ne représentent rien pour moi.

      Ce qui est drôle, c’est que vous me reprochez vos propres torts. C’est vous qui faites de toute critique de votre idole un “ennemi”…

      Pour revenir sur la réponse que vous fîtes à mon précédent commentaire, m’assurant que le programme du Front de Gauche “défend essentiellement les intérêts des classes moyennes”: Soyons donc
      totalement “cartésiens” et proposez-moi, parmi les candidats à l’élection présidentielle, une personne qui serait à la fois susceptible de gouverner et de mieux défendre les intérêts des classes
      modestes que celui du Front de Gauche, je suis preneur…

      Je vous réponds sans hésiter: Jean-Pierre Chèvenement. Et ne me dites pas qu’il n’a aucune chance de gouverner: il en a au moins autant que Jean-Luc Mélenchon. Mais la question n’est pas là.
      Quand bien même le programme de Mélenchon serait le moins pire dans la matière, il ne serait pas pour autant tourné vers les couches populaires, et c’est cela qui était en discussion.

       

  10. Marcailloux dit :

    @Descartes et à Castel

    Bonjour,

    Un petit mot, au sujet de votre échange courtois, d’un électeur intéressé de longue date (création du PG) par la personnalité et les positionnement de JLMélanchon. Ni adhérent, ni militant
    d’un syndicat ou d’un parti, ni professionnellement associé à la sphère politique, donc béotien sans honte toutefois, j’ai envisagé un temps adhérer au Parti de Gauche pour le soutenir et
    accessoirement agir.  Je pense correspondre avec ce profil à une quantité importante de citoyens. C’eût été pour moi une décision importante, bien au delà du paiement d’une cotisation et
    d’une présence aux réunions locales. Un tel engagement oblige. Et pour faire face à ces obligations, un minimum d’approfondissement est nécéssaire sinon votre crédibilité en prend un coup
    sérieux. En participant comme lecteur assidu puis commentateur du blog de JLM, j’y ai découvert beaucoup de “béni oui-oui” comme les nommait mon père parlant des inconditionnels suppots de
    quelques camps que ce soit, et j’y ai découvert surtout vous, Descartes, qui m’avez accompagné utilement dans ma réflexion préalable à un engagement. Le rôle que vous assumez avec un certain
    nombre d’autres auteurs de blogs est primordial car vous vous adressez à des relais d’opinion. Chacun des lecteurs, commentateur ou pas, enrichit son sens critique et éclaire ainsi les
    débats qu’il a avec son entourage. Cela à une influence qui porte sur plusieurs dizaines de personnes pour mon cas personnel. Je comprends tout à fait que les leaders politiques n’apprécient pas
    cette “émancipation” incontrolée d’une part de leur électorat. D’autant que l’effet boule de neige n’arrange rien. 

    Ce qui en fin de compte m’a fait renoncer à me fourvoyer dans l’impasse Front de Gauche, c’est ce “patchwork” d’incantations et de diatribes, certes formulées avec talent par un homme
    probablement sincère, en tout cas attachant, mais dont on sent bien qu’il ne parle et n’écrit pas dans l’esprit de quelqu’un qui peut être dans l’obligation d’assumer. Les sondages ne décollant
    probablement pas assez spontanément pour lui ouvrir la moindre perspective de succès quoiqu’il arrive, il se cantonne, à mon humble avis, dans une posture de “bruit et de fureur” qui comme on dit
    actuellement est autoréalisatrice. Donc pas question de jouer les moussaillons sur le radeau de la Méduse. Je veux bien être électoralement battu, mais avec des positions dont je ne veux pas
    qu’elles me ridiculise. Pour terminer sur l’émission de France 2, il avait la chance inouie d’avoir un grand patron face à lui qui était assez favorable à la plupart de ses thèses. Que croyez
    vous qu’il fit ? Il manqua d’un rien qu’il ne l’étrille. Bravo pour l’écoute et le sens tactique. Comme j’ai cru comprendre par ailleurs dans un commentaire précédent que cet homme n’avait pas un
    sens de la stratégie très affuté, que reste il? Du bruit, de la fureur, de la déception, de la frustration.

  11. Jibal dit :

    “Vraiment ? Vous savez, souvent on voit ce qu’on a envie de voir… “

    Il semble que ce “on” ne soit pas si singulier (cf le message précédent le mien)

    Mais je pense avoir compris votre pensée:
    Vous attendiez beaucoup de M. Mélenchon mais vous en êtes déjà déçu (et souvent).
    Je comprends mais, quant à moi, lui trouvant encore certaines qualités, j’attendrai un peu plus longtemps que vous pour ressentir cette déception.
    A part cela, mon âge et mon expérience font que je n’ai plus de “champion” depuis bien longtemps !
    Simplement des gens qui reflètent plus ou moins bien mes convictions….

    “J’essaye d’éviter le terme “extrême gauche”, qui au fond ne veut pas dire grande chose, pour lui préferer le terme “gauchiste” qui décrit nettement mieux le discours de Mélenchon. “
    Ok:
    “Mélenchon appartient idéologiquement à une extrême gauche dont la caractéristique la plus marquante est qu’elle ne se pense jamais en train de gouverner. Parce que
    gouverner, c’est nécessairement trouver des compromis entre le possible et le souhaitable. Et l’extrême gauche ne connaît pas le mot “compromis”. “
    Ou:
    “Je crois que vous confondez tactique et stratégie. Je ne doute pas de la perséverance tactique de Mélenchon. Ni d’ailleurs de son intelligence tactique, là encore un héritage des combats
    groupusculaires de l’extrême gauche, qui reste à mon sens l’une des meilleures écoles de tactique politique.”

    Décidemment, c’est un terme difficile à éviter !
    C’est d’ailleurs cette dernière citation qui m’a poussée à vous demander (et non à vous faire dire) si vous pensiez que le fait que M.Mélenchon reconnaisse qu’il avait eu tort sur Maastricht
    était purement tactique ou non.

