J’ai survécu aux “réunions de circonscription”…

Le 30 novembre dernier, la « France Insoumise » à lancé un grand exercice démocratique, en organisant « en même temps et sur toute la France » des « réunions de circonscription » destinées à préparer la désignation des 577 binômes candidats de la « France Insoumise ». Bien entendu, je ne pouvais pas laisser passer une si belle occasion d’étudier le fonctionnement des « insoumis », et c’est pourquoi bravant les intempéries et la flemme naturelle après une journée de travail, je mis mon costume de militant pour me rendre à une telle réunion.

 

Il ne restait plus qu’à choisir une circonscription. Aller à celle de ma circonscription était bien entendu hors de question, trop de risques de se faire reconnaître. Une circonscription parisienne ? Pas envie d’entendre la prévisible réunion de bobos gauchistes. J’ai choisi donc une circonscription pas trop loin de chez moi, de vieille tradition ouvrière mais de plus en plus affectée par la boboïsation de la petite couronne parisienne. La circonscription vote si majoritairement à gauche que le basculement à droite semble très difficile. Le candidat qui sortira en tête de la gauche aura toutes les chances donc d’être élu, ce qui bien entendu ne donne que plus d’intérêt au débat.

 

Après avoir du à la sortie du métro aider à séparer un couple qui se battait en pleine rue, elle une furie tous ongles dehors qui crachait et griffait, lui gentil et calme demandant l’aide des passants, ce qui aurait pu être un bon point de départ pour un papier sur les « violences faites aux hommes », je me suis présenté donc à 19h30 tapantes – je déteste arriver en retard – devant la salle municipale ou devait se dérouler l’événement. Là, personne pour me tenir compagnie dans le froid et la solitude glauque. Je décide de faire le tour du pâté de maisons pour passer le temps – et pour ne pas avoir trop l’air de faire le guet. A 19h40, les troupes commencent à arriver… mais point de clé pour ouvrir la salle. A 19h50, les clés arrivent enfin. Nous entrons tous dans la salle, et sacrifions au rituel habituel de l’installation des tables et des chaises.

 

Pendant que l’installation progresse, permettez-moi de décrire les présents : une quinzaine de personnes, moitié hommes moitié femmes. Comme d’habitude dans ce genre de réunion, deux tiers ont dépassé – pour certains largement – la cinquantaine, le tiers restant se situe en dessus de la trentaine. Pour l’œil exercé, on reconnaît immédiatement les caractères dignes de la commedia dell’Arte : le vieux militant blanchi sous le harnois, qui a passé de longues années au PCF avant de passer au PG, l’élu local, les « déçus » socialistes, les jeunes organisateurs sur le modèle Sciences Po… mais n’allons pas trop vite.

 

Les tables et les chaises sont maintenant installées, tout comme les convives. Un peu de temps est perdu pour installer le vidéoprojecteur et l’ordinateur correspondant – car personne n’a pensé à amener une rallonge et une prise multiple. Parce que, modernité oblige, il est prévu que la réunion commence par… la projection d’une vidéo. Mais j’y reviendrai. Pour le moment on commence avec le « tour de table » de présentation, chacun déclinant son nom, prénom, et donnant les détails qu’il souhaite (profession, vie militante, etc.) (1). Et cela confirme les premières impressions : quelques déçus du socialisme, pas mal de militants du PG, des jeunes qui viennent de la coordination nationale des « insoumis ». Pas un seul « communiste insoumis », pas un seul « Ensemble insoumis ». On est entre soi.

 

Et on passe ensuite à la vidéo, qui est en fait une présentation du processus faite par le directeur de campagne de Mélenchon flanqué de deux adjointes aux responsabilités imprécises. Je m’étais beaucoup demandé le pourquoi du recours à la vidéo. Après tout, qu’est ce que cela rajoute, de voir des gens qui vous parlent sur un écran, plutôt que des gens qui font la présentation en chair et en os ? Mais voilà, d’une part, cela suppose de disposer dans chaque circonscription d’au moins un militant à qui on peut faire confiance pour faire la présentation avec autorité et sans se tromper, ce qui ne semble pas être le cas des « insoumis » aujourd’hui. Et d’autre part, un orateur pousse à une écoute active : on peut l’interroger, on peut le contester, on peut l’approuver. La vidéo, elle, pousse à une écoute passive.

 

Ayant écouté la parole dans un silence religieux, l’organisateur nous appelle à la profession de foi. C'est-à-dire, la lecture à haute et audible voix de la « Charte », document que chacun est invité à « approuver » en apposant sa signature. Personne ne proteste… sauf le vieux militant, qui signale qu’il a un problème avec le texte. En effet, celui-ci indique que « les syndicalistes, les lanceurs d'alerte, les militants associatifs, les chercheurs et intellectuels engagés, les féministes, les écologistes, les paysans, les militants des quartiers populaires sont invités à se porter candidats ». Or, dans cette liste à la Prévert, on a oublié les ouvriers et les techniciens ! (comme quoi, quelques années au PCF, ça vous marque). Silence gêné des organisateurs, qui finalement s’en sortent avec un « ta remarque est notée, camarade ». Et tout le monde signe le document (2) sans autre forme de procès.

 

La profession de foi étant signée, on peut passer à la suite de l’office – pardon, de la réunion. Le chapitre suivant étant une revue de la situation de la circonscription, faite par l’élu local et par le vieux militant. Comme je l’ai dit, c’est une circonscription populaire, perdue par le PCF en 2012, et qu’ils comptent aujourd’hui récupérer. Une longue séquence est consacrée à la lecture moqueuse du tract du candidat PCF, une pointure locale, qui a présenté sa candidature le jour même. La question des rapports avec le PCF est longuement évoquée : le candidat PCF apparemment n’a même pas parlé de Jean-Luc Mélenchon, et les communistes semblent faire l’impasse sur la présidentielle pour se consacrer aux législatives. Murmures de désapprobation dans l’assistance.

 

Ensuite, on rentre dans le vif du sujet. La procédure, décrite dans la vidéo, est rappelée : la réunion est censée proposer un certain nombre de « binômes » à la parité stricte, on distribue aux présents des petits papiers, pour qu’ils écrivent les noms qu’ils proposent. Certains soulignent qu’ils ne connaissent personne, on les invite alors à écrire des critères plutôt que des noms. Le dépouillement aboutit au résultat prévisible : comme on ne veut faire de la peine à personne, tous les présents sont proposés – moi y compris. Quant aux critères, ce sont toujours les mêmes : des jeunes, de « militants de terrain », des femmes, des personnes issues de la diversité… Certains demandent que leurs noms soient enlevés de la liste. On passe ensuite à l’examen des noms des personnes qui se sont proposées elles-mêmes sur internet. Personne ne les connaît… sauf un nom, celui d’un dirigeant national du PG très proche de Mélenchon. Le vieux militant souligne qu’une telle candidature serait vécue par les communistes comme une provocation, et que « ce serait la guerre ». Cela semble inquiéter tout le monde, mais en même temps personne n’ose s’y opposer. Il est décidé à la fin que le nom du dirigeant en question sera proposé, mais avec des réserves politiques. L’organisateur nous informe que de toute manière ce dirigeant vise deux autres circonscriptions « éligibles », donc pas trop d’inquiétude à avoir…

 

C’est alors que je ne peux m’empêcher de poser une question. Qu’est ce qui adviendra de ces noms ? On nous a dit qu’ils seront examinés par une « commission électorale » nationale qui décidera in fine des investitures. Mais comment cette commission pourrait se prononcer sur des informations aussi vagues que « X. syndicaliste engagé dans les luttes contre la loi El Khomri » ou « Y. très engagée pour les sans-papiers » ? Ne faudrait-il pas envoyer des CV ? Et qui va les contrôler ? Moment de panique dans l’équipe organisatrice… qui finalement répond sans répondre qu’on « s’organisera en marchant » et autres banalités du genre. Personne ne moufte.

 

L’heure avançant, j’ai du m’excuser et rentrer chez moi pour me coucher à une heure décente. Je ne suis donc pas resté pour la fin de la réunion. Mais ce que j’ai vu me confirme dans ma première perception : ces réunions ne sont que des rituels de mobilisation. Elles visent à donner aux « insoumis » de base l’illusion qu’ils participent à un processus de décision, alors que celui-ci est totalement verrouillé. La « commission nationale » – dont la composition est totalement contrôlée par Mélenchon – recevra des milliers de noms (à dix par circonscription, ça va vite…). Qu’est ce qu’elle en fera ? Avec quels moyens ? Mystère… mais il y fort à parier qu’on verra apparaître quelques copains de Mélenchon dans les rares circonscriptions « éligibles » !

 

 

Descartes

 

 

(1) A ce point du récit, je dois présenter mes excuses aux présents dans cette réunion d’avoir décliné une fausse identité. Mais je peux invoquer des circonstances atténuantes. D’une part,  étant donné le sectarisme ambiant, je n’ai pas envie de devoir regarder derrière mon épaule chaque fois que je rentre chez moi. Mais aussi, camarades, m’auriez-vous laissé observer librement le déroulement de la réunion si je vous avais dit l’objet de ma visite ?

 

(2) Oui, tout le monde. Moi aussi. Je sais que j’avais dit le contraire, mais comme disait mon bon maître, il faut choisir son rôle. On ne peut être en même temps observateur et acteur. Et dès lors que j’avais choisi d’être observateur, je n’avais pas à modifier la dynamique de la réunion par une intervention.

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80 réponses à J’ai survécu aux “réunions de circonscription”…

  1. luc dit :

    Merci pour ce reportage qui nous explique pourquoi vous serez candidat de France Insoumise ,LOL(comme disait mes élèves,apparemment c’est passé de mode).
    Sur ma ville,dans le quartier,aucune réunion n’a été détectée par mes radars ce qui me laisse supposer que Fi aura moins de succès que M6R.Il faut dire que le seul candidat PG a été déjà élu aux régionales de 2015,en fusionnant avec un ex solférienien comme en Occitanie,ile de France et Auvergne Rhones Alpes.Lui même était solfférinien pendant 20 ans alors pourquoi une fois élu,se préoccuperait il des autres élections?
    Cette charte que vous avez signé,évoque t elle la fin du nucléaire sécurisé civil à la française que JLM appelle de ses voeux.?
    une petite remarque:’blanchi sous le harnais;non sous le harnois’

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Merci pour ce reportage qui nous explique pourquoi vous serez candidat de France Insoumise ,LOL (comme disait mes élèves,apparemment c’est passé de mode).]

      J’aurais pu, j’aurais pu…

      [Cette charte que vous avez signé,évoque t elle la fin du nucléaire sécurisé civil à la française que JLM appelle de ses voeux.?]

      Non. La « charte » porte sur les élections législatives et les obligations des candidats et des éventuels élus. Elle n’aborde pas des questions programmatiques.

      [une petite remarque:’blanchi sous le harnais;non sous le harnois’]

      Non, je persiste : j’utilise la forme qui avait cours au XVIème siècle…

  2. Marcailloux dit :

    @ Descartes
    Bonjour,
    Non content de nous prodiguer des cours magistraux de politique politicienne voire politicarde, vous vous chargez des travaux pratiques et même des manipulations de laboratoire. Rien à redire, chapeau le militant. Mais militant de quoi au juste ?
    Pour moi, un militant politique est quelqu’un qui défend des idées, des principes, un projet.
    Vous seriez plutôt un chasseur de groupie, un pourfendeur de thuriféraire, un empêcheur d’ânonner en rond.
    Je voudrais sans offenser personne, poser cependant une question qui me taraude au sujet de votre blog : qu’ en est-il du débat de fond sur les options politiques qui s’offrent ou qui pourraient être offertes aux citoyens?
    Finalement, l’essentiel des discussions porte sur des tactiques, quelquefois sur des stratégies, surtout sur des casting d’écuries, des manoeuvres d’accession à telle ou telle élection, des manipulations de partisans aveugles et sectaires. J’écris sans arrière pensée et comme je n’ai jamais été militant d’aucun syndicat et d’aucun parti, je suis très étonné de constater que les débats qui ont lieu, ici et là, ne portent que sur les moyens d’accéder ou de conserver un pouvoir politique et, ou de dénoncer les carences ou les insuffisances des acteurs légitimement élus.
    Tout cela me conforte dans la pertinence de ne pas avoir milité dans un parti, bien que la chose politique m’ait toujours intéressé.

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Non content de nous prodiguer des cours magistraux de politique politicienne voire politicarde, vous vous chargez des travaux pratiques et même des manipulations de laboratoire. Rien à redire, chapeau le militant. Mais militant de quoi au juste ?]

      Je vous trouve bien injuste. D’abord, je ne prétend pas « prodiguer des cours magistraux ». J’exprime mes opinions, mes analyses, mes conclusions. Et vous m’accorderez que je donne à ceux qui ne les partagent pas une liberté presque totale pour exprimer les positions contraires. Il n’y a pas ici des gens qui « savent » et qui « font cours », et des gens qui « ne savent pas » et sont priés d’écouter.

      Par ailleurs, je ne suis pas sur que cette distinction entre « politique politicienne » – qu’on vouera convenablement aux gémonies – et qui parle de Pouvoir, et une « politique noble » qui ne parle que d’idées. Les idées, c’est très joli, mais sans une réflexion sur le Pouvoir, sur sa conquête et sa conservation, elles restent des idées. Il y a une dialectique entre l’exercice du pouvoir et les idées qu’on porte. Et quand Mélenchon prétend conserver le pouvoir absolu sur son mouvement et avoir un rapport personnel, direct avec chaque adhérent, cela nous dit beaucoup sur les idées qu’il porte.

      [Pour moi, un militant politique est quelqu’un qui défend des idées, des principes, un projet.]

      Je pense avoir largement défendu ici des idées, des principes, un projet. Pour ne prendre que quelques exemples, le « protectionnisme intelligent », l’assimilation des immigrés, l’énergie nucléaire, l’industrialisation… cela étant dit, je ne suis pas un « militant ». Je l’ai été, je ne le suis plus. Je ne trouve pas aujourd’hui une organisation qui porte les idées, les principes, qui me sont chers. C’est pourquoi aujourd’hui je suis un analyste, pas un « militant ».

      [Je voudrais sans offenser personne, poser cependant une question qui me taraude au sujet de votre blog : qu’ en est-il du débat de fond sur les options politiques qui s’offrent ou qui pourraient être offertes aux citoyens?]

      Sur certains points, ces options ont été débattues sur ce blog. Pensez par exemple aux questions de politique européenne, de politique monétaire, de politique industrielle. Et si vous voulez lancer une discussion sur un tel sujet, rien ne vous en empêche…

      [J’écris sans arrière pensée et comme je n’ai jamais été militant d’aucun syndicat et d’aucun parti, je suis très étonné de constater que les débats qui ont lieu, ici et là, ne portent que sur les moyens d’accéder ou de conserver un pouvoir politique et, ou de dénoncer les carences ou les insuffisances des acteurs légitimement élus.]

      Parce que la conquête du pouvoir – ou plus généralement, la gestion des rapports de force – est la condition sine qua non pour que les idées deviennent des réalités.

      [Tout cela me conforte dans la pertinence de ne pas avoir milité dans un parti, bien que la chose politique m’ait toujours intéressé.]

      « Pour avoir des mains propres, le mieux est de ne pas avoir des mains ».

    • Marcailloux dit :

      @Descartes
      Bonjour,
      (Je vous trouve bien injuste.)
      Là n’était pas mon intention et vous connaissez sans doute ma propension à faire un peu d’humour.
      J’aime et apprécie au plus haut point ce que vous faites et ne manque aucune occasion de faire référence à vos positions dans le cadre de mes relations. Ce qui ne manque pas de me voir classé dans la catégorie “groupies de Descartes”
      J’évoque surtout, dans mon commentaire, l’ensemble des interventions sur les médias et sur ce blog accessoirement, la relative pauvreté des projets et l’hypertrophie des égaux avec les manoeuvres qui l’accompagnent.

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [J’évoque surtout, dans mon commentaire, l’ensemble des interventions sur les médias et sur ce blog accessoirement, la relative pauvreté des projets et l’hypertrophie des égaux avec les manoeuvres qui l’accompagnent.]

      Je partage votre sentiment. La logique des primaires marque pour moi l’effacement des partis politiques comme lieu de débat et d’élaboration programmatique. Avant, le parti désignait un candidat pour porter un projet qui avait été collectivement débattu. Aujourd’hui, ce débat collectif n’a plus lieu d’être. Chaque candidat aux primaires propose son programme, et les électeurs choisissent. Le problème, avec ce système, c’est que le programme du candidat n’est plus un compromis rationnel entre les différentes lignes de pensée qui traversent son parti, mais un compromis démagogique sur ce qui plaira à l’électorat. Et c’est pourquoi finalement le débat sur le programme ou sur les projets devient secondaire, alors que celui sur les hommes occupe tout l’espace.

      Personnellement, je crois fermement que la démocratie est un équilibre entre les choix faits par des « sachants » et la voix du peuple souverain. Le système des partis donnait à un corps politisé – celui des militants – le privilège de choisir les candidats qui ensuite étaient soumis au peuple souverain. Le système des primaires supprime cette dualité en confiant à chaque étape la sélection à Mme Michu…

  3. luc dit :

    @Marcailloux
    Il ne faut pas confondre politique,histoire,philosophie ou métaphysique.
    Mettre la main à la pâte,implique qu’elle soit ‘souillée’.
    Seule la pratique apporte des informations concrètes pour un matérialiste.
    Lorsque Descartes revêt son habit de militant,il est dans la logique d’un analyste,érudit,certes,mais avant tout,matérialiste:Chapeau l’artiste!:-)

    • Marcailloux dit :

      @ Luc,
      Bonjour,
      ” Seul l’esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer l’homme” A. de Saint Exupéry
      Mettre les mains dans le cambouis ne les souille pas forcément. C’est le pourquoi qui les souille le cas échéant, et le pourquoi, c’est l’intention, l’idée, le projet.
      Justement, il me semble, au contraire de ce que vous dites, que la politique est étroitement liée à l’histoire, la philosophie voire la métaphysique, car il s’agit de gouverner des hommes, pas des machines. Et la pratique à laquelle vous faites allusion est justement celle des hommes, de leurs comportements, de leurs opinions, de leurs espérances, de leurs attentes, de leurs valeurs. Même un animal ne vit pas que de la nourriture qu’il reçoit.
      Notre hôte, Descartes, nous est précieux par son érudition et son immense disponibilité bienveillante associées à une rigueur exemplaire dans le raisonnement. Son militantisme passé lui octroie une légitimité incontestable.
      Cependant je regrette un peu que tant de place et d’efforts soient consacrés aux turpitudes de deux organisations fantoches, le mouvement “France insoumise” et le PC, l’un comme l’autre incapables d’apporter une réponse viable aux enjeux du pays.
      La comédia dell’ arte est évoquée dernièrement dans ce blog, de manière fort pertinente. Mérite-t-elle l’attention qui lui est accordée?
      Pour moi, la politique doit se présenter d’une manière positive et le moins possible d’une manière négative. C’est probablement ce qu’attendent les gens en général. Nous ne votons pas pour X parce que Y est un incapable.
      Avec le renoncement de F. Hollande, nous allons bientôt constater que son bilan n’est pas aussi “catastrophique” que presque tous se sont ligués à le démontrer. Je n’ai pas pour autant voté pour lui car je savais qu’il n’était pas en mesure de respecter ses engagements. Mais je trouve excessif les commentaires qui sont consacrés à son action. Ses successeurs, quelqu’ils soient sont peu ou prou condamnés à subir le même sort.
      Ils périront par là où ils ont pêché.
      Il est temps d’introduire un peu plus de philosophie dans le débat. Je vous rappelle que la philosophie, étymologiquement signifie: amour de la sagesse. Un peu plus de sagesse et moins d’aveuglement partisan ne peuvent qu’être salutaires.
      Or Descartes n’en manque probablement pas si ce n’est son obsession par Mélanchon, ce qui le cantonne, d’une certaine façon dans la comédia dell’ arte.

