Lettre aux militants communistes… et à ceux qui se soucient de l’avenir du PCF

Dans quelques jours, vous voterez pour choisir la position du PCF en préparation des élections présidentielles. Deux propositions sont offertes à vos suffrages. Je crois qu’il faut ici en citer le texte, pour savoir de quoi on parle :

 

1) Les communistes décident d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon, considérant qu’un rassemblement peut s’opérer avec cette candidature et qu’elle porte une grande partie des propositions de la gauche alternative à l’austérité. Tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel en conservant leur autonomie, critique et constructive, et travailleront à un cadre collectif de campagne élargi afin d’œuvrer à la construction d’un rassemblement le plus large possible.

 

2) Les communistes décident de présenter une candidature issue de leurs rangs, considérant qu’elle est le moyen de porter dans le débat nos propositions et notre démarche de rassemblement. Des camarades sont disponibles. Cette candidature pourrait, si la situation l’exige, sur la base d’un accord politique et après consultation des adhérent-e-s, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons. Si cette option est retenue, le Conseil national soumettra le choix d’une candidature à la ratification des communistes.

 

On admirera le style tarabiscoté dans lequel ces deux options sont rédigées. Celui-ci ne fait que traduire le désarroi de la direction du PCF, et ses tentatives désespérées d’aboutir à des décisions qui évitent une rupture interne. Car il ne faut pas à mon avis faire l’erreur de croire que la direction du PCF a une position pour ou contre Mélenchon. La direction du PCF est d’abord et avant tout gardienne de l’unité du Parti. Or, Pierre Laurent est parfaitement conscient de l’état de son organisation : un parti féodalisé, avec une direction nationale faible et des « barons » et « notables » qui font la pluie et le beau temps localement. Certains de ces barons ont déjà donné leur cœur à Mélenchon – pour des raisons nobles ou moins nobles (2), peu importe. D’autres y sont farouchement opposés. Une décision tranchée, quelle qu’elle soit,  risque donc de provoquer une scission, avec des départs, des ruptures. C’est ce que la direction veut éviter à tout prix. D’où une rédaction qui finalement ne ferme aucune porte. Si la première option est choisie, ceux qui veulent soutenir Mélenchon seront contents, les autres pourront se cacher derrière « l’autonomie critique et constructive » et le « cadre de campagne élargi » pour faire un peu ce qu’ils veulent. Si la deuxième option l’emporte, on présentera un candidat qu’on pourra ensuite éventuellement retirer pour soutenir Mélenchon si la pression devient trop forte.

 

Cela ne veut pas dire que les deux options soient équivalentes. Même si la direction du PCF a cherché à garder les portes ouvertes et atténuer la portée du choix, le choix est réel. Et sur ce choix repose à mon avis l’avenir du PCF.

 

Disons-le tout de suite, la première option repose sur une double illusion qui me semble non seulement fausse, mais dangereuse. Celle qui consiste à croire « qu’un rassemblement peut s’opérer avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon » et que les communistes pourront « porter cet appel en conservant leur autonomie critique et constructive ».

 

Les militants communistes, le PCF en général poursuit depuis sa fondation une logique de rassemblement. On peut dire que cette logique est construite dans la logique des partis communistes issus de la matrice léninistes en général : le léninisme conçoit le Parti comme une organisation de masses, et non comme un groupuscule qui, pour utiliser l’image gauchiste, « est une étincelle qui met le feu à la plaine ». Il ne s’agit pas de constituer un groupuscule de « purs », mais d’encadrer et d’organiser les masses. Le PCF est donc fidèle à sa tradition en cherchant le rassemblement. Mais le rassemblement ne se fait jamais sur le mode « suivez mon panache blanc ». Le rassemblement implique un travail de discussion, de conviction, de compromis entre différentes visions. On ne rassemble pas les gens en leur disant « ralliez-vous à nous, qui savons ce qui est bon pour vous ». On ne rassemble pas en écrasant les opinions de l’autre. On rassemble au contraire en démontrant une capacité d’écoute et de prise en compte des différents points de vue, une capacité d’élaborer des compromis. L’histoire du PCF est remplie de tels compromis, de « la main tendue aux chrétiens » au « programme commun » – dont il ne faut pas nier le caractère rassembleur, même si le PCF n’a pas su anticiper et gérer sa rupture – en passant par les accords du Front Populaire et ceux passés avec les gaullistes dans la Résistance et la Libération. Et à chaque fois, le rassemblement s’est fait non pas autour d’une intransigeance, mais d’une capacité de s’accorder sur un programme d’action fruit de concessions réciproques.

 

Loin de moi l’idée de contester la logique du rassemblement. Mais je crois sincèrement qu’on fait une énorme erreur en pensant que la candidature de Jean-Luc Mélenchon peut se placer dans une logique de rassemblement. Qui dit rassemblement dit compromis, dit concessions. Et Mélenchon a clairement indiqué qu’il n’est prêt ni aux uns, ni aux autres. Avec Mélenchon, il n’y a rien à discuter. Ni sa candidature personnelle, ni son programme, ni ses thèmes de campagne, ni son identité visuelle, ni la « charte » qu’il entend imposer aux élus sous son étiquette. Rien n’est discutable : on se soumet, ou on s’en va. Ce n’est pas un « rassemblement » qui est proposé, c’est un ralliement suivi d’une vassalisation. Et ne vous faites aucune illusion, cela ne changera pas. Si Mélenchon n’a offert aucune concession après le vote de la Conférence nationale du PCF, ce n’est pas après que le PCF lui aura accordé son soutien qu’il le fera.

 

La deuxième illusion est celle de croire que le PCF pourra soutenir Mélenchon tout en conservant une autonomie dans la campagne. Disons le tout de suite, c’est totalement absurde. Dès que le PCF aura déclaré qu’il soutient Mélenchon, il n’aura plus aucune visibilité. Parce que dans une campagne présidentielle, c’est le candidat qui est interviewé par les gazettes, invité sur les plateaux de télévision. Et s’il n’y va pas personnellement, c’est lui et lui seul qui désigne ses représentants. Croyez-vous vraiment qu’il fera des cadeaux au PCF, qu’il enverra Pierre Laurent ou André Chassaigne sur un plateau pour qu’ils expriment leur vision « critique » de sa campagne ? Vous croyez au père Noël ?

 

Quant au programme… imagine-t-on vraiment expliquer aux électeurs que les communistes veulent développer l’atout qu’est notre industrie nucléaire, et que pour cette raison ils invitent à voter pour un candidat dont le programme propose explicitement la sortie du nucléaire ? Pensez-vous vraiment, chers militants communistes, que les citoyens comprendront quelque chose à ce discours ? Non, bien sur. Le PCF sera obligé de s’aligner sur le programme des « insoumis » et taire ses différences, son originalité, sans quoi les médias profiteront pour enfoncer un coin et le PCF sera accusé de saboter la campagne.

 

Et à la fin du processus, le PCF disparaîtra des radars. Sans candidat pour apparaître dans les fenestrons, sans possibilité de défendre un programme, sans même être présent sur l’identité visuelle du candidat, il sera oublié. La campagne se passera sans lui. Et lorsqu’il faudra le faire réapparaître pour les législatives de juin… bonjour les dégâts.

 

Reste donc la deuxième solution. Celle d’un candidat communiste. Il ne faut pas là non plus se dissimuler les difficultés. D’abord, on part tard, dans un paysage qui est déjà en partie figé. Un candidat communiste n’aura pas la tâche facile pour se faire une place, d’autant plus que la direction du PCF n’a pas conduit une véritable réflexion sur la question et part un peu de zéro. Le candidat choisi, quel qu’il soit, a des grandes chances de faire autour de 2%. Et alors ? Est-ce si grave ? Je ne le pense pas : tout le monde est au courant de la faiblesse du PCF. A rien ne sert donc de prétendre se faire plus gros que le bœuf en cachant les réalités sous le tapis. Mieux vaut démontrer une capacité réelle à mobiliser 2% de l’électorat que de refuser de se compter de peur de prendre une veste. Et puis, une « divine surprise » est toujours possible, et rien ne permet de dire qu’une mobilisation des communistes autour d’un candidat qui porte leur message ne puisse aboutir à un résultat très honorable.

 

La campagne coûtera cher ? Oui, et avec peu de chances d’être remboursé. Il faudra donc faire avec le travail militant et tenir fermement les dépenses. Notez tout de même que LO ou le NPA présentent des candidats, et que leur surface financière est encore plus réduite. Mais la question du financement se posera exactement dans les mêmes termes si première option est choisie (1). Et il ne faut pas se faire d’illusions : les frais de campagne encourus par le PCF au profit de Mélenchon ne seront jamais remboursés – tout simplement parce que les règles aujourd’hui impliquent que tout remboursement va au candidat. On a vu en 2012, alors que le Front de Gauche était vivant, que le PG n’avait hésité à laisser l’ardoise intégralement au PCF. On voit mal pourquoi il agirait différemment aujourd’hui.

 

Mais surtout, il faut penser à la suite. Laissons de côté les délires qui voient Mélenchon au deuxième tour, voire élu président de la République. Le plus probable, c’est qu’on ait la droite à l’Elysée en mai. La question qui se posera sera donc celle du rapport de forces après la présidentielle. Et de ce point de vue, la deuxième option est clairement bien plus favorable pour le PCF que la première. Ayant existé pendant la présidentielle, le PCF abordera en bien meilleure position les législatives. Le choix de la première option conduirait à une situation paradoxale : non seulement le PCF se sera effacé médiatiquement pendant la présidentielle, mais aura contribué par sa campagne à renforcer une personnalité qui ensuite usera de ce résultat pour investir des candidats « France Insoumise » contre les candidats communistes…

 

Voilà donc ce que j’en pense de ces deux options. Pour moi, le choix qui préserve le mieux l’avenir est clair :  c’est celui qui permet aux communistes de porter devant les citoyens leurs propositions portées par le candidat qu’ils se seront choisis, et non d’être les supplétifs d’un candidat qui refuse toute discussion avec eux.

 

Maintenant, aux militants de décider.

 

 

Descartes

 

 

(1) A moins que la direction du PCF ait déjà prévu que la « campagne autonome » de soutien à Mélenchon sera faite à minima ?

(2) Je ne leur jette pas la pierre… il faut bien vivre. N'est ce pas Francis ?

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55 réponses à Lettre aux militants communistes… et à ceux qui se soucient de l’avenir du PCF

  1. Coma81 dit :

    Pierre Laurent pense que « Le PCF est aujourd’hui la force qui tient la gauche debout. » ; Descartes est un peu plus mesuré : tout le monde est au courant de la faiblesse du PCF. A rien ne sert donc de prétendre se faire plus gros que le bœuf en cachant les réalités sous le tapis. Mieux vaut démontrer une capacité réelle à mobiliser 2% de l’électorat”. Continuer à survivre coûte que coûte. Quel est le projet politique derrière ? Quelle est la ligne ? Rien. Le néant. De toute façon on ne parle plus politique au PCF. On parle stratégie de survie.

    Pour ma part, je prie pour que communistes rejettent un soutien à Mélenchon qui contribuerait à brouiller son discours souverainiste et populiste.

    • Descartes dit :

      @ Coma81

      [Quel est le projet politique derrière ? Quelle est la ligne ? Rien. Le néant. De toute façon on ne parle plus politique au PCF. On parle stratégie de survie.]

      Beh… la survie, ça a quand même son importance. Pensez-vous que le PCF sera en meilleure posture pour « parler politique » lorsqu’il sera mort ? Personnellement, j’en doute.

      Si on cherche à chaque pas à résoudre tous les problèmes d’un coup, on ne s’en sortira jamais. Aujourd’hui le débat ne porte pas sur une ligne ou sur un projet, mais sur un choix tactique et stratégique. Il faut donc faire le choix qui permet le mieux de préserver l’avenir, et notamment les capacités à engager ce travail sur le « projet politique » que vous appelez de vos vœux. Je le dis d’ailleurs dans mon texte : parce que ce travail n’est pas fait, un candidat PCF a peu de chances de dépasser de beaucoup les 2%. Comment voulez-vous attirer l’électorat populaire avec un discours vaguement « sociétal », vaguement eurolâtre, qui se contente d’énoncer des principes moralisateurs sans en tirer aucune conclusion concrète ?

      [Pour ma part, je prie pour que communistes rejettent un soutien à Mélenchon qui contribuerait à brouiller son discours souverainiste et populiste.]

      Je n’ai pas très bien compris cette remarque. Qui « contribuerait à brouiller » le discours de qui ?

    • Coma81 dit :

      @ Descartes
      [Je n’ai pas très bien compris cette remarque. Qui « contribuerait à brouiller » le discours de qui ?]

      Il se trouve que Mélenchon tente péniblement de construire un discours souverainiste (sortie des traités européens) et populiste (rejet de l’étiquette de “gauche”). Certains le jugeront crédible, d’autres non. L’évolution du discours est toute récente : elle date de la rupture avec le PCF fin 2015. Pour rien au monde je ne veux un retour en arrière sur ces questions et je crains comme la peste toute alliance avec un PCF européiste et “pour le rassemblement à gauche”.

