Cachez cet assimilé que je ne saurais voir…

Après les évènements de la Commune de Paris, la réaction catholique et monarchiste sema la France de croix votives pour expier les crimes que le peuple de Paris avait commis contre la religion. Cet acte d’expiation, qui selon certains a donné à Paris l’un des monuments les plus laids de son histoire, n’est pas, malheureusement, le dernier. C’est ainsi qu’en 2004 on a transformé le Palais de la Porte-Dorée, construit pour l’exposition coloniale de 1931 et qui naguère abrita le « musée des colonies », puis le « musée de l’outre-mer » et enfin le « musée des arts d’Afrique et d’Océanie », en « musée de l’immigration ». Depuis cette date, l’institution organise fréquemment des actes de pénitence publique – pardon, des expositions – destinées à montrer combien la France a été ingrate envers les différentes communautés immigrées et mettre en exergue la dette que notre pays aurait envers elles.

Le dernier de ces actes pénitentiels est affiché ces jours-ci dans toutes les stations de métro. Il consiste en une reproduction du portrait bien connu de Louis XIV par Rigaud, ainsi légendé : « Louis XIV, mère espagnole, grande mère autrichienne. C’EST FOU TOUS CES ETRANGERS QUI ONT FAIT L’HISTOIRE DE FRANCE ».

On pourrait dire beaucoup de choses de cette aberration. D’abord, que l’affiche commet un péché d’anachronisme en appliquant le mot « étranger » dans le sens moderne du terme à un personnage du XVIIème siècle. Un temps où la notion de « nationalité » telle que nous l’entendons aujourd’hui n’était pas encore construite, où l’individu se classait comme « sujet » d’un prince et non « citoyen » d’une nation. On pourrait surtout noter que le mariage des princes était un acte politique, une manière d’établir des alliances avec d’autres couronnes. On pourrait ajouter que dans la logique de l’époque, alors que le mariage n’était concevable qu’entre personnes du même rang social, un prince de sang royal destiné à régner ne pouvait se marier qu’avec une princesse étrangère, dès lors que le mariage entre proches parents était interdit.

Mais tout cela est secondaire, et pourrait être regardé comme un trait d’humour, même si l’on est en droit d’exiger un peu plus de rigueur de la part d’une institution censée illustrer le public en matière historique. Non, le plus grave se trouve ailleurs, dans l’affirmation que sa mère espagnole ou sa grand-mère autrichienne feraient de Louis XIV – né, rappelons-le, le 5 septembre 1638 à Saint-Germain en Laye – un « étranger ». La direction du musée de l’immigration proposerait-elle de rétablir le « droit du sang » à la place de ce « droit du sol » qui a joué un rôle fondamental dans la construction de notre nation ?

C’est là une question que je voudrais poser au comité scientifique du musée en question. Est-ce qu’ils réalisent ce que cette campagne de publicité dit vraiment ? Est-ce qu’ils se rendent compte qu’avec cette conception, ils renvoient les millions de Français qui ont un parent ou un grand parent étranger à une « essence » nationale venue par le sang, et qui les séparerait, les rendrait « étrangers » en France ?

La Révolution et ses héritiers avaient pour ambition de faire de tous ceux qui habitaient notre pays des citoyens Français sans distinction d’origine. Et c’est sur cette base que les républiques successives ont conduit des politiques fortes d’assimilation, intérieure et extérieure. On a fait des Français avec des Polonais et des Italiens, des Espagnols et des Maghrébins, mais aussi des Niçois et des Savoyards, des Bretons et des Basques, des Provençaux et des Alsaciens. L’objectif était de donner à tous un cadre de référence et une sociabilité partagés. C’était là un prérequis pour leur permettre de communiquer et de construire une solidarité inconditionnelle qui permettait le plein exercice de la citoyenneté, pour les inscrire dans un projet commun. Aujourd’hui, nous assistons au mouvement inverse. On veut nous persuader que chacun de nous est un étranger, pire, qu’en étant étranger on est quelque part supérieur, plus tolérant, moins raciste que ceux qui n’ont pas le privilège d’un parent ou d’un grand parent venu d’ailleurs. Ce qui revient à rattacher chaque Français non au cadre national qui leur est commun, mais à la communauté d’origine. Nous ne sommes plus définis par un projet partagé avec nos concitoyens, mais par une origine partagée avec ceux qui viennent du même coin. Ce qui, bien entendu, participe à un processus de fragmentation, car si la catégorie de « Français » nous rattache à un cadre unique, celle « d’étranger » nous renvoie à une diversité d’origines.

