Voici un texte publié sur tweeter ( « X », pour ceux qui sont à la page), accompagné d’un lien vers une vidéo extraite de BFM TV où une fille en abaya raconte sa version de son renvoi chez elle :
« Unsettling interview demonstrates the discrimination faced by French muslim girls.
Muslim girls are getting sent home from public schools for wearing… Loose clothes.
Discrimination against young women has gotten out of hands after Macron’s government decided to ban abayas from French schools.
Abayas are a non-religious, cultural piece of clothing originated in the Middle East.
The French principle of laïcité is used to justify the ban, although what is being observed throughout the country is muslim girls being set aside and sent home for wearing loose clothes.
Not abayas. Loose clothes.
They are being targeted and unsufferably questioned about their bodies and clothing.
This interview is way beyond cringe, it’s not tolerable. » (1)
Pour ceux qui ne dominent pas la langue de Kipling – ou ce qu’il en reste une fois que la globalisation lui est passée dessus – voici une traduction, forcément approximative vu les erreurs syntaxiques du texte. J’ai conservé la graphie et les sauts de ligne du texte d’origine :
« Une interview dérangeante démontre la discrimination à laquelle font face les filles Musulmanes françaises.
Les filles Musulmanes sont envoyées chez elles par les écoles publiques parce qu’elles portent… des robes amples.
La discrimination contre les jeunes filles est hors de contrôle après la décision du gouvernement de Macron d’interdire les abayas dans les écoles françaises.
Les abayas sont un vêtement culturel, non-religieux, originaire du moyen orient.
Le principe de laïcité [« laïcité » en français dans le texte, sans guillemets] est utilisé pour justifier l’interdiction, mais ce qu’on observe dans tout le pays est que les filles musulmanes sont séparées et renvoyées chez elles parce qu’elles portent des robes amples.
Pas d’abayas. Des robes amples.
Elles sont visées et insupportablement interrogées sur leurs corps et leurs habits.
Cette interview est au-delà de l’admissible, ce n’est pas tolérable »
La première question, cher lecteur – à répondre sans l’aide de Google, bien évidemment – est de deviner qui est l’auteur de cet curieux texte. S’agit-il d’un islamiste quelconque, montant en épingle l’affaire pour faire de la propagande anti-française dans le monde musulman ? D’un groupe terroriste ou simplement activiste qui fait appel à la victimisation des « sœurs » pour trouver des adeptes ? Ce texte viendrait-il d’un site jihadiste, annonçant une campagne ? Non, non, vous faites fausse route. Ce message a été publiée par la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, le 8 septembre 2023 à 9h03 (2).
Ce qui nous amène à la deuxième question, beaucoup plus compliquée, et pour laquelle Google ne vous sera d’aucun secours. Et la question est la suivante : à qui Mathilde Panot se dirige exactement ? Car un politique n’écrit pas un message – surtout dans une langue qui n’est pas la sienne, et dans laquelle il n’est pas à l’aise – juste pour le plaisir. Si Panot a pris la peine de traduire péniblement son texte en anglais, c’est qu’elle vise un lecteur qui connaît cette langue, et qu’elle ne pourrait pas toucher en écrivant en Français. La question donc est de déterminer quel est ce lecteur.
On sait que LFI a fait le choix tactique d’aller chercher le « vote musulman ». Pour cela, elle n’hésite pas à caresser dans le sens du poil les communautaristes de toute affiliation et à reprendre leurs discours victimistes. Mais ce choix ne suffit pas à expliquer le dérapage de Panot. On n’a pas besoin de parler en anglais pour toucher ce public-là, qui parle couramment français, accessoirement arabe, et ne connaît pas en général la langue de Keats – ou, pour être réaliste, celle de Macron quand il essaye de parler celle de Keats. Alors, je répète la question : pourquoi ce tweet en anglais ?
On ne peut faire ici que des hypothèses. La première qui vient à l’esprit, c’est que LFI cherche, dans la perspective des élections européennes qui s’annoncent, à marquer des points auprès de ses alliés européens de la « Gauche Unitaire Européenne » (GUE), et notamment de son aile la plus gauchiste, en montrant son engagement indéfectible envers les pauvres et les opprimés musulmans, qui ont pour une partie de la gauche remplacé dans l’imaginaire la figure du prolétaire. La plupart des membres de la GUE n’étant pas francophones, l’utilisation de l’anglais – ou plutôt du globish – est ici obligatoire.
Mais on peut penser à d’autres hypothèses plus sinistres. Par exemple, que LFI cherche à se positionner comme défenseur des musulmans en France, et donc comme un allié potentiel pour les états musulmans, voire pour des mouvements islamistes établis au moyen orient. Des gens qui ont des poches profondes et qui ne répugnent pas en général à financer ceux qui peuvent les aider à faire avancer leurs intérêts. Que voulez-vous, les campagnes électorales coûtent cher, et les hologrammes sont hors de prix…
J’attends avec impatience les hypothèses que mes lecteurs ne manqueront de suggérer, et qui vaudront probablement autant que les miennes. Une seule chose est sûre : « les dieux rendent fous ceux qu’ils veulent perdre ». La surenchère médiatique permanente de LFI est en train de rendre ses représentants fous, tout simplement parce qu’une fois passées les bornes, il n’y a plus de limite. Panot réagit avec ses tripes. Elle n’a plus de boussole idéologique, n’est plus capable de prendre distance avec son propre discours, et donc de réaliser combien il ressemble maintenant – y compris dans le langage – à celui des sites islamistes qui dénoncent le grand complot de l’occident contre les musulmans et instrumentalisent la victimisation de ces derniers. Sa réaction en tant qu’être humain est déjà discutable, mais en tant que politique, qui doit regarder un peu plus loin que ses petites émotions, est inacceptable, indigne du rôle qu’elle prétend jouer et du mandat qui lui a été confié.
Et Mathilde Panot n’est pas, malheureusement, un cas isolé. La volonté mélenchonienne de s’entourer de petits jeunes sans formation politique et sans expérience qui lui doivent tout et qui par conséquence sont facilement contrôlables aboutit à ce genre de situation. Mélenchon savait manier la provocation, mais son expérience lui permettait de savoir jusqu’où il pouvait aller trop loin – même si quelquefois il se trompait dans son calcul, comme dans l’affaire de la perquisition. Mais sa troupe de jeunes phénomènes n’a pas cette expérience, et l’éloignement des affaires du gourou la laisse un peu livrée à elle même. Et pour corser le tout, les petits jeunes sont en compétition les uns avec les autres pour obtenir une visibilité médiatique. Ce qui les conduit à tweeter en permanence à tort et à travers. Forcément, ils finissent par déraper.