    • Descartes dit :

      @ Coma81

      [Il se trouve que Mélenchon tente péniblement de construire un discours souverainiste (sortie des traités européens)]

      Je sais qu’on propage chez Mélenchon la légende comme quoi le Petit Timonier serait un souverainiste frustré que le méchant PCF a obligé à tenir un discours eurolâtre alors qu’il pense l’inverse. Mais c’est faux, et toute la trajectoire de Mélenchon le montre. N’oubliez jamais que les années formatives de Mélenchon se déroulent à côté de Mitterrand, à qui il voue encore aujourd’hui une admiration sans bornes. Et quel est le grand œuvre de Mitterrand, celui qui de son aveu même devait lui garantir une place dans l’Histoire ? La construction européenne dont le Traité de Maastricht devait être le couronnement.

      J’ai connu Mélenchon en 1992. Je me souviens de son enthousiasme pour défendre ce traité qui a ouvert toutes grandes aux politiques libérales, et qu’il qualifiait à l’époque de « compromis de gauche ». Il a changé de discours depuis, bien sur… mais ses idées sont restées les mêmes. Ce qu’il reproche au traité, ce n’est pas d’avoir mis en place des institutions supranationales, mais d’avoir mis en place ces institutions-là. Il croit toujours qu’avec d’autres institutions – toujours supranationales – une Europe « sociale et écologique » serait possible. Il n’a toujours pas compris que c’est la supranationalité elle-même qui conduit forcément à une Europe de la compétition ultra-libérale, tout simplement parce que les frontières nationales constituent le seul obstacle à la mise en compétition généralisée.

      Et d’ailleurs, si vous ne me croyez pas, allez consulter la déclaration du « sommet du Plan B » de Copenhague, dont Mélenchon est le grand animateur. Pas un mot dans la conclusion sur la question de la souveraineté, pas plus que sur la supranationalité. En fait, Mélenchon n’a rien d’un « souverainiste ». C’est un eurolâtre, sauf qu’au lieu de croire en « cette Europe » il croit dans « l’autre Europe ».

      Je pense que vous faites erreur. Mélenchon essaie péniblement – et désespérément – de NE PAS construire un discours souverainiste. Le problème qui se pose à lui est qu’alors qu’il est resté un indécrottable eurolâtre à la manière de Mitterrand, ses troupes sont, elles, beaucoup plus radicalisées. Il suffit d’aller à des réunions des insoumis pour le constater : le sujet sur lequel la position de Mélenchon a le plus de mal à passer, c’est la question européenne avec ce galimatias incompréhensible de « plan A/plan B », de « désobéissance ». Les gens ont en effet du mal à comprendre pourquoi on n’appelle pas un chat un chat, pourquoi on ne parle pas directement de sortie de l’Euro ou de dénonciation des traités. Mais voilà, Mélenchon ne veut pas du « souverainisme »…

      [Certains le jugeront crédible, d’autres non.]

      Au-delà de la « crédibilité », je le juge surtout insincère.

      [L’évolution du discours est toute récente : elle date de la rupture avec le PCF fin 2015.]

      Non. L’évolution du discours date de la crise grecque, fin 2014 – c’est d’ailleurs de cette époque que date la terminologie « plan A/plan B ». C’est que l’échec de Tsipras a secoué les partisans de « l’autre Europe ». Beaucoup ont été convaincus qu’ils avaient fait fausse route, et qu’il fallait remettre en cause le dogme même de la supranationalité. Le changement de discours de Mélenchon tient beaucoup plus à ce revirement de sa propre base qu’à une quelconque rupture avec le PCF.

      [Pour rien au monde je ne veux un retour en arrière sur ces questions et je crains comme la peste toute alliance avec un PCF européiste et “pour le rassemblement à gauche”.]

      Si vous croyez que Mélenchon a renié son « européisme » d’antan, vous allez au devant de très graves déceptions. Sur ce point, Mélenchon et le PCF sont parfaitement d’accord…

  2. frdricb59 dit :

    “Si la deuxième option l’emporte, on présentera un candidat qu’on pourra ensuite éventuellement retirer pour soutenir Mélenchon si la pression devient trop forte.” Non, la porte de sortie envisagée en cas de retrait de la candidature de Chassaigne, c’est Montebourg et non Mélenchon.

    • Descartes dit :

      @frdricb59

      [Non, la porte de sortie envisagée en cas de retrait de la candidature de Chassaigne, c’est Montebourg et non Mélenchon.]

      Ce n’est pas ce qui est écrit. Je cite: “Cette candidature pourrait, si la situation l’exige, sur la base d’un accord politique et après consultation des adhérent-e-s, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons”. Je ne vois nullement le mot “Montebourg” là dedans. Le texte laisse donc, comme je l’ai écrit, toutes les portes ouvertes pour retirer la candidature communiste et soutenir un autre candidat, qui pourrait être Montebourg, mais aussi Mélenchon, et pourquoi pas un troisième larron.

  3. luc dit :

    Les résultats seront connus dimanche soir?
    Pourtant le vote commence Jeudi,il est à craindre de grosses magouilles comme durant les congrès autour de
    2007,les Comiés unitaires anti-libraux,et au fdg.
    Alea jacta est!

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Les résultats seront connus dimanche soir? Pourtant le vote commence Jeudi,il est à craindre de grosses magouilles comme durant les congrès autour de 2007,les Comiés unitaires anti-libraux,et au fdg.]

      Je ne me souviens pas qu’il y ait eu de “grosses magouilles” sur les votes ces dernières années. La dernière consultation vraiment “magouillée” fut la seconde candidature présidentielle de R. Hue, dont les résultats n’ont d’ailleurs jamais été publiés. Depuis, je ne me souviens pas qu’il y ait eu de réclamations sérieuses déposées, et d’ailleurs les résultats ont à chaque fois été conformes au réflexe “légitimiste” des militants communistes. On verra si c’est le cas aujourd’hui…

      [Alea jacta est!]

      En même temps, je suis fataliste. Si les militants communistes votent pour le soutien à Mélenchon, ils donneront raison à ceux qui disent que le PCF est déjà mort politiquement, et qu’il n’agit plus que par réflexe. J’en serai désolé, mais j’en tirerai la conclusion que l’avenir se construit ailleurs. Si le PCF refuse l’asservissement à l’égo-candidat, cela prouvera qu’il y a encore quelque chose à récupérer dans la “vieille maison”…

  4. Lucien dit :

    Mais en quoi la situation est elle différente de 2012? Le PCF n’a pas disparu après 2012. Faire un beau discours sur le rassemblement de la classe ouvrière organisée etc… pour finir par dire que c’est mieux de faire 2% dans le cas présent, ça sonne très trotskiste comme logique, pire, on a exactement le même genre de discours de rassemblement qui couvre une pratique sectaire chez les gauchistes ‘antifas’ (honnêtes ou pas c est un autre débat) qui polluent l’extreme-gauche française. Je ne comprends pas comment c est possible de combiner la peur que le PCF disparaisse en s’alliant avec Mélenchon avec la croyance que ce sera quand meme un drame pour la classe ouvrière, surtout de la part de quelqu’un qui l a quitté. Si le PCF est vraiment en phase terminale, pourquoi cette organisation est elle encore importante? Je ne connais pas Francis mais c est assez gros de dire que la vénalité est du côté pro-mélenchon quand les autres servent la soupe au PS pour avoir des places de 5e couteaux sur les listes électorales.

    Enfin bref, un avis différent de Jean Ortiz

    https://www.legrandsoir.info/pourquoi-je-voterai-pour-jean-luc-melenchon.html

    • Descartes dit :

      @ Lucien

      [Mais en quoi la situation est elle différente de 2012?]

      Excellente question. Et bien, faisons la liste des différences – en faisant l’hypothèse d’un soutien à Mélenchon:

      1) Sur la candidature : en 2012, les différentes formations du Front de Gauche ont débattu en toute transparence du choix du candidat. Jean-Luc Mélenchon a proposé sa candidature, tout comme André Chassaigne et André Gérin. Les militants communistes ont pu se prononcer librement. En 2017, Mélenchon décide qu’il sera candidat quoi qu’il arrive. Les militants communistes n’ont plus qu’à se soumettre ou se démettre.

      2) Sur le programme : en 2012, le programme a été discuté entre les formations du Front de Gauche, puis voté par les instances démocratiques des différentes organisations. En 2017, le programme a été élaboré par un petit groupe choisi par Mélenchon, et sa rédaction finale approuvée par le seul Mélenchon. Il a été ensuite « confirmé » par un vote bloqué sur Internet sans le moindre contrôle.

      3) Sur les thème de campagne : en 2012, ceux-ci ont été arrêtés en commun. En 2017, ils auront là encore été choisis par Mélenchon, les internautes étant appelés à en décider l’ordre. Là encore, les organisations partenaires n’ont pas leur mot à dire.

      4) Sur la campagne : En 2012, la charte graphique a été choisie collectivement, et faisait place à côté du logo « Front de Gauche » aux logos des différentes organisations. En 2017, la campagne se fera avec la charte graphique de la « France Insoumise », décidée là encore par le seul Mélenchon, et qui ne fait aucune place aux différentes organisations.

      5) Sur les élections législatives : En 2012, les investitures ont été le résultat d’un processus démocratique, avec un accord national entre les différentes composantes du Front qui ont été déclinés sur le plan local. En 2017, c’est Mélenchon qui décidera des investitures : soit directement, comme il l’a fait lors de la Convention en présentant les « 20 premiers candidats », soit par l’intermédiaire d’une « commission électorale » dont bien entendu il désignera les membres à sa convenance. Et seuls pourront être investis les candidats qui accepteront de signer une « charte » qui les engage à porter le programme décidé par Mélenchon, à faire la campagne sur la charte graphique décidée par Mélenchon, et dans l’éventualité où ils seraient élus, de se conformer à une discipline absolue là aussi fixée par Mélenchon. Et cette « charte », décidée là encore par le Grand Leader, n’est pas soumise à discussion.

      Je pense que cet ensemble de différences montre qu’on n’est pas du tout dans la situation de 2012. En 2012, le Front de Gauche est un cartel d’organisations démocratiques, où les décisions sont prises en commun – du moins c’est là l’objectif – après discussion et éventuel compromis. En 2017, c’est un homme – entouré d’une toute petite cour de fidèles – qui décide de tout. Et qui entend enlever toute visibilité aux organisations qui le soutiendront.

      [Le PCF n’a pas disparu après 2012.]

      Non, mais ce n’est pas passé loin. Il a perdu la moitié de ses députés, et ce n’est que grâce au soutien de quelques élus d’outre-mer qu’il a pu conserver un groupe à l’Assemblée nationale.

      [Faire un beau discours sur le rassemblement de la classe ouvrière organisée etc… pour finir par dire que c’est mieux de faire 2% dans le cas présent, ça sonne très trotskiste comme logique,]

      Qu’est ce qu’il y a de « trotskyste » là dedans ? Il ne s’agit pas de refuser le rassemblement, au contraire. Mais il s’agit aussi de tirer les conclusions du fait que le rassemblement avec les « insoumis » est tout bonnement impossible, puisque les « insoumis » refusent de discuter et ne sont intéressés que par un ralliement inconditionnel. Je veux bien que le PCF soit « rassembleur pour deux », mais il y a tout de même des limites.

      Et si le choix est la soumission sans conditions à un candidat pour faire 15% ou présenter son propre candidat pour faire 2%, que faut-il choisir ? Personnellement, si le but est de faire le meilleur score sur un candidat qui veut votre vassalisation, qui porte un programme dans lequel vous n’avez pas voix au chapitre, et qui refuse toute discussion… et bien, autant soutenir Fillon ou MLP, qui dépasseront les 25%…

      [pire, on a exactement le même genre de discours de rassemblement qui couvre une pratique sectaire chez les gauchistes ‘antifas’ (honnêtes ou pas c est un autre débat) qui polluent l’extreme-gauche française.]

      Absolument pas. Contrairement aux « groupuscules », je suis pour le rassemblement – et pour un rassemblement large. Mais je n’ai pas de vocation christique en la matière. Je ne pense pas que le PCF doive renoncer à ses élus, à son programme, à son projet, à sa visibilité au nom du rassemblement simplement parce que l’autre partie refuse de discuter. Et puis, puisqu’on parle de « rassemblement », pourquoi chercher le rassemblement avec Mélenchon plutôt qu’avec Poutou, Arthaud ou Montebourg ? S’il s’agir de se rallier à un candidat, un projet, une campagne sans avoir son mot à dire, pourquoi choisir celle-là ? Parce qu’elle a plus de voix ?

      [Je ne comprends pas comment c’est possible de combiner la peur que le PCF disparaisse en s’alliant avec Mélenchon avec la croyance que ce sera quand même un drame pour la classe ouvrière, surtout de la part de quelqu’un qui l’a quitté. Si le PCF est vraiment en phase terminale, pourquoi cette organisation est elle encore importante?]