Malheureusement, cet exemple n’est en rien un fait isolé. Non contents d’avoir désarticulé les mécanismes de l’assimilation, nos bienpensants s’engagent maintenant dans ce qu’il faut bien appeler une « désassimilation ». Et le premier étage de la fusée est une dénationalisation sauvage, qui prétend transformer chaque français – et cela commence naturellement par les figures célèbres ou représentatives – en « étrangers ». Il n’y a pas que Louis XIV qui subit cette opération : il n’y a pas si longtemps, Carole Delga avait, dans une intervention publique, affirmé que Yannick Noah, Kilian Mbappé et Omar Sy « sont originaires d’autres pays ». Ce qui est faux : tous trois sont nés en France, l’un à Sedan, l’autre à Paris, le troisième à Trappes, et sont donc tous trois nés français.     

Beaucoup de bienpensants s’imaginent que si les Français étaient plus conscients de leurs origines « immigrées » ils seraient plus positifs envers l’immigration. Que cette prise de conscience aiderait à combattre le racisme. D’où cette répétition lancinante du mantra « nous sommes tous des immigrés ». Ils ont tort : les immigrés ne constituent pas un groupe réuni par une expérience commune qui les pousserait à une solidarité entre eux. Chaque communauté a sa propre expérience, ses propres réseaux, défend sa spécificité et, lorsqu’elle en a conquis un, son territoire. Et ses rapports avec les autres communautés n’ont aucune raison d’être un long fleuve tranquille. Il ne faut pas oublier que les différentes « communautés étrangères » sont en compétition – entre elles mais aussi avec les autochtones – pour les emplois, pour les logements, pour les « bizness ». Si nous sommes tous des « immigrés », et que cette origine nous constitue, alors nous devons solidarité non pas à l’ensemble de nos concitoyens, mais seulement à ceux qui ont la même origine que nous. Car contrairement à ce que croient les bienpensants, les immigrés sont aussi racistes, aussi xénophobes que les Français « de souche », voire plus, dès lors qu’il s’agit de personnes en dehors de leur propre communauté.

La République l’avait bien compris : construire une solidarité inconditionnelle qui dépasse les cadres étroits de la communauté implique aller au-delà de l’origine et de l’histoire de chacun pour donner à tous une histoire et des ancêtres communs. On a donné par la force des ancêtres gaulois à un Jean Ferrat, à un Georges Charpak, à un Henri Krasucki, et on en a fait des français. Altri tempi. Maintenant, on convoque les ancêtres espagnols et autrichiens à Louis XIV… pour en faire un étranger !

C’est en me faisant ces tristes réflexions que j’ai appris la volonté du méprisant de la République de faire entrer au Panthéon les cendres de Michel Manouchian. Et j’écris bien « Michel », et non « Missak », parce que moi, contrairement à beaucoup de gens semble-t-il, je respecte le choix de Manouchian qui, de son vivant, s’est toujours fait appeler « Michel », et signé de ce prénom sa correspondance, y compris sa dernière lettre, dont les termes ont été popularisés par le poème d’Aragon (1). Je ne sais pas si Manouchian a crié « la France »en s’abattant, comme lui fait dire le poète. Mais le fait qu’il ait choisi d’écrire en français sa dernière lettre à sa femme (alors qu’ils étaient tous deux d’origine arménienne) et de signer « Michel » et non « Missak » nous dit quelque chose de son état d’esprit à ce sujet.

Mais là encore, l’idée qu’il ait pu aimer la France « à en mourir », qu’il ait choisi de franciser son prénom ou d’écrire en français à sa femme semble insupportable pour la bienpensance. Car ce qui rend Manouchian méritant du Panthéon aux leurs yeux, ce n’est pas d’être un résistant – la résistance est bien représentée dans notre nécropole nationale, et d’autres pourraient prétendre à y rentrer au même titre. Ce n’est pas non plus d’être un résistant communiste – France 2, en donnant la nouvelle de sa panthéonisation, a réussi à retracer la vie de Manouchian sans que le mot « communiste » soit mentionné une seule fois. Non, le but de cette opération est de faire entrer au Panthéon un « étranger ». Hors de question donc de montrer que cet étranger a hautement revendiqué de son vivant une forme d’assimilation de la manière la plus solennelle qui soit. Non, il faut qu’il reste dans toute sa pureté d’immigré, d’étranger, sans quoi le message idéologique pourrait se retrouver brouillé. Alors, Michel va redevenir Missak, même si pour cela on doit trahir le choix de Manouchian lui-même.