    Personnellement, je n’ai pas l’impression que M. Mélenchon soit à présent d’extrême gauche (ou alors Jaurès l’était aussi ?) dans les idées qu’il énonce.
    Après dans sa stratégie ou sa tactique, je ne sais pas, peut-être… Mais ce n’est pas là ce qui m’intéresse le plus.

    “Et ne me dites pas qu’il n’a aucune chance de gouverner: il en a au moins autant que Jean-Luc Mélenchon”

    A mon tour: Vraiment ?

    NB: Bien qu’étant idôlatre (?), j’apprécie beaucoup M. Chevènement et je garderai votre suggestion en mémoire.

    • Descartes dit :

      Je comprends mais, quant à moi, lui trouvant encore certaines qualités, j’attendrai un peu plus longtemps que vous pour ressentir cette déception.

      Mais… je lui trouve beaucoup de qualités. Mais ces qualités ne semblent pas suffire pour faire de lui l’homme de la situation. C’est vraiment très dommage, parce qu’avec la crise de l’idéologie
      libérale, les idées républicaines avaient devant elles un boulevard pour peu qu’il y eut une organisation pour les porter. Le PG aurait pu être cette organisation.

      Décidemment, c’est un terme [extrême gauche] difficile à éviter !

      J’en conviens volontiers. Mais pour ce qui concerne les trois exemples que vous donnez, dans les deux derniers j’ai utilisé “extrême gauche” faute de mieux. Par contre, pour le premier j’aurais
      du utiliser “gauchisme”…

      C’est d’ailleurs cette dernière citation qui m’a poussée à vous demander (et non à vous faire dire) si vous pensiez que le fait que M.Mélenchon reconnaisse qu’il avait eu tort sur Maastricht
      était purement tactique ou non.

      Ah non. Je suis honnête avec vous, alors soyez honnête avec moi. Vous m’avez bien “fait dire” – ou plutôt écrire – que le changement de position de Mélenchon était une “feinte tactique”. Voici
      votre phrase: “Ainsi, même quand celui-ci reconnait officiellement que son engagement sur Maastricht était une erreur et que “Chevènement avait raison”, ce n’est pas encore suffisant
      pour vous. Tout au plus une feinte “tactique” ” (c’est moi qui souligne). Si vous vouliez me “demander”, alors vous n’aviez
      qu’à poser la question, sans m’attribuer le commentaire.

      Personnellement, je n’ai pas l’impression que M. Mélenchon soit à présent d’extrême gauche (ou alors Jaurès l’était aussi ?) dans les idées qu’il énonce.

      Ce n’est pas une question “d’impression”. Le discours de Mélenchon a toutes les caractéristiques du discours “gauchiste”: le manichéisme, le primat du sociétal, l’élément libertaire, le mépris
      pour “ceux qui savent”, le primat de l’idéologie sur les faits…

      A mon tour: Vraiment ?

      Oui, vraiment. Tous deux finiront au mieux ministres de François Hollande.

       

  12. Jibal dit :

    “avec la crise de l’idéologie libérale, les idées républicaines avaient devant elles un boulevard pour peu qu’il y eut une organisation pour les porter. Le PG aurait pu être cette organisation. “
    Tout à fait d’accord sur ce constat. Pour en finir avec cette histoire de “feinte tactique” qui semble tant vous tenir à coeur, encore une (dernière) fois: Je NE vous ai PAS attribué ce
    commentaire. Reprenez donc exactement ce que j’ai écrit: Encore une feinte “tactique” ? 1) Notez le point d’interrogation à la fin de la phrase (curieusement disparu des citations que vous en avez
    faites) qui, en général, indique une question. 2) Notez également que seul le mot tactique, emprunté à votre commentaire précédent où vous abordiez les tactiques et stratégies d’extrême gauche, est
    entre parenthèses. 3) Notez enfin le point entre la fin de la précédente phrase (après le passage que vous avez souligné) et le début de ma question. Maintenant, si après ça vous tenez absolument à
    ce que, dans une hypothétique intention machiavélique motivée par quelque présupposé mélenchonisme exacerbé, je tente de vous faire dire des choses que vous n’avez pas dites, et bien, soit: Vous
    êtes ici sur vos terres, après tout… Et, comme dirait l’autre, je ne vais pas passer le réveillon là-dessus ! “Tous deux finiront au mieux ministres de François Hollande.” Si c’est cela qui sera
    le mieux, je n’ose même pas imaginer ce que serait le pire !

    • Descartes dit :

      “avec la crise de l’idéologie libérale, les idées républicaines avaient devant elles un boulevard pour peu qu’il y eut une organisation pour les porter. Le PG aurait pu être cette
      organisation. ” Tout à fait d’accord sur ce constat.

      Là, j’avoue ne pas vous comprendre. D’un côté, vous dénoncez mes critiques envers le candidat du Front de Gauche, les attribuant à des considérations personnelles. De l’autre, vous dites
      maintenant coïncider avec mon diagnostic, celui-là même qui fonde ma critique.

      Pour en finir avec cette histoire de “feinte tactique” qui semble tant vous tenir à coeur, encore une (dernière) fois: Je NE vous ai PAS attribué ce commentaire.

      A mon avis, tel que vous l’avez redigé votre commentaire ne laisse pas de doute sur le fait que vous m’attribuez cette accusation. Mais cela n’a pas d’importance: Si vous me dites que ce n’était
      pas votre intention de m’attribuer la formule, alors je ne vois aucune raison de douter de votre bonne foi. L’incident est clos.