      C’est très simple. Ce n’est pas moi qui a quitté le PCF, c’est le PCF qui m’a quitté. Le parti a choisi une orientation en rupture avec son histoire que je trouve dangereuse et même désastreuse, et qui l’a conduit à distendre ses liens avec les couches populaires pour devenir une organisation largement dominée par les « classes moyennes ». Dans ces conditions, je ne me sens pas capable de porter le programme du PCF, et je ne suis pas motivé pour dépenser le peu de temps qui me reste à travailler dans une organisation où les idées que je défend ne sont pas – ne sont plus – écoutées.

      Cela étant dit, le PCF conserve un capital historique et politique important. Si l’on devait demain reconstruire un parti défendant les intérêts des couches populaires, c’est probablement à partir de ce capital qu’on le ferait plus facilement. Sa disparition aboutirait à la dispersion et à la perte de cette richesse, de cette mémoire militante, de cette histoire. Je ne pense pas que cela serait dans l’intérêt des couches populaires.

      [Je ne connais pas Francis mais c est assez gros de dire que la vénalité est du côté pro-Mélenchon quand les autres servent la soupe au PS pour avoir des places de 5e couteaux sur les listes électorales.]

      Personnellement, j’établis une hiérarchie entre ceux qui vont à la soupe en étant respectueux des décisions démocratiques de leurs camarades, et ceux qui vont à la soupe en les trahissant. Que voulez-vous, comme disait je ne sais plus qui, « les ennemis, on les emprisonne, les traîtres, on les fusille ».

      [Enfin bref, un avis différent de Jean Ortiz (…)]

      Avis très respectable, mais qui s’adresse à l’émotion plutôt qu’à la raison. Voici un exemple : « Quant à ceux qui ont peur que Jean-Luc Mélenchon avale les communistes, je leur dis qu’il lui faudra un gosier très large pour m’avaler. Je suis bien dans mes baskets, fier de mon identité communiste, du combat des communistes, de leur Histoire avec à la fois l’héroïsme et les drames que l’on connaît. Je rentre d’Albacete, ville de ma famille, où étaient cantonnées les internationalistes Brigades internationales… »

      En quoi cette bravade répond à la question posée ? Ortiz est peut-être très bien dans ses baskets, très fier de son identité communiste. Mais lorsque le PCF n’aura plus d’élus, plus de sous, plus de personnalité reconnaissable par les électeurs, à quoi servira la grande fierté d’Ortiz et son confort dans ses baskets ?

      Je suis curieux de voir ce que fera Ortiz si les militants du PCF votent en majorité pour une candidature communiste. Parce que le respect des décisions prises démocratiquement, c’est aussi ça, « l’identité communiste » dont il est, à juste titre, si fier.

  5. luc dit :

    Phobie numérique ou pas,il me semble que mon précédant post,ne vous est pas parvenu?
    Le résultat du vote sera serré.
    Ce qui me touche,c’est que les historiques bling bling,du grand PCF Laurent,Buffet,Leroy,Ortiz,J.Fort etc.. appellent à soutenir Mélenchon.
    Les militants attachés au PCF parti de masse,Dimicoli,Marchand,Karman,Poly,Gerin,et des dizaines de milliers de militants à la base,issues de familles où le PCF se vit de générations en générations,veulent sauvegarder l’outil PCF en s’assurant que Chassaigne soit candidat aux présidentielles.
    Dans ma section de Meurthe et Moselle,le vote Mélenchon sera trés important car la fédé milite pour à fond la caisse…
    Pourquoi d’aprés vous de Brossat,à Laurent en passant par Darreville ,Coppola et DeAlmeida,ces dirigeants du PCF,âgés d’à peine Quarante à cinquante ans,privilégient ils l’effacement du PCF aux présidentielles?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Phobie numérique ou pas,il me semble que mon précédant post ne vous est pas parvenu?]

      Tout ce qui m’est parvenu est maintenant publié…

      [Le résultat du vote sera serré.]

      Je ne sais pas. La situation ne s’étant jamais présentée auparavant, il est difficile de faire des pronostiques. Ca doit être la première fois dans l’histoire du PCF que deux instances – le Secrétaire national et la Conférence nationale – recommandent des votes différents.

      [Ce qui me touche, c’est que les historiques bling bling, du grand PCF Laurent, Buffet, Leroy, Ortiz, J.Fort etc.. appellent à soutenir Mélenchon.]

      C’est un peu injuste de mettre Leroy dans ce paquet. Les autres sont des « bébés Hue ». Leroy, c’est un peu plus compliqué.

      [Dans ma section de Meurthe et Moselle, le vote Mélenchon sera très important car la fédé milite pour à fond la caisse…]

      Ca, c’est un grand classique… il sera intéressant de regarder la distribution géographique des votes.

      [Pourquoi d’après vous de Brossat, à Laurent en passant par Darreville, Coppola et De Almeida, ces dirigeants du PCF, âgés d’à peine quarante à cinquante ans, privilégient ils l’effacement du PCF aux présidentielles?]

      Parce qu’ils sont fainéants. Intellectuellement, je veux dire. Le soutien à Mélenchon, c’est la solution de facilité. On signe le chèque, et quelqu’un d’autre s’occupe de tout. Pas la peine de réflechir, de monter une campagne, un programme… Mais aussi parce que ces « barons » pensent chacun pouvoir tirer son épingle du jeu localement, grâce à leurs réseaux, et n’attendent rien – ou se désintéressent pure et simplement – du national. Il faut bien comprendre que le PCF est une structure féodalisée. Laurent – et cette affaire l’a bien montré – n’a guère d’autorité : il n’est qu’un roi faible qui doit composer avec les Grands du royaume alors que les paysans – les militants – se révoltent épisodiquement.

      Mais les Darréville et les Coppola se trompent en croyant que Marseille est une république indépendante, et que les législatives sont décorrélées des présidentielles. Si Mélenchon fait un bon résultat avec un PCF qui se sera totalement effacé pendant les présidentielles, il aura la main sur les investitures pour les législatives et ses candidats dynamiteront les « notables » communistes, même dans les rares circonscriptions « éligibles »… remarquez, je me demande si cela les intéresse : on est arrivé au point ou la conquête d’un canton suffit à leurs ambitions.

    • dudu87 dit :

      “Parce qu’ils sont fainéants. Intellectuellement, je veux dire” Vous dites Descartes.
      Pas seulement!!! Ils ne vont plus au contact des travailleurs dans les entreprises, il n’y a plus d’ouvriers capable de leur donner des “coups pieds au c…” pour leur faire comprendre que le PCF ne leur appartient pas mais qu’il devrait appartenir à la classe ouvrière. Il n’y a plus de liaison entre syndicat et politique. A Gérin était avant tout un militant syndicaliste CGT chez Berliet et il savait ce qu’était la lutte contre un patron de combat, il savait ce qu’était de travailler dans une forge, “le ventre aux fortes chaleurs et le dos au froid”. Bien sûr, il y avait le Popaul Berliet mais surtout, tous ses “affidés” très zélés (cadres, agents de maitrise…) qui le représentaient, nous pouvons dire que c’était la classe moyenne actuelle. Vous croyez que c’est du passé??? Maintenant, la “communication” et “la participation par objectif” sont à la mode et le fond est le même, la culpabilisation et l’isolement du salarié.

  6. El Diablo dit :

    Quitte à présenter un candidat, le PCF devrait se tourner vers une candidature ancrée dans le monde du travail , un militant syndical par exemple – Il reste que l’axe probable de la campagne autour de l’idée de “refonder l’europe” (terrain déjà plus ou moins occupé par les candidats gauchistes) ne peut faire espérer un résultat autre que marginal. Un PCF éclairant sur les enjeux européens capables d’envisager une sortie de cette prison des peuples qu’est l’UE pourrait tirer son épingle du jeu, y compris en mordant sur une partie de l’électorat Le Pen…Mais bon “faut pas rêver” ! Salut et fraternité

    • Descartes dit :

      @ El Diablo

      [Quitte à présenter un candidat, le PCF devrait se tourner vers une candidature ancrée dans le monde du travail, un militant syndical par exemple]

      Je ne suis pas d’accord. Il ne faut pas mélanger le syndical et le politique. Le fait d’être militant syndical n’est donc pas un critère de choix pertinent. Prendre un candidat qui ait travaillé en usine serait une bonne chose, mais le fait qu’il soit militant syndical n’entre pas en ligne de compte.

      [Il reste que l’axe probable de la campagne autour de l’idée de “refonder l’europe” (terrain déjà plus ou moins occupé par les candidats gauchistes) ne peut faire espérer un résultat autre que marginal.]

      Oui. A supposer même que cette refondation fut possible – ce que je ne pense pas – il est clair qu’aujourd’hui les couches populaires ne sont pas prêtes à entendre ce discours. Et un parti de masse doit toujours partir de ce que les gens ont dans la tête s’il veut être audible.

      [Un PCF éclairant sur les enjeux européens capables d’envisager une sortie de cette prison des peuples qu’est l’UE pourrait tirer son épingle du jeu, y compris en mordant sur une partie de l’électorat Le Pen…Mais bon “faut pas rêver” !]

      Mais si, mais si. Le problème est qu’un PCF qui adopterait une position souverainiste – qui était la sienne jusque dans les années 1980, rappelons-le – entrerait fatalement en conflit avec les « classes moyennes »… et ça, ce serait une révolution.

      [Salut et fraternité]

      A toi aussi, camarade.

    • El Diablo dit :

      …Dans les réunions du PCF il y a surtout des “cheveux gris” il faut bien le dire. En fait, l’électorat potentiel de ce parti ce sont les abstentionnistes des milieux populaires, notamment les jeunes, souvent d’ailleurs non inscrits sur les listes électorales. Reste que je ne vois pas en quoi une bonne argumentation contre l’UE et l’euro “heurterait” les couches moyennes . A ce propos, regardez le succès grandissant des conférences de F.Asselineau de l’UPR et la composition sociale de ses assistances…Bonne soirée à vous

    • Descartes dit :

      @ El Diablo

      [Dans les réunions du PCF il y a surtout des “cheveux gris” il faut bien le dire. En fait, l’électorat potentiel de ce parti ce sont les abstentionnistes des milieux populaires, notamment les jeunes, souvent d’ailleurs non inscrits sur les listes électorales.]

      Pourquoi viser en priorité « les abstentionnistes » ? Il me semble bien plus intéressant de viser les votants des milieux populaires, parce que eux s’intéressent déjà aux questions politiques. Il est toujours beaucoup plus dur de s’adresser aux abstentionnistes.

      [Reste que je ne vois pas en quoi une bonne argumentation contre l’UE et l’euro “heurterait” les couches moyennes.]

      Parce que ce sont les « classes moyennes » qui profitent le plus de l’UE et l’Euro. Ce sont elles qui voyagent, qui peuvent entamer des carrières à l’étranger pour « vendre » leurs compétences et diplômes là où c’est le plus rentable. Ce sont elles qui consomment le plus, et qui bénéficient donc le plus des produits bon marché fabriqués par des usines délocalisées…

      [A ce propos, regardez le succès grandissant des conférences de F.Asselineau de l’UPR et la composition sociale de ses assistances…]

      Oui, enfin, le « succès grandissant » veut dire qu’au lieu de trois pelés et deux tondus ce sont trois pelés et quatre tondus, ou l’inverse. D’ici à ce que l’UPR devienne un parti de masse… Dans quelque classe que ce soit, vous trouverez toujours quelques individus qui se laissent guider par leur raison abstraite plutôt que leur intérêt. Après tout, Marx et Engels étaient des bourgeois. Mais ce type là est toujours extrêmement minoritaire.

  7. El Diablo dit :

    Je ne comprends pas bien cette dernière observation – Les “couches moyennes” (d’ailleurs en voie de paupérisation) considérées dans leur ensemble ne constitue pas (plus) l’électorat socle du PCF qui conserve de vrais soutiens dans les catégories C et B de la fonction publique mais peu dans le salariat du privé. Le déficit se situe dans les couches populaires (qui votaient Marchais pour faire court) aujourd’hui réfugiées dans l’abstention ou tentés par le vote Le Pen – Ces électeurs potentiels auraient sans doute voté le “Brexit” si étaient britanniques. Français, un discours anti UE progressiste bien argumenté de la part du PCF serait seul capable les faire revenir aux urnes…

    • Descartes dit :

      @ El Diablo

      [Je ne comprends pas bien cette dernière observation – Les “couches moyennes” (d’ailleurs en voie de paupérisation) considérées dans leur ensemble ne constitue pas (plus) l’électorat socle du PCF qui conserve de vrais soutiens dans les catégories C et B de la fonction publique mais peu dans le salariat du privé.]

      Quand on regarde la géographie électorale du PCF, on est au contraire obligé de noter l’importance prise par les « classes moyennes ». Et c’est encore plus net lorsque vous allez à des réunions de militants. Qu’est ce que vous y trouvez ? Des professeurs (du secondaire comme de l’université), des cadres supérieurs du secteur public, des professions libérales (consultant, avocat, infirmière libérale)… Si vous ne me croyez pas, regardez le pedigrée des dirigeants communistes de moins de 40 ans.