On avait eu droit à la même volonté de « dénationalisation » lors du décès de Charles Aznavour, transformé pour l’occasion en « Shahnourh Varinag Aznavourian » – nom qu’il n’a jamais utilisé – et en « artiste franco-arménien », alors que de son vivant Charles Aznavour avait rejeté explicitement cette étiquette (2). Par exemple, dans un entretien avec Jacques Chancel le 22 mai 1980 : « Quand j’étais en Arménie on m’a dit « vous ne chantez pas en arménien ». Je leur ai répondu « vous savez, je suis un artiste français avec un passeport français. Je suis d’origine arménienne mais je n’ai aucune raison de chanter en arménien » ». Au cours du même entretien, à la question « mais s’il n’y avait pas eu ce passé (…), peut-être auriez-vous eu moins de force pour combattre », il répond sans ambiguïté : « probablement, mais ça ce n’est pas parce que j’étais Arménien, c’est parce qu’il y avait la misère, ce n’est pas pareil. Tous les boxeurs ne sont pas Arméniens, tous les cyclistes ne sont pas Arméniens… mais il y a beaucoup de gens qui se sentent déracinés à la base et qui veulent réussir pour gagner une terre, pour gagner un pays. Et le langage est un pays ».

Le discours essentialiste, renvoyant chacun à ses origines plutôt qu’à ses choix ou ses œuvres, est trop cohérent, trop unanime, trop multiforme pour résulter d’une simple mode. On est en présence de quelque chose de bien plus puissant : il s’agit d’une idéologie dominante. Le bloc dominant a choisi de détruire les mécanismes qui permettaient l’assimilation, et génère l’idéologie qui justifie cette destruction. Dans cette idéologie, l’étranger assimilé est une anomalie à éliminer, parce qu’il rappelle une France qu’on voudrait faire oublier, une solution au problème de l’immigration que les classes dominantes ne veulent surtout pas mettre en œuvre. Et on élimine l’anomalie en niant son existence. L’assimilé est rhabillé de force de ses habits d’immigré, d’étranger, sans même lui demander son avis. C’est pourquoi d’ailleurs l’opération se fait encore plus facilement quand le principal l’intéressé est mort. On voit mal Michel Manouchian se lever dans son cercueil pour faire corriger le prénom que les bonzes du politiquement correct y auront gravé.

Descartes

(1) Vous pouvez consulter le facsimilé du de sa dernière lettre ici : http://www.mont-valerien.fr/ressources-historiques/le-mont-valerien-pendant-la-seconde-guerre-mondiale/lettres-de-fusilles/detail-lettres-fusiles/lettres-de-fusilles/manouchian-missak/?no_cache=1

(2) J’avais longuement développé cette affaire dans un papier sur ce blog : https://descartes-blog.fr/2018/10/06/la-des-assimilation-posthume-de-charles-aznavour/

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18 réponses à Cachez cet assimilé que je ne saurais voir…

  1. COUVERT Jean-Louis dit :

    Si j’ai bien compris je suis un étranger avec une carte d’identité française car mon ancêtre en 1642 était Bourguignon, de plus, dans ma famille il y a des alliances catalanes ou ardennaises… Et pour corser le tout, je suis fils, petit fils, arrière petit fils et arrière-arrière- arrière petit fils de Pied-noir… En final, je comprends mieux pourquoi je ne me reconnais pas dans LEUR France…

  2. CVT dit :

    @Descartes,

    [Altri tempi. Maintenant, on convoque les ancêtres espagnols et autrichiens à Louis XIV… pour en faire un étranger !]

    Effectivement, si Louis XIV est un métèque, alors absolument plus personne n’est Français🤬.
    Ces salopards (veuillez pardonner ma verdeur de langage, mais c’est vraiment révoltant…) savent parfaitement ce qu’ils font: non content de ne plus enseigner l’histoire chronologique de notre pays afin de l’effacer des mémoires de nos chères “petites têtes blondes” (j’utilise ce vocable à dessein, parce que c’est une expression figée…), ils peuvent désormais leurs fourguer leur propre récit de l’histoire de France comme de la came frelatée.
     
    Et le pire, ça peut marcher!!! Nous sommes à l’heure où Netflix, qui est une source de culture pour la génération des jeunes nés après l’an 2000, peut prétendre diffuser un “documentaire” sur l’histoire d’une Cléopâtre noire sans avoir le rouge aux joues!!
     
    Pire, c’est un mode opératoire: si vous n’êtes pas d’accord avec cette vulgate woke, c’est que vous êtes raciste/xénophobe/bas du front!!! C’est une martingale qui marche à tous les coups. L’idéologie libérale-libertaire alias wokisme, sait parfaitement ce qu’elle fait… Pour flatter son l’audience, et donc gratter des sous! 

    • Descartes dit :

      @ CVT

      [Ces salopards (…) savent parfaitement ce qu’ils font: non content de ne plus enseigner l’histoire chronologique de notre pays afin de l’effacer des mémoires de nos chères “petites têtes blondes” (…), ils peuvent désormais leurs fourguer leur propre récit de l’histoire de France comme de la came frelatée.]

