Comment le parti de gauche lit le rapport Roussely

Lorsque j’étais petit, il y a bien longtemps, j’ai eu le privilège d’avoir des bons professeurs. Des professeurs qui m’ont expliqué que pour commenter un texte, il faut d’abord s’assurer de l’avoir bien compris. Arrivé à l’âge de raison, il devient difficile de comprendre pourquoi la gauche aujourd’hui ne met pas en pratique cet excellent précepte. Le fait n’en demeure pas moins qu’à chaque parution d’un texte, les commentaires à gauche sont toujours fondés sur le même principe: loin de discuter ce que le texte dit, on plaque sur lui un certain nombre d’idées préconçues pour pouvoir le démolir (si le texte vient de la “droite”) ou pour l’encenser (s’il vient des “gens comme nous”).

La récente publication du rapport Roussely (ou pour être plus précis, de la synthèse de ce rapport) fournit un excellent exemple. Cela vaut la peine de voir comment il a été lu par les partis de gauche. J’ai choisi de faire l’analyse à partir du communiqué publié par le Parti de Gauche (ici), parce que c’est la seule organisation de gauche qui fait la “une” de son site avec le sujet, et qui lui accorde dont beaucoup d’importance. Mais au vu des réactions des uns et des autres, on peut parier que la lecture est à peu près la même…

Commençons par le commencement. Et au commencement, ce n’est pas le verbe mais la suspicion. Il s’agit de démolir le rapport par avance, non pas sur son contenu, mais sur des éléments de contexte permettant de jeter la suspicion. Ainsi, le rapport aurait été rendu public que “partiellement”, et “en plein été”. De plus, “on peut s’interroger” (formule dangereuse…) sur “le fait que Nicolas Sarkozy commande un rapport à M Roussely, Président honoraire d’EDF, donc juge et partie, sur l’industrie nucléaire en France“. Bien entendu, pour ceux qui n’auraient pas tendance (ou intérêt…) à voir le mal partout, tout cela est parfaitement logique. D’abord, prenons le dernier reproche: si l’on veut un rapport intelligent, informé et qui dise les choses sans fard, il faut prendre une personnalité qui ait en même temps l’autorité, l’indépendance et la connaissance du dossier. Et où trouve-t-on cette personnalité ? Quelle serait la proposition du PG ? Un politique, lié au programme de son parti et connaissant le dossier de l’extérieur ? Un dirigeant d’ONG, qui donnera un point de vue militant ?

Le reproche de “publication partielle” est lui aussi infondé. Il est probable que Roussely ait mis dans son rapport des éléments qui font partie du secret commercial et industriel des différents opérateurs, et probablement des critiques qui pourraient mettre en cause des choix de personnes. A-t-on envie de voir étaler ce genre de choses sur la place publique ? Est-ce dans l’intérêt national ? Personnellement, je ne le crois pas. Et je ne doute pas que Jean-Luc Mélenchon partage ce point de vue, lui qui admire tant l’amour du secret de François Mitterrand.

Et maintenant, venons au fonds de choses. Prenons le premier reproche: “le rapport préconise rien de moins que la hausse des tarifs de l’électricité pour financer le renouvellement du parc. En pleine hausse des tarifs de l’énergie, les usagers apprécieront“. Les usagers apprécieront positivement la proposition de Roussely si l’on prend la peine de leur expliquer de quoi il s’agit. En fait, l’électricité en France est l’une des moins chères d’Europe (et du monde…) Pourquoi ? Parce qu’on a investi dans les années 1970 une centaine de milliards d’euros (en tenant compte de l’inflation cela ferait bien plus…) pour construire notre parc nucléaire. A l’époque l’électricité était chère, et ce sont ces tarifs relativement élevées qui ont permis de rembourser les emprunts contractés pour construire les centrales. Et au fur et à mesure que la dette a été remboursée, au lieu de faire des réserves pour le jour où le parc serait à renouveler, tous les gouvernements de droite comme de gauche ont préféré baisser le prix de l’électricité. En termes réels, plus de 50% sur les vingt dernières années.