      [Le déficit se situe dans les couches populaires (qui votaient Marchais pour faire court) aujourd’hui réfugiées dans l’abstention ou tentés par le vote Le Pen – Ces électeurs potentiels auraient sans doute voté le “Brexit” si étaient britanniques. Français, un discours anti UE progressiste bien argumenté de la part du PCF serait seul capable les faire revenir aux urnes…]

      Je suis d’accord. Mais comme je vous l’ai dit, ce discours heurterait les « classes moyennes »…

    • Antoine dit :

      @El Diablo, bonjour

      > Les “couches moyennes” (d’ailleurs en voie de paupérisation)

      On peut se poser la question… Ce slogan des classes moyennes “en voie de paupérisation” revient souvent dans le discours politique, mais je n’ai pas trouvé de statistique montrant la dite paupérisation. Au pire, les revenus des classes moyennes aurait peut-être tendance à stagner plutôt qu’à augmenter continuellement, mais seuls les premiers déciles (donc les classes populaires) semblent réellement souffrir de la crise.

      Par exemple, si vous téléchargez le tableau disponible ici : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2417897 , vous verrez que seul le niveau de vie du 1er décile a baissé, en euros constants, entre 2003 et 2014. En 2003, on ne vivait pas mal : si les revenus de 90% de la population se sont améliorés depuis, il est difficile de parler de paupérisation des classes moyennes.

      Les “classes moyennes” sont très bruyantes, mais elles ne souffrent pas vraiment en France. C’est d’ailleurs pour cela que la “radicalité” de la “gauche de gauche” n’y fait pas florès. La France n’est pas la Grèce.

    • Descartes dit :

      @ Antoine

      [On peut se poser la question… Ce slogan des classes moyennes “en voie de paupérisation” revient souvent dans le discours politique, mais je n’ai pas trouvé de statistique montrant la dite paupérisation. Au pire, les revenus des classes moyennes aurait peut-être tendance à stagner plutôt qu’à augmenter continuellement, mais seuls les premiers déciles (donc les classes populaires) semblent réellement souffrir de la crise.]

      Exactement. Aujourd’hui, tous les groupes sociaux nous jouent la grande scène de la victimisation. Les bourgeois croulent sous les impôts, les classes moyennes sont en voie de paupérisation… mais il suffit de regarder comme vous le faites les statistiques pour constater que ceux qui crient le plus fort ne sont jamais ceux qui ont le plus mal.

  8. Maurice dit :

    La personne R.Leroy ou J.Fort m’indiffère et ne me regarde pas.
    Les aspects piblics et politiques,qu’ils ont revètus,si.
    Or,ils étaient des grands barons du PCF,pro soviétique des années 50 jusqu’à la fin,en 1990.
    A cette époque,’ils étaient du coté du manche stalinien’.
    En ressentent ils une envie de repentir,d’expiation de leurs ‘fautes passées’?
    D’aprés les mémoires de J.Fort,leur séjour dans les palais des pays frères étaient arrosés plus que de raison de Whisky et autres libations.
    Leurs positions politiques actuelles de soumission au trotskyste Mélenchon,n’est til pas une façon d’expié leur ‘ faute’,en prosoviétisme passé?
    Comment sinon expliquée cette trahison qualifiée de veule,par nombre de mes amis?
    La sénilité due à l’âge ne me semble pas être la cause d’un tel aveuglement face à l’appétit d’ogre de JLM.
    Je connais des militants âgés de plus de 90 ans qui sont lucides vis à vis de Mélenchon,Buffet ou Hue.
    D’ailleurs,il suffit de lire leurs textes.Pour R.Leroy,sa vassalisation par Mélenchon,n’est elle pas une façon d’expier son passé?
    Son homonyme,Maurice Leroy,ancien attaché parlementaire de G.Marchais à qui il lui avait soufflé à l’oreille la formule explosive de ‘pays du pacte de varsovie,au bilan globalement positif’.
    Aujourd’hui,il est sénateur UDI !
    Alors,pourquoi pas un Roland Leroy ,idiot utile de Mélenchon?

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [En ressentent ils une envie de repentir, d’expiation de leurs ‘fautes passées’?]

      Dans le cas de R. Leroy, c’est assez évident lorsqu’on lit ses écrits.

  9. Obelix dit :

    @ El Diablo
    S’il en était besoin, je confirme ce que vous répond Descartes et il a tellement raison.J’écris ce “post” depuis mon village situé non loin de celui d’André Lajoinie,et qui était historiquement une mairie communiste détenue par mon copain ,réparateur de matériel agricole, jusqu’au début des années 80.Ensuite,est arrivé au PCF un prof du collège voisin qui s’est fait élire au village ,la suite Descartes la raconte mieux que quiconque et aujourd’hui le maire est de droite…………….

  10. Brachet Alain dit :

    J’ai apprécié vos échanges avec certains de vos lecteurs sur la question des « classes moyennes ». Vous répondez en partie à mes questions concernant ce concept. Je crois mieux vous comprendre et partage davantage que par le passé votre point de vue. J’ai posté sur Bellaciao le 26/10 sous la signature de Abbé Béat un texte (« A propos du FdG, à propos du Front Commun ») qui explicite un peu mon point de vue : la classe moyenne peut être vue comme une 3ème classe aujourd’hui. Elle s’ajoute en somme aux deux classes fondamentales identifiées par Marx, à son époque : la « bourgeoisie » classe des exploiteurs, le « prolétariat » ou la « classe ouvrière », ou « populaire » (classe exploitée). Nous semblons converger sur ce point. Mais en développant mon idée, fondée comme vous sur la prise en compte de cette 3ème classe (la moyenne) j’en arrive à la conclusion qu’il faut soutenir aujourd’hui JLM. Vous semblez voir les choses autrement à travers vos deux papiers antérieurs et celui-ci. Les échanges avec vos lecteurs tournent autour d’une même problématique… dont les conclusions m’échappent, compte tenu d’une tentative (qui nous est commune) de regarder le monde actuel à travers ces « 3 classes sociales ».
    A coups de serpe : le Capital, c’est le 1% de P. Laurent ; les classes populaires et moyennes, c’est les 99% du même. Mais elles se partagent d’une façon difficile à préciser et, de plus, fluctuante au gré des évènements, ces 99%. Car pour ces classes le fondement objectif (la « classe en soi ») n’est pas net et la différenciation entre « moyens » et « populaires » est davantage de l’ordre de la conscience (la « classe pour soi ») que de l’ordre des conditions concrètes de l’exploitation (il y a des « prolos » qui se pensent classe moyenne, car c’est pour eux un désir légitime d’ascension sociale ; l’inverse est moins vrai et serait plus d’ordre intellectuel ou de compréhension de ce que recouvre le terme « d’exploitation »… c’est mon cas). Mais cela existe et n’est pas à négliger, car ces « moyens » sont disposés, bon an mal an, à une alliance avec les « populaires », ils jouent un rôle qu’on ne peut ignorer dans le combat de classes d’aujourd’hui.
    Admettons qu’une répartition probable ou plausible entre « moyens » et « populaires » soit de 50/50. Pour qu’une classe moyenne ou populaire prenne le pouvoir (essentiellement à travers des élections, dans un pays comme la France), il parait impossible qu’une classe seule (par l’entremise d’un parti ou de plusieurs qui la « représentent ») y réussisse (notamment en raison du caractère « pour soi » de l’affaire). On ne peut réussir cette conquête du pouvoir que par une alliance de fait ou implicite d’électeurs des classes populaires et moyennes. On peut dire que c’est bien ce qu’a réussi le PS sous Hollande… Mais cette alliance-là n’a visiblement pas été un progrès pour les classes populaires et probablement ne l’a été que pour la fraction haute au pouvoir de la classe moyenne (mais étant majoritaire électoralement elle entraîne toujours avec elle un volant important de « moyens subalternes » et de « populaires, subjugués …)
    Comment faire changer les choses dans ce contexte ? Trouver une alliance différente de la précédente (finalement néfaste pour, au moins, les « populaires ») entre « populaires » et « moyennes ». Comme la première alliance autour du PS est encore en apparence, sinon majoritaire, du moins dans l’état de le croire… il ne faut espérer débuter l’affaire que petitement et compter sur son effet d’entraînement pour qu’elle devienne majoritaire. Je pense qu’en 2012 une telle construction avait démarré avec le FdG et JLM aux présidentielles. L’effet d’entraînement aurait pu (dû ?) s’en suivre. Ce n’a pas été le cas car le concept (et l’objet réel FdG !) a été torpillé par ses principaux leaders (je ne m’étends pas sur les détails qui nous mèneraient très loin !).
    Il se trouve qu’aujourd’hui le schéma antérieur (favorable à mon avis) n’est plus, ou plutôt a été remplacé par un autre similaire (moins favorable à mon avis, mais qui a le mérite d’exister !) Il s’agit d’une construction à bâtir totalement (He ! oui ! on a perdu 4 ans !) qui unirait tant bien que mal PC (et quelques autres) et Insoumis (et quelques autres) avec JLM comme candidat aux présidentielles. Même si on trouve (c’est mon cas) ce challenge plus difficile que le FdG de 2012, peut-on en imaginer d’autres, qui soient aujourd’hui en piste ? Votons JLM aux présidentielles : son score le plus élevé possible préparera la suite qui ne pourra pas ignorer -vous en êtes d’accord avec moi, j’espère- les classes, la lutte des classes, y compris la 3ème, et la « classe populaire », donc le PCF… Ce parti n’a aucune crainte d’être mis à l’écart, dans ce schéma, en termes de classe…à condition qu’il assume pleinement son rôle dans le duo à construire… C’est vrai, plus difficilement qu’en 2012, mais ce qui est fait (mal fait ?) doit être assumé et surmonté…

    • Descartes dit :

      @ Brachet Alain

      [J’ai posté sur Bellaciao]

      Vous avez de bien mauvaises fréquentations…

      [le 26/10 sous la signature de Abbé Béat un texte (« A propos du FdG, à propos du Front Commun ») qui explicite un peu mon point de vue : la classe moyenne peut être vue comme une 3ème classe aujourd’hui. Elle s’ajoute en somme aux deux classes fondamentales identifiées par Marx, à son époque : la « bourgeoisie » classe des exploiteurs, le « prolétariat » ou la « classe ouvrière », ou « populaire » (classe exploitée). Nous semblons converger sur ce point.]

      Pas tout a fait. J’ai lu votre texte, et j’ai noté que vous faites ensuite une division curieuse : vous considérez des « classes moyennes hautes » séparées des « classes moyennes basses » et vous traitez ces deux entités comme des classes sociales différentes, ayant chacune son intérêt de classe. En fait, vous n’admettez pas une unité des classes moyennes. Ce n’est pas une « 3ème classe » que vous définissez, mais une « 3ème classe » et une « 4ème classe ».

      Le problème, c’est que vous ne les caractérisez pas. Les « classes moyennes hautes » ressemblent en fait à ma propre définition des « classes moyennes ». Mais quid des « classes moyennes basses » ? Comment les caractérisez vous ? En quoi leur position dans le mode de production diffère des « couches populaires » d’une part, des « classes moyennes hautes » de l’autre ? En fait, vous mélangez une classification marxiste (celle que je propose) pour lui ajouter une catégorie sociologique, celle des « classes moyennes basses » qui, du point de vue économique ont les mêmes intérêts que les prolétaires, mais qui ne vivent pas comme eux.

      Cette division est à mon avis tout à fait artificielle, et répond à un besoin politique : celui de permettre aux membres des « classes moyennes » de s’identifier aux exploités, tout en s’alliant aux exploiteurs…

      [Mais en développant mon idée, fondée comme vous sur la prise en compte de cette 3ème classe (la moyenne) j’en arrive à la conclusion qu’il faut soutenir aujourd’hui JLM.]

      La, j’avoue que j’aimerais comprendre le raisonnement. Celui exposé dans votre article est – pardonnez moi la franchise – d’une naïveté consternante. Admettons un instant votre théorie comme quoi les « insoumis » pourraient représenter les « classes moyennes basses » et le PCF les « couches populaires » dans une alliance que vous semblez croire possible. Mais la logique des « insoumis », le refus de Mélenchon a discuter quoi que ce soit et l’exigence d’un ralliement inconditionnel des autres organisations aboutira à une vassalisation du PCF. Si je transpose ce raisonnement dans votre schéma de classes, cela aboutirait à transformer les « couches populaires » en vassaux obéissants des « classes moyennes basses ». Est-ce là ce que vous voulez ?

      Justement, votre raisonnement devrait vous conduire à conclure qu’en aucun cas le PCF doit accepter une vassalisation qui serait symbolique de la vassalisation des couches sociales qu’il entend représenter.

      [A coups de serpe : le Capital, c’est le 1% de P. Laurent ; les classes populaires et moyennes, c’est les 99% du même.]

      Non, non, non et non. « Les classes populaires et moyennes », c’est une construction impossible. C’est le mariage de la carpe et du lapin. Parce que sur ces « 99% », il y a les « classes moyennes » dont les intérêts coïncident aujourd’hui avec ceux de la bourgeoisie, et les couches populaires dont les intérêts sont antagoniques avec le premier bloc. Justement, mon analyse introduisant une « 3ème classe » implique renoncer définitivement aux schémas du type « 1% contre 99% » pour adopter un schéma « 1% avec le 25% contre le 74% ». Etant entendu que le 26% de tête détiennent le pouvoir économique.

