Dans un paysage télévisuel sinistré, ou vous avez le choix entre des séries américaines à la pelle, des émissions ou des exhibitionnistes divers viennent raconter l’inceste avec le petit dernier et des programmes qui sont en fait de la publicité déguisée pour la pièce, le récital ou le disque de l’invité, il y a quelquefois des éclairs qui vous réconcilient avec la vie. Même s’ils laissent un arrière goût amer.
L’émission politique dirigée par Olivier Mazerolles hier sur BFM était l’un de ces éclairs. Non seulement parce que l’émission est intelligemment faite et permet aux invités de s’exprimer correctement, mais aussi par la qualité des invités. Et hier ils étaient de marque: Henri Guaïno en entrée, Jean-Luc Mélenchon en dessert. Deux personnalités dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne sont guère “formatées” par une langue de bois partisane et dont le discours est toujours personnel. La soirée promettait, et elle a tenu ses promesses.
Ces deux personnages, atypiques, sont pourtant totalement différents. Henri Guaino, c’est l’intelligence à l’état pur et sans concessions. Un homme qu’il est très rare – voire impossible – de prendre en défaut de raisonnement. Sa parole est toujours alimentée par une logique implacable qui ne fait aucune concession au politiquement correct et à la démagogie. Il n’hésite pas a dire des choses qu’il estime justes, même si cela doit déplaire: le discours de Dakar reste peut-être le meilleur exemple. C’est d’ailleurs l’une des étrangetés du personnage: ce technicien est devenu “invité politique” des médias sans pour autant être un véritable homme politique. Il n’a jamais été candidat à une élection – on dit qu’il pourrait se lancer lors des prochaines législatives – et de ce fait n’est jamais entré dans le jeu de la séduction qui est celui de tout candidat à une élection.
Pour ne donner qu’un exemple, on peut prendre sa réponse concernant l’augmentation des carburants, lorsque le journaliste a accusé le gouvernement de ne rien faire. En réponse, Guaino a dit les faits, à savoir, que l’augmentation des prix du carburant est le résultat d’une augmentation sur les marchés internationaux du pétrole, et qu’il est impossible, pour un produit largement importé, d’empêcher la hausse de se répercuter à l’intérieur. Et que toutes les propositions de “blocage” ou de “TIPP flottante” ne sont que des promesses démagogiques. Il a parfaitement raison: tout simplement parce que quelqu’un finira toujours par payer la différence entre les prix intérieurs et les prix extérieurs, et que reporter l’addition du consommateur sur le contribuable n’est pas la meilleure manière de pousser à un usage rationnel des carburants.
Mélenchon, c’est tout le contraire. C’est l’homme politique jusqu’au bout des ongles, autant attentif et à l’aise sur les questions de tactique politique qu’il méprise les questions techniques. Lorsqu’il est interrogé sur le fonctionnement du Front de Gauche, les alliances de second tour, ses rapports avec le PS ou avec le PCF, l’intelligence de son discours est évidente et la profondeur de ses analyses est remarquable. Lorsque la question porte sur des questions de principe, il s’en sort avec des envolées lyriques. Mais lorsqu’il s’exprime sur des questions proprement politiques, le discours devient faible et contradictoire.
Prenons par exemple son analyse des “révolutions latinoaméricaines”. Hier sur BFM, c’est l’Argentine qui était à l’honneur. Mélenchon parle du “refus” de ce pays de payer sa dette, en soulignant que les commentateurs avaient prédit une récession durable, et que celle-ci ne s’est pas réalisée. Seulement, Mélenchon transpose cette leçon à l’Europe en oubliant deux éléments essentiels. Le premier, c’est que l’Argentine n’a pu organiser son défaut que parce qu’au préalable elle avait abandonné la parité fixe de sa monnaie avec le dollar. Transposé à l’Europe, cela reviendrait à sortir de l’Euro, stratégie que Mélenchon rejette chaque fois que la question lui est posée. Le deuxième élément essentiel, est que l’Argentine est une économie de rente – celle de l’agriculture et de l’élevage extensif – qui est relativement indépendante des importations, et que les problèmes économiques du pays proviennent d’une mauvaise répartition et utilisation de cette rente. Ce n’est certainement pas le cas des économies européennes.
Un exemple encore plus inquiétant – et plus révélateur – des incohérences du discours mélenchonien est la question du SMIC. La proposition du Front de Gauche est de porter celui-ci à 1700 € par mois, contre 1300 € aujourd’hui. Le journaliste pose à Mélenchon la question traditionnelle: cette mesure ne compromet-elle pas la compétitivité des entreprises et donc l’emploi ? Réponse, elle aussi classique: l’augmentation du salaire des smicards implique une augmentation de la demande, parce que les smicards consomment l’ensemble de leur revenu. Plus de demande c’est plus de commandes pour les entreprises, donc plus de travail donc plus d’emploi.
Jusque là, rien que de très classique. Mais alors le journaliste pose une pure question de logique: si augmenter le SMIC est bénéfique pour l’économie, pourquoi s’arrêter à 1700 € ? Pourquoi pas 2000 € ? Et là, Mélenchon n’a plus de réponse rationnelle. Il se défausse en argumentant que “1700 € c’est la revendication des syndicats”. Il invoque les mânes des ancêtres en rappelant qu’en 1981 on a aussi augmenté massivement le SMIC, oubliant au passage que l’augmentation de 1981 est la meilleure démonstration du fait qu’une telle augmentation, dans un contexte d’économie ouverte, conduit à la catastrophe. Le problème que Mélenchon ignore – ou fait semblant d’ignorer – est que s’il est exact que l’augmentation du SMIC provoque une augmentation de la demande, cette demande ne s’adresse pas nécessairement aux produits fabriqués en France. Augmenter le SMIC dans un contexte de libre-échange relancera la demande de chemisettes made in China, de voitures made in Roumanie, de jeans made in Tunisie et de tomates made in Espagne. Ce qui serait certainement une très bonne nouvelle pour ces pays, mais qui ne ferait que creuser le déficit commercial français. C’est exactement ce qui s’est passé en 1981, et Mélenchon devrait se souvenir à quoi tout cela a abouti: au choix cornélien entre la sortie du SME ou la rigueur. Dans la mesure où le Front de Gauche exclut toute sortie de l’Euro, ce n’est pas un précédent très encourageant.
Il y a quelque chose d’amer a voir deux intelligences de cet ordre gâchées, pour des raisons différentes. Henri Guaino parce qu’il ne peut accéder au pouvoir que dans le rôle du fou du roi. C’est l’homme dont on admire les fulgurances, mais à qui on ne confiera pas de véritable pouvoir. Sarkzoy aurait dit de lui “je suis un fils d’immigré sans diplôme, j’avais besoin de Guaino pour m’apporter la France de Peguy et de Michelet”. Mais il n’a jamais précisé ce qu’il comptait lui donner en échange.
Pour Mélenchon, les causes du gâchis sont plus subtiles. Le tribun du Front de Gauche est issu d’une trajectoire très particulière: celle qui conduit du gauchisme de l’OCI au pragmatisme cynique du mitterrandisme. C’est ce qui explique que chez Mélenchon toute l’intelligence est consacrée aux moyens, et non aux buts. La réflexion tactique prend le pas sur le projet, au point de devenir le projet lui même. L’exemple de la “constituante” est le plus révélateur: le FdG consacre beaucoup plus de temps à promouvoir l’idée d’une constituante que ses projets constitutionnels. Comme si la procédure était finalement plus importante que le résultat.
Malheureusement, notre système politique pénalise l’intelligence. Il y a d’ailleurs un fait qui ne trompe pas: les efforts que nos politiciens font pour cacher ou occulter leur intelligence. Il ne faut pas paraître trop vif, trop diplômé, trop cultivé. Il faut se faire plus bête qu’on est pour plaire à Mme Michu. Chirac a occulté pendant presque toute sa vie politique sa connaissance de l’art et de la culture orientale, Hollande essaye d’oublier son passage à l’ENA. Les intelligents, on les admire mais on les craint: Chevènement et Seguin ont fait hier l’amère expérience.
Peut-être le mot de la fin appartient à Henri Guaino, interrogé sur son opinion sur Jean-Luc Mélenchon: “il se trouve que Jean-Luc Mélenchon fait une excellente campagne; qu’il assume ses idées, ses convictions; qu’il le fait avec beaucoup de talent; et je pense que c’est très utile dans cette campagne parce que cela oblige un certain nombre de candidats à prendre position par rapport aux propositions de M. Mélenchon. Vous savez, Jean-Luc Mélenchon est au fond l’une des expressions du cri de souffrance de beaucoup de français, il entend ce cri et le reprend à sa façon. Je ne suis pas d’accord sur la manière dont il y répond, mais en tout cas ce qu’il exprime c’est quelque chose qui rencontre un écho d’assez profond”. Je ne peux que partager. On aimerait connaître l’opinion de Mélenchon sur Guaino… mais il est vrai que ce dernier n’est pas candidat.
Descartes
Je n’ai pas vu l’émission en question, mais il est vrai que sur cette chaine (et Public Sénat), j’ai pu voir les rares émissions politiques vraiment bien menées, avec un journaliste
coordinateur de débat qui fait bien son boulot. Les émissions des chaines principales sont très mauvaises, et les animateurs donnent envie de leur mettre des claques.
Et à ma connaissance, ces émissions SONT regardées (en tout cas, on me dit que BFM a du succès), comme quoi l’intelligence et le professionnalisme restent encore des qualités
recherchées.
Tu dis que la faute (la mise en sourdine des personnalités intelligentes) est à notre système politique : je n’en suis pas sûre ; je pense que c’est le système médiatique, et la faute aussi
des candidats qui écoutent leurs communicators leur dire qu’il faut “être proche du peuble” et “pas paraître trop snob” (en parlant mal ? en donnant des insignes de culture à des gens
médiocres ? en crachant sur nos vaches sacrées classiques ?). Or l’attrait que peut avoir JLM vient justement de ses qualités d’orateur au ton de hussard noir de la 3ème république, de
sa culture, de son lyrisme, qui sont des qualités que certains considèrent comme désuètes.
Par contre, je te rejoins sur l’envie de se taper la tête contre un mur en voyant ces qualités mises au service d’une… absence de projet. Le plus tuant, c’est que JLM ne dit pas que des
approximations, il peut être enthousiasmant sur certains points. As-tu vu son allocution sur son projet de Défense au cercle républicain ?
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/03/30/discours-pour-une-defense-souveraine-et-altermondialiste/
C’est très bien le fait qu’il dise que la France doit avoir sa propre industrie de défense, la dignité des militaires, le fait que la marchandisation du risque de sa vie est intolérable (ce
qu’est le mercennariat), la sortie de l’OTAN ; comme d’habitude, sur les principes, il est excellent. Après sur d’autres point, je ne sais pas si ce ne sont pas des improvisations (donner comme
but à la Défense d’accroitre la recherche dans les fonds marins ? pourquoi pas, mais j’y connais rien). Par contre, il a pas parlé de géothermie (il en parle d’ailleurs de moins en moins).
Je ne pense pas qu’il soit aussi cynique que son mentor Mitterrand : la trajectoire de FM portait en elle-même les germes de sa duplicité (francisque, Algérie, Bosquet pour les pires aspects), et
non rédemption comme le perçoit infantilement JLM. Ce dernier est “malheureusement” sincère quand il défend la révolution citoyenne (par une forme de IVème république le retour) ou la
planification écologique (par l’arrêt progressif du parc nucléaire). Sur ces points, je préférerais même qu’il soit cynique dans le sens où ce seraient des tactiques pour capter l’électorat
gauchiste, pour mettre en oeuvre un projet républicain plus solide. Or à ma connaissance, il n’a aucun de projet de rechange (et en cas d’échec de renégociation des traités européens, il
ferait quoi ?). Son patriotisme sincère quand il dit qu’il ne laisserait jamais son pays se faire tondre, ne suffit pas si on n’a pas de stratégie de rechange.
Ce que tu dis sur son mépris de la technique : c’est assez étrange en effet, car d’un autre côté, il admire sincèrement les travailleurs techniciens qualifiés (son passage à l’enseignement
professionnel l’a apparemment marqué). Je pense que sa faiblesse est d’ordre intellectuel : vouloir contraire le réel à ses préjugés (ce qui explique son interprétation faussée des révolutions
sudaméricaines, où il ne prend pas en compte les structures de ces pays).
L’hommage de Guaino à la fin est très fair-play et finalement juste ; il a sans doute du étonner dans les rangs mélenchonnistes qui doivent réclamer le scalp de HG…
Tu dis que la faute (la mise en sourdine des personnalités intelligentes) est à notre système politique : je n’en suis pas sûre ; je pense que c’est le système médiatique, et la faute
aussi des candidats qui écoutent leurs communicators leur dire qu’il faut “être proche du peuble” et “pas paraître trop snob” (en parlant mal ? en donnant des insignes de culture à des gens
médiocres ? en crachant sur nos vaches sacrées classiques ?).
Les “comuniquants” n’auraient pas autant d’influence et leurs conseils ne seraient pas aussi suivis si l’expérience n’avait pas démontré leur efficacité. Ce qui tend à prouver que ce “système
médiatique” n’est pas si déconnecté des demandes des gens que tu voudrais le croire.
Or l’attrait que peut avoir JLM vient justement de ses qualités d’orateur au ton de hussard noir de la 3ème république, de sa culture, de son lyrisme, qui sont des qualités que
certains considèrent comme désuètes.
L’attrait de Mélenchon est surtout lié à son exotisme. Pour les plus de cinquante ans, le style de Mélenchon n’a rien de bien original. Mais pour les jeunes qui n’ont pas vu le Marchais au top de
sa forme, c’est irrésistiblement exotique. Il ne faut pas non plus exagérer l’attractivité de Mélenchon. Pour le moment, il ne fait que rassembler le vote traditionnel de la “gauche de la
gauche”. Le FdG additionné aux Verts, au NPA et à LO ne fait guère plus que les mêmes en 2002 ou 2007.
Le plus tuant, c’est que JLM ne dit pas que des approximations, il peut être enthousiasmant sur certains points. As-tu vu son allocution sur son projet de Défense au cercle républicain ?
Mélenchon peut être enthousiasmant, et même dire beaucoup de choses justes surtout lorsqu’on est sur des choix éthiques ou des questions de principes. Son point faible, c’est le rapport au réel.
Je ne pense pas qu’il soit aussi cynique que son mentor Mitterrand : la trajectoire de FM portait en elle-même les germes de sa duplicité (francisque, Algérie, Bosquet pour les pires
aspects), et non rédemption comme le perçoit infantilement JLM.
Tout à fait d’accord. Le machiavelisme de JLM est le machiavelisme tactique des gauchistes. Rien à voir avec le cynisme florentin de Mitterrand. JLM est un tacticien cynique, mais contrairement à
Mitterrand ce n’est pas un manipulateur.
