Paris vaut bien une messe

L’actualité ne donne que peu d’occasions de s’amuser. Il faut donc en profiter chaque fois qu’une occasion se présente. Je vous propose donc, mes chers lecteurs, de laisser de côté pour un moment les affaires sérieuses et de revenir au meilleur spectacle comique de l’année, à savoir, la préparation des élections municipales au Front de Gauche et notamment les tribulations parisiennes du Front. Un spectacle qui contient tous les éléments du vaudeville : l’époux trompé, l’amant caché dans l’armoire, les portes qui claquent… ce dont on peut douter par contre, c’est que la fin soit heureuse.

Mais pour comprendre les dernières aventures du Front de Gauche, il n’est pas inutile de faire un petit plongeon dans le passé. Venez donc, petits saligauds, tonton Descartes va raconter une histoire…

La chose commence il y a bien longtemps, en 2005 pour être plus précis. Cette année là, notre république était gouvernée par un roi débonnaire et plutôt feignant mais qui avait – et cela lui vaudra une place dans la grande Histoire – quelques restes de gaullisme. Au point de décider que le traité constitutionnel européen, produit par une flopée d’eurolâtres réunis à Bruxelles sous la houlette de Valery Giscard d’Estaing – tout un programme – ne pouvait être ratifié autrement que par un vote du peuple français (1). Il convoqua un référendum, que le camp du « non » emporta brillamment.

La « gauche radicale » se raconta alors que c’était le « non de gauche et antilibéral » qui l’avait emporté, oubliant un peu vite combien le camp du « non » était hétérogène. De cette victoire est sortie l’idée de profiter de l’opportunité pour traduire le « non » au traité constitutionnel en résultats électoraux. Et ça tombait bien, puisque l’élection présidentielle de 2007 apparaissait à l’horizon…

Gros plan maintenant sur le PCF. Le parti de Thorez et Duclos était devenu en 1994 le parti de Robert Hue et de la « mutation ». « Mutation » qui consistait fondamentalement à donner le pouvoir dans le parti aux « notables », élus ou apparatchiks (ce sont souvent les mêmes). Or, ce qui préoccupait essentiellement les « notables », c’était que l’étiolement du potentiel électoral du parti commençait à menacer sérieusement leurs positions. De cette inquiétude est sortie une politique d’ouverture vers la « société civile » où l’on vit des personnalités diverses et variées, ayant autant de rapport avec la tradition communiste qu’un diplodocus en a avec un colibri, être invités à grands frais de publicité à entrer dans les instances dirigeantes du PCF. Bien sur, tout cela n’est pas gratuit et les « personnalités » ont vite exigé des postes et prébendes. On vit ainsi Michaela Friggiolini (sphère LGBT) ou Fodé Sylla (sphère ex-PS-Jack-Lang) devenir députés européens PCF, ou Jacques Nikonoff devenir membre du Comité National. L’ouverture en question – connue sous le nom code de « mutation » – était censée par l’intermédiaire de ces « personnalités » apporter la crédibilité et effacer la mauvaise image du PCF. Cela n’a pas marché : les « personnalités » en question n’ont fait que brouiller le message du PCF en y superposant toutes sortes de « marottes » sociétales, elles ont décourage les militants et les électeurs et notamment ceux des couches populaires. Le PCF a enchaîné une suite de désastres électoraux ponctués par un affaiblissement de son poids militant, jusqu’aux désastres de la liste européenne « Bouge l’Europe ! » qui n’a pas bougé grand chose, puis de la candidature présidentielle de Robert Hue en 2002 avec 3% des voix. Les « notables » défenestrent donc Robert Hue et investissent Marie-George Buffet, qui se met donc à la recherche d’une stratégie de rechange. De rechange, ma non troppo : les « notables » continuent à penser que le PCF comme force autonome est condamné, et qu’il – donc eux-mêmes – n’a d’avenir qu’en se noyant dans un mouvement plus large.

La victoire du « non » au référendum donne des ailes à certains, qui proposent de constituer pour les élections présidentielles de 2007 un front avec les mouvements « antilibéraux » avec lesquels le PCF a milité pour le « non » au Traité. Ce seront les « collectifs antilibéraux ». Seulement, les nouveaux patrons du PCF ont oublié leur histoire. Ce qui caractérise en France le camp « alternatif », la seule chose qui unit trotskystes et anti-nucléaires, maoïstes et « décroissants », altermondialistes et « libéraux-libertaires » verts, c’est un profond anticommunisme. La construction des « collectifs antilibéraux » s’engage donc dans un profond malentendu : d’un côté le PCF, qui porte par son organisation, ses finances et ses militants l’essentiel du mouvement, et dont les militants estiment donc que la tête de liste leur revient ; de l’autre diverses sortes de « alternatifs » qui ne représentent pas grande chose – en dehors d’une caution – mais qui sont résolus à barrer la route à un candidat qui viendrait du PCF. Cette contradiction provoquera l’explosion des « collectifs », avec finalement une candidature communiste, celle de Marie-George Buffet, et une candidature anticommuniste, celle de José Bové. Le score sera désastreux pour le PCF (1,9%) qui aura tout de même la consolation de voir la candidature Bové faire un score largement plus ridicule.