      Tout à fait. Mais il est intéressant d’analyser en quoi consiste « leur propre récit ». Dans leur récit, l’idée même de construction nationale est présentée comme un instrument d’oppression : à l’intérieur, sur les identités « régionales », à l’extérieur sur les colonisés. Pour un exemple, il suffit de regarder comment on présente les combattants de 14-18. Ce ne sont plus des héros qui sont morts pour que vive leur nation, mais des victimes arrachés à leur « territoire » (qu’il soit métropolitain ou colonial) pour se battre dans une guerre qui n’était pas la leur. Et on commence à faire la même chose avec la Résistance…

      [Et le pire, ça peut marcher!!! Nous sommes à l’heure où Netflix, qui est une source de culture pour la génération des jeunes nés après l’an 2000, peut prétendre diffuser un “documentaire” sur l’histoire d’une Cléopâtre noire sans avoir le rouge aux joues!!]

      Le plus drôle, c’est que souvent ceux qui exigent du politiquement correct dans les documentaires sont les mêmes qui s’indignent des inexactitudes du « roman national » de la IIIème République, alors que par comparaison Lavisse est un monument de rigueur historique.

  3. Didier Bous dit :

    Quatrième paragraphe: “…une institution sensée illustrer le public…”?
    Souvent, vous nous dites que le capitalisme transforme l’être humain vers une certaine direction. Ici, vous indiquez que les classes dominantes proposent autre chose. Comment conciliez-vous les deux?
    Je ne suis pas sûr que l’on puisse parler d’un discours de retour aux origines. Les Algériens, Turcs, Tunisiens, Marocains, Pakistanais et autres sont tous catégorisés sous le même mot de “musulman”. Les Antillais, Bamiléké, Soninké sont tous appelés “Noirs”. Vous remarquez que pour la gauche, il existe trois types d’êtres humains, les Noirs, les musulmans et les autres. Pour les gens d’origine européenne, on ne leur demande pas beaucoup de choyer leurs origines et les mariages mixtes doivent être ultra-majoritaires chez eux. On peut entendre “Je suis un quart Breton, un quart Auvergnat et à moitié italien.” mais cela a-t-il la moindre incidence concrète? Les unions mixtes sont aussi très nombreuses chez les Noirs et les “Arabes”.
    De plus, ce sont la gauche et les Verts qui sont le moteur de cette idéologie et leur déclin est irréversible. Le camp Le Pen, Zemmour devrait peser de plus en plus et nous faire passer à autre chose.

    • Descartes dit :

      @ Didier Bous

      [Souvent, vous nous dites que le capitalisme transforme l’être humain vers une certaine direction. Ici, vous indiquez que les classes dominantes proposent autre chose. Comment conciliez-vous les deux ?]

      Je ne suis pas sûr de comprendre la question. Le « capitalisme » est un mode de production. Il n’ pas de volonté de « transformer » quoi que ce soit. Par contre, ce mode de production nécessite pour fonctionner un certain nombre de rapports sociaux, d’habitudes, de règles, bref, un appareil idéologique qui sert à réguler ces rapports et à les légitimer. Les classes dominantes produisent naturellement cette idéologie. Il n’y a donc pas de contradiction : les classes dominantes ne proposent pas « autre chose ».

      [Je ne suis pas sûr que l’on puisse parler d’un discours de retour aux origines. Les Algériens, Turcs, Tunisiens, Marocains, Pakistanais et autres sont tous catégorisés sous le même mot de “musulman”. Les Antillais, Bamiléké, Soninké sont tous appelés “Noirs”.]

      Pas tout à fait. Si un certain discours médiatique renvoie à des catégories plus ou moins larges (« arabe », « musulman », « noir ») il s’accompagne d’injonctions à un retour à une origine bien plus précise. Ainsi, j’ai vu dans plusieurs écoles des cartes affichés ou les élèves sont encouragés à marquer leur lieu d’origine avec une formule du genre « je suis fier d’être… » suivi de l’origine précise soit régionale (« je suis fier de venir d’Anjouan ») soit ethnique (« je suis fier d’être kabyle »). Aznavour ou Manouchian soit renvoyés à leur « armenité », et quand on parle dans les médias de Noah on précise avec gourmandise ses origines camerounaises. On ne se contente pas de le qualifier de « noir ».

      [Vous remarquez que pour la gauche, il existe trois types d’êtres humains, les Noirs, les musulmans et les autres.]

      Je ne me souviens pas d’avoir « remarqué » pareille chose. Lorsqu’il s’agit de classer les « êtres humains », la gauche tend à faire des « étrangers » un corps homogène, ignorant souvent les conflits d’intérêt et les contentieux qui existent entre les différentes « communautés ». Par contre, à titre individuel il s’agit de renvoyer chacun à la plus petite expression collective (la région, la tribu).

      [Pour les gens d’origine européenne, on ne leur demande pas beaucoup de choyer leurs origines et les mariages mixtes doivent être ultra-majoritaires chez eux.]