On vit donc aujourd’hui sur le passé. Les centrales, aujourd’hui largement amorties, produisent une électricité dont le coût n’est lié finalement qu’à celui du combustible et de la maintenance des installations. Seulement voilà, les centrales arriveront progressivement en fin de vie. Même en les prolongeant un peu, nous devons commencer à réfléchir à la question du renouvellement du parc. Avec les exigences de sûreté d’aujourd’hui (voir ci-dessous), il faudra compter quelques 200 Md€ pour refaire le parc nucléaire. Et ne vous faites pas d’illusions: la “sortie du nucléaire” risque de coûter encore plus cher. D’où sortir ces sommes ? Ou bien on augmente modérément les prix de l’électricité aujourd’hui pour commencer à faire des réserves, ou bien il faudra augmenter massivement à l’avenir. Roussely propose de commencer maintenant. C’est loin d’être déraisonnable, quoi que puissent “apprécier” les usagers.

Reproche suivant: “Il recommande également, en l’absence de tout débat public et citoyen, l’extension de la durée de vie des centrales au-delà de leur programmation initiale et l’ouverture des financements multilatéraux des énergies renouvelables au nucléaire… La concurrence libre et non faussée sans doute ?”. Là, on voit que les rédacteurs du communiqué du PG n’ont rien compris au film. “L’ouverture des financements multilatéraux” ne concerne que les pays du Sud qui souhaiteraient s’engager dans un programme électronucléaire. A l’heure actuelle, en effet, les mécanismes de financement multilatéraux (prêts de la Banque Mondiale ou des banques de développement, mécanisme de développement propre du protocole de Kyoto, etc.) ne permettent pas de financer ce type d’investissement. On peut être pour ou contre un changement dans ce domaine… mais on voit mal le rapport avec la “concurrence libre et non faussée”.

Quant au “débat public et citoyen” sur l’extension des centrales… c’est une vaste rigolade. Les tranches nucléaires ont été couplées au réseau à partir de 1979, et à une cadence d’entre deux et cinq par an jusqu’au seuil des années 1990. Sans prolongation, il faudrait donc enlever du réseau de deux à cinq tranches par an. Par quoi les remplacer ? Il ne s’agit pas de proposer une solution pour dans vingt ans, mais pour l’année prochaine. Est-ce que le PG (ou n’importe quelle autre organisation, d’ailleurs) a quelque chose à proposer ? Non ? Alors, a quoi bon un “débat” ?

Reproche suivant: “Au mépris des appels répétés des syndicalistes et des travailleurs du nucléaire sur les conditions de travail et la baisse de la sûreté des installations dues à la logique de privatisation d’EDF, il conteste la « croissance continue des exigences de sûreté », qui ne serait pas une « logique raisonnable »“. Là encore, les commentateurs du PG n’ont pas compris quel était le problème. Les “syndicalistes et travailleurs du nucléaire” dénoncent les conditions d’exploitation des installations, alors que Roussely fait référence aux exigences de conception. Le problème au fonds est très simple: En matière de sûreté nucléaire comme partout ailleurs il existe une loi des rendements décroissants. Au fur et à mesure que le niveau de sûreté s’améliore, les investissements pour obtenir un progrès significatif deviennent de plus en plus grands pour des progrès de plus en plus petits. Et il arrive un moment où l’investissement devient plus grand que le coût du risque qu’il entend combattre. Les rédacteurs du rapport Roussely estiment que ce point est atteint, et que la politique suivi par l’Autorité de Sûreté Nucléaire d’augmentation continue des exigences de sûreté risque d’accroître le coût de l’énergie nucléaire sans créer de véritable valeur. Ainsi, l’EPR produit un MWh à 50 € alors que nos bons vieux 900 MW le font à 35€. Le gain de sûreté vaut cette différence ? En tout cas, c’est une question qui mérite d’être posée.