      Si votre commentaire m’a fait réagir, c’est parce qu’il me paraît relever d’une stratégie devenue classique à gauche: celle qui consiste à mettre dans la bouche des autres des arguments faciles à
      démonter pour pouvoir les démonter ensuite.Je ne vous attribue aucune “intention machiavélique”, je me contente de lire ce que vous écrivez. Vous me dites que votre intention n’était pas de
      m’attribuer une affirmation, mais de m’interroger sur celle-ci. Admettez que votre manière de poser la question était bien équivoque. Maintenant, que cet équivoque soit le résultat d’une
      stratégie ou tout simplement d’une rédaction trop rapide, vous seul le savez. Si vous me dites que la deuxième hypothèse est la bonne, je n’ai pas de raison d’en douter. Voyez-vous, j’accorde
      toujours le bénéfice du doute à mes commentateurs…

      “Tous deux finiront au mieux ministres de François Hollande.” Si c’est cela qui sera le mieux, je n’ose même pas imaginer ce que serait le pire !

      Le pire… c’est qu’ils finissent tous deux dans l’opposition à Nicolas Sarkozy, non ?

       

  13. Jibal dit :

    “Là, j’avoue ne pas vous comprendre. D’un côté, vous dénoncez mes critiques envers le candidat du Front de Gauche, les attribuant à des considérations personnelles. De l’autre, vous dites
    maintenant coïncider avec mon diagnostic, celui-là même qui fonde ma critique. ” C’est une question de nuance: Parce que je pense que si le PG aurait pu faire effectivement mieux, il n’est pas pour
    autant (à mon humble avis) complètement à jeter à la poubelle. Encore une question de nuances: Ce ne sont pas vos critiques vis à vis du FdG et de ses composantes que je dénonce (j’avoue même,
    encore une fois, en partager certaines) mais plutôt l’impression d’opiniâtreté que leur répétition pourrait engendrer chez ceux qui ne connaissent pas vos motivations… Au nombre desquels je fus
    avant que vous ne me les expliquassiez ! “Le pire… c’est qu’ils finissent tous deux dans l’opposition à Nicolas Sarkozy, non ?” Ah oui, c’est pas faux ! Effectivement, ce serait encore préférable
    à 5 ans de plus…

    • Descartes dit :

      Parce que je pense que si le PG aurait pu faire effectivement mieux, il n’est pas pour autant (à mon humble avis) complètement à jeter à la poubelle.

      Je n’ai jamais dit qu’il faille “complètement jeter à la poubelle” le PG (le PS et l’UMP non plus, d’ailleurs…). Mais vous êtes d’accord avec mon constat selon lequel le PG “aurait pu être
      l’organisation qui porte les idées républicaines” (sous entendu: le PG n’est pas cette organisation). A partir de là, qu’est ce qu’on fait ? On oublie ses critiques et on fait la campagne de
      Mélenchon en espérant que peut-être un jour le PG et le FdG changeront ?

      Ce ne sont pas vos critiques vis à vis du FdG et de ses composantes que je dénonce (j’avoue même, encore une fois, en partager certaines) mais plutôt l’impression d’opiniâtreté que leur
      répétition pourrait engendrer chez ceux qui ne connaissent pas vos motivations…

      Il faut savoir ce qu’on veut: si l’on veut que la critique change quelque chose, il faut la répéter, répéter, répéter jusqu’à ce qu’elle soit entendue. N’importe quel enseignant vous le dira: de
      tous les outils pédagogiques, la répétition est l’un des plus puissants.

       

  14. Pierre dit :

    Je suis très heureux de tomber un peu par hasard sur votre article peu amène – et plus généralement sur votre blog – bien que votant Front de gauche convaincu depuis ses origines et ancien
    militant communiste ayant en d’autres temps voté Chevènement.

    L’élection du président au suffrage universel pipe les dès. Le temps très court de la campagne électorale n’offre aucune autre perspective que de s’en remettre à un homme incarnant une synthèse
    qui par ailleurs, sur le plan des idées, est fortement complexe à réaliser. J’aurais quant à moi préféré plusieurs portes paroles du Front de gauche s’exprimant dans les médias, mais
    manifestement l’offre médiatique grand public ne le permet pas…`

    La campagne débute vraiment aujoud’hui et ouvre des perspectives inédites, celle d’un système politique bien huilé qui turbule enfin. Peu importe que Mélenchon ait ses marottes et ne soit pas à
    l’aise sur tous les sujets économiques; peu importe qu’il soit suspect aux yeux des spécialistes de l’économie, et même des rigides du retour au franc, de la sortie de l’union européenne ou de la
    fin de l’ndépendance de la BCE. Je n’ai personnellement pas les idées claires et tranchées sur ces questions tout en pensant qu’elles devraient être au coeur du débat.

    Pour autant, ne s’agit-il-pas aujourd’hui de s’en remettre au moins mauvais cheval, avec un enthousiasme que, en ce qui me concerne, les échéances politiques ne m’auront jamais offert depuis que
    je suis en age de voter? Ce n’est pas la plus dramatique des illusions que de pencher vers Mélenchon en faisant abstraction lucidement de son passé compromettant.

    Car l’une des choses importantes est qu’une partie du peuple – j’ose le mot -, celle qui défile à plus de trois millions dans les rues, portant en elle les valeurs fortes que jamais la candidate
    du Front national ne pourra porter, qui a encore la force de militer dans le désert – politiquement ou syndicalement – sans jamais ne rien attendre en retour, de s’émouvoir et de l’ouvrir, de
    conserver valeurs humaines et empathie, cette partie du peuple se sent enfin représentée par un candidat unique qui s’en revendique. Cela peut-être une illusion, mais elle est belle à vivre.
    Encore une centaine de jours et les donneurs de leçons seront de retour si rien ne se passe.

    J’ai regardé l’emission des paroles et des actes, j’étais transit d’inquiétude que mes collègues au boulot le lendemain ne puissent me dire qu’il était trop excité, trop agressif. Et je ne savais
    pas ce qu’il fallait ressentir sur le moment. Cette performance je ne la vivais pas pour moi, je la vivais pour les autres. Et l’on m’a dit que c’était convaincant, ça m’a suffit.

    Mélenchon est un porte drapeau qui peut se croire maréchal, moi, je m’en fous, tant qu’il porte mon drapeau. Et celui des dizaines d’amis qui me sont chers et qui, d’une manière ou d’une autre,
    reprendront goût à la politique dans un système présidentiel pourri jusqu’à la moelle.

