Si un jour vous vous sentez déprimé, je vous donne un bon conseil: lisez la prose que produisent les partis de gauche sur les questions “sociétales”. Après cette lecture, vous serez toujours aussi déprimé, mais au moins vous aurez rigolé un bon coup.
J’avais commenté dans ce blog un discours de Marie-George Buffet, prononcé lors de l’hommage annuel aux fusillés de Chateaubriant, dans lequel celle qui était alors secrétaire nationale du PCF regrettait amèrement que les allemands – comble du patriarcat machiste – aient poussé leur mépris des femmes jusqu’à réserver le statut d’otage aux hommes, raison pour laquelle aucune femme ne figure parmi les fusillés de la carrière. Nul doute que, si les féministes avaient réussi à imposer leurs vues, la parité aurait été rigoureusement respectée, y compris au poteau d’exécution. Je pensais qu’on ne pouvait pas faire mieux dans le genre… mais il est dangereux de parier contre l’imagination des bienpensants dans ce domaine. Le communiqué du PG, paru sous la signature de Jean-Charles Lallemand aujourd’hui concernant la “journée internationale de lutte contre l’homophobie” a certainement de quoi disputer la palme d’or de l’absurde.
Dégustons donc ce “bocato di cardinale”. Voici le premier paragraphe:
Le Parti de Gauche s’engage en faveur de l’égalité des droits pour les personnes LGBT : lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et transgenres.
On croyait que le PG s’engageait pour “l’égalité des droits” pour tous les citoyens, quelque soient leurs préférences sexuelles. On est ravi d’apprendre que le PG restreint son engagement, qui ne s’applique que pour les “personnes LGBT”, dont on nous précise d’ailleurs gentiment qu’il s’agit des “lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et transgenres”. Si je souligne le “et”, c’est parce qu’il ajoute à la drôlerie: vous imaginez une personne qui soit en même temps gay, lesbienne, bisexuelle et transgenre ?
Autre grand morceau de bravoure:
Les candidats du Parti de Gauche s’engagent, s’ils sont élus députés, à faire voter une loi d’égalité des droits et de lutte contre toutes les discriminations, d’ici le 4 août 2012, date anniversaire de l’abolition des privilèges.
On a du mal à voir ce que l’anniversaire de l’abolition des privilèges vient faire là dedans. A moins qu’on suppose que les hétérosexuels disposent de “privilèges” qu’il s’agirait d’abolir. Mais le plus amusant est que les candidats du Parti de Gauche sont engagés par M. Lallemand sur une promesse qu’ils n’ont aucun moyen de tenir. Les députés du PG pourront, s’ils le souhaitent, déposer une telle proposition de loi. Mais à moins que les électeurs donnent au PG la majorité absolue à l’Assemblée Nationale – ce qui, vous me l’accorderez, est relativement improbable – ils n’ont aucune possibilité de la faire voter, et encore moins “d’ici le 4 août”. D’ailleurs, on se demande comment une telle loi pourrait être prête à voter en d’ici le début du mois d’août. En effet, il s’agit d’un texte certainement très complexe puisque selon le porte-parole du PG il doit “permettre notamment de garantir l’égalité réelle : liberté de déterminer son identité de genre à l’état civil, mariage pour tou-te-s, droits sociaux du Pacs, droits des couples étrangers et binationaux, asile, homoparentalités (ouverture de l’adoption par les couples homosexuels et de la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes ayant un projet parental), non discrimination systématique pour le don du sang, et en faveur de politiques actives contre les discriminations à l’école, au travail, dans l’accès au logement, dans l’espace public et sur Internet…“. Presque rien. L’annulation de l’incrimination de harcèlement sexuel par le Conseil constitutionnel a montré combien il est dangereux de voter des lois sur des sujets complexes à la va vite et sans réflexion approfondie. Ces gens n’ont décidément rien appris…
Mais le pompon se trouve dans le paragraphe suivant. Savourez:
Le Parti de Gauche s’engage à s’opposer aux politiques d’austérité, qu’elles soient « de droite » ou « de gauche » parce qu’elles rendent illusoire toute égalité réelle pour les LGBT.