Et tous les reproches sont à l’avenant. Ainsi, les lecteurs du rapport affirment que  “sur la sous-traitance et les conditions de travail, [le rapport] se contente de proposer une simple « charte »“. Alors que le rapport propose bien plus: “rendre obligatoire l’agrément de toutes les entreprises amenées à intervenir sur le nucléaire en France” (proposition 4). On dirait que le PG lit dans le rapport ce qui l’arrange, et oublie le reste…

Et quelle est la conclusion du PG ? Prévisible: “Le Parti de gauche réaffirme la nécessité d’une planification écologique permettant une sortie progressive et réfléchie du nucléaire, la création d’un pôle public de l’énergie avec le retour d’EDF-GDF à 100% public, et une vaste consultation nationale sur la transition énergétique associant syndicats, associations, citoyens, chercheurs et politiques“. Ce qui est drôle, dans cette conclusion, c’est que le PG affirme d’abord la nécessite d’une “sortie progressive et réfléchie du nucléaire”… et seulement ensuite celle d’une “vaste consultation nationale”, qui ne porterait que sur la “transition énergétique”. En d’autres termes, aucun débat publique sur l’intérêt ou non de “sortir du nucléaire”. Pour des gens qui reprochent à Roussely de proposer la prolongation des centrales en activité “sans débat public et citoyen”, c’est légèrement contradictoire, non ?

Descartes

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16 réponses à Comment le parti de gauche lit le rapport Roussely

  1. Nipontchik dit :

    Morocha bonita, flor del barrio…….Pas sur que le PG danse le tango avec les meilleures partenaires! Faut avoir 1 certaine inconscience pour danser collé avec Dominique Voynet (ou MGB dans
    d’autres circonstances)!

    • Descartes dit :

      Malhereusement, il n’y a pas beaucoup de partenaires dans la gauche radicale pour danser un bon tango. Et c’est une grave erreur de s’occuper des alliances avant d’avoir travaillé à fond sa
      propre vision et son propre projet…

  2. Nipontchik dit :

    comment le pékin moyen va-t-il faire la différence entre C. Duflot et JLM?
    en plus le méchant sarko est pas gentil avec les pauvres roms de Montreuil; sur que les crétins habituels vont crier “unité! unité!” (en + pour certains il y a l’espoir d’1 place sur les listes
    d’union de la gauche aux prochaines municipales, faut bien bouffer)

    • Descartes dit :

      Tu me demandes: “comment le pékin moyen va-t-il faire la différence entre C. Duflot et JLM” ? Pour que le pekin en question fasse une différence, encore faudrait-il qu’il y en ait une. Je pense
      que c’est de moins en moins le cas. JLM (que j’apprécie personnellement beaucoup) s’est malhereusement laissé emporter d’une part par ses réflexes gauchistes (OCI un jour, OCI toujours…) et
      d’autre part par sa tendance à mettre les considérations tactiques par dessus la cohérence idéologique.

      Quand JLM s’est lancé dans l’aventure du PG, la première question que j’ai posé à un certain nombre de personnes de son entourage a été “quelle sera la base sociologique du nouveau parti ?”.
      Parce qu’en fin de comptes, un parti n’a de sens que s’il est le porteur des intérêts d’une frange de l’électorat. Et c’est une illusion de croire qu’on peut porter en même temps (et avec le même
      discours) les intérêts des classes moyennes bavardantes et des ouvriers d’usine. Il y a des moments où il faut faire des choix.

      De ce point de vue, le PG a clairement raté la marche. Au lieu de travailler à la reconquête de l’électorat populaire, il est parti disputer au NPA, aux Verts, au PCF ou au PS l’électorat
      constitué par les classes moyennes bavardantes. Le discours “républicain” intransigeant est de plus en plus un cache-sexe pour des positions politiques “girondines”. Sur les sujets “difficiles”,
      le PG est soit inaudible (sécurité…) soit ne dit que des bêtises (nucléaire). Or, on peut gagner une élection sans l’appui des couches populaires (il suffit qu’elles en aient marre du crémier
      d’en face), mais comme 1981 l’a amplement montré, gagner n’est pas tout. Il faut gouverner ensuite. Et on sait très bien dans quel sens une coalition de mécontents dirigée par les classes
      moyennes gouverne.