     

    • Descartes dit :

      L’élection du président au suffrage universel pipe les dès.

      Je crois qu’il faut prendre le monde comme il est. Avant l’élection du président au suffrage universel, la France a vécu sous un régime parlementaire assez semblable finalement de celui que
      proposent les tenants de la VIème République. Les résultats n’ont pas été brillants, au point que les français ont tenu à élire leur président au suffrage universel: ils l’ont marqué par leur
      vote au référendum de 1962 et ils l’ont confirmé depuis en faisant du scrutin présidentiel le seul qui n’est pas affecté par une abstention croissante. On ne peut pas répéter en permanence qu’il
      faut donner le pouvoir au peuple, et ensuite ignorer son expression.

      Par ailleurs, je ne partage pas votre vision du “temps très court de la campagne électorale”. Cela fait des mois qu’on en discute. Le problème n’est pas d’avoir un ou plusieurs porte-paroles,
      c’est d’avoir quelque chose à dire.

      Peu importe que Mélenchon ait ses marottes et ne soit pas à l’aise sur tous les sujets économiques; peu importe qu’il soit suspect aux yeux des spécialistes de l’économie, et même des rigides
      du retour au franc, de la sortie de l’union européenne ou de la fin de l’ndépendance de la BCE. 

      Si l’on veut sortir d’une candidature de témoignage, il faut persuader nos concitoyens qu’on a une véritable capacité de gouverner. Cela suppose non pas que le candidat soit omniscient, mais
      qu’il soit capable de constituer des groupes d’experts qui travaillent pour lui les dossiers. Nos concitoyens sont finalement très pragmatiques: entre un incapable plein de bonnes intentions et
      un filou qui est capable de gouverner, ils prendront toujours le deuxième. Ils l’ont montré maintes fois au cours de l’histoire, de Napoléon à Chirac.

      Pour autant, ne s’agit-il-pas aujourd’hui de s’en remettre au moins mauvais cheval, avec un enthousiasme que, en ce qui me concerne, les échéances politiques ne m’auront jamais offert depuis
      que je suis en age de voter?

      La main sur le coeur, dites moi: si c’était à vous et à vous tout seul de désigner le président de la République, désigneriez-vous Mélenchon ? Imaginez vous ce qui se passerait par la suite ?
      Pensez-vous vraiment que quelqu’un capable de soutenir que l’on peut remplacer le nucléaire avec la géothermie pourrait gouverner ?

      Ce n’est pas la plus dramatique des illusions que de pencher vers Mélenchon en faisant abstraction lucidement de son passé compromettant.

      La dernière fois qu’on a fait ça, on a eu quatorze ans de Mitterrand. Plus jamais ça!

      Cela peut-être une illusion, mais elle est belle à vivre.

      Alors profitez-en, parce qu’en général on paye quelques mois d’ivresse avec des décennies de gueule de bois.

       

       

  15. Pyraquadel dit :

    Bonjour, j’aimerais savoir quelque chose. Avez-vous écrit une lettre à Mélenchon ? Une lettre courtoise, qui explique pourquoi vous avez confiance en sa candidature (Mais si), et une analyse
    critique de ce qu’il pourrait changer pour toucher un plus large électorat. Bien sûr, ce n’est qu’une lettre, et comme vous le dîtes il y a sûrement beaucoup de gens compétents qui lui ont déjà
    donné ces conseils, mais tout de même, je suis pris d’un immense sentiment d’impuissance en lisant les billets sur votre blog et en voyant en parallèle Mélenchon accumuler les erreurs toutes
    semblables. Alors pourquoi ne pas tenter ?

    • Descartes dit :

      Bonjour, j’aimerais savoir quelque chose. Avez-vous écrit une lettre à Mélenchon ?

      Je ne vais pas étaler publiquement mes rapports avec Mélenchon, qui sont du domaine purement privé. Mais je réponds à votre question: oui, je lui ai écrit. Je lui ai même parlé. Et les deux de
      manière fort courtoise et sympathique. Qu’il ait choisi ensuite de n’en tenir aucun compte, c’est son droit. Que je critique ce choix, c’est le mien…

       

  16. Jibal dit :

    “Mais vous êtes d’accord avec mon constat selon lequel le PG “aurait pu être l’organisation qui porte les idées républicaines” (sous entendu: le PG n’est pas cette organisation).”

    Hé, hé, habillement tenté mais pour préciser ce avec quoi je suis “d’accord”:

    Je pense que si le PG ne porte pas nécessairement les idées républicaines (“sous entendu” toutes – Qui les porte toutes, d’ailleurs ? Et quel
    est ce tout, d’ailleurs ?) il en porte toutefois pas mal, à mon gout.

    Peut être de manière parfois imparfaite, j’en conviens, mais comme toute création humaine.
    D’où l’intérêt des critiques susceptibles d’améliorer mais cependant libérées de l’illusion d’atteindre la perfection…

    Pour ce qui est de la répétition, c’est effectivement une méthode qui, pédagogiquement, peut porter ses fruits.

    Cependant tout dépend de ce qu’on répète et, surtout, de comment on le répète. “Pour convaincre, il faut séduire” ou “On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre” …

    • Descartes dit :

      Je pense que si le PG ne porte pas nécessairement les idées républicaines (“sous entendu” toutes – Qui les porte toutes, d’ailleurs ? Et
      quel est ce tout, d’ailleurs ?) il en porte toutefois pas mal, à mon gout.

      Franchement, à la lumière de cette “précision” j’ai du mal à comprendre ce que vous reprochez au PG. Vous me dites être d’accord sur le fait qu’il ne porte pas “nécessairement toutes les idées
      républicaines”, vous dites par ailleurs que c’est finalement le cas de tout le monde. Et si c’est le cas, alors votre “accord” porte sur quoi,  exactement.