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Cependant je regrette un peu que tant de place et d’efforts soient consacrés aux turpitudes de deux organisations fantoches, le mouvement “France insoumise” et le PC, l’un comme l’autre incapables d’apporter une réponse viable aux enjeux du pays.]

      Je ne suis qu’un être humain, après tout… le PCF est peut-être pour vous une « organisation fantoche », pour moi c’est une partie importante de ma vie. Je ne peux pas ne pas m’en désintéresser, comme je ne peux me désintéresser de ma vieille tante, aussi odieuse soit-elle. J’ai trop de mémoires partagées avec elle pour pouvoir faire comme si elle n’existait pas.

      Par ailleurs, je ne partage pas votre idée comme quoi le PCF serait en quelque sorte « fini ». Dans le camp progressiste, c’est la seule organisation qui porte encore un capital historique, institutionnel, intellectuel, militant qui ait une quelconque valeur. Même dans le triste état où il est, il est largement devant tous les autres.

      [La comédia dell’ arte est évoquée dernièrement dans ce blog, de manière fort pertinente. Mérite-t-elle l’attention qui lui est accordée?]

      Je pense que oui. Je m’intéresse autant aux idées qu’aux êtres humains qui les portent. Et la commedia dell’Arte nous dit beaucoup sur ces êtres humains, éminemment aimables malgré leurs défauts, que sont les militants.

      [Avec le renoncement de F. Hollande, nous allons bientôt constater que son bilan n’est pas aussi “catastrophique” que presque tous se sont ligués à le démontrer.]

      Je sais bien que rien n’embellit autant le passé qu’une mauvaise mémoire, mais il y a des limites… Non, le bilan de Hollande est catastrophique au-delà de toute description. Et je ne parle pas seulement des domaines bien connus du public. La manière dont l’Etat a été géré laisse des bombes à retardement qu’on va voir exploser plus tard. Dans mon domaine, l’énergie, il laisse un champ de ruines.

    • Marcailloux dit :

      @ Descartes,
      Bonsoir,
      ” . . . . . . Dans mon domaine, l’énergie, il laisse un champ de ruines.”
      Pouvez vous être plus explicite. Certes, la vente du savoir faire d’Alstom est plus que dommageable mais la situation vient de plus loin que ce quinquennat .
      J’imagine que cela pourrait faire l’objet d’un futur billet.

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [Pouvez vous être plus explicite. Certes, la vente du savoir faire d’Alstom est plus que dommageable mais la situation vient de plus loin que ce quinquennat.]

      L’histoire est longue et un quinquennat c’est court. Il est donc difficile de trouver une seule affaire ou la responsabilité d’un gouvernement donné soit exclusive. El n’empêche que le quinquennat que nous venons de vivre a laissé les dégradations en cours se poursuivre, quand il ne les a pas accentué par ses politiques et par son inaction.

      Ainsi, par exemple, prenez le cas Areva. Cela fait cinq ans que le gouvernement proclame à tous vents qu’il faut réduire la part du nucléaire à 50%, d’annuler le projet Penly, et fermer la centrale de Fessenheim parce qu’elle serait « dangereuse ». Avez-vous une idée de l’effet que ces choix peuvent avoir sur les clients d’Areva à l’étranger ? Iriez-vous confier la construction d’un réacteur – ce qui implique une collaboration industrielle à très long terme – à une entreprise dont les politiques peuvent être interprétées comme annonçant une sortie du nucléaire ?

      Autre exemple : prenez les tarifs de l’électricité. Cela fait cinq ans que le gouvernement fixe systématiquement ces tarifs par-dessous le coût réel du produit. Vous pouvez aller vérifier : ces tarifs ont été systématiquement annulées par le Conseil d’Etat pour cette raison. Seulement, l’annulation met entre un et deux ans à arriver, et pendant ce temps, EDF perd de l’argent. Pourquoi croyez-vous que les comptes de l’entreprise nationale sont dans le rouge ?

      Encore un exemple ? Prenez le développement des énergies renouvelables, que le gouvernement à stimulé par des appels d’offres massifs et des tarifs d’achat de l’énergie produite généreux. Ces tarifs sont fixées contractuellement pour des durées très longues (de l’ordre de 20 ans), et sont financés par une taxe (la CSPE, que vous pouvez voir sur votre facture). Aujourd’hui, les dépenses qui financent ces contrats s’élèvent à 5 Md€ par an… et ce n’est pas fini : tous les parcs mis en chantier par ce gouvernement devraient arriver en production dans les années qui viennent, ce qui annonce une augmentation de la taxe de 20% par an. Et tout ça en PURE PERTE, puisque cette politique revient à acheter cher ce qu’on peut avoir meilleur marché ailleurs…

  4. Gérard Couvert dit :

    Toujours aussi délectable, mais quelle tristesse, quel échec collectif.
    Quand donc ces gens que vous décrivez, et qui existent par milliers vont-ils s’apercevoir qu’ils ne sont que des pitres animés par d’autres, que leur positions politiques ne sont que de ressentis et des “anti” quelque chose -généralement quelque chose de bon sens et comme tel de mis en œuvre “avant”.
    Je les aime bien pourtant, sont gentils au fond, mais quelle crasse.

    • Descartes dit :

      @ Gérard Couvert

      [Toujours aussi délectable, mais quelle tristesse, quel échec collectif.]

      Oui, c’est très triste. Attention, je ne veux pas qu’on interprète mal mon propos. J’ai le plus grand respect et même une grande tendresse pour les militants, quelque soit leur parti. Beaucoup d’entre eux consacrent une bonne partie de leur temps libre sans autre récompense que celle de participer à la vie civique. Certains y sacrifient même leurs carrières… C’est cette tendresse qui me rend le fonctionnement des « insoumis » aussi insupportable. On n’a pas le droit de manipuler les espoirs et les engagements des gens.

      [Je les aime bien pourtant, sont gentils au fond, mais quelle crasse.]

      Oui. Quelle crasse…

    • LuL dit :

      La critique envers notre mouvement est nécessaire et saine. Je comprends vos réflexions, vos craintes et les partage pour partie. Et je suis loin d’être le seul dans ce cas au sein de la France Insoumise, contrairement à ce que vous laissez entendre. De grâce, épargnez-nous vos positions de surplomb dignes d’un essai de gare ou de sociologie de comptoir, et réserver votre tendresse à vos proches.

      Cordialement.

    • Descartes dit :

      @ LuL

      [La critique envers notre mouvement est nécessaire et saine.]

      Mais alors, pourquoi ne pas l’organiser ? Pourquoi n’existe-t-il dans la « France Insoumise » aucune instance qui permettrait l’expression d’opinions dissidentes ?

      [Je comprends vos réflexions, vos craintes et les partage pour partie. Et je suis loin d’être le seul dans ce cas au sein de la France Insoumise, contrairement à ce que vous laissez entendre.]

      Mais si tant d’Insoumis « comprennent mes craintes et les partagent », comment expliquez –vous que cela n’ai le moindre effet en pratique ? Que la « France Insoumise » continue à fonctionner comme une secte soumise à la volonté omnipotente d’un Chef ?

      [De grâce, épargnez-nous vos positions de surplomb dignes d’un essai de gare ou de sociologie de comptoir, et réserver votre tendresse à vos proches.]

      Là, j’avoue que je ne vous comprends pas. Vous commencez par me dire que « la critique est nécessaire et saine », que « vous comprenez mes réflexions, mes craintes » et que « vous les partagez ». Et maintenant vous me dites que je devrais m’interdire de les exprimer ?

      Quant à savoir à qui je dois réserver ma tendresse… soyez assurer que le jour où j’aurai besoin de vos conseils, je n’hésiterai pas à vous le demander. En attendant, je ne vous dicte pas vos tendresses, alors rendez moi la politesse.

  5. BolchoKek dit :

    Il y a à la base quelque chose qui me dérange fortement, outre le reste, c’est que l’on organise de façon assumée le militantisme politique autour des circonscriptions électorales, directement et de façon assumée. Même si j’ai connu un PCF dans un état de ruine idéologique assez avancée, je peux témoigner que l’électoralisme n’était vraiment pas le mot d’ordre. Avec ma section, on était tous les dimanches matin au marché, on diffusait toute la semaine, et on était franchement seuls. C’était seulement en période électorale qu’on voyait débouler l’UMP avec tout son pognon, le PS avec son enseignante pleurnicheuse, le FN avec son “homme fort”, EELV avec ses bobos à écharpe…
    Alors, passer de cette logique de “occuper le terrain” à une forme non-partisane, ouvertement calquée sur les découpages électoraux, du militantisme, je pense que bien des camarades vont se faire encore plus de cheveux blancs…
    Pour des gens qui se moquent de la “politique politicienne”, les insoumis sont décidément une drôle de bande…

    • Descartes dit :

      @ BolchoKek

      [Il y a à la base quelque chose qui me dérange fortement, outre le reste, c’est que l’on organise de façon assumée le militantisme politique autour des circonscriptions électorales, directement et de façon assumée.]

      Je partage. Malheureusement, on identifie aujourd’hui « politique » et « élections ». L’idée qu’on puisse faire de la politique quotidiennement, dans des combats autres que le pur combat électoral, perd du terrain. Et c’est très dommage.

      [Même si j’ai connu un PCF dans un état de ruine idéologique assez avancée, je peux témoigner que l’électoralisme n’était vraiment pas le mot d’ordre. Avec ma section, on était tous les dimanches matin au marché, on diffusait toute la semaine, et on était franchement seuls.]

      Le PCF n’a historiquement jamais fait du combat électoral l’alpha et l’oméga de son activité. Pendant très longtemps, on a encouragé les militants à se rattacher d’abord à leur cellule ou section d’entreprise, et à défaut à leur cellule ou section locale qui correspondait généralement au périmètre communal. L’idée était que la cellule devait correspondre au « lieu de vie », de manière à pouvoir avoir une activité permanente et soutenir les combats quotidiens. D’ailleurs, le PCF s’est entouré d’associations de toutes sortes qui organisaient des activités culturelles, des aides sociales, des activités pour les enfants et les jeunes, et dont l’activité n’avait aucun rapport avec le calendrier électoral.

      C’est avec R. Hue et le règne des « notables » qu’apparaît la logique d’un découpage des sections en fonction des circonscriptions électorales (et de la disparition des cellules).

      [Alors, passer de cette logique de “occuper le terrain” à une forme non-partisane, ouvertement calquée sur les découpages électoraux, du militantisme, je pense que bien des camarades vont se faire encore plus de cheveux blancs…]

      Ca…

      [Pour des gens qui se moquent de la “politique politicienne”, les insoumis sont décidément une drôle de bande…]

      Ce n’est qu’un avatar du trotsko-socialisme. Libertaires en apparence, strictement « verticaux » en réalité.

    • LuL dit :

      Bonjour,

      Pour votre information, l’organisation n’est en rien calquée sur les découpages électoraux, elle repose sur des groupes d’appuis créés librement par les militants. Que les groupes d’une même circonscription se rassemblent pour proposer, en amont des législatives, des candidats, quelle surprise ! …

    • Descartes dit :

      @ LuL

      [Pour votre information, l’organisation n’est en rien calquée sur les découpages électoraux, elle repose sur des groupes d’appuis créés librement par les militants.]

      Je ne voudrais pas parler pour BolchoKek, mais j’avais cru comprendre qu’il faisait référence à l’organisation du PCF.

    • BolchoKek dit :

      @LuL
      >Pour votre information, l’organisation n’est en rien calquée sur les découpages électoraux, elle repose sur des groupes d’appuis créés librement par les militants.<
      Groupes créés librement, je le suppose, spontanément par des citoyens. Oh non, excusez-moi, c’est “les militants” qui l’ont créé. Militants de quoi, sans indiscrétion ?

      >Que les groupes d’une même circonscription se rassemblent pour proposer, en amont des législatives, des candidats, quelle surprise ! …<
      En effet, la dernière fois que j’avais été à une réunion électorale, le PG faisait le guignol en faisant perdre son temps aux militants du FdG. Heureusement, les “insoumis” n’ont rien à voir…

  6. RICHARD dit :

    c’est pas bien Descartes de casser le rêve! L’illusion de compter, que sa parole soit entendue est bien plus forte que la réalité, hélas.
    et cela n’est pas spécifique aux insoumis dont je lis, ici et la, des textes que n’aurait pas renié le plus le plus sectaire des années 50.
    mais qu’est-ce que c’est bien écrit!
    en lisant, je me suis transporté à Montreuil, ville que j’ai habité pendant 27 ans. le candidat PCF ressemble furieusement à l’actuel Maire de Montreuil, lequel a conquis la municipalité contre un ancien Maire, avec l’aide d’une coalition hétéroclite de partis qui se déchiraient peu avant.
    Alors quand survient une étincelle comment en vouloir à celles et ceux qui s’y accrochent.
    Il reste du chemin à parcourir pour que les citoyens soient des acteurs conscient. Trop souvent encore on achète non pas le produit mais la façon dont il a été vendu. ce n’est pas exagéré de dire que cela s’applique aussi à la politique.
    les récentes primaires viennent encore d’en fournir l’illustration.
    mais pas de renoncement, le combat continu!

    • Descartes dit :

      @ RICHARD

      [c’est pas bien Descartes de casser le rêve! L’illusion de compter, que sa parole soit entendue est bien plus forte que la réalité, hélas.]

      En politique, quand les illusions nous empêchent de voir la réalité, il faut les casser. Parce que la réalité finit de toute manière par reprendre ses droits.

      [et cela n’est pas spécifique aux insoumis dont je lis, ici et la, des textes que n’aurait pas renié le plus le plus sectaire des années 50. mais qu’est-ce que c’est bien écrit!]

      Certes. C’est du sectarisme, mais du sectarisme bien fait…

      [Alors quand survient une étincelle comment en vouloir à celles et ceux qui s’y accrochent.]

      Je ne leur en veut pas, au contraire. J’ai de la peine pour eux. Et pour nous : tant d’efforts gâchés qui auraient pu être si utiles s’ils avaient été bien employés…

  7. marc.malesherbes dit :

    « Chaque candidat aux primaires propose son programme, et les électeurs choisissent. Le problème, avec ce système, c’est que le programme du candidat n’est plus un compromis rationnel entre les différentes lignes de pensée qui traversent son parti, mais un compromis démagogique sur ce qui plaira à l’électorat. Et c’est pourquoi finalement le débat sur le programme ou sur les projets devient secondaire, alors que celui sur les hommes occupe tout l’espace. »

    Il y a du vrai dans ce que vous dites, mais ce n’est pas l’essentiel à mes yeux.
    L’essentiel, c’est que le PS et les LR, et également EELV, Le parti radical, Macron, ont une vision similaire de l’avenir de notre société : sa dissolution dans un ensemble européen, la primauté de l’économie capitaliste, et dans ce cadre divers aménagements sur des sujets sociétaux ou de redistribution sociale.
    Il est donc bien normal qu’il n’y ait plus de programme d’ensemble apparent à débattre, car c’est le même ! Il est donc bien logique que ce soit la personnalité qui devienne très importante, puisque c’est véritablement l’essentiel de ce qui les sépare.

    Vous remarquerez que le FN fait très peu de médiatisation people, car il a véritablement un programme différent, ce que ne conteste pas ses adversaires qui voue aux gémonies « son » programme, preuve que ce programme existe bien et fait écho.

    JLM est un cas limite. Plus semblable à un gourou inspiré, une forme originale de peopolisation. Ses promesses sont très à gauche, et encore plus désirables que celle des LR ou du PS. Mais on ne voit pas bien comment il va les réaliser compte tenu de son attachement à l’europe et à l’euro. Il évite d’ailleurs au maximum d’en parler considérant que ce n’est pas le problème (le problème étant de prendre aux riches). La logique qui lui paraît souhaitable est de type « Chavez », ce qui conduira à une encore plus grande misère pour les moins favorisés. A moins, le plus probable, qu’il ne se range sous la bannière européenne, ce qui évitera au moins ses inconséquences, et le rangera dans la catégorie Tsipras, c’est à dire PS, LR.

    • Descartes dit :

      @ marc.malesherbes

      [L’essentiel, c’est que le PS et les LR, et également EELV, Le parti radical, Macron, ont une vision similaire de l’avenir de notre société : sa dissolution dans un ensemble européen, la primauté de l’économie capitaliste, et dans ce cadre divers aménagements sur des sujets sociétaux ou de redistribution sociale. Il est donc bien normal qu’il n’y ait plus de programme d’ensemble apparent à débattre, car c’est le même !]

      Je pense que le mécanisme est un peu différent. Il est vrai qu’il y a une alliance objective qui va du PS à une partie de LR en passant par EELV, les radicaux, les macronistes, etc. Non seulement ces gens sont fondamentalement d’accord dans leur vision économique, sociale et politique, mais qui plus est ils ont tout intérêt à faire passer ce consensus comme étant une évidence allant de soi, et sur laquelle aucun débat n’est possible. Ouvrir le débat sur ces questions, c’est admettre implicitement que d’autres politiques sont possibles. Autant donc éviter ce débat et réduire la discussion politique aux questions de personnes.

      Karine Berger a illustré magnifiquement ce fonctionnement dans son intervention à la Convention de la « Belle Alliance Populaire » aujourd’hui. Elle dit (je cite de mémoire) : « j’appartiens à une génération qui ne peut imaginer la France hors de l’Europe ». Et elle le disait non pas avec regret, mais avec fierté. Comme si l’incapacité à imaginer le monde différent de ce qu’il est était une qualité…

      [Vous remarquerez que le FN fait très peu de médiatisation people, car il a véritablement un programme différent, ce que ne conteste pas ses adversaires qui voue aux gémonies « son » programme, preuve que ce programme existe bien et fait écho.]