  3. Nipontchik dit :

    mes commentaires (courts et avant tout ironiques) viennent d’être effacés du blog de JLM; ça sent mauvais ce refus de certaines positions et du débat sur certaines questions, je n’ai à aucun moment
    filé 1 cotise au PG (ce qui me fait 1 déception de moins) mais ça évolue mal et visiblement les plus crétins et les plus ignorants donnent le ton au PG (ils sont évidemment le reflet de classes
    bien déterminées)
    le PG est en train d’être le wagon de queue d’1 bloc qui va de Villepin et Bayrou à Besancenot
    au profit de qui? à ton avis qui protège Plenel (cf affaire R Warrior en 1984) pour qu’il puisse attaquer (avec des éléments matériels certes) Sarko comme il le fait et n’avoir pas trop de
    problèmes?
    entre Sarko et Obama je n’ai pas envie d’avoir à choisir

    • Descartes dit :

      Depuis que JLM a autorisé la “reprise en main” de son blog, celui-ci a perdu tout intérêt. “Sans liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur”, écrivait Beaumarchais…

      Le cas Plenel est intéressant. La campagne de révélations de Mediapart semble donner raison à postériori à Péan et Cohen (“La face cachée du Monde”). Plenel n’a pas besoin d’être “protégé”
      (contrairement à ce que clament les bienpensants, la France est loin d’être une dictature). Plenel est bien renseigné parce qu’il conserve pas mal de “réséaux” dans diverses officines. Et il
      pratique ce qu’il avait déjà fait sous Mitterrand: la politique du caniveau. Il ne s’agit plus de combattre politiquement, mais d’abattre à coup “d’affaires” (réelles ou manipulées).

  4. Nipontchik dit :

    et BHL en renfort en première page du Monde, avec ses habituelles leçons de morale, bizarre, bizarre…

  5. Darthé-Payan dit :

    @ Descartes
    @ Nipontchic

    Salut à tous les deux

    L’évolution du PG sur la question du nucléaire est le signe que le parti de gauche se comporte comme un vulgaire parti écologiste et libertarien. Si JLM n’avait pas émis
    sur “l’affaire de loi contre le voile intégral” un son de cloche républicain et laïque et bien rien ne différencierait le PG de EE.

    Sur le nucléaire, le PG, ne fournit aucun argument sérieux, approfondi. J’ai demandé des précisions sur ce communiqué et sur le projet énergétique du PG. Et bien circulez, il y a rien à voir. Il
    faut sortir du nucléaire il en a va de l’avenir de la planète, du climat , de l’écosystème. La bla bla rangaine habituel de la gauche libertarienne (du NPA, Alternatifs, PG, EE) bien pensante.

    On remplace le nucléaire par quoi ? Mystère un peu de géothermie, du solaire, des éoliennes (pardon pour ces dernières qui ne sont plus en odeur de sainteté (dans la sainte église écolo) et qui
    défigurent le paysage, qui font du bruit, qui trouble les petits oiseaux et leur empêchent de retrouver leur nid, sans parler de l’alliage qui les compose etc..). Bonjour, l’indépendance et la
    souveraineté énergétique déjà pas ou mal assurée avec le nucléaire dans l’électricité ! Que vont-ils raconter les dirigeants et militants du PG aux Electriciens d’Edf, aux ouvriers, techniciens et
    ingénieurs de Aréva, du commissariat atomique lorsque sur dogme idéologique il faudra les “lourder” de leur poste de travail et qu’ils seront par milliers chômeurs ?

    Et les ouvriers et techniciens de l’automobile vont être enchantés de la doctrine fumante du PG sur les véhicules électriques ou hybrides (alors que l’on va supprimer le nucléaire !) ou sur les bio
    ou agrocarburants ou encore le lithium ? Combien de chômeurs en perspectives ?

    Il faut régulièrement des reconversions économiques, technologiques, d’infrastructures sinon on ne peut affronter les évolutions des techniques et des technologies, de la concurrence des nouveaux
    produits ou des entreprises innovantes mais là on nous propose la reconversion régressive. La seconde après l’abandon de l’industrie lourde et minière. En fait de compte ce programme de régression
    n’est possible qu’en instituant la décroissance et donc le ralentissement de l’investissement, de la production, de la consommation, du partage, de la redistribution.