      Bien entendu, le PG ne porte pas “toutes les idées républicaines” – comme vous le dites, encore faudrait-il savoir en quoi consiste ce tout. Ce n’est nullement ce que je lui
      reproche, et qui motive mon impression qu’on a manqué une occasion. Ce qui me gêne, c’est qu’il porte pas mal d’idées anti-républicaines issues de la tradition gauchiste soixante-huitarde et de
      la philosophie post-moderne. Pour ne donner que quelques exemples, le “féminisme de genre”, le rejet de la pensée scientifique, le mépris pour la question de la souveraineté nationale,
      l’ambivalence envers l’Etat.

       

  17. Bonsoir,

    Comme pas mal de gens apparemment, j’ai été marqué par cette phrase de Mélenchon “C’est Chevènement qui avait raison”. j’ai vu ça comme une forme d’aveu de la victoire des souverainistes vingt
    ans après le traité de maastricht auquel ils avaient voté “non”.

    Cordialement,

    • Descartes dit :

      En fait, c’était une phrase très étrange, tant pour son contenu que pour la manière dont elle a été prononcée. Sur le contenu, si ma mémoire ne me trompe pas, elle arrive à un moment où la
      question du journaliste ne porte nullement sur ce qu’à pu dire ou pas dire Chèvenement. Que Mélenchon prenne spontanément Chèvenement comme référence n’est pas innocent. Et pour ce qui concerne
      la forme, elle a été prononcée non pas du ton combatif habituel du candidat, mais presque “en aparté”, comme si elle venait d’un moment d’introspection.

      C’est d’autant plus remarquable que Mélenchon ne prend pratiquement jamais ses références idéologiques chez un homme politique vivant. Il ne cite, en fait, que les morts (Mitterrand, Jaurès…).
      Qu’il choisisse de dire “Chèvenement avait raison” (ce qui entraînte qu’il a aujourd’hui aussi raison, parce que Chèvenement n’a pas changé d’avis sur la question) est donc certainement
      significatif. Mais significatif de quoi, exactement ?

      On rentre ici dans la psychologie du personnage, et on risque donc de dire beaucoup de bêtises. Mais essayons quand même: mon interprétation personnelle est que Chèvenement a réussi à se tailler
      une place à gauche qui n’est pas très différente de celle du De Gaulle de Colombey dans les années 1950. Quand l’ensemble du PS – Mélenchon inclu – se laissait séduire par les sirènes libérales
      et eurolâtres, Chèvenement fut l’homme du “non”. L’un des rares (avec Joxe, mais pour des raisons très différentes) qui osa dire “non” même à Mitterrand Rex. Et dans un paysage de girouettes, il
      est le seul personnage de premier plan à gauche qui ne se soit jamais renié en trente ans.  Comme De Gaulle, il est souvent paru erratique en termes tactiques, y compris en faisant des
      alliances “contre nature” (avec une partie de la droite souverainiste en 2002, avec Ségolène en 2007). Mais il ne s’est jamais compromis sur le fond.

      Cette histoire donne à Chèvenement une place assez proche de celle de l’homme de Colombey en 1950. Il est en même temps un recours et une boussole qui sert aux autres à mesurer leurs reniements.
      Mélenchon, qui est toujours à la recherche d’un père, ne peut ignorer cette statue de commandeur. En prenant quelques risques, on peut dire que Mélenchon a un “père mauvais”, Mitterrand, qu’il se
      sent obligé à défendre et à protéger en toute circonstance, et un “père bon”, Chèvenement, dont il ne parle jamais mais qui en fait hante sa pensée…

  18. je suis assez d’accord avec vous. Néanmoins, pour ce qui est de Chevènement, je ne pense pas qu’il ira au bout de sa candidature et il soutiendra certainement Hollande au premier tour et pas
    Mélenchon (je peux tout à fait me tromper bien sûr), qui est à des années lumières de ses idées. Alors, certes, Chevènement a des idées dans la lignée du gaullisme mais apporter son soutien à un
    candidat qui n’a rien à voir avec ses idées, est-ce que ce n’est pas renier le gaullisme ?

    • Descartes dit :

      je suis assez d’accord avec vous. Néanmoins, pour ce qui est de Chevènement, je ne pense pas qu’il ira au bout de sa candidature et il soutiendra certainement Hollande au premier tour et pas
      Mélenchon (je peux tout à fait me tromper bien sûr), qui est à des années lumières de ses idées.

      En effet. Si Chèvenement n’y va pas (et pour des questions de santé, de contexte financier et politique c’est le plus probable) il cherchera – comme il l’a fait à chaque fois – à négocier avec
      celui qui peut lui offrire une portion d’influence et de pouvoir la plus grande. Et ce n’est pas moi qui ira le critiquer: dès lors qu’on veut peser sur les choses, et ne pas se contenter d’un
      rôle de témoignage, c’est la chose à faire. Maintenant, qui lui propose le meilleur paquet ? Hollande, sans aucun doute. Le mieux que Mélenchon puisse lui proposer, c’est un rôle de témoignage
      dans une galaxie gauchiste qui ne partage aucune des idées directrices chères à Chèvenement. Avec Hollande, il n’aura pas tout, mais il aura probablement un ministère d’où il pourra faire passer
      quelques idées et réaliser quelques projets. C’est toujours ça de gagné.

      Alors, certes, Chevènement a des idées dans la lignée du gaullisme mais apporter son soutien à un candidat qui n’a rien à voir avec ses idées, est-ce que ce n’est pas renier le gaullisme
      ?

      Au contraire: si le gaullisme est un refus du compromis dans la stratégie, il est aussi  pragmatique dans le domaine tactique. Après tout, De Gaulle arrive au pouvoir avec les communistes en
      1945 et avec l’Algérie Française en 1958… et pourtant, il est difficile d’affirmer que mongénéral partageait les idées des uns ou des autres. 

  19. Marcailloux dit :

    Bonjour,

    “ En prenant quelques risques, on peut dire que Mélenchon a un “père mauvais”, Mitterrand, qu’il se sent obligé à défendre et à protéger en toute circonstance, et un “père
    bon”, Chèvenement, dont il ne parle jamais mais qui en fait hante sa pensée… ”

    En effet on peut rapidement divaguer en matière de psychologie, y compris par des spécialistes.