Sur ces points, je préférerais même qu’il soit cynique dans le sens où ce seraient des tactiques pour capter l’électorat gauchiste, pour mettre en oeuvre un projet républicain plus
solide.
Je partage.
Ce que tu dis sur son mépris de la technique : c’est assez étrange en effet,
Cela n’a rien d’étrange: c’est l’une des caractéristiques fondamentales du gauchisme, qui a toujours pensé que la volonté valait toutes les expertises. L’exemple du Che Guevara est de ce point de
vue absolument emblématique.
car d’un autre côté, il admire sincèrement les travailleurs techniciens qualifiés (son passage à l’enseignement professionnel l’a apparemment marqué).
Je ne crois pas qu’il admire les techniciens. Son idée qu’on pourrait reconvertir les travailleurs du nucléaire dans les énergies renouvelables montre d’ailleurs sa méconnaissance du sujet. Au
fond, il semble convaincu que toutes les techniques ne font qu’une, et qu’il suffit pour les acquérir de quelques séances de formation.
L’hommage de Guaino à la fin est très fair-play et finalement juste ; il a sans doute du étonner dans les rangs mélenchonnistes qui doivent réclamer le scalp de HG…
Ce que j’apprécie surtout chez Guaino c’est sa liberté d’esprit et son mépris du politiquement correct. Il est capable d’analyser finement le discours des gens, même de ceux qui ne portent pas la
même “étiquette” que lui.
Jusque là, rien que de très classique. Mais alors le journaliste pose une
pure question de logique: si augmenter le SMIC est bénéfique pour l’économie, pourquoi s’arrêter à 1700 € ? Pourquoi pas 2000 € ? Et là, Mélenchon n’a plus de réponse rationnelle. Il se défausse
en argumentant que “1700 € c’est la revendication des syndicats”.
A contrario, si baisser le SMIC est bénéfique pour l’économie, pourquoi s’arrêter à 1300
€ ? Pourquoi ne pas descendre au niveau des salaires chinois ?
Le problème est insoluble dans le cadre du libre échangisme. Les échanges commerciaux
entre nations sont inévitables est nécessaires, mais sans régulation et harmonisation des normes sociales et environnementales ils sont mortifères (même pour les classes moyennes qui sont
gagnantes à court terme mais qui a moyen terme se tirent une balle dans le pied).
En 1948 une autre bifurcation (charte de
havane) a été envisagée au niveau de l’ONU, 64 ans plus tard cette question est taboue, le libre échangisme est un dogme.
Est-ce que la France seule peut imposer au reste de monde une autre façon de voir les
choses, est-ce qu’elle peut engager un bras de fer ? C’est bien sur pas évident, à fortiori si on sort du nucléaire qui est un de nos meilleurs
atouts d’indépendance.
A contrario, si baisser le SMIC est bénéfique pour l’économie, pourquoi s’arrêter à 1300
€ ?
Très bonne question. Si le SMIC était fixé exclusivement en fonction de ce qui est
“bénéfique pour l’économie”, il serait certainement plus faible que 1300 €. Seulement, le niveau du SMIC n’est pas fixé par le seul critère de “ce qui est bon pour l’économie”. Son
niveau est un compromis entre “ce qui est bon pour l’économie” en général et “ce qui est bon pour les smicards” en particulier. Si Mélenchon expliquait qu’il est légitime de dégrader un peu
l’économie en général pour donner aux smicards un niveau de vie plus élevé, son argument serait logiquement recevable (même si le niveau optimal du SMIC est une question éminement discutable). La
faille du discours de Mélenchon est qu’il oublie que le niveau du SMIC est un compromis – c’est à dire qu’en le modifiant on améliore certains indicateurs et on dégrade d’autres – pour présenter
la chose sous un jour purement linéaire.
Le problème est insoluble dans le cadre du libre échangisme.
Pas nécessairement, dès lors qu’on a la maîtrise de la monnaie – et donc le prix des
produits importés. Lorsqu’on a la possibilité de faire varier les parités monétaires, on peut s’arranger pour que les produits salaire x productivité exprimés en monnaie soient
équivalents.
Est-ce que la France seule peut imposer au reste de monde une autre façon de voir les
choses,
Non. Et ce n’est pas nécessaire. La plupart des pays voient déjà les choses comme il faut.
Et la meilleure preuve est qu’ils laissent tous flotter leurs monnaies et dressent des barrières protectionnistes quand ils le jugent nécessaires. Il n’y a que les pays de l’UE qui se sont
imposés à eux mêmes l’ouverture totale des marchés et une monnaie unique gérée par une banque indépendante.
Toujours cette facination pour ceux que vous jugez les “purs esprits” qui n’en sont pas moins les plus sûrs soutiens à la pérénisation de l’état existant. Guaino “le bel esprit” semble chez
vous être indépendant de la cause qu’il soutient.
Ma condition ne me permettant pas cette position “d’esthète” je soutiendrai Mélenchon avec toutes les critiques relatives à l’UE et l’euro, et bien d’autres choses. Il est urgent de
renverser le cours actuel.
Toujours cette facination pour ceux que vous jugez les “purs esprits” qui n’en sont pas moins les plus sûrs soutiens à la pérénisation de l’état existant. Guaino “le bel esprit” semble
chez vous être indépendant de la cause qu’il soutient.
Je ne me souviens pas d’avoir jamais “jugé pur esprit” qui que ce soit, mais je crois comprendre votre point. D’abord, je l’admets, il y a bien un coté “estétique” à la chose. Oui, j’ai plaisir à
regarder une belle chose: un beau tableau, une belle statue, un beau bâtiment, un beau livre… et aussi un beau raisonnement, un discours bien troussé. Pourquoi pas ? Le monde contient
suffisamment de choses laidees pour qu’on profite lorsqu’on a l’opportunité d’apprécier une belle chose.
Mais au delà de cet aspect esthétique, j’apprécie les gens comme Guaino parce que je suis toujours persuadé qu’en attendant la révolution – si tant est qu’elle doive venir un jour – il faut bien
gouverner l’Etat à l’intérieur d’un certain système de contraintes. Et qu’il y a des manières intelligentes, et des manières bêtes de le faire. En fait, de tous les dangers politiques, celui de
la bêtise est le plus grave. Parce qu’un gouvernement intelligent nécessite un débat public entre des gens qui font travailler leur intelligence. Je prefère infiniment travailler avec un
adversaire intelligent qu’avec un partisan bête. Peut-être parce que je suis toujours tenté de penser que le “comment on fait” est aussi important, sinon plus, que le “qu’est ce qu’on fait”. Une
politique aux buts louables peut être transformée en catastrophe par une conduite inepte. Et à l’inverse, des politiques aux buts contestables se sont transformées en succès du fait de l’habileté
de ceux qui les ont conduites. Voyez-vous, j’ai trop présent le souvenir de mai 1981: cent jours d’ivresse payés par trente ans de gueule de bois.
Ma condition ne me permettant pas cette position “d’esthète” (…)
Je ne vois pas très bien ce que votre “condition” vient faire là dedans. Je ne connais pas de “condition” qui doive vous empêcher d’apprécier ce qui est beau. Je vous fais remarquer que je ne
vous invite pas à voter pour Guaino, mais à apprécier son discours…
(…) je soutiendrai Mélenchon avec toutes les critiques relatives à l’UE et l’euro, et bien d’autres choses.
En d’autres termes, vous voterez pour quelqu’un en étant tout à fait conscient que son programme est irréalisable. Et vous me reprochez, à moi, d’être un “esthète” ?
En fait, votre démarche n’est pas si différente de la mienne. Vous votez pour Mélenchon non pas parce que vous pensez que son programme est réalisable (puisque vous admettez vous même les
critiques sur l’UE et l’Euro, deux points absolument capitaux pour réaliser le programme en question), mais parce que l’homme vous plait. Simplement, nous avons des critères
esthétiques différents: vous appréciez le souffle, la passion, l’émotion… moi j’apprécie la cérébralité, la rigueur. Nous aimons tous deux la peinture, mais j’aime la Renaissance, et vous
l’impressionnisme, c’est tout…
Il est urgent de renverser le cours actuel.
Je ne sais pas. Pourquoi est-ce si “urgent” ? On vit depuis trente ans avec plus de deux millions de chômeurs, depuis quinze ans avec une BCE indépendante et une monnaie unique. En quoi changer
le cours actuel est plus “urgent” aujourd’hui qu’en 1992 ?
Personnellement, je suis totalement indifférent au discours “il faut changer”, qui présuppose que n’importe quel “changement” serait mieux que ce qu’on a. Moi j’attends qu’on me dise quel “cours”
on propose, une fois qu’on aura “changé le cours actuel”. Et surtout, comment on compte s’y prendre pour opérer ce changement. Et à tout prendre, je prefère l’homme rationnel qui me promet peu
mais me dit comment y arriver, que l’enthousiaste qui me brosse un paradis qu’il ne sait pas atteindre…
“je prefère l’homme rationnel qui me promet peu mais me dit comment y arriver, que l’enthousiaste qui me brosse un paradis qu’il ne sait pas atteindre…”
Sans entrer dans le détail des goûts et des couleurs… l’homme politique efficace est-il celui qui tient le discours le plus rigoureux, ou celui qui catalyse les croyances et les énergies pour
bousculer le statu-quo ? J’entends bien qu’il ne suffira pas de lancer Mélanchon dans l’arène pour que la déstabilisation du système mène automatique à la mise en oeuvre d’une politique
alternative selon nos voeux. Mais pour qu’un tel programme devienne audible il faut d’abord que les multiples certitudes de la politique routinière, le faux “réalisme” de l’ordre établi aient été
ébranlés. De ce point de vue le mouvement qui porte Mélenchon pourrait nous ouvrir de nouvelles perspectives, quelles que soient les limites actuelles de ses dirigeants. Car l’enjeu immédiat est
bien de faire “turbuler le système” comme disait naguères Chevènement.
Tu me rétorqueras (à juste titre) que c’est ainsi que nous en sommes arrivés à la gueule de bois de 1982… mais en attendant, ce ne sont pas necessairement les meilleurs programmes qui mettent
les foules en mouvement… et peut-être n’est-ce qu’après que vient l’heure de la mise en cohérence.
Sans entrer dans le détail des goûts et des couleurs… l’homme politique efficace est-il celui qui tient le discours le plus rigoureux, ou celui qui catalyse les croyances et les énergies
pour bousculer le statu-quo?
J’aurais tendance à vous répondre que cela dépend des moments. En 1940, c’était Pétain qui “catalysait les croyances et les énergies pour bousculer le statu quo” de la IIIème République
mourante, et c’était De Gaulle qui “tenait le discours le plus rigoureux”. Je vous laisse juge de la question de savoir lequel des deux fut plus “efficace”…
Je pense par ailleurs qu’on a tort de s’imposer des fausses alternatives. Pourquoi devrait-on se forcer à choisir entre le discours rigoureux et “la catalyse des croyances et des énergies” ?
Pourquoi ne pouvons nous pas avoir fromage et dessert ?
J’entends bien qu’il ne suffira pas de lancer Mélanchon dans l’arène pour que la déstabilisation du système mène automatique à la mise en oeuvre d’une politique alternative selon nos
voeux.
Voilà exactement le problème. L’exemple de mai 1968, où sous les apparences les plus avenantes la “destabilisation du système” a ouvert la voie aux néo-libéraux, devrait nous mettre en garde
contre des “destabilisations du système” en aveugle. Je pense que l’une des raisons pour laquelle l’électorat populaire ne suit pas Mélenchon est précisement parce que cet électorat craint de
perdre le peu qu’il a et n’est pas disponible pour s’embarquer dans une aventure où on lui promet de mettre tout à bas mais on ne lui dit pas ce qu’on mettra à la place.
Mais pour qu’un tel programme devienne audible il faut d’abord que les multiples certitudes de la politique routinière, le faux “réalisme” de l’ordre établi aient été ébranlés. De ce point de
vue le mouvement qui porte Mélenchon pourrait nous ouvrir de nouvelles perspectives, quelles que soient les limites actuelles de ses dirigeants.
En d’autres circonstances, je serais d’accord avec vous. En 1789, il y avait eu Voltaire et Rousseau, D’Alembert et Diderot, sans compter les étrangers, qui avaient constitué le projet
intellectuel et civil de la bourgeoisie. Il ne manquait plus, pour le mettre en oeuvre, qu’une impulsion suffisante pour casser les structures de “l’ordre établi”. Mais nous ne sommes pas en
1789. Nous n’avons pas l’équivalent d’un projet équivalent à celui des Lumières élaboré au cours des quarante ou cinquante dernières années et qui ne demande qu’à fleurir. Nous sommes au
contraire à un moment de retrait de la pensée, avec une vie intellectuelle atone. Dans ces conditions, casser les structures existantes ne peut conduire qu’au chaos.
1789 fut l’aboutissement des Lumières. 1917 fut l’aboutissement de soixante annés de créativité marxienne. En 2012, sur quoi pourrions-nous nous appuyer ? Ou sont les Voltaires et les Diderots,
les Marx et les Proudhons ? Toutes les révolutions ont été précédées d’une intense activité intellectuelle. Où voyez-vous cette activité aujourd’hui ?
Car l’enjeu immédiat est bien de faire “turbuler le système” comme disait naguères Chevènement. Tu me rétorqueras (à juste titre) que c’est ainsi que nous en sommes arrivés à la gueule de
bois de 1982…
Vous m’enlevez les paroles de la bouche. Ce n’est pas juste ! 😉
mais en attendant, ce ne sont pas necessairement les meilleurs programmes qui mettent les foules en mouvement…
Je ne vois pas l’intérêt de “mettre les foules en mouvement” alors qu’on ne sait pas dans quelle direction on veut aller. Je trouve que c’est même extrêmement dangereux. Il ne faut jamais casser
une machine qu’on ne sait pas réparer ou reconstruire. Je pense que vous sous-estimez les dégâts que peut faire dans une société le langage de guerre civile.
et peut-être n’est-ce qu’après que vient l’heure de la mise en cohérence.
Je ne fais pas de politique avec des “peut-être”.
“Je ne fais pas de politique avec des “peut-être”.”
Voilà qui est bien présomptueux. La politique n’est pas un lego dont on pourrait prévoir minutieusement l’agencement des pièces ; quand un changement s’engage sont déroulement et son
aboutissement sont par nature incertains. ce que nous pouvons faire, c’est peser avec nos moyens dans le sens qui nous paraît le plus judicieux.
“Pourquoi devrait-on se forcer à choisir entre le discours rigoureux et “la catalyse des croyances et des énergies” ? Pourquoi ne pouvons nous pas avoir fromage et dessert ?”