Le FN avait un peu la même difficulté. Marine Le Pen a fini par le comprendre, et par prendre les mesures qui s’imposaient. Le RN a maintenant une véritable structure de formation, et les élus sont priés de faire preuve de la plus grande prudence avant de l’ouvrir. Mais le RN est un parti constitué, avec des instances de décision et des processus de désignation formalisés. Le caractère « gazeux » de LFI, mouvement où chacun rentre pour faire avancer ses propres idées, et pas forcément celles du collectif, rend la chose beaucoup plus difficile. C’est bien connu : dans une secte, il n’y a que le gourou qui a le droit de parler. Quand cette règle n’est plus observée, le schisme et la cacophonie guettent…
Descartes
(1) La première conclusion qu’on peut tirer à la lecture de ce texte est que l’auteur ne connaît que très imparfaitement la langue de Shakespeare. « Public schools » désigne en anglais les écoles privées, à l’opposé des « state schools ». Le passsé du verbe « to get » est irrégulier : « got », et non pas « gotten ». « unsufferably » est un terme inexistant. On peut d’ailleur s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’adjectif « Muslim » est écrit quelquefois en majuscule, quelquefois en minuscule…
(2) J’ai retrouvé le tweet ici : https://twitter.com/MathildePanot/status/1700042078401503608
L’allure veule et l’usage incessant de la provocation sans risque de cette fille de prof. sortant de ScPô la rend particulièrement détestable … le pire concernant ces insupportables médiocres, dont aucun n’est à sa place, qui se croient des sans-culottes alors qu’il ne sont que des va-nu-pied de l’intelligence et de l’honnêteté est qu’ils sont jeunes et qu’ils vont pourrir tout débat pendant longtemps.
@ Gérard Couvert
[L’allure veule et l’usage incessant de la provocation sans risque de cette fille de prof. sortant de ScPô la rend particulièrement détestable … le pire concernant ces insupportables médiocres, dont aucun n’est à sa place, qui se croient des sans-culottes]
La comparaison m’amuse toujours. La différence avec les révolutionnaires de 1789 c’est que ces derniers étaient « radicaux » non seulement dans leur rejet de l’ordre ancien, mais dans leur projet nouveau. Chez les gauchistes, la « radicalité » se limite au rejet. Aujourd’hui, on a l’impression que LFI est piloté par une intelligence artificielle : il suffit que Macron dise « j’aime les huitres » pour que LFI fabrique un discours sur le thème « les huitres, c’est mauvais pour la planète ».
On aurait envie de demander à Panot ce qu’elle ferait si elle était proviseur, recteur d’académie ou même – dieu ne le veuille – ministre de l’éducation. Laisserait-elle abayas et qamis – et pourquoi pas caftans, soutanes, jupes d’herbes ou maillots de bain ? Car après tout la liberté de s’habiller à la mode ne connaît pas de limites…
[alors qu’ils ne sont que des va-nu-pieds de l’intelligence et de l’honnêteté est qu’ils sont jeunes et qu’ils vont pourrir tout débat pendant longtemps.]
Je ne crois pas. LFI est une mode, et comme disait Coco Chanel, « la mode est ce qui se démode ». La « bordélisation », c’était amusant au début, mais déjà on commence à voir des signes de lassitude dans l’opinion. La sortie de Panot aurait provoqué un scandale il y a quatre ans, aujourd’hui l’effet de surprise est émoussé : le fait qu’un élu LFI dise n’importe quoi est devenu habituel, ca n’étonne plus personne.
A mon avis pas la peine d’aller chercher bien loin, la langue de ce texte, c’est juste pour faire moderne, “progressiste”, c’est à dire… américain. La façon de LFI d’aller chercher certains votes n’est qu’une adaptation laborieuse de ce que fait une certaine gauche US. Ce parti devient vraiment flippant en tout cas. Mélenchon n’aura rien fait de bon ni pour la France, ni pour la gauche, vivement qu’il quitte la scène. L’aura qu’il a encore auprès de beaucoup de personnes est vraiment incompréhensible en 2023.
@ tmn
[A mon avis pas la peine d’aller chercher bien loin, la langue de ce texte, c’est juste pour faire moderne, “progressiste”, c’est à dire… américain.]
Admettons. Mais cela ne répond pas à ma question : il s’agit de « faire moderne, progressiste » auprès de qui ? Qui est le public, le destinataire du message ?
[La façon de LFI d’aller chercher certains votes n’est qu’une adaptation laborieuse de ce que fait une certaine gauche US.]
Certes. LFI est clairement dans la logique d’un vote communautaire, qui rompt radicalement avec la vision abstraite du citoyen – c’est-à-dire un citoyen qui est d’abord raison, et qui à l’heure de délibérer s’affranchit de son origine, sa religion, sa couleur de peau – héritée de la révolution et que la gauche a toujours portée. Et ce n’est pas une question banale. Mais dans le cas d’espèce, on voit mal en quoi publier en anglais pourrait aider LFI à ramasser les voix d’une population qui ne lit pas cette langue…
[Ce parti devient vraiment flippant en tout cas.]
Surtout, il donne une visibilité à des courants gauchistes qui ont toujours eu des idées bizarres – c’est un euphémisme – mais qui réservaient ce genre de discours à une audience groupusculaire. Grâce à LFI, ces discours sont diffusés bien plus largement.
[Mélenchon n’aura rien fait de bon ni pour la France, ni pour la gauche, vivement qu’il quitte la scène.]
Non. C’est un superbe tacticien, mais un piètre stratège. Il fait partie de ces gauchistes habiles à manipuler des assemblées étudiantes mais sans autre projet que « demander l’impossible », tombés dans le bain mitterrandien d’abord par anticommunisme. De son maître, il a appris comment conquérir le pouvoir, mais il ne sait pas quoi faire avec. Et la trajectoire de LFI est de ce point de vue typique : il a réussi à amalgamer la gauche derrière lui, à faire par deux fois des scores proches des 20% aux présidentielles, à faire élire un groupe à l’Assemblée. Et tout ça pour quel résultat ? Quelle est la contribution intellectuelle de LFI au débat sur l’avenir du pays, sur les politiques publiques, sur l’organisation de l’Etat ? A part bordéliser le débat et répéter des slogans, pas grande chose. Tout simplement parce que Mélenchon ne sait pas où il va. La « révolution citoyenne », la « constituante » la « planification écologique » ou la « théorie de l’ère du peuple » sont des coquilles vides, ou chaque militant LFI met quelque chose de différent en fonction de ses affinités.