      Le FN est le seul parti politique qui ne sacrifie rien à la mode. Alors que tout le monde passe au numérique et à la vidéo, il continue à faire confiance à l’écrit. A l’heure ou tout le monde discute des personnalités, il persiste à se reposer d’abord sur le programme. C’est peut-être pour cela qu’il a tant de succès.

      [JLM est un cas limite. Plus semblable à un gourou inspiré, une forme originale de peopolisation. Ses promesses sont très à gauche, et encore plus désirables que celle des LR ou du PS. Mais on ne voit pas bien comment il va les réaliser compte tenu de son attachement à l’europe et à l’euro.]

      « Très à gauche » ? Cela dépend ce qu’on appelle « gauche ». Pour moi, ce terme n’a plus grand sens. Je préfère le regarder sous le prisme du progressisme, et je dois dire que je ne m’y retrouve pas : Pour moi, on ne peut être progressiste et anti-scientifique. On ne peut être progressiste et exploiter les peurs irrationnelles. On ne peut être progressiste et vomir « ceux qui savent ».

      Mais au fond, le problème avec Mélenchon est qu’il est toujours le même trostko-mitterrandien. Mélange de rhétorique révolutionnaire et de pensée clanique et réactionnaire. On le voit sur l’Europe. Mais c’est aussi vrai sur d’autres sujets. Ecoutez son discours à Bordeaux : il y propose une relance par la consommation, c’est-à-dire la même politique qui a connu un échec retentissant en 1981 faute de prendre en compte les problématiques de déficit extérieur…

      Mélenchon refuse la complexité du monde. Ce serait excusable si c’était une question de discours. Après tout, le discours politique implique nécessairement des raccourcis et des simplifications. Le problème, c’est que ce refus de la complexité, cette idée qu’il existe des solutions simples à tous les problèmes et que la complexité n’est qu’une invention des « sachants » pour asseoir leur pouvoir est profondément enracinée dans sa psyché. Comme beaucoup de politiques professionnels qui n’ont jamais gouverné, il a passé toute sa vie à manipuler des idées. Il n’a jamais eu à résoudre des problèmes complexes.

  8. jo dit :

    Bonjour Descartes, j’ai découvert votre blog il y a quelques jours et je le trouve très intéressant.
    Je comprends bien que vous n’allez pas votez pour Mélanchon mais ne pensez-vous pas que s’il dépasse le score du candidat PS (sans doute Valls ou Montebourg) cela permettrait de faire exploser le ps et d’avoir enfin une vrai recomposition dans le camp “gauche”. Avec peut-être l’apparition d’un véritable parti jacobin de gauche.

    • Descartes dit :

      @ jo

      [Bonjour Descartes, j’ai découvert votre blog il y a quelques jours et je le trouve très intéressant.]

      Je vous remercie. Vous êtes le bienvenu.

      [Je comprends bien que vous n’allez pas votez pour Mélanchon mais ne pensez-vous pas que s’il dépasse le score du candidat PS (sans doute Valls ou Montebourg) cela permettrait de faire exploser le ps et d’avoir enfin une vrai recomposition dans le camp “gauche”. Avec peut-être l’apparition d’un véritable parti jacobin de gauche.]

      Je ne vois pas comment on ferait un « parti jacobin de gauche » à partir de la « France Insoumise ». Parler du « camp gauche » aujourd’hui n’a pas de sens. La « gauche » n’est plus une catégorie idéologique. Elle n’est plus qu’une filiation : on est « de gauche » parce qu’on se situe dans la filiation symbolique de ce qu’était la « gauche » d’hier, tout en trahissant ses principes. Aujourd’hui on peut être « de gauche » et libéral (comme Valls et Macron), « de gauche » et autoritaire (comme Mélenchon), « de gauche » et antirationnaliste, comme les écologistes. Alors, c’est quoi « le camp gauche » ?

      Valls n’a pas tort de dire qu’il y a plusieurs « gauches » irréconciliables. Et parce qu’elles sont irréconciliables, la « gauche » ne peut arriver au pouvoir que sur un malentendu : certaines de ces « gauches » doivent renoncer à leur projet, à leur programme, pour que les autres puissent gouverner. Et c’est ce qui se passe à chaque fois depuis 1983 : la gauche « libérale-libertaire » exige le soutien des autres « gauches » pour « battre la droite », puis fait ses politiques comme si elle était seule au monde. Evidement, plus ce processus se répète, moins les « autres gauches » sont disposées à se prêter au jeu. Et encore… imaginez-vous que le candidat socialiste arrive une fois encore en tête de la « gauche » en 2017 et soit présent au deuxième tour. Pensez-vous que Mélenchon osera appeler ses électeurs à s’abstenir ? Ne rêvons pas…

      Un « veritable parti jacobin de gauche » ne peut se construire qu’en regroupant les « jacobins de gauche ». Or, c’est devenu aujourd’hui une espèce rare. Et particulièrement rare chez les « insoumis », même si le syncrétisme idéologique qu’affecte Mélenchon peut faire penser le contraire. Le succès de Mélenchon n’annonce nullement l’apparition d’un pôle jacobin à gauche, mais au contraire une recomposition de la gauche autour de deux pôles, l’un représentant le « principe de réalité » et l’autre le « principe de plaisir », et tous deux alignés avec les intérêts des « classes moyennes ». Du côté « réalité », on aura des libéraux qui appelleront la « gauche » à accepter les principes de l’économie de marché, de la compétition et de l’Europe supranationale, du côté « plaisir » on aura les châteaux dans les nuages et les débats interminables sur le fait de savoir si la constituante sera tirée au sort ou élue. Les « réalistes » gouverneront, les autres leur serviront d’alibi.

  9. morel dit :

    Bonjour,

    Me permettez-vous de donner mon sentiment et point de vue personnel ?
    Concernant Mélenchon et son nouveau mouvement, je me suis déjà exprimé tôt à ce sujet et ne vois pas de raison d’y revenir.
    Maintenant, devant nous, il y a une élection présidentielle. Sauf extraordinaire, ce dernier ne figurera pas au second tour.
    Par contre, celle-ci pourrait permettre l’élection d’un candidat dont le programme signifie clairement une incroyable redistribution à l’envers en faveur des possédants.
    https://www.fillon2017.fr/participez/
    Bien entendu, il est toujours loisible de dire qu’il sera obligé de mettre de l’eau dans son vin etc. (qui peut croire que le porteur d’un tel projet peut pratiquer une politique inverse ?) mais à ce stade, les sondages le donnent toujours vainqueur et il me semble qu’il est bien plus urgent de décortiquer ce programme pour en souligner les conséquences pour le grand nombre.
    Question de priorité.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [Maintenant, devant nous, il y a une élection présidentielle. Sauf extraordinaire, ce dernier ne figurera pas au second tour. Par contre, celle-ci pourrait permettre l’élection d’un candidat dont le programme signifie clairement une incroyable redistribution à l’envers en faveur des possédants.]

      Pourquoi « incroyable » ? Après tout, cette « redistribution à l’envers » se situe dans la droite ligne de ce qui a été fait ces trente dernières années, par les gouvernements de droite mais aussi par les gouvernements de gauche. Il est vraiment dommage que l’émission « vive la crise » ne soit toujours pas librement disponible (impossible de la trouver à l’INA, pour une question de droits d’auteur, m’a-t-on dit…) : tout ce qui a été fait y était annoncé.

      Franchement, je trouve cocasse qu’après le CICE et la loi El Khomri, il s’en trouve encore des gens pour agiter l’épouvantail sur le mode « au secours, la droite revient ». La droite est DEJA LA. Mais à la différence de Fillon, la droite socialiste avance masquée, en nous expliquant que si elle saccage le Code du travail, c’est pour le sauver.

      [Bien entendu, il est toujours loisible de dire qu’il sera obligé de mettre de l’eau dans son vin etc. (qui peut croire que le porteur d’un tel projet peut pratiquer une politique inverse ?) mais à ce stade, les sondages le donnent toujours vainqueur et il me semble qu’il est bien plus urgent de décortiquer ce programme pour en souligner les conséquences pour le grand nombre.]

      Plus « urgent » que quoi ? Et quel serait le but de ce décorticage ?

    • morel dit :

      Il me semble que votre colère contre un Mélenchon qui ne passera sans doute pas le 1er tour ne ressorte pas du raisonnable.
      « il s’en trouve encore des gens pour agiter l’épouvantail sur le mode « au secours, la droite revient »
      « Et quel serait le but de ce décorticage ? »
      S’il vous plait de penser que je roule pour…
      Souffrez que pour ma part, je m’emploie à la mesure de mes petits moyens à expliciter un programme d’autant plus dangereux que celui qui le porte risque fort d’être au second tour.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [Il me semble que votre colère contre un Mélenchon qui ne passera sans doute pas le 1er tour ne ressorte pas du raisonnable.]

      La colère a toujours quelque chose d’irrationnel, je vous l’accorde. Mais la conclusion qu’il n’arrivera pas au deuxième tour, elle, me semble parfaitement raisonnable.

      [S’il vous plait de penser que je roule pour…]

      Je ne crois pas avoir jamais dit pareille chose. Je ne m’intéresse pas aux étiquettes, et je ne vois pas de conspirations partout. Si votre analyse vous conduit à penser qu’il faut soutenir Mélenchon – même s’il s’agit d’un soutien critique – je respecte tout à fait votre opinion. Mais sachez que je ne la partage pas.

      [Souffrez que pour ma part, je m’emploie à la mesure de mes petits moyens à expliciter un programme d’autant plus dangereux que celui qui le porte risque fort d’être au second tour.]

      Je souffre, croyez-moi, je souffre. Mais j’avoue que j’ai du mal à vous comprendre. D’un côté vous me dites que son programme est dangereux, d’un autre que vous le soutiendrez « faute de mieux »…

    • morel dit :

      Colère toujours de votre part ? Expression insuffisamment claire de la mienne ?
      Vous concluez que je soutien Mélenchon sans que je l’ai exprimé alors que ma préoccupation est de taper sur le programme Fillon qui serait une grave régression pour nous.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [Colère toujours de votre part ? Expression insuffisamment claire de la mienne ?]

      Les deux peut-être… mais entre gens civilisés, un malentendu est vite dissipé, suffit de s’expliquer.

      [Vous concluez que je soutien Mélenchon sans que je l’ai exprimé]

      Non, je ne conclus rien de tel. Ce que je dis, c’est que « SI votre analyse vous conduit à penser qu’il faut soutenir Mélenchon je respecte tout à fait votre opinion ». Vous noterez le « SI » conditionnel.

      [alors que ma préoccupation est de taper sur le programme Fillon qui serait une grave régression pour nous.]

      Mais « taper sur le programme de Fillon » dans quel but ? Croyez-vous qu’il y ait beaucoup de monde pour croire que Fillon propose un programme social ?

    • morel dit :

      Comme vous, la civilité m’est chère.
      Mélenchon n’est pas dans mes soucis car il ne dépassera pas le premier tour ; par contre, Fillon et son programme…
      Il me semble urgent d’attirer l’attention là-dessus.

      « Croyez-vous qu’il y ait beaucoup de monde pour croire que Fillon propose un programme social ? »

      Il y a d’abord les votants à la primaire. Au regard de la sociologie de son électorat, c’est la purge enrobée de hargne anti-fonctionnaires, d’écrasement des acquis salariaux et des mesures favorables aux possédants mais aussi la restauration de l’autorité de l’état (thème qui fait cruellement défaut « à gauche ») qui l’emporte.
      Au-delà, avec un fort rejet justifié du gouvernement Hollande, le miroir aux alouettes de « l’alternance » continue à faire illusion plus largement. Ceci explique qu’à ce stade, Fillon est donné gagnant.
      C’est cette perspective dont il est encore temps de tenter d’arrêter le cours. Au-delà d’un ripolinage tactique éventuel l’intention est claire.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [Il y a d’abord les votants à la primaire. Au regard de la sociologie de son électorat, c’est la purge enrobée de hargne anti-fonctionnaires, d’écrasement des acquis salariaux et des mesures favorables aux possédants mais aussi la restauration de l’autorité de l’état (thème qui fait cruellement défaut « à gauche ») qui l’emporte.]

      Sauf qu’avec cet électorat-là, il ne gagnera pas. Il lui faudra bien plus que les deux millions et demi de voix qu’il a attirés à la primaire. Il a d’ailleurs déjà commencé à mettre de l’eau dans son vin… moi j’attends de voir quel sera le programme qu’il présentera aux français.

      [Ceci explique qu’à ce stade, Fillon est donné gagnant. C’est cette perspective dont il est encore temps de tenter d’arrêter le cours.]

      Comment ? En faisant gagner qui ?

    • morel dit :

      « Il a d’ailleurs déjà commencé à mettre de l’eau dans son vin… moi j’attends de voir quel sera le programme qu’il présentera aux français. »
      Moi, je n’ai aucun doute sur ses intentions clairement manifestées.
      « Comment ? En faisant gagner qui ? »
      En mettant en lumière le programme qu’il lui-même avancé et qui l’a fait gagner les primaires à droite.
      Par ailleurs, je vous ai déjà dit que je n’ai pas de candidat.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [« Il a d’ailleurs déjà commencé à mettre de l’eau dans son vin… moi j’attends de voir quel sera le programme qu’il présentera aux français. » Moi, je n’ai aucun doute sur ses intentions clairement manifestées.]

      Je suis moins sûr de moi que vous. L’expérience a très largement démontré qu’entre les programmes de primaire et les programmes électoraux il y a un abîme, et qu’entre les programmes électoraux et la réalité, un abîme plus profond encore…

      [« Comment ? En faisant gagner qui ? » En mettant en lumière le programme qu’il lui-même avancé et qui l’a fait gagner les primaires à droite.]

      Oui, mais… avec quel but ? Que les gens votent pour lui en étant avertis ? Qu’ils ne votent pas pour lui ? Et dans ce cas, ne faut-il pas « mettre en lumière » avec la même constance les projets de ses concurrents ? Parce qu’au lendemain du deuxième tour, il faudra bien qu’il y ait quelqu’un pour exercer la présidence de la République…

    • morel dit :

      « Je suis moins sûr de moi que vous. L’expérience a très largement démontré qu’entre les programmes de primaire et les programmes électoraux il y a un abîme, et qu’entre les programmes électoraux et la réalité, un abîme plus profond encore… »

      Raisonnement qui pourrait amener à conclure qu’aucun programme ouvertement manifesté ne sera tenu y compris dans son essence. C’est dangereux car alors, il ne servirait à rien de juger sur les programmes.

      « Oui, mais… avec quel but ? Que les gens votent pour lui en étant avertis ? Qu’ils ne votent pas pour lui ? Et dans ce cas, ne faut-il pas « mettre en lumière » avec la même constance les projets de ses concurrents ? Parce qu’au lendemain du deuxième tour, il faudra bien qu’il y ait quelqu’un pour exercer la présidence de la République… »

      Encore une fois, à mon modeste niveau, d’avoir fait ce que je peux pour éviter le pire ce qui m’est prioritaire. Pas Mélenchon qui ne dirigera pas le pays.

    • Descartes dit :

      @ morel

      [Raisonnement qui pourrait amener à conclure qu’aucun programme ouvertement manifesté ne sera tenu y compris dans son essence.]

      Avouez que l’expérience des trente dernières années conduit plutôt à cette conclusion…

      [C’est dangereux car alors, il ne servirait à rien de juger sur les programmes.]

      Pas tout à fait. Cela dépend ce qu’on « juge ». Les programmes sont une synthèse entre ce que l’homme politique perçoit comme étant la demande des électeurs auxquels il entend s’adresser, et les choses qu’il aimerait faire s’il en avait la possibilité. En d’autres termes, une synthèse de ce qu’on est et de ce qu’on veut paraître. Et selon les hommes politiques, la synthèse penche plus d’un côté ou de l’autre. Mais on sait, oui, que les programmes ne seront pas tenus. Et pas toujours pour les mêmes raisons : certains trahiront leurs promesses parce qu’ils n’ont jamais eu vraiment l’intention de les tenir, d’autres parce qu’ils s’aperçoivent à l’usage que ces promesses sont impossibles ou trop coûteuses à tenir.

      Pour moi, la seule façon fiable de prédire ce que sera la politique d’un candidat une fois arrivé au pouvoir, c’est de regarder quels sont les groupes sociaux dont il est dépendant. Il fallait beaucoup de naïveté pour croire que le candidat des classes moyennes François Hollande allait renégocier les traités européens ou s’attaquer à la « finance ».

      [Encore une fois, à mon modeste niveau, d’avoir fait ce que je peux pour éviter le pire ce qui m’est prioritaire. Pas Mélenchon qui ne dirigera pas le pays.]

      Mélenchon ne dirigera certainement pas le pays, mais empêche une recomposition du camp progressiste qui pourrait lui permettre de peser sur celui qui le dirigera. Je ne conteste votre droit à choisir la manière de militer qui vous semble la meilleure. Mais personnellement je pense que vous perdez votre temps en rompant des lances avec des moulins à vent. Fillon est de droite, et tout le monde le sait. Le répéter n’apportera pas grande chose. Il fera une politique de droite, dans les limites que lui fixera le rapport de forces dans la société. C’est pourquoi ce rapport de forces est à mon avis bien plus important que les résultats des élections.

    • morel dit :

      Me permettez-vous cette question simple : le programme n’indique-t-il pas dans tous les cas de figure une intention, une direction d’action ? Des « cibles » en quelque sorte et les moyens pour les atteindre.

      Ensuite, il peut y avoir cohérence double : ces moyens et ces buts sont sous-tendus par une logique et, dans cette logique, le comportement sur le plus long terme du groupe ou la personne qui les porte.

      Ainsi, concernant Hollande sa position constante en faveur de l’U.E. dont plus récemment l’appel en faveur du « oui » au référendum de 2005 puis le vote favorable au projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne le 7/2/2008. Difficile de croire à une éventuelle renégociation des traités.

      A ce sujet, Fillon est dans la même position. Il y a de plus ce premier ministre qui a déclaré que la France était en état de faillite en cohérence avec la saignée qu’il promeut actuellement. Cohérence aussi avec la politique de « bouclier fiscal » qu’il a mise en œuvre en son temps ainsi que celle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

      Les éternelles recettes du moins d’état avec de moins en moins de « gras » à retrancher y compris avec la vente de bijoux de famille que sont les privatisations privant par ailleurs de moyens d’action un gouvernement.

      Dans les deux cas, difficile de ne pas y voir de cohérence.

      « Fillon est de droite, et tout le monde le sait. Le répéter n’apportera pas grande chose. »

      Je crois que si nous voulons aller au fond des choses, il nous faut abandonner ces notions qui n’ont de sens qu’à jeter de la poudre aux yeux. Lorsque le PS chante les louanges de « l’Europe », ouvre une brèche majeure dans le code du travail…et que la réponse de certains consiste à dire qu’ils ne sont pas de gauche…je me demande si l’on n’est pas dans une querelle de théologiens.