    Néanmoins, le bon sens nous oriente généralement près de la réalité et votre approche me paraît tenir la route ( Cf. le rasoir d’Occam que vous avez fait découvrir à certains d’entre nous ).

    JLMélanchon tenant à l’image de rectitude qu’il s’est forgé à juste titre probablement et attentif à ne pas brusquer une partie de sa base, n’a plus de chemin pour pratiquer et appliquer le
    principe de réalité. Fin tacticien, il n’a sans doute pas le courage ou le culot nécessaire d’une stratégie que pourrait lui inspirer les positions de JPChevènement, d’autant plus que dans ce cas
    de quitte ou double, ce serait scier la branche sur laquelle il est assis, avec à la clé soit le risque de la chute brutale dans l’ombre de JPC, soit l’envol, mais alors, comment assumer les
    promesses sans renier ses engagements présents. Dans le cas présent, il met quelques “ biscuits ” de coté, pour éventuellement s’en servir par la suite. Un compliment, sincère sans doute, ne
    mange pas de pain.

    Cependant, je préférerais employer pour Mitterrand le terme de père “dévoyé ” plus factuel que celui de père “mauvais” qui ne relève que d’une opinion, et celui de père “clairvoyant” pour
    Chevènement qui associé à un minimum de courage a fait preuve des qualités requises pour un homme d’Etat.

    Les hommes, qui restent souvent de grands enfants, ont très souvent tendance à préférer un père manquant de dignité, au ban de la société, crapule même quelquefois mais truculent toujours, à
    un père austère, sévère, rigoureux et porteur de prédictions sombres fût ce -t- elles confirmées par les faits laissant peu de place aux rêves.

    • Descartes dit :

      Un compliment, sincère sans doute, ne mange pas de pain.

      Vous interprétez ce compliment comme une attitude tactique réflechie. J’y vois au contraire une expression spontanée, un “cri du coeur” exprimé dans un moment d’oubli. Comme je l’ai dit, je tire
      cette impression de la manière, très particulière, dont ce commentaire a surgi alors que rien ne le laissait prévoir.

  20. Je ne suis pas tout à fait d’accord. Lorsque De Gaulle partage le pouvoir avec les communistes en 1945 ou avec l’Algérie Française en 1958, c’est lui le chef. Dès lors, il doit certes faire avec
    le compromis mais il a les moyens d’imposer ses grandes idées. Dans le cas de Chevènement, s’il rejoint Hollande, il sera en forte position d’infériorité et ne pourra pas faire grand chose. 

    • Descartes dit :

      Je ne suis pas tout à fait d’accord. Lorsque De Gaulle partage le pouvoir avec les communistes en 1945 ou avec l’Algérie Française en 1958, c’est lui le chef. Dès lors, il doit certes faire
      avec le compromis mais il a les moyens d’imposer ses grandes idées.

      Cela dépend des moments. De Gaulle a été très habile en construisant une légende qui le montre toujours contrôlant les évènements. Mais si tu relis l’histoire de la France Libre (celle de
      Crémieux-Brilhac, par exemple, qui pourtant est un gaulliste de la première heure) tu verras qu’il y eut beaucoup de moments où il ne contrôlait rien du tout, et où il a du céder à des “alliés”
      plus forts que lui. Son habileté fut précisement de savoir ce qui relève de la tactique, sur quoi on peut céder, et ce qui relève de la stratégie. En 1942, lorsqu’il s’allie avec les communistes,
      il est loin d’être en position de force. Idem en 1958.

      Dans le cas de Chevènement, s’il rejoint Hollande, il sera en forte position d’infériorité et ne pourra pas faire grand chose.

      Mais il pourra faire plus qu’en restant tout seul sur son Aventin, ou en réjoignant la tribu du Front de Gauche. L’homme d’Etat fait avec ce qu’il a, et ce que nous avons est une situation
      infiniment plus défavorable que cela pouvait être pour De Gaulle 1940 ou 1958.

      Franchement, si tu étais à la place de Chèvenement, qu’est ce que tu ferais ?

  21. Si j’étais Chevènement, j’essaierais de constituer une coallition de souverainistes qui soient de droite comme de gauche, notamment en m’alliant avec Dupont-Aignan par exemple ou en le ralliant.
    Alors, certes, c’est facile à dire comme ça et ce n’est peut être pas réalisable. Mais, maintenant, Chevènement a plus de 70 ans et je pense qu’il ferait mieux non pas de jouer tactique mais de
    parler franchemment, de défendre ses idées dans les médias -où on ne le voit pas beaucoup- et de couper définitivement les ponts avec le PS. La crise politique et économique que l’on connaît
    dessine une nouvelle fracture entre les souverainistes et les mondialistes. Il faut que ce clivage se forme clairement dans l’arène politique et remplace le clivage gauche libérale/droite
    libérale.

    Alors, c’est sûr qu’à eux deux Dupont Aignan et Chevènement ne lèveront peut être pas des foules d’électeurs, mais ce serait le début d’un rassemblement.

    Tout cela reste bien sûr très fictif mais enfin c’était pour répondre à ta question.

    • Descartes dit :

      Si j’étais Chevènement, j’essaierais de constituer une coallition de souverainistes qui soient de droite comme de gauche, notamment en m’alliant avec Dupont-Aignan par exemple ou en le
      ralliant. Alors, certes, c’est facile à dire comme ça et ce n’est peut être pas réalisable.