      [Mais elles se partagent d’une façon difficile à préciser et, de plus, fluctuante au gré des évènements, ces 99%.]

      Vous voulez dire en termes électoraux ? Et bien non, cette répartition n’est pas si fluctuante « au gré des événements ». Les classes moyennes n’ont jamais voté massivement communiste, les prolétaires n’ont jamais voté massivement pour l’extrême gauche. Il y a une certaine stabilité des comportements électoraux, qui suit assez bien les lignes de classe.

      [Admettons qu’une répartition probable ou plausible entre « moyens » et « populaires » soit de 50/50. Pour qu’une classe moyenne ou populaire prenne le pouvoir (essentiellement à travers des élections, dans un pays comme la France), il parait impossible qu’une classe seule (par l’entremise d’un parti ou de plusieurs qui la « représentent ») y réussisse (notamment en raison du caractère « pour soi » de l’affaire).]

      Il faut revenir à une vision dialectique. D’abord, « le pouvoir », ça n’existe pas. Dans une société, les évolutions sont le résultat d’un rapport de forces dynamique, pas du bon vouloir de telle ou telle classe qui « prend le pouvoir » et fait ce qu’elle veut. J’ai l’impression que vous confondez ici le « pouvoir » avec le contrôle de l’appareil d’Etat. Mais là encore, vous vous imaginez que le nombre est le paramètre important. Si tel était le cas, le prolétariat aurait depuis longtemps conquis le contrôle de l’Etat. S’il ne l’a pas fait, c’est parce que même en démocratie, ce n’est pas le nombre qui compte, mais le rapport de forces. Le prolétariat est parfaitement conscient qu’il pourrait choisir un dirigeant, mais que ce dirigeant ne pourrait pas gouverner dans le rapport de forces actuel.

      [On ne peut réussir cette conquête du pouvoir que par une alliance de fait ou implicite d’électeurs des classes populaires et moyennes. On peut dire que c’est bien ce qu’a réussi le PS sous Hollande… Mais cette alliance-là n’a visiblement pas été un progrès pour les classes populaires et probablement ne l’a été que pour la fraction haute au pouvoir de la classe moyenne (mais étant majoritaire électoralement elle entraîne toujours avec elle un volant important de « moyens subalternes » et de « populaires, subjugués …)]

      Tout a fait. Et si demain Mélenchon était élu président de la République, ce serait exactement la même chose. Parce que Mélenchon et Hollande répondent aux intérêts de la même classe. Et malheureusement, c’est aussi vrai du poins en partie pour le PCF aujourd’hui. C’est bien là le problème : les « classes moyennes » se sont appropriés tous les porte-voix. Et c’est pourquoi les couches populaires, qui n’ont aucune représentation politique, sont disponibles pour n’importe quel exutoire, genre FN.

      [Il se trouve qu’aujourd’hui le schéma antérieur (favorable à mon avis) n’est plus, ou plutôt a été remplacé par un autre similaire (moins favorable à mon avis, mais qui a le mérite d’exister !) Il s’agit d’une construction à bâtir totalement (He ! oui ! on a perdu 4 ans !) qui unirait tant bien que mal PC (et quelques autres) et Insoumis (et quelques autres) avec JLM comme candidat aux présidentielles.]

      En d’autres termes, qui vassaliserait l’ensemble des organisations autour du représentant des « classes moyennes ». Vous croyez vraiment que ce « schéma » peut conduire à quelque chose de progressiste ? Vous le croyez vraiment ?

      [Même si on trouve (c’est mon cas) ce challenge plus difficile que le FdG de 2012, peut-on en imaginer d’autres, qui soient aujourd’hui en piste ? Votons JLM aux présidentielles : son score le plus élevé possible préparera la suite qui ne pourra pas ignorer -vous en êtes d’accord avec moi, j’espère- les classes, la lutte des classes, y compris la 3ème, et la « classe populaire », donc le PCF…]

      Mais bien sur qu’il pourra l’ignorer. Elle le fait déjà, alors, pourquoi les choses changeraient-elles demain ? Je vous trouve d’une grande naïveté : Le « score le plus élevé possible » de JLM préparera une seule chose : la vassalisation complète de tous les mouvements de la « gauche radicale » dans les mains du Grand Leader. Devenu incontournable, c’est lui qui distribuera les investitures, et qui aura donc le pouvoir de faire élire ou de faire battre les sortants communistes mais aussi ceux d’Ensemble et d’autres organisations. Croyez-vous qu’il se privera d’utiliser ce pouvoir ? Auriez-vous oublié qui est le maître à penser en politique de Mélenchon ?

      [Ce parti n’a aucune crainte d’être mis à l’écart, dans ce schéma, en termes de classe…à condition qu’il assume pleinement son rôle dans le duo à construire…]

      Vous rêvez. Cela fait trente ans que les « classes moyennes » ont mis les couches populaires à l’écart. Et vous croyez que leurs représentants politiques donneront une place à un PCF « populaire » ? Vous rêvez…

      Vous répétez que le FdG a coulé, mais vous ne vous demandez pas pourquoi. Et bien, il a coulé pour une raison très simple : parce qu’il existait sur un malentendu. Le PCF y était allé pour construire un rassemblement électoral efficace, Mélenchon avec l’espoir de faire une OPA et prendre le contrôle du PCF. Et quand le PCF a refusé de se voir dicter sa stratégie, sa communication, son programme par son partenaire, le FdG s’est délité. Aujourd’hui, l’objectif de Mélenchon reste le même : prendre le contrôle. Puisqu’il n’a pas réussi à prendre le contrôle du PCF, il cherche aujourd’hui à le vassaliser. Et s’il réussit, c’en est fini du « parti de la classe ouvrière », ou de ce qui en reste. Si Mitterrand est quelque part avec nous, il doit sourire en regardant le travail de son disciple.

  11. luc dit :

    Ce qui se joue ce weed-end…c’est non seulement l’avenir du PCF en tant qu’institution concrète mais aussi en tant que mémoire collective historiquement constituée, c’est à dire le fait qu’il reste -en dépit de son anémie actuelle et de son caractère de petit parti – dépositaire d’une forme de radicalité républicaine dans l’inconscient collectif de notre peuple. C’est pour cela que le vote des adhérents les 24, 25 et 26 est si important. Mélenchon sans les communistes en tant que parti, c’est une amputation de la puissance symbolique et un formidable cadeau fait aux forces de l’argent qui ne manqueront pas de brocarder ” Mélenchon sans troupes, sans signatures, sans garantie bancaire donc sans argent”(Christophe BARBIER à C dans l’air)ne remplaceront pas un parti aussi affaibli soit-il et ses élus. Les militants communistes si attachés à leur parti ne s’investiront que très partiellement faute de moyens et de force propulsive qui crée la dynamique politique et encourage l’investissement de chacune et de chacun.La France Insoumise n’a que très peu de moyens financiers et l’argent pour la vraie gauche , c’est comme pour tout le monde le nerf de la guerre….
    Ce qui se joue ce week-end…c’est la dernière chance de la vraie gauche de susciter l’intérêt du plus grand nombre de citoyens…En a-t-on seulement pleinement conscience dans le parti ? J’en viens à en douter quand je lis certaines interventions sur ce blog qui ont un caractère commun : la démarche fidéiste qui voit le parti commeoutil irremplaçable.Alors que FI est une secte où règne l’autoritarisme.
    L’unique critère chez Fi est de suivre les consignes de Mélenchon lui-même !
    Pa là,être Fi est une fusion dans la volonté du chef ,et du simple fait de l’appartenance où cultiver l’entre-soi devient catharsis collective !Ce comportement est celui des sectes…pas d’un parti qui se propose de changer le monde.Les adhérents du PCF sont donc pour face à leur destin politique. Individuellement et collectivement.
    Il s’agit de faire en sorte que l’option 2 face un maximum de voix puisqu’il semble que ce soit l’option un ,qui d’un cheveu puisse l’emporter.
    Le postionnement de Piere Laurent,n’apparait il pas comme celui qui a fait pencher la balance plutôt que celui d’un surfer sur une vague portée par la moitié du pcf?

  12. luc dit :

    Les résultats du vote au pcf semblent être à 50/50 en France.
    A l’image de Paris,50% pour Mélenchon,50%pour Chassaigne .
    Ce sera serré,c’est donc une défaite pour l’hégémonisme dicto
    atorial de Mélenchon,Ouf,n’est ce pas?

  13. Maurice dit :

    C’est en recul en % que Mélenchon semble sortir de ces élections au sein du PCF.
    Chassaigne a une part significative de voix dont il faudra tenir compte,comment?
    Leader Minimo a enfinson caquet rabattu !
    S’il n’en tient pas compte et qu’il continue sa course folle automaniaque vers ce ridicule,culte de la personnalité qu’il exige de tout un chacun.Ainsi,il décevra de plus en plus de militants comme au sein du pcf où il a perdu plus de 10% à cause de son attitude hégémonique.
    C’est le début de la fin pour leader Minimo appelé aussi le petit timonier?

    • Descartes dit :

      @ Maurice, luc

      [C’est en recul en % que Mélenchon semble sortir de ces élections au sein du PCF. Chassaigne a une part significative de voix dont il faudra tenir compte, comment?]

      Je veux bien qu’on essaye de se dire que Mélenchon a reculé en voix, cela reste quand même une terrible défaite pour le PCF. Par ce vote, les militants ont pratiquement acté la disparition de leur organisation de la politique nationale. Le PCF sera absent de la campagne présidentielle, et on peut déjà parier qu’il n’aura pas un groupe dans l’Assemblée qui sera élue en juin. Il ne lui restera donc plus que ses « notable » locaux, préoccupés d’abord par les questions de leur région, de leur canton, de leur commune, et parfaitement insensibles aux questions nationales. Une sorte de Parti radical, en somme.

      [Leader Minimo a enfinson caquet rabattu !]

      Ne nous voilons pas la face. Le pourcentage, il s’en fout. Côté Mélenchon, ce vote lève les derniers obstacles qui se dressaient devant lui. Plus de problème pour se financer, plus de problème pour avoir les parrainages. Et tout ça gratis, sans avoir à faire la moindre concession, à partager la moindre parcelle de pouvoir. Alors, pourquoi changer une politique qui gagne ? Ce vote ne peut qu’encourager Mélenchon à maintenir sa logique « verticale », et même à durcir ses demandes.

      [C’est le début de la fin pour leader Minimo appelé aussi le petit timonier?]

      On peut toujours essayer de se consoler en disant que ceux que les dieux veulent perdre, ils rendent d’abord aveugles. Ce vote pourrait accentuer la tendance du Petit Timonier à se prendre pour le Messie, et le pousser à la faute… qui vivra verra.

  14. bernard dit :

    A première vue le résultat du vote est tombé en faveur de Mélenchon

  15. Obelix dit :

    Je sais il est tard mais ne me dites pas que si le PCF est en voie de disparition que c’est de la faute à Mélenchon………je pense qu’il y a matière à cogiter ,non!Sinon c’est trop facile………le communisme disparaît de france,d’europe,dans le monde et Mélenchon n’est quand même pas partout!

    • Descartes dit :

      @ Obelix

      [Je sais il est tard mais ne me dites pas que si le PCF est en voie de disparition que c’est de la faute à Mélenchon…]

      Bien sur que non. Ce serait lui faire trop d’honneur… Non, les partis communistes sont en recul dans l’ensemble du globe, et d’ailleurs cet effet se manifeste quelque soit la stratégie qu’ils ont choisie. Ce qui montre qu’il s’agit d’un mouvement global, et non de l’erreur de tel ou tel parti.

      Cela étant dit, certains ont disparu plus vite que d’autres. Le fait qu’il y ait un mouvement global défavorable aux idées communistes n’implique pas que les décisions que prennent les dirigeants des partis communistes – ou le travail de leurs adversaires – soient totalement neutres. Le PC italien a fait le choix eurocommuniste et a disparu, pas le PC français demeuré « stalinien ». On ne peut donc pas dire que si le PCF est en voie de disparition ce soit « la faute » à Mitterrand ou à Mélenchon. Mais on peut tout de même dire que ces deux-là ont beaucoup fait pour accentuer la chose.

    • Marcailloux dit :

      @ Descartes et Obélix
      Bonjour,
      « Non, les partis communistes sont en recul dans l’ensemble du globe, et d’ailleurs cet effet se manifeste quelque soit la stratégie qu’ils ont choisie. Ce qui montre qu’il s’agit d’un mouvement global, et non de l’erreur de tel ou tel parti. »
      Cela semble un fait indiscutable.
      Néanmoins est-ce que l’idée du communisme, l’idée d’un communisme libéré de ses oripeaux teintés de totalitarisme a disparue et est véritablement absente dans un monde de plus en plus exigeant en matière d’humanisme ? Je ne le crois pas.
      Il me semble que l’erreur du communisme tel qu’on a pu le voir se développer au cours du XXème siècle est d’avoir promis « des lendemains qui chantent » par le simple miracle d’une nouvelle religion. Oh bien sûr, ce n’est certainement pas la seule cause, les purges staliniennes et les exactions chinoises y ont probablement beaucoup participé ainsi que la misère engendrée par le régime castriste. L’égalité absolue, impossible et inique dans son principe, a entretenu des illusions qui ne pouvaient aboutir qu’à une immense déception. Le terme de communisme est maintenant entaché d’une telle altération qu’il mettra longtemps à s’en remettre.
      Qu’en pensez vous, Descartes ? Qu’en pensez vous collègues commentateurs ?