Mélenchon est le prototype de ce politicien dont on disait que pour lui « gouverner est un pénible devoir entre deux élections ». On le voit bien d’ailleurs : il ne s’épanouit que dans les campagnes électorales. Là, tout son génie de tacticien s’exprime. Mais lorsque l’élection est passée, lorsqu’il s’agit de construire une organisation, de former des cadres, de mener une réflexion de fond, de faire du travail législatif, cela ne l’intéresse plus, ou si peu. Il est d’ailleurs notable de constater que dans sa longue carrière politique, Mélenchon n’a jamais recherché une responsabilité exécutive, c’est-à-dire, celle qui consiste à gouverner une collectivité.
[L’aura qu’il a encore auprès de beaucoup de personnes est vraiment incompréhensible en 2023.]
Il faut dire que dans le pays des aveugles, les borgnes ont souvent les bons postes. Quand on regarde sa génération, on ne trouve pas à gauche beaucoup de personnalités. Et Mélenchon a des qualités indéniables : c’est un excellent orateur et un tacticien hors pair. Il a su épouser l’air du temps, et par des choix tactiques très intelligents il a réussi à sortir le gauchisme de son état groupusculaire, et permis à une gauche déprimée de rêver de victoire. Ce que personne d’autre que lui n’était en mesure de réussir.
C’est cela qui fait l’aura de Mélenchon : il est irremplaçable. Il s’est d’ailleurs débrouillé pour l’être, en corsetant son mouvement « gazeux » par des officines tenues par des fidèles entre les fidèles, en s’entourant de gens inexpérimentés qui lui doivent tout, et en coupant la tête de tous ceux qui dans son mouvement auraient été en mesure de le remplacer – vous verrez, Ruffin ne perd rien pour attendre, et Bompard fait bien de garder un profil bas médiatique.
@Descartes
[Admettons. Mais cela ne répond pas à ma question : il s’agit de « faire moderne, progressiste » auprès de qui ? Qui est le public, le destinataire du message ?]
Les destinataires sont les “jeunes” qui regardent Netflix, se pensent comme “dans le camp du bien”, ont une culture très americanisée, et trouvent que tout ce qui se fait aux USA est forcément mieux que “le retard français”.
J’étais tombé une fois sur un petit article expliquant que des jeunes adultes préféraient l’anglais pour se dire des choses crues pendant l’amour, ça leur paraissait plus naturel. Cette anecdote m’avait paru saugrenue sur le coup, mais en fait ça m’est resté en tête, c’est tellement triste, surtout que le français était autrefois la langue de l’amour par excellence.Je crois qu’il ne faut pas sous estimer l’énorme manque de culture d’une bonne partie des diplômés de moins de 50 ans par rapport à leurs ainés (je m’inclue hélas dedans), et la considérable influence de la culture américaine (venue remplir le vide ?). La transposition de problèmes 100% américains en France par les représentants de cette population n’a donc rien d’étonnant, Mme Panot a juste fait du Rokaya Diallo.
[Et Mélenchon a des qualités indéniables : c’est un excellent orateur et un tacticien hors pair. Il a su épouser l’air du temps, et par des choix tactiques très intelligents il a réussi à sortir le gauchisme de son état groupusculaire, et permis à une gauche déprimée de rêver de victoire. Ce que personne d’autre que lui n’était en mesure de réussir. ]Je sais, j’ai moi même fondé quelques espoirs sur lui il y a longtemps… Mais il aurait mieux valu déprimer un bon coup et commencer à remonter la pente avec quelque chose de plus sérieux. Le pire c’est que Mélenchon sera probablement candidat en 2027.
@ tmn
[Les destinataires sont les “jeunes” qui regardent Netflix, se pensent comme “dans le camp du bien”, ont une culture très americanisée, et trouvent que tout ce qui se fait aux USA est forcément mieux que “le retard français”.]
Mais que représentent ces jeunes anglophones ? Combien de voix y a-t-il à gagner chez eux ?
[Je crois qu’il ne faut pas sous-estimer l’énorme manque de culture d’une bonne partie des diplômés de moins de 50 ans par rapport à leurs ainés (je m’inclue hélas dedans), et la considérable influence de la culture américaine (venue remplir le vide ?). La transposition de problèmes 100% américains en France par les représentants de cette population n’a donc rien d’étonnant, Mme Panot a juste fait du Rokaya Diallo.]
Je reste dubitatif. Non pas sur le manque de culture, qui me paraît assez visible, mais sur l’intérêt de cette population à lire un message en anglais.
[Le pire c’est que Mélenchon sera probablement candidat en 2027.]
Si sa santé le permet, cela paraît assez évident. Qui d’autre sinon ? Ruffin a un peu plus de plomb dans la cervelle, mais ses prises de position « raisonnables » lui ont attiré des solides inimitiés parmi les franges gauchistes de LFI, et ce n’est certainement pas lui que le gourou choisirait pour successeur s’il lui venait l’envie d’en choisir un. Bompard est un apparatchik sans charisme, Coquerel est un marginal à LFI, Quattennens a explosé en vol, touché par des missiles dont on aimerait bien connaître l’origine. Alors qui, Panot ?
@ Descartes
[Qui d’autre sinon ? ]
L’idée que 2027 sera l’année de LePen commençant à s’installer dans toutes les têtes, si Mélenchon s’efface, perdu pour perdu, j’imagine bien LFI et le reste de la gauche exploser en une kyrielle de candidats (genre Ruffin, Autain, Panot, Rousseau, Roussel, Faure, et des jokers) qui espèreront tous faire quelques dixièmes de pourcents de mieux que les copains en s’imaginant que cela leur donnera une légitimité pour reconstruire une écurie “de gauche” derrière eux.. Après tout, il faut bien honorer le qualificatif de “gauche la plus bête du monde” !
@ P2R
[si Mélenchon s’efface, perdu pour perdu, j’imagine bien LFI et le reste de la gauche exploser en une kyrielle de candidats (genre Ruffin, Autain, Panot, Rousseau, Roussel, Faure, et des jokers) qui espèreront tous faire quelques dixièmes de pourcents de mieux que les copains en s’imaginant que cela leur donnera une légitimité pour reconstruire une écurie “de gauche” derrière eux.. Après tout, il faut bien honorer le qualificatif de “gauche la plus bête du monde” !]