    Et l’agriculture vue que sur l’angle de la pollution, de l’intensivité des productions et du côté bouffeur de subventions européennes. C’est vrai que la gauche ne s’est jamais intéressée à
    l’agriculture.

    Pour ce qui est la classe ouvrière et bien elle continuera d’être oubliée, d’être abandonnée (après avoir été trahie) par la gauche y compris la gauche radicale (qui est radicale que par son
    appellation et par ses propos verbeux), manipulée et méprisée par la droite et continuera soit à s’abstenir soit à se réfugier dans les bras du FN au grand plaisir du pére et de la fille.

    Rien de nouveau sous le ciel de la gauche radicale comme sous le ciel de la gauche domestiquée. En plus ils se disent révolutionnaires !

    Sur l’Europe, le camarade Mélenchon ne veut pas casser l’Europe et donc il est inenvisageable de mettre en perspective la sortie (rupture) de notre pays de l’UE, la BCE, le GMT et retrouver la
    souveraineté nationale et populaire.

    JLM ne veut pas casser l’UE et bien accepte t-il que l’UE casse encore et toujours et toujours plus la France, notre patrie républicaine, sa souveraineté, son économie, ses droits sociaux, ses
    services publics, sa protection sociale et que tout cela soient nivelés par le bas ?

    Le Mélenchon d’aujourd’hui ne parle même plus du GMT qui entre en application le 1er janvier 2015. Pourquoi ?

    L’entrée des écolos de gauche, ces libertariens ont carrément fait du PG, au départ républicain et socialiste un nouveau PSU écologisé !

    Au lieu de se saisir de la question sociétale et de la question écologique à tout heure, à tout moment et pour toute raison, JLM et le PG aurait mieux fait de se saisir de la question républicaine
    (liberté, égalité, fraternité, unité et indivisibilité de la République, laïcité, intérêt général, souveraineté, continuité, universalité….), de la question nationale (face à l’Europe et au
    capitalisme transnational et apatride), de la question de la sécurité et de l’ordre public, de la question de la rupture avec le système capitalisme et le libre échange. Bref, il aurait mieux fait
    de parler à la classe ouvrière, à la classe paysanne, aux artisans et commerçants, aux producteurs qu’aux classes moyennes et la petite bourgeoisie bavardantes urbaines et péri-urbaines – comme tu
    les appelles à juste titre – le PG a dérivé, muté et aujourd’hui – sous contrôle écolo de gauche – n’est plus l’ombre de lui même. Une suite à la PSU et sans doute la plus probable. JLM ou autre
    dirigeant finissant ministre (comme Bouchardeau) dans un gouvernement de la gauche domestiquée, communautariste, libérale-écolo et européiste dirigé par Martine Aubry, ou bien Dominique Strauss
    Khan ou bien encore François Hollande, Emmanuel Valls, Ségolène Royal, Bertrand Delanoe, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Benoît Hamon, Eva Joly, Cecile Duflot, Daniel Cohn Bendit, (ouf, je
    m’arrête là il fallait en citer un maximum pour ne point faire de jaloux !).

    A quand le sursaut républicain, socialiste, jacobin et laïque de la Gauche en général et du Parti de Gauche en particulier ?

    A propos du blog de JLM, je partage vos points de vue à l’un et à l’autre. Ce blog aseptisé ou chuinte l’ignorance, le non repérage dans l’Histoire, la confusion, le propos gauchiste libertarien
    bien pensant fait que ce blog est entrain de s’étioler. Après avoir virer tout esprit critique et argumenté ou encore républicain et jacobin.

    Je n’y poste plus depuis plus de deux mois. Tricard !

    Je l’ai récemment un post d’un intervenant qui faisait un amalgame sur le fait que Mélenchon avait de l’estime avec Buisson. Un conseiller “situé” par ces biens pensants gauchistes libertariens à
    l’extrème droite. J’ai voulu posté mon indignation et bien mais deux posts n’ont jamais été publiés. J’attends toujours des explications par email. Bref, le blog prend la mauvaise pente qu’a déjà
    pris depuis un an le PG. Le recentrage libertarien écolo et une future alliance avec EE ou le PS dans l’avenir. Objectif : place de ministre ou de député !