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Néanmoins est-ce que l’idée du communisme, l’idée d’un communisme libéré de ses oripeaux teintés de totalitarisme a disparue et est véritablement absente dans un monde de plus en plus exigeant en matière d’humanisme ? Je ne le crois pas.]

      Je pense que vous faites erreur en pensant que les « oripeaux teintés de totalitarisme » ont quelque chose à voir dans la déconfiture des idées communistes. Vous n’avez qu’à regarder : les néo-libéraux ont soutenu des régimes corrompus et répressifs comme ceux de Pinochet, Videla, Marcos, Van Thieu. Est-ce que cela les a empêché d’imposer leur idéologie ces trente dernières années ? Bien sur que non. Le « totalitarisme » n’est un repoussoir que lorsqu’il se trouve chez les gens qu’on n’aime pas, et on pardonne volontiers le « totalitarisme » de ceux qui sont d’accord avec soi.

      Si le communisme en tant que projet politique tend à disparaître ces trente dernières années, c’est parce que, du fait d’une révolution technologique qui a permis au capitalisme de se refaire une santé, le rapport de force s’est transformé avec un affaiblissement continu de la classe sociale qui est censée être la plus grande bénéficiaire de ce projet. Du temps où la classe ouvrière était un véritable pouvoir, une partie des « classes moyennes » était aux petits soins avec elle avec l’espoir de se faire porter par elle. Au point de chercher à en disputer au PCF sa place. Aujourd’hui que la classe ouvrière est dans un rapport de force qui lui est défavorable, elle n’intéresse plus les « classes moyennes », et donc le monde politique…

      [Il me semble que l’erreur du communisme tel qu’on a pu le voir se développer au cours du XXème siècle est d’avoir promis « des lendemains qui chantent » par le simple miracle d’une nouvelle religion.]

      Vous voyez bien que le christianisme a promis la même chose, et il est toujours là. Malgré l’inquisition, malgré son soutien ou sa mansuétude pour les régimes totalitaires… Pourquoi ? Parce que l’église catholique a su épouser les vents de la société. Elle s’appliqua à légitimer successivement la féodalité, la monarchie absolue, la bourgeoisie… et elle a même flirté avec le prolétariat.

  16. Françoise dit :

    Bon, voilà, c’est fait;
    vous nous sortez un papier sur le FN maintenant?
    on veut lire vos pirouettes et grands écarts! ;D

    • Descartes dit :

      @ Françoise

      Merci de ce commentaire qui sera, je suis sûr, apprécié à sa juste valeur par les lecteurs, tant il déborde d’intelligence et d’arguments pertinents. Je pense qu’il illustre parfaitement la qualité de votre contribution à la discussion.

  17. tête chercheuse dit :

    Dommage: je voulais un candidat communiste, mais il est vrai que nous manquons de Fidel… En revanche il faut aussi tabler sur la désillusion qu’entraîne désormais cette élection, sur la prise de conscience accrue de la nécessité d’un parti communiste vivant,présent,et vindicatif… Et y compris dire ce que nous avons à dire sur notre programme, par exemple sur la politique énergétique et minière qui ne peut pas être celle de mélenchon, c’est pour cela que le problème n’est pas mélenchon mais la reconstruction communiste sur le terrain à partir du concret qui est aussi local pour notre propre campagne du PCF…
    Dans cette reconstruction, les dirigeants se remettront ils en cause,comme de juste?Pourquoi sont ils inaudibles?Pourquoi leur verbe est il terne, édulcoré, bcbg?
    Evidemment,je n’attends pas grand chose de la négociation avec Mélenchon.
    Comme toujours,il nous faut compter sur nous mêmes avant tout.La pleine conquête de notre autonomie et pour cela bien s’appuyer sur le local, dans les présidentielles pour Mélenchon,puisque le parti a choisi mais surtout dans les législatives..Dans tous les cas,Il y aura un aprés Mélenchon et c’est ça qu’il faut préparer.
    Les communistes ne doivent pas se diviser ! pour cela il est nécessaire de mettre en évidence deux objectifs essentiels: -démontrer l’utilité du parti ,la séquence démocratique au sein du PCF ce mois de novembre est exemplaire;-alors que la situation devient de pire en pire et que les propositions de la droite montrent comment, le PS ayant ouvert les vannes,depuis 1983, on assistera dès juin 2017 à une inadmissible régression en particulier dans le domaine de la santé et de l’éducation,avec Fillon… En suite et cela va avec, bien avoir pour but le socialisme. Si le parti oublie ça, il n’a aucune raison d’être, mélenchon ou pas mélenchon… Il me semble que c’est aussi la leçon que j’ai tiré de Fidel…Fidel aurait voté Mélenchon,alors pourquoi pas nous, puisque les communistes ont voté pour?
    Certes,nous payons très cher l’inconscience de R.Hue et Buffet.Laurent n’en peut plus et tout son entourage est aveugle,sans racine et sans vision.Au regard de tant de ‘mignoneries’ directionnelles,Mélenchon serait un moindre mal si probablement,au sortir de la période nous n’aurons plus ,malheureusement de PCF,si la direction n’yprends pas garde.Or cette direction ne sait pas où elle va,à l’image du PCF 93 complètement déglingué par les Mélenchonistes …En 2017 une droite dure, décompléxé, triomphante, peut arriver au pouvoir, Fillon a de forte chance de gagner, ..Cette droite peut non seulement gagner les primaires de la droite, mais aussi la présidentielle (peut importe l’ordre d’arrivé FN, Fillon, ou autres). Certains parient sur un électrochoc salutaire pour réveiller la gauche, les communistes, mais rien n’est assuré !.
    le peuple peut très bien soit voter a droite(du moins une grande parti), soit s’abstenir.
    ils veulent balayer la gauche, dans son ensemble. La gauche risque d’être absente, quelque soit les sensibilité.
    l’électrochoc Fillon, rassembleras t-il les gauches……mais surtout les travailleurs vont-ils réagir,et se battre pour le programme suivant?.
    http://lepcf.fr/Cinq-Chantiers-Communistes-pour-rompre-avec-les-gouvernements-des-riches
    Quant aux anti-PCF,nous les connaisons bien maintenant.Il vient de paraitre sur la toile,un livre concernant la secte de l’oci…
    Vous les connaissez: Cambadelis, Jospin, Mélenchon et quantité d’autres “trotskistes” achetés par Mitterrand pour servir le PS.
    Et bien, l’histoire de leur ralliement et des prébendes, croustillante et savoureuse, est enfin présentée ici, dans un témoignage décapant :
    ‘Ce que je sais que fut l’OCI’, témoignage de 420 p
    http://wp.me/p5oNrG-tTL

    • Descartes dit :

      @ tête chercheuse

      [En revanche il faut aussi tabler sur la désillusion qu’entraîne désormais cette élection, sur la prise de conscience accrue de la nécessité d’un parti communiste vivant, présent, et vindicatif… Et y compris dire ce que nous avons à dire sur notre programme, par exemple sur la politique énergétique et minière qui ne peut pas être celle de mélenchon, c’est pour cela que le problème n’est pas mélenchon mais la reconstruction communiste sur le terrain à partir du concret qui est aussi local pour notre propre campagne du PCF…]

      Si seulement vous pouviez avoir raison… je crains malheureusement que chez certains communistes il y ait encore l’illusion que l’avenir se situe du côté des « mouvements » style « France Insoumise ». Ce n’est pas nouveau : le discours huiste était précisément celui-là. L’obsolescence présumée de la « forme parti », nous expliquait-il, implique de le remplacer par un « mouvement » informe ou chacun – surtout les « notables » et les élus – est libre de faire à peu près ce qu’il veut. Souvenez-vous de « Bouge l’Europe ! ». Et ce n’est pas un hasard si on retrouve les « bébés Hue », les Buffet, les Parny, les Vieux, parmi les plus fermes soutiens de ce « mouvementisme ».

      [Evidemment, je n’attends pas grand chose de la négociation avec Mélenchon.]

      Il n’y a rien à attendre. Mélenchon est un grand tacticien, mais un piètre stratège. Il est incapable de comprendre qu’une tactique gagnante sur le court terme peut vous faire perdre sur le long terme. Il n’est pas homme à comprendre qu’il faut donner quelque chose pour avoir quelque chose en échange, et que son intérêt est que les militants communistes se sentent bien chez les « insoumis ». Mélenchon ne comprend que le rapport de force : aujourd’hui, celui-ci lui permet d’écraser le PCF, et il le fera : il prendra les parrainages et ne donnera rien en échange. Mais demain, les rancœurs que ce comportement va générer rendront tout véritable rassemblement impossible.

  18. Trublion dit :

    RIP le Parti communiste. Mes sincères condoléances Descartes.

    Je pense que le mieux est un nouveau congrès de Tour, avec l’éviction de l’aile gauchiste du PC qui irai rejoindre la FRANCE insoumise.

    LE PRG est capable de présenter une candidate et pas le Parti communiste ?!

    • Descartes dit :

      @ Trublion

      [RIP le Parti communiste. Mes sincères condoléances Descartes.]

      Croyez-moi, je suis très sensible à votre geste.

      [LE PRG est capable de présenter une candidate et pas le Parti communiste ?!]

      Faut croire…

    • Obelix dit :

      @trublion
      Teu,teu,teu! Ne fermez pas encore le cercueil,y a encore des bouts qui dépassent.Moi je crois à l’histoire qui se répète.
      Faudra -t- il en passer par des drames humains comme de 36 à 45 pour voir renaître ce qu’aujourd’hui on brûle. Je pense,
      moi,que c’est pour bientôt……….

    • Descartes dit :

      @ Obelix

      [Faudra -t- il en passer par des drames humains comme de 36 à 45 pour voir renaître ce qu’aujourd’hui on brûle. Je pense,
      moi,que c’est pour bientôt…]

      Je ne sais s’il faut le souhaiter…

  19. AntiCenseur dit :

    Ce Dimanche,Pierre Laurent envoie un Mail, aux militants où il demande..’d’arrêter de débattre sur les réseaux sociaux’.
    Ainsi,probablement,parce que le site ‘Regards’ donnait en direct les résultats du vote interne au PCF,des militants réagissaient aux Trolls anti-PCF des commentaires tolérés par Martelli.
    De quel droit;ce service de résultats en live,a t il échappé au PCF et mis en oeuvre par une autre organisation?Pourquoi Pierre Laurent n’a t il pas protesté?
    De quel droit,la direction de Regards s’est plainte de la teneur pro-PCF,de posts spontanés, à Pierre Laurent qui a obtempéré?
    Cela veut il dire que Pierre Laurent travaille avec les liquidateurs du PCF?Evidemment que à son insu ou pas,Pierre Laurent est manipulé pour éteindre la flamme identitaire pro -Chassaigne et laisser le démembrement du PCF se faire au profit de France insoumise.Pierre Laurent n’hésite pas à demander l’auto-censure des pro-PCF comme s’il était possible d’empêcher les militants d’exprimer leurs convictions.
    C’est ça,la démocratie interne?
    Quel est le statut de ‘Regards’ dans l’entourage de Laurent?
    Comment ne pas être dégouté par cette censure mise au service des destructeurs du pcf?
    Cette lettre de Pierre Laurent aux militants qui s’expriment sur les blogs,montre que les Mélenchonistes surveillent l’opinion des communistes et veulent la controler.
    Pour eux il s’agit de tuer toute contestation possible,et ils utilisent Pierre Laurent,ou son entourage pour manipuler..
    Comment Pierre Laurent a t il pu faire un appel à l’auto-censure des militants pro-PCF/proChassaigne,s’il n’avait pas reçu des pressions de Regards?
    y aurait il 2 sortes de militants au PCF?
    Les pro-chassaigne qu’il faut faire taire et ceux de Regards/pro Mélenchon,qu’il faut laisser faire?
    La direction liquidatrice a eu très peur ces jours ci,que la chute de Mélenchon ne soit encore plus grande chez les militants.
    Mélenchon a failli perdre et la direction réagit en désarmant les communistes identitaires.
    Car s’exprimer sur les blogs est la forme de base de la politique à l’heure du Net.
    Pour Pierre Laurent seuls les anti-PCF doivent utiliser ce mode d’expression de masse.
    C’est comme se désarmer face aux liquidateurs donc être complice des anti-PCF.
    Cette adresse de Pierre Laurent est une capitulation face aux anti-PCF qui est révélatrice de son positionnement Huïste.
    La bataille que la direction a mené les a poussé à demander à Pierre Laurent,à ce que les militants anti-Mélenchon,n’interviennent plus sur les sites comme ‘Regards’ .
    Or sur ce site de Regards, (financé par qui?), les articles et posts sont souvent orduriers vis à vis du PCF.
    Les militants réagissent spontanément car ilssont indignés par tant de mauvaise foi.
    Là se trouve un enjeu considérable .
    Celui de la discussion nécessaire pour gagner la bataille des idées en faveur du PCF que devrait mener aussi son secrétaire.
    Il est nécessaire que les militants naîfs,et ingénus accèdent à des éléments de vérité.
    C’est le même enjeu sur le Net,que dans les discussions.
    Spontanément les pro Chassaigne sont intervenus face aux insuktes des posts de Regards.
    Ce qui a déplu à Martelli.
    Il s’en est plaint à Laurent qui a obtempéré .
    Dans son Mail de dimanche,Laurent demande à ce que les militants anti-liquidation se taisent sur les réseaux sociaux,laissent faire le démontage de leur parti!
    C’est le retour de la tchéka trotskyste ,avec le Mélanchonisme qui s’empare du PCF.
    Torquemeda,déguisé en ‘Mélenchoniste/huiste’ veut il imposer sa dictature auprés des militants?
    Pierre Laurent,se pense t il,en nouvel inquisiteur de la liquidation Mélenchoniste?
    Il abuse en demandant aux militants de se taire,pendant que les Mélenchonistes maoeuvrent aux dépends du PCF.En plus,une fois de plus,il joue contre le camp du PCF.
    Il est significatif de constater que Pierre Laurent demande aux anti-liquidateurs du PCF,d’arrêter de s’exprimer alors qu’il encourage les Mélanchonistes liquidateurs.
    NON!
    refusons cette censure et continuons!C’est le meilleur moyen de renforcer le PCF que d’aller à l’encontre de la censure du Mélenchoniste qu’est Pierre Laurent.
    20000 communistes qui ont voté Chasaigne sont derrière nous ,sans compter les milliers qui ont été abusés par les manoeuvres du groupe qui contrôle Pierre Laurent.Ceux qui sur le site de Regards ou Bellaciao ,laissent les insultes pro PCF proliférer et censurent les posts pro-PCF.
    Qu’a dit Pierre Laurent pour protester contre ces abus?
    Rien;deux poids ,deux mesures selon qu’on soit d’accord avec les mélenchonistes ou pas?
    Inadmissible,pour un secrétaire du PCF,qui doit rassembler et tenir compte de tous les communistes,y compris les pro Chassaigne..
    Alors arrétons d’être maintenus dans le silence pendant que le PCF est liquidé.