      Vous faites erreur je pense. Les discours régionalistes et localistes ont au contraire le vent en poupe. Allez dans la région Occitanie, et vous verrez à côté de la route, à l’entrée de chaque village, sous le panneau réglementaire donnant le nom « français » un panneau qui l’imite donnant le nom « occitan » (avec quelquefois des prolongements ridicules : le nom du département du Tarn et Garonne « occitanisé » en « Tarnu et Garona » alors que le département porte un nom français depuis sa création).

      [On peut entendre “Je suis un quart Breton, un quart Auvergnat et à moitié italien.” mais cela a-t-il la moindre incidence concrète ?]

      Faut croire que oui, puisqu’à l’heure de leur mort la gent médiatique se sent obligée, pour leur rendre hommage, à les rattacher à une origine qui ne soit pas simplement « française ».
      [Les unions mixtes sont aussi très nombreuses chez les Noirs et les “Arabes”.]

      Cela dépend des communautés et des générations. Si je crois Jerôme Fourquet (« l’Archipel français »), les descendants d’immigrés originaires d’Algérie (à 54%), du Maroc (à 57%) et de Turquie (à 80%) sont majoritairement endogames. Comparez aux descendans d’immigrés d’Europe du sud (à 20%) ou d’Indochine (à 24%). Et c’est encore plus prononcé chez les femmes. Je doute qu’il y ait beaucoup de « pays » français non-insulaires pouvant exhiber ces chiffres…

      [De plus, ce sont la gauche et les Verts qui sont le moteur de cette idéologie et leur déclin est irréversible.]

      Je vous trouve bien optimiste…

      [Le camp Le Pen, Zemmour devrait peser de plus en plus et nous faire passer à autre chose.]

      Je vous rappelle qu’il y a chez le RN un fort courant régionaliste…

      • maleyss dit :

        [ Allez dans la région Occitanie, et vous verrez à côté de la route, à l’entrée de chaque village, sous le panneau réglementaire donnant le nom « français » un panneau qui l’imite donnant le nom « occitan » (avec quelquefois des prolongements ridicules : le nom du département du Tarn et Garonne « occitanisé » en « Tarnu et Garona » alors que le département porte un nom français depuis sa création).]
        Mais cela n’est pas grand chose d’autre que du folklore, et est, je suppose, perçu comme tel. Pour comble de ridicule, il parait qu’on peut trouver à Nantes des iinscriptions en breton, alors qu’on n’a jamais parlé breton à Nantes.

        • Descartes dit :

          @ maleyss

          [Mais cela n’est pas grand-chose d’autre que du folklore, et est, je suppose, perçu comme tel.]

          Quand on est prêt à assassiner un préfet de la République pour affirmer le droit à parler corse, je trouve qu’on a largement dépassé le niveau du « folklore ».

          [Pour comble de ridicule, il parait qu’on peut trouver à Nantes des inscriptions en breton, alors qu’on n’a jamais parlé breton à Nantes.]

          Au fond, c’est la construction d’un « récit ». Ce n’est pas plus inexact que « nos ancêtres les gaulois ». Seulement, ceux qui faisaient répéter la leçon « nos ancêtres les gaulois » avaient pour but de construire une nation, c’est à dire, une collectivité fondée sur la solidarité inconditionnelle entre ses membres et un projet commun. Ceux qui veulent l’officialité du Corse ou du Breton se placent dans la logique victimiste d’une collectivité qui n’est unie que par le souvenir non pas des grandes choses faites ensemble, mais des brimades et souffrances – largement imaginaires – infligées par les méchants français. Les Ferry et Lavisse avaient un projet pour la France. Les indépendantistes Bretons ou Corses n’ont aucun projet, aucune « vision » d’une Corse ou d’une Bretagne idéale qui seraient très différentes de ce qu’ils ont aujourd’hui.

          Le régionalisme fait partie de la logique « victimiste » de nos sociétés. Elle permet à leurs militants de trouver un coupable extérieur sur qui charger toutes les fautes – et à qui demander réparation. C’est loin d’être du pur « folklore »…

      • Didier Bous dit :

                    La gauche, les verts et les centristes encouragent ou laissent les “Arabes” et les Noirs haïr la France, les Français et les Blancs. L’affaire Mila n’en est-il pas un assez bon exemple? Nous ne pourrons pas vivre ensemble si ce camp autorise une certaine immigration à pourchasser tout Français qui les dérange. Cet encouragement à la haine, qui marche assez bien, rend la vie ensemble insupportable et contredirait votre analyse.
                    Le régionalisme au RN est porté par les régions à forte identité. Dans un certain temps, patriotes et régionalistes du RN se sépareront. Les régions à forte identité font moins d’enfants que les régions universalistes. Cela aura des conséquences électorales dans l’avenir. Et comme la gauche est forte dans ce type de région, c’est une des raisons de son déclin inéluctable. La SFIO, le PS et LFI ont ou ont eu pour noyau dur électoral les régions de Toulouse et de Bordeaux., celles qui font le moins d’enfants en France. Elles sont également allergiques à la présence des Noirs et des “Arabes”. En dix ans, l’évolution du vote le long de la Garonne est spectaculaire et c’est très probablement lié à l’immigration. Le différentiel de natalité entre les Maghrébins et les Aquitains doit être fort, cela se constate concrètement sur une vingtaine d’années et entraîne un vote de rejet. En Alsace, dans la région de Lyon, on constate le même phénomène. Cela vote à gauche ou centriste apparemment là ouu l’immigration est faible et quarante kilomètres plus loin, le RN fait un bon score, dû probablement à la présence “immigrée”. Bref, l’électeur populaire de gauche ou centriste aime l’immigration uniquement quand elle est loin de lui. C’est un autre facteur d’affaiblissement de la gauche.