En fait, celà ne dépend pas de nous. Je serai comme toi ravi de ne pas avoir à me poser cette question. Mais dans l’immédiat si Mélenchon réussit à s’imposer à gauche, ce sera fromage sans
dessert. Une mise en bouche en quelque sorte.
“En 1789, il y avait eu Voltaire et Rousseau, D’Alembert et Diderot, sans compter les étrangers, qui avaient constitué le projet intellectuel et civil de la bourgeoisie. Il ne manquait plus,
pour le mettre en oeuvre, qu’une impulsion suffisante pour casser les structures de “l’ordre établi”. Mais nous ne sommes pas en 1789. Nous n’avons pas l’équivalent d’un projet équivalent à celui
des Lumières élaboré au cours des quarante ou cinquante dernières années et qui ne demande qu’à fleurir. “
D’accord là dessus. Raison de plus pour réfléchir, défricher de nouvelles perspectives.
“Nous sommes au contraire à un moment de retrait de la pensée, avec une vie intellectuelle atone.”
A nuancer. Au début des années 90, il était bien “minuit dans le siècle”. Puis les choses ont un peu bougé, avec le referendum sur Maastricht qui a cristalisé une première opposition au cours
néolibéral, les grèves de 1995 ont un peu réactivé la “question sociale”, la campagne de Chevènement en 2002, puis le referendum de 2005, ont animé de nouveaux réseaux qui n’ont fait que
croître et se développer sur le net depuis lors. Nous sommes nous mêmes partie de ce mouvement souterrain mais qui a pris de l’ampleur. La campagne de Dupont-Aignan, quel qu’en soit le résultat
électoral, formule pour la première fois une problématique de définanciarisation de l’économie. Le Pen et Mélenchon ne disent eux même pas les mêmes choses que si cette maturation intellectuelle
n’avait pas eu lieu. Certes, nous ne sommes “pas prêts” idéologiquement, mais les choses progressent.
“Dans ces conditions, casser les structures existantes ne peut conduire qu’au chaos.”
Bien malin celui qui saura dire avec certitude que “le moment est venu”. Nous ne sommes pas des démiurges, mais nous pouvons diffuser des idées, en espérant qu’elles rencontreront un
jour les circonstances. Les succès de Mélenchon, voire de Le Pen, font partie du mouvement de déstabilisation du jeu politique traditionnel, elles font partie de ces circonstances. Je ne voterai
ni pour l’un ni pour l’autre, car c’est pour le moment NDA qui tient le discours le plus rationnel et prometteur. Mais lui aussi sème pour plus tard.
Voilà qui est bien présomptueux. La politique n’est pas un lego dont on pourrait prévoir minutieusement l’agencement des pièces
C’est vrai. Mais entre les “peut-être” et les “pourquoi pas” d’un côté, et la “prévision minutieuse de l’agencement des pièces” de l’autre, il y a une marge. Un “peut-etre que…” ne me suffit
pas, je veux, sinon une prévision minutieuse, au moins des arguments sérieux…
quand un changement s’engage sont déroulement et son aboutissement sont par nature incertains.
Mais alors, pourquoi voter Mélenchon et non Sarkozy ou Le Pen, par exemple ? Après tout, peut-être que Sarkozy ou Le Pen construirait le monde que nous voulons mieux que Mélenchon ? Comment
l’exclure, puisque “les aboutissements sont par nature incertains” ?
Vous voyez bien que cette idée “d’incertitude” revient à supposer que s’engager en politique c’est un jeter des dès. Je ne partage nullement cette vision. Qu’on ne puisse pas prévoir
exactement l’aboutissement d’un projet, je vous l’accorde. Mais que cet aboutissement soit totalement aléatoire et imprévisible, là, je ne vous suis plus.
Mais dans l’immédiat si Mélenchon réussit à s’imposer à gauche, ce sera fromage sans dessert.
Dans ce cas, je ne me vois pas voter pour lui. Parce que je pense qu’en ce moment particulier de l’histoire, c’est du dessert qu’il nous faut. Ce qui manque aujourd’hui aux progressistes, c’est
surtout une analyse claire de la réalité – et de l’histoire des trente dernières années – et un projet. L’unité apparente des tribus gauchistes pour voter Hollande au deuxième tour et sauver les
“notables” communistes au troisième ne me paraît pas être la priorité du jour.
D’accord là dessus. Raison de plus pour réfléchir, défricher de nouvelles perspectives.
Pour ça, je fais plus confiance aux “rigoureux” style Guaino ou Chevènement qu’aux “mystiques” genre Mélenchon.
A nuancer. Au début des années 90, il était bien “minuit dans le siècle”. Puis les choses ont un peu bougé, avec le referendum sur Maastricht qui a cristalisé une première opposition au cours
néolibéral, les grèves de 1995 ont un peu réactivé la “question sociale”, la campagne de Chevènement en 2002, puis le referendum de 2005, ont animé de nouveaux réseaux qui n’ont fait que
croître et se développer sur le net depuis lors.
Qu’il y ait plus d’agitation, je suis d’accord. Que cette agitation ait abouti à une véritable créativité politique, je suis beaucoup plus sceptique. Notamment parce que les “nouveaux réséaux”
sont construits plus sur une vision dogmatique que sur une recherche de véritables outils d’analyse du réel. Exactement le contraire que les encyclopedistes de la fin du XVIIIème ou les marxistes
du milieu du XIXème. Jamais le discours “alternatif” n’a été aussi coupé des réalités. Il n’y a qu’à voir la manière dont la question de l’immigration est traitée.
La campagne de Dupont-Aignan, quel qu’en soit le résultat électoral, formule pour la première fois une problématique de définanciarisation de l’économie. Le Pen et Mélenchon ne disent eux
même pas les mêmes choses que si cette maturation intellectuelle n’avait pas eu lieu.
Je vous trouve bien optimiste. Il n’y a rien de bien nouveau là dedans. Relisez le discours du PCF dans les années 1970 est vous trouverez l’essentiel du discours “populaire” de Marine Le Pen.
Relisez les gaullistes classiques et vous retrouverez Dupont-Aignan. Quant à Mélenchon, il opère un curieux syncrétisme entre la tradition socialiste “jaurésienne” et europhile, le gauchisme
soixante-huitard et les valeurs jacobines.
Je ne voterai ni pour l’un ni pour l’autre, car c’est pour le moment NDA qui tient le discours le plus rationnel et prometteur. Mais lui aussi sème pour plus tard.
Je partage. J’aurais beaucoup de mal de toute manière à voter pour les candidats qui continuent à jouer du pipeau sur le thème de l’Euro.
Interessantes ces discussions (ici ou sur d’autres billets) sur les projets intelllectuels (absents actuellement) et sur les bonds de la technologie qui ont permis pendant les 30 glorieuses
d’accroître la productivité.
Penses-tu qu’on est actuellement dans une impasse ?
Je vais faire une légère digression (si tu me le permets) mais je voudrais amener le texte du lien ci-dessous titré “L’Impasse des Technologies” ; en fait il s’agit de l’industrire de
l’armement et l’auteur russe aborde le blocage au niveau du génie fondamental et le rendement décroissant des systèmes d’armes.
http://fr.rian.ru/discussion/20101004/187556859.html
Il y a la technique certes, mais aussi la pensée philosophique qui semble bloquée.
Penses-tu qu’on est actuellement dans une impasse ?
Dans quel sens ? Qui est “on” ?
Je vais faire une légère digression (si tu me le permets) mais je voudrais amener le texte du lien ci-dessous titré “L’Impasse des Technologies” ;
Je trouve l’idée défendue dans cet article absurde. Si le B-52 peut rester “’avion stratégique principal de l’armée de l’air la plus puissante sur la planète” n’a rien à voir avec un quelconque
“ralentissement du progrès technique”. C’est plutôt la conséquence du ralentissement de la course aux armements avec la disparition de l’URSS et le fait que les USA sont la seule superpuissance
globale. Quand on a un tel avantage, on ne modernise pas ses avions non pas parce qu’on ne peut pas, mais parce que cela n’a aucun intérêt.
Bonjour !
Descartes dit : “Je ne vois pas l’intérêt de “mettre les foules en mouvement” alors qu’on ne sait pas dans quelle direction on veut aller. Je trouve que c’est même extrêmement dangereux. Il ne
faut jamais casser une machine qu’on ne sait pas réparer ou reconstruire. Je pense que vous sous-estimez les dégâts que peut faire dans une société le langage de guerre civile ” …
Ok, mais qui colporte en France le langage de la guerre civile depuis 2007 ? Qui en Grèce propulse directement la guerre civile dans les faits, sinon la Troika de Goldman Sachs ? Le Front de
Gauche est un contre-discours vis à vis du climat sarkozyste de guerre civile et des discours fabriqués à la pelle depuis cinq années.
Le Front de Gauche, c’est le contraire de la guerre civile, c’est le rassemblement du peuple français pour contrecarrer le discours de haine colporté par le gouvernement actuel et l’ordre
médiatique euroconservateur. C’est une aire de résistance vis à vis du pouvoir post-démocratique qui vient. Bientôt une Troïka de la banque Goldman Sachs en France ?
Connaissez-vous ce blog, M.Descarte ? Le blog de Panagiotis Grigouriou, Citoyen grec, Historien, Ethnologue : http://greekcrisisnow.blogspot.fr/
Bon, sinon en ce qui concerne l’ Euro, y’ a cas attendre que les fous poursuivent leur oeuvre :
L’ÉCLATEMENT DE LA ZONE EURO : L’INSTANTANÉ
http://www.pauljorion.com/blog/?p=35925
Ok, mais qui colporte en France le langage de la guerre civile depuis 2007 ?
Beaucoup de monde: l’extrême gauche colporte le langage de la guerre civile depuis bien longtemps (depuis qu’elle existe, en fait). Certains secteurs de la droite aussi ont de temps en temps une
tentation d’oublier l’état de droit et de défendre le recours à la violence…
Qui en Grèce propulse directement la guerre civile dans les faits, sinon la Troika de Goldman Sachs ?
Laissons de côté les énvolées, et regardons les faits: d’abord, il n’existe pas de “Troika de Goldman Sachs”. Ensuite, quoi qu’on puisse reprocher à la Troika, on peut difficilement lui reprocher
de chercher à abolir l’état de droit en Grèce et d’imposer ses politiques par la force des armes. Il faut arrêter de dire n’importe quoi: la Grèce est et demeure un état de droit, les grecs
voteront dans quelques mois et c’est leur vote qui décidera de l’avenir de la Grèce, et non la force des armes.
Il faut arrêter de dire n’importe quoi: quelque soient les pêchés commis par la Troika – et ils sont nombreux – le langage de la guerre civile n’est certainement pas l’un d’eux.
Le Front de Gauche est un contre-discours vis à vis du climat sarkozyste de guerre civile et des discours fabriqués à la pelle depuis cinq années.
Je me disais bien que Sarkozy n’allait pas tarder à pointer son nez… quelque soit le pêché, Sarkozy est fatalement sur les rangs. C’est le point Goodwin à la française. N’est-il pas possible de
discuter cinq minutes sans amener Sarkozy dans la danse ? Lorsque Sarkozy quittera dans trois semaines la vie politique française, j’en connais un paquet qui vont se sentir orphelins.
C’est un peu comme “la troika de Goldman Sachs” plus haut. Vous – et vous n’êtes malheureusement pas le seul – semblez ressentir ce besoin d’avoir quelques croquemitaines à diaboliser. Cette
vision fait partie d’une pensée magique: celle de croire que tous les malheurs du monde viennent de quelques personnes, et donc qu’il suffirait de s’en débarrasser pour que les choses changents.
“Climat sarkozyste de guerre civile” ? Désolé, mais c’est n’importe quoi. Où avez-vous entendu Sarkozy appeler à substituer la force au droit ? En quoi consiste le “climat de guerre civile” de
Sarkozy ? Là encore, on peut reprocher beaucoup de choses à Sarkozy, mais difficilement d’utiliser le langage de la guerre civile. Plutôt le contraire: il a fait ce qu’aucun président n’avait
fait avant lui, confier des postes clès (la présidence de la Cour des Comptes, celle de la commission des Finances) à un élu de l’opposition.
Le Front de Gauche, c’est le contraire de la guerre civile,
Pas vraiment. Lorsque le leader du FdG parle de “prendre par les cheveux” telle ou telle catégorie de la population, lorsqu’un certain nombre de ses partisans revindique la primauté de la force
sur le droit sans qu’il réagisse, on peut parler d’utilisation d’un langage de guerre civile.
J’ai l’impression que vous comprenez mal ce que l’expression “langage de guerre civile” veut dire. Le fait de “cliver” la société, ou d’opposer des catégories de la société, n’a rien à voir avec
la dialectique de la guerre civile. On entre dans celle-ci lorsqu’on déclare que les conflits sociaux ne peuvent être arbitrés par les voies du droit et de la participation démocratique, et que
seule la confrontation “nue” des forces peut apporter la solution. La démocratie repose sur le débat, sur le compromis, sur le respect d’une légalité partagée. Lorsqu’on déclare qu’on ne peut
discuter avec l’adversaire, mais seulement l’écraser; que les règles du droit peuvent et doivent être violées lorsque le Bien l’exige; qu’il est légitime pour une “avant-garde” d’avoir recours à
la violence pour défier la majorité, et d’une manière générale que “la fin justifie les moyens”, on est dans une logique de guerre civile.
Bon, sinon en ce qui concerne l’ Euro, y’ a cas attendre que les fous poursuivent leur oeuvre :
Mais alors, comment expliquer que le FdG ne propose pas la sortie de l’Euro ?
« qu’en attendant la révolution – si tant est qu’elle doive venir un jour – il faut bien gouverner l’Etat à l’intérieur d’un certain système de contraintes. »
La, les révolutions sont somme toute des évènements assez exceptionnels pour ne pas en faire l’objet d’une spéculation mais même dans le cas de son surgissement, elle est loin
d’être exempte de contraintes, voyez la France suite à 1789 et l’URSS suite à 1917…
« Vous votez pour Mélenchon non pas parce que vous pensez que son programme est réalisable (puisque vous admettez vous même les critiques sur l’UE et l’Euro, deux points
absolument capitaux pour réaliser le programme en question), mais parce que l’homme vous plait. »
Je ne peux que vous assurer que je ne nourris aucun fétichisme à l’égard de l’homme. Je n’apprécie guère les postures de matamore qui ne résolvent rien sur le fond (ex : avec
les journalistes), l’emporte pièces (ex : devant la FCPE ses réponses : ceci = un décret, cela, idem) mais l’homme a aussi du charisme et est un bon tribun.
Plus que Mélenchon, il me semble là un espoir de renaissance d’une opposition digne de ce nom remettant en selle le monde ouvrier (je n’ignore pas les revendications petites
bourgeoises de son programme…). Le refus du TSCG est aussi un bon point d’appui (désolé, contrairement à Guaino qui se bat pour, lui). Il y a, pour la première fois depuis longtemps, surgissement
dans le passage de relais droite-PS, un sérieux bémol.