    • Descartes dit :

      @ AntiCenseur

      [Ce Dimanche, Pierre Laurent envoie un Mail, aux militants où il demande..’d’arrêter de débattre sur les réseaux sociaux’.]

      As-tu accès à une copie de ce mail ? Il est difficile de se faire une idée sans avoir accès aux documents, et je n’ai trouvé trace de celui-là.

  20. dudu87 dit :

    Je vous livre pour …documentation le témoignage d’un militant qui a surfé dans le milieu “France Insoumise”.
    BON COURAGE aux militants communistes qui vont aller se noyer dans ces “eaux troubles”
    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article7900

    • Descartes dit :

      @dudu87

      [Je vous livre pour …documentation le témoignage d’un militant qui a surfé dans le milieu “France Insoumise”.]

      Un peu outrancier… mais le compte rendu de la réunion de Lille est fort intéressant. J’avais remarqué le côté “show à l’américaine” sur les vidéos, le témoignage le confirme. Comme il confirme aussi le contrôle absolu de l’équipe Mélenchon sur l’expression des “insoumis”…

  21. BolchoKek dit :

    Descartes, n’est-ce pas symbolique qu’alors que Castro meurt, le Parti Communiste Français cesse d’être un Parti ?
    Communiste il ne l’était plus depuis le congrès de Martigues, et Français non plus, depuis que sournoisement il est devenu normal de souhaiter “l’Europe sociale”…

    • Descartes dit :

      @ BolchoKek

      [Descartes, n’est-ce pas symbolique qu’alors que Castro meurt, le Parti Communiste Français cesse d’être un Parti ?]

      Sic transit gloria mundi…

  22. Marcailloux dit :

    @ Descartes,
    Bonjour,
    Dans votre réponse vous parlez des régimes communistes. J’évoquais dans mon commentaire l’idée de communisme, ce qu’il représente comme aspiration naturelle aux attentes de justice, d’équité, de solidarité, de fraternité. Ce dont je suis convaincu c’est que cette attente, en partie utopique est bien inscrite dans les “gênes” de l’homme. Et ce qui y est inscrit aussi, et qui rentre en conflit avec les aspirations exposées précédemment, c’est le besoin d’accumuler, par crainte de l’avenir ou l’envie de domination.
    Seule une approche philosophique, se situant entre les religions dogmatiques par excellence et les systèmes “politicoéconomiques” qui divisent les humains, est susceptible de permettre l’avènement d’un monde meilleur. Il y faudra peut-être 1000 ans mais sans cela, l’espèce humaine est en danger de disparition.
    Or, les puissants et influents de ce monde ont-ils la moindre envie que la masse acquière un niveau philosophique élevé ? J’en doute, et la masse, le peuple porte aussi la responsabilité de céder à la facilité en jouant intellectuellement le jeu de la consommation à outrance qui leur est suggéré, voire imposé.
    Exemple parmi 100 autres: à quoi servent les smartphones dont les dernières versions s’arrachent chaque fois avec plus de passion ? à s’amuser ou à s’instruire ? à bavasser ou à échanger de réelles informations ?

    “Vous voyez bien que le christianisme a promis la même chose, et il est toujours là”
    A ceci près que le christianisme a promis des lendemains immatériels,inaccessibles dans notre vie, non mesurables alors que les leaders communistes ont promis la richesse, l’abondance matérielle, ici et demain ce qui, vous en conviendrez est plus simple à valider ou invalider dans la vie courante des citoyens et qui s’est retourné contre eux.
    Les dirigeants communistes, comme les autres d’ailleurs, n’ont jamais instruit leurs fidèles que dans les disciplines ne mettant pas en danger leur main mise sur les peuples, leur autorité ou le dogme sur lequel ils fondaient leur pouvoir.
    Instruire véritablement quelqu’un c’est prendre le risque qu’il devienne un opposant à son instructeur.

    • Descartes dit :

      @Marcailloux

      [Ce dont je suis convaincu c’est que cette attente, en partie utopique est bien inscrite dans les “gênes” de l’homme.]

      Comme attente, oui. Mais si elle est inscrite, c’est d’une certaine manière parce que c’est l’inverse que ce que les « gênes » de l’homme le conduisent à faire dans la vie réelle…

      [« Vous voyez bien que le christianisme a promis la même chose, et il est toujours là » A ceci près que le christianisme a promis des lendemains immatériels, inaccessibles dans notre vie, non mesurables alors que les leaders communistes ont promis la richesse, l’abondance matérielle, ici et demain ce qui, vous en conviendrez est plus simple à valider ou invalider dans la vie courante des citoyens et qui s’est retourné contre eux.]

      Je ne crois pas. Les « lendemains qui chantent » promis par les communistes français étaient aussi lointains que le jugement dernier promis aux chrétiens. Pour demain, on promettait que les luttes permettraient de réduire la journée de travail, d’avoir une protection sociale et des retraites, des conditions de travail dignes, de bons logements sociaux… toutes promesses que le communisme a tenu en faisant suffisamment peur aux bourgeois pour que ceux-ci comprennent qu’il valait mieux concéder un peu que de perdre tout.

      [Les dirigeants communistes, comme les autres d’ailleurs, n’ont jamais instruit leurs fidèles que dans les disciplines ne mettant pas en danger leur main mise sur les peuples, leur autorité ou le dogme sur lequel ils fondaient leur pouvoir.]

      Je ne suis pas d’accord. Vous aurez du mal à trouver un parti politique qui ait produit autant de « ex » que le Parti communiste. Preuve que les gens y recevaient une formation qui leur permettait même de remettre en cause leur parti…

    • Descartes dit :

      @ Anne Iversaire

      [Illusions et wishful thinking…]

      Oui, on se croirait dans le monde des bisounours. J’aime surtout le commentaire de Genevée sur le fait que “il y aurait des avancées sur la modification de la Charte”. Quant on sait que le document distribué en vue des réunions de circonscription organisées par la FI demain demandent à faire signer à tous les présents la fameuse “Charte”… c’est la signature d’abord, la modification ensuite ?