Je ne suis pas persuadé que cette atomisation soit un signe de « bêtise ». Après tout, quel est le sens d’aller à une élection ensemble alors qu’on n’est d’accord sur rien. Imaginez-vous Roussel, Rousseau et Panot gouvernant ensemble ? Cela étant dit, je ne crois pas un instant à cette multiplicité des candidats, quand bien même Mélenchon s’effacerait. Bien entendu, il y aura un candidat communiste et un candidat socialiste, car on voit mal des partis qui veulent jouer un rôle national ne pas présenter de candidat à l’élection reine, d’autant plus qu’aucun d’entre eux n’a de chances de passer le premier tour, et que sacrifier la candidature n’a aucun sens. Chez la galaxie gauchiste, c’est un peu plus compliqué… mais je pense que in fine ils s’entendront sur un candidat pour chercher à sauver les positions législatives.
D’une certaine façon, le globish est la langue des wokes. En l’utilisant dans sa communication publique, Mathilde Panot, qui est quand même présidente d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, a quelque chance de complaire aux élites mondialisées, essentiellement anglo-saxonnes mais pas que, qui ont en sainte horreur la République française en général et la laïcité en particulier.
Ça peut valoir son pesant de grattons en retweet et en followers… Pour des politiques, comme Panot, dont la com est le but plus que le moyen, ça peut compter.
@ Gugus69
[Ça peut valoir son pesant de grattons en retweet et en followers… Pour des politiques, comme Panot, dont la com est le but plus que le moyen, ça peut compter.]
Je connais mal tweeter. Y a-t-il un moyen de savoir si le message de Panot a provoqué des réactions en anglais ?
[Je connais mal tweeter. Y a-t-il un moyen de savoir si le message de Panot a provoqué des réactions en anglais ?]
Voici ce qu’on trouve aujourd’hui sous le post de Mme Panot :
841 Reposts – 768 citations – 2 292 J’aime – 131Signets, mais surtout 3,1 millions de vues !
Pour aller plus loin, notamment pour avoir accès à un fil de discussion, il faut s’abonner à Tweeter X, ce à quoi je me refuse ! Si des amis du forum abonnés à X peuvent nous en dire davantage…
@ Gugus69
[Voici ce qu’on trouve aujourd’hui sous le post de Mme Panot : 841 Reposts – 768 citations – 2 292 J’aime – 131Signets, mais surtout 3,1 millions de vues !]
Ca ne m’étonne qu’à moitié: c’est un beau succès de scandale. Peut-être que c’est là le but poursuivi en rédigeant son message en anglais: se démarquer des autres et faire parler d’elle, selon l’adage de la communication qui veut qu’il vaut mieux que les gens parlent mal de vous plutôt que qu’ils n’en parlent pas du tout. Ce qui serait intéressant à savoir, c’est combien d’anglophones (ou de gens hors de France) ont consulté son message. Mais je crains que cette information soit impossible à trouver.
Des kmmms de haine anti partage des richesses. Vous êtes à côté et insignifiant.
@ Filippi – codaccioni
[Des kmmms de haine anti partage des richesses. Vous êtes à côté et insignifiant.]
Sorry, but I don’t see to what extent to write in english helps to share wealth. Perhaps you could be more specific ? In english, please. It seems that it is the new fashion among the true worker’s defenders to write in that language.
Faithfully yours…
@Descartes,
Ca, cher camarade, c’est l’effet Netflix: l’anglo-ricain a pris le pas sur l’anglo-rosbif😬😊. Le participe passé “gotten” a longtemps été inusité chez nos “amis” anglais, mais reste d’usage chez l’Oncle Sam…
Maintenant, l’utilisation de l’anglais, ou dans le cas de Mlle Panot, du globish, vise à élargir son auditoire, et comme vous le soulignez, à dire des choses qu’on ne veut pas que les Français comprennent. C’est d’ailleurs ce font généralement les familles étrangères installées dans le pays depuis longtemps: certaines d’entre elles persistent à parler en public dans la langue du pays d’origine pour ne pas être compris des habitants du pays hôte.
La différence, c’est que cette fois-ci, c’est beaucoup plus tordu: ça pourrait être pris pour du snobisme mais ça ressemble plus à ce qu’Outre-Manche (et Outre-Atlantique d’ailleurs…), certains nomment un “dog whistle” ou, chez nous, un appeau; plus précisément, un appeau à salafistes, qui résonne bien mieux aux ouïes fines de nos “maîtres” Américains, et particulièrement des wokes démocrates, qui ont de puissants relais dans le Deep State…
Cette forfaiture de Panot (au diable toutes les préventions: c’est une élue de la République!!!) ressemble furieusement à des méthodes dont l’extrême-droite traditionnelle était jadis coutumière : le recours à des puissances êtrangères REACTIONNAIRES et notoirement incompatibles avec nos intérêts (cf le Parti des Espagnols pendant les Guerres de Religion…) pour inverser un rapport de force intérieur dans un but de conquête du pouvoir. C’est bien le pire acte d’incivisme qu’on puisse commettre comme citoyen!!!
Décidément, la gauche nous met dans de sales draps: quand ce ne sont pas Verts Pastèques d’EELV qui nous vendent aux Kaskapointes avec le démembrement de notre énergie nucléaire, ce sont les membres de la LFI (“La France Islamisée”?) qui entendent nous livrer aux Verts Islamiques…
@ CVT
[Ca, cher camarade, c’est l’effet Netflix: l’anglo-ricain a pris le pas sur l’anglo-rosbif😬😊. Le participe passé “gotten” a longtemps été inusité chez nos “amis” anglais, mais reste d’usage chez l’Oncle Sam…]
« I stand corrected », comme disent nos « amis » anglais. Oui, vous avez raison, je n’avais pas pris en compte l’hypothèse que nos amis de LFI prennent leurs références chez l’Oncle en question. La forme « gotten » est utilisée d’ailleurs en Angleterre pour des expressions très spécifiques (et plutôt archaïques) comme par exemple « ill gotten gains » (« biens mal acquis »). Mais comme l’a suggéré un autre commentateur, la structure du texte, qui reste très française, suggère une traduction automatique.
[Maintenant, l’utilisation de l’anglais, ou dans le cas de Mlle Panot, du globish, vise à élargir son auditoire, et comme vous le soulignez, à dire des choses qu’on ne veut pas que les Français comprennent. C’est d’ailleurs ce font généralement les familles étrangères installées dans le pays depuis longtemps : certaines d’entre elles persistent à parler en public dans la langue du pays d’origine pour ne pas être compris des habitants du pays hôte.]
Admettons qu’on veuille « dire des choses qu’on ne veut pas que les Français comprennent ». Mais les dire à qui ? La question reste entière. Lorsqu’elle choisit de s’exprimer en globish, à qui son discours s’adresse ? En lisant votre hypothèse, je me demande si ce n’est pas une question de classe : Mme Panot pourrait s’adresser aux individus qui, comme elle, sortent de Sciences-Po ou des écoles de commerce, et pour qui le globish est une deuxième langue ou plutôt une première langue-bis.