Après l’élection de 2007, le PCF se trouve donc en plein traumatisme, avec une direction fortement affaiblie. Une direction qui dépend des « notables » locaux, qui de plus en plus se désintéressent des grandes questions nationales pour se recentrer sur leur environnement immédiat. En quinze ans de « mutation » ont transformé profondément le PCF en un parti « fédéral », ou chaque cacique local fait la pluie et le beau temps chez lui et se soucie avant tout de son petit pré carré.

C’est là que rentre dans l’histoire un nouveau personnage : Jean-Luc Mélenchon. Un de ces anciens militants gauchistes que Mitterrand avait attiré au PS en leur promettant une brillante carrière et la peau du PCF. Mais les années sont passées, le « vieux » est mort, et la carrière ne suit pas. L’évolution du PS après la défaite de 2002 puis celle de 2007 le convainc qu’il n’a plus rien à espérer au Parti socialiste. C’est là qu’il se rappelle un des exploits tactiques les plus notables de celui qui n’était pas encore « Tonton » : l’OPA réussie en 1972 – tout ça vient de loin… – sur la vieille SFIO, et qui avait vu l’outsider Mitterrand, qui n’avait jamais de sa vie été socialiste, qui n’était à l’aube du congrès d’Epinay que le dirigeant d’un petit parti vaguement de gauche, devenir premier secrétaire du Parti socialiste, brûlant la politesse à tous les « grands » de la SFIO. Le PCF en 2008 rappelle un peu la SFIO de 1972. Comme le PCF en 2008, la SFIO avait elle aussi touché le fond lors des élections présidentielles de 1969. Comme le PCF, la SFIO était en plein désarroi, avec une direction affaiblie et contestée par les « notables » locaux. Pour l’amoureux d’histoire qu’est Mélenchon, la ressemblance est frappante.

Le premier mouvement de Mélenchon est de séduire Marie-George Buffet. Il se fait tout gentil. Plein de promesses. Il veut bien quitter le PS, s’il est assuré d’une alliance d’égal à égal et de la bienveillance du PCF. Mais promis, il ne s’agit pas de prendre le pouvoir, c’est juste une question de « valeurs »… Et cela marche. Fort de ces assurances, Mélenchon quitte le PS fin 2008. Quelques semaines plus tard, le « Front de Gauche pour changer l’Europe » est constitué pour préparer les élections européennes de 2009. Mélenchon continue sa campagne de charme. Le PCF ne veut pas lui donner la tête de liste à Paris ? Il se contente du sud-ouest sans protester outre mesure. Il ne perd pas d’opportunité, à chacun de ses passages à la télévision – et il y passe souvent – pour dire combien il aime et respecte la culture communiste, combien les communistes ont apporté à la France… les communistes, habitués à un langage fort différent sont conquis. Ils ne réagissent même pas lorsque leur nouvel allié chante les louanges de leur archi-ennemi François Mitterrand. C’est le parfait amour.

Mais cet amour cache un opposition fondamentale. Pour les communistes, il est hors de question de fondre leur parti dans une autre organisation. Le projet de Mélenchon, c’est de transformer le « Front de Gauche » en un nouveau parti dont il serait bien entendu le principal dirigeant. N’ayant qu’une piètre opinion – à juste titre – des talents politiques des dirigeants nationaux du PCF, il ne doute un instant de sa capacité à s’imposer. Cependant, Mélenchon comprend assez vite qu’il vaut mieux y aller doucement. Tout geste brusque peut que réveiller le réflexe de « forteresse assiégée » particulièrement fort au PCF et il ne faudrait pas grande chose pour que les militants communistes rejettent cet ancien de l’OCI devenu maastrichien et mitterandolâtre. Si Marie-George Buffet lui est personnellement acquise et le défend contre vents et marées, les « notables » communistes et les militants se méfient de lui. D’autant plus que Mélenchon a du mal à faire grandir son propre parti tout en contrôlant ses propres troupes. Celles-ci, venant du PS ou de l’extrême gauche, n’ont pas nécessairement compris que la « grande politique » du Petit Timonier exige qu’ils mettent en sourdine leur anticommunisme viscéral et surtout qu’ils s’abstiennent d’embêter les « notables » du PCF. Cela donnera lieu à pas mal de couacs sur le terrain qui laisseront des traces…

Mélenchon compte sur l’élection présidentielle pour faire sauter le « verrou » que représente l’appareil du PCF. S’il fait un très bon résultat à la présidentielle, il aura la légitimité pour fonder son « Die Linke » à la française. Les débuts sont auspicieux : traumatisé par l’échec de Buffet en 2007 qui avait failli coûter la tête à la direction nationale, les « notables » ne sont pas chauds pour envoyer l’un d’eux se faire massacrer. Et puis ils sont bien mieux renseignés par leurs militants de l’état de l’opinion, et ne croient pas trop aux sondages mirobolants et aux discours triomphalistes du candidat prospectif. Pire : certains pensent qu’il s’y cassera les dents et que cela le calmera. La direction du PCF fait donc ce qu’il faut pour que Mélenchon soit investi. Il fera une bonne campagne… et fait le plein des voix de l’extrême gauche avec 11% des voix. Ce n’est pas mal, mais pas assez pour lui donner l’autorité incontestable qu’il recherchait. Il jouera son pari à quitte ou double à Hénin-Beaumont, et le perdra lamentablement. Avec cette lamentable affaire, la direction du PCF donne pour terminée la séquence présidentielle. Mélenchon n’est plus que le co-président du PG et doit rentrer dans le rang. Ses tentatives désespérées pour être nommé « porte parole » du Front de Gauche se voient opposer une fin de non recevoir communiste.