      « Il fera une politique de droite, dans les limites que lui fixera le rapport de forces dans la société. »

      Et quel est l’état de ce rapport ? Nous le savoir tous. C’est aussi la raison pour laquelle il me
      semble urgent d’expliciter toutes les conséquences d’un programme désastreux pour les couches salariales car il est de nature à encore aggraver ce rapport de forces.

      « C’est pourquoi ce rapport de forces est à mon avis bien plus important que les résultats des élections. »

      Mais le résultat de l’élection n’est-il pas la résultante et l’expression de ce rapport de force ?
      En d’autres termes, non seulement éviter le candidat le plus dangereux a un bénéfice concret immédiat mais aussi évite un rapport de force plus défavorable encore.

      Pour conclure, « les insoumis » (un peu puéril et va-t’en gueule, non ?), c’est « nuit debout », du vent qui ne durera pas et qui sera balayé si les couches populaires se saisissent de l’affaire.

    • Descartes dit :

      @morel

      [Me permettez-vous cette question simple : le programme n’indique-t-il pas dans tous les cas de figure une intention, une direction d’action ? Des « cibles » en quelque sorte et les moyens pour les atteindre.]

      C’était vrai lorsque les programmes étaient rédigés par les partis politiques dans un processus de délibération collective, et qu’ils subissaient un minimum de changements au cours des années. Mais dans le monde de communication qui est le notre, le discours politique reflète moins ce que l’homme politique pense qu’il faut faire, que ce qu’il pense que ses électeurs ont envie d’entendre. Ce n’est donc pas l’intention de l’homme politique que l’on peut y lire, mais l’intention de l’électeur. C’est un peu un miroir…

      [Ainsi, concernant Hollande sa position constante en faveur de l’U.E. dont plus récemment l’appel en faveur du « oui » au référendum de 2005 puis le vote favorable au projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne le 7/2/2008. Difficile de croire à une éventuelle renégociation des traités.]

      Exactement. Et ce n’est donc pas le programme présidentiel qui vous donne une idée de ce qu’il pense, mais l’examen de sa trajectoire sur le long terme.

      [A ce sujet, Fillon est dans la même position. Il y a de plus ce premier ministre qui a déclaré que la France était en état de faillite en cohérence avec la saignée qu’il promeut actuellement. Cohérence aussi avec la politique de « bouclier fiscal » qu’il a mise en œuvre en son temps ainsi que celle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.]

      Admettons. Mais alors il faut lui accorder aussi la « cohérence » d’avoir voté « non » à Maastricht et au TCE, d’avoir été séguiniste. Pouvons-nous déduire de cela sa politique européenne, par exemple ?

      [Les éternelles recettes du moins d’état avec de moins en moins de « gras » à retrancher y compris avec la vente de bijoux de famille que sont les privatisations privant par ailleurs de moyens d’action un gouvernement.]

      Oui, mais dans ce cas, qui faut-il voter ? A ce jour, ce sont les socialistes qui emportent la palme du « moins d’Etat » et des privatisations avec le gouvernement Jospin. Faut-il là aussi se fier à une « cohérence » ?

      [« Il fera une politique de droite, dans les limites que lui fixera le rapport de forces dans la société. » Et quel est l’état de ce rapport ? Nous le savoir tous. C’est aussi la raison pour laquelle il me semble urgent d’expliciter toutes les conséquences d’un programme désastreux pour les couches salariales car il est de nature à encore aggraver ce rapport de forces.]

      « L’aggraver » par rapport à quoi ?

      [« C’est pourquoi ce rapport de forces est à mon avis bien plus important que les résultats des élections. » Mais le résultat de l’élection n’est-il pas la résultante et l’expression de ce rapport de force ?]

      Non. Les gens peuvent voter pour un candidat parce qu’ils l’estiment le moins mauvais, et ensuite l’empêcher d’appliquer la politique sur laquelle il a été plus ou moins élu. Pensez à Juppé en 1995 ou à la manif pour l’école libre en 1983. L’élection ne donne qu’une vue très imparfaite du rapport de forces.

    • bip dit :

      @ Descartes

      [Mais alors il faut lui accorder aussi la « cohérence » d’avoir voté « non » à Maastricht et au TCE]

      Il a voté “oui” au TCE en 2005.

      http://www.lemonde.fr/politique/visuel/2012/09/18/de-maastricht-au-traite-budgetaire-les-oui-et-les-non-de-39-personnalites-politiques_1760615_823448.html

    • Descartes dit :

      @ bip

      [Il a voté “oui” au TCE en 2005.]

      Mea culpa. Voilà ce qui arrive lorsqu’on écrit trop vite…

    • morel dit :

      « C’était vrai lorsque les programmes étaient rédigés par les partis politiques dans un processus de délibération collective, et qu’ils subissaient un minimum de changements au cours des années. Mais dans le monde de communication qui est le nôtre, le discours politique reflète moins ce que l’homme politique pense qu’il faut faire, que ce qu’il pense que ses électeurs ont envie d’entendre. Ce n’est donc pas l’intention de l’homme politique que l’on peut y lire, mais l’intention de l’électeur. C’est un peu un miroir… »

      Dans une précédente réponse vous écriviez : « Pas tout à fait. Cela dépend ce qu’on « juge ». Les programmes sont une synthèse entre ce que l’homme politique perçoit comme étant la demande des électeurs auxquels il entend s’adresser, et les choses qu’il aimerait faire s’il en avait la possibilité. En d’autres termes, une synthèse de ce qu’on est et de ce qu’on veut paraître. Et selon les hommes politiques, la synthèse penche plus d’un côté ou de l’autre. » où vous sembliez admettre qu’ils portent la marque de l’homme politique ce qui me semble plus correspondre au réel.

      En ce qui me concerne, je ne pense pas qu’on écrive un programme aussi brutal que celui de Fillon dans l’unique but de faire plaisir à un électorat socialement bien cerné. Il faut aussi une certaine conviction pour le (re)présenter.
      Ces gens et leur représentant me font penser à ces réactionnaires américains qui ont manifesté en hurlant au communisme lorsqu’Obama a présenté un projet pourtant bien modeste de « sécu ». Les démunis eux, ne se manifestant pas, le projet a encore été affadi. Voici ce qu’est cette clique si de tous côtés ne s’élève pas les protestations, oppositions, rejet comme commencé sur la sécu ramenée aux grands risques. Et il y a bien d’autres raisons de barrer la route à ce programme.

      « Mais alors il faut lui accorder aussi la « cohérence » d’avoir voté « non » à Maastricht et au TCE, d’avoir été séguiniste. Pouvons-nous déduire de cela sa politique européenne, par exemple ? »

      Sur le TCE, vous avez rectifié. Reste Maastricht, c’est bien loin 1992. Depuis, traité d’Amsterdam 1999, Fillon : pour (20 RPR ont voté contre); traité de Nice 2001 ? Favorable. Idem référendum 2005 et vote 2008.
      Petits extrait du projet de Fillon sur l’ « Europe » :
      « Les réformes en France devront être concomitantes avec nos propositions pour un projet européen recentré sur la zone Euro que j’engagerai dès mai 2017 avec un calendrier précis établi à l’avance.
      Je propose donc pour relancer l’Europe de.. »
      « Faire de l’Euro un outil de notre souveraineté ».
      Il faut être clair, au-delà de quelques différences, l’essentiel est la saignée pour entrer dans les critères de convergences, ça va mieux en le disant.

      « « L’aggraver » par rapport à quoi ? »

      Ce qui structure aussi la classe salariale, ce sont ses acquis sur lesquels elle s’appuie. La logique du programme Fillon c’est d’aller jusqu’au bout de la « négociation » ramenée à l’entreprise comme en matière de temps de travail par ex. J’ai déjà évoqué la sécu.

      « Non. Les gens peuvent voter pour un candidat parce qu’ils l’estiment le moins mauvais, et ensuite l’empêcher d’appliquer la politique sur laquelle il a été plus ou moins élu. Pensez à Juppé en 1995 ou à la manif pour l’école libre en 1983. L’élection ne donne qu’une vue très imparfaite du rapport de forces. »

      Vos exemples ne tiennent pas compte d’une évolution de perception, de popularité.
      De plus, dans le cas précis de Fillon, il ne tient pas compte de l’état de la classe salariale (positions perdues, acquis rognés, chômage de fort niveau, précarité et état d’organisation).

      Tendre à conserver au moins ce qu’on a m’apparaît bien plus important que de parler des « insoumis ».

    • Descartes dit :

      @ morel

      [où vous sembliez admettre qu’ils portent la marque de l’homme politique ce qui me semble plus correspondre au réel.]

      Jusqu’à un certain point, ils portent la marque de l’homme politique qui les porte. Mais l’intensité de cette marque dépend beaucoup que l’homme politique se fait de son activité. Les années Mitterrand ont ouvert la voie à une génération pour qui la politique est un jeu d’échecs plus qu’une passion d’idées. Et chez un joueur d’échecs, il est difficile de déduire du sacrifice de la reine un quelconque penchant antimonarchiste…

      Un Séguin, un Chevènement étaient capables de claquer la porte sur une question de projet. Je ne suis pas persuadé que Fillon soit de cette pâte là.

      [En ce qui me concerne, je ne pense pas qu’on écrive un programme aussi brutal que celui de Fillon dans l’unique but de faire plaisir à un électorat socialement bien cerné. Il faut aussi une certaine conviction pour le (re)présenter.]

      Vous sous-estimez les talents d’acteur de nos hommes politiques. Celui qui joue aujourd’hui le père fouettard peut jouer demain le père bienveillant… ou même la mère courage !

      [Reste Maastricht, c’est bien loin 1992.]

      C’est loin. Mais c’est aussi l’acte fondateur. J’ai tendance à lui donner presque la même valeur que le vote du 10 juillet 1940 accordant les pleins pouvoirs à Pétain. Ceux qui ont appelé à voter « oui » portent pour moi une marque indélébile, ceux qui ont appelé à voter non un badge d’honneur, quelque ait été leur parcours plus tard.

      [Ce qui structure aussi la classe salariale, ce sont ses acquis sur lesquels elle s’appuie. La logique du programme Fillon c’est d’aller jusqu’au bout de la « négociation » ramenée à l’entreprise comme en matière de temps de travail par ex. J’ai déjà évoqué la sécu.]

      Mais croyez-vous que ce soit très différent chez Hollande, Valls ou Macron ? Or, faire battre l’un implique faire élire l’un des autres…
      Je continue à penser que l’objectif des progressistes aujourd’hui doit être de préparer l’après-mai, en cherchant à établir les meilleures positions pour combattre ce que le programme de Fillon contient de régression sociale.

  10. luc dit :

    @Descartes[Le FN est le seul parti politique qui ne sacrifie rien à la mode. Alors que tout le monde passe au numérique et à la vidéo, il continue à faire confiance à l’écrit. A l’heure ou tout le monde discute des personnalités, il persiste à se reposer d’abord sur le programme. C’est peut-être pour cela qu’il a tant de succès]Je ne pense pas comme vous,cher Descartes.Au contraire pour moi,et en voici une preuve,lorsque je me rends dans une librairie,où les livres de Finkelkraut,Zemmour,Houellebecq,de Villiers monopolisent les meilleures ventes,(même si je n’en parle jamais avec mes trés chers amis issus des immigrations des cultures musulmanes),les idées de grand remplacement ,sont dans l’air du temps,trés angoissantes,elles expliquent peut être la déppréciation farnçaise et la vitalité électorale du FN,non?Cela fait trente ans que j’enseigne dans des classes de collège où les prénoms ne sont plus majoritairement à consonnance française mais à consonnance arabes.Je me trompe?je suis trop angoissé?Mais comme une ressassée,pour moi c’est compréhensible que les gens votent Front National,même si je n’approuve pas,ayant une idéologie communiste.Les idées du FN sont à la mode.Il n’a pas besoin d’utiliser le Net,parce que les idées identitaires sont les premières en therme d’audience politique sur le Net.
    Ce sont les autres,les LR-PS-Fi-NPA-LO-pcf qui utilisent le net .Ne le constatez vous pas?doutez vous que le score de Marine sera conséquent ?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Je ne pense pas comme vous, cher Descartes. Au contraire pour moi, et en voici une preuve, lorsque je me rends dans une librairie,où les livres de Finkelkraut, Zemmour, Houellebecq, de Villiers monopolisent les meilleures ventes, (…)]

      Mais pourquoi, à votre avis, ces livres « monopolisent les meilleures ventes » ? Je veux bien qu’on parle de démagogie ou de populisme à propos de Zemmour ou de De Villiers. Mais on ne peut pas dire que Finkielkraut fasse beaucoup de concessions à la facilité. C’est un auteur érudit, dont les textes sont remplis de références. Pas le genre romain de gare. Lire Finkielkraut, ce n’est certainement pas le choix de la facilité. Alors, pourquoi ce succès d’un auteur qui refuse explicitement la logique des « réseaux sociaux » ?

      [les idées de grand remplacement, sont dans l’air du temps, très angoissantes, elles expliquent peut être la dépréciation française et la vitalité électorale du FN, non?]

      C’est un peu schématique. Si les « idées » en question sont dans l’air du temps, c’est qu’il y a des raisons objectives. Il faut être très naïf pour supposer qu’il suffit d’une bonne plume pour donner à une idée un tel envol. Entre des politiques économiques et sociales qui ont laissé sur le bas côté les couches populaires, et un discours « diversitaire » qui réserve tous ses soins aux minorités, tout autre résultat serait surprenant.

      [Les idées du FN sont à la mode. Il n’a pas besoin d’utiliser le Net, parce que les idées identitaires sont les premières en terme d’audience politique sur le Net.]

      Ce n’est pas une question de « mode ». Les idées du FN s’imposent parce qu’elles répondent à des questions que les gens – et notamment les gens des couches populaires – se posent. Le FN fait ce que faisait le PCF autrefois : « partir de ce que les gens ont dans la tête ». Et cette stratégie est gagnante avec ou sans réseaux sociaux. Certains expliquent que les réseaux sociaux et les médias vont changer la politique. Ils se trompent. Ce que les réseaux sociaux font, c’est changer l’image des politiciens. Des hommes comme Mélenchon ou Macron, qui n’ont pas de militants, pas d’organisation derrière eux, peuvent donner grace aux réseaux sociaux et aux médias l’illusion de force. Mais à la fin, vous verrez, la réalité reprendra ses droits.

      Tout le monde croit que le PS est fini parce que les médias et les réseaux sociaux vous le disent. Mais le PS garde des milliers et des milliers d’élus locaux, des organisations, des militants, des institutions. A supposer même que Mélenchon lui passe devant en 2017, qu’est ce que cela changera ? Vous verrez, aux législatives suivantes il y aura plus de députés PS que de députés « France Insoumise ». On l’a d’ailleurs vu avec le Front de Gauche : Mélenchon a fait 11%, tout le monde a parlé de la belle dynamique engagée… et puis aux législatives le FdG n’obtien comme députés que la réélection de quelques sortants, « barons » locaux bien implantés. Mélenchon lui-même, après une campagne nationale réussi, n’arrive même pas – et de loin – à se qualifier au deuxième tour dans la circonscription qu’il s’est choisie…

    • Barbey dit :

      @Descartes

      Vous parlez des militants comme un besoin vital pour les parties.
      Cependant, du peu que je connaisse :
      -grosso modo 10% des adhérents sont des militants
      -Les militants ne sont pas “utilisés” à leur maximum faute de leur laisser de la liberté
      -Le numérique amplifie l’action des militants

      Donc en quoi un parti politique qui a 50 000 adhérents et qui n’utilise pas le numérique, et un parti politique qui a 10 000 adhérents et utilise le numérique serait plus performant?
      Plus concrètement, pouvez vous expliquer la si grande importance des militants? Et pourquoi le PCF, un de mieux doté en militants, ne réussit pas?

      PS : je tenais à vous remercier pour le temps que vous passez à répondre à tous les commentaires et la réflexion qu’ils amènent!

    • Descartes dit :

      @ Barbey

      [Vous parlez des militants comme un besoin vital pour les partis.]

      Oui, du moins pour les partis tels que je les conçois, c’est-à-dire, comme des institutions capables d’assurer un véritable rôle de médiation entre les élus et les citoyens, et de faire un vrai travail d’élaboration programmatique et idéologique. Si on a de l’argent, on peut toujours payer des gens pour distribuer des tracts ou coller des affiches. Mais être à l’écoute de la population, synthétiser ce qu’on entend le transmettre aux élus, et à l’inverse expliquer à la population ce que les élus ont fait et pourquoi, ça seul un militant peut le faire.

      [Cependant, du peu que je connaisse : -grosso modo 10% des adhérents sont des militants]

      Ca dépend de ce que vous appelez « militants ». Dans ma première section, il y avait 150 « adhérents » au sens des statuts du PCF (« qui sont inscrits dans une cellule, payent leurs cotisations et renouvèlent leur carte », je cite de mémoire). Sur les 150, il y avait qui passaient à la section une fois par jour, d’autres qui y passaient une fois par mois, d’autres encore qui ne venaient qu’une fois par an, à la réunion de remise des cartes. Il y en avait qui vendaient l’Huma tous les dimanches et qui faisaient du « porte à porte » une fois par semaine. D’autres participaient plus rarement, mais prenaient une semaine de congé pour venir monter le stand à la fête de l’Huma et faire des crêpes pendant deux jours sans discontinuer. A partir de combien d’heures d’activité par semaine devient-on « militant » ?

      Pour moi, un militant est quelqu’un sur qui le Parti peut compter. Quelqu’un qui, si on a besoin de quelqu’un pour participer à une activité, pour être présent à une prise de parole, pour imprimer ou distribuer un tract, est là. Et – du moins pour le PCF que j’ai connu – la proportion d’adhérents qui sont « militants » est bien plus grande que 10%. Dans ma section, je l’aurais estimée à 70%.

      [-Les militants ne sont pas “utilisés” à leur maximum faute de leur laisser de la liberté]

      Là, j’avoue que je ne vous comprends pas. Les militants ont au contraire une liberté quasi-complète. S’ils ont envie de coller des affiches, de distribuer des tracts, d’aller faire du porte à porte ou tout simplement d’aller discuter politique avec leurs concitoyens au bistrot, ils n’ont besoin de l’autorisation de personne. S’ils ont envie de rédiger des journaux, de les imprimer et de les distribuer, le matériel est disponible. S’ils veulent mettre une table au marché pour vendre l’Huma dimanche ou le muguet du 1er mai, ils le font. Et j’imagine que c’est vrai pour tous les partis politiques.

      [-Le numérique amplifie l’action des militants]

      Je ne suis pas persuadé. J’y vois plutôt une multiplication de la quantité au mépris de la qualité. Bien sur, grâce aux vidéos tout le monde peut voir JLM dans sa salle à manger discourir sur les sujets les plus divers. Mais cela ne remplacera jamais l’ambiance d’un meeting, ou le fait d’avoir dans votre salle à manger un militant qui n’est peut-être pas aussi bon que JLM, mais qui est, lui, en cher et en os, qu’on peut contredire et avec qui on peut discuter.