[La différence, c’est que cette fois-ci, c’est beaucoup plus tordu: ça pourrait être pris pour du snobisme mais ça ressemble plus à ce qu’Outre-Manche (et Outre-Atlantique d’ailleurs…), certains nomment un “dog whistle” ou, chez nous, un appeau; plus précisément, un appeau à salafistes, qui résonne bien mieux aux ouïes fines de nos “maîtres” Américains, et particulièrement des wokes démocrates, qui ont de puissants relais dans le Deep State…]
Admettons. Mais cela supposerait qu’il y a dans le monde anglosaxon des gens qui n’ont rien de mieux à faire que de lire ce qu’écrit Mme Panot, qui doit être à peu près inconnue là bas. Je ne connais pas la mécanique fine de Tweeter. Un message en anglais publié sur un compte habituellement francophone bénéficie d’une diffusion préférentielle dans le monde anglosaxon ?
[Cette forfaiture de Panot (au diable toutes les préventions: c’est une élue de la République!!!)]
Cela s’apparente en effet à un appel à l’étranger à intervenir dans les affaires intérieures de notre pays, ce qui, pour un élu de la République, s’apparente effectivement à une forfaiture.
[Décidément, la gauche nous met dans de sales draps: quand ce ne sont pas Verts Pastèques d’EELV qui nous vendent aux Kaskapointes avec le démembrement de notre énergie nucléaire, ce sont les membres de la LFI (“La France Islamisée”?) qui entendent nous livrer aux Verts Islamiques…]
Ce n’est pas une question de « gauche » ou de « droite », c’est une question de classe. La gauche bienpensante et la droite néolibérale répondent aux mêmes classes, et in fine conduisent les mêmes politiques : à l’heure de démanteler EDF, Chirac et Jospin, Sarkozy et Hollande ont poursuivi grosso modo la même politique de primauté des marchés, quelque fussent leurs opinions personnelles. Bien entendu, le glissement est plus impressionnant à gauche parce que, historiquement, c’était le parti du progrès et de la générosité là où la droite était le parti de la réaction et de l’avarice. Même si Giscard avait fait un tabac avec son « vous n’avez pas le monopole du cœur » lancé à Mitterrand, peu de gens en fait l’ont cru vraiment. La gauche a bénéficié pendant des années d’une présomption de générosité, de progressisme, et chez certains indécrottables elle en bénéficie encore, malgré l’expérience Mitterrand, malgré l’expérience Jospin, malgré l’expérience Hollande…
@ Descartes
[“Sorry, but I don’t see to what extent to write in english helps to share wealth”]
Vous ne voyez pas le rapport entre les abayas et le “partage des richesses” ? Franchement, là, vous êtes vraiment ” à côté et insignifiant”. It is because que my taylor is rich because he sells abayas. By consequent, when he is dead, I will herit. Tout simplement.
@ dsk
[It is because que my taylor is rich because he sells abayas. By consequent, when he is dead, I will herit. Tout simplement.]
Ou peut-être qu’en prévoyant une vague communautariste, Panot a investi dans une fabrique d’abayas, et qu’elle craint que l’interdiction ruine son affaire ? Tout est possible, dans ce bas monde… en tout cas, je note que si l’abaya fait l’objet de tous les soins chez LFI, l’interdiction du qamis est passé quasiment inaperçue, et qu’aucun dirigeant politique ne s’est levé pour exiger que les garçons puissent, eux aussi, porter les tenues “culturelles”. Scandaleuse discrimination sexiste !
@ Descartes
[“en tout cas, je note que si l’abaya fait l’objet de tous les soins chez LFI, l’interdiction du qamis est passé quasiment inaperçue, et qu’aucun dirigeant politique ne s’est levé pour exiger que les garçons puissent, eux aussi, porter les tenues “culturelles”. Scandaleuse discrimination sexiste !”]
Exactement. N’y aurait-il pas là, d’ailleurs, une forme de misogynie, en ce que cela tendrait à montrer l’importance démesurée que les femmes attacheraient aux questions d’habillement ?
@ dsk
[Exactement. N’y aurait-il pas là, d’ailleurs, une forme de misogynie, en ce que cela tendrait à montrer l’importance démesurée que les femmes attacheraient aux questions d’habillement ?]
Je ne sais pas, mais la question est intéressante. Il semblerait que quand on dit aux hommes “vous enlevez vos qamis”, ils les enlèvent et il n’y a pas de drame. Par contre, lorsqu’on demande aux jeunes filles d’enlever leur abaya, cela fait tout un tintouin. Et le fait que les hommes politiques réagissent à l’interdiction de l’une et pas l’autre de ces tenues est en effet révélatrice d’une forme de sexisme: toucher à l’habit des hommes c’est banal, toucher à l’habit des femmes est un droit fondamental.
Il faut d’ailleurs noter qu’en matière de tenue, les hommes sont beaucoup moins traditionnalistes que les femmes. Ainsi, les hommes qui sont venus travailler en France dans les années 1960 abandonnaient pratiquement immédiatement les tenues traditionnelles pour se fondre dans la masse des français. C’est avec la venue des femmes qu’on assiste à un retour en arrière.
[Le passsé du verbe « to get » est irrégulier : « got », et non pas « gotten ». « unsufferably » est un terme inexistant. On peut d’ailleur s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’adjectif « Muslim » est écrit quelquefois en majuscule, quelquefois en minuscule…]
Muslim, comme toutes les religions, doit s’écrire avec une majuscule. (ainsi que “English”, pan sur le bec, Monsieur Descartes) “Gotten” est bien le participe passé de got, non pas en anglais, mais en américain.
Je n’aurais pas mis de “s”s “out of hand” ; “beyond cringe” me parait une formule curieuse.
Mais ce ne sont que des détails ; ce que vous avez oublié de signaler, c’est que cette écervelée qualifie l’abaya de vêtement “non religieux”, ce qui ne l’empêche pas de préciser que son interdiction est une discrimination à l’endroit des musulmanes. Vous comprenez quelque chose ?
Par ailleurs, avez-vous entendu l’excellent billet de Gaspard Proust qui rappelait qu’en Algérie, dans les années 1990 (ça n’est pas si loin), les femmes portant l’abaya étaient accueillies dans la rue par des éclats de rire ?