Alors, petits ingénus, vous croyiez que le PG s’opposait aux politiques d’austérité de droite comme de gauche parce qu’elles appauvrissaient le pays, parce qu’elles jetaient des millions de personnes dans la précarité quand ce n’est pas dans la misère, parce qu’elles laminaient la protection sociale ? Vous avez tout faux, et c’est Jean-Charles Lallemand, secrétaire national du PG et responsable d e la commission thématique “égalité des droits” qui vous le dit. Si le PG s’oppose aux politiques d’austérité, c’est seulement “parce qu’elles rendent illusoire toute égalité réelle pour les LGBT“. On savait que le “lobby LGBT” – comme tous les lobbies communautaires – voyait le monde par le petit bout de sa lorgnette, ramenant toute problématique à sa problématique obsessionnelle. Ce qui surprend toujours est de constater que les partis politiques de gauche, et notamment de gauche radicale, admettent que les porte-voix de ces lobbies parlent et prennent des engagements en leur nom.
Un petit conseil, Jean-Luc: ne fais pas écrire tes discours pour Hénin-Beaumont par JC Lallemand. Cela pourrait marcher si tu étais candidat chez les bobos du Marais. Mais si tu te mets à expliquer à Hénin-Beuamont, au milieu d’une région dévastée par la désindustrialisation et le chômage, qu’il faut mettre fin aux politiques d’austérité parce qu’elles empêchent l’épanouissement des LGBT, tu risques de passer pour un charlot.
Descartes
Pourquoi le PC défend les LGBT? Parce qu’il espère doubler le nombre de ses électeurs. J’ai effectivement rigolé et suis resté déprimé.
Suite, et pour moi, fin de la saga “la gauche se meurt”. Echec du NPA, après changement de nom, fin de Chevènement, échec du PC + Mélenchon, après changement de nom. Hypothèse, les très
diplômés de gauche ont définitivement abandonné les bacs moins trois. Ils ne les voient plus, même si eux-mêmes commencent à être touchés par la précarité. Je ne les imagine pas
s’organiser en deux ou trois ans d’austérité. Assez bonne forme de FN et DLR, la Nation constituerait-elle un meilleur repère que l’égalité? Peut-on résumer la vie politique française ainsi, des
classes moyennes totalement aveugles ayant abandonné les classes populaires?
Peut-on faire une comparaison ou tirer une leçon avec la Grêce où la gauche existe encore?
Suite, et pour moi, fin de la saga “la gauche se meurt”. Echec du NPA, après changement de nom, fin de Chevènement, échec du PC + Mélenchon, après changement de nom.
Il faut quelquefois que le vieux se meure avant que le nouveau puisse surgir. Lorsqu’on regarde en arrière, on s’aperçoit que la politique française des trente dernières années a un objectif
constant:permettre aux classes moyennes de continuer à vivre comme à la fin des années 1960, quite pour cela à sacrifier les classes populaires et l’avenir du pays. La “gauche radicale”, qui est
devenue le relais politique d’une partie des classes moyennes, vit en grande partie dans l’illusion que le retour à 1969 est possible. Alors que la moitié du pays se débat dans une crise
économique sans précédent, que l’avenir leur est bouché, que la construction européenne nous met au bord de l’abîme (et nous y précipitera si l’on n’y prend pas garde), que nos infrastructures
commencent à tomber en ruine et nécessitent des investissements massifs, la gauche radicale glose sur les droits des LGBT, sur le remplacement du nucléaire par la géothermie et sur un “smic
européen”.
Le cas de Chèvenement est différent. Il se place lui dans une ligne gaullienne: il fait une analyse juste de la réalité, constate qu’il n’y a pas de rapport de force pour faire ce qu’il faudrait
faire, et se retire dans sa tente.
Hypothèse, les très diplômés de gauche ont définitivement abandonné les bacs moins trois.