      [Donc en quoi un parti politique qui a 50 000 adhérents et qui n’utilise pas le numérique, et un parti politique qui a 10 000 adhérents et utilise le numérique serait plus performant?]

      Parce qu’un bon militant connu et respecté dans son quartier a infiniment plus d’influence que la meilleure vidéo.

      [Plus concrètement, pouvez vous expliquer la si grande importance des militants? Et pourquoi le PCF, un de mieux doté en militants, ne réussit pas?]

      Si l’on prend en considération le fait que le PCF reste le parti le plus harcelé par les médias depuis plus d’un demi siècle, qu’il est boycotté par les banques, qu’il ne reçoit de l’argent d’aucune puissance économique, je trouve que le simple fait qu’il ait survécu jusqu’à nos jours est un miracle… un miracle qui s’explique seulement par la qualité de son capital militant.

    • barbey dit :

      @Descartes

      [Pour moi, un militant est quelqu’un sur qui le Parti peut compter.]

      J’ai bien la même définition que vous. Et vos 70% me semblent véritablement énorme. Je crois qu’aucun autre parti politique peut se targuer d’avoir une telle conversation adhérent/militant

      {Là, j’avoue que je ne vous comprends pas.]

      La liberté sans demander l’aval de quelqu’un pour faire une action autre que les basiques (ie coller, table d’information, etc). Prenons l’exemple avec Mélenchon. J’imagine qu’un militant voulant faire autre chose que les “basiques” devra avoir l’aval du patron. Et en plus si l’idée semble bonne, elle sera exécutée par un proche de Mélenchon. Les partis politiques me semblent procéder sur un ordre assez aristocratique

      [le fait d’avoir dans votre salle à manger un militant qui n’est peut-être pas aussi bon que JLM, mais qui est, lui, en cher et en os, qu’on peut contredire et avec qui on peut discuter.]

      J’ai des sérieux doutes sur l’existence encore de tels militants

      [i l’on prend en considération le fait que le PCF reste le parti le plus harcelé par les médias depuis plus d’un demi siècle, qu’il est boycotté par les banques, qu’il ne reçoit de l’argent d’aucune puissance économique, ]

      Etonnante réponse. La puissance économique, les militants et le financement publique via les législatives suffisent.
      Les médias, l’action de terrains, internet et les médias locaux doivent notamment suffirent.
      Le PCF, surtout dans ces temps-ci, devrait être largement plébiscité. Ou alors le message est peut être plus important que le nombre de militants.

    • Descartes dit :

      @ barbey

      [J’ai bien la même définition que vous. Et vos 70% me semblent véritablement énorme. Je crois qu’aucun autre parti politique peut se targuer d’avoir une telle conversation adhérent/militant]

      Je vous parle d’une expérience particulière dans un moment particulier. Je pense que le cas de ma section était assez représentatif de l’état du PCF à l’époque. Je ne saurais vous dire si c’était le cas dans les autres formations politiques, ou si c’est toujours le cas au PCF.

      [La liberté sans demander l’aval de quelqu’un pour faire une action autre que les basiques (ie coller, table d’information, etc). Prenons l’exemple avec Mélenchon. J’imagine qu’un militant voulant faire autre chose que les “basiques” devra avoir l’aval du patron. Et en plus si l’idée semble bonne, elle sera exécutée par un proche de Mélenchon. Les partis politiques me semblent procéder sur un ordre assez aristocratique]

      Je pense que vous avez une vue totalement déformée du fonctionnement des partis politiques. Un militant qui veut faire « quelque chose » – sauf bien entendu si la « chose » en question va contre les décisions prises par les instances du Parti – sera au contraire vivement encouragé à le faire. Le problème général des cadres des partis n’est pas l’excès d’initiatives à brider, mais au contraire le manque d’initiative de la base. Ces cadres passent leur temps à pousser les militants à faire des choses, plutôt qu’à bloquer leurs propositions…

      [J’ai des sérieux doutes sur l’existence encore de tels militants]

      Je pourrais vous en présenter un paquet, si vous voulez…

      [« si l’on prend en considération le fait que le PCF reste le parti le plus harcelé par les médias depuis plus d’un demi siècle, qu’il est boycotté par les banques, qu’il ne reçoit de l’argent d’aucune puissance économique, » Etonnante réponse. La puissance économique, les militants et le financement publique via les législatives suffisent.]

      Quelle « puissance économique » ? Vous savez, l’or de Moscou est une légende… en fait, le PCF vit essentiellement des activités militantes. Parce que pour avoir des élus, il vous faut avoir des militants. Pour avoir des cotisations, il vous faut des militants. Pour vendre le muguet du 1er mai (une source de financement importante) il faut avoir des militants. Mais surtout, pour avoir une visibilité alors que vous avez tous les médias contre vous, il vous faut des militants. Sans son capital militant, le PCF serait mort depuis longtemps.

      [Les médias, l’action de terrains, internet et les médias locaux doivent notamment suffirent.]

      Sauf que le PCF a les médias systématiquement contre lui – et cela depuis plus d’un demi-siècle.

      [Le PCF, surtout dans ces temps-ci, devrait être largement plébiscité. Ou alors le message est peut être plus important que le nombre de militants.]

      Bien entendu. Je suis persuadé que si le PCF avait aujourd’hui un message adapté aux couches populaires de l’électorat – celui qu’il avait dans les années 1970, et que le FN a repris sans vergogne – il serait sinon plebiscité, au moins en bien meilleure posture. Il n’en reste pas moins que sans la force militante, il serait mort.

  11. luc dit :

    Quant à l’électorat catholique,existe t il?
    Les pratiquants cathos représenteraient 15% des électeurs à la primaire de la droite.
    Selon l’ifop.Fillon aurait recueilli 55,4 des catholiques pratiquants ,contre 23,8% pour Juppé et 13,1% pour Sarkozy.
    Cela n’étonne pas l’athée que je suis mais un athée dont le dieu est catholique.Je suis en effet attaché àv ma culture française que je place au dessus des cultures exogènes,musulmanes par exemple,du fait de leur a-laîcisme.
    Pourtant hier encore j’ai refusé de retirer ma casquette dans une cathédrale que je visitais avec des amis italiens.
    Un bedeau,m’a interpellé,pendant 20 minutes,il m’a traité de malautru etc..
    Tel une teigne,il a voulu que j’enlève ma casquette,chose que je n’ai pas faite.
    Mais malgré ça,je ne peux pas mettre sur le même plan ,l’islam,pour moi a-laïque pour l’instant,et le catholicisme passé sous les fourches de la laïcité à la française depuis 112 ans au moins sans remonter à l’édit de Nantes y a plus de 500ans.
    L’enjeu pour 2017,sera aussi la place des religions dans notre société bien évidemment cristallisée autour de l’islam.
    Là entre Fillon et le FN va se jouer une partie décisive,que la gauche évitera afin e récolter les dividendes auprès de l’électorat musulman ,là est la chance pour la gauche de se retrouver au second tour.Car depuis le renoncement d’Hollande,le référendum en Italie,la présidentielle de 2017 seront plus ouverte que prévue,non?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Quant à l’électorat catholique,existe t il?]

      Pas vraiment. Il existe des électeurs catholiques, mais dire qu’ils forment un bloc homogène et que la question religieuse est leur première motivation à l’heure de voter, je ne le crois pas. D’ailleurs, on sait bien qu’il existe des « cathos de gauche » qui votent socialiste, comme il existe des « cathos de droite » qui se partagent entre LR et le FN.

      [Les pratiquants cathos représenteraient 15% des électeurs à la primaire de la droite. Selon l’ifop.Fillon aurait recueilli 55,4 des catholiques pratiquants, contre 23,8% pour Juppé et 13,1% pour Sarkozy.]

      Qu’une majorité de catholiques votent pour tel ou tel candidat n’implique pas qu’on puisse parler d’un « électorat catholique ». L’idée « d’électorat catholique » (comme celle « d’électorat musulman », « d’électorat noir » ou « d’électorat chasseur ») suppose non seulement des électeurs qui pratiquent telle religion, qui ont telle caractéristique ou tel hobby, mais le fait que ces électeurs constituent un groupe homogène du point de vue du vote, et que ce vote est lié à la religion, la caractéristique ou le hobby en question. Ainsi, par exemple, si les petits commerçant juifs votent à droite, c’est parce qu’ils sont juifs ? ou parce qu’ils sont petits commerçants ?

      [Pourtant hier encore j’ai refusé de retirer ma casquette dans une cathédrale que je visitais avec des amis italiens. Un bedeau, m’a interpellé, pendant 20 minutes, il m’a traité de malautru etc..]

      Et il avait raison, et vous aviez tort. Vous avez manqué à la politesse. Pour un athée, se découvrir dans une église n’est pas un geste de respect envers dieu, c’est un geste de respect envers les fidèles, envers ses concitoyens qui croient et pratiquent leur rite. Je me découvre lorsque je rentre dans une église, je me déchausse lorsque je rentre dans une mosquée, et je me couvre lorsque je rentre dans une synagogue. Ce n’est pas une question de religion, c’est une question de savoir vivre.

      [L’enjeu pour 2017, sera aussi la place des religions dans notre société bien évidemment cristallisée autour de l’islam.]

      Je ne le pense pas. C’est plutôt la place des communautés, et non des religions, qui est l’enjeu. Depuis le début de cette affaire, on favorise une confusion entre ce qui tient de la laïcité et ce qui tient des règles de sociabilité et de l’ordre public. Si certains activistes veulent faire entrer le voile dans les écoles et dans les lieux publics, ce n’est pas pour une question religieuse, mais pour affirmer un séparatisme communautaire. Et si la République doit s’y opposer, c’est pour la même raison, et non pour des vagues arguments de laïcité ou, pire, de droits des femmes. Il est entendu que chacun a le droit d’affirmer ses croyances, y compris d’ans l’espace public. Ce n’est que lorsque cette affirmation menace l’ordre public – par exemple, en instaurant un mur autour d’une communauté l’empêchant d’avoir des rapports normaux avec les autres citoyens – que l’Etat doit intervenir.

      [Car depuis le renoncement d’Hollande, le référendum en Italie, la présidentielle de 2017 seront plus ouverte que prévue, non?]

      Je ne le crois pas. Je vois mal comment la « gauche » pourrait mettre en place une candidature qui ait une chance de se trouver au second tour, et ne parlons même pas de gagner l’élection.

    • @ Descartes,

      “C’est plutôt la place des communautés, et non des religions, qui est l’enjeu.”
      J’ai l’impression que vous confondez croyance et religion. C’est bien la religion qui est de retour, et la religion dépasse le simple cadre de la foi, pour embrasser les domaines de la sociabilité, du rapport à l’autorité. Bref, la religion a toujours un aspect communautaire, je dirais même une dimension politique. La foi n’est peut être pas de retour, mais la religion, si.

    • Descartes dit :

      @ nationaliste-ethniciste

      [« C’est plutôt la place des communautés, et non des religions, qui est l’enjeu. » J’ai l’impression que vous confondez croyance et religion. C’est bien la religion qui est de retour, et la religion dépasse le simple cadre de la foi, pour embrasser les domaines de la sociabilité, du rapport à l’autorité.]

      Je ne crois pas faire de confusion. Bien entendu, la religion dépasse le simple cadre de la croyance puisqu’elle constitue des institutions, et par voie de conséquence une sociabilité et un rapport à l’autorité. Mais alors que la religion est élective, la communauté – au sens ethnique du terme – ne l’est pas. On peut toujours se convertir à l’Islam, on ne peut devenir arabe par un acte volontaire.

      La question de la place des religions dans la République est établie et en fait n’est pas vraiment contestée. Personne ne réclame le droit pour les enfants de pratiquer les prières à l’école. Le conflit est essentiellement un conflit communautaire, dans lequel un groupe prétend imposer sa loi au dessus des lois de la République. La question du voile – qui est une obligation communautaire, et non religieuse – est un bon exemple.

  12. Alain Brachet dit :

    Je suis globalement d’accord avec votre réponse à JO, ci-dessous… à un détail près: c’est qu’elle n’offre aucune perspective de sortie. En dehors de la solution bien connue: il faut changer le peuple. J’espère toujours que vous trouverez le moyen de proposer une solution, sûrement difficile à décrire et encore plus difficile à mettre en oeuvre, mais qui soit un peu plus optimiste. C’est à cela que, pour ma part, je tente de m’attacher et qui me fait actuellement dire: faute de mieux, il faut soutenir JLM, en essayant de critiquer ce qui parait mauvais dans ses propositions. Ce que je fais autour de moi, par exemple en commentant par le menu son livre: “L’avenir en commun”. Il ne faut pas être trop ambitieux, mais constructif: les classes moyennes existent et, elles aussi, elles ne sont pas faciles à changer…même si les libéraux contribuent à leur manière à le faire.

    • Descartes dit :

      @ Alain Brachet

      [Je suis globalement d’accord avec votre réponse à JO, ci-dessous… à un détail près: c’est qu’elle n’offre aucune perspective de sortie.]

      Je suis un analyste, un observateur, pas un politique. Si j’étais capable de proposer une perspective de sortie, je serais en train de me présenter à la présidence de la République !

      Elaborer un perspective ne peut-être qu’un travail collectif. C’est là le boulot des partis politiques. A mon modeste niveau, je peux apporter une petite pierre à l’édifice, une idée comme celle que j’ai proposé dans mon papier sur le « protectionnisme intelligent ». Ne me demandez pas plus…

      [En dehors de la solution bien connue: il faut changer le peuple.]

      Au contraire. J’ai une profonde confiance dans le peuple français. Je dirais plutôt qu’il faut changer les « classes moyennes »…

      [C’est à cela que, pour ma part, je tente de m’attacher et qui me fait actuellement dire: faute de mieux, il faut soutenir JLM, en essayant de critiquer ce qui parait mauvais dans ses propositions.]

      Ce « faute de mieux » ne me satisfait pas. J’irais même plus loin : à force de se contenter des « faute de mieux », on n’aura jamais mieux.

      Mon désaccord avec Mélenchon n’est pas une simple question de détail ou de dégré. Ce n’est pas une question de telle ou telle proposition qui serait « mauvaise ». Je ne partage pas son idée d’une politique fondée sur l’opposition manichéenne du « peuple » contre « l’oligarchie », qui ignore les fractures du « peuple » en classes sociales. Je ne partage pas sa position institutionnelle qui fait de la Constitution un instrument pour empêcher les gouvernements de gouverner. Je ne partage pas sa position constante de méfiance envers les « experts », sa préférence pour l’irrationnel, pour les formules creuses et démagogiques comme la « règle verte ». Alors, faut-il « soutenir JLM » juste parce qu’il emprunte une rhétorique compassionnelle pour les « pauvres » et qu’il fustige les « riches » ? Je ne le crois pas.

  13. luc dit :

    Si j’avais gardé ma casquette,c’est parce que je suis chauve.
    En plus j’ai des croûtes sanguinolentes.Or ayant une maladie chronique du sang,je ne coagule pas.
    Avec ma casquette,je me protégeais du froid(-4°C) et je présevais aux personnes présentes,la vue des blessures de mon cuir chevelu.
    Le bedeau,n’a rien voulu savoir.Il s’est comporté de façon obtu,omnibulé par l’idée du respect que je devais à son monothéisme.
    Pourtant cette cathédrale est entretenue à grands frais par tous les contribuables,les athèes comme moi et les autres de la ville.Elle est au programme d’Histoire,de Géologie car elle est faite en roches volcaniques.Elle doit être accessible à tous,y compris aux juifs qui ont l’obligation(qui est un précepte pas une réelle obligtion),comme aux malades du cuir chevelu ou autres.De npmbreux touristes la visite,sans autre motivation que la curiosité..
    Allons,arrêtons de prendre au pied de la lettre,ces balivernes irrationnelles et d’être hypocrite.Pourquoi,faire mine de prendre au sérieux un bedeau qui malmène un malade?
    Les français y compris les croyants sont en attente que les athées reprennent la parole,sans outrance mais fassent respecter les droits humains,au respect pour tous,partout,y compris pour ceux qui blasphèment ( ce qui n’était pas mon cas).
    Le fléau est allé trop dans le sens des 3 monothéismes,il est temps que le balancier revienne du côté des progressistes,libre penseurs et rationalistes.La société ainsi retrouvera son équilibre en exigeant plus de discrétion à tout ce fratras envahissant.
    De part leur histoire,les français ont une responsabilité symbolique concernant la laïcité ouverte(y compris pour les athées),vis à vis du reste du monde et des populations nouvellement arrivantes.

    • Descartes dit :

      @ luc

      [En plus j’ai des croûtes sanguinolentes. Or ayant une maladie chronique du sang,je ne coagule pas. Avec ma casquette,je me protégeais du froid (-4°C) et je présevais aux personnes présentes, la vue des blessures de mon cuir chevelu.]

      Et vous avez expliqué au bedeau courtoisement ce point ? Si je reprends votre commentaire antérieur, je n’ai pas l’impression que les choses se soient passées comme ça…

      [Pourtant cette cathédrale est entretenue à grands frais par tous les contribuables, les athèes comme moi et les autres de la ville. Elle est au programme d’Histoire, de Géologie car elle est faite en roches volcaniques. Elle doit être accessible à tous, y compris aux juifs qui ont l’obligation (qui est un précepte pas une réelle obligtion), comme aux malades du cuir chevelu ou autres.]

      Si je comprends bien, vous avez pu visiter la catédrale tout en gardant votre casquette, quelque soit la colère du bedeau. Cela étant dit, je pense qu’un peu de courtoisie et de respect mutuel ne fait pas de mal. Il ne me semble pas disproportionné de demander aux gens de se couvrir dans une église ou de se découvrir dans une synagogue.

      [Les français y compris les croyants sont en attente que les athées reprennent la parole, sans outrance mais fassent respecter les droits humains, au respect pour tous, partout, y compris pour ceux qui blasphèment (ce qui n’était pas mon cas).]

      Autant je suis d’accord sur le fait que le respect du aux pratiques religieuses est du également à ceux qui n’en ont pas, autant je ne partage pas l’idée que chacun pourrait faire comme si les autres n’existaient pas.