@ maleyss
[Mais ce ne sont que des détails ; ce que vous avez oublié de signaler, c’est que cette écervelée qualifie l’abaya de vêtement “non religieux”, ce qui ne l’empêche pas de préciser que son interdiction est une discrimination à l’endroit des musulmanes. Vous comprenez quelque chose ?]
Panot semble suggérer que le but du gouvernement est de discriminer les musulmans, et que pour cela on qualifie un vêtement purement coutumier au moyen orient de “religieux” pour pouvoir persécuter les gens qui pratiquent cette religion. Ce qui est intéressant dans son raisonnement, c’est que pour elle l’interdiction de l’abaya n’est pas un acte raciste (contre les arabes) ou xénophobe (contre les étrangers), mais bien un acte de persécution guidée par la religion. En cela, Panot rompt avec le discours traditionnel de la gauche, qui accuse ceux qui attaquent l’Islam de viser en fait les maghrébins. Pour elle, c’est au contraire en s’attaquant à un vêtement “arabe” qu’on vise l’Islam. Elle rejoint la position des islamistes, qui parlent d’une croisade “chrétienne” contre l’Islam…
[Par ailleurs, avez-vous entendu l’excellent billet de Gaspard Proust qui rappelait qu’en Algérie, dans les années 1990 (ça n’est pas si loin), les femmes portant l’abaya étaient accueillies dans la rue par des éclats de rire ?]
Tout à fait. L’idée que le monde arabe ne pouvait reprendre sa place dans le concert des nations qu’en rompant avec la vision moyenâgeuse soutenue par le clergé et en embrassant la modernité. L’exemple de Mustapha Kemal dit Atatürk ou celui de Nasser sont les plus connus, mais leur exemple avait été regardé par l’ensemble des mouvements de décolonisation. L’Algérie des années 1960 prenait ses références chez Lénine plutôt que chez Khomeini. Ce n’est qu’au tournant du siècle, quand les ravages du néolibéralisme ont créé chez les peuples la peur de perdre leur identité, que la réaction cléricale a pu se développer.
@ Descartes.
La première chose qui me vient en tête, c’est que Panot pourrait avoir recherché un écho international et un relai auprès d’institutions woke du type New York Times, pour naïvement essayer de faire de cette décision française un scandale international.. Peut-être aussi jalouse de la renommée d’Assa Traoré ?
Je pense sincèrement qu’elle est trop… “simple” pour avoir des arrières pensées plus élaborées. J’y vois une pathétique tentative d’emballement autour d’une décision finalement très largement consensuelle auprès de la société. Que voulez-vous, quand même 80% de l’aile gauche de la Nupes valide cette décision contre leurs leaders (voir le passage de Sandrine Rousseau dans Quotidien), les-dits leaders sont un peu perdus…
@ P2R
[La première chose qui me vient en tête, c’est que Panot pourrait avoir recherché un écho international et un relai auprès d’institutions woke du type New York Times, pour naïvement essayer de faire de cette décision française un scandale international…]
Est-elle aussi naïve ? Pense-t-elle que sa renommée est suffisante pour que les institutions « woke » de l’autre côté de l’Atlantique s’intéresse à elle ? Où c’est nous les naïfs, qui n’avons pas compris l’importance des liens tissés entre LFI et ces institutions ? Effectivement, c’est une possibilité. Il faudra suivre pour voir si la sortie de Panot provoque des réaction, et lesquelles…
[Peut-être aussi jalouse de la renommée d’Assa Traoré ?]
Peut-être. Peut-être qu’en bonne propagandiste elle a compris – comme Ségolène Royal avant elle – que l’important, c’est qu’on parle de vous. Que la première fois que vous dites une bêtise, tout le monde vous tombe dessus, mais que si vous en faites une pratique quotidienne, les gens finissent par ne plus le remarquer.
[Je pense sincèrement qu’elle est trop… “simple” pour avoir des arrières pensés plus élaborées.]
Méfiez-vous. Elle est bête, mais elle n’est pas simple. Elle a un doctorat en magouille obtenu à l’UNEF, en plus de ses études à Sciences-Po. Elle appartient à cette faune d’ambitieux qui ne savent rien construire – et ça ne les intéresse pas – mais qui n’ont pas d’égal à l’heure de trouver un trou de souris qui leur permette de monter, monter, monter… Elle a un peu le profil Mélenchon, la culture en moins : tout dans la tactique, rien dans la stratégie.
[J’y vois une pathétique tentative d’emballement autour d’une décision finalement très largement consensuelle auprès de la société. Que voulez-vous, quand même 80% de l’aile gauche de la Nupes valide cette décision contre leurs leaders (voir le passage de Sandrine Rousseau dans Quotidien), les-dits leaders sont un peu perdus…]
Il est clair que LFI, c’est un peu comme un vélo : si elle s’arrête, elle tombe. La seule chose qui maintient les « insoumis » unis, outre l’admiration génuflexe pour le gourou, c’est la “cause”. Il faut donc donner l’illusion de mouvement, et donc d’avoir toujours une « cause » sur le feu. Le combat contre la réforme des retraites a fourni la possibilité de se mettre en scène sous les projecteurs, mais ce combat est aujourd’hui terminé – qui plus est, par une défaite. Il faut donc trouver autre chose, et l’abaya fournit en plus aux dirigeants de LFI une thématique qui va dans le sens du choix tactique de créer un « vote musulman », dont ils s’imaginent naïvement qu’il leur sera fidèle…
Madame Panot est une sotte, et ne rend service ni à son groupe, ni au débat si il y a….
@ Lucide
[Madame Panot est une sotte, et ne rend service ni à son groupe, ni au débat si il y a…]
Certainement. Mais cette sotte est une personnalité importante de son parti, et à ce titre il n’est pas inutile de s’intéresser aux sottises qu’elle peut proférer. Que les dirigeants de LFI se mettent tout à coup à écrire en anglais en tenant un discours digne d’un site salafiste, ce n’est pas neutre.
Bonjour,
Merci pour ce billet.
En passant, en anglais américain la traduction d’école publique est bien public school, au moins jusqu’au lycée. Pour ce qui concerne les universités, on parle de state schools. D Pareil pour gotten : on l’utilise en anglais américain mais pas en anglais britannique (https://www.britannica.com/dictionary/eb/qa/difference-between-have-got-and-have-gotten). Donc en réalité ce sont des américanismes plutôt que des erreurs de sa part. Par curiosité, j’ai regardé sa page Wikipedia pour voir si elle a des liens avec les Etats-Unis. Pas grand-chose, à part une référence au community organizing auquel s’apparenteraient certaines de ses activités militantes passées.
À Descartes:
[J’attends avec impatience les hypothèses que mes lecteurs ne manqueront de suggérer, et qui vaudront probablement autant que les miennes.]