        • Descartes dit :

          @ Didier Bouss

          [La gauche, les verts et les centristes encouragent ou laissent les “Arabes” et les Noirs haïr la France, les Français et les Blancs.]

          Soyons justes : si la gauche, les verts et les centristes ont alimenté la « haine de soi » et contribué à l’abandon des politiques assimilationnistes, la droite et même l’extrême droite n’ont pas été en reste. Comme dans beaucoup d’autres domaines, sur les ces questions on voit une très large continuité entre les politiques menées par la droite et celles menées par la gauche. Quant à l’extrême droite, même si elle n’a jamais exercé le pouvoir, on peut difficilement dire qu’elle ait historiquement eu des postures de nature à « faire aimer la France »…

          [L’affaire Mila n’en est-il pas un assez bon exemple ?]

          Je ne vois pas en quoi l’affaire Mila serait un « exemple » de la manière dont « la gauche, les verts et les centristes encouragent ou laissent les « Arabes » et les Noirs haïr la France ». L’affaire Mila fait apparaître l’intolérance de certaines communautés vis-à-vis du blasphème et de la liberté religieuse, mais ne dit rien sur leur rapport avec « la France, les Français et les Blancs ».

          [Nous ne pourrons pas vivre ensemble si ce camp autorise une certaine immigration à pourchasser tout Français qui les dérange. Cet encouragement à la haine, qui marche assez bien, rend la vie ensemble insupportable et contredirait votre analyse.]

          En dehors de LFI qui, depuis quelques mois, essaye de cultiver et manipuler les « communautés » pour son avantage politique, je ne vois pas « la gauche » ou les écologistes « encourager à la haine ». Il n’en faut pas céder au complotisme. Si l’on peut reprocher quelque chose à la gauche – mais le reproche est tout aussi valable pour la droite – ce serait moins une volonté d’encourager le processus qu’une indifférence coupable qui lui a permis de se développer, qu’un refus de voir les problèmes et de s’y attaquer.

          [Le régionalisme au RN est porté par les régions à forte identité. Dans un certain temps, patriotes et régionalistes du RN se sépareront. Les régions à forte identité font moins d’enfants que les régions universalistes. Cela aura des conséquences électorales dans l’avenir.]

          Je vous trouve bien optimiste. On voit bien comment, avec l’approfondissement du capitalisme, une bonne partie des élites est tout à fait disposée à laisser le pays se fragmenter, d’abord entre le « pays utile », celui des grandes métropoles, et le reste. On voit bien comment nos politiques sont prêts à se déculotter devant les maffieux corses pour avoir la paix…

          [Et comme la gauche est forte dans ce type de région, c’est une des raisons de son déclin inéluctable.]

          La gauche est forte en Alsace ? Première nouvelle…

          [La SFIO, le PS et LFI ont ou ont eu pour noyau dur électoral les régions de Toulouse et de Bordeaux., celles qui font le moins d’enfants en France.]

          Pourriez-vous indiquer d’où tirez-vous vos statistiques démographiques ?

          [Elles sont également allergiques à la présence des Noirs et des “Arabes”. En dix ans, l’évolution du vote le long de la Garonne est spectaculaire et c’est très probablement lié à l’immigration.]

          En quoi l’évolution de ce vote est-il « spectaculaire » ? Pourriez-vous être plus précis ? Beaucoup de « probablement » dans tout ça…

  4. maleyss dit :

    C’est curieux qu’ils n’aient pas songé à remonter un peu moins loin dans l’Histoire, ils auraient pu illustrer leur propos par le portrait de Marie-Antoinette. Il est vrai que, dans la bouche de ceux qui l’appelaient “l’Autrichienne”, ce qualificatif n’était pas forcément un compliment. On pourrait ajouter que de Gaulle avait également de lointaines origines irlandaises.
    Ce qui est également curieux, c’est que ces mêmes badagorges illustrent souvent leurs théories en convoquant Charles Aznavour, Yves Montand, René Goscinny et tant d’autres, alors que leur vie et leurs oeuvres fait de ceux-ci, non seulement des Français, mais carrément des Franchouillards, comme ils diraient peut-être. Ces gens-là n’ont décidément pas de cervelle.