    Je termine mon long commentaire qui m’a fait sortir de ma torpeur estivale due à mes congés. Je vais rencontrer dans quelques heures des gaullistes du DLR de mon coin. Deuxième rencontre dans le
    but de l’adresse “Convergences pour une alternative républicaine et pour un gouvernement de salut public”.

    Salut et Fraternité.

    D-P.

  6. Nipontchik dit :

    oui, la France n’est pas un mauvais allié de l’OTAN; mais peut-être en raison de la crise financière faut-il l’affaiblir encore et on sait aussi que sarkozy n’est pas 1 chaud partisan des timides
    pas d’Obama allant peut-être vers la création d’1 demi-état palestinien (politique légèrement différente de celle des néocons)
    il faut peut-être aller trainer ses (grandes) oreilles du côté de la place de la Concorde

  7. Nipontchik dit :

    ministre ou député? c’est trop d’honneur pour ces jeunes loups, déjà conseiller municipal-à tout prix ou presque- c’est pas mal vue leur culture politique!

    les choses ne s’arrangent pas ces derniers mois, et le 4 septembre à Bastille ça risque d’être 1 grand Spectacle (le SO de la CGT va s’amuser, les gauchistes décomposés aussi et Sarko prendra à
    témoin la “majorité silencieuse”)

    à quand le PG et l’UOIF bras dessus bras dessous?

    le seul problème que je vois (et qui avait été pointé par Chevènement, c’est qu’il y a trop de crocodiles dans le marigot gauchocommunautariste, NPA, EE, PG, PCF, y en a au moins 1 de trop (quant à
    Chevènement ça vaut guère mieux, il s’accroche plus à Montebourg/Aubry qu’au PC mais dans l’état du rapport des forces ça sera en tant qu’idiot utile)

    • Descartes dit :

      Effectivement, ils sont trop nombreux à se disputer un espace politique qui a tendance à se restreindre de plus en plus au fur et à mesure que les classes populaires délaissées se tournent de
      plus en plus vers la droite.

      Je ne partage pas ton diagnostic sévère sur Chèvennement. Je pense que l’enjeu pour lui n’est pas de jouer les vedettes mais de continuer le travail politique. Ce qu’il fait au niveau de la
      fondation Res Publica est pour moi bien plus intéressant que ses rapports plus ou moins bons avec le PCF, Aubry et tutti quanti. Chèvenement est trop réaliste pour ne pas réaliser que son seul
      espoir de conserver quelques élus est de s’allier avec le PS (ce n’est pas le PCF ou le PG qui pourront lui garantir des élus). Lénine avait bien accepté le vagon plombé des allemands…

  8. Nipontchik dit :

    j’ai été plusieurs fois à des colloques de Respublica maison de la chimie…ça vaut le déplacement et le débat t’apprend quelque chose
    cela écrit le “lion de belfort” me semble avoir quelque illusion sur la capacité des ambassadeurs et autres préfets hors cadre à jouer 1 rôle autonome dans la société et à résister à la gabegie
    néolibérale
    quelles sont les forces de classe derrière JPC? certes ça semble 1 peu plus solide que celles qui soutiennent JLM, mais ne s’agit-il pas d’une autre variété des classes bavardantes?
    JPC peut essayer de représenter pur 1 partie du PS 1 sorte d’antidote nécessaire aux délires des Verts-EE et 1 peu de crédibilité sur la sécurité (ce dont manquent MA et DSK), une petite fenêtre de
    tir, mais jouer en tête du championnat c’est autre chose

    • Descartes dit :

      Je pense que le “lion de Belfort” a très bien compris qu’à l’heure de “résister à la gabegie néo-libérale”, les “préfets et autres ambassadeurs”, comme tu dis, sont des alliés bien plus sûrs et
      plus rationnels que les sociologues et autres “intellectuels” dont la gauche raffole. Pour les avoir (un peu) fréquenté, je peux te dire qu’ils ont les pieds sur terre, et qu’ils ont fait bien
      plus pour sauvegarder l’Etat des attaques libérales (de droite comme de gauche) que beaucoup de militants “antilibéraux”… même si leur travail reste souterrain et donc peu connu du public.