Ma pratique syndicale implique la confrontation avec le réel, des compromis si nous jugeons qu’ils sont acceptables ce qui implique aussi de peser la situation.
C’est de cette méthode que je pars. Choisir comporte, bien entendu toujours des risques potentiels, faut-il pour autant refuser de le faire ? Le mouvement qui s’est levé ne se
réduit pas à Mélenchon.
Loin du romantisme des maximes bien senties de préférence latino-américaines, je me tiens.
Je suis sidéré de lire sur le blog de JLM des commentaires le voyant au second tour –y croient-ils vraiment ?- Joindre le camp, même très imparfait, de ceux qui se dressent,
avec toutes mes critiques, tel est mon choix raisonné.
Bien à vous.
Plus que Mélenchon, il me semble là un espoir de renaissance d’une opposition digne de ce nom remettant en selle le monde ouvrier (je n’ignore pas les revendications petites bourgeoises de
son programme…).
Je ne vois pas très bien comment avec un projet pratiquement réduit aux revindications sociétales chères aux bobos on peut espérer faire renaître une opposition “remettant en selle le monde
ouvrier”. En dehors de satisfactions symboliques, qu’est ce que le discours mélenchonien offre aux ouvriers ? Dès lors qu’on refuse toute possibilité de sortie de l’Euro, les marges de manoeuvre
sont infimes. Et le reste du projet oscille entre l’indigent et l’incroyable.
J’ai cru, moi aussi, que le PG pouvait être le “creuset” d’une nouvelle opposition permettant de développer un projet progressiste. C’était avant que l’opération soit reprise en main par les
gauchistes qui pullulent dans l’entourage du Petit Timonier (Billard, Morel-Darleux, Chaïbi, Garrido, etc.) et par les fédérastes en rupture de ban (Généreux…).
Le refus du TSCG est aussi un bon point d’appui (désolé, contrairement à Guaino qui se bat pour, lui).
Dès lors qu’on accepte le cadre de Maastricht, le refus du TSCG n’a aucune consistance. On ne peut imaginer une monnaie unique sans budget fédéral et en même temps admettre la liberté budgétaire
des Etats.
Il y a, pour la première fois depuis longtemps, surgissement dans le passage de relais droite-PS, un sérieux bémol.
Ah bon ? Ou ça ? Quand j’ai entendu Mélenchon à Marseille parler de la “coûteuse défaite” que Nicolas Sarkozy “nous a infligée”, j’ai eu du mal à croire à un tel lapsus. Alors,
comme ça, Ségolène Royal c’était “nous” ? C’est “nous” qui étions battus quand la madonne des sondages – encore une fédéraliste pure et dure – s’est ramassée ?
Par ce commentaire, Mélenchon a dévoilé bien plus que par un long discours. Le passage de relais “droite-PS” n’a pas beaucoup de soucis à se faire.
Ma pratique syndicale implique la confrontation avec le réel, des compromis si nous jugeons qu’ils sont acceptables ce qui implique aussi de peser la situation. C’est de cette méthode que je
pars. Choisir comporte, bien entendu toujours des risques potentiels, faut-il pour autant refuser de le faire ? Le mouvement qui s’est levé ne se réduit pas à Mélenchon.
Et bien, je ne suis pas convaincu que le “compromis” qui consiste à soutenir un candidat prônant la sortie du nucléaire et le maintien dans le cadre maastrichien (pour ne citer que deux éléments
emblématiques de son positionnement) soit pour moi “acceptable”.
Joindre le camp, même très imparfait, de ceux qui se dressent, avec toutes mes critiques, tel est mon choix raisonné.
Je ne vois personne se “dresser”, pour le moment. Il ne faudrait pas confondre les paroles et les actes.
« Je ne vois pas très bien comment avec un projet pratiquement réduit aux revindications sociétales chères aux bobos on peut espérer faire renaître une opposition “remettant en selle le monde
ouvrier”. »
L’augmentation du SMIC, la réforme fiscale, les retraites etc…même imparfait ce sont là des propositions « bobos » ?
La sortie de l’OTAN n’es-ce pas aussi un pas vers la souveraineté ?
Le non formulé pour le MES et TSCG non plus ?
« Dès lors qu’on accepte le cadre de Maastricht, le refus du TSCG n’a aucune consistance »
Dès lors qu’on refuse Maastricht, n’est-il pas logique de tout mettre en œuvre pour refuser le TSCG (sorte de super-Maastricht) ?
Si nous parvenons à un tel acte de souveraineté, pensez-vous que l’UE en sortirait renforcée ?
L’élan autour de la candidature Mélenchon, indépendamment de celui-ci et de son entourage que vous citez, se gonfle de ces aspirations salutaires.
Il faut sortir Sarkozy et sa clique UMP dont Guaino, sans plébisciter Hollande dont les recettes sont voisines. Dupont-Aignan ? Il fera 1 ou 2 % et Il retournera comme il l’a déjà fait à sa
famille politique rejetée par les Français.
L’augmentation du SMIC, la réforme fiscale, les retraites etc…même imparfait ce sont là des propositions « bobos » ?
Au risque de me répéter, il ne faut pas confondre un “projet” avec un catalogue de mesures. On peut toujours faire une longue liste incluant une mesure pour chaque catégorie. Mais un projet, ce
n’est pas ça: un projet implique une articulation des mesures qui explique comment on les met en oeuvre, qui les finance et comment on les paye. Aussi longtemps qu’on n’explique pas comment on
fera pour augmenter le SMIC (et en particulier comment les entreprises qui pour beaucoup sont dejà en situation difficile feront pour les payer sans mettre la clé sous la porte), la “proposition”
d’augmenter le SMIC appartient à la catégorie des voeux pieux.
Le problème du projet du FdG est que les seules mesures qui ont une petite chance d’être appliquées sont les mesurs sociétales, entre autres choses parce que ce sont les seules qui en apparence
n’ont pas besoin d’être chiffrées…
La sortie de l’OTAN n’es-ce pas aussi un pas vers la souveraineté ?
Non. La sortie de l’OTAN n’est un pas vers la souveraineté que si elle s’accompagne d’un projet d’organisation de notre Défense qui garantisse cette souveraineté. Je n’y vois aucune trace dans le
programme du FdG.
Le non formulé pour le MES et TSCG non plus ?
Pas aussi longtemps qu’on gardera la monnaie unique. L’UE et le FMI ont imposé leurs disciplines à la Grèce sans MES et sans TSCG. L’atteinte à la souveraineté est inhérente dans les mécanismes
mis en place par le traité de Maastricht. Contester le MES et le TSCG tout en continuant à défendre Maastricht est une position totalement incohérente. Mais comme cela revient à mettre en cause
l’héritage mitterrandien, la grande vache sacrée de Mélenchon…
Dès lors qu’on refuse Maastricht, n’est-il pas logique de tout mettre en œuvre pour refuser le TSCG (sorte de super-Maastricht) ?
Tout à fait. Et alors ? Mélenchon n’est pas, à ma connaissance, le seul à refuser le TSCG.
Si nous parvenons à un tel acte de souveraineté, pensez-vous que l’UE en sortirait renforcée ?
Non. Chaque fois que la souveraineté des états se renforce, l’UE est affaiblie.
L’élan autour de la candidature Mélenchon, indépendamment de celui-ci et de son entourage que vous citez, se gonfle de ces aspirations salutaires.
Et d’autres qui le sont nettement moins… Et pour le moment, j’hésite sur la question de savoir si les “salutaires” contrebalances les autres.
Dupont-Aignan ? Il fera 1 ou 2 % et Il retournera comme il l’a déjà fait à sa famille politique rejetée par les Français.
Pardon, mais… je ne me souviens pas que Dupont-Aignan soit “dejà retourné à sa famille politique”. Je trouve d’ailleurs votre procès d’intention assez étrange: l’UMP a passé cinq ans au
pouvoir. Si NDA avait pour projet de “rétourner à sa famille politique”, il aurait eu intérêt à le faire pendant cette période, et à toucher le prix de son ralliement. Il ne l’a pas fait. Il
déclare même aujourd’hui qu’il n’appelera pas à voter Sarkozy au deuxième tour.
Je ne vois donc ce qui autorise votre procès d’intention, qui n’est pas très différent au fond de celui qui est intenté à Mélenchon. Pensez-vous que Mélenchon réjoindra le PS après les élections
? Pourquoi ne pas accorder le même crédit à NDA ?
Votre commentaire ne m’a pas convaincu. Vos démonstrations “rationnalisantes” mais peu rationnelles finalement, prouvent votre ignorance abysalle de la réalité en Grèce. Tout porte à croire que
vous n’allez pas nons plus vous renseigner sur le blog de Paul Jorion depuis cinq années déjà. Vous retardez considérablement cher ami, pas étonnant que vos propos ressemblent désormais à des
coups d’épée dans l’eau.
Dites moi, quand vous dites : ” On entre dans celle-ci [ la guerre civile ] lorsqu’on déclare que les conflits sociaux ne peuvent être arbitrés par les voies du droit et de la participation
démocratique, et que seule la confrontation “nue” des forces peut apporter la solution ” … vous pensiez à Nicolas Sarkozy qui voulait en finir avec tous les ” Corps intermédiaires “, c’est bien
ça ?
Vous sous-estimez vos adversaires M. Descartes, c’est là votre talon d’Achille. Qui parle de ” croquemitaines ” ici ? …sinon vous ? …. toujours prompte à occuper une place surplombante et
aérée au dessus de la ” masse “.
Il est n’est question que de structures qui font “système”, point barre. Lisez paul Jorion et vous comprendrez mieux ce que je veux vous dire. Les olibrius en tous genre qui renforcent
l’organisation structurelle du “système” ne sont que des pions, c’est tout ! Nicolas sarkozy ou d’autres… Certains par contre peuvent devenir soudainement méchant. Le capitalisme dans
l’histoire l’a prouvé à maintes reprises : Grattez certains ” démocrates ” en temps difficile et vous aurez vite fait d’y trouver un fou ou un monstre. Je ne vous apprendrais rien sur cette
vérité banale éprouvée hélas, mille fois, par les faits, n’est-ce pas ?
Quand à l’ Euro, je trouve plutôt sain de la part du Front de Gauche et de M. Mélenchon de proposer de lutter et d’agir pour reprendre – du point de vue de la France – le pouvoir sur l’ Euro qui
appartient aussi au peuple français.
Il ne s’agit pas de savoir si on est “pour” ou “contre”, il s’agit de savoir ce que l’on en fait, de cet ” Euro ” ! Voyez comme la thématique sur la BCE initiée par le Front de
Gauche et M. Jean-Luc Mélenchon est cette semaine repris en trombe par les deux favoris des médias !
On sent que la panique soudainement les prend à la gorge, car c’est bien le spectre du vote majoritaire des Français en 2005 contre le TCE qui plane sur ces élections présidentielles 2012 !
Maintenant, si M. Mélenchon n’est pas élu Président de la république, il est clair que nous avançons vers une crise de la zone Euro, prélude au détricotage de l’ Europe néolibérale elle-même.
Je m’étonne qu’un grand ” rationnalisant ” comme vous ne s’aperçoive pas que chaque temporalité historique a ses obligations et qu’il ne s’agit pas de confondre le présent avec le futur . A
chaque problème du jour son éventuelle solution. Si les eurolibéraux de droite ou de “gôche” scient imperturbablement la branche sur laquelle ils sont assis et poursuivent dans leur aveuglement,
alors soyez sûr que le Front de Gauche fera face ! Il révisera dans une situation nouvelle – la fin de l’ Euro – ses jugements antérieurs et précisera ses vues. N’accélérez pas la cadence vers le
pire ” Descartes ” ! et comprenez que lorsqu ‘il y a un chemin médiant avant la catastrophe annoncée, on ait envie de le prendre.
Petite graine d’extrêmiste, va !
Soyez moins émotionnel et réfléchissez bien à mes propos, chaque chose en son temps ! Que diable !
Cordialement.
H2
Vos démonstrations “rationnalisantes” mais peu rationnelles finalement, prouvent votre ignorance abysalle de la réalité en Grèce.
Ce genre d’attaques ad hominem sont en général le dernier refuge de ceux qui n’ont plus d’arguments. Je laisse nos lecteurs estimer lequel d’entre nous fait preuve d’une ignorance plus
“abyssalle” de la réalité grecque…
Dites moi, quand vous dites : ” On entre dans celle-ci [ la guerre civile ] lorsqu’on déclare que les conflits sociaux ne peuvent être arbitrés par les voies du droit et de la participation
démocratique, et que seule la confrontation “nue” des forces peut apporter la solution ” … vous pensiez à Nicolas Sarkozy qui voulait en finir avec tous les ” Corps intermédiaires “, c’est bien
ça ?
Je ne me souviens pas que Sarkozy ait jamais dit qu’il “voulait en finir avec tous les corps intermédiaires”. Pourriez-vous m’indiquer à quel texte précisement faites-vous référence ?
Sarkozy n’a jamais dit ça. Sa position est de rejeter la prétension de certains corps intermédiaires de se substituer au peuple ou de parler en son nom. Il a affirmé à cette occasion la primauté
des institutions républicaines, qui ont la légitimité de l’élection, sur tout “corps intermédiaire”. Mais il n’a jamais parlé “d’en finir” avec ces derniers. Attribuer aux personnes des propos
qu’ils n’ont jamais tenus pour pouvoir les diaboliser n’est pas un argument très rationnel.
Il est n’est question que de structures qui font “système”, point barre. Lisez paul Jorion et vous comprendrez mieux ce que je veux vous dire.
Vous me demandez un bien grand sacrifice pour un si petit résultat…
Certains par contre peuvent devenir soudainement méchant. Le capitalisme dans l’histoire l’a prouvé à maintes reprises : Grattez certains ” démocrates ” en temps difficile et vous aurez vite
fait d’y trouver un fou ou un monstre.
Je n’ai jamais dit le contraire, mais… quel est le rapport avec le sujet en débat ? Peut-être qu’en temps difficiles certains politiques auraient recours au langage de la guerre civile. Après
tout, tenir un langage de guerre civile lorsqu’on est en situation de guerre civile, cela a sa logique. Le problème, c’est qu’il y a des politiques – et notamment dans la “gauche radicale” – qui
font appel au langage de la guerre civile en temps de paix. Ce qui est beaucoup plus embêtant.
Quand à l’ Euro, je trouve plutôt sain de la part du Front de Gauche et de M. Mélenchon de proposer de lutter et d’agir pour reprendre – du point de vue de la France – le pouvoir sur l’ Euro
qui appartient aussi au peuple français.