A partir de là, la question est donc pour Mélenchon comment rebondir. Il est en effet parfaitement conscient de la fragilité de sa position. Général sans troupes, il n’existe que parce qu’il est dans les médias. Adepte des « coups », il a compris qu’il ne peut rester visible que s’il impose l’agenda, que s’il apparaît pour le grand public dans le rôle de « chef » du Front de Gauche. C’est pourquoi, après des consultations approfondies avec lui-même, il décide que la doctrine du Front de Gauche est « l’autonomie conquérante » – i.e. cracher sur le PS à chaque opportunité – ce qui excluait bien entendu tout accord électoral avec le PS.

Avec son décret, Mélenchon fait bien plus qu’énerver des militants communistes fatigués de se voir dispenser des leçons de « vraie gauche ». Avec sa doctrine, Mélenchon commet pour la première fois l’erreur d’affronter les « notables » du PCF, au moment où ceux-ci jouent leur peau. Le PCF a sacrifié sur l’autel du Front de Gauche la moitié de ses élus régionaux, le quart de ses conseillers généraux, la moitié de ses députés, et certains commencent à trouver qu’il a déjà assez donné. Et lorsque les militants constatent que dans certaines régions les conseillers élus sur les listes Front de Gauche quittent le groupe du même nom pour constituer des groupes séparés avec les élus EELV dès qu’on leur refuse un hochet, que dans certaines municipalités le PG participe à des listes contre le maire communiste sortant, que le PG refuse de payer sa part du dépassement des dépenses de la campagne présidentielle laissant l’ardoise au seul PCF… ils finissent par se poser des questions.

Dans ces affaires, les militants ont souvent tendance à raisonner comme s’ils vivaient dans le monde des bisounours. D’expliquer les affrontement par des « égoïsmes de boutique » ou des « intérêts personnels », alors que les accords ne peuvent évidemment qu’être le résultat de dirigeants désintéressés et le triomphe de l’intérêt général. Ils se trompent : C’est partout et toujours une question de rapports de force entre des intérêts divergents. Et les gens comme Mélenchon sont des experts lorsqu’il s’agit de monter des « coups » pour mettre l’adversaire en mauvaise posture. Un art qu’ils ont appris, là encore, chez « Tonton ». A Paris, le PG a voulu créer un « casus belli » pour mettre la direction fédérale du PCF – et par élévation, la direction nationale – en difficulté. Mélenchon et son équipe ont encore une fois joué à pile et face, pariant que la direction du PCF n’aurait pas les attributs masculins nécessaires pour aller jusqu’au bout, ou que si elle y allait, elle serait mise en minorité par ses propres militants. Tout y était : les attaques ad hominem contre Ian Brossat et Pierre Laurent, les menaces de représailles, l’appel direct aux militants communistes… rien n’a fait. Les militants communistes ont refusé de lâcher la proie – faut dire qu’elle était succulente, les socialistes à Paris sont prêts à mettre le prix – pour l’ombre d’une liste autonome qui avait toutes les chances de se planter. A 57% ils ont rejeté « l’autonomie conquérante » pour avoir trente deux conseillers d’arrondissement et treize conseillers de Paris, avec un poste de sénateur en prime.

Du coup, c’est Mélenchon qui se retrouve dans une situation difficile. D’un côté, cette affaire a libéré l’anticommunisme latent au PG, ce qui rendra le rabibochage encore plus difficile, alors que le PG tout seul ne représente rien. Le premier test sera la question de l’utilisation de l’étiquette « Front de Gauche ». Le Petit Timonier a beau déclarer que « il y aura une liste Front de Gauche à Paris », il sait qu’il joue avec le feu. Si la liste Simmonet utilise le logo « Front de Gauche », cela légitimera par avance l’utilisation du fameux logo à toutes sortes de listes « dissidentes ». Ce serait la fin des haricots, et le PG n’y gagnerait pas vraiment.

Mais plus profondément, cette affaire pose en grand la question de l’avenir de ce « machin » qu’on appelle le Front de Gauche. L’institutionnalisation du « machin » s’est révélée impossible : lui donner des organes dirigeants habilités à parler au nom du Front pose la question de la représentativité de ces organes, et à ce jeu-là le PCF, qui représente toujours les 90% des forces militantes, écrase tous les autres. Le système actuel ou chaque organisation est censée compter pour un est ingérable : le PCF n’acceptera jamais – à juste titre – de se voir dicter sa politique par un ramassis de groupuscules qui célèbrent leur congrès dans des cabines téléphoniques. Par la force des choses, le Front de Gauche restera un compromis boiteux entre des gens qui au fond se méprisent et se détestent (2), mais qui trouvent encore un avantage à être photographiés ensemble. Une sorte de tribu gauloise avec Mélenchon dans le rôle d’Assurancetourix.