  14. florent dit :

    http://www.courrier-picard.fr/region/politique-francois-ruffin-pret-a-partir-aux-legislatives-ia167b0n891272
    J’extrais deux passages intéressants :”Les détails de cette alliance à la gauche du PS ne sont cependant pas tous réglés. En particulier, François Ruffin refuse de signer la charte de la « France insoumise », un « obstacle à l’unité », selon lui”.Puis,Une difficulté que Dolorès Esteban, conseillère départementale Front de gauche, figure de proue du mouvement de Jean-Luc Mélenchon à Amiens, élude : « Nous avons eu hier soir (Ndlr, mercredi soir), une réunion de France insoumise. Nous étions 80 et nous avons tous décidé de donner le nom de François Ruffin pour les législatives. Pour nous, ce sera lui. Mélenchon le soutiendra, je l’affirme », explique-t-elle.Comme quoi finalement, il devrait être possible de discuter sans passer sous les fourches caudines de la charte. N’est pas François Ruffin qui veut, certes, mais ça ne devrait normalement plu sêtre un obstacle.”La gauche du ps est ainsi faite que tu ne peux pas dépasser l’idée de cartels.” A la gauche du PS, à l’extérieur du PS, c’est ainsi, il y a diverses sensibilités, c’est comme ça. Mais aujourd’hui, il y en a une nouvelle qui dit “je ne suis pas une sensibilité, je vous synthétise tous”. C’est un poil prétentieux et faux.
    Quant à la FI, on veut les contacter localement, les militants nous disent eux mêmes qu’ils ne sont pas joignables, mais qu’il faut passer par Paris ? La bonne blague. Certains d’entre eux seraeitnok pour des binomes PCF-FI, mais le national veut pas.
    Moi je sais pas comment on appelle ça par chez vous, mais chez moi on appelle pas ça démocratie à la base

    • Descartes dit :

      @ florent

      [J’extrais deux passages intéressants :”Les détails de cette alliance à la gauche du PS ne sont cependant pas tous réglés. En particulier, François Ruffin refuse de signer la charte de la « France insoumise », un « obstacle à l’unité », selon lui”.]

      Ca commence… eh oui, il n’y a pas que le PCF qui trouve cette charte aberrante. Et Mélenchon risque d’avoir pas mal de cas de personnalités qui refuseront de signer. Mais que Ruffin ne s’inquiète pas : chez les « insoumis », le Chef peut tout y compris déroger à l’obligation de signer la Charte. Ca s’appelle une « dispense papale », je crois…

      Cela étant dit, ça risque de foutre le bazar. Si Mélenchon consent une dérogation à Ruffin, il aura du mal à refuser l’investiture à un sortant communiste au prétexte qu’il refuse de signer la Charte…

      [Comme quoi finalement, il devrait être possible de discuter sans passer sous les fourches caudines de la charte. N’est pas François Ruffin qui veut, certes, mais ça ne devrait normalement plus être un obstacle.]

      Surtout, cela risque de mettre en évidence le niveau d’arbitraire régnant chez les « insoumis ». Comment expliquera-t-on au bon peuple que X ait reçu la dispense papale alors qu’on présente un candidat contre Y au prétexte qu’il a refusé de signer ?

  15. luc dit :

    http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/12/02/31002-20161202ARTFIG00248-jacques-sapir-le-referendum-en-italie-peut-provoquer-l-implosion-de-l-euro-12.php
    Jacques Sapir présente dans cette interview,Mélenchon comme étant un partisan de la sortie de l’Euro,en quoi différez vous de cette appréciation?Pensez vous qu’aprés le Non à Renzi,l’Itaexit soit à l’ordre du jour?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Jacques Sapir présente dans cette interview, Mélenchon comme étant un partisan de la sortie de l’Euro, en quoi différez-vous de cette appréciation?

      En ce que je pense exactement le contraire. Mélenchon n’est pas un partisan de la sortie de l’Euro, c’est au contraire un partisan de la réforme de l’Euro et de la BCE, comme il est partisan d’une réforme de l’UE. Il n’est pas dans une logique souverainiste, mais dans la logique de « l’autre Europe ». Contrairement à d’autres europhiles, il ne se refuse pas – ou plus – à considérer l’hypothèse de la sortie de l’Euro comme une possibilité. Mais de là à en être « partisan »… je pense que Sapir se fourre le doigt dans l’œil.

      [Pensez vous qu’après le Non à Renzi, l’Itaexit soit à l’ordre du jour?]

      Pas pour tout des suite…

  16. luc dit :

    [demander aux gens de se couvrir dans une église ou de se découvrir dans une synagogue].
    Généralement,c’est le contraire me semble t il :il est (parfois) demander aux hpmmes de se découvrir dans une église ou de se couvrir dans une synagogue..
    Tout ceci est bien futile,surtout dans une cathédrale où des milliers d’athées et de personnes non-catholiques viennent visiter un monument historique..
    Autre signe du retour doctrinairemonothéiste:il est écrit que lorsqu’on franchit le portail d’une église ,nous effectuons un pas vers dieu..Même moi ,l’athée certes de culture catholique,mais athée quand même?
    Je ne suis pas rentré pour faire un pas vers dieu,mais pour visiter un site architectural et artistique.
    Cela me fait penser aux mormons qui baptisent les morts sur les registres et constituent ainsi des archives d’arbres généalogiques remarquables…
    Ne nous décourageons pas,nos anciens ont mené leurs combats dans des conditions pires..Nous en verrons d’autres et des pires vraissemblablement.
    Mais je n’accepterai jamais que l’appel à la prière soit diffusé à 4h45 dans nos quartiers aux mosquées flambant neuves,comme la prochaine revendication monothéiste outrancière ne tardera pas à venir..
    Bonne nouvelle pour les athées,hier au JT.
    Il sera possible d’obtenir une salle pour les enterrements républiquains auprés de la Mairie.
    Merci Hollande.

    • Descartes dit :

      @luc

      [« demander aux gens de se couvrir dans une église ou de se découvrir dans une synagogue » Généralement, c’est le contraire me semble t il]

      Tu as tout à fait raison, mon clavier a fourché. Les hommes se couvrent à la synagogue et se découvrent à l’église.

      [Tout ceci est bien futile, surtout dans une cathédrale où des milliers d’athées et de personnes non-catholiques viennent visiter un monument historique…]

      C’est un geste de courtoisie. Dans les synagogues historiques, visitées par des nombreux touristes, on leur distribue à l’entrée des petits chapeaux en carton qui leur permettent de faire ce geste sans que cela implique pour eux une conversion au judaïsme.

      [Autre signe du retour doctrinaire monothéiste: il est écrit que lorsqu’on franchit le portail d’une église, nous effectuons un pas vers dieu… Même moi ,l’athée certes de culture catholique, mais athée quand même?]

      C’est leur avis. Si ça leur fait plaisir de le croire…

      [Ne nous décourageons pas, nos anciens ont mené leurs combats dans des conditions pires… Nous en verrons d’autres et des pires vraisemblablement.]

      Nos anciens ont mené le combat pour chasser la religion de la sphère publique, pour séparer les croyances de l’Etat. Pas pour remplacer une intolérance par une autre.

  17. luc dit :

    Je viens d’envoyer le commentaire suivant à Sotto d’Europe1,qui plaignait à mots couverts Cahuzac:’bonjour,Auditeur assidu ,je ne partage ni vos idées partisanes ni envers les eurolâtres ni envers les puissants.Ainsi,lorsque vous énoncez à l’info de 6 h,que Cahuzav subit une peine ‘trop sévère’,quel incivisme de votre part!
    Mais ce mot vous laisse insensible.Sachez que je me réjouis quand vous vous enfoncez dans le soutien aux puissants et aux eurolâtres.Continuez ainsi,caricaruralement d’une façon partisane,anti-civme français, et merci de ne pas dévier de cette ligne.Vos auditeurs ouvriront ainsi leurs oreilles en entendant votre propagande.Encore merci,au nom du peuple français et de son idéal d’honnétét que vous bafouez avec un enthousiasme jamais dément’i
    Ne trouvez pas un peu à coté,de la plaque,ma réaction?
    Pensez vous que les consciences du peuple puissent s’éclairer par la propagande excessive des merdiateurs ?
    Quelque part,quand Mélenchon dit leur 4 vérités aux Merdiacrates,n’attire t il pas la sympathie,presque contre la volonté,des gens comme moi,ou comme les participants à votre blog?
    Autrement dit Mélenchon n’est il pas quasi 100% PCF compatible?

  18. BJ dit :

    @ Morel & Descartes

    [ Il fallait beaucoup de naïveté pour croire que le candidat des classes moyennes François Hollande allait renégocier les traités européens ou s’attaquer à la « finance ».]

    D’autant plus que 48 heures avant, en visite à la City de Londres, il avait dit « Je ne suis pas dangereux » (pour la finance)

    Bah, les gens entendent ce qu’ils veulent entendre. Et j’avais beau en parler à l’époque, ça ne servait à rien !

  19. luc dit :

    Alors que sur les sites du PG,d’Ensemble,Laurent est insulté depuis au moins 4 ans,il fait mine de ne retenir que les déclarations pour la galerie appelant à l’union autour de’France insoumise’.Pierre Laurent est il très mal entouré?
    Pour être sincère,l’amitié ne doit pas s’accompagner des coups bas,insultes et autres crocs en jambe coutumiers que France insoumise,réserve au pcf .Comme les comités fdg,les comités anti-libéraux,le M6R,PRS,oci-AJS, Mitterandien du PS des années 70/90 chargé de dézinguer le pcf.Il s’agit d’achever le boulot commencer par Mélenchon y a 40 ans.
    Pourquoi ,ces agissements ne sont pas compris à leur juste mesure?
    La destruction du pcf par la direction du pcf ?Est ce du complotisme ou comment ne pas consolider les convictions des membres du pcf qui ne veulent pas la mort du pcf?
    Nous serons bientôt majoritaires mais nous devons assister au dépeçage du pcf avant .
    Car ce qui se cache réellement derrière les mièvreries du discours ’unitaire’,de France insoumise,c’est la destruction des derniers élus du pcf,au profit du PG qui redeviendront solfériniens dès juin 2017.Eh,oui!rappelez vous 2015:En Ile de France,Auvergne,Rhones Alpes,Occitanie,les PG et Ensemble ont fusionné au second tour avec les PS hollandais solfériniens ministres sous Ayrault,en 2015 !
    Ils ne s’en vantent pas et soutiennent Mélenchon qui lui aussi appelera à voter au second tour des législatives pour ces PS hollandais solférinien.Qui sur ce blog en doute ?
    Pourtant c’ est uniquement au PCF que l’on a voté (sur la candidature Mélenchon,par exemple)pour toute une série de points ?
    Pourquoi parce qu’il n’y a pas suffisamment de militants à France insoumise?
    Y a que des chefs?
    Non;c’est juste un groupuscule,un simple prête nom.
    Posez vous la question de la démocratie dans les organisations de Mélenchon:France Insoumis,fdg,M6R,PRS,Gauche socialiste,ajs-OCi ?Aucune élections internes:Leur seul mode de fonctionnement c’est d’obéir au chef,Mélenchon.
    Pourquoi,car ce ne sont pas des partis,par conséquent y a pas besoin d’un mode de fonctionnement collectif, même pour sauver les apparences,participatives,non ?
    Croyez vous que les petits chefs pro in et hors-pcf,souhaitent que les militants votent ?
    France insoumise a t elle oublié que Mélenchon a appellé a voté Hollande en 2012 ?
    Pourtant ,les socialo-communistes continuent à exister et ce depuis 1965 voire 1956 , le CNR ,le front populaire de 36,voire la matrice sfio qui continue la république et les révoltes plébéiennes de l’ancien régime.
    Il y a même les insoumis socialistes maintenant,au second tour des législatives de 2017, les insoumis de Fi se désisteront pour le PS solférinien.Celui ci n’a pas disparu,regardez la remontée spectaculaire de Hollande dans les sondages.Mélenchon n’était il pas un très haut du PS pendant 35 ans.Il était spécialisé pour mener de très mauvais coups contre le pcf.
    S’il n y avait pas eu la direction acéphale actuelle du pcf,issu de R.Hue et peut être une mauvaise analyse de l’effondrement de l’Urss,jamais il n’aurait été désignér en 2017 , CANDIDAT SOUTENU par le pcf.
    Mélenchon trés bien informé,dans la place, a parfaitement intégré ces données concernant la capitulation du pcf à son égard .C’est la suite du désarmement unilatéral de la direction du PCF aprés la mutation de Martigues.Les militants eux,grognent car les insultes des Mélenchonistes contre le PCF et leur direction ne cessent pas.…Alors ,il faut stopper les propos anti-pcf,sur les sites Mélenchonistes.
    Nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus l’accepter et à demander des comptes aux responsables des sites FI et PG.
    Trop facile pour eux de montrer qu’ils ne supportent ni la contradiction,ni la diversité .Ce sont les donneurs de leçons professionnels. .Aucune tolérance pour une parole autre surtout si elle vient du PCF comme par exemple sur l’énergie nucléaire bienfaisante et sécurisée à la française.
    Tout le monde peut constater quel est le sens donné à la politique par les Mélenchonistes de France insoumise:s’aligner sur eux!
    C’est effrayant mais édifiant…Voilà,le sens de leur anti-PCFisme acharné,qu’ils ont beaucoup de mal à dissimuler car il y a des divergences politiques profondes.Alors,à la moindre remarque,nous militants du pcf sommes vilipendés par le PG et Fi.Cela ne trompe personne,mais c’est inadmissible.
    C’est vrai que des attitudes aussi outrancières dans l’anti-pcf,ça aide beaucoup la fraction anti-Mélenchon qui est presque majoritaire au pcf.Mais comment vont se passer les mois qui viennent jusqu’à juin 2017,où il faudra défendre un projet qui n’est pas celui du pcf?
    Je ne suis pas sûr que les militants vont beaucoup se fatiguer pour ça,tellement l’hostilité générée par Fi leur est insupportable !
    Surtout,que le coup du mouvement des non encartés,gentils,purs ,naïfs, a déjà été fait !
    Rappelons nous,la liste trés longue de Mélenchon:avec Pour la République sociale,les comités anti-libéraux,les comités fdg,les comités M6R,les comités ajs-OCI,les comités gauche socialiste..Mélenchon a l’habitude de fonder des organisations qui ne sont pas des organisations de masse et d’éducation populaire comme le PCF..
    Ce sont des outils uniquement au service de Mélenchon et de sa bande.
    Derrière toute cette mise en scène attrape-gogo,y a les Maastrichtiens,du PG.
    Aujourd’hui,les gens le savent. Fi aura moins de succès que M6R,pas sûr,mais ça reste une machine à recycler entre autre les déçus au bénéfice des Mélenchonistes.
    Les Fi sont les petites mains juste utilisées pour faire élire les huiles,du PG,avec la suprême bénédiction du pape Mélenchon.
    Est ce acceptable pour la direction du pcf?

    • Descartes dit :

      @ luc

      [Pour être sincère, l’amitié ne doit pas s’accompagner des coups bas, insultes et autres crocs en jambe coutumiers que France insoumise, réserve au pcf.]

      L’amitié est très rare en politique. Lénine l’avait dit dans une formule célèbre : « un révolutionnaire n’a pas d’amis ». Même la reconnaissance du ventre se fait rare… Mélenchon n’a mis que quelques mois à oublier comment le PCF lui a tendu la main quand il a quitté le PS… Non, le rapport entre le PCF et Mélenchon (et je dis bien Mélenchon, parce que le PG n’est qu’un automate sans volonté soumis au bon vouloir de son Chef) a toujours été un rapport de forces, et ceux qui ont cru le contraire ont commis le péché d’ingénuité, péché impardonnable en politique.

      [La destruction du pcf par la direction du pcf ? Est ce du complotisme]

      Oui. La direction du PCF n’aurait rien pu faire de tel si les adhérents du PCF ne lui avaient pas fait confiance. Et les adhérents lui ont fait confiance parce que la base sociologique du PCF a changé. Ne nous faisons pas d’illusions…

      [Car ce qui se cache réellement derrière les mièvreries du discours ’unitaire’, de France insoumise, c’est la destruction des derniers élus du pcf, au profit du PG qui redeviendront solfériniens dès juin 2017.]

      Non, je ne le crois pas. Pourquoi deviendraient-ils « solfériniens » ? Imaginer que Mélenchon n’est qu’un sous-marin du PS me paraît verser dans le complotisme. Le projet de Mélenchon n’est pas de revenir au PS, mais de créer un pôle « à la gauche » – pour autant que le terme ait un sens – du PS dont il serait bien entendu le Chef, position qui lui permettrait de négocier en position de force si jamais la gauche revenait aux affaires.

      [Pourquoi parce qu’il n’y a pas suffisamment de militants à France insoumise? Y a que des chefs?]

      Plus que de militants, la « France Insoumise » a, comme toute secte, des adeptes. J’ignore ou vous vivez, mais dans beaucoup de coins de France vous trouvez pas mal de gens de bonne volonté, militants de toutes sortes de causes associatives, humanitaires ou vaguement politiques. Ces gens qu’on retrouve à chaque manifestation pour la Palestine, ou pour les Sans-papiers, ou contre la loi El Khomri, ou contre un contournement routier…C’est dans cette galaxie vaguement humaniste, vaguement bienpensante, vaguement pétrie de bonnes intentions, que la « France Insoumise » recrute ses adeptes. Mais un adepte n’est pas un militant, et il peut partir aussi vite qu’il est arrivé s’il n’est pas content…

      [France insoumise a t elle oublié que Mélenchon a appellé a voté Hollande en 2012 ?]

      Comme la « gauche » de 1981, les « insoumis » ont une mémoire très sélective lorsqu’il s’agit des exploits de leur Chef. Maastricht ? Connais pas…

      [Il y a même les insoumis socialistes maintenant,au second tour des législatives de 2017, les insoumis de Fi se désisteront pour le PS solférinien.]

      Je ne sais pas. J’avoue que j’attends avec une certaine curiosité que Mélenchon précise sa ligne sur cette intéressante question. Pour le moment, il en est dispensé pour ce qui concerne l’élection présidentielle, puisqu’aucun candidat « de gauche » ne semble en mesure d’arriver au deuxième tour. Mais la question se posera certainement dans les législatives…

      [Je ne suis pas sûr que les militants vont beaucoup se fatiguer pour ça, tellement l’hostilité générée par Fi leur est insupportable !]