    • Descartes dit :

      @ maleyss

      [C’est curieux qu’ils n’aient pas songé à remonter un peu moins loin dans l’Histoire, ils auraient pu illustrer leur propos par le portrait de Marie-Antoinette. Il est vrai que, dans la bouche de ceux qui l’appelaient “l’Autrichienne”, ce qualificatif n’était pas forcément un compliment. On pourrait ajouter que de Gaulle avait également de lointaines origines irlandaises.]

      Les « Français purs » n’existent pas. Bien entendu, il existe des Français qui peuvent retrouver leurs ancêtres vivant dans le territoire de la France actuelle depuis le moyen-âge. Mais il est pratiquement impossible – sauf peut-être dans des lieux très enclavés – de trouver un Français dont l’arbre généalogique sur dix ou vingt générations ne comprenne AUCUN ancêtre venu d’ailleurs. Mais ce qui choque dans la vision proposée par le musée de l’immigration dans cette affiche, c’est que la condition « d’étranger » soit une question de sang. Autrement dit, qu’on puisse considérer comme « étranger » une personne qui est né en France, qui a vécu toute sa vie en France, qui toute sa vie a eu pour seul guide les intérêts de la France, au seul motif que sa mère était espagnole.

      C’est là où je rejette complètement l’idée de la nationalité défendue par la gauche en général et Mélenchon en particulier. Pour lui, est Français celui qui a une carte d’identité française. C’est une question purement administrative. Pour moi, ce qui fait qu’on est Français, c’est le fait de faire siens les devoirs et les charges que ce statut implique. Une personne qui tient le français pour sa langue, qui assume l’histoire de France, qui fait des intérêts de la France ses intérêts et qui se bat pour eux est un Français, quel que soit son statut administratif. Manouchian était bien plus français que Macron.

      [Ce qui est également curieux, c’est que ces mêmes badagorges illustrent souvent leurs théories en convoquant Charles Aznavour, Yves Montand, René Goscinny et tant d’autres, alors que leur vie et leurs œuvres fait de ceux-ci, non seulement des Français, mais carrément des Franchouillards, comme ils diraient peut-être.]

      Souvent, les français assimilés sont plus extrêmes dans leurs sentiments envers leur pays d’adoption que les français dits « de souche ». Parce que leur adhésion n’est pas une adhésion par défaut, mais un acte de volonté. Lorsque l’équipe de foot ou de rugby du pays ou je suis né gagne, il se trouve toujours des collègues pour me dire « tu dois être content ». Je n’aime pas du tout ce genre de commentaires, qui sonnent comme une injonction à conserver et à se prévaloir d’un lien qui n’existe plus.

  5. LE PANSE Armel dit :

    Bonjour Descartes,
    J’aime beaucoup ce billet d’humeur ! Je partage avec vous cette dénonciation du révoltant crétinisme culturel auquel on assiste de plus en plus fréquemment, notamment à l’école. Depuis Séguala qui avait mis en scène le premier sacre de Mitterrand, tout (la culture au sens large, pas seulement la politique) semble passer maintenant par les publicistes qui se fichent pas mal de l’Histoire, c’est vraiment navrant !
    Juste une observation et un petit conseil de lecture.
    Noah, Aznavour et même Manouchian appartiennent sans doute à l’élite cultivée pour qui l’intégration ou l’assimilation allaient pour ainsi dire de soi. Et puis, à leur époque, la France faisait peut-être rêver… elle ne connaissait pas encore le déclin que nous lui connaissons aujourd’hui (et je ne prête pas le flanc aux “déclinistes” de tous bords !)
    C’est finalement très stalinien cette façon de réécrire l’histoire, certes sur un mode ludique qui ne cause pas de déportations et de morts, mais quand-même, on diffuse des approximations, des contre-sens, des anachronismes, des contre-vérités, bref toute une culture de l’image réductrice mais belle dans son apparence !
    Permettez que je vous conseille, ainsi qu’aux intervenants, une lecture roborative que je viens de terminer : “Humeur noire” de Anne-Marie GARAT qui, derrière l’autobiographie passionnante, dénonce l’approximation et le déni d’un comité d’experts scientifiques (qu’on imagine bienpensants) en charge d’une grande exposition sur la traite négrière proposée au public au Musée d’Aquitaine de Bordeaux.
    M’est avis que vous partagerez son sens aigüe de l’Histoire qui se veut aujourd’hui seulement commémorative !

    • Descartes dit :

      @ LE PANSE Armel

      [Noah, Aznavour et même Manouchian appartiennent sans doute à l’élite cultivée pour qui l’intégration ou l’assimilation allaient pour ainsi dire de soi.]