Descartes

(1) On peut dire beaucoup de mal de Chirac, mais il passera à l’histoire comme le dernier des présidents de la République – du moins jusqu’à maintenant – ayant assez de courage pour défier l’opinion médiatique lorsque les intérêts du pays lui semblaient l’exiger. Imaginez-vous Hollande ou même Sarkozy défier les américains à la veille de la deuxième guerre du Golfe, ou appelant un référendum sur un traité européen ? Si oui, vous avez plus d’imagination que moi…

(2) Vous trouvez que j’exagère ? Voici ce qu’écrit Mélenchon sur son blog, après le vote des militants communistes : « Pour l'instant c'est encore l’heure des petites et grandes perfidies chargées de masquer l'ampleur du retournement de veste. Pour Yann Brossat, l'homme qui m’avait garanti en juin dernier un vote à 80 % en faveur de l'autonomie, le mariage forcé avec le PS serait une « union libre » ». On notera l’élégance du geste qui consiste à révéler, par dépit, une conversation privée que son interlocuteur n’a bien entendu aucun moyen de démentir. Mais Mélenchon n’a jamais été très élégant avec ceux que ne lui servent plus. On se rappelle comment il avait traîné Claude Debons dans la boue – sans jamais mentionner son nom – lorsque celui-ci avait quitté le PG…

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19 réponses à Paris vaut bien une messe

  1. Jo dit :

    Merci Descartes, car j’envisageais d’écrire cet article, retraçant l’histoire des collectifs antilibéraux de sinistre mémoire, jusqu’à aujourd’hui, illustrations de la stratégie de bas-étage de la direction du PCF. Moi qui milite à Paris, j’ai voté pour le choix de liste avec le FDG, non pas par amour du FDG, mais pour deux raisons :
    – 1 – éviter le discrédit consistant à aller avec le PS ;
    – 2 – éviter au PCF d’apparaître, comme en 2006, comme le "briseur" d’une stratégie d’auto-dilution qu’il avait lui-même initiée : en quelque sorte, s’il fallait quitter le FDG (ce que je préconise depuis plusieurs années), c’était à notre congrès qu’il fallait le faire.
    J’ai donc voté pour le "choix 2" précisément pour "tordre le bras" à Mélenchon. Je me doute bien qu’électoralement, ça aurait été moins bénéfique que d’aller avec le PS, mais on aurait limité les risques de division interne. En outre, j’ai argumenté dans ma section en disant que les défauts que nos dirigeants trouvaient subitement à Mélenchon et au PG, cela fait des années que je les avais pointés du doigt comme, du reste, les résultats électoraux calamiteux obtenus sous la bannière Front de gauche. Et je ne te parle pas des résultats en interne au PCF : entre 2008 et 2012, le nombre des inscrits (comme des votants) lors des votes internes au PCF a baissé de 30% ! Un dirigeant national du PCF m’en a fait le reproche et demandé d’où je sortais ces chiffres ; je lui ai répondu : "du supplément hebdomadaire ‘Communistes’ à l’Humanité, chaque mercredi", ce qui est vrai en plus.
    La porte à la sortie du Front de gauche est donc ouverte, mais, pour autant, que va-t-il se passer ? Pierre Laurent a beau affirmer que le FDG est encore vivant, on a du mal à y croire : Buffet disait aussi qu’elle était la candidate des collectifs antilibéraux en 2007… Et si le FDG ne survit pas aux municipales (ce que cherche Mélenchon), que va faire le PCF : se réfugier sous l’aile protectrice du PS ? Ce serait ridicule. Inventer un nouveau rassemblement gauchiste antilibéral ? A moins d’être débiles et sans mémoire, les intéressés n’en voudront pas. En clair : le PCF va se retrouver au pied du mur. Ce sera peut-être, peut-être, l’occasion pour vraiment se reconstruire ?

    • Descartes dit :

      @Jo

      [Moi qui milite à Paris, j’ai voté pour le choix de liste avec le FDG, non pas par amour du FDG, mais pour deux raisons :
      – 1 – éviter le discrédit consistant à aller avec le PS ;
      – 2 – éviter au PCF d’apparaître, comme en 2006, comme le "briseur" d’une stratégie d’auto-dilution qu’il avait lui-même initiée : en quelque sorte, s’il fallait quitter le FDG (ce que je préconise depuis plusieurs années), c’était à notre congrès qu’il fallait le faire.]

      « Malheur à celui qui se soucie du que dira-t-on »… En toute amitié, je pense que vos raisons sont irrecevables. Faut agir à partir d’une analyse matérialiste des réalités. Le PS est une réalité politique. Si on veut des élus – avec les conséquences en terme de facilités de communication, d’argent, d’information et de participation aux processus décisionnaires – il faut des alliances, et éventuellement des alliances avec des gens avec qui on n’est pas forcément d’accord. Maintenant, on peut toujours choisir de ne pas avoir des mains pour les avoir propres, de préférer la pureté immaculée de sa conscience à l’action sur le réel. Mais alors, il faut faire clairement ce choix. Ce n’est certainement pas celui que je défendrai.

      Maintenant, il y a une autre manière de « éviter le discrédit d’aller avec le PS ». C’est d’expliquer aux électeurs pourquoi on y va. Et leur donner les vraies raisons, sans essayer de les enfumer avec des arguments du genre « faire barrage à la droite et l’extrême droite » ou bien de « faire une politique de gauche à Paris ». Les électeurs ne sont pas idiots. Si on leur explique que le PCF va avec les socialistes parce que, dans le système électoral qui est le notre, c’est la seule manière d’avoir des élus qui ensuite serviront de levier pour les défendre, les électeurs peuvent comprendre. Pourquoi serait-il honteux de faire une alliance purement tactique ? Est-ce que Lénine a refusé de monter dans le wagon plombé qui le conduisait en Russie au prétexte qu’il était affrété par le Kaiser Guillaume II ?