Je ne comprends pas ce que cela veut dire “appartenir au peuple français” dans ce contexte. En quoi l’Euro “appartient au peuple français” ?
Mais laissons cela et allons à l’essentiel. Vous dites trouver “sain” que Mélenchon et le FdG proposent d’agir pour “reprendre le pouvoir sur l’Euro”. Personnellement, je ne trouve pas qu’il soit
“sain” d’agir à la poursuite d’une impossibilité. La raison d’être de l’Euro implique précisement qu’il n’y ait pas de contrôle politique sur la BCE. Tout simplement parce que pour qu’il y ait
contrôle politique, il faut une communauté politique sous-jacente. Pour la monnaie nationale, cette communauté et la Nation. Mais pour une monnaie comme l’Euro, quel pourrait être la
communauté politique ?
Il ne s’agit pas de savoir si on est “pour” ou “contre”, il s’agit de savoir ce que l’on en fait, de cet ” Euro ” !
Si l’on se place dans le domaine du possible, alors on s’aperçoit très vite qu’il n’y a rien à en faire. Alors ou bien on le garde, et on se résigne à faire la seule politique économique possible
(pour les pays dont l’inflation structurelle est plus forte que celle de l’Allemagne, la déflation salariale); ou bien on cherche à en sortir pour desserrer la contrainte. Il n’y a pas de
miracles.
Voyez comme la thématique sur la BCE initiée par le Front de Gauche et M. Jean-Luc Mélenchon est cette semaine repris en trombe par les deux favoris des médias !
Et vous trouvez que c’est un bon signe ? Si je juge par les conneries que disent jour après jour les deux favoris des médias, il y aurait plutôt de quoi s’inquiéter…
Je me fous éperdument de ce que peuvent dire les favoris des médias. Lorsque j’entends Mélenchon répéter avec la foi du charbonnier qu’il suffira que les autres européens entendent la voix de la
France pour qu’ils acceptent comme un seul homm de mettre la BCE au service de la croissance, lorsque j’entends Généreux proclamer qu’on peut imposer à la banque de France de prêter gratuitement
à l’Etat, je trouve qu’on raconte n’importe quoi aux gens. Et comme ni Mélenchon ni Généreux ne sont des imbéciles, je me demande pourquoi ils continuent à raconter ce qu’ils savent faux.
Si les eurolibéraux de droite ou de “gôche” scient imperturbablement la branche sur laquelle ils sont assis et poursuivent dans leur aveuglement, alors soyez sûr que le Front de Gauche fera
face ! Il révisera dans une situation nouvelle – la fin de l’ Euro – ses jugements antérieurs et précisera ses vues.
J’admire votre foi. Mais qu’est ce qui vous permet d’avoir une telle confiance dans la capacité du Front de Gauche de faire demi tour ? L’expérience tendrait à prouver le contraire: alors que
l’Euro a montré l’inanité de ses “jugements antérieurs”, Mélenchon persiste à soutenir le cadre posé par Maastricht et à défendre l’Euro au nom d’un hypothétique “SMIC européen”. Si ce que vous
voulez dire est que le jour où l’Euro disparaîtra le FdG prendra en compte cette réalité, cela paraît la moindre des choses. Mais j’aimerais voter pour quelqu’un qui force les événements, et non
pas quelqu’un qui les attend.
N’accélérez pas la cadence vers le pire
Ah bon ? La disparition de l’Euro serait “le pire” ? Diable…
« Mélenchon n’est pas, à ma connaissance, le seul à refuser le TSCG » Oui, mais le problème avec Dupont-Aignan c’est qu’il est l’équivalent à droite de ce qu’est Chevènement à gauche : pour se
maintenir, ils ont besoin parfois de s’appuyer sur leurs familles d’origine. Voyez Chevènement avec le PS, voyez Dupont-Aignan avec l’appel à voter Sarkozy en 2007 qui lui a valu, la même année
de n’être opposé à aucun candidat UMP pour les législatives.
L’un et l’autre ne sont pas réductibles à l’UMP ou au PS mais n’ont pas vraiment les moyens de s’en émanciper. Le problème est tout autre avec Mélenchon qui actuellement est devenu
incontournable.
Bien entendu, Mélenchon, comme les sommets du PG et du PCF nous vantent les mérites d’ « une autre Europe » ou sa variante « Europe sociale ». Non seulement elle est plus qu’utopique car il
n’existe aucune nation (qui est un produit de l’histoire) ni peuple européen (idem) mais elle est dangereuse car par ex, un SMIC européen ne serait au mieux qu’une médiane acceptée par toutes les
parties dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont fort disparates sur le plan économique et social.
Cette « europhilie » est nettement moins prégnante lorsqu’on descend l’échelle de ces partis. Récemment, Mélenchon a dû concéder que sur Maastricht, Chevènement a eu raison. Le programme fait
état de « désobéissance aux directives européennes » formule certes un peu puérile mais qui laisse entrevoir un conflit, de même s’opposer à la « libéralisation des services publics » et à « la
liberté de circulation des capitaux ».
Oui, beaucoup de contradictions sur « l’Europe » qui ne peuvent se dénouer que dans le mouvement et il faut contribuer à l’éclairer.
Oui, mais le problème avec Dupont-Aignan c’est qu’il est l’équivalent à droite de ce qu’est Chevènement à gauche : pour se maintenir, ils ont besoin parfois de s’appuyer sur leurs familles
d’origine.
Je vous accorde qu’il y a là une difficulté. Mais Mélenchon n’est guère mieux loti. Lui non plus n’a pas d’organisation derrière lui qui lui assure une autonomie. Si Dupont-Aignan et Chèvenement
sont, du fait de leur faiblesse, les otages de l’UMP et du PS respectivement, Mélenchon est, lui, l’otage de la galaxie gaucho-écolo qui l’entoure et sans laquelle il ne serait jamais arrivé là
où il est. Le mécanisme est différent, je vous l’accorde, mais le résultat est à peu près le même.
L’un et l’autre ne sont pas réductibles à l’UMP ou au PS mais n’ont pas vraiment les moyens de s’en émanciper. Le problème est tout autre avec Mélenchon qui actuellement est devenu
incontournable.
Je crois que vous vous laissez emporter par votre enthousiasme. Mélenchon n’a rien “d’incontournable”. Au contraire, il sera facilement “contourné” parce qu’il n’a pas derrière lui une
organisation institutionnalisée, ayant un pouvoir sur son propre électorat. Mélenchon est d’ailleurs très conscient de ce fait, au point qu’il juge que la stratégie de deuxième tour n’est même
pas discutable, et qu’aux questions sur ce point il déclare à chaque fois que “bien évidement” ses électeurs se reporteront sur le candidat “de gauche” – qui pour lui sans ambiguïté inclut le PS
– arrivé en tête.
En pratique, la marge de manoeuvre de Mélenchon n’est pas plus grande que celles de Dupont-Aignan ou de Chevènement. Je vous accorde que leurs limitations ont des sources différentes, mais elles
ne sont pas moins réelles.
Cette « europhilie » est nettement moins prégnante lorsqu’on descend l’échelle de ces partis. Récemment, Mélenchon a dû concéder que sur Maastricht, Chevènement a eu raison. Le programme fait
état de « désobéissance aux directives européennes » formule certes un peu puérile mais qui laisse entrevoir un conflit, de même s’opposer à la « libéralisation des services publics » et à « la
liberté de circulation des capitaux ».
Sarkozy fait de même avec ses menaces de mesures protectionnistes ou de sortie de Schengen “si l’Europe ne fait rien”. Hollande y est allé de son couplet en parlant de “rénégociation” du TCSG. En
fait, c’est le bal des europhiles (et encore, Sarkozy est un europhile par pragmatisme plus que par conviciton) qui découvrent tout à coup l’état de l’opinion sur les questions européennes. Je
n’ai pas de raison de penser que Mélenchon soit plus sincère dans sa conversion que les autres.
J’attire votre attention que Mélenchon a concédé le point sur Maastricht lors d’une unique occasion, dans une réponse très spontanée à une question, et qu’il n’a jamais abordé le sujet dans ses
discours, alors qu’il tend au contraire à marteler ses attaques contre Lisbonne, par exemple.
Descartes, me permettez-vous de déplacer mes interventions sur ce billet ?
Comme vous le savez, je suis devenu partisan, à mon avis raisonné, du vote Mélenchon et je souhaite, comme je le fais dans la vie de tous les jours, contribuer à l’élévation de son « score » au
premier tour. Vous êtes maître chez vous, cela va de soi.
Merci de bien vouloir faire disparaître ce « chapeau » si vous décidez de sa parution. Vous pouvez aussi, n’ayant rien à cacher, décider de le publier .Je vous laisse juge et ne saurais vous en
tenir rigueur.
Je suis devenu partisan du vote Mélenchon, non pas en raison des revendications sociétales qui sont toujours mises en avant pour ne pas parler du social qui me semble bien plus primordial, non
pas en raison de ce que j’appelle « l’emporte-pièce » les formules lapidaires, les solutions trop faciles qui laissent de côté la nécessaire ré-industrialisation de notre pays ce qui inclut la
protection à l’égard de la sacro-sainte concurrence libre et non faussée chère à l’UE du traité de Rome à celui de Lisbonne en passant par Maastricht qui instaure le diktat monétariste favorable
à la rente au détriment du travail, de la production.
@Jean-Mi : Je vous encourage à voter Mélenchon les yeux ouverts, avec toutes vos critiques.
Pour ma part, lorsqu’on me parle de Bilberberg, ma réaction consiste à dire que nous nous sommes assez battus pour la liberté de réunion pour ne surtout pas en demander l’interdiction. Je n’ai
aucune amitié pour ces groupes mais la solution ne peut être que la démocratie : la majorité doit primer, via ses représentants. Faisons en sorte que ceux-ci expriment ce que nous souhaitons.
@Marcailloux : Même si vous vivez beaucoup au Maroc, veuillez penser aux salariés Français et ne restez pas en « superbe spectateur » indifférent de la scène française. Puisque
vous avez le droit de vote, veuillez réfléchir au pays que vous retrouverez nécessairement si problème que je ne vous souhaite pas.
@Sonia Bastille : oui, nous sommes dans une « société du spectacle ». Il faut s’en sortir. J’ai sans doute le tort de penser, pour vous, que le libre marché de l’audimat passe par la case
Mélenchon sans illusion.
@Descartes ; votre libéralité (bon sens du terme) me permet de vous répondre qu’au-delà de Mélenchon et des responsables PG et PCF existe une fraction du peuple français qui aspire à mieux.
Vous avez raison lorsque vous écrivez que Mélenchon n’insiste pas sur l’ « erreur » Maastricht. Vous écrivez, par ailleurs, la fragilité du candidat : « Au contraire, il sera facilement
“contourné” parce qu’il n’a pas derrière lui une organisation institutionnalisée, ayant un pouvoir sur son propre électorat. »
Alors, pourquoi ne pas s’immiscer dans ce débat ?
Descartes, me permettez-vous de déplacer mes interventions sur ce billet ?
Comme vous le savez, je suis devenu partisan, à mon avis raisonné, du vote Mélenchon et je souhaite, comme je le fais dans la vie de tous les jours, contribuer à l’élévation de son « score »
au premier tour. Vous êtes maître chez vous, cela va de soi.
Merci de bien vouloir faire disparaître ce « chapeau » si vous décidez de sa parution. Vous pouvez aussi, n’ayant rien à cacher, décider de le publier .Je vous laisse juge et ne saurais vous
en tenir rigueur.
Cher Morel, je n’ai pas fait disparaître votre “chapeau” parce qu’il pose une question intéressante sur laquelle je voudrais répondre. Ce blog a pour objectif de permettre le débat. A ce titre,
je ne souhaite pas qu’il devienne un lieu de propagande pour tel ou tel candidat. Si votre message avait été un message “publicitaire”, je ne l’aurais pas publié. Mais voilà, vous êtes comme vous
dites un “partisan raisonné” du vote Mélenchon. Dès lors que votre appel à voter pour lui dépasse le slogan publicitaire et contient des arguments, il a tout à fait sa place dans le débat. Et
c’est pourquoi je le publie sans la moindre hésitation. Et j’aurais agi de même quelque fut le candidat que vous ayez choisi de privilégier…
Je suis devenu partisan du vote Mélenchon, non pas en raison des revendications sociétales qui sont toujours mises en avant pour ne pas parler du social qui me semble bien plus primordial,
non pas en raison de ce que j’appelle « l’emporte-pièce » les formules lapidaires, les solutions trop faciles qui laissent de côté la nécessaire ré-industrialisation de notre pays ce qui inclut
la protection à l’égard de la sacro-sainte concurrence libre et non faussée chère à l’UE du traité de Rome à celui de Lisbonne en passant par Maastricht qui instaure le diktat monétariste
favorable à la rente au détriment du travail, de la production.
Vous nous expliquez dans ce paragraphe quelles son les raisons qui ne justifient pas votre choix. Mais vous avez omis de nous dire quelles sont les raisons pour les quelles vous avez finalement
choisi de voter Mélenchon… lapsus révélateur ?
@Descartes ; votre libéralité (bon sens du terme) me permet de vous répondre qu’au-delà de Mélenchon et des responsables PG et PCF existe une fraction du peuple français qui aspire à
mieux.
Certes. Mais ce n’est pas cette fraction qui décide la politique du Front de Gauche.
Vous écrivez, par ailleurs, la fragilité du candidat : « Au contraire, il sera facilement “contourné” parce qu’il n’a pas derrière lui une organisation institutionnalisée, ayant un pouvoir
sur son propre électorat. » Alors, pourquoi ne pas s’immiscer dans ce débat ?
Pourquoi pas, en effet. Mais quelle forme pourrait prendre cette “inmixion” que vous me conseillez ? Croyez-vous que je n’aille pas essayé ? J’ai proposé au candidat de travailler pour lui, je
n’ai pas reçu de réponse. J’ai assisté à des dizaines de réunions, débats, forums et tutti-quanti pour constater qu’à chaque fois c’était des messes de convaincus dont le seul but était de
communier ensemble autour du dogme. J’ai essayé de publier des commentaires dans le blog de Mélenchon, et j’ai été déclaré persona non grata et interdit par le modérateur. Alors, que me
proposez-vous ?