      JPC n’a pas véritablement de “forces” derrière lui au sens politique du terme. Je pense qu’il a compris que ce n’est pas sur la scène politique, mais au contraire sur le champ intellectuel qu’il
      peut aujourd’hui laisser sa marque. Tout le monde ne peut pas jouer “en tête du championnat”, et les temps ne sont pas mûrs pour que les républicains puissent jouer ce rôle. L’expérience
      historique montre bien qu’en France ces courants n’ont leur chance qu’en période de crise politique, et aujourd’hui on en est très loin, n’en déplaise aux Cassandres qui annoncent la révolution
      pour demain.

  9. argeles39 dit :

    C’est vrai que sur la question du nucléaire le PG est “léger” et que sur le blog de JLM cette question déclenche des passions irrationelles. Dommage, car sur cette question le pragmatisme est
    incontournable : dans l’état actuel des connaissances, la seule alternative au nucléaire se sont les énergies fossiles, polluantes et en voie d’extinction (fuel lourd, gaz ou charbon) eu égard au
    niveau de consommation et aux appels de puissance dans notre pays. Pas besoin d’avoir un doctorat en physique pour admettre cette évidence, de simple notions de mécanique (travail, puissance,
    énergie) suffisent, aussi je suis assez désemparé devant la position du PG.
    L’uranium lui même n’est pas inépuisable, mais la recherche sur ITER est un espoir, elle est complémentaire avec la recherche sur d’autres énergies (solaire, éolien, géothermie, hydrogène…..) car
    il nous faudra sans doute un bouquet énergétique pour faire face à la demande croissante (comme dit le proverbe Normand, il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier….).
    Je n’ai pas encore lu le rapport Roussely, mais j’imagine qu’il ne s’oppose pas à la loi NOME avec laquelle j’ai un désaccord de fond : EDF devrait céder une partie de ses capacités nucléaires à
    ses concurents pour justement permettre la concurence. Je trouve cette position absurde et dogmatique.

    • Descartes dit :

      Le PG est “léger” sur la plupart des questions “techniques”. JLM est admirable lorsqu’il défend des principes, mais a une certaine tendance à dire n’importe quoi (ou à garder un silence prudent)
      lorsqu’on rentre dans les travaux pratiques. Et cela n’a rien d’étonnant: le diable est bien dans les détails. On peut facilement tenir un discours “consensuel” à gauche lorsqu’on reste au niveau
      des principes, cela devient beaucoup plus dur lorsqu’on parle de problèmes concrets. Parce que le réel étant têtu, résoudre des problèmes réels implique nécessairement perdre sa virginité et
      accepter des compromis: Le nucléaire n’est pas l’idéal, mais c’est la seule solution rationnelle dont on dispose. La répression ce n’est pas très joli, mais sans elle ce sont les instincts les
      plus animaux qui se manifestent. Et ainsi de suite. Mais c’est tellement plus facile (et on se fait moins d’ennemis) en déclarant “la retraite à 60 ans, on y a droit”…

      Je ne partage pas ton optimisme sur ITER. Pour des raisons techniques, la fusion thermonucléaire est beaucoup trop loin (à supposer qu’elle soit industriellement réalisable) pour être considérée
      raisonnable au niveau d’une politique énergétique dont l’horizon, par la force des choses, ne dépasse pas 50 ans. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas investir dans ce projet. Mais il faut
      le prendre pour ce qu’il est: un projet scientifique, dont le but est de “tirer” le développement des hautes technologies, un peu comme le LHC. En faire un projet semi-industriel est une grave
      erreur.

      Je te recommande la lecture de la synthèse du rapport Roussely, il est disponible sur le site de l’Elysée. Le ton du rapport est clairement anti-libéral, même s’il ne fait pas mention de la loi
      NOME. Ce qui après tout est parfaitement logique: la lettre de mission demandait à Roussely de parler de l’industrie nucléaire, pas de l’organisation du marché de l’électricité.

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