“Définitivement”, peut-être pas. Mais il est clair que pour la gauche en général, les “bacs moins trois” ont disparu du radar.
la Nation constituerait-elle un meilleur repère que l’égalité?
Pourquoi les opposer ? La Nation est le cadre nécessaire de l’égalité. Lorsqu’on commence à défendre l’égalité sans lui donner un cadre, on part assez vite dans une “égalité” purement abstraite.
Si on veut lui donner un contenu concret, il faut bien dire égalité entre qui et qui, et avec quels moyens. Et on est vite ramené à la Nation.
Peut-on résumer la vie politique française ainsi, des classes moyennes totalement aveugles ayant abandonné les classes populaires?
Oui. Sauf qu’elles n’ont rien “d’aveugles”.
Peut-on faire une comparaison ou tirer une leçon avec la Grêce où la gauche existe encore?
Certainement. Mais lorsqu’on regarde la gauche en Grece, on retrouve la même chose qu’ici: une gauche “sociale-libérale” européiste prête à imposer n’importe quel sacrifice à sa population, une
gauche “jacobine” foncièrement anti-européenne mais qui plafonne à 7%, et puis une gauche “bienpensante” sans véritable analyse qui demande tout et son contraire: vouloir l’Euro mais pas
l’austérité revient à condamner les effets dont on chérit les causes.
Sur les « LGTB », ras-le-bol. Une seule réponse : liberté, Egalité,
Fraternité. Un point, c’est tout.
Un vrai travail avec un vrai salaire, c’est sans doute un slogan mais qui a le mérite de bien résumer le problème, un tout autre
programme…
Veuillez m’excuser de revenir sur ce que vous appelez « classe moyenne » car on entend tout et n’importe quoi sur ce
sujet. Un fonctionnaire même bas de gamme en serait selon certains journaux.
Pourriez-vous, dans le but de me donner une idée citer des professions « phares » ?
Sur les « LGTB », ras-le-bol. Une seule réponse : liberté, Egalité, Fraternité. Un point, c’est tout.
Tout à fait. Et j’ajouterais qu’il faut se méfier de ceux qui n’ont que “Liberté, Egalité, Fraternité” à la bouche mais qui ensuite cautionnent des discours “différentialistes” dès que les
lobbies communautaires montrent le bout de leur nez.
Un vrai travail avec un vrai salaire, c’est sans doute un slogan mais qui a le mérite de bien résumer le problème, un tout autre programme…
Que vous êtes ringard, mon cher ami… parler de “travail” et de “salaire”… on se croirait au temps de Georges Marchais !
Oui, il faut reparler de travail et de salaire. Mais aussi de la République, de la Nation, d’un projet universel. Il ne faut pas croire – comme le fait l’establishment de gauche – que les
“pauvres” ne s’intéressent qu’au quotidien, qu’à leur petite situation. Ils sont au contraire, peut-être plus que les classes moyennes, sensibles à un discours qui projette le quotidien dans
l’universel. N’oublions pas combien ces couches ont été séduites par les discours communistes ou gaulliens…
Veuillez m’excuser de revenir sur ce que vous appelez « classe moyenne » car on entend tout et n’importe quoi sur ce sujet. Un fonctionnaire même bas de gamme en serait selon certains
journaux. Pourriez-vous, dans le but de me donner une idée citer des professions « phares » ?
J’ai dejà plusieurs fois abordé le sujet, mais comme le concept de “classes moyennes” est essentiel dans mes analyses, je vais le préciser une fois encore. Pour moi, les “classes moyennes” ne se
caractérisent ni par une “profession” particulière, ni par un niveau de revenu, ni par un niveau d’études, ni même par une sociologie particulière. Elles se caractérisent par la place qu’elles
occupent dans le mode de production. L’analyse marxiste classique distingue les prolétaires et bourgeois. Les premiers créent par leur travail de la valeur mais reçoivent sous forme de salaire
seulement une partie de la valeur produite; les seconds possèdent le capital et reçoivent de ce fait la valeur produite restante, appelée “plusvalue”. Le rapport qui permet au bourgeois de
s’approprier une partie de la valeur produite par le travail constitue le rapport d’exploitation.