      Je ne le pense pas. Noah est le fils d’un joueur de football professionnel et d’une enseignante, et sa famille connaissait une certaine aisance. Mais Aznavour nait dans un hôpital pour indigents, ses parents étant des artistes du spectacle sans le sou, et Manouchian, né dans une famille de paysans pauvres, est orphelin après le génocide et pris en charge par une organisation charitable. Dire qu’ils appartenaient à l’élite me paraît très exagéré.

      Je ne pense pas que l’assimilation « allait de soi » pour une question d’origine. Elle « allait de soi » en France parce que la société française exerçait une pression considérable dans ce sens. Pour le dire autrement, les institutions françaises ne faisaient aucun effort pour rendre le statut d’étranger à demeure attractif. Les institutions ne parlaient que le français, ne recrutaient que des français. Il n’y avait d’autre possibilité de promotion sociale qu’à travers l’assimilation.

      [Et puis, à leur époque, la France faisait peut-être rêver… elle ne connaissait pas encore le déclin que nous lui connaissons aujourd’hui (et je ne prête pas le flanc aux “déclinistes” de tous bords !).]

      D’abord, la France fait encore beaucoup rêver. Le discours de la « haine de soi » n’a pas encore réussi à abattre le prestige qui nous vient de notre histoire. Mais surtout, pour « faire rêver » les étrangers, il faut d’abord « faire rêver » les Français… c’est pourquoi je pense qu’il faut combattre la logique de la « haine de soi ».

      [Permettez que je vous conseille, ainsi qu’aux intervenants, une lecture roborative que je viens de terminer : “Humeur noire” de Anne-Marie GARAT qui, derrière l’autobiographie passionnante, dénonce l’approximation et le déni d’un comité d’experts scientifiques (qu’on imagine bienpensants) en charge d’une grande exposition sur la traite négrière proposée au public au Musée d’Aquitaine de Bordeaux.]

      Je l’ai lu, et je ne partage nullement votre enthousiasme !

      • LE PANSE Armel dit :

        Je ne suis pas dans la “haine de soi” comme vous dites, vous me prêtez des sentiments ou des opinions qui ne sont pas les miens ! Je ne suis pas un internaute rivé sur ses écrans pour recueillir de quoi alimenter ma réflexion, quand bien même le domaine des idées est devenu très confus, avec des grilles de lecture multiples et trop rapides à mon goût !
        Peut-être que je suis devenu un peu nihiliste; c’est un péché bien véniel !
        Dommage que vous n’ayez pas aimé le livre de Garat, il me semble qu’elle combat ce que vous combattez, une certaine bienpensance. On se rejoindra peut-être au moins sur sa qualité littéraire !
        Je terminerai en paraphrasant Polnareff ; “Je suis français, je suis français, quoi de plus naturel en somme…”

        • Descartes dit :

          @ LE PANSE Armel

          [Je ne suis pas dans la “haine de soi” comme vous dites, vous me prêtez des sentiments ou des opinions qui ne sont pas les miens !]

          Loin de moi l’idée de vous prêter un tel sentiment. Si j’ai donné l’impression de le faire, je m’excuse très platement.

          [Peut-être que je suis devenu un peu nihiliste; c’est un péché bien véniel !]

          Veniel, veniel…

          [Dommage que vous n’ayez pas aimé le livre de Garat, il me semble qu’elle combat ce que vous combattez, une certaine bienpensance.]

          Je ne trouve pas. J’ai trouve le livre de Garat très « bienpensant », au contraire. Critiquer un provincialisme bordelais qui ne reconnaîtrait pas assez vite ses péchés « esclavagistes », c’est très « nouvel obs »…

          • LE PANSE Armel dit :

            Je ne suis plus abonné au “nouvel obs” depuis 10 ans, je n’aime plus ce canard bienpensant, comme Télérama, comme le 28′ de Arte que je continue à regarder cependant car les invités y sont parfois (seulement de temps en temps) iconoclastes et j’aime voir alors la tête déconfite des journalistes !

            • Descartes dit :

              @ LE PANSE Armel

              [Je ne suis plus abonné au “nouvel obs” depuis 10 ans, je n’aime plus ce canard bienpensant, comme Télérama, comme le 28′ de Arte que je continue à regarder cependant car les invités y sont parfois (seulement de temps en temps) iconoclastes et j’aime voir alors la tête déconfite des journalistes !]

              Je les lis de temps en temps parce qu’il est toujours utile de voir ce que pense l’adversaire… et puis on y trouve souvent du comique involontaire. Même chose sur France Inter. On y trouve une sorte de conviction de détenir la vérité absolue, une telle autosatisfaction que cela devient ridicule.

      • LE PANSE Armel dit :

        pour être plus exact dans la paraphrase, il faudrait dire :”Je suis un français, je suis un français, quoi de plus naturel en somme …” !

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