      [J’ai donc voté pour le "choix 2" précisément pour "tordre le bras" à Mélenchon. Je me doute bien qu’électoralement, ça aurait été moins bénéfique que d’aller avec le PS, mais on aurait limité les risques de division interne]

      Le PCF se serait surtout fait laminer. Ne vous faites pas d’illusion : l’électorat parisien est bourgeois, et s’il n’est pas content avec le gouvernement socialiste, ce n’est pas en votant FdG qu’il l’exprimera. Aux présidentielles, Mélenchon a fait 11,1%, exactement la moyenne nationale. Aux législatives, ce n’était plus que 7,7%. Il est vrai que le scrutin se fait par arrondissement… mais il n’y a pas beaucoup d’arrondissements où le FdG a de bonnes chances de pouvoir fusionner au deuxième tour ou se maintenir. D’autant plus qu’il y aura des listes écologistes. Le PCF a sacrifié déjà la moitié de ses élus européens, législatifs, régionaux et cantonaux au Front de Gauche. A un moment donné, cela suffit.

      [La porte à la sortie du Front de gauche est donc ouverte, mais, pour autant, que va-t-il se passer ?]

      Rien, je vous rassure. Ni Mélenchon ni le PCF n’ont de stratégie de rechange. Chacun continuera donc à soutenir l’autre comme la corde soutient le pendu, avec des embrassades et des crachats selon la météo politique. Et comme dans tout « équilibre de la terreur », tout le monde menacer de lancer la bombe atomique, mais personne ne le fera. D’une certaine manière, Laurent a raison : le FdG est vivant. Aussi vivant qu’il l’a toujours été…

      [Et si le FDG ne survit pas aux municipales (ce que cherche Mélenchon), que va faire le PCF : se réfugier sous l’aile protectrice du PS ? Ce serait ridicule. Inventer un nouveau rassemblement gauchiste antilibéral ?]

      Vous voyez bien que les stratégies alternatives ne sont pas simples. Et comme c’est la même chose pour le PG, il n’y a pas de véritable risque de divorce…

      [Ce sera peut-être, peut-être, l’occasion pour vraiment se reconstruire ? ]

      J’aimerais le croire… mais je suis sceptique.

  2. tMn dit :

    En même temps, comment reprocher à Mélenchon et ses amis de vouloir s’affranchir une fois pour toutes du PS ? Vous l’avez écrit il me semble, le FN doit une partie de son "succès" au fait qu’il n’a quasiment jamais conclu d’alliance avec quiconque.

    Et puis vous êtes sévère, c’est quand même par nature compliqué ce Front de Gauche, et il n’a que quelques années… Mais je reconnais que ce machin manque de clarté, on ne sait pas trop comment les choses s’y décident.

    • Descartes dit :

      @tMn

      [En même temps, comment reprocher à Mélenchon et ses amis de vouloir s’affranchir une fois pour toutes du PS ?]

      De la même manière qu’on ne peut reprocher à celui qui saute par la fenêtre de vouloir s’affranchir de la gravitation. Cela étant dit, il est très rare que ça marche. Soyons sérieux : le PS est une réalité, c’est même n’en déplaise à Mélenchon le parti hégémonique à gauche – a supposer que ce terme garde encore une signification. On ne peut pas « s’affranchir » aussi simplement de cette réalité, particulièrement dans un système électoral majoritaire, fait justement pour tester la capacité des partis de s’entendre malgré leurs différences pour gouverner ensemble.

      [Vous l’avez écrit il me semble, le FN doit une partie de son "succès" au fait qu’il n’a quasiment jamais conclu d’alliance avec quiconque].

      Tout à fait. Si Mélenchon avait choisi cette stratégie, j’aurais trouvé cela rationnel. Seulement, je me souviens qu’il a appelé il y à peine plus d’un an ses électeurs à donner leur voix inconditionnellement à François Hollande. Comment concilier cet acte avec une stratégie de « autonomie conquérante » ? Mélenchon est-il prêt au deuxième tour de faire battre le candidat du PS au risque de faire passer le candidat de droite ? Non ? Alors ce n’est pas la peine de faire le méchant avant le premier tour.

      Ce que je critique chez Mélenchon, c’est d’avoir toujours refusé de définir une doctrine envers le PS qui soit théoriquement solide. La logique qui consiste à voter un jour pour le président socialiste puis de refuser ses voix à un maire socialiste en fonction de la météo politique et de l’état de ses rapports avec ses alliés aboutit à une politique illisible. Un électeur FdG peut se demander : « si Hollande est pour Mélenchon pire que Sarkozy, pourquoi m’a-t-il appelé à voter pour le premier et contre le second » ?

      [Et puis vous êtes sévère, c’est quand même par nature compliqué ce Front de Gauche, et il n’a que quelques années… Mais je reconnais que ce machin manque de clarté, on ne sait pas trop comment les choses s’y décident.]