Alors je propose la mienne:
1/ L’anglais est une image de la “communauté internationale”. Pannot met la France à la honte en mimant un discours d’ONG humanitaire.
2/L’anglais, c’est bien. C’est en vérité notre langue même si quelques réactionnaires dont Descartes s’obstinent à cultiver une langue morte. Pannot se montre moderne.
@ Geo
[1/ L’anglais est une image de la “communauté internationale”. Pannot met la France à la honte en mimant un discours d’ONG humanitaire.]
C’est beaucoup plus grave que ça. Panot mime non pas un discours d’ONG humanitaire, mais le discours des sites islamistes qui dénoncent en permanence le calvaire auquel sont supposément soumis les musulmans, et tout particulièrement les “soeurs” musulmanes, et qui instrumentalisent ce discours pour appeler ensuite au “jihad” contre les infidèles coupables de ces persécutions. C’est en ce sens que le discours de Panot dans la langue qu’utilisent précisément ces sites mérite une attention particulière, et notamment la question de savoir à qui ce discours s’adresse précisément.
“Gotten” en anglais américain.
Cet anglais là est plutôt bon, probablement obtenu par Google Translate ou similaire.
@ Bob
[“Gotten” en anglais américain.]
Je n’avais pas considéré le ait qu’elle écrivait en américain. J’imaginais qu’elle écrivait en anglais classique appris à sciences-po. Mais si elle passe par le traducteur google, il est possible d’obtenir ce genre de résultat. En tout cas, le simple fait qu’elle écrive en américain est symboliquement puissant, non ?
Bonjour,
Le passage de Mathilde Panot à l’émission de France Culture samedi 16/09 (“Esprit politique” je crois) offre -peut-être – une explication possible: l’invité choisit un extrait d’une intervention d’une personnalité. Panot a choisi Angela Davis. On peut en conclure qu’elle prend ses références chez les “progressistes” amerloques…
@ Carloman
[On peut en conclure qu’elle prend ses références chez les “progressistes” amerloques…]
Possible. Mais ma question n’était pas tant de savoir d’où vient le choix de Panot, mais où il va. Ou plutôt, vers qui. Le choix de poster en anglais n’est pas un choix banal. C’est à la fois un effort supplémentaire dans la rédaction et/ou la traduction, et une prise de risque. Un politique ne fait pas un tel choix sans penser à celui qui va lire le message. C’est cela, ma question: qui est-il ?
Á propos de la forme : “gotten” est une forme étasunienne, donc correct même si cela surprend dans un texte écrit en anglais d’Angleterre. Gotten date du moyen-anglais. Ce mot a quasiment disparu outre-Manche sauf dans l’expression “ill-gotten” et dans le mot “begotten”, participe de “to beget”.
En une occasion, Panot écrit “muslim” avec une minuscule, ce qui est normal (comme elle aurait écrit “catholic”). Et elle écrit “Muslim” avec une majuscule en début de phrase, ce qui est également normal.
Enfin : ” à qui Mathilde Panot se dirige exactement ?” (s’adresse-t-elle?).
Au sujet de “gotten” (encore).
Hier j’ai regardé en VO un épisode de la dernière saison de la série The Crown.
A un moment, William s’adresse à la reine en lui disant “I’ve gotten used to it”.
Difficile de faire plus “anglais d’Angleterre” que ces deux-là il me semble, et utilisation de “gotten”, alors…
@ Bob
[Hier j’ai regardé en VO un épisode de la dernière saison de la série The Crown.]
Il ne faut pas perdre du temps avec ce genre de choses, et surtout pas croire qu’il y a le moindre rapport avec la réalité. “The Crown” est à la monarchie anglaise d’aujourd’hui ce que le Robin Hood de Disney est à l’Angleterre médievale. Regardez plutôt “The Queen”, avec Helen Mirren, qui est une merveille de finesse.
Il me semble que les idéologues à la petite semaine de la NUPES cherchent aussi le soutien outre-atlantique, où le wokisme fait florès.
Bien que répétant à l’envi que le wokisme n’existe pas, peut-être parce qu’ils y sont plongés jusqu’aux oreilles, il ne leur déplairait pas d’apparaître, sous l’étiquette de Black Lives Matter, comme les nouveaux Martin Luther King ou Angela Davis et qu’importe si le contexte n’a aucun rapport.
Peut-être qu’une paire de Louboutin ou la une d’un magasine américain pourrait atténuer l’hubris de la poissonnière de LFI ?
Tout s’achète et il suffit parfois de peu de choses.
@ Robert Val
[Il me semble que les idéologues à la petite semaine de la NUPES cherchent aussi le soutien outre-atlantique, où le wokisme fait florès.]
Oui, mais franchement, qui connaît Panot outre-atlantique, et quelle sorte de « soutien » pourrait-elle espérer venant de ce quartier ? Je reviens sur la question du calcul politique : en écrivant ce tweet, Panot prend un risque politique. Je ne vois pas en quoi ce risque serait justifié par un « soutien » potentiel venu des Etats-Unis, soutien dont je ne vois vraiment pas en quoi il pourrait consister.
Hypothese du billard a plusieurs bandes. Mme Panot vise a ce que son tweet soit duplique (forwardé) par ses followers (aucune idee comment on traduit ca). L idee est que le texte soit envoye a des gens qui ne connaissent pas Panot et qui soit vivent dans les pays musulmans soit aux wokes occidentaux
Dans le pire des cas, ca lui fait juste un peu de notoriete. Dans le meilleur elle devient une espece d hegerie pour les musulmans vivants loin (en gros l inverse de ce qui c est passe pour Salman Rushdie ou des gens vivant a l autre bout du monde veulent le tuer alors qu ils n ont jamais lu son livre ni meme entendu parler de lui avant)
@ cdg
[Hypothese du billard a plusieurs bandes. Mme Panot vise a ce que son tweet soit duplique (forwardé) par ses followers (aucune idee comment on traduit ca). L idee est que le texte soit envoye a des gens qui ne connaissent pas Panot et qui soit vivent dans les pays musulmans soit aux wokes occidentaux. Dans le pire des cas, ca lui fait juste un peu de notoriete.]
Peut-être, mais une « notoriété » chez des gens qui n’ont aucune chance de voter pour elle ou de lui rapporter quelque chose. Je pars de l’hypothèse que Mathilde Panot est une personne rationnelle – hypothèse forte que l’expérience ne confirme nullement, je vous l’accorde – et qu’elle fait un calcul politique. Avec son tweet, elle prend un risque qui n’est pas négligeable. Le gain qu’elle espère doit donc être suffisamment important pour que le jeu en vaille la chandelle. Que gagne Panot à acquérir « une certaine notoriété » chez les islamistes ou les wokes américains ?