  23. Gilbert dit :

    Le 25/11/2016 avait lieu le vote des communistes. Nous en connaissons tous le résultats, du moins celui qui s’est affiché dans les rédactions des grands médias proches de l’établissement , où dans les multiples officines de pouvoirs étrangères a notre cause. Parmi elles, hélas il faudra compter la direction du PCF puisque sont seul acte de foi, sa principale motivation est d’en rejoindre les arcanes dans les plis d’une gauche respectablement de gauche par tous les moyens y compris celui de s’opposer a ses cadres et à sa majorité active qui avait décidé lors d’une conférence nationale à plus de 55 % de se déterminer sur un choix clair en présentant une candidature communistes.Cette dernière s’est une fois de plus distinguée dans la circonstance par sa capacité à prendre et se ranger derrière des couleurs propices aux décisions les plus électoralistes, tout en entretenant un flou artistique sur ses motivations finales. C’est la raison pour laquelle de nombreux communistes, croyant opter pour une décision d’efficacité politique préservant l’autonomie du parti, lui ont signé un chèque en blanc sans en mesurer la conséquence. « De nombreux camarades l’on fait par défaut, insistant pour que soit développée une bataille communiste autonome de la France insoumise, pour l’élection présidentielle comme pour les législatives » souligne le communiqué de « faire vivre le PCF », qui se déclare dans sa conclusion « déterminé à travailler pour que le peuple se renforce en organisation, en conscience et action pour affronter les durs combats qui s’annonce » et affirme dans cette logique qu’au contraire de ce qui s’est décidé « nous avons besoin d’un véritable parti communiste. Oui nous voulons relever le défi d’un parti communiste moteur de la transformation révolutionnaire dans grand parti anti capitaliste développé » 
    Pour Denis Durand, signataire du choix clair, le parti militant s’était exprimé le 5 novembre. C’était les militants les plus engagés qui avaient soutenu l’option d’une candidature communiste. Leur décision a été contredite trois semaines plus tard par le parti municipal. Ce paradoxe conduit le PCF a s’effacer dans la campagne des présidentielles. Il fait remarquer que le choix qui en résulte « s’opère au profit d’un leader qui a renoncé a structurer son programme à partir des principales revendications syndicales pour faire le choix d’un populisme de gauche » « Pour la première fois depuis près d’un siècle, le mouvement social – les syndicalistes, les milliers de citoyens qui se sont mobilisés dans le mouvement contre la loi El Khomri – n’aura pas de relais dans la campagne électorale nationale. » Pour autant poursuit-il, on peut se dire que ces faits politiques regrettables recèlent une autre face qui elle, est porteuse d’avenir car elle indique un fait sans précédent « la réaffirmation du visage militant du parti qui s’est manifestée à la conférence nationale, sans crainte(… ) d’entrer en contradiction avec les prises de position du secrétaire national » Aux deux premiers visages ( celui du parti militant et celui du parti municipal), ce fait en ajoute un troisième, qui avait été effacé au cour des dernières décennies, « celui d’un parti d’action et de lutte, ancré dans les entreprises, là où le pouvoir du capital s’exerce le plus directement, là où ses ressorts les plus profonds peuvent être contesté, dans un affrontement qui dessine les valeurs et les moyens concrets d’une nouvelle civilisation ».Nicolas Marchand, autre signataire du même appel et proche de la commission économique du parti, estime lui aussi que cette décision met notre parti en danger. Dans une intervention au conseil départemental du Val de Marne, il voit également un motif de confiance dans la lecture qu’il fait du vote. Il voit se dégager de ce dernier une majorité, « entre ceux qui ont voté pour une candidature communiste et qui ont crée l’événement par leur nombre, malgré des pressions de la direction sans précédents », ceux qui se sont abstenu et « beaucoup de ceux qui ont fait l’autre choix(…) convaincu de la nécessite d’un parti communiste autonome et rassembleur, a ne pas vouloir sa dissolution dans quelque recomposition politique que ce soit ». 
    Néanmoins il juge que parmi ces derniers beaucoup de communistes restent inquiets a cause de la précarité de cette situation. En effet, dans la pratique elle nous confronte a une double contradiction. En premier lieu, une contradiction entre notre programme et celui de la « France insoumise » dont la cohérence et le contenu sont différents sur plusieurs points importants. En deuxième lieu « la contradiction entre notre conviction commune de la nécessité d’un parti communiste et l’objectif de Mélenchon de construire, grâce à sa campagne présidentielle, et avec des candidats signataires de sa charte partout aux législative,une force politique qui absorberait tout ou partie du PCF ».Nous retrouvons la trace de cet imbroglios le lendemain du vote dans le communiqué de la Direction quand Pierre Laurent explique dans un entretien accordé a l’humanité que “nous sommes menacé par le même piège politique qui a ouvert la porte au Brexit et à la victoire de Trump” qu’en conséquence pour lui “la seule solution d’échapper à ce piège, c’est de construire une candidature porteuse d’un nouveau projet de gauche” Elle s’est concrétisé dans un premier temps par “l’appel a voter Mélenchon” : « ce n’est pas une fin en soi poursuit-il, mais juste un palier pour aller encore plus loin dans le rassemblement de la gauche ». 
    Dans une lettre envoyée aux adhérents, il confirme cette proposition, après s’être félicité d’un aspect du vote qui a échappé a beaucoup . Cet aspect, concernait la résolution stratégique approuvé à 94 % fixant le cap général de la campagne que mèneront les communistes. Elle fût voté quasiment a la cantonade tant l’attention de tous portait sur les options1 et 2. Le secrétaire général se faisait encore plus précis dans cette direction en donnant dans son adresse a chacun, un nouveau cadre résumé dans ces lignes :
    « nos initiatives de rassemblement doivent elles aussi continuer à se déployer à plusieurs niveaux, car, comme je l’ai déjà dit, notre appel à voter jean- Luc Mélenchon n’est pas pour nous une fin, mais un levier pour aller plus loin. Nous ne rejoindrons d’ailleurs pas le cadre trop étroit de la « France insoumise », nous voulons aller beaucoup loin, rassembler plus largement….. Le 10 décembre, dans une grande rencontre à Paris, toutes celle et tous ceux avec qui nous dialoguons depuis maintenant un an et qui se désespèrent de la situation à gauche. Nous voulons faire bouger le cadre de la campagne de Mélenchon pour élargir et continuer d’interpeller tous ceux et toutes celles qui peuvent avec nous hisser la gauche et des solutions anti-libérales au second tour de l’élection présidentielle »
    Nicolas Marchand relevait dans son intervention que de nombreux camarades constataient que nous étions dans la merde, ce que je peux confirmer après avoir participé à plusieurs réunions et AG pour lancer la campagne et reçu les confidences désabusées de ceux que nous croisons sur les marchés et dans nos initiatives publiques. Comme il le dit, on ne doit, ni s’en réjouir, ni baisser les bras, par contre il faudra le moment venu faire le bilan de ce gâchis parler des responsabilités et des changement nécessaires à apporter suite à tant d’incompétences et de manifestations liquidatrices. 
    Nous le savions, nous l’avions dit, mais nul n’a cherché à l’entendre ! Surtout pas les droitiers gauchistes des organisations estampillées par leur propre soin du label marxiste-léniniste. Ceux-là dans un effet de mode soudain et d’unanimisme, ne nous ont pas épargné de leurs flèches empoisonnées et se sont objectivement fait les porteurs d’eau de la direction aux abois.
     A cette fin, ils se sont remis à la lecture de “la maladie infantile du communisme” pour reprendre quelques aphorismes délicats du style “nous le soutiendrons comme la corde le pendu” ; Chacun en reprenait les termes et la formule dans un assaut prosélyte, pour nous mettre en face de la bonne parole léniniste, mais avant tout pour justifier un ralliement, leur ralliement critique, mais en définitive opportuniste à la dernière occurrence petite bourgeoise destinée à forclore la seule option réaliste d’une politique prolétarienne dans un engagement communiste non « identitaire » mais concret auprès de ceux qui luttent, pour un changement de société. De ce point de vue, voltes-faces, chicaneries, formules vides de sens, contrevérités, se sont succédées pour jeter un voile de mensonge sur la réalité de l’alternative proposée par la majorité de la conférence du 5 novembre. 
    Par une coalescence surprenante, j’ai vu reprendre la métaphore à maintes occasions par la suite au cours d’échanges entre plusieurs camarades qui à leur tour reprenaient à leur compte la référence cynique. Les contenus de ces échanges m’ont surpris par leur désinvolture et leur méconnaissance du texte, utilisé de manière très fragmentaire et surtout en dehors de tout contexte historique. Je l’étais aussi par leur méconnaissances des conditions dans lesquelles se jouait une dimension particulière de la lutte des classes aujourd’hui : son reflet idéologique dans notre organisation. La présente analyse et les textes qui suivent montre une réalité beaucoup plus contrastée et surtout permettent de comprendre que la bataille engagée dans le parti communiste français est sans précédent puisqu’elle existe depuis plus d’une dizaine d’année pour sa reconquête sur des bases de classe. 
    Pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin, un parti communiste connait une remise en cause de sa ligne “réformiste” sur fond de débats internes dans le respects des sensibilités et des influences qui le compose, et laisse l’espace et le temps a une opposition de développer ses arguments dans des documents soumis à la lecture de chacun, puis exposés dans des débats contradictoires.
    Cette opposition est apparue unie dans la dernière période et s’est renforcée au cours de la bataille pour la candidature, elle représente les forces vives et actives du parti, exprime la radicalité qui monte dans le monde du travail et se veut être le relais des luttes syndicales et citoyennes dans le politique. Je le dis tout net à certains camarades qui se sont exprimé récemment dans ce sens : la situation n’est pas celle qu’ils attendent ou conforme à ce qu’il projettent. Il n’est absolument pas pertinent de penser à une scission pour reconstruire ailleurs un autre parti communiste avec les révolutionnaires. Bien au contraire. Elle devrait être considérée comme celle où il faut venir renforcer le parti communiste pour aider ceux qui défendent ses objectifs premiers, défendre ceux qu’une majorité s’était donnée au congrès de Tour pour sortir de la nuit où les avaient conduit les opportunistes et le chauvinisme.
     Je rappellerai qu’en la circonstance ce ne sont pas les majoritaires qui avaient fait scission, mais la minorité qui choisissait de rester dans ce que Blum avait appelé la vieille maison. je voudrait dire aussi que si une scission était sur le point de se faire elle serait le fait de ceux qui veulent intégrer “la France Insoumise” ou reconstruire un grand parti de la gauche antilibérale, ce qui a proprement parler ne veut rien dire. (Le PS du Congrès d’Epinay avait rappelons nous le déjà cette vocation). J’en appelais hier à écouter nos défaites. Je pense que si le parti communiste doit écouter les siennes, d’autres formations ont les leurs à entendre. De ce point de vue, il a existé par le passé des scissions qui devraient entendre les conséquences de leurs décisions. Nous ne sommes plus en 1965, quand toute dissidence était durement combattue et faisait à chaque fois l’objet d’une fatale exclusion. Si le débat avait été alors possible dans le parti, je doute que les historiques du PCMLF aient pris la décision de la rupture. 
    Elle a eu lieu parce qu’il n’existait pas d’autres options possibles. Nous ne sommes plus dans ce cas, notre persistance le prouve, les débats de ces derniers jours aussi. 
    Vous avez les uns et les autres fait référence à Lénine, je prendrais le temps de revenir sur ses déclarations mais concernant les Anglais qu’il visait dans “la maladie infantile”, il prenait la peine de préciser en incipit du chapitre
    “le communisme de gauche en Angleterre : qu’il “n’y a pas encore de parti communiste en Angleterre, mais il y a parmi les ouvriers, un mouvement communiste jeune, large, puissant, dont la croissance est rapide et qui autorise les plus radieuses espérances. Il y a plusieurs partis et organisations (parti socialiste britannique, parti ouvrier socialistes, association socialiste du pays de galles du sud, fédération socialiste ouvrière) qui désir créer un parti communiste…… Il s’avère qu’un des principaux obstacles à la constitution immédiate d’un parti communiste unique est le désaccord sur le problème de la participation au parlement et de l’adhésion du nouveau parti communiste au vieux labour Party opportuniste et social-chauvin et composé surtout de trade-union”..
    D’aucun tire argument de cette situation historiquement datée dans des conditions déterminées pour justifier le ralliement à la France insoumise. Mais mis a part la différence des contextes et des circonstances, un détail incongru devrait frapper les esprits : il existe en France un parti communiste qui a eu une implantation de masse dans la classe ouvrière et qui s’il souffre des décisions opportunistes prises par ses directions depuis de nombreuses années, est en train de se renouveler dans des conditions qui font plus que débat. Enfin ; il est utile de rappeler que Lénine ne se satisfaisait pas de son constat. Il se faisait plus précis, pour reprendre ses propres termes, plus indicatif même quand il disait “les communistes anglais doivent à mon avis rassembler leurs quatre partis et groupes (tous très faibles, certains même tout a fait faibles) en un seul parti communiste sur la base des principes de la IIIè internationale et de la participation au parlement”. ?

    • Descartes dit :

      @ gilbert

      [Pour Denis Durand, signataire du choix clair, le parti militant s’était exprimé le 5 novembre. C’était les militants les plus engagés qui avaient soutenu l’option d’une candidature communiste. Leur décision a été contredite trois semaines plus tard par le parti municipal. (…) Pour autant poursuit-il, on peut se dire que ces faits politiques regrettables recèlent une autre face qui elle, est porteuse d’avenir car elle indique un fait sans précédent « la réaffirmation du visage militant du parti qui s’est manifestée à la conférence nationale, sans crainte (… ) d’entrer en contradiction avec les prises de position du secrétaire national »]

      Je trouve Durand bien optimiste. En fait, tout cela montre combien la « féodalisation » du PCF, commencée avec la « mutation » huesque, arrive aujourd’hui à ses dernières conséquences. Il y a dans le PCF plusieurs « partis » : celui des adhérents, celui des militants actifs, celui des « notables », et ces différents « partis » ne sont pas d’accord entre eux, avec une direction nationale qui est trop faible pour pouvoir arbitrer entre les uns et les autres. L’affaiblissement du secrétaire national n’est pas une bonne nouvelle…

      De toute façon, la logique de la direction du PCF est inscrite dans ce que le PCF est devenu : une sorte de nouveau Parti radical que seul le local intéresse. L’élection présidentielle, la direction s’en fout. Traumatisée par les résultats de 2007, la direction ne voulait pas avoir à présenter un candidat en 2012. Mélenchon l’avait très bien compris et a joué à fond sur ce fait. Et même chose en 2017 : avec un peu plus de doigté, Mélenchon aurait pu avoir la direction du PCF derrière lui avec un « lâche soulagement ». Maintenant que l’affaire est réglée, les « notables » vont pouvoir revenir à la seule chose qui les intéresse : les législatives.

      [En deuxième lieu « la contradiction entre notre conviction commune de la nécessité d’un parti communiste et l’objectif de Mélenchon de construire, grâce à sa campagne présidentielle, et avec des candidats signataires de sa charte partout aux législative,une force politique qui absorberait tout ou partie du PCF ».]

      Fallait réfléchir avant. L’idée d’une OPA sur le PCF était déjà dans la tête de Mélenchon en 2009, lorsque le Front de Gauche a été constitué. Mélenchon a pourtant fait une erreur : il a cru que le PCF était encore une structure centralisée, et qu’il suffisait de séduire la tête pour avoir le reste. Il a mis du temps à comprendre que les résistances allaient venir non pas de la tête, mais des « notables » qui n’entendent pas se voir dicter leurs alliances dans leur propre territoire.

      [Nicolas Marchand relevait dans son intervention que de nombreux camarades constataient que nous étions dans la merde, ce que je peux confirmer après avoir participé à plusieurs réunions et AG pour lancer la campagne et reçu les confidences désabusées de ceux que nous croisons sur les marchés et dans nos initiatives publiques. Comme il le dit, on ne doit, ni s’en réjouir, ni baisser les bras, par contre il faudra le moment venu faire le bilan de ce gâchis parler des responsabilités et des changement nécessaires à apporter suite à tant d’incompétences et de manifestations liquidatrices.]

      Si ce n’était que ça… Je ne suis pas très confiant sur les possibilités de défaire les choix faits en 1994. Et l’époque ne s’y prête pas vraiment.

      [Nous le savions, nous l’avions dit, mais nul n’a cherché à l’entendre ! Surtout pas les droitiers gauchistes des organisations estampillées par leur propre soin du label marxiste-léniniste. Ceux-là dans un effet de mode soudain et d’unanimisme, ne nous ont pas épargné de leurs flèches empoisonnées et se sont objectivement fait les porteurs d’eau de la direction aux abois.]

      C’est vrai. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est pourquoi cette direction est « aux abois ».

      [De ce point de vue, il a existé par le passé des scissions qui devraient entendre les conséquences de leurs décisions. Nous ne sommes plus en 1965, quand toute dissidence était durement combattue et faisait à chaque fois l’objet d’une fatale exclusion. Si le débat avait été alors possible dans le parti, je doute que les historiques du PCMLF aient pris la décision de la rupture. Elle a eu lieu parce qu’il n’existait pas d’autres options possibles. Nous ne sommes plus dans ce cas, notre persistance le prouve, les débats de ces derniers jours aussi.]

      C’est vrai. Et c’est aussi pour cela que le PCF est dans l’état ou il est. Parce qu’au lieu d’envoyer voir ailleurs les gens qui sabotent le travail et refusent de se soumettre aux règles communes, on les laisse agir impunément à l’intérieur du Parti.

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