      C’est un peu ce que Chèvenement avait essayé de faire en 2002, quand il avait ouvert timidement la porte de son mouvement aux “souverainistes de droite”. La sanction a été immédiate: il a été
      crucifié par une bonne partie de la gauche. Le problème est que si la ligne de fracture “droite/gauche” n’a plus beaucoup de sens dans l’électorat et notamment l’électorat populaire, elle reste
      très puissante dans la classe politico/médiatique. Une autre difficulté est que si bien les républicains de droite et de gauche coïncident sur les mesures à prendre et les valeurs à défendre, ils
      y arrivent par des chemins intellectuels très différents. Il y a un véritable fossé culturel entre un Chèvenement d’un côté et un Séguin ou un Dupont-Aignan de l’autre. C’est pourquoi
      les alliances entre ces deux pôles, nouées en général en temps de crise, n’ont jamais pris un caractère formel. Le pacte “gaullo-communiste” était un état de fait, pas un document dûment signé,
      et chacun des partenaires l’eut désavoué publiquement si la question lui avait été posée.

      Mais, maintenant, Chevènement a plus de 70 ans et je pense qu’il ferait mieux non pas de jouer tactique mais de parler franchemment, de défendre ses idées dans les médias -où on ne le voit
      pas beaucoup- et de couper définitivement les ponts avec le PS.

      Je pense aussi qu’à 70 ans Chèvenement devrait penser plus à transmettre son héritage qu’à exercer pouvoir et influence lui même. Mais je ne suis pas persuadé que “couper définitivement les ponts
      avec le PS” soit la bonne solution. Le problème est que le PS est un fait de notre vie politique. On peut l’aimer ou le détester, mais il est là. Et ce qu’on appelle vaguement “la gauche”
      n’exercera pouvoir et influence qu’à travers lui. Or, comme disait le Général, on ne fait de la politique qu’avec les réalités. Le NPA vomit le PS à chaque opportunité. En quoi cela a fait
      avancer le schmilblick ?

      La crise politique et économique que l’on connaît dessine une nouvelle fracture entre les souverainistes et les mondialistes. Il faut que ce clivage se forme clairement dans l’arène politique
      et remplace le clivage gauche libérale/droite libérale.

      Oui. Mais comment faire ? That is the question…

       

  22. Bannette dit :

    J’avais longuement parlé avec des ex-militants du MDC ou du MRC qui avaient vécu la période d’essai de ralliement des souverainistes à droite en 2002 ; ils étaient de gauche mais
    intellectuellement comprenaient la démarche de JPC, et l’approuvait la plupart. Ils me dirent qu’ils virent tout de même arriver des gens bizarres (carrément d’extrème droite, ce qu’un NDA n’est
    pas), après beaucoup furent écoeurés. Peut être que le timing ne fut pas bon, ou que l’alliance objective aurait du être mettons dissimulée, dans le sens non formelle : des éléments
    programmatiques sur lesquels se rejoindre.

    Pour ce qui est de JPC, je regrette également qu’il n’ait pas formé une école de successeurs ; mis à part Sarre (de la même génération que lui), qui d’autre est connu dans son sillage ? Quand
    j’ai voté pour la première fois à partir de 2001, je ne connaissais rien à la politique, mais je me souviens que j’ai beaucoup appris en allant à ses conférences ou débat à la Maison de la Chimie
    et ailleurs ; tu as pointé ailleurs le défaut de formation des jeunes militants, et c’est vrai que ce furent surtout des démarches personnelles de tatonnement de ma part, mais que j’ai
    cruellement conscience de mon absence de cadre et de bases. Beaucoup de choses que j’ai assimilées, je ne les comprenais pas vraiment sur le moment, mais je les ai comprises plus tard.

    A propos de la crucifixion de JPC lors des années Jospin : je ne peux que sourire devant les réclamations actuelles des portes-paroles ou militants du FDG sur le rétablissement de la police de
    proximité mise en place par JPC (pour critiquer le bilan sécurité de Sarko) ; qu’est-ce qu’il s’en était pris plein la figure lorsqu’il était Ministre par les gauchistes et les verts sur son
    côté “homme de droite infiltré au PS” sur les questions de laïcité (les corses and Co), son refus d’accepter les règles européennes sur les langues régionales, son absence de compassion des
    fauteurs à l’ordre public, sa défense d’une politique d’immigration basée sur l’assimilation, et j’en passe. 

    S’il devait faire partie d’un gouvernement socialo, j’aimerais qu’il soit Ministre des affaires étrangères : la France avait touché le fonds avec l’ignoble homme-de-gôche Kouchner, théoricien de
    la guerre humanitaire, je préfère même Juppé (qui bouffera tout cru Hollande dans l’émission de France2).

    • Descartes dit :

      Pour ce qui est de JPC, je regrette également qu’il n’ait pas formé une école de successeurs ; mis à part Sarre (de la même génération que lui), qui d’autre est connu dans son sillage ?

      A mon avis, c’est la grande faiblesse de JPC. Il n’a pas su former des successeurs qui puissent porter ses drapeaux après lui. De ce point de vue, Séguin a été plus pédagogue et moins solitaire.

       

  23. Delorca dit :

    Si Mélenchon était sérieux, il assumerait le fait que le bout de la logique de son programme, c’est une forme de socialisme assez proche du programme léniniste. C’est à ce seul prix que ses
    mesures pourraient passer tout en se blindant face aux répliques possibles du système capitaliste mondial. Mais il n’a pas le courage de faire face à cela. Donc il s’enferme dans la rhétorique,
    comme les autres candidats.

    • Descartes dit :

      Si Mélenchon était sérieux, il assumerait le fait que le bout de la logique de son programme, c’est une forme de socialisme assez proche du programme léniniste.

      Pauvre Lénine… Soyons sérieux: le programme mélenchonien n’a absolument rien à voir avec le léninisme. Et le pauvre Vladimir Ilich se retournerait dans sa tombe s’il savait qu’on lui attribue
      une proximité avec la “planification écologique”…

       

       

  24. Cronos dit :

    Je pense plutôt qu’il est indifférent à la véracité de ce qu’il dit. Que Carlyle soit ou non un fonds de pension n’a pas
    pour lui d’importance.