Les couches moyennes apparaissent du fait de la complexification progressive des outils de production, qui nécessitent une main d’oeuvre de plus en plus qualifiée. Cette qualification est en elle
même un capital, et donne à ceux qui la possèdent un pouvoir de négociation qui leur permet de récupérer l’essentiel de la valeur qu’ils produisent, mais ne suffit pas pour leur permettre
d’exploiter d’autres travailleurs. Ce sont ces travailleurs-là qui constituent les “classes moyennes”. Vous y trouverez des commerçants et des artisans, des ingénieurs et des techniciens
supérieurs de l’industrie et des services, des enseignants, des membres des “professions culturelles”, des médecins, des avocats, des fonctionnaires… et même quelques ouvriers très spécialisés.
L’intérêt de caractériser ainsi une couche sociale est que, si l’on admet l’hypothèse matérialiste que les comportements politiques sont globalement déterminés par les intérêts économiques et
dont par la place qu’on occupe dans le mode de production, on caractérise un groupe qui a des intérêts communs. Ce qui, pour la réflexion politique est plus intéressant qu’une caractérisation
sociologique, ou par le revenu.
Le fait que la neo-gauche veuille maintenant donner pour sens a la “nuit du 4 aout”, la fin des “privileges” entre des “minorites” et des “majorites”… de gens qui font
tous partie des “braves gens” et non des gens aises et egoistes, de gens qui n’ont pas vraiment de moyens d’oppresser les autres de par la position de domination que leur donnerait le
systeme. La nuit du 4 aout ca symbolisait un pas pour mettre fin a l’oppression de l’homme par l’homme. Mais on entendait par la, avant la neo-gauche, l’oppression par l’homme en
position d’opprimer les autres, en haut du systeme, qui s’exerce sur l’homme sans defense, en bas du systeme. La neo-gauche est une terrible perversion de la gauche, justement parcequ’elle
a remplacé cette conception de l’oppression de l’homme par l’homme, qui est la veritable, par une conception ou des “majorites” de braves gens oppriment des “minorites” de braves
gens, non pas de par leur position de dominateur, mais de par quoi au juste ? Leur mentalite ? Leurs moeurs ? Leurs valeurs ? Leur naiveté ?
La neo-gauche est une terrible perversion de la gauche, justement parcequ’elle a remplacé cette conception de l’oppression de l’homme par l’homme, qui est la veritable, par une
conception ou des “majorites” de braves gens oppriment des “minorites” de braves gens,
Je partage tout à fait ton analyse. La “néo-gauche” (c’est une formule que je vais ré-utiliser…) a remplacé la lutte contre l’exploitation capitaliste par une lutte contre des “discriminations”
ou, des “méchants” (qui sont toujours les autres) oppriment des “gentils”. Cette substitution n’est pas un détail, elle change la nature du combat. Le conflit entre le “méchant” et le
“gentil” est une pure question de “préjugés”. Il suffirait que tout le monde soit amical et tolérant pour que le problème disparaisse. Et le “gentil” comme le “méchant” y ont tous deux intérêt:
la tolérance ne coute rien.
A l’opposé, le conflit entre l’ouvrier et le bourgeois est un conflit économique: il ne suffit pas pour le résoudre que les bourgeois soient amicaux et tolérants, il faudrait qu’ils renoncent à
leurs avantages. Ce qui est particulièrement traumatisant pour la néo-gauche, plus proche aujourd’hui des bourgeois que des prolétaires…
Cette substitution qui fait que le SDF, le sans-papier, l’homosexuel prennent la place du prolétaire dans l’imaginaire de la gauche a été abondamment analysée. Elle a été montrée jusqu’à la
caricature par le personnage du “beauf” de Cabu.
Merci Descartes j’ai effectivement bien ri en lisant votre article !