      Mon expérience est qu’il est rare que les mouvements politiques se bonifient avec l’âge. A mon avis, si au bout de cinq ans on n’a pas été capable de donner au Front de Gauche un minimum d’institutions et de procédures démocratiques de décision, ce n’est pas demain qu’on va le faire. D’autant plus que les raisons de ce vide institutionnel sont faciles à comprendre : toute procédure démocratique donne du poids au nombre et à la discipline, et à ce jeu-là le PCF écrase sans conteste tous ses partenaires. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé aux « collectifs antilibéraux » : le jour où le PCF a décidé qu’il fallait voter pour désigner le candidat, le système a explosé. Le FdG a donc toutes les chances de rester dirigé par une « coordination » dont personne ne sait très bien quelle est la composition, qui nomme les membres et quels sont les pouvoirs. Vous observerez par ailleurs que le PCF est dans cette coalition hétéroclite la seule organisation qui a des procédures démocratiques internes moyennement transparentes… au bout de cinq ans d’existence, le PG est toujours gouverné comme une secte.

    • tMn dit :

      Par "s’affranchir du PS" je ne veux pas dire "nier son existence", mais refuser toute alliance avec lui.

      Certes la ligne de Mélenchon vis à vis du PS est peu lisible si on compare deux évènements comme la présidentielle et ces municipales. Mais à plus long terme tout ça me paraît assez clair : le PG a été créé avant tout par des dissidents du PS, pour s’en affranchir. L’allié naturel qu’est le PCF ayant pour habitude de s’allier avec le PS, il faut y aller progressivement. On voit une progression dans les déclarations des dirigeants du PG, pour finir en 2013 par celle ci : "Avec le PS, on ne partage plus les mêmes objectifs" (Eric Coquerel) qui est assez claire. Le PG est donc à mon avis depuis le début prêt à faire battre le PS au second tour, mais… il s’accomode de la réalité, et du poids du PCF tel qu’il est.

      Tout ceci n’étant pas incompatible avec la possible envie de Mélenchon de faire une OPA sur le PCF.

      J’ajoute que depuis le début du front de gauche, tout le monde voyait que les premières municipales seraient une grosse source de tension. Il ne faut pas non plus minimiser le rôle du PS, qui a du se faire un malin plaisir à foutre en l’air le front de gauche – et il aurait tort de s’en priver. Je pense aussi que le front de gauche va continuer comme si de rien n’était, cela va être facile avec les élections européennes juste après les municipales. Tout cela me fait l’impression d’un certain foutoir intellectuel, et d’un gâchis. Mais en même temps je vois mal comment éviter à la gauche cette période, et si c’est pour finir affranchie du PS (et surtout du libéralisme), même dans cinq ou dix ans, ça aura peut-être valu le coup qui sait…

    • Descartes dit :

      @tMn

      [Par "s’affranchir du PS" je ne veux pas dire "nier son existence", mais refuser toute alliance avec lui.]

      TOUTE alliance ? Mais alors, faut assumer… cela veut dire qu’on n’a pratiquement plus aucun relais dans le système institutionnel.

      [Mais à plus long terme tout ça me paraît assez clair : le PG a été créé avant tout par des dissidents du PS, pour s’en affranchir.]

      Mais alors, pourquoi diable Mélenchon a appelé à voter Hollande ? Pourquoi les conseillers PG participent aux majorités « de gauche » dans certaines municipalités ?

      [Le PG est donc à mon avis depuis le début prêt à faire battre le PS au second tour, mais… il s’accomode de la réalité, et du poids du PCF tel qu’il est.]

      Vous croyez ? Eh bien, nous le saurons très vite : il suffira de voir ce que Danielle Simonnet fera au deuxième tour de l’élection municipale à Paris. Qu’est ce que vous voulez parier qu’elle fusionnera avec la liste socialiste ou qu’elle appellera à voter pour elle ?

      [J’ajoute que depuis le début du front de gauche, tout le monde voyait que les premières municipales seraient une grosse source de tension.]

      Bien sur. Comme toutes les élections locales. Parce que le PCF a beaucoup à perdre et doit donc être prudent, alors que les gauchistes de tout poil du Front de Gauche n’ont rien à perdre et peuvent donc donner des leçons d’intransigeance sans que cela leur coûte.

      [Tout cela me fait l’impression d’un certain foutoir intellectuel, et d’un gâchis.]

      Oui, tout à fait.

  3. stu dit :

    J’aime beaucoup tes plongées dans la tambouille de ces partis. Dommage que tu ne sois pas plus familier avec d’autres partis comme le FN, j’aimerais bien savoir ce qu’il s’y passe en coulisse ! Y a quelque chose que je suis pas sûr de bien saisir : en quoi Mélenchon a encore besoin du PCF ? Après tout des partis comme le modem ou le FN sont parvenus à faire de bons scores sans avoir un appareil comme le PCF. Sur les élections nationales, j’ai l’impression que son aura médiatique serait suffisante. Sur les élections municipales, le PCF ne laisse au PG de toute façon que des miettes.

    • Descartes dit :

      @stu

      [J’aime beaucoup tes plongées dans la tambouille de ces partis.]

      Merci. Cela m’amuse aussi beaucoup. C’est un véritable théâtre où l’on voit se jouer la comédie humaine…

      [Dommage que tu ne sois pas plus familier avec d’autres partis comme le FN, j’aimerais bien savoir ce qu’il s’y passe en coulisse !]