      Le sectarisme de la « France Insoumise » est son pire ennemi. Et le problème ne va pas venir seulement des communistes. Ca commence à craquer même à l’intérieur du mouvement…

  20. Maurice dit :

    JLM2017 est en effet ,une façon stérile de transformer un handicap (peu de militants dans l’action, un meeting tous les trois mois) en atout (une campagne 2.0, des dizaines de milliers de soutiens virtuels). Mais le talent d’un seul homme et le soutien des médias ne serviront pas un changement progressiste de politique, du fait de l’impasse de sa stratégie. C’est l’illusion du sorpasso. Pour les mélenchonistes, si toutes les forces à la gauche du social-libéralisme s’unissent, elles peuvent espérer atteindre 15 à 20 % des suffrages, dépasser leur adversaire à gauche et in fine remporter l’élection. Cette stratégie vise à remplacer une force dominante à gauche (le PS) par une autre (La France insoumise) et se base paradoxalement sur l’un des défauts de la Ve République, la bipolarisation. Mais elle implique de réunir au second tour les 30-35 % d’électeurs de gauche (ce qui suppose que les électeurs de centre gauche ne soient pas effrayés par la perspective de donner autant de pouvoirs à un candidat si radical) et d’y ajouter au moins 15 % d’électeurs venus de l’abstention ou ne se reconnaissant pas dans le clivage gauche-droite.C’est la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon se présente comme la première force à gauche tout en récusant ce clivage.
    Syriza et Podemos servent de modèle. Mais, même si le PS est dans un piteux état, la percée d’Emmanuel Macron prouve que, comme en Italie, la chute de la social-démocratie peut aussi se faire au bénéfice d’une recomposition politique au centre. Une majorité de Français ne pensent pas qu’une rupture franche est possible et souhaitable. Le fatalisme et le recul des idées progressistes sont patents depuis la crise de 2008, l’échec de la mobilisation syndicale de 2009 et la déception vis-à-vis de Hollande. Si le capitalisme et la mondialisation sont rejetés, pour autant les patrons sont plus populaires que les syndicats !Les comportements politiques dépendent de la structure de classe de la société. Or, la situation française n’est pas aussi catastrophique qu’en Espagne et en Grèce : le chômage augmente, mais n’a pas plus que doublé, l’austérité n’aboutit pas à une chute vertigineuse des salaires. La législation sociale résiste. Il ne s’agit pas de nier la crise, mais de constater que les couches moyennes et les couches populaires stables ne sont pas laminées. De ce fait, le consensus social et politique n’est qu’ébranlé. Le désespoir des couches précarisées s’exprime négativement. Priment la demande d’autorité et le communautarisme, islamiste ou populiste.Le danger de la démagogie est réel. Les communistes qui soutiennent Jean-Luc Mélenchon l’imaginent en porte-parole de leurs idées. Ils risquent de déchanter, car il contrôle sa campagne et ses options s’éloignent de celles du PCF.Il reprend les thèses des Verts sur le nucléaire, la décroissance. Son discours contre les élites peut servir à dénoncer aussi bien les élus de la République, les intellectuels que les profiteurs. En 2012, il s’était adressé à l’intelligence du peuple, aujourd’hui, il flatte la colère floue « contre ceux d’en haut ». Il propose implicitement de quitter l’UE sans expliquer comment la France pourra gérer sa forte dépendance au commerce européen, comment résister seul aux assauts des marchés financiers. Jusque-là, sa trajectoire le menait de la gauche de la social-démocratie au gauchisme, comme Marceau Pivert, qui clamait « tout est possible » en 1936 alors que Maurice Thorez tenait compte du rapport de forces réel, et notamment du risque fasciste. Désormais, Jean-Luc Mélenchon infléchit son discours dans un sens souverainiste, curieuse synthèse d’Olivier Besancenot et de Jean-Pierre Chevènement, avec une pointe de José Bové.Le danger du sectarisme nous guette. Malheureusement, un beau score de Jean-Luc Mélenchon serait annonciateur d’une défaite historique aux législatives suivantes. L’ancien ministre socialiste théorise que les deux gauches sont irréconciliables. Puisqu’il récuse tout désistement, pourquoi les électeurs socialistes voteraient-ils au second tour pour un candidat de gauche mieux placé que le leur ? En 1928, l’application par le PCF des consignes sectaires du PCUS bolchévik avait fait la joie des candidats réactionnaires.En 2017,il faut aussi faire avec l’anti-PCFisme de France insoumise manifeste chez ces anciens PG. Depuis le Front populaire, les communistes savent que l’union est un combat. Aujourd’hui, il faut battre à la fois la droite , les sociaux-libéraux et les anti-PCF de France insoumise. La voie du rassemblement à gauche sur des contenus transformateurs n’est pas simple, mais il n’en existe pas de raccourci pour défendre notre modèle social et obtenir des changements concrets.Ne serait il pas aussi,temps,pour le PCF/pge de reformuler ses positions sur l’UE,et d’entamer une profonde remise en cause?
    Mélenchon n’a t il pas été pendant quatre décennies,un propagandiste zélé de Maastricht et du Mitterandisme destructeur du pcf?

    • Descartes dit :

      @ Maurice

      [JLM2017 est en effet ,une façon stérile de transformer un handicap (peu de militants dans l’action, un meeting tous les trois mois) en atout (une campagne 2.0, des dizaines de milliers de soutiens virtuels).]

      Disons plutôt que Mélenchon a bien observé les campagnes américaines – notamment celle de Sanders – et reproduit en France leurs méthodes : utilisation massive des réseaux sociaux et des nouvelles technologies (et notamment la vidéo qui remplace de plus en plus le texte) ; campagne confiée non pas à des militants formés et capables d’entretenir une véritable discussion politique et qui sont décideurs de leurs campagne, mais à des « activistes » sans formation à qui on fournit des éléments de langage pour convaincre et des « manuels » pour organiser une réunion dont ils suivent strictement un déroulé-type (les « réunions de circonscription » étaient un bon exemple) sans avoir la moindre autonomie de décision ; matériel payant ; partis politiques conçus comme des machines électorales sans aucune prétention d’élaboration ou d’éducation politique et étant au service exclusif du candidat…

      Et parce qu’en France on aime la nouveauté, cela peut séduire une frange qui est loin d’être négligeable de gens qui sont à la recherche de « quelque chose de différent ». Mais comme disait Coco Chanel, « la mode est ce qui se démode », et on verra combien de temps durera l’effet de nouveauté. Car les cultures politiques de chaque pays plongent leurs racines dans l’histoire et sont beaucoup plus tenaces qu’on ne le croit. Je doute que la récitation d’un bréviaire suffise en France à attirer les électeurs.

      [C’est l’illusion du sorpasso. Pour les mélenchonistes, si toutes les forces à la gauche du social-libéralisme s’unissent, elles peuvent espérer atteindre 15 à 20 % des suffrages, dépasser leur adversaire à gauche et in fine remporter l’élection. Cette stratégie vise à remplacer une force dominante à gauche (le PS) par une autre (La France insoumise) et se base paradoxalement sur l’un des défauts de la Ve République, la bipolarisation. Mais elle implique de réunir au second tour les 30-35 % d’électeurs de gauche (ce qui suppose que les électeurs de centre gauche ne soient pas effrayés par la perspective de donner autant de pouvoirs à un candidat si radical) et d’y ajouter au moins 15 % d’électeurs venus de l’abstention ou ne se reconnaissant pas dans le clivage gauche-droite. C’est la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon se présente comme la première force à gauche tout en récusant ce clivage.]

      Je ne suis pas sûr que la stratégie de Mélenchon aille aussi loin. Iimaginez que par une ruse de l’histoire Mélenchon passait devant le PS au premier tour, et était élu par l’ensemble de la gauche au deuxième tour contre Marine Le Pen. Et ensuite, quoi ? Pensez-vous vraiment que les « insoumis » soient en capacité de réunir les compétences nécessaires pour gouverner ? Parce que gouverner, ce n’est pas s’asseoir sur le fauteuil et dire « je veux » et de signer un décret. Encore faut-il être capable d’écrire un décret applicable, et de créer un consensus de légitimité pour qu’il soit obéi.

      Mélenchon – comme Jean-Marie Le Pen en son temps – n’a aucune envie de gouverner. Gouverner, c’est difficile, c’est compliqué… et puis ça oblige de confronter ses rêves à la réalité, opération dont les rêves sortent rarement grandis. Et puis, il faut faire des choix, donc se fâcher avec des gens. Trop peu pour lui. Le rêve de Mélenchon n’est pas de gouverner, mais d’avoir le pouvoir d’empêcher les autres de le faire. C’est de constituer à la gauche de la gauche un pôle suffisamment puissant pour pouvoir négocier en position de force le jour ou « la gauche » reviendrait au pouvoir. Selon la formule socratique, il se voit comme le taon qui oblige, en le piquant, le cheval à avancer. Mais c’est le cheval qui tire le soc, pas le taon…

      [Syriza et Podemos servent de modèle.]

      Oui, mais on voit ce que devient le modèle : ou bien on garde les mains pures en sabotant le PS mais sans gouverner, comme Podemos, ou bien on se plie à la logique eurocompatible et on devient soi-même « réaliste » comme Syriza…

      [Mais, même si le PS est dans un piteux état, la percée d’Emmanuel Macron prouve que, comme en Italie, la chute de la social-démocratie peut aussi se faire au bénéfice d’une recomposition politique au centre.]

      Je ne le crois pas. Macron, comme Mélenchon, bénéficie de cet effet de nouveauté qui caractérise les Français – et ce n’est pas nouveau, on notait en Angleterre déjà au XVIIème siècle que les français étaient « friands de nouveautés ». Un nouveau plat au menu, et c’est parti, tout le monde veut le goûter. Mais ça donne des feux de paille qui ne vont jamais bien loin : Lecannuet en 1965, Poujade dans les années 1950, Chevènement dans la campagne de 2002… mais aucun n’a vraiment tenu la distance.

      [Une majorité de Français ne pensent pas qu’une rupture franche est possible et souhaitable.]

      Normal : personne ne leur propose une vision réaliste de ce qu’il pourrait y avoir au bout de cette « rupture franche »…

      [Le fatalisme et le recul des idées progressistes sont patents depuis la crise de 2008, l’échec de la mobilisation syndicale de 2009 et la déception vis-à-vis de Hollande.]

      Pourquoi dites-vous ça ? C’est quoi, ces idées « progressistes » qui sont « en recul » ? Moi je vois au contraire pas mal d’idées « progressistes » qui progressent : l’assimilation comme solution pour éviter une société fractionnée, le retour des idées de nation et de souveraineté…

      [Or, la situation française n’est pas aussi catastrophique qu’en Espagne et en Grèce : le chômage augmente, mais n’a pas plus que doublé, l’austérité n’aboutit pas à une chute vertigineuse des salaires. La législation sociale résiste. Il ne s’agit pas de nier la crise, mais de constater que les couches moyennes et les couches populaires stables ne sont pas laminées.]

      Tout à fait. Malgré les 30 ans de libéralisme, la France a gardé beaucoup de mécanismes keynésiens – et notamment la sécurité sociale. Du coup, les cycles économiques sont beaucoup moins violents que chez nos voisins : les reprises sont plus douces, les crises aussi. La crise chez nous est beaucoup plus sociale, morale, institutionnelle qu’économique. Les couches populaires sont beaucoup plus « laminées » par la dégradation des perspectives et du cadre de vie que par une véritable misère à la grecque.

      [Les communistes qui soutiennent Jean-Luc Mélenchon l’imaginent en porte-parole de leurs idées. Ils risquent de déchanter, car il contrôle sa campagne et ses options s’éloignent de celles du PCF.]

      Tout à fait. Mélenchon a réussi à se rendre attractif pour une partie des militants communistes en flattant le coté anarcho-syndicaliste qui reste très fort dans la gauche française. Mais dès qu’on gratte, on s’éloigne très vite de la tradition communiste pour trouver la tradition anti-institutionnelle, anti-rationnaliste et totalitaire de l’extrême gauche. Et les militants communistes, même les plus attirés par Mélenchon, vont à mon avis très vite s’en rendre compte.

      [Jusque-là, sa trajectoire le menait de la gauche de la social-démocratie au gauchisme, comme Marceau Pivert, qui clamait « tout est possible » en 1936 alors que Maurice Thorez tenait compte du rapport de forces réel, et notamment du risque fasciste.]

      Bonne observation.

      [Désormais, Jean-Luc Mélenchon infléchit son discours dans un sens souverainiste, curieuse synthèse d’Olivier Besancenot et de Jean-Pierre Chevènement, avec une pointe de José Bové.]

      Mais le « souverainisme » de Mélenchon et boiteux, parce qu’il évite cet impensé de l’extrême gauche qu’est la Nation. La « souveraineté » de Mélenchon est une souveraineté sans dépositaire. Ou plutôt, avec un souverain incapable, le peuple, qui étant aliéné a besoin d’être « guidé » par une avant-garde qui parle en son nom. En fait, Mélenchon devient « souverainiste » contraint et forcé par une base qui ne partage pas son mitterrandisme et donc cette foi en « l’Europe », fut-ce elle « autre »…

      [Malheureusement, un beau score de Jean-Luc Mélenchon serait annonciateur d’une défaite historique aux législatives suivantes. L’ancien ministre socialiste théorise que les deux gauches sont irréconciliables. Puisqu’il récuse tout désistement, pourquoi les électeurs socialistes voteraient-ils au second tour pour un candidat de gauche mieux placé que le leur ?]

      C’est le vieux paradoxe gauchiste : la pureté vaut mieux que les résultats. Mieux vaut laisser ratifier Maastricht que voter avec la droite, disait Arlette Laguillier… et son abstention a permis le passage du traité. Mélenchon va se trouver dans une situation de même ordre : pour qui les candidats de la « France insoumise » se désisteront au deuxième tour des législatives s’ils n’arrivent pas en tête ? Se maintiendront-ils partout ou cela est possible (reproduisant la logique du FN à droite) ce qui aboutirait à réduire autant la représentation de la « gauche radicale » que celle de la gauche social-libérale ?

      [La voie du rassemblement à gauche sur des contenus transformateurs n’est pas simple,]

      Elle ne l’a jamais été. Comme la politique, l’Union est un combat. La politique est l’art de construire des compromis qui permettent de faire avancer des idées et des projets. N’importe quel imbécile est capable de finir une négociation en disant « non » et en quittant la table avec la tête haute et les mains propres. Mais cela n’avance pas à grande chose. Mieux vaut de temps en temps se salir les mains et obtenir des résultats. Le péché du PCF « gauchiste » d’aujourd’hui est de ne pas expliquer suffisamment ce fait à ses militants et à ses adhérents, qui pourtant sont parfaitement capables de le comprendre.

      [Ne serait il pas aussi,temps,pour le PCF/pge de reformuler ses positions sur l’UE,et d’entamer une profonde remise en cause?]

      Impossible à faire dans le PGE, parce que cette organisation inclut des partis qui sont profondément fédéralistes. Mais le PCF pourrait à minima clarifier ses propres positions et ses propres objectifs, et surtout, arrêter de raconter des bobards que personne ne croit mais qui sont-ils paraît-il nécessaires pour ne pas effrayer certains électeurs.

      [Mélenchon n’a t il pas été pendant quatre décennies, un propagandiste zélé de Maastricht et du Mitterandisme destructeur du pcf?]

      Oui. Et contrairement à ce que pensent certains optimistes, nul ne guérit totalement de sa jeunesse…

  21. bip dit :

    Questions en vrac :

    1) vous avez réussi (si vous avez suivi) à vous faire une opinion sur l’épisode « pollution aux particules fines » de ces derniers jours ?
    En 2014, on nous parle essentiellement des centrales à charbons allemandes et aujourd’hui, pas un mot.
    Alors je ne suis pas spécialiste et on pourrait tout à fait imaginer que ces 2 épisodes n’ont rien en commun.
    Mais comme ça coche les cases qui vont bien : ne pas évoquer les aspects positifs de l’énergie nucléaire + souligner l’horreur d’avoir des véhicules dans Paris (mauvais pour le confort du bobo, d’autant que certains sont ceux des pauvres et ne servent même pas indirectement au confort du bobo), je doute.

    D’autres doutent aussi : http://leseconoclastes.fr/2016/12/vent-desinformation-lemonde-franceinfo/

    D’autres non (mais « le monde » sait, lui) : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/12/12/le-pic-de-pollution-n-est-pas-venu-des-centrales-a-charbon-allemandes_5047702_4355770.html

    2) vous avez identifié les intérêts de la France (directs (gazoducs ?) ou indirects (faire plaisir à des « amis »?)) en Syrie qui nous valent d’être soumis au déluge d’une « certaine vision » du monde de la part de « nos » médias ?

    Ou alors on doit se contenter de ne rien penser de précis, soumis à une propagande de tous côtés et ayant peu ou pas de moyens de vérifier la plupart des « informations » ?

    3) vous avez pensé quoi de commémorer le 13/11/15 au Bataclan en faisant chanter au Bataclan « Inshallah » pendant 5 minutes le 12/11/16 (https://www.youtube.com/watch?v=QlaoTFa6huc) ?

    • Descartes dit :

      @ bip

      [1) vous avez réussi (si vous avez suivi) à vous faire une opinion sur l’épisode « pollution aux particules fines » de ces derniers jours ? En 2014, on nous parle essentiellement des centrales à charbons allemandes et aujourd’hui, pas un mot.]

      C’est normal. En 2014, le problème était lié à des vents qui rabattaient sur nous la pollution de la production d’électricité allemande à partir du charbon. Aujourd’hui, c’est un phénomène climatique différent : pas de vent et une distribution des températures qui « plaque » la pollution au sol.

      [Mais comme ça coche les cases qui vont bien : ne pas évoquer les aspects positifs de l’énergie nucléaire + souligner l’horreur d’avoir des véhicules dans Paris (mauvais pour le confort du bobo, d’autant que certains sont ceux des pauvres et ne servent même pas indirectement au confort du bobo), je doute.]

      Il est clair que la pollution – qui est réelle – est utilisée politiquement dans la croisade anti-voiture des bobos de centre ville. Curieusement, personne ne signale que le chauffage au bois – encouragé par l’engeance écolo – mais aussi au fuel et au gaz est une source de particules fines presque aussi importante que l’automobile. A quand l’utilisation alternée des chaudières au bois ? Et bien entendu, personne pour signaler que le couple nucléaire+chauffage électrique représente finalement le meilleur compromis sur ce sujet…

      [2) vous avez identifié les intérêts de la France (directs (gazoducs ?) ou indirects (faire plaisir à des « amis »?)) en Syrie qui nous valent d’être soumis au déluge d’une « certaine vision » du monde de la part de « nos » médias ?]

      Franchement, je n’en sais rien. Je pense plutôt que c’est un avatar de plus du syndrome BHL de nos classes bavardantes. C’est aussi un exemple supplémentaire qui montre combien nos intellectuels ont perdu le sens de l’histoire et donc du tragique. La guerre, ce n’est jamais une partie de plaisir, et c’est encore plus vrai pour une guerre civile. Nos classes bavardantes ont cru que le « printemps arabe » allait être une fête, que les régimes autoritaires allaient s’effacer sans verser le sang et qu’à leur place fleurirait la démocratie et la prospérité. Ils ont oublié que si ces pays connaissent des régimes autoritaires, ce n’est pas par malédiction divine, mais parce qu’ils sont nécessaires pour maintenir un minimum de cohésion dans des sociétés profondément divisées dont les traditions institutionnelles sont très faibles.