    Décidémment ! Que vous vous permettiez de critiquer JLM, je n’y vois aucun inconvénients, et je suis trés souvent en accord
    avec vos analyses le concernant, là où je ne suis pas d’accord avec vous c’est lorsque vous procédez exactement de la même manière pour faire accepter vos propos, vous accusez JLM de
    malhonnêteté, être indifférent à la véracité de ses dires c’est être malhonnête, je vous renvoie donc l’accusation à propos de Carlyle, ce fond de placement n’a jamais été un fond de pension ce
    que vous sous-entendez, mais une construction capitalistique des plus nocives pour les économies et les petits porteurs.

    Je viens de lire quelques uns de vos articles, forts intérressants au demeurant, et, quelques uns des commentaires à leurs
    suite, notamment ceux de Mme Bastille qui a beaucoup de points de vues en commun avec vous, et j’avoue que vous me déconcertez l’un et l’autre par votre intelligence et l’étendu de votre savoir,
    mais que de froideur dans vos analyses, on ne sent aucun humanisme chez vous et quel dommage, vous traitez l’un comme l’autre les militants et sympathisants du Front de gauche de gauchistes
    sectaires, mais vous ne vous rendez pas compte que vous êtes vous même des républicains (oserais-je dire jacobins) sectaires. J’emploie ce mot dans le sens exclusif de : fermés aux idées et aux
    concepts d’autrui.

    • Descartes dit :

      Là où je ne suis pas d’accord avec vous c’est lorsque vous procédez exactement de la même manière pour faire accepter vos
      propos, vous accusez JLM de malhonnêteté,

      Je n’ai jamais accusé JLM de “malhonnêteté”. Vous devriez relire le paragraphe incriminé avec attention, vous constaterez que
      je dis exactement le contraire: si JLM propage des informations inexactes, ce n’est pas parce qu’il a une intention de falsifier la vérité, mais parce que pour lui la vérité n’a pas d’importance.
      Ce qui lui importe, c’est le récit. C’est un peu comme Homère racontant la guerre de Troie. Qui irait reprocher à l’aède génial d’avoir raconté une histoire imaginaire ? Seulement, Homère n’était
      pas candidat à la présidence de la République…

      être indifférent à la véracité de ses dires c’est être malhonnête,

      Pas du tout, justement. Sacrifier la vérité est malhonnête lorsqu’on pense que la vérité est importante. Mais pour celui qui
      juge que ce qui importe n’est pas la vérité historique mais les leçons qu’on en tire, l’indifférence à la vérité est un pêché veniel. Le menteur ment précisement parce qu’il pense que la vérité a
      une valeur, et que par conséquent il y a un profit à faire croire que la vérité est différente de ce qu’elle est. Ce n’est pas le cas de JLM.

      je vous renvoie donc l’accusation à propos de Carlyle, ce fond de placement n’a jamais été un fond de pension ce que vous
      sous-entendez, mais une construction capitalistique des plus nocives pour les économies et les petits porteurs.

      Je ne “sous-entend” rien du tout. Je le dis clairement: Carlyle n’a jamais été un fonds de pension, et je peux le prouver. Je
      ne comprends pas donc quelle est l’accusation que vous me “renvoyez”. JLM a affirmé, et cela plusieurs fois, que Carlyle était un fonds de pension. Si vous pensez qu’il est soucieux de la
      véracité de ses dires, alors il faudrait que vous vous demandiez comment se fait-il qu’il n’ait pas jugé nécessaire de se corriger. Et si vous pensez au contraire que la véracité n’est pas pour
      lui sa priorité, alors vous êtes d’accord avec moi.

      mais que de froideur dans vos analyses,

      Si ce n’est pas “froid”, ce n’est pas une analyse…

      on ne sent aucun humanisme chez vous et quel dommage,

      Il y a une place pour chaque chose. L’humanisme c’est pour les rencontres, la fête, l’amitié, l’amour. Mais l’analyse et la
      science ont besoin de rigueur: il faut juger les situations et les arguments à leur mérite, et non en fonction de ses sentiments. Si l’on veut des vraies analyses, il faut laisser ses passions à
      la porte.

      vous traitez l’un comme l’autre les militants et sympathisants du Front de gauche de gauchistes sectaires

      Pas tous, pas tous… je crois d’ailleurs que Sonia Bastille est elle-même militante du PG et donc du Front de Gauche. Elle
      n’irait pas, j’imagine, se traiter elle même de “gauchiste sectaire”. Ce que je constate en tout cas, c’est qu’il y a un fort courant gauchiste chez le Front de Gauche, ce que je déduis de la
      lecture attentive des documents, des déclarations et des analyses publiées par celui-ci ou par les partis qui le composent. Et je constate que vous n’apportez aucun argument contraire, vous
      contentant d’une critique du type “vous aussi, vous êtes sectaire”… comme dans ce qui suit:

      mais vous ne vous rendez pas compte que vous êtes vous même des républicains (oserais-je dire jacobins)
      sectaires

      C’est bien possible. Je ne prétend pas être parfait, ni même meilleur que les autres. Je suis ouvert à la critique. Si vous
      pensez que je suis un “républicain sectaire”, j’aimerais que vous me disiez en quoi consiste à votre avis mon “sectarisme”. Et si vous me donnez de bons arguments, je serai prêt à convenir que je
      suis en effet un “républicain sectaire” et je chercherai à m’amender. Voyez-vous, contrairement à vous ne je rejette pas à priori toute critique. Je ne vous accuse pas de m’en vouloir parce que
      vous seriez vous même un “gauchiste sectaire”…

      J’emploie ce mot dans le sens exclusif de : fermés aux idées et aux concepts d’autrui.

      Vraiment ? En tout cas, je n’ai jamais censuré sur ce blog un message sous pretexte que je ne partageais pas ses idées ou
      concepts. Et j’ai pris à chaque fois la peine de les commenter en détaillant les raisons pour lesquelles je ne les partage pas. Ce qui me semble être une bonne preuve au contraire d’ouverture…
      surtout quand vous comparez à ce qui se passe sur le blog de votre idole…

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