@ Morel …………..(si Descartes ne voit pas d’incongruité à utiliser son blog pour des communications bilatérales)
Tout d’abord, si j’évoque le Maroc où je vis 5 mois par an depuis quelques années et ce n’est que temporaire, c’est que cela me
permet d’observer ce qui se passe en France avec un peu plus de recul que quand je m’y trouve. D’autre part, ça me donne la possibilité de relativiser et de mesurer à quel point, nous Français et
à quelque niveau de la société où les hasards de la naissance, de la vie, de la réussite ou de l’échec professionnel nous positionne, à quel point disais-je nous sommes privilégiés. J’ai
l’occasion tous les jours de côtoyer des enfants qui n’ont statistiquement aucune chance de pouvoir accéder un jour à un niveau de confort équivalent à celui des 10% des Français les moins
privilégiés. Et ça voyez vous, me désole largement autant que nos petites misères franco-françaises.Ceci n’implique pas de renoncer à réagir de la manière la plus énergique contre les injustices,
l’exploitation, les turpitudes de tout ordre auxquelles nous assistons dans notre pays. Ma résidence principale est la France où je paie mes impôts et j’y ai mes enfants, mes amis, mes relations,
mon avenir – même s’il se réduit à vitesse V- ce qui ne m’incite pas à croiser les bras et rire de toute l’agitation un peu stérile à laquelle nous assistons tous. Les problèmes de la
France sont les mêmes pour moi que pour vous et dans l’optique de la prochaine échéance électorale, je voterai par procuration pour celui qui, après
la défection-désertion de JP Chevènement me parait, indépendamment de son positionnement sur l’échiquier, le plus cohérent, sincère et porteur d’un projet courageux même s’il comporte de
nombreuses zones d’ombre. Car ne vous faites aucune illusion, la France se réveillera cocufiée une seconde fois dès le 6 mai et je vous donne rendez vous au 1er janvier prochain pour
en parler. Tout ceci n’empêche pas que j’éprouve du plaisir au succès de Mélenchon qui constitue à mes yeux un signe de motivation d’une part importante de l’électorat de gauche qui n’aurait
jamais du quitter son camp. L’ennui, c’est que la VERITE est la grande absente, le courage de dire des choses qui déplaisent aux oubliettes, la lucidité en week-end. Quand, ce grand tribun, ce
probable humaniste sincère respecte-t-il ses partisans en leur expliquant la réalité et les sacrifices auxquels il faudra que tout le monde, peu ou prou participe pour accéder à un équilibre
nouveau, plus équitable. S’il le fait, il a bien conscience, du moins je le suppose, que nombre de ses supporters vont le fuir. Peut être en gagnerait il d’autres aussi et pourquoi pas en nombre
équivalent ou supérieur.
On en reparle après les congés ?
Cordialement.
@ Morel …………..(si Descartes ne voit pas d’incongruité à utiliser son blog pour des communications
bilatérales)
Aucun… sauf que les “communications bilatèrales” restent ouvertes aux commentaires de tiers… et d’abord aux miens !
Tout ceci n’empêche pas que j’éprouve du plaisir au succès de Mélenchon qui constitue à mes yeux un signe de motivation d’une
part importante de l’électorat de gauche qui n’aurait jamais du quitter son camp.
Personnellement, j’éprouve plutôt de l’inquiétude. Je suis persuadé en effet qu’au delà des considérations tactiques, la
stratégie du Front de Gauche est mauvaise et le conduit dans le mur. Au lieu de chercher à se re-constituer et à re-conquérir l’électorat populaire, le Front de Gauche prend le chemin inverse:
pas d’institutionnalisation, des procédures de prise de décision opaques, un fonctionnement clanique… et un “projet” vague et irréaliste dès qu’on quitte les questions
“sociétales”.
Si un tel positionnement avait été sanctionné par les électeurs, les dirigeants du FdG – et tout particulièrement ceux du PCF-
auraient été obligés de se poser des questions, de se remettre en cause. Mais si Mélenchon fait un excellent score le 22 avril (et tout semble annoncer que ce sera le cas) la stratégie du FdG
deviendra intangible, incontestable. Tous ceux qui chercheront à pointer les limitations, les défauts et surtout le côté “village Potemkine” de cette victoire se feront renvoyer dans leurs buts
avec le discours devenu habituel depuis le règne d’UbHue qui veut que “l’histoire a tranché”. Un score trop bon bloquerait définitivement toute possibilité de corriger les pires défauts du
FdG.
« “Peu de
publicité” ? Quand on entend les discours de Mélenchon où qu’on regarde les sites du FdG on ne voit que ça: mariage homosexuel, régularisation des sans-papiers, “féminisme de
genre”… »
Bien qu’étant loin d’être un
gourou de ces choses, je trouve votre propos bien exagéré.
Pour éviter le terrain subjectif,
je vous proposais une lecture de la profession de foi Mélenchon où cette partie, à laquelle je n’adhère pas se fait assez discrète (j’ai savouré la belle formule sibylline « égalité des
droits de tous les couples »- sic). En ce domaine qui pollue la vie politique les propositions pullulent : Rebsamen pressenti à l’intérieur préconise la dépénalisation du cannabis et
Dupont-Aignan, comme Mélenchon, vient d’apposer sa signature au récent manifeste de « ni putes, ni soumises »…
A propos de ce dernier, toujours
sur sa profession de foi, la principale mesure préconisée en faveur des salariés : « Objectif de 15 % d’actionnariat salarié pour partager les profits » et… (souriez) « Label
pour les entreprises qui respectent l’égalité homme-femme ». Rien sur les retraites, la sécu, l’augmentation salariale….
Les chiffres énormes aux meetings
témoignent ils d’une mobilisation populaire ou de réunions de bobos ?
Plus
fondamental :
« Vous semblez croire que l’approche
a-critique de Maastricht n’est qu’une péripétie. Je ne le crois pas. ». Et vous avez raison. Mélenchon, semble croire qu’il s’agit là d’une erreur d’aiguillage dans une construction nécessaire pour faire contrepoids aux Etats-Unis
« gendarme » du monde y compris en matière économique, c’est pourquoi, il a beaucoup de mal à admettre un retour aux nations, sans pour autant accepter la soumission au marché que les
règles des traités impliquent.
Il peut même admettre s’être
trompé sur Maastricht mais craint le démantèlement de ce qui lui semble positif dans cette construction. Or depuis le traité de Rome l’épine dorsale de cette construction est « la
concurrence libre et non faussée » même si, à l’époque, la communauté n’avait pas encore tous les moyens de sa nocivité. C’est pourquoi, il a rapidement fait sien les slogans « Pour l’Europe sociale » ou « Une autre Europe est possible », à l’unisson du PCF.
Il me semble que la critique se
concentrer sur ce point crucial.
Mon vote Mélenchon l’intègre sans
concession dans un camp qui a choisi le progrès social et le refus du TSCG qui, au stade auquel est parvenue l’UE lui est indispensable pour continuer.
Bien cordialement.
Bien qu’étant loin d’être un gourou de ces choses, je trouve votre propos bien exagéré.
Et bien pas moi. Les seules propositions concrètes et dont on voit comment elles seraient mises en oeuvre sont les propositions “sociétales”. Dès qu’on rentre dans le terrain économique,
institutionnel et social, on ne trouve que des propositions vagues et générales, ou bien des propositions précises – comme le SMIC à 1700 € – mais sans la moindre idée de comment ces mesures
seraient financées.
Pour éviter le terrain subjectif, je vous proposais une lecture de la profession de foi Mélenchon où cette partie, à laquelle je n’adhère pas se fait assez discrète (j’ai savouré la belle
formule sibylline « égalité des droits de tous les couples »- sic).
Parfait. Prenons donc la profession de foi (disponible ici). Quelle est la
première mesure – au sens de la hiérarchie typographique – proposée ? Je cite: “Protéger le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la Constitution”. Quelle est la deuxième
mesure ? Je cite encore: “Pouvoir décider de sa propre fin de vie”. Je pense avoir prouvé mon cas.
Cela ne veut pas dire qu’on ne trouve pas des mesures sociales ou économiques dans la profession de foi, ou dans les discours de Mélenchon. Mais à chaque fois elles sont soit vagues, soit
infaisables. Les seules mesures concrètes et dont on nous explique comment les mettre en oeuvre sont les mesures “sociétales”.
En ce domaine qui pollue la vie politique les propositions pullulent : Rebsamen pressenti à l’intérieur préconise la dépénalisation du cannabis et Dupont-Aignan, comme Mélenchon, vient
d’apposer sa signature au récent manifeste de « ni putes, ni soumises »…
Tout est une question de priorités. J’imagine mal NDA mettant en tête de sa profession de foi le manifeste de NPNS, ou Hollande mettant en tête de la sienne la dépénalisation du cannabis.
A propos de ce dernier, toujours sur sa profession de foi, la principale mesure préconisée en faveur des salariés : « Objectif de 15 % d’actionnariat salarié pour partager les profits » et…
(souriez) « Label pour les entreprises qui respectent l’égalité homme-femme ». Rien sur les retraites, la sécu, l’augmentation salariale….
Là, vous êtes carrément malhonnête: sur la profession de foi de NDA (consultable ici) les deux mesures auxquelles vous faites références apparaissent en bas de page dans un paragraphe intitulé “Et aussi…” et qui regroupe des mesures de moindre importance. Les
deux premières mesures dans la hiérarchie typographique sont placées sous le chapeau “du protectionnisme pour relocaliser l’emploi” et sont ainsi rédigées: “Favoriser les produits fabriqués
en France dans les achats publics” et “Taxer les marchandises importées qui sont
fabriquées à partir de l’esclavage humain”. La comparaison des priorités avec celles de Mélenchon me parait éclairante…
Les chiffres énormes aux meetings témoignent ils d’une mobilisation populaire ou de réunions de bobos ?
J’ignore si quelqu’un a pris la peine de faire une étude de la composition de ces meetings. Il est donc difficile de répondre à votre question. Ayant assisté à trois de ces meetings, mon
impression – à partir des banderoles, des slogans chantés et des parties des discours les plus applaudies – est que le public était essentiellement composé des classes moyennes, notamment dans la
jeunesse et que la participation des couches ouvrières et populaires était très limitée. Mais c’est une opinion subjective. Par ailleurs, il ne faudrait pas exagérer: les chiffres des meetings
sont très bonnes, mais elles ne sont pas “énormes”.
Et vous avez raison. Mélenchon, semble croire qu’il s’agit là d’une erreur d’aiguillage dans une construction nécessaire pour faire contrepoids aux Etats-Unis « gendarme » du monde y compris
en matière économique, c’est pourquoi, il a beaucoup de mal à admettre un retour aux nations, sans pour autant accepter la soumission au marché que les règles des traités impliquent.
C’est ce qui rend pour moi le vote Mélenchon très difficile. J’aurai du mal à voter pour un candidat qui continue à croire – et qui nous propose de croire – à un mirage sur une question aussi
fondamentale que celle de la souveraineté et de l’Europe. Parce que l’expérience m’a montré que lorsqu’il ont à choisir entre la soumission au marché ou la fin du rêve européen, les
bébés-mitterrand choisissent toujours la première option. Contrairement à Mélenchon, moi je n’ai pas oublié 1983.
Mon vote Mélenchon l’intègre sans concession dans un camp qui a choisi le progrès social et le refus du TSCG qui, au stade auquel est parvenue l’UE lui est indispensable pour continuer.
Ce “camp” a choisi le progrès social dans le verbe, mais fait le choix contraire dans les faits. On ne peut pas vouloir garder l’architecture de Maastricht et avoir le progrès social en prime.
C’est l’un ou l’autre. En refusant de choisir, ce “camp” protège l’Europe libérale et ses institutions.
@Marcailloux
Soyez assuré que mon insertion
sur le Maroc, ne contenait aucune volonté de vous stigmatiser.
Mon interpellation, mauvaise, au
constat de votre réaction, visait le citoyen.
Bien entendu, votez selon votre
conscience mais il me semble qu’il faut aussi se poser la question : mon vote va-t-il servir ? Pour ma part et je répète sans illusions excessives, le vote Mélenchon aurait le mérite,
tout en contribuant à évincer Sarkozy de renforcer un pôle crédible car non marginal d’opposition au TSCG, de la politique économique et sociale qui découle de son acceptation par les principaux
candidats au pouvoir.
« Car ne vous faites aucune
illusion, la France se réveillera cocufiée une seconde fois dès le 6 mai et je vous donne rendez-vous au 1er janvier prochain pour en parler. ».
Je ne formule aucune illusion à
l’égard d’Hollande mais j’accepte votre rendez-vous pour vous présenter mes vœux en faveur d’une République sociale.
« Quand, ce grand tribun, ce
probable humaniste sincère respecte-t-il ses partisans en leur expliquant la réalité et les sacrifices auxquels il faudra que tout le monde, peu ou prou participe pour accéder à un équilibre
nouveau, plus équitable. »
Lesquels sacrifices seront d’autant plus grands
et vains si nous ne nous emparons pas d’armes mêmes imparfaites pour repousser le TSCG.
Pour le reste, il n’est de sacrifices acceptés
que s’ils sont nécessaires politiquement et socialement justifiés, voyez Churchill avec « Je n’ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur ».
Lesquels sacrifices seront d’autant plus grands et vains si nous ne nous emparons pas d’armes mêmes imparfaites pour repousser le TSCG.
Dites donc, vous faites une fixation avec le TSCG… Il est vrai que ça permet d’oublier le “compromis de gauche” de Maastricht…
@A tous : mon petit pari
Pascalien :
Qu’avez-vous à perdre au vote Mélenchon ? Il
ne sera pas élu le 6 mai mais pourrait être un message non négligeable au pouvoir Hollande dans sa mise en application du TSCG.
@A tous : mon petit pari Pascalien : Qu’avez-vous à perdre au vote Mélenchon ?
Là, tu est à la limite de la propagande…
Il ne sera pas élu le 6 mai mais pourrait être un message non négligeable au pouvoir Hollande dans sa mise en application du TSCG.
Malheureusement, un message très ambigu et fort peu réaliste. Le problème est que Mélenchon défend le cadre institutionnel de Maastricht, mais refuse les disciplines budgétaires qui
seules peuvent permettre à la monnaie unique de fonctionner. Dès lors qu’on décide d’avoir un porte-monnaie commun, on ne peut permettre à chacun de sortir autant d’argent qu’il veut sans limite.
Dans tous les états qui ont des monnaies nationales, on impose des contraintes budgétaires aux régions pour empêcher justement que celles-ci jouent au “passager clandestin”.
Il faut marteler cette idée: on ne peut pas refuser le TSCG et en même temps garder Maastricht. Et sur ces questions, le vote NDA – ou, horresco referens, Le Pen – transmet un message bien plus
fort que le vote Mélenchon. Si je devais voter Mélenchon, ce ne serait certainement pas pour faire un “pari pascalien” sur sa politique européenne.
« Là, vous êtes carrément malhonnête ». Vous faites erreur sur mes intentions, je
voulais évoquer que moins les salariés sont lotis plus ils souhaitent une augmentation de pouvoir d’achat, la demande d’actionnariat est plutôt le fait de ceux que vous appelez les couches
moyennes. Idem pour la sécu et les retraites. Par ailleurs la profession de foi Mélenchon indique « interdiction des licenciements boursiers » et « plan national de réintroduction
des produits délocalisés ».