Il est toujours inquiétant (et amusant) de voir le FG s’emmêler les pinceaux avec ses contradictions. On veut l’égalité mais on défend les droits de certains en fustigeants les autres, les
“privilégiés” : curieuse idée de l’égalité. Et la création du “Ministère du droit des femmes” vient couronner ce combat absurde. Si on veut rester logique, il faudrait créer aussi un ministère du
droit des homosexuels, un ministère du droit des transexuels, etc… On marche sur la tête.
Un ami m’a fait découvrir votre blog récemment et je me régale de vos publications. Merci !
Merci Descartes j’ai effectivement bien ri en lisant votre article !
C’est le plus beau compliment qu’on m’ait fait depuis longtemps. Comme disait mon vieux père, “si t’arrives à les faire rire, c’est gagné”…
Une disgression, sur un billet qui n’est pas votre dernier, si vous voulez bien.
Je ne comprens pas l’insistance – car ce n’est pas nouveau – des associations LGBT sur la notion d'”égalité des droits”.
Les hétéros n’ont pas plus que les homos le droit d’épouser une personne de leur sexe, et les homos ont le droit, comme les hétéros, aux mêmes conditions, d’épouser une personne de l’autre
sexe. Bien évidemment, je conçois que ce ne soit pas à leur goût.
Les droits en matière de filiation ou d’adoption sont aussi les mêmes.
Il me semble qu’une revendication portant sur la liberté serait plus adéquate.
Sont-ce ces associations qui auraient mal compris, ou moi, ou y aurait-il quelque chose qui m’échapperait complètement ?
Je ne comprens pas l’insistance – car ce n’est pas nouveau – des associations LGBT sur la notion d'”égalité des droits”. Les hétéros n’ont pas plus que les homos le droit d’épouser une
personne de leur sexe, et les homos ont le droit, comme les hétéros, aux mêmes conditions, d’épouser une personne de l’autre sexe. Bien évidemment, je conçois que ce ne soit pas à leur goût.
La doctrine défendue par les associations LGBT est que le couple hétérosexuel et le couple homosexuel se trouvent dans une situation identique, et que si le mariage est ouvert à l’un, il devrait
être, pour respecter le principe d’égalité, ouvert à l’autre.
Cette interprétation a été rejetée par le Conseil Constitutionnel dans sa décision du 28 juillet 2011:
Considérant, d’autre part, que l’article 6 de la Déclaration de 1789 dispose que la loi « doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse » ; que le principe d’égalité
ne s’oppose ni à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général pourvu que, dans l’un et l’autre
cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l’objet de la loi qui l’établit ; qu’en maintenant le principe selon lequel le mariage est l’union d’un homme et d’une
femme, le législateur a (…) estimé que la différence de situation entre les couples de même sexe et les couples composés d’un homme et d’une femme peut justifier une différence de traitement
quant aux règles du droit de la famille ; qu’il n’appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du législateur sur la prise en compte, en cette matière, de
cette différence de situation ; que, par suite, le grief tiré de la violation de l’article 6 de la Déclaration de 1789 doit être écarté ;
Ce faisant, le Conseil se plie à une vision institutionnaliste: le mariage fait partie du “droit de la famille”, droit dont la finalité n’est pas de faire plaisir aux gens mais de protéger les
institutions qui permettent à la société de se reproduire, socialement et biologiquement. Dès lors, le législateur peut parfaitement constater que certains couples contribuent à cette
reproduction, et d’autres pas, et les soumettre à un traitement juridique différent.
Il me semble qu’une revendication portant sur la liberté serait plus adéquate.
Mais elle ne conduirait pas au mariage. Parce que le mariage, ce n’est pas une liberté, sinon plutôt tout le contraire…
Sont-ce ces associations qui auraient mal compris, ou moi, ou y aurait-il quelque chose qui m’échapperait complètement ?