Je persiste à penser que la cible est bien plus proche que ça. Il s’agit à mon avis de se faire une place dans les débats internes du « Parti de la gauche européenne », cette organisation qui regroupe l’ensemble des organisations de la gauche dite « radicale » au niveau européen, et dont la langue de travail est précisément… l’anglais. Il faut savoir qu’au sein du PGE, qui regroupe des organisations très diverses allant des partis communistes « orthodoxes » ou des réalistes comme Syriza aux gauchistes les plus echevélés de Podemos ou de LFI, les luttes de pouvoir et les appels à l’excommunication sont courants. On se souvient que Mélenchon avait appelé en 2018 à l’exclusion de Syriza lorsque Tsipras s’est révélé plus réaliste que militant…
A l’approche des élections européennes, il n’est pas impossible que LFI cherche à rassembler la frange la plus « woke » du PGE qui devra rédiger un « manifeste européen ». Et si l’on veut être lu au PGE on écrit… en anglais ! Mais bien entendu, je n’ai aucun élément autre que ce tweet pour soutenir cette hypothèse.
Bonjour,
Quelques remarques sur votre texte.(A préalable: NB L’auteur n’a pas de sympathies particulières pour M. Panot).
1/ Le compte twitter de M. Panot est-il bien rédigé, ou encore tenu à jour par elle? Je m’explique. Il arrive que des comptes twitter ne soient pas tenus par celui qui est nommé, par exemple Melenchon ne tweete pas lui même (c’est indiqué). Ou encore Emmanuel Todd n’a pas de compte twitter mais il y a bien (ou il y a bien eu un compte s’en réclamant tel que: Todd vous regarde, ou Todd vous épie,..).
2/ Si on veut savoir à qui un tweet s’adresse il me paraît utile de voir qui l’a liké, qui y a réagit et comment et si ce tweet était partie d’une conversation plus vaste.
3/ Pour ce qui est du texte êtes-vous sûr qu’il est bien de M. Panot, je veux dire bien rédigé par elle? Est-ce une production de sa pensée propre ou une reprise d’un texte autre?
@ SCIPIO
[ Quelques remarques sur votre texte.(A préalable: NB L’auteur n’a pas de sympathies particulières pour M. Panot).]
Votre précision est inutile. Dans ce blog, on s’efforce de prendre en considération les arguments exposés, indépendamment des sympathies des uns et des autres. Soyez rassuré : personne ici ne vous reprochera vos sympathies, quelles qu’elles soient.
[1/ Le compte twitter de M. Panot est-il bien rédigé, ou encore tenu à jour par elle? Je m’explique. Il arrive que des comptes twitter ne soient pas tenus par celui qui est nommé, par exemple Mélenchon ne tweete pas lui-même (c’est indiqué). Ou encore Emmanuel Todd n’a pas de compte twitter mais il y a bien (ou il y a bien eu un compte s’en réclamant tel que : Todd vous regarde, ou Todd vous épie,..).]
Il est très possible que, comme beaucoup d’hommes politiques, Mme Panot sous-traite sa communication sur tel ou tel réseau social à un militant de sa confiance, ou bien à un professionnel de la communication. Cela étant dit, si la personne chargée de cette tâche trahit les positions de son mandataire, celui-ci a toujours la possibilité de renier les propos en question publiquement – ce que Mélenchon a d’ailleurs fait une ou deux fois, je crois. Plus d’une semaine après publication du tweet en question, Mathilde Panot n’a exprimé aucun regret. Je dois donc conclure qu’elle assume la publication.
[2/ Si on veut savoir à qui un tweet s’adresse il me paraît utile de voir qui l’a liké, qui y a réagi et comment et si ce tweet était partie d’une conversation plus vaste.]
Je n’ai pas de compte tweeter, et je ne connais pas bien le fonctionnement du média en question. Si un lecteur versé dans ces affaires pouvait regarder ces points, je serais très intéressé par ses conclusions.
[3/ Pour ce qui est du texte êtes-vous sûr qu’il est bien de M. Panot, je veux dire bien rédigé par elle? Est-ce une production de sa pensée propre ou une reprise d’un texte autre?]
Si c’est une reprise, l’honnêteté oblige à l’usage des guillemets et à inclure le nom de l’auteur. Si on ne prend pas ces précautions, on doit supposer que l’auteur assume complètement le texte qu’il reproduit.
À Descartes
[Je pars de l’hypothèse que Mathilde Panot est une personne rationnelle – hypothèse forte que l’expérience ne confirme nullement, je vous l’accorde – et qu’elle fait un calcul politique]
Mon hypothèse, simpliste je l’admets, est qu’elle s’adresse à un public auquel elle suppose un rapport aussi fanatique que le sien propre à la langue américaine. Les français auxquels elle parle sont mieux convaincus et se sentent plus dans le vrai et le fort si on leur parle en américain. Du moins sent-elle les choses ainsi, ou sent-on les choses ainsi dans l’équipe qui gère ses compte réseau. Pas d’autre calcul politique que de communier avec les fans d’Amérique de son public, qui sont nombreux. (La détestation de la France fait partie de la formule.)
@ Geo
[Mon hypothèse, simpliste je l’admets, est qu’elle s’adresse à un public auquel elle suppose un rapport aussi fanatique que le sien propre à la langue américaine. Les français auxquels elle parle sont mieux convaincus et se sentent plus dans le vrai et le fort si on leur parle en américain. Du moins sent-elle les choses ainsi, ou sent-on les choses ainsi dans l’équipe qui gère ses compte réseau.]
Effectivement, c’est une explication possible. Après tout, Panot est représentative d’une frange de la population. Si elle trouve que l’anglais exprime mieux sa position que le français, il doit y avoir des gens qui pensent comme elle, même si c’est un tout petit groupe. Et puis, ce n’est pas parce que Panot fait un calcul politique que ce calcul est juste. Peut-être est-elle convaincue que l’Amérique est pendue à ses paroles…
[Pas d’autre calcul politique que de communier avec les fans d’Amérique de son public, qui sont nombreux. (La détestation de la France fait partie de la formule.)]
Après tout, on voit ceux qui détestent la Russie utiliser le moindre tweet d’un russe obscur contre Poutine pour soutenir leurs positions. Et il y a pas mal de gens qui détestent la France qui se feront un plaisir de reprendre les tweets de Panot. Mais je n’ose imaginer que ce soit le but poursuivi…