Sur le vote Mélenchon, de mémoire, un sondage de fin février le plaçait en
2e position chez les ouvriers derrière Hollande. Je ne sais s’il y en a eu d’autres.
Nous savons que Sarkozy s’achemine vers la sortie et qu’Hollande, sauf
événement exceptionnel, prendra sa place. Il est clair que celui-ci et ses amis politiques, s’apprêtent à une soumission de notre pays au TSCG dont la signification est une nouvelle confiscation
de souveraineté (sorte de super-Maastricht ai-je déjà écrit).
Mélenchon s’est prononcé contre et aucun indice ne nous permet d’en douter.
Il n’est, bien entendu pas le seul, mais sur ce plan il en est le plus crédible car ayant les moyens de son indépendance et un score au minimum honorable. A ce titre, et quoiqu’on puisse penser
sur divers aspects de son programme, il m’apparaît plus utile de se regrouper autour de sa candidature que de se disperser. L’élection présidentielle étant un moment de cette cristallisation
prépare la seconde phase : l’élection de députés qui auront à se prononcer à ce sujet et qui seront, pour ceux qui refusent le traité, un point d’appui très important d’alerte voire de
mobilisation populaire pour un référendum nécessaire sur une telle question de souveraineté.
Vous faites erreur sur mes intentions, je voulais évoquer que moins les
salariés sont lotis plus ils souhaitent une augmentation de pouvoir d’achat, la demande d’actionnariat est plutôt le fait de ceux que vous appelez les couches moyennes. Idem pour la sécu et les
retraites.
J’avais effectivement mal compris. Mais votre précision renforce le sens de mon commentaire: les deux premières mesures
par ordre typographique dans la profession de foi de Mélenchon sont deux mesures typiquement “bobo”. Ce n’est pas le cas dans la profession de foi de NDA, par exemple.
Par ailleurs la profession de foi Mélenchon indique « interdiction
des licenciements boursiers » et « plan national de réintroduction des produits délocalisés ».
Je vous le repète: cela ne coûte rien de faire un programme-catalogue où
l’on retrouve un produit pour chaque consommateur. Ce qu’il faut regarder, c’est comment les mesures sont définies et hiérarchisées. Lorsqu’on constate que les mesures “sociétales” sont définies
avec toutes les précisions, alors que les mesures sociales et économiques sont fumeuses, vagues ou irréalisables, cela veut dire quelque chose.
Prenons un exemple: lorsqu’il s’agit de la constitutionnalisation du droit
à l’avortement, on ne se contente pas d’un vague “assurer le droit à l’avortement”. On précise le moyen: l’inclusion dans la constitution. Lorsqu’on parle de la rélocalisation des productions, on
parle d’un “plan national” dont on ne connaît ni les moyens, ni les contenus, ni les instruments. Même chose avec les “licenciements boursiers”: on n’a même pas une définition de ce qu’est un
licenciement boursier, on n’a aucune idée de la forme que pourrait prendre l’interdiction…
Sur le vote Mélenchon, de mémoire, un sondage de fin février le plaçait
en 2e position chez les ouvriers derrière Hollande. Je ne sais s’il y en a eu d’autres.
En tout cas, le sondage BVA/Le Parisien du 3 avril dernier (disponible
ici) plaçait Marine Le
Pen en tête chez les ouvriers (25%) suivie de Hollande (22%), Sarkozy (20%) et Mélenchon (16%). Non seulement le FN est en tête en pourcentage, mais si l’on compare en tenant compte
de la taille respective des électorats, celui du FN est celui où le poids des ouvriers est le plus important…
Nous savons que Sarkozy s’achemine vers la sortie et qu’Hollande, sauf
événement exceptionnel, prendra sa place. Il est clair que celui-ci et ses amis politiques, s’apprêtent à une soumission de notre pays au TSCG dont la signification est une nouvelle confiscation
de souveraineté (sorte de super-Maastricht ai-je déjà écrit).
Le combat contre le TSCG est un combat d’arrière garde. C’est refermer la
porte une fois que le cheval s’est enfui. Même si le TSCG n’était pas ratifié, on serait toujours dans la même situation intenable, avec une BCE indépendante, une monnaie unique
et un engagement vers la “concurrence libre et non faussée” qui détruit
notre économie. Que Mélenchon et ses amis aient besoin d’un “diable
de confort” (ou plutôt de plusieurs, de ce point de vue le discours de la Porte de Versailles est éclairant) je peux le comprendre. Mais charger de tous les pechés le traité de Lisbonne ou le
TSCG est une manière de détourner les gens des vrais problèmes. La question fondamentale est: voulons nous prolonger les institutions issues de Maastricht, ou voulons nous les mettre en cause ?
Tout le reste n’est que bavardage.
Mélenchon s’est prononcé contre et aucun indice ne nous permet d’en
douter.
En effet. Mais imaginons que le TSCG n’était pas ratifié. Et ensuite ? En
quoi cela résout les problèmes posés par les disfonctionnements de la monnaie unique ? Qu’est-ce que Mélenchon propose de concret pour résoudre ces problèmes ? Personnellement, j’en ai marre de
la politique qui consiste à s’opposer à tout sans rien proposer. Et sur ce domaine, les propositions du FdG sont indigentes, contraint qu’il est par le refus de toucher à Maastricht.
Il n’est, bien entendu pas le seul, mais sur ce plan il en est le plus
crédible car ayant les moyens de son indépendance et un score au minimum honorable.
Non, justement. Il est le moins crédible parce que son histoire passée
montre qu’il n’ira guère plus loin qu’une opposition au TSCG. On ne peut pas compter sur lui pour aller à la racine du mal, seulement pour contester son dernier avatar. Mélenchon veut garder la
monnaie unique. Or, la monnaie unique ne peut fonctionner qu’avec une discipline fiscale imposée aux états. C’est une réalité économique: dès lors que le porte-monnaie est commun, il faut imposer
des règles sur combien chacun peut en rétirer. Mélenchon – qui ne renoncera jamais à la monnaie unique, la grande création mitterrandienne – acceptera donc tôt ou tard une telle discipline qu’il
nous vendra comme il nous vendit naguère Maastricht, en le présentant comme un “compromis de gauche”.
Merci pour votre hospitalité courtoise.
« Vous nous expliquez dans ce paragraphe quelles sont les raisons qui ne justifient pas votre choix. Mais vous avez omis de nous dire quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez finalement
choisi de voter Mélenchon… lapsus révélateur ? ».
Non souci tactique mais pas manipulateur car je le pense réellement. Mais vous avez raison, passons aux arguments favorables au vote Mélenchon :
1- Nécessité ressentie par une majorité de nos compatriotes de sortir Sarkozy et l’UMP
2- Manque d’enthousiasme à l’égard de la candidature Hollande
L’actuel succès de Mélenchon provient de la perception de sa candidature par une fraction du peuple français comme une réponse à un manque politique, un parti (sens large, pas institutionnel) qui
s’oppose et propose de pencher les rapports sociaux en faveur des moins nantis (smic, hausse salaires, sécu, retraite, services publics, voir la profession de foi). On peut discuter à propos de
chaque mesure dans le détail, ceci n’indique pas moins une nette direction.
Passons maintenant à l’aspect souveraineté nationale et populaire :
– Non au MES et TSCG
– Assemblée constituante
– « désobéissance aux directives européennes »
Oui, contradictoires avec l’a-critique du traité de Maastricht mais l’ouverture me semble en valoir la peine de s’en saisir.
Le programme tel que résumé dans la profession de foi révèle bien des contradictions, des incohérences voire des aberrations. Notez toutefois le peu de publicité réservé aux propositions
sociétales. A propos des « bobos » il me semble que le nid se trouve à EELV et pas mal aussi au PS. Les forces organisées qui soutiennent Mélenchon proviennent pour beaucoup du mouvement ouvrier
(je ne parle pas des groupuscules auto-proclamés type FASE).
Que le programme n’ait pas fait l’objet d’étude ou d’évaluation rigoureuse, je n’en doute pas : Mélenchon savait pertinemment qu’il ne serait pas au second tour.
On peut me dire que certains candidats ont un programme plus net de rejet du carcan « européen ». Oui, mais comme déjà dit à quelle audience peuvent-ils prétendre (pas péjoratif mais un constat,
doit-on se faire plaisir pour une élection si cruciale, à l’heure de la crise et du TSCG qui point) ? Ai-je tort de reprendre à mon compte en cette occasion : « tout pas en avant du mouvement
réel vaut plus qu’une douzaine de programmes » ?
« Pourquoi pas, en effet. Mais quelle forme pourrait prendre cette “inmixion” que vous me conseillez ? Croyez-vous que je n’aille pas essayé ? J’ai proposé au candidat de travailler pour lui, je
n’ai pas reçu de réponse. J’ai assisté à des dizaines de réunions, débats, forums et tutti-quanti pour constater qu’à chaque fois c’était des messes de convaincus dont le seul but était de
communier ensemble autour du dogme. J’ai essayé de publier des commentaires dans le blog de Mélenchon, et j’ai été déclaré persona non grata et interdit par le modérateur. Alors, que me
proposez-vous ? »
Très honnêtement, je ne me vois pas vous conseiller. Peut-être, seulement, pourrais-je vous suggérer d’être parfois un peu plus « diplomate » dans la forme, ce qui ne signifie nullement ravaler
ses convictions.
Ma problématique est moins ardue que la vôtre , je fréquente un milieu syndicaliste où au-delà de nos différences, on a tendance à faire front en commun particulièrement sur les sujets
importants. Côté PG, ceux-cis sont à très bas étiage où je réside, un zozo gauchiste étant à leur tête, reste une vieille connaissance mais dans un département riverain qui connaît un certain
succès car ouvert y compris sur les faiblesses de son parti.
Finalement j’ai le texte de votre commentaire complet: je l’ai regroupé et effacé les bribes de commentaires précédents.
Mais vous avez raison, passons aux arguments favorables au vote Mélenchon :
1- Nécessité ressentie par une majorité de nos compatriotes de sortir Sarkozy et l’UMP
2- Manque d’enthousiasme à l’égard de la candidature Hollande
Je ne peux que constater le caractère négatif de vos deux raisons. En fait, vous votez Mélenchon parce que vous voulez vous débarrasser de Sarkozy et que Hollande ne vous enchante pas… Je
partage vos deux prémisses, mais j’arrive à une conclusion différente: Sarkozy est à mon avis dejà battu, et Hollande sera son successeur. A partir de là, le vote au premier tour enverra au
nouveau président un message. Quel est le message qu’on veut envoyer ? Personnellement, j’ai une grande répugnance à envoyer un message qui met le sociétal devant le social et l’économique, et
tout ça dans le cadre mitterando-maastrichien.
L’actuel succès de Mélenchon provient de la perception de sa candidature par une fraction du peuple français comme une réponse à un manque politique, un parti (sens large, pas
institutionnel) qui s’oppose et propose de pencher les rapports sociaux en faveur des moins nantis (smic, hausse salaires, sécu, retraite, services publics, voir la profession de foi).
Je suis sceptique. Ou plutôt, je m’interroge sur la “fraction du peuple” à laquelle vous faites allusion. Pour le moment, Mélenchon capitalise essentiellement le vote traditionnel de la “gauche
radicale”. Il ne mord pas véritablement sur l’électorat populaire. Or, l’engagement en faveur des “moins nantis” de cet électorat est généralement une couverture permettant de se donner bonne
conscience (quite à proposer l’irréalisable) alors qu’on soutient – ou qu’on laisse faire – des politiques qui vont dans le sens contraire. J’ai trop présent l’attitude des uns et des autres
pendant les deux septennats de Mitterrand pour dormir tranquille…
On peut discuter à propos de chaque mesure dans le détail, ceci n’indique pas moins une nette direction.
Je ne vois pas trop l’intérêt de discuter des mesures alors que celles-ci ne sont accompagnées d’aucune considération sur le comment on fait et combien ça coûte. Si je promets la semaine des
sept dimanches et le bonheur pour tous, à votre avis, quelle est la “nette direction” que j’indique ?
Passons maintenant à l’aspect souveraineté nationale et populaire :
– Non au MES et TSCG
– Assemblée constituante
– « désobéissance aux directives européennes »
La “désobéissance aux directives” est une proposition puérile. Soit on applique les traités, soit on les dénonce. Et si on les dénonce, on sort de l’UE. L’idée qu’on puisse choisir dans les
traités que nous avons signé les dispositions qui nous plaisent et celles qui ne nous plaisent pas est ridicule: elle suppose que les 26 autres états continueront à respecter envers nous les
règles des traités alors que nous ne leur garantissons pas la réciprocité.
Quant à “l’assemblée constituante”… j’ai la plus grande méfiance envers les partis dont le projet contient des procédures et non des propositions. Je me fous de savoir si la constitution est
élaborée par une Assemblée ou par une commission d’experts. Ce qui m’intéresse, c’est son contenu. La constitution de la IVème république fut élaborée de la manière la plus démocratique, et fut
un désastre. La constitution de la Vème fut élaborée par un groupe de juristes soumis à une forte pression politique, et elle a ma foi pas mal fonctionné. Je ne vois pas quelles sont
concrètement les propositions institutionnelles du FdG, en dehors d’un retour au régime d’assemblée, au surplus surchargé avec tellement de mécanismes de blocage qu’on voit mal comment on
arriverait dans un tel régime à mettre en oeuvre quelque politique que ce soit.
Oui, contradictoires avec l’a-critique du traité de Maastricht mais l’ouverture me semble en valoir la peine de s’en saisir.
Dans cet ordre de raisonnement, je trouve mieux chez NDA… Vous semblez croire que l’approche a-critique de Maastricht n’est qu’une péripétie. Je ne le crois pas. Posez-vous sérieusement la
question: pourquoi Mélenchon refuse toute critique de Maastricht ? Qu’est-ce que cette position constante nous dit sur son véritable projet ? C’est dans ces questions que se trouve la racine de
ma réticence à voter Mélenchon.
Le programme tel que résumé dans la profession de foi révèle bien des contradictions, des incohérences voire des aberrations.
Et, j’insiste, ces “contradictions, incohérences et aberrations” ont un sens. Elles ne sont pas là par hasard, elles ne sont pas le fruit de l’oubli ou de la stupidité des
rédacteus (quoique… dans certains cas, la question se pose). Elles traduisent des choix – ou le refus d’en faire – politiques, et le poids de la sociologie du FdG. On ne peut donc pas les
écarter d’un revers de manche en se disant que demain, avec un peu plus de temps, on fera mieux.
Notez toutefois le peu de publicité réservé aux propositions sociétales. A propos des « bobos » il me semble que le nid se trouve à EELV et pas mal aussi au PS.