      Moi aussi. Malheureusement, je n’ai pas de contacts là dedans. Et puis, ce n’est pas véritablement ma culture. Avec trente ans de militantisme communiste, je peux lire un texte et te dire quelles étaient les préoccupations de ses rédacteurs rien qu’en lisant entre lignes. Un texte du FN est bien plus opaque pour moi.

      [Y a quelque chose que je suis pas sûr de bien saisir : en quoi Mélenchon a encore besoin du PCF ? Après tout des partis comme le modem ou le FN sont parvenus à faire de bons scores sans avoir un appareil comme le PCF.]

      Ce n’est pas tout à fait vrai. Le FN a toujours eu un appareil militant important. Hétéroclite, il est vrai, parce que hérité de l’histoire de l’extrême droite française. Venant de l’UNI, d’Occident, de l’OAS, du pétainisme, de chez les skinheads ou du catholicisme intégriste, ils étaient loin d’avoir l’unité, la discipline et la fiabilité de l’appareil militant du PCF. Et le FN a été plusieurs fois embarrassé par les « débordements » de tel ou tel groupe. Mais ce potentiel militant est loin d’être négligeable, même si le manque de cadres formés était réel. Depuis quelques années, l’équipe Philippot a compris ce problème et cherche à constituer un noyau de cadres formés et fiables, et à constituer une véritable machine militante. Mais les militants ne sont pas tout : le FN a longtemps bénéficié de la fortune personnelle de son chef, elle-même héritée du cimentier Lambert dans des conditions assez troublantes. Mélenchon n’ayant pas jusqu’ici réussi à convaincre un milliardaire de lui laisser sa fortune, il est bien obligé de se financer quelque part.

      [Sur les élections nationales, j’ai l’impression que son aura médiatique serait suffisante.]

      Je ne crois pas. Les médias c’est important, mais pas si important que certains le croient. Pour le moment, il n’y a pas d’exemple de candidat qui ait fait un score honorable en France dans une élection nationale sans avoir derrière lui un minimum d’infrastructure militante. La présence sur le terrain est bien plus important qu’on ne le pense, et n’en déplaise à Robert Hue, le porte-à-porte ramène encore beaucoup de voix. Mélenchon n’aurait jamais réussi à financer sa campagne, à organiser ses meetings et ses déplacements, à être présent sur le terrain sans l’appareil du PCF. Et Mélenchon est beaucoup trop intelligent pour ne pas en être conscient. C’est d’ailleurs pour cela qu’il laisse les débordements anticommunistes à ses porte-flingue, mais s’abstient prudemment d’y tomber lui-même.

      [Sur les élections municipales, le PCF ne laisse au PG de toute façon que des miettes.]

      Et il a raison. Pourquoi devrait-il leur laisser plus ? Dans la plupart des communes, le PG est une fiction, soutenue par deux ou trois militants, et les autres composantes du FdG sont inexistantes. Au nom de quoi le PCF devrait leur proposer une place qui n’a aucun rapport réel avec leur représentativité ? Crois-tu sincèrement que si le PG se trouvait en position de force, il ferait des cadeaux aux communistes ?

  4. odp dit :

    Bonjour Descartes – merci pour ce papier fort intéressant et qui a le mérite de divertir vos lecteurs d’une conjoncture politique assez désespérante.

    Une petite question néanmoins: je ne suis pas sûr de comprendre ce que voulez-vous dire en parlant de sa capacité de Chirac à défier l’opinion médiatique au sujet de la 2ème guerre du Golfe.

    Si ma mémoire est bonne, les français (ainsi que presque tous les européens de la "vieille Europe") et les médias français (comme leurs pairs européens) étaient très majoritairement contre la 2ème guerre du Golfe. En cette matière comme en tant d’autres, Chirac n’a pas eu à se faire violence.

    En revanche, il est vrai qu’il n’ a jamais rechigné à consulter le peuple français en dehors des échéances programmées; à chaque fois à son détriment (en 1997 et en 2005), mais avec une belle constance.

    • Descartes dit :

      @odp

      [Si ma mémoire est bonne, les français (ainsi que presque tous les européens de la "vieille Europe") et les médias français (comme leurs pairs européens) étaient très majoritairement contre la 2ème guerre du Golfe. En cette matière comme en tant d’autres, Chirac n’a pas eu à se faire violence.]

      Ce n’est pas mon souvenir. Je me souviens au contraire que l’ensemble de la bienpensance avait au contraire fait tout un fromage, accusant le gouvernement d’isoler la France en Europe, de trahir l’alliance historique avec les Etats-Unis, de vouloir protéger un dictateur « ami », de mettre en danger l’économie française. Il suffit d’aller voir les archives du « Monde » pour s’en convaincre. Il est vrai que les français dans leur ensemble n’étaient pas au départ très chauds pour y aller, mais s’ils sont rapidement devenus des opposants radicaux à la guerre, c’est en grande partie le mérite du gouvernement de l’époque.

      [En revanche, il est vrai qu’il n’ a jamais rechigné à consulter le peuple français en dehors des échéances programmées; à chaque fois à son détriment (en 1997 et en 2005), mais avec une belle constance].

      Honneur là ou honneur est du.