Je pense que tu fais l’erreur de prendre le discours des associations comme s’il reflétait une doctrine, alors que ce discours n’est qu’un prétexte. Ce qui se joue dans l’action des associations
LGBT ce n’est pas le mariage, mais la reconnaissance. Ce que leurs militants cherchent, ce n’est pas à pouvoir s’aimer, vivre ensemble, co-signer un bail ou hériter l’un de
l’autre (tout cela est possible dans le PACS) ou élèver des enfants (ce qu’ils font dejà, il suffit que l’un des membres du couple soit parent). Ce qu’ils veulent, c’est que la société, l’Etat
les reconnaissent comme “égaux”. Le paradoxe de cette demande est que ces mêmes militants vomissent par ailleurs la société, l’Etat, et tout ce qui prétend imposer des règles. En d’autres termes,
ils recherchent à être reconnus par les structures mêmes qu’ils méprisent…
Dans la même veine, une empoignade épistolaire entre le directeur des Inrocks et quelques unes de ces journalistes. Quelques donzelles furent scandalisées qu’aucune réalisatrice ne figure dans la
sélection officielle du jury.
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13872 voici le lien pour les abonnés de ASI
Pour les autres voici quelques passages :
“A
Cannes, les femmes montrent leurs bobines, les hommes, leurs films”
la Barbe
félicitait le président du festival Gilles Jacob:”Les
vingt-deux films de la sélection officielle ont été réalisés, heureux hasard, par vingt-deux hommes. Le Festival couronnera donc pour la 63e fois l’un d’entre eux, défendant ainsi sans faillir
les valeurs viriles qui font la noblesse du septième art.”
Kaganski,
avait vivement réagi sur son blog, titrant “Le
féminisme est (parfois) l’avenir de la bêtise”.En
matière de création, la parité est une stupidité hors sujet. (…) S’il y a peu de cinéastes femmes en compétition ou dans la liste des palmes d’or (attribuées rappelons-le par des jurys
paritaires), c’est peut-être parce qu’il y a moins de grandes cinéastes que de grands cinéastes ?” “Sélectionnons
autant de cinéastes juifs et arabes à la prochaine Mostra, autant de Belges wallons et flamands à la prochaine Berlinale, de blancs et de noirs à Locarno”
trois
journalistes et critiques de la rédaction des Inrocks,
Nelly Kaprélian, Anne Laffeter et Géraldine Sarratia, lui répondent :
Veux-tu
dire par là que les femmes sont par «nature» moins douées pour la réalisation que les hommes? Un peu stupide, non ? (…)
Il serait plus intéressant de se demander pourquoi il y a si peu de films réalisés par des femmes. Pourquoi les femmes ne représentent qu’un si faible pourcentage de cinéastes. (…) Que tu le
veuilles ou non, la répartition des rôles, sociale et genrée continue de faire son effet.” “Les
femmes représentent la moitié de l’humanité, la moitié des juifs, des arabes, des homosexuels, des belges, des blancs, des noirs, des martiens.”
Bon, à
quand la parité à Canne ?
Tout ça me rapelle une anecdote racontée, si mes souvenirs sont exacts, par Jean-Pierre Chèvenement. Le 14 juillet 1981, il était assis à côté d’Yvette Roudy pour contempler le défilé. Au passage
des divers corps, Roudy détaillait pour chacun le nombre de femmes qui défilait. A la fin du défilé, lorsque passe la Garde Républicaine à cheval, Chevènement se tourne vers elle et lui demande
“pourriez vous me dire le nombre de pouliches ?”. Selon des témoins, depuis ce jour-là Roudy ne lui a plus adressé la parole.
Le Rire de Démocrite
Aujourd’hui, sur France 5, l’émission C à dire a reçut l’excellent André Brahic pour présenter ” La science, une ambition pour la France” son nouveau livre qui vient d’être publié.
André Brahic répond à l’animateur de l’émission que le seul personnage qu’il aurait aimé rencontrer, c’est Démocrite.
Pourquoi ?
Parce que cet homme, dit André Brahic, qui riait de tout et tout le temps avait tout compris…
Démocrite [ 460 – 370 avant notre ère ]
Il est vrai… déjà… durant sa scolarité, Démocrite avait le don d’irriter son institutrice :
http://laicite.over-blog.com/article-democrite-105801221.html
Je ne trouve pas le lien très drôle, mais enfin, tous les goûts sont dans la nature…