“Peu de publicité” ? Quand on entend les discours de Mélenchon où qu’on regarde les sites du FdG on ne voit que ça: mariage homosexuel, régularisation des sans-papiers, “féminisme de genre”…
Les forces organisées qui soutiennent Mélenchon proviennent pour beaucoup du mouvement ouvrier (je ne parle pas des groupuscules auto-proclamés type FASE).
Je ne vois pas à qui tu fais référence. Le PG ? la Gauche Unitaire ? Le M’PEP ? Les Alternatifs ? Dans le genre contact avec le prolétariat, on fait mieux… Des “forces organisées qui
soutiennent Mélenchon”, la seule qui a – ou plutôt a eu à un moment de son histoire – un lien avec le mouvement ouvrier est le PCF. Tous les autres appartiennent à l’orbite gaucho-intello-bobo.
Que le programme n’ait pas fait l’objet d’étude ou d’évaluation rigoureuse, je n’en doute pas : Mélenchon savait pertinemment qu’il ne serait pas au second tour.
Si je suis ton raisonnement Mélenchon savait qu’il ne serait pas au deuxième tour – voir au pouvoir – et il peut donc se permettre de se dispenser d’un programme rigouerusement étudié et
évalué. Et bien, non. Produire un programme “étudié et évalué” n’est pas un luxe réservé à ceux qui vont gouverner. C’est une nécessité si l’on veut gouverner un jour. Parce que c’est la seule
manière de sortir du domaine du rêve et de revenir au principe de réalité. Etudier et évaluer rigoureusement son projet, cela oblige à se poser des questions qui sont fondamentales si l’on veut
avancer dans la réflexion vers un projet réaliste.
On peut me dire que certains candidats ont un programme plus net de rejet du carcan « européen ». Oui, mais comme déjà dit à quelle audience peuvent-ils prétendre (pas péjoratif mais un
constat, doit-on se faire plaisir pour une élection si cruciale, à l’heure de la crise et du TSCG qui point) ?
Faible, très faible. Mais si je retiens cet argument, alors je vote PS au premier tour. Pourquoi “se faire plaisir” en votant Mélenchon alors que Hollande a une audience bien plus importante ?
J’ai du mal à admettre l’idée qu’il faut voter pour un candidat “maastrichien” parce que les anti-maastrichiens ont une faible audience.
Ai-je tort de reprendre à mon compte en cette occasion : « tout pas en avant du mouvement réel vaut plus qu’une douzaine de programmes » ?
Pas du tout. C’est une citation très pertinente. Il ne te reste maintenant plus qu’à démontrer que la coalition de l’ensemble des gauchistes constitue un “pas en avant du mouvement réel”. Je te
souhaite bien du courage…
Peut-être, seulement, pourrais-je vous suggérer d’être parfois un peu plus « diplomate » dans la forme, ce qui ne signifie nullement ravaler ses convictions.
Je pense être très diplomate dans la forme, justement. Ais-je jamais utilisé des mots injurieux ? Des attaques personnelles ? Ais-je jamais manqué à la courtoisie ? Je vous
prend à temoin: je ne l’ai jamais fait. Avant de critiquer publiquement, j’ai épuisé toutes les voies de la critique institutionnelle. Mais il arrive un moment où il faut appeler un chat un
chat, courtoisement mais fermement. Si je ne suis pas écouté par certains, ce n’est pas la forme qui est en cause, c’est le fond. Et je m’en suis rapidement aperçu: quand on a envie de répéter
des idées fausses – par exemple le raisonnement tenu par Mélenchon sur le SMIC lors de son dernier discours de campagne – on n’a pas envie d’entendre des cassandres vous le rappeler.
Ma problématique est moins ardue que la vôtre , je fréquente un milieu syndicaliste où au-delà de nos différences, on a tendance à faire front en commun particulièrement sur les sujets
importants.
Je sais, je l’ai été moi même. Il est toujours beaucoup plus facile lorsqu’on travaille à partir du réel et des intérêts assumés des gens qu’on represente.
« si je retiens cet argument, alors je vote PS au premier tour.
Pourquoi “se faire plaisir” en votant Mélenchon alors que Hollande a une audience bien plus importante ? » Parce qu’Hollande va nous sacrifier sur l’hôtel TSCG et qu’avec Mélenchon s’est
cristallisée une exigence de retrait de Lisbonne et du refus du TSCG, mouvement qui par sa dynamique pourrait être le début de détricotage d’un système par ailleurs contesté. Dans la conscience
de nos compatriotes la perception de l’UE s’est largement dévaluée. Le référendum servant de révélateur d’où le souci des deux partis dominants de conjointement colmater la brèche, fermer toute
perspective par son adoption par le parlement.
Bien entendu, cela ne résout pas le problème posé par Maastricht mais pas
non plus celui de tous les traités de la construction de l’UE depuis celui de Rome qui instaurait les prémisses de la « concurrence libre et non faussée ». Mais ne peut-on dire que ce
qui affaiblit concrètement l’UE est un « pas en avant du mouvement réel » et qu’il vaut, à ce titre « plus qu’une douzaine de
programmes » ?
Voilà tout le sens de mon vote et de ma « campagne »
personnelle.
Bien cordialement.
Parce qu’Hollande va nous sacrifier sur l’hôtel TSCG et qu’avec Mélenchon s’est cristallisée une exigence de retrait de Lisbonne et du refus du TSCG, mouvement qui par sa dynamique pourrait
être le début de détricotage d’un système par ailleurs contesté.
Décidément, vous faites une fixaction sur le TSCG… Avec Mélenchon, comme vous dites, s’est “cristallisée une exigence de retrait de Lisbonne et du refus du TSCG”. L’ennui, c’est que ces
exigences s’accompagnent d’une acceptation de l’architecture de Maastricht. Or, le retrait de Lisbonne pour revenir à Maastricht ne change absolument rien: on aura toujours la BCE indépendante,
la monnaie unique, la “concurrence libre et non faussée” et la liberté de circulation des capitaux et des marchandises. C’est pourquoi il n’y a que de maigres chances que tout cela aboutisse au
“détricotage d’un système par ailleurs contesté”.
Dans la conscience de nos compatriotes la perception de l’UE s’est largement dévaluée.
Mais pas dans la “conscience” du FdG et de son candidat. C’est d’ailleurs le plus paradoxal: pendant des années le PCF a prêché dans le désert contre le système qui était en train de se mettre en
place et qui a abouti à Maastricht. Et maintenant que nos compatriotes réalisent qu’il avait raison, le PCF se reconvertit en défenseur de Maastricht. Il est vrai que dans l’intervale le PCF a
rompu avec sa base ouvrière…
Bien entendu, cela ne résout pas le problème posé par Maastricht mais pas non plus celui de tous les traités de la construction de l’UE depuis celui de Rome qui instaurait les prémisses de la
« concurrence libre et non faussée ». Mais ne peut-on dire que ce qui affaiblit concrètement l’UE est un « pas en avant du mouvement réel » et qu’il vaut, à ce titre « plus qu’une douzaine de
programmes » ?
Peut-être, mais j’attends toujours que vous me montriez où l’UE se trouve affaiblie. Pour le moment, les rodomontades mélenchonniennes sont au niveau du discours. Demain, quand il aura à agir, il
se trouvera dans un dilemme simple: refuser la discipline budgétaire et enterrer Maastricht – car il faut être bien conscient que la monnaie unique ne peut fonctionner que s’il y a des règles de
discipline budgétaire qui s’imposent aux états – ou bien accepter la discipline budgétaire soit sous la forme d’un TSCG modifié cosmétiquement, soit sous forme d’un autre traité qui en
reprendrait les termes sans le dire. A votre avis, quel sera le choix de Mélenchon ? J’ai trop présents ses discours de 1992 et plus récemment ses odes à l’oeuvre mitterrandienne pour douter
qu’il choisira la deuxième solution. Quant aux gens qui entourent Mélenchon, imaginez-vous un seul instant Laurent, Wurtz, Billard & Co. remettre en cause la monnaie unique ?
Il n’y a rien à faire. Maastricht reste la “rivière de sang” qui sépare à jamais les républicains et les girondins, les patriotes et les traîtres (si l’on me pardonne l’outrance). Maastricht pose
les termes d’un conflit qui traverse notre histoire et qui me semble bien plus déterminant aujourd’hui que la division gauche/droite. On ne peut pas en même temps défendre la “patrie
républicaine” et la souveraineté populaire et payer ses respects au processus qui vise à détruire l’une et l’autre. Une fois qu’on a accepté Maastricht, on accepte tout le reste.
J’en profite pour exposer aussi les raisons de mon vote qui sera pour Mélenchon.
Depuis que je lis ton blog, tu as brisé un bon nombre des illusions que j’avais sur Mélenchon et le FdG, je t’en remercie car tes critiques me paraissent fondées. Cependant je ne te suis pas
lorsque tu soutiens que le FG ne s’opposera jamais à Maastricht. J’imagine qu’on a pas les mêmes critères pour juger de la crédibilité d’une position politique. Moi quand j’entends Mélenchon dire
qu’il s’était trompé et que c’est Chevènement qui avait raison, quand je lis sur le site du PG que s’ils ne peuvent pas appliquer leur politique alors il faut sortir de l’euro, quand j’entends ce
qui s’est dit pendant la campagne sur la BCE, etc., ça me fait penser que face aux évènements ils sont prêts à rompre avec Maastricht. Peut-être que je me trompe et que je suis naïf dans mes
critères, mais ton analyse psychologique de Mélenchon et des autres du FG avec Maastricht et leur Mitterandôlatrie ne me convainc pas.
Bien sûr ça ne suffirait pas à voter pour Mélenchon étant donné que NDA programmatiquement serait peut-être un peu plus compatible avec ce que je pense. C’est malheureusement pas un vote de
conviction pure, mais plutôt un vote stratégique. Avec un bon score de Mélenchon, j’espère principalement que le PS vire un peu plus à gauche et se rallie à la position des nonistes, que le FG
puisse se construire un peu plus pour un jour gouverner. Enfin je ne pense pas que NDA soit en mesure de peser sur la vie politique de demain, donc mon vote sera probablement plus utile s’il va à
Mélenchon.
Cependant je ne te suis pas lorsque tu soutiens que le FG ne s’opposera jamais à Maastricht.
Eh bien… il suffit d’attendre et de voir venir. D’ici quelques mois, on saura lequel de nous deux s’est trompé…
Moi quand j’entends Mélenchon dire qu’il s’était trompé et que c’est Chevènement qui avait raison, quand je lis sur le site du PG que s’ils ne peuvent pas appliquer leur politique alors il
faut sortir de l’euro, quand j’entends ce qui s’est dit pendant la campagne sur la BCE, etc., ça me fait penser que face aux évènements ils sont prêts à rompre avec Maastricht.
Je ne me souviens pas d’avoir vu sur le site du PG que “s’ils ne peuvent pas appliquer leur politique alors il faut sortir de l’Euro”. La campagne du FdG a en tout cas et de bout en bout consisté
à dire le contraire: “on peut appliquer notre politique sans sortir de l’euro”. Généreux l’a même écrit noir sur blanc dans son livre. Je ne me souviens pas qu’on ait dit grande chose sur la BCE,
à part le fait qu’elle doit prêter aux états à faible taux. Et finalement, si Mélenchon a bien reconnu qu’il s’était trompé sur Maastricht, il l’a fait dans un instant de sincérité dans une
émission de télévision mais n’a jamais repris cette déclaration dans l’un de ses discours… Enfin, nous verrons ce que l’avenir dira.
Peut-être que je me trompe et que je suis naïf dans mes critères, mais ton analyse psychologique de Mélenchon et des autres du FG avec Maastricht et leur Mitterandôlatrie ne me convainc
pas.
Là encore, il suffit d’attendre pour voir…
Avec un bon score de Mélenchon, j’espère principalement que le PS vire un peu plus à gauche et se rallie à la position des nonistes (…)
Tu y crois vraiment ?
(…) que le FG puisse se construire un peu plus pour un jour gouverner
Malheureusement, je crains que ce ne soit l’inverse: plus le résultat sera bon, moins il sera possible de remettre en cause la stratégie suivie jusqu’à maintenant, c’est à dire, celle de
l’absence de projet et d’institutionnalisation du parti.
Enfin je ne pense pas que NDA soit en mesure de peser sur la vie politique de demain, donc mon vote sera probablement plus utile s’il va à Mélenchon.
Chacun a le droit de faire son choix. Mais après, il ne faudra pas dire qu’on n’était pas prévenus.
Bonjour à tous,
J’admire tous mes collègues commentateurs sur la masse d’arguments éclairés et détaillés qui leur permettent de faire un choix pertinent ( à leurs yeux, bien entendu). Cela s’explique souvent par
une longue pratique de la politique ou/et du syndicalisme. Mais l’immense majorité des citoyens votent un peu au doigt mouillé, avec quelques convictions de base évidemment sans pour autant
pouvoir soutenir un argumentaire qui tient la route.
Concernant NDA, malgré le sentiment un peu désolé de se sentir très, mais très minoritaire, qui peut faire douter de sa propre lucidité et claivoyance, j’ai retenu, outre des positions claires
qui me convenaient sinon totalement, néanmoins de manière notable, le fait qu’il s’agit d’un (jeune) homme qui sur le programme d’une purge nécéssaire a été élu maire de sa commune de près de 30
000 habitants, directement au premier tour une première fois, réélu avec une majorité supérieure, 76%, une seconde fois et enfin à 80% la troisième fois . Cet argument me parait
suffisant pour que plus de 1,8 % de nos concitoyens s’expriment en sa faveur. Hélas, comme son modèle, De Gaulle, le disait, les français sont des veaux. Sympas, mais veaux tout de même. Et
pourtant, il était propre sur lui, souriant, les dents blanches et parlant distinctement…. allez comprendre.
Désabusivement votre.
Mais l’immense majorité des citoyens votent un peu au doigt mouillé, avec quelques convictions de base évidemment sans pour autant pouvoir soutenir un argumentaire qui tient la route.
Franchement, je n’y crois pas: les français font en général des choix qui ne tiennent pas du “doigt mouillé”. Et au moment de voter, ils sont fort sages… et fort prudents.
Hélas, comme son modèle, De Gaulle, le disait, les français sont des veaux. Sympas, mais veaux tout de même.
Le problème des gens comme Dupont-Aignan ou Chevènement (et on pourrait ajouter à la liste Séguin et même, toutes proportions gardées, De Gaulle) est que les français ne choisissent des ruptures
que lorsqu’ils ne peuvent faire autrement. De Gaulle ne serait jamais arrivé au pouvoir sans la défaite de 1940, et n’y serait jamais revenu sans la crise d’Alger. Et dès que la crise s’est
éloignée, l’establishment politique n’a demandé mieux qu’a s’en débarrasser. En dehors de ces périodes de rupture, les français sont fondamentalement conservateurs.