    • CVT dit :

      @Descartes,
      si je puis me permettre, j’ai le même souvenir que vous… En clair, Chirac et son ministre des affaires étrangères Villepin ont brandi la menace de véto, en s’assurant de l’alliance tacite des Russes et des Chinois. En dehors de ces deux membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, à l’intérieur de l’UE, la France était diplomatiquement isolée. L’Allemagne a fini par rejoindre la France car Schröder cherchait à se faire réélire, et donc a fini par écouter son opinion publique. Quant à la Belgique, elle a été neutre, mais connaissant quelque peu ce pays, je peux vous parier que cette position n’était qu’un compris, car ce pays est traditionnellement atlantiste, mais surtout anti-français.
      Et ce que vous dites est exact: tous les médias de gauche était anti-Chirac et pro-Bush. Je pense notamment à Libération et Charlie Hebo, qui ont pris des positions dignes des "faucons mouillés" néo-cons qui régnaient en maître à Washington. Ce n’était pas vraiment un hasard: la plupart des fauteurs de guerre qui conseillaient GW Bush était d’anciens trotskistes! Comme on se retrouve…
      Le plus triste dans cette affaire, c’est qu’elle a marqué le chant du cygne pour notre diplomatie car depuis ce morceau de bravoure, notre politique étrangère n’a cessé d’essayer de faire oublier cette infidélité à l’égard des USA. On a frôlé dernièrement la caricature avec la menace de guerre contre la Syrie, mais il ne faut pas oublier que depuis 2003, la France est rentrée dans le rang en matière militaire en réintégrant le commandement intégré de l’ONU, et en étant l’un des pays les plus virulents contre l’Iran.
      Bref, nos bien-pensants ont toujours une boussole qui indique la direction de l’ouest, vers les Amériques…

  5. Baruch dit :

    Qui va payer les 135 653 euros de frais de campagne présidentielle de Mélenchon qui viennent d’être refusés par la commission des frais de campagne?
    Déjà les fédérations du PCF avaient dû payer plus que la quotte part prévue dans les accords PG-PCF pour les législatives.
    Les relations ne vont pas s’arranger …

    • Descartes dit :

      @Baruch

      Je ne sais pas… mais le PG a déjà refusé de contribuer au trou d’un demi-million d’euros suite au retoquage des comptes de la campagne présidentielle par le conseil constitutionnel, qui est resté à la charge intégrale du PCF. A force…

  6. Bannette dit :

    Il est finalement pas si nul que ça le camarade Brossat si dans son accord avec Hidalgo, il y a un poste pour un sénateur PCF possible (pour Pierre Laurent sans doute afin que la prochaine fois il n’ait pas à faire démissionner une camarade ? hi hi hi que je suis vache).

    A noter que dans la série des maladresses (calculées hein) la tête de liste du PG, pardon du FDG, s’est auto-proclamée 1ère à la rentrée avant même que les communistes organisent leur vote. Même si les communistes avaient décidé d’une liste autonome, il aurait été normal que la tête de liste leur revienne (comme pour les européennes ou régionales). Mais elle dit qu’elle a l’aval de 6 orgas sur 7, quoi 6 organisations qui doivent avoir chacune 3 adhérents sur tout Paris, ça compte ?

    • Descartes dit :

      @Banette

      [Il est finalement pas si nul que ça le camarade Brossat si dans son accord avec Hidalgo, il y a un poste pour un sénateur PCF possible]

      D’un point de vue tactique, l’accord est excellent. Le PCF a bien profité du besoin dans lequel se trouve le PS de conclure les alliances pour négocier une représentation qui va largement au delà de ce qu’il aurait pu obtenir par d’autres moyens. C’est ce qui s’appelle exploiter le rapport de forces. Et en plus, pour une fois, j’ai l’impression que Brossat évite de raconter le conte de fées de la "politique de gauche" et présente cet accord pour ce qu’il est, un accord tactique.

      [(pour Pierre Laurent sans doute afin que la prochaine fois il n’ait pas à faire démissionner une camarade ? hi hi hi que je suis vache).]

      Mais… c’est le siège de Pierre Laurent, justement. Laurent est sénateur de Paris depuis la démission de Nicole Borvo. Que veux-tu, le PCF n’est même pas en mesure de faire élire son secrétaire national au suffrage universel direct…

      [A noter que dans la série des maladresses (calculées hein) la tête de liste du PG, pardon du FDG, s’est auto-proclamée 1ère à la rentrée avant même que les communistes organisent leur vote.]

      C’était à mon avis une tentative de préémpter le poste…

    • Descartes dit :

      @stu

      C’était inévitable. Dès que Mélenchon a déclaré que malgré le vote des communistes "il y aurait une liste Front de Gauche à Paris", il a franchi la ligne rouge. A supposer même que les communistes n’aient pas eu l’intention d’utiliser le logo "Front de Gauche" dans leur campagne commune avec les socialistes à Paris, ils ne pouvaient pas laisser passer ça. C’eut été accepter que Mélenchon se comporte comme s’il était propriétaire du fameux logo…

      J’ajoute que tout cela n’est pas nouveau. Il y a au conseil régional d’Ile de France deux groupes "front de gauche", chacun utilisant le logo avec une légère différentiation… et cela ne semble gêner personne. Ce serait drôle de voir aux élections européennes deux listes "front de gauche", l’une pour l’euro, l’autre contre… et elles pourraient choisir comme devise celle qu’avait choisi un vétérinaire américain qui s’était associé à un taxidermiste: "quoi qu’il arrive, on vous rend votre chien".

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