      L’expérience irakienne – mais aussi libyenne et égyptienne – a montré ce qui arrive lorsque les institutions s’effondrent : le vide ainsi créé n’est pas rempli par de nouvelles institutions, mais par le chaos et la guerre civile, puis dans les meilleurs des cas par l’établissement d’un nouvel régime autoritaire guère meilleur que celui qui a été renversé. Maintenant que les rebelles syriens ont été écrasés, nos intellectuels médiatiques vont se donner à cœur joie, sans se demander ce qui serait arrivé si par un hasard de l’histoire les rebelles avaient réussi à renverser Bachar Al-Assad avec l’appui des avions français et américains.

      [3) vous avez pensé quoi de commémorer le 13/11/15 au Bataclan en faisant chanter au Bataclan « Inshallah » pendant 5 minutes le 12/11/16]

      Je pense que c’est un signe de la confusion mentale de notre époque.

  22. Marcailloux dit :

    @Descartes
    Bonjour,
    “Ils ont oublié que si ces pays connaissent des régimes autoritaires, ce n’est pas par malédiction divine, mais parce qu’ils sont nécessaires pour maintenir un minimum de cohésion dans des sociétés profondément divisées dont les traditions institutionnelles sont très faibles.”
    Nous avons un exemple, que je connais assez bien pour y habiter régulièrement, c’est le Maroc. Après un protectorat qui honore l’action de la France dans une époque où les exactions colonialistes ne manquaient pas, Lyautey est injustement presque oublié, le régime alaouite de Mohamed V à été prolongé par un régime pour le moins autoritaire de Hassan II. Le Maroc est un pays encore sous une certaine influence tribale doublée d’une double “ethnicité” berbère et arabe. Sans cet autoritarisme, largement adouci par Mohamed VI, le pays serait sans doute à l’image de l’Egypte, la Tunisie voire la Lybie.
    L’influence de l’islam est contenue par le fait que le roi est aussi commandeur des croyants ce qui tend à démonter qu’une certaine forme d’autorité et de hiérarchie est indispensable dans des pays qui ne sont pas en mesure de pratiquer une démarche démocratique.

    • Descartes dit :

      @ Marcailloux

      [ce qui tend à démonter qu’une certaine forme d’autorité et de hiérarchie est indispensable dans des pays qui ne sont pas en mesure de pratiquer une démarche démocratique.]

      On a du mal à se mettre dans la peau d’une société différente de la notre, et de comprendre que certains réflexes politiques qui nous sont parfaitement naturels ne le sont pas ailleurs, et vice-versa. Pour que la démocratie fonctionne, il faut une longue expérience historique…

  23. red2 dit :

    J’aime bien vos articles, mais là je trouve que vous généralisez. Il y a sans doutes autant d’exemple que de réunion de circonscription dans un mouvement qui s’est ouvert de cette façon à toute les bonnes volontés (vous avez pu venir sans que cela ne pose aucun problème, cela est vrai pour tout le monde !).
     Et puis que critique-il au fond votre texte :
     (i) La réunion est ouverte à tous, mais c’est des vieux militants politiques et syndicalistes et des jeunes diplômes qui sont venus pas des ouvriers.
     Sûrement vrai bien sur, c’était pareil chez moi, mais on fait comment pour faire venir les classes populaires ? Les réunions sont ouvertes, tout le monde est bienvenu et si il y a bien quelques ouvriers et précaires dans mon groupe d’appuis ils sont effectivement loin d’être majoritaires. C’est un réel problème mais à élargir il ne touche pas que France insoumise ou la candidature de Melenchon mais la grande majorité des partis et organisations politiques…
     (ii) Le groupe propose un des dirigeant du PG comme candidat.
     Peut-être à la réunion en question mais ce n’est que très rarement le cas, il existe 577 circonscriptions, vous en choisissez une ou une des 10-20 têtes connues du PG est présente…. Sinon il est normal de présenter aussi ceux qui ont une expérience minimale de la vie politique. Il est dit dans le texte “personne n’ose s’y opposer”, mais pourquoi s’opposer ? Le PCF a détruit le FDG et les possibilités de discussion, il va présenter un candidat pour gagner, le combat s’annonçant très rude, si les camarades présent font confiance à notre homme et n’ont pas envie d’aller au casse pipe, il n’y a aucune raison de s’opposer à sa candidature. Sinon, dans de nombreuses circonscriptions, les quelques militants du PG se mettent largement en retrait et on manque plutôt de candidats. Être candidat aux législatives pour faire un gros score avec l’ambition de l’emporter, c’est une grosse responsabilité.
     (iii) La fameuse « commission électorale » nationale qui décidera in fine des investitures.
     Vous voyez le mal partout ! Je vous rappelle qu’il existe des règles strictes imposant une organisation nationale pour le choix des candidats aux législatives, notamment la parité. Par ailleurs, il est clair qu’il faut essayer d’avoir le maximum de diversité dans l’ensemble que constitueront les candidats de le FI : sexe, ages, origines, professions… La commission n’est là que pour veiller à tout ça. Pour les 4-5 circonscriptions que je connais un peu, il n’y a de toutes façons qu’un (rarement deux) binômes homme-femmes de proposés.
     Pour conclure, vous proposez un texte assez orienté. Il faut quand même rappeler que puisque le PCF n’est pas venu aux réunions de la FI, on risque d’avoir malheureusement de nombreux duels fratricides PCF-France insoumise et les textes plus ou moins tendancieux vont fleurir. Dans ce contexte il serait bien de s’en tenir aux différences de fond qui sur de nombreux points existent (UE et sortie des traités, protectionnisme, écologie…) pour permettre la discussion et ne pas créer de ruptures irrémédiables.

    • Descartes dit :

      @ red2

      [Il y a sans doutes autant d’exemple que de réunion de circonscription dans un mouvement qui s’est ouvert de cette façon à toute les bonnes volontés (vous avez pu venir sans que cela ne pose aucun problème, cela est vrai pour tout le monde !).]

      Pas du tout. Les réunions n’étaient pas « ouvertes à toutes les bonnes volontés ». Seulement aux « bonnes volontés » prêtes à signer la « charte ». La nuance est quand même de taille. Je ne connais aucun mouvement ou parti politique qui exige, pour participer à une réunion ou même pour en être membre, de manifester son accord sur un texte d’orientation politique.

      [Et puis que critique-il au fond votre texte :]

      Je crois que vous avez mal interprété mon texte. Je ne « critique » pas, je raconte. Et je laisse chacun de mes lecteurs tirer ses propres conclusions. Moi, je n’ai pas vu d’ouvriers dans ces réunions. C’est un fait. Après, vous êtes libre de penser que ce n’est pas grave, ou bien que ce n’est pas le cas partout.

      [(i) La réunion est ouverte à tous, mais c’est des vieux militants politiques et syndicalistes et des jeunes diplômes qui sont venus pas des ouvriers. Sûrement vrai bien sur, c’était pareil chez moi, mais on fait comment pour faire venir les classes populaires ?]

      Par exemple, en abordant les questions qui intéressent les classes populaires en partant de leur expérience quotidienne. Quand dans le processus de sélection la question de la parité devient plus importante que le parcours et la personnalité des candidats, quand dans le programme les questions de « genre » deviennent aussi importantes que la question du chômage, les couches populaires se désintéressent du processus, et elles ont parfaitement raison.

      [Les réunions sont ouvertes, tout le monde est bienvenu et si il y a bien quelques ouvriers et précaires dans mon groupe d’appuis ils sont effectivement loin d’être majoritaires.]

      Il ne suffit pas que les réunions « soient ouvertes ». Encore faut-il qu’elles abordent les sujets qui intéressent les couches populaires. Les gens de ma cité n’iront pas dans une réunion pour se faire expliquer que les femmes voilées sont « une richesse pour la France », et que c’est le banquier et non le trafiquant de drogue en bas de leur immeuble qui pose problème. Observez avec attention le discours de la « France insoumise » et plus généralement de la « gauche radicale » aujourd’hui. C’est le discours « libéral-libertaire », celui qui cherche à culpabiliser les couches populaires caractérisés comme un ramassis de racistes franchouillards et sexistes.

      [C’est un réel problème mais à élargir il ne touche pas que France insoumise ou la candidature de Melenchon mais la grande majorité des partis et organisations politiques…]

      Qui disait que le malheur de tous est la consolation des imbéciles ? Si la « France insoumise » prétend apporter quelque chose de différent en politique, on ne peut pas se consoler de ne pas attirer les couches populaires en se disant que ce n’est guère mieux « dans la grande majorité » des organisations politiques. D’autant plus qu’une organisation politique semble avoir trouvé une solution à ce problème…

      [(ii) Le groupe propose un des dirigeant du PG comme candidat. Peut-être à la réunion en question mais ce n’est que très rarement le cas, il existe 577 circonscriptions, vous en choisissez une ou une des 10-20 têtes connues du PG est présente….]

      Encore une fois, je ne fais que raconter ce que j’ai vu. Je n’ai pas « choisi » la circonscription et j’ignorais quand je me suis rendu à la réunion que le « notable » en question était proposé comme candidat. J’ajoute que sur la première liste de candidatures validée par la « commission électorale », le « notable » en question figure dans une autre circonscription.

      [Sinon il est normal de présenter aussi ceux qui ont une expérience minimale de la vie politique.]

      Pourquoi pas. Mais alors, il faut l’assumer. Si on raconte que « les candidatures viennent de la base », alors on laisse la base choisir. Si on trouve normal de parachuter des candidats, alors il faut le dire. Mais je trouve très hypocrite de railler les autres quand ils parachutent des candidats, alors qu’on fait la même chose discrètement chez soi.

      [Il est dit dans le texte “personne n’ose s’y opposer”, mais pourquoi s’opposer ?]

      Parce qu’on sentait bien aux commentaires que la perspective n’enchantait nullement les présents. Mais tout le monde l’a dit à mots couverts, sans oser dire franchement « non ».

      [Le PCF a détruit le FDG et les possibilités de discussion,]

      Une affirmation qui mériterait un minimum d’argumentation. A ma connaissance, ce n’est pas le PCF qui a « proposé sa candidature » en dehors de toute discussion en février dernier. Ce n’est pas non plus le PCF qui a cherché à imposer au FdG unilatéralement une stratégie comme le fit Mélenchon avec son « autonomie conquérante ». Le PCF a été très clair dès le départ : le FdG était un cartel de partis, chacun avec son projet et sa stratégie, et il était hors de question que l’un des partenaires impose unilatéralement ses vues aux autres. Si quelqu’un a « détruit le FDG et les possibilités de discussion », c’est Mélenchon en exigeant de ses partenaires qu’ils se rallient à sa stratégie de rupture avec le PS (ce dont le PCF avait dès le départ annoncé comme étant hors de question) puis de se rallier à sa candidature. Le discours « insoumis » chargeant le PCF de toutes les fautes finit par rappeler le discours Mitterrandien rejetant toute la faute de la rupture du « Programme commun » sur le PCF.

      [il va présenter un candidat pour gagner, le combat s’annonçant très rude, si les camarades présent font confiance à notre homme et n’ont pas envie d’aller au casse pipe, il n’y a aucune raison de s’opposer à sa candidature.]

      Relisez mon papier : c’était plutôt l’inverse. Les camarades présents ne voulaient surtout pas d’un notable « parachuté », qui aurait envenimé les rapports locaux avec les communistes.

      [(iii) La fameuse « commission électorale » nationale qui décidera in fine des investitures. Vous voyez le mal partout ! Je vous rappelle qu’il existe des règles strictes imposant une organisation nationale pour le choix des candidats aux législatives, notamment la parité.]

      Je vois mal le rapport avec la composition de la « commission électorale » nationale. A ma connaissance, aucune « règle » n’impose que la commission soit désignée dans une totale absence de transparence, à l’issue d’un mécanisme qui assure à Mélenchon le contrôle absolu des nominations.

      [Par ailleurs, il est clair qu’il faut essayer d’avoir le maximum de diversité dans l’ensemble que constitueront les candidats de le FI : sexe, ages, origines, professions…]

      C’est peut-être « clair » pour vous, mais certainement pas pour moi. Quand je voterai dans ma circonscription, je voterai pour un candidat en qui j’ai confiance pour me représenter, qu’il soit homme ou femme, PDG ou ouvrier, vieux ou jeune. Et si je n’ai pas envie de voter pour un analphabète, je ne le ferai pas au prétexte que le candidat dans la circonscription d’à côté sait lire.

      La gauche est partie à fond dans l’idée de la représentativité sociologique. On nous explique qu’il faut dans l’Assemblée des jeunes pour représenter les jeunes, des femmes pour représenter les femmes, des « issus de l’immigration » pour représenter des « issus de l’immigration », comme si chacun de nous ne pouvait être représenté que par quelqu’un qui lui ressemble. Et bien, je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas ouvrier, et j’ai été pendant des années représenté très dignement par un député d’origine ouvrière. Et partant, je ne vois aucune raison pour faire du « maximum de diversité » un objectif au niveau des candidatures.

      [La commission n’est là que pour veiller à tout ça.]

      Mais bien sur. Qui pourrait imaginer un seul instant que Mélenchon aurait pu choisir ses membres avec un autre objectif qu’une stricte application des principes annoncés… Franchement, vous croyez ce que vous dites ? Vous pensez vraiment que les enjeux de pouvoir n’ont rien à avoir avec la manière dont cette affaire est gérée ?

      [Pour les 4-5 circonscriptions que je connais un peu, il n’y a de toutes façons qu’un (rarement deux) binômes homme-femmes de proposés.]

      Je vous renvoie au compte rendu de la réunion de la commission électorale publiée sur le site JLM2017. Vous verrez que les propositions multiples sont la majorité.

      [Pour conclure, vous proposez un texte assez orienté.]

      Je ne fais que rapporter ce que j’ai vu.

      [Il faut quand même rappeler que puisque le PCF n’est pas venu aux réunions de la FI,]

      De quelles réunions parlez-vous ? S’il s’agit des « réunions de circonscription », je vous rappelle que ces réunions n’étaient ouvertes qu’aux individus, pas aux organisations. Et que la participation était conditionnée à la signature d’une « charte » que la grande majorité des militants communistes rejettent. On voit mal donc comment les militants du PCF auraient pu participer à ces réunions, et encore moins comment ils auraient pu proposer des candidats.

      [on risque d’avoir malheureusement de nombreux duels fratricides PCF-France insoumise]

      C’est bien ce que la « France insoumise » a voulu. Je vous rappelle que Mélenchon a annoncé depuis de longs mois qu’il y aurait un candidat de la FI dans chacune des 577 circonscriptions, et que la signature de la « charte » était une condition sine qua non à l’investiture. Dans ces conditions, la multiplication de « duels fratricides » était inévitable, sauf au PCF a renoncer de présenter des candidats.
      [Dans ce contexte il serait bien de s’en tenir aux différences de fond qui sur de nombreux points existent (UE et sortie des traités, protectionnisme, écologie…) pour permettre la discussion et ne pas créer de ruptures irrémédiables.]

      Pourquoi ? Les questions de forme – et de stratégie politique – sont elles aussi importantes. Et puis, certains choix stratégiques informent sur les positions sur le fond. Par exemple, que penser d’un candidat qui dit vouloir « redonner le pouvoir au peuple » à travers d’une constituante, mais qui est incapable de « constituer » son propre mouvement, de lui donner des instances, des processus de décision transparentes ?

  24. Bonjour Descartes !
    J’avais oublié…
    Il y a un petit malin qui a fait son “Descartes” de province et m’a envoyé son compte-rendu, le voilà :

    ————————————————-
    Moi aussi j’ai survécu à la réunion de La France Insoumise du 10 janvier 2017.

    Nous étions prévenus, par internet, de la réunion qui devait se tenir, il n’était pas évoqué de vote ou de candidatures.

    David nous accueille, beaucoup moins de monde que la dernière fois car les communistes ne sont pas venus.
    Nous étions une dizaine, plusieurs venaient seulement s’informer et n’avaient pas encore signé la plateforme. Peu importe…
    Après les présentations, un peu gêné, l’hôte nous dit qu’il faut regarder une vidéo, c’est obligé.

    On regarde Manuel Bompard en video tout expliquer.

    On passe aux candidats et élections, il y a deux candidates mais pas de candidat. Une des candidates est ex-PS et maire d’un petit village, elle emporte l’élection, chacun des présents a pu voter. Manifestement un couple présent n’était venu “que pour voir” et voter pour la candidate qui l’a emporté.

    Attention prévient David, ce n’est pas sûr, il faut d’abord l’approbation du comité national, je vais leur envoyer, on saura après.
    Suivent quelques échanges sur les élections présidentielles, puis David revient à ce qui nous concerne :
    Il va falloir utiliser les affiches et les tracts. Il va falloir aussi trouver un mandataire financier. Attendre que le comité national désigne un directeur de campagne pour nous.

    En gros on paye, on colle, on distribue, on prend des risques avec un mandataire financier, mais le National dirigera la campagne…
    je suis parti à ce moment-là, les laissant discuter.
    ——————-
    (les prénoms ont été changés.

    PV

    • Descartes dit :

      @ Pascal Villalba

      [Bonjour Descartes ! J’avais oublié…
      Il y a un petit malin qui a fait son “Descartes” de province et m’a envoyé son compte-rendu, le voilà :]

      Merci beaucoup de ces documents. C’est grâce aux observations de terrain qu’on peut avoir une idée plus précise de ce qui se passe sur le terrain.

      [Après les présentations, un peu gêné, l’hôte nous dit qu’il faut regarder une vidéo, c’est obligé. On regarde Manuel Bompard en video tout expliquer.]

      Je trouve cette « obligation » très révélatrice de la volonté de centralisation absolue de l’équipe autour de Mélenchon. Ces écoutes obligatoires d’enregistrements permet d’assurer que le message du « sommet » arrive directement à la « base » sans déformation. Ce qui en dit long aussi sur l’opinion qu’ont les dirigeants des animateurs de base, qu’on juge incapables de transmettre correctement les messages.

      [En gros on paye, on colle, on distribue, on prend des risques avec un mandataire financier, mais le National dirigera la campagne…]

      Bienvenu au monde merveilleux de « l’insoumission »…

  25. yannigg dit :

    A certains indices je devine la ville de Montreuil et je crois même voir comme s’y j’y étais les participants, même s’il est impensable que je me pointe moi même à une réunion des Mélenchonistes.
    J’ai écrit hier un article, mon analyse à la nouvelle du nom du candidat, je n’aurais peut-être pas écrit la même chose en ayant eu connaissance de cet article. Je me permets d’en mettre un extrait

    “… la teneur du débat sur Bellaciao dit tout.
    Législatives. Le parachutage à Montreuil de Alexis Corbière du Parti de Gauche pose des problèmes de crédibilité d’indépendance du Collectif citoyen local de la France Insoumise !!!
    La problématique chez les fans de Méluche est clairement identifiée : un discours de pratique démocratique très bottom-Up démoli par la réalité d’un parachutage éhontément top-down.”
    Et le lien vers mon article, “Le vain rouge Corbière”
    http://www.tous-montreuil.fr/2017/01/legislatives-gaylord-